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EPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
Synthiise des Recherches sur la
double culture du riz dans le fleuve
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Ti DIOUF, agrophysiologi~
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BP 240, SAINT-LOUIS, TCl : 61917-51, FAX : (221)~61-18-27

1. I *
.
MINISTERE DE L'AGRICULTURE
Synthèse des Recherches sur la
double culture du riz dans le fleuve
I
T. DIOUF, agrophysiologiste
Mars 1997
BP 240, SAINT-LOUIS, Tel : 61-17-51, FAX : (221)-61-18-27 t

1
INTRODUCTION
En raison de son importance dans l’alimentation des populations urbaines et
rurales, le riz occupe une place de choix dans la politique de 1’Etat en matière
d’autosuffkwe et de skurite alimentaires. Avec une production nationale
d’environ 800 000 tonnes de céréales, 1’Etat du Inégal est obligé d’importer
chaque année pr&s de 100 000 tonnes de blé et 400 000 tonnes de riz pour
satisfaire les besoins en céréales et particulierement en riz, entramant ainsi des
sorties importantes de devises. Malgré tous les efforts consentis dans le secteur
rizicole, la production annuelle locale qui est de 200 000 tonnes de paddy est
encore loin de satisfaire les besoins en cette c&6ale.
Devant la situation 6conomique difficile aggravée par le changement de parité du
F CFA, 1’Etat s’est désengagé au profit du secteur privé sur les activités ci-après :
- l’approvisionnement des facteurs de production;
-laprodu&onetlacommerrialisation;
- l’importation des riz entiers et intermediaires;
- h~ralisation de la fi&re (prix du riz paddy).
Dans la nouvelle stratégie de relance de la production dans le cadre d’une
agriculture intensive et diversifiée, le secteur rizicole represente le moteur et le
privé l’acteur.
Pour atteindre l’objectif d’autosuffisance en riz, la riziculture devra &re
intensifiée par la pratique de la double culture. Grâce à la disponibilité en eau
autorisant l’irrigation à toutes les périodes de l’année de variétés
performantes et adaptées aux conditions agroécologiques de la vallée et de
techniques crrlturales appropriées, il est permis de croire à la réalisation
technique de la double culture.
Dans cette optique, des recherches ont été menées dans le delta et la moyenne
vallée. Le but du présent travail est de faire la synthese de ces recherches sur
la double culture afin de dégager des perspectives de recherches susceptibles,
de lever les contraintes liées à la pratique effective et généralisée de la double
culture.

2
1. CARACI’ERISTIQUES PHYSIQUES ET AGRQCLIMATIQUES
i La riziculture irriguée est pratiquée dans une zone semi-aride du Nord à climat
fl de type Sah&n. Les principaux facteurs agro-m&eorolo@ques sont les suivants :
l Pluviom&rie
: elle est tr&s faible, irrkguhere, répartie sur une courte période (2 à
3 mois au maximum) entre fin Juillet et fin Septembre. Dans l’ensemble, les
quantités et le nombre de jours de pluie diminuent du Sud au Nord. Les
moyennes annuelles sont de : 200-300 mm dans le delta, 400-600 mm dans la
moyenne val&, 700 à 800 mm dans la haute va&.
l Temt&atures, hwromkie et insolation
On distingue 3 grandes saisons :
l la saison des pluies, dépasse rarement 3 mois. Elle démarre entre &I juin
et début août et se termine entre mi-septembre et mi-octobre. Les
amplitudes thermiques sont relativement faibles (entre 23 et 35°C de
températures moyennes mensuelles minimales et maximales). L’humidite
relative de l’air est élev&;
l la saison sèche fraiche, se situe entre mi-novembre et fin fevrier (en
moyenne et à titre indicatif, car des variations de l’ordre du mois ne sont
pas rares). Elle est caractkisee par des minima plus faibles (12 à 16°C) et
par des - compris entre 30 et 34°C. L’humidite relative de l’air peut
être tri% basse (ybats forts, secs et relativement frais);
~lasaisonsechechaude,se~~eentremarsetjuin.Lesminima remontent
progressivement de 16 A 2Zk’ t 24OC et les maxima s’élèvent de 35 à 40” pour
cuhnuner en mai à plus de 40°C (ils sont plus élevés, d’autant qu’on
s’eloigne de l’influence océanique). Des maxima joumalien absohrs de 45 à
46°C peuvent être observes lors des coups de vent dharmattan (vent d’Est
chaud et sec) : des khaudages physiologiques peuvent alors se produire,
notamment sur le maïs, même très bien irrigué. Lhumidité relative,
d’abord tr&s basse, augmente progressivement avec l’approche de la saison
de la mousson vers le nord, sous l’influence de
èl&ne, à partir du mois de mai).

3
L’insolation qui atteint ou dépasse 3 000 heures par an n’est pas limitative et est
favorable à une bonne activite photosynthique, si les conditions d’alimentation
hydrique et mînkrale sont bonnes. Toutefois, à cette latitude, les durees du jour
varient peu : entre 11 et 13 heures, ce qui est un handicap par rapport aux
journées de 16 heures qui peuvent &re atteintes aux latitudes de 45”. Les vents de
sable et la brume sèche assombrissent fréquemment le ciel et la poussiere
recouvre les feuilles, ce qui est défavorable pour une bonne activite
p-e.
En raison de sa situation sah&lienne, la zone enregistre une radiation solaire
élevée toute l’ann& (10 h/j en moyenne) avec 400 cal cm2/j de Novembre à
Janvier et 680 cal cm2/j en Mai. Ces conditions thermiques ainsi que le régime
des vents entra&xnt une forte évaporation qui varie suivant les saisons.
L’evaporation (mesuree au Piche) est plus faible en hivernage, notamment en
Septembre avec 3,4 mm/j à Saint-Louis et 44 mm/j à Podor et Matam. Le
maximum se situe en Mai à Podor et Matam (13,2 rnm/j et 12 mm/j) et en
Janvier à Saint-Louis (7,3 mm/j). Les moyennes annuelle qui sont de 5,l mm/j à
!Saint-Louis,7,9 mm/j à Podor et 8,9mm/ j à Matam ‘correspondent à une lame
d’eau de 1.880 à 3.265 mm/an. L’évapotranspiration mesuree sur Bac A varie de
3.250 mm/an à Richard Toll à 4.130 mm/an à Guédé (RLJKS 1976).
Ces valeurs traduisent des conditions climatiques &$res qui en relation avec les
précipitations moyennes annuelles r&&lent à la fois, l’ampleur des déficits
hydriques et des besoins en eau des plantes.
La saison sèche est le cycle des vents chauds et secs charges de poussi&es
(contjnt~taux) wufflant sur l’ensemble de la zone.
Les vents sont responsables de transfert d’air souvent évaporatif (2400 mm
d’evapotranspiration potentielle à Richard-TO).
Le vkrîtable harmattan s’observe surtout de Mars à Jti. C’est un vent fort du
secteur Est à Nord-Est., Il s’accompagne des temperatures maximales les plus
élevées (42 à 46 OC). Il est très néfaste pour les cultures irriguees. Il souffle à une
vitesse moyenne de 7 a 14 m/s (25 à 50 m/s) et atteint souvent 60 a 70 km/h en
fin de saison sèche. C’est un facteur dont il faut tenir compte dans le calage
calendaire des cultures irriguees. Les risques d’khaudage et de perte totale des
*

4
cultures sont surtout a craindre quand l’harmattan survient pendant les phases
d’induction florale et de floraison.
La moyenne et la haute val& sont sous le rhghne de ces vents.
Le delta, en raison des influences océaniques, b&Mïcie du r6gime des alizks
maritimes du Nord-Ouest dont l’humMit6 adoucit le clknat.

1.2 Lessols
On distingue 4 grands types de sols classés en fonction de leur texture et de leur
structure (Tableau 1).
Tableau 1: Classification des sols (OWS/FAO, 1973)
Type de sols
HaalPulaar
MbthodeORSTOM
Mkthode FAO
vertisolsetparavertisols/
chromicvertisols
Verlisolstqxxnorphesnon
HoUaldk
gf-umosoligues
Eutric gkysols
Hydromorphes/gley de surface et
d’ensemble

vEYrtiso1s et paravertisols/
Chromk vertbols
Vertbols topomorphes non
iv--w-
Faux-Hollakié
Eutric fluvisols
Hydromorphe/pseudogley à tâches et
Coll&tiOnS
Eut& fluvisoJs
Peu évolué/d’apport hydromorphe
Peu évolué/d’apport hydromorphe

Eutric fluvisols
Fond6
Hydromorphe/pseudogley à t&ches et
Eut& fhwisols
collcleions
Sols isohumics/brun rouge subaride

Minkal brut/d’apport Mien

Les Hollaldé : Ils reprhentent 36 % du potentiel des terres irrigables. Ils sont
argileux, ils contiennent 50 à 75 % d’argile. Leur drainage est très mauvais. Ils
sont favorables à la riziculture. Ils ont une structure prismatique à sol sans

structure. Ils supportent la submersion. Ils sont très difficiles à travailler aussi
bien en sec qu’en humide.
Les Faux-Hollald6 : Ils couvrent 31 % du potentiel des terres irrigabk Ils sont
argile-limoneux. lis contiennent 30 à !XI % d’argile. Leur drainage est mauvais. Ce
sont des sols sans structure. Ils sont favorables à la riziculture et autres cultures.
L’irrigation est prati~& à la raie cloison&.

Les Fondé : Ils reprksentent 33 % du potentiel des terres irrigables. Ils sont
limoneux. Leur teneur en argile est faible 10 à 30 %. Leur drainage est moyen.

Leur structure est cuboïde. Ils sont favorables à toutes cultures autres que le riz.
Ils sont filtrants. L’jrrigation est pratiquée B la raie ou par aspersion.

Les Diéri : Ils sont très sablonneux. Ils contiennent 80 à 90 % de sable. Ils ont une
structure monogranulaire. On peut pratiquer toutes les cultures autres que le riz.
L?rrigation est pratiquhe par aspersion.

Ces sols présentent les caractbistiques chimiques suivantes :
l
Faible statut organique des sols
l FaiMeteneur enN
l
Faible teneur en P assimilable
l
Forte capacité fixatrice vis à vis du P. (Hollaldh et Faux-Hollaldé)
l
Forte salin&? chloru.r&que et acidité liée B l’oxydation de la pyrite dans le
delta.
e Ahdinkation potentielle des sols, induite par l’irrigation dans la moyenne
V&.
1.3 L%ydmlogie
1.3J Le fleuve f&@8l
Le fleuve Sénégal est long de 1790 kilom&res. Il prend sa source en Guinée
Conakry dans le massif du Fouta Djallm traverse la partie occidentale du Mali,

puis constitue aujourdnui la frontière entre la Mauritanie et le !Snégal.
Son bassin versant de 335 000 km2 (dont 25 000 km2 au Sénégal) peut être divisé
t?.tYttroisualesbiendiffédé(?S:


6
I le haut bassin en amont de Bakel represente plus des 2/3
de l’ensemble
du bassin versant;
D la moyenne Val& proprement dite, qui forme de Bakel à Rich&i-Tell
un grand arc de cercle de 600 km de long et 15 km de largeur en moyenne;
le lit majeur représente plus de 500 000 hectares de terres alluvionnaires
cultivables ;
n le delta, en aval de Richard-Toll : sa superficie est de l’ordre de 250 000
hecares.
+ La pente du fleuve : elle est forte et accident& jusqu’à Bakel, puis douce sur 700
km de B&el (26 m) A SaintLouis (0 m).

* Les crues et decrues : le fleuve a un régime tropical caracterisé par une crue de
juillet à octobre et un étiage de février à juin. Les crues sont essentiellement liees
aux pluies enregistrees dans le haut bassin de Guinée. Tes decrues commencent
dès que les pluies diminuent et s’échelonnent de novembre jusqu’en jrrin. C’est
pendant cette période que se produisait l’intrusion de l’eau de mer, ‘langue

sa&“, qui, avant la mise en service du barrage de Diama en 1986, pouvait
remonter le fleuve sur 200 km et exceptionnellement jusqu’au seuil du Mafou à

4OOkmdeSaint-Louis.
* Les débits moyens annuels : sur une p6riode de 64 ans le fleuve S#nkgal a un
débit moyen de 780 m3/s à Bakel, correspondant A un vohune d’eau annuel de 25
milliards de m? Le débit moyen annuel minimum a été de 270 m3/s en 1913 et le
debit moyen annuel maximum de 1274 m3/s en 1934.

lkpuis 1968, le fleuve connaît une série d’annees tres d6ficitaires, liees à la
diminution des pluies dans le haut bassin en zone GuSenne et dans l’ensemble

des zones soudaniennes et saheliennes d’Afrique de l’Ouest.
1.3.2 Les bamges
Les contraintes hydrologiques liées au r&ime naturel du fleuve sont les
suivantes :
- le débit irr@ulier du fleuve qui s’accompagne de fortes variations des
superficiesinond~;


- ie niveau d’étiage qui était très bas, en année sèche, entnkant *ia
remontee de la ‘langue salee” d’où la sahnisation des sols avec des dégâts
pius ou moins importants sur ies cuitures en place;
- ie stockage instiant de i!eau douce nécessaire à i’ahmentation des vihes
et à l’irrigation.
Pour ia levée de ces contraintes, deux barnages oni été construits sur ie fleuve
dans le cadre de l’Organkation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénegal
(CXi4VSj regroupant ie Mi& ‘ia Mauritanie et ie Sénégai : i’un en amont
(Manantah,. hydro-électrique) et l’autre en aval (Diama! antisel) du fleuve.
WiWXX’ALi (i988j, au Mali,, sur ie Bafing à iiûû icm de i’em’bouchure,
constitue une réserve de 12 milliards de ms. Le Bafing apporte environ 50
% du volume d’eau charrié par ie Sénégal. ii permet de régukiser le débit
du fleuve à 300 m3,/s. Ce débit autorise l’irrigation de 375 000 hectares de
cuiture, ie fonctionnement d’une centraie hydroélectrique de î%j
megawatts et la navigation jusqu’à Kayes pour des unités de 2 500 tonnes.
IXutiMA (i986j, à dû km de Saint-‘Louis est un *barrage antA& qui isoie ia
Vallee des eaux marines. Il permet de maintenir un niveau constant de
ileau dans le fieuve jusqu’à Boghé (à 3N lcm à i’Est de Saint-‘Louisj. -La
réserve ainsi constituée par un plan d’eau de 235 km2 devrait permettre
d’irriguer à eile seuie 70 Ooo hectares. ‘Le pian s’étend jusqu’en amont de
Boghe et alimente au passage le lac de Guiers par le canal de la Taouey. La
cote finale de ia réserve d’eau, à + 2 m permet l’alimentation gravitaire
permanente ou yere des r6seaux.
‘La régukisation du fleuve a permis i’améiiorartion des disponibilités en eau de
surface notamment dans le lac de Guiers.
-Le ‘Lac de Guiers est une dépression ahmentée par ie fieuve sénégai à txavers ie
marigot Taouey @ a fait l’objet d’importants travaux de calibrage et de profilage
destinés A accroître sa capacité de transit. vLe iac est prolongé en aval par ia valiée
du fer10 qu’il alimentait avant la construction du barrage de Keur Momar Sarr en
“19%.
Avec le barnage de “Diama et ies endiguements des rives gauche et droite, ie
relevement du plan d’eau dans le Delta a consid6rablement amklioré
Yalimentation du iac. Le potentiel du iac a ainsi quasiment doubié depuis
1988/89. attei.mmnt 1,2 millions de m3/j contre 400 à 600.000 aupiaravant.
L’importance de ces ressources et I’améhoration de son aiimentation se-t de

0
sou’bassements aux vastes projets hydrauliques nationaux que sont, le Canal du
Cayor et la remise en eaux de la basse vallee du ferlo, étape dans le programme
de revitahsation des va.Bées fossiles.
II L’IiLmNSIN DE LA RIZKULT’URE DANS LE DELTA ET
LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
21 Historique de la culture irriguée dans le fleuve et évolution des
aménagements (OMVS, 1980)
L’idée de mettre en valeur les terres de la vallée du Sénégal date de 1817 et c’est à
partir de 1821, date de la nomination du Baron Roger Gouverneur, que le plan de
colonisation agricole va être mis en oeuvre. En effet, le Baron Roger crée au
confluent de la Taouey et du Sénégal un jardin exp&imental qu’il confie à un
jardinier pépinikiste. Ce dernier léguera son nom à la ville sise aujourd’hui à cet
endroit : Richard-Tell (le champ de Richard).
Dès 1822, Richard envisage des aménagements techniques, une recherche
variétale ainsi qu’une expkimentation à grande échelle. Créé en 1824, le jardin de
Richard-Tell constitue le premier acte notoire de mise en valeur de la vallée du
Sénégal et le point de départ des amenagements~ Richard-Tell conçoit et nklise
des bassins délimités par des dipettes. La technique d’irrigation est basée sur
l’inondation d’une parcelle à partir d’une noria, une de “ces bascules a monter
l’eau”, qui espère t-on va couvrir toute la vallée de cent toises en cent toises
(Hardy, 1912, cité par OMVS, 1980).
En deux ans, de 1824 à 1826, Richard-Tell est devenu un véritable jardin
d’exploitation et d’exp&mentation où il a été noté pas moins d’une cinquantaine
d’espèces végétales d’origines locale et étrang&e. Ces espèces végétales
appartiennent à trois groupes :
1. les fruits et légumes (melons, patates, tomates, cerises, pois de bambouk,
piments, issus de v2triétés locales ainsi que des choux, salades, carottes dont les
semences proviennent de la métropole);
2.lesc
sentiellement le riz rouge;
3. les
s comprenant le cotonnier, le mûrier, le nopal et
l’indigotier.

9
En 1935, la mission d’étude du fleuve Sénégal est créée et les aménagements sont
relances. Suivra en 1938, la création de la mission d’aménagement du Sénégal
@LAS) .
En 1939, la M.A.S. met en place des casiers étagés et ceintures de digues pour
retenir les eaux de crue dans les parties hautes et retarder l’inondation dans les
parties basses. Ainsi, 1000 hectares ont été endigués.
En 1945, la M.A.S. se fixe comme objectif d’aménager 50 000 hectares en 10 ans
pour la production de 80 000 tonnes de paddy. L’exploitation doit se faire sur
deux types d’aménagement et d’irrigation : l’aménagement en submersion
controlée et l’amenagement avec maîtrise de l’eau. Le premier mode
d’exploitation accorde une large part à la mécanisation et à la gestion étatique,
l’autre minim&e ces deux facteurs pour mettre l’accent sur le travail manuel et la
participation paysanne. La submersion contrôlée a été introduite dans le delta du
Sénégal (rive gauche) à la veille des années 1960 par la Mission d’Aménagement
du fleuve S&négal (M.A.S.) qui a effectué les études.
En 1940-61, cette irrigation a été développée sous l’organisation autonome du
delta (0.A.D) qui a succedé à la M.A.S. Ainsi en 1964, les superficies brutes des
cuvettes recensées, protégées par la digue ont été de 30 900 hectares dans le delta
et 5 518 hectares dans la moyenne val&.
En 1965,L’O.A.D. a été remplacée par la SAED. De la création de la SAED à nos
jours, on compte plus de 68 875 hectares de superficies aménagées pour les zones
couvertes par la SAED (Dagana, Podor, Matam, Bakel) dont 34 315 hectares
d’irrigation encadrée, 27 060 hectares d’irrigation privée et 7 500 hectares
d’irrigation industrielle.
22 Evohttion et bilan des recherches sur la double culture du riz
La double culture du riz ekla combinaison de deux cultures de riz (cultures
d’hivernage et de contre saison), en alternance sur une même parcelle et dans une
même ann6e.
La construction des barrages de Diama (barrage antisel en amont de
l’embouchure) et de Manantali (barrage de régulation du débit du fleuve et
Centrale hydro&ctrique), en territoire malien, a permis aux agriculteurs du
Delta et de la Vallée du fleuve S&néga& de disposer d’eau d’irrigation en toutes
saisons de l’année et donc d’autoriser une intensification de lagrkulture irriguée
en général, et de la rk&u.lture en particulier.

10
En dépit de la levée partielle de cette contrainte en eau, d’autres contraintes non
moins importantes rendent encore difficile la réalisation effective de la double
rcicolte annuelle.
Les principales contraintes identifiées liées à l’intensification rizicole sont
variables : physique (édapho-climatique), biologique et socio-economique.
Les contraintes physiques sont relatives, d’une part, à la faible fertilité des sols du
delta et de la vall6e du fleuve Sénégal (teneurs en matiere organique, en azote et
en phosphore assimilable) et à la forte salure des sols du delta, et, d’autre part,
aux effets néfastes des températures extr&nes, notamment les basses
températures de l’air a fin de cycle (Novembre, et de l’eau d’irrigation, en début
de cycle (F&rier/Mars), dont les conséquences sur les cultures irriguées sont à la
base même de l’absence de pratique généralisée de la double culture.
Les contraintes biologiques sont, surtout, inhérantes à la forte pression des
adventices. On note, cependant, la présence des oiseaux granivores, des insectes,
des acariens et aleurodes, des nématodes et de maladies sporadiques.
Les contraintes socio-economiques sont constituées par les prix élevés des
facteurs de production, leur indisponibilité au moment opportun la faible
disponiité de la main d’oeuvre, le faible niveau de formation des producteurs,
le manque de planification etc.
La levée de ces différentes contraintes doit permettre d’intensifier la productiori
rizicole, base des investissements consentis par les Etats membres de
l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
Dans l’optique d’une intensification de la riziculture par la pratique de la double
culture, beaucoup de travaux ont été réalisés dans le Delta et la Vallee du fleuve
Sénégal par différents organismes : IRAT (196849); FAO (1978), ADRAO (1986),
JKA (199l), ISRA (1995).
Si les objectifs visés sont les mêmes, les méthodes dapproche par contre diff&.nt.
Ces recherches sur la double culture du riz peuvent être subdivisées en trois
périodes :
- la période 1965 - 1969,
-lap&iode1973-1990,
- la période E@L- 1995.

11
221 Pékde 19654970
Elle marque le début d’une expérimentation sur l’intensification rkicole par la
pratique de la double culture (Couey et al., 1967-1969). Leurs travaux de
recherche ont porté sur l’adaptation variétale aux conditions de saisons sèches, la
détermination de meilleurs couples de varietés (saison sèche - saison humide)
donnant les plus hauts rendements et le choix optimal des époques de semis
rendant techniquement possible la double culture. De même, il a été étudié la
possrMité de la repousse apres récolte et remise en eau comme alternative de
succession culturale. Les résultats sont les suivants :
221.1 Etude vaStale en saison sèche casier aménagé Richard-ToU
(Couey, 196&69)
Les tests de comportement effectués sur des variétés formosanes peu sensrbles au
photoperiodisme ont permis de décider la double culture.
Deux catégories de varietés ont été dégagées :
Tableau 2 : Rendement de variétés peu sensibles et de
variétés sensibles au photop&iodisme.
Casier amenagé Richard-Tell (COUEY, 1968-69)
peu sensible au photoperiodjsme
Taïchung Native No 1
Taïna.113
Taïnan8
c%kaïnung 242
D.9.9.
H.1411 .B
H.18.12.2E

12
221.2 Etude des couples de variétés casier aménagé Richard-Tell
(cotley, 196&69)
L’etude a porte sur 3 vari&s en saison humide repiquées le 29 Juin. En 1967-68, :
2 variétés en saison sèche repiquées le 20 Décembre ont suivi celles conduites en
saison humide.
Les rendements ont été obtenus avec les binômes suivants :
Hivïtmagg Saisousèche
H.821.3 + TaYnan3 repiqué
10,90 t/ha/an
H.821.3 + Takhung Native repiqué 1237 t/ha/an
D.52/37 + Taïnan 3 repiqué
1194 t/ha/an
D.52/37 + Takhung Native repiqué 13,20 t/ha/an
D.9.9.
+ Taïnan3repiqué
13,11 t/ha/an
D.9.9.
+ Takhung Native repiqué 14,13 t/ha/an
En 196$-69,6 autres binomes ont été testés dont voici les résultats :
Paugern + D.52/37
=
6,04 t/ha/an
L.144 + D.52/37
=
8,02 t/ha/an
Paugem + T(N)1
=
7#4 t/w~
Paugem + JR8
=
3,52 t/ha/an (lR 8 ayant avorté en saison
s&he suite à un manque d’eau)
T(N)1 + T(N)1
=
8,83 t/ha/an
llB+lR8
=
9,12 t/ha/an
La double culture a été suivie d’une repousse en saison humide qui peut donner
de 67 % à 86 % du rendement de la culture principale. Couey et al. (1968).
2223 Etude des dates de semis
L’objectif visé est d’établir un calendrier cultural permettant la réalisation
technique de la double culture à partir des dates optimales de semis déterminées
en saison s&che et enhivernage.

13
Tableau 3 : Vari&es assez sensibles au photopkiodisme.
Rendement en t/ha
Toutes ces varietes ont un très bon comportemeni en saison sèche et leurs
rendements ont baissé avec un semis plus tardif sauf 1 .4.11-B et D52/37.
Tableau 4 : Vari&es peu sensibles au photopériodisme.
Rendement en t/ha
semis
semis
semis
l= Nov.
1~ Fév.
Taïchung Native 1
592
3,70
IR8
4,81
0,87
lR5
3,62
1,12
IR9
3,74
0,67
H.6.8
3,74
0,ll
H.6.17
4‘88
o,o@j
Comme précédemment, le semis du la Novembre a donné les meilleurs
rendements. Takhung Native 1 et H.6.17 ont donné les meilleurs rendements en
semis tardif de Décembre. Ce qui peut être est lié à leur faible sen&ilité au

photoper&disme.
En semis de Février, les rendements sont très bas. Selon Couey (1%9) la baisse de
rendement est due à la coulure. La maturité était très échelonnée ce qui a influé

sur la qualité du produit.
En concltion il est recomman dé en cxikure de contre-saison froide à Richard-
Tell de ne pas dépasser la date du 15 Novembre pour effectuer les semis.
\\

14
221.4 Etude de la repousse
Cette étude a révélé la possibilité de valorisation de la repousse en saison sèche
aussitôt apr&s la récolte avec la remise en eau de la parcelle.
Les rendements obtenus en 1969 avec 50 unites d’azote étaient les suivants :
H.18.102.0A
=
553 t/h
L.ll.14
=
3Bwa
L.102.8
=
5,22 t/ha
D.52/37
=
4,52 t/ha
Par contre la repousse suivant la culture d’hivernage a été un échec à cause de la
coulure qui était à 100 % quelle que soit la date de coupe.
Il ressort des études conduites dans cette p&iode (1965-69) que la double récolte
annuelle est techniquement possible dans les conditions hydro-pédoclimatiques
de Richard-Tell, et que les recherches méritent d’être poursuivies sur ce sujet, en
raison de l’inter& qu’il P&ente. Cependant, beaucoup de questions restent à
Pr&iser. Le semis en milieu paysan n’est pas mécanisé et s’effectue à la volée.
L’époque de semis proposee qui se situe entre Novembre et Décembre ne répond
pas à la stratégie paysanne qui veut, en cette période, se consacrer aux cultures
-.
Quand à la repousse, elle P&ente un intérêt certain et les recherches devraient
s’orienter vers la détermination de la faculté de repousse de différentes variétés
susceptibles de donner de hauts rendements.
Elle est caractérisee par des études de connaksance du milieu physique (Rijks,
1976), de comportement de materiel vég6tal vis-à-vis de ce milieu (T. That, 1976;
Coly et Dome, 1980) et de techniques cuhurales adaptées à la double culture
(JlcA, 1987-1989).
Lesobjectihviskontétéde:
. définir les potentialités agricoles dans la perspective de l’aménagement et
du développement intégre de la val&;

15
. concevoir et exécuter un programme réorienté de recherche appliquée et
de démonstrations pilotes en vue de promouvoir l’accroissement de la
productivité agricole.
Les données de base de ces études ont permis d’expérimenter les différentes
successions riz-riz et les dates de semis (T. That, 1978).
LES résultats de ces travaux sont les @vants :
2221 Le riz de saison s&che-froide suivi d’un riz d’hivernage
semis : Novembre-membre
Récolte : MaiouJuin
Variétés : Kwang4She4heng TNl, etc.
Le cycle s’allonge de 5 mois à 6 mois et demi selon les années et le rendement
n’est jamais élevé (5-8 t/ha) à cause des temphratures nocturnes basses alors que
le potentiel de production de ces variétés est de l’ordre de 11-12 t/ha. Il a été noté
gue ces variétés semées en Novembre-Décembre ou en Février, sont toujours
r&olt&s en Avril-Mai-Juin. (T. That, 1976).
Il est donc inutile de prolonger leur cycle avec des cofits d’irrigation élevés (deux
B trois mois de pompage d’eau).
2222 Le riz de saison sèche-chaude suivi du riz d’hivernage
Ce système n’a été essayé qu’avec le repiquage et non avec le semis direct.
Riz de saison sikhe-chaude : pépinière en Janvier-Février; repiquage en Février-
Mars; rkolte en Jti-Juillet suivant la variété. En Janvier, on recommande
d’adopter le dapog protégé par la mati&re plastique.
Riz d’hivema~e : pépinipre en Juin ou Juillet; repiquage de Juillet à mi-Août;
rkolte en Octobre-Novembre et Décembre.
Les rendements de pointe de cette double culture sont de l’ordre de 15-20 t/ha
avec les combinakms suivantes :
TNl-TN1
IRS-IR1561-228-3
IRS-rR2071-625
TN1 - lR 2061464.

16
La triple culture a été également testée par T. That (1978). Ce système repose sur
le repiquage.
1mliZ:
repiqué en fin Février - début Max~, récolte en Mai- Juin.
2eliZ:
repiqué sans labour à la r&olte du ler riz Mai-Juin, récolte en
Septembre.
3eriz :
repiqué sans labour en Septembre, récolte mi-Décembre.
Les deux premiers riz ont donné de très bons résultats 15 à 20 t/ha.
Le rendement total en triple culture est de 17 à 24 t/ha/an avec des
occupations de rizi&res de 299 à 314 j/an, (Tableaux 4,5 et 6).


17
Tableau 5 : Essai de triple culture (Wandama) - 3 rkoltes : 314 jours/an
Rendement total des 3 rkoltes : 17,2 t/ha/an
!Saisons&he
Hivernage
Saisonsèche
chaude
froide
- Labour
Classique
sans
- variété
lR8
IR 2061-465
IR 747-B2
- Semis
24.3.76
24.7.76
13X.76
- Repiquage
6.4.76
6.8.76
10.1276
-séjourenpépini~(jours)
13
13
27
- Type de p&pini&e
Dapog
Dv%
DaP%
- Jours au repiquage après
3
35
dcolte px-&cédenk
- Récolte
3.8.76
5.11.76
15.4.77
- cycle évolutif (jours)
132
103
132
- Occupation du terrain (jours) 119
90
105
- Rendement eisctif (t/ha)
7?33;L
8‘4
1,5 2
- Rendement potentiel (t/ha)
8
4-5
>
814
-
Mal@ les filets de pmtection et le gardiennage, les dégâts dus aux attaques aviaires sont
t3stim~A0,9%en~
a!
Repipge~tardif, froih oiseaux..
Tableau 6 : Essai de triple cultuxe rizicole sur fondé à Rindiao

18
Tableau 7 : Essai de triple culture (Wandama) - 3 nkoltes : 311 jours/an. Rendement
total des 3 r&oltes : 23,9 t/ha
*culture
*culture
Saisonskhe
Hivernage
Saisonsèchefroide
chaude
-Labour
-variété
YEY
IR2061465
Kwang-&-&eng
24/3/76
24/7/76
13/11/76
1-g
6/4/76
6/8/76
9/12/76
:~d~wM?Pin&‘p”’
13
13
26
Dapog
Dapog
Dapog
- Joursaure&uageapr+s
4
35
xtikdte*ente
- Récolte
2/8/76
4/11/76
2314177
- cycle évolutif (jours)
131
101
133
Xkmpticmduterrain
118
88
107
(purs)
- Rendement effehf @/ha)
814
5,4 u
- Rendement potence1 (t/ha)
8,4
6 - 7
-
s
-
u 12 % de perte due aux attaques aviires
2223 Dates de semis
Dans l’optique d’établissement d’un calendrier cuhral différentes dates de semis
ont été étudiées. La variété Taïchng Native 1 (TNl) a été utilisée.

Tableau 8 : Effet de la date de semis sur l’évolution du cycle
18 Nov. 1975
21 Avril
18Mai
182 @s)
WryC.1975
26 Avril
27Mai
170 (PS)
20 Déc. 1975
05Mai
05 Juin
17l (il@
20 Jan. 1976
27 Avril
27Mai
128 (jrs)
10 Fév. 1976
08Ma.i
25Jl.h
121 (jYS)
03 Mars 1976
27Ma.i
24 Juin
113 (id
Comme on le constate, il y a un allongement inutile du cycle de TN1 avec les
semis en Novembre - Décembre.

19
D’après ces rkxiltats, c’est seulement à partir de la dernière décade de Janvier que
l’allongement du cycle s’estompe et fin Février début Mars pour qu’il n y ait plus
d’effets du froid sur l’allongement du cycle du riz.
Sur la base de ces données, il a été reco mmandé dans l’optique de la double
culture de semer à partir de mi-Février et de récolter avant Juillet pour le semis
d’hivernage.
2224 Rendement du riz en saison sèche-chaude et en hivernage
Tableau 9 : Effet de la saison sur le rendement des vari&% de riz
(saison skhe-chaude)
(saison sèche chaude)
Les rendement sont plus élevés en saison sèche chaude qu’en hivernage, ce qui
confirme les r&ultats obtenus par Magne en 1976 à Richard-Toll avec les variétés
TNl, lR8, KP, IR 269. Les rendements variaient entre 11 et 12 t/ha en saison
s&che chaude alors qu’q hivernage, ils etaient de 7 - 8 t/ha.
2225 Etudes vanétales
Pour les besoins de la double culture, plusieurs études variétales ont été
conduites par l’ADRAO’(Coly et Dome, 1980, Coly et Godderis, 1986, Wan Brand,
1987) en saison sèche et en hivernage à la recherche de variétés tolérantes au froid
et aptes à la double campagne. Ces études ont abouti à l’identification de variétés
adaptées aux conditions de culture suivants.

20
Tableau 10 : Classification des variétés par saison
2226 Double culture du riz en fonction des modes de semis
JC.4 (1991) a expérimenté la possibilité de la réalisation de la double culture du
riz suivant les modes de semis suivants : repiquage, semis à la volée.

21
Tableau 11: Double culture du riz (Thiago)
Les essais ayant été conduits en saison sèche froide, les variétés courantes Xl? et
JAYA ont nécessité des cycles de plus de 5 mois entrakant une baisse de
rendement et de qualité. Deux vari&~s Vietnamiennes considérées tokantes au
froid ont vu leur cycle s’allonger à 5,5 à 6 mois.

Sur la base de ces constatations, il a été recommandé de ne pratiquer la double
culture qu’en saison s&cJx&aude. Le début des semis doit correspondre à la date
d’arrêt du froid à partir du 15 Février. De ce fait, le cycle végétatif serait de 130

jours pour KP, 150 jours pour JAYA et l’époque de récolte serait aux environs de
fin Juin pour IKP et vers mi-Juillet pour JAYA.

22
Si on tient compte de la culture d’hivernage qui vient après, JAYA ayant un cycle
long ne peut convenir à la culture de contre-saison chaude donc seule une variété

à cycle court peut convenir. S’il s’agit d’une culture annuelle, le début de Juillet
serait l’époque optimale du semis pour le riz d’hivernage.

Ainsi durant cette p&iode, il a été expérimentalement démontré en station que la
double et triple cultures sont techniquement possibles (T. That, 1978). Cependant,
la technique utilisée qu’est le repiquage est difficilement réalisable par les
paysans, compte tenu de l’indisponibilité de la main d’oeuvre temporaire et de la
taille des parcelles individuelles. D’autre part, les variétés courantes lKP et JAYA
ont vu leurs cycles rallongés de deux mois et plus et ont
connu une diminution
de rendement et de qualité, en contre saison froide. Par conséquent, on peut dire
que la contre saison froide ne convient pas à la riziculture irriguée. La double

culture annuelle devra donc prendre en considération la contre saison chaude et
l’hivernage.

Sur le plan variétal, les n%ultats obtenus ont une grande valeur agronomique car
ils ont permis de classer les varietés par saison de culture (saison humide - saison
sèche chaude - saison sèche froide) et pour les trois campagnes. Quant aux

techniques culturales, il faut noter que les époques et le mode de semis pratiqués
ne sont pas ceux utilises par les paysans (Septembre - Novembre -Janvier).

223 Période 199l- 1995
C’est une période d’approfondissement des connaissances et de définition de
calendriers culturaux les plus appropriés pour les paysans. Les recherches
portaient sur le mécanisme physiologique du calage du cycle au calendrier
cuhural, (Dingktrhn et al. 1991,1992,1993) l’identification de variétés adaptées
aux conditions spécifiques des différentes zones écologiques de la val& du

fleuve Sénégal (Senghor, 1993,1994,1995) et le calage du cycle au calendier et
évaluation du rendement (Diouf, 1992,1993,1994).
Les résultats de ces travaux sont les suivants :
223.1 Mécanisme physiologique du calage du cycle au calendrier cultural
Les recherches menées par I’ADRAO (Dingkuhn et al. 199l,l992,1993) sont axées
sur le m&misme du calage du cycle au calendrier cultural. Elles consistent à
caractériser le materiel végétal sur la base de param&es physiques et
physiologiques en déterminant les constantes thermiques (temperature de base,

température optimale, somme des températures) qui, associées à la constante

2 3
photop&iodique et à la phase végétative de base, permettent de faire des
prévisions précises. L’analyse en CP a permis de classer les variétés en trois
catégories par rapport à leur aptitude à la double culture.
Ty~>e 1 : Variétés adaptées à la contre-saison chaude (meilleure stabilité de
rendement): cycle pr&oce mais tres variable en sakon humide avec une
temperature optimale et une somme des températures faibles et une température
de base élevée.
Type : Variétés adaptées à la saison d’hivernage : cycle moyen mais
excessivement long en saison sèche avec une température optimale et une somme
des températures faibles et une température de base élevée.
Type III : Variétés adaptées aux deux campagnes : cycle précoce ou moyen, stable
avec une température optimale et une somme de températures élevées et une
température de base faible. Ces recherches ont également permis d’identifier de
nouvelles vari&% adaptees aux conditions de culture de la vallée.
Tableau 12 : Classification des variétés par saison
,ITA306
~lTA222
- lR22lw-14-Z-l
,BG400-1
- IR3w-75-3-3-3
SM-B28
- IR393!57-133-3-2
Jaya
- IR31785-58-l-2-3
,JEl-m
‘Ila422-~~1
cvcle court
- IR-l324@1@2-2
-32xuAN-5c
-lNAU7893
- RAus2-1
-Il?50
-ITA230
Sur la base de ces données, un logiciel Ridev a été conçu par I’ADRAO pour
l’élaboration de calendriers culturaux.

24
223.2 Etudes variétales
Dans une dynamique complémentaire, l’équipe riz de l’ISRA/Saint-Louis a mené
des recherches pour les objectifs de la double culture. En amelioration variétale,

Senghor (1994) a conduit un essai multilocal en vue d’identifier des variétés
hautement productives et adaptées aux conditions spécifiques des différentes

zones écologiques de la vallée du fleuve Inégal. Cet essai a permis de retenir
comme variétés précoces: 32 XUAN SC, IRl3240-108-2, IKP et IR50 et pour les
variétés à cycle moyen BG-400-1 et BG-90-2, ITA 222 et BW 293.2.

223.3 Calage du cycle au calendrier cultural et évaluation du rendement
En phytotechnie, les recherches menées par DI0UF.T (1992-1995) ont
essentiellement porte sur la pos&lité de la réalisation technique de la double
culture et sa rentabilité.

Les résultats ant&ieuts avaient montré un allongement excessif du cycle en semis
de saison sèche froide (150-200 j) Ton That (1976) entraînant des coGts d’irrigation
très élevés pour le paysan sans accroissement proportionnel des rendements.
Le calendrier cuhural propose pour les semis de Novembre-Décembre est
inadapté aux conditions d’exploitation des agriculteurs de la val&. La technique
de plantation utilis& pour la double culture qui est le repiquage n’est pas
pratiquee dans le delta et la vallee. Les variétés qui servaient naguere de test
(D52/37, TNl, IR8, Ta&n 3, Paugem etc.) ont disparu des circuits de
muhiplication de semences.
Les variétés actuelles largement diffusées, telles que JAYA, IR 1529-680-3 et II@
presentent un cycle végétatif incompatible aux conditions de culture de saison
sèche chaude.
En raison des résultats non transférés parce que inadaptés en milieu réel et
devant l’impérieuse nécessité d’intensifier la riziculture par la pratique de la
double culture, une étude portant sur le calage du cycle au calendrier cultural et
évaluation du rendement a été menée. (DIOUF T. 1995). Elle avait pour objectif
de trouver parmi les variétés disponibles, en conditions de saison sèche et de
saison des pluies, des variétes plastiques, présentant une bonne régularite de
rendement et aptes à la double culture.

L’étude a été conduite pendant trois ans en saison sèche chaude et en hivernage
avec les dates de semis suivantes :


2 5
Saison sèche chaude : 15 Février, 2 Mars, 1 7 Mars
Hivernage : 21 Juillet, 5 AoQt
10 varws ont été testées.
223.3.1 Cycle végétatif
223.3.1.1 Evolution du cycle en fonction de la date de semis et de la variété
Comme on peut le constater dans le tableau cidessus, la date de semis influe sur
la dur& du cycle des variétés. Le cycle est plus long en saison shche chaude qu’en
hivernage (Tableau 13). Il est plus long en semis précoce de saison sèche chaude.
En saison sèche chaude, la lh et la 2b date de semis permettent de récolter les
variétés précoces et de libérer les parcelles pour la culture d’hivernage. Par contre
la 3é” date de semis du 17/3 nous conduit en plein hivernage, ce qui n’est pas
indiqué. En hivernage, le cycle varie très légèrement. Les deux dates de semis
permettent de rkolter les variétés avant l’installation du froid en Décembre.
Tableau 13 : Evolution du cycle en fonction de la date de semis et de la variMé (Fanaye)
Dates de semis
Saison sèche chaude
Hiverna~
Dl I DZ I D3
D2
lR50
132 D
124 B
123CD
1oSC
1WCD
IR 31785-58
129E
118 F
12OF
105D
103D
IR39422-75
128EF
12lE
12OF
106D
102 D
IR 13240108
131 D
124 D
123CD
114 B
105CD
lR 394186
129E
122E
122 DE
113 B
107CD
lR 39357-133
128EF
12lE
122 DE
108c
105CD
128EF
124 D
123 CD
1MD
103D
153 A
143 A
138A
129A
127 A
136c
131 c
125c
1
115B

111 B
149 B
139 B
132 B
129A
l26A
Moyenne g6nérale
113
PPds.05
~
1
C.V.%
wg
6
n
-la, 1-L-
w-
1-uuu2uesmm:
13 revner
DZ -
2datedesemis :
02Mam
QI-
3~datedesemis :
17Mars
Les lettres A, B, C, D, E, F indiquent les différences entre traitement. Les chiffiw portant la même lettre ne
sont pas sign&ativement diEhmts au seuil de 5 %
Toutes les variétés ont eu un allongement de cycle sous l’effet des températures
basses. Cependant, cet allongement dépend des particularités biologiques de

26
chaque variété. Il est plus marqué chez IR 1529-680-3 et JAYA pendant toutes les
saisons surtout en semis précoce de saison s&he chaude. On observe une
diminution du cycle avec l’élévation de température.

Pour toutes les dates entre variétés, on note des différences significatives. Dans
toutes les conditions de culture IR 1529-680-3 et JAYA ont dominé en longueur de
cycle.

A la premi&e date de semis le 15/2, le cycle moyen des variétés est de 134 jours
ce qui permet de rkolter le 28 Juin toutes les variétés dont le cycle est compris
entre 128 et 134 jours tandis que IR 1529-680-3 et JAYA seront récoltées le 16

Juillet avec un retard de 19 jours et des risques de subir les effets de la pluie.
A la deuxihme date de semis le 2/3 avec un cycle moyen de 127 jours, les variétés
précoces peuvent être rholtées le 6 Juillet et permettre la mise en place de la
culture suivante. IR 1529-680-3 et JAYA seront récoltées le 22 Juillet avec des
rendements q@ risquent d’être affectés par les pluies.
Avec une rhcolte tardive, il reste peu de temps pour la mise en place de la

campagne d’hivernage.
A la troisième date de semis le 17/3, le cycle moyen est de 125 jours, ce qui
permet de rkolter le 18 Juillet toutes les variétés précoces. Seules les variétés IR
1529-680-3 et JAYA vont être rkoltées le 31 Juillet.

En hivernage, le cycle est stable. La lh date du 21 Juillet permet la récolte des
variétés à cycle court le lO/ll, tandis que JAYA et IR 1529-680-3 seront récoltées
le 26/11. Pour la 2* date de semis du 5/8, les vari&& à cycle court vont être

récoltées le 21/11, ensuite IR 1529-680-3 et JAYA pour le 8/12.

27
223.3.1.2 Analyse générale des variiités et des dates par saison sur les 3
ans sur l’évolution du cycle.
Tableau 14 : Cycle végétatif en jours (Fanaye)
Saison sèche chaude
l-livernage
Vanétés
Moyenne générale
Moyenne génkale
des 3 dates
des 3 dates
-5wl
126 D
107 D
JR 3178!S8
123 FG
104E
IR 39422-75
123 FG
104E
lR 13240-108
126 D
110 c
IR 3941-86
124 EF
110 c
Il3 39357-133
123 FG
107 D
AIWU
125 DE
105 E
lR 1529-680-3
145A
129A
13Oc
113 B
140 B
128A
Moyenne gértkrale
129
111
PPds 05
1
2
C.V. %
LB
11%
Les lettws A, B, C, D, E, F, G indiquent les diffhznces entre traitemenb.
hs chiffres portant la même lettre ne sont pas signifhtivement diffbrents au seuil de 5 % .
Dans chaque saison, entre variétés, on note des différences significatives au seuil
de 5 % . En saison sèche chaude, les variétés les plus précoces sont : IR 31785-58,
lR 39422-75, lR 39357-133, lR 3941-86 suivies de AIWU, IR 50, IR 13240-108 et IKP.
Avec le semis du 15/2 et du 2/3, on peut r6colter toutes les variétés à cycle court.
En hivernage, on observe la même tendance. Des semis allant du 2l/7 au 5/8

permettent de rkolter les variétés précoces en Novembre et les variétés à cycle
moyen au plus tard en début Décembre. Pour les 2 saisons, entre dates il y a une
différence significative. L’effet année est significatif. Les interactions (Année x

Date), (Année, Vari&é), Date, Variété), (Année, Date, Variété) sont significatives.

28
2.2.3.3.2 Rendement
2.2.3.3.2.1 Variation du rendement en fonction de la date de semis et de la
Variété
Il ressort des rbultats que les rendements varient en fonction des saisons et des
dates de semis.
En saison sèche chaude, le rendement le plus élevé est obtenu à la 2éme date de
semis correspondant à l’élévation de température favorable à un bon tallage. A la
première date de semis, le rendement obtenu peut être expliqué par une
rkluction de tallage due aux températures basses en phase juvénile et à
l’échaudage provoqué par les vents chauds et secs d’AvriLMai en période de
reproduction. LE rendement le plus faible est obtenu à la 3eme date de semis.
Eh hivernage, on observe la même tendance qu’en saison sèche chaude, le
rendement le plus faible est obtenu à la dernière date de semis.
Tableau 15 : Variation du rendement en fonction de la vari& (Fanaye)
Vai=i&&
1
Saison sèche chaude
I
Hivernage
I
Dl
I D2 1 D3 1
I DZ
JR50
7,19 BC
7,61 CD
4,73 DE
6,44 BCD
5,41 B
IR 31785-58
6,37 E F
7,76 CD
5,17 CD
594 CD
5,61 B
lR39422-75
634 F
7,47 D
5,lO CD
6,19 BCD
4,77 B
lR 13240-108
6,87 CD
8,48 B
6,17 A
6,82 ABC
5,70 B
IR 3941-86
6,83 CDE
8,33 B
538 Bc
7,15 AB
492 B
IR 39357-133
4,56 G
6,37 F
4,52 E
5,76 B
5,06 B
AIWU
6,47 DEF
6,% E
5,22 Bc
6,27 BCD
5,28 B
lR 1529-680-3
7,57 B
9,09 A
5,67 B
7,48 A
7,39 A
698 C
8,08 BC
5,17 CD
6,30 BCD
499 B
8,16 A
9,45 A
6,47 A
7,41 A
5,87 B
Moyenne
6,73
6,57
5150
générale
0,486
6%
1,31
PPds 05
12,n
10,09
16,44
C.V. %
Les lettres A, B, C, D, E, F indiquent les dif!fhnw entre bai&&.
Les chiffres portant la m&ne lettre ne sont pas significativement différents au seuil de 5 % .

29
Il apparaît que le génotype et le milieu se partagent le contrôle du mécanisme
d’élaboration du rendement.

Les rendements varient en fonction des variétés, des saisons et des dates de
semis. Les variétés s’expriment mieux en saison sèche chaude à la 2h date de

semis quand les conditions thermiques sont favorables à une bonne croissance.
Dans chaque saison et chape date de semis entre variétés, il existe des
différences significatives.

223.3.22 Analyse générale des variétés et des dates par saison sur les 3
ans sur la variation du rendement
Tableau 16 : Rendement en paddy (t/ha) Fanaye
Saisonsèche Hivernage
chaude
lR50
6,51 DEF
593 BCD
lR3178!j-58
6,43 DEF
5,n CD
IR3wM-75
6,30 EF
5‘48 CD
IR 13240-108
7,18 Bc
6,26 BC
IR 3941-86
6,85 CD
6,04 BCD
IR 39357-133
5,15 G
5,41 D
AIWU
6,22 F
5,ncD
IR 1529-680-3
7,44 B
7,43 A
IKP
6,74 CDE
5,65 CD
JAYA
8,Ol A
6,64 AB
Moyenne g&n&rale
604
PPds.05
OnJ
CV%
13,13
Les lettres A, B, C, D, E, F indiquent les difféxwws entre traitements.
Leschiffrespcntantlamêmele~nesonlpassigrnficatrvementt~auseuilde5X.
L’analyse de variante des données de rendement des variétés des deux saisons a
permis de déterminer les performances et la stabilité des variétés par saison ainsi
que les interactions année, date et variété.
En saison s&che chaude, les variétés les plus productives sont JAYA, IR 1529-683
3, lR 13240-108 suivies de IR 39414% et IKl?
La variété IR 39357-133-3 a donné le plus faiile rendement.

30
En hivernage, les variétés les plus productives sont IX 1529-683-3 suivies de
JAYA, IR 13240-108 et IR 3941-86-2.
A travers les saisons, les variétés les plus productives sont IR 1529-680-3, JAYA,
l-R 13240-108 et IR 3941-86-2.
LES variétés les plus stables sont IX 1529-680-3, IR 3941-M-2 et IR 39357-133-3 qui
quelque soit la saison donnent un rendement régulier.
Les interactions (Année x Date), (Année x Variété), (Date x Variété), (Annee x
Date x Variété) sont significatives.
Sur la base des données des analyses générales sur le cycle et le rendement pour
la pratique de la double culture, les variétés ont été placées en trois catégories :
I-
Variétés à bon rendement, mais à cycle long ne calant pas au calendrier
cultural de saison sèche chaude (JAYA, IR 1529-680, IW);
I I -
Variété à rendement moyen à bon, à cycle calant au calendrier cultural de
saison sèche chaude (TIR 13240-108, IR 3941-84, IR 50, IR 31785-58, IR 39422-
75, m;
m- Variétés à faible rendement, à cycle calant au calendrier cultural de saison
sèche chaude (IR 39357-133).
223.3.23 Etude des binômes de variétés
Le choix des varietes découle de la classification de ces derniks basée sur les
données des deux saisons (saison sèche chaude et hivernage).
Par priorité, les varietés les plus productives et qui peuvent être recommandées
pour la double culture sont : Tableau 17.
Saison sèche chaude
IR 13240-108
Hivemape
IR 1529-68@3, JAYA, IR 13240-108-2.

31
Tableau 17 : Double rtkolte annuelle (Fanaye)
Binômes de variétés
CONTRESAISONCHAUDE
Date de semis

32
223.3.24 Calendrier culturd
La mise en place de la campagne d’hivernage est conditionnée par la date de
rixolte de la culture de saison sèche chaude.

Les données des deux saisons sur l’évolution du cycle et la variation du
rendement ont pezmis d’élaborer le calendrier cultural suivant (Tableau 18).
Pour la saison sèche chaude, l’époque de semis s’étend de mi-Février au 2 Mars,
date limite pour les cycles courts.

Pour la saison d’hivernage, l’époque de semis s’étend du 21 Juillet au 5 AoCzt, date
limite pour les cycles moyens.


33
Tableau 18 : Calendrier mkural (Fanaye)
r-
t
Opérations
Contre saison froide
Contre saison chaude
Saison des pluies
J
I
r
I
I
I
Dtxembre
Janvier
Mars / Avril
T
-r
Mai
Juin
1 Juillet )
AoQt
+
-/
+
I
I
'réirrigation
‘Y
x
I
I
I
T
'ravail du sol
x Labour ou offset;if3 e
l
x offsetage ou brolis
l
I
l
I
I
'ertilisation
x FF
FC
1
FC
xFF
1
xFC
1
x FC
I
I
Lame d'eau 5 à 10 cm
Lamé d'eau 5 à io cm
I
rrigation
t
-l- x
- x
I
x/t
Sahe
108
I Rkolte
Sahel 108
:ahel 108
x
- -
- x
-l-
emis - Récolte
~&~l.lO NO\\
15 Fkr er
t 25 Juin
Juillet
I
f
l
JAYA, IR1521
Sahel 108
I
:écol. 8 Déc.
+
Jaya, IR1529-680-3
-x Récol.
-l-
G.,,,
Juillet
ii,,,
I
l
I
rainage
x
x
x idem
I
x
x
I 5 jours
2: j o u r s 1 6 0 jkrs
1:
x
10 a 15 jrs
lapr&5 semis après semislaprès semis
l
I
Ii3vant réco.
I
arclage
T r a i t e m e n t Ilraitement
rraitement /Traitement
nerbicide Iherbicide
rerbicide Iherbicide
I
I
Chasse aux oiseaux
C hase aux oiseaux
I
ardiennage
-x
+
+
L
2
FF
= Fumure de Fond
FC
= Fumure de couverture
S. 108 = Sahel 108
Récolte - 40” jour à compter de la 1” date d’épiaism
:
Dr-e

Il est effectué : 5 jours après le semis pour permettre la levée et lknracinement.
25 jours après semis pour le premier apport d’engrais d’entretien et le traitement herbicide.
60 jours après semis pour le deuxième apport d’engrais d’entretien et le traitement herbicide.
Dimimtion de la lame d’eau jusqu’à 5 cm au stade laiteux.
Drainage assec au stade pkux 10-l 5 jours avant récolte.

34
2.2.3.3.3 Approche économique de la double culturt?
Frais d’exploitation pour 1 ha/an
Semence
325 F x 120 kg/ha x 2
78.000 FCFA
Engrais
18-46-O 184FxBOkg/hax2
=
53.200 F CFA
UI&?
195Fx2OOkg/hax2
=
78.000 FCFA
Herbicide
Propanil 3.250 F x 8 I/ha x 2
=
52.000 FCFA
WeedoneTP5.OOOFx2l/hax2 =
20.000 FCFA
Travail du sol
Offsetage 18.000 F x 2
=
36.000 FCFA
Irrigation motopompe
6O.OOOFx2
=
120.000 FCFA
Total Frais exploitation
=
439.200 FCFA
Frais de transformation
Récohe + battage (mécanique) - 20 % de la production

(décorticage + ensachage) = 17 F CFA/kg
Rendement annuel (variete IR 13.240-108-2)

$48 t/ha + 682 t/ha = 1530 t/ha = 15 t/ha
Frais de r&olte + battage
15tx20 = 3t
100
Production disponible
15t-3t
= 12t
Prix d&orticape
17Fx12OOOkg
=
204.000 FCFA
Rendement à l’usinape
12000 kp x 70
=84OOOkg
100
Poids du son
12OOOkg-8400kg = 3600kg
Prix du riz blanc
2OOFx84OOkg
=
1.680.000 FCFA
Prix du son
3OFx36OOkn
=
108.000 FCFA

35
Poids de la paille (rapport grain/pailIe 1,5)
12ooo kg

= SOOOkg
L5
Nombre de balles de 5 kg
8OOOkg:5
=16ooballes
Prixdesballes
35OFxl6CH.I
560.000 FCFA
Frais de confection 7/10
35OFx16OOballesx7
=
392.OOOFCFA
10
Frais totaux
439.200 F + 204.OOO F + 392.000
=
1.035.200 FCFA
Prix r&l de la production
1.680.000 F + 10 F + 560.000 F =
2348.000 FCFA
Bénéfice
2.348.OOOF-10352OOF
=
1.312800 FCFA
CONCLUSION GENERALE
Il est établi que la double culture est techniquement possible et économiquement
rentable grâce à la disponibiliM de variétés performantes et adaptees aux conditions

de saison sèche chaude et d’hivernage et de calendrier cultural répondant aux
conditions socio-économiques du paysan. On peut donc dire que la stagnation voire

même la chute de la production rizicole n’est pas liée B un manque de paquet
technologique mais à un ensemble de facteurs interdépendants qu’on trouve de
l’amont à l’aval de la production, En amont de la production, nous avons les
problemes de cr&dit (crédit annuel de culture et crédit d’investissement pour les
équipements et les aménagements agricoles), de la qualité des aménagements, de
l’organisation de l’approvisionnement des facteurs de production notamment les

semences et les prestations de service. Au niveau de la production, le respect des
itinéraires techniques notamment la date de récolte qui influe sur la qualité de la
production (humidibé).

En aval de la production, le cr6dit pour la transformation, l’organisation de la filière
de commercialisation, l’amélioration de la transformation (qualité du riz blanc,
rendement à l’usinage, emballage et presentation du produit).

En effet, force est de constater que le riz malgti toute son importance sur le plan
national n’a pas encore réellement bénéficié de la part des autorités


36
gouvernementales toute l’attention particulière qu’il convient de lui accorder. Le riz
ne bénéficie plus de subvention et n’est pas prot4gé contre le riz importe.

Pour accroître la production nationale et rendre le riz local plus compétitif les
mesures suivantes sont a prendre :

- augmentation des superficies aménagées;
- réduction des prix des facteurs de production;
- limitation et taxe sur le riz importé;
- amélioration des itin&raires techniques utilisées par les paysans;
- octroi de ctiit annuel de culture moins contraignant, répondant aux crit&res de
r&lisation de la double culture;
- dégagement de lignes d’investissement pour les 6quipements et les aménagements
agricoles;
- amélioration de la transformation ;
- organisation de l’approvisionnement des facteurs de production et de la filière de
commercialisation.
Les recherches pour la levée des contraintes liées à la pratique effective et généralisée
de la double culture doivent en plus des mesures citées ci-dessus mettre l’accent sur

la planification des activit& situees en amont et en aval de la production rizicole.

37
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