ISRAKNRA-BAMBEY RAPPORT ANALYTIQUE DES ACTIVITES DE ...
ISRAKNRA-BAMBEY
RAPPORT ANALYTIQUE DES ACTIVITES DE
RECHERCHE 1999
Par
Dr Mamadou DIONE
Chargé de Recherche
Bambey, Mars 2 000
1

i
*
SOMMAIRE
Page
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. RÉSULTATS SCIENTIFIQUES.
II. PRODUITS DE LA RECHERCHE
IIl. AUTRES ACTIVITES
III. 1 ENSEIGNEMENT/FORMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
III.2
CONST_JLTANCES/EXPERTISE . . . . . . . ~ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
111.3. GESTION SCIENTIFIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- Animation scientifique
- tilaboration de projets de Recherche
- Relations extérieures..
IV. EQUIPE DE RECHERCHE
V. MOYENS FINANCIERS.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.~ . . . . . . . . ._. . 1.1. . . .
2

INTRODUCTION
La participation aux travaux du programme “Drylands research”, objet d’une convention
entre I’ISRA et le Département Britannique pour le Développement International (DFID), a. été
notre principale activitb de recherche durant l’année 1999. C’est dans ce cadre que nous avons
contribué simultanément à deux études dont l’une est intitulée “Évolution de la gestion des
ressources forestières et de l’arbre dans les terroirs villageois du Bassin Arachidier”, et l’autre
“Évolution des rdgimes fonciers”.
Nous avons en outre mené, pour le compte de la FAO, un travail d’expertise sur le
th&me Diagnostic Participatif des syst&mes fonciers et d’utilisation des terres.
Enfin, dans le cadre du projet “Utilisation Durable des Ressources Sauvages au Sén6gal”, objet
aussi d’une convention entre l’UICN-Mission
Sénégal et I’ISRA, un Diagnostic Participatif a étk
mené pour la Zkne sylvo-pastorale.Les
principaux résultats ainsi que les autres activités r&lisée:s
cette année, font l’objet de ce présent rapport.
I- RÉSULTATS SCIENTIFIQUES
1.1. GESTION DES RESSOURCES FORESTIÈRES
Les recherches dont les résultats sont présentés ici, portent sur le th&me relatif aux
rapports entre politiques gouvernementales et investissements paysans en Afrique semi-aride. 11
constitue un des axes du programme de recherche du Minist&re britannique du d&eloppement
International (DFID), dans le domaine des politiques en matière de ressources naturelles. L,e but
des recherches est d’analyser et de reconstituer les changements intervenus dans la. Z#one de:puis
les années 1950, en matière de gestion des ressources forestieres du terroir, les mesures de
protection et les efforts d’investissements humains et financiers pour l’amélioration . de ces
ressources.
Contexte de l’étude
Le Centre Nord du Bassin Arachidier (Région de Diourbel), a été choisi pour abriter les
recherches. Cette zone appartient au domaine écologique subsaharien et semi-aride, ofi les
politiques majeures de dveloppement agricole mises en oeuvre depuis les années, de
l’indépendance, ont pour pr&ccupation majeure, l’amélioration de l’agriculture sénégalaise et
des conditions de vie du monde rural. Ces politiques menées, tant au plan du d&eloppement
socio-économique des populations que de la gestion des ressources naturelles, ont eu des
impacts très V(ariables. C’est pourquoi d’ailleurs,que la même étude a été conduite au Kenya, a.u
Nigeria et au Niger.
Au Sénégal, le Bassin Arachidier, après avoir été le moteur de l’expansion de
l’agriculture moderne, n’a pas échappé aux perturbations engendrées par les effets inattendus,
voire l’incohérence des dites politiques et des ddgradations dimatiques.
Méthodologie
Cette étude s’inscrit dans le cadre du programme de recherches initié par Drylandts
research sur les “Politiques affectant l’investissement chez les exploitants agricoles des zones
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semi)arides de l’Afrique”. Ce projet vise a identifier les impacts et a lever les contraintes a
l’investissement par les petits paysans, engendrées par les politiques agricoles, mises en oeuvre
dans certains pays d’Afrique subsaharienne semi-arides.
11 s’agit de vérifier les hypotheses et les résultats obtenus lors d’une étude realisée au Kenya en
1990 (District de Machakos) et au Nigeria, à partir d’une analyse rétrospective des changements
induits par les politiques agricoles mises en oeuvre, durant la période de 1950 à 1999, dans une
région aride et similaire du Stsnégal. Le centre du Bassin Arachidier (Région de Diourbel) a été
choisi pour abriter les recherches, au niveau de quatre terroirs villageois, notamment, Darou
Rahmane II, Ngodjilème, N’diamsyl Sessène et Sob (Région de Fatick).
La gestion de l’arbre, un des thèmes de recherche de ce programme a été analysée dans
les quatre terroirs villageois, à travers des séries de recherches, enquêtes de terrains auprès des
populations et d’analyse documentaire.
La situation forestière actuelle dans les terroirs villageois est caractérisée par :
* Une prédominance de Acacia albida présent partout sous forme de parc à Kadd et de petits
boisements de Combrétacées.
Des potentialités forestières réduites, du fait des dégradations, avec une densité de 6-24
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pieds/ha pour Acacia albidu
et 1-3 arbres/ha pour les espèces compagnes telles que
Adansonia digitata et Petarium microcarpum (Dankh) qui sont limitees autour des
concessions et dans les champs de case. Certaines espèces fruitier-es telles que Borassus
aethiopium, Parinari macrophylla
et Prosopis
ufricana, ont éte conservées
abondamment dans les bas-fonds, vallées et les dépressions sableuses.
R&ultats
Les recherches menées au niveau des terroirs et les enquêtes entreprises aupres des
paysans ont aussi révélé une perte notoire de la biodiversité, avec la disparition d’un grand
nombre d’esp&ces telles que Sterculia
setigeru, Bombax costatum, Cordyla pinnata,
A c a c i a senegal,
Acacia mochrostachya, Acacia nilotica, etc. Ces espèces
constituaient vers les années 1950 des ressources forestières tres abondantes., avec des
peuplements denses et variés.
Les résultats obtenus ont permis de mettre en évidence un impact negatif des différentes
politiques appliquées dans la zone sur la préservatio des ressources forestieres et une absence de
politique d’incitation à l’investissement financier pouvant permettre d’assurer la promotion de
l’intégration de l’arbre dans les systèmes de production et de gestion des ressources du terroir.
La régression des ressources forestières de la zone a connu une brusque accélération à partir des
années 1970, à cause, d’une part, des pratiques culturales exigées par la mécanisation de la
culture arachidière, des contraintes démographiques, et surtout à cause de la pejoration
climatique. En effet, l’introduction de la mécanisation de la culture arachidière, a. partir des
années 60, a et& un facteur déterminant de la dégradation des formations forestibres qui sont
systématiquement défrichées pour la mise en culture (champs d’arachide) et pour répondre aux
exigences de la mecanisation de l’agriculture.
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Ainsi les superficies cultivées ont augmenté de 14,8% (66ha) a Darou, 12;3% a Ndiamsyi
(41 ha), et 6,3% (32 ha) à Sob. Ce sont les formations forestières des savanes boisées arbustives
et arborées qui ont ete les victimes de la poussée agricole, diminuant progressivement, entre
1954 et 19S9, en passant de 20% (164ha) & Darou, 4% (25ha) a Ngodjilém, 7% (25ha) à
Ndiamsyl Sesserre, à respectivement 0%, 0,2% et 2,2%.
L’utilisation massive des engrais grâce a des prix incitatifs offerts par la politique agicole mise
en oeuvre dans le cadre du programme agricole de 1%5 a 1979, a entrainé le delaissement du
système agroforestier traditionnel qui constituaient un facteur d’équlibre jusqu’au début des
années 60, a destabilisé l’organisation spatiale du terroir et la parfaite intégration entre
l’agriculture, l’élevage et l’arbre, aussi bien dans les champs éloignés que dans ceux situés 51 la
lisiere du village.
Aujourd’hui, les forêts reliques localisées dans les dépresssions et le parc a. Kadd, subissent une
trés forte pression humaine pour assurer les besoins en combustible, en bois de service et en
fourrage, avec un déficit de prés de 60% de la couverture des besoins.
En matiere d’investissement financier, le manque constaté,pour assurer la promotion de l’arbre
dans le terroir, tient plutôt de la situation de pauvreté, qu’à un manque d’intérêt de la part des
populations, dont les actions prioritaires sont tournées vers des cultures vivrieres et de rente.
Afin d’asseoir des bases d’une agriculture durable,donnant B l’arbre sa place d’antan, et
permettant d’améliorer substantiellement les revenus des paysans, il apparait urgent et imp&atif
de mettre en oeuvre une politique cohérente d’appui au petit paysan, basée sur la promotion de
l’investissement financier, assorti de facilités d’accés aux credits et des garanties foncières.
1.2. EVOLUTION DES RÉGIMES FONCIERS ET DES SYSTÈMES D’UTILISATION DES
TERRES
Méthodologie

L’hypothèse communément admise en matiere de sécurité fonciére et d’accès aux
ressources naturelles a été testée. Selon cette hypothese,
“la rareti croissante des ressources
naturelles, conduit a des droits de propriété qui changent initialement vers une plus grande
gestion communautaire, avant d’évoluer dans une phase ultérieure, vers un droit de propriété
privé plus marqué. L’investissement est promu par les politiques qui favorisent la sécurité
d’accès aux ressources foncier-es hydriques et animales, et qui permettent au producteur et à. sa
descendance d’en profiter.
Les méthodologies mises en oeuvre dans les deux études comportent :
_. une synthese de la littérature pour revue documentaire pertinente
- une analyse des photos aériennes, d’imageries satellitaires et statistiques agricoles
Ces méthodes posées en détail dans les Profils de changements (Sadio et al., 1999; L6 et al,
1999), ont permis de retracer l’lvolution des changements survenus au cours de la période de
référence 1950 à 1998 .
Des etudes complémentaires ont été menees sur le terrain en vue de combler les lacunes. Celles-
ci consistent en :
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- interview avec les autorités administratives et coutumières et les responsables de
services techniques locaux
- inventaires et mesures sur le terrain : des nombres et tailles de champs et des arbres
- interview de groupes ciblés pour Mablissement des profils de changements dans la.
gestion des ressources et le foncier.
- interview d’un échantillon de près de 40 chefs d’exploitations
Par ailleurs, ces resultats ont été soumis à un atelier de validation, puis à un autre atelier, cette
fois national. Tous les deux ateliers ont fait l’objet de comptes rendus d&aillés
Résultats
La question foncière en Afrique, de manière générale, et sahélienne en particulier, est de
plus en plus au centre des débats, face à une agriculture qui a du mal à se moderniser, faute
d’investissement, et à une dégradation vertigineuse des terres et des ressources naturelles en
général.
Au Sénégal, la tenue foncière est principalement caracterisée par le vote dans les années qui (ont
suivi l’indépendance de la loi sur le Domaine National (LDN), qui consacrait ainsi la
nationalisation et l’appropriation par l’État du Sénégal, de pres de 95% du territoire national.
Avant cette loi, les modes de tenure foncière relevaient essentiellement de la coutume, marquée
par l’histoire et l’organisation sociale. De nombreux auteurs s’accordent à reconnaitre que les
droits fonciers issus de la coutume étaient stables et transmissibles. En outre, la coutume
autorisait un large éventail de transactions (prêt, location, gage,etc.), aujourd’hui bannies par la
LDN.
Dans les villages typiquement séreres comme Ngodjiléme et Sob, cette organisation
sociale reposait essentiellement sur une matrilinéarité au sein de laquelle le contrôle foncier était
le fait de lamans ou « maîtres de terres », qui étaient, non les propriétaires, mais les gérants
du patrimoine foncier qu’ils mettaient à la disposition de membres de la lignée, (ou d’autres
cultivateurs de la communauté, en fonction de leurs besoins.
0 Dans un village comme Ndiamsyl, dominé par les Wolofs, l’intluence de l’islam a donné une
organisation plutôt patrilint!aire avec des droits de successions qui échoient au fils aîné. Mais
l’institution du lamanat demeurait comme en pays sérere, l’unité centrale de gestion du
patrimoine foncier.
O Darou Rahmane par contre, présente des caract&-es très particuliers, dans la mesure où c’est un
« daara », c’est à dire un regroupement de fidèles mourides totalement dévoues à un guide
spirituel pour lequel ils constituent une main-d’oeuvre gratuite pour ses vastes champs
d’arachide, en échange d‘une bénédiction et d’une promesse de les conduire au Paradis. Le
patrimoine foncier dans ce contexte, est exclusivement contrôlé par le guide spirituel et des droits
d’usage assez précaires et qui tiennent essentiellement à la fidélité et au renouvellement de
l’ailégeance au guide, sont accordes?
Par le vote de la loi sur le domaine national, Mtat qui venait ainsi de purger
officiellement la terre des droits coutumiers perçus comme rétrograde et susceptibles de favoriser
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un immobilisme alors qu’il cherchait ci. promouvoir un developpement économique, visait la.
modernisation de l’agriculture, par la mise à disposition des terres par ceux qui les cultivent.
Trente-cinq (35) ans apres sa proclamation, l’agriculture n’a toujours pas décollé et nombreux
sont les détracteurs de cette loi qui la montrent du doigt, pour expliquer le manque
d’investissement des agriculteurs, faute de sécurité foncière.
Les enquêtes menées dans le cadre de cette étude révèlent :
1) Une survivance des droits coutumiers, mais qui ne repose plus désormais sur une
gestion collective de l’espace, mais une gestion fortement individualisée et un terroir
déstructuré où l’integration agro-sylvo-pastorale et la pratique de la jachbre ont disparu,
entraînant une dégradation progressive des terres.
2) Une faible application réelle de la loi sur le domaine national, du fait des .nombreuses
contraintes et conflits,
Pour ce qui concerne la mise en valeur des terres et la gestion, et la conservation des ressources
naturelles, il ressort de l’étude les conclusions suivantes :
- un impact important de la LDN sur les pratiques de conservation des sols notamment
par la disparition de la jachère,
- la rédact.ion de la durée des prêts qui n’incite pas les emprunteurs a fumer, engraisser
les terres; les exposant ainsi a une dégradation rapide.
En matiere d’investissement, il ressort essentiellement des propos des paysans confirmes par un
certain nombre de spécialistes de la question que :
- la notion de sécuritt? foncier-e est à mieux cerner
- la relation entre la sécurité foncière et l’investissement est plus complexe qu’il n’y
paraît
- la sécurite foncière est, certes essentielle, mais pas suffisante pour inciter les paysans a
investir pour une agriculture moderne et une conservation des ressources naturelles.
- la dkision d’investir résulte de la maîtrise de facteurs tant macro-économiques (lutte
contre la paupérisation du monde rural, prix incitatifs, politiques de crédit), que
techniques (disponibilite de technologies efficaces, de stratégies de gestion du risque
agro-ch matique, etc.) et institutionnelles. Et la question foncière participe de ces aspects
institutionnels.
1.3. DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DES RESSOURCES SAUVAGES AU FERLO
Des recherches ont été conduites au niveau de la Zone Sylvo-Pastorale (ou Ferlo) sous
la forme d’un diagnostic participatif (DP) dans le cadre du Projet “Utilisation Durable des
Ressources Sauvages au Sénégal”
Bien que généralement marginalisées jusqu’ici dans les programmes de développement,
les ressources sauvages (RS) [Produits de cueillette forestière, faune sauvage, etc...],
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contribuent à la creation de richesses, tant au niveau local que national. Ainsi il s’av&re
indispensable d’analyser les modes de gestion mis en oeuvre, les institutions locales impliquees,
ainsi que les législations et réglementations appliquees pour la régulation de l’exploitation.
Contexte et objectif du Diagnostic du DP
La particularité du DP des Ressources Sauvages du Ferlo, reside dans son contexte
spécifique, marqué par les nécessités et priori&% suivantes :
- amélioration, identification et localisation des principales ressources sauvages
non ligneuses presentant un certain intérêt pour les populations.
- rehaussement du niveau de connaissances et d’informations sur fa zone, et la
distribution des dites ressources.
- disposer d’une analyse critique des options et des stratégies (politiques) de
développement ciblant les ressources sauvages.
- identifier les opportunités pour l’implication des populations dans la gestion
durable des ressources.
Les objectifs spkifiques assignés à ce DP sont :
- identifier et determiner avec l’aide des populations, les zones de concentmtions
des ressources sauvages, les acteurs impliqués dans la gestion.
- définir une base de sondage en vue de l’étude (enquêtes, suivis) des menages
et des marchés de ressources sauvages
- dégager les contraintes et menaces pesant sur ces ressources et identifier les
opportunités qu’elles offrent.
Méthodologie
En se basant sur l’approche de la Méthode Active de Recherche et de Planification
(MARP), Les méthodes et démarches suivantes ont été mises en oeuvre :
- revue documentaire en particulier : les rapports techniques, comptes-rendus de
recherche et documents de politique et de planification strategique.
- diagnostics antérieurs de la zone
- visites et enquêtes complémentaires sur le terrain
Les resultats du DP sont resumes ci-apres. le rapport détaillé correspondant est liste dans le
chapitre “produits de la recherche”
Résultats
La Zone Sylvo-Pastorale (Ferlo au sens large) vaste de 57 WO Km2 environ, est
relativement homogene en tant que zone semi-aride à vocation principalement pastorale, et
héberge une bonne diversité de ressources sauvages. Les plus en vue au plan de la faune sont les
autruches, les gazelles, les antilopes, les outardes, francolins et autres poules d’eau. Pour les
produits végétaux,, les gommes arabiques et “Mbep”, les jujube, les dattes du desert (fruits de
Baconî&s aegytiaca) sont les plus en vue.

Les impacts différencies dans l’espace des politiques de développement et des
potentialités agro-écologiques, permettent de distinguer 2 à 8 zones exprimant ainsi
l’hétérogénéité du Ferlo. Les critères déterminant le zonage sont entre autre l’acds aux
amenagements Sylvo-agricoles de la Vallée du Fleuve Sénégal (Zone du Walo) et aux cultures de
décrue, l’importance relative de l’agriculture pluviale, des activites de cueillette ainsi que les
espèces utilisées en élevage.
Les systèmes traditionnels d’exploitations des ressources sauvages s’intègrent dans un
mode de gestion de l’espace, basé sur une présence saisonnière dans la zone centrale du Ferlo,
ponctuée d’émigration saisonnière vers le Walo (Vallée du Pleuve Sénégal) et le Djollof, marge
Nord du Bassin Arachidier.
Ces systèmes traditionnels sont basés sur une subdivision du territoire en niches
foncières dites “leydi”, appartenant aux clans et lignages, autres niches dites ‘nok’ka”, attach;ées
aux unités familiales. Les “leydis” sont gérées selon la règle du houroum qui distingue le terroir
des champs (“houroum ngessé”), le terroir de pâturage (“houroum . . . .?) et la brousse
“‘houroum ladée”)
L’avènement des forages pastoraux a partir des années 1950 a destabilise le mode de gestion
traditionnel de l’espace, en supprimant les droits fonciers et d’accès traditionnels. Le corollaire
de ce progrès technologique est l’exclusion des populations locales de la gestion des domaines
dont pourtant, elles sont indispensables pour une gestion efficace.
L’analyse appliquee aux ressources en gomme arabique a mis en évidence l’importance de ce
produit commercialisé en période de croisière dans plus de 30 marchés hebdomadaires. Hormis
la gomme, les ressources sauvages sont concernées de près ou de loin par plusieurs projets de
différents secteurs comme la foresterie, l’hydraulique pastorale, l’élevage, etc.. .
Cependant, elles ont et6 généralement marginalisée et leur situation actuelle est marquée par une
dégradation poussée et la non implication des populations locales dans les programmes
d’amélioration. Malgré tout, la présence d’organisations paysannes locales et l’implication active
des femmes dans l’exploitation des ressources sauvages, sont illustrées.
Ainsi, des groupements de promotion féminine (M’beuleukhé), interviennent dans la
vulgarisation des produits de “sump” sous forme d’huile pour la consommatio.n humaine.
D’autres organisations s’impliquent dans les activit& de reboisement et de lutte contre les feux
de brousse, menaçant les dites ressources.
Par ailleurs, il ressort des etudes de cas entrepris dans différents sites a fortes potentialités en
ressources sauvages, les tendances suivantes :
- le manque de concertation entre la multitude d’institutions, parties prenante dans la
gestion des ressources sauvages.
- la non durabilite des systèmes d’exploitation (très miniers) mis en oeuvre
- la précarité des droits d’usage et d’accès aux ressources sauvages
- les prix intéressants, quoique supportés d’une rémunération inéquitable aux
producteurs.

- l’existence de modes de transformations artisanaux, susceptibles d’amelioration
(“sump”)
- les impacts globalement positifs dus aux grands chantiers de 1’Etat comme la Remise
en Eau des ValMes Fossiles
- une identification claire des contraintes spécifiques et solutions pour l’exploitation
durable des ressources pour les femmes
Les resultats du DP permettent de dégager les conclusions suivantes :
- la nette évidence d’une forte régénération chez toutes les esp2ces en vue;
tendance à quantifier pour mieux justifier l’appel aux donateurs.
- l’existence d’une reconnaissance tacite des droits individuels sur certaines
ressources telles que la gomme arabique.
- la validité de certaines dispositions de la regle de “houtoum” reconnaissant le
“nok’ku comme espace privé familial, qui pourrait bénéficier d’une légitimation
juridique ou administrative
- la timidité, voire l’absence des interventions des collectivités locales dans la
gestion des ressources sauvages.
- la présence de tentatives privées d’exploitation à grande échelle des ressources
sauvages.
- la possibilité d’adopter un zonage du Ferlo selon l’abondance et la coexistence
des différentes ressources sauvages pour mieux se concentrer sur des zones
plus representatives d’une ou de plusieurs ressources sauvages.
En terme de perpectives, le DP a permis de dégager trois thèmes prioritaires de recherche et de
développement des ressources sauvages du Fer10 :
- diagnostic approfondi, testage et suivi-évaluation de stratégies d’amélioration
des ressources sauvages dans les sous-zones
- mise au point participative de dispositions pour la sécurisation des ressources
sauvages.
- conception et mise en oeuvre d’un système d’information sur les zones de
production et les marchés de ressources sauvages pour l’amélioration des prix
aux producteurs
II. PRODUITS DE LA RECHERCHE
Sur le plan de la production scientifique, un certain nombre d’articles et de rapports ont éti
rédigés, dont d’autres sont sous presse.
2.1 ARTICLES DANS REVUE À COMITE DE LECTURE (SOUS PRESSE).
a) gestion des ressources forestières et de l’arbre dans les terroirs villagois du bassin
arachidier
-CO-auteurs: Syaka Sadio STA
-Soukeyna Ngom (STA-SA Dakar)
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b) Evolution des régimes fonciers
- CO-auteur: Henri L6 UCAD-ISE, Dakar
2.2 RAPPORTS
a) Rapport du Diagnostic Participatif des ressources sauvages dans la zone
sylvo-pastorale
-CO-auteurs: Cheikh M’backé N’dione, ISRA/BAM Dakar
-Mamadou Dione , ISRAICRZ de Dahra
-Fatou Cheikh Sané,CRZ/Dahra
b) Gestion de l’arbre et des ressources forestières, régimes fonciers et utilisation des
terres.
Communication pr&ent.&e au Séminaire de Lancement du Projet- Composmte West
Africa Long Term Perspective Study (WALTPS)-Novembre 1999.
CO-auteurs : - Sadio S., Lô H.M.et Dione M.- (Cf. ci-dessus)
III. AUTRES ACTIVITES
3 - 1 ENSEIGNEMENT/FORMATION
Membre des jurys de soutenance de mdmoires de fin d’&ude des 6léves Ingdnieurs de
I’ENCR de Bambey suivants : Fatimata BA, Babacar SALL et Alphong S6kou SADIQ et sur les
thèmes respectifs : “De la lutte anti-Erosive au ddveloppement local; rôle et place de La
participation dans une dynamique de gestio des terroirs de TATENE”; “Contribution 5 l’étude de
l’évolution et du potentiel ligneux de la forêt classée de Koungëll”; “Diffusion des technologies
agroforestières en milieu paysan : identification des contraintes et propositions de solutions”
3-2 CONSULTANCE/EXPERTISE
Conduite en Gambie d’une étude intitulée “Land Tenure and Land Use for Sustainable
Development and E3wironmental Protection; Case studies in village territories of the Gambia”,
pour le compte de la FAO.
But de Mude : Contribuer 3L IVvaluation du rôle et de l’impact des facteurs sociaux, culturels et
autres dans l’exploitation des potentialités naturelles locales et une meilleure appréhension des
priorités, perceptions et besoins des populations, en matièère de ddveloppement rural & venir.
Objectifs spécifiques :
- Études des aspects Ii& aux systèmes fonciers et aux systèmes d’utilisation des terres.
- Études des conflits et des m&hodes de leur résolution, en zone rurale; des conflits
(spatiaux?), agriculture et foresterie, de l’expansion urbaine en zone rurale, ainsi que
des problèmes 1iCs Ii la gestion de la faune, de l’environnement et des points d’eau pour
l’abreuvement du bétail.
Résultats :
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Les resultats de cette étude ont fait l’objet d’un rapport dont la rédaction est en cours de
finalisation, avec les recomendations qui en découlent en matiere de Plannification Int&@e de
l’utilisation des terres, combinées a la protection de l’environnement.
3-3 GESTION SCIENTIFIQUE
Animation scientifiaut;
Dans le cadre du groupe Recherche-Développement, une animation scientifique a 1étf5
tenue au CNRA de Bambey, sur le thème “Les projets R/D dans le cadre du PSAOP”, par le
Chargé de Mission R&D de la Direction Scientifique de l’Institut. Un compte rendu d&ailtS en a
été fait (cf. Produits de la recherche).
Élaboration projets de recherche
- Un Projet de Recherche-Developpement
sur l’organisation, la mise en oeuvre et la
formation en matière d’expérimentation et de vulgarisation participative, est en cours de finition
pour soumission au FNRA. Partenariat CNRCR, AHDIS (ONG), ISRA,ENCR.
- Un autre projet d’Amélioration et d’adaptation des systèmes (Multi?) technologiques
de GRN, basée sur la méthanisation est en cours d’elaboration au PNUD.
Partenariat : ISRA-PNUD-AHDIS-Minist&re Urbanisme & Habitat.
- Un autre projet sur la mise au poit d’un compendium de normes réferencielles et
standard, en matiere de GRN en zone Semi-Aride et Aride, est en cours de conception.
Partenariat : ISRA-ISN-CORAF.
Relations extérieures
Des collaborations restant à être formaliser ont tét amorcées avec :
- divers ONG et OP Locaux (AHDIS-URAP-FJBS-GPF deBambey sérere-
CNCR de Dakar)
- des Instituts et Universités du Nord :
- ITE, Université d’Oxford, tous deux de Grande-Bretagne.
-MEAVdeDakar
- UCAD de Dakar
IV. EQUIPE DE RECHERCHE
- Dr Mamadou DIONE, Chargé de recherche
- Mr Djibril DIOUF, Technicien
V. MOYEN FINANCIERS
Les recherches qui font l’objet de ce rapport ont été financées soit par le DFID de
Grande Bretagne et I’UICN, dans le cadre de conventions de I’ISRA, ayant la Direction
Scientifique (Projet DFID) et le BAM (Projet UICN) comme ma?tres d’oeuvre.
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