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REF’UBLIQUE DU SENEGAL
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MINISTERE DE L’AGRICULTURE
Institut Sénégalais
De Recherches Agricoles
Centre Nord Bassin Arachidier
SUIVI AGROCLIMATIQUE DES CULTURES
:PLUVIALES AU SENEGAL (HIVERNAGE 1997)
SITUATION- AU 20 AOUT
Par
Benoît SARR Bioclimatologue CEFUAUISRA (Thiès)
Moustapha FALL ISRAKNBA (Bambey)
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\\ .“, ,
, I.,<. .I .y_t.Y-, * AOÛT 1997
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Service Agrobioclimatologie, ISRA-CNBA, Centre de Recherches Agronomiques B.P. 53 Bambey
T é l . (221) 7 3 6 0 50/51/54
F a x (1121) 7 3 6 0 5 2 C o d e NINEA : 0 1 2 2 1 2

SUIVI AGROCLIMATIQUE DES CULTURES PLUVIALES AU
SENEGAL
SITUATION A,U 20 AOUT 1997
Ce bulletin présente une analyse illustrée de la situation pluviométrique, des
conditions d’installation et d’alimentation hydriques des cultures. Cette évaluation en
mi-campagne de la saison des pluies permet de faire un premier diagnostic à
l’échelle du territoire national de la situation agroclimatique des cultures pluviales.
Ces informations sont importantes, car elles concourent à la mise en place d’un
système d’aide à l’identification et à la délimitation précoces des zones de calamités.
Ainsi, elles pourraient permettre aux autorités publiques, ONG, bailleurs de fonds, de
définir des stratégies d’intervention rapides et adaptées.
La synthèse de la situation pluviométrique au 20 août est faite à partir de données
d’une cinquantaine de stations pluviométriques des réseaux de la Direction de la
Météorologie nationale (D.M.N.), de l‘Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
(I.S.R.A.), de la Direction de l’Agriculture (D.A.). Ces données ont été compilées en
léger différé (par téléphone, par télétransmission et par fax) par le service
d’agrobioclimatologie de I’ISRA, Centre National de la Recherche Agronomique de
Bambey.
Les dates de semis en milieu paysan ont été collectées auprès des inspections
régionales et départementales de l’Agriculture du Sénégal.
L’état de satisfaction des besoins en eau des cultures est étudié à partir d’outils
performants de modélisation du bilan hydrique et de la productivité des cultures.
3
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1. SITUATION PLUVIOMETRIQUE
l-a situation pluviométrique à la date du 20 août est marquée par :
?
une installation précoce des pluies utiles sur l’essentiel de la moitié sud du pays ;
?? des totaux pluviométriques qui oscillent entre 50 mm sur la frange Nord du pays à
plus de 850 mm dans les zones Sud-Est. (fïg.1) ;
?? des déficits pluviométriques sur une grande partie du pays. Comparés à la
médiane climatique 1966-1995, ces déficits (fig. 2) sont les plus accusés dans le
Nord, le Centre Nord (hormis quelques poches dans la région de Diourbel), la
majeure partie des régions de Fatick et Kaolack et le Nord de la région de
Tambacounda. On peut noter l’extension des déficits sur toute la façade
atlantique du Sénégal (fig.2) En revanche, l’extrême Sud-Est et la Haute
Casamance sont excédentaires ;
?? une longue phase de récession pluviométrique allant généralement de la dernière
décade de j’uillet à la mi-août. Du point de vue météo-climatique, cette situation
s’explique par un renforcement temporaire de l’anticyclone des Açores et de la
dorsale saharienne entraînant la Prés#ence des vents de secteur Nord à Nord-Est
dans le pays. On assiste ainsi, à l’affaiblissement de la dépression saharienne
entravant la pénétration et l’épaississement du flux de mousson.

I
I
Fitgure 1 : Répartition des cumuls pluviométrïques (en mm) à la date du 20 août
17.00.
16.00..
15.00-
14.00
13.00.
T------------.--
-1 i.00
l----
-18.00
-1s.00
-1s.00
-,4 ml
-13nn
-17 nn
+‘nn
Figure 2. : Répartition des écarts pluviom&riques 8 la date du 20 août (en %) par rapport à la
méciliane 1966-1995.

4

11. L’INSTALLATION DES CULTURES
.4vec un régime pluviométrique déséquilibré sur l’ensemble du territoire, l’hivernage
1997, se caractérise par un étalement des dates de semis utiles’ (en humide) du
mois de mai (dans l’extrême Sud-Est du pays) à la fin de la première quinzaine du
mois d’août.
L’observation de la répartition des vagues de semis à l’échelle du territoire (tableau
1) montre qu’à partir du mois de mai, les conditions hydriques ont été satisfaisantes
ce qui a permis d’installer les semis et d’assurer un bon développement végétatif des
plants. Dans les régions Centre-Sud du pays (Kaolack et Fatick), les pluies de la
premier-e décade de juin ont été propices au déclenchement des premiers semis. La
derniere décade de juin a été favorable à l’extension des semis dans certains
secteurs des régions Centre-Nord (région de Diourbel, Thiès). Ailleurs, la moitié Nord
du pays n’a été touchée par les semis utiles qu’à partir de la dernière décade de
juillet (certains secteurs dans la région de Thiès et de Diourbel ), ou bien après à
partir de la mi-août pour le reste du territoire.
Les écarts observés entre d’une part, les dates de semis (tableau 1) de la campagne
en cours et d’autre part, celles moyenmes ou fréquentielles (obtenues dans 20 %
des cas) pour la période 1950-I 991, permet de qualifier l’installation de cultures
comme étant :
* précoce à normale dans les secteurs méridionaux du pays ;
?
précoce dans le Centre Sud (région de Kaolack et Fatick) ;
?? précoce dans certains secteurs du Centre Nord (autour de Bambey et Diourbel) ;
?? tardive sur l’essentiel de la frange Nord du pays.

dates de semis faites dans des conditions de sécurité hydrique qui n’occasionnent pas de resemis.
5

Ecart par rapport
Dates de semis
Ecart par
Date de semis
Dates de semis
à la date de semis
les plus
rapport à la
au plus tard : 20
Zones
médianes
au plus tard (20 %)
répandues en
médiane
% des cas
1966/95
des cas 1966195
1997
1966195
1966195
Nord
. 15/8 (227)
. 1/8 (213)
?? +14 jours
. 15/8 (227)
0 1 jour
. 17/8 (229)
?? +16jours
Centre Nord ?? 2716 (178)
0 -31 jours
. 15/8 (227)
0 -49 jours
?? 25/7 (206)
. 28/7 (209)
0 -3 jours
0 - 21 jours
. 15/8 ( 2 2 7 )
0 + 20 jours
0 + 2 jours
Centre Sud
. 816 (159)
. 15/7 (196)
0 -37 jours
. 9/8 (221)
?? -62 jours
?? 27/6 (178)
?
- 18 jours
0 - 43 jours
Sud et Sud-
. 30/5 (150)
0 -22 jours
0 -37 jours
Ouest
. 8/6 (159)
0 - 13 jours
?? -28 jours
. 18/6 (169)
?? 21/6 (172)
?? - 3 jours
?? 7/7 (187)
?? - 18 jours
. 27/6 (178)
+ 6 jours
0 -9jours
Sud-Er;tT
. 1915 (139)
. 716 (158)
0 -19 jours
?? 30/6 (181)
?? -42 jours
. 30/5 (150)
?
- 8 jours
0 -31 jours
Tableau 1 : Les différentes vagues de semis et les écarts (en jours) par rapport à la date
médiane ou à la date au plus tard (20 % des cas).
(227) indique le numéro du jour de l’année
+ 14 jours indique une retard des semis de 14 jours
.- 31 jours indique une précocité des semis de 31 jours

111. ETAT DE SATISFACTION DES BESOINS EN EAU DU MIL
Du point de vue agrophénologique, on peut noter une hétérogénéité au plan de
l’avancement des phases de croissance des cultures, conformément à l’étalement
des dates de semis et du niveau d’alimentation en eau.
Au 20 aout, le stade phénologique des plants de mil est le suivant :
0 phase floraison à début formation dans le sud du pays
?? phase de montaison, d’épiaison ou de floraison dans le Centre sud et certaines
parties du Centre Nord,
?
phase d’épiaison, de tallage ou de levée dans le reste du pays.
La forte variabilité temporelle et la longue pause pluviométrique de fin juillet à mi-
août (fIg.3) ont soumis les plants de mil à des niveaux de stress hydriques très
sévères sur la majeure partie du pays. Ainsi, on peut noter :
0 dans le Nord et certains secteurs du Centre Nord, de faibles taux de satisfaction
des besoins en eau (TSAT 5 30 %) correspondant à des niveaux de stress
hydriques très sévères qui empêchent l’installation normale des cultures (fig.4).
?? dans le Centre Sud et le Centre Nord, des faibles taux de satisfaction des besoins
en eau (TSATr 40%) occasionnant un retard sur la croissance et le
développement végétatif des plants de mil. Des cas de flétrissement ou de
dessèchement important des cultures avec une impossibilité de récupération des
plants après les pluies de la mi-aôut sont notés dans certains secteurs.
??
dans l’extrême Sud du pays, les cultures ont un comportement végétatif
acceptable en raison de l’importance des réserves hydriques du sol et du bon
niveau d’alimentation en eau des cultures (TSAT 2 65-70 %).

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Flng. 3 Evolution de la pluviométrie joumaliére et du niveau de sati~~~on.ëaÜ
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Figure 3 (suite)
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1 4
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Figure 4 : Niveaux de satisfaction des besoins en eau du mil à la date du 20 août.
10

IV. CONCLUSION
La situation agroclimatique à la date du 20 août 1997 se caractérise dans la zone
sahélienne (moitié Nord) et la zone soudano-sahélienne (y compris régions Fatick et
Kaolack et moitié Nord région de Tambacounda) par les traits majeurs suivants :
?
une faiblesse et / ou une mauvaise répartition temporelle des précipitations ;
?? des semis tardifs (moitié Nord) ;
?
une hetérogénéité au plan de la croissance et du développement des cultures ;
?
des niveaux de stress hydriques sévères de la fin juillet au 15 août environ.
Au plan agricole, cette situation laisse prévoir de très faibles niveaux de rendements
en grains du mil dans la majeure partie des dites zones.
Sur la base du faible niveau d’alimentation en eau observés (un taux moyen de
satisfaction des besoins en eau du mil au 20 août I 30 %) et /ou de l’installation
tardive des cultures, on peut d’ores et déjà considérer comme zones de calamités
dues à des accidents agroclimatiques défavorables pour la culture du mil le Nord de
l’axe passant approximativement par Joal, Diourbel, Birkelane, et Goudiry.
Une evaluation des indices de rendements espérés sera faite en fin de campagne
pour confirmer cette analyse.