REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISTE~RE DE L'AGRICULTURE ...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTE~RE DE L'AGRICULTURE
Institut Sénégalais de
Recherches Agricoles
Centre Nord Bassin Arachidier
Rapport de synthèse - wwwv
Gestion intégrée des ressources naturelles par les
groupements féminins dans le département de Bambey
*+C+C
Recherche collaborative ISM -
Aminata Niane BADIANE
Benoît
LESAGE
.
Fatimata DIA
Mbène Dieye FAYE
Hyacinthe MBENGUE

Babou NDOUR
Marne Nahé DIOUF
Mars 1997
Bureau : ISRA-CNBA Centre Nord Bassin Arxhidier - B.P. 53 .’ Bambey
Té1 : (221) 73-60-50151154 - Fax : (221) 73-60-52
[
Code NINEA / ISRA : 0120212
[

,-.-__-.--.
GESTION INTEGREE DES RESSOURCES NATURELLES PAR LES -
GROUPEMENTS FEMININS D@NS LE DEPARTEMENT DE BAMBEY
_--.
1 - JUSTlFIC‘ATIFS
3
f 1 - OBJECTIF
3
1,11 - ME’I’IfODOLOGIE GENERALE
~
3
JiV - VOLET FERTILISATION ET GRAbDES CULTURES
5
4 1 ! Ob-jectif
5
42 / hlatériel et méthodes
5
43 / Résultats - Discussion
6
43 I
Iklppl .Sill’ les m?lpagne.s ppk+&r1re.s
6
-/32 CYaqmgne / 996
6
433 C’ompos rage
9
44 / Conclusion
1 0
V - VOLET AGROFORESTERIE
II
5 1 / Objectifs
11
52 / Matériel et méthodes
11
53 / Résultats - Discussion
1 2
53 1 /Mensurations desylantatio$s de 1995
1 2
532 /Mensurations desplantatio& de I996
1 2
54 / Conclusion
1 2
VI - VOLET MARAICHAGE
1 4
6 1 / Objectif
1 4
62 / Matériel et méthodes
1 4
63 i Résultats - discussion
1 4
64 / Conclusion
1 6
VII - ACTIVITES D’EMBOUCHE
1 6
71 / Objectif
1 6
72 / Matériel et méthodes
1 6
72 1 / Choix des animaux au départ de I ‘embouche
1 6
722 / Abri et matériaux
1 7
723 /Alimentation des animaux
1 7
724 / Suivi des performances dt& animaux
1 7
73 1 Résultats - Discussion
1 7
74 / Conclusion
1 9
VIII - VOLET TRANSFORMATION P@MAlRE DES CEREALES
1 9
8 1 / Objectif
1 9
82 / Matériel et méthodes
1 9
82 I l Site d’implantation du &c&tiqueur-moulin
1 9
822 /Mode de gestion
1 9
823 / Mise en place - Formution L Evaluation
2 0
83 / Résultats - Discussion
2 0
IX - CONCLUSION
20

I -,.lIJSI‘IFICATIf;S
I ,a dégr-adation C~LI milieu caracterisee par. une dimirmtion de la pluvionktr-ie. LI~NZ dét&ioratic~
~tc I’énviroT1rlennent
et une peIte dé fèrtilit6 des sols, rnobilisc actuellemer~t chercheurs ct
d~~~eloppeurs,
instances ~cluveInerne~~t~li~s
et ppulations rurales I .‘ensemble de ces facteurs 21
contribué a la baisse continue des revenus agricoles. Dans la I-echerche de solutions à cette crise, les
techniciens du développement ignorent som’ent I’é\\.idence
le rde des fèmmes. Productrices d’une
lxmne partie des cultures \\kières et piliers de la vie rurale, les femmes sont privées de moyens
primordiaux (terres. engr-ais, crédits. technologies appropriees et pouvoirs politiques), qm
permettraient de maximiser leur- rôle essentiel (Gallen, 1994) La gestion des r-essources naturelles
et la sauvegarde de I’emironnement sont la responsabilité de tout ~111 chacun car tous subissent a
égalite les conséquences de cette dégradation L’intéret que portent les femmes a la qualité et la
préservation des systèmes naturels essentiels à la vie fait intimement partie de leurs vies. De ce point
de vue, les femmes du bassin arachidier sénégalais ne font pas exception. Elles produisent une partie
des cultures vivrières, et paradoxalement ce sont elles qui ont le moins accès aux ressources
permettant l’acquisition des facteurs de production
Dans le département de Bambey, ii existe une association de groupements féminins
regroupant 442 membres. répartis en 5 sous-goupements. Leur objectif majeur, qui est le gain de
revenus pour chacune et la constitution à terme d’une trésorerie commune suffisante pour leurs
projets, passe par une meilleure gestion intégrée des ressources naturelles pour lutter contre la
dégradation du terroir.
II - OBJECTIF
Diverses technologies de gestion rationnelle des ressources naturelles ont été mises au point et
expérimentées en milieu réel, mais très souvent séparément. L’objectif principal de la présente
recherche collaborative est de tester un paquet technologique cohérent pour la gestion des
ressources naturelles, qui puisse garantir la reproductibilité durable des systèmes de production et
permettre une augmentation substantielle des revenus des populations rurales.
Plus spécifiquement, il s’agit de :
1) redresser le niveau de fertilité des sols du terroir par une meilleure intégration agriculture-
élevage-foresterie au sein de l’exploitation agricole (mise en place de fosses compostières et
fùmîères, de haies-vives, . .), ceci afin d’augmenter les rendements des cultures.
2) créer et développer de nouvelles sources de revenus et de denrées pour les populations par une
pratique plus rationnelle de l’embouche bovine et ovine, par l’introduction de techniques améliorées
die transformation primaire des céréales et par le maraîchage de contre saison.
3) former les groupes cibles à l’utilisation des technologies ainsi proposées.
4) évaluer des points de vue technique, économique et social, l’impact de ces différentes
technologies testées au niveau du terroir villageois.
III - METHODOLOGIE GENERALE
Parmi les groupements féminins de Bambey sérère, cinq ont été retenus :
Keur Jaaraf (48 membres), Sango (123 membres), Ndounème (58 membres), Ndiayène (71
membres) et Ngoulanguème (142 membres). Ce choix a été réalisé en raison de l’effectif important
de ces groupements et de leur fonctionnalité effective, deux facteurs favorables à une bonne
diffusion des technologies introduites.
3

,.~“<-~----..#~~~“-
--m.---s

1.k plus, ces gr-oupér~ients se sont inferessés depuis plusieurs années ;~LIS r~cciwches menées
111 (‘NRA .4près avoir obtenu des rendements en mil intéressants ( 1.6 à 3,5 t MS/h;t) avec l’apport
.Ic Wha de compost en 1994, ils se sont intéressés aux autres activites de gestion des ressources
naturelles (fosses compostittres, agroforesterie,
technologie post-récolte. cmb~wche ovine et
txlcine)
l.es diverses opcratir)ns merlees ont toujours impliqu6 un masinlum de t>nlm~~~. dans le souci
d‘assurer une diftusion la plus large possible de I’inf~rmation et d’entl-etenir la dynamique collective
dc ces groupements
11 en est allé ainsi des opérations de formation aux techniques de compostage, de pépinières
ii>:restières et maraîchères, de plantation de haies vives, de maraîchage, d’embouche, de gestion
d‘run décortiqueur-moulin. De même. les informations et décisions importantes ont toujours
inrpliqué un maximum de femmes.
1 V - VOLET FERTILISATION ET GRANDES CULTURES
41 / Objectif
L’objectif de ce volet était de redresser le niveau de fertilité des sols par- une meilleure gestion
de la matière organique et une meilleure intégration agriculture-élevage-foresterie. Pour ce faire,
une fertilisation à base de compost a été entreprise sur les parcelles des groupements féminins.
Une formation aux techniques de compostage et la mise en place de fosses compostières au niveau
de chaque groupement ont été menées afm de produire sur place le fertilisant.
On a privilégié le compost, car il constitue un engrais organique avantageux (éléments
nutritifs mieux conservés, encombrement réduit, élimination des toxines et parasites par les
processus fermentaires, (GUEYE et al., 1983)). Le compostage permet en outre de rendre
rapidement utilisable par les cultures une quantité importante de matières végétales (pailles), qui
seraient valorisées avec un rendement moindre par des animaux. Ceci doit donc permettre
d”accroître les flux de matières organiques et minérales retournant aux parcelles, tout en limitant les
pertes. Le but final étant de préserver, voire d’accroître les rendements en améliorant la
productivité globale et la durabilité du système.
42 / Matériel et méthodes
Chaque groupement dispose d’une parcelle de 2500 m* sur laquelle il cultive en rotation le mil
et l’arachide.
L’apport de compost est réalisé avant la culture de mil, à la dose de 2 t MS/ha, l’arachide ne
bénéficiant que de l’effet résiduel. Conformément à la pratique paysanne, le labour n’est pas réalisé ;
seul un grattage superficiel est effectué. Après épandage, le compost est enfoui à la houe sine ou à
I’hilaire. Pour des questions de délais de fabrication, le compost apporté provenait de I’ISRA-
CUBA (fosses compostières de la sole C).
Un apport d’urée de 50 kg/ha est aussi réalisé au trentième jour après levée. Il est également
enfoui à la houe ou à l’hilaire. Le semis est réalisé à sec avec un écartement de 90 cm x 90 cm.
L’année suivante, l’arachide (variété 55-437) est cultivée avec un écartement de 45cm x 15 cm. Les
semences sont apportées par la recherche, afin de pouvoir comparer Ies résultats des différents
groupements.
Pour la confection du compost, nous avons retenu le mode de compostage en fosses, cette
technique étant la mieux adaptée à des exploitations agricoles situées dans des milieux à forte
svaporation et à faibles disponibilités en eau.
5

43 / Résultats - 1)iscussion
Un premier- test tilt rltené en 1094
quatre des cinq groupements entreprirent une cuIture de
mil (variété Souna III) avec apport de 2 t/ha de compost. Les résultats obtenus filrent irltkessants
pour l’ensemble des gr-oupetwnts, avec des r-endernerits de 1,7 à 3,5 t RISlha (cf: Figure 1 )
Ceci les incita Z’I poursuix~re des actions concernant la gestion des I-essources naturelles
E:n 1995. ces mèmes parcelles tilrent cultivées en arachide En 1996. du compost à 2t/ha a
dmc été apporté pour une nouvelle culture de Souna II1
Quant au cinquième groupement, celui de Sango, il a appliqué du compost (2t/ha) et cultivé
du mil en 1995. Pour la campagne 1996, il a donc cultivé de l’arachide. Ce décalage a permis
d‘avoir un exemple du comportement des deux spéculations dans une même année.
Pour les campagnes 1994 et 1995, les résultats sont présentés dans la figure 1
En 1995 l’un des groupements, celui de Ndiayène, s’est nettement détaché du lot avec une
production de &%a en fuies et 700k@a en gousses, soit près du double des productions des
autres groupements.
En ce qui concerne le groupement de Sango, le rendement en matière sèche totale de mil filt
tr&s bon pour la zone (environ 4 t MS/ha).
Ces résultats pouvaient paraitre moyens au vu de la bonne pluviométrie de l’année 1995 (600
mm, cf. figure 2). Cependant ils étaient très bons pour la zone, et ce d’autant plus que les champs
priêtés aux groupements féminins n’étaient pas de très bonne qualité agronomique.
Des essais menés en station à Bambey avec apport de fùmure minérale, de doses de bmier et
de compost ont donné des rendements peu supérieurs (2,Wha en fanes et 1, It/ha en gousses au
maximum, obtenus par apport de 6 t/ha de compost). De même, les essais menés en milieu paysan,
à Ndiakane, ont donné des rendements maxima de 2tia de pailles pour 800 kg de grains.
432 / Cmnpqne 1996
Pour la campagne 1996, les résultats furent les suivants :
On a pu observer cette année-là une variabilité très importante des résultats entre les différents
groupements.
Le groupement de Ndiayène a de nouveau obtenu la meilleure production, avec des
rendements d’1,7 t/ha en pailles et de 850 kg/ha en grains, soit plus du double des autres
~~roupements. Le groupement de Ngoulanguème est parvenu à produire 400 kg/ha de grains, mais
ceux de Keur Jaraaf et de Ndounème ont obtenu de très mauvais rendements.
6
,.‘*.~Ur~,IIIL”-------.-

-
11-m.

’ liigure 1 :
kendements des cultures de mil et d’arachide sur les parcelles des groupements
féminins de Bambey sérère
Rendements du mil à Bambey sérère en 1994
S Pailles
0
H E p i s
N g o u l a n g u è m e
N d i a y è n e
N d o u n è m e
Keur Jaraaf
?? Grains
Groupements
Rendements de l’arachide et du mil à Bambey sérère en 1995
tizg 500;.0
, Ei Fanes
IBGousses

, _ --- ..__.. -.
N g o u l a n g u è m e
N d i a y é n e
N d o u n è m e
Keur Jaraaf
S a n g 0
Groupements
Rendements du mil et de l’arachide à Bambey sérère en 1996
c--- --. i
j
?? Pailles :
m E p i s //
!
?? Grains
N g o u l a n g u è m e
Ndiaykne
N d o u n è m e
Keur Jaraaf
S a n g 0
Groupements

\\,
I’iaure 2 :
Pluviométrie journalière à Bambey de 1994 à 1996
Pluviométrie à Bambey - Campagne 1994
Date
Pluviométrie à Bambey - Campagne 1995
140
Cumut : 575 mm
ÊE lx3
= 100
2
h
Date
Pluviométrie à Bambey - Campagne 1996
Date

Mais cette situaticm etait g&~ér-ale daims la zone et ]es poids de t@I graines nlestll’cs etaient ta
thpart du temps ink-ieur s li 30 g
Les rendements ohtems A Ndiaytke se I-é\\+tent tlonnrabtes pour la zone, notmunent en ce
qui concerne te rendement en grains. ètant donné tes mauvaises conditions climatiques de
l‘hivernage 1996. Le déficit hydrique a sé\\xkement touché tes c&ures. En début d’hiver-nage, après
ulle première pluie de 12 11~111
le 14 juin. te mil semé a commencé son développemeut ; mais ta
plupart du temps il n’a pas supporté la longue période de sécheresse qui a suivi Une deuxième
vague de semis (suite à la pluie du 4 juillet), et même une troisième (après ta pluie du 18 juillet) ont
du être réalisées par ta suite.
Les cultures qui ont réussi à passer les poches de sécheresse, sans resemis, ont donné de bien
meilleurs rendements. Il en va ainsi des parcelles de Ndiayène et de Ngoulanguème, oil ta nature du
sol a permis de conserver une humidité suflïsante (sols Deck-Dior).
Par contre tes groupements de Ndounème et Keur Jaraaf, qui ont du semer trois fois, n’ont
quasiment rien récolté. La parcelle, en retard de croissance, a de plus subit de fortes attaques
parasitaires (chrysomèles). Des résultats assez similaires ont pu être observés sur tes parcelles
voisines.
Ces différences entre groupements semblent essentiellement liées aux aléas climatiques et P la
nature des parcelles. On peut également estimer que la gestion d’une parcelle collective s’avère plus
difficile en conditions critiques, la culture peut gravement souffrir de petits retards comme ce fut le
cas cette année.
433 / Conzpostnge
Cinq fosses compostières cimentées ont été construites en juin, à raison d’une par
groupement. Les dimensions retenues étaient de 2m x 2m x 1,4m, soit un volume intérieur de
4,7m3. Ce volume était prévu pour recevoir environ 1 tonne de paille (quantité produite sur la
parcelle de 2500 m2 ). La production de compost résultante (800 kg) devait permettre de couvrir
largement les besoins en compost de la parcelle de culture (500 kg, pour une dose de 2tia). Le
choix des sites a été réalisé par les groupements, sur les conseils des services de recherche. 11 était le
résultat d’un compromis entre les exigences suivantes :
- proximité d’un point d’eau, afin de faciliter l’arrosage de la fosse en cas de besoin. Mais
I’Gloignement devait être suffisant pour éviter toute contamination de l’eau par le rassemblement
(des matières à composter.
- proximité de sources de fùmier, constituées par les bovins et les petits ruminants en stabulation,
;afiifitn d’alimenter les fosses plus aisément.
Une formation aux techniques de compostage, depuis la collecte et la préparation des
matériaux jusqu’à l’utilisation du compost aux champs, a été menée auprès des femmes de chaque
groupement.
Les fosses ont été remplies avant l’hivernage avec des pailles de mil, des herbes sèches et du
;%mier. On a pris soin de disposer au fond des fosses une couche de rafles de mil d’environ 10 cm,
afin d’y maintenir une certaine aération. Les pailles ont été hachées avant d’être mises à composter
et l’on a alterné des couches de 30 cm de pailles et de 5 à 10 cm de fumier. Les fosses ont été
abondamment arrosées, puis recouvertes d’une ancienne palissade.
9

(‘WI afin de limiter- les pertes par t’vapwatwn et les excès d‘eau. tout en permettant la
circulation du courant ascendant d’air chaud SC desageant de la fosse en cours de tènnentation. Le
c~~npostagc réalisé &arit un compostage d’hivernage, nous a\\wis essentiellement crwiptc sur les
eaux rnétéor-itiques pour entretenir le processus
C*eci afin de limiter- les pertes par évaporation et les cxces d‘eau. tout en permettant la
circulation du courant ascendant d’air chaud se dégageant de la f’osse en cours de fermentation
C’ependant la tàit-rlèsse des hauteurs de précipitations. ainsi que I’hétéI-oph?te de leur
rcparrition au cours du temps (cf histogramme pluviométrique), ont entraîné une akernance de
trrjis grandes phases d’assèchement (suivies palfois de phases d’engorgement) nuisibles au bon
déroulement du compostage.
Au terme du processus, le compost a été «dépoté» fin décembre afin de servir de fertilisant
pow le maraîchage. Le groupement de Ngoulanguème a particulièrement bien mené les opérations
et a ainsi pu obtenir 43 bassines, soit 750 kg d’un compost bien décomposé qui a permis de
fertiliser les parcelles maraîchères mises en place. Ce groupement pourra servir de modèle aux
autres à l’avenir.
I.,e groupement de Ndounème a obtenu la même quantité de compost, mais il était beaucoup moins
bien décomposé. De même, les autres groupements ont produit une part importante de compost
mal décomposé, qu’ils ont du compléter avec du fumier pour apports sur les parcelles maraîchères.
Ceci peut être attribué au non respect de certaines consignes :
- le hachage des pailles a souvent été négligé, ce qui peut retarder considérablement leur
dtécomposition.
- peu ou aucun arrosage de complément n’a été pratiqué, les femmes comptant toujours sur les
p,luies qui « devaient venir ».
En plus du respect de ces consignes, il faudra à l’avenir veiller :
- à un auto-contrôle régulier : pieu enfoncé afin de vérifier le niveau d’eau et la température dans la
fosse, contrôle du niveau de décomposition.
- à opérer le retournement pour brasser le compost et accélérer les processus de décomposition.
- à réaliser une couche bien aérée en fond de fosse (rafles de mil + branches) et éventuellement des
voies d’aération verticales (piquets de bois aux angles).
La construction des fosses, et donc la production de compost par les groupements, ne fut
possible qu’à partir de juin 1996. Le compost, produit en hivernage, n’a donc pu être testé sur
grande culture, mais il a servi aux activités maraîchères.
Les fosses ont de nouveau été remplies début 1997 pour réaliser un cycle de compostage
avant l’hivernage. On veillera au cours de cette campagne à améliorer la maîtrise technique du
processus par les groupements féminins.
44 / Conclusion
Malgré une campagne 1996 très difficile sur le plan climatique, certains groupements ont
obtenus des résultats fort encourageants (Ngoulanguème, Ndiayène et Sango). Par contre, la
skcheresse rencontrée a posé quelques problèmes à d’autres groupements.
En ce qui concerne le volet compostage, un suivi plus rapproché et des améliorations doivent
être réalisés. Les conditions climatiques de l’année ont induit un ralentissement considérable de la
fermentation, qui aurait cependant pu être corrigé avec le respect de certaines consignes. En tout
état de cause, il apparaît nécessaire de faire comprendre aux femmes impliquées que le processus
nécessite un certain suivi et qu’il ne suffit pas de remplir les fosses et d’attendre pour récupérer le
produit fini. Il faut espérer que l’exemple de Ngoulanguème fera tâche d’huile au niveau des autres
groupements.
1 0

V - ,VOLET AGROFORESTERIE
51 / Objectifs
1 ,‘objectif de cette action etait de confirmer et de \\ ulgar-iser les possibilités de protection dt>k
exploitations agricoles grâce à des haies vives dét’ensi\\,es a base d’espèces épineuses
I)~L~S spécifiquement. il s‘agissait de mettre en place ces haies vives autour des parcelles de culture
des groupements. afin de les protéger des animaus di\\,nguants et de limiter l’érosion éolienne des
SC.&. Un accent particulier a été mis sur la formation aus techniques de plantation de haies vives., et
de mise en place de pépinières forestières.
52 / Matériel et méthodes
En 1995, la plantation de haies vives a été entreprise autour des parcelles de culture de deux
groupements (Ndiayène et Keur Jaraaf). Un essai comportement en milieu réel était étudié SUI
quatre espèces A hia melhifro, Prosopis .jul@)rn, Acacia rliloticn es Acucin tortilis. Celles-ci
ont été plantées en haies monospécifiques, selon un dispositif en blocs complets randomisés (3). à
raison de : - 33 plants par espèce à Ndiayène, soit 132 plants par bloc pour un total de 396 plants. V
! - 36 plants par espèce à Keur Jaraaf, soit 144 plants par bloc pour 432 plants au total x
Les plants provenaient de la pépinière agroforestière du CNRA.
La hauteur, le diamètre au collet et le taux de survie ont été mesurés six mois après plantation. Les
rkwltats sont présentés en annexe.
En 1996, une nouvelle plantation a été réalisée au niveau des parcelles de culture des trois
autres groupements. Les mêmes espèces ont été utilisées en haies monospécifiques, seul Acach
naell@ra
n’a pas été reconduit. Des associations ont, de plus, été testées :
Prosopis julifloa et Ziqy.his mlrritiaim
Acacia niloficn et Zi$@ms muurïtiana

Acacia tortilis et Zizyphus mauritiana
Prosopis juliforn et Acacia rlilotica
La pépinière initialement prévue à proximité de l’école de Bambey sérère a finalement du être
conduite au niveau du CNRA, en raison du caractère tardif de sa mise en place et de la rigueur des
conditions climatiques. Des séances de formation pratique, en pépinière, ont cependant été réalisées
pour les femmes afin de leur permettre de s’approprier la technique. De même, les plantations ont
impliqué la quasi-totalité des membres des groupements.
La formation a porté sur les opérations de :
- collecte du matériel de pépinière (sable, terreau, .), tamisage du terreau et mélange
- rempotage et arrimage des gaines, arrosage
- prétraitement des graines, semis
- repiquage, démarriage des plants, désherbage des gaines
- plantation et protection des plants.
Les mêmes paramètres qu’en 1995 ont été mesurés six mois après les nouvelles plantations,
au niveau des 5 sites.
Le détail des traitements par site est indiqué sur les plans des dispositifs joints en annexe 1. Les
résultats pour chaque groupement sont présentés en annexe 2.
1 1

53 / liés11ltats - DisclIssiol~
IlèS 1CS pIYIllit;l~~S Illesul~es i hdiayéne, les diflërcntes espèces ont nli)iltli’ des diflerence>
significatives de cl oissance en haut eu] avec, par ordre décroissant
~‘1YwpI.\\ pl!flotlr, :lcYrt,lcr
,~j/otic*cr, A(YI(,/(I fow/i/is et At~rrt~rr nl~~l1&G~~r. Ce dernier s’est moins bien dewlopp~ en hauteur- (nais
a eu un taux de survie maximum ( 100 “G). Le diamètre au collet atteint par- ks ditErentes espt;w?
ct.ait sensiblement le même ; seul .‘1wc,icl /orfi/is s’est peu développé en diamctrc
I!n ce qui concc~me le groupement de Keur Jaraaf. seule la hauteur des espkes a Pté mesuree en
1995, et l’on a retrouvé le mème classement qu‘a Ndiayène : Prosopis jlt/(fImr a atteint la plus
grande taille - 60 cm en moyenne -. tandis ~U’ALYI~YLI /n/oticn mesurait seulement -15 cm, A~YI(.I(I
twh1i.s 37 ~111 et :~~UC~LI nlell~fercr 36 cm Dans l’ensemble, les espèces se sont bien comportées sur-
le terrain.
Dix huit mois après plantation, les arbres de Ndiayène et de KeuI- Jar-aaf ont connu des
évolutions assez comparables, avec cependant quelques différences portant surtout sur le diamètre
au collet. Les écarts initialement constatés entre les taux de survie des diflër-entes espèces ont eu
tendance à se compenser : les quatre espèces ont eu en 1996 des taux de survie voisins de 75 O/o
(respectivement 73%, 78%, 75% et 76% pour les espèces précédemment citées, cf figure 3).
I?w.s~~~is ,ju/(flom a montré une croissance en hauteur nettement supérieure à celle des autres
espèces pour atteindre en moyenne 80 cm à Ndiayène et 77 cm à Keur Jaraaf
Acacia tortilis a rattrapé, puis dépassé Acacia niloficn. La croissance de ce dernier et A mellifl?rn
ont semblé stagner cette année. A. nre//~jk est resté l’espèce la moins développée en hauteur (38
cm).
Prosopis j~i~jlwn et Acncin Ililoticn ont également connu une bonne croissance en diamètre
sur-tout à Ndiayène, atteignant une moyenne de 9,3 mm (soit le double de l’année précédente). Les
autres espèces se sont également bien développées en diamètre : + 3,5 mm.
532 / Mensurdions des ylnntations de 1996
Chaque espèce s’est comportée de manière sensiblement similaire sur chacun des trois sites.
00 a pu constater la bonne croissance en hauteur du Prosopis j~liflorn (57 cm), ainsi qu’un
diamètre conséquent (6cm) et un taux de survie de 92 %.
Acacia niloticn et A. tortilis ont montré des taux de survie encore meilleurs (respectivement 97 et
94%), mais une croissance en hauteur nettement moindre (33 cm et 3 1 cm de hauteur), pour un
diamètre moyen de 6 mm et 5,2 mm.
Ces espèces ont eu des comportements sensiblement identiques en culture pure et en association.
L’espèce associée, Z@@us mcruritiniza, a connu un faible développement en hauteur (20 cm) et en
diamètre (2,5 mm). Cette différence de développement peut être bénéfique dans l’optique de créer
une haie plus hermétique grâce à deux strates imbriquées : une strate haute et une strate basse.
Cependant, il faut souligner ici la forte mortalité de Ziqydzvs mauritiana (taux de mortalité de 37%
en moyenne), et ce quelle que soit l’espèce associée. Ceci peut être du à l’état assez chétif des
plants mis en place. Il serait donc souhaitable d’assurer un nouveau regami.
54 / Conclusion
Les espèces introduites se sont, dans l’ensemble, bien comportées. Seul ~@@TUS mawitiana
.a rencontré quelques difficultés. Il faudra donc prévoir, à l’avenir, de remplacer les manquants : soit
par Ziqyphus mntaitiana
s’il parvient à assurer sa survie et un développement convenable, soit par
lwe autre espèce mieux adaptée.
La formation a été bien suivie, et il est probable que l’expérience sera reconduite au niveau du
GI1 age.
12


6 t / Objectif
t’étte ac%vit& a\\xit pcwr txit dt’ généwt- dc nouvelles sm~rces de 1x7 emis et de detir cc4 ~OLII
les populatiot~s L.e maraicha~c~ t?ant exigeant CII niain d’ceuvre et la saison sfklw coiisttti.mt I~II~
pertodc de tnotndi-e acti\\itc. II tLl;rit possible de de\\~elopper une culture ir-r-ijuee de conti t.‘-~;i14on
62 / M;Itériel et n~étliotlcs
lhls chactttl des cinq ~t~o~tpctnents.
UW pcptt~tèt-e maraîchère dc h t11‘ a été itnplatltec p~tt les
speculatiotis suivantes
- cl~ou (Marché de (‘openhague)
- aubergine (Black Beauty)
- laitue (Blonde de Paris)
r)ipon (Red Créole)
- tomate (Xina)
Parallélement à cela. une séance d’initiation à la conduite d’une telle pépinière a eté menee
Dans chaque groupement. une parcelle de 625 m2 (25 m x 25 m) a été mise en place et
protégée par des palissades Pour cette première année, du compost a été fourni par 1’ISRA
Associé au fumier produit localement, il a assuré la filmure de fond des planches mises en place
1,~;s repiquages ont été échelonnés dans le temps suivant le calendrier suivant :
- Sang0
26112195 -> 1/01/96
- Ndiayène
4/01/96 -> 6/01/96
- Keur Jaraaf
9 et 10/01/96
- Ndounème
24 au 29/01/96
- Ngoulanguème
2 au 5102196
Cet échelonnement avait pour but d’étaler la production dans le temps, afin d’éviter la
concurrence entre groupements pour la vente de légumes. Une séance de formation aux techniques
dg repiquage, ainsi qu’au suivi des cultures maraîchères, a été organisée.
63 / Résultats - discussion
L>es résultats de la campagne sont présentés dans les tableaux 2 et 4.
Les légumes produits ont été écoulés facilement. Il a même été possible de les vendre plus
&r que le prix du marché, étant donné que les déplacements pour les acheter étaient réduits.
L’&chelonnement des dates de repiquage a porté préjudice aux groupements entrant en production
le plus tardivement. Lorsque le repiquage a été trop tardif, la croissance végétative a fortement
sopffert des températures élevées, et la production s’en est ressentie.
Dq plus, au niveau des groupements de Ndounème et de Ngoulanguème, une attaque (virose) a
porté atteinte aux plantations de salades.
En raison de la forte demande en produits maraîchers rencontrée, et compte tenu des
di@Ycultés précédemment citées, il a été décidé de rapprocher les dates de production dans les
di&érents groupements et de jouer plutôt sur l’échelonnement au niveau de la parcelle. De plus, une
nouvelle spéculation a été introduite : la carotte. Des pépinières de 10 m2 ont donc été installées au
niveau de chaque groupement, du 4 au 9/12/96, pour les spéculations suivantes :
* laitue (Blonde de Paris)
* ‘oignon (Violet de Galmi)
a chou (Marché de Copenhague)
L) aubergine (Black Beauty)
* tomate (Xina)
a carotte (Demi-longue Touchon)

\\‘olrt rn;lrh+age
FI t;iY des dépenses par groupement
$Il ClIc’h
2 000 f-
2 oou 1
2 000 f:
2 000 F
<;llLm~\\
1 1 0 0 1.
2
2 200 1
2 200 F
2 200 F
2 200 F
2 200 F
‘CllLY rondrs
1 500 b
1
1 SO0 I
1 j00 f:
1 500 I;
1 5 0 0 f’
15OOF
_. .__--.
M’ol dop
25 1’
35 ,ll
x7s t-
x75 F
875 I-
875 F
875 F
.-
\\IIIXI gmcs Hlack
24 F
m2
47x 1:
47x 1;
478 F
478 F
478 F
hg~lorl read GrTolr
47 F
20 g
940 F
9JO f:
940 F
940 F
940 F
.- -
..~
illille hlonde de l’ans
300 F
1 sachst
300 I:
300 1:
300 F
300 F
300 F
‘h< ,L, iXlnrcf>; de Copcnhagus
300 F
1og
300 F
300 F
300 F
300 F
300 F
~~ -~-.
..-.
.--
-~_
TOI 11ak Sina
600 F
20 g
600 F
600 F
600 F
600 F
600 F
kis 150 cc
2 500 F
50 cc
500 F
500 1’
500 F
500 F
500 F
__---- -
>& is $00 cc
5 000 F
100 cc
1 000 F
1 000 F
1 000 F
1 000 F
1 000 F
-.-.--- -
:nl’puts 1 o- 1 O-20
8 000 F
IOkg
1 6 0 0 k
1 600 F
1 600 F
1 600 F
.-.~~
1 600 F - -
‘oulie$
7 000 F
1
7 000 F
7 000 F
7 000 F
7000F
7000F
-
59 093 F
57 093 F
59 093 F
57 093 F
59 093 F
-
Ventes:
Prix total
2 2 0 0 F
ZOOOF
1 4 2 0 0 F
5 8 0 0 F
18OOF
26 0 0 0 F
Chiffres en italique = chiffres approximatifs du fait d’un suivi non régulier et de dons internes au groupement
Groupement
Ei Recettes - Dépenses Recettes - Dépenses ?
Sang0
58 9 5 2 F
101 652 F
;
Ndiayène

37 9 4 2 F
7 9 0 4 2 F
eur Jaraaf
4 7 2 2 F
4 7 4 2 2 F
.- dounème
- 1 5 9 2 3 F
2 5 1 7 7 F
WQoulanguéme
-33 093 F
9 607 F
Dépenises * = en considérant un amortissement du matériel sur 5 ans

(‘es plantations tilrent accwipagnées d’une nouvelle séance de formation, impliquant les
tèjnnies au maximum
11 faut notu que CC volel ;I ett2 fort bien apprécié par les femmes en raison des benetices de
I‘operation et de la disponibilite en produits maraîchers qu’il a apporté. Seul le gl-c~upernent dc
Ngoulanguème n‘a jamais et& Iii optimiste. ni enthousiaste pour le maraîchage et les Iresultats de
I’annee dernière, comme ceux de cette année s‘en ressentent. Ceci peut s’expliquer par une plus
grande facilité d’al>provisionnenlent
en raison de la proximité immédiate du marché et de l’axe
rtlutier
VII - ACTIVITES D’EMBOUCHE
71 / Objectif
L’embouche en saison sèche est une activité génératrice de revenus, de par les bénéfices
qu’elle peut engendrer si les opérations sont bien menées et si le marché est favorable
En outre, elle favorise la production de matières organiques directement utilisables pour la
fertilisation (notamment sur les cultures maraîchères qui ont lieu à cette période) et ~OUI-
favoriser I’humification des résidus pailleux par les techniques de compostage.
L’objectif était ici de profiter des bénéfices de l’opération sous ces deux aspects, à la fois pour
générer des revenus, et pour produire de la matière organique fertilisante.
72 /Matériel et méthodes
En 1996, une discussion préalable avec les femmes a permis d’orienter leur choix sur
l’embouche des moutons, en perspective des fêtes religieuses de la Tabaski. La conduite et la
gestion relativement simple de ce type d’élevage leur permettrait d’effectuer parallèlement
d’autres activités (maraîchage, .).
Cependant, un appui du point de vue technique (concernant le choix des animaux, d’une
alimentation adéquate, le suivi sanitaire et la construction d’un habitat convenable pour la
conservation du fumier) était nécessaire pour accroître les performances pondérales des
moutons à emboucher.
Il a consisté en un encadrement et un suivi de la pratique de l’embouche. L’encadrement
(conseils) a été réalisé avec le soutien et la collaboration des superviseurs du projet dans les
différents villages. Ces derniers, avec l’aide des techniciens de I’ISRA, étaient chargés du suivi
de proximité, compte tenu de leur disponibilité et de leur expérience. Des recommandations
techniques, allant du choix des animaux jusqu’à leur alimentation ont accompagné le suivi des
opérations. Les principaux points descriptifs de ces recommandations sont énumérés ci-après.
721/ Chok des animaux au départ de l’embouche
Ce choix devait tenir compte :
- de l’état sanitaire des animaux au départ ;
- de l’âge : il faut éviter les animaux trop jeunes ou trop vieux ;
- des considérations coutumières, surtout en vue des exigences de la Tabaski (cor-nage,
infirmités) ;
D’autre part, la date de démarrage des opérations d’embouche devait être arrêtée en prévision
de la période de vente.
L,e déparasitage des animaux a été systématiquement réalisé au début et à la mi-embouche,
l’exhelm 150 mg pouvant être utilisé à raison d’un comprimé par animal de 20 kg.
16

I .‘habitat des animaux, ainsi que‘ leur alimentatic~n. devait prendr-e cil compte les
iii>l~iiilibilités au sein de l’exploitation
- wnservation ci.1111 stock fourra~t~
résidus de culture. foin de brousse au départ tic
I‘operation d’embouche .
construction d‘un abri ombrage. acre et protégé des volt~r-s et des prédateurs ;
- cr-eusage d’une fosse filmière ou compostière pour la conservation du fimitx ,
- mise en place d-un mangeoir et d’un abreuvoir pour limiter les pertes d’aliments ,
- apport et renouvellement de la litière, une fois qu’elle est bien piétinee (tous les 4 a .T
Icwrs), pendant toute la durée de l’opération. Cela permet une production de filmier de qualité,
\\:II quantité suffisante.
J.)ans le souci de valoriser les sous-produits agricoles et de rendre les opérations moins
wùteuses, la ration alimentaire des animaux devait être élaborée à partir des produits
~Ji~ponibles dans l’exploitation. La ration préconisée ici pour les ovins se compose, pour un
animal de poids compris entre 40 et SO kg, de : * fane d’arachide : 2 à 3 kg/animal/j
* son de mil : 250 à 500 g/animal/j
* tourteau d’arachide (racal) : 250 à 500
g/animal/j
* pailles ou foin à volonté comme aliment de
lest.
Elle vise un gain de poids compris entre 200 et 300 grammes/jour/animal. Le
complément minéral vitaminé pouvait être apporté sous forme de pierre à lécher, ou à défaut
dc son trempé et mélangé avec du sel.
Lors du déparasitage des animaux, au démarrage de l’embouche, il fut nécessaire de
respecter 10 à 15 j d’affourragement durant lesquels l’alimentation était uniquement composée
de fanes ou de pailles, et l’abreuvement des animaux n’était pas limité. L’apport de concentrés
a été effectué par la suite.
724/Suivi des performances des animaux
Des pesées en début et fin d’embouche (à l’aide de pesons) ont permis d’apprécier les
performances pondérales des animaux, ainsi que la rentabilité économique des opérations pour
chaque groupement. Ce suivi a été réalisé à l’aide de fiches, dont les données ont été
recueillies par les superviseurs du programme.
73 / Rhsultats - Discussion
Les résultats du suivi effectué ont permis d’identifier les principales contraintes de la mise
en oeuvre des activités d’embouche, ainsi que les difficultés techniques rencontrées dans les
dilFférents groupements.
Le tableau 1 donne les éléments du suivi des 15 animaux qui ont fait l’objet d’embouche.
En moyenne, le gain pondéra1 obtenu a atteint 3,7 kg par animal, pour une durée
moyenne de 50 jours. Le gain moyen quotidien (GMQ) obtenu par animal a été de 74 g/j, avec
UIB maximum de 160 g/‘j. Les animaux au départ de l’embouche avaient un poids compris entre
24 et 43 kg.
La combinaison des facteurs suivants apparaît comme la cause principale de l’insuffisance
d&s performances techniques réalisées :
- un achat tardif des animaux, au mois de mars. La Tabaski étant prévue pour le mois
d’avril, la durée de l’engraissement a été relativement courte.
- l’état des animaux au départ de l’embouche (poids faible, jeune âge, animaux fatigués).
17

- une alimentation defèctueusr
dans certaines exploitations. les goupenients n’avaient pas
I cc.o111’s aux quantités de concent I c I ecommandées
En conséquence, les poids ot,Itwus a la tin n’offfaient pas des animau\\r de premier choiz
~IWT la fête de la Tabaski
(‘ertairis groupements ont eu des I;I~% de rentabilité faibles, voire même deficitaires (cas ti11
gc)upement de Sango), ayant du \\wcir-c leurs aniInaux à perte ou n’ayant trouve d‘accluér-eur
que’ tardivement
(.‘e,uendant, les animaux suivis ont pu etre vendus, avec des taux de rentabilite variant de -6% a
.li ‘O6 Le tableau 2 donne, par groupcrnent. les r&ultats économiques du suivi
La rentabilité a été en mo~~t’nnt’ de 16,5 ‘?o pour toutes les opérations, ce qui est
acceptable si on tient compte des insutfisances techniques mentionnées plus haut De plus. en
lW6, ]a concurrence a été très sévè~w pour i’élevage ovin. A cette période, I’ofTre a dépassé la
demande, d’où des prix de vente peu rémunérateurs
:Tableau 1 : Caractéristiques des animaux vifs
Tpbleau 2 : Performances techniques et économiques des opérations
1 8

Pour ce clui est des perfomances techniques obtenues dans cette étude, seuls les
glt~upeI~lcrlts de Sango et de Ndiavene ont obtenu des gains moyens quotidiens supérieurs ii
1 (.K) g!j/animal en moyenne. Dans les autres groupements, les valeur-s des GMQ sont comprises
eiutre 14 et 15 g,/j/animal en moyenne.
1 .es meilleures performances economiques ont été enregistr-kes dans le groupement dc
Ngoulanguème avec un taux de rentabilité de 28 %. Ce taux. ainsi que ceux des autres
2rwpements, respectivement 22 O,O. 15 ‘4~. l4,3 %, 3,7 4’0 pour Keur Jaraaf, Ndiayène,
Ndounème, et Sango, sont généralement susceptibles d’être améliorés.
Les résultats obtenus dans cette étude sont donc très limités et variables. en raison de la
variabilité du suivi des Ix3XmlnlaJldatiOJlS techniques mentionnées précédemment.
La prise en compte de ces diflërents aspects dans les opérations kttures pourrait
améliorer les performances techniques et économiques de l’embouche.
La fragilité des systèmes agricoles de la zone renforce la nécessité de développer et
d’améliorer le rôle de l’embouche dans la sécurisation des productions. L’embouche ovine, qui
vst l’apanage des femmes, peut de plus contribuer à réduire l’exode pendant cette période.
Conformément au choix de chacun des cinq groupements, une opération d’embouche
bovine est conduite en 1997. Après concertation et tirage au sort, un achat décalé des animaux a
été effectué.
VE11 - VOLET TRANSFORMATION PRIMAIRE DES CEREALES
81 /Objectif
Cette activité vise d’une part, à alléger la charge de travail que constitue la mouture des
,zéréales et d’autre part, à générer des revenus pour les groupements féminins. Ces deux points
(daivent leur permettre de mener plus facilement d’autres activités, elles-mêmes rémunératrices.
La formation des femmes à la gestion de cette activité devrait leur permettre d’appréhender de
Fa$on plus précise les problèmes de bilans économiques (et ce d’autant plus que des cours
id’alphabétisation débutent actuellement).
82 / Matériel et méthodes
821 /Site cl’irnpIrnhnSon du clécorb’queur-moiil
Pour le choix du site d’installation, un consensus a été trouvé entre les groupements. Le site
retenu (Mbidé) se trouve en position centrale par rapport aux différents quartiers concernés. De
plus, cette implantation le distingue des moulins privés - situés à proximité de l’axe routier et du
marché de Ngoulanguème -, sa vocation n’étant pas exactement la même.
.4 l’emplacement choisi, un abri en dur a été construit, afin d’accueillir l’unité combinée de
décorticage et de mouture de type villageois. Il devrait permettre un travail aisé autour des
rnwhines (décortiqueur CIS + moulin SISMAR + moteur diesel).
L’installation a pu être réalisée fin février 1997.
822 /Mode de gestion
Les groupements féminins ont retenu un mode de gestion qui a été défini en concertation avec
les agents de I’ISRA impliqués, sur la base des expériences déjà menées :
- un meunier titulaire est chargé de la partie technique des opérations, un assistant est également
fo$mé pour le seconder ou le remplacer en cas de besoin.
- un comité de gestion, constitué de deux femmes de chaque groupement, a été élu. 11 se
compose d’une présidente, d’une vice-présidente, d’une trésorière, d’une trésorière adjointe, d’une
seqrétaire, d’une secrétaire adjointe et de quatre commissaires aux comptes.
1 9

*
*
- pour un meilleur suivi des opérations financières et des perfcwmances de la machine, des
cahiers seront tenus et r-emplis règulièrement :
- le meunier dispox d’un cahier pour le suivi technique (enr-egistrement du poids nwulu.
des recettes. des heures de tonctionnemerlt, des quantités d’huile et de gasoil achetées et des fiais
divers)
- parallèlement, la t resor-ière dispose d’un cahier renfermant les mêmes informations.
excepté les heures de fonctionnement Le controIe des quantités moulues et décortiquées est réalisé
par les femmes membres de groupements désignés à tour de rôle. Ces dernières encaissent les
règlements et font le versement NI niveau de la tI-ésorière à la fin de chaque journée (système de
jetons). - sur la base de ces cahier-s, la secrétaire tient un registre renfermant les données
mensuelles ; elle est chargée de transmettre les fiches de suivi à I’ISRA.
823 /Mise PII pluce - Formntion - Evduation
Le programme de mise en place et de formation suivi se décomposait comme suit
1/ Installation de l’unité et suivi de quelques opérations de mouture :
mesures de rendement et de consommation
2/ Formation sur le moteur
circuit d’alimentation, utilité du gasoil, de l’air, de I’huile, entretien à faire
+mesures de rendement et de consommation
3/ Cours sur le moulin et le décoriiqueur, organisation du travail
,4/ Test des meuniers + révision des cours sur le moteur, le moulin et le décortiqueur
S/ Organisation du travail du comité de gestion + révision générale et recommandations.
Le suivi technico-économique sera réalisé principalement par l’analyse des fiches fournies (cf
modèle ci-joint), et grâce à des visites sur le terrain.
83 / Résultats - Discussion
Les premiers résultats obtenus pour la première semaine font état de recettes de 47 99.5 F
pour 39 heures de fonctionnement, 50 1 de gasoil consommé (soit 15 000 F) et 4365 kg de farine
m@ulue.
Ces résultats étaient fort encourageants. Une période d’essai devrait permettre de déterminer
pour l’avenir la clé de répartition de ces bénéfices entre groupement, meunier, amortissement et
foqlctionnement.
Malheureusement, au bout d’un mois de fonctionnement des problèmes techniques sont
apparus. Leur résolution est actuellement en bonne voie, grâce à une modification du système de
m&din.
XX: - CONCLUSION
L’ensemble des données obtenues dans le département de Bambey par les femmes montre
I’initérêt qu’elles portent au paquet de technologies mis en place. Ceci a permis de tester
l’engouement de tout un chacun pour les thèmes abordés (intérêt de la gestion de la matière
organique, fertilisation des parcelles, formation aux techniques de maraîchage, d’embouche et de
co?npostage). Certes, il reste beaucoup à faire, mais de nombreuses dynamiques sont lancées,
notamment grâce aux actions de formation pratique. Elles devraient se concrétiser par une maîtrise
croissante des techniques utilisées et la mise en place d’un système de production amélioré,
pemettant une préservation durable, ainsi qu’une exploitation rentable de la fertilité des sols et de
la biomasse. Ceci, tout en ofiant des denrées et des ressources financières conséquentes, ainsi
qu”un confort de vie amélioré.
Les bénéfices tirés de l’opération ont permis, en association avec le Foyer des jeunes de
13ambey sérère, de financer l’installation d’un dispensaire au cceur même de Bambey sérère. Cela a
&te rendu possible grâce à une cohésion renforcée entre membres et entre quartiers. L’exemple tend
A s’étendre et de six initialement, on est aujourd’hui passé à treize quartiers, où les femmes
s’arganisent en groupements féminins actifs.
20