AND/AD REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISIERE DE...
AND/AD
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISIERE DE L’AGRICULTURE
Instiiut Sénégalais
De Recherches Agricoles
Centre National de la Recherche Agronomique
RAPPORT ANALYTIQUE DE LA CAMPAGNE
AGRICOLE 1998
ETUDE DE LA SENESCENCE MONOCARPIQUE
RETARDEE DU NIEBE A BAMBEY
Par
Dr. Aly NDIAYE*
* Avec l’assistance de Dr.Baldé, Entomologiste
Mbaye Diagne, Ousmane Sy et Ousseynou Ciss
Bureau : ISRA-CNRA, Centre National de la Recherche Agronomique B.P. 53 Bambey
~ 4 (221) 973 6 0 50/51/54
Fax (221) 973 6 0 5 2 - E-mail : Isracnra@telecomplus.sn
Code NINEA 0120 212

ItjTROOUCTlON
Lb sénescence monocarpique retardée chez le niébé est la particularité qu’ont
certaines variétés de cette spéculation de produire deux (2) pics de floraison donc
d/e fructification et de présenter une meilleure qualité de fane, car restant très
t ‘rdivement vertes, lorsque les conditions de pluie, le permettent. Cette
3 ractéristique est d’une importance particulière dans nos systèmes de cultures où
les hivernages sont très souvent irréguliers et déficitaires. Après avoir fait le point
sur la question au vu des documents disponibles à notre niveau en 1996 nous avons
mené en 1997 un essai pour déterminer si la zone de Bambey était favorable à
l$xpression de cette caractéristique, sinon évaluer la physionomie d’hivernage
nécessaire à son expression. Des résultats ont été recueillis après cette campagne.
E/n 1998 nous avons amélioré le dispositif expérimental.
L’hivernage 1998 à Bambey est caractérisé par une installation tardive et un arrêt
Qrécoce des pluies, II n’y a pas eu de périodes réellement sèches pendant la phase
Cpluvieuse (Figure N” 1).
Les pannes intervenues au niveau de la pomme d’irrigation ne nous ont pas permis
q’intervenir à temps et en quantité voulue sur le dispositif avec complément
q’irrigation ; ceci ne nous a pas permis de “prolonger” à volonté l’hivernage.
IblATERIEL ET METHODE
Matériel véqétal
jl est constitué de 4 lignées : 1 -2;9-l-l ;9-1 -2etlO-2,àsénescence
monocarpique retardée, de la 8517 (témoin de sénescence monocarpique retardée)
of de Mouride (témoin local).
Méthodes
(Les semis ont eu lieu le 5 Août 1998 sous un cumul de 2 jours de 12,8 mm (3,3mm
Ile 3 et 9,5mm le 4 Août). L’écartement est de 50 cm x 50 cm avec des poquets de 2
graines (sans démariage). Nous avons utilisé les blocs de Fischer randomisés avec
14 répétitions (6 traitements). Les moyennes sont comparées par le test de Newman
(Keuls à 5%. Nous avons adopté un dispositif avec 2 parties identiques l’une avec
~complément d’irrigation à la demande, l’autre sous pluie. Nous avons apporté sur le
idispositif avec irrigation :
jrn 20 mm, 75 jours après semis
im 25 mm, 88 jours après semis
;a 264 litres, 96 jours après semis
)
?? 264 litres, 102 jours après semis
? et 264 litres, 107 après semis.
i
L’engrais est du 6-20-10 à raison de 150 kg/ha.

Observations et mesures
. suivi de la floraison et de la fructification
_ évaluation des cycles, des productions, de la qualité des fanes
. dosage de la chlorophylle
. suivi entomologie et phytopathologie
RESULTATS
Ila levée (pluvial strict)
Le pourcentage moyen est de 94 %. Il n’y a pas de différences significatives entre
tes moyennes (tableau 1).
,hombre de iours semis -floraison (pluvial strict)
Les différences entre les moyennes sont significatives (tableau no 1). La moyenne
est de 33 jours. Les lignées 9-l-l et 1 O-2 ont été les plus tardives (34 jours). La
Ilignée l-9 est la plus précoce (32 jours).
(Nombre de jours semis - production de premières clousses (pluvial strict}
:Les différences entre les moyennes sont significatives (tableau n”l). La moyenne
test de 34 jours, la lignée l-9 s’est révélée ici la plus précoce (33 jours) et les lignées
~9-1-1 et 1 O-2 les plus tardives (35 jours).
j
Nombre de jours semis - semis premières récoltes (pluvial strict)

~Les différences entre les moyennes sont significatives, la moyenne est de 67 jours.
I
La lignée l-9 est ici aussi la plus précoce (61 jours), elle est suivie de Mouride.
I
Toutes les autres lignées, plus tardives, appartiennent à une meme classe avec 69
II
jours (tableau r-PI>.
i
Dynamique de la floraison

pluvial strict (figure 2)
~
II y a deux pics de floraison. Mouride a culminé en nombre de fleurs par jour avant
( les autres entrées dans le premier pic, elle est suivie de la 9-l -2 et de la 10-2. La
~
8517 a démarré son deuxième pic de floraison avant les autres, elle est suivie de
~
Mouride, de la 9-l-2 puis de la 10-2. La 9-l-2 a eu le niveau de production par jour
le plus élevé dans ce pic, elle est suivie de la 10-2.
avec complément d’irrigation (Figure 3)
*-
II y a ici aussi deux pics de floraison. Mouride a eu la production par jour et par pied
I
la plus élevée dans le premier pic, cette variété a été peu productive dans le
deuxième pic. Au niveau du deuxième pic la 8517 a ici également démarré la

3
première. L’irrigation a “fouetté” la production journalière des entrées à sénescence
monocarpique retardée.
Nombre de fleurs/pied
pluvial strict : (tableau 2)
Pour le premier pic il y a des différences significatives entre les moyennes. La
moyenne générale est de 45 fleurs. Mouride a eu le nombre de fleurs le plus élevé
W.
Pour le second pic les différences entre les moyennes ne sont pas significatives, la
rhoyenne est de 30 fleurs.
Pour la production totale, les moyennes ne sont pas significatives et la moyenne est
de 75 fleurs.
avec complément d’irrigation (tableau 3)
Pour le premier pic la moyenne est de 47 fleurs et les différences sont significatives.
Mouride est en tête avec 72 fleurs, les autres appartiennent à la même classe.
6n ce qui concerne le deuxième pic, il ‘y a des différences significatives entre les
Goyennes. La production moyenne est de 37 fleurs, la lignée 9-l-l et Mouride
appartiennent à la même classe et ont été les moins productives. La 9-l-2 a été la
plus productive (57 fleurs)
Pour ce qui est du total, les différences ne sont pas significatives, la moyenne est de
84 fleurs.
Nombre de qousses par pied
pluvial strict (tableau 2)
Les différences entre les moyennes ne sont pas significatives dans les deux pics, la
moyenne est de 17 gousses pour le premier pic et de 3 pour le second pic.
Au niveau de la production totale les différences sont significatives, la moyenne est
de 19 gousses. Et la l-9 est la lignée la plus productive (25 gousses) et la 8517 la
moins productive (13 gousses)
avec compkment d’irrigation (tableau 3)
Pour le premier pic les différences entre les moyennes sont significatives avec une
moyenne de 14 gousses. La variété 8517 a été la moins productive (9 gousses) et
Mouride la plus productive (20 gousses)
Au deuxième pic les différences ne sont pas significatives, la moyenne est de 4
gousses/pied.

E
4
Au niveau du total gousses, la moyenne est de 18, et les différences entre les
moyennes sont significatives. Mouride et la l-9 occupent la première classe (22
gousses), la 8517 la dernière place (13 gousses).
Taux de transformation fleurshousses (tableaux 2 et 3)
Le même schéma est observé dans les deux dispositifs pour le premier et le
deuxième pic. Les différences ont été significatives. La lignée l-9 a eu le taux le
plus élevé et n’appartient pas à la même classe que les autres entrées, qui elles ne
sont pas significativement différentes. Les figures 4 et 5 rendent compte de ce
transformation.
Pour le pourcentage total de transformation au niveau du pluvial, le même schéma
que précédemment est observé, pour l’irrigué le nombre de classes est plus élevé
mais la lignées l-9 reste toujours la plus performante (34,98 %) et la 85-17 la moins
efficiente (1576 %).
Rendement
pluvial strict (tableau n”4)
- Gousses
Au niveau de chaque pic les différences entre les moyennes ne sont pas
significatives, les productions moyennes sont respectivement de 1587 et 139 kg/ha
pour le premier et le deuxième pic.
Au niveau du total les différences entre les moyennes sont significatives, la lignée
l-9 a été la plus productive (2220 kg/ha). La production moyenne est de 1728 kg/ha
- Graines
Pour le premier pic les différences entre les moyennes sont significatives la lignée
l-9 et Mouride ont été les plus productives et appartiennent à la même classe
(respectivement 1529 et 1492 kg/ha). La moyenne est de 1195 kg/ha. Pour ce qui
est du deuxième pic les différences ne sont pas significatives. La moyenne est de
86,03 kg/ha. La figure 6 donne le pourcentage de contribution de chaque pic à la
piroduction totale.
Concernant cette derniére les différences entre les moyennes sont significatives. La
production moyenne est de 1281 kg/ha et la lignée l-9 a été la plus productive
(1663 kg/ha); elle est suivie de Mouride (1580 kg/ha). Les lignées 1 O-2 et 9-1-l
appartiennent à la même classe que la 8517 et ont été les moins productives.
- Fanes
Au niveau du pluvial les différences entre les moyennes sont significatives, la lignée
9-l-l a été la plus productive (1479 kg/ha). La moyenne est de 1229 kg/ha.
avec complément d’irrigation (tableau no 5)

- Gousses
Pour le premier pic, les différences sont significatives, la production moyenne est de
1389 kg/ha et la lignée l-9 a été la plus productive (2042 kg/ha) elle est suivie de
Mouride (1750 kg/ha). Les autres entrées appartiennent à la même classe et ont été
les moins productives.
Pour ce qui est du deuxième pic la moyenne est de 283 kg/ha, les différences sont
significatives, les lignées 1-9, 9-l-2 et 10-2 appartiennent à la même classe et ont
été les plus productives. Les autres entrées sont dans la même classe et sont les
moins productives.
Quant à la production totale, sa moyenne est de 1672 kg/ha, les moyennes sont
significativement différentes. La lignée l-9 a été la plus productive (2396 kglha) elle
est suivie de Mouride (1975 kg/ha), les autres entrées appartiennent à la même
classe et ont eu les productions les plus faibles.
Graines
Pour le premier pic la moyenne est de 1043 kgiha, les différences sont significatives.
La lignée l-9 a été la plus productive (1560 kg/ha) , suivie de Mouride (1309 kg/ha);
viennent ensuite les autres entrées qui sont dans la même classe.
Concernant le deuxième pic, la moyenne est de 125,18 kg/ha, les différences sont
Si:gnificatives. Les lignées l-9, 9-l-2 et 1 O-2 appartiennent à la même classe et ont
été les plus productives, elles sont suivies de Mouride (100,3 kg/ha); viennent
ensuite les autres entrées. La figure 7 donne la contribution de chaque pic à la
production totale de graines. La moyenne de celle-ci est de 1252 kg/ha. Les
différences sont significatives, la lignée I-9 a été la plus productive (1823 kg/ha),
suivie de Mouride (1475 kg/ha) viennent ensuite les autres entrées.
Fanes
La production moyenne est de 1372 kg/ha, les différences sont significatives. Les
lignées 9-l -1, 9-l-2 et 10-2 ont été les plus productives, la lignée l-9 a été la moins
productive (1042 kg/ha). Mouride et la 8517 appartiennent à la même classe et ont
produit 1313 kg/ha
Suivi des maladies
En collaboration avec la phytopathologie,, quelques maladies liées aux virus, à
macrophomina et à la rouille ont été suivies.
Dispositif sous pluie
Pour la rouille l’analyse de variante a montré que la lignée 9-l-2 sur l’essai sous
pluie est sensible à la rouille et est différente de manière significative a toutes les
autres entrées.

6
En ce qui concerne macrophomina, cette maladie n’a pas été observée sur cet
essai.
Dispositif avec complément d’irrigation
L’analyse de variante n’a pas donné de différences significatives entre les
moyennes des entrées malgré une faible présence de macrophomina sur les lignées
Q-l-l et 10-2 et de virus sur les lignées l-9 et 1 O-2.
$5uivi entomologique (Voir détails dans le rapport entomologie de Dr. Baldé)
Si l’on compare le comportement global des entrées dans les deux dispositifs, la
8517s’est montré plus sensible au thrips, tandis que la l-9 s’est révélé avoir une
meilleure tolérance comparée à la 8517. Entre les deux dispositifs, il y a des
différences significatives. Les parcelles irriguées étaient plus infestées.
Qualité de la fane [mesurée par le caractère vert (présence de chlorophylle) des
tiges et des feuilles]
Des problèmes de mises au point sur la méthodologie de mesures de chlorophylle
au niveau du CEBAAS n’ont pas encore permis de disposer des résultats.
GONCLUSION ET PERSPECTIVES
Malgré l’allure de l’hivernage (démarrage tardif et arrêt précoce) les deux pics de
production de gousses ont été observés même dans le dispositif en pluvial strict.
L’irrigation bien que n’ayant pas pu être réaliser à la hauteur de nos souhaits a
quand même stimuler la production du deuxième pic de floraison des entrées à
sénescence monocarpique retardée.
Le pourcentage de contribution de ce deuxième pic à la production totale de graines
a atteint pour certaines lignées (9-l -2 et 10-2) un nombre à deux chiffres (16 %), ce
qui peut présager qu’en hivernage normal cette production peut être intéressante.
La production totale de graines a été plus importante cette année, la lignée I-Q a été
la plus productive. Concernant les fanes, cette lignée (l-9) a été la moins
performante sur le dispositif avec complément d’irrigation et parmi les moins
performantes dans celui sous pluie. Au point de vue physiologique cela pourrait
Indiquer une bonne translocation des photosynthats des parties végétatives vers
celles reproductives.
Nous conduirons cet assai l’hivernage prochain pour une troisième campagne, ce
qui nous permettrait en nous rapprochant davantage de l’entomologie et de la
phytopathologie de tirer des conclusions plus complètes sur la sénescence
monocarpique retardée du niébé à Bambey.

7
Tableau 1 : Germination et durée de quelques phases phénologiques en pluvial strict.
Moyenne
94
I
33
I
34
I
67
I
.
: Les chiffres ayant les mêmes lettres alphabétiques ne sont pas significativement différents (1’ = 0.05)
T bleau 2 : Nombre de fleurs. de gousses par pied et taux de transformation de fleurs en gousses sous pluvial
st ict
: Les chiffres ayant les mêmes lettres alphabétiques ne sont pas significativement différents (P = 0.05)
T bleau 3 : Nombre de fleurs, de gousses par pied et taux de transformation de fleurs en gousses - essai avec
u nplément d’irrigation.
: Les chitks ayant les mêmes lettres alphabétiques ne sont pas significativement différents (P = 0.05)

8
Tableau 4 : Rendement &&a) en gousses, graines et fanes sous pluvial strict.
~
Mouride
1886 A
139 A
2035 AB
1492 A
87.92 A
1580 Al3
1042 B
8517
1442 A
106 A
1548 AB
916.7 B
68.25 A
984.9 c
1083 B
‘Moyenne
1587
139
1728
1195
86.03
1281
1229
0,
: Les chiffres ayant les mêmes lettres alphabétiques ne sont pas significativement différents (P = 0.05)
Tableau 5 : Rendement (kgha) en gousses. graines et fanes dans le cas de complément d’irrigation
-5
- -
- -

--r-
h
*. Les chiffres ayant les mêmes lettres alphabétiques ne sont pas significativement différents (P = 0.05)

F i g u r a 1 : Evolution d e I n pluvlom&trle
a l3am b e y d u r a n t I’hlvsrnage 1OPB
-.
L-
Figure 2: DYNAMIQUE DE LA FLORAISON SOUS PLUVIAL STRIC
F i g u r e 3 : D Y N A M I Q U E D E L A F L O R A I S O N S O U S I R R I G A T I O N C O M P L E M E N T A I R E
._
‘1
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à
5 .-.--------.
---.----
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1 0
Figure 4: POURCENTAGE DE TRANSFORMATION DE FLEURS EN GOUSSES
( sous pluvial strict )
60
50
46
30~
20
1 0
0
9-l-2
ICI-2
Mouride
8517
ENTREE
‘Dl” PIC E32” PIC]
Figure 5: POURCENTAGE DE TRANSFORMATION DE FLEURS EN GOUSSES
( avec complément d’irrigation)
- . _ .._ _. .-. .
I _
.
_
-.
I . -.___ __, ._. _ ____
_ __
_s
I-9
9-l-l
9-l-2
1 0 - 2
8517
ENTREES
-
a”,-----

11
Figure 6 : Pourcentage de contribution des pics dans la production totale en graines des entrées sous pluvial strict
j-
i-9
2cmPiC
2&ne Pc
2ànc PC
3 %
5 %
3 %
I
,a UC
ISPC
92%
95%
9 2 %
_~ ._.- ---.- -...- .-.
1@2
h4aIidc
8 5 1 7
z&mPIC
6%
ISPIC
94%
Figure 7: Pourœntage de contribution des pcs dans la production totale en graines des entrées avec irrigation cm@mntaire
8517

1 2
Figure 8: Rendement en grains des entrées sous pluvial strict
,-
,/
I i
4
--~--.
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--
~-
l-’
-
I-’
------
----7
,
_Y
.L
1-9
9-l-l
Q-i-2
1 o--z
Mouride
8 5 1 7
ENTREES
Figure 9: Rendement en grains des entrées avec irrigation complémentaire
~~ -.. -- .-- ..-- -..- -..-- .-..-.--._ --~- ._..~
Q - l - l
9-1-2
la-2
VARIETES