INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES (l.S.R.A)...
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
(l.S.R.A)
UT31L.ISATION
D E S R E S I D U S D E
TRANSFORJYKA
TION D U P O I S S O N
P O U R L A FERTILISATXON
D E S
SOLS:RESULTA’I’S

D
E
S
E N Q U E T E S
ET’
COMPOS71:‘I’ION
GHJZMIQUE
D E S
S O U S - P R O D U I T S
Mamadou Ndiaye
Dksiré Y. Sarr
avec la collaboration de Djihril Diouf
Document réalisé dans le cadre du Projet de Recherche
Basé sur la Gestion des Ressources Naturelles (NRBAR)

2
TABLE DE MATIERE
JUSTIFICATIFS
4
OBJECTIFS
4
RESULTATS ATTENDUS
5
METHODOLOGIE
6
LIMITES DE L’ETUDE
6
PRESENTATION DES RESULTATS
7
1. ENQIJETE EXPLORATOIRE
7
1.1. Zones de production et d’utilisation du produit
7
1.2. Nature du produit
8
1.3. Processus de transformation du poisson
8
1.4. Organisation de la production
1Q
1.5. Estimation des quantit& de sous produits
10
15.1. Niveau de la zone de Mbour
11
1.5.2.
Estimation de la production à Joal
12
1.6. Destination des sous-produits de transformation
12
1.7. Modes d’utilisation et perception des utilisateurs
13
2.
PRESENTATION DES RESULTATS D’ENQUETE D’OPINION
AUPRES DES UTILISATEURS DES RESIDUS DE TRANS-
FORMATION DU POISSON
14
2.1. Répartition des personnes enquêtées par village
15
2.2. Année de démarrage
15
2.3. Mode d’acquisition du produit
16
2.4. Cultures bénéficiaires
16
2.5. Periodes d’apport du produit
17

3
2.6. Contraintes dans l’utilisation des rhidus de
transformation du poisson
1 7
2.7. Procédk pour améliorer l’éfficacité des
résidus de transformation du poisson
1 8
2.8. Justification de la pratique
1 8
2.8.1 .Perception de l’effïcacite par les utilisateurs
18
2.8.2.Appréciation de la valeur fertilisante du
sous-produit de poisson fumé
19
3
- .

COMPOSITION CHIMIQUE DU SOUS-PRODUIT (ECAILLES)
19
CONCLUSION - PERSPECTIVES
23
ANNEXES

‘<I
.<...t 1
.::.
P
4
LISTE DES TABLIJAUX
?-bbkiU 1 :
Etapes de la transformation du poisson
8
Tableau 2 :
Composition des produits de fumage
9
~bk3U 3 :
Prix d’achat des produits de fumage
9
tibkdU 4 :
Organisation des seun (Mbour)
10
Tableau 5 :
Estimation de la production du sous-produit à Mbour
1 1
Tdbhu 6 :
Perception de l’effet des résidus de transformation du poisson
14
Tableau 7 :
Liste des villages d’enquête
15
Tableau 8 :
Composition chimique de sous-produits (écailles) de poisson
“Sardinella orita” fumé.
2 0
Tableau 9 :
Composition chimique de divers fumiers et composts
2 0
Tableau 10:
Estimation de quantités d’éléments fertilisants contenus dans
une tonne de matière sèche de sous-produit (écailles) de
poisson fumé.
2 0
Tableau 11:
Eléments importants pour les cultures contenus dans les sous-
produits (Ecailles) de poisson fumé.
21
Tableau 12:
Comparaison entre la valeur fertilisante des formules d’engrais
chimiques et celle du sous-produit (écailles) de poisson fumé.
2 2

5
JUSTIFICATIFS
La situation de dégradation des terres, les difficultés liées à l’accès aux intrants
notamment à l’engrais chimique résultant des faiblesses financières des producteurs et de la
politique agricole en matière d’intrants, justifient le recours opéré par certains producteurs
à l’utilisation de la fumure organique.
Pour répondre à cette pratique, des efforts importants visant une meilleure maîtrise
des techniques de valorisation de la matière organique, végétale et animale sont réalisés par
les programmes de recherche de I’ISRA. Des résultats forts intéressants dont l’impact sur la
production est appréciée par les producteurs sont disponibles et on constate une nette
progression de la mise en place de procédés de valorisation de ces produits en milieu rural.
Dans le même temps, dans la zone côtière à haute activité de pêche, zone où sont disponibles
des résidus de transformation du poisson et, où l’élevage est peu important, se développe une
pratique consistant à utiliser ces résidus comme complément et, dans certains cas, comme
alternatif a l’engrais minéral pour restaurer la fertilité des terres.
La recherche notamment le programme de recherche basé sur la gestion des
ressources naturelles ne saurait être indifférente a une telle pratique à son étendue et, surtout,
à son impact sur la productivité. Elle se doit d’étudier le phénomène afin d’en déterminer les
effets réels et de définir des référentiels sur les meilleures méthodes de valorisation des
résidus utilisés pour répondre 2 toute interpellation et, au besoin, pour mieux orienter et
rendre plus efficace l’action des producteurs.
OBJECTIFS
Le travail dont les résultats sont présentés dans ce document s’inscrit dans cette
optique. Il a pour objectif principal de rechercher les procédés pour mieux valoriser la
pratique afin d’améliorer la fertilité des sols et, partant, d’accroître la productivité. Enfin, ce
travail doit permettre d’évaluer l’impact socio-économique sur les exploitations agricoles. Cet
objectif général, il importe de le mentionner, comporte des objectifs spécifiques sur le plan
socio-économique mais aussi sur les plans agronomique et agro-économique.
Sur le plan socio-économique, il s’agit :
d’identifier les producteurs qui au niveau des villages, s’adonnent à la
pratique d’épandage des résidus de transformation du poisson en vue
d’accroître la productivité de leurs terres ;
de déterminer la perception de ces producteurs sur les capacités fertilisantes
du produit ;
d’évaluer les disponibilités potentielles du produit ;
enfin, d’orienter la recherche dans ses efforts de trouver les modes efficaces
de fertilisation des terres.

6
Sur le plan agronomique, l’objectif visé consiste à :
évaluer les teneurs des résidus de transformation du poisson en éléments
fertilisants ;
de mettre en évidence et évaluer les effets du produit sur la production des
cultures et sur le bilan minéral et organique du sol.
Sur le plan agro-économique, il s’agit :
d’étudier la rentabilité économique du produit en tant qu’amendement
organique du sol ;
d’évaluer l’impact économique sur le revenu de l’exploitation agricole.
RESULTATS ATTENDUS
Plusieurs résultats sont attendus du travail proposé à savoir :
description du processus de fabrication et de production des résidus de
transformation du poisson ;
quantification des disponibilités potentielles du produit et orientation vers des
axes d’activité de recherche ;
détermination de la valeur fertilisante du produit (équivalent en fumure NPK,
S, Ca, Mg) ;
détermination de la valeur agronomique du produit en tant que source
d’amendement organique du sol ;
amélioration de la productivité du sol ;
enfin, évaluation de l’impact du produit sur l’environnement.

7
METHODOLOGIE
Pour aboutir aux objectifs visés, le travail proposé se subdivise en deux étapes. La
premi&e étape, prélude aux actions techniques à mener sur le terrain: consiste dans une
démarche de localisation des zones de production et/ou d’utilisation du produit, d’identifïca-
tion de producteurs impliques dans la pratique et de détermination de leur perception du
produit. Pour ce faire, il a été procédé à une enquête exploratoire sur la base d’un guide
d’entretien suivie d’une enquête d’opinion auprès d’un échantillon de producteurs impliqués
dans la pratique d’épandage du produit. Au même moment des analyses de laboratoire ont été
réalisés visant à déterminer la composition chimique du produit et, partant ses potentialités
fertilisantes.
La seconde phase consistera dans la conduite de tests et d’expérimentations orientés
vers la connaissance de la composition et des capacités fertilisantes du produit.
LIMITES DE L’ETUDE
La période à laquelle les informations ont été collectées n’a pas permis de disposer
d’éléments suffkants notamment pour quantifier les disponibilités de residus dans les zones
de transformation. Ce travail constituera la seconde étape du travail proposé de la même
façon que nous aborderons, sur la base des résultats d’essais à mettre en place, l’évaluation
de l’influence des résidus sur la productivité des parcelles, étude qui sera suivie de
l’évaluation de l’impact économique des résidus sur le revenu des exploitations agricoles.

8
PRESENTATION DES RESULTATS
1. ENQUETE EXPLORATOIRE
L’enquête exploratoire dont les résultats sont présentés constitue comme déjà
indiqué une première étape aussi hien dans la connaissance du produit que dans les modalités
de production d’acquisition et d’utilisation. Elle permet de cerner les zones de production,
la nature, les modes de production et d’utilisation du produit, l’estimation des disponibilités
et enfin, la perception des effets du produit.
1.1. Zones de production et d’utilisation du produit
L’enquête exploratoire effectuée dans la période de Juillet 1993 à Mai 1994 a
permis de localiser les zones de transformation intense du poisson notamment le village de
Joal et la plage de Mbour toutes deux localités situées sur le littoral communément appelé la
Petite Côte (carte 1).
Des entretiens conduits avec des personnes impliquées dans la production de
poissons fumés et séchés ont permis de recenser des noms de villages d’où partent des
paysans à la recherche des résidus de transformation. Les informations recueillies indiquent
que l’utilisation des résidus du décapage du poisson fumé à des fins de culture est surtout
répandue dans les villages proches des lieux de production. On note cependant une
propagation de la pratique jusqu’au delà de l’axe Ndiosmone / Ndangane Samhou à l’Est et
au Nord de la Nationale reliant Mbour à Kaolack. Dans la plupart des ces villages il a été
procédé à l’identification de personnes utilisant les résidus dans leur parcelles de culture et
des discussions ont été tenues sur les cultures bénéficiaires et sur l’importance de la pratique
(carte 1 et carte 2). Il ressort de ces entretiens que la pratique d’utilisation des résidus de
transformation du poisson ne se limite pas dans les villages de transformation mais s’étend
dans les départements de Mbour, région de Thies et le département de Fatick, région de
Fatick.
Concernant les cultures (carte 2) c’est surtout les grandes cultures et notamment les
cultures céréalières qui semblent bénéficier le plus de l’apport du produit.

.
4
C
,
.
,
6c
-
.
A
R

-
1
l
1
1
ML
C A
Gc
na
l


9
1.2. Nature du produit
Les analyses à réaliser permettront une identification de la nature exacte du produit
et ses aptitudes pour la restauration des sols. D’ores et déjà, il importe de noter qu’il ne s’agit
pas 2 proprement parler d’écailles de poissons dont la transformation s’avère être longue pour
les besoins plutôt urgents des producteurs. Il s’agit plutôt de l’ensemble des matières
éliminées durant le processus de production des “ketiakh” ou poisson fumé activité très
importante à Mbour et à Joal. L’appellation “écailles” est en fait une traduction littérale du
terme sereer “uhaus”utilisé pour désigner le produit.
1.3. Processus de trausformation du poisson
Le lieu où s’effectue l’opération est dhommé “seul” . Chaque seun est subdivisé
en “~COU” gérés soit individuellement soit collectivement par un groupe de personnes
associées. L’opération de transformation connaît plusieurs étapes (tableau 1.)
Tableau 1 : Etapes de la transformation du poisson
ETAPES
DEROUlEMENT
ACTELXIS ET CM$
1. achat poisson à la pirogue
achat du poisson par panier auprés des reven-
le responsable du lacou ou le groupe des transfor-
deors (bana-banal
ssteurs
2. transport au seun
mise en panier du poisson et transport au seun
manoeuvres: Qfcfa/panier; charrettes: 75fcfalpanier;
3, italay sur le lacw
étalage du poisson au lacw pour fumage
Mbaur: 5M) à Mfcfa Joal: 250fcfa t repas ou 5Wfcfa
sans repas suivant le nanbre de paniers.
4, allutage du fwr
allumage du four sous surveillance d’un hme
5. nettoyage et dkapage poisson
nettoyage cendre et décapage du poisson en
réalisé par un groupe d’hms et/ou de fem A raison
Équipe, kse en bassine avec une légére couche
de IWfcfa/paniers à Mbour; 5Ofcfa/petite bassine et
de sel sur les puissons décapés
IOOfcfa grande bassine à Joal
6, séchage ketiakh
étalage sur des claies de séchage avec légére
couche de sel fin pour la conservation
7, séchage des sous produits
séchage des écailles et Bise en tas 9 coté du
responsable (s] du lacw
lacou

10
Comme l’indique le tableau 1, le processus de transformation du poisson peut
impliquer de la main d’oeuvre extérieure remunérée en fonction de l’importance des quantités
de poissons à transformer. Il faut aussi préciser qu’en plus de la paille, divers produits sont
utilisés pour le fumage dont des feuilles d’arbustes mais aussi des résidus de récoltes achetés
(tableau 2). Le coût de ces produits est indiqué dans le tableau 3. Ce prix selon les infor-
mations recueillies, varie à la hausse à l’approche de l’hivernage lorsque les résidus
commencent à être rares mais aussi lorsqu’il y a une importante prise de poisson se traduisant
par d’importantes quantités de poisson à fumer.
Tableau 2 : Composition des produits de fumage
sous produits
ligneux, feuilles d’arbustes
herbacées
autres
de r&olte
rafles de
feuilles de Combretum Clutinosum
paille de
vieilles palis-
maïs, tiges de
(rat@, Cuiera Senegalensis (nguer)
brousse
sades débris de
maïs, de mil
eucalyptus de bananier et/ou d’An-
tiges de
scierie etc.. .
et./ou
dansonoia Digita (baobab)
Cassis Tors
de sorgho
Tableau 3 : Prix d’achat des produits de fumage
tksures
Sous-produits de rtcoltes
ligneux
Hetwes
BUiS
Charges d e charrette
IorlO a 1500 fda/unité*
1NO à 1500
1000 à 1500 fcfa /unité
1000 ii1500 fcfa
fcf a/unité
/unité
Bot tes
15 à 35 f cfa/botte
15 à 35 fcfa
15 à 33 fcfa
250 FEfa*
Les coûts mentionnés dans ce tableau 3 sont ceux appliqués à l’approche de
l’hivernage ou en cas de prise importante.
En plus de ces cas d’achat, il existe d’autres formes d’acquisition de produits
utilisés pour le fumage du poisson. C’est notamment le cas de troc de résidus de transfor-
mation contre des produits de fumage. Cet aspect apparaîtra dans les résultats de l’enquête
d’opinion.

11
1.4. Organisation de la production
La production de résidus de transformation du poisson se fait soit individuellement
soit collectivement. Chaque groupe occupe un endroit dénommé seu~z à l’intérieur duquel
existent des compartiments tltc%).$’ où le fumage est effectué. La taille des S~U~ tel qu’ïl
ressort du dénombrement effectué au niveau de cinq unités dans la zone de Mbour qui en
compte 19 est de 38 personnes en moyenne. Elle est de 48 personnes en moyenne dans la
zone de Joal où vingt deux seun ont été identifiés. L’identification des personnes indique une
forte dominante des femmes dans cette activité. tel qu’il ressort du tableau 4, la présence des
hommes dans cette activité est assez marginale, autant par leur nombre que par le rôle qu’ils
jouent. En effet les hommes représentent seulement 6 p. 100 comparé à 94 p. 100 pour les
femmes, quant à leur râle, celui-ci consiste principalement à allumer et à éteindre le four où
les poissons sont fumés, à nettoyer le Zacw avant et apr?+s décapage. Pour la réalisation de
ces tâches ils reqoivent entre 500 et 700 fcfa suivant l’importance de la quantité de poisson
à fumer. Au niveau des ~COU, certains utilisent les services de main d’oeuvre temporaire
payée à la tâche à raison de 100 fcfa par bassine de poisson décapé.
Tableau 4 : Organisation des seun (Mhour)
Swn 1
Sc!un 2
Seul 3
Seun 4
SL?un 5
Cwposition :
homes
femes
31
122
130
4:
46
Total
44
23
31
46
46
Organisation
Individuel le
CUllixtive
Individuel le
Individuel le
Collective
Comme précédemment énoncé, les R~IZ sont subdivisés en ~OU avec en moyenne
treize lacou par seuta dans la zone de Joal.
1.5. Estimation des quantités de sous produits
Une extension de la pratique d’épandage du sous-produit de transformation du
poisson est conditionnée par la satisfaction des utilisateurs sur son éffïcacité mais aussi par
sa disponibilité. Il reste que le travail dont les résultats sont présentes à défaut de donner une
quantifkation exacte, permet une estimation des potentialités de production. Celle-ci a été
basée sur des informations recueillies auprès des groupes de transformation aussi bien dans
la zone de Mbour que dans celle de Joal.

12
1.5 _ 1. Niveau de la zone de Mbour
Une différenciation des seun en trois catégories baséee sur la taille a
été réalisée. Au niveau de chaque catégorie des Informations relatives aux quantités de sous-
produits ont été recueillies (tableau 5).
Tableau 5 : Estimation de la production du sous-produit à Mbour
Type de seun
Nombre
Estimation de la production totale (tonnes)
/ de seun
1
9
1822,5 *
(40-50 personnes)
2
3
384,6 **
(30-40 personnes)
3
7
257,25 ***
(20-30 personnes)
la yuantïte moyenne produite est de 150 sacs par personne et par an
et le poids du sac est de 3Okg soit pour un seun de 40 à 50 personnes une moyenne
annuelle de production estimée à 202,5 tonnes et, de 1822,5 tonnes pour la
catégorie
(202,5*9 = 1822,5).
[ 150*30*40 = 185t;
150*30*50 = 225t
et
18%+225t:2=202,5tl.,
au niveau des seun de la seconde catégorie, la moyenne annuelle de
production par personne est estimée à 120 sacs d’où une moyenne annuelle de
production de 108 et 140 tonnes de sous-produit respectivement pour un seun de
30 et un seun de 39 personnes. (120*30*30= 108t; 120*30*39 = 140,4t
108t+ 140,4t:2= 128,2t.
la même démarche à été menée pour estimer la production au niveau des
seun de la troisième catégorie à la dïfference que la production annuelle par
personne est estimée à 50 sacs.

13
1.5.2. Estimation de la production à Joal
Au niveau de Joal, les informations recueillies donnent les estimations :
Groupement d’intérêt économique (CIE)
Tonnes
Sangomar
162,75
FaS%inda
60
I Sinthie 1
I
393,76
I
r ~--
Sinthie 11
l 405,6
I
I Sinthie III
I 3.176
l
II faut cependant souligner que toutes les quantités produites ne sont pas destinées
a la culture. Dans la zone de Joal en effet, une partie non négligeable des sous produits, de
l’avis des personnes rencontrées, est perdue pendant l’hivernage reversée dans la mer par
défaut de lieu de stockage pouvant protéger contre les pluies et que très peu d’achats sont
effectués en cette période. Toujours dans cette zone trés exposée à la mer, les écailles sont
melangées à de la cendre pour servir de barrage de protection contre les hautes marées
d’hivernage.
1.6. Destination des sous-produits de transformation
L’acquisition des produits de transformation se fait sous différentes formes : don,
troc, achat, ramassage dont E’impormnce relative sera mieux appréciée à travers l’enquête
menée auprès de certains utilisateurs. Comme indiqué (fïg 2) les personnes qui
s’approvisionnent en sous-produits à partir de hd& en plus de la population résidente,
viennent des villages de Fadiouth, Ndianda, Samba Dia, Ndiarogne, Leona, Djilas, Fadial,
Mbodiène, Warang, Colobane. Certains habitent des iles du Saloum tels que Siwo, Dionwar,
Bassar qui ont des ressortissants installés à Joal. Enfin, une bonne partie de la production est
transportée vers la zone maralchère des Niayes (Diamaguene, Thiaroye) à Dakar. Cette zone
est aussi fortement aliment& par la production à partir de Mbour.
Le commerce de sous-produits de transformation du poisson semble être assez
florissant au point d’attirer des intermédiaires buna-banu qui achètent le produit au lieu de
le transformer pour ensuite le revendre avec un bénéfice très substantiel (100 à 150 fcfa à
I’achat contre 600 fcfa à la revente pour le sac de 30kg).
L’intervention d’intermédiaire dans le circuit de vente des sous-produits de
transformation pourrait se traduire par une augmentation du prix de cession.

14
1.7. Modes d’utilisation et perception des utilisateurs
Le sous produit tiré de la transformation du poisson est utilisé pour les grandes
cultures mais aussi dans l’arboriculture et pour le maraîchage. Il est épandu à l’&at brut c’est
à dire, sans qu’aucune transformation pouvant faciliter son utilisation ne soit faite. L’apport
au champ se fait dans la plupart des cas avant l’hivernage. Certains épandent la matière
sèchée d’autres préfèrent qu’elle conserve une certaine humidité. A ce propos, les points de
vue sur l’efficacité liée au degré d’humidité sont divergents.
Il reste que de façon générale, les producteurs qui utilisent le produit dans leurs
parcelles de culture lui reconnaissent beaucoup d’avantages. Nous n’en voulons pour preuve
que le tableau 5 dressé à partir d’entre tiens dans les villages l’utilisant pour restaurer la
fertilité de leurs terres et, partant, augmenter leur productivité. Ces populations ne manquent
pas non plus de noter quelques aspects négatifs liés à cette utilisation du sous-produit. Les
avantaires reconnus au oroduit mais aussi les nrohlèmes inhérents à son utilisation sont une
internellation faite à la recherche nour trouver des solutions adéuuates aux difficultés
rencontrées et nroDoser des voies d’amélioration de l’utilisation du nroduit.
La conclusion qui s’impose de cette enquête exploratoire c’est l’attitude largement
partagée de satisfaction des producteurs utilisant les résidus de transformation du poisson pour
l’amendement des terres de culture. Une telle attitude se traduit par un certain engouement
dans toute la zone au Sud du Département de Thiès et Sud-Ouest du Département de Fatick
pour se procurer le produit. De l’avis des utilisateurs, les disponibilités sont satisfaisantes
même si certains estiment que cela ne saurait durer trop longtemps à cause des demandes de
plus en plus nombreuses et importantes. Des discussions avec des producteurs il est ressorti
des difficultés qui pourraient limiter le recours aux résidus. La première consiste, pour les
producteurs habitant des villages éloignés des zones de production du produit, dans le
transport du lieu de transformation au village de résidence. La seconde qui se fait déjà sentir
c’est les difficultés dans l’acquisition du produit. Comme disent beaucoup de producteurs, les
résidus qu’on ramassait ont à présent acquis une valeur marchande qui en rend l’accès de plus
en plus diffkile.
Ce sont ces différents points de vue que nous avons cherché à cerner de faLon plus
précise à travers une enquête menée auprès d’un échantillon d’utilisateurs des résidus. Les
résultats de cette enquête sont présentés dans les notes qui suivent.

15
Tableau 6 :
Perception de l’effet des residus de transformation du poisson
Snba Dia
Produit très efficace en arboriculture
Risques de mtalitds en cas de forte dose
2.
Présentation des résultats d’enquête d’opinion auprès des
utilisateurs des résidus de transformation du poisson
L’enquête d’opinion sur l’utilisation des résidus de transformation du poisson a
concerné quarante et une personnes (41) choisies au hasard dans les villages ou la pratique
a été recensée.
Toutes les personnes interrogees sont des chefs d’exploitation pratiquant I’epandage
du produit. L’objectif visé c’est, à travers les réponses aux questions, de mieux appréhender
la perception des producteurs sur l’utilisation des résidus et, surtout, sur la perception de son
efficacité comme source de fertilisation et, partant, comme moyen d’accroître la productivité
des terres.

16
L’enquête réalisée visait à identifier les contraintes, apprécier les résultats, et
dresser des orientations possibles.
2.1. Répartition des personnes enquêtées par village
La zone couverte par cette enquête renferme plusieurs villages de la zone dite de
la Petite Côte avec une incursion intérieure jusqu’à environ 30 kilomètres vers le Sud Est.
Dans ces villages identit?és durant l’enquête exploratoire des discussions informelles avaient
déjà été tenues avec les populations sur la pratique, ses avantages, ses inconvénients et les
possihilités de meilleure valorisation.
Le nomhre de personnes interrogées par village tient compte de la taille du village
mais surtout de l’importance de la pratique telle que le jugeait l’enquête exploratoire.
Four des raisons de logistique, les villages Niominka dans les iles du Saloum où
des producteurs se sont lance dans la pratique d’épandage n’ont pu être enqu&és.
Tableau no7 : Liste des villages d’enquete
Nom du village
Nombre de personnes enquêtées
Bahoucar Toumhou
2
Bagarra Wolof
3
Fadial
4
Fadiouth
5
Joal
4
Kër Balla
2
Kër Joseph
1
Léona
1
Mhoulem
3
Ndianda
3
Ndiémane
2
N doffane
5
Ngaring
1
Sally village
1
Samba Dia
1
Vélingard
3
Total
41

17
2.2. Année de démarrage
La pratique de l’épandage des résidus de transformation du poisson s’est surtout
développée dans la période ayant suivi l’arret du programme agricole (PA). En effet, 83%
des personnes enquêtées ont débuté cette pratique dans la période de 1980 et 1993 dont ( 61%
entre 1980 et 1990 contre 22% de 1990 à 1993.
De l’avis des personnes interrogées, cette évolution se fait rapidement 41% tandis
que 31.7% estiment que cette progression pourrait être plus accentuée si des difficultés
n’intervenaient pas pour freiner l’élan de progression” Ces mêmes difficultés poussent 14.7%,
a estimer que la progression est plut& lente. Parmi celles-ci, c’est surtout l’éloignement des
villages par rapport au problème de transport et la disponibilité du produit qui sont invoquées.
2.3. Mode d’acquisition du produit
L’acquisition des résidus de transformation, à en croire les reponses enregistrées,
ne pose pas de problèmes majeurs présentement. Plusieurs sources ont été identifiées qui sont:
le ramassage, le troc de paille contre le produit, les dons, les achats. Le ramassage tout
comme les dons mais à un degré moindre, initialement les formes les plus repandues, tendent
de plus en plus à céder la place aux achats. Cette évolution se justifie par l’intérêt grandissant
accordé au produit qui se traduit par une demande de plus en plus forte. Seulement 9.8% des
reponses attestent avoir bénéficié de dons comparés à 41.5% qui ont procédé à des achats et
à 17.1% qui ont effectué un au troc paillelécailles (graph. 1). Certains utilisateurs allient
l’achat à d’autres modes d’acquisition comme l’indique par le graph. 1. C’est donc dire que
les achats constituent actuellement la source principale d’acquisition des écailles. Il s’agit là
en plus du marché florissant de poissons fumés et séchés, d’une source monétaire importante
au point d’attirer des intermédiaires orientés vers l’achat des résidus aux femmes impliquées
dans la transformation pour ensuite les revendre aux cultivateurs intéressés. Ceux-ci
effectueraient des marges bénéficiaires très substantielles à l’image de ce commerqant
intermédiaire qui achète le sac de 30 kilogrammes entre 150 et 200 F çfa pour le revendre
entre 500 à 600 F cfa. Le prix de la charge de résidus varie suivant le moment auquel l’achat
est effectué (graph. 2). 11 est estimé à 500 fcfa en moyenne avec un minimum de 250 f cfa
et un maximum de 1010 fcfa. De l’avis des utilisateurs, plus l’hivernage approche, plus les
prix ont tendance à monter. Cette période correspond à une baisse de l’activité de
transformation d’une part et, d’autre part, coïncide avec les fortes demandes par les abticul-
teurs .
Concernant le troc, il s’agit d’échanges de charges de pailles et/ou résidus de
récolte contre des charges de produit de transformation d’écailles.

18
2 -4. Cultures bénéficiaires
L’utilisation des écailles pour la culture bénéficie surtout aux céréales. La zone de
la Petite Cote est en effet une zone à dominante ceréalière avec la culture du sorgho et un peu
de maïs de case au niveau des villages côtiers et une dominante de la culture du mil sounü
et de l’arachide au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la cote. Cela tient notamment à la
qualité des sols qui sont des sols très argileux le long de la côte notamment dans les terroirs
de Mbodiene, Joal, Ndiemane et Fadiouth pour devenir sableux au Nord et Nord Est de cette
zone. Enfin le produit est aussi utilisé pour le maraîchage et l’arboriculture dans la zone, qui
se développent dans la région.
Bien que les paysans trouvent que les écailles augmentent la production de fanes
d’arachide, c’est surtout les cér6ales qui en bénéficient selon 58.5 % des réponses comparées
à 7% en faveur de l’arachide (graph. 3). Le maraîchage et l’arboriculture occupent 12.2 %
tandis que 15% épandent le produit aussi bien sur les céréales que sur l’arachide.
2.5 _ Periodes d’apport du produit
De l’avis des producteurs, l’apport se fait principalement durant la saison sèche et
apres les travaux de déssouchage et de nettoyage des champs 585%. Il est effectué pour
3 1.7 % des repenses après l’installation des premières pluies tandis que 7.3 % n’ont pas de
choix particulier pour une saison mais épandent les écailles dès qu’elles sont disponibles.
Lorsqu’il est réalisé durant l’hivernage, l’épandage se fait au paquet alors qu’il est épandu
sur la parcelle lorsqu’il intervient avant l’installation des pluies.
Sur les quarante et une personnes interrogées, seulement 17.1% disent pratiquer
l’épandage sur le même endroit chaque année contre 75.6% qui varient la partie de leurs
parcelles b&réficiant de l’apport.
Pour les autres 7.3 % , cela dépend de la disponibilite des résidus au moment de
l’opération.
2.6. Contraintes dans l’utilisation des résidus de transformation
du poisson
Plusieurs contraintes qui sont identifiées de l’avis des producteurs interrogés,
limitent la pratique d’épandage des produits dérivés de la transformation, Il s’agit
principalement du transport du lieu d’acquisition au village et/à la parcelle 53.7%, de la
disponibilité de main d’oeuvre 22.0% mais aussi du prix d’achat considéré qui selon 12.2%
des repenses est trop élevé. A cela s’ajoute le manque de conviction quant à l’efficacité
exacte du produit 7.3 % et, enfin, la nature du produit qui, pour 5.2 % des repenses se trouve
être à l’état trop brut. Pour l’heure il n’existe en effet aucune transformation du produit qui
en faciliterait l’utilisation.

19
Concernant la disponibilité des résidus, des estimations ont été faites auprès de quelques
producteurs considérant la quantité déclarée vendue et au niveau de joal et au niveau de
Mbour. Ces informations ont été livrées dans l’exploitation des informations ressorties de
l’enquête exploratoire. A ce propos (graph. 4), 24.4% des personnes ayant répondu à la
même question pensent que les disponibilité en résidus sont largement sufftsantes pour
permettre une plus large utilisation des écailles. A la même question, 35.0% jugent que les
quantités de résidus sont à peine suffkantes pour satisfaire la demande tandis que 21.9%
estiment insuffisantes les disponibilités et 14.6% répondent ne pas savoir le reste 4.4% n’a
répondu. De notre point de vue, si les quantités produites peuvent paraître actuellement
suffisantes, la situation pourrait changer au regard de l’évolution du nombre de paysans qui
font recours à la pratique d’apport d’écailles. Cela est d’autant plus probable que, de l’idée
des personnes de l’échantillon, 65.9% pensent a une extension de la pratïque si des procédés
pouvant mieux valoriser le produit étaient mis en oeuvre contre seulement 19.5 % qui pensent
le contraire, 4.8% qui répondent ne pas savoir et 9.8% qui se sont abstenus d’apporter une
réponse à la question (graph. 5). L’eventualité d’une progression du nombre de personnes
intéressées et l’importance de la pratique se justifieraient aussi par le fait que le recours à
d’autres procédés de fertilisation demeure très limité (graph. 6). Malgré ces diffîcultés, la
plupart des personnes de l’échantillon 92.7% disent être prêtes à poursuivre la pratique tant
que le produit sera disponible.
2.7. Procédés pour améliorer l’éfficacité des résidus de
transformation du poisson
Du point de vue de plusieurs interlocuteurs, l’efficacité des résidus pourrait être
améliorke tout autant que son utilisation facilitée. A cet effet, les réponses faites par les
personnes impliquées dans la pratique d’apport de résidus dans leurs parcelles qui constituent
I’echantillon de travail donnent des orientations possibles. En effet (graph. 7), 29.3% pensent
que la transformation des résidus en poudrette va faciliter son utilisation tout en renforçant
son efficacité. Pour 14.6% des réponses, les résidus devraient être conditionnés en sac avant
d’être épandues dans les parcelles de culture tandis que 12.2% suggèrent le mélange avec du
fumier. Le reste des réponses est constitué de 24.3% qui ne connaissent pas de technique
capable d’améliorer l’efficacité des écailles et 19.5 % qui n’ont pas apporté de réponse à la
question.

20
2.8. Justification de la pratique
2.8.1. Perception de I’efficacite par les utilisateurs
Comme indiqué dans les resultats de l’enquête exploratoire, les residus de
transformation sont utilisés à plusieurs fins. Ils sont utilises tout aussi bien pour la culture que
dans l’arboriculture, et dans l’alimentation du bétail. De l’avis des personnes enqu&ees,
l’augmentation du nombre tient principalement à l’efficacité reconnu au produit par ceux qui
l’utilisent comme source de fertilisation. Parmi celles-ci, 63.4% s’accordent pour reconnaître
que les écailles jouent un rôle très efficace d’ameublement des sols, tandis que 12.2% y
voient un effet tres positif sur les cultures. Pour ceux qui utilisent le produit dans
l’alimentation 7.3%, celui-ci contribue à augmenter la production du lait. D’autres paysans
12.2 % affirment s’adonner à la pratique par mimétisme. Le reste 2.9 % n’ont pas repondu à
la question.
Concernant le caractère fertilisant du produit, (graph. S), la comparaison avec le
parcage donne 12.2 % des repenses favorables au parcage contre 6 1.1% pour lesquelles, les
rendements sont meilleurs avec les résidus de transformation du poisson. On note par ailleurs
que 2.4% reconnaissent une rémanente plus longue aux ecailles tandis que 19.5 % des
réponses ne trouvent aucune différence entre l’effet du parcage et l’apport de résidus de
transformation du poisson. Enfin 2.4% des personnes ne se sont pas prononcées tandis que
2.4 % disent ignorer le produit le plus effîcace.
De l’avis des personnes interrogées, les résidus sont surtout efficaces en première
année 75.6%. Il a aussi été avancé en confirmation de l’idée avancée durant l’enquete
exploratoire qu’au bout de trois années sans apport, on note une nette baisse de la productivité
des parcelles.
C’est dire que les paysans qui pratiquent l’epandage de résidus en général jugent
leur effet assez efficace. De l’avis de certains qui allient le parcage à l’épandage, l’effet
positif est renforcé si l’épandage est effectué avant les pluies et piétiné par les animaux. II
s’agit en fait d’opérer à un enfouissement déguisé des résidus pour augmenter leur efficacité.
Cela traduit un effort de recherche d’une plus grande efficacité des résidus de la part des
paysans eux mêmes au même titre qu’une piste de recherche d’une forme valorisation des
résidus semble être tracée. Il s’agit d’une interpellation faite en vue d’approfondir la
connaissance des potentialités fertilisantes des résidus mais aussi des limites. Cette recherche
58.5% des personnes interrogées disent être prêtes et disposées & la conduire en collabordtion
avec la recherche (ISRA). Il reste malgré tout que seulement 22.0% des réponses optent pour
une substitution des résidus à l’engrais minkale comparés à 70.7% pour lesquels les deux se
complètent, le reste 7.3 % ne s’étant pas prononcé.

21
2.8.2. Appréciation de la valeur fertilisante du sous-produit
de poisson fumé
La fertilisation et les amendements alcalins constituent des actions techniques
élémentaires pour la gestion de la fertilité des champs cultivés. Il convient d’utiliser des
produits apportant des cléments fertilisants nécessaires aux sols et aux cultures de la zone.
Compte tenu de la part des frais logistiques dans le coût de l’engrais minéral rendu au champ,
on tend principalement à utiliser des engrais produits à partir de ressources naturelles
rdgionales. En effet, dans les départements de Mhour et de Fatick, de plus en plus de paysans
ou producteurs sont intéressés de réduire leurs besoins en engrais chimiques commerciaux par
la substitution de quanti& équivalentes en sous-produits C&ailles) de poisson fumé. Pour
déterminer si le sous-produit peut remplacer valablement les engrais chimiques, il est
indispensable de déterminer la valeur fertilisante.
COMPOSITION CHIMIQUE DU SOUS-PRODUIT (ECAILLES)
Les analyses chimiques ont ét& effectuées au Laboratoire Centrale d’ Analyses des
Sols, Eaux et Plantes du CNRA de Bambey a partir d’échantillons prélevés chez les
transformateurs au niveau des plages de Mbour et de Joal.
Les résultats d’analyse chimique de ces &hantillons sont indiqués dans le tableau
8 ci-dessous.
Tableau no 8 : CompOSitiOn
chimique de
sous-produits
(écailles) de poisson
” Sardinella mita ” fumé.
-
Na %
-
Tr
Tr
-
Tr
-
On remarque que le sous-produit est relativement plus riche en N, P, Ca et C et
que le fumier et le compost (Tableau 9).

22
~dhklll no9 : Composition chimique de divers fumiers et composts (Laboratoire Centrale
d’ Analyses du CNRA de Bambey).
Maine
I H%
lhyssi Kajmr
Dans l’hypothèse que les éléments contenus dans le sous-produit (écailles) sont
directement accessibles à la plante, on peut estimer les yuWit& d’kléments fertilïsants
apport& par l’application d’une tonne (1 tonne) de matière skhe du sous-produit (Tableau
10).
Tableau No 1 CI :
Estimation de quantités
d’éléments fertilisants contenus
dans une tonne de matière sèche de sous-produit (écailles) de poisson
fbmé.
Sws-produit
Ca
#s
{écailles)
kg kg kg
Au regard de ces résultats, il apparaît intéressant de considérer les éléments
importants pour les cultures et le sol : N, P,O,, K,O, CaO, Mg0 et SO, contenus dans le
sous-produit (Tableau 10) et de les comparer aux principales formules d’engrais chimïyues
recommandées pour les grandes cultures du Sénégal (Tableau 11).
Tableau noil :
Eléments importants pour
les cultures contenus dans les
sous-produits (Ecailles) de poisson fumé.
Sous-produits
N
P,9
W
Ca0
Mg0 S O ,
(écailles)
kg
ks
kg
kg
kg
kg
1 tonne
50
91
9
.130
5
3

23
Tableau no12 : Comparaison
entre
l a v a l e u r f e r t i l i s a n t e d e s f o r m u l e s
d’engrais chimiques et celles du sous-produit (écailles) de poisson fumé.
CUlbY6
Fuwe légère
fumre forte
Sous-produit
Bose/ha
Furlulle
Oose/ha
Fonwle
lklse/ha
Foraurle
KgPa
N P205 K!O Kg/ha
N Ml5 KZO
Tonne
N P205 K?O
100
E-18-21
150
8-18-27
1
50-91-9
Riz pluvial
50
46-0-O
100
46-0-O
-
Total
31-18-27
Total
58-18-U
Total
50-91-9
1.50
14-7-1
150
10-21-21
1
50-91-Y
Ii1
150
46-0-O
-
Total
21-10-10-5
Total
84-I-31-5
Total
50-91-g
Mais
150
8-18-27
300
8-18-27
1
50-91-9
1W
46-0-O
2w
46-O-O
-
Total
58-27-44-5
Total
116-54-81
TOtal
50-91-9
150
14-7-1
250
8-18-23
3
50-91-9
Sorgho
1W
46-0-O
-
Total
21-105-10-5
Total
66-45-67-5
Total
50-91-g
150
10-14-58
150
7-21-29
1
50-91-9
Cotonnier
50
46-O-9
15
46-O-O
-
Total
38-21-21
Total
45-31-5-43-5
Total
50-91-9
150
6-20-10
150
8-18-Q
1
50-91-g
Ni&!
Total
9-30-15
Total
12-21-40-5
Total
50-91-9
Arachide
100
I-18-27
-
1
50-91-9
Total
8-18-27
Total
-
Total
50-91-9
L’examen du tableau 12 permet de constater que l’application d’une tonne de
matière du sous-produit (écailles) apporte beaucoup plus d’azote (N) et d’acide phosphorique
(PZO,) que la fumure légère préconisée pour les principales cultures du S&Ggal. Cependant,
la quantité de potasse (K,O) est plus faible que celle de la fumure IégEre.
En ce qui concerne la fumure forte, la dose d’une tonne permet d’apporter une
quantité sup&ieure d’acide phosphorique (PZOs) ; ce qui pourrait expliquer l’effet de
l’épandage du sous-produit sur les rendements des céréales (mil, maïs, sorgho, riz) dans les
sols du Sénégal dont la plupart sont caren& en phosphore. Quant aux sols où l’azote serait
le facteur le plus limitant du rendement des céréales, un apport de deux (2) tonnes
équivaudrait au moins à la fumure forte.

24
Pour les légumineuses, il ressort de cette comparaison qu’il faudra probablement
apporter des quantités beaucoup plus faibles que celles qui conviendraïent aux cer&les.
CONCLUSION - PERSPECTIVES
Les travaux entrepris montrent l’intérêt grandissant que les populations de la zone
d’étude attachent aux résidus de transformation du poisson comme source de fertilisation des
terres. Pour la plupart, ils manifestent une satisfaction quant à l’effet des produits de
transformation sur la productivité des parcelles tout autant qu’ils apprécient positivement
l’action de ce produit pour restaurer les sols. Des contraintes liées à une telle utilisation ont
été signalées auxquelles il convient de s’attaquer pour une meilleure valorisation. Ainsi
plusieurs questions ont besoin de trouver des réponses avant de faire des recommandations
pour le développement de cette pratique :
Quelle dose à l’hectare faut-il appliquer en fonction de la
culture et du type de sol 3
Quelles sont les pertes en éléments nutritifs (notamment N) et
les conséquences éventuelles du développement de cette pratique (pollution,
toxicité, arriere-effet, etc.. .) ?
Quelles sont les différentes espèces de poisson utilisées dans
la transformation et leur influence sur la qualité fertilisante du sous-produit
(écailles) ‘?
Quelles possibilités existent-elles pour satisfaire à une
demande de plus en plus forte du produit ?
Quel impact réel pour le revenu des exploitations agricoles ?
En vue de trouver des réponses à ces problèmes, il est envisagé la mise en place
d’un réseau d’exp&imentations pour une meilleure connaissance et appreciations des effets
réels du produit d’une part, D’autre part, le développement de l’utilisation &ant fortement
lié à l’effet sur le revenu des agriculteurs et sur la disponibilité du produit il sera procédé à
une identification plus fine des quantités potentiellement disponibles. Ceci se fera grke à un
système de suivi de la production de sous-produits au niveau de quelques seun dans les deux
localités où s’effectue la transformation des quantites de résidus produites.

LISTE DES GRAPH.
Graph. 1.
Modes d’acquisition des sous-produits de transformation de
poisson.
Graph. 2.
Variation des prix de charges de charrette d’ecaïlles.
Grahpe 3.
Cultures bénétïciaires de l’apport du sous-produit.
Graph. 4.
Contraintes dans I’utïlisatïon du sous-produit.
Graph. 5.
Disponibilités en sous-produit de transformation du poisson.
Graph. 4.
Evolution possible de la pratique d’apport du sous-produit pour
la culture.
Graph. 7.
Procédées pour améliorer I’efficacïte du sous-produit.
Graph. 8.
Effets du sous-produit de transformation du poisson sur les
cultures.

A N N E X E S

s
.-a0‘8
.-ZJ
1230ii

50cn
3
75
c
0
. -
. -
CD
.-

Graph. 2Yariations du prix d’une charge de charrette de résidus -
fcfa
poids de charge environ 300kg.
250-330
330-500
0% des réponses
500-670
670-840
840-l OI 0
60

.
.
-
.-

Q
E
a
a;
(3
al

Graph. 4. Contraintes dans l’utilisation des résidus (écailles)
manque de main d’oeuvre
difficultés de transport
prix trop élevé
1 III% de réponse 1
manque de conviction
nature du produit
sans réponse
-
Y _

5 s
0
‘za
CO
0
‘a
a,
CO
.-
.
c
CL
a

a. 0
0 --

.-
3
73
0
Q

5
0
CO
3
u
f
TIC
‘CD
0
0
CL.
.

E
a-