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ou PF .Joc
LA GESTION DE LA MATIERE ORGANIQUE DANS LES SYSTEMES AGRICOLES
DU BASSIN ARACHIDIER DU SENEGAL: CAS DU COMPOSTAGE
Les systèmes de cultures traditionnels dans la zone du bassin
arachidier Sénégalais, grâce à des jachères de durée plus ou
moins longue, pouvaient emdêcher une degradation tres accusée de
la fertilite des sols et Pe~rmettre ainsi d'avoir des rendements,
certes faibles et limités hais dont l'obtention régulière était
cependant
assurée.
Actuellement,
les
sols
sont
pauvres et
vulnérables à l'érosion, la dégradation du milieu n'a fait que
s'aggraver depuis quelques années.
L'expansion des cultures
Itinérantes et permanentes, le coût excessif des engrais et la
disparition des jachères ont abouti a la rupture du système
agricole traditionnel entraînant une dégradation de la fertilité
des sols. Face à
cette situation, l'utilisation des ressources
propres du système de production est devenue une nécessité.
Malheureusement
les
ressources
organiques,
les
seules
envisageables,
sont très faibles et une gestion rationnelle des
disponibilités est un Impératif. Donc la valorisation maximale
des
résidus
organiques
d'origine
animale et
végétale
est
effectuée par le biars du compostage. Cette technique constitue
une alternative réaliste partielle aux engrais chimiques et est
Indispensable
pour la
régénération à
long
terme
des
sols
dégradés. Les études menées dans la zone ont permis de préconiser
une
dose de 3
t/ha/an
dans
les
parcelles
cultivées.
L'introduction de l'agroforesterie dans les systèmes agricoles
du basson arachidier, par les biais des arbres 21 usage multiples,
a permis d'augmenter la disponibilité en résidus organiques
destinés à une valorisation nutritronnelle pour les animaux et
énergétique pour les populations. Elle a aussi permis d'augmenter
la biomasse végétale en vue du compostage.
Mots-clés :
Systèmes
agricoles, sols,
dégradation, fertilité,
résidus organiques,
compostage,
régénérat ion, agroforester ie,
bassin arachidier, Sénégal.

LA GESTION DE LA MATIERE ORGANIQUE DANS LES SYSTEMES AGRICOLES
DU BASSIN ARACHIDIER DU SENEGAL: CAS DU COMPOSTAGE
1 - INTRODUCTION
Le problème du maintien de la fertilité du sol par un mode de
gestion adéquate des terres et des ressources naturelles n'est
pas nouveau. Mais il se pose avec de plus en plus d'acuité face
d'une part a la pression démographique non maPtrisée malgré
l'exode rural et d'autre part face à l'abandon de la pratique des
jachères dans la zone tropicale sèche. Les systèmes de cultures
traditionnels dans la zone du bassin arachidier sénégalais, grâce
à des jachères de durée plus ou moins longue, pouvaient empêcher
une dégradation très accusée de la fertilité des
sols et
permettre ainsi d'avoir des rendements, certes faibles et limités
, ma 1 s dont l'obtention régulière était cependant assurée. Dans
le bassin arachidier où les sols , actuellement, sont pauvres et
vulnérables à l'érosion, la dégradation du milieu n'a fait
que
s'aggraver depuis quelques annees.
L'expansion des cultures
itinérantes et permanentes et la disparition des jachères ont
abouti a la rupture du système agricole traditionnel entraînant
une dégradation de la fertilité des sols.
Face a cette situation, l'utilisation des ressources propres du
syst&me de production est devenue une nécessité. Malheureusement
les ressources organiques, les seules envisageables, sont tr&s
faibles (Allard et al., 1982; Badiane, 1993). II est impératif
d'accroître les dites ressources organiques destinbes à être
investies dans le sol (Gueye et Ganry, 1982).
Cette intensification implique donc que soient mis en oeuvre
toutes
les
techniques
permettant la
conservation et la
régénération des sols dégradés. Dans l'optique de la régénération
des sols, la mise en oeuvre des pratiques culturales possibles
dans la zone du bassin arachidier peut s'effectuer par le biais
de l'agroforesterie et la valorisation maximale des résidus
organiques d'origine animale et vkgétale par compostage.
L'étude sur le compostage des résidus de récolte dans la zone du

bassin arachidier a et4 initié depuis une dizaine d'annees en vue
de régénérer voire maintenir la fertilite Ides sols tout en
allégeant au maximum les charges des paysans.
II - GESTION DE LA MATIERE~ ORGANIQUE
L'accroissement de la
production
alimentaire ne
passe
actuellement que par deux possibilités concrètes : l'augmentation
de surfaces cultivées et l'accroissement de la productivité. Dans
les deux cas, une gestion fine de la matière organique est
indispensable.
D‘après
vustin
(1987),
"glérer la
matière
organique, c'est identifier et organiser les filières que vont
prendre la matière organique pour retourner aux sols agricoles".
Donc la nécessité de rest,ituer la matière organique, pour le
maintien ou la restauration de la fertilith des sols du bassin
arachidier conduit à estimer les quantités disponibles en milieu
réel des diffbrents types #de residus.
Des études menées en 1982 et 1989 (Allard, 1982; Badiane, 1993)
dans la zone Nord et Sud du,bassin arachidier ont permis de faire
le point
sur les productions de résidus de récolte,
leurs
utilisations et les quantités disponibles (ta:bleau 1).
Tableau 1:
Production de, pailles (t/ha), taux de ramassage,
utilisation et disponibilités pour les différentes cultures du
bassin arachidier
--
------
Zones
Cultures
Pailles
Taux de
Utilisation
Disponible
ramassage
t/ha
%
-
Nord Arachide
0.6 - 1.2
100
Animaux
Nulle
Mil
1.0 - 2.5
50 - 85
I.Eme./A.
0.2 - 1.0
Jachère
0.4 - 3.0
65 - 85
$1 II
0.5 - 1.5
---.
Sud Arachide
0.8 - 2.0
100
Anim. /vent
Nulle
Mil
1.7 - 3.0
20 - 45
D<%E./A.
1.0 - 2
Jachère
0.4 - 3.0
20 - 55
II 11
0.2 - 2.0
- - - - -
I

Ces rkultats ont montre que les disponibles en résidus pailleux sont
extrêmement réduits dans les
ystèmes agricoles du bassin arachidier du
Sénégal du fait de l'utilisatio de ces résidus pour la nutrition animale et
les usages domestiques (
t vente). Cette forme de valorisation des
résidus est concurrente
de la matière Or#ganique au niveau des
sols cultivés.
Une régression très importante des jachères a été enregistrée dans la zone
Centre-Nord du sénégal au
de cette dernière décennie. Cette situation
pose un problème de paturage
les troupeaux obligeant ceux-ci à transhumer
I ce qui ne se produisait pas
guère. Actuellement, les jachères de la zone
centre nord du bassin
résentent 6 à 7 8 de la surface totale
cultivable estimee à 900.000
1993). Pourtant on assiste à une
augmentatron du cheptel, not
dans les villages ma.lgré :Les
problèmes inhérents 2
Donc,
l'introduct
sterie dans
les
systèmes
agricoles du bassi
brais de l'intégration des
ressources arbor
cultures et élevage devrait.
permettre une pro
e biomasse utilisable pour-
la nutrition anim
ères), la combustion (bois
de chauffe etc.
s sols dégradés (brises-
vent, cultures en couloir
Cette technique culturale par
le biais du feuillage de
arbres (Acacia albrda,
Gliricidia
sepium, Sesbania rostrata, etc.) permet de protéger et améliore1
le sol, et d'accroître le
rendements culturaux. Dans le cas du
compostage, les feuilles e
les branchages sont combinés avec du
fumier et transfo
ique qui sera épandu plus
tard;
l'agroforesterie don
permet d'augmenter la production de
1 a 2 t/ms/an de
ultivé (Richards, 198511.
Les résultats 0
effets du compostage dans les
s y s t è m e s
agricoles du
arachidier
ont
démontré des
accroissements de 30% sur
es productions de céréales (ce sont.
les principales c
t de la quasi-totalité de
la fumure organique). Les
alyses économiques effectuées sur les
parcelles ayant reçu du c
post et celles sans compost dans La
zone Centre nord du Séné
1 ont montré que lors du passage du
traitement témoi
ompost, un taux marginal.
de rénumération de 247% e
obtenu (Bene, 1993).

Les avantages du compost sont très nombreux :
- faire disparaftre l'effet dépressif des pailles sur les
cultures;
-
augmenter la résistance au parasitisme des plantes
cultivées sur sols ayant reçu du compost;
- augmenter les rendements en matières sèches;
- maintenir ou élever le niveau de fertilité des sols
(augmentation du taux de matière organique du sol).
La dose preconisee dans les sytèmes du bassin arachidier est 3
t/ha tous les ans ou à defaut tous les deux ans (Gueye et Ganry,
1982 et 1983).
Il faut souligner que la valorisation énergétique de la biomasse
est la principale contrainte au recyclage de la matière organique
sur les sols cultivés;
l'introduction des ligneux dans ces
systèmes agricoles pourra ainsi pallier cette contrainte.
Les
animaux jouent aussi un rôle prépondérant dans ces systèmes car
leur production de fécès a un impact considérable sur les
procédés du compostage.
III -- CONCLUSION
Le compostage dans les systèmes agricoles du Bassin arachidier
Sénegalais est fonction des disponibilités en résidus organiques;
l'introduction de
l'agroforesterie est un
Impératif.
Cette
technique qu'est le compostage est une alternative réaliste
partielle aux engrais chimiques (prix excessifs) afin d'assurer
une production minimale quelque soit l'année et pour lutter
contre
la dégradation des sols.
Il est
indispensable pour
régénérer les sols dégrades à long terme.
Ce type d'utilisation de la matière organique dans les systèmes
a faibles intrants est primordial pour un maintien durable de la
fertilité
des
sols
dans
des
zones
caractérisées
par
une
agriculture minière avec peu d'intrants et un espace cultivable
saturé.

REFERENCES
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