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CD/AD --
BAN
I
REPUOLIQUE DU SENEGAL
DELEGATION GENERALE
>, fi l
PRIMATURE
A LA RECHERCHE SCIENTIFI4UE ET TECHNIOUE
BESOINS EN EAU ET ADAPTATION DU MIL A LA
SAI8DN DE8 PLUIES, AU SEN%GAb..
Par
C. DANCETTE
k6vrier 1978
Centre National de Recherches Agronomiques
de BAMBEY
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
(I.S.R.A.)

Avertissement au lecteur
---------.---~-----------
Cette étude a été réalisbe grace à la participation du per-
sonnel du service de Bioclimatologie :
Pl. Sitor NDOUR
Observateur principal du service, responsable de la conduite
des essais, manipulateur de l'humidimètre a neutrons et calcula-
teur ;
M. Ndonqo NGOM
1
Observateur agroclimatologique manipulateur de l'humidi-
metre à neutrons et calculateur ;
M, Amadou THIAM . ,
Observateur météorologique, char96 notamment des mesures
d'accompagnement climatique (pluviomotrie, demande évaporatia
ve etc...)
M. Bounama SENE
Ouvrier agricole, charge des travaux de culture et anima-
teur des équipes de temporaires ; maintenant retraite.
Mous tenons 21 les remercier de leur total engagement et de
la qualité de leur travail.

BESOINS EN EAU ET ADAPTATION OU MIL A LA SAISON OES
PLUIES, AU SENEGAL
S
O
M
M
A
I
R
E
Paqe
INTRODUCTION
:........,..*...................*...**b*~****
1
I- BESOINS EN EAU DU MIL (E.T.M.) MESURES AU CNRA DE
BAMBEY . ..~........................*...............~.**
1.1 - Conditions genérales . . . ..*..*.................*~
1.2 - Principaux résultats . . . . . ..*.............*......
1.3 - Variations inter-annuelles de 1'E.T.M. globale,

pour une même variété . . ..*...*..................
3
1.4 - Variations de 1'ETM du mil et des facteurs
culturaux K, au cours d'un meme cycle cultural..
6
II- GENERALISATION DES RESULTATS A L'ECHELLE OU SENEGAL...
8
II,*l- Méthode ..*,.....*..,............................
8
11x2- Critiques ?? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Y
III-QUELQUES COMMENTAIRES ET APPLICATIONS . . . . . . . . ..*...... 10
III.l-
Potentialités des variétés de mil actuelles
dans le Centre du Sénégal.~..................... 10
III.2- Influence des stress hydriques sur la production
de mil . . . . . . . . . . . . ..*........................... Il
111.3- Cartes d'adaptation du mil aux conditions
pluviales .*.............,..*......,.........,*..
13
111.4- Suivi de la campagne agricole et explication de
la production ...................................
14
Conclusion .............................................
15
- BIBLIOGRAPHIE ...........................................
16

R E S U M E
Les besoins en eau du mil (Pennisetum typhoïdes) ont 6té
mesurés au CNRA de Bambey, entre 19'73 et 1977. Des variétés de 75, 90
et 120 jours ont été testées. En gros, les besoins en eau sont

directement proportionnels à la durée du cycle végétatif. En ce qui
c o n c e r n e l e s r e n d e m e n t s e n g r a i n e t e n p a i l l e , l e s c h o s e s s o n t
beaucoup moins simples, surtout si on considère la quantité d’eau
nécessaire pour produire un kilo de matière sèche. Les rgsultats sont
interprétés dans une optique d'économie de l'eau et d'adaptation aux
conditions
pluviométriques marginales. On ne se borne pas à l’énu-
mération des résultats obtenus ponctuellement, mais on essaye de les
généraliser à l'ensemble du SGnégal, à p a r t i r d e l a caractgrisation
de la demande Qvaporative (gradiont Nord-Sud notamment).
L'alimentation hydrique n'est pas étudiée seulement en
conditions optimales (avec irrigation compl4mentaire, pour la mesure
des besoins en eau optimaux ou E.T.M.) mais aussi en conditions
hydriques limitantes ; l'incidence des stress hydriques sur les
rendements en grain et paille est chiffr6e lorsque les conditions
pluviom6triques e t l e s v a r i é t é s s’y p r ê t e n t . Q u e l q u e s o r i e n t a t i o n s
de travail sont données quant à llutilisation pratique au niveau
de la Recherche et du Développement, des résultats obtenus.
Mots clé
: Mil p&nicillaire,
évapotranspiration maximale (LTJL)
et réelle (E.T.R.), demande Qvaporative, bac normalisé classe A,
stress, durde d e c y c l e , satisfaction des besoins, courbe de rdponse,
carte d'adaptation, SénBgal.

1
INTRODUCTION
Le mil pénicillaire (Pennisetum typhoïdes) constitue la
céréale de base du Sénégal, au point de vue alimentaire. On estime
ainsi,

en Pays SérBre,
qu'il faut en moyenne 490 grammes de mil par
jour et par personne, Pou~' satisfaire les besoins de nourriture
(A.F. BILQUEZ - 1975)
; cultivés sur plus de 600.000 hectares, ces
mils ont des rendements trés mediocres (520 kilos par hectare, en
moyenne),

alors que les arachides peuvent dépasser couramment 1.000
kilos de gousse par hectare, soit autour de 730 kilos de graine.
Si l'incitation à produire du mil est forte pour les
paysans, en ce qui concerne l'auto-consommation, elle est par contre
faible actuellement sur le plan financier (31; francs CFA le kilo de
grain pour le mil, au lieu de 42 francs le kilo de gousse d’arachide,
sur le marché officiel en 1977 avec, nous l'avons vu, des rendements
bien plus faibles. Il n'en demeure pas moins que le cultivateur a
toujours intérêt à améliorer ses rendements de mil, soit pour se
garantir une meilleure autosuffisance alimentaire, soit pour consa-
crer des superficies p l u s
randes à des cultures plus rentables
(arachide, coton, niébé...
3
. De plus, la situation du mil pourrait
evoluer très vite, dans un sens favorable à la fois pour 1'Etat et
pour le cultivateur, par la politique des prix d'une part et par
l’amélioration de la technologie du mil d’autre part (stockage,
battage, broyage, utilisation pour la panification etc...).
Sur le plan purement agronomique, l'augmentation des
rendements de mil peut être très raisonnablement envisagée à partir
des efforts actuels de la recherche, dans les domaines de la selection,
des techniques culturales, de la fertilisation et des traitements
phytosanitaires entre autres.
Les besoins en eau du mil et l'adaptation rationnelle de
cette culture aux conditions sénégalaises de S:I~ et de pluviométrie,
f o n t l ’ o b j e t d e la prCur;,tc; Y C :f, ,i, U i; L L CI i; i il i’l . La connaissance des
besoins en eau optimaux, ou évapotranspiration maximèike E.T.M., et
de
la courbe de repense du mil aux stress hydriques subis pendant
son cycle de végétation, conditionne
en particulier, une meilleuro
compréhension de la production du mil et par là, de meilleurs choix
(variétés, t e c h n i q u e s culturales.,.), au niveau de la recherche et
de la vulgarisation,

I- BESOINS EN EAU DU MIL (E.T.M.) PIESURES AU CNRA DE BAMBEY
1.1 - Conditions génerales
Les besoins en eau du mil ont été mesures entre 1973 et
1977, au CNRA de Bambey,
dans la zone centrale du Sienegal. Les
variétés testées avaient des longueurs de cycle végetatif de 75, 90
et enfin 120 jours.
Les cultures étaient réalisées en grandes parcelles de
196 m2 (4 repétitions) et en bonnes conditions agronomiques (fumure
forte préconisée, labours, traitement phytosanitaire, proprete,
gardiennage contre les oiseaux etc...). Le sol était qualifié de

"sableux, ferrugineux tropical, faiblement lessivé, d'appellation
vernaculaire
: DIOR",et profond.
Les écartements étaient CBUX recommandés par la recherche
et par la vulgarisation : 100 cm sur 100 cm pour le mil souna de
90 jours en 1973 et 1974 ; 50 cm sur 20 cm en 1974, puis 45 cm sur

15 cm en 1975, pour le mil nain de 75 jours du G.A.M. (Groupe dIAme-
lioration des Mils)
p 90 cm sur 90 cm en 1976, puis 100 cm sur 100 cm
en 1977, pour les mils sanio de 120 jours.
L'irrigation en complement des pluies était réalisée par
aspersion au moyen de sprinklers d’angle, à secteur réglable ; les
apports d”eau étaient contrblés au moyen de pluviomètres installés

juste au dessus de la végétation.
Les bilans de consommation étaient Bffectués de deux
façons différentes :
a/- En place, au moyen de tubes d'accès de 4 mètres de
profondeur et de releves périodiques (hebdomadaires le plus souvent)
d'humidité du sol au moyen d’humidimètres à neutrons français OU

américaina, fournis par l'Agence Internationale à 1’Energie Atomique
(A.1 .E.A. J, par la CoopQration française (assistance speciale GERDAT)
et enfin par le Centre d’Energie Nucléaire de Cadarache (France). A
chaque campagne, on partait d'un sol assfjche au maximum, sur la plus
grande profondeur possible. En 1976 et i977, les flux ont Bte con-
tr81és par des tensiomètres "soi1 noisture" (aide A.I.E.A.) installés
soit verticalement jusqu’à 150 cm de profondeur, soit horizontalement,
de 150 21 400 cm de profondeur, à partir d'une fosse. Les mesures

de bilan hydrique ont Bté tres facilitées par des saisons des pluies
exceptionnellement déficitaires et telles que le sol n'8tait pas
humecté pronfondément (moins de 250 cm et le plus souvent moins de
150 cm). Le bilan hydrique pouvait donc être maîtrisé facilement au
moyen d’irrigations non excessives,
sans percolations incontrblées
et sans ruissellement (lames verticales de protection autour des
tubages),
b/- Au moyen de cuves de végétation (évapotranspirometres)
de 4 m.2 de surface et 1 metre de profondeur.
Dans l'ensemble, après
une Premiere campagne Ilà blanc"
de mise en place et de contr8le.
(en 1972), les évapotranspirometres
qui étaient prévus pour relayer
éventuellement la Ière méthode "en place", en cas de pluies excé-
dentaires ou même normales et de percolations incontrBlables, n’ont
pas donné de résultats très différents de cette première methode de
bilan hydrique. Il apparait meme,
au terme de ces cinq années défi-
citaires en pluie,
que nous aurions pu nous dispenser de l’utili-
sation des évapotranspiromètres,
ce qui n'etait pas évident au départ
et qui pourrait être infirmé par des saisons plus pluvieuses. A noter
que des tubages d'accès pour sonde a neutrons, étaient installés au

milieu des cuves et permettaient? de faire des bilans classiques
de consommation, en attendant un drainage gravitaire naturel des
cuves.
En effet, i l s ’ a v è r e q u e l a s a t u r a t i o n d e s c u v e s d è s l e
début de la culture, afin d’assurer le drainage et de procéder au
bilan classique, n'est pas souhaitable et peut induire des dif-
férences de traitement et donc de comportement des plantes, par
rapport au reste de la parcelle de garde.
En plus du traitement E.T.N.
il y avait aussi un traite-
men$ E.T.R.
( é v a p o t r a n s p i r a t i o n r é e l l e I sans irrigation de complément
et qui pouvait donc iitre plus ou moins stressé, selon les pluies
reçues. Nous en
reparlerons à propos de la satisfaction des besoins
en eau du mil.
1 . 2 - Principaux résultats
Nous en donnerons un résumé seulement. En effet, d’autres
résultats partiels mais détaillés, peuvent @tre consultés par ail-
leurs en ce qui concerne les mils à cycle court (DANCETTE 1975).
Dans le tableau qui suit,
les chiffres indiqués sont une moyenne
de 4 répétitions ; précisons à ce sujet que les coefficients de
variation sont le plus souvent inférieurs à 10 $ pour les consom-
mations hydriques globales et pour les rendements en grain et en
paille (voir le tableau no V). Les rendements en grain sont parfois
moins homogénes que ceux en paille, car les dégats dûs aux oiseaux
ne peuvent pas toujours être complêtement évites,
1 . 3 - Variations inter-annuelles de 1'ETM qlobale,
p o u r u n e m@me v a r i é t é d e m i l .
D'une annee à l’autre et avec la même variété testée, on
peut noter des différences dans les besoins en eau mesures. Il peut
y avoir certes de légàres modifications dans 10s pratiques culturales,
d a n s l a r é p a r t i t i o n d e s p l u i e s e t i r r i g a t i o n s e t d a n s le parasitisme,
mais ce qui peut varier surtout, c'est la demande évaporative. C’est
pourquoi nous estimons jour par jour cette demande évaporative, au
moyen de mesures d'évaporation potentielle d'eau libre, en bac nor-
malisé classe A (modèle 0,M.M.) et nous la raccordons pour des
périodes correspondantes,
aux consommations hydriques des cultures.
Ainsi,
nous l'avons mesurée de 1972 à 1977 compris, pour
des durées de 75, 90, 105 et 120 jours, correspondant aux cycles végé-
tatifs des principales cultures, Dans le tableau nOI1, nous avons
report6 les cumuls d’évaporation bac en mm, pour les périodes men-
tionnées,
et entre parenthèses, un indice qui caractérise cette
demande évaporative, par rapport à la moyenne 1972 - 1977. Notons
que les coefficients de variation vont de 5 $ pour des durées de
120 jours, à 7$ pour des durées de 75 jours.
Pour toute comparaison, l’idéal est donc de prendre comme
référence cette évaporation bac. Si on compare ainsi les 2 cultures
de mil sanio de 120 jours, on constate que les besoins en eau ont
été :
en 1976, de 562 mm, pour une évaporation bac de 774 mm et
un indice de 0.95
en 1977, de 628 mm, pour une évaporation bac de 812 mm et
un indice de 1.03.

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Tableau no II : Evaporation d'eau libre en bac normalis classe A,
cumulee en mm, à Bambey
Cependant,
le coefficient global K = ka
reste
voisin = 0.75 en 1976 et 0.77 en 1977. En se ramenant à la demande
Qvaporative moyenne (1972-1977) et à l'indice 1.00, on trouve res-
pectivement des besoins hydriques de :
562
0.95=---
592 mm en 1976 et* = 610 mm, en 1977 ;
.
C
les résultats deviennent donc très comparables et voisins,avec des
écarts, bien en dessous des erreurs d'ordre expérimental possibles :
besoins en eau mesurés en gros 21 i 8 $ près, lorsque le maximum de
précautions est pris,
Bien que les variations de demande Qvaporative d’une année
à l’autre, soient de cet ordre de grandeur et m&me inférieures, ce
n'est pas une raison suffisante pour ne pas en tenir compte lorsqu’on
le peut. Ainsi, les besoins en eau globaux peuvent Qtre actuellement
évalués de la sorte, en les ramenant à la demande évaporative moyenne
(1972-1977).
Mil Sanio de 120 jours :
On fera la moyenne entre 592 et 610 mm, soit en gros 600 mm
Mil Souna de 90 jours o
On retiendra la moyenne entre w = 409 et
416
0.99 = 420
.
soit environ 415 mm
Mil Nain de 75 .jours t
Là, les écarts sont un peu plus grands, compte tenu du
fait que les variCZt&s n'étaient pas encore bien fixées en 1974 et 1975
et qu’entre ces 2 années, on avait ch.angé de matériel vdggtal, en

a d o p t a n t u n c o m p o s i t e d’architecture legèrement différente (struc-
t u r e d i t e “céréalière”) a On peut cependant retenir valablement la
moyenne entre :
320
= 327 et $$$-- = 363, soit 34.5 mm
0.98
.
D e l a m&me f a ç o n , nous pouvons caractériser les extrêmes,
compte tenu des demandes Qvaporatives les plus fortes et les plus
f a i b l e s ,
enregistrées au cours de ces 6 années. On retiendra en defi-
n i t i v e l e s chiffres s u i v a n t s , en attendant de disposer d’une période
d’observation plus longue.
-----“1----------1----~-----
M i l S a n i o d e 1 2 0 j o u r s
-11-----------1---1---------
!
IMil Souna d e 9 0 j o u r s
-------L----------l---------
I!Mi.1 Nain de 75 jours
T a b l e a u no I I I
Ceci peut être mis sous forme graphique (graphique no 1)
1 . 4 - Variation de 1’ETM du mil et des facteurs culturaux K,
a u cours d’un m ê m e c y c l e cultural,
La demando évzporatiuc varie zu cours de la saison des
p l u i e s : très forte a u d é b u t ( j u s q u ’ à 8 m m p a r j o u r d’evaporation
bac à Bambey; en Juin), e l l e d i m i n u e e n s u i t e a v e c l ’ i n s t a l l a t i o n d e s
p l u i e s e t a v e c l ’ a u g m e n t a t i o n d e l’humidite a m b i a n t e ( 4 à 4 . 5 mm/jour
en Se’ptembre), puis elle remonte avec le ralentissement des pluies
(7 à 8 mm en Octobre).
E l l e p e u t subir des fluctuations brusques, du fait des
sécheresses anormales en cours de saison, ou au contraire, de phases
pluvieuses surabondantes.
Quant aux besoins en eau, i l s v a r i e n t s u r t o u t e n f o n c t i o n
du degré et d e la rapidite d e couverture du sol nu au départ de la
c u l t u r e , p a r l a végetation : a i n s i , des varietés très précoces (crois-
sance et développement accéléres) ou semées à des densités fortes,
couvrent plus rapidement le sol que d’autres, et expriment d e s
besoins hydriques plus importants. Ces beso.ins en eau décroissent
a u s s i a v e c l e v i e i l l i s s e m e n t d e l a c u l t u r e g o r c e v i e i l l i s s e m e n t
p e u t coïncider avec une demande évaporative faible, au coeur de la
saison d e s p l u i e s , p o u r u n e varieté t r é s hative c o m m e l e m i l d e
7 5 j o u r s , ou au contraire coïncider avec une demande Qvaporative de
p l u s e n p l u s élevee,
e n f i n d e s a i s o n d e s p l u i e s , p o u r u n e v a r i é t é
d e c y c l e l o n g , comme un mil de 120 jours.
C ’ e s t p o u r q u o i , l à e n c o r e , i l c o n v i e n t d e r a m e n e r l e s
b e s o i n s e n e a u à l a d e m a n d e é v a p o r a t i v e (evaporation d’eau l i b r e e n
b a c n o r m a l i s é c l a s s e A ) e t d e c a l c u l e r l e s c o e f f i c i e n t s K=E.T.M.
EV Bac ’

f

tout au long du cycle. N o u s a v o n s d o n c f a i t celà, pour les trois
sortes de mil testees e t p o u r d e s périodes successives de 15 jours,
ce qui donne le tableau suivant (no
IW). Comme chaque type de mil
a été testé au moins pendant 2 annees successives, nous avons comparg
les coefficients K obtenus
et retenu une valeur moyenne caracte-
ristique.
Il
1
I Période
I
Mil Sanio
Mil Souna
! en jours !
!"'~"~-"-"T-""'"T'----T-----T-"---T-----?-----T-----T-----T-----
!
15-30
!0.35
10.44
,0.40 . !0.49
!0.66
,0.58 . ,10.61
10.80
!0.71
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Tableau na IV : Evolution des
j105-120
*0.71
1o.82 10.77 1
E TM
coefficients Kmac au cours
m.-wLI--..---w --m-e m-"-I --WI-
; go-120
T,0.90 fO.88 TO.89 !
du cycle, pour des variétes de
mils de 75 à 120 jours
Le graphique no II dans lequel ne sont utilisées que les
valeurs de K retenues, met très bien en évidence les differences entre
les 3 sortes de mil. On remarquera en particulier les valeurs maximales
de K, atteintes :
1.20, pour le mil Sanio ; 1.10 pour le mil Souna j 0.97 pour
le mil G.A.M.
De la même façon, nous avions vu dans le tableau 1, que les
coefficients K globaux étaient de l’ordre de 0.76 pour le mil Sanio ;
0.73 pour le mil Souna et 0.65 pour le mil GAM. Il semble que ces 2
faits soient liés à la taille respective de ces mils : les mils Sanio
sont très hauts (plus de 3,5 mètres), les mils Souna sont inter-
médiaires (2 à 2,5 mètres) et les mils Nains ont autour d’ltll mbtre
de haut. De plus, alors que la surface d'un champ de mil Sanio est
très irrbguliére (en vagues), celles du mil Sanio et surtout du mil
GAM sont beaucoup plus homogenes
: tous ces facteurs font que les
advections d'énergie sont certainement plus Qlevés pour le Sanio que
pour les autres cultures et que les besoins en eau sont ainsi majorés.
Il n'est cependant pas évident que les marnes résultats soient trouvés
en très grandes parcelles (plus d'un hectare) où les advections d'éner-
gie sera.ient probablement réduites. Ceci repose en fait le problème

i I
a

de l'schelle de la caracterisation agroclimatique : petite parcelle,
champ, zone écologique ? Mais il se peut aussi que les differences
trouvées, soient vraiment liees à la physiologie ou à l’architecture
des plantes testées, ce qui reste a démontrer y la vérit6 se trouve
peut-8tre entre ces diverses hypothUses.
A partir des valeurs I< retenues et de l'évaporation du
bac normalisé classe A, par quinzaines de jours successives et moyen-
nées sur la période 1972-1977, à compter de la date de dernarrage de
l a c u l t u r e , il devient possible de comparer valablement les trois
varietds
: graphique no III. De cette comparaison ressortent très
bien les besoins en eau supérieurs pour les varietés de cycle court,
en debut de culture, et pour les variétés de cycle plus long, en fin
de campagne.

II - GENERALISATION DES RESULTATS A L'ECtiELLE DU SENEGAL
II.1
- Methode
On sait qu’au Sénégal, la demande Qvaporative varie au
cours d'une m6me période, en allant du Nord vers le Sud et même de
l a cbte vers l’intérieur des terres. Elle est élevée vers le Nord
et plus faible vers le Sud ; elle augmente en allant à l’intérieur
du Continent. Cette demande évaporative est bien sQr en liaison avec
l'humidité de la zone, c’est-à-dire avec le facteur pluie,principal
responsable de l*hurr,&zii.fication.
La remontée du Front Inter-Tropical, vers le Nord, amène
des masses d’air humide ; les pluies s'installent et humectent le sol.
La végétation commence à couvrir le sol et llévapotranspiration
des
cultures contribue,
de m&rne que les conditions caracteristiques
de
la saison des pluies (diminution des durées d'insolation et des tem-
pératures,
augmentation de l'humidite relative de l’air, rgduction
de la vitesse des vents... ) & reduire la demande évaporative.
Des corrélations négatives entre les quantités de pluie
reçues et l’évapotranspiration
potentielle mesurée sur gazon (DANCETTE
1973), entre la pluie et l’évaporation potentielle d'eau libre en
bac normalise classe A (DANCETTE 1977), ont pu être établies et
permettent de caractériser localement la dernande évaporativc pendant
la saison des pluies. Ceci Otait essentiel pour nos travaux d'adap-
tation des cultures pluviales, b a s é s s u r l a g é n é r a l i s a t i o n à l ' e n -
semble du Pays,
de mesures de besoins en eau réalisées ponctuellement.
On peut ainsi valoriser un réseau pluviométrique relativement dense
et ancien, ce qui n'est pas le cas du réseau de mesure de l'évaporation.
En ce qui concerne les relations entre la pluvionétrie et
l'évaporation Bac, elles sont mensuelles ou globales pour la durée
de la saison des pluies, et du type :
EV Bac = A - BX - CY + DZ
Oil
X est la pluviométrie du mois ou de la saison considérée
Y est la pluviométrie moyenne annuelle de la station
(liaison avec la latitude)
Z est la continentalite, c’est-à-dire l a d i s t a n c e
séparant la c6te Océanique de la station (liaison
avec la longitude surtout).

‘.
.
r,
._ .
,.

.

.

Ce type de relation est déterminé pour des mois de tran-
sition ( d é b u t d e s a i s o n d e s p l u i e s ) o u p o u r d e s m o i s d e p l e i n e
s a i s o n d e s p l u i e s , ou enfin pour toute une période de pluies pos-
s i b l e s (Juin à
Octobre c o m p r i s )
0 l e s c o e f f i c i e n t s d e c o r r é l a t i o n
t r o u v é s s o n t r e s p e c t i v e m e n t d e Or73 ; 0 . 7 8 e t 0 . 8 6 .
I l e x i s t e u n g e n r e d e r e l a t i o n p l u s s i m p l e , à l ’ é c h e l l e
d e s 5 mois d e saison d e s p l u i e s , d e l a forme :
EV Bac
= 1 0 . 4 - 2.76 Ln P
(r = 0 . 9 2 )
ou EV est l’évaporation bac moyenne en mm/jour pour les 5 mois
considérés
et P est la pluviométrie moyenne par jour pendant la même durge.
A p a r t i r d e c e s r e l a t i o n s , on peut établir le genre de
carte suivant, pour caractériser localement la demande Qvaporative
(traduite par l ’ é v a p o r a t i o n e n b a c normalisé classe A ) , p e n d a n t l a
s a i s o n d e s p l u i e s a u S é n é g a l . Sur cette carte, sont chiffrées les
é v a p o r a t i o n s m o y e n n e s e n mm/jour (Juin 2 Octobre compris) et, e n t r e
parenthèses,
u n i n d i c e c a l c u l é par rapport à l a s t a t i o n d e
Bambe
,
nous avons mesuré les besoins en eau du mil. (Graphique no IV .Y
I I . 2
- C r i t i q u e s
Elies p e u v e n t porter sur de nombreux points, entre autres :
la relativité des données mensuelles dans ce domaine
( l a p l u i e p e u t bomber e n d é b u t d e m o i s , o u e n f i n d e m o i s , s a n s &tre
bien répartie au cours de ce mois ; l a p l u i e d’un m o i s d o n n é p e u t
i n f l u e n c e r l e m o i s s u i v a n t p a r l e b i a i s d e s réserves h y d r i q u e s d u s o l
e t c . . . ) f
l a duree q l o b a l e d e 5 m o i s r e t e n u e ; s e l o n q u e l’on
r e t i e n t c e s 5 m0is, o u l a d u r é e e x a c t e e n t r e l a I è r e oluie u t i l e e t
l a d a t e d e f i n d e s a i s o n d e s p l u i e s u t i l e s ( d e r n i è r e p l u i e + p e r i o d e
d ’ u t i l i s a t i o n d e s r é s e r v e s h y d r i q u e s d u s o l ) , o u u n n o m b r e d e m o i s
entiers b é n é f i c i a n t v r a i m e n t d e p l u i e s n o t a b l e s , l e s r e l a t i o n s r e s t e n t
tres v o i s i n e s e t n e j u s t i f i e n t p a ’ s & n o t r e a v i s , d e c o m p l i q u e r
d a v a n t a g e l e s c a l c u l s .
L e probleme q u i s e p o s e d e facon p l u s c r u c i a l e est de savoir
quelle période on veut ou doit retenir pour caractériser cette demande
Bvaporative. En 1973, pour la relation entre la pluie e t 1’ETP
p e n d a n t l a s a i s o n d e s p l u i e s u t i l e e t l a c a r t e d’ETP alors e s q u i s s é e ,
n o u s a v i o n s c o n s i d é r é u n e g r a n d e p e r i o d e ( 1 9 3 1 - 1 9 6 5 ) ; c e q u i a t -
ténuait beaucoup
le gradiant de demande évaporative : 1.20 en gros
à 1 fextr@me
Nord du Pays et 0.80 & l’extrême Sud du Sénégal, par
rapport à Bambey.
Par contre, entre 1971 et 1976, periode de mise en place
e t e x t e n s i o n d e n o t r e réseau d e bacs normalisés classe A, nous avons
subi une période d e sécheresse exceptionnelle, Nous n’avons pas osé
générali.ser à l a p é r i o d e 1931-197fi,
n o t r e r e l a t i o n e n t r e l a p l u i e e t
l ’ é v a p o r a t i o n b a c . C e t t e r e l a t i o n , en attendant confirmation sur une
p é r i o d e p l u s l o n g u e d e r e l e v é s d ’ é v a p o r a t i o n e t d e p l u i e , est carac-
téristique d’années déficitaires e n p l u i e e t à d e m a n d e é v a p o r a t i v e
anormalement élevée.

UJ z UJ
W a

I 10
Ainsi, la carte exprimant la demande éwaparative et son
gradient Nord-Sud, indique des indices par rapport à Bambey, compris
cette fois entre 1.40 au Nord du Pays et 0.65 au Sud. Cependant, à
notre avis,
il vaut mieux orienter nos travaux vers une adaptation
des cultures aux conditions defavorables de ces dix dernières annees,
sachant qu'il n'en sera que plus facile de s'adapter à des conditions
meilleures.
utilisation de la carte de demande Bvaporative
et des indices Calculés par rapport à Bambey
D'apr&s cette carte, un mil de 120 jours qui aurait besoin
en moyenne de 620 mm à Bambey, exigerait :
620 x 0.82 = 530 mm à Nioro-du-Rip
et 620 x 0.67 = 420 mm à Sefa.
De m&me pour un mil de 75 jours qui exigerait 350 mm dteau
à Bambey, il faudrait :
350 x 1.16 = 410 mm à Louga
et 350 x 1.30 = 400 mm vers Dagana.
III - QUELQUES COMMENTAIRES ET APPLICATIONS
III.1 - Potentialites des variétés de mil actuelles dans
le Centre du Séneqal
A partir du tableau no V, on peut constater que les meil-
leurs rendements grain sont obtenus actuellement avec le mil Sauna
de 90 jours (près de 3 tonnes/hectare). D'ores et déja, les mils de
75 jours (G.A.M.) en cours d'amélioration varietale permettent d'oh-te-
nir les mêmes rendements grain que le mil Sanio de 120 jours (en
cours d'abandon total dans la region de Diourbel) : ce dernier pla-
fonne à 2 tonnes tout en consommant pr8.s de 2 fois plus d'eau que
le mil G.A.M.
Si on chiffre la valorisation de l'eau par le mil, en
nombre de litres d’eau effectivement consommés par la culture 8t
ngcessaires pour f-abriquer un kilo de grain sec, elle est peu dif-
férente entre les mils Souna et G.A.Fl. ; par contre elle est beaucoup
plus mauvaise pour le mil Sanio (3 à 4 000 litres par kilo de grain
au lieu de 1 500 à 1 600 pour les autres mils).
En ce qui concerne la paille, il faut reconnaître les
potentialités de production élevées du mil Sanio : autour de 14 tonnes
à l'hectare, soit plus du double des mils Souna et G.A.M. Pour
fabriquer un kilo de paille, il faut en moyenne :
- 440 litres d'eau pour le mil Sanio irrigué (moyenne
entre 1976 8t 1977)
- 616 litres d'eau pour le mil GAM (moyenne entre
1974 et 1975)
- 707 litres d'eau pour le mil Souna irrigué (moyenne
entre 1973 et 1974).

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Tableau no V :
Consommation hydrique et rendements du mil
. A cBté des rendements sont notées entre parenthèses les humidités
et en [dessous, les coefficients de variation C.V.
. La matière sèche aérienne comprend : paille, grain, enveloppes
et rachis
. NB1 : 3 parcelles sur 4 ont éte gardées seulement
. NB2 : sn 1974,

on est passé sur l'essai mil GAM, de 2 points de
mesure à 5 en fin de campagne d'ou lrimpossibilit8 de faire une
analyse statistique.

/ 12
On remarquera que le mil nain de 75 jours ne fait rien
perdre par rapport au mil Souna, en production de paille : les ren-
dements paille sont tres voisins, mais bien sar, ils sont obtenus
en 75 jours au lieu de 90, ce qui est appréciable.
On ne peut pas actuellement negliger cet aspect “production
de paille", compte tenu de son utilisation croissante pour llalimen-
tation du bétail, la fabrication du fumier et l'habitat (toitures,
clbtures,
combustible...).
Sans vouloir revenir au mil Sanio de 120 jours, à pros-
crire pour sa faible potentialité en grain et pour sa consommation
hydri que excessive) on peut se demander si l'abandon du mil Sanio,
dans la région de Diourbel, nIa p a s c o n t r i b u é à accroître le déficit
en paille des exploitations (un des freins actuels au developpement
de l'élevage fixé) ; il en est de meme lorsqu’on passe des arachides
de 120 jours
à celles de 90 jours. La “sécurisationl’ des rendements
en grainest peu compatible avec des productions de paille élevées.
I I I . 2 - Influence des stress hydriques sur la production
de mil.
Les mils Souna et G.A.M., très bien adaptés dans l'ensemble
aux conditions hydriques de la zone de Bambey, n'ont pas été vraiment
stressés a u c o u r s d e c e s a n n é e s d ’ e x p é r i m e n t a t i o n , p o u r t a n t d é f i c i -
taires en pluie. Ainsi, en 1973, le mil Souna non arrose a vu ses
besoins en eau satisfaits à 91 $ et ses rendements en grain et pail,le,
très peu differents de ceux du mil arrosé en complément. Pour les
autres années, l’irrigation d'appoint n'a rien apporté de plus, tant
pour le mil Souna que pour le mil GAM. T. M. DUC (77) sur la ferme
irrigu8e de Bambey a eu des résultats assez voisins en ce qui concerne
les mils Souna pendant la saison des pluies : l’irrigation d’appoint
est surtout Valoris&e en remontant plus au Nord. Par ailleurs, il
e x i s t e d ’ a u t r e s m o y e n s q u e l ’ i r r i g a t i o n p o u r i’sécuriserff l a p r o d u c t i o n
de mil dans le Centre du Pays : c e s o n t e n p a r t i c u l i e r l e s t e c h n i q u e s
de dry farming, avec un report de réserves hydriques dans le sol,
d'une année sur l'autre (CHOPART et NICOU 76).
Par contre, pour Ze mil Sanie, très mal adapté à ces annees
deficitaires (470 mm de pluie à Bambey, au cours des 10 dernières
annees,
au lieu de 640 pour la période 1921-1976) les différences
entre parcelles irriguées et non, sont très fortes. Un mil Sanio dont
les besoins en eau ont éte satisfaits globalement à 72 $ en 1976, voit
son rendement grain chuter de 46 >z et son rendement paille de 25 $.
Pour un mil Sanio dont les besoins ont eté couverts à 63 72 en 1977,
le rendement grain tombe de 1623 à 153 kilos/hectare, soit une chute
d e 9 1 $ ! L e r e n d e m e n t p a i l l e e s t m o i n s a f f e c t e , p u i s q u ’ i l n e c h u t e
que de 23 $.
En regardant de plus près ce qui se passe au moment de la
floraison qui a eu lieu pour le mil irrigué :
- le 2 Octobre (82Bme jour de cycle) en 1976, à la
mi-épiaison
- l e 7 O c t o b r e ( 9 2 è m e j o u r d e c y c l e ) e n 1 9 7 7 (floraisan
plus étalée)

On s'aperçoit que le stress hydrique pendant les 20 jours
encadrant ces dates moyennes, peut Istre chiffré B :
cETM - ETR)% = 5*8 - 4*7 = 20 5 en 1976 ce qui correspond &
E.T.M
5.8
Y
une chute de rendement grain de 46 $ et o
6 . 5 - 2*9 %
6.5
= 5575 en 1977, qui correspondent à une réduction de
rendement grain de 91 $.
Plus que le stress global sur toute la durée du cycle,
il convient donc de surveiller particulièrement ce qui se passe au
moment de l'epiaison.
En l'absence de véritable essai de i’courbe de réponse à
1 leaufl, pendant la saison des pluies, ce qui implique des toitures
mobiles ou des serres parfaitement climatia&a, nous avons essaye
d*approcher cette c o u r b e , en utilisant les divers essais agronomiques
de Bambey et des autres stations. Suit les consommations hydriques
étaient effectivement mesurées par bilan hydrique in situ, soit elles
dtaient assimilées à l a p l u i e u t i l e r e l e v é e , l o r s q u e c e t t e d e r n i è r e
Qtait r e l a t i v e m e n t b i e n r é p a r t i e ( e t d o n c s t o c k é e à u n e p r o f o n d e u r
du sol prospectable par les racines) et nettement inférieure aux
besoins.
Ceci nous a permis d’obtenir, 3. ce premier stade d'inves-
t i g a t i o n , la courbe de réponse à l'eau du mil souna de 90 jours,
pour la zone Centrale (Thiès-Elambey-Diourbel), en très bonnes con-
ditions de technicité : graphique no V
Nous essayerons prochainement de faire le même travail,
p o u r les m i l s d e 7 5 e t d e 1 2 0 j o u r s , non seulement en conditions de
s t a t i o n , mais aussi en conditions paysannes. Ce genre d'enqu&te permet
entre autres informations, de mieux expliquer la production, et
d’apprecier plus objectivement l'impact des efforts de vulgarisation,
en dissociant les facteurs techniques et les facteurs climatiques
par exemple. Le graphique no VI est une première tentative dans ce
sens,
bien que très critiquable : les mils de 90 et 120 jours et les
sorghos n'étant pas differenciés et l'estimation des rendements
étant sujette à caution. Quelle que soit la valeur exacte des chiffres,
on retrouve toutefois une logique dans les tendances discernees :
l’effet des sécheresses exceptionnelles de 1968 (record d e sécheresse
sur 50 ans), 1972 et 1973, et peut-Qtre une tendance qui demande B
etre Confi;rmée,
dans l'augmentation des rendements de mil constatée
en 1974 et 1975. Les raisons qui peuvent être invoquées sont les
suivantes

: abandon quasi-total des mils de 120 jours et des sorghos
dans la zone considérée ; changement de méthode d'estimation au
niveau de la D.G.P.A. (?)p progres technique (démariage, fertilisation,
etc...). Il est utile,
aussi bien pour la recherche que pour la
vulgarisation,
de mieux comprendre les mécanismes de la production,
afin de mieux orienter les interventions ultérieures.
III.3 - Cartes d'adaptation du mil aux conditions pluviales
Nous n’insisterons pas beaucoup sur ce point qui a fait
l'objet d'une communication au Comité Consultatif A.I.E.A. de 1975
& Bambey (DANCETTE 1975). Cette note concernaht les mils à cycle court
de 75 et 90 jours, dans la moiti.6 Nord du SBnBgal. Il faudrait
étendre ce travail à l'ensemble du Territoire, en considérant en plus
les mils Sanio de 120 jours, pour le Centre et le Sud du Pays.
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Nous rappellerons qu'en 1975, le gradient de demande
Qvaporative avait et6 chiffré à partir d'une carte d'ETP établie
pour la période 1931-1965 (corrolation pluie - ETP) ; les resultats
seraient encore plus pessimistes si on considerait la demande Qva-
porative des 10 dernières annees, a p a r t i r d e s c o r r é l a t i o n s
Pluie - Evaporation Bac.
La méthode est basde sur l*etude de la saison des pluies
utiles pour une culture de.mil semée en sec, et sur la confrontation
entre la pluie reçue et stockee dans le sol (à concurrence de 100 mm)
et les besoins en eau du mil estimés 21 d 10 $, au
cours de la
c u l t u r e . Il faut donc tenir compte i la fois de la longueur de la
saison des pluies utiles et de la satisfaction des besoins en eau,
pour savoir si, rétrospectivement,
chaque annee analysée dans une
station,
avait été favorable ou non sur le plan hydrique. Ceci
necessite d'analyser en detail une quarantaine d'années par station
et d’etudier toutes les stations disposant d'une serie d’observations
relativement longue et complète, et par ailleurs bien réparties sur
l e T e r r i t o i r e . La carte ci-jointe (graphique no VII) donne une idee
des renseignements que l'on peut
obtenir. L a p a r t i e h&churée repré-
sente la zone de securite accrue (80 $ de chances de reussite et plus)
que l'on peut gagner en passant d'une variété de 90 jours (Souna)
à une varieté de 75 jours (mil nain GAM).
I I I , 4 - Suivi de la campaqne aqricole et explication de
la production
NOUS avons tenté en 1977 (DANCETTE 1977), un suivi très
général de la campagne agricole, ax6 essentiellement sur les cultures
de mil, arachide et niébé, dont les besoins en eau, sont en fin de
compte assez voisins, à longueur de cycle égale. Pour ces cultures,
les besoins en eau sont directement proportionnels à la longueur du
cycle végetatif (Graphique no 8). Aussi est-il possible graphiquement
de porter les courbes cumulées de besoins en eau et de pluviométric,
à partir du jour de I&re pluie utile (Graphique noY). Cette première
pluie utile est celle qui permet à la culture de mil semée en sol
sec, de commencer à pousser. L ‘idéal serait de pouvoir éventuellement
t r a n s l a t e r c e t t e c o u r b e d e s b e s o i n s e n e a u , l e l o n g d e l’axe des
abscisses
(Jours), et aussi de la decaler le long de l’axe des or-
donnees (mm), en cas de rcsemis d'une part ou de retard au semis tout
simplement.
En effet, dans ces cas, soit la culture commence avec un
s t o c k d ’ e a u i n i t i a l q u e l ’ o n p e u t e s t i m e r , soit toute la pluie a été
perdue (évaporation) et il faut ,faire partir la courbe de besoins en
eau, du niveau de la pluviometrie camul4e atteinte (cas de Thiès en
1977). Enfin, dans certains cas exoeptionnels (stations de recherche),
il peut exister un stock hydrique initial du à des techniques de
dry farming (labour de fin de cycle par exemple) : dans ce cas, il
conviendrait d’en tenir compte,
en abaissant par rapport à la simple
pluviometrie,
le point de départ de la courbe de besoins en eau.
Pour le suivi de la campaqne de mil proprement dite, il
suffirait de reprendre exactement les résultats de besoins en eau
sp6cifique.s exposes plus haut et de leur affecter par station, un
indice tenant compte du gradient de demande évaporative. On peut voir
ainsi très facilement, quelles sont les periodes de stress et meme
avoir une idée de l’intensité de ce stress et de ses effets possibles
sur les rendements (en s’aidant aussi des courbas de réponse i-3 l’eau).
Dans le cas de Thiès, extrait des 25 autres cas Qtudiés en 1977, on
voit que :Le debut de la culture a et.4 exceptionnellement tardif, et

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15
la pluviométrie très faible. A supposer qu'il y ait eu un ruissel-
lement et une percolation négligeables, et que toute la pluie ait
pu &tre stockée dans le sol et utilisee par la culture, on peut se
rendre compte que seules les variétés de 75 jours avaient quelque
chance de réussite (besoins en eau satisfaits au mieux à 76 :f) y
les mils de 90 jours avaient deja commencé à souffrir au moment de
l'épiaison (vers Le 60ème jour) et leurs besoins hydriques n'ont
été couverts globalement qu'à 62 $ (A*B' , sur le graphique no Y).
A'C'
CONCLUSION
La mesure des besoins en eau est un prealable à tout
travail portant sur l'adaptation des cultures à un milieu pédocli-
matique donné. Ainsi, pour le mil, on sait maintenant assez bien
quelles sont ses exigepnces hydriques, à un haut niveau de technicite.
On sait mains ce qu'exigerait un mil médiocrement cultivé et mal
alimenté sur le plan minéral. Cependant, il est normal que la re-
cherche vise à l'obtention de hauts rendements et donc à l'adaptstion
de plantes relativement plus exigeante en eau que des plantes chétives.
P a r a i l l e u r s , nous avons vu que la production de paille devait elle
aussi &.k&% considerée a v e c i n t é r ê t , au niveau d'une exploitation
i n t é g r a n t l’elevage et d’autres b e s o i n s .
Ces diverses raisons font que plus qu'autrefois, (on dis-
posait alors de variétés médiocres, mais peut être plus plastiques),
il faut etre très strict en ce qui concerne les critères de sélection
variétale et la délimitation géographique, sur des bases pédo-
pluviométriques entres autres, des aires de vulgarisation des prin-
cipales variétés, On peut dire qu'au Sénégal, c'est la démarche qui
a été adoptée par le Groupe d'Amélioration des Mils (G.A.Pl.), dont
les travaux de sélection et création variétales sont bases sur une
concertation permanente avec les agronomes et les agro-économistes.
Ces derniers peuvent preciser ce que veulent vraiment les cultivateurs,
comment ils utilisent les produits et sous-produits de culture et à
q u e l l e s
contraintes ils sont soumis (temps, matériel, marche etc...),
Quant aux agronomes, ils peuvent preciser comment ces diverses con-
traintes p e u v e n t &tre l e v é e s (pluviometrie, t r a v a i l d u sol, fumure
et matière organique) et quelle sorte de materiel végétal serait pour
eux la plus commode afin de résoudre les divers problèmes agrono-
miques.
Sélectionneurs et Physiologistes peuvent ainsi tendre leurs
efforts vers des objectifs precis et repondant exactement aux besoins
du développement, même si ces besoins ne sont pas toujours définis
3
de façon aussi claire qu'il le faudrait, o u s ’ i l s é v o l u e n t t r o p r a p i -
dement. Ainsi, le grand développement de l'élevage fixé et de l'em-
bouche,
semble incompatible avec les labours d'enfouissement des
pailles de mil, a u t r e f o i s preconisés.
Il est nécessaire en revanche
de préserver la fertilité des sols , par des apports de fumier dont
les modalités de fabrication et d'epandage demandent encore a être
étudiées.
Tout ceci demande beaucoup de vigilance et de concertation
et suppose des équipes pluridisciplinaires importantes et mobili-
sables pour des opérations planifiees, p r é c i s e s e t régionalisées,
comme le serait par exemple : l'augmentation de la production de mil,
en vue d’assurer l'autosuffisance vivrière, dans une zone ecologique
donnde qui pourrait recouvrir une ou plusieurs régions administratives.

,,
.

BILQUEZ A.F. 1975.- Amélioration des mils au Sénégal - ISRA Senégal
.
Synthèse 1970 - 1974
CHOPART, 3.L. et NICOU R. 1976.- Influence du labour sur le dévelop-
pement radiculaire de différentes plantes cul-
tivées au Sénégal - Conséquences sur leur ali-
mentation hydrique.
AGRO. TROP. Vol XXX1 - Janvier ? Mars 1976
DANCETTE C. 'l971.-
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