1,S.R.A. CNRA BAMBEY SR/SCJLO e-N ...
1,S.R.A.
CNRA BAMBEY
SR/SCJLO
e-N
NOTE SUR L'AMENAGEMENT DES TERRES D;
VILLAGE DE P'IAMPALLAGO (CASAMANCE)
Par
M. NIANG ot A. DIOUF
, . ..<,
a-“,
CNRA, - B A M B E Y - S.D.I.
MARS 1979

- 7 -
Dans la cadre des actions de prévulgarisation en milieu paysan
une opération d’aménagement des terres a été entreprise & partir de
Mars 19a à Mampallagc.
Dans un premier temps, o n a prccéde à l a d é l i m i t a t i o n d e l ’ e n -
.
s e m b l e d e s t e r r e s d u v i l l a g e ( p l a t e a u et rizières), par rapport à
celles des villages de Kamagoulom et Faragnab, soit unc superficie
totale de 580 ha. Ensuite, s u r l e p l a t e a u o n a e f f e c t u e u n t e s t d e
docoupage d’une c e n t a i n e dlhectares e n p a r c e l l e s d ’ u n h e c t a r e (8Ox125m)
a l l o n g é e s perpendiculâiremcnt à la pente, en blocs séparés par des
bandes d’arr@t de 10 m de large. Les paysans ont ensuite procédé à
l a r e d i s t r i b u t i o n d e s p a r c e l l e s
antrn
aux
A p r è s l a r e d i s t r i b u t i o n , chaque maftre de terre a dégagé à la
limite de son bloc une bande d’un mètre, soit 2 mètres entre 2 ap-
partenances pour servir de séparation entre les appartenances et dlal-
16e pour le déplacement du matériel agricole.
En Février 1979, 85 ha ont été aménagés de la meme façon.
D e u x p i s t e s a l l a n t d u v i l l a g e v e r s l e s r i z i è r e s o n t Qté redressées.
Les p a y s a n s o n t p a r t i c i p é à l’cperation depuis le debut et même lors
de la première phase (Mars 1978). Ceux de Kamagoulem et Faragnab, se
s o n t j o i n t s ?I e u x , p a r c e qu’ils e s p é r a i e n t q u ’ e l l e s e r a i t étenduo à
leurs terroirs.
Malgré leur motivation, e t l e s e x p l i c a t i o n s q u i l e u r s o n t et6
données sur l’utilite des bandes d’arr@t,
p o u r l a l u t t e c o n t r e l’erc-
sion, quelques paysans ne les ont pas respectés lors do la campagne
1978 - 1 9 7 9 ,
Avant la Zème phase de l’amenagement, nous avons discuté avec
e u x s u r l e s r a i s o n s p o u r lcsquolles les bandes d’arrist n ’ o n t p a s
6té partout respectées et nous leur’s avons proposé en meme temps
d>adcpter un autre schéma d’aménagement en modifiant les dimensions
des parcelles, sans tcutefcis que leur superficie change (40m x 250m
au lieu de 80m x 125 m) toujours allongees perpendiculZ$rement h la
pente 2 avec des bandes d’arret de 5 m de large pour lutter plus ef-
ficacement 033tre 1 ‘ercsicn.
I l s o n t a i n s i e x p l i q u é l e n o n r e s p e c t
des bandes d’arr&t
- s i c e r t a i n s l e s o n t m i s e n c u l t u r e c’est p a r c e q u ’ i l s v o u -
laient avoir des champs plus grands ot qu’il leur semble plus lcgi-
que de faire des parcelles de 100 m x 100 m au lieu de CO m x 125 m.

- Les limites des bandes dlarr&ts ne sont pas matérialisees sur
toute la longueur des blocs. Nous leur avons expliqué que quelles
que soient les dimensions des parcelles (100 m x 100 ; 80 m x 125 m)
ou (40 m x 250 m) elles ont la mBme superficie (1 ha) et que si nous
avons choisi de les faire allongees (80 m x 125 m), t’étaient aussi
pour les amener h cultiver perpendicul&rement à la pente,
Ils ont alors demandé le maintien du m&me schema, à défaut de pou-
*
voir obtenir des parcelles carrées. Ils estiment en effet que avec
40 m x 250 m, les parcelles seraient trop allongées et certaines ap-
partenances pourraient B elles seules occuper toute une bande de ter-
re ce qui obligerait les autres a se déplacer. En réalité, en deman-
dant la “restructuration” des terres ils voulaient simplement faire
redresser les limites de leurs appartenances, pour leur donner des
formes plus régulières et les faire dècouper afin de pouvoir en 6va-
luer les superficies p ils ne percevaient pas non plus l’utilité des
bandes d’arr&t ni leur necessite puisque dans l’immédiat, il s’agit
pour eux d’une surface perdue pour la culture ! Nous leurs avons pro-
posé de matérialiser les limites de ces dernieres par une ligne d’ar-
bres (Gmélina arborea par exemple). Ils ont objecté que celui-ci at-
tire les animaux qui sont ainsi exposes à des accidents sur la route
Dakar - Ziguinchor bordant leurs terres à l’Ouest. Finalement, nous
avons opté pour lteucalyptus dont la coupe permettrait de valoriser
les bandes dlarrtsts,
Les femmes qui assistaient & la réunion ntont pas estimé neces-
saire de procéder à un remembrement sur les rizières, Cela se com-
prend puisque la dispersion actuelle des parcelles réduit les risques
de perte de recolte due au sel. Elles sont cependant favorables à
ltamenagement de chemins pour circuler dans les rizières. Elles ont
demandé que nous leur@ fournissions des semences de Niebé qutellcs
achètent à 250 F le kg. Les hommes ont montré qu’ils étaient aussi
intéressés, de meme que pour les pastéqucs. Il serait peut @tre in-
turessant pour eux de cultiver le Niébé en dérobé sur mil.
A la fin de la 2ème phase de restructuration des terres, les ha-
bitants de Kamagoulem, Faragnab et Bélenking ont demandé que nous ef-
fectuions chez eux des amenagomente tests sur une superficie de 50 ha
pour chaque village. La veritable motivation de cette demande, de me-
me d’ailleurs que celle des paysans de Mampallago, à notre avis, s’ex-
plique par le fait que actuellement, ils ne sont encadrés par aucune
société d’intervention et qu’ils esperent par cette voie amener 1’ISRA
à stintéresser à eux et les faire benéficier de certains facilites
. . / .*

(approvisionnement en semences dc maïs et autres produits non
ins-
crits au programme agricole). De notre céte, cette motivation pour-
rait @tre utilisée pour y tester des thsmos d’amslioration fonciere
et de conservation des sols, Nous recommandons pour éviter toute
situation de mal entendu, que dss maintenant, les autorités adminis-
trativcs localcs (sous préfet, conseil rural) soient associéos 2.1 ces
op6rations et qu’elles y apportent leur caution.
Nous avons remarque sur le terrain que les hommes ont commcnc6
3. difricher les parcelles sur la bande de terres faisant la transi-
tion entre le plateau et les rizières ct qui porte la palmeraie (sol.
gris ?), pour y faire du riz pluvial. Il serait bon de suivre l’évo-
lution de ces défrichements, par méthode cartographique, de ménc que
l’extension des terres cultivees avec llaugmentation de l’bquipcmcnt
agricole et la diversification des cultures.
Nous prévoyons d’ailleurs de faire une enquetc sur le système
agraire dans les terroirs de Pîampallago, Kamagoulcm et Fnragnab, pour
pouvoir en suivre l’évolution dans l’avenir avec l’introduction des
facteurs modernes de production.
Chaque année, les rizières abandonnées en cours de culture à
cause du sel augmentent ; cela cnnstituc una pr6occupation trss irn-
portante pour les paysans. Il serait utile de reconstituer gracc à
une cnqugte, depuis environ 7 ans, la progression de la salinit6, en
ropsrant sur le plan cadastral que nous avons établi y pour chaque
campagne, les parcelles qui ont Eté abandonnées, Cela permettrait
de délimiter facilement leur Etendue.
Compte tenu de la place des femmes dans le système de produc-
tion en casamance qui se reflète m@me dans la rdpartition do l’os-
pacc entre les hommes et elles (le plateau pour les promièrs ot,
tout au moins jusque 16, la rizière pour les secondes), ce serait
lc lieu idéal pour expdrimenter une méthode de vulgarisation en leur
direction.