INST~TIJT SÉNÉGAL*6 DE RECHERCHES ...
INST~TIJT
SÉNÉGAL*6
DE
RECHERCHES
AGRICOLES
FICHES TECHNIQUES
.
Guide
de production
*.-de niébé
par
Ndiaga Cissé,
Samba Thiaw,
Mbaye Ndiaye et
l
.
Anthony
E. Hall
, :
ISSN 0850-9980
N” 2
1996
/IA

Institut Sénégalais
de Recherches Agricoles
Route des Hydrocarbures - Bel-Air
BP. 3120
DAKAR, Sénégal
@ (221) 322428/30/31
Telex 61117 SG
Document édité par
la Direction des recherches sur les cultures et systemes pluviaux
ISRA / CNRA
Bp53
Bambey
8 73 60 50151154
Ndiaga Cissé,
en poste au CNfw
de Bambey
Samba Thiaw,
en poste au CNRA
de Bambey
Mbaye Ndiaye,
en poste au CNRA
de Bambey
Anthony E. Hall
0
C I~RA
Conception et réalisation : IJNI~~~TISRA

Ce document constitue une synthèse des travaux effectués
par les chercheurs suivants :
Sélectionneurs
Djibril
SÈNE
Ndiaga
CISSÉ
Agronomes
Claude
DANCEITE
Thiaka
DIOUF
Madiagne
DIAGNE
Samba
THIAW
Famara
MASSALY
Entomologistes
Mbaye
NDOYE
Amadou B.
BAL
Dogo
SECK
Pathologistes
D.G.
GAIKWAD
Mbaye
NDIAYE
Mal herbologiste
Moctar
WADE
Microbiologistes
Mamadou
NDIAYE
Mamadou
GUÈYE
Cbnseillers
Anthony E.
HALL
P.N.
PATEL
R. 0.
HAMPTON
J. D.
EHLERS
Support financier
Le Gouvernement de la Rdpublique du Sénégal
L’USAID par le BeatVCowpea CRSP Grant fl” DAN-1 31 O-G-55-6008-00

3
INTRODUCTION
Le niébe (Vigna unguiculata L.) est une des plus anciennes plantes cultivées
par l’homme. II a été domestiqué en Afrique de l’ouest, et a été diffusé dans
les autres régions de l’Afrique et sur les autres continents par les migrations
et les routes de commerce. L’Afrique occidentale réalise à elle seule 80% de
la production mondiale soit 3,42 millions de tonnes/an.
Les recherches sur le niébé au Sénégal ont commencé au début des
années 50. En 1960, plusieurs prospections de germoplasme de niébé
avaient été effectuées au Sénégal et en Afrique Occidentale. La collection
ainsi constituée a été divisée en niébé tardif dont la floraison peut s’étaler du
ler octobre au 30 mars à la latitude de Bambey et, en niébé hâtif avec une sen-
sibilité moindre à la longueur du jour et qui fleurit en toute période de l’année.
Les superficies cultivées en niébé varient fortement au Sénégal, oscillant
entre 40000 et 120000 ha avec une moyenne de 70 800 ha. Le Nord et le
Centre-Nord constituent les principales zones de culture : la région de Louga
englobe à elle seule près de la moitié des superficies. Environ 93% des super-
ficies cultivées en niébé au Sénégal sont concentrés dans les régions de
Louga (48%), Diourbel (25%) et Thiès (20%). Les principaux départements de
culture sont Louga (22%), Kébémer (17%), Mbacké (14%) et Tivaouane
(12%). La région du Fleuve englobe environ 5% des superficies totales
cultivées, le reste se répartissant dans les autres régions et principalement
en basse Casamance et au Sénégal Oriental. La production nationale a
également fluctué pendant la dernière décennie entre 13 000 et 80 000 tonnes
avec une moyenne de 30 000 tonnes/an.
Pendant la période de soudure (Août-Septembre), les gousses vertes sont
consommées et commercialisées, mais le niébé est surtout cultivé pour
ses graines sèches, riches en protéines (environ 25%). II peut donc jouer un
rôle important dans l’équilibre nutritionnel des populations rurales. Un aliment
composé (en poids) de 25% de niébé et de 75% de céréales (mil, riz ou mais)
satisfait les besoins quotidiens en protéines de l’homme. Les fanes constituent
un aliment de valeur pour le bétail en raison de leur haute teneur en protéines.

Les travaux de croisement et de sélection ont abouti en 1975 à la vulgarisation
de plusieurs variétés.
Parallèlement, des recommandations sur la préparation des sols, la fertilisation,
.les modes et écartements de semis, la protection des cultures et des stocks et
la récolte ont été formulées. Durant les 15 dernières années, ces recherches et
recommandations ont été reprises et réadaptées aux nouvelles conditions
agro-écologiques du pays, par I%RA en collaboration d’une part avec
l’Université de Californie (Riverside), dans le cadre du projet CRsP-Niébé et,
d’autre part avec le CIL~S, IV-A et le SAFGRAD.
FACTEURS EAU ET SOL
Les besoins en eau
Le niébé est adapté aux régions à faible pluviométrie. Cependant, en fonction
des zones, ses besoins maximum en eau sont diversement satisfaits. Ils ont
été estimés pour un niébé de 75 jours à 370,430 et 520 mm à Bambey, Louga
et Guédé respectivement, alors que les moyennes pluviométriques en années
sèches (1968-l 985) dans ces localités sont respectivement de 476, 247 et
195 mm. La satisfaction des besoins en eau du niébé est donc beaucoup plus
facile à atteindre à Bambey qu’à Louga et au Fleuve. Avec les nouvelles
variétés précoces de 55 à 60 jours (Bambey 21, CB5, Melakh, et Mouride), des
rendements élevés (1 tonne à l’hectare) peuvent être obtenus dans les
zones de Louga et du Fleuve avec seulement une pluviométrie de 200 mm
bien répartie. Le niébé étant fortement sensible à l’excès d’eau, il faut
éviter l’accumulation de l’eau dans les champs.
Le sol
La culture du niébé est recommandée sur les sols Dior ou Dior-Deck, à pH 6-7
et ayant un bon drainage. Sur ces sols sablonneux, l’aération du sol permet
un bon développement racinaire et par conséquent conduit à un meilleur
développement des plantes et à de meilleurs rendements.

LES VARIÉTÉS
5
Dans les régions Nord et Centre-Nord, les variétés actuellement recom-
mandées sont 58-57, Ndiambour, Mougne, Bambey 21 et CB5. Sont en pré-.
vulgarisation les variétes Mouride, Diongama et Melakh. Chacune d’elles est
recommandee pour une zone de culture déterminée (voir fiche technique).
Leurs caractéristiques botaniques et agronomiques sont données en annexes.
Parmi les variétés locales, on peut citer Marne Penda (tardive à graines larges,
marron) dans les départements de Tivaouane et Kébémer; Ndout et Baye
Ngagne (toutes deux tardives, à graines larges, ponctuées de gris-bleu sur
fond crème) dans les départements de Thiès, Twaouane et Bambey.
La variété 59-9 est vulgarisée en basse Casamance et à l’est du pays. Des
variétés locales tardives y sont également cultivées.
Les deux variétés fourragères actuellement vulgarisées sont la 58-74 et la
66-35.
CONDUITE DE LA CULTURE
Système de culture
Le système de culture le plus répandu (plus de 95% des superficies) est la
culture pure du niébé. Les variétés utilisées sont de cycle court à intermédiaire
et se cultivent en rotation annuelle avec le mil ou l’arachide dans le Nord et le
Centre-Nord. En basse Casamance, des variétés tardives sont utilisées pour
ce type de culture, mais sur de petites superficies.
Le niébé dérobé est semé en intercalaire dans du mil en mi-août et récolté à
partir de la mi-novembre. Ce système de culture est pratiqué principalement
dans les départements de Bambey et Thiès avec des variétés tardives de
niébé qui fleurissent et mûrissent sur les réserves en eau du sol. Son
succès est de plus en plus rare avec les hivernages courts et déficitaires
de ces dernières années, d’où une régression constante des superficies
destinees à la culture du niébé dérobé.

Une culture en saison froide est pratiquée sur les berges du fleuve Sénégal
6
avec le retrait des eaux (culture de décrue). Des variétés locales hâtives
dont Matam sont le plus souvent utilisées.
Les techniques culturales et les variétés recommandées en culture pure
(en raison de sa forte prédominance au Sénégal) dans le Nord et le
Centre-Nord sont décrites dans ce qui suit.
Travail du sol
Dans les sols sableux, si les conditions l’autorisent, un labour de fin de cycle,
sur sol humide permet de garder une structure motteuse pendant toute la
saison sèche suivante. Cette rugosité de surface est le meilleur moyen de
lutter contre l’érosion éolienne qui est une forme de dégradation des sols.
Par ailleurs, un labour profond de 15 à 20 cm en début d’hivernage, suivi
d’un passage croisé à la herse fournissent des conditions optimales de levée
et de croissance des plantes.
Le labour nécessitant des moyens importants, la majorité des paysans pro-
cède à une simple préparation du sol consistant en un grattage manuel,
superficiel et sans enfouissement des résidus.
Fertilisation minérale et organique
Le niébé répond bien à la fumure organique et à la fumure minérale. Les
mobilisations minérales du niébé en azote, en phosphore et en potasse
sont importantes : 50 kg de N, 17 kg de P,O, et 45 kg de K,O pour 1 000 kg
de graines.
Le niébé tire l’azote dont il a besoin de l’atmosphère. La fixation de
l’azote est assurée par les Rhizobium qui forment des nodules racinaires.
Des souches efficaces de Rhizobium sont présentes dans les sols du
Sénégal. L’inoculation artificielle n’est pas encore recommandée. L’appli-
cation de 9 kglha d’azote permet de satisfaire les besoins de la culture
avant que le système symbiotique soit effectif.

Comme chez toutes les légumineuses, les besoins du niébé en phosphore
sont importants. Le phosphore constitue sous sa forme soluble l’élément
principal de la fumure (30 kg/ha de P,O,) et doit être enfoui dans le
sol. L’application de 15 kg/ha de potasse est conseillée dans les zones Nord.
La dose de fertilisation - N, P,O,, K,O - recommandée pour le niébé au
Sénégal est de 150 kg/ha de 6-20-10, appliquée avant les semis et incor-
porée à la herse à une profondeur de 15-20 cm ou en couches superfi-
cielles par grattage. Cette recommandation n’est faite qu’à titre indicatif, car
les doses optimales d’engrais à appliquer dépendent de la fertilité du sol.
Semis
Les semis se font en humide après une pluie d’au minimum 15 mm.
Depuis 1940, il a été observé que la date moyenne de semis se situe entre le
25 juin et le 20 juillet. Ces dernières années, des semis de début août sont
fréquents. En fonction de la localité et de la variété, on peut jouer sur la date
de semis pour faire coïncider la période de maturité avec la fin des pluies
et éviter ainsi la pourriture des gousses et des graines.
Les semis sont effectués à la main à raison de 2 à 3 graines par poquet ou au
semoir au moyen d’un disque à 8 trous. Les écartements recommandés sont
de 50 x 50 cm pour les variétés rampantes telles que 58-57, Mougne,
Ndiambour, et de 50 x 25 cm pour les variétés érigées et semi-érigées :
Bambey 21, CB5, Mouride, Diongama et Melakh. Les densités correspondant à
ces deux écartements sont respectivement de 40000 et 80000 poquets à
l’hectare. La distance moyenne entre les poquets sur la ligne est de 33 cm
avec le semis au disque à 8 trous. Cette distance peut être plus importante
avec la variété Bambey 21 à graines de forme allongée parce qu’elles ne
se présentent pas souvent dans la bonne position devant les trous du
disque pour pouvoir être entraînées.
Les quantités de semences nécessaires à l’hectare varient entre 15 et 25 kg.
Avant les semis, il est recommandé de traiter les semences au Granox (cap-
tafol 1 O%, benomyl 10 % et carbofuran 10%) à raison de 4 g/kg de semences,
pour éviter les pourritures des graines, des jeunes racines et des tiges.

Désherbage
8
Pour contrôler les mauvaises herbes, un sarclage manuel à I’hiler est recom-
mandé deux semaines après la levée, suivi d’un autre sarclage mécanique à
la houe occidentale 15 à 20 jours plus tard. A partir de ce moment, la cou-
verture foliaire est suffisante pour minimiser
la concurrence
des mau-
vaises herbes.
Dans les champs infestés de striga (Striga gesnerioides), l’arrachage manuel
est recommandé avant la floraison du parasite pour réduire I’infestation. Cet
arrachage s’effectue en extirpant la partie souterraine (portion de la tige, racine
et haustorium). Cependant, la meilleure méthode de lutte est l’utilisation de
variétés résistantes qui ne permettent pas la germination du parasite. Les
variétés Mouride et Diongama
en pré-vulgarisation
ont une résistance
partielle au striga.
Contr&e des maladies
Au Sénégal, le chancre bactérien causé par Xanthomonas campestris pv vigni-
cola peut induire chez les variétés sensibles B21 et CB5 des pertes de
rendement de l’ordre de 20%. Les symptômes se présentent sous forme de
taches nécrotiques de coloration ocre-orange avec halo jaune sur tes feuilles.
Sur la tige, le pathogène produit des fissures ou chancre. II est transmis par les
semences. Les moyens de lutte recommandés
sont l’emploi de semences
saines et des variétés résis-tantes (Mougne, 58-57, Mouride, Diongama).
Parmi les virus observés sur niébé au Sénégal, le plus répandu est le virus de
la mosaique du niébé transmis par le puceron Aphis craccivora ou Cowpea
aphidborne mosaic virus (CAbMV). II peut entraîner des pertes de rendement
de l’ordre de 40%. Les symptômes sont constitués de mosaiques diverses, dis-
torsion des feuilles, et/ou rabougrissement de la plante. Ce virus est également
transmis par les semences. Les moyens de lutte recommandés sont l’emploi
de semences saines et la culture de variétés résistantes (Bambey 21, CB5,
Mouride, Diongama, Melakh).
Le chancre bactérien et les viroses sont les principales
maladies ren-
contrées sur le niébé au Nord et au Centre-Nord du Sénégal.

Des virus d’importance mineure sur le niébé sont : Southern bean mosaic virus,
Cowpea severe mosaic virus, et Cowpea mottle virus. Ils induisent des défor-
mations, mosaïques et marbrures chez les variétés sensibles.
Récemment, des études ont montré la présence au Sénégal d’un potyvirus
non décrit jusque là sur niébé. Ce virus est répandu dans toutes les zones
où se cultive le niébé et attaque toutes les variétés vulgarisées.
Les maladies de fonte de semis et de pourriture des graines, et des racines ont
été associées à la microflore suivante : Macrophomina SP., Fusarium equiseti,
Fusarium SP., et Aspergillus sp. Le traitement au Granox comme précédem-
ment mentionné permet d’obtenir un pourcentage de levée de 84-100% en
réduisant considérablement
les attaques de ces pathogènes. II a été établi
cependant que ce produit ne contrôle pas spécifiquement le Macrophomina.
ContrBle des insectes
Les plus importants
insectes ravageurs du niébé au champ dans le
Centre-Nord
et le Nord sont la chenille poilue (Amsacta moloneyi), les
pucerons (Aphis craccivora) et les thrips (Megalurotrips sjostedti).
La chenille poilue s’attaque aux plantules de niébé. Les adultes commencent à
voler dans les 3 jours qui suivent la première pluie et pondent des œufs dans
les 24 heures. Après éclosion, les jeunes larves s’alimentent à partir des jeunes
plantes. Les dégâts commencent à être visibles une dizaine de jours plus tard.
Lorsque les chenilles atteignent leurs 3ème et qèrne stades, elles deviennent très
voraces et anéantissent complètement les plantes. Toutefois, les plantes âgées
(2 à 3 semaines) ont la capacité de reprendre leur croissance et leur dévelop-
pement. Les larves âgées, après avoir passé 8 stades, s’enfouissent dans le
sol où elles se transforment en chrysalides. Deux générations successives
sont souvent observées avant que l’insecte entre en diapause qui se pro-
longe pendant toute la saison sèche suivante. Les insecticides recommandés
pour son contrôle sont le Thiodan et le Thymul 35 avec comme matière
active (m.a) I’endosulfan, à la dose de 800 g m.a/ha.

Les pucerons peuvent causer des pertes de rendement considérables (jus-
qu’à 100%) à la culture par suite de leurs attaques directes sur la plante
hôte et/ou des dégâts du virus qu’ils véhiculent. Les attaques sont souvent
précoces (10-20 jours après la levée). Une génération peut être bouclée en
10-l 3 jours. L’adulte qui est très prolifique peut produire une centaine de des-
cendants. L’insecte s’attaque aux jeunes feuilles (face inférieure), tiges et
gousses. II cause ainsi une déformation des feuilles, une défoliation précoce
et un rabougrissement des plantes. II est recommandé pour son contrôle
l’utilisation de variétés résistantes comme Melakh, ou le traitement chimique
à I’endosulfan avec la même dose que celle conseillée contre Amsacta.
Les thrips sont dominants dans les zones plus humides de culture du niébé
(axe Thiès-Bambey-Mbacké). Ils peuvent entraîner la perte totale des récoltes
par I’abcission des boutons floraux et l’avortement des fleurs et donc la non
formation des gousses. Les symptômes d’attaques se manifestent sur la plante
par le brunissement des parties reproductrices. On recommande un premier
traitement dès l’apparition des boutons floraux et un second 7 à 10 jours
plus tard. Cependant, il est plus judicieux d’effectuer des traitements en fonc-
tion de l’importance des populations de thrips. Ainsi, un premier traitement
est appliqué lorsque la densité moyenne de population est de 3 adultes
par bouton floral et un second lorsque celle-ci atteint 9 adultes par
fleur. Toutefois, lorsque la densité de population d’insectes est de 4 adultes
par fleur, l’application d’un traitement unique au Décis à la dose de 15 g
de matière active par hectare permet de réduire les pertes de rendement.
Dans les zones de Thilmakha, Louga et plus au Nord, les populations de
thrips sont faibles et ne nécessitent souvent pas de contrôle chimique.
Des combinaisons de produits pouvant à la fois contrôler les pucerons et
les thrips ont été identifiées. II s’agit de la deltaméthrine-diméthoate (7,5 +
300 g m.a/ha ), la cyhalothrine-phosalone (10 + 250 g m.a/ha) utilisées dans
des pulvérisateurs de 10-15 I et le karaté-diméthoate (20 + 40 g m.a/ha)
appliqué au moyen de I’électrodyne.
L’électrodyne est un type de pulvérisateur encore peu répandu qui fonctionne
à base de piles. Les gouttelettes d’insecticides chargées d’électricité sont atti-

rees par la surface foliaire. II a l’avantage de nécessiter peu d’eau. Cependant,
11
à l’heure actuelle, cet appareil n’est pas vulgarisé au Sénégal.
D’une manière générale, l’utilisation de tout insecticide doit être conforme à
la réglementation en vigueur au Sénégal et aux recommandations du fabricant.
Rdcolte
La récolte peut débuter dès que les gousses arrivent à maturité, c’est-à-dire
lorsqu’elles deviennent jaunes. Elle peut se faire en un ou plusieurs passages
en fonction de la variété - certaines variétés ont une maturation synchrone,
d’autres une maturation échelonnée -, du temps - humide ou sec -, de la
disponibilité en main-d’oeuvre et de la destination de la récolte. On évitera les
pluies de fin de saison qui prédisposent à la pourriture des gousses. Au
Sénégal, la récolte et le battage après séchage se font manuellement.
OPÉRATION POST-RÉCOLTE
Stockage
Les pertes causées par la bruche (Callosobruchus maculatus L.) sur les
graines conservées peuvent atteindre 100% après 2 à 3 mois de stockage.
L’infestation débute au champ sur les gousses ou après battage avec dépôt
des oeufs sur les graines. Après éclosion, la larve pénètre à l’intérieur des
graines où elle continue son développement. L’adulte sort de la graine en y
laissant un trou caractéristique. Le cycle de vie de l’insecte dure 3 à 4
semaines.
Pour la protection des stocks, il est recommandé l’utilisation de fûts hermé-
tiquement fermés et bien remplis de graines, séchées jusqu’à une
humidité égale ou inférieure à 10%. Les conditions d’anaérobie qui s’y
installent graduellement sont de nature à freiner le développement de
l’insecte. La première ouverture du fût doit intervenir au moins 2 mois après
le remplissage. Une fumigation peut également être effectuée avant la mise

en fûts et périodiquement après, par application du phostoxin à raison
12
d’un comprimé pour 100 kg de graines. Le traitement au K-othrine à raison
de 0,5 g de produit commercial par kilogramme de graines assure éga-
lement une protection des graines durant 7 mois même lorsque celles-ci
sont stockées dans des sacs.
Les variétés Mouride et Diongama ont une résistance modérée à la bruche
et réduisent les pertes dues à cet insecte.
Commercialisation
La commercialisation du niébé est assurée au Sénégal par des intermédiaires
(bana-bana). Les prix aux producteurs suivant les années peuvent être
aussi bas que 50 FCfa au moment des récoltes (octobre à janvier). Pendant
la même période, les prix de vente varient entre 120 et 150 FCfa dans
les centres urbains (Dakar, Kaolack) et passent rapidement à 300-400 FCfa,
entre février et juin. Des enquêtes réalisées auprès des producteurs
indiquent que les principales contraintes à la production du niébé’ sont la
mauvaise organisation des circuits de commercialisation et l’inexistence
d’infrastructures de stockage des produits.

Fiche technique
Guide de production
de niébé
ZONES DE CULTURE
VARIETES
Begion du Fleuve
: Bambey 21 (B21), Mouride, CB5
Region de Louga
: 58-57, Ndiambour, 821, CB5, Mouride, Diongama
Departement de Tivaoune
: 58-57, Ndiambour, Mougne, CB5, 821, Mouride,
Diongama
Région de Diourbel, Dept. de Thiès : 58-57, Ndiambour, Mougne, Mouride, Diongama
Préparation du sol
Un labour profond de 15-20 cm (si possible).
l
. Fertilisation avec 150 kg/ha de 6-20-l 0.
Un passage croisé à la herse.
l
Semis
. Traitement des semences au Granox (4 g/kg de semences).
. Ecartements : 50 x 50 cm pour 58-57, Mougne, Ndiambour.
50 x 25 cm pour Bambey 21, CB5, Mouride, Diongama
50 x 33 cm pour toute varieté avec semoir à disque 8 trous.
Semis à 2-3 graines sans démariage, dose requise : 15-25 kg/ha.
l
Semis en sol humide : faire coïncider période maturite avec fin des pluies.
l
Dcisherbage
9 Premier sarclage : 1 O-1 5 jours aprés la levée.
Deuxième sarclage : 15-20 jours après le premier ; à la houe.
l
Autres sarclages : à la demande.
l
ControIe striga : arrachage avant floraison par extirpation de la partie souterraine.
l
Vari&es resistantes (Mouride, Diongama).
INSTITUT
SENEGALAIS
de RECHERCHES
AGRICOLES
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
Bp 53
0 736060
I
Bambey
(Sédgal)

Maladies
NOIYI
SymptBmes
Contrdle
9 Chancre bactérien
*Tâches necrotiques, ocre
*Semences saines
orange avec halo jaune sur feuilles
*Fissure ou chancres sur tige
*Variétés résistantes (58-57,
Mougne, Mouride, Diongama)
Cowpea aphid-born-
l
mosaïc virus (CAbMV)
l Mosaïques et distorsion
*Semences saines
des feuilles
‘Rabougrissement
de la plante
*Vari&& résistantes (B21,
CB5, Mouride, Diongama,
Melakh).
Insectes
Nom
Degiits
ContrtYe
. Chenille d’Amsacta
l Défoliation
*Thiodan ou Thymul35
250 Wpulvérisateur
de 15 1.
. Pucerons
*Défoliation, rabougrissement
l Endosulfan comme precé-
plante
demment
*Variéts résistantes (Melakh)
Thrips
l Abcission boutons floraux
* Décis
l
*Non formation de gousses
*Ier traitement : apparition
boutons floraux, 2éme traite-
ment 7-l 0 jours plus tard
40 cc/pulvérisateur.
Récolte
Des la maturite des gousses en 1 ou plusieurs passages
l
Séchage des gousses avant battage
l
. Sechage des graines a 10 % au moins d’humidité.
Stockage
Fûts hermétiques
Ouverture au moins 2 mois après mise en fûts pour éliminer
l
I’infestation initiale.
Traitement
b la K-othrlne PP2
Dose : 50 g produit commercial pour 100 kg graines stockées en sacs,
l
Préalablement, fumigation au Phostoxin (1 comprimé/1 00 kg de graine).
l
VarI&& rbslstantes
Mouricfe, Diongama ont une résistance modérée.
l
INSTITUT
SENEGALAIS
de RECHERCHES
AGRICOLES
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
Bp 53
0 736050
Bambey
(Sbnbgal)

Variété : 58-57
Provenance
: Population locale de Podor
Lieu de sélection
: CNRA - Bambey
Annee de vulgarisation
: 1962
Zones de culture
: Régions Diourbel, Thiès, Louga
Caractéristiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Rampant
Indeterminee
Vertes
Bicolores
Vertes; taille
Crème à
blanches
moyenne
œil marron
Caractéristiques agronomiques
Réactions aux maladies
Réactions aux insectes
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bactérien
Sensible
Rirsistante
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Performance (moyenne de 87-88-89)
Localités
Bambey
Thilmakha
Louga
f3b. Th. Lg
Ndiol
W
F-h)
u-g)
WI
Semis léfe
44
42
40
42
39
fleur
cycle (il
64
semis -95 %
69
69
62
69
Mat.
Graines ren-
1380
1162
979
1173
732
dement
(kg/ha)
Paille sèche
2742
1425
1373
1845’
1342
Poids 100
graines (g)
13
11
12
12
12
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMI~~ES
0 73 60 50
EIambey
(S&v.Sgal)

---
Variété : Melakh
Pedigree
: lS86-292 x IT83s-742-13
No de sélection
: B 89504
Lieu de selection
: CNRA - Bambey
Année de vulgarisation : Pré-vulgarisation
Zones de culture
: Régions de Louga, Diourbel, Fleuve ; Dépt. Tivaouane
Caractéristiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Rampant
Indéterminée
Vert-foncé
Blanches
Vertes,
Blanches
longues
œil marron
clair
Caractéristiques agronomiques
Réactions aux maladies
Réactions aux insectes
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bactérien
Résistante
Sensible
Sensible
I Sensible
Résistante
Sensible
Sensible
Performance (moyenne 89-90-97)
Localités
Bambey
Thilmakha
Louga
Bb. Th. Lg
Ndiol
PW
(Th)
w
PJ4
Semis l&*
37
38
37
35
fleur
cycle (il
semis -95 %
61
52
54
56
57
Mat.
Graines
1690
944
918
1184
334
rendement
WW
Paille seche
Poids 100
graines (g)
17
20
19
19
22
INSTITUTSCN~CALAIS~~ RECHERCHES AGRICOLES
CENTRE NAT~AL
de RECHERCHES AGFKINOMIWES
BP=
0736050

variété : Diongama
Pedigree
: 58-57 x IT81 D-l 137
No de sélection
: IS 86-283
Lieu de sélection
: CNRA - Bambey
Annee de vulgarisation : En pré-vulgarisation
Zones de culture
: Régions Louga, Thiès, Diourbel
Caracthistiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Erige
Determinée
Vert-foncé
Blanches
Vert-foncé,
Blanches, a
longues
œil beige
Caractéristiques agronomiques
Reactions aux maladies
Réactions aux insectes
I
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bactérien
Résistante
Résistante
Résistante
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Performance (moyenne 87-88-89)
Localites
Bambey
Thilmakha
Louga
Bb. Th. Lg
Ndiol
(Bu
(TU
(Lg)
PJ@
Semis lBre
41
38
39
39
39
fleur
cycle 0)
semis -95 %
67
64
62
64
69
Mat.
Graines
1971
1365
834
1390
995
rendement
(kW-@)
Paille seche
2562
1081
631
1424
927
Poids 100
graines (g)
23
21
21
22
22
lwnw
S~NCGALAIS
de RECHERCHES
AGRICOLES
CENTRE NATKINAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
Bp53-8
736059
Bambey
(Stigal)

variété : Mowide
Pedigree
:
58-57 x IT81 D-l 137
No de selection
:
IS 86-275
Lieu de sélection
:
CNRA - Bambey
Année de vulgarisation
:
1991
Zones de culture
:
Regions Diourbel, Thiès, Louga, Fleuve
Caractéristiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Semi-Arige
Déterminee
Vert-clair
Bicolores,
Vertes, droites
Crème à œil
situées au
beige
niveau supérieur
du feuillage
Caractéristiques agronomiques
Réactions aux maladies
Réactions aux insectes
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bactérien
l
Résistante
Résistante
Résistante
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
I
Performance (moyenne 87-88-89)
Localités
Bambey
Thilmakha
Louga
Bb. Th. Lg
Ndiol
PW
(Th)
u-g)
PJ@
Semis lère
37
37
36
37
41
fleur
cycle 0)
semis -95 %
63
59
58
60
Mat.
Graines
1817
1144
992
1318
1013
rendement
MN-4
Paille séche
2368
1093
985
1482
939
Poids 100
graines (g)
16
16
17
16
17
INSTITUT
SENÉGALAIS
de RECHERCHES
AGRICOLES
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
Bp 53
0 736060
Bambey
(StMgal)

Variété : C B5
Pedigree
Calif. Blackeye x Iron
Lieu de sélection
USA
An@e de vulgarisation
1985
Zones de culture
Régions de Louga, Fleuve, Département de Tivaouane
Caractéristiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Erige
Détermin&e
Vert-foncé
Blanches
Vert-foncé,
Blanches à
longues
œil noir
Caractéristiques agronomiques
Réactions aux maladies
Réactions aux insectes
-
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bactérien
Résistante
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Performance (moyenne 87-88-89)
Localités
Bambey
Thilmakha
LwW-g)
Bb. Th. Lg
Ndiol (Nd)
WI
(Th)
x 88-89
x 88-89
x 88-89
-.
Semis lère
35
36
35
35
35
fleur
cycle (il
semis -95 %
59
57
57
58
59
Mat.
Graines
1582
659
369
876
893
rendement
NO-W
Paille sèche
2861
539
562
1224
936
Poids 100
graines (g)
20
18
19
19
20
INSTITUT SÉNÉGALAIS de RECHERCHES AGRICOLES
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
BP 53
0 73 60 50
f3ambey
(Sénégal)

Variété : Bambey 21
Pedigree
518 de 58-40 + Il4 de 66-74 + 118 de 58-50
Lieu de S&ection
CNRA - Bambey
Annee de vulgarisation
1975
Zones de culture
Région de Louga, Département de Tivaouane
Caract,&istiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Erigé
Déterminée
Vert-fonce
Blanches,
Vert-foncé
Blanches
longues
Caractéristiques agronomiques
Reactions aux maladies
Réactions aux insectes
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bacterien
Resistante
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Performance (moyenne 87-88-89)
Localités
Bambey (Bb)
Thilmakha (Th)
Low
0-g)
Bb. Th. Lg
Semis lbre
36
37
35
40
fleur
cycle (il
semis -95 %
59
60
57
59
Mat.
Graines
1245
1024
576
948
rendement
(Wha)
Paille sèche
1610
1200
1264
1340
Poids 100
graines (g)
17
15
19
15
b INSTITUT SÉNEGALAIS de RECHERCHES AGRICOLES
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
BP 53
0 736050
Bambey
(Sh5gal)

Variété : Mougne
Pedigree
58-74 x Pout
Lieu de S&ection
CNRA - Bambey
An&e de vulgarisation
:
1969
Zones de culture
Régions Diourbel, Thiés
Caractéristiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Rampant
Indéterminée
Vertes
Bicolores,
Vertes, en
Ponctuees de
blanches
arc, longues
gris sur fond
crème
Caractéristiques agronomiques
Reactions aux maladies
Réactions aux insectes
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bactérien
Sensible
Résistante
Sensible 1 Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Performance (moyenne 87-88-89)
Localités
Bambey
Thilmakha
Louga
Bb. Th. Lg
Ndiol
( W
(TW
o-g)
PJ4
Semis l*re
44
41
41
42
39
fleur
cycle (il
semis -95 %
64
62
61
62
62
Mat.
Graines
1442
1077
789
1103
902
rendement
WW
Paille sèche
3201
1370
1026
1865
1486
Poids 100
graines (g)
15
14
15
15
14
lrwnw SBNÉGALAIS de RECHERCHES
AGRICOLES
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
Bp 53
0 73 60 50
Bambey
(SkWgal)

Variété : Ndiam bour
Pedigree
58-41 x 58-57
Lieu de sélection
CNRA - Bambey
Annee de vulgarisation
:.
1969
Zones de culture
Régions Diourbel, Thiès, Louga
Caractéristiques botaniques
Port
Croissance
Feuilles
Fleurs
Gousses
Graines
Rampant
Indéterminée
Vert-clair
Bicolores
Vertes,
Crème a oeil
courbées,
beige
longues
Caractéristiques agronomiques
Réactions aux maladies
Réactions aux insectes
Virose
Chancre
Striga
Amsacta
Pucerons
Thrips
Bruches
CAbMV
bactérien
Sensible
Moyenne-
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
ment résistante
Performance (moyenne de 87-88-89)
Localités
Bambey
Thilmakha
Louga
Bb. Th. Lg
Ndiol
(W
V-0
(Lg)
PU
Semis lère
44
40
38
39
38
fleur
cycle (il
semis -95 %
71
66
61
62
65
Mat.
Graines ren-
1362
1133
890
1042
782
dement
WW
Paille sèche
4345
1143
980
1939
1289
Poids 100
17
16
17
16
16
graines (g)
I
I
INSTITUT
SENÉGALAIS
de RECHERCHES
AGRICOLES
CENTRE NATIONAL de RECHERCHES AGRONOMIQUES
BP 53
0 736050
1
i
Bambey
(Sh@al)