KG’U’~LIQUE DU SENEGAL --e-e-- MtNISTERE ...
KG’U’~LIQUE DU SENEGAL
--e-e--
MtNISTERE
DU DEVELOPPEMENT RURAL
--...----
INSTITUT SiiNGALAIS
DE;. RECIiERCij@ AGRICQLL
- - - ..a--
DEPARTEME&T DÈ RECHERCHES
SUR LES SYSTEMES AGRAIRES
ET L ’ ECONOMIE AGRICOLE
-------
P R O G R A M M E D E R E C H E R C H E S
sa !..Eis sYi%‘EHEs D E
PRODUCTION DU DELTA
,
FLEWE SENEGAL
- - - - - - - -
L ’ EFFET DE LA DENSITE DU PEUPLf&EMT
ET DE L’ENHERBEMENT
SUR L’ELABORATION DU RONDEMENT
DU RIZ EN MILIEU PAYSAN
(DELTA DU FLEUVE SENEGAL)
COHMJNICATION AU IIème SYMPOSIUM RELTPAO
ACCRA - 28 AOUT - ler SEPTEMBRE 1989
JUILLET 1989
Amadou NDIAY E
CENTRE DE RECHERCHES AGRICOLES DE SAINT-LOUIS

.- . -
//T-J
E.S 0 M E
-
-:..:-:-:-:- :-:-
Deux critères d’hétérogénéité des parcelles de riz : la densipé
de peuplement et l’enherbement sont retenues et leurs conséquences sur te
rendement, à travers ses composantes étudiées. Le premier semble ne pas étfIe
un critère très déterminant dans le rendement du fait de la compensation par
ie tallage ou par
le poids des panicules dans les parties clairsemées. le
deuxième par contre semble être très limitant et sa compétition semble ne $e
marquer qu’à partir de la montaison, limitant ainsi le nombre de talles.
Après discussion des résultats, des propositions de recherche ?t
de vulgarisation sont dégagées pour véyifier certaines hypothèses ou po lr
améliorer les condui.tes.
=
--et...+ --w

/
--
-.e
L-
__,
--
- l-
L’objectif des agronomes dans le cadre des études des systèmes est
l’amélioration des modes de conduite
des parcelles. Pour cela, différentes
actions sont généralement entreprises, Elles visent :
- une meilleure connaissance des pratiques culturales, orientée
vers
u n e
meilleure
compréhension des choix
techniques, des
agriculteurs;
- une évaluation technico-économique de ces pratiques ;
- une mi se au point de techniques ou d’itinéraires techniiques
a1 ternatives.
Ces deux derniers points nécessitent la mise au point d’outils
de diagnostic, et l’existence de références régionales.
La communication présentée ici porte l’utilisation du “diagnpstic
agronomique” :
identification
des
facteurs
techniques et
conditions
influençant le rendement.
Sont présentés ;
la méthode
utilisée
les
résultats et les conséqtiences en matière de vulgarisation et de recherche.
;. 1. CADRE DE L'ETUDE :
La vallée du fleuve Sénégal recèle UR potentiel irrigable tres
important, mais sa mise en valeur est très coflteuse, elle nécessite :
- des aménagements hydroagricoles onereux : 600 à 3 000 000 F CFA
à l’hectare.
- des coûts d’exploitation élevés : irrigation par pompage,, taux
de mécanisation assez élevé.
Les techniques culturales vulgarisées ne sont pas toujours très
bien maîtrisées ou bien les objectifs retenus par les paysans leur f’ont
préférer des techniques extensives.

-2-
Les périmètres aménagés, de tailles variables (100 à 1 000 ha dans
le Delta) sont divisés en mailles hydrauliques attribuées à des groupements
de paysans (10 ii 15 adhérents) cultivant chacun O,? à 3 - 4 ha.
Ces groupements de producteurs (G.P.1 sont intégrés à d’autres
organisations paysannes : les sections villageoises, qui dans le cadre de ,la
Nouvelle Politique Agricole définie depuis 1984, sont chargées des activit!es
e n amont et en aval de la production (approvisionnement en intranta ,
commercialisation...).
Le paysan,
attributaire
d ’ u n e p a r c e l l e a u s e i n d ’ u n e mail.le
hydraulique
n’est donc pas toujours libre de ses décisions techniques.
Certaines
operations :
date
de semis,
type
de préparation...
sont
généralement définies ou déterminées par le Ç.P. Les marges de manoeuvres
qui lui sont laissées portent généralement sur le choix de la variété, Se
niveau des intrants et leurs dates d’application.
Malgré une faible autonomie relative du paysan dans ses choix
techniques, on note une forte hétérogenéité des parcelles en cours de
végétation et des rendements.
Ainsi. pour une meilleure évaluation technique des pratiques
paysannes, nous avons mis en place un suivi agronomique:
- Visant une meilleure compréhension du rendement dans différentes
situations culturales résultant des t@chniques, du milieu ou de
leur intéraction.
- Et cherchant à mettre en évidence les carencess techniques des
paysans (JOUVE, 1985).
i II. METHODE :
2.1 Le dispositif :
-..---v --.m---
-ICI
-v
_.
.*..-..
Trois semaines après semis, un tour de périmètre permet de mettre
en évidence deux facteurs principaux dans l’hétérogénéité intraparcelle.
Ces deux facteurs sont :

/
-3-
- le taux d’infestation d’adventices : quant il varie à l’intérieur
d’une même parcelle à ce stade, il est généralement lié au milieu
(infestation localisée de Cypérus,
d’Echinochloa.. .) e t a u x
techniques de désherbage utilisées dans le passé et du niveau de
contrôle (effet précédent ).
- le peuplement riz : à l’intérieur d’une même parcelle, les
facteurs de variation de la densité de plants sont généralement :
un mauvais planage (faibles levées sur les parties hautes et
basses) ; une mauvaise répartition des semences, liée souvent aux
opérateurs lors du semis (semis manuel, prégermé dans 1 beau
faisant intervenir plusieurs personnes ensemble).
Le dispositif retenu est la méthode des couples de situations ne
se différenciant que par un facteur : l’importance de la densité
de peuplement ou l’enherbement. A l’intérieur des parcelles
retenues, des‘ situations culturales sont identifiées (deux’par
parcelles) et des stations d’observation y sont délimitées.
Cinq
parcelles
ont
été
retenues
p o u r l e
facteur
densité
(parcelles 11 à 15) et quatre pour le facteur enherbement
(parcelles 21 à 24 “1.
Pour les cinq premières, une était semée en 1 Kong Pao (1 K’ P) ,
les autres en Jaya ; pour le facteur enherbement une parcelle en
Jaya et les autres en 1 K P.
2.2. Les contrôles et observations
_------------------------- - - -
Sur les parcelles et stations retenues, un certain nombre de
contrôles sont effectuées :
- Enregistrement de l’itinéraire technique.
S
- MeSÛ!@?!e certaines COmpOfiieS du rendement -(nomWT-de pieds,
matière séche à l’initiation paniculaire, nombre de grains./m2,
poids de mille grains...).
* Un nabre plus important da pwcelle a et& retenu, mais seules, celles dont les paysans
acceptaient que des pr~l&meants soient effectubs ont Bt6 maintenues.

-4-
2.3. fb8iyf3e

:
---w-w-
Elle est essentiellement axée sur l’étude des composantes du
rendement par une comparaison des couples.
111. RESULTATS : v
3.1. Les itinéraires techniques pratiques :
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Le canevas général est le même : semis à la volée en prégermé,
application d’herbicide (ou pas : un seul cas) d’engrais de couverture
en deux apports (18-46-O + urée, au premier, et urée seul au deuxieme).
Des
modalités
d’exécution
très différentes
font naître
des
itinéraires techniques très variés :
Les doses de
semis ont varié de 110 à 180 kg/ha. Elles sont pont
légèrement superieures à la recommandation (120 kg/ha), les doses les
plus élevées ont été observees sur la Jaya (cf fig. 1).

Pour les herbicides, les doses ont varié
de 2,5 à 13 lJha.
Différents produits ont été utilisés : propanil, basagran PL2, actril
(herbicide sélectif de canne ) soit seul, soit mélangés. Les dates
d’application sont très variables : du 3Oè jour au 65è jour après semis
(cf. Fig. 2). Sur presque la plupart des parcelles, deux applications
ont eu lieu à des dates différentes, soit par manque de produits I ou
achats fractionnés) soit à cause de l’inéfficacité du premier.
Pour
l’engrais,
les
figures 2 et
3 donnent
les
dates
d’application
et les variations des doses apportées.
-..-.
c
De ce %@??des itinéraires, ice dégage : -
- des conduites intensives (niveaux d’intrants et précocité de
certaines interventions).
- des conduites “semi-intensives”
(niveaux d’intrants faibles ou
moyens et des dates d’application parfois tardives).
.
. /.
.
.
.

-5-
Fig. 1 : Répartition des doses de semis.
ua1 I K P
J A Y A
s Fig.2 -A.L&roulement du désherbage chimique sur les parcelles suivies
I 13B I
(XX)I K P
YY JAYA
A. lè désherbagq:
chimique
B. 2è désherbage
chimique
75
Nombre de jours
après semis
-
Fig. 2 - B. kroulement de la fertilisation sur les parcelles suivies
(W I
K
P
w
JAYA
A.
ler Apport
B.
2è Apport
15
25
35
45
55
65
Nbre de jours
aprè semis

- 6 -
- une mauvaise
maîtrise
du désherbqge chimique sur certaines
pàrcelles ou -une stratégie de minimisation des coûts : dqtes
tardives, faibles doses, ou herbicides inappropriés pour le type
d’adventices présents.
3.2. Conséquence des facteurs étudiés sur le rendement :
-------------------------------------------------
% 3.2.1 Conséquence du peuplement riz sur le rendement :
3.2.1.1. La densité de pieds observée :
--------------_---_--------
:La figure 4 donne la densité de peuplement riz Uans !Les
deux
stations
( “dense” et “clairsemé”).
Elle
m o n t r e )es
variations du peuplement au sein d’une parcelle : certaines zones
pouvant contenir 3 à 4 fois plus de
pieds que d’autres. Cette
mauvaise
répartition
est, généralement liée à la technique .du
s e m i s (repassage sur des
parties déjà semées) mais aussi au
planage qui peut influencer la levée.
Pour certaines parcelles (15) le nombre de pieds observés est
très nettement inférieur au nombre de pieds théoriques. Il y
aurait donc eu des pertes très importantes à la levée. Les
semences étant de bonne qualité (parcelle en multiplication :de
semences) deux causes peuvent être à l’origine de cet écart :
. ,,
:-c
d-cr
c-
-.
<_
_.--
- des dégâts d’oiseaux important ;
- une
prégermination poussée (les semences sont mises en
prégermination en même temps que commence la pré-irrigation, si
celle-ci dure plus longtemps que prévu,
les semences bien
germées ont du mal à se fixer sur le sol.
on
Sur la figure 5, exceptée la parcelle 11*, /note un rattrapage
sur la matiére sèche. Ce rattrapage provient soit d’une vigueyr
plus
importante des pieds isolés,’ soit d’un tallage plus
important, les deux allant parfois de paire.
* L a percelle 1 1 , retenue pour le crithe densitb. s par la s u i t e souffert d ’ u n e f o r t e infestaticjn
d’adventices et un apport d’engrais tardif. Elle se distingue. v a 6gi3lwent peur l e s sutrqs
capossntes et son rendement faible.

‘If W J
z o o -
,
1
II
12
13
14
15

E
*
-a-
3.2.1.2. Les autres composantes :
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Le tableau ci-dessous : donne les moyennes de certaines
composantes par situation culturale sur la Jaya.
Tableau : 1 : Influence de la densité sur quelques composantes :
,
Panicules Nombre de
Nbre de
Poids de
RendemeQt
fertiles/
grains rem-
grains/mz
1 000
t/ha

is/panicu-
grains
1 e s
5
Demi té
faible
346
67,3
23,275
30.4
7,oa
*
Densit&
forte
512
47 ,o
24,077
29.8
7,17
I
L
De ce tableau, il ressort que le tallage a été en génpral
limité
dans
les
p a r t i e s à
faible
densité,
(ceci est en
contradiction avec des résultats obtenus ailleurs) DENIAUD 1988. C~L
peut donc considérer que c’est au niveau de la vigueur que le
rattrapage sur la matière sèche a pu se faire et cette vigueur
s’est traduite par un nombre de grains remplis/panicule plus élevé.
3.2.1.3. Le rendement :
- - - - e s - - - - - -
La figure 6 donne les niveaux de rendement obtenus. A
l’intérieur d’une même parcelle on ne note pas de dit’f’érence entre
les deux stations de différents couples analysés.
Deux parcelles se distinguent des autres :
- la 11, c’est
la seule du lot où la maîtrise des
adventices n’a pas été correcte. Les désherbages, manuel
et chimique ont été partiels et tardifs : l’herbicide a
:-:
. -c .
_
été appliqué 56 jours après semis. Le- deuze apport
d’urée a été également tardif : 66è jour après semis (à
l ’ é p i a i s o n d e l a
parcelle 1.
Une
conduite
plutôt
extensive explique donc le rendement faible de cette
parcelle. On peut noter que les deux stationsont presque

Rdt
t/ha

a
6
I K P
-
(1lB) 1. K P
13B
J&%A
Fig. 7 : Poids de mille grains.
e
.-*F
-
.--- _ .-...e.
\\
l
.
b
l
ON
lb&?
128
I
1
.
-
I
.
.
(11Aj
14A
138
12A 1% IffA 158
-
.
21
28 _ 28
po
3R
34
.

- 10 -
le r!;,Gme rendement. L’hypothèse que la forte densité permet de lutter contre
les adventices, n’est pas vérifiée ici.
La parcelle 15 a eu le meilleur rendement, elle semble avoir été
avantagée à la fois par un nombre de grains et un poids de mille grains
élevés.
L’it inéraire technique intensif adoptée semble être à 1 ‘origine de
ces performances : semences de bonne qualité (retenu pour la multiplication de
semence, le paysan avait reçu des semences de base de l’encadrement) et les
engrais apportés également important : 125 kg/ha de 18.460 et 300 kg/ha d’urée
(cf. Fig. 3).
La parcelle 14 a été pénalisée par un poids de mille grains faible
.s
-
(cf. Fig. ‘7). Ce-phénomène est essenti;lTement dû à* une impurert’e varietale
(Jaya mélangé à de 1’I.K.P.). Ce mélange a été déjà observé à l’épiaison où on
notait une forte hetérogénéité de stade.
Jusqu’à la limite du nombre de pieds observés dans notre étude (200
pieds/m2) il semble qu’il soit possible, en conditions de bonne maîtrise des
adventices, dans des situations de faible densité d’obtenir des rendements
élevés de 6 - 7t/ha grâce au tallage , mais surtout à un poids de pahicule
élevé (nombre de grains/panicule élevé).
Une économie de semences de moitié par rapport aux doses actuelles
semble être possible si elles sont de bonne qualité et si une meilleure
répartition des grains peut être assurée.
3.2.2:Conséquence de l’infestation d’adventices sur le rendement :
A l ’ i n i t i a t i o n paniculaire
des prélèvements d’adventices et de
plants de riz sont effectués. Les figures 8 et 9 donnent pour chaque couple de
stations, les valeurs mesurées.
Sur la figure 8, la parcelle 24 se distingue des autres par sa
station
“faible infestation” qui a une matière sèche égale à celle de la
station
“forte
infestation”.
Avant
les
p r é l è v e m e n t s i l y a
eu un
envahissement important
. . . / . . . :

W-J
200
IW
R/I*’
A
c’jg.
10
// /
I5 //i
2 1 5
22

-L2-
d’echinochloa *.
A i n s i s u r c e t t e p a r c e l l e ,
l e s d e u x s t a t i o n s s e s o n t
surtout différenciées par la nature des mauvaises herbes : Cypérus sur la
première ( “forte infestation”) et échinochloa sur la deuxiéme (“faible
infestation”).
Le désherbage chimique à base de propanil, assez tardif a eu un
peu d’efficacité sur cette dernière station.
Sur la figure’ 9, les différences de poids de matière sèche ne sont
pas très nettes entre les deux stations pour l’ensemble des parce11 S .
Jusqu’à l‘initiation paniculaire, les taux d’infestation notés, ne sembl nt
pas limiter le développement du riz. Il y aurait donc, jusqu’à ce stade,
n e
assez bonne compétitivité des variétés utilisées vis à vis des adventices.
En observant les rendements obtenus, on note, exceptée la parce 1 le
;T- +*
3 , une
produc t ion
i n f é r i e u r e d a n s l e s p a r t i e s à f o r t e i n f e s t a t i on
d’adventices.
L’analyse des composantes du
rendement Tableau 2. montre que l’effet
des adventices a été surtout négatif sur le nombre de “panicules fertiles”.
Elles n’ont donc été limitantes qu‘à la montaison.
. ._
-1
-.-
..--.-
Tableau 2 :Influence des adventices sur quelques composantes du rendeaent**'.
.
Nbre de Pani- Nbre de grains
Grains/
Poids de
cule
fertile
In
/In'
panicules
100 grains
7
I K P
JAYA
I K P
JAYA
I K P
JAYA
I K P
JAY;A 1
Forte infes-
tation
272,O 248,0
14 587
9 315
53,7
37,6
25,3
28,6
d'adventices
Faibles in-
festation
418.8
367.2
20,468
1 9 440
48 9
52.9
25,7
30,7
-d'adventices
l Cette parcelle est la saule a être sem6e en JAYA. l’Art, levde -
initiaticm,est de 60 jours
pwr cette vari&&. alors qu’il n’est que de 45 jours pour 1’I.K.P.
++ Sur cette parcelle. il n’y a pas eu de d&+wbage chimique. mais manuel à partir du 406 jour
apràs semis sur les psrties enherbbs.

. -
- 13 -
Dans les parties infestées d’adventices, le rendement a surtout éte
affecté par un nombre de grains faible dont le faible nombre de talles montées
est à l’origine.
Une analyse plus approfond,ie du tableau 2, dégage un comportement
différent des deux variétés : il semble que 1’I.K.P. a été plus sensible à la
compétition des adventices lors de la montée, la JAYA peu sensible pendant
cet te phase,
aurait
vu deux autres composantes affectées :
le nombre de
grains/panicule et le poids de mille grains.
De ce suivi, on peut retenir :
- qu’en faible densité, par un système de compensation sur le nombre
de grains par panicule, on peut égaler le rendement en fort
peuple-
ment.
- w’en fortmtation d ’ a d v e n t i c e s , l e rendeg.ent ..e-st ..fuçt;E?ment
affecté, les pertes pouvant aller jusqu’à 50 % par rapport aux zones
non infestées dans une même parcelle.
A cause de l’effectif faible, et de quelques contradictions par
rapport à des résultats obtenus ailleurs (DENIAUD, 19881, des essais sont
necessaires à conduire pour apporter plus des précisions. Ils seront détaillés
dans la quatrième partie.
TV - LES COROLLAIRES POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA RECHERCHE :
Dans le cadre de ce suivi, et des enquêtes effectuées dans la zone,
(LEGAL,
1989) on a mis en évidence les différentes conduites généralement
adoptées par les paysans. Cependant leur amélioration ne peut être possible
que si on comprend les raisons de ces pratiques. (JOUVE, 1985).
4.1.$ Les déterminants des pratiques paysannes :
Beaucoup de techniques pratiqués par les paysans sortent
généralement des recommandations, pour chacune, les différents détermi-
nants ont été recensés :
. . ./ . . .

- 14 -
* La dose de semis :
-------------m.---
Elle est généralement supérieure à la recommandation :
les principales raisons sont :
- les dégâts d’oiseaux
- la salinité des parcelles
- les défauts de planage
- la qualité des semences
* La fertilisation :
-----w.----------
Les doses
d’engrais sont très variables de même que les
dates d’ apport, les causes en sont les suivantes (NDIAYE er Al.,
1989)
L-
-.-
.--_.
- mode de cession
- “technicité” du paysan
- l'enherbement
- la taille des parcelles.
9
l Désherbage chimique :
-------- -w----- -..
Pour cette technique, on note généralement, des doses
faibles, des dates souvent tardives, et l’utilisation de produits
inappropries pour le type d’adventice présent. Ces choix ou
lacunes sont dûes :
- à une minimisation des coûts des herbicides,
- une méconnaissance des produits,
- une mauvaise maîtrise de la technique d’application.
4 . 2 . - Les actions de vulgarisation et de formation B mener :
l Vulgarisation/démonstration
:
--- -----------------------
- Maillage des parcelles
Il peut permettre une meilleure répartition des semences,
engrais et herbicide. Dans certains périmètres la subdivision

- 15 -
Iles parcelles peut servir de maillage,
l’essentiel est de mesurer
chaque sous parcelle pour connaître les superficies.
- Utilisation -du safil :
C’est un semoir manuel pour le semis à la volée (débit réglable)
qui permet une meilleure répartition de’s semences. Il peut être utilise
pour l’épandage des engrais.
- Utilisation
engrais et herbicides :
Des séances de formation doivent être menées sur les dates et
les conditions d’application des engrais et herbicides.
7s
L-
<..
r--
- -
l Formation/sensibilisation
:
-----------_-----_-------
Des sessionsde formation doivent être faites pour l’utilisation
des herbicides. Elles doivent porter sur :
des
- la reconnaissance / herbicides par leur nom (présence d’ étiquettes sur
les emballages) leurs propriétés et conditions d’application. La mécon-
naissance des herbicides et leur utilisation sous le terme général de
“produit” amènent
certains
agriculteurs à
utiliser
des
produits
phytosanitaires liquidesà la place d’herbicides, ou d’herbicides totaux
à la place d’herbicides sélectifs.
- l’application des herbicides.
L’efficacité d’un herbicide dépend
surtout des respects des normes d’utilisation (stade des adventices,
dosage,...).
- l’entretien des pulvérisateurs.
U n e
des
causes
de la
mauvaise
répartition des herbicides est également l’utilisation d’appareils
défectueux.
Des séances de formation sur leur manipulation, leur
entretien, devraient permettre une utilisation plus judicieuse.
Pour pallier au manque de semences ou d’herbicides appropriés,
des
magasins ou
“banques”
d’intrants peuvent être créés au niveau des
villages et gérés par les sections ou groupements de producteurs. Des stocks
variés de semences, d’herbicides et d’engrais devraient pouvoir être revendus
aux
adhérents pour répondre cuxdifférentes situations d’enherbement rencontrées.,

- 16 -
Ce programme de formation vulgarisation est faite dans le cadre lde
l’adoption de techniques intensives de production. Sa réussite dépend de
l'objectif retenu par les paysans
au sein de leurs exploitations, si cet
objectif
n'est pas d’intensifier, d’autres techniques ou recommandations
doivent être élaborées.
4.3. ,&es actions de recherche à mener :
Certains résultats obtenus dans le cadre du suivi méritent d’être
confirmés par des essais ou des suivis plus approfondis. Les essais doivent
porter -&r :
.--” *
- -
*--
- Densité de semis x fertilisation :
Dans les situations de faible densité, on a constaté que le
ta1 lage n’était pas très important et que le rattrapage par
rapportà la zone à fort peuplement s’était surtout fait à partir
ti u
nombre de grains par panicule, Un essai factoriel dose de
semis x dose d’urée devrait permettre de mieux expliquer ce
phénomène d’étudier et de hiérarchiser les principaux facteurs
(azote, lurkère...
) limitant le tallage. Cet essai,‘explorant une
gamme large de doses d’azote, devrait fournir des références pour
l’utilisation des modèles d’élaboration du rendement.
- Techniques de semis :
Le nombre de pied observés est nettement inférieur à celui
attendu, les pertes semblent être très importantes sur l’enseimble
des parcelles. Des essais sur les modes de semis avec des suivis
plus
approfondis
doivent
être
menées
pour
identifier
les
principaux facteurs en causes parmi lesquels on peut déjà citer :
la qualité des ‘semences, l’état du lit de semence (généralement
motteux ), le planage, la salinité et les oiseaux.
Le semis direct en ligne, pratiqué pendant les premières ahnéeS
de mise en valeur des aménagements (maîtrise partiel de l’eau)
peut être réétudié dans le cadre actuel du système actuel. #C’est
un moyen de contrôle du peuplement et de lutte contre les
oiseaux.
a.. /.
.
.

- 17 -
- Modalités d’application du phosphate d’ammoniaque :
Si l’efficacite du phosphate épandu au semis est mis en
évidence, (NDIAYE et Al,, 1989) on a peu d’élements de son influence
pour des dates qui se rapprochent des pratiques paysannes : un mois
ou plus, après semis.
Des essais permettant de mieux juger les conduites paysannes
en matière de fertilisation phosphatée devraient être conduits.
- Suivi agronomique sur l’intéraction variété - enherbement :
Quelques
hypothèses
ont
été
dégagées
concernant le
comportement des variétés en condition d’enherbement important. Elle
peuvent être
v é r i f i é e s d a n s l e c a d r e d ’ u n s u i v i agronomi,que,
l ’ é c h a n t i l l o n d e v r a i t ê t r e l a r g e e t l e s p a r c e l l e s o u s t a t i o n s
retenues en fonction du type d’adventices et de la variété.
Les résultats d’un tel suivi pourraient permettre de mieux
raisonner le choix des variétés dans des itinéraires techniques à
contrôle insuffisant des adventices.
- Essais itinéraires techniques :
Les conditions de culture dans la région du fleuve Séniégal
sont assez variées : salinité, défaut de planage, mauvaise
maîtrise
de l’eau et des adventices.. . et les exploitations agricoles,
également, par leurs
moyens et objectifs variées. La mise au point
d’itinéraires techniques répondant à
différentes situations est
devenue une nécessite imminente. Cependant l’élaboration de ces modes
de conduite, nécessite la capitalisation de certaines connaissances
a acquérir à partir des esiais et suivis définis ci-dessus.
CONCLUSION :
En expliquant les modalités
d’élaboration du rendement dans les
conditions
paysannes,
le diagnostic agronomique peut avoir plusieurs
fonctions.
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- 18 -
:c
.--.- -
- un
outil
de dialogue
entre paysans et chercheurs dans un but
d’améliorer et de mieux raisonner les techniques culturales.
- assurer un renforcement entre chercheurs et développeurs. Il permet
pour
u n e
région
agricole
données
d’identfier
les
princ,ipales
contraintes
agronomiques.
Associé d’une enquête sur les pratiques
cul turales ,
i l
permet de
dégager un
programme de
formation-
démonstration à l’intention des agriculteurs.
- un outil de programmation appropriée des thèmes de recherche : il
permet de dégager un certain nombre d’hypothèses à confirmer ou
infirmer par des essais ou des suivis.

_
&
d
- 19 -
I
B I B L I O G R A P H I E
DFSNIAUD J . , 1982. Mise en place et suivi d’essais fertilisation sur riz
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3a
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phosphatée en
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irriguée
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