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MINISTERE DE L’AGRICULTURE
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHE AGRICOLE (ISRA)
CENTRE PObR LE DEVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE (CDH)
STATION FRUITIERE DU Km 15

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NOTES SUR LES RECHERCHES
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DE L’ISRA SUR LA BANANE
FAIT PAR
Mr MASSAËR NGUER
CHERCHEIIR
DECEMBRE 1995

RECHERCHES DE L’ISRA SUR LE BANANIER
L e programme de recherche de I’ISRA en arboriculture fruitiére est récent, il n’a debuté
en fait qu’en 1989. Les thèmes du programme s’articulent en général autour des principales
cultures fruitikes du Sénégal : manguiers, agrumes et bananiers.
La recherche sur la culture du bananier concerne les thèmes suivants :
l Recherche d’itinéraires techniques pour la culture de la banane au Senégal
oriental
l
Iltilisation dc la biotechnologie pour l’amélioration de la productivité du bananier
Le premier sujet a éte déja réalisé de 1991 à 1993 et a abouti à des résultats positifs
transférables au milieu paysan. Le second est en cours de réalisation dans le laboratoire de
I’URCI à Bel-Air.
Ces deux essais sont décrits ci-dessous.
I/ RECHERCHE D’ITINERAIRES TECHNIQIJES POUR LA CULTIJRE DE LA
BANANE.

l OBJECTIF
L’objectif j travers cette expérimentation était d’améliorer le rendement de cette culture et
la qualité de la production par le biais de variétés performantes adaptées à nos conditions de
culture. De meme que par l’utilisation de pratiques culturales (maîtrise de la fertilisation et de
l’alimentation hydrique) et par la résolution des problèmes phytosanitaires.
l METHODE
- Pour l’identification d’une variété de bananier adaptée à la zone, deux variétés (la Williams
et la Robusta) étaient mises en comparaison avec la Grande-Naine qui est localement
produite.
- Pour l’optimisation de la fertilisation, trois types d’engrais commercral (Urée, 10-20-X et
Nitrate de potasse) étaient étudiés en comparaison avec des témoins sans fertilisation, sur
les trois variétés.
- Pour l’optimisation de l’alimentation hydrique, quatre fréquences d’irrigation étaient mises
en application ( I irrigation par semaine, 2 par semaine, 3 par semaine et 1 irrigation
chaque quinze jours).
- Concernant le parasitisme l’étude portait sur l’identification des cryptogames et ravageurs
des trois variétés étudiées.
1,~s variables à étudier concernent :
- l,a croissance et le développement (taille du pseudo-tronc, la hauteur et Ic nombre de
feuilles étnises).
- I.,a précocité de floraison
- I,a productivité (Poids des régimes, nombre de mains et de doigts par regime).

I,es effets des diffcrentes interactions entre les trois facteurs (variétés, fertilisation et
irrigation) étaient @aIement étudiés.
- Effets variétés : la hauteur de plantes de bananiers est déterminée par les variétt;s avec une
influence positive de la fertilisation (apport du 10-10-20). Les variétés Williams et
Robusta ont des hauteurs d’environ 2,30 m ce qui est un avantage dans la risolution des
prohlemes causés par les animaux (chèvres) sur les régimes.
- Effets fertilisation : l’âge de la floraison peut être influencé par la fertilisation tnin4rale. Le
nitrate de potasse réduit l’âge de la floraison d’une douzaine de jours.
L’urée a un effet négatif sur le nombre de doigts (fruits) pouvant réduire le rendement
d’environ 3600 doigts 6 l’hectare (l’équivalent du rendement moyen de 2 1 bananiers).
-. Effets irrigation : le rendement en kilogramme est nettement amélioré par la fréquence des
irrigations. Trois irrigations par semaine permettent d’accroître le rendement de maniére
significative ; jusqu’à 30 kg par régime en moyenne.
L’alimentation hydrique sous forme de trois irrigations par semaine améliore le rendement au
niveau des trois variétés étudiées.
- Effets interactions :
le rendement de la variété Grande Naine au niveau local ( 13 kg par pied) est presque
l
triplé par une frt:quence de trois irrigations par semaine avec une fertilisation au
I o-20-20 ( 100 gr par pied tous les deux mois).
Sous cette combinaison la variété Robusta donne un rendement moyen dc 42 pieds
kilogramme par régime soit 84 tonnes à l’hectare.
Tous les facteurs étudiées (variétés, fertilisation et irrigation) ont un effet positif sur
l
le rendement exprimé en nombre de mains par régime. Le rendement est obtenu
avec la combinaison factorielle composée de la variété Robusta avec trois
irrigations par semaine et un appport de 10- 1 O-20.
Les mêmes effets positifs des trois facteurs sont rencontrés au niveau du rendement
l
exprimé en nombre de doigts par régime (219 fruits) alors qu’en moyenne un
régime produit 175 doigts.
- Ix parasitisme : Aucun d&ât de ravageurs n’est observé dans l’essai. 1~s seuls dommages
rencontrés sont causés par les chèvres, surtout en première génération quand les régimes
étaient à leur portée.
On observe sur certains bananiers de petites tâches jaunes sur la nervure principale de la
face supérieure des limbes. Ces tâches ont tendance à brunir rendant cette nervure noirâtre.
IX diagnostic au laboratoire a révélé la présence de mycelium de ~~locqzwxmz SP responsable
des mtrisisssures observées sur les fruits au moment de la conservation. f,e pathogéne existe
donc dans la plante à l’état latent et se développe seulement au moment de la conservation.
2 7 o/o des bananiers de la parcelle présentent des symptômes de pourriturre de gaines.
I,w limbes liés à ces gaines brunissent, se dessèchent et finalement pendent le long du faux

tronc. Cette maladie est due au h4~rcrs~~zi~s semi~ius qui est un champignon controlable au
fongicide systémique.
l CONC:LUSION LIE L’ESSAI
Les résultats de l’essai montrent que la variété Robusta peut etre l’objet d’une
recommandation à la Prévulgarisation en milieu paysan. Cependant, elle doit se soumettre à
une frequence d’irrigation de trois fois par semaine avec des épandages bimensuels de 100 g
de 1 O- 1 O-20 par pied.
Pour atteindre le rendement optimum de 42 kg par pied (84 t / hectare) les pratiques
culturales qui constituaient les paramètres constants de l’essai doivent être bien respectées. II
s’agit de :
- écartement : 2 x 2,5 m ;
- dimension des trous de plantation : 80 x 80 x 50 cm ;
- furnure de fond : 30 kg de fumier et un kilogramme de 10- 1 O-20 par trou ;
- traitement de fond : 15 gr de Mocap (insecticide-nématicide à base
d’éthoprophos) par trou au moment de la trouaison ;
- irrigation à la cuvette avec au moyen de tuyau flexible ;
- dose d’irrigation : de 0 à 2 mois - 20l/pied à chaque irrigation ;
de 3 à 5 mois - 30Upied à chaque irrigation ;
de 6 à 10 mois et plus - 50Upied à chaque irrigation ;
- Paillage constante d’une épaisseur de 15 cm dans les parcelles.
La variété locale Grande Naine, lorsqu’elle est uniquement soumise à ces parametres
constants améliore son rendement qui passe de 13 kg à 25 kg par régime par rapport à la
production dans les périmètres des paysans.

Williams
Grde Naine
Robusta
VARIETES
88 Sans.Fertilisation q Uree
q 10- 10-20
q Nitrate potasse
I .‘appllcation dc l’engrais minérale i O-I O-20 ( 100 g par pied tous les deux mois 1 rcduit I’&y
dc floraison d’une: douzaine de jours par rapport au témoin.

KFFE’I‘S DES FREQUENCES D’IRRIGATION
S[:IX LE: RENDEMENT AU NIVEAU DES VARIETES.
Williams
Grde Naine
Robusta
VARIETES
“I 1 fois/lSjrs FZZ4 1 fois/sem. LZI 2 fois/sem. KZI 3 fois/sem.
Trois irrigations pzr semaine accroît la production de façon çonsidérablc. Illlcs ankliorcnt le
rendement en haussant celui-ci jusqu’à une moyenne de 38 kg par régime.

INFLUENCE DE LA FER’I’ILISATION MINERALE
SLIR LE NOMBRE DE MAINS ALJ REGIME PAR VARIETE.
Williams
Grde Naine
Robusta
VARIETES
k$?$ SansFertilisation q Uree
q 10-10-20
q Nitrate potasse
lxs effets des engrais sur les rendements exprimés en nombre de mains sur les varibtés
Williams et Grandes Naines présentent des diffkrences qui ne sont pas importantes.
Cependant au niveau de la Robusta le nitrate de potasse augmente considérablement le
nombre de mains (environ d’une unité). II est à préciser qu’une main contient en moyenne 16
a 17 doigts ou fruits de banane.

INFLUENCE DES FREQUENCES D’IRRIGATION
SUR LE NOMBRE DE MAINS PAR REGIME AlJ NIVEAIJ DES VARIETES.
1 0
Williams
Grde Naine
Robusta
VARIETES
EEI 1 fois/l5jrs EB 1 foishem. EZA 2 fois/sem. KZI 3 fois/sem.
l,‘ac.croîsscment du nombre de mains par régime est lié à la fréquence des irrigations ; c’est à
dire plus les irrigations sont fréquentes, plus le nombre de mains augmente.

0
Williams
Grde Naine
Robusta
VARIETES
k?$! Sans.Fertilisation @f# Uree
li!z 10-10-20
ECIN itrate potasse
Ix nitrate de potasse augrnentc dc façon considSrable Ic rcndenmt cn nombre dc doigts. II
peut procurer un surplus de 1 I ,S doigts en moycnnc soit 23.000 fruits à l’hectare (environ 4?6
t;i’hrt soit I’Gquivalcnt dc 500 000 FCFA par hectare).


INPlA~ENC:E DES FREQUENCES D’IHHIGA?‘ION
SI;R LE NOMBRE DE DOIGTS PAR REGIMI:
Williams
Grde Naine
Robusta
VARIETES
E” 1 fois/lcijrs LZZI 1 fois/sem. •TI 2 fois/sem.
DI 3 fois/sem.
,..
2, .*, ‘r^. 1.
:Ix meilleur rendement en doigt est obtenu avec une irrigation de trois rois par semaine. Lx
l.ablcau rCvt;le que le nombre dc doigt croît avec les hkpences d’irrigations.

II/ I:‘I’II,ISA’I’IO?J DE LA BIOTECIINOI,OGII POUR L,‘A,MEI,IORATION
DE l,A
PRODI!CTIVITE DU BANANIER.
INTRODI!C:‘I‘ION
La culture de banane est en plein essor actuellement au Sénégal. La production annuelle
est d’environ 6000 t et n’arrive pas à couvrir les besoins nationaux en bananes. La
consommation nationale est de 0,s kg par habitant et par an, cc qui est tr6s faible vues les
opportunites qu’offre cette culture dans le pays. Les bananes sont produites en général dans le
dépar-tcmcnt de Missira de la région de Tambacounda avec I’APKOVAG et dans le
département de Sédhiou avec les Petits Projets Ruraux.
Lt: développement de cette culture a été surtout favorisé par la politique nationale qui
consistait a arrêter les importations de bananes du mois d’0ctobre au mois de Mai pour
portéger la commercialisation des bananes importées.
Cependant I’ISRA, interpellé par les producteurs de bananes a eu a entreprendre dans les
périmArcs bananiers de Tambacounda des essais agronomiques et variétaux qui ont aboutit à
l’amélioration qualitative et quantitative de la production avec l’introduction d’une nouvelle
variété appelée Robusta (voir les résultats de l’essai précédent sur la recherche d’itinéraires
techniques sur la culture de la banane au Sénégal Oriental).
La Robusta donne des fruits plus longs, plus gros et de couleur attrayante. Elle est
hautement compétitive pour supporter la concurrence due à la libéralisation actuelle de la
commercialisation des bananes.
Cependant la diffusion de cette variété se heurte à des problèmes techniques de
multiplication de matériel végétal.
En effet, la méthode traditionnelle de multiplication (par rejets) est très lente et donne
peu dc souches ; alors que les superficies à emblaver sont très importantes.
Tous ces problèmes peuvent trouver leur solution dans l’utilisation des biotechnologies
appli@cs aux espdces végétales particulièrement les possibilit& qu’offre la culture in vilro.
l OBJECTIF
L’objectif est de maitriser la multiplication du bananier Robusta, ce qui permettrait une
large diffusion de cette variété avec du matériel végétal assaini, de limiter de manière
significative les importations de bananes, d’accroître les rendements par hectare des planteurs
et de couvrir les besoins des marchés nationaux.
II s’agit dans cet essai de multiplier par la culture in vitro de méristèmes une quantité
importante de rejets de bananiers mycorhisés.
I,cs mycorhizes sont des champignons inférieurs qui accélèrent les propri&és
d’absorption du sol des éléments phosphatés par la plante. Les mycorhizes colonisent
facilement le système racinaire de la plante inoculée et ne permettent plus l’attaque des
racines par d’autres champignons pathogènes. L’essai permettra de connaître au niveau du
laboratoire le stade optimal d’inoculation des vitroplants par les mycorhises.
I,‘espL;rience a dkbuté en Octobre 1995 et se terminera en IXçcmbre 1996. Elle se
déroule dans le laboratiore de I’URCI logé à I’OSTOM de Bel air.
Actuellement environ 1000 m&-istt;mes de la variété Robusta sont en phase d’initiation
cn laboratoire. Ces mérist&mcs sont issus de re.jets prélevés à partir des périmètres bananiers

dc I’APROVAG dans la région de l‘ambacounda. Les travaux dkjà entamés ont permis
d’arn~liorer les méthodes de désinfection des cubes de tissu contenant les méristèmes.
* KESUL,TATSATTENDUS
. Maitrise des techniques de multiplication des bananiers par culture in \\-&Y) de méristémcs.
. . Accroissement de la productivité de la Robusta grâce à la mycorhisation .
. . Création d’une vitrothèque regroupant les différentes variétés de bananiers existant au
Sénégal pour de futurs travaux d’amélioration génétique.
._ Production de 60.000 vitroplants mycorhisés indemnes de viroses et de maladies, destinés
aux planteurs de la zone.