REPUBLIQUE Dl?. SENEGAL - PRIf4ATURE ...
REPUBLIQUE Dl?. SENEGAL
- PRIf4ATURE
SECRETARIAT D-'EfflT
A LA RECHERCHE SCIENTIFI4UE ET. TECHNIQUE
i
premier atelier sur le8 eystèmes de product'ian
agricole arganieb par l'OUA/CSTR-PC71 i
du 12 au 15 Janvier 1981 - DAKAR
!
LA CULT1JRE DEROBEE @4 SORGHO-\\M@
par GALIBA MARCEL
Ing6nieur de recherche à 1'ISRA
*
Janvier 1981
CENTRE DE 'QECIiERCbiES AGWJI\\JliKKj1;~:S
D E BAi,:oEY
IIYSTITUT NATICJNAL DE RECHERCHES AGRICGLES
(I.R.A.T.)

En Afrique de l'uue'st,
l’explo.itation d e p l u s d ’ u n e c u l t u r e d a n s
un meme champ est une pratique tres courante chez les paysans, La culture
associée
e t l a c u l t u r e derobée s e r e n c o n t r e n t
diverses combinaisons
S O U S
v a r i a n t s e l o n l e s r é g i o n s e t l e s b e s o i n s , La combinaison la plus usit6e
e s t l a s u i v a n t e : cGr6ale-1lZgumineuse.
Cette combinaison peut rev@tir
differentes formes selon que les cultures sont keiangées, sépardes,
semecs ensemlhle, O
U
d6calée’:s.
*
Au SBnBgal, le sorgho, le mil, l’arachide et le niGb6 sont
les plus empl0yQs pour cette pratique. L e m i l sem6 e n s e c p e u t &tre
suivi dès les premières pluies par le niQbQ Lpar ex. l e volcte r o u g e ) ,
o u b i e n à lr8piaison p a r le’baye&agne”ou l e N’diasivc:’ D’autre part,
1"arachide et la vOlete roqe peuvent Btre semées ensemble dans le merne
paquet des les premières pluies. quant au sorgho, souvent semé en humide
il peut 8tre remcantr6 en association avec l'arachide ou bien evcc le
nit5bQ.
L ‘appréhension rigoureuse de cette
v i e i l l e p r a t i q u e p a r l e s
chercheurs a d6buté un peu tard. Avec le gros succes des grandes cul-
tures sur de grands espaces, les hauts rendements des hybrides, l’on
a v a i t s o u v e n t c o n s i d é r é l a c u l t u r e a s s o c i é e o u l a c u l t u r e d8rOb6e comme
r e l e v a n t d e l ’ a g r i c u l t u r e d'antan, n’ayant plus sa place dans les
pratiques dtaujourd’hui.
Lr. complexité également du problème, vu les
différentes FOrmes qui peuvsnt
e x i s t e r a v a i e n t é g a l e m e n t QlOigné les
a
chercheurs de ce domaine , p o u r t a n t s i f o n d a m e n t a l s u r t o u t à l ’ a g r i c u l t u r e
des pays en voie de développement.
Andrews (1973, 19’74, 1975) r a p p o r t e d i f f é r e n t s t r a v a u x effec$ues
dans ce domaine, dont le plus ancien remonterait à 1960, Les conclusions
que l'or-r peut en tirer, considérant également ses propres travaux, con-
firment l’empirisme re:.arquable q u i a t o u j o u r s g u i d é l e s p a y s a n s . Les
a v a n t a g e s d e l a c u l t u r e associ6e OU d6robée seraient énormes.
‘~t:c e 1 e
gain de rendemont, elles assureraient au moins un minimum de rclcolte
dans l e s p i r e s c a s , pcrmettsnic,~t u n e rrti;l leurs conservation des sols
e t d e l a f e r t i l i t é e t j o u e r a i e n t u n rdle appraciable d a n s l’fSoono,nie
de main-d’oeuvre.
L'oh jet de notre travail qui a Qté mend en 1978 et 197’3 . S
Eambey est double : comparer d ’ a b o r d l e s d i s p o s i t i f s niébé-sorgho, e t
sorgho-ni6bé e n c u l t u r e d6rob6e,
et ensuite le comportement de ces
combinaisons dans une approche qui permettrait l’utilisation maximale
de la quantité de pluie tombée dans une pt'riode donn0e.
Plat.ériel e t mbthodes
E n 1 9 7 8 , l a vari6tQ de ni6bé Ndiambour a étd s e m é e e n c u l t u r e
dérubée e n t r e l e s l i g n e s d e s o r g h o (Yti cm X 4D cm), Quatre variét&s de
s o r g h o s o n t é t é utilisoes e t d e u x g r a n d e s p a r c e l l e s , I l e s t à nuter q u e
dans l’un des parcelles (parcelle 2) un effet rGsidue1 de traitement
herbicide s’est révélB assez dapressif. D e l ’ e n g r a i s d e f o n d 10-21&21 a
été utilisé au semis à l a d o s e d e 1 2 0 Yg/ha et lrurée apport6e a u
demariage et à l a m o n t a i s o n à la dose de 50 Kg/ha.
L
.

En 1979 le dispositif en split block a étB choisi, avec 12
varietés de sorgho, E59 et EY. Deux dates de somis du niBb8 ont BtB
choisies : un mois après le semis de sorgho et deux mois après,
Ainsi On avait 3 traitements : le sorgho en culture pure (BO), le
sorgho + ni6bB som8 1 mois après (Ri), le sorgho + nibb8 seme 12 mois
aprés (82 > F llQcartemcnt choisi par le sorgho Otait de 69 cm X 50 cm.
Un essai identique mais avec le niébé comme culture principale et le
sorgha en dBrob6 a Qgalernent tSt6 ralisé. En fait pour chacun’dias
essais,
la culture principale a été semée le 11 Juillet, le pramier
semis de la culture secondaire s'est faite le 7 AoOt et le second
semis,

le 11 Septembre,
c
$ZSULTATS :
Parcelle 1
Parcolle 2 _
S o r g h u
niébé
sorghs
ni.bbé
Panicules ou
2870
605
1587
'1 u3
gousses (Kg/ha)
Grains (Kg/ha)
2000
395
lu31
7 4
Les rendements (Kg/ha) obtenus par les quatre vari6t6s sont
les suivants :
Parcelle 1
Parcelle 21
NK 300
2413
1375
7752 U9
29UO
80i3
CK612 X 611-28
lh5ü
12uiJ
7711 WIU
16d
688
Nuyenne
2013
lu38
1979
??
Essai Sprqho-Ni6be (Kg/ha)
E 51
E 9
1u54,5
727,4
lUW,2
653,l
827,6
619,7
Essai Niéb.é-Sorqho
Ndiambour
2270,S

1968,9

ArJUWA De l'essai sorqho-niébé
I
.
i?ource de variûtion
dl
MS x 10
:-
.
Répétitions
4
118,l
‘IlariEtén
1
676,6-::-
Erreur (a)
!! *
49,3
.-
Parcelles de sorgho
9
149,6
,----_------_--------______cIII________c_---------------------”---
Traitement8
2
72,8
Erreur (b)
8
lD9,5
Parcelles des traitements
1 4
116,7
-I------c-----I”-I-------““----~--~----------------~--~------”----
Variét68 h traitements
2
16,9
IErreur ( c )
8
35,7
‘Total
DISCUSSION
Les rendement8 en 19'78 ?rtontrent le gain très appréciable
obtenu en culture dérobée ; pour une m8me superficie, le paysan
obtiendrait en plus du sorgho (environ deux tonneska), une quantité
non ndgligeable de niébé. C e s p r e m i e r 8 r é s u l t a t s c o n f i r m e n t avec les
variatés améliorées, ce bue font ies paysans avec les variété8 loca-
les*
Cette réalit n'est pas toujours évidente, La culture derobée
Peut échouer, L'annBe 1973 en est un bel exemple. Aucune culture
secondaire,
dans les deux essais, n*a terminé son cycle. Les rendc-
mants obtenus décroissent de la culture pure 5 la cul,ture dérobée
l a p l u s t a r d i v e (BZ) : ouaun gain supplémentaire do la culture
secondaire n'a pu Btre enregistrb. En jetant un coup d'oeil à
ltévolution de la pluviom0trie en 1979 à Bambey, et ccnsidérant
les trois dates de semis, on remarquo nettement la pr6carité d'une
culture dérob6e dans de telles conditions. S'il a souvent éto avancé
que la double culture pourrait être avantageuse en cUzdi.tion de
stress hydrique, il est ?I penser que, dans nos régions OÙ souvent
la pluviométrie est juste suffisante pour uns culture donfige, la
culture dbrobée serait à revoir.

Les dates de semis devraient Btre effectudes de telle sorte
qti!ellcs nlentrainnnt pas une compatition f6rOce.
Par exemple Qviter que le semis de la seconde culture ne
currespande pas a l’épiaison de la premi&re. D’autre part, la choix
des densités de population, des écartements, des types de planta
devraient éviter une intervention au cours du développement des
plants, Avec l*écartemei7t 6Lj cm X 50 cm et deux plants par paquets,
le niéb6 semé antre les lignes de sorgho, de même que l’inverse
a nécessitg un éclaircissement de la culture principale pour assurer
una meilleure éwoluti~n de la cultufe secondaire. De même, le choix
d'une vari8t8 de nibb6 Grigge,
SLJrtoLJt pour les petits Qcartemcnts
serait souhaitable, La culture associbe, semer en m%me temps doux
espkces différentes, conviendrait certainement mïeux dans un
environnement à stress.
Il s'ensuit au vu de tout cela, qu'il se trouve B l’heure
actuelle beaucoup plus do questions que de rQptinses. Diverses
sciences pourraient apporter leur contribution (1 une meilleur3
compréhension des effets positifs de la culture associ.Be : la
physiologie,
la biochimie, l*agronomie, la sblection. O’olr
certainement la nécessit6 do placer les systèmes de productions
an amont dans uno Qguipo nultidisciplinaire qui permettrait une
appréhension globale dea problèmes réels rencontr6s an milieu
paysan.
La culture associée OU m@mk dérobGe, dans sa simplicit8
est très attrayante, Les r8punses aux questions seraient sans nul
doute fondamentales et permettraient dlélever cette pratique Ei
des niveaux très rentables pour l’agriculture du tiers monde.--
*

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BIBLIOGRAPHIE
,
Andrews 0.3.
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1973
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Andrews D.3,
1974
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SAFIARU Research bulletin
213
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