ANDIAD REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISTERE DE...
ANDIAD
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
Institut Sénégalais
De Recherches Agricoles
-__---
Centre National de la Recherizhe Agronomique
RAPPORT ANALYTIQUE DE LA
CAMPAGNE AGRICOLE 1997
ETUDE DE LA SENESCENCE MONOCARPIQUE
RETARDEE DU NIEBE A BAMBEY
Par
Aly NDIAYE*
*avec l’assistance de Mbaye DIAGNE et Ousseynou CISS
Février 1998
Bureau : ISRA-CNRA, Centre National de la Recherche Agronomique B.P. 53 Bambey
%Ïi’ (221) 9 7 3 6 0 50/51/54
Fgx (221) 9 7 3 6 0 5 2 - Code NINEA 0120 212
0

INTRODUCTION
La sénescence monocarpique retardee chez le niébé est la particularité qu’ont
certaines variétés de cette spéculation de produire deux (2) pics de floraison, donc
de fructification et de présenter une meilleure qualité de fane, car restant trés
tardivement verte, lorsque les conditionis de pluie, le permettent. Cette particularité
est d’une importance particulière dans nos systèmes de cultures où les hivernages
sont très souvent irréguliers et déficitaires. Après avoir fait le point sur la question au
vu des documents disponibles à notre niveau en 1996 nous avons mené en 1997 un
essai pour déterminer si la zone de Bambey était favorable à l’expression de cette
caractéristique.
L’hivernage 1997 a réellement débuté a Bambey le 9 Juillet 1997 (72 mm) ce qui a
permis le semis au CNRA. Malheureusement le reste du mois n’a pas été pluvieux.
Les pluies ont commencé à retomber surtout dans la deuxième décade du mois
d’Août A partir de cette période l’eau a été à peu prés disponible jusqu’en fin
Septembre. Le mois d’octobre a été peu pluvieux (figure 1). On notera le caractère
très localisé des pluies à Bambey en 1997. La campagne a été aussi marquée par
des invasions de sauteriaux ; on sig,nalera également la présence de pucerons, de
Thrips et de quelques maladies.
MATERIEL ET METHODE
Matériel vésétal
II est constitué de 4 lignées : 1 - 2 ; 9 - 1 - 1 ; 9 - 1 - 2 et 1 0 - 2; à sénescence
monocarpique retardée de la 8517 (témoin de sénescence monocarpique retardée)
et de Mouride (témoin local).
Méthode
Les semis ont eu lieu le 10 Juillet 1997 sur un sol labouré le même jour.
L’écartement est de 50 cm x 50 cm avec des poquets de 2 graines (sans
démariage). Nous avons utilisé les blocs de Fischer randomisés avec 4 répétitions
(6 traitements). Les moyennes sont comparées par le test de Newman Keuks à 5%.
L’engrais est du 6-20-10 à raison DDE 150 kg/ha. Le traitement phytosanitaire a été
effectué avec du decis et du diméthoate.
Observations et mesures
suivi de la floraison et de la fructification
évaluation des cycles, des productions, de la qualité des fanes
dosage de la chlorophylle
suivi entomologie et phytopathologie
IJne irrigation d’appoint a été apportée pour compenser le manque d’eau

RESULTATS
La levée
Le pourcentage moyen est de 82 %. II n’y a pas de différences significatives entre
les moyennes (tableau 1). II faut not~er qu’il y a eu une faible vigueur à la levée du
matériel. Des problèmes phytosanitaires ont été également constatés à cette
période.
Nombre de jours semis - floraison
Les différences entre les moyennes sont significatives et il y a 3 classes (tableau 1).
Le nombre moyen de jours est de 35, Mouride a le nombre de jours le plus grand (36
jours), la lignée 9-l-2 et la 85-17 celui le plus petit (33 jours).
Dynamique de la floraison (fiqure 2)
Le modèle de courbe en cloche habituellement observé dans ce genre d’études se
confirme ici. La floraison a débuté à 33 jours après semis. II y a eu un maximum de
fleurs dans la période 40-48 jours après semis. Cette période est suivie d’une pause
vers 59 jours après semis. La floraison a repris ensuite à 65 jours après semis. Cette
deuxième production de fleurs a eu UFI niveau beaucoup plus bas que celui de la
première phase. Mouride a été la varieté la moins productive de fleurs dans cette
dernière phase. Les lignées quant’ à elles ont été les dernières à continuer à
produire.
Nombre de fleurslpied lère phase
Ici les moyennes ne sont pas significativement différentes entre elles. La moyenne
générale est de 65 fleurs. Mouride a eu le nombre de fleurs le plus élevé (77 fleurs)
alors que la 8517 a le nombre le plus faible (49 fleurs).
Nombre de fleurs/pied Zème phase
Les différences entre les moyennes sont significatives il y a 2 classes imbriquées et
l’une dans l’autre (tableau 1). La moyenne générale est de 19 fleurs, elle a été
abaissée par celle de Mouride (4 fleurs). La lignée 10-2 avec 29 fleurs bat
arithmétiquement le record, mais toutes les autres lignées appartiennent à la même
classe qu’elle.
Nombre de jours semis - production de qousses
Les différences entre les moyennes ‘sont significatives, la moyenne générale est de
36 jours. II y a 3 classes (tableau ‘1). Mouride et les lignées l-2 et 9-l-l ont le
nombre de jours le plus élevé (37 jours) alors que la 8517 a le nombre de jours le
plus faible (34 jours).

Nombre de jours semis-réccolte
- ~
Ici aussi les différences entre les moyennes sont significatives. La moyenne est de
66 jours. II y a 2 classes (tableau l).’ Mouride a le nombre de jours le plus élevé (71
jours) alors que la 8517 bat le record de précocité (61 jours) mais sa moyenne n’est
pas significativement différente de celle de la lignée 9-l-2. Toutes les autres lignées
appartiennent à la même classe.
Nombre de qousses par pied
La moyenne par pied est de 22 goukses. La différence entre les moyennes ne sont
pas significatives, la lignée 1-2 a neanmoins le nombre le plus élevé (27 gousses)
alors que 8517 celui le plus faible (14 gousses).
Pourcentaqe de transformation fleurs/qousses (fleurs premier pic)
Le pourcentage moyen est de 34,12. La moyenne de la lignée l-2 (52,74 Oh) est
significativement différente de celle des autres entrées (tableau 1 et figure 3), qui
elles appartiennent à la même classe.
Nombre de qraines par pied
Les différences entre les moyennes sont significatives et il y a 2 classes imbriquées
l’une dans l’autre. La moyenne est’ de 158 graines. La valeur la plus élevée est
obtenue par la lignée l-2 avec 293 graines et la plus faible avec la 8517 (97
graines).
Poids qraineslpied
Les différences entre les moyennes’ ne sont pas significatives. Le poids moyen est
de 27 g.
Rendement qousses (kq/ha)
Le rendement moyen est de 1037 kg/ha,. Les différences entre les moyennes ne sont
pas significatives. On note cependant que le rendement de la lignée l-2 est le plus
élevé. (1184 kg/ha) suivi de celui do Mouride (1114 kg/ha) ; la 8517 quant à elle.
obtient le chiffre le plus faible (872 kblha).
Rendement qraines (kq/ha)
Là aussi les différences entre les moyennes ne sont pas significatives. Le
rendement moyen est de 805 kg/ha~(tableau 1 et figure 4). Mouride a le rendement
le plus élevé (871 kg/ha) et la 8517 celui le plus bas (675 kglha).

Poids qousses par pied
Les differences entre les moyennes ne sont pas significatives, la moyenne générale
est de 35 g. La lignée l-2 a le poids Île plus élevé (44 g). La 8517 a le poids le plus
faible (25 g).
Rendement en fane (kqlha)
Les différences entre les moyennes ne sont pas significatives. Le rendement moyen
est de 2000 kg/ha. La lignée 9-l-l a ‘le rendement le plus élevé (2250 kg/ha) et la 9-
1-2 celui le plus bas (1700 kg/ha).
Qualité de la fane [mesurée par le caractère vert (présence de chlorophylle) des
tiges et des feuilles]
Au niveau des feuilles, les lignées l-2, 10-2, 9-l-l et le témoin 8517 ont une
quantité de chlorophylle totale à 90 jours après semis plus importante que celle à 55
jours. C’est comme si les feuilles se bonifiaient avec le temps (figure 5). On notera
néanmoins qu’aux dates de mesure les différences entre les concentrations des
entrées ne sont pas significatives.
Au niveau de la tige, toutes les entrées ont des quantités de chlorophylle au début
des mesures plus importantes que Gelles en fin de mesure (figure 6). Là également
les différences entre les concentrations des entrées ne sont pas significatives
Suivi entomoloqique (voir détails dans le rapport d’entomologie).
On notera en ce qui concerne les thrips que cette campagne a révélé une certaine
résistance des entrées à sénescence monocarpique retardée par rapport à ces
parasites selon les résultats du servibe entomologie.
Suivi des maladies
En collaboration avec la phytopathologie, quelques maladies liées aux virus et à
macrophomina ont été suivies. L’analyse de variante des données issues de ce
suivi montre qu’il n y a pas de différences significatives entre Mouride et les variétés
à sénescences monocarpiques retardées
malgré une certaine tolérance de ces
dernières aux virus. La présence visuelle de macrophomina au stade plantule (15
jours après semis) a été néanmoins constatée sur les variétés à sénescences
monocarpique retardée pendant cette C<ampagne.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES’
Cette présente campagne agricole nous a permis de disposer de quelques
enseignements sur le comportement des entrées à sénescence monocarpique
retardée.
Concernant la dynamique de floraison une esquisse de deuxième pic de floraison a
été observée chez ces entrées. Si oln les compare à Mouride, cette dernière variété

a produit l’essentiel de ces fleurs a la première phase alors que les lignées ont
continué à fleurir très tardivement.
I
Pour ce qui est de la précocité et des rendements, les entrées à sénescence
monocarpique retardée ont montré des qualités appréciables.
En ce qui concerne les fanes, le’ fait que les feuilles aient une quantité de
chlorophylle importante tard dans le cycle montre que celles-ci peuvent encore
produire de la matière, cela peut auski préjuger d’une qualité de fanes intéressante.
Sur le plan phytosanitaire, les entrees à sénescence monocarpique retardée ont
montré une certaine tolérance aux ‘thrips et virus, même si macrophomina a été
observé chez elles au stade plantuli
Ces premiers résultats sont encou ageants et militent pour la poursuite du travail
entamé en maintenant l’équipe F uridisciplinaire et en améliorant le dispositif
expérimentai qui comprendrait pour es campagnes suivantes des parcelles irriguées
à la demande et des parcelles témo 1s strictement sous pluie.
5
-

l
l
A N ~ N E X E S

Entrées
Nbre de
Semis -
Semis
tleursipied
Production récolte
iPr Pic
de gousses (jours)
(jours)
I
I
1

35b”
21ab*
27 a*
/
203 a*
52,74 a*
12ab
23 a
145 ab
33,76 b
24ab
20 a
142 ab
32,93 b
29a
36ab
1
67a
18a
160 ab
30,04 b
4b
37 a
1 71a
26 a
199 a
28,OO b
+5--+-F 25ab -4z%-t+ 14 a
97 b
27,23 b
1 Moyenne générale
1 9
22
1 5 8
34J2i
* les chiffres ayant la même lettre ne sont pas significativement différents
Tableau 1 : Niveaux--de quelques-paramètres des-entrées

8 0
20
0
,//I,,,
/‘II
,j
,’

Juin
I
Juillet
I
Août
I Septembre I Octobre
FIGURE 1: EVOLUTION DE LA PLUVIOMETRIE DURANT L’HIVERNAGE 1997 A BAMBEY

10
+--l-2 +--9-l-l -P g-l-z- 4340-2 --Mouri& -+-8517
8
6
4
0
33 38 43 48
53 58
63 68 73 78
83 88 93
Nombre de jours après semis
FIGURE 2: DYNAMIQUE DE LA FLORAISON DES DIFFERENTES ENTREES

/
IZlTaux (%)
60
/
ô
5 0
b
s
.-
40
g
‘L
30
~
i
1

0
/
91-l-2
Mouride
8517
ENTREESTESTEES
FIGURE 3: REPRESENTATION GRAPHIQUE DU TAUX DE REUSSITE DE LA
TRNSFORMATION DE FLEURS EN GOUSSES DES ENTREES TESTEES

\\
Re~ndement (kg/ha)

Nombre de jours après semis
m55 i62 a69 a76 m83 -90
8
1-2
9-I -1
9-1-2
1 o-2
Mouride
8517
ENTREES
FIGURE 5 : EVOLUTION DE LA CONCENTRAT’^
I I~N DE CHLOROPHYLLE DANS LES FEUILLES

1 Nombre de jours après semis 1
m62 m69 i:::.:i76 183 mg0
5
4
3
+
s
2
1
0
1-2
9 - 1 - I
1 o-2
Mouride
8517
ENTREES
FIGURE 6: EVOLUTION DE LA CONCENTRATION DE CHLOROPHYLLE DANS LES TIGES