LA PHYSIOLOGIE DE LA GERMINATION ...

LA PHYSIOLOGIE DE LA GERMINATION
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Par J. Gautreau, Physiologiste arachide, CNRA de B(ambey Sénégal
P R E A M B U L
----------------- E
--e.----c-c-------
Cet expose destiné à des stagiaires FAO sous la responsabilitë du
Service Semencier du Sénégal est une compilation bas& essentiellement sur
des publications rassemblëes dans un ouvrage collectif intitule "La germina-
tion des semences" (R. CHAUSSAT, Y. LE DEUNFF, Gauthier-Villars). Il se veut
un résumé, si possible "digeste" des principaux phënomfines intervenant dans

la germination des semences et, de ce fait, est forcément succinct.
Il se divise en 3 parties principales d'inégale importance :
1 - Un rappel sur l'origine et la constitution des semences;
essentiellement morphologique ;
2 - Un développement sur la germination : facteurs physiques,
transformations biochimiques, régulation hormonale ;
3 - Un développement sur la dormante, phénomène d'importance
lorsqu'il s'agit de semences.
Une conclusion finale met un terme à l'exposé.

PLAN DE L'EXPOSE
----------------c-
-__-_-------------
1
- RAPPEL SUR L'ORIGINE ET LA CONSTITUTION DES SEEIENCES CHEZ LES ANGIOSPERMES
II - LE PHEWMENE DE LA GERMINATION
l/ - Qu'est-ce sue la sermination ?
2/ - Facteurs ohvsiques de la qermination
A - Germination de l'embryon denu
a/ - Influence de la température sur les besoins en oxygène
de l'embryon.
b/ - Influence cie la quantité d'eau disponible.
B - Germination de la semence entière
a/ - Problème des semences "dures"
b/ - Rôle des enveloppes séminales dans l'apport d'oxygène à
l'embryon.
c/ - La phytochrorne et le rôle de la lumiere dans la germination
d/ - La dormante (pm)

3/- Phénomenes caractéristiques de la germination
A - Modifications d'ordre ohvsiaue ou "visuel".
B - Changements biochimiques au cours de la germination
4/ - Les enzymes de la germination
A- Dégradation des r6serves amylacées
B " Dégradation des réserves lipidiques
c -- Dégradation des protëines de réserve

D- Dégradation des rëserves phosphorées particulières aux semences
51 - La régulation hormonale de la germination
A - L'oc - arnylase
B - La protéase
C - La ribonucléase
D _ Autres enzymes
E - Localisation de la synthèse des gibbërellines
F - Conclusions


III - LA DORMAWCE DES GRAINES
1/ - Définition et terminologie
A - Qu-est-ce que la dormante 7
6 - Types de maturations

a/ - La maturation morphologique
b/ - La maturation physiologique
C - Dormante et inhibition
a/ - Dormante embryonnaire
b/ - Inhibitions de germination
c/ - Dormantes complexes.

2/ - Origines et causes de la dormante
A- Aspects génétiques
6 _ Aspects agro-climatiques
c - Aspects biologiques

s/ ” Acquisition de l'aptitude à germer : levée de dorrnance
A - Facteurs levant les inhibitions tegumentaires seules
B - Facteurs levant les 2 types de dormante-inhibition
C - Facteurs levant la dormante embryonnaire

IV - CONCLUSIONS.


-...-” -.--. ...-.-. 9,

-l-
.L - RAPPEL SUR L'ORIGINE ET LA CONSTITUTION DES SEkEWS CHEZ LES ANGIOSPERi?ES
On ne parlera ici que des semences rosultant des phénomènes de
sexualité, qu'on appelle parfois "semences sëches"' a l'exclus-ion d'organes
de type végetatif à partir desquels la plante peut se reproduire (bulbes,
tubercules).
La graine resulte de l'evolution de l'ovule aprSs fécondation,
l'ovule se présente schémai;iquement comme un sac fixe au niveau du hile par
un pédicelle sur le placenta du carpelle (fig. 1). Prës du micropile, un en-
semble cie 8 cellu les haploïdes constitue le sac embryonnaire qui renferme le
gamete femelle ou oosphère.
Les ovu les sont enfermes dans l'ovaire du carpelle clos, termine
par un style dont l'extremitê ou stigmate resoit le pollen.
Formation de la araine
Le tube pollinique produit 2 gamGtes mâles, les antherozoToes. L'un
r!'eux f6conde l'oosphère pour donner l'oeuf principal oiploïde, l'autre
s'associe aux 2 noyaux accessoires pour constituer l'oeuf accessoire triploïde
L'oeuf accessoire se multiplie abondamment et donne l'albumen, qui
s'$difie aux depens cw nucelle. Il constitue un Lissu de reserve. L'embryon
lui-même se dgveloppe en di@rant l'albumen. Les téguments de l'ovule evoluent
en teguments de la graine. L'amande est l'enserrble des formaticns enfermées
dans les teguments.
A la maturité, la digestion du nucelle par l'albumen n'est pas
toujours complète : on appelle #risperme les restes du nucelle. Il constitue
aussi un tissude reserve.
3ans les graines à albumen, celui-ci est incompletemenl dig@ré par
l'embryon. Dans les graines sans albumen, t0u.L 1 'albumen est digere par
l'embryon. Les reserves sont alors 1ocalisGes dans ce aernier (fig. II).
II - LE PHENOkENE DE LA GERl'4INATION
@ l/ - Qu'est-ce que la germination 7
Pour un agriculteur, la germination est le phénor',ène qui conduit
de la graine inerte a la plantule en croissance.
Le physiologiste quant 3 lui, fait la distinction entre la percoe
3es enveloppes seminales par la radicule et la croissance de la plantule.
'ainsi on considère que la germination se termine avec le début d'allongement
de la radicule. L'ëvolution ulterieure correspond au phGnomëne de croissance
de la racine et de la tige.
En d'autres termes : avant l'allongement de la radicule, il existe
une phase physiologique dont les manifestations mëtaboliques diff6rent de
celles caractérisant la croissance. C'est la germination au sens strict :

- 3 -
1 'immersion dans de 1 'air ou de 1 'azo,te iiqulde ne ,tue pas les gra-jnes mais
yxedoye de petites craqucTiure3 qui rendent les tt?guniwts permé!ables.
-.'.f; i;/
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- Rôle des cnvelowpes seminales dans l’aspoit d"oxyyene à
----w.m ---..---r-b
-v ..---... r-u--w.n-..z.ru--L *-"U-m.-"..-
..,Z"S
1 ' embryon
.mes--.. ..s
L'irnbibition constitue une couche *'eau continue autour de l"embryon.
Celui-ci esi Tonc place d,ans de mauvaises conditions ~'oxygenat~on et c'est
l'epaisseur des enveloppes qui intervient pour rtigler le débit d'oxygGne.
Souvent les enveloppes renferment des Coiilposës oxydables ~1s que
les phenols : en s'oxydant ceux-ci fixent, une partie Ile l'oxygehe qui devient
ïndisponible pour l'embryon.
Rappelons que plus 1 a température est élevée, moins l'oxygene est
soluble mais plus les composés phénoliques fixent l'oxyggne. On retrouve ici
la grande sensibilité de la germination A la température.
Le phytochrome sous ses 2 formes photo-Interconvertibles (PMI et
P730) intervient dans la photor~gulation de nombreux processus : germination,
cro?ssance, floraison, synthese de pigments. il est localisë dans l'eii~bryon.
Les semences c!e la plupart tks espdces cultBvfes parcissenl: n'avoir
aucune photosensibiliiA,
cependant diverses conditions jeuvent faire a!:gparaitre
un besoin de lumiere pour gewer, Inversemef:G très pcij de semences onz I,XT
germination inhibée ptr 'la luilliere.
L'intagrite des enveloppes est une cozlditior; fondariientale de la pho-
tosznsibilii5.
Si elles sont al&rSes, 1 'embryon gerw a 5 'obscuritti comme à
la lumsere.
Ce phénomëne co~,plexe fera comme annfwe, 1 'objet cie la &rnière
partie cie cet exposi.
-'3/ " Ph~nonenes caracterisliques de la germitwkion
:Y
-
La graine est essentiellement un ensemble l'orme d'un embryon essocie
& un ou plusieurs organes de réserve. Cher une semence non dorman.te, c'est
1 'eau qui en 1 'iir:bi!jant Gklenche le processus de transformation a la fois
phys,ique et biochikque : gonflenent et rainollisse;~ent d'une part,aegradation
5es rherves en produits et :M.abolites glus sanples qui seront wcor,ibines pour
synthètiser ?es diff&ents tissus de 1 "embryon en croissance,
A - Modifications d'ordre physique ou "visuel"'
Un :tonnera 2 exemples, l'un pris sur une l~~gwiwwe, 1 'arachide ;
‘1 'au-ie sur une cer5aleY le 9aTs.
:‘h' A:*ach-ide : !Iv, taux cB'imbibii;ion de 35 à 40 P.lUO est n+xessaire pour déclencher
7.3 gwmlnation. La graine gonfle sensIblement et la radicule pointe tres vite
, travers le t&JUi&!Pi: : 2~; 2 48 heures apres le debut d "imbibition. La raoiculr:
se dëveloppe enskte rapicknen:: : 19 5 20 i;im/jour et les racines laterales sont.

éi~l~ses apr5s 3 OU 4 jours tandis que l'axe hypocot,::lG situ+ ïm&.djatemenI:
mds 1 a grafne rentre en croissance et la pousse vers la surface oèj les coty-
16d2ns s ' ouvrent , laissant sortir la tige priiwipùle.
i’ftaïs
: A 25°C et, 3 l'obscurit@, la croissance [je 1"axe en 24 heures :?sZ; né-
?jT?@able, ensuite la radicule s'accroît i a.pi ,Icix?nt . La pluwle kïnerge vers
la Xe heure et s'sllonge lente~~~~t. Apres 48 heures!, l'axe est bien cSveloppé
et augmente son yoids sec lln&.irerf~ent avec le temps,. Av. Se Jour9 1 'axe erikryon-
naire renfWrile 30 p.101: ::fe la quantit6 totale d'eau de la plantule.
P - Changements biochimiqucs au cows de la germination
L'analyse chimique permet cie suivre ce qui se passe dans les dif-
fer-entes parties de la semence. Prenons 1'exewplG du r;iaTS :
Dans l'albumen, on constate que les constituants insolubles dispa-
raissent progressivement tandis que les matiéres Solubles augmentent. Ces
variations sont le faiL, essentiel #des sucres qidi passent de 2 p.lOU du !Mas
sec t3cal à 35 y.100 iin fi ~ouîs. Ces sucres sont alors présents dans l'axe
znbryonnaire.
De m&e, les :wot&ines insolubles il,isparajssen,i, de l'albumen et
rnugl;ient.enl cians 1 'axe. tbndant les 3 iwwiers jours, les protéines solubles
augmentent dans torts 'IPs tissus, par la suit-e sevl J'axe continue i3 les syn-
lWt.i ser.
Les lipides $2~ scutelltia~ (coiylEdonB tl&roi ssent dës le 2e jour sans
i;u',il y ait accumulation dans 1 'axe. Ils sont donc trap7sformés, sans doute en
Suc~*es.
LIS acides nncléiqiies et les nucl@otIdes sont à un niveau trës bas
,-jar [.r)l; 1, . Coime il j: a pèri de résewes nucl$iques, on jdeué penser que leur syzs
thése Cans l'axe est une ntiosyn~hke.
En fin de comptz, on constate que l'albumen t3st le site de stockage
des +rot;ëa'nes et de 1 'aurii~don. Ses qrosszs mol~wl~s sant incanables &T migrcr.
Seuls leurs produits cd'hydrol,ysc.: : acides arnînBs et sucres rkucteurs pc~~t'~î,
Gtre transportés 5 travers le scutellum vers l'axe. Ils servent à l'Glabora=
tien dgs nucléoLS&3, protf?ines,acîües nucleiques e~c... n&zcssaires i$ la

croissance.
4/ " Les enzymes Cie la CJ~WliPl~tiOfl
C'est sous 1 'aclion oc nowbwuses i?nqws que Iss substances de
r&zrrvss glwcidiques,
lip*itiiques et protki que:; sont sCirf&eS en 13016cules or-
ganiqui:s simplb's et fournissent aprCs oxydation 1 'ênwgie chirniquc n&zcssaîw
5 la synth$se de nouvc~~~ux constituants c&lluln~rzs. Passons ~II revue les princis-
i~al CS c;lZyr;te6l iGip1 1 quéC?S :
A - LGyradction des r@serves amylacées
01 distingue essentiellement les hydrolases ct les phosphory?ases.
ics ii,ytirolases comme 1~:s oc i-lt; p-~arny'l aSeS, la irlaK;ase ifEgracknt 1 ' ailî don t3
ciïgosicks,
rilaltose et ;ltiros65 Les phosphoryi 3~s scindent ïcs Lhainès ~y-
ïac&s WI gïucosk et g'~ucçsc-t-phoskh~~tc qui sont oxyd+3 cornpl@tcyjenI et ger-
mett8lt la r&zupkation d'&wrgic Chl,iFiqü'e sous fortne d'acîtie aGI:nnsinc tri-
phosphate wrw.

- 5 -
Les proiSascis n'exlsC~2nt c;u 'en faihlé qucntSti3 dans les semences
sèches. Elles son1; swtou-k synthétisées au cours des tout premïers stades dc la
gkmiîinatioii, dans les tissus t;e réserve en particuliw.
il - Degradatian t:es ~*~s~~rves phosphor&?s particulibes aux semences
Pi t Pncrgfe c /UP
.,-mm. m-m. -.-.a-..3 p,lQ
5/ Y. La régulation hormonal; de la germ?naVion-


I. 7 -
E -- Locallsati3n iii- la sy~ithès~ des gibbér~llines
F - En COIXIUS~OU

a/ - L U iiMtW&iOn rnorüiiolOgiw2
"Y-..-P--- ,-., ----rr...C---- ,A,...
b/ -. -I.,,
Cd ..-.>-.
ma%ui !L..-“..
ation ~~ysiolog~qw Ou jsOsl.. tkaturazion
.i.-..
,.l,,,- _.... t2.i ----- :.o,,..
jç La graine es'i: 'EG si+: Jbc modif~:catiOns Ohysiologiqucs suùzilvs cZ
mal connues. Colles-ci sont, progressives et s 'e ffectucnt dans dfs conditiOnr;
gr.Sij 52s é;ifferentes de ~11~~s qui assurent la maturation morphologiqcc : O;I
app62llk2 prE-traitement li: Lrait2rwnt qui perrnw 4' altcindre la mawration :aAy-
sic11ogiqKUn trait2 souvw~t i>ar le ,froic! hu,r;lti.:
: c'est la "stral.l@-ica;;iOrt".
c - GormancG SL inh?Sition

On distingue; :
- Les inhi bit-ions r@zjumintaires : 1t.i cjcw<riai;ion d~~c:nL po:;si-
!:l 2 après la suppression des 2we‘iopp2s seminales. Swwnt une sii4j:T;: scarifi--
cdiion suffit.
- Les inhibitions chimiques : Lus inhibiteurs sont nombreux i:t
fr&quents chez les vegètamx. L"atJwnc:; dc germination zst souwnt at~riU&:: ri
leur prk3w.z au sein &.Y.> smm33 (dans les 'céguiiiwi.s) ou tr!ans leur voisi;~a~~.
Yn aeut citer :
- des acides organiqws : malique, citriquiz, tartrique 'I
- des hétërosicks cyanogkt&~iqwzs : lik$rent KN lorsqu'ils

sont hyciroiyses ;
- dès alcsloTdcs, des sld@hydes, ws polyp2ptiaes:, dt2s substan-
ces Y01 ati ïcs.
Lës Causes ?Euvcnt SC rattxhcr zux factwt.'s, suiva&s :

- 13 -
31 - HcquisiLiofi de I'apt-itudc à geriwr : IQv& dt: dormarick
9n distingue pl!4Sii2LWS group6.s dc facteurs r'iv 1cvCc :k! dorrikwwz
sdlon l'or-i"$ne dc ph&KJii;ènt! :

citons :
- L'acidi gibl>W2lliquc : éro&-w.