MBMSTERE DE L’AGRICULTURE IINSTITlJT SENEGALAIS...
MBMSTERE DE L’AGRICULTURE
IINSTITlJT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
ISRA
POLE REGIONAL CURAF DE RECHERCHE SUR
LES SYSTEMES IRRIGUES SOUDAN0 SAHEUENS
RAPPORT DE SYNTHESE
HIVERNAGE 1997
Thiaka DIOUF
COORDINATION NATIONALE DU PS1 AU SENEGAL
ISRA/Fleuve -BP 240 Saint-huis - Té1 (221) 61.17.51 -Fax (221) 961.18.91

1. INTRODUCTION
Malgré les potentialités hydro-pédologiques de la Vallée et l’existence de paquet technologique, la
production rizicole est limitée par les contraintes liées au cr&lit de fonctionnement et
d’investissemem, à l’organisation du travail et au non respect des itinémires techniques
recommandés par la recherche.
Dans l’optique de trouver, des solutions techniques et stratégiques adaptées aux différents
contextes pour résoudre les problèmes liés à l’intensification de la riziculture, à travers les
acquis de la recherche, une activité portant sur l’étude et l’amélioration de la culture du riz a été
programmée.
L’activité consiste à :
l
planifier avec les paysans les différentes opérations à mener liees à la culture;
l
tester les possibiités d’application des itinéraires techniques recommandées par la recherche
et de faire apparaître les contraintes qu’elles peuvent engendrer;
l faire apparaître d’éventuels goulots d’étranglement et de quantifier ceux qui sont déjà
connus;
l voir avec quelle intensité les techniques proposées sont efficientes au niveau de
l’exploitation;
l
sonder les possibilités réelles de la double culture tant du point de vue des rendements que
de l’organisation du travail au niveau de l’exploitation et du groupement (G.1.E).
Ce dernier point présente un intérêt tout particulier quand on sait qu’une des caractéristiques
essentielles de la riziculture dans le delta et la moyenne vallée est que les paysans sont
conscients du fait qu’avec une seule culture annuelle, ils ne peuvent pas subvenir à leurs besoins
alimentaires. Un des buts de la double culture est non seulement d’apporter aux paysans une
contribution supplémentaire à la constitution de son revenu, mais encore de le rendre attaché à
sa terre, plus responsable et partant plus eflicient.
A cet effet, des essais portant sur les itin&aires techniques ont été conduits en milieu paysan,
IL MATERIEL ET METHODES
2.1. M.atérid
Le matériel végétal utilise porte sur deux variétés vulgarisées
Sahel 108
- cycle court
IR 1529480-3 - cycle moyen
2.2. Méthodcs
L’essai a été conduit dans différents sites du Delta (Diadiam, Diawar, Kassack Nord) et de la
moyenne vallée à Donaye dans deux périmètres (Donaye 8 et ITi).
Dans le Delta, le dispositif est aléatoire, constitué de blocs complets disperses randomisés
comportant 4 traitements avec 2 facteurs à 2 niveaux.

Cullure simvh
ler facteur - variétés
Vr - Sahel 108
V2 - R 1529-680-3
2e facteur
Techniques culturales
Tl - paquet technique recommandé en vulgarisation par la recherche
T2 - techniques pratiquées par les paysans
Traitements
1) t1V1
2) f2Vl
3 ) 02
4 ) t2v2
ler facteur - combiison de variétés
saison sèche chaude
saison humide
Cl~SahellO8
+
Sahel 108
C2~Sahel108
+
IR 1529
2e facteur - techniques cuhurales
tr - paquet technique recommandé en vulgarisation par la recherche.
t2 - techniques pratiquées par les paysans.
En moyenne vallée (Donaye), le dispositif est aléatoire en blocs complets randomisé disperses
comportant deux traitements avec un seul facteur
tr - paquet technique recommandé en vulgarisation par la recherche
t2 - techniques pratiquées par les paysans
Une seule varieté Sahel 108 a été choisie par les paysans.
Ensimvle cabre
1) t1
2) t2
En double culture, la même variété Sahel 108 est reconduite.
Au total on compte 17 paysans dont 7 dans le Delta et 10 à Donaye.
Chaque paysan constituant une répétition disposera d’une parcelle divisée en deux ou quatre
sous-parcelles de 1250 m2 suivant le nombre de traitements.
Les analyses et calculs ont été effectués comme suit :
le pH à l’aide d’un pHmV mètre digital,
la granulom&rie à l’aide d’un hydromètre Bouyoucos (1962),
le rendement à 14 % d’humidité des grains à l’aide d’un humidimètre,
le poids de 1000 grains à l’aide d’un compteur à grains,
les calculs Statistiques à l’aide du logiciel MSTAT-C.
2

III. RESULTATS
3.1. Caractéristiques des sols des parcelles
Les teneurs moyennes des parcelles en argile dans le Delta et à Donaye sont respecivement de :
41 % et 49 %. D’après ces teneurs en argile, les sols des parcelles correspondent à des faux
hollaldé (vertisols). Dans les parcelles d’expérimentation, il n’a pas été constaté de contraintes
liées au pH et à la salinité affectant le développement du riz. Les valeurs moyennes des pH
dans le Delta et à Donaye sont respectivement de 5,87 et $64. Ces pH légèrement acides ne
constituent pas un danger pour le riz. Cependant, il n’a pas été possible d’avoir des
informations sur la teneur des parcelles en éléments minéraux.
3.2. Rcndeanent
Grâce à l’encadrement, par la recherche et le développement, les paysans ont atteint un niveau
de connaissances certes, qu’il convient d’améliorer, mais permet déjà de valoriser leurs rizières
pour en tirer profit. Les performances paysannes se mesurent par les rendements moyens
obtenus passant de 4 t/ha à environ 7 tia avec des pics pouvant atteindre 9 t/ha.
3.2.1. Delta
Tableau 1 : Rendement paddy t/ha (33oundoum et Kassak) hivernage 1997
1 .
Ameth Didy FALL
9990
9%
2.
Jwy
8,lO
El Hadji SY
8,OS
8,05
:
4:
lhlick DIOP
7960
7,@
l
5*
lbtdima S. DLALLO
7,30
7,3(1
6.
Oumar BA
6,20
6,lO
6,lG
7,30
7,3G
2,59
2,s
11.97
L’analyse de variante a montré qu’entre traitements et entre variétés, on ne note pas de
diffikenees siigtlseatives.
h
= 7,48 tha
t2
= 7,ll tiha
VI = 7,29 tiha
v2 = 7,29 th.
L‘interaction traitement x variété n’est pas significative. Ce qui peut être expliqué par le fait que
les techniques recommandées par la recherche et les techniques utilisées par les agriculteurs ne
difIêrent que par les modes d’application.
Entre paysans, on note des différences significatives liées à l’application des itinéraires
techniques, à la taille de la famille, au nombre d’activités et à l’organisation du travail.
3

Tableau no 4 : Compte d’exploitation des paysans suivis pour la culture d’hivernage -
Donaye 1997
Rendemeutt5a
T 6 , 0 0 1
6,30 1
5,961
69 1
7,55 1
6 , 3 5 1
5,601
6 , 6 0 1
6 , 1 6 1
590
Pnxhit
_-- hmt
---_ FKFA
---.--_-
1 690 00
---.-- 1 ‘724.500
------- 1
685400 _ 1 793.500
_ _ _ _ _ 1 868.250
---.-- _ 1 730.250
_ _._- _I 644000
_ ..__. 1 759
-. 000
.___ I 7W
,
__.400
.__ I 67R
_ 50
._.___
yfkpafation1
17.ooa 1 7 . 0 0 0
17.OoQ
17.000
17.OQO
lf.ooo 1 7 . 0 0 0
17.000
17.000
17.000
rh~tmmwin
I 576.0 I00 687.4I II
5 0 5 2 4 . 5 7 0 4 0 9 . 5 3 5
I Il
455.850
500360 515.930 489.57s
Revenu moyen : 517.463 F CFA
Dans le Delta et la Moyenne Vallée (Donaye), le revenu agricole moyen par hectare et par site
est respectivement 536.070 F CFA et 517.463 F CFA pour des rendements fort appréciables
variant entre 6 et 9 t/ha . De même, les revenus enregistrés varient entre 380.880 F CFA et
759.490 F CFA. Il faut noter que ce faible revenu est dû aux charges relatives aux engrais qui
dans certains cas dépassent le coût de la fùmure recommandée par la vulgarisation (66.600 F
CFA) et ne se justifient pas. Car, le type d’engrais utilisé le 18.46.0 à la place de l’urée et la
période d’application ne correspondent pas aux besoins réels et aux phases de développement
duriz.
IV. CONCLUSIONS
Les agriculteurs de la vallée du fleuve Sénégal et en particulier ceux du Delta du fleuve
Sénégal ont atteint un niveau de technicité permettant de rendre la région autosuffisante en riz
si on lève les contraintes liées notamment :
l
au crédit de fonctionnement et d’investissement;
l
à la protection et à l’organisation de la filière du riz local pour son écoulement;
l à l’augmentation des superficies aménagées et à la réhabilitation des aménagements
dégradés;
l à l’équipement en quantité et en qualité des matériels de travail du sol, de moissonnage-
battage et de transformation;
l
à la diminution des taxes sur les intrants et les équipements.
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3.2.2, Movenne vailée Donave
Tableau 2 : Rendement en paddy t/ha par paysan Donaye hivernage 1997
7.55
2.
Ame& Penda BA
6.90
3.
Mamadou Samba SALL
6.60
4.
Miuldou oumar NDIAYE
6.35
5. Babayel WONE
6.30
6.
Ameth Bocar FALL
6.16
7. Mctar SALL
6.00
8.
llmhima Aliou SYLLA
5.96
9.
Sidy Babel THlAM
5.90
10. IoumarDelwoNE
5.60
Mbyenne @tx+a~e
l-v%& 05
C V %
Il ressort de l’analyse de variante qu’entre traitements, il n’y a pas de dBérences significatives
ti = 6,53 th
t2
= 6,13t.
En effet, les techniques pratiquées par les paysans ne sont différentes de celles pratiquées par la
recherche que par le mode de plantation. Entre paysans, on note des différences significatives.
Ces diff&nces dépendent du mode d’application des itinéraires techniques, de la taille de la
famille, du nombre d’activités et de l’organisation du travail.
LA baisse des rendements par rapport au Delta est due en partie au riz sauvage et à la qualité
des semences.
Parmi les paramètres corrélés au rendement constituant la structure du rendement, le
rapport/grain paille et le poids de 1000 grains sont très déterminants pour apprécier la valeur
du rendement.
3.3. Approche économique de la culture du riz
Tableau no3 : Compte d’exploitation des paysans suivis pour la culture d’hivernage-Delta 1997

Dans l’application du paquet technique, il est apparu les contraintes suivantes :
la préirrigation suivie d’ un offsetage croisé est difficile à faire adopter à cause des frais
qu’ elle entraîne. Un seul offsetage sous forme de grattage est pratiqué sans préirrigation au
préalable a cause des tours d’eau; les surfaces des parcelles ne sont pas planes ce qui crée
de l’hétérogenéité dans la levée du riz et dans l’irrigation;
le repiquage en lignes distantes de 0,20cm entre les lignes et 0,20cm sur la ligne est
fastidieuse pour le paysan à cause du manque de main d’oeuvre temporaire. Le repiquage au
pif peut être amélioré en adoptant la même densité que le semis en ligne;
la dose de 81 de propanyl doit être revue en tenant compte de la densité et des espèces
présentes dans la parcelle. En effet, entre la dose de 4 1 pratiquée par les paysans et celle de
81 recommandée par la recherche, il n’a pas été constaté une différence significative;
le moissonnage-battage constitue une contrainte majeur à cause de manque de main
d’oeuvre temporaire, de batteuses et de moissonneuses batteuses.
Le paquet technique est à repenser en tenant compte des contraintes précitées.
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