Institut SSn&galais de la ï%zchercke Agricsle ...
Institut SSn&galais de
la ï%zchercke Agricsle
(Z.S.1Ei.A.)
Equipe Systéme de
Productions
20, WuI!evard Oetitjean
BF. i99 KüElac%
ZiCCC Dijûn
frojet Sénaçalo-Suissede
l'Enseignement
Agricole et Fcrestier
Unicn Xcrndiale
Cent:re National d'Etudes Agronomiques
ORT - GENEE
des R6gions Chaades (CNEARC)
Eco:.e Supérieure d'AgronGmie Tropicaie
(ESAT)
Domaine de Lavalette
Xontpellier

A ma mère
ji SeynabouDRAI4.E
A Titi et Mounass DIEDHIOU
A tous mes frères et soeurs
je d&die ce bavail.
1
/
- A_.
,
~.- --
----- - --r

Cette étude a été réalisée
'sous les auspices de la
Coopération au Développement
et à l'Aide Humanitaire de la
!
Coopération suisse

R é s,u a é
Une des voies préconisées par &a recherche pour résoudre le
problbme du déficit vivrier dans les régions: à grande pression foncière est
l'intensification des cultures. Mais au Sénégal celle-ci ne peut se
reaI!iser devant les difficultés croissantes des paysans 2 s'approvisionner
en engrais minéral, en raison de leur prix d'kchat souvent élevés.
Face à cette situation, le recours à la restitution organique
(parcage de troupeaux bovins, fabrication dka fumier ou de compost) s'avère
plus que jamais indispensable : De nombrebses communautés ethniques fa
pratiquent déjà depuis plusieurs siècles.!Malheureusement, de nos jours,
non seulement cette matiere organique produite traditionnellement est üe
mauvaise qualité, mais aussi elle estima1 gérée à cause des pertes
importantes et mal utilisée à cause d'une mauvaise répartition dans
l'espace.
!
Plusieurs solutions sont proposdes pour améliorer 16 mode de
gestion, la quantité ainsi que la qtialité de cette matière organique
produite par les paysans. Mais de nombreux facteurs les rendent encore
aléatoires. Ce sont :
- la faiblesse des disponibilités flourragères
- l'insuffisance des moyens de transport
- le manque chez les paysans d'une motivation d'accroître les
quantités de matière organique pnoduites.
-‘*._ . . .“.
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_._.^.
C- -_-

!
. . ..-
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---
“-,

Je tiens à remercier particulièremer@ :
- M. Patrice GARIN, mon maître de stage, pour son assistance totale sans
laquelle ce travail n'aurait pu être mené à iterme
- W. Abdoulaye THIAM de l'équipe Système de 1'~ISRA de Kaolack,
M. Limamoulaye CISSE du Département Productions Végétales au CNRA de
Bambey pour leurs conseils et leur Contr+ibution à la conception de ce
travail
-M. Jean-Claude FRESSE de la Chaire de Productions Végétales de
1'E.N.S.S.A.A. pour ses précieux conseils et sa sollicitude constante
tout au long de ma formation
- MM. mer CISSE, MBAYE DIA0 et Djibril @IOUF enquêteurs à 1'LSRA de
Kaolack: pour m'avoir aidé avec dévouement:et efficacitg pendant tout mon
travail sur le terrain
- MM, Malick MBODJ et Maguette DIEXE enquêteurs au Département technologie
post-récolte du CNRA de Bambey pour leu$ précieuse contribution à la
collecte de données
- M. Alassane KHOULE agent à 1'ISRA de Kaolack,
M. Moussa NDOYE et toute l'équipe du laboratoire de fertilisation
minéralte du CNRA de Bambey pour m'avoir bebucoup aidé dans les travaux de
laboratoire
- Mme Claudine YOUNES pour la frappe de ce trhvail
J'exprime toute ma reconnai$sance Z$ :
- Nme BUCHILLOT, Secrétaire à 1'ENSSAA pour son ouverture et son amabilité
- Tout le personnel de 1'ENSSAA de Dijon dont la disponibilité ne m'a
jamais fait défaut.
- MN. TEISSIER, BROCHET et BURQ et tout le pelrsonnel du CNEARC de Montpellier
pour leurs précieux conseils et leur soutiejn indéfectible.
A toutes cqs personnes, j'adresse des
remerciements du fond du coeur.
Qu'elles trduvent ici l'expression de mes
sentiments de respect.

INDEX @Z3 SIGdSI
*PApw: Point d'appui de prévUlgariSE!tiOn
et d'expérimentations
multilocales.
. I.S.R.A. : Institut Sénégalais de la Rechetche Agricole.
. C.N.R.A.
: Centre National de la Recherche,Agricole.
. SODEFIIPEX : Société de développement des fibres textiles.
INDEX DES,ARREVIA~IOX'lS
I
* DR/Kh : village de Darou Khoudoss
. C.E. : chef d'exploitation
.CMD: <chef de ménage dépendant
" SF : Sourga fkmilial
.FEM : femme

SOMBiAIRk
Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..~.......~....................
IBTRODUCTION
I- Problématique et justification du choix tll u sujet ............
p.: 1
II - Objectifs de l'étude................... . ....................
p. 3
m@xIxREPARTIR-
METHODE D'ETUDE ET D'AP ROCHE
1 - La quantification de matière organique . ....................
p. 4
<

II - La gestion de la matière organique . . . . ....................
P* 5
III- L'incidence àe la future organique sur
es pratiques
des paysans . . . . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I.. ....................
p" 6
DEXJXIIEBIE PARTIR - PRESXNTATIDN DU CADRE D
CHAPITRE1 .- LE MILIEU PHYSIQUE . . . . . . . . . . . . ,
P* 0
1. Situation géographique et administrativ
P* 3
2. Données climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
P" 3
3. Le relief et les sols . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 12
4. La végétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p . 16
CHAPITRE11 - LE MILIEU HUHAIN . . . . . . . . . . . ..C....................
p* 17
1. La population . . . . . . ..~...~*...r.......‘...*........*.......
!
p. 1 7
2. L'o:rganisation sociale actuelle . . . . . ..+.........r..........
p. 1s
TROIS:LEME PARTIE - ANALYSE DES SYSTEMES D$ PRODUCTION
CXAPITRE I- LA GESTION DE L'ESPACE PAR LA C+MUNAtJTE
VILLAGEOISa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . +....................
P* 2 0
1. Rappel du contexte historique du village ...................
P* 20
2. Le terroir villageois ou finage ..... ..( ....................
P- 20
3. Caracteristiques de l'habitat ..............................
p* 21
4. La :structure foncière ............... ..t.........." .........
p. 21
CHAPITREII - LES ACTIVITES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...*.. *......
p. 29
1. L'agriculture ..... ..r.................q
....................
P* 2 9
1.1: Le niveau d'équipement des paysans '....................
p. 2 9
1.2. Caractères généraux de I'agricJltute
..................
0. 29
1.3. Les contraintes majeures de l'agrikulture
.............
P- ï 5
2. L'é.Levage ..................................................
p. 3 8
2.1. Caractéristiques. Mode de conduite'des animaux ........
p. 3s
2.2. Les contraintes majeures de l'elevbge
.................
p . 42
3. Les occupations des paysans pendant la ilmorte saison" ......
2. 43
mœv”m.-----~
-
“.
.
-
_-_.

QUATRIEXWE PARTIE - ANALYSE DE LA GEf5TION D' LA MATIERE
OXGANIQUE ET DE f50N UT11ISATION PAX
LES PAYSANS
CHAPICTREI- LES DISPONIBILITES EN MATIERE OljGANIQUE
DANS LE TERROIR ................ .....................
p, 46
1. Définition, origine et estimation des différentes
categories de matière végétale dans le jerroir villageois . .
p . 4 6
1.1, Les résidus de récolte et les herhgs de jachères ......
p . 4 6
1.2., Les ordures ménagères .................................
p. 4 7
2. Définition et estimation des quantités (pe matière
organique d'origine animale ......... ..i ....................
p . 4 8
2.1,, Définition des différentes catégories de
matière organique .............. ..!........*.....*
.....
p . 4 8
2.2 . . Les niveaux d'utilisation de la matière organique
animale ........................
..d..............*
.....
p . 4 9
c3lAPITRE:II- L'UTILISATION DE MATIEBE ORGAlJjQUE
D'ORIGINE ANIMALE ............ . ....................
p. 55
1. Les motivations des paysans à utiliser $a matière
organique
..................................................
p . 5 5
1.1. Les résultats globaux de l'enquête l....................
p . 5 5
1.2. L'utilisation actuelle de L'engrais minéral
par rapport à la matière organique* ....................
p . 5 8
2. Le processus décisionnel de l'utilisation de la
matière organique ...................
..+ ....................
p . 60
2.1. Les restitutions par parcage
..........................
p . 60
2.1.1. Les prises de décision au niveau de la
concession .............. ..i ....................
p . 60
- les principaux acteurs ..; ....................
P-
- les types de relations mi en jeu ............
- Le type de contrats exist t s ................
2.1.2. Les prises de décision au k
n!veau de
l'exploitation ........... ..k ....................
p. 62
- le principal décideur ..
!
..f ....................
- Les critères de choix des $arcelles
à parquer ................ i ....................
2.2. Les restitutions par épandage de fumier ...............
p. 64
2.2.1. Les prises de décision au niveau de la
concession
l
...... ..a...*...: ....................
p. 64
- les principaux acteurs ..! ....................
- les types de relations mi? en jeu dans
l'offre de fumier ............................
2.2.2. Les prises de décision au nbveau de
l'exploitation .................................
P- 64
- le principal décideur
- les critères de choix desj parcelles
à fumer ................. ......................
- le choix de la période d"pandage
............
- le mode de transport et 1/iI durée
d'évacuation .. ..*......A ....................
__..
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- - - . -
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---
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3. La répartition spatiale de ia matière organique
dans le terroir . . ..*...*......*................*...........
p. 65
3.1. Les zones parquées *........................*..........
p. 65
3.1.1. La répartition au niveau du;village
. . . . . . ..."..
p. 65
3.1.2. La répartition au niveau de$ exploitations . . . . .
p. 67
3.1.3. La répartition au niveau dei la parcelle . . ..."..
p. 67
3.1.4. La valeur qualitative de laimatière
organique de parc ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
p. 72
3.2. Les zones fumées . . . . . . . . . . . . . ..*.*....................
p. 74
3.2.1. La répartition au niveau duvillage
. . . . . . . . . . . .
p. 74
3.2.2. La répartition au niveau de exploitations ..e..
p. 75
3.2.3. La répartition au niveau def parcelles . . . . . . . . .
p. '75
3.2.4. La valeur qualitative du fqier produit
dans le village . . . . . . . . . ..i....................
p. 80
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..~.....~..............
p. 80
CHAPILTRE III - INCIDENCE DE LAMATIEREi ORG
LES PRATIQUES DES PAYSANS
CULTURES . . . . . . . .
p. 33
1. Le suivi d'itinéraires techniques ..........................
p. 83
2. L'obse:rvation qualitative des cultures .....................
p. 84
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..~..........
p. 84
CINQUIENE PARTIE - POSSIBILITES D'AMELIO TION DE LA
GESTION QUANTITATIVE E QUALITATIVE
DE LA MATIKRE ORGANIQ7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CHAPITRE1 I- POSSIBILITES D'AMELIORA'fION DE &A GESTION
ET DE L'U!fILISATION DE &A MATIl+E ORGANIQUE
DANS LE VILLAGE . . . . . ..a...*.........................
p. 86
1. Les restitutions par parcage . . . . . . . . ..***.......a......."..
p. 86
1.1. Pour une autre forme de contrat dans le village . ..."..
p. ;3cj
1.2. Eviter de fumer et de parquer à la: fois les parcelles .
p. 86
1.3. La désignation d'un gardien de troppeau pendant
la saison sèche . . . . . . . . . . . . . . . . ..*........."..........
p. 87
2. Les restitutions par épandage de fumier! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 37
2.1. L'association d'engrais azoté à la! fumure de
surface . ..**.....................y.............*......
p. 87
2.2. La poursuite de la sédentarisation; des troupeaux
bovins .*.................*.......*..*..............*..
p. 87
CHAPITREII- POSSIBILITES D'AMXLIORATION DE+ QUANTITES
DE MATIERE ORGANIQUE
I
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
?. r38
1. La matière organique de parc ...............................
p. 88
1.2. Les cultures fourragères en dérobéj ....................
p. 88
2. Le fumier ..................................................
p. a s
2.1. L'installation de parcs d'hivernage ...................
p. 8 9
2.2. La récupération de foin de brousse; en fin
d'hivernage ............................................
p. 8 9

CHAE’Irn III - POSSIBILITES D'AMELIOR&TION QljALITATIvE
DE LA MATIERE ORGANIQUb . . . ..e'....*....*..........
p. 90
1, La matière organique de parc ...............................
p* 9Q
1.1. Parcage pendant des périodes proch? de l'hivernage ...
p. 90
2, Le fùmier ..................................................
p. 90
2.1. Le compostage ........ ..*.........i ....................
p. 90
2.2. L'apport de litière de parc ...........................
p. 91
CONCZLUSION GE3HgRALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*..*.....*...........
p. 92
INDEX BIRLIOGRAPHIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*e‘....................
ANNEXES »...............*....................,.......*...........
-. __~_
..L--
:
-.,.-I.. ..II ----)

RJTRODUCTION j
1 - PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION DU,CHOIX m SUJET.
Depuis bientôt vingt ans, 1'
sénégalaise est
confrontée à de graves difficultés suite à es perturbations climatiques et
sociales que sont :
1. une baisse très nette de la pluviométrie par rapport aux décennies
précédentes alors que l'agriculture est essentiellement pluviale,
2. une croissance démographique élevée (2,3 % par an) ; donc une nécessité
d'accroître les productions vivrières. Malheureusement, celle-ci ne peut
plus être assurée dans la plupart des rjgions agricoles par l'extension
d'es surfaces cultivées.
lin effet, même dans le Sud jusqu'ici zone d'accueil de migrants venus du
Nord, le seuil de 1 ha cultivable et cultivé par habitant est atteint.
Déjà les bordures des zones forestières à vocation strictement
sylvo-pastorale ont été défrichées,:particulierement
en haut des
toposequences où affleurent les cuirassesferrugineuses.
3. une érosion hydrique et éolienne qui, à la faveur d'un sol. de plus en
plus dénudé du fait des cultures extengives et des divers prélèvements
domestiques sur la forêt, emporte sans cesse la partie superficielle des
terres cultivables, pour ne laisser que des sols squelettiques,
incultes.
I:L est de plus en plus indéniable!que, de nos jours, la fertilité
des sols est un facteur déterminant de la productivité dans le pays et que
son seul maintien au niveau actuel n'est 'pas assuré pour les prochaines
annees dans la plupart des régions. Pourt+nt, les résultats de nombreuses
études menées sur le terrain, dans des stations de recherche et de
prevulgarisation comme les PAPEM, ont permis de déterminer les voies et
moy'ens ti mettre en oeuvre pour corriger 1,s carences minérales, et les
inaptitudes physiques de certains sols. Ce$ études ont préconisé notamment
l'emploi d'engrais minéraux ainsi que la pratique d'amendements adaptés à
chaque système de culture.
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- -7-.--.
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.___. -. h-.-se

2
Malheureusement, depuis 1982, de nouvelles mesures de politique
agricole prises par les autorités ne prévoient plus comme par le passé, la
fourniture î. crédit d'intrants au monde kural, payable au moment de la
vente de la récolte, ainsi que leur subvention par l'état : aujourd'hui, le
coiit des intrants est tel que l'utilasaticn des engrais restera
négligeable, au moins à moyen terme, 'd'autant que les plus values
immédiates obtenues dans les conditions ac uelles n'atteignent pas 250/100
sans une rransformation
t
radicale des it'néraires techniques (travail
profond du sol, enfouissement des résidus de'culture, etc...).
Mais le crédit agricole récemmenk mis en place par les autorités
peut permettre une légère reprise de !L'utilisation d'intrants dans
l'ensemble du pays.
La gestion de la fertilité telle qu'elle est pratiquée
actuellement est donc principalement orientée vers la matière organique
d'origine animale. Cette gestion de matière organique a d'ailleurs été à la
base de l'edification des systèmes de cultures sérères et ouolofs dans le
passé et qui ont disparu du fait des Contra/intes actuelles de l'agriculture
et de l'élevage.
Aujourd'hui,
il convient donc d'examiner soigneusement la
possibilité de valoriser toutes les resspurces disponibles en terme de
déjections animales, afin de ddfinir 'une stratégie de gestion et
d'utilisation rationnelles en fonction dks réalités locales (sociales,
culturelles et économiques en particulier).
Tarmi les régions agricoles où la situation agricole est
prkioccupante,
il y a le bassin arachidiek. Il regroupe du point de vue
administratif les régions de Diourbel, Lou' a,
représente 1/3 de la superficie
k
Thies et du Siné Saloum ; il
du S4négal et 2/3 des superficies
cultivées. La région du Sine Saloum est la; principale région agricole au
sein du bassin arachidier et est le grenier du Sénégal. Elle rassemble sur
200 à 3'00 000 ha, le quart de la population rurale sénégalaise et assure
pr&s de 50 % de la production agricole. @ette région produit 48 40 de la
production totale arachidière et 32 % de/ celle des céréales du pays (B.
CATTIN, 1986).
Toutes ces caractéristiques ont permis au Sine Saloum de devenir
une des régions pilotes dans la recherch/e agronomique et les actions de
développement au Sénégal. C'est pourquoi il apparaît comme un cadre
intéressant pour l'étude du mode de gestion de la matière organique
d'origine animale.
Le Sud de la région et précisément le village de Darou Khoudoss
se présente comme une zone d'étude primordidle pour les raisons suivantes :
1. .
Depuis plusieurs années, ce village est une des zones
d'intervention de l'ISRA, donc une zone ass$z bien connue ;
f! . Il s'agit d'une zone Priv/ilégiée du point de vue de la
fertilité par rapport au reste de la région ';
3. Il présente un type de sols rqprésentatif de la région du Sine
Saloum ;
4 . Enfin ce village présente la particularité d'avoir une
population composée de deux ethnies des P~US importantes dans le pays, sur
le plan numérique.
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3
II - ODJECTIFSDE L'KTUDE.
Ce travail vise trois objectifs Pr/incipaux.
1. L'estimation des quantités de matière organique produites dans
le village.
On distinguera le fumier et la matière organique de parcs, et on évaluera
les quantités collectées ainsi que celles qu! sont théoriquement produites.
2. La connaissance du mode de gestion de la matière organique par
les villageois ; pour cela, on envisage d'id ntifier tour à tour :
- toutes les catégories de matière
i'
organ,que existant dans l'ensemble du
village
- la ou les catégories de matière organique'qui sont les plus utilisées par
les paysans
- le degré d'intérêt que les paysans de (ce village manifestent pour les
r,estitutions organiques ainsi que les motivations qui sous-tendent cet
intérêt
- enfin,. le processus décisionnel mis en jeu dans l'utilisation de fumures
organiques depuis l'échelle villageoise jusqu'à la parcelle cultivée, en
passant par la concession et l'exploit+tion. L'accent sera mis sur les
principales personnes impliquées dans leb décisions ; leur statut social
ainsi que la nature des contracts pour ce'qui concerne le parcage, et les
règles qui les régissent.
Les réponses à toutes ces questio s
"
doivent permettre de faire un
diagnostic global du mode de gestion et d,'aboutir à 1'Gtablissement de la
répartition spatiale des parcelles ayant bénéficié ou qui bénéficient
régulièrement de restitutions organiques' ainsi que leur importance par
rapport au reste des champs cultivés.
3. La connaissance de l'incidence, de la matière organique sur les
culture!s, à travers l'observation des pratiques culturales des deux
communalut&s ethniques principales du billage. Il s"agit d'observer
notamment les dates de semis et des premkers sarclages dans chacun des
quatre types de champ (parqué non brûlé,'parqué brûlé, fumé, et jamais
parqué ni fum6) afin de déterminer les interactions matiere organique et
itinéraires techniques.
Dans chaque type de champ, une observation qualitative des
Culture!s a été faite afin de relever le/ur état d'évolution ainsi que
d'eventuels problèmes phytosanitaires.
Il faut signaler que ces observations ne concernent que les
cu:.tures de céréales et precisément le mi/1 souna et le maïs, puisque dans
ce village les restitutions organiques n'intéressent presqüClexclusivement
que ces deux spéculations.
A la lumière des résultats de ce$ différentes etapes de llétude,
des voies d'amélioration de ia gestion de la matière organique seront
proposées dans le cadre d'une utilisation! plus rationnelle des ressources
disponiblles.

4
METHODE D'KTUDK ET D'A+PROCHK
1. La quantification de mat$ère orgwque.
1
Cette quantification s'est faite à deux niveaux :
- au niveau du village entier :
un recensement de tous les animaux, de tout le matériel agricole
disponible et de tous les utilisateurs de fumer a été effectué. Il a
permis, à partir des quantités moyennes e'timées produites par animal et
par jour, d'évaluer les quantités globale L de matière organique qui sont
théoriquement produites dans le village pendant une période bien
determinée. Cela permet de mesurer les iquantités de fumures organiques
effectivement valorisées par les paysant; par rapport aux potentialités
réielles du village.
- au niveau des exploitations :
en raison de l'importance des données à recueillir, de la briéveté du
stage, et dans un souci d'efficacité, il a été décidé de ne retenir qu"un
certain nombre d'exploitations devant faire l'objet d'un suivi. Ces
exploitations sont considérées comme représentatives de la structure
gtinérale des exploitations du village. ELles sont choisies sur la base
des critères suivants :
- taille de l'exploitation (taille moyenne = 12 ha selon norme
ISRA)
- présence ou non et taille de tro peau bovin
- présence ou non et nombre d'atte ages
1
(équine, bovine asine).
Au total, 7 exploitations sur 30 ont été retenues :
. 4 exploitations appartiennent à l'ethnie tbucouleur
. 3 exploitations appartiennent à l'ethnie ouolof (tableau 1, annexe 1).
Sur les parcelles parquées, les quantités de déjections d'animaux
ont été pesées. Dans ce cas, on distingu$ra les parcelles parquées puis
brûlées des parcelles parquées non brûlées. L'objectif est non seulement
d'évaluer Les quantités de mati&re Organi/que produites sur l'ensemble du
village, mais aussi d'estimer la productiod moyenne de fécès par animal et
par jour afin de la comparer à la production'normative estimée.
Pour réaliser les pesées, des placettes de 5 m sur 4 m ont été
dGlimitées dans chaque type de champ. Toute la matisère organique de la
plac,ette a été raclée avec un rateau puil pesée : quatre répétitions ont
été faites dans chaque type de champ ; on en déduit un poids moyen de fecés
par placette. La superficie a été 6tabJie B partir d'un cadastre au
l/lO 000 déjà disponible. Grâce à la taille du troupeau et la durée de
parcage, on en déduit le poids moyen de féces produit par animal et par
jour et le poids total de feces produit pjr les enimaux sw l'ensemble du
village pendant toute la période de saison s!che.

5
Cette estimation permet aussi dlévaluer les parts de féces que
les animaux émettent ça et là sur les chgmps après récolte, au cours de
leur divagation à la recherche de la vaine pQture.
Les quantités de matière organique brûlées seront estimées par
déduction a partir des résultats des mesqres effectuées dans les champs
parqués brülés et les champs parqués non bdûlés pour une exploitation bien
déterminée. En ce qui concerne le fumier, lestas accumulés après l'hivernage
précédent,
sont systématiquement pesés dans chacune des exploitations
retenues. Lorsque le fumier est isolé par animal, il est pesé séparément.
Connaissant la durée de stabulati$n des animaux (l), on en déduit
dans chaque exploitation, la quantité moyenne de fumier produite par animal
et par jour. Ces moyennes seront appréciéesjgrâce aux écarts types dont les
valeurs sont comparées par la méthode de test t. Ils permetent de constater
si les quantités produites par espèce ani a1 et par jour dans chacune des
exploitations sont proches les unes xes autres ou si elles sont
significativement différentes pour que k'on puisse en déduire que la
production de fumier est fonction de certains facteurs. Ces facteurs
peuvent être :
. La taille de l'exploitation ramenée au nombre d'animaux nourris
(qui détermine l'insuffisance ou non des'disponibilités fourragares dans
cette même exploitation).
. la durée de stabulation, qui depend elle même des quantités de
fourrages disponibles.
Une projection sera faite sur Ilensemble des exploitations du
vil,lage afin d'évaluer la production globale de fumier dans le village.
Pour cela, on prendra en compte le nombre d'animaux en stabulation dans
chacune des exploitations, après les avoir Classées en petites, moyennes et
grandes exploitations et après avoir estbmé une production moyenne de
fumier par animal et par jour pour chaque clbsse d'exploitation.
Toutes les pesées de matière organique sont effectuées avec une
balance Peson (portative et donc pratihue) et ne concernent que les
exploitations de l'échantillon.
2. La gestion de la matihe organibue.
1
Un questionnaire d'enquêtes $ été conçu. Seuls les chefs
d'exploitation sont interrogés, sauf dans lçertains rares cas où il n'a été
possible de recueillir des information[s qu'auprès du chef de ménage
dépendant mais présentant l'avantage d'avo/ir d'importantes responsabilités
dans la conduite des travaux agricoles. Pour cette raison, nous avons
considéré qu'il pouvait remplacer valablement le chef d'exploitation dans
le cadre de cette enquête.
(1: La (durée de stabulation des animaux ;est donn6e par chaque paysan.
Celui-ci ignore souvent la date précise de démarrage ; par conséquent,
chaque durée àoit être considérée comme h-ès aléatoire.

6
Le questionnaire comporte quatrp chapitres (Annexes IIa, IIb,
IIe, IId).
- A l'éc!helle du village :
. le chapitre "Disponibilités en matière organique dans le village"
concerne tous les chefs d'exploitation du village.
- A 1'éc:helle de l'exploitation :
. Le chapitre "Niveau d'utilisation des différentes catégories de matière
organique.
. et le chapitre "Prises de décision" ne concernent que les chefs
d'exploitation de l'échantillon.
Les résultats de ces enquêtes permettent de faire une
extrapolation au niveau du village entikr pour déterminer le mode de
gestion général de matière organique adopté par les paysans.
Les rencontres avec les paysans ont lieu boit à leur domicile soit sur la
place publique.
Des échantillons de matière org
ique ont été prélevés au cours
des pesées
P
dans chaque exploitation P?ur des analyses chimiques en
laboratoire ICNRA Bambey), afin de déterminpr certains caractères chimiques
(taux de matière sèche, de Ca, Mg, K... 1'. Des échantillons de sols sont
également prélevés dans les différents tbpes de champs de l'échantillon,
suivant les modalités et les fréquences dj'apport de matière organique. Le
prélèvement a été fait entre 0 et 10 'cm de profondeur, suivant les
diagonales du champ. 10 échantillons moyebs par champ ont été constitués.
Leurs analyses sont destinées à d6termineb les caractères chimiques (taux
d'azote, de Ca, Mg, K.) dans chaque type de khamp.
Les résultats de toutes ces anakyses chimiques permettent par
comparaison, àe mesurer l'état de fertijlité de ces sols et d'évaluer
l'impact du mode de gestion de la matière +ganique sur l'état de fertilité
des parcelles cultivées.
3. L'incidence de la fumure Or/ganique sur les pratiques des
paysans.
!
Les observations concernent to 's les champs de mil et de maïs
appartenant aux exploitations retenues et Y
s ivies.
En fonction des dates de semis et des Premi;ers sarclages, on déterminera si
les champs ayant bénéficié de restitutiobs organiques sont travaillés en
priorité plar rapport aux autres. Des trqvaux récents ayant prouvé que le
sarclage précoce a une influence positive tnès nette sur les rendements.
Pour comparer l'effet des diffdrences d'intervention sur les
différents types de champs (parqués ou fi és et témoins), il sera procédé
au comptage du nombre de pieds/poquet 6
ap-\\ès dématiage,
sur des lignes de
10 m avec 10 répétitions dans chaque:type de champ. Une moyenne et
l'écart-type seront calculés dans chaque das, ils permettent de déterminer
si les différences sont significatives ou nc+.
Mais pour que les résultats soient suff'samment fiables, il faut prendre
soin de verifier
2
au préalable si les ch mps 5 comparer ont été semés,
sarclés et démariés par le même instrument'et par la même personne.
---*

En ce qui concerne les parcelles parquées et brûlées, il faut
vérifier les raisons de cette politique dejbrûlage de bouses, évoquées par
les paysans (facilité de passage du S/emoir et obtention de semis
réguliers).. Pour cela, une comparaison entre parcelles parquées non brûlées
et parcelles parquées brûlées se fera par te comptage du nombre de poqueta
sur des lignes de 10 m avec 10 répetitions!dans chaque cas. Une moyenne et
un écart type seront calculés dans chaque cas et on comparera le test
observé et le test t pour déterminer si les'différences sont significatives
ou non.
Mais il faut prendre soin de vérifier au préalable si les semis
des champs à comparer ont été effectués : par la même personne, par le même
attelage, par le même semoir et à la même date.
D<es photographies sont faites sur une placette choisie et dressée
dans chaque type de champ à différentb stades végétatifs (1) afin
d'apprécier l'évolution qualitative des cultures en fonction de la présence
ou non de matière organique.
(111 En raison de la briéveté
& stage, les stades du montaison
d'épi.aison et de maturation n'ont pu être observés.
va ._I”.__” -
-_
L
_-..
._
-.-WA

a
PRESENTATION DU CADRE $E L'ETUDE
CUAPITREI - LE MILIEU PHYSIQUE.
-
1. Situation géographique et admin$strative.
L(e village de Darou Khoudoss est $itué au sud du Sine Saloum dans
l'actuelle région de Kaolack, tout proche de'la frontière de Gambie.
Par la route, ce village se trouve à environ 100 km de Kaolack, chef lieu
de région. Sur le plan administratif, Darou $Ihoudoss est ainsi situé.
Région
Département
E i Sous-Préfecture Communauté rurale Village
Kaolack
:Nioro du Rip
Médina Sabath
Kayemor
Darou Khoudoss
r'
2. Données climatiques.
Comme l'ensemble de la région de Kaolack, Darou Khoudoss se
trouve dans un climat de type soudano-sahelien avec deux saisons marquées :
une longue saison sèche qui dure de novembre à mai et une courte saison des
pluies qui dure de juin à octobre.
2.1. La pluviométrie.
L'instabilité climatique qui caraçtérise d'ailleurs toute la zone
soudano-sahelienne,
est marquée essen&iellement par les 3 éléments
suivants :
une baisse de la pluviométrie d'environ 2CO mm comparée aux isohyètes des
années 1935-75 ;
une importante variabilité inter-annuelle. du total pluviométrique : si on
se réfère aux données relatives à Sonkorong (village situé à 4 km de
Darou Khoudoss), sur les 19 dernières an@es (I-969-1987), la répartition
c!u total pluviométrique est bimodale :
'
---
Total en mm
450 à
500 à
550 à
000 :à ' 650 à
700 à
750 à
800 àssoà
500
550
600
65C
f
700
750
800
850
900
-
-
4
3
2
0
1
5
2
1
. 1
.
- - -
!
I 1986
1987
1985
I
t
-
-
I
Années “seches" i
Années "pluvieuses"
l
!
P. GARIN (à paraître)

n
S I N È?---+ z u M
‘.
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-
--:w
-- ---.______--__ _ -.-.-----_-_----_~.. ._-. ---
~000 - --
% *
<
!Do

?
+ .
i

11
- la date d'arrivée de la lère pluie Util+e ( 5 mm) est très aléatoire de
même q,ue la longueur de l'hivernage. Cette variabilité inter-annuelle est
estimée en nombre de jours entre la première et la dernière pluie utile
au mil.
. 81 à 85 jours ..................
1980-1982
. 86 à 90 jours ..................
. 91 à 95 jours ..................
1977-1978
. 96 à 100 jours .................
1975-1976-1983
. 101 à 105 jours ................
1986
-
. 106 à 110 jours ................
1972-1981
. 111 à 115 jours ................
1970-1971-1974
1985
. 116 à 120 jours ................
1987
. 121 à 125 jours ................
1984
. 126 à 130 jours ................
. 131 à 135 jours ................
1979
. 136 à 140 jours ................
1973
Année de mauvaise récolte
Année de tr8s fnauvaise récolte
A. ANGE, 1986.
- une variabilité spatiale à des échelles très grandes : Ainsi, à titre
d'exemple, entre Sonkorong, NDimb Taba e/z Darou Khoudoss, trois villages
situés dans un rayon de 6 km l'un par rapport à l'autre, les différences
sont de l'ordre de 100 mm :
--m
<
Année
1985
1986
1987
-
-
-
Sonkorong (PAPEMI
784,56 mm , 702 mm
702 mm
-
-
-
NDimb Taba
899,3 mm
810,4 mm
806,l mm
-
-
-
Darou Khoudoss
761 mm
628,8 mm
:
p. GARIN (à paraître)
- cela entraîne souvent une nette diversjté des stades d'évolution des
cultures d'une localité à l'autre.
- les interruptions de pluies en cours d'hivernage peuvent également avoir
:Lieu d'une année à l'autre. Elles ocoasionnent le dépérissement de
certaines cultures particulièrement sensibles au déficit hydrique.
Ainsi plus que la moyenne,
c'est La variabilité des
caractéristiques climatiques qui est préponc.@rante dans cette zone.
Tous ces éléments constituent évydemment des aléas importants qui
auront une influence déterminante sur les pratiques des paysans et par
conséquence sur la production agricole et la conduite de l'élevage.
1-1-1
c
--

12
2.2. Autres caractéristiques
Les températures sont relativement élevées. La moyenne en
hivernage est d'environ 28 C avec des minimd de 23 C et des maxima de 33 C.
Cette valeur moyenne est considérée comde favorable à l'ensemble des
culeures pratiquées dans la région (B. CATTI$, 1986).
La durée d'insolation, forte en.saison sèche, 300 heures par
mois, diminue à 200 heures par mois en hiver/nage en raison de l'ennuagement
important pendant cette période de l'année (B. CATTIN, 1986).
Sur le plan hydraulique, le principal axe hydrographique de la
région du Sine Saloum, la baobolon (cours dtieau temporaire) n'intéresse pas
le terroir de Darou Khoudoss puisqu'il S'éte/nd de l'est vers l'ouest un peu
plus au nord de cette localité.
La nappe phréatique se trouve à environ 50 m de profondeur.
L'evapotranspiration potentielle (ETP bac classe A) varie entre
4,6 mm/j pendant la saison sèche et 5,5 mm/j 'pendant la saison des pluies.
(DANCETTE c., 1983).
Les vents sont de trois types :
. les alizés, chargés d'humidité, soufflent $e décembre à janvier.
. l'harmattan, dessèchant,
chaud le jouriet frais la nuit, souffle de
février à mai dans une direction ,nord-est - sud-ouest.
. l,a mousson soufflant dès le mois de juir'du sud, est un vent humique qui
apporte la pluie.
3, Le relief et les sols.
3.1. Données géologiques général+s
D'après BERTRAND (1970), la régton du Sine Saloum est à classer
dans les formations sédimentaires du continental terminal, mises en place à
la fin du tertiaire.
Ces formations détritiques comportent de nombreuses variations de facies,
dont un facies argileux et un facies gréseux. Ainsi tous les sols
résulteraient d'un même matériau originel méiangé de grés et d'argile.
3.2. Dondes morpho-pédologiquesjgénérales
D'une façon générale, on distingue dans le sud Sine Saloum trois
grandes ,unités morphologiques :
- Trois niveaux de terrasses qui sont :
. un niveau d'alluvions récentes ;
. une te:rrasae colluvio-alluviale ;
. une te,rrasse ancienne.
- IJn plateau qui se situe à 40 m d'allitude environ ; mais dont on
n'identifie que les bords externes dans la localité de Thysse Kayemor,
Sonkorong , non loin de Darou Khoudoss' et où affleure la cuirasse
:B. CATTIN, 1986).
- une zone interne des plateaux oii se trouve le village de Darou Khoudoss.
(cf. cartes des pages 13, 14).


UNITES
GEDE1ORPIfDLOG
T Y P E S D E
SOLS DOMINANTS
AS.
. ANUDU-ANWULAYE
II.
- SAtlBA
P L A I E AUX El BUITLS R E S I D U E L S
II.
- DARDU
Pst‘UllU CUCjrA.
LIIHoSDLS SUA CUIRAS5f
- ‘tEGW.MS SUH G R E S FCRRUGINEUX.
*
N.
- HAROALAYE
GLACIS P*EPAt,DA‘t OU U t DtNANTEltHENl GE C U I R A S S E .
SOLS PLU EYDLUCS D’APPORT SUH GNAVILLDNS ET CUIRASSE.
ZDNCS EXTERNES D C 5 PLATFAUX D U ZDNLS CUIAA55EES D I V E R S E > .
SM5 FEHRUGIUEUX 1RDPICAUY LESSIVES THDNPUES I N D U R E S E l SDLS PEU LVDLUES D ’ E R O S I O N .
Y.
- YEUR
Ha
- NEIIINA
~DNCS INlERf~ES DES PLATEAUX.
-
-
Ha.
- HAKA
ZOMES D E S B A S - G L A C I S D’EP
* 0.
- IWAH
VERSANTS LIES AUX PLATEAUX Ll UUTIt5 RESIDUILS~
O~S. - DUSNANE
SOLS BEIGES , FERRUGINEUX TROPICAUX TRDNPUES. RLHANIIES. CDLLUVIAUX. PART015 HYDRDHDRPNE5.
P.
- PEULH
lf”T,CS OUNAIRES A VCW5ANI’à
CDNVfXfS.
SM5 R O U G E S 8 FERRUGINEUY TRDPICAUX L E S S I V E S . S U R M A T E R I A U OUUAIRE f flLHANICS.
Pak.
- PAYALA
BASSES PLAINES.
-
-
S.
- SAH~JA
DEPOIS ALLUVO- CDLLUVIAUX A N C I E N S
Ssr. I 5ERlGUt
TCRRASSC
ANCIENNE.
SDLS SClGtS , FERHUSINLUX T R O P I C A U X L E S S I V E S RENANIES A TACHLS L T CIlNCRE?IDNS.
SIY. - 51UTlllDU - SANTHIDU
T.
- THYSSE
DE POTS
A L L U V I A U X AECENIS
w
ROUTES
Q
AffLwNI5 RC LLunElE
El DE5 mlsiAlRC5
nu 8*0 MLnN t
- - - -
P15TES
LCVECS - ZONES D’EPANDAGE LATERAL - LIT HINEUII.
SOLS @EU EVOLUES D’APPORT ALLUYIAL
- 5DLS HYDRDHDRPUCS
A GLtY PRCTOND.
CIIERINS
l
ANCiCNS BRAS - CUVETTES LATLNALES ARGILEUSES.
SOLS P E U EVMUES D’APPDRl NYllRDHDRPNCS . S O L S HYDROMRPHCS 1 GLtY ~IEXTURE F I N E ) .
c~-Yz-
LIAALGUIS
nrlwl”s t-l?iPES nrrssa-rnE.5 INJ 5lmai.
- SOLS HYDRDNDRPIlES.
DIGUES
DEPRCSSIUNS AHGILD-5ABl.EUSE5 HAIIWANT L C NESEAU IIYORDGHAPH1UUE
D U SAL.DUN I
SOL5 NYDRDHDRPHES A KLEY PRDf’DND. SOL5 fERRUGIUCUX T R O P I C A U X HYDRDNDRPHES.
-
-
-
-
LIHITES PFDDLDGl4UE!
0: #EL
VILLAGE5
- VILLES
BAD BDLON
ZONE AHDNT.
LCVEES LATERALES. CUVETICS . . .
SOLS NYDRDHORPIIES A AEOI5IRlSUTIDN
DU CALCAIRE - SOLS PEU CVDLUES HYORDNDRPNES.
LiT HINEUQ INUNUARLL,
5DLS NYNRDHDRPIKS A AHPHItiLEY N O N SALE5 P A R F O I S MYEYNCMLYl NiINIFERES. VLHTISOLS.
1DNE A V A L .
If RllA55E - ZONL LIE UUHDURt.
SDLS HYNRDNDAPHES A AIfPHlhLEY N I C H E S fN SIJLFAIES {Es. A l . Fa).
Légende de la carte
Llr HINEUfl INMUADLC.
morphopédologiquc
SOLS HYDHOHDRPtlES A 6LLY SALfS.
à 1/1ooooc
des région:
SDLS POLIPHASES A flICRO-IIORIIDNS
U’ACCII,“,.ATlDN
D E FER.
soudanienne:
GUAVILLONS ET C U I R A S S E cwxRvE5 sou5 D E S cDLLuvIUNS.
d u Sine-Salourn
LPANDAGE’J
LUCAL15C5.
SULS R O U G E S t F E R R U G I N E U X TRWICAUX ïl SM9 RDtlLFlE5.
d r e s s é e e n 1971 Pae
R. Bertrand (I.R.A.T.:

15
3.3. &&téristiques prïncipale~ de l'horizon de surface
L(es sols du terroir de Darou Khoudoss résultent de la
désagrégation sur place de la cuirasse ferrugineuse. Lorsque cette
désagrégation est très avarde, un matériau,argileux faiblement engorgé, de
structure massive, repose sur des horizon4 profonds de la cuirasse ou sur
l'altérité des grés du continental terminal. '
Lorsque la cuirasse est incomplètement d&composée, le sol comprend un
horizon gravillonnaire d'une épaisseur inférieure à 50 cm, plus ou moins
recouvert d'horizons sableux limoneux colluv$onnés (BRUYERE et ANGE, 1985).
G:râce à la texture de l'horizon superficiel, les paysans
distinguent quatre types de sol dont les noms vernaculaires sont les
suivants :
* Le sol "Dior" est un sol faci e à travailler à cause de sa
texture sableuse à sablo-limoneuse,
t
et sa structure moins massive que les
autres sols de la zone. Il est pauvre en &.rgiles et relativement riche en
matière organique en surface. C'est un sol peu évolué, classé dans le
groupe des sols ferrugineux tropicaux peu lessivés. Ce lessivage porterait
sur le f'er et à un degré moindre sur l'argile.
* Le sol "Deck" est un sol relat vement "lourd", assez difficile
à travaill'er,
compte-tenu des limites des iiorces de travail présentes dans
la région (force humaine, bovine, équinei ovine), du fait de la texture
limono-sableuse ou limono-argileuse et de'sa structure assez compacte. Il
contient p.lus d'argile que le sol "Dior". CLest également un sol peu évolué
et qui représente un terme de transition &ntre sols ferrugineux tropicaux
I
et vertisols.
* Le sol "Deck-Dior" .
est intermédiaire entre les deux sols
précédents. * Le sol gravillonnaire ("Sobokh dodj") est un sol oti,
affleurent les gravillons à la surface, il provient du démentellement de la
cuirasse ferrugineuse.
Les paysans nomment ces différents sols selon la facilité plus ou
moins grande qu'ils éprouvent à les trav/ailler : ainsi, le sol que le
paysan qualifie de "Dior" n'est pas forcbment un sol structuralement et
texturellement à dominante sableuse. En ieffet, il s'agit plut8t d'une
comparaison valable entre les parcelles p'un même 'paysan. Son caractère
subjectif rend difficile les comparaisons entre des parcelles de paysans
différents (Annexe III).
Le terroir villageois se partage Gquitablement entre sols Deck et
sols Dior.
Les sols gravillonnaires occupent moins de 5; % du terroir.
Les sols Deck/Dior occupent des superficies kncore plus réduites.
D'autres types de sols sont aussi représentés dans la région. Ce
sont :
-:-es sols de la série rouge jaun&re à hydromorphie de profondeur sont
observés dans les vallées, essentie!llement !à l'est du Bao Bolon
- Les sols de la série jaune sont observés uniquement à l'est du Bao
Bolon ; ce sont des lambeaux de la terrasse ancienne caractérisés par
leur gosition topographique entre la tbrrasse coiluvo-alluviale à sols
rouges et les plateaux à bordure cuirassée. (cf.morpho-pédo. ISRA)

4,. La vég&tation.
4.1. De la for& seche ?A la sava& parc
La région du sud Sine Saloum étâit autrefois le domaine de la
forêt sBche soudanienne avec la prêsence d$ certains grands arbres pour la
plupart très importants pour ltalimentati'n humaine et animale. Mais avec
la culture extensive de l'arachide,
i
amplifi!e par la pression démographique
et la culture attelée, cette forêt sèche s'$st substituée B une savane parc
entièrement cultivée en hivernage. Elle &te nue en saison sèche, hormis
les touffes de NGER (Guiera sénégalensis) présentes ça et là et quelques
arbres utiles comme le N'Dimb (Cbrdyla binnata). On peut y remarquer
également quelques peuplements de baobabs pr&s des habitations.
4.2. Composition floristique
On retrouve dans le terroir de D$r~u Khoudoss, les trois strates
classiques : les strates herbacée, arbustive!et arborée.
Ell.es sont relativement bien représentkes, sauf la strate herbacée,
composée surtout de plantes annuelles où: dominent les Andropogonacées
lorsqu'il s'agit d'un champ. En effet, cette strate n'existe que pendant
l'hivern,age dans les espaces cultivés.
Strate
Nom vocabulaire
Nom scieotifique
Utilisation par les
ou Français
populations
-
-
-
-
Herbacée
- Andropogop gayanus
- Cymbopogo4 giganteum
- Roetbelli$ exaltata
"NGER"
"Ratt"
feuilles servant à la
"quinquelibat"
Combretum m
préparation de tisane
pour guérir toux,
rhume
Arbustive
"Ndur"
Cassia obtu'ifolia
"Tub"
ComI$retum n:grican
Jujubier
Zizdphus abjrssinica
"Ndimb"
Cordyla pinpata
. Fruits comestibles
utilisés pour la
préparation de sauce
"N&é" ou Nété"
Parkia biglbbosa
@Fruits comestibles et
graines utilisés comme
condiments
Arborée
Tamarinier
Tamarindus Lndica
*Fruits utilisés pour
asaisonner les sauces
"Santan"
Danielle ollveri
rEcorces utilisées
comme encense
Caïlcédrat
Kaya sénéga$ensis
*Bois d'oeuvre
-
-
-
-
Composition d s diffékentes strates.

(XUmrREII- LEBfILIEURUMAIN
1. La populaticm
1.2. Caractéristiques
Le village de Darou Khoudoss compte environ 478 habitants, tous
musulmans et appartenant à deux des ethnies les plus importantes du
Sénégal : les Ouolofs et les Toucouleurs.
Ces deux communautés ethniques appartiennent aux deux sectes religieuses
les plus importantes du pays : les Mourides, constitués surtout de Ouolofs
et Les Tidianes composés en majorité de Toucouleurs.
On y trouve aussi l'ethnie peulh fouta, originaire de la
République de Guinée, qui constitue un groupe marginal par sa faiblesse
numérique et par certaines Particular!ités de la structure de ses
exploitations.
ETHNIE
Nomb/res absolus
Nombres relatifs '
Ouolofs
j240
50 %
Toucouleurs
216
45 %
I
Peulhs
c
22
5%
Totaux
i478
100 %
Répartition de la population entre les différentes ethnies
Les Ouolofs constituent l'ethnie majoritaire dans le village. On
constate un léger équilibre entre Ouolofs et Toucouleurs concernant les
enfants des tranches d'âge de 10-6 ans et de moins de 6 ans. Par contre,
on remarque qu'il y a beaucoup plus d'enfants de plus de 10 ans chez les
Ouolofs que chez les Toucouleurs (Annexe IV>:
Cette imiage de la répartition du nombre d'enfants de plus de 10 ans peut
être une source de différences dans le choix d'objectifs généraux de
production et d'itinéraires techniques entre les deux ethnies. En effet à
partir de cet âge, la participation de llenfant aux travaux agricoles
devient importante.
l-3, Dynamique de la population
Depuis quelques années, la popupation du village connaTt une
augmentation dûe en partie à l'arrivée de quelques familles de migrants
venus du nord. Mais on a noté aussi un important départ de villageois vers
la moyenne casamarxe depuis 1985, suite à la sècheresse catastrophique des
années 1977, 1980, i983 et 1984. Au debut de chaque campagne agricole, on
enregistre l'arrivée dans le village de navbtanes ou saisonniers. Il s'agit
généralement de personne originaire d'un'autre terroir et qui n'a aucun
lieu de parenté avec le groupe qui constitue la concession. Il vit dans la
concession pendant la campagne agricole: et travaille pour le chef de
concession qui lui attribue une parcelle.

1 8
Enfin, il existe des talibés d 's certaines concessions. Ce sont
des garçons d'*Se variable, confiés à un 7
m!?tre coranique pour apprendre le
coran et qui sont sous la dépendance entière de ce dernier. De ce fait, ils
participent aux travaux des champs au même titre que les membres du groupe.
2. L~org8nisation sociale acttuelle
De nombreuses études sociologiques conduites en Afrique de
L'Ouest ont explicité le r61e de différentes structures sociales de la
population des biens et des services et leur mode de reproduction.
Il s'agit des notions d'ethnie, de caste;, de lignage, de concession,
d'exploitations, de ménage, et de producteursj
Ces structures sociales sont emboltées. El$es ont une projection spatiale
sur le finage, voire sur le territoire viilageois tout entier (ANGE A.,
1985) .
Ethnie
Lignages (groupe de familles)
-1
Concession (ou carré!
+ ou - indépendantes les unes des autres
1
rassemblant les unités de :
Exploitation
. Résidence = gens qui vivent ensemble =
même clôture:
. Consommation;= gens ayant même grenier,
même caisse
. production =, gens ayant même champ de
c u l t u r e
I
i
Famille (ou ménage)
Dans cette structure de la socié& paysanne, il est important de
connaître les limites d'autorité c'est-àidire le pouvoir de décision,
l'indépendance de chaque ménage ou de la Conc/ession au niveau :
- de l'approvisionnement alimentaire (Sécurit!é alimentaire)
- de l'exploitation agricole (les choix techniques)
- de la trésorerie nécessaire
- de la gestion de la fertilité (utilisation d'engrais, de fumure
organique)
Tout cela devant aboutir sur la connaissance de :
- l'émancipation des groupes
- les objectifs à ateindre
- la stratégie à adopter.

19
2.1. La notion de concession
La concession représente après le quartier, le second niveau
d'organisation de la population d'un village.
Une concession (ou carré) est formee dlunikés de résidence correspodant à
des groupements familiaux à l'intérieur desqhels s'organisait la production
(B. CATTIN et J. FAYE, 1981).
En général, tout le troupeau bovi@ de la concession est géré par
le chef de concession, quelle que soit l'iexploitation de la concession à
laquelle les animaux appartiennent
: le fumier revient au chef de
concession ; le lait est partagé entre le propriétaire (le matin) et le
berger (le soir).
On compte à Darou Khoudoss 24 concessions dont 14 appartiennent à
l'ethnie Ouolof, 8 à l'ethnie Toucouleur et 4 à l'ethnie Peulh.
2.2. La noticn dfexploit&ion
Une concession peut être subdivisele en exploitations qui sont des
groupes de production.
L'exploitation agricole est une organisation familiale autour de l'aîné
pour la production de la consommation alimentaire commune et pour permettre
à chacun de ses membres de produire et sdtisfaire ses besoins et assurer
ainsi les conditions de la reproduction du groupe (B. CATTIN et J. FAYE,
1981) .
On compte à Darou Khoudoss 30 exploitations dont 19 appartenant à l'ethnie
Ouolof, 9 à l'ethnie Toucouleur et 2 à l'ethnie Peulh.
2.3. La notion de ménage
La cuisine est une unité de consommation, c'est-à-dire une unité
regroupant des personnes qui prennent ledrs repas ensemble. Une cuisine
peut être formée de plusieurs ménages au sejn d'une exploitation (B. CATTIN
et J. FAYE, 1981).

20
TROISW PART&E
ANALYSE DES SYS!('.IWZS DE;PRODUCTION
I
cZilU?lTRl?.J~-LAGESTION DE L'ESPACEPARLAC@blUMAUTE VILLAGEOISE
1, Rappel du contexte histQrique d@ village.
Le village Darou Khoudoss est récent ; mais pour mieux comprendre
la situation actuelle, il est important de betracer, de façon sommaire, les
grands éléments historiques de la colonisation de son espace.
C'est un marabout (chef religieuk) mouride qui a crée ce village
vers 1953. Ce marabout venu du nord avec; des paysans ouolofs sans terre,
fidèles à sa doctrine (mouridisme) s'installe avec ses Yalibés" sur les
réserves foncières du groupe toucouleur flDkama-Diamatl ; terres de plateaux
cu:i:rass'és, peu favorables à la culture, faisant partie de la surface de
leur pâturage extensif : c'est la premièbe vague de migration qui s'est
sui.vie d,'un défrichement par les premiers cojlons.
Face à l'hostilité des Toucouleprs, le marabout fit appel à un
maître coranique originaire de l'ethnie toucouleur "Diama-Diama". Ce
dernier exigea des parcelles le long du terroir toucouleyur et fit installer
d'autres compatriotes toucouleurs : c'est la deuxième vague de migration
quf. se traduit également par de nouveaux défrichements.
Vers 1960, le marabout autorise un maltre coranique ouolof B
s'installer largment au nord du village. de dernier occupa très rapidement
les terres du nord (A. ANGE, 1985).
E:nfin, très récemment, les Peulhs fouta, venus de la République
de Guinée pour faire le battage de lj'arachide, ont aussi obtenu
l'autorisation de se fixer sur le village : c'est la quatrième vague de
migration qui finit de constituer un villjage pluri-ethnique contrairement
aux nombreux villages environnants qui sont des villages de lignage (donc
mono-ethniques).
Aujourd'hui, Darou Khoudoss se trouve relativement a l'étroit sur
l'auréole du premier défrichement, matérialisé par toutes les parcelles
collectives, dans un rayon de 300 m environ autour du hameau centrai
(C. DUCROS,, 1988).
2. Le terroir villageois cay finage).
C'est la surface agricole eixploitée par une communauté
villageoise.

L'occupation de ce territoire peut correspondre à des terres
cultivées et pâturées par les animaux ai&si qu'à des zones incultes. Le
terroir de Darou Khoudoss couvre environ'463 ha de surface cadastrée en
1985, dont 26 ha en parcelles villageoises (parcelles collectives non
cultivées) et 437 ha de parcelles attribu$es.
Cela correspond à environ I
ha exploit& par habitant. Le reste constitué de terres incultes sert de
parcours pendant l'hivernage et représénte une part tres faible, se
réduisant parfois a des lieux d'aisance.
P<armi les champs cultivés, il faut,distinguer :
- le "Toi Kër" qui désigne les champs situés derrière les concessions.
C'est une zone de culture de mil souna, tntensifiée traditionnellement ;
ces champs sont différents des jardins 4e case situés a l'intérieur des
concessions ("guinaw neek" = derriare 1;s ¢ases).
- le "Toi gor" désigne les champs de défriche récente cultivés les
premières années en céréales à cycle long (sorgho...) puis en
jachère-arachide : l'appartenance au "toi gorI' n'est donc que
transitoire.
- le "Toi ,jati" désigne la zone intermédiaire entre le Tol Kër et Tol gor
(B. CATTIN et J. FAYE, 1981).
(cf. carte, page 22):
.-
Aujourd'hui,
l'étendue des terres cultivées de Darou Khoudoss a
augmente de quelques hectares du fait de'récents défrichements, dans la
zone no'rd-ouest gérée par un martre copanique ouolof qui possède la
quasi-totalité des réserves foncières des zones gravillonnaires.
3. Caract&ristiques de l'habitat.
Pendant les phases successives de colonisation du village, les
pionniers ont dû composer rapidement avecjles tenants traditionnels de la
terre et les intégrer dans un quartier du vi$lage (DUCROS C., 1988).
Aujourd'hui, le village est divisl en deux hameaux opposés : l'un
situé au nord et occupé par les Ouolofs, l'autre au sud, occupé par les
Toucouleurs (Page 23).
Pour des raisons de commodité, ils sont nommés respectivement
Darou Ouolof et Darou Toucouleur.
Les concessions sont limitées par une clôture en tiges de
céréales tressées ; les habitations sont presque toutes identiques : ce
sont des cases carrées, coiffées dans la'plupart des cas, d'un toit de
chaume.
4. La structure foncière.
4,l. R&gles d'appropriation des serres
La structur et la disponibilité' en terre des exploitations sont
li6es aux différentes étapes de la fonddtion du village. Selon que le
défrichement a lieu lors de la première vague de colonisation ou de la
dernièr'e, l'étendue des terres cultivables! défrichées ne sera pas la même.
La règle était que les premiers arrivants Défrichent autant qu'ils peuvent
SUI’ les terres plus favorables.

L
22
,

w 3
0, w 3
P

2 4
En principe, tous les membres de la communauté villageoise ont un
droit d!accès aux terres de la communautd du fait de leur appartenance à
celle-ci ou de leur accueil et intégration dans la communauté. Chaque foyer
peut donc défricher des terres nécessaires 4 ses cultures et/ou recevoir du
foyer dont il est issu des terres déjà d$frichées (5. CATTIN et J. FAYE,
198:L ) .
Au sein d'une famille, une exploitation peut éclater en plusieurs
petites exploitations lors de la success$on.
En effet, une exploitation
agricole s"inscrit dans une trajectoire, dejsa création à sa transmission à
des héritiers, au fil de la succession des 'énérations. Lorsque les fils du
chef d'exploitation sont adultes,
a
ils che chent à devenir indépendants en
acquérant de l'argent pour se marier. Ils créent donc des
sous-exploitations dans l'exploitation principale.
4.g. Taille des exploitations et;des parcelles
La plus petite exploitation mesure 0,15 ha et la plus grande
mesure.... CO ha environ.
Les grandes exploitations sont en général les propriétés de paysans
ouolof s .
L1e tableau ci-dessous donne la,répartition de la taille des
exploitations entre les ethnies.

25
La surface moyenne des parcelles sur l'ensemble du village est de
1 ha ; elle est légèrement plus réduite dan& les exploitations toucouleurs.
La surface moyenne de parcelles attribuées: aux Ouolofs est supérieure à la
surface moyenne des parcelles attribuées aud Toucouleurs (A. ANGE, 1986).
En effet, les Toucouleurs et les Peulhs de tradition plutôt
pastorale n'ont réellement adopté la mécanisation de l'agriculture que
récemment,
ils exploitaient des superfici&s proportionnelles à leur force
de travail.
4.3. Répartition des difrérents ;types de sols entre les ethnies
Au cours des vagues successives de migration, l'occupation dans
le terroir villageois des différents typies de sols, n'a pas été la même
en,tre les Ouolofs (celons) et les Toucoule+s (tenants traditionnels de ces
terres). Ces derniers connaissant vraisemblablement mieux le terrain, ont
tr&s tôt choisi de mettre en valeur les s&s légers de l'ouest, formés par
des $acages dunaires de faible épaisseur '(sol "Dior"). Ils ont laissé aux
derniers venus la seule possibilité de défricher les terrains les plus
argileux donc plus difficiles à travailler (!Tableau page 26 ).
Aujourd'hui,
on trouve encore au milieu 'des exploitations toucouleurs du
sud-ouest du terroir, quelques défrichements récents des Ouolofs sur
terrain argileux hydromorphe (A. ANGE et V. 'BRUYERE, 1986).
D'autre part, le nombre des parcelles attribuées en 1987 à
chacune des ethnies montre une répartition inégalitaire de la propriété
entre ethnies au profit des Ouolofs qui possèdent 63 % des parcelles et une
moyenne de 3 parcelles par actif contre '35 % aux Toucouleurs pour une
moyenne de 1,5 parcelle par actif.
” Ethnie
Nombre total Nombre total par+elles Nombre total parcelles Surface
de parcelles Nombre d'exploitQt.
Actif
Actif
(en ha)
257 (63%)
--m-
Peulhs
6 (2%)
Total

i
4
Type de
Sol Dior
Sol Deck
Sol Deck-Dior
Sol gravillonn.
Bloc de cuirasse
Nb par.
Nb parc.
Nb parc. Nb parc. Nb parc. Nb parc. Nb parc. Nb parc. Nb parc. Nb parc.
Ethnie
Nb expl.
Nb expl.
Nb expl.
Nb expl.
Nb expl.
Ouolofs
109
5,4
114
597
7
0,35
2 6
1,30
1
0,05
Source : A. ANGE, 1986.
Tableau 1 - Répartition en nombre de parcelles en Nombre parcelles
Nombre d'exploitations
des différents types de sols attribués aux trois ethnies en 1985.

2 7
4-4. Lis tr ansactions foncikes
Toutes les terres réellement en propriété ne sont pas
effectivement exploitées par les propriétai$es : des transactions foncières
ont lieu entre les paysans du village ou'entre eux et ceux des villages
voisins. Cela permet de corriger certaines inégalités foncières entre
paysans "sans terre" et grands propriétaires terriens (cf. Annexes V, VI,
VII).
Transactions
1983
1984
375
368
1 2
11
8
16
Evolution des prêts de parcelles de 1982 à 1984 (nombre de parcelles).
$ource : A. ANGE et V. BRUYERE, 1986.
De 1982 à 1984, on a constaté pour' chaque année que :
- 1-e nombre de parcelles intervenant lors des transactions reste
relativement faible (5 % du nombre total & parcelles) (A. ANGE, 1986)
- les sols sableux "Dior", faciles à trabailler et présentant un intérêt
agronomique compte-tenu des pratiquss agricoles actuelles, sont
d'avantage prêtes : les sols de valeur a ' icole marginale n'interviennent
que rarement dans les transactions (page 2T )
- les transactions ont toujours lieu entre exploitants appartenant & la
même ethnie (ANGE - BRUYERE, 1986).

2 8
..-i
.\\
.
Tableeu no 1 : R%ATIONS NATURE X! SOL PFtZT DE- IX
PAXELLE DE 1982 .k lg8b
3982
i4bre fie cas
P:,urc cn tage
KATUFtF. D U SiiL
% en .Liane
5 en colonne
- - -
TOTAL.
--
l 7
23
Psrcclles
317,43
100 ,oo
t
7
23
‘IOTA t,
30,113
iO0 $03
% en ìig:le
I
ToTti
:
-
.
-
-
-
10
9
1
2
2 2
E'arcellcs
45 > 4s
Lu,91
4,55
9.09
100 ,oo
^ 2
45.4:
hc,91
:
4,55
9,w
g r ç t c c s
100,00
100,00
100,00
1 0 0 . 0 0
a-
l
:0
9
,
2 2
TOTAL
b5,45
LQ.91
L,55
100 ,uo
3084
WBrc d e c a s
I
Pourcentage
NATtEjE DU Sc?L
5 en :Ligne
+ en colonne
BLOCS DE
-
-
DlOr:
GECK
_ - - -
~DcCK/DIOR -I GRAVTLL.
OJIR ASSE .
TOTAL
157
171
:

71
1
41
1
.
P a r c e l l e s n o n
.
.
.
prEtÈes
.
.--
0
29
Perceiles
5a.a
27,5: j
y3
10,3’ 2
:
lO#,OO
5d,G2
27,59
.,'
10-34
pretbs
1oc ,oc
100 ,oo
iO0 ,OO
lOU,OO
.
-m-M-
17
a
3
29
i TOTAL
gE.62
3959
3,&
10,3!r
100 ,oo
I

29
CHAEWXEII- LEZ5 ACTIVITES,
- -
1. L'agriculture.
1.1. Le niveau d'équipement des ;paysaus
Il se mesure surtout par la capaqité de semis et de sarcla-binage
qui constituent deux opérations trbs
en raison de l'effet
direct de :Leur période d'intervention sur
rendements.
1,e tableau ci-dessous permet; de comparer quelques ratios
d'équipement agricole à Darou Khoudoss et sur l'ensemble du Département de
Nioro du Rip (Sources B. CATTIN, 198;6 et M. ,HAVARD, 1986).
ha/stmoir
ha milfsemoir ha/houe
unité tractloi/ Unité traction/ semoir/
unité tractioni
semoir '
houe
concession
concession
-
4.8
2,lO
4,6
1,30
1,36
1,46
1,90
11.50
4
11,ao
2,09
1
1,81
1.23
2.5
(5. CATTIn, 1986)
I,es chiffres du tableau ci-des us, comparés aux normes de la
recherc:he établies pour le sud du Sine FI aloum en général (6 ha toutes
cultures pour 1 semoir et 4 à 5 ha tout/s cultures pour un équipement de
sarcla-binage),
montrent que le département de Nioro est globalement bien
équipé et que le village de Darou Khoudoss &t mal équipé.
I,e tableau de l'annexe VII)montre qu'il y a environ 9
exploitations particulièrement mal équipées dont 6 appartenant à des
Ouolofs..
1,e tableau de répartition du mafériel agricole entre les ethnies
(tableaux 1 et 2, annexe IX) montre nettem?nt que les Toucouleurs sont mieux
. .
eqüipés que les Ouolofs et les Teulhs ; d'urne part, parce qu'ils exploitent
en général des superficies réduites Qt d'autre part, parce qu'ils
pratiquent souvent des systèmes intensifs.
Enfin, il faut signaler que le niveau d'équipement des paysans
est sujet à d'importantes variations. En'effet, en début d'hivernage, des
transactions ont lieu entre les pwsans
de matériel par achat,
emprunt, location, mise en gage, etc...)
1.2. Caractères généraux de l'a&iculture
!
1.2.1. Types de cultunes - NiTeaux de rendement
On trouve dans le village, deux gfoupes de spéculations :
- les cultures de rente avec essentieltement l'arachide. On y trouve
également mais dans de tr&s faibles prqportions, le coton qui peut être
considéré comme une extension vers le‘nord du programme coton de la
SODEFITEX lancé il y a quelques années en 'haute casamance.

30
Après quelques années de déclin, cette culture n'est revenue dans le
village qu'en 1988 sur moins de 5 ha.
- :-es cultures vivrières avec principalement la culture de céréales comme
1-e mil souna (cycle de 90 j), le maïs, & sorgho et dans de très faibles
proportions le manioc et le niebé.
Le tableau ci-dessous montre la répartition en nombre de
parcelles et en superficie des principales c@ltures du village en 1987 (1).
1
1
7
--Mil
Arachide y
Sorgho' Ma%s
-
-
-
Nombre de parcelles
153
159
58
23
-
-
-
Superficie estimée
153 ha
143 ha
45 ha
15 ha
I-M
On constate que le mil et l'arachide sont les principales
cultures de village.
Les histogrammes de r&partit'ion par type de culture des
emblavements pour 1982, 1983, 1984, 198E/ et 1937 (page 31) montrent une
constance pour le nombre de parcelles'consacrées au mil. La surface
consacrée à l'arachide est devenue très Irrégulière depuis 1985 et dépend
de la politique agricole du moment (mesures de dotation en semences).
Ainsi, en 1985, les surfaces d'arachide on$ connu une chute suite à l'arrêt
de distribution de semences décidé par {es autorités ; et en 1936 on a
remarque une reprise à la suite des dotations du crédit agricole.
Il y a également un retour du $orgho avec les variétés précoces
développées par les paysans.
Les tableaux des annexes Xa ,et Xb montrent que le mil et
l'arachide occupent essentiellement et régulisrement les sols "Dior" et
"Deck" ,avec souvent une prédominance du mil'sur Dior.
:Les niveaux de rendement ne sont pas stables. Ils sont
tributaires de facteurs naturels, des systèmes de culture et des
itinéraire:s techniques choisis par le paysan.
--
(1) En raison de l'indisponibilité des photographies aériennes, le cadastre
du terroir n'a pu être réalisé pendant' la campagne agricole 1987-88. De
même, les données de 1985-86 concernant les emblavements ne sont pas
disponibles.

4.9% -

3 2
Rend&nents des princip~es spéc@ations du village
/
Arachide
Maïs
Mil sourn
Minimum
l
6
6
10
Moyen
10
17
1 5
-
Maximum
1 5
2 8
20
rendement hors cha/np
Rendement champ
de case
de case
spurce : P. GARIN, 1986--87
l/ Parmi les facteurs naturels, 'la distribution des précipations
au cours de l'hivernage a un rôle priimordial dans la définition du
potentiel de production.
2/ Le système de culture a égalemjnt un effet sur les rendements.
Les systèmes céréales/céréales pratiqués; souvent à proximité des cases
bénéficient de l'essentiel de la matière organique. De ce fait, leurs
rendements sont supérieurs. En effet, il ekiste également des spécificités
pa.r rapport au sol et à la mati&re orgadique. Ainsi, pour le maïs, la
richesse du sol en matière organique,' appréhendée par le rythme et
l'intensité du parcage et/ou de l'épandabe du fumier, ainsi que par la
nature du terrain, détermine le potentiel de production ainsi que la
réponse aux engrais (P. GARIN, 1987).
S/ Enfin les itinéraires techniques ont un effet sur le
rendement. Par exemple, en ce qui concerne le sorgho, l'analyse du
-1
rendement a révélé l'importance des semis précoces, même si le facteur
déterminant en premier chef le potentiel de production reste la fertilité
médiocre des sols (P. GARIN, 1987).
1.2.2. Les systèmes db cultuie
Le système de culture est unisous -ensemble du systeme de
production défini pour une surface de terrain traitée de manière homogène
par les cultures avec leur ordre de .$ccession, et les itinéraires
techniques (groupe SC de INA-PG, 1975). 'L'espace géré par les villageois
est découpé en terroirs relativement! bien individualisés où les
spéculations végétales se succèdent de façon spécifique.
On y distingue plusieurs systèmes :de cultures (page 33 ).

Nature de la rotation
Total Nombre
Toucouleurs
continues (10%)
Mil continu
avec d'autres
céréales (2 X)
(27,3 X)
Rotations régulières Arachide/Jachère
m
m
(198 a
J a c h è r e r e m i s e .Arachide/Soja
5- 1,17
3
2
0
en culture (3,74 X) Arachide/Mil
5- 1,17
4
1
0
Arachide/Jachère
O- 1,40
2
4
0
Forêts (1,40 X)
6- 1,40
5
1
0
-
Jachère continue (2,34 %>
10 - 2,34
8
2
0
Rotation régulière ou culture continue
214/52 %
138
73
0
1 Autres rotations; rotattons irrég*uli&res
196 - - 48 8,
122
?2
2
-
I
A. ANGE et V. BRUYERE, 1986
Tableau 1 - Emblavement par types de culture - Rotation ou culture continue de 1982 à 1985.

34
.- les systèmes céréales en rotation avec d'autres céréales ;
c&éales/arachide et cé&ales continues soht les plus fréquentes.
- le syr;tè:me céréales/arachide est beaucoup plus fréquent chez les Ouolofs
que chez les Toucouleurs
Sur les quatre années (de 1982 à 12985) on constate que :
. 52 % seulement des parcelles correspondent à une culture continue ou à
une rotation régulière, et
. 48 % des parcelles ont des rotations irrégulières ou ne correspondent pas
& une culture continue.
La fumure minérale et organique concerne essentiellement les
systèmes; céréales continues et céréales/ara&ide. *. .
12.3. Les itinerairsfi tques
11s sont homogènes du point de vue type d'intervention. Les
modifications ne portent que sur les dates zd'intervention et l'intensité du
démariage pour le mil.
Le nettoyage des champs est une ;Opération pré-hivernale destinée
à débarrasser les parcelles à cultiver des résidus de récolte afin de
faciliter le passage du semoir.
I:l n'y a pas de labour. Le seul travail du sol est un grattage
très superficiel grâce à une houe sine, en cas de semis tardif pour lutter
contre l'enherbement. Le labour de fan de cycle devant permettre
l'enfouissement de pailles de céréales, que l'on a tenté de vulgariser dans
la zone concernée par les unités expérimentales de 1968 à 1980, a échoué.
Les semis sont mécaniques à queyques exceptions près, et se font
en sol humide ou rarement en sol sec (mql souna) si les premières pluies
tardent à venir ; dans ce cas, ils ont lieu généralement sur sols Dior qui
sont relativement plus faciles à travailler!
Mais pour l'arachide, il faut +e première pluie utile au moins
égale à. 15 mm pour que le front d'humectation du sol soit suffisamment
profond.,
Le sarclage est mécanique et/ou,manuel. Le sarclage mécanique se
fait grâce à une houe sine à 3 dents ; le !Sarclage manuel se fait B l'aide
d',une hilaire (1) à manche court (Vialo" ou "Saxe sexe").
Pour l'arachide, il y a an général un sarclage mécanique précoce,
appelé radou qui intervient 2 à 3 jours [maximum après semis. Puis il y a
deux sarclages mécaniques en cours de vegétation et enfin un sarclage
manuel.
I?our le mil, il faut souvent 2 à 3 sarcla-binages dont 1
sarcla-binage manuel. Le premier 'intervif+t 10 à 20 j. après la levée. Le
sarcla-binage manuel permet de ne laisser que 2 à 6 pieds par paquet.
(1) Hilaire : outil composé d'une lame et d!un manche en bois.

35
L,e sorgho est une culture souvent mal soignée : c'est une culture
à :?isque puisqu'elle est semée tardiveme&
; c'est pourquoi les paysans y
consacrent très peu de temps et de préfé*e hors des périodes de pointe
de travail.
1.3. Les contraintes majves dd l'agriculture
1.3-l. L*instabilité climati' e
Y
L'irrégularité des pluies est
usceptible de modifier de faoon
significative le cours normal des interve il
tions du paysan dans ses champs.
Ainsi d'une année a l'autre les paysan4 sont obligés d'adapter leurs
interventions en fonction du cours de l'hivernage.
Après un arrêt brutal des pluie' en début d'hivernage, le paysan
est contraint de resemer ses parcelle 1 car certaines cultures comme
l'arachide! s'installent à partir d'un c 'r-tain seuil d'humidité. D'autre
part, lorsque les précipitations
insuffi antes en début d'hivernage n'ont
1
paa permis d'installer les cultures comme ;en 1984 et 1986, les champs sont
brutale!ment envahis par les adventices
vant les semis. Le paysan est
contraint de faire un grattage préalabl 1 avant de semer l'arachide. Il
réalise ensuite un "radou baling" destiné a créer une certaine humidité sur
les semis pour favoriser la germination,
avant de faire suivre deux
opérations de sarclage et une opération'de désherbage manuel. Cela peut
faire au total 5 passages sur le même champ au lieu de 4 en situation
normale,,
sans compter les resemis en cours ,e
d cycle.
1.3.2. La dégradation des sols
La plupart des parcelles cultivjes (90 % environ) ne bénéficient
pas ou très peu de fertilisation minérale ni/ organique.
Les jachères de plus en plus rares (20 % des parcelles en 1987)
sont devenues annuelles et la plupart du:temps "accidentelles" (manque de
semences, indisponibilité pour des raisons
Il s'y ajoute une érosion hydrique sur
terrasses colluvio-alluviales
quoique modérée à Darou Khoudoss mais une
éolienne particulibremen,t
intense sur les plateaux. Une pressionihumaine de plus en plus forte
s"exerce sur la terre. Les normes de 2 ha par actif et 1 ha par habitant
sont maintenant atteintes (pages 36et37 ).
Tous ces éléments interdépendants et agissant de façon
concomittante entraînent une dégradation radide de l'écosystème.
1.3.3, Le probl&mc de main dfoeuvre et de l'&quipement
Les retards et arrêts bruques d+s pluies placen% les paysans sur
plusieurs chantiers de travail ; les rese is de mil peuvent coïncider avec
les semis d'arachide. Quelques jours plus 7 ard, c'est le moment du sarclage
du mil pulis des autres spéculations.
Tout cela a lieu dans *un intervalle de
temps relativement court en raison de la brièveté de l'hivernage.
Ce goulot d'étranglement est parfois tel que certains paysans mal
équipés ou n'ayant pas de main d'oeuvrg suffisante n'arrivent plus &
maîtriser l'enherbement dans leurs champs.

,Evolution de l'occupatfon du 401 entre 7970 et 3983
1
( Communauté rurale de KA$OR)
A. EVOLUTT3N DE L'OCCUPATION DU SOL:
Foret
Jachérfe
Cultures
For2 t
Jachire
Culture !
B. OCC.PATION COM?ARA'ïSVt DU SOL DES UN+ DE PAYSAGS
-
-
-
l
For&t
Jachér'
Cul tur e 5
58 s
72 &)
30 s
2 5 5
ROKl
1
/
H.
Moy .
Ron
M,
Hoy.
Bon
(M.= MaUVaiS, Woy .= Moyen)
d'après '5. VALET (1585)

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3 8
l-3.4. Les difficultks dgapp+visiomement en .Intrants
Les semences d'arachide sont tr&s rares du fait des difficultés
de conservation. Elles sont vendues en rbison de 12 000 F les 100 kg de
greins, ce qui constitue une contrainte certbine pour les paysans.
A partir de 1982-83, l'engrais n'est plus cédé a crédit mais
vendu au comptant B 25 F/kg. En 1983-84 1~ prix d'un kilograïnme d'engrais
était de 45 F. Pour les campagnes agricole1 1984-85 et 1985-86, le montant
de la retenue libératoire fixée à 5 F/kgj d'arachide commercialisé a été
utl.lisé pour financer l'engrais distribub aux paysans. Durant ces deux
campagnes, l'utilisation de l'engrais a été! quasi-nulle du fait des faibles
quantitbs d'arachide commerciâlist$es.
En b987, 1 kg d'engrais ternaire ou
d'urée lest vendu 70 F hors transport, soit $e prix officiel de 1 kg de mil,
l'arachide étant vendue à 90 F le kg,
Face à ces difficultés, les paybans tentent de s'accommoder ou
d'adopter des stratégies susceptibles d'at/ténuer les retombées néfastes de
cette situation, selon leur statut social (T/ableaux 1 et 2, annexe XI).
On constate à partir des chiffrps du tableau 1 que le recours à
la céréaliculture a été l'alternative la plu/s adoptée.
Ma:s de;s cas de vente de semences ont ét$ constatés. La raison de vente
souvent évoquée est "pour acheter des céréalbs pour la famille".
2.1. Caractéristiques
On trouve dans le village :
- l'élevage de troupeaux bovins
- *-.! 'élevage de petits ruminants
- :.'élevage d'animaux de trait
Depuis quelques années, il n:y a plus de troupeaux bovins
transhumants ; il n'y a plus que des troupe4ux de village.
2.1.1. Les troupeaux bovins de village
Trois termes correspondants à i$rois fonctions méritent d'être
définis au préalable :
- les propriétaires des animaux sont ceux qui possèdent les animaux obtenus
par heritage, don, dote, achat, reproduction, etc...
- les gestionnaires assurent, en contrepar$ie de certains avantages (lait,
fumier, . . . ) la conduite des troupdaux dont ils ont la charge ;
lorsqu'ils ne gardent pas les bêtes euxlmêmes, ils ont la responsabilit&
du rec:rutement d'un berger
- les bergers ou ("Samm Kat") en ouolof$i) effectuent le gardiennage des
troupeaux lors des déplacements vers le'lieu de pâture, d'abreuvement ou
de parcage et leur surveillance lors des arrêts.

39
I,e tableau ci-dessous donne la répartition des troupeaux bovins
entre les ethnies présentes dans le village:
Nombre de troupeaux Nombre d'exploitations
ayant un troupeau
0
0
3
3
0
0
On constate que les Toucouleurs Qont les détenteurs exclusifs des
troupeaux bovins.
1.e tableau ci-après donne la composition ainsi que la taille des
troupeaux ciu village.
Total
151 têtes
1,a conduite du troupeau.
I,e mode de conduite des troupeaux bovins est conditionné par la
recherche de l'alimentation et de l'eau. C'est pourquoi il dépend
étroitement du cycle saisonnier (période/dlappauvrissement
de la biomasse
végétale naturelle, assèchement des mares, etc...), du calendrier agricole,
lui-même lié aux saisons, et des systèmes de cultures.
Il s'agit d'un élevage traditionnel extensif.
Pendant la saison skhe, dès la,récolte du mil souna et du mals,
le troupeau est parqué la nuit sur les parc Iles de case (Tol Kër).
Dès le lever du jour, les animaux libérés au piquet se dirigent d'eux-mêmes
(sans la conduite d'un berger si l'arachide est récoltée) vers les champs
de cér,éales récoltés ; peu B peu, les champs se dégageant de leurs
récolteis,
les animaux peuvent circuler librement : c'est la divagation.
Elle permet au bétail de se nourrir de résidus de récolte (pailles de
c&réales, . . . ), de résidus de vannage!de l'arachide et d'adventices
post-cu:Ltuales : c'est la vaine pâture.

40
Vers 13 heures, le troupeau revient lui-même au village pour
s'abreuver au puits (les mares s'assèchant rapidement) où des abreuvoirs en
ciment ont été construits par les villag' ois. Immédiatement après, il
retourne en brousse pour ne revenir que v lzrs 13 heures, pour être conduit
par les enfants au lieu de parquage et Etre +rzmie au piquet.
Pendant la saison des pluies,, des que la biomasse végétale
naturelle rentre en production et que leb travaux des champs sont bien
install&s, les troupeaux sont menés hors' des périmètres cultivés. Chaque
sokr, les animaux sont parqués sur des tekes souvent pauvres (en général
des jachères appartenant au gestionndire du troupeau) oh ils sont
surveillés par un berger.
Le matin après la traite, les animaux sont conduits par le berger vers les
pâ,turages naturels et dans les taillis enpironnants. Leur abreuvement est
devenu moins pénible car les mares se sont reformées.
2.1.2, Les petits rtmdnsnts
Aucun paysan ne poss'&de plus dei 15 animaux (moutons et chèvres)
dans le village. Un certain nombre d'ani/maux appartient aux femmes mais
souvent c'est le mari qui en assure la gestqon.
1 Yloucouleurs
I
2 6
:I
32
/
1Peulhs
0
I
5
t
Totaux
66
/
107
1
Le tableau ci-dessus indiquant,la répartition des espèces des
petits ruminants entre les ethnies montre qu'il y a beaucoup plus de
chèvres que de moutons dans le village et que les Ouolofs détiennent le
plus grand nombre d'animaux.
La conduite des animaux.
L'élevage des petits ruminants,est essentiellement domestique.
Les animaux sont gardés la nuit dans la c4ncession ou dans un petit enclos
construit derrière ou a côté des habitation+.
Pendant la saison sèche, les ani aux divaguent dans les champs et
aux alentours des cases pour consommer les "B ailles qu'ils trouvent.
Vers 13 heures, ils reviennent d'eux mêmes s'abreuver au puits du village
et retournent à la recherche de la nourritufe.
A la maison, ils ne bénéficient (sauf'exception) d'aucun complément
alimentaire,
les fanes et le son de mil'étant destinés en priorité aux
animaux de trait.

41
Pendant la saison des pluies, chaque propriétaire sToccupe de ses
animaux. C:eux-ci sont conduits au piquet sur les rares parcelles en jachere
ou surles ilots de terrain non cültivés, à 4roximité des habitations.
A la tombée du jour, ils sont ramenés le plus souvent par les enfants et
les femmes à proximité des cases où ils sont attachés au piquet.
Dans certains villages environnants, tous les petits ruminants du village
sont coInfiés à un berger qui est chargé de les conduire jusqu'à la fin de
l'hivernage.
2.1.3. Les animaux de trait
I,e tableau ci-dessous donne 1a;répartition des espèces animales
entre les ethnies.
Paires de boeufs
On constate qu'il y a dans le village beaucoup plus de chevaux
que d':ânes ou de paires de boeufs, avec en moyenne de 2 chevaux par
exploitation.
I,es animaux de trait font *plutôt l'objet d'un élevage
d'entretien, pour les multiples services qudils rendent aux paysans.
- travaux <agricoles (semis, sarclage, soule age d'arachide,...)
- transport de personnes et de marcha dises par charrette : service
4
important en raison de la difficulté d'utilisation de la bicyclette liée
a l'état souvent sablonneux ou caillotiteux des pistes ; mais aussi en
raison de son prix d'achat (pour 'les chevaux principalement,
éventuel:Lement les ânes).
- la monte et l'exhaure de l'eau en paTticulier pour l'abreuvage des
troupeaux bovins pendant la saison sbche.
Ces animaux ont également des fonctions socio-économiques et
socio-culturelles très importantes (rôl$ d'accumulation des revenus et
d'épargne ; prestige et élément de différemciation social pour le cheval et
les bovins en particulier ; rôle important dans les évènements familiaux :
dots, funérailles, sacrifices, abattages, rituels, . ..).

4 2
Le tableau ci-dessous donne le maximum de force de travail que
peut fournir chacune des espèces d'animaux de trait.
Espèce animale
Effojrt maximum
Cheval
35 à 45 kg
Paire de boeufs
9q à 100 kg
Ane
15/ à 25 kg
Source :j B. CATTIN, 1986
On constate que la paire de boeufs offre l'avantage de pouvoir
développer une force de traction supérieure à celle du cheval et de l'âne.
D'autre part, elle possède une meilleure r&istance à l'effort. Malgré tout
pour certaines opérations culturales, av& le matériel agricole léger qui
est le plus répandu, le cheval demeure plu$ efficace que la paire de boeufs
car plus rapide (B. CATTIN, 1986).
En dehors des travaux, ces ani aux (excepté l'âne) sont retenus
1
en stabulaltion dans un enclos où ils sont.bien affourragés en fanes et son
de mil, sauf lorsque le stock alimentaire se réduit (en fin de saison
sèche) I) Dans ce cas, seuls les boeufs'de trait et les chevaux mâles
(destinés aux travaux les plus pénibles comme le transport ou le soulevage
des arachides) sont entretenus en priorité. Les juments sont alors laissées
en divagation autour du village.
2.2. Les contraintes majeures dq l'élevage
2.2.1. L'abreuvement des aniIl+x
I:l constitue un des problèmes cruciaux auxquels l'élevage en zone
soudano-sahélienne est confronté.
Dans le village, il n'y a que deux puits,, pris d'assaut dès les premières
heures du jour par les femmes pour 14 ménage quotidien, et dans la
mi-journée par les troupeaux bovins, les p$tits ruminants et les animaux de
trait pour s'abreuver.
L'exhaure de l'eau est pénible car elle est essentiellement manuelle et que
l'eau se trouve à 50 m de profondeur. If ar ois
f
elle se fait grâce aux
attelages mais exige malgré tout une disponibilité constante àes membres
actifs de :La concession.
2.2.2, La réduction des dispqnibilités fourragères
La période de soudure pour les
imaux se situe en fin de saison
sèche (entre les mois de mai et juin pen r
ant les bonnes années). En effet
c"est à. cette période que la biomasse vé étale naturelle et les stocks de
fanes sont à leur niveau le plus bas.
4
Dans les parcours, il ne susbs'ste que des ligneux (de faible
valeur nutritive à cause de leur riches,e t en lignine et leur pauvreté en
matières azotées disgestives).
Cela se tr duit par une perte pondérale des
animaux pouvant atteindre - 15 % (B. C TTIN,
i
1986). Certaines années
particulièrement difficiles (comme 1984 : retard des pluies) ; il se
produit en cette année de soudure, de nombreux cas de mortalité liés 3 la
malnutrition.

43
C!ette année & Darou FZoudoss, l'hivernage a démarré avec environ
1 mois de r @tard par rapport aux villages voisins (situation identique
dit-on à celle de 1985). La végétation a démarré à nouveau dans les
environs immédiats pendant que le sol du village était encore nu. On
enregistrait alors des disparitions qua&-quotidiennes d'animaux qui ne
rentraient pas au village parce qu'ayant trc/uvé B pâturer ailleurs.
?our les animaux de trait, les paysans étaient contraints
d',acheter des suppléments de fanes en raison de 250 F à 300 F le sac de
15 kg ; ce prix augmente au fur et à mesdre que la saison sèche s'allonge
et que la nourriture des animaux est rare. 'Les paysans qui ne disposent pas
de charrette sont obligés de la louer au drix de 500 a 1 500 F selon qu'il
s'agit de période de grands travaux ou non, pour aller chercher de la fane
au point de vente.
La réduction des stocks de fourrages est également due à
l'absence totale de récupération de foin de brousse, de pailles de céréales
en fin d'hivernage qui permettrait de faire des réserves à l'abri des
précipitations. En fin de saison sèche, $es adventices post-cultürales et
les résidus de cultures sont brûlées $ar les paysans. D'autre part,
certains paysans vendent leurs fanes en cas'de besoin monétaire.
Ainsi, il y a des pertes énormes et une très mauvaise gestion de la
biomasse v6gétale.
2.2.2, Les contraintes liéesja la conduite des animaux
Pendant l'hivernage, le gardiennage des troupeaux est
particulièrement pénible à cause de ia fréquence des déplacements
quotidiens,
en fonction de l'épuisement progressif des pâturages exploités
et la nécessité d'une surveillance constan$e pour éviter la déprédation des
cultures. C'est pourquoi les contrats er/tre bergers et gestio,nnaires de
troupeau peuvent être lourds pour le gestiqnnaire. Outre la rémunération en
nature (couverture des besoins alimentaires en lait tous les jours plus I
litre pouvant être vendu) ; il y a également une rémunération en espèces
(1 000 F par tête pour les attelages bovi.r/s,
250 à 300 F par tête pour les
petits ruminants et de 30 000 à 55 000 F
des troupeaux bovins de 20 à
70 têtes). La période de gardiennage va de uillet à novembre.
Cette année, sur les trois troqpeaux que compte le village, un
troupeau est pris en charge par un membr& de la famille ; les deux autres
sont rassemblés et confiés à un berger du village.
Z3. Les occupations des paysans pddant la %~orte saison**.
1
Après la récolte et la commercialisation de toutes les
productions agricoles, toutes les couches de la population du village se
livrent de décembre à juin à diverses occu$ations. Celles-ci varient au fil
du temps et s'inscrivent soit dans lelcadre des activités de la vie
quotidienne,
soit dans les préparatifs en vue de la prochaine campagne
agricole.
Le tableau N. 1 de la page 44 résume les différentes activités
des villageois entre mai et juin.


4.3
On constate que l'adulte comme l'enfant (à partir de 10 ans en
général) participent aux activités agricoles.
Les hommes; (adultes et enfants) se distinguent en particulier dans les
travaux pré-hivernaux et hivernaux notammdnt dans la construction de case,
le nettoyage des champs, le transport de ficm/ier, les semis et le sarclage.
La participation des femmes aux travaux des champs n'intervient que lorsque
l'hivernage s'est réellement installé (dans le désherbage et le démariage
essentiellement).
Mais pendant la majeure partie !de la saison sèche, une bonne
partie de la main d'oeuvre est absente du vijllage :
- la plupart des jeunes ont rejoint Tes villes, en quête d'emploi
temporaire ou simplement pour apprendre un métier
- certains adultes sont également souvent absents du village. Ils se
livrent parfois au banabana (1) hors d" leur village, ou bien ils sont
occup& par des activités à vocation socib-culturelles diverses
- enfin, le ramadan (2) qui a duré ;du 18avril au 16 mai 1988 a
considérablement ralenti certains travaux pré-hivernaux puisque
généralement aucun travail ne s'est poursuivi au delà de 11 heures.
---
(1) Marchand ambulant de fruits ou de petits articles divers.
(2) Période de sacrifice et de prière pendant laquelle tout musulman adulte
doit s'abstenir entre autre de s'alimenter de 5 heures à 19 heures.
Elle dure 1 mois.

46
ANALYSK DE LA GESTION DE LA Z@TIERE ORGANIQUX
ET DE SON DTILXSATION PAR]LES PAYSANS
CRAPITRE I-
-
LESDISPONIJ3ILITES ENMATIERR O+GANIQURDANS LE TERROIR.
1, Définition, origine et estim+tion des différentes catégories
de matiére végétale dam+ le te*oir.
/
En raison des relations étroites entre matière organique
d'origine végétale et matière organique: d'origine animale (le second
apparaissant comme la transformation biohogique du premier), il paraît
utile d'évoquer et d'estimer même grossibrement les potentialités en
masse végétale existant dans le terroir.
La matière organique d'origine végétale peut provenir de trois
sources :
- l.es résidus de récolte (ou résidus post-rékolte)
- les herbes des jachères
- les ordures ménagères
1.1. Les r6sidus de récolte et lbs herbes de jachère
Entrent dans la catégorie des ,résidus de récolte, les fanes
d'arachide obtenues après battage, les pailles de céréales (mil, mals,
sorgho ) .

Parmi les herbes de jachère, il y a surtout les graminées du
genre pennisétum qui proviennent de la
soit de graines sauvages
soit de graines perdues pendant la
sont bien appêtées par
les animaux. Mais leur estimation est diffikile en raison de la variabilité
énorme de la production en fonction des sbtuations agro-écologiques, mais
aussi en raison de l'absence de données sur bette production.
Le tableau ci-dessous donne les estimations de la production en
tonne/ha de ces deux catégories de matière brganique ainsi que leur taux de
collecte dans le sud Sine Saloum.
Matière
-..

Paille de mil Fane d'arachide Herbes de jachèrr
Estimation
P,iodtlctGs en t/ha
2à3
b à 1,5
1a3ou
!
:
0,3 à 0,a
a-w
Taux de collecte
12 - 15 %
100 %
0,2 à 1 t/expl
-
-
-
1
GANRY, 1980

47
L$'évaluation des quantités de matières végétales produites dans
le terroir et celles qui sont collectées /par les paysans en 1987-1988 est
donnée par le tableau ci-dessous.
Paille de mil Fanes ,d'arachide 1
Herbes de jachère
Estimation
143
7 7
Evaluation de la
quantité produite
382
179
154
en tonnes
42
179
092
NB, : Les quantités de paille de mil collectées ne sont pas toutes
destinées à l'alimentation du béta$l. Une bonne partie est utilisée
pour la construction de clôtures.
Il faut ajouter à ces catégories de matière végétale, les
adventices qui constituent également une source de matière organique non
négligeable.
En l'absence de données reiatives à leur production, leur
quantité n'a pas été estimée avec précision. Mais ont peut penser qu'il y a
autant d'adventices que de pailles de céréajes produites.
1.2, L8S OZdtW8S Ukl8&8S
Il s'agît essentiellement de rqsîdus de battage des céréales,
constitués de glumes, glumelles et de fragments d'épis : cette catégorie de
matière végétale n'est pas valorîséejpar les paysans sur le plan
agronomique. Mais il est important de l?estîmer car elle pourrait être
effectivement valorisée par des procédés teis que le compostage.
Pour estimer cette catégorie de matière végétale dans le village,
nous avons procédéà un talc 1 par récurrence à partir de l'échantillon de
concess;ions retenues et? u principe qu'un
+
4 personne consomme environ 18 kg
de mîl/mois (norme ISRA). Le sorgho et le'maïs ne sont pas des aliments de
base ; ils constituent des appoints alimentaires.
La méthode de calcul est exposée dt l'annexe XII.
Les résultats de l'évaluation sont consignés dans le tableau
ci-dessous.
F
No e x p l .
l
-
-
0 2 - 1
0 8 - 1
12 - 1 ’ 1 4 - 1
-
-
1
I
I
I
115 1 I 18 1 1 21 - 1 I T-+,’
I Estimation -----+ I
I
I
1
I
Nb r~~rsonnes/mois
2 0 4
1 5 0
2 2 6
/
8 4
684
5 8 8
1 8 9
2 125
t--
/
i

4 8
Le tableau ci-dessous donne Les estimations des quantités
globales de résidus de battage au niveau du billage pour 1 an.
Nature
7
-
-
-
Consommation de
Pkoduction de
Estimation
mil grain
$sidus de battage
Quantitémoyenne par
595
196
exploitation (en te/&)
t
-m
Quantités globales
au niveau du village
165
50
Il en t./bn)
t-
Ainsi, environ 50 tonnes d'ordur+ ménagères (résidus de battage)
sont produites annuellement dans le village, soit approximativement autant
que ce que représente la paille de mil collectée.
COIlClUSi.Oll
C!es chiffres montrent le faible taux d'utilisation des résidus
végétaux sur l'ensemble du village même si on ne tient compte que du
terroir cultivé. Il y a là un thème de richerche important pour améliorer
cette situation, étant donné le problème de fertilité des sols d'une part,
et le mlauvais état des animaux (animaux;de trait et autres] en fin de
saison sèche d'autre part,
Z!. Dbfinition et estimation desi quantités de matière organique
d'orig3ne animale.
2.1. Définition des catégories C(e matière organique
2.1.1. Le fumier est un:mélange de déjections solides
(féces) et liquides (urines) d'animaux et de refus de fourrages (fanes et
pailles de céréales), qui se décompose sous 'l'action de micro-organismes.
Dans le village, le fumier provient surtout des attelages (chevaux et
boeufs de trait) ainsi que des petits rdmimants. Le fumier d'ânes est
exceptionnellement collecté,
parce que ces animaux sont
rarement en stabulation pendant le jour
sont très peu nombreux dans le
village.
2.1.2. La matière organique de parc est constituée presque
exclusivement de féces et d'urines de bov'! s parqués sur une parcelle déjà
nettoyée ou encore couvertes de canes de ir
cé,éales.
Les bouses peuvent être à l'état frais, 'sec ou plus ou moins décomposées
par l'action des termites.

4 9
2.2. Lés niveaux d'utilisat$on de la matiére organique
d'origine animale
2.2.1, Le fumier
Le tableau ci-dessous donne la :répartition entre les ethnies
présentes dans le village, du nombre d'uti$isateurs de différents types de
fumier.
Fumier de chevaux
Fumier de bovins Fumier d'ânes Fumier de petits
ruminants
14
a
:
2
13
8
0
1
2
0
0
,
TO taux
24
2
14
On constate que le fumier de chevaux est le plus utilisé et il
est surtout utilisé par les Ouolofs.
Les quantités des différentes catégories de fumier produites (1) dans
chacune des 7 exploitations de l'échantil./lon sont données dans le tableau
de l'annexe XIII. Au total, 19 440 kg de fumier ont été pesés.
Les quantités de fumier Produit/es sont trbs variables : on peut
répartir les 7 exploitations en 3 classes selon la quantité de fumier
obtenue, toutes natures confondues. Tableau !Ci-après.
1
-(Gfides productions Exploitations ouolofs Explotiations toucouleurs
d e fumier toutes natu-
res confondues (en kg)
-m-
:L 000 4
d2 250
N. 08-l (8,5 ha)
N. 12-l (12 ha)
-
-
2 250( 43 250
N. 02-l (32 ha)
N. 14-1 (6,5 ha)
3 2504
N. 21-l (60 ha)
i
e-m
NB. : L,es 2 exploitations qui ne figurent pas dans le tableau sont celles
qui sont isolées en raison de
t très humide des déjections des
animaux qui pourrait biaiser les
(1) Le taux de matière sèche et le taux djhumidité n'ayant pas été calculés
(par erreur) au cours des analyses chtmiques d'échantillons de matiare
org,anique,
les estimations quantitatives ne sont faites qu'à partir des
8
résult,ats bruts de pesées.

On constate que les exploitatiqns qui ont produit le moins de
fumier (entre 1 000 et 2 250 kg) sont oelles qui sont parmi les plus
petites (les N. 08-l et 12-1 qui ont respectivement 8,5 ha et 12 ha) ; ce
sont également celles qui possèdent le moins d'animaux de trait (1 cheval
pour le N. 08-l et 2 chevaux + 1 paire de boeufs pour le N. 12-l).
Par contre l'exploitation qui s produit la plus grande quantité
de fumier (5 547 kg) est celle qui est la plus grande avec environ .t;O ha.
C'est aussi celle qui a le plus de chevaux 64).
Le tableau de l'annexe XIII mo ltre que la production de fumier
pa;? jour et par animal est fonction de l'e 1 ;pèce animale ; le classement est
le suivant :
F'rod. chevaux) Prod. bovins) Prod. petits ruminants
Ces remarques conduisent à la conqlusion suivante :
les facteurs déterminant la quantité de fumier produite dans chaque
exploitation peuvent être :
l/ l'espèce animale en stabulation : les c/hevaux produisent plus de fumier
et les petits ruminants en produisent moins.
2/ le nombre d'animaux en stabulation : plus les animaux sont nombreux dans
l'enclos, plus les déjections accumulées seront importantes. Les grandes
exploitations ayant un équipement (an/imaux de trait) proportionnel à
leur taille ; elles possèdent souvent plus d'animaux en stabulation que
les peti.tes exploitations.
3/ la durée de stabulation : les animaux retenus en stabulation le plus
longtemps et pendant toute la journée (c@evaux et paires de boeufs) sont
susceptibles de produire plus de fumi/er que ceux qui ne sont présents
dans l?enclos que la nuit (petits ruminants : entre 18 heures et
9 heures soit 15 heures de stabulation).
Le tableau ci-dessous donne la rqpartition par espèce animale des
durées de stabulation dans les exploitation$ de l'échantillon.
---FClasses des durées deExploitations concernégs Esdèce animaleDurée moyenneEcart-type
stabulation en jours
Ne
taille
durée s ab.
corjcernée
de stabulatlon
-
-
02-t
145 j
Pai/res de boeufs
100 < $150
142 j
3,60
12-l
140 j
PaJ/res de boeufs
f
-
-
02-1
195 j
chevaux
150 < 4200
12-l
153 j
c evaux
173 j
21,l
j
I
I
t
14-l
170 j
c evaux
200(-
21-l
270 j
cdevaux
270 j
\\
t-
-

51
Ce tableau permet de faire deux remarques :
, les chevaux sont retenus en stabulation !P~US longtemps dsns l'année, en
stabulaticn par rapport aux paires de boeufs
. les animaux sont retenus le plus longtemps dans les grandes exploitations
(exploitation N. 21-1 (6û ha) que dans 14s petites (exploitation N. 12-l
(12 ha)).
4/ la taille de l'exploitation : elle détermine les disponibilitGs
fourragkres. Plus l'exploitation est g&nde, plus la quantité de fanes
collectée est importante et permet dé retenir les animaux le plus
longtemps possible et d'obtenir plus de f$mier.
Estimation de la pro@ction totale de fumier
dans le village pendant la[saison sèche
En partant des résultats obtenus dans les exploitations de
l'echantillon, on peut, en extrapolant, estimer les quantités totales de
fumier produites dans le village. On évalueba d'abord la production moyenne
de fumier par animal et par jour selon la tablle de l'exploitation.
Le tableau ci-dessous donne les moyennes de production par jour
et par animal.
exploitation
nées
Petitesexploitations
paire de boeufs
12-l
191 kg
1 kg
cheval
12-l
335 kg
335 kg
m--
Paire de boeufs
$2-1
1,5 kg
195 kg
Moy. exploitations
Cheval
02-l
2,5 kg
t4-1
9 kg
5,75 kg
-
-
-
Paire de boeufs
Grandes exploitat.
$
Cheval
/?l-1
5 kg
5 kg

52
En raison du résultat aberrant obtenu en ce qui concerne la
production de fumier de cheval dans les gr#ndes exploitations, on admettra
que: la production par jour et par cheva,1. est la même dans les moyennes
exploitations et les grandes soit 5 kg'jour/animal. En l'absence de
données, la production bovine pour l e 8 exploitations moyennes sera
également valable pour les grandes. Cette ebtimation%e 1,5 kg de féces par
jour et par animal, soit environ 550 kg de héces par an*
En ce qui concerne l'estimation du fumier produit par jour et par
perit ruminant, il ne sera pas procédé d!a la même maniere. Pendant la
saison sèche comme pendant l'hivernage, auou+ petit ruminant n'est retenu
en stabulation toute la journée. La prod&tion de déjections n'a lieu que
pendant la nuit au moment où ils $ont rentrés à l'enclos (entre 18 heures
et 9 heures le matin).
On se réfèrera donc à la quantité de fumier produite par les
petits :ruminants de l'exploitation 12-1 pour estimer la production totale
de fumier de petits ruminants dans le
quelle que soit la
taille de l'exploitation à laquelle il
on admettra que tout
petit ruminant peut produire en
fumier/nuit ; soit
environ 10 g de déjections par heure.
L'estimation de la quantité totale de fumier théoriquement
produite dans le village est donnée dan/s le tableau de l'annexe XIV,
connaissant le nombre d'animaux dans chaque exploitation. La production
theorique totale de fumier dans le village (toutes natures confondues) est
estimée 3 52 tonnes.
A cette quantité, il faut ajouter les quantités de déjections de
petits ruminants émises dans les champs bendant le reste de la journée,
s0:i.t lors de leur divagation (en saison ;Sèche), soit sur les terrains ofi
ils sont attachés au piquet (pendant l'hiverinage).
Soit 24 heures - 15 heures = 9 heures d'abse/nce dans l'enclos.
Si on évalue la production de ,déjections par an (365 j), on
aura :
.
Production de déjections Productio de déjlections Production de tous les
r
-r)
par animal et par jour
de tous les animdux du
animaux du village
hors de l'enclos
village par jour hors
dans l'année
(en kg)
de l'enclos
(en kg)
t
0,010 --
--
x 9= 0,090 kg
0,090 x $73 = 15,'57 kg
15,57 x 365 j = 5683 9

53
L
* Cevenir des déjections d'animaux de trait pendant le reste de l'année.
Pendant le reste de l'année, es entiellement
pendant toute la
durée de l'hivernage, les animaux de
r
tra't ne sont plus retenus dans rtn
enclos : (de 8 heures à 18 heures (soit! 10 heures), ils sont sur les
chantiers de travail. A la tombée du jour, /ils sont conduits à la maison
où ils sont parqués hors de la concession (parfois à proximité de la route
ou sur une aire publique). Dans certains &s, ces animaux ne rentrent plus
au village, ils sont parqués avec le troupeau bovin loin des habitations
sur une jachbre.
Pendant tout le séjour de$ anima
sur ces aires (généralement de
juillet à octobre), il n'y a pas de récu ération de déjections par les
paysans.
1
Au fur et à mesure qu'elles sont é ises et qu'il pleut, elles sont
dissoutes et emportées par les eaux, mbis aussi par les coléoptères
coprophages (ou bousiers) tels que les Sc/arabées sacrés. A ces pertes par
ruissellement s'ajoutent des pertes par infiltration et volatilisation (cf.
parc d'hivernage. Bamako du 22 au 26 maris 88). Ces aires de couchette
app,araissent d'ailleurs toujours propres.
Lorsque la biomasse végétale naturelle ctimmence à s'épuiser, et à la fin
des travaux agricoles, les animaux sont e*etournés à l'enclos où ils sont
retenus, en stabulation pour être effourragés. La date de mise en
stabulation à l'enclos varie d'une exploibation à l'autre en fonction des
disponibilités en fanes d'arachide.
2.2.2, La matfbre org+nique + parc
Le tableau de l'annexe XV donne les résultats des pesées de
matière organique dans les parcelles parqué+ des exploitations appartenant
à l'échantillon.
Il faut distinguer les parcelles parquées puis brGlées des
parcelles parquées non brûlées.
A partir de la valeur moyenne de la production de matière
or,ganique par nuit et par animal, on va 'estimer la quantite totale de
ma-;ière organique de parc théoriquemen t pboduite par les troupeaux bovins
du village pendant toute la période de parca/ge.
Ei'fectif total Production moyenne de
des troupeaux
feces/nuit/animal
du village
151
1 la4 jours
420 tonnes
L,a différence obtenue pour la production de fécés/nuit/animal
dans les parcelles non brûlées 15cl e t 18-l (cf. annexe XV) peut être due
à des dates de parcage différentes ou à deis durées journalières de parcage
différentes.

5 4
* Evaluation des quantités de fécés perdues par brûlis.
On estimera d'abord les quantitéjs de fécés restantes dans les
Parc:elles après brûlis, et dans les parcelles' non brG1ées. Annexe XVI.
La quantité totale de fécés brûlée peut être bstimée à :
420 t -44-b= 376 tonnes.
11 y a donc une énorme perte de matière organique par brfilis dans le
village.
* Estimation des quantités de fécés émises pendant le reste de la journée.
Le parcage dans les Champ~s n'a lkeu que de 18 heures à 9 heures
(soit 15 heures de présence sur le ch@ à pqquer).
Pendant le reste de la journée, ,les animaux sont soit en divagation
(pendant la saison sèche), soit sur les pâturages (pendant l'hivernage).
On estime que pendant le reste de la journée, les animaux
produisent autant de fécés que pendant le soir sur leur lieu de parcage.
En prenant la durée totale de la divagati/on égale à la durée totale de
parcage (soit 1 114 jours) on obtient pour 9 heures de divagation par jour:
Effectif
~r-n:-
l;ltotal
troupeaux
rq251 000 kg
On constate que la part des restitutions organiques non
"co;ntrôlées"
sur les champs n'est pas néglibeable. Elle représente plus de
la moitié de la quantité totale des fécés pkoduite dans le village pendant
le parcage.
Le tableau ci-dessous fait la récapitulation de la production de
matiiire organique sur le village.
Quantité de matière
Quantité de matière
organique récupérée
organique disséminée
( e n t)
sur 1’ ensemble du
t e r r o i r
(en t)
4 4
251

5 5
c3HAl?ITRKII-
m--
L'UTILISATION DE MAT- ORGANjQDE D'ORIGINE ANIWUZ.
1.. Les motivations des payqans à utfiliser la matière organique.
l
Les résultats de l'enquête, menée &r l'ensemble des exploitations
du village a permis de classer les paysans en plusieurs groupes selon la
catdgorie de matière organique utilisée ainsi que son origine.
1.1. Les résultats globarpC de lg~qu8te
Le tableau ci-dessous donne le nombre total d'utilisateurs dans
le village pour chaque type de fumure,: pendant la campagne agricole
198'7-88.
t
Ceux qui ont fumé Ceux qui n'ont ni
et parqué leurs
fumé ni parqué
parcelles
une parcelle
3
I--I
Toucouleurs
O
!
4
4
0
I
0
1
I
7
l
1
On constate qu'aucun exploitant'dans le village n'a utilisé le
pal-cage comme seule restitution de matière organique ; même les
gestionnaires de troupeau utilisent &galement du fumier.
La majorite des paysans utilise le furnie+ comme restitution organique et
parmi eux, il y a essentiellement yes Ouolofs (propriétaires de la plupart
des animaux de trait).
L<e tableau ci-dessous montre les,préférences des paysans pour le
parcage ou le fumier : l'enquête n'a conoerné que les exploitations de
l'échantillon.
Ceux qui préf*rent
j Ceux qui préfèrent
l e parcage
le fumier
Ouol~ofs
2
1
l
Toucouleurs
4
0
La majorité des paysans interrogés préfèrent le parcage au fumier
et parmi eux tous les toucouleurs propriétaires de troupeaux bovins.

Le tableau ci-dessous doTne la répartition des utilisateurs de
fumier entre les etnies et selon leur ancienneté dans cette pratique.
L'enquête a concerné toutes les exploitations du village.
-
Ceux qui utilisent le fumier tous 19s ans
deux qui utilisent le fumier depuis Ode 2 ans -J
ETHNIE
i
provenant de leurs offert par un v&sin
pqovenant de leurs.
offert par un voisin
propres animaux
p!opres animaux
II)
I
v
I :
4
-
I
u
i
l
1.
5
I
0
I
2
I
1
c
2
1
0
! t
1
I
0
1.
20
I
0
I I
7
I
1
-
1
Près des 2/3 des utilisateurs de, fumier le font depuis plusieurs
annees tandis que le reste l'utilise pour la/première fois.
Ce brusque intérêt que manifesteKit 8 pa sans pour le fumier apparaît
surprenant. On peut penser que la nouvel !e de l'arrivée dans le village
d'un stagiaire devant travailler sur la Festion de la matière organique,
pourraît être un élément incitateur. En eftfet il semble que la plupart des
ex:oloitants souhaitent apparaître aux yeux des chercheurs ou agents
agronomes comme des paysans ltmodèiles".
Ekemple devant notre surprise de
voir un tas de fumier non récupérti (son propriétaire, toucouleur, ayant
décidé de le-céder à toute personne intébessée), un paysan a brusquement
déc:idé de le récupérer et de l'épandre sur son champ.
D'autre part, on constate que tous les paysans qui utilisent
régulièrement du fumier l'obtiennent de 'leurs propres animaux alors que
pa:?mi ceux qui viennent de commencer à l'utiliser, il y a 1 paysan qui l'a
obtenu d'un voisin et il est de l'ethnie toucouleur.
Le tableau ci-après donne la r/partition entre les ethnies de
ceux qui ont de véritables objectifs, pour 14 production de fumier.
--v
!
E'IIHNIE
Ceux qui ont des objeotifs
Ceux qui se contentent de la
pour la produc$ion: de fumier iuantité de fumier obte.nue
0t101ofs
6
1 1
-
-
-
1
Toucouleurs
0
7
-
-
Peulhs
0
2
--
I 1
J
totaux
6
20
Aucun toucouleur et aucun peulh n'a des objectifs véritables pour
la. production de fumier ; alors que 1/3 des ouolofs a des objectifs pour
cette production. Pour vérifier cette inténtion des 6 paysans ouolofs, une
enquête a été menée auprès d'euh : les: résultats sont donnés dans le
tableau ci-après : elle a porté sur certaknes pratiques visant à optimiser
la quantité de fumier 3 obtenir.

5 7
PrFique
soin fourrager Limitati/on Récupération Allongement
de pail-
particulier
des perte@ du
foit~ r& de la durée de
lage
de fumier'
hivernage
stabulation
Nb
0
2
6
0
3
I
-
c--v
Aucun paysan ne pratique le paillage (litière) ou ne récupare le
foin
d'hivernage !
Par con,tre tous cherchent à limiter les pertes de fumier en posant des
piquets autour des animaux en stabulatiod et en ratissant fréquemment les
Zo:nes de stabulation pour accumuler Je fumier et éviter qu'il ne
s'eparpille.
- 1-e foin fourrager consiste à donnkr aux animaux du son de mil (aliment de
choix) le plus fréquemment possiblk après Ila ration de fanes d'arachide.
- allonger la durée de stabulation condiste à retenir les animaux en
stabulation dans un enclos immédtatemend après le battage des arachides.
I3n effet, les trois exploitants 'ui ont 'des objectifs pour le fumier, en
allongeant la durée de stabulat#'on,
r
on4 commencé à collecter le fumier,
pour la plupart depuis le mois de décembre jusqu'en juin soit 7 mois de
stabulation ; la durée moyenne de stabuljation étant de 195 jours environ
:Soit 6 mois) dans le village.
Le tableau ci-dessous montre les possibilités de parcage pour
chaque ethnie. Les résultats concernent toutes les exploitations du
vi:tlage..
grâce a leurs prapres
a: eux quisollicitent un voisin pour parquer
2.
animaux
.
Parcage et fumker
Parcage' et fumier
+Cage -- I.-i-
à la fois
à la fois
0
1
0
2
2
* 0
f
2
3
0
On constate que seulement 6 ex loitations sur les 30 que compte
le village (soit près de 1/4 des exploi 9 ations) ont des possibilités de
parquer leurs champs. Parmi les 3 ~paysans'ouolofs qui ont des possibilités
de parquer, il faut signaler que 12 pays+ ne comptent que sur leurSpaire
de boeufs (et non un troupeau). Le troisième paysan est le chef de
village ; c'est le seul ouolof qui a ob$enu cette année un parcage d'un
voisin de village qui est de l'ethnie touco@eur.
Enfin, les deux paysans qui patquent et fument 3 la fois leur
parcelle de case sont tous toucbuleurs et propriétaires de troupeaux
bovins.

5 8
On trouve dans le village deux options pour l'utilisation de la
matière organique.
-- les Toucouleurs ont une nette pz%férenc$ et une option pour le parcage,
vraisemblablement parce qu'ils Qnt une'longue tradition d'éleveur et
détiennent tous les troupeaux du village.
- les Ouolofs, de tradition agricujteur,
o@t une option pour le fumier qui
a d'ailleurs permis dans le palsé la inise en place d'un systame de
culture dit "système ouolof" basé sur ies restitutions organiques sous
f'ormes de déjections animales. Mais aujlurd'hui Pa majorité des paysans
CU vil.lage ne manifesent pas une réelle vblonté d'accroître la production
de fumier.
1.2. L'utilisation actyelle dei l'engrais minéral par rapport à
la mati2Lre organique
Tous les paysans du village font des restitutions organiques dans
leurs champs mais tous n'utilisent pas dei l'engrais minéral. Depuis 1982,
les quantités d'engrais utilisées opt fortement diminué suite aux nouvelles
mesures d'approvisionnement du monde Irural en intrants. Le tableau
ci--dessous montre le nombre d'expJ.oitatipns ayant utilisé de l'engrais
minéral. en 1988 ainsi que les quantités et la répartition de cet engrais.
ETHNI:E
N'Texploit. Nombre -Epandu sur parcelle de :
N" de Caractère
de sacs mil maIl sorghb
arachide
coton
parc. parcelle
05-l
4
X
z
08-l
2
X
Champ de
2
brousse
013-l
5
1
0
02-l
2
x
02-1 Champ de
G
brousse
08-l
4
X
Champ de
brousse
112-1
1
X
12-l Champ de
I
D
brousse
02
15-2
1
X
15-2
0:
C
k
ulsi
0.7-l
5
X
Champ de
7
brousse
2
Rappel : 1 sac d'engrais minéral = 50/ kg

.

60
Les paysans quiont utilisé les quantités d'engrais les plus
importantes les ont
épandutisur les cultures de coton. Cela s'explique par
le fait que la SODEFITEX fournit systèma!tiquement de l'engrais pour des
emi)lavement;s de coton. Il est remboursé au moment de la commercialisation.
L$'engrais minéral lorsqu'il esq utilisé, est épandu en général
sur les cultures de céréales, en 'particulier sur le mil et le maïs. Les
paysans estiment que les plus-values qu"apporte l'engrais minéral sur
arachide ne sont pas rentables.
E:n général, ce sont les champs ,de brousse qui bénéficient de
l'engrais minéral, et aucun champ déjà fumé ou parqué n'en a reçu cette
année.
Le graphique de la page ~59 donne le rapport des utilisateurs
d'engrais minéral et de la matière organiq'e dans le village (en 1988). Les
utilisateurs d'engrais minéral sont trè3 peu nombreux par rapport aux
utilisateurs de la matière organique. Tout semble indiquer que la matière
organique apparaît pour les paysans comme l'alternative de l'engrais
minéral face aux multiples difficult~és d'ap&ovisionnements en intrant.
2 . Le processus décisipnnel de l'utilisation de la matibre
organique.
,
Ce paragraphe a pour but d'identifier dans le village toutes les
catégories sociales impliquées ainsi que Ie type de relations mises en jeu
dans l'obtention, la gestion et ilutilisation de la fumure organique.
L'objectif sera d'entrevoir une am$ioration conséquente du mode de gestion
en vue d'une meilleure valorisatibn des ressources naturelles disponibles
sur le terroir.
Cette partie sera étudiée, pour chacune des deux sources de
fwnures (parcage et fumier), à une élchelle spatiale comportant 3 niveaux.
- XI niveau de la concession
- ,au niveau de l'exploitation
- ,au niveau de la parcelle à cultiver
2.1. Les restitutions p+ parca$e
2.1.1. Les prises de décisioq au niveau de la concession
?? Les principaux acteurs dans les prises deldécision.
Les gestionnaires de troupeau (qui en sont tous propriétaires
dans ce village) semblent être les princip'ux décideurs pour le parcage des
champs. Toute demande intra ou extra t
co,cession doit être adressée au
gestionnaire du troupeau qui est d'ailleurs'toujours le chef de concession.
Cependant,
le berger (lorsqu'il n'est pa$ un membre de la concession) est
aussi consulté. En tant que responsable de la conduite des animaux, il est
contacté â titre informel après +ccord du gestionnaire, afIn de définir
avec lui les modalités pratiques de transfert et d'installation dz? troupeau
sur le champ à parquer.
Le demandeur peut être un chef de concession ou un chef
d'exploitation de la même conces$ion quo le gestionnaire du troupeau ou
d'une autre concession.

61
* Le type de relations mises en jeu.
L'enquête a révélé que sur les 3 propriétaires de troupeau que
compte le village, 1 propriétaire fait bénéficier le parcage à 3
expmloitants dans le village ( 2 toucouleurs eft 1 ouolof).
Les deux autres propriétaires de troupeau nilont parqué que les parcelles de
leur propre exploitation. Or, toutes les; personnes interrogées déclarent
souhaite2
ardemment parquer leurs champs au moins 1 fois. Mais, elles
estiment ne pas avoir de chance d'en obtenkr des propriétaires de troupeau
qui, semble-t-il,
se préoccupent de parquer d'abord et en priorité le
maximum de leurs champs.
Cela montre que les simples relations de ôon voisinage ne
suffisent pas pour obtenir un parcage de la part d'un gestionnaire de
troupeau. Cependant, il semble que l'appari&nance à l'ethnie toucouleur est
un avantage réel, même si elle ne constitue pas de fait une garantie
d'obtention d'un percage.
En effet, les Toucouleurs paraissent avoir plus de rapports
sociaux et donc plus solidaires entre eux. Ils se retrouvent tous les jours
ensemble, à certaines heures de la journée, sous un "Pinth" (1) collectif,
construit au milieu de leur quartier: Ces contacts quotidiens sont
évidemment de nature à développer des rellations de confiance et d'amitié
entre toucouleurs, susceptibles de faciliter l'entraide entre tous les
membres de cette communauté ethnique.
E:nfin, à l'intérieur même de l'ethnie toucouleur, l'appartenance
à la mtlme famille (même élargie) que 'le propriétaire du troupeau
(descendance paternelle ou maternelle... ) peut être une condition
su.ffisante pour obtenir un parcage. Mais il ne faut pas que la demande
perturbe les prévisions personnelles du propriétaire du troupeau.
Le cas du chef de village peut qtre considéré comme particulier.
En effet, il est apparu que ce seul exploitant de l'ethnie ouolof qui
obtient un parcage gratuit dans le villa e, bénéficie de son rang de chef
de village. A ce titre, il jouit comme 4artout au Sénégal, de tous les
3
égards et le respect dignes de son rang d la part de tous les villageois,
toutes ethnies confondues. C'est pourquoi, un propriétaire de troupeau lui
accorde sans contrepartie un parcage de saison sèche au moins 1 fois tous
les 2 ans.
* Le type de contrats existants.
Il y a quelques années, il existait dans le village un système de
parcage payant. Le tarif variait entre 3 50 F et 500 F en fonction de la
taille du troupeau, tous les 4 jours de présence des animaux sur la
parcelle.
De l'avis des paysans, ce tarif &tait au dessus de leurs possibilités
financières, c'est pourquoi ce systDme n'aurait pas rencontré l'approbation
de la plupart des exploitants.
(11 Plate--forme en bois construite sur la place publique et servant de lieu
de rencontres et de palabres.

62
Depuis quelques années, tousiles parcapes accordés dans le
village sont gratuits, quoique moyennant de la part du demandeur une
participation aux travaux de transfert des animaux. En effet, lorsqu'un
exploitant sollicite un parcage de ses champs, il s'engage à participer aux
travaux de piquetage et d'exhaure pour l'abreuvement c?ü troupeau.
Il revient au propriétaire du troupeau, de'fixer la date ainsi qde la durée
du parcage, en fonction de son propre calendrier.
23.2. Les prises de d6cisiozj au niveau de l.*exploitation
* Le principal décideur.
Au niveau de l'exploitation, il faut distinguer plusieurs statuts
sociaux :
.le chef d'exploitation qui dirige tous les travaux concernant la
0
production dans l'exploitation
. Les chefs de ménage dépendants qui sont les frères ou neveux ou fils
mariés ; ils sont sous les ordres du che$ d'exploitation pour tout ce qui
concerne la production du groupe familial
e
les sourgas venus s'associer (lorsqu'ils !Sont étrangers à la famille) aux
membres de l'exploitation, par manque de facteurs de production
(semences, matériel agricole, terre, etc.i.).
a les "navétanes" (saisonnier), génér+lement originaires d'un autre
terroir,
n'ayant aucun lien de parenté avec le groupe qui gère
l'exploitation. Ils vivent dins la ;Concession pendant la campagne
agricole! et travaillent pour le chef d'exploitation qui lui attribue une
:oarcelle.
les chefs de ménage dépendants, '?sourgas" et "navétanes" ont leurs
propres parcelles qu'ils metten t en valeur comme ils le désirent. La
récolte leur revient en totalité pour 'leurs besoins propres (besoins
vestimentaires,
épargne pour achat de imatérïel agricole ou en vue d'un
mariage, etc...).
Lorsqu'un parcage est obtenu pour l'exploitation, il revient au
chef d'exploitation de désigner, en fon¢tion des objectifs généraux du
gr owe , la ou les parcelles devant en bé#Sficier. En principe, aucun chef
de ménage dépendant ni "sourga" ni "navétane" ne peut prétendre à ce
parcage pour ses propres champs. Mais lorsque le chef d'exploitation est
propriétaire d'un troupeau, il arrive qu'il accorde un parcage (dont il
fixe le rythme) à un chef de ménageidépendant.
- Les critikes de choix des parcelles à parquer.
. Critère (d'ordre agro-économique
:Le tableau ci-apr&s donne la r$partitïon des paysans pratiquant
le parcage selon leur choix priopitaïre pour un type de culture et un
système de cultures.

6 3
I
Types de cultures
$ystèmes de cultures
I
I
Céréales Arachide
Cérégles/Céréales Cér&es/arachide
--m
Nb d'exploitants 8 (100%)
0
43 (100 %)
0
I-
-
Tous les exploitants qui pratiq ent le parcage choisissent de
parquer en priorité
i-l
les champs de céréales, et en particulier les champs de
céréales continues. Cela répond à une'préoccupation de chaque chef
d'exploitation,
à produire pour assurer d"abord l'entretien du groupe, en
particu:Lier la sécurité alimentaire facteur d'équilibre de la famille.
C'est la raison pour laquelle dans le chbix des parcelles à parquer, le
chef d'exploitation tient compte du type de culture prévue ainsi que du
syatame de culture dans lequel se trouve 1s parcelle. Ainsi le choix de la
parcelle sera destiné à optimiser la probuction pour la consommation du
groupe.
Une enquête effectuée sur le
paysans de l'échantillon,
concernant leur possible choix pour les CUlit
ures et systèmes de cultures où
doit se dérouler le parcage, a donné la répetition suivante :
-
-
Ouololis-
-
-
-
Peulhs
En général, le parcage ne concerne donc que les parcelles de mil
et de maïs qui entrent dans les systemes soit de mil continu soit de maïs
continu. Mais il semble qu'à l'échelle du village, le système mil/maïs soit
également concerné par le parcage.
I:l est important de s?gnaler:que les 2 paysans ouolofs qui
parquent grâce à leurs paires de boeufs, 'ne le font que sur les parcelles
de maïs continu. Ils estiment que le nombre réduit de leurs animaux les
oblige à se limiter au parcage de faibles superficies qui sont en général
Ce:lles qui sont réservées à la culture du msjïs derrière les cases.
L'arachide est rarementconcernée par le parcage. Il semble que
cela a pour effet de prodiire beaucjoup àe $asse foliaire au détriment de la
qujntite et de la qualité des gousses.

. Critère d'ordre agro-pédologique.
Il concerne surtout le p 'cage d'hivernage. L'exploitant choisit
généralement de parquer les par elles où il constate une baisse des
rendements. Il s'agit souvent de s . gravillonnaire en baisse de fertilité
("newi dole!' en ouolof), donc peu productifs. Ces parcelles sont ainsi
mises en jachère (un peu par cent ainte), soit pour permettre le parcage
des anilmaux et leur offrir un mini un de fourrage (jachère pâturage), soit
par manque de semences suffisantes.
2.2, Les restitutions pa épandage de f'umier
2.2.1, Les prises de
kision au niveau de la concession
- Les principaux acteurs dans les pr ;es de décision.
Lorsque la concession com :e plusieurs exploitations, chaque chef
d'exploitation s'approprie le fumier ie ses animaux.
Seaucoup de petits ruminants appa ;iennent à des femmes, mais elles ne se
pr6occupent pas de l'utilisation
u fumier produit par leurs bêtes ; ce
sont les époux qui gèrent les animau et qui utilisent le fumier.
- Le type de relations mises en jeu
DS l'offre de fumier.
Il arrive parfois qu'un
ropriétaire décide pour des raisons de
manque de temps pour le transport !t l'épandage, de cèder son fumier à un
voisin. Cela est surtout fréquent chez les toucouleurs propriétaires de
troupeaux bovins qui manifestent
eu d'intérêt pour le fumier. Ils le
Cè)dent souvent à des voisins de
a même ethnie. Mais parfois de simples
re:Lations amicales suffisent pour ob enir du fumier d'un voisin.
2.2.2. Les prises de b6cision au niveau de l'exploitation
- l,e principal décideur.
Les quantités de fumier disponibles ne sont jamais suffisantes
pour fumer toutes les parcelles
e l'exploitation. Il revient au chef
d'exploNitation de choisir la ou
es parcelles devant bénéficier de cette
restitution organique.
- :Les critkres de choix des parcellds à fumer.
Critère

le fumier est épandu en
de céréales base de
l'alimentation, le
Mais lorsque les quantités
disponibles sont très faibles, il
derrière les habitations
sur lea parcelles de maïs.
fumées sont souvent des parcelles
de mil continu, de maïs continu
de rotation mil/maïs ou mil/arachide
avec pr6cédent arachide.
. Critère d'ordre agro-pé ologique
:
les parcelles qui donnent des ren ements en baisse sont choisies pour être
fumées soit en totalité, soit un quement en certaines zones supposées en
1
baisse de fertilité.
Ce,rtains paysans évoquent la poss'bilité de fumer les parcelles d'arachide
mais uniquement au niveau des en roits 06 le sol présente une structure
très compacte. Le fumier contri uerait à améliorer la structure et à
ae,surer un bon enracinement des
L
pie s d'arachide.
i _^ -.._,__
“.“_ ,-II.--
_el--.-.-.-.---
..l.

_
. . ~
.__“-l.l--..-..

- Le choix de la période d'épandage.
Le fumier ne doit pas
épandu très tôt car il risque d'être
insuffisamment décomposé et
par les plantes, Il risque
aussi d’i%tre mangé par les animaux 0 d'être transporté par le vent.
Il ne doit pas aussi être épandu
tardivement car son évacuation risque
de coïncider avec le démarrage des
travaux agricoles tels que les
s e m i s .
Cela peut provoquer un
oulot d"étranglement surtout en cas
d'hivernage précoce.
- Mode de transport et durée d'évacudtion.
Le fumier est le
vent transporté par charrette, à défaut
il est transporté et évacué dans es bassines ou des sacs. Son évacuation
se poursuit tant que les premiers e’T pluies utiles ne sont pas tombées. Dès
que l'hivernage s'installe et qu
les travaux agricoles ont commencé,
l'kpandage de fumier est arrêté. -i:l se poursuit rarement jusqu'à la levée
des cultures.
3, La répartition spat .ale de la matière organique dans le
terroir.
3.1. Les zones parqu6es
3.1.1, La répartition
au niveau du village
La carte de la page 66 mlc ontre la répartition spatiale des zones
parquées dans le village en 1988.
Les cartes des annexes :VII, XVIII, XIX montrent la répartition
Sp$atiale des zones parquées su
l'ensemble du terroir villageois en
19133-84-85. On constate que la q asi-totalité des surfaces parquées sont
localisées dans la moitié sud iu terroir qui constitue le domaine
toucouleur.
Les superficies parquées dans la 8,moitié nord (domaine des Ouolofs) ne
i
représentent qu'une infime partie luisque le parcage a été réalisé pour la
plupart grâce à des paires de boeuf:3 1.
Le tableau ci-dessous dor le la répartition des superficies et des
densités des zones parquées entre 1( I différentes ethnies du village.
Ethnie
Parcage de saison sèche
Parcage d'hivernage
+
_.
.
Superf-icie
Superficie.
Densité
,Superficie Densité
non parquée
(ha)
'-
t/ha
(ha)
(ha)
Ouclofs
1
6
0
249
Toucouleurs
9,50
7
Peulhs
0
Totaux
10,50
c
On constate que les supei .'f'icies parquées sont extrêmement faibles
par rapport à la surface totale cul, 1i.vable.

x
.
*
.
,
.
f
- .
.
.

57
3.1.2. La répartition au niveau des exploitations
Toutes les parcelles appa tenant a un gestionnaire de troupeau et
situees *a proximité des cases son : parquées (cf. carte de répartition).
Dans une exploitation donnée, le barcage commence sur les liTo KiW et
s'k!tend progressivement vers les "TO
Djati." ou champs de brousse.
Pendant la saison sèche,
a parcelle à parquer doit se situer non
lo:.n des habitations. En effet pe Idant la nuit, le gardiennage du bétail
constitue une contrainte majeure luisque le berger a souvent terminé le
contrat de conduite des animaux ver
la fin du mois de novembre. 11 s'avère
donc obligatoire que le troupeau roît parqué près des cases afin qu'il
puisse être surveillé contre les rois sans que personne ne soit retenu
specialement pour cela.
Une autre raison (moins ividente) évoquée par les propriétaires
de troupeau, est d'éviter les lon ;s déplacements aux femmes chargées de
retirer tous les matins la ration de lait pour la famille.
Le parcage d'hivernage ne, concerne le plus souvent que les champs
de brousse, loin des cases, pour
la déprédation des cultures par les
animaux et faciliter leur passage ve
les pâturages naturels.
3.2.3, La répartitid au niveau de la parcelle
Elle dépend de plusieurs facteurs :
- Le rythme de déplacement des animdux (ou “Tokh~u'~ en ouolof).
Il est souvent de 4 jou s. Il semble que cela représente une
moyenne suffisante pour permettr 6 une couverture en bouses correcte du
champ. Le tableau de l'annexe XV'montre que le parcage a été homogène sur
les parcelles (écart-type de 2 à 5)i
Pendant la saison des pluies, ce ythme peut être plus court (2 à 3 jours)
si les pluies deviennent impo tantes. Cela a pour but d'éviter une
destructuration du sol sous 1
\\
'ac ion combinée de l'eau et du piétinement
par les-animaux.
Pendant l'hivernage, les parcellesparquées sont mises en culture au fur et
à mesure que les animaux sont dé lacés. Dans ce cas, c'est le mil ou le
sctrgho qui est semé.
ib
Parfois, il arrive que les anima
soient retenus pendant plusieurs jours,
sus les parties déjà emblavées sans détruire les semis.
- La durée de présence des animaux sur la parcelle.
Elle dépend de la sup rficie à parquer et de la taille du
troupeau. Le parcage peut s'étal r sur toute la saison sèche lorsqu'il
s'agit d'un petit troupeau pour
e
une,superficie importante.
Le tableau de la page 6 montre la répartition de la durée de
parcage dans le village.
On constate que la
est de plusieurs mois pour les
propriétaires de troupeau,
rarement 1 mois pour ceux qui n'ont
p.as de troupeau : les parcelles appartenant au propriétaire du troüpeau
sont évidemment prioritaires

SUIVI DE PARCAGE A DAROU KHOUDOSS en 1987-1988
1
I
I
I
1
I
Attributaire de
Gestionnaire du
Observations
naire du troupeau
Fafa Dia110
Fafa Dia110
9/12/87 au 21/07/88
Fafa Dia110
Fafa Dia110
1/12/87 au 15/12/87
Fafa Diallo
30/10/87 au 31/11/87
Neveu du gestion-
naire du troupeau
Djabel Diallo*
Fafa Diallo
6/12/87 au 8/02/88
hef de village
El Boubou Dia1 Sy
El B. Dia1 Sy
4/10/87 au 6/06/88
El Boubou Dia1 Sy
E1.B. Dia1 Sy
07/06/88 au 2/07/88
05/10/87 au 2/07/88
Omar Bouna Cisse
0. Bouna Cisse
11/10/87 au 07/7/88

69
- L)e brQlage des bouses.
Il a lieu dans presque
3utes les parcelles parquées en Îin de
sa:.son sèche. Dès que les bouses ;Ont sèches, elles sont rassemblées avec
un rateau en petits tas puis brûl !s. Elles ne sont pas brûlées lorsque le
parcage a eu lieu très tôt et a : :rmis aux termites de les attaquer et de
les émietter avant l'arrivée des pr iières pluies.
Si le parcage a lieu su
un champ encore couvert de souches de
tiges de céréales, le brîilages dl i bouses devient inévitable dès lors que
le champ doit être débarrassé de la baille avant les semis (page 66).
Cette pratique de brûla t? des bouses (du reste surprenante et
apparemment spécifique dans ce v Llage) est justifiée selon les paysans,
par le fait qu'elles gêneraient le massage du semoir. Cela provoquerait une
irrégularité des semis et donc u : mauvaise levée. C'est pourquoi dans
certaines exploitations, de temps !n temps les enfants sont chargés de les
écraser à l'aide de bâtons, parf is en alternance avec le brûlis. Ainsi,
dans les parcelles parquées pend lt la saison sèche, on ne rencontre que
quelques rares endroits couverts de féces bovins non brûlés. Mais dès
l'arrivée des premières pluies,
!s bouses ne sont plus brûlées car elles
deneurent moins compactes don<
capables de céder et se fragmenter
facilement lors du passage du se )ir (à condition d'effectuer un semis
tardif, ce que n'acceptent pas les 1 sans).
Toutes les parcelles par< lées et brûlées sont parmi les parcelles
du village qui sont parquées rég lièrement. Il semble que les paysans
Sa*vent bien que la matibre organiq ! brûlée ne produit plus d'arrière effet
sur les cultures pour les campa nes suivantes. Le brûlage libère les
él&ments minéraux immédiatement
isponibles pour la plante. Mais si le
Pa;ysan a les possibilités de parq !r la même parcelle l'année suivante, il
n'hésite pas à brûler les bouses leur fciliter les opérations de semis.
C'est le cas de tous les gestion aires de troupeau dont les parcelles
parquées puis brûlées sont parquées :haque année.
La vérification de la v Lidité du motif de brûlage des bouses
évoqué par les paysans n'a pai pu se faire. Toutes les conditions
nécessaires pour apprécier l'inf uence de la densité des féces sur la
régularité des semis dans les de < catégories de champ (parqué brûlé et
parqué non brûlé) ne sont pas rem] .ies : les parcelles non brûlées 18-l H2
et brQlées 18-l H2 n'ont pas été s iées par la même personne ni par le même
semoir. Les parcelles 15-1 52 non brûlées et 15-1 J1. brûlées n'ont pas été
senées à la même date.
- Le rythme de parcage.
Il dépend des possibi ités offertes à chaque exploitant
d'obtenir un parcage chaque année.
Le tableau de la page 7(
montre que les rythmes de parcage les
plus élevés (5 années sur 5 ou 4 années sur 5) concernent surtout les
parcelles des gestionnaires de trou !au (Toucouleurs).


71
,
a
. I
.

.

7 2
Le tableau ci-dessous
les différents cultures et systemes
de culture prévus dans chaque
1
Années
5/5
415
i 315
215
1/5
015
-
-
Type de cultures
Mil
Mil
Mi;
Mil
Mil
Mil - Sorgho
MdS
Mars
Arachide
Arachide
Arachide
Arachide
Systkme de cuit.
Mil/Mil Mil/Mais MillArachide F!il/Arachide Mil/Arachide Mil/Arachide
Mil/MaIs Mil/Mil
Sorgho/Arach.
'-
Superficies en
h a
5
1
~3
4
2
346
Ce sont surtout les céré les et principalement le mil et le maïs
qui sont emblavés sur les parcelles barquées régulièrement.
3.2.4. La qualité de La matière organique de parc du village
Le tableau de la page 731 donne la comparaison qualitative de la
matière organique des parcs du village par rapport à celle des stations de
recherche.
,
On constate d'une façon gé/nérale que :
- le rapport C/N est correct par rapport aux valeurs de référence. Cela
indique que la matière organiqu'i des parcs du village est à un niveau de
décomposition moyen.
- les taux de P, K et Mg dans la mô/tiiCre organique des parcs du village est
faible par rapport aux valeurs (moyennes de référence. Ce déséquilibre
pourrait provenir d'une carenc
en ces éléments, des zones où se sont
développés les végétaux prélevés
ar les animaux.
- le taux de cendres insolubles
st trGs élevé dans la matière organique
des parcs du village. Cela ind'que des fortes teneurs en pollution.
Celles-ci sont de deux ordres :
1
1 s termites et les vents.
Or, des études ont montré par ailleurs que la qualité d'un
parcage diminue rapidement dans le temps, en raison de l'action des
termites comme le montre le tableauci-dessous.
E:tat des
Humidité N
dejections
%
% MS
DÇijections
lfraîches / 75,3 194
1tijections
termitees
590
iaprès 45 JJ
F. GANRY, 1966

Zone de
Caractéristiques
c
N
CD
P‘
K
Ca
prélèvements
de la zone de pré-
lèvements d'échan-
tillon
Etable
Valeurs moyennes
1,2 à
20 à
là là
0,6 à
Station de
de référence
1,5
30
1,5
1,5
037
référence
18-1 Hl
Parcelle parquée
32,68
1908
0987
non brûlée
18-1 Hl
Parcelle parquée
27,Ol
1,33
20,30
0,14
0,25
0,91
0,48 1
28,93
123363
puis brûlée
02-1A
Parcelle parquée
34,63
1,45
1,07
puis brûlée
-
Les résultats sont donnés en % de matière sèche.
Les valeurs soulignées en 1 trait sont celles inférieures à la moyenne de référence.
?
. Les valeurs soulignées en double trait sont celles supérieures à La moyenne de référence.

74
3.2, L& zones f'umées
3.2.1, La répartitions au niveau du village
La carte de la page 66 e celles des annexes XVII, XVIII et XIXX
montrent la répartition spatiale de zones fumées sur l'ensemble du terroir
vi:!lageois en 1988 et celles des ann*es 1983-84 et 85.
On constate que les superficies fum'es concernent surtout la moitié nord du
terroir, gérée surtout par les Ou010 E s.
Le tableau ci-dessous dobne la répartition en ha des superficies
fumées entre les différentes ethnies! présentes dans le village.
ni parquées (ha)
On remarque que les sup/rficies
fumées ne représentent qu'une
infime partie par rapport au reste des surfaces cultivables.
Le tableau ci-après don e la répartition entre les ethnies, des
Î
quantités de fumier ainsi que des #densités obtenues dans les exploitations
de l'échantillon (le fumier des exploitations 15-1 et 18-1 pesé 3 l'état
frais n'a pas été pris en compte).
/
1
Quantité de fumier S perficies fumées Densité de matière
(en tonnes)
4
(en ha)
organique estimée
(en t./ha)
-
-
1
Ouolofs
9
!
895
,
1
1
Toucouleurs
595
195
395
l
-Totaux
14,5
/
1 0
4
Les parcelles toucouleu s sont plus densément fumées que les
parcelles ouolofs
k
vraisemblabeme t parce que les Toucouleurs exploitent
gkéralement des parcelles plus réd4ites.

75
3.2.2. La &partitio:
au -niveau des exploitations
Toutes les cartes de la 4partition des surfaces fumées montrent
une forte concentration des parc Lies fumées autour du village, dans le
voisinage immédiat des habitations.
En effet, les "toi kër" bénéfi ient du fumier en priorité. Deux cas
constituent cependant l'exception.
Le premier concerne les 1 rcelles d'un gestionnaire de troupeau :
ses champs de case étant parqués :haque année de façon systématique, son
fumier est épandu sur les champs de rousse.
Le second concerne la pi celle d'un exploitant peulh qui n'a pas
de champ de case en propriété et ql
est obligé d'épandre son fumier sur sa
seule parcelle qui se trouve 1 lin des cases et qui est emblavée en
arachide.
Cette répartition du
Imier près des cases est liée à une
contrainte.
En effet la plupart
es paysans estiment que le principal
facteur limitant dans l'utilisatic
du fumier est son transport du lieu de
co.Llecte vers les parcelles à fw !r. 1 exploitant sur 2 ne dispose pas de
ch.arrette.
Pour y remédier les p rsans choisissent d'épandre leur fumier
SU:~ les "toi kër" dont l'accès est lus facile et plus rapide que celui des
Vol djati" plus éloignés des habit ions.
Dans certaines exploita. ons (toucouleurs) le fumier est ramassé
tous les jours dans des sacs par 11 1
enfants. Il est déversé sur les champs
de case de façon non réfléchie d ic sans se préoccuper de sa répartition
ho;nogGne sur la parcelle. C'est
,urquoi cette évacuation quotidienne de
fumier ressemble plus a une néce ;i,té de nettoyer l'enclos qu'à un réel
besoin de fertiliser la parcelle.
3.2.3, La repartitia au niveau des parcelles
Elle dépend de plusieurs : cteurs :
- :;a quantité de fumier disponible.
Dans toutes les exploita ons du village, les quantités de fumier
collectées pendant toute la sais 1 sèche ne suffisent pas à fumer toutes
les parcelles. Ainsi, aprés les cl mps de case, le paysan choisit de fumer
les champs un peu plus éloignés
tis uniquement par endroits. Seules les
zones de la parcelle n'ayant pas tssuré un bon développement des cultures
(donc supposées en baisse de fertil. :é> sont fumées.
Dans d'autres cas, le ,aysan s'efforce d'identifier et de
lcoaliser de façon empirique (grâi !
à une bonne connaissance de son champ)
les endroits de la parcelle ayant ( !jà bénéficié de restitutions organiques
les années précédentes. Il épand : In fumier sur celles qui n'en ont jamais
bénéficié, de sorte à assurer prog: ssivement une fertilisation homogène de
la parcelle entière.
- Le mode d'épandage.
Lorsqu'il s'agit du v isinage immédiat des habitations,
l'épandage de fumier est direct :

. Si le transport se fait avec des récipients, il est déversé ça et là et
n'est presque jamais soigneusemen étalé par la suite.
D Si le transport se fait par ch ail,re,tte, le fumier est éparpillé en marche
sur la parcelle.
Lorsqu'il s'agit de par elles éloignées des cases, le fumier
(S.evenu insuffisant) est général ment d'abord mis en petits tas sur les
endroits à fumer. Puis il est épand avec un rateau.
Dans tous les cas, la ccuverture d s parcelles n'est pas homogène ; parfois
même elle est d'une hétérogénéité e agérée sür les "toi kW*.
i
- Le rythme d'épandage du fumier.
La carte de la page 77m 'tre que les rythmes d'épandage de fumier
c
les plus élevés concernent les par elles de paysans ouolofs situées dans la
moitié nord du terroir. Les 0 olofs sont en effet les principaux
utilisateurs de fumier. On const te également que toutes les parcelles de
4
case sont fumées tous les ans.
Le tableau ci-dessous'indique les principales cultures et
systèmes de cultures concernés po r chaque rythme de restitution ainsi que
4
les superficies correspondantes. ~
Sorgho/Arachide
Sorgho/Arachide
Des cultures comme le! mil mais surtout le maïs occupent
régulièrement les parcelles fumé s, tandis que l'arachide et surtout le
sorgho en ont rarement bénéficié (c i,. page79 1.
On constate également
le plus grand rythme d'épandage (5/5)
ccsncerne la plus grande partie
zones qui reçoivent théoriquement du
fumier (au moins 1 fois tous les 5
(B&?eau, m b'-Wjw\\).

77
x


79

-
.-.
..Dm.

-

-
_-_
.
_

w9

80
3.2.4, La qualité dt,f'umier produit daw le village
Le tableau de la page 31 permet de comparer la qualité du fumier
produit dans certaines exploitations du village à celie du fumier de
référence provenant des étables stations de recherche.
D'une façon générale, on nemarque que :
- les déjections de chevaux sont en général relativement pauvres en azote.
IZela pourrait être lié au typeide fourrage fourni à ces animaux. En
effet., le taux d'azote varie suivant la nature du fourrage.
- le rapportC/N du fumier de certaines exploitations est assez 6levé. Cela
indique une très faible décomposi,tion de la matière organique : cette
décomposition insuffisante peut êyre due :
soit à de mauvaises conditions ide stockage qui n'auraient pas créé une
anaérobiose nécessaire B l'activi é des micro-organismes décomposeurs,
soit à une faible humidité de 1 a matiare organique qui n'aurait pas
favorisé cette décomposition.
- Toutes les catégories de fumier présentent de faibles taux de p, K.
- .Enfin, toutes les catégories de fumier sont fortement polluées. Cette
pollution est surtout due aux Sabl/es transportés par le vent.
Remarque
Pour des raisons de
les échantillons de sols envcyés
au laboratoire de fertilisation ,inérale du CNRA de Bambey n'ont pu être
analysés à temps.
Les quantités de fumier collectées dans tout le village
paraissent extrêmement infimes par rapport aux superficies a fertiiiser.
Ces faibles quantités de fumier (disponibles sont dues d'une part à la
brièveté et à l'irrégularité de stabulation des animaux, et d'autre part au
peu de motivation de la plupart des 'paysans pour accroître les quantités.
D'autre part, seule une minorité /détient la possibilité d'une restitution
organique par parcage. Malheur!eusement elle n'en fait pas un usage
rationnel pouvant au moins permettre une valorisation efficiente du peu de
ressources végétales disponibles dans le terroir.
Enfin le système de resqitution organique tel qu'il est pratiqué
dans ce village ne permet de fer,+'!liser que moins de l/lOè des superficies
tcltales cultivées.
4
Cela a pour conséquence de créer une auréole de
fertilité voire de surfertilité &Certains endroits des champs de case. Le
rayon de cette auréole de fert lité ne dépasse pas 300 m autour des
habitations,
pendant que la périp érie ne reçoit pratiquement pas d'apport
de matière organique ; hormis
4
les iféces des animaux en divagation qui sont
estimées a 250 tonnes/an ; les féc's produites par parcage étant estimées à
420 tonnes/an pour seulement 15 ha fnviron.
Le schéma de la page 32. donne la récapitulation des voies de
restitutions des deux catégories deImatière organique dans le village.

TABLEAU COMPARATIF DE LA QUALlTE DE FUMIER PRODUST DANS CERTAINES EXPLOITATIONS
l-
Zones de prélè-
Types de
c
N
C/N
P
K
Ca
Cendres
Cendres
Matière
vements d'échan-
fumier
totales
insolubles sèche
tillons
.Animaux
Etable station
1,2 à
20 à
1 à
l à
0,6 à 0,6 à
5
4 5
de référence
d'kable
1,5
30
135
1,5
0,7
097
Exploitation
No 02-1
Bovins
38,51 1,24
31,05 0911
0.26
0,83
13,43
Exploitation
Mélange
3fY33+-- --
7lYhemm~
+ petits
ruminants
Exploitation
Chevaux
30,23
23,6;
1,23
0,61
0,41
N" 12-1
Bovins
34,41 1,42
24,2:
0,15
0,72
0,86
0,51
22,83
14,93
Exploitation
Chevaux
32,3C 1,03
31,3f
0,13
0,97
0,75
9,49
27,63
21,20
. -
No 14-1
Exploitation
Chevaux
24,5E
23,8(
0,09
0,5c
0,72
0,66
36,26
30,50
L?.s
'-
No 21-1
-
Les résultats sont donnés en A! de matière sèche
Les valeurs soulignées en 1 trait sont celles inférieura à la moyenne de référence
?
. Les valeurs soulignées en double trait sont celles supérieuras à la moyenne de référence

8?
SCHEMA RECAPITULATIF DU PRO/CESSUS DECISIONNEL
A PARTIR DES DEUX SOURCES DE FER-ï$LISATION
ORGANIQUE
RESTITUTION PAR FUMIER *& w
Concession
- Relations ethniques
i
/
Attritutaire du parcage
(chef de concession ou
d'exploitation)
Navetanes
.
1
1
I
r d r e s p a t i a l ( roximité de
b
Exploitation
- critère d'ordre agro-économiq$e (culture
céréalière)
1
du rythm de dépla-
cement des animaux
du brûlage ou non
des bouses
.---+ 'Tr>i~ de restitution de matière organique par uni source personnelle
-. --.j Loi.2 de restitution de matière organique par un
source
attribuée
-t -+-) Restitution exceptionnelle
I

83
ciRAPITRE III - INFLUENCE DE L'A$PORT DE MATIERE ORGANIQUE SUR LES
-
TECHNIQUES CtJLw - IMPACT SUR LES cuLTuRI(S.
1. Le suivi des itinéraire/s techniques.
1
Les observations faites Jsur les parcelles cultivées concernent
essentiellement les dates d'intervention dans les différents types de
champs (fumé, parqué et témoin). :Il s'agit des dates de la préparation du
sol., des semis ou resemis, des sarciages mécanique et manuel.
Le tableau de l'annexe
dOMe les dates d'intervention pour les
principales opérations culturales,
ans les parcelles de l'échantillon.
1.1. La pfiparation du 401
En raison de l'insuffisance
des données concernant cette
opération, aucune conclusion ne peut être tirée quant au choix fait par les
paysans d'intervenir en priorité'dans tel ou tel autre champ. Néanmoins,
les dates d'intervention dans 1' kploitation 15-1 permettent de remarquer
que le champ de case 15-1-i qui a 4té fumé et parqué à ia fois, a Sté seule
à 'oénéfkier d'une préparation du sel, pour des emblavements de maïs.
1.2. Les semis et resem+
Certaines parcelles de mil avaient été semées à sec : mais en
raison du retard des pluies, elles
nt toutes été resemées.
La. plupart des resemis sont ache és avant début aoGt. Dans la plupart des
cas, on remarque que les parce11 s ayant bénéficié d'apport de matière
organique (fumier ou parcage) sont imblavées en priorité.
Qn peut penser que les betards des semis ayant pour conséquence
de, réduire les rendements,
auraient choisi de s'occuper en
priorité des parcelles fumées ou p quées pour garder des chances d'obtenir
une récolte satisfaisante.
1.3. Le Radou
La plupart des exploita ts
de L' échantillon n'ont pas effectué
cette opération dans leur champ $;de céréales. Les rares parcelles dans
lesquelles
le radou a été effectué sont des parcelles parquées de mil
appartenant à des toucouleurs.
1.4. Le premier sarclag mécanique
t
En général, il a commenpé dans la deuxième quinzaine du mois de
jcillet.
A une exception près, le premier: sarclage mécanique a commencé dans les
parcelles fumées ou parquées av
t les autres parcelles. Ainsi, pour la
"u
plupart des champs fumés ou parq és, le sarclage mécanique est intervenu
avant le déb*ut du mois d'août.

134
1.5, le pr&nier sarclagej manuel
Il a demarré au débutdu mois d'août dans la plupart des
exploitations.
On constate également que les parcelles parquées ou fumées
So:nt traitées en priorité et avant la mi-août.
L'irrégularité de
même à l'intérieur d'une même
parcelle n'a pas permis de faire
Compt%e du nombre de pieds par pf3quet
afin d'évaluer l'intensité du
les différents types de
champs.
1.6, Le deuxi&ne sarclag(e mécanique
Cette opération n'étaitpas encore terminée dans de nombreuses
parcelles, au moment où le stag
a pris fin. Dans certains cas, elle
n'avait pas encore démarré.
9"
L'in ,uffisance de données ne permet pas de
faire la comparaison.
I
2. Observation qualitative des cultures.
/
Toutes les cultures Ide mil qui n'ont pas été sarclées
(mécaniquement ou manuellement) jusqu'à la fin du mois d'août présentent
des signes de dépérissement. Dans ices champs l'enherbement est tel que les
plants manifestent déjà une chlorose et apparaissent de plus en plus
étiolés.
La non correspondance d's dates de semis et de sarclage entre
champs parqués ou fumés-et champ 1 témoins, ne permet pas de faire une
comparison valable. En effet, il ;a été constaté des cas d'interruption de
travaux de semis ou de sarclage dans certaines parcelles, suite à des
pluies torrentielles.
Il n'a pas été constaté de problème phytosanitaire particulier
dans les champs parqués ou fumés comme dans les champs témoins pendant les
premiers stades de croissance des cdltures.
conc1uaïon
D'une façon générale, il Isemble que les parcelles ayant bénéficié
d'apport de matière organique ont été travaillées en priorité. Mais les
résultats de ce suivi des pratiques' culturales doivent être considérés avec
beaucoup de prudence. En effet l'/hivernage de cette campagne agricole est
considéré à juste titre comme un'hivernage particulier. Il avait démarré
très tard dans l'ensemble du pa's et de façon exceptionnelle dans le
village de Darou Khoudoss. Mai s par la suite, les pluies ont été si
abondantes et si violentes qu'elles ont beaucoup perturbé le calendrier de
travail des paysans.
Ainsi, on a remarqué que les paysans ont beaucoup mieux désherbé
les champs d'arachide que les ch mps de céréales, ce qui est contraire à
leurs habitudes.
i
Après les for es pluies, le sarclage des champs de
céréales a parfois été suspendujau profit des champs d'arachide. Les
paysans estiment que l'arachide st plus sensible B l'enherbement que les
céréales. D'autre part, ils estim nt qu'après une forte pluie, le sarclage
des céréales est inefficace puis ue les adventices reprennent rapidement.
C'est la raison pour laquelle ~
1
sarclage de nombreuses parcelles de
céréales a été retardé au profit de /l'arachide.

85
QUATRI@E PARTXE
I
DISCUSSIONS - POSSIBILITES D'AMELIORATION DE LA GESTION
,
QUANTITATIVE ET QUALITA$CVE DE LA MATIERE ORGANIQUE
L'analyse du mode de ge$tion de la matiGre organique dans le
village de Darou Khoudoss fait a paraître 3 remarques fondamentales qui
peuvent constituer des axes de r
+ fl.exion pour l'amélioration de cette
gestion.
1. En milieu paysan, l'i/ntérêt du fumier n'est pas ignoré et son
ut.ilisation se développe grâce à:l'utilisation des charrettes pour le
transport. Mais sa fabrication et sa valorisation agronomique sont loin
d'être optimisées.
La majorité de la populhtion composée surtout de Ouolofs n'ont
presque jamais accès à la restitution organique par parcage et ne peut
fumer que de faibles superficies; Or, il est évident que les résidus de
rkcolte de leurs champs sont
rélevés chaque jour, au cours de la
divagation par les troupeaux
ovins dont ils ne sont pourtant pas
propriétaires.
2, Le brfilis des
apparaît comme une aberration, non
seulement par son importance
tonnes) mais aussi par sa pratique
contraire aux objectifs de
au sol la matibre organique exportée
par les cultures.
3, La grande variabilitk de la qualité du fumier constatée dans
les différentes exploitations duvillage devra permettre de prendre deux
précautions :
- il faut d'abord caractériser le'fumier utilisé en milieu paysan pour des
expérimentations agronomiques en 4,tation comme en champ paysan
- il faut nécessairement tenir compte, dans la comparaison des effets du
fumier lors d'expérimentation enmilieu contrôlé et en milieu paysan, des
différences de qualité. Les
de qualité différente produiront des
effets différents sur les culture

86
CRApITRgI
-
-LES POSSIBILITES I$~AHELI~RATI~N DE LA GESTION ET DE
L'UTILISATION DE
ORGANIQUE.
1. Les restitutions par P+age.
I
I
*Ilya "appropriation" par les estionnaires de troupeaux, des fourrages
disponibles dans les champs des noii gestionnaires, sans que ces derniers ne
puissent obtenir un parcage en Contr/e partie.
On pourrait alors envisager une autre forme de contratentre
proprietaires et non propriétair $s de troupeaux sur la base d'un échange
des résidus post-récoltes contre unparcage.
Le propriétaire du champ net celui du troupeau fixeraient ensemble
les modalités pratiques du contrat relatives au rapport entre la durée du
parcage et la taille du champ dont les résidus sont mis à la disposition
des animaux.
Ce système présenteraitcependant des imperfections. En effet il
implique la présence d'un berger our conduire les animaux dans les champs
a
fi
concernes. Il oblige également 1, propriétaire du champ à laisser dans sa
parcelle le maximum de résidus pour la nourriture du bétail, Or les pailles
de cé:reales sont très utilisées pour la confection de clôtures, de huttes,
etc.
Enfin, ce système suppose que les ianimaux ne prélèvent pas les pailles des
ac.tres parcelles non concernée? ; ce qui est tr&s difficile dans le
contexte villageois.
I
C'est pourquoi ce systd+ e n'a de chances de réussir que si tous
les exploitants y sont impliqués da s un élan de solidarité mutuelle.
Pour la contrepartie, il est évid nt que chaque exploitant ne peut obtenir
un parcage chaque année. Mais ave t les 3 troupeaux et les 30 exploitations
que compte le village, la répartiti'n suivante semble possible :
- 1 troupeau peut assurer le parcag 4 de 10 exploitations
- 3 exploitations pourraient faire parquer chacune 1 parcelle tous les ans.
Cela fait qu'en 3 ou 41ans, chacun des trois troupeaux aura
assuré le parcage d'au moins 10 pa$ze.lles. Lorsque le tour sera complet, un
autre tour pourrait commencer. A$nsi, chaque chef d'exploitation pourrait
faire parquer 1 parcelle tous 'les 3 ans. Il appartiendra à chaque
exploitant de veiller à ne pas /faire bénéficier ce parcage aux mêmes
parcelles ; cela permettrait
les restitutions organiques aux
parcelles qui jusqu'à présent n'en
bénéficié.
Cette répartition sembl bien réalisable car cette année, 1 seul
troupeau a permis le parcage de $,eux parcelles dans le village en plus de
celles du propriétaire du troupeau.'
* En ce qui concerne le choix desparcelles à fertiliser, il est important
que .Les champs de case qui reç ivent en priorité toutes les ordures
b
ménagères ainsi que le fumier dianimaux de trait et de petits ruminants,
ne saient pas parqués. Seules 14s superficies qui ne peuvent être fumées
pourraient être parquées. Cela ermettrait non seulement d'accroître les
superficies fertilisées, mais 1ussi d'éviter la formation d'une auréole
de surfertilité autour des ciases, qui pourrait avoir des effets
agronomiques ou phytosanitaires n 4fastes.

87
* Enfin la désignaticn d'un gardien de troupeau peut être envisagée afin
que le parcage de saison sèche ;Puisse être effectué loin des cases. Son
rôle se limiterait au gardiennqge pendant la nuit puisque le jour les
animaux sont en divagation.
2.1& restitutions par qandage de hunier.
La sédentarisation de' troupeaux du village a des aspects
pcsitifs. Elle permet grâce au
fécés disséminées sur l'ensemble du
terroir, d'accroître les dispon bilités en pailles même si celles-ci
restent encore faibles (de
i
l'ord,e de 1 t/ha). Cela a pour conséquence
d'inciter l'agriculteur à exploiter et a valoriser ces pailles par lui-même
et pour lui-même et d'autre part d' ender les terres.
En effet,
$i"
des expériences conduites à Thilmakha ont montré que les
amendements ne se sont révélés fructueux qu'après huit années soit après 4
à 5 apports de fumier.
* 'L'épandage de fumier en surface constitue la règle générale dans le
village :
Des expériences (F. GANRY et G. GUIRAUD, 1978) ont mis en évidence
l'absence d'effet du mode d'application du fumier sur le rendement des
parties aériennes du mil. Elles acoréditeraient ainsi l'épandage en surface
par rapport à l'enfouissement parce qu'il dispense du labour (qui est une
contrainte),
sans pénaliser pour au ant
i
la production.
Mais ces expériences ont prouvé ussi que l'épandage en surface lorsqu'il
n'est pas accompagné d'engrais %
a oté, provoque des pertes importantes
d'azote. Ce résultat autorise donc dans les exploitations appliquant
l'engrais azoté mais ne pouvant $as enfouir le fumier, à l'épandre en
surface.
.i

88
CHAPITREII- LES POSSIBILITES D'A+lELIORATXON DXS QUANTITES DE MATIERE
ORGANIQUE,
1. La matike organique deiparc.
I
Entre les 3 kg/jour/anim
1 trouvés par P. LHOSTE (1986) et les
2,Ei kg/jour/animal obtenus dans IIe village, la différence ne semble pas
significative. Néanmoins il est pbssible d'améliorer cette production de
féces qui est d'ailleurs variableisuivant la période de l'année en raison
de l'insuffisance des disponibilités fourrag2lres notamment en saison sèche.
Cela explique la faiblesse pondér/ale de la plupart des animaux pendant
cette période de l'année.
Il importe donc de prévqir dans les systèmes de culture, des
systbmes de production fourragère. :
Il semble que le Niebe légumineuse bien
appêtée par les animaux pourrait être semé en dérobé sur les champs de case
ap:$s le maïs. En effet, dans ces zones, des études ont montré que la
réserve utile en eau est largement; suffisante avant la fin de l'hivernage.
Ce.La permettrait l'installation qe cette culture qui résiste bien à la
sèoheresse, fournit un excellent fourrage, un très bon engrais vert et un
foin tr&s substantiel.
Il faut reconnaître cependant que cette voie ne présente pas
beaucoup de chance de succès en milijeu paysan sénégalais.
En effet l'idée d'une culture pour la nourriture exclusive des animaux est
toujours mal perçue par les pays s. Ils conçoivent mal qu'une production
agrico.le
P
revienne même partiel1 ment à des animaux quelque soit leur
utilité pour l'homme (animaux de trait en particulier).
Il s'agira donc de mener un trjavail de sensibilisation auprès des
agriculteurs.
Il sera destiné à leur prouver que pour être plus utiles à
l'homme, les animaux ont besoin d'une alimentation correcte ; d'où la
nécessité de produire exclusivement /parfois pour leur nourriture.
2, Le furnier.
L'UBT(unité bovin tropifal ou standard correspondant à un bovin
de référence de 250 kg) est susceptible de produire environ 13 kg de fumier
par jour ; cela représente 5 t/an dans des conditions optimales de
récupération de féces et des uri es. Ces 5 tonnes de fumier (à 45 % de
matièrs sèche) correspondent à
J"
en iron 2 250 kg de matière sèche de fumier
dent environ 1 000 kg de matière f cale
4
sèche par UBT et par an (P. LHOSTE,
1986). Cette production moyenne St/andard de féces est largement supérieure
à la moyenne de production le féces obtenues dans le village
cl,5 kg/jour/animal).
Quatre raisons peuvent expliquer cette faiblesse de la production
de fumier des animaux du village. ~
1. La faiblesse pondéraleides animaux par rapport à 1'UBT
2. L'absence totale de li ière dans les enclos
3. Les énormes pertes d
dispositif de
e matière organique dues i l'absence de
collecte
4. D éventuelles erreurs 4ans la détermination des durées de
stabulation par les pa+ans.

Pour optimiser la prodpction de fumier dans les enclos du
village, il faut surtout mettre eh évidence les méthodes qui pourraient
diminuer les pertes en éléments nutrbtifs pendant la production.
Les résultats d'essais, parcs d'hivernage réalisés au Mali
(rapport Bamako, 22-26 mars 1988ji ont révélé que la quantité de mati&e
sèche produite dans les parcs sa116 apport de litière est moins importante
que la quantité produite dans les parcs avec un apport additionnel de
litière. La cause en est que dans les parcs sans paille les boeufs
mé:langent la terre du fond du parc akec le fumier.
Dans les parcs avec litière, le sol' est mieux protégé contre le piétinement
des boeufs, et la quantité de terre: qui se mélange avec le fumier est moins
importante. Cela permet d'obte ir un fumier avec un taux de matière
organique bien supérieur à celui du
sans apport de paille.
Ces essais permettraient FIenvisager la possibilité d'installer à
Da:?ou Khoudoss des parcs hivernage. Les paysans commenceront par mettre une
bonne couche de paille afin d'éviter' le mélange de terre dans le fumier.
11 est conseillé de limiter la superficie par tête peur augmenter
l'intensité du piétinement des animaux et permettre une rapide
fragmentation. Une superficie de 3 à 3,5 m2 par tête est géndralement
conseillée.
Cette technique permettrait la récupération d'une production de
déjections dlenviron 5 mois (de juiillet à novembre) qui, pour le moment, ne
fait l'objet d'aucune collecte de la part des paysans.
La récupération du foin de brousse en fin d'hivernage doit être
sérieusement envisagée. Elle permettrait non seulement de résorber le
deficit fourrager, mais elle contribuerait à augmenter le volume de fumier
fkfial par l'addition des refus.
Enfin, les 50 tonnes 'ordures ménagères qui sont toujours
destinées à être brûlées
",
pourraient égal.ement être valorisées par la
méthode de compostage. Mais ici le(facteur limitant reste la collecte et le
transport des pailles de céréales. En effet la plupart des paysans ne
disposent pas de charrette.

910
CHAPITRX III
-
- LES POSSIBILITES D'AHXLIORATION QOALITATIVE DE LA MATIERE
ORGANIQUJ3,
1. La matike organique dei parc.
/
Il a été prouvé que les d'jections ne permettent pas de restituer
1-
au sol la totalité des principes :nutritifs exportés par les cultures. La
valeur fertilisante d'un parcage diminue rapidement dans le temps à cause
de certains facteurs notamment, l'action des termites qui polluent
considérablement la matiare organiqu(r.
Il y a donc nécessité de faire des arcages dans des périodes aussi proches
que possible de l'hivernage. Cela b,ontribuerait à assurer un arrière effet
sur les cultures pour plusieurs
Mais il faut reconnaître que
le parcage le plus abondant n'est di
que bien avant l'hivernage.
2. Le fbnier,
Le fumier, comme toute matière organique, comporte les trois
fractions suivantes :
- ].a matière organique proprement dite
- !.a matibre minérale
- l.Ohumidité
Un déséquilibre au nivelu d'une fraction affecte la qualité du
fumier. Exemple, peu d'humidité
trave la minéralisation de la paille,
mais l'humidité élevée augment
aussi les pertes par infiltration.
L'humidité optimale est de l'ordre
60 % (DREVON, 1978).
Le fumier traditionnel est très chargé de sable, ceci jusqu'à
70 % (~~MON, 19721,
souvent peu décomposé et évidemment de mauvaise
qualité.
On peut donc suggérer aux paysans :
- d'abord de mettre leur fumier e' tas en le collectant tous les jours si
possible.
L"
Ils éviteront ains' de produire un fumier éparpillé,
insuffisamment décomposé car leb conditions d'anéorobiose n'auront pas
éité créées pour enclencher le processus de décomposition par les
micro-organismes.
- ensuite, de couvrir le tas avec des cannes de céréales; cela permettrait
de protéger le fumier des sables &ransportés par le vent, et d'obtenir un
fumier moins pollué.
- enfin, il serait souhaitable de verser le plus fréquemment possible un
peu d'eau (même usée) sur le tas de fumier afin de créer une certaine
humidité nécessaire à la déca position de la matière organique. La
1
période d'hivernage est particu ièrement favorable à cette technique en
raison de la disponibilité en eau.'
D'autre part, il a été +ouvé que la quantité d'azote dans les
parcs avec apports de paille est lus importante (Rapport C/N = 15 : bon)
1
que! dans les parcs sans apport de pa'lle (Rapport Bamako, 22-26 mars 1988).
Par rapport au parc avec litiere,, le parc traditionnel sans apport de
litière produit moins d'éléments v'lables. Bien que les pertes y soient du
même ordre de grandeur, il manque B'es éléments apportés par la paille, qui
contribuent de façon considérable à améliorer l'efficacité du parc.

Ce type de parc produit en élémients nutritifs et en matière
organique environ 2/3 du parc avec litière. Par contre, il se mélange
beaucoup de terre dans le fumier ; diminuant ainsi sa teneur en matière
organique jusqu'à 20 % seulement.
Cela montre une fois de @us tout l'intérêt du paillage des parcs
qui est parfaitement réalisable à Darou Khoudoss en raison des
potentialités importantes en pailles de céréales.

92
CONCLUSICN GENERALE
L'analyse de la gestion ide la matibre organique dans le village
de Daro,u Khoudoss a permis de cons ater que les paysans dans leur majorité
ne sont pas incités à l'intensificat
des cultures.
En effet, si la plupart ides paysans ont une préférence pour le
parcage, c'est plus en raison de l'fimportance des superficies fertilisables
par ce systbme que de la qualité '
des féces bovins par rapport
au fumier. Cela signifie que le
extensif demeure encore l'option de
la majorité des paysans.
Il semble donc que l'empiloï de matière organique pour maintenir
la fertilité des sols ne peut se faire qu'aux seules conditions suivantes :
1, Que les agriculteurb prennent davantage conscience des
possibilités et de la nécessité d'
ender les sols pour assurer un minimum
de rendement, En effet l'existent tir dans certaines concessions de tas de
fumier non épandu laisse penser qhlil n'y a pas encore une réelle volonté
de faire des restitutions organiques, les paysans se contentent de produire
le:3 quantités de récoltes juste hécessaires pour la nourriture de la
farrille.
2, Que les contraintes qu'implique l'emploi de fumure diminuent.
Par exemple, que chaque exploitant dispose d'une charrette.
3. Que la motivation économique s'accroît. Par exemple, lorsque
les engrais minéraux coûtent chers; l'utilisation de fumure organique peut
se présenter comme une alternative; Pour le moment les vertus de l'engrais
minéral dominent encore largement celles de la matière organique dans la
con science des paysans.
Mais déjà il est entoura eant de remarquer l'existence dans le
village de paysans sensibles aux $nnovatians techniques. Il faudra alors
compter sur eux pour suggérer des'schémas d'amélioration de la gestion de
la matière organique dans le terroiride Darou Khoudoss.
/

INDEXBIB@GRAl'HIQUE
I
ANGE A., 1985 - Aménagement et gestion de l'espace dans la lutte contre la
sècheresse : quelques réflexions! méthodologiques. IRAT. Division des
systèmes pluviaux. Séminaire R. 35. $uagadougou, 23-27 septembre 1985.
ANGE A. , BRUYEBE V.,
1 9 8 6 -
Analkse de la gestion de l'espace par une
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47 p.
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Montpellier.
BENOIT-CATTIN M., 1986 - Les Unit;és expérimentales du Sénégal. ISRA -
CIRAD - FAC. 500 p.
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perspective. CNRA Bambey.
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L'agronomie tropicale (riz et
riziculture et cultures vivrièries tropicales) n. 4, oct.-nov.-déc.,
pp. 268-281.
DREVON J.J., 1978 - Eléments pour une étude des apports de matière
organique aux sols dans le bassin: arachidien du Sénégal ; à partir d'une
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village du Sud Saloum. Sénégal. CIRA+.
GANRY F.,
- Quelques réflexions pratiques sur la valorisation agricole
des' fumiers et compost. CNRA Bambey.'
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rerdements obtenus par les agriculte+rs. IRAT/CIRAD.
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compte rendu d'essai. IRAT/CIRAD.
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élevage-agriculture par le CNRA 'de Bambey. Revue Machinisme agricole
tropical, n. 36, oct.-déc. 1971, pp.:34-41.

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et son utilisation dans les
villages de Ndimb Taba et Darou Khou
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possibilités de sa maintenance dans le département de Nioro. ISRA/CIRAD.
LHOSTE P,, 1988 - La gestion de 19 fumure animale dans les systèmes de
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janvier 1988 au Lecsa. Montpellier.
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Agronomiques" : l'association
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évolution du système
agro-pastoral au Siné Saloum (Sénéga :1.
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d'utilisation du fumier : exemple de la savane d'Afrique occidentale. Revue
d'éilevage et de médecine vétérinbire des pays tropicaux (Productions
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Rapport sur les essais parcs d'hivernage. Cellule agro-pédologique de la
commission technique spécialisée des p:roductions vivrières et oléagineuses.
Bamako du 22 au 26 mars 1988.
Morpho-pédologie et orientations gulturales des régions soudaniennes du
Siné Saloum, Sénégal. ISRA.

Annexe D
No exploi-
Troupeau bovin
Attelage
Exploitations
ETHNIE
tation
Taille
Caractère
Nombre
Nature
Taille
Caractère
12-1
0
Sans trou-
3
2 chevaux
12ha
Moyen
peau
1 paire boeufs
oucouleurs
14-l
2 2 têtes
Petit
3
21 chevaux 695 ha.
paire boeufs
Petit
15-1
53 têtes
Moyen
4
2 chevaux
2 paires boeufs 21,5 ha
Grand
02-l
0
Sans trou-
5
3 chevaux
peau
, 32ha
2 paires boeufs'
.
Grand
Ouolofs
08-l
0
Sans trou-
1
1 cheval
S,5
ha
Petit
peau
21-1
0
Sans trou-
3
3 chevaux
peau
60 ha .
Grand
Tableau 1 - Composition de l'échantillon d'exploitations retenues

Am*e IIa
FICHE N. I : Dispqnibilités en mati
organique dans le village (enqdte
compl%ée par une
in situ).
(1) Nom de l'exploitant.
(2) Concession.
(3) Ethnie.
(4) Statut social.
(5) Confrbrie.
(6) Disposez-vous de fumier.
6.1. Si oui
6.1.a. D'où provient-il/ou commnt l'obtenez-vous
6,1.b. Depuis quand avez-vous c mmencé a le collecter (durée)
%
6.1.~. Le fabriquez-vous chaque ;année
6.l.d. De quels facteurs dédend la quantité de fumier que vous
obtenez chaque année :
6.l.e. Que faites-vous pour accroître cette quantité de fumier
6.2. Si non
6.2.a. Pourquoi n'avez vous pasjde fumier
6.2.b. Souhaitez-vous en obtenir d'un voisin du village
6.2.~. Connaissez-vous des proc dés de fabrication de fumier
6.2.d. Que faites-vous des
:
dé ections de vos petits ruminants, des
résidus de récoltes, desordures ménagères
(7) Avez-vous des parcelles parquées.
7.1. Si oui .
7.1.a. S'agit-il de votre propre troupeau ou de celui d'une autre
personne
7.1.b. S'agit-il de troupeau transhumant ou de troupeau du village
7.1-c. S'agit-il de parcage de saison sèche ou d'hivernage
7..l.d. Quelle est la durée du par-cage chaque année
7.2. Si non
7.2.a. Pourquoi ne parquez-vouspas vos parcelles
7.2.b. Allez-vous le faire si o4 vous le propose.

Arm*e Il3
FICHE N. II - Niveaux
des différentes catégories de matière
organique (enquête c
lètée par une observation in situ).
(6) Utilisation de fumier
6.1. Si vous fumez vos parcelles,
6.1.a. S'agit-il de toutes vos parcelles ou seulement une partie
Est-ce réfléchi ou non
6.1.b. A quelle fréquence lesfumez-vous. Est-elle constante
6.1.~. Quel type de fumier ut lisez-vous le plus. Pourquoi.
6.1.d. Sur quelles parcelle 3 l'épandez-vous. Pourquoi pas sur les
autres.
6.1.e. Quel type de fumier souhaitez-vous utiliser le plus.
Sur quelles parcelles J'épandriez-vous. Pourquoi
Sur quelles cultureset quels systèmes de culture (ordre de
préférence
6.2. Si vous ne fumez-pas vos parcelles
6.2.a. Pourquoi ne fumez-vouspas vos parcelles
6.2.b. N'allez-vous jamais f4er vos parcelles. Pourquoi
(7) Le mode de restitution par parc 'e.
7.1. Si vous parquez vos
3
parcell,s
7.1.a. S'agit-il de toutes vos parcelles ou seulement une partie
Est-ce réfléchi ou non
7.1.b. A quelle fréquence lesparquez-vous. Est-elle constante
7.1.~. Quel est le rythme de déplacement des animaux sur la parcelle
7.1.d. Pour quelles Cultu/res et quels systèmes de cultures
parquez-vous (ordre de'préférence). Pourquoi pas les autres
(8) Préférez-vous parquer ou fumer vos parcelles. Pourquoi.
(9) Utilisez-vous l'engrais minéral
9.1. Si oui
9.1.a. Lequel
9.1.b. Comment l'obtenez-vous (achat, emprunt . ..)
9.l.c. Depuis quand l'utilisez-vous. A quelle fréquence
9.1.d. Sur quelles parcelles $'é:pandez-vous. Pourquoi
9.1.e. Sur quelles culturesiet quels systèmes de cultures (ordre de
préférence)
9.1.f. Quelles quantités util+sez-vous chaque année
9.1.g. Quel est le prix de repient de cet engrais
9.1.h. Quelles difficultés rencontrez -vous dans l'acquisition et
l'utilisation d'engrai
minéral
9.1.i. Avez-vous l'intentio, 1 d'accroître ou de diminuer la quantite
d'engrais à épandre cette année. Pourquoi
9.2. Si non
9.2.a. Pourquoi n'utilisez-vous pas d'engrais minéral
9.2.b. N'allez-vous jamais l'utiliser

Anm&e IIe
FICHE N. III - LES MOTIVATIONS DES PAYSANS A UTILISER LA MATIERE ORGANIQUE
CoMHEi FDNDRE.
(6) Le mode de restitution par épandage de fumier.
6.1. Si vous fumez vos parcelles :
6.1.a. Quelles difficultés,rencontrez-vous dans l'utilisation de
I
fumier
6.2. Si vous ne fumez pas vos parbelles
6.2.a. Le feriez-vous si un voisin vous le cède
Sur quelles parcelles1 l'épandriez-vous. Pourquoi
Sur quelles cultures et quels systèmes de cultures.
Pourquoi
(7) Le mode de restitution par parcagie.
7.1. Si vous parquez vos parcelles
7.1.a. Souhaitez-vous parquer toutes vos parcelles ou seulement
une partie tous les ans
7.2. Si vous ne parquez pas vos p celles
7.2.a. Etes-vous prêt à parq, IY
er si un voisin vous le propose
A quelles conditions
Sur quelles parcellesi. Pourquoi
Sur quelles cultures! et quels systèmes de culture (ordre de
préférence)
(8) Pratiquez-vous le parcage d'hivernage.
8.1. Si oui
8.i..a. Sur quelles parcellks (jachère ou parcours de pâturage) :
type de sol
m
Est-ce par contrainbe (manque semence, main d'oeuvre) ou
par décision réfléchi/e
Rythme de jachère de bes parcelles (1 fois sur 2, . ..)
8.1.b. Quelle est la durfe du séjour des animaux. De quoi
dépend-elle.
8.2. Si non
8.2.a. Pourquoi ne pratiquezyvous pas le parcage d'hivernage
8.2.b. Avez-vous des jachèhes non parquées (= réserve foncière)
pendant l'hivernage :
(91 Fumez-vous et parquez-vous à la fois vos parceiles.
9.1. Si oui
9.l.a. Dans quel intérêt
9.1.b. Le faites-vous pour toutes vos parcelles ou seulement une
partie. Pourquoi :
9.l.c. Le faites-vous tous l/es ans. Pourquoi
9.l.d. Sur quelles culture4 et quels systèmes de culture (ordre de
préférence)
Pourquoi
9.1.e. De quoi dépendent lbs superficies parquées par rapport aux
superficies fJmées
9.2. Si non
9.2.a. Pourquoi
9.2.b. Le feriez-vous si un cvoisin vous le propose
Sur quelles parcelled le feriez-vous. Pourquoi
Sur quelles cultures et quels systèmes de cultures.
Pourquoi

(10) BrQlez-vous les féces de vos parcelles parquées
10.1. Si oui
10.l.a. Pourquoi.
Est-ce à cause d$ la quantité de bouses sur le sol ou de
leur.simple prése+@
I0.l.b. S'il.s'agit+de Ja densité des bouses sur le sol,
seriez-vous
les surfaces parquées pour la
même durée de
des animaux, afin de réduire la
quantité de bouse .sur le sol.

FICHEIV- LKS PRISES DE DECISIOX?,
-
-
(6) Le mode de restitution par parc e
6.1. Si vous parquez grâce à "r
vote propre troupeau
6.1.a. Quelle est la date d démarrage du parcage
6.1.b. Comment est fixé le ythme de déplacement des animaux
6.1.~. Faites-vous benéfici ~ r le parcage à d'autres personnes
Lesquelles. A quelles conditions. Quel type de contrat
5.2. Si vous parquez grâce au troupeau d'un voisin
_
6.2-a. Qui est ce voisin knam, ethnie, caste, statut social,
gestionnaire du troupe/au ou berger)
6.2.b. Vous êtes-vous adressé à cette personne ou est-ce elle qui
vous l'a proposé
/
6.2.~. Quels types de relations existent-ils entre vous
6,2.d. Que lui cèdez-vous en ;Contrepartie de ce parcage
6.2.e. Comment est fixé le ry/thme de déplacement des animaux
G.2.f. Comment fixez-vous: la date de démarrage et la durée de
P=age
6.2.g. Souhaitez-vous solliiciter cette même personne tous les ans
pour parquer vos parcelles
6.3. Le parcage concerne-t-iljdes parcelles propres à vous ou des
parcelles appartenant à l'e
6.4. Une autre personne de la
oncession peut-elle obtenir un parcage
pour sa propre parcelle. A
(7) Le mode de restitution par épand' e de fumier.
7,l. Si le fumier provient des b tes de la famille
$
7.1.a. A quelle date décide -vous de l'épandre. Pourquoi
7.1.b. Comment répartissek- vous le fumier sur les différentes
parcelles (localisat'on des zones fumées)
7.2. Si le fumier provient des b tes d'un voisin
7.2-a. Qui est ce voisin (n4 m, ethnie, statut social, caste)
7.2-b. Vous êtes-vous adressé à cette personne ou est-ce elle qui
vous l'a proposé
7.2.~. Quelles types de relations existe-t-il entre vous
7.2.d. Que lui cèdez-vous jen contrepartie de ce fumier qu'il vous
a cèdé
7.2.e. Quelles quantités de ;fumier vous cède-t-il
7.2.f. Rencontrez-vous des difficultis pour le récupérer et
l'épandre. Lesquelles
7.2.g. Souhaitez-vous solliciter la même personne pour obtenir du
fumier
7.3. Une autre personne de la poncession peut-elle utiliser ce fumier
pour fertiliser sa propre parcelle. A quelles conditions

l/l-/ElOO.
t
ECI-IELLE
I
-
-
-
-
-
1
L--
M

tooo
650
0
?

Annexe IV
I
---.
ETHXE
Adultes
ENFANTS
I
SOURGAS (1)
I
--
10-6 ans < 6 ans > 10 ans
10-6 ans
I > 10 ans
< 6 ans
i
Ouolo.Es
77
2 6
19 / 43
/
4 7
/ 15
1 3
Toucouleurs
5 2
1
0
17
1 27
8 8
1 16
6
/
I
Peulhs
1
5
4
0
2
-+/
Totaux
137
I 38 1 37
7 5
139
3 1
21
/
Tableau 2 - Répartition de 1 Population par tranche d'âge entre les
différentes ethn s présentes dans le village.
(1) Sourga = (aide familial). C'estun homme célibataire vivant dans la concession,
il peut être un fils,
n frère, un neveu ou un cousin du chef de
concession ou d'un che de ménage.

Annexe
V

Armexe
VI

,“...“_.
.”
Annexe VI
/
--

-------

I


~-lz-m~U~r(l

I-I-~--..
@i
0


QY
‘3
-
-
-
Tj
0
4
.---

.-..
Annexe
/

~.
--.-
VII1
-_.

Tableau 1 - Répartition en nohbre, du matériel agricole entre les ethnies.
I
Tableau 2 - Répartition en rattos, du matériel agricole entre les ethnies.
I
Tableau 3 - Etat des transactionside matériel agricole en 1988 dans le
village.
-... .-.- _.--

Anneiye Xa
!4ANIoc
0.2:
17,5o
DEC.‘,
0,oc
15.12
-.-
4,63
/
2,20
14.15
-..._
/
PECX/DIOR
0,oo
O,h9
O,L9
0,OO
OToo i
c.00
2,hL
0,Ly
/
0 98
3-66
/
BLOCS CE
0.00
o.oc1
l
,.0,oo
/
0,oo
o:oo
Cuz?AsS~
0,2L
/
TO’PAL . f. “.
0,2h
Tableau No 10 : RELX!!IONS NA'X'S t;U SOL/XAT~ DE 12 CL7,TJl.r ( 19611) (5). .
MANTOC
SORGHO
l
!4ïL
MAIS
ARACHIDE
NIEBE
JAGRERE
3xt-P
TOTAL
-
0,oo
JO.98
4.88
3.17
5.61
7.56
0,oo
Lâ,&L
0.00
l’j.bl
6.59
2,68
6,83
13.66
a.49
43.66
oEcK/l~IoR
O.OQ
0.98
0.24
0,21r
0,24
0998
0,24
2,9j
cRAvT1.LoNNlcIRE
0.49
3,66
a.00
* 0.73
G,?3
b.39
os73
JO,73
,
BLOCS DE
0.00
0.00
0,oo
0.24
0.00
0,2-
CUTRA!iSE
I
TOTAL . . . ,,,
0.49
39.02
6.83
26,a3
l"h6
Tableau no 11 : HELATIONS NAT’b DU SOL/KATURE DE LA CULTURE (1965) (51
,

Annexe Xb
-
-
-
MIL
SOflCHO
MAIS
A&%!IDE
JACHE?Z
BORZT
To%rd
i
-
l
XOR
0.2L
19.76
4.90
1,2?
1L,3a
2,u
Q,OO
3ECX
OY&9
15,37
31' 4 1
1.,22
k.63
1,L6
mxlDIOR
0.00
O.b9
o/,oo
O,2L
1,:1
0,2b
0,2i;
XAtxLqNAIRE
0.00
3.17
yo
0.W
2.93
2.63
f ,95
arcs ~>i:
0.00 ’
0,oo
oc00
a ,oo
Q,OO
C'vI?AsSC
0,2'-
0,CG
-
-
-&-
P0TA.L . . . . .
0.73
38-72
lb32
36,59
10 I!l
.-
3.56
MANIOC
SopHa~
&MAIS
axET
TOTAL
-
DIOR
0.49
21.95
il .u
1.22
15.65
1,b6
0,ao
!b2,L1
DECX
O,G
:3,95
p-50
1.u
19.27
4,15
O*h9
43.56
DEC!K/DTQR
0,oo
0.98
P,QQ
O,L9
0973
O,b9
0.24
2.93
CRAnLLoNNn
o,oo*
2.44
a.00
0,49
2,&4
3.66
1,71
10,73
BLOCS DE
CUIRASSE
b,OQ
a,00
0.00
0,2h
o,oo
0,2i
-
-
-
TOTAL8 .-...
39,27
5.37
3,66
38 ,ê9
10,GCl
2,kb
Tableau B' 9 : F!ET.ATIONS N$URE DU SOL/NATUZ DE LA CULTURE (1981) (5)

Source : ISRA 1988
Accommodations
CE -
CMD
SF
khat de semences
1
4
. 8
/
khat de semences + extension
superficies de céréales
2 8
4
11
!Zemences personnelles seulement
3
2 6
2
!Semences personnelles extension
superficies céréales
4
9
4
4
khats f semences personnelles +
extension superficies céréales
12
17
4
Cultures de céréales seulement
52
14
61
Semences reçues en don
8
Navétanat
!Sans réponse
6
Effectif enquête
7 8
2 3
2 4
48
.-
Tableau 1 -
Stratégies
CE
CMD
S F
1
FEM
Conservation personnelle
12
2 2
4
17
Achat de semences
2 9
8
13
15
Conservation + achat
4 0
4 9
2 5
2 5
Abandon de la culture de l'arachide
Demander des semences aux parents
2
Sans réponse
14
17
54
3 7
Effectif enquêté
7 8
2 3
2 4
.
-
!
Tableau 2 - Stratégies D aysannes envisagées face aux mesures relatives
aux semences (po rcentage des réponses par statut).

Annejce X I I
Méthode d'estimation des quantités d'ordures ménagères produites
dans les concessions de l'échantillon.
,
A partir du nombre de personnes présentes dans une concession
donnée pendant une durée bien connue (1 mois, 2 mois . ..> on calculera le
nombre de personnes/mois, puis 4a quantité de mil consommée dans cette
occasion.
Sachant que le rendement grain de mil après battage est de 70
à 65 %, on peut estimer la quanqité de déchets de battage produite dans
la concession. sachant qu'une personne consomme en moyenne 18 kg/an.
Par exemple, pour une concession qui compte 13 personnes mais présentes
pendant des durées différentes, /on aura :
- Si 10 personnes étaient présentes pendant 12 mois :
10 x 12 z 120 personnes/mois
- Si 1 personne était présente qendant 2 mois :
1x2= 2 personnes/mois
- Si 2 personnes étaient présen'es pendant 4 mois :
2 x 4 = 8 personnes/m,is
a
TOTAL : 130 dersonnes/mois.
* La consommation totale de mil'(en énis) dans cett-s conc.ession sera de :
130 x 18 kg = 2 340 kg
. La quantité de résidus de battage produite dans l'année sera :
I
30 x 2 340
100
= 702 kg
. Une moyenne de la production des 7 concessions sera calculée puis sera
utilisée pour l'estimation globale des quantités de résidus de battage
produites dans le village.

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2.

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L
i
i
5
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C
4
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lexe
XIII

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Annexk
.

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Q, 7

>1

v- =k
4
f
QJ
L

Annexe- .XVl
Estimation de la quantiti de matière organique non brûlée.
I
brûlis (en kg)
02-l-A
3 782
4 190
5 500
1 924
z: 12,W hb
S 0,96
moyenne : 0,24
écart-type : 0,25
Estimation de la quantité totale de matière organique restante dans Pa
Q
parcelle après brûlis :
0,24 x 10 000 x 12,50 =I 29 664 kg
Estimation de la quantité tota/le de matière organique dans les parcelles
e
non brûlées :
9 870 + 4 234 (cf. anneFe. XV) ,, = 14 104 kg
Soit une quantité totale estimjée de matière organique non brûlée égale
1
à :
29 664 kg + 14 104 kg =ij 43 768 kg ri 44 tonnes

--
C+,RSTAT
Annexe XVII

Vt.0

-

RONÏPELLIER
---

-wmI*~-

...B--ll-.,-
--

-
..__
Annexe
7.-- /
CWJSTA~

XVII
v1.c)

-

i
UCJNTPE~~IER
-..

.~--
-.-----

---._
-.....-
__.<-

Cj%PSTAT
Annexe XIX

“4
.a

-

~ONTPELLI%R

Y.
-,--.-_

-
-
-
-
:I/l
517
0
0
0
0
-
-
-