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L.
NOTE SUCCINC’TE SUR L’ETAT D’AVANCEldENT
DES TRAVAUX
i -93)
KENES PAR LA DIVISION DE PRYSIQUE DU SOL DU CNRA DE
Y\\
BMBEY SUR LES TECHNIQUES DE TRAVAIL DU SOL (LABOUR
ET MINIMUM TILLAGE)
P a r
J.L. CHOPART
Chef de la Division de Physique.
du sol du CNRA Bambey
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1.
LE POINT SUR LE LABOUR AU SENEGAL
:
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De nombreux travaux ont montré qu’à l’État naturel, les sols
sableux et sablo argileux du Sénégal ont un certain nombre de propriet6s défa-
vorables au développement et A la production des cultures, en particulier B la
croissance des racines. Il a été montré que ni les faicteurs climatiques, ni
les facteurs biologiques ne sont suffisants pour créer une structure du sol,
inexistante h l’état naturel, au moins dans les sols oultivés. Par contre des
facteurs mécaniques comme le travail du sol ont une aation immédiate et spec-
taculaire sur le profil cultural et la croissance des racines, à condition que
ce travail soit suffisamment profond (1S-20 cm) et bian fait. De très nombreux
résultats portant sur plus de 20 ancti ont montré que la labour permet une aug-
mentation appréciable d es rendements pour chacune des principales cultures an-
nuelles du Sénégal, mil p arachides sorgho, cotonnier (+ 17 à 30 %), maïs (c 50%),
riz pluvial (+ 100 %). A côté de nombreuses publications plus spécialisées
portant sur différents aspects de l’effet du labour, un certain nombre de
synthèses ont été élaborées par la Division de Physique du sol (l-Z-3). La
dernière date de 1977 (3).
TRAVAUX ACTUELS SUR LE: TRAVAIL DU SQL
L’effet favorable du labour sur la production des cultures du Sénégal
peut maintenant être considéré comme un acquis de la recherche.
&alheureusement, l’intégration du labour dans les systemes agricoles
pose actuellement un certain nombre de problèmes, Il existe des contraintes
techniques réelles qui sont une des causes principales de la faible Utilisat;ion
de cette technique en milieu paysan. Il s’agit en particulier de la concurrence
d’autres travaux agricoles non différables S!‘il s’agit d’un labour en humide
en début ou en fin de saison de pluies, et de la forte cohésion du sol sec en
cc qui concerne le labour pengant la saison sèche,
L’étude de ces contraintes, et la recherche de solutions techniques
qui faciliteraient l’introduction du travail semi-profond est actuellement un
des principaux thème de recherche de la Division de Physique du sol. Les travaux
sont menés dans un certain nombre de directions :*
- techniques agronomiques permettant de retarder l’apparition
de la prise en masse du sol et de faire de bons labours différés en sol semi
humide, 2 ou 3 mois après la dernière pluie ; les premiers résultats obtenus
dans ce domaine ont fait l’objet d’un rapport (4). 11 s’avère que l’arachide
de cycle court ou moyen permet d’introduire beaucoup plus facilement que toute
autre culture, le labour différé, En effet, des lames souleveuses élargies
permettent a la fois de récolter et de supprimer toute végétation adventice ;

2
l’humidité résiduelle peut être maintenue dans les horizons de surface ; le
labour peut alors être réalisé assez facilement plusieurs mois apres la dernière
pluie, quand l’agriculteur dispose de beaucoup plus de temps. Ce labour d’e.xcel-
lente qualité est pleinement valorisé sur la culture de mil ou autre céréale qui
suit.
- remplacement de la charrue par des dents travaillant à une
profondeur équivalente à celle de la charrue mai s nécessitant moins d’énergie.
- passage à la traction motorisée
- étude des mécanismes de la prise en masse du sol
- suivi en milieu paysan, et en collaboration avec la
SODEVA, de labours effectués en sec.
Ces différents aspects sont étudiés en collaboration avec d’autres
divisions de recherche, en particulier la division de machinisme agricole.
LE MINIMUM TILLAGE
Une autre solution technique envisageable est de réaliser un
travail minimum du sol complété par une couverture de celui-ci par de la paille
(mulch pailleux). Cette technique est actuellement préconisée par certaines
chercheurs de 1’IITA. Les principaux avantages évoqués par ses partisans sont
les suivants :
- réduction de la température du sol et enrichissement en
matière organique 9 ce qui cntraine une activité biologique plus importante (vers
de terre) qui permet d’améliorer ou de maintenir la structure du sol ;
- réduction de l’erosion et des pertes d’eau par évaporation
- économie d’énergie en traction motorisée.
L’intérêt potentiel de cette technique ne nous a pas échappé, En
1977 nous avons mis en place des expérimentations & Bambey et Séfa, qui permet-
tent de comparer trois systkmes de travail du sol :
- zéro-tillage, c’est-à-dire la technique traditionnelle de
travail du sol (travail du sol limité à 4-5 cm de profondeur) ;
- systèmes de travail minimum du sol (à 10-12 cm uniquement
sur les lignes de sem:is) avec paillage plus ou moins complet du sol suivant les
traitements ;
- labour de fin de cycle en traction ‘bovine (15 3. 18 cm
de profondeur),
L’essai de Séfa a dû être abandonné après un an pour des raisons
budgétaires ,mais les premiers résultats ont été spectaculaires (tableau nol).
L’essai de Bambey se poursuit, il doit se terminer en 1981. On
pourra alors faire un bilan complet sur les système-ti (de minimum-tillage étudiés.
Les résultats de cet essai ont cependant d6ji fait l’objet d’une
publication (5) portant plus particulièrement sur l’aopect économique de l’eau
et l’alimentation hydrique de la culture.
En attendant les conclusions définitive-u qui viendront en x981-1982,
on peut tenter de faire un premier ‘bilan succinct de cet essai :

3
ECONOmIE DE L I EAU
- Le paillsge du sol a bien un effet int6ressant, comparable
A celui du labour do fin de cycle sur la réduction (des pertes par évaporation
pendant la saison seche, à condition que le sol soit bien desherbe et que
les pailles couvrent complètcmcnt le sol soit (3 à .LO tonnes/ha de pailles).
D’autre part, cette technique permet au ssi une réduction de la part de l’éva-
poration sol nu dans l’évapotranspiration pendant la période des cultures.
- L’effet; du minimum-tillagc associé au paillage sur le ruiusel-
lement et l’érosion mt apparait pas nettement dans 10s conditions de l’experi-
mentation et avec la quantité de paille utilisée (C à 10 tonnes/ha).
- Les systèmes racinaires des cultures sont nettement mieux déve-
loppés sur les traitements labourés qu’avec le systi:me de minimum-tillage. Or
dans les sols sableux profonds du Sénégal, un système racinairc bien dévelop-
pé, notamment cn profondeur,
est un atout particuliérement important pour une
bonne utilisation des réserves hydriques du sol.
ACTIVITE EIOLOGIQUE DU SOL
L’effet du paillage sur l’activité biolog,ique du sol et sa structure
n’est pas visible après trois ans de paillage continu. Le paillage favorise
plutôt la prolifération des iules, des termites et de diffërentu autres insectes
phytophages,
LUTTE CONTRE LES idAWAISES HERBES
Pour l’arachide et le mil, il n’existe pas d’herbicide de post-levée,
seule cathgorie d’herbicide utilisable sur sol paillé. En ce qui concerne le
riz pluvial et le ma:is, l’efficacité des herbicides parait moins bonne sur sol
non labouré et paille.
D’autre part9 le paillage du sol empêche la réalisation de sarclages
mécaniques aux boeufs ou au cheval ; il faut sarcler manuellement, ce qui
augmente singulièrement les charges de main-d’oeuvre ct rend plus difficile,
même en expérimentation, le contrôle des mauvaises herbes. Le labour a au
contraire tendance à retarder et .5 diminuer 1’a;Jparition des mauvaises herbes,
EFFETS SUR LES RENDEMENTS
- Séfa/Casamance
Les rendements obtenus & Séfa en 1978 figurent sur le tableau nOl.
Tableau no1 : Rendements de l’essai mulch, labour, minimum-tillage de
Séfa en 1975 (en kg/ha) essai blocs avec G répétitions.
!
1
,ijiinimum-t illage
!
!
,Labou.r de fin de cycle
!
,
;Travail du sol 2. la
!
;avec enfouissement des ;
;dent sur les lignes de ;Pailles
.
!
!
!
; semis+paillage en surf. ;
A
!
!
Riz pluvial
!
!
!
!
1 715
!
!
3 417
!
!
iu a ï s
!
1
!
446
!
!
!
!
3 014
!

4
Les résultats obtenus ycuvent s’expliquer par le fait que le mals
et le riz pluvial sont parmi les espkes qui répondent le mieux au travail du
sol mais, de plus, sur le terrain non labouré et paillé il n’a pas étc possible
de lutter aussi efficacement contre l’envahissement par les mauvaises herbes
que sur les traitements labourés (moins bonne cfficacite de l’herbicide, végé-
tation plus clairsemée, impossibilité de sarcler avec des moyens mécaniques).
Lec résultats obtenus B Eambey figurent sur le tableau na2.
Tableau no2 : Rendement de l’essai mulch labour - minimum-tillage
à Bambey
(en kg/ha) - essai bloc avec 6 répétitions ct 2 series en
1978.
!
!
!
, Zéro-tillage
!
,Minimum-tillage
!
, Labour d’enfouis- !,
!
; (travail du sol; (travail à la dent p ;sement des pailles ;
!
itraditionnel à ;Profondeur 10 cm
;de mil en traction ,
!
;l’iler)
, SOUS les lignes d e ibovine
.
!
!
!
;Semis t paillage 2 ;
!
!
;à lOt/ha)
!
!
!
!
,Rrachide 1 9 7 7 i
1.666
!
2.107
!
2.488
!
!
!
!
!
1978 ;
1.274
!
1.195
!
1.569
!
!
!
!
Moyenne ,
1.470
!
1.651
!
!
!
2.029
!
!
!
, ~1 i 1
1971)
;
1.417
!
1.446
!
!
!
1.630
!
!
!
1979 !
1.472
!
1.271
!
1.655
!
!
!
!
Xoyenne ,
1.445
!
1.359
!
1.643
!
.
!
!
!
Les rendements obtenus sur le système de travail minimum du sol
avec paillage sont en moyenne peu différents des Gsultats enregistrés sur
les traitements avec travail du sol traditionnel a l’iler et toujours infé-
rieurs au labour.
CONCLUSIONS PROVISOIRES SUR LE MNIi4Ulld TILLAGE
D’après les résultats cnregistr&s par l’IITA, la technique de
travail du sol minimum associée & un paillage parait intéressante dans une
région tropicale humide comme le sud du Migéria, avec des systèmes agricoles
très différents de ceux du Sénégal :
- pluviométrie importante répartie sur une grande partie
de l’année ;
- trBs peu de bétail (en particulier pour la traction) et
très grandes disponibilités en pailles qui sont sous-utilisées :
- agriculture généralement manuelle
- sols bien structurés au départ et très riches en matière
organique (défriches récentes), nettement moins permciables que les sols sableux
sénégalais .

5
- relief plus accentué qu’au Sénégal., favorisant le
ruissellement et 1’6rosion.
Par cent rc 5 la technique du minimum-tilïage associée au pailiage
du sol comme cela est pratiqué au Nigéria, ne nous parait pas du tout adaptée
aux conditions actuelles de l’agriculture sénégalaise caractérisées en par-
ticulier par 0
- une courte saison des pluies obligeant s. semer dés les
premiéres pluies ;
- des sols mal structurés
- une mécanisation de l’agriculture déjg bien avancge en
particulier pour les semis et les sarclages. (Les techniques de semis et de
sarclage mécaniques dans un sol paillé posent de gros problèmes),
- de très faibles disponibilités en pailles qui sont utilisées
prioritairement pour l’alimentation du bétail et pour la confection des tapades.
Le besoin paysan en paiilcs est tel que nous avons, à Bambey, beaucoup de
difficultés à conserver de la paille sur les parcelles.
Un paillage pour être vraiment efficace sur le plan physique
(protection du sol, réduction de l’évaporation du sel nu) exige le plus fré-
quemment l’équivalent de 3 à 4 fois la production moyenne en paille de la
parcelle A protéger ; cette paille dans le cas du Sénégal, doit donc être
prélevée sur d’autres parcelles (transferts de fertilité). Ceci ressort aussi
de nombreuses études faites dans les grandes plaines du sud des Etats Unis
dans les conditions de sols sableux et d’aridité, proches de celles du Sénéga 1.
Il est reconnu que des sols sableux sont auto-mulchants c’est-à-
dire que l’kaporation du sol nu les affecte très peu en quantité et en pro-
fondeur contrairemen-t aux sols plus argileux du NigLria.
Pour garder l’eau dans le profil, il s’agit surtout d’éliminer
toutes les adventices et repousses de culture ; sans parler du désherbage
chimique, de simples sarcla-binages et à plus forte raison le labour semi-
profond suffisent amplement pour conserver l’eau dans le profil cultivé.
Enfin, un labour de fin de cycle, fait en sol sableux suffisam-
ment humide, assure une excellente protection contre l’kosion éolienne, grâce
5 la rugosité artificiellement créée qui se conserve assez bien pendant toute
la saison sèche. Tout cela enlève beaucoup d’intérêt au paillage épais.
Toutefois le concept de “minimum-tillage”
recouvre en fait des
techniques Vari&es qui vont du zéro-tillage comme cela est pratiqué actuel-
lcment par les paysans9 jusqu’a des travaux du sol a des profondeurs de 15
à 20 cm comme cela est conseillé par la recherche. Entre ces deux extrêmes
il existe toute une série dc systèmes de travail du sol, dont certains sont
très sophistiqués, notamment en culture motorisée (broyage des pailles,
semoirs spéciaux de prccision pour semer dans un muloh). Certains de ces
systèmes de travail du sol pourraient être utilisables
au Sénégal et il
serait intkressant que les divisions de physique de ,sol et de machinisme
agricole puissent les étudier, clans la mesure de 1eu:rs moyens.
Les 6tudes sur les techniques de travail du sol doivent donc se
poursuivre, mais, pour l’instant, le labour avec ou :sans enfouissement de
matière organique, reste ,d’après nous pla technique de travail du sol la plus
efficace et la plus i:prouvGe.

REFERENCES DIBLIOGRAPHIQUES
l- CHARREAU C. et NICOU R, 1971.- L'amélioration du profil cultural
dans les sols sableux et sabla argileux de la zone tropicale sèche
Ouest africaine. Agron. Trop. N02, 5, 9, 11.
2- NICou R. 1973.- Le travail du sol en terres exondées et ses incidences
agronomiques. Dot mult IRAT/S&&gal. Journees d'études organisCes par
la Direction des Services Agricoles du Ministere de l'agriculture
sérkgalais.
3- NICOU R. 1977.- Le travail du sol dans les terres exondées du S6négal.
14otivations - contraintes - dot mult ISRA/CNRA EAMBEY 50 p*
4- CHOPART JL. 1978.- Prolongation de la période des labours de fin
de cycle grâce à des techniques d'6conomi.e de l'eau. Application aux
sols sableux dior de la zone Centre Nord du Sén6gal. Dot mult. ISRA/
CNRA BAl;iBEY, Sénégal, 64 p.
5- CHOPAI?T JL., NICOU R., VACHAUD GLY 1379.- Le travail du sol et le
mulch pailleux. Influences compar&cs sur l'écona'mie de l’eau dans le
système arachide-mil au SMgal. In lsIsotopes and radiation in research
on soi1 plant relationrhips.rt