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INSTI UT SENEGALAIS DE RECHE:RCHES
b@J\\
AGRICOL@i (ISRA)
Département de recherche sur les cultures et sytèm~s plu!.iaus
(DRCSP)
DEPARTEMENT DES SYSTEMES
AGRQALIMENTAIRES ET RURAUX

(CIRAD-SAR)
RAPPORT LMCTWITES 1992 DE
L’OPERATION RECHERCHES-
DEVELOPPEMENT ISRA/PlrC’OGERr’C;A
Gestion des ressources rmturelles et amélioratiotz des
systèmes de production (SINE SAL QUM, SENEGAL)
P.DUGUE
AVRIL 1993
CIk4D-SAP Y C? 35.43

i
I
I
RESUME
I
Le-; activités de l’opération recherche développement ISRA/PICOGERNA
(SINE SALOIr
ont concerné trois domaines techniques : la gestion de la fertilité des sols cultivés, la gestion
des ressources naturelles (végétation naturelle herbacée et arborée) et la diversification de:;
cuIi:ures. D’un point de vue des méthodes d’intervention et des innovations organisationnelles
plusieurs opérations ponctuelles ont été initiées dans les villages retenus par le projet :
banques de semences d’arachide, mises en défens de petits zones sylvo-pastorales, test de
presse à arachide.
Les résultats obtenus en 1992 ont été fortement influencés par une pluviométrie déficitaire,
un arrêt précoce des pluies et surtout une pullulation des sauteriaux (Oedaleus senegalensixf
en début de saison agricole. Des différents tests agronomiques, il ressort : pour les céréales,
l’ittérêt d’un apport de phosphore sous forme d’engrais phosphaté supertriple ou de
phosphate naturel incorporé au compost et la rentabilité économique de la fumure minérale
peur des semis précoces; pour l’arachide, l’intérêt du remplacement de la variété 73-33 par
la variéte précoce 5.5437 dans la zone Nord ainsi que la rentabilité du traitement à bonne
dcbse des semences.
Des possibilités techniques de régénération des zones sylvo-pastorales ont pu être testées avec
les paysans. La mise en défens est très efficace pour la régénération des zones forestières à
Combre:tum glutinosum; le repiquage de graminées pérennes (Andropogon gayanus, Panicum
maximum, Cenchrus ciliarisl permet d’accroître le potentiel fourrager de ces zones et limite
la prolifération de Cassia tora qui n’est pas appété.
Après deux années de recherche développement, des innovations techniques et
organisationnelles sont proposables aux paysans qui collaboreront avec le PICOGERNA. La
mise en oeuvre de
ces innovations nécessite des appuis techniques et matériels des
populations ainsi que leur formation. Il reviendra au PICOGERNA d’apporter un appui aus
populations pour des projets de production ayant des résultats à courf’terme. NI.ais
complémentairement le projet devra engager un travail à plus long terme d’appui/formation
des populations villageoises en vue de régénérer les zones dégradées (parcours, zones
kodées) et de gérer les ressources naturelles à préserver (bosquet, bas fond,. . . 1
lMot.!3 ,ciés : gestion de la fertilité, gestion de terroir, résidus culturaus, ressources
fourragères, haie vive, mise en défens, association de cultures, mil, arachide, niébé, Sine
Saioum, Sénégal.

I
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1, LES O&IECTIFS DU PICOGERNA ET DU VOLET R/D
p2
1.1 L’évolution méthodologique du PICOGERNA
1.2 Les objectifs et les limites de l’opération recherche développement
2. LES CARACTERISTIQUES DE LA CA.MPAGNE AGRICOLE 1992 p 4
2.1 Pluviométrie et dates de semis
2.2 Les dégâts aux cultures
2.3 Le contexte socio-économique régional et local
3. LA ~GESTION DE LA FERTILITE DES SOLS CULTIVES
P 7
3.1 Evaluation des disponibilités en résidus de culture et compostage des
pailles
3.2 La fabrication de la fumure organique àl la ferme
3.3 Les tests fertilisation du mil
Conclusions sur la gestion de la fertilité des sols cultivés
4,. QUELQUES RESULTATS SUR LA GJXSTION DES RESSOURCES NATURELLES
P24
4.1 L$es plantations d’arbres et d’arbustes
4.2 Les plantations de graminées pérennes
4.3 L,a mise en défens
4.4 L,a protection de jeunes arbres dans les zones de culture
Conclusions sur la gestion de la vkgétation naturelle et les plantations
d’arbres
ctt de graminées pérennes
fi. DIVERSIFICATION DES CULTURES ET DES VARIETES ET APPUIS AUX
GROZJPEMENTS PAYSANS

P 4’
5.1 L’intérêt de la culture du niébk
5.2 Le changement de variété d’arachide pour la zone Nord
5.3 La constitution de banques de semences d’arachide
5.4 La presse à arachide
5.5 Les cultures secondaires
1-----m-------.-‘-
I-
--

I
6. LES ACQUIS TECHNIQUES ET METH6DOLOGIQUES ISSUS DE DEUX
ANNEES DE RECHERCHE DEVJZLOPPEMEFdT AU SEIN DU PICOGERNA

6.1 Les objectifs d’un projet “Gestion de terroir”
6.2 Les innovations techniques et organistionnelles proposables aux paysans
6.3 Les acquis méthodologiques

INTRODUCTION
La collaboration entre le projet PICOGERNA ’ et le programme Gestion des Ressources
N,~turelles de 1’ISRA initiée en 1990, s’est poursuivie en 1992 avec les mêmes moyens
humains et matériels que ceux mis en oeuvre, début 1991 : un chercheur et un technicien
ISRA, tous deux à mi-temps, et deux observateurs
dans les deux zones d’intervention concernées. Les activités de recherche-développement ont
été recentrées dans deux villages : DAGA BALLA dans la zone Sud de MABO et BAILA
NDOUR au Nord dans la zone de TOUBA M.‘BELLA/BIRKELANE. Ceci correspondait à
la volonté du projet d’intervenir au niveau des villages et d’abandonner, au moins en dëbut
d’intervention, le niveau supérieur correspondant aux unités agrosylvopastorales {UASP)
regroupant plusieurs villages.
Ce travail a pu être mené à bien grâce au dévouement et à la compétence du personnel de
twrain e t
de supervision (Mbaye
DIAW et Abdou NDONGO enquéteurs
Il%%/PICOGERNA, Djibril DIOUF technicien ISRA) et à l’appui constant des agents
techniques polyvalents du projet et de l’équipe de direction du PICOGERNA.
Ce rapport annuel présentera les problèmes rencontrés pour la définition et la mise en oeuvre
cies activités de recherche-développement, puis les résultats obtenus en 1992, et en dernier
lieu un récapitulatif des acquis techniques et méthodologiques obtenus par le volet recherche-
développement durant la première phase d’intervention du projet (1991-1992).
I
1 Projet Intégré de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles. BP 41 Tambacounda.
I
B
-_II_-
--

Situation du département de Kaffrine dans
la rhgion de Kaolack et des UASP de Mabo
et Touba M'he:.la.
l.UASP de Mabo
2.UASP de Touba N'bella

1, OBJECTIF?$ DU PICOGERNA ET DU VOLET RECHERCHE;-I
D E V E L O P P E M E N T
1.1 L’EVOLUTION METHODOLOGIOUE DU PICOGERNA
Après une période d’enquêtes et d’inventaires réalisés en 1990/91 le PICOGERNA a défini
et délimité pour le département de Kaffrine 9 UASP (Unités agrosylvopastorales)
correspondant à des ensembles de 10 à 15 villages. Pour le Sine Saloum, région à dominante
agricole, le concept d’UASP ne s’est pas avéré opératoire. Les populations des 10 ou 15
villages avaient en fait peu de centres d’intérêts communs, tout du moins dans le domaine
de la gestion des ressources naturelles. Les relations intervillageoises et le rôle socio-
économique du village-centre (bourg ou chef lieu de communauté rurale) ne sont toutefois
pas ignorés
. En Septembre 1991 Le projet s’est donc recentré sur une
approche de développement et de gestion des ressources naturelles au niveau du terroir
villageois.
Le terroir villageois est facilement identifiable dans cette partie du Sine Saloum caractétist5e
par :
- des limites reconnues des territoires des villages;
- une prédominance des productions végétales et donc une surface restreinte de parcours;
- un foncier cultivable entièrement attribué et une quasi-abscence de réserves de terre
cultivable.
- seul Ile domaine des parcours en limite de villages n’est pas approptié et parfois son
u:ilisation par les troupeaux est commune à pl.usieurs villages.
Le projet a donc retenu dans chaque UASP un terroir villageois test : pour 1’UASP de Ma’bo
le village de Daga Balla, pour I’UASP de Touba M’bella celui de Baila Ndour. Dans ces
villages le PICOGERNA avait défini avec un Comité Villageois de Gestion de Terroir les
investissements indispensables au développement du village :
- le creusage de puits (ou réparation) en vue de résoudre les problèmes les plus urgents
d’alimentation en eau et de développer le maraîchage et la production d’arbres en pépinière;
.- l’amél.ioration de l’élevage par la mise en place de pharmacies vétérinaires et la formation
d’un paysan comme auxiliaire d’élevage’ ;
.- la mise en place de moulins à mil et de banques de céréales;
‘- l’alph.abétisation des populations et le recrutement de formateurs mis à disposition des
k illages ;
--
1 depuis le démarrage du projet cette fonction était assurée par l’agent technique polyvalent du F’ICOGERNA
et cette action était fort bien appréciée des paysans.

Le PICOGERNA a défini un code des ‘investissements précisant le taux de cotisation des
villageois pour chaque action retenue (de l’ordre de 10% du coût financier), leur participation
en travail et les conditions de gestion des investissements réalisés. Ce travail initié dans
chaque terroir test a abouti fin 1991 à un Plan de Développement Villageois pour chaque site
qui ne prenait pas ou peu en compte des interventions: sur la gestion des ressources naturelles
et sur l’amélioration des systèmes de production. L,es investissements programmés étaient
économiquement très intéressants pour les villageois
qui ont rapidement remis au projet les cotisations demandées.
Début 1992 les bailleurs de fond du projet n’ont pas retenu ce programme d’investissement
jugeant qu’il y avait une trop grande déconnexion enf:re l’objectif premier du PICOGERNA -
“améliorer l’utilisation et préserver les ressources naturelles.. _ . “- et ce programme classique
d’appui à des collectivités rurales. Ces 2 aspects auraient pu être menés de front dans le
cadre des plans de développement villageois mais le PICOGERNA avait peu abordé dans ces
plans les aspects liés aux ressources naturelles. Les sommes avancées par les villageois leur
ont été remises. Ces populations qui comptaient beaucoup sur ces investissements sont
aujourd’hui découragées, ce qui n’est favorable à la. relance des activités du projet.
Durant l’année 1992 peu d’actions concrètes ont été entreprises par le projet dans les villages
tests ou sur l’ensemble des UASP. Un inventaire des réalisations paysannes (individuelles,
de groupement ou de village) les plus remarquables a été effectué dans la plupart des villages
des UASP d’Août à Octobre 1992. Un recensement des opérateurs du développement (ONG
et organisations paysannes principale:ment) a été réalisé en fin d’année. Ces 2 études
permettront de redéfinir une méthodologie d’intenwntion certainement centrée sur un appui
à des collectivités rurales par le biais de structures de développement déjà opérationnelles.
1.2 LES OBJECTIFS ET LES LIMITE?S DE L’OPERATION DE RECHERCHE
DEVELOPPEMENT
Du fait des changements d’orientation du PICOGERNA durant l’année 1992 , le volet
recherche-développement a dû poursuivre ces travaux engagés en 1991 sans aborder
pleinement la gestion des ressources naturelles au niveau des 2 terroirs tests. Les objectifs
pour cette année ont été de :
- valider les résultats d’expérimentation obtenus en 1991 par la reconduction de quelques tests
agronomiques;
- poursuivre les actions en matière d’agroforesterie. et de régénération des pa.rc0ut-s;
- de préciser par enquête l’importance de la fumure organique et parallèlement de poursuivre
la prévulgarisation des techniques de lproduction de ce type de fumure;
- d’aborder la dynamique des groupements existants (en particulier dans le cadre d’une
opération de mise en défens, des banques de semences d’arachide initiées en 1991 et du prêt
d’une presse à arachide améliorée).
Après deux années de travail de terrain le volet R/D permettra de preciser les grands axes
d’intervention pour le PICOGERNA, principalement dans les domaines techniques.
3

, 2.1 PLUVIOMETRIE
,
ET DATES DE SEMI-
La saison des pluies 1992 a été marquée par un démarrage précoce durant Ia 3” décade de
Mai et la l” décade de juin (environ 7.5 à 85 mm pour cette période dans les divers sites).
Les 3 décades suivantes ont été peu pluvieuses ce qui a entraîné un arriZt des semis et dans
certains cas une mortalité des mils semés en début de saison. La saison des pluies s’est
véritablement installée qu’à partir de la 2” décade de juillet. En cours de saison on a observé
une accal:mie des précipitations début Août. La fin de la saison des pluies a été très déficitaire
dans I’UASP de Touba M’bella ce qui a été préjudiciable aux semis tardifs d’arachide
(2”décade de juillet) et de mil (3” décade de juillet ou plus tard du fait des dégâts
d’acridiens) (Tableau 1, Figure 1).
Si l’on e.xclut les semis précoce d’arachide et de mil (début juin), les récoltes d’arachides
semées en juillet et de mil sont très faibles (200 à 300 kg/ha) dans la plus part des villages
d’i:tudes (Tableaux 2).
Ces données qualitatives montrent l’intérêt des semis précoces cette année ou au moins d’une
intervention rapide au semis sur les pluies utiles de la 2” décade de Juillet. En réalité les
semis des paysans se sont étalés durant tout le mois de juillet et voire durant la 2” décade
d’.4oût. Ceci est dû à plusieurs facteurs :
- le faible intérêt des paysans de ces 2 zones pour le semis en sec du mil alors que cette
pratique constitue un gain de temps important valorisable par les semis d’arachide et le
” radou” ;
- ‘e mauvais état des animaux de trait et du matériel, principalement des semoirs:
- la diminution probable du nombre de semoirs et d’attelages disponibles surtout dans la zone
Nord où les récoltes ont été mauvaises en 1991 ‘.
Tableau1
Ri-partctlon
décadarre
de la pluwométrce
1992
~-------~“ASp M*a*
~~~-- ._..~ --.-.,
/ DECADE
/ DECADE
/ MABO
0
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JU1LLET
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357
472
1 en milieu Wolof les prêts fmanciers sont garantis par un matériel mis en gage.. La majorité des semoirs de
Baila Ndour était gagée en Août 91 pour faire face aux achats de vivre. Suite aux mauvaises récoltes it est probabk
qu’une partie de ce matériel n’a pas été remis à leurs propriétaires.
4
1
--.-
-
-

Figure 1' : Pluvimométries décadaires 1992 dans les Principaux villages
recherche développement (Zone Nord et Zone Sud).
PLUVIOMETRIE 1992 DANS LES VIt.LAGES
DE BAILA NDOUR ET TIVAOUNE LEVE
P p e n t a d a i r e e n m m
140
120
100
8C
60
40
TIVAOUNE
LEVE 57 1 m&
20
0 BA’LA
c-1
N?:3UR45 1 mm
L’ MAI JUIN
JUILLET
AOUT
SEPT
OCT
PLUVIOMETRIE 1992 DANS LES WLLAGES
DE MABO ET OAGA EALLA (ZONE SUD)
P Dentadaire e n m m
60 n!
D A G A BALLA
486 mm
0 MA60
0
468 mm
MAI JUIN
JlJiLLET
AOUT
SEPT
OCT

Tableau 2 : Pluviométr’ie, dates de semis et niveaux des rendements des cultures non
fc&is&s (techniques traditionnelles).

du 15/07
*:* estimations car non présents dans les tests.
ac** n’existe pas dans ces villages.
,!.2uS DEGATS AUX CULTURES.
Les acridiens.
L’ensemble du Sine Saloum a été touché par une pullulation de sauteriaux du type Oedaleus
senegalensis. La zone la plus touchée était le département de Gossas où les récoltes de mil
ont été quasi-nulles. Les UASP du PICOGERNA sont aussi concernées par cette pullulation.
Dans I’UASP de Touba M’bella les sauteriaw ont systématiquement dévastés les semis du
mois de juillet jusqu’au 25, date à laquelle on a enregistré des pluies importantes (56 mm à
Tivaouane L&é). L’accroissement de la pluviosité en Août a entraîné un accroissement du
parasitisme interne aux acridiens et donc une réduction de leur nombre. Ceci n’exclut pas une
reprise des pullulations d’oedaleus senegalensis durant la prochaine saison agricole.
Les pluies précoces suivies d’une phase de skheresse (surtout dans le Nord Sine Saloum) ont
été favorables à l’éclosion puis à la reproduction des sauteriaux. La lutte aurait dû être très
précoce, dés la 2” décade de juin et principalement dans les zones les plus touchées à cette
période’ mais faute de moyens disponibles localement la DPV n’a pu intervenir qu’ à partir
de la 2” quinzaine de juillet. Pour ce type de déprédateurs les paysans n’ont pas les
possibilités matérielles et financières pour intervenir efficacement. Le sorgho s’est avéré aussi
sensible aux sauteriaux que le mil. Les légumineuses ne sont pas attaquées mais les
disponibilités en semences d’arachide et de niébé restent limitées vi les moyens financiers
des paysans.
I
1 ‘les pullulations étaient , à cette période, centkes sur la zone de COLOBANE/MBAR dans le Nord Est du
département de Gossas. Elles se sont ensuite étendues vers l’ouest et le Sud du Sine Saloum.
I
5
--

1~ autres ennemis des cultures ’
Au stade maturité du mil on a observé d.es dégâts notables de cantharides et de foreurs des
tiges. Pour l’arachide l’infestation de iu.1e.s était analogue à celles observées ces dernières
années. Le faible développement du striga est à mettre en relation avec les semis tardifs du
mil dans certaines parcelles et principalement avec 1.a faible pluviométrie enregistrée après
le 10 septembre.
2.3 LE CONTEXTE SOCIO-ECONOMIOUE REGXONAL ET LOCAL.
L’année 1992 a connu peu de modifications en terme de politique agricole si ce n’est la mise
en place d’un crédit concernant les semences d’arachide au niveau des coopératives. Les
paysans coopérateurs ont pu ainsi acquérir des semences (en quantité limitée) après avoir
versé une avance correspondant à 35 % du montant global. Une opération analogue
concernant les engrais avait été proposée aux coopératives mais elle n’ a pas pu se dérouler
comme prévu.
Du fait des mauvaises récoltes de mil et d’arachide obtenues en 1991’ dans la zone de Touba
M’bella, on a enregistré de nombreux départs durant la saison sèche suivante. La suspension
du programme d’investissement du PICOGERNA ainsi que l’arrêt des appuis aux
pépiniéristes, ont été des éléments démotivants pour les paysans.
1 pluviométrie à Baila Ndour 457 mm mais seulement 3ï mm en juillet et rien en juin.
6

3,LA GESTION DE LA FERTILITE ‘DES SOLS ÇULTIVES
Ce thème regroupe tout ce qui concerne l’entretien de la fertilité des sols cultivés : évaluation
des potentialités et production de fumure organique, fertilisation des cultures et évaluation
de l’arrière effet dû aux fumures.
3.1 EV,4LUATION DES DISPONIBILITES EN RESIDUS DE CULTURE: ET
P
A
I
COMPOSTAGEL
L
DES
E
S
LE5 DISP0NIBILITF.S EN PAILLE DE MIL
Des pesées de paille dans les parcelles de mil cultivées en 1991 ont été réalisées en Avril
1992 sur 3 types de. parcelle : champs de case ,champs parqués durant la saison séche 90/91
et parcelles de brousses non fertilisées (Tableau 3, Figure 2).
Les parcelles les plus fertiles, dans les 3 situations, fournissent plus de paille par hectare
(entre 2,5t et 1,9 t/ha) mais correspondent à moins de 10% de la surface cultivée en mil. Par
ailleurs c’est sur les parcelles situées non loin des habitations que les paysans ramassent les
pailles pour la confection des palissades. Aucun des paysans enquêtés pur cette étude n’a
déclaré récolter et stocker des pailles de mil pour l’alimentation des animaux. La confection
des palissades et la fabrication du compost (pour ceux qui la pratiquent) restent les seules
utilisations des pailles avant brûlis.
Sur les :parcelles de brousse non fertilisées, les disponibilités en résidus compostables sont
plus élevés dans les villages du Sud (DagaBalla, Kassas) qu’au Nord : respectivement et en
moyenne 1,3 t/ha , 1.4 t/ha et 0.9 t/ha. Par rapport aux observations réalisées à la même
époque , on observe pour 1992 des quantités de biomasse disponible équivalentes. Les
différences de pluviométrie entre 1990 et 1991 sont en fait mineures. Les différences les plus
notables concernent la zone Nord (Baila Ndour) où l’on mesurait en 1991 1,l tlha à 1,45 tlha
dims les, parcelles de brousse contre 0,875 tlha en 1992.
1.1 faut rappeler qu’une tonne de paille compostée donne environ 500 kg à
600 kg de
wmpost. Si une parcelle ne fournit qu’une tonne de résidus, celle-ci compostée ne donnera
que 0,5 t de fumure et ne fertilisera que 0,l ha de mil si l’on utilise le compost à la dose de
5 t/ha.
FIGURE 2 : Disponibilités en paille .seh
le type de parcelle et le village
3000 en kg/ha d e M.S
F
f-
2 5 0 0 -
BAILA
NDOUR
m KASSAS
/ DAGA BALLA
C A S E
P A R Q U E E
BROUSSE
TYPE DE PARCELLE

Tabtau 3 : Evaluation des disponilbilités en paille avant le nettoyage des parcelle.
SITUATION
DAGA BALLA
Nombre d’observations
Biomasse en kg/ha (moyenne)
Biomasse ”
” (maxi-mini)
écart type en kg/ha
% d’adventices (estimation)
Nombre de parcelles OU la paille a
été récoltée.
KASSAS
Nombre d’observations
Biomasse en kg/ha (moyenne)
Biomasse ”
” (maxi-mini)
écart type en kglha
% d’adventices (estimation)
Nombre de parcelles où la paille a
été récoltée.
BAILA NDOUR
Nombre d’observations
Biomasse en kg/ha (moyenne)
Biomasse ”
” (maxi-mini)
écart type en kglha
% d’adventices (estimation)
*
*
*
Nombre de parcelles où la paille a
6
6
1
été récoltée.
8

-
c.

L’ADOPTION DE LA TECHNIOC‘E DU’COMPOSTAGE IPAR LES PAYSANS
/
En 1991, 39 paysans avaient creusé une fosse et composté des pailles. 1.~~ programme de
travail s’est déroulé normalement’ à l’exception de l’arrosage de certaine- iwses en fin 1991
où le mélange était mal décomposé. En mai/juin 1092 ces paysans ont procédé à la yidangr
des compostières et à l’épandage du compost.
Tableau 4 : Evaluation de l’opération “compostières” dans la zone de Mabo
Nombre de compostières en 1992
Paysans ayant deux compostières
Nombre de compostières en 1991
Localisation
à coté des parcelles de case
à coté des parcelles de brousse
Poursuite en 1992
Compostières vidangées
çompostières remplies en mai 1992 -
Utilisation du compost
Quantités produites en Kg. Moyenne
II
II
” Masi-Mini
Cultures concernées
Evaluation de la surface en ha
Evaluation de la dose en t/ha
Dans la zone Sud (Mabo) le travail engagé en 1991 se poursuit sans augmentation notable
du nombre de compostières (Tableau 4). Le compost de 8 fosses, su.r un total de 17, s’est
mai décomposé et les paysans n’ont pas vidé ces fosses. Cette mauvaise décomposition
semble venir d’un tassement trop important du mélange paille-fumier-adventices, de la
1ocaIisation des fosses sous des arbres d’où moins de pluie et de l’absence d’arrosage en fin
de saison des pluies 1991 comme cela avait été conseillé. Les compostières Lidées ont été de
nouveau remplies et cette innovation semble intkesser les paysans. Vu l’importance des
disponibilités en paille les tests de compostage de feuilles d’arbustes n’ont pas été reconduits.
1 en particulier toutes les ~compostières ont &i- recouvertes en Novembre/ Décembre 1991
9

Tableau 5 : Evaluation de ,l’opération “compostières” dans la zone de
Touba M’bella.
Nombre de compostières en 1992
Paysans ayant deux compostières
Nombre de compostières en 1991
-
-
Localisation
à coté des parcelles de case
à coté des parcelles de brousse
Compostières vidangées
compostières remplies en mai 1992
Utilisation du compost
Quantités produites en Kg-Moyenne
II
,I
” Maxi-Mini
Cultures concernées
Evaluation de la surface en ha
0.1 à 0.12
0.1-0.08
0.1 à 0.06
Evaluation de la dose en t/ha
18 à 25
14 à 33
20 à 40
Dans la zone Nord (Touba M’bella) les fosses ont été vidées après maintes discussions avec
les paysans. Bon nombre d’entre eux étaient absents durant toute la saison séche. Seulement
4 fosses sur 19 qui ont été vidées, ont été remplies en juin 1992 (Tableau 5): la raison
invoquée par les paysans étant l’absence de main-d’oeuvre ou de paille à cette période. Il
apparait nettement que dans cette zone, les paysans sont totalement démobilisés suite ir la
mauvaise campagne agricole précédente.
Les quantités de compost produites par fosse ’ varient entre 1.2 t et 2.7 t. Cette variation
peut provenir de la composition du produit (teneur en sable et de degré d’humidité,voir
tableau 7) ainsi que du tassement et du niveau de remplissage. Les estimations de poids
concernent le produit brut et non la matière séche. La teneur en eau des composts a été
mesurée et varie entre 15% et 25% au moment de la vidange des fosses. En gros ont peut
considérer qu’une compostiére de 3m sur 31~1 produit en moyenne 1.8 t de fumure organique
à 20% d’humidité (soit 1.45 t de matière séche).
Ce compost quels que soient les paysans, est utilisé à très forte dose sur les cultures de mil
et plus rarement de maïs : de 14 à 40 t/ha. Maïs il faut considérer que ce produit renferme
1 1.a plus part des compostières mesurent 3m x 3m :L lm et en fin de fabrication la hauteur moyenne de compost
dans la fosse ne dépassait pas 0.5 m
10

/
/
I
Figure 3 : Etable fumière bovine (modèle simple sans Maçonnerie)
- perche en boisé pour
la maintien de l’animal
dans la fosse
plan jncliné

(environ 50% de sable (exprimé en silice, Si02). L’apport réel de fumure varie donc de 7 à ’
20 t/ha. Cette dose est largement supérieure a la dose utilisée dans les expérimentations (cf
chapitre 3.3) et même à la dose de fumier utilisée habituellement par les paysans sur leurs
parcelles de case (de 8 à 12 t/ha selon nos estimations). Le compost bien décomposé est Sun
produit pulvérulent difficile à transporter et à epandre avant les semis. Les paysans le dépose
en petit tas dans les parcelles avant le semis. L’épandage, généralement avant semis, est
irrégulier et concerne de petites surfaces : de 0 _ 12 à 0.06 ha. Il serait certainement préférable
d’apporter le compost au premier sarclage aux poquets ou le long des lignes de mil de façon
à ne pas apporter plus de 7.5 t/ha de compost (matière séche). Dans ce cas la surface
fertilisée par une compostière serait de l’ordre de 0,2 à 0,3 ha soit 3 fois la surface observée
actuellement.
3.2 LA FABRICATION DE LA FUMURE ORGANIOUE A LA FERME.
Traditionnellement les paysans ne fabriquent pas de fumier, dans le meilleur des cas ils
balayent régulièrement les déjections des chevaux et les mettent en tas avant de les épandre
au champ. Deux techniques de fabrication dle fumier ont été proposées aux paysans et mis
en oeuvre par quelques volontaires:
- l’étable fknière bovine cimentée ou non, qui permet de transformer dans de bonnes
conditions d’humidité la litière des animaux en fumier (figure 3);
- l’écurie améliorée qui permet de récupérer la totalité des déjections des chevaux et une
partie des urines. Les chevaux sont stabulés sur une dalle cimentée sur laquelle on dispose
un litière de paille de mil hachée ou d’herbe de brousse. Tous les 3 à 5 jours la litière et les
déjections sont balayées et entreposées dans une fosse fumiére afin d’assurer la décomposition
du produit et sa transformation en fumier (figure 4).
Tableau 6 : Nombre de tests de production de fumure organique
-
-
TECHNIQUES
TOU-
Observations
MABO BA.M
-
-
Ecurie améliorée
2
4
Arrosage trop irrégulier, pas ou peu
+ Fosse fumière
d’apports de litière.
-
Etable fumière
3
4
l’embouche bovine est trop rapide pour
bovine
valoriser l’étable; technique adaptée aux
boeufs de trait
-
-
Etable fumière
1
0
apports de litière. trop irréguliers, temps
bovine
de stabulation trop court pour rentabiliser
cimentée’
l’investissement
=
I
Les appréciations que l’on peut faire sur ces techniques sont qualitatives; on n’a pas procédé
à des mesures précises des quantités de paille utilisées et de la production de furnier. Des
analyses de fumier sont présentées au tableau 7.
I
1 du méme modèle que celle diffusée par la SODEFITEX (TAMBA.)
1
1 1
D
--

Figure 4 : Fabrication de fumier à partir d'une écurie améliorée et d'une fosse
f3
abrien bois et paille
[
litière d 'herbes ou de pailles de
/
dalleen ciment
fosse fumière
paroi cimentée
/
pierres, graviers de latérite

1
I
La diffusion de ces techniques est lente malgré un premier travail en 1991 sur l’es étables
fumières. La technique de fabrication du fumier grâce aux paires de boeufs de trait est tout
à fait au point. L’utilisation de briques en ciment diminue de moitié la teneur en sable du
fumier. L.e coût du ciment pur la construction de l’étable est de 10.000 Fr-CFA, le reste des
matériaux peut être trouvé au niveau du village. Cet investissement correspond à 142 kg
d’engrais mais peut procurer en une saison séche un accroissement d’au moins 1 t de fumier
(matiere séche). Cet investissement est donc facilement rentabilisé dés la 2” année.
La fabrication d’un fumier de qualité à partir des déjections des chevaux demande plus de
travaj.1. Dans ces tests les paysans ont né:gligé les apports régulier de litière ainsi que
l’arrosage du fumier dans les fosses. Un suivi plus précis de ce nouveau dispositif et de la
production traditionnelle de fumier de cheval est nécessaire pour évaluer l’intérêt du passage
en fosse. Toutefois la mise en place d’une litière sur la dalle cimentée’ permet de récupérer
les urines et donc d’enrichir le fumier en azote.
3.3 L,Es TESTS DE FERTILISATION DU MIL
Les paysans ne disposent pas des revenus suffisants pour acheter des engrais en grande
quantité ’ ni de la quantité de fumure organique nécessaire
pour fertiliser routes les cultures. Nous avons mis la priorité sur la fumure du mil pour 3
raisons :
- les paysans préfèrent utiliser la fumure organique sur les céréales;
- le mil répond bien à la fertilisation al’ors que les résultats sont plus variables pour
1’ arachide;
- la plupart des exploitations agricoles n’ont pas une production vivrière suffisante et donc:
l’intensification des céréales est une priorite.
3.3.1 La aualité des fumures organiaues
Des analyses des différents types de fumw-e organique utilisés en expérimentation ont été
réalisées au Laboratoire Central du CNRA de Bambey. On présentera les moyennes par type
de fumure tout en sachant qu’il existe parfois des variations importantes entre échantillons
d’un même type (tableau 7 ).
1 investissement en ciment de 4000 FrCFA
2 sauf pour l’arachide de bouche dans la zone de Mabo qui profite des crédits engrais de la NOVASEN, avec
toutefois des incertitudes pour 1993 du fait des rendements catastrophiques en 1992 qui parfois ne couvrent pas 1~s
dépenses
en intrants (engrais + semences)
1 2

I
I
Tableau 7: Composition des Eumures organiques (en % de la matière sèche)
Types de fumure
N Total P
Compost + phosphate na-.
0.641
0.65
turel(70 Kg par fosse)
Compost + phosphate naturel
0.74
0.19
(35 Kg par fosse)
Compost ordinaire
1 . 1 4
0.18
Fumier bovin d’étable
1 . 3 6
0 . 1 5
Fumier équin de fosse
0.85
0.11
Fumier équin ordinaire
1 0.98 1 0.12 1 0.67 1 27.7
40.4
- 1 6
La teneur en Si02 (que l’on peut assimiler au sable contenu dans ces fumiers) est élevée pour
tous les types de fumure à l’exception du fumier d’étable fumière (34% de la MS) et surtout
si ces étables sont cimentées (20 à 22% de la MS) _ Quel que soit le type de fosse on constate
toujours une pollution du fumier par de la terre qui tombe des parois.
La teneur en phosphore est généraleme.nt faible - 0. ‘1 à 0.2 % - sauf pour le compost enrichi
avec le phosphate naturel (dose forte). On ne s’explique pas la faible teneur en P du compost
amélioré avec 35 kg de phosphate naturel.
La teneur en Azote est peu variable si l’on tient compte des teneurs en Silice, le fumier bovin
d’étable fumière est un plus riche en azote que les autres types de fumure.
Le taux de carbone et le rapport UN sont des bons indicateurs du degré de décomposition
des fumures organiques. On constate ainsi que le fumier traditionnel de cheval et celui des
étables bovines ne sont pas assez décolmposés ( C/K > 20 ) ce qui peut être préjudiciable aux
cultures.
Ces données sont indicatives car le nombre d’échantillons analysés par type de fumure est
réduit (de 1 à 8). II peut exister aussi une forte hét’érogénéité au sein d’un lot : par exemple
on a observé une importante variation de la teneur en Azote total pour la même compostière
(de 0.79% à 0.36%); d’où des problèmes d’échantillonnage que l’on a pas abordés dans cette
expérimentation.
3.3.2 Le test de comparaison des furnures organicrues sur le mil
L’objectif de ce test est de montrer aux paysans l’efficacité de divers types de fumure
organique :
-le COMPOST ORDINAIRE
-le COMPOST AMELIORE avec apport de 70 kg de phosphate naturel dans la fosse en
1991;
-le FUMIER ORDINAIRE de cheval pris sur le tas du paysan;
-le FUMIER AMELIORE de fosse (cheval) ou d’étable fumière bovine.
Ces fumures utilisées à la dose de 5 tlha (matière séche) sont épandues le long des lignes
13

Figure 5 : TEST FUMURE ORGANIQUE MIL
Rendement en grain
e n kg/ho
1000~
1
B TOUEA h16
Zone Nord
E’7_z3 MABO
1
Zone sud
T E M O I N C.ORD.
C.AM.
F.ORD.
F.AM.
NPKI 50
TRAITEMENTS

de mil’ et enfouies à la houe sine, si possible au 1’ sarclage. Ces traitements sont
I
mis en
comparaison avec un témoin non fertilisé et une parcelle recevant au 1’ sarclage 150 kg/ha
de 14-7-7.
Tableau 8 : Résultats du test Compar;aison de fumures organiques sur mil à Mabo
(ZONE SUD). 13 Tests analysés.

TRAITEMENTS
EPIS
PGEP
PAILLE
G R A I N
GAIN/?
PLEIN-
en gr
en kg/ha
en kglha
kg/ha
StM2
TEMOIN
2.6 b
‘13.7 d
1.759 c
361 c
COMPOST ORDINAIRE
3.7 a
i20.0 bc
2418 b
697 b
f 336
COMPOST AMELIORE
3.7 a
24.8 a
2793 ab
904 a
+ 543
FUMIER ORDINAIRE
3.8 a
18.9 c
2648 b
712 b
+ 351
FUMIER AMELIORE
3.4 a
21.1 b
2629 b
710 b
+ 349
ENGRAIS NPK (150)
3.6 a
i25.9 a
3294 a
901 a
+ 540
Coeff. Var. en%
16%
1 1 %
19%
18%
-
F
H S
H S
M S
H S
Pour la zone de Mabo, les tests ont été effectués dans de bonnes conditions : coefficients de
variation < 20%, différences entre traitements significatives, et la densité de poquets récoltés
ne varie pas avec les traitements’ (en moyenne 13.300 poquetsiha ce qui reste acceptable).
Pour les rendements en grain (et en paille) et leurs composantes (nombre d’épis pleins par
m2, poids de grain par épi (PGEP)) on met en évidence 3 groupes de traitements :
- le témoin non fertilisé qui est particulièrement faible pour le rendement grain et l’ensemble
des composantes du rendement ( 361 kg/ha identique au témoin du test engrais 364 kglha et
légèrement supérieur au tém’oin du même test dans la zone Nord 258 kg/ha).
- les traitements fumier ordinaire, fumier amélioré, compost ordinaire qui procurent des
gains de rendement en grain d’environ 350 kg/ha et donc doublent ainsi la production du
témoin non fertilisé.
- les traitements compost amélioré, engrais NPK;. (150 Kglha) sont comparables et
significativement supérieurs aux 2 grou.pes précédents pour le rendement en grain et le
PGEP. Le gain de rendement est de 540 kg/ha soit un accroissement de 150% par rapport
au témoin.
1 soit un apport de 0.4 kg par mètre le long de la ligne. au pnl.luet on aurait environ 0.3 Kg
2 Ces données masquent quelque peu les effets des sauteriaux sur la densité du mil. Les tests sont installés avant
le 1” sarclage sur des parcelles assez bien levées et homogènes.
14

Tableau 9 : Résultats du test comparaison de fumures organique du mil à Touba Mbella
(ZONE. NORD) 1992. 7 Tests analysés.
TRAITEMENTS
EPIS
PGEP
PAILLE
GRAIN
GAINIT
PLEIN-
en gr
en kg/ha
en kg/ha
kglha
SlM2
TEMOIN
2.3 b
11.2
258 c
COMI’OST ORDINAIRE
2.9 ab
13.9
404 b
+ 146
coMI’osT AMELIORE
3.5 ab
16.6
583 a
+ 325
FUMIER ORDINAIRE
2.9 ab
14.6
425 b
+ 167
FUMIER AMELIORE
*
*
*
*
ENGRAIS NPK (150)
4.1 a
14.4
604 a
+ 346
Il Coeff. Var. en% 30% 30?4?
22%
22%
F
S
NS
H S
H S
Une minorité des tests comportait le traitement FUMIER AMELIORE qui a donc été exclu
de l’analyse’. D’une façon générale cette série est assez hétérogène du fait principalement de
la variabilité de la densité du mil selon les sites due aux sauteriaux : 10.800 poquets/ha à
12.0810 poquets/ha. Ces densités sont faibles par rapport à l’optimum de 15.600 plha, surtout
pour des sols peu fertiles où le développement végétatif est réduit.
On retrouve le même classement des traitements pour le rendement grain que dans la zone
Sud :
- le témoin (258 kglha) très faible et comparable au témoin du test engrais (317 kg/ha) (cf
infra).
les traitements compost ordinaire et fumier ordinaire qui procurent des gains de
production d’environ 150 kg/ha ( +58% ).
- les traitements compost amélioré et engrais NPK qui sont comparables pour le rendement
en grain et donnent un surplus de production un peu supérieur à 300 kg/ha ( + 116%).
En conclusion.
* Pour les 2 zones d’expérimentation on observe un effet significatif de l’enrichissement du
compost par le phosphate naturel (figure
5). Le compost amélioré a dans les 2 situations,
un effet comparable à l’engrais NPK utilisé: à la dose de 150 kg/ha2. Le phosphate contenu
dans le compost (cf Tableau 7) est bien assimilable par les plantes. Le coût de cet apport de
Phosphate peut être évalué à 1750 FI-CFA. Sa rentabilité est donc évidente. Les travaux sur
l’enrichissement des fumures organiques en phosphate naturel sont porteurs car 6conomiques;
I l’analyse sur les 4 répétitions comportant ce traitement ne met pas en évidence de différence significative pour
le rendement en grain avec le traitement fumier ordinaire (475 kgha contre 433 kgfha)
2 dose considérée par les paysans comme importante , la dose que les paysans utiliseraient en cas de crédit
“engrais’” se situerait autour de 75 kglha-100 kgha.
15

I
ils méritent d’être poursuivis et une opération de vulgatisation d e c e s techniques
d’enrichissement à une échelle significative’ est à promouvoir au sein du PICOGERNA.
* L'engrais NPK reste la référence du point de vue technique si l’on s’en tient à l’effet de
la fumure sur les cultures. En moyenne pour les 2 séries de test cet apport d’engrais d’un
coût de 10.500 FrCFA est rentable malgré les mauvaises conditions d’alimentation en eau
des cultures en fin de cycle (Rapport Valeur sur Coût V/C = 3.6 à Mabo et 2.3 à Touba
M’bella) .
* L’effet des autres fumures organiques est moindre. Ceci est certainement à mettre en
relation avec leur faible teneur en phosphore. 5 t de compost ou de fumier renfermant 0.12%
de P ne peuvent fournir au sol que 6 kg de P alors que 150 kg d’engrais 14-7-7 en
fournissent 10,5 Kg facilement assimilables par les cultures.
* les résultats des tests et des analyses ne permettenl pas de différencier les autres types de
fumure organique : compost ordinaire, fumier ordinaire et fumier amélioré. Les techniques
de fabrication du fumier proposées aux paysans ont pour objectif premier l’accroissement de
la quantité de fumure organique au niveau des exploitations. Comparé au système de stockage
traditionnel, un apport régulier de litière peut doubler cette quantité. Ces innovations
techniques sont donc à encourager et à inclure dans le programme d’intervention du projet.
3.3.3 Le test de fertilisation économiaue du mil
Le test initié en 1991 dans les mêmes, sites a été reconduit en 1992 en ne gardant comme
référence qu’un traitement fumure organique - le fumier ordinaire - et en ajoutant un
traitement fumure minérale - UREE 50 kg/ha -.
Comme pour le test précédent les fertilisants sont apportés au 1” sarclage le long de la ligne
ou au poquet. Les tests sont implantés sur des parcelles de mil homogène et normalement
levé.
Tableau 10 : Résultats du test fumuae économique du mil à Mabo (ZONE SUD).
9 Tests analysés.
TRAITEMENTS
EPIS
P G E P
PAILLE
GRAIN
GAIN/T
PLEINS/mi!
en gr
en kglha
en kg/ha
kg/ha
TEMOIN
3.1
13.2 c
1618 c
364c
NPK 150 kg/ha
3 . 9
25.5 a
3331 a
989 a
+ 635
NPK 75 kg/ha
3 . 6
20.0 b
2372 b
744b
+ 380
STP 50 kg/ha
4.2
25.5 a
3240 a
1099 a
+ 735
UREE 50 kg/ha
3 . 4
16.0 c
2068 bc
532 c
+ 168
FUMIER ORD.
4.1
2 1 . 4 b
2318 b
887 ab
+ 523
5t/ha
Coeff. Var. en%
24%
Er@ /” 24%
-
N S
HS
NPK : engrais mil 14-7-7 , STP : engrais phosphate supertriple 0-46-O. UREE : engrais azotée 46-O-O.
1 Par exemple le transport par camion de 20 t de phosphate de Taïba permettant d’enrichir 500 t de fumure
organique.
1 6

Tableau 11 : Résulta& du test fumure économique du mil à Touba M’bHla (ZONE
IqORD). 7 Tests &nalysés.
l--
I TRAITEMENTS EPIS
PGEP
PAILLE
GRAIN
GAIN/ T
PLEINS/m2 en
en kglha
en kg/ha
kg/ha
~~. -~.~ ~
gr
T E M O I N
2.7 b
Il.7 b
1660 b
317 c
NPK 150 kglha
4.7 a
15.3. ab
2910 a
713 ab
+ 396
NPK 75 kg/ha
4.3 a
13.5 ab
2481 a
579 b
+ 262
STP 50 kg/ha
4.8 a
17.6 a
2848 a
846 a
+ 529
UREE 50 kg/ha
2.8 b
12.2 b
1710 b
341 c
-i- 24
FUMIER ORD.
3.5 ab
15.1 ab
1826 b
530 bc
+ 213
Stlha.
Coeff. Var. en%
2 2 %
2 1 %
20%
20%
H S
S
H S
H S
NPK : engrais mil 14-7-7 , STP : engrais phosphate su-
M6-0, UREE : :ngrais azotée
i-o-o.
Le rendement et ses composantes.
Le niveau des rendements des témoins est co’mparable à celui observé dans le test précédent
: sans apport de fertilisant (ce qui est la régle pour au moins 80% des parcelles de mil) le
rendement en mil en 1992 se situe autour de: 300-350 kg/ha.
Les fumures interviennent dans les 2 sites de façon significative sauf l’urée, par un
accroissement du poids de grain par épi et d.u nombre d’épis par hectare ou par poquet ( la
densité variant peu entre traitement pour un site donné : 12.500 poquets/ha dans la zone
nord, 14.150 poquets/ha dans la zone Sud). A ces variations correspondent des gains de
rendelment importants (figure 6) :
- les traitements NPK (150 kg/ha) et STP donnent les meilleurs rendements et font plus que
doubler les rendements des témoins (de + 200% à + 125%).
- les ,traitements NPK (75 kg/ha) et le fumier ordinaire ont des effets significatifs sur le
rendement grain dans les 2 sites (de + 143% à + 67%) mais inférieurs à ceux du groupe
de traitements précédent.
- l’urée n’a pas d’effet significatif sur le rendement et ses composantes et ne se distingue pas
du télmoin. Même pour le poids de paille la différence (non significative) avec le témoin est
faible : + 450 kg/ha dans le Sud, + 50 kg/ha dans le Nord. Deux hypothèses peuvent
expliquer ce résultat à priori surprenant : 1”épandage d’azote a été mal effectué ( apport en
surhce s,ans enfouissement) ce qui est peu probable pour l’ensemble des tests ; la carence
en phosphore est prépondérante dans ces situations et un apport d’azote uniquement n’a pas
d’interêt. Ce dernier point peut être associé à un déficit hydrique après l’épandage d’urée.
1 7
---
-
--

,- I.. .--
Figure 6 : TEST FUMURE ECONOMIQUE MIL
Rendement en grain
1**() en Wha
I
TOUBA MB.
Zone Nord
MABO
Zone sud
” T E M O I N N P K 1 5 0 N P K 7 5 STPSO U R E E 5 0 F.ORD
TRAITEMENTS
L’analyse économique du test fumure mil 1992
Tableau 12 : Analyse économique dru test fwmure économique mil -1992
MABO ( ZONE SUD )
TOUBA M’BELLA (ZONE
TRAITEMENT
NORD)
G A I N R A P -
%
GAIN* RAP- %
*
PORT
TEST
kglha
PORT
TEST
kglha
VIC
v/c <
VIC
VIC <
2
2
NPK 150
635
4.2
11%
396
2.6
14%
KGJHA
380
5.0
22%
262
3.5
14%
NPK 75 KGJHA
73s
9.3
0
529
6.7
0%
STP 50 KG/HA
168
2.6
55%
24
0.3
71%
UREE 50
523
-
._
KGIHA
FUMIER 5
TIHA
.a..+. *n’
(14-7-7) 70 fdkg. STP 110 fdkg, UREE 90 frfkg
18

Figure 7 : COMPARAISON 1992/199 1
TEST FUMURE ECONOMIQUE MIL
a) Zone de Mabo
en kg/ha
1500 1
TEMOIN
NPKI 50
NPK75
STP50
FUMIER
TRAITEMENTS
kg/ha b) Zone de Twba Mbella
,500 en
,ooo]_________----_-__--_____________________
0
TEMOIN
NPK150
NPK75
STP50
FUMIER
TRAITEMENTS

En moyenne les traitements NPK 150, NPK 7.5 et STP sont très rentables dans les 2 sites
d’expérimentations et plus particulièrement le traitement à base de phosphate supertriple
(STP) qui est peu onéreux (5500 fr!ha) et qui donne le meilleur gain de rendement par
rapport au témoin non fertilisé. C’est aussi pour ce traitement que l’on obtient le plus faible
% de test non (ou peu) rentable.
Si l’on considère l’ensemble des tests, l’apport de 50 kg/ha d’urée n’est économiquement
attractif que dans 6 cas sur 16 (VIC > 2) malgré le fait que cette fumure soit peu couteuse
(4500 fr/ha) .
Les conclusions économiques du test fumure économique du mil en 1992 sont équivalentes
à celles de l’année précédente. Afin de minimiser les risques de non rentabilité il est conseillé
aux paysans d’utiliser des doses relativement faibles d’engrais : de 75 à 100 kg/ha de NPK
ou 50 kglha de Phosphate Super-triple (STP).
Comparaison avec les résultats obtenus en 1991
Les comparaisons interannuelles porteront uniquement sur les gains de rendements dans la
mesure où les prix des engrais ont variés entre- 1991 et 1992 ‘.-
Tableau 13 : Comparaison des résultats 1991 ef: 1992 du test fumure économique
pour la cultur I du mil : rendement en grain en kg/ha.
MABO ( ZONE SUD )
TOUBA M’BELLA (ZONE
TRAITEMENT
1991
I
1992
1
1991
I
1992
TEMOIN
563
-
394
-
338 -
31:7
-
N P K 1 5 0
1253
9 8 9 +171%
863
7 1 3 +llO%
KGIHA
+ 1 2 2 %
744 + 104%
+ 155%
5 7 9 + 7 1 %
NPK 75 KG/HA
9 5 7 + 7 0 %
1 0 9 9 +201%
625 + 85%
846 + 150%
STP 50 KG/HA
1003 + 78%
887 + 143%
697
5 3 0 + 5 6 %
FUMIER 5
815 + 45%
+ 106%
TIHA
505 + 49%
Pour la zone Nord les résultats obtenus pour les mêmes traitements sont presque identiques
pour les 2 années d’expérimentation; on note toutefois un effet relatif plus important du STP
en 1992 par rapport à celui observé en 1991.
Pour la zone Sud (Mabo) , l’augmentation relative de rendement obtenue par les fümures est
en moyenne plus élevée en 1992 qu’en 1991 du fait: principalement d’un niveau de production
du témoin particulièrement bas en 1992 (394 kg/ha contre 563 kg/ha en 1991). Le classement
des traitements est à peu prés équivalent pour les 2 années avec toutefois pour 1992 de
meilleurs résultats obtenus avec le STP et le fumier (figure 7). La fumure à base de
phosphate supertriple (STP) s’avère plus intéressante en 1992 pour les 2 zones
d’expérimentation. Du fait du faible coût du phosphate super-triple il serait souhaitable de
1 Afii d’encourager la consommation d’engrais la SENCHIM a fortement réduit le prix de vente du 14-7-7 de
90 frlkg en 1991 à 70 fr/kg en 1992. Ce qui est logique vu le prix de l’urée (90frlkg) et celui du 6-20-10 (90frlkg)
1 9

poursuivre les travaux de ‘prévulgarisation de cette fumure particulièremen? efficace sur le
mil.
3.3.4 Letest fumure économiaue sur le sorkb
Dans la zone Sud (Mabo) les fumures économiques du test mil ont été appliquées au sorgho.
L’objectif était d’apprécier l’intérêt de la fumure minérale sur une culture généralement
semée tardivement et après toutes les autres. En 1992 du fait des pullulations de sauteriaux
les Se!mis du sorgho ont été particulièrement tardifs : du 17 au 28 juillet pour ce test.
Trois tests seulement ont pu être mis en place et récoltés. En fait le sorgho intéresse peu les
paysans de ces régions sauf dans quelques villages autour de Mabo qui disposent de sols plus
argileux.
La densité de poquets de sorgho récoltés ne varie pas avec les traitements mais elle
particulièrement faible (11.250 poquets/ha) ce qui explique les faibles rendements obtenus.
Une densité de 25.000 à 30.000 poquets est souhaitable pour cette culture qui ne talle
pratiquement pas.
Malgré cela les apports d’engrais NPK et STP sont rentables mais les gains de rendement
obtenus (.en valeur absolue) sont plus faibles que pour le mil. Ceci peut être imputable à la
tardiveté des semis du sorgho de 120 jours qui aurait dû boucler son cycle vers le 20
Nove.mbre. L’apport exclusif d’urée n’est, comme pour le mil, pas suffisant pour accroître
la production de grain et de paille. L’épanda.ge de Wha de fumier ordinaire a peu d’effet sur
le développement végétatif de ta culture mais entraîne un accroissement de rendement en
grain significativement comparable à ceux obtenus avec les fumures NPK150, NPK75, STP.
Tableau 14 : Résultats du test fumure économique du sorgho à Mabo (ZONE SUD).
3 Tests anaivsés.
*
=
TRAITEMENTS
EPIS
PAILLE
G R A I N
GAIN/T
RAPPOR
PLEINSlm2 e n kg/ha
en kg/ha
kglha
T
VfC
-
TE;MOIN
2.2
679 bc
178 b
-
NF’K 1.50 kg/ha
2.2
1488 a
5 9 1 a
+ 413
2.7
NF’K 75 kg/ha
2.6
1326 a b
528 a
+ 350
4.6
STP 50 kg/ha
2.4
1263 abc
470 a
+ 292
3.7
UREE 50 kg/ha
1 . 6
738 bc
199 b
+ 2 1
0.3
FIJMIER ORD .
2.4
967 abc
436 a
-t 258
-
St/ha
-
cc&. Var. en%
2 6 %
22%
27%
-
F
N S
H S
S
-
I
NF’K: : engrais mil 14-7-7 à 70 frlkg , STP : engrais phosphate supertriple 0-46-O il 110 fr/Kg. UREE : engrais
azotée 46-O-O à 90 frlkg (Prix SENCHlM KAOLACIO, sorgho à 70 fdkg.
20
li
--


,
Malgré ces bons résultats économiques, le faible nombre de tests récoltés ne permet pas de
conclure définitivement sur l’intérêt des apports d’engrais NPK et STP sur des semis tardifs
de sorgho (donc soumis aux aléas pluviométriques d’octobre). 11 parait déjà judicieux
d’apporter la fumure sur les parcelles dont la demité de plantes Après levée est correcte
(120% à 80% de la norme habituelle).
3.3.5 L’arrière effet de la fumure sur l’arachide
L’arrière effet du test “fumure économique du mil 1991” a été observé en 1992 ;Sur l’arachide
dans 15 sites (9 dans la zone Sud et 6 dans la zone Nord). L’arachide n’a reçu aucune
fumure et a été semée fin juin au Sud et durant la 2” décade de juillet au Nord.
Tableaù 15 : Résultats du test “arrière effet” sur arachide en 1992 à Mabo
(ZONE SUD). 9 tests analysés.
SUR MIL EN 91
TEMOIN
NPK 150 kglha
FUMIER ORD5Tlha
FUMIER AM. 5Tlha
* PG/PR : poids de gousses par pied récolté
fumier ord. = fumier ordinaire, fumier am. := fumier amélioré
Dans la zone de Mabo l’arrière effet des fumures STP, NPK150 et NPK75 est
particulièrement marqué pour le poids de fanes. Le gain de rendement en fane est d’environ
600 kg/ha par rapport au témoin non fertilisé. Les gains de rendement en gousses sont plus
limités et seul l’arrière effet du t.raitement STP (phosphate supertriple) engendre un
rendement significativement supérieur à celui du temoin non fertilisé en 1991 (différence de
+ 154 kg/ha soit +24%). Les arrière effets dus aux fumures organiques sont très faibles
voire nuls et dans tous les cas les résultats obtenus avec ces traitements ne sont
significativement différents de ceux du témoin.
2 1

Tableau 16 : Résultats du test “arrière effet” sur arachide en 1992 à TOUBA
MBELLA (ZONE NORD).6 tests analysés.
TRAITEMENTS
PIEDS/m2
PG/‘PR
FANE
GOUSSE
GAIN/T
SUR MIL EN 91
en gr
en kg/ha
S
kglha
en kglha
TEMOIN
12.7
3 . 2 5
2073
393
NPK 150 kg/ha
13.4
2.:76
1926
346
- 47
NPK 75 kg/ha
13.6
3 . 5 4
2233
446
+ 53
STP 50 kg/ha
13.8
3.:10
2020
400
+ 7
FUMIER
12.1
3 . 0
1867
352
- 41
ORDINAIRE
5T/ha
Coeff. Var. en%
8 %
14%
8 %
F
N S
N S
N S
Dans la zone Nord du fait d’un déficit important des pluies en Septembre et Octobre, les
rendements en arachide sont très faibles et ne dépassent pas 450 kg/ha quels que soient les
traitements. Les arrière effets des fumures utilisées en 1991 ne sont pas significatifs pour les
rendements en fane et en gousses comme pour le poids de gousses par pied.
En mmclusion on peut considérer que les fumures employées sur le mil à doses limitées
(5t/hia de fumier et de 50 à 150 kg/ha d’engrais) ont un faible arrière effet sur la culture de
l’arachide suivante. Cet arrière effet est certainement fonction de l’utilisation des éléments
minet-aux des fumures la première année par le mil et des conditions agroclimatiques de la
deuxième année pour l’arachide. Ces résultats ont une portée limitée puisqu’ils n’intéressent
I
qu’une campagne agricole. Dans le meilleur des cas le traitement le plus efficace pour son
arriere effet sur l’arachide est le phosphate supertriple @TP). Ceci est logique dans la mesure
où 50 kg/ha de STP apporte en première année 23 unités de P205 contre seulement 10.5 pour
I
le traitement 150 kg/ha de NPK (14-7-7). Sur ces 23 unités de P205 il est possible qu’il
subsiste en 2” année quelques unités utilisables par l’arachide. Dans des situations de carence
en phosphore, l’arachide répond très bien ;à une fumure simple à base de P205.
I
22

.-I
1
I
I
l
CONCLUSIONS SUR LA GESTION DE L.A
FERTILITE DES SOLS CULTIVES
1
IRs résultas obtenus dans les tests de fertilisation des cultures en 1992 confirment
:eux obtenus en 1991 :
1
- les carences en phosphore et en azote des sols sont les principaux facteurs limitatifs
les rendements des cultures même en année à plwiométrie déficitaires. Le niveau de
I
rendement du mil non fertilisé en 1991 et 1992, ,varie selon les sites entre 300 et 500
kglha;
1
- les gains de rendement en mil obtenus par des :fumures minérales économiques
(10.500 fr à 5.500 fr par hectare) ou par un apport de St/ha de fumure organique sont
dans tous les cas significatifs ( de 300 kg/ha à 600 kg/ha) et en moyenne très rentables
1
sauf pour un apport simple de 50 kg/ha d’urée.
- l’apport de phosphore sous forme de phosphate super-triple ou de phosphate
1
tricalcique incorporé au compost, donne de bons résultats sur le mil d’un point de vue
économique et en gain de production. L’arrière effet de ce type de fumure sur
l’arachide qui suit le mil semble significatif mais reste à confirmer.
1
ON RECOMMANDERA DANS LE CADRE DES OPERATIONS D’APPUI AUX
1
PAYSANS
- de poursuivre le travail de formation-vulgarisation sur la production de fumure
1
organique (fumier,compost) en initiant les paysans à l’enrichissement de ces fumures
avec du phosphate naturel et des cendres; dans ce cadre une opération de distribution
de phosphate naturel est à envisager au niveau d’un ou plusieurs villages;
I
- de développer des banques d’engrais qui permettront aux groupements d’acquérir
de la fùmure minérale en quantité et à bon prix. Dans ce cadre on pourra tester sur
I
grande parcelle (0,5 ha à 1 ha) l’apport de STP (phosphate supertriple) à la dose de 50
kg/ha. Pour l’engrais NPK un apport de 75 kg/ha à 150 kg/ha sur céréales est à
encourager sur les parcelles où les riques de réwlte médiocres sont faibles (semis
I
précoce, sol profond, entretien soigné de la culture). Avec ce type de fertilisation il
faut viser un rendement compris entre 800 et 1200 kg/ha.
1
1
!
I

23
1

4. QUELQUES RESULTATS SUR LA GESTION DES RESSOURCI?S
NATIJRELLES
rdous avons regroupe dans ce chapitre 4 les résultats des opérations de prévulgarisation et
d’expérimentation qui concernent la végétation naturelle non cultivée : arbres, arbustes,
p-aminées. . .
4.1 J&S PLANTATIONS D’ARBRES ET D’ARBUSTES.
ILes plantations d’arbres et d’arbustes ont été utilisées dans 4 situations :
- la constitution de haies vives “périmétales” dans un objectif premier de développer des
lrultures devant être protégées des animaux en saison séché : pastèque, tomate “cerise” et
manioc;
- la mise en place de haies vives an&érosives dans des parcelles cultivées où le
ruissellement et l’érosion y sont intenses;
- l’enrichissement de zones mises en dkfens à vocation principalement sylvicole et
éventuellement pastorale:
- la mise en place de zone de passage des troupeaux allant du centre du village vers les
parcours’ ;
Dans ccc domaine l’activité principale en foresterie en 1992 a été de poursuivre l’installation
des haies vives implantées en 1991 et de procéder à l’enrichissement de 3 mises en défens.
Dans la zone Sud on dispose actuellement de 8 haies vives (6 périmétales + 1 ami-érosive
+ 1 début de couloir) et de 3 haies vives dans la zone Nord. Les activités de plantations ont
été relativement limitées en 1992 du fait de l’arrêt du soutien du PICOGERNA aux
pépikiéristes. Les plants utilisés principalement pour le “regamissage” des haies vives et dans
les mises en défens proviennent de la seule pépinière qui reste en activité dans nos deux
zones d’intervention, celle de Mbandy Sakh~o à Sinthiou Thiakho.
4.1 .l Les haies vives nérimétales
Cinq espèces avaient été retenues en 1991 pour les tests de haie vive :
- tr0i.s espèces locales : Acacia nilotica (var. adansoni), Bauhinia rufescens et Ziziphus
mauritiana;
- deux espèces introduites : Acacia laeta et Acacia mellifera;
A cela il a fallu ajouter le Prosopis jubiflora dans la zone Nord du fait qu’il etait
pratiquement la seule espèce résistante en p6pinière à la salinité de l’eau du forage de Touba
M’bella.
1 ces couloirs de passage ne sont pas toujourt fixes d’une année à l’autre et sont constitués de 2 haies mortes
de branches d’épineux.

- - - -
A
Développemect des différentes es@
1
Figure si :
<lti:isées dans les tests de
i
haie vive chez 6 paysans de la
HAUTEUR MOYENNE DE zIzIPl-lUs
MAURITIANA DANS LES HAIES VIVES
ho,lW sa Jfmir 1902 et Jandu 1003
,50 hauteur en cm
I
I
50
m JANV.93
R JANV.92
0
WJTEIR MOYWE D E EAlkWlA RWESCENS
DAMS LES HAIES VIVES
bmM.7 r Jdr 1392 .t JdU 1003
,50 hauteur en cm
i
@j JANV.93
a JANV.92
AN
HAUTEUR MOYENNE DE ACACIA LAETA
DANS LES HAIES VIVES
batr .,Jdr 1992 111 Jdr 1903
,50 hauteur en cm
1
m JANV.93
0 JANV.92
HAUTEUR MOYENNE DES ACACIA ADANSONI
DANS LES HAIES VIVES
lmutrur ?????????????????????????????
m JANV.93
Qj JANV.92

iable;m 17 : Taux de survie et croissance d& diversk espèces des haies vives dans la
zone Sud (Mabo).

ESP‘ECES
Nombre
TAUX DE
HAUTEUR EN
plantés en 91
SURVIE
C M
JV.92
JV.93
JV.92
JV.93
Acacia nilotica
1004
9 6 %
9 2 %
4 3
9 1
Zizilphus mauritiana
242
9 0 %
6 7 %
3 3
87
Acacia mellifera
114
9 2 %
7 5 %
4 3
6 7
Acacia laeta
208
9 3 %
8 0 %
40
105
bauhinia rufescens
8 5 1
9 9 %
9 0 %
4 1
82
TOTAL
2419
9 5 %
8 8 %
41
86
Dans la zone Sud (Mabo) le taux de survie de.s arbres Après 16 mois de plantation est encore
très bon (88% contre 95% Après 4 mois de plantation) et certainement ne variera plus
(Tableau 17). Les variations inter-spécifiques du taux de survie sont peu importantes (entre
92% et 75%) sauf pour le Ziziphus qui durant la première année est très appété par les petits
ruminants. Mais il faut noter que cette espèce croit ensuite rapidement et devient très
épineuse donc très efficace comme haie vive (hauteur moyenne de 87 cm après 16 mois).
Concema.nt les croissance on note le bon comportement d’Acacia nilotica et d’Acacia laeta
(figure 9).
Tableau 18 : Taux de survie et croissance des diverses espèces des haies vives dans la
zone NORD (Touba M’bella).
ESPECES
Nombre
TAUX DE
HAUTEUR
plantés en 91
SURVIE
EN CM
JV.92
JV.93
JV.93
Acacia nilotica
104
7 8 %
7 2 %
4 5
Ziziphus mauritiana
3 6
30%
0 %
-
Acacia mellifera
300
8 9 %
8 0 %
4 3
Acacia laeta
265
8 8 %
7 8 %
8 4
Bauhinia rufescens
40
82%
5 2 %
3 4
Prosopis jubiflora
753
7 5 %
6 8 %
310
TOTAL
1498
76%
7 1 %
7 8
Pour la zone Nord les même tendances sont observées (mauvais comportement de Ziziphus,
faible développement de Bauhinia) mais les résultats sont toujours inférieurs à ceux obtenus
dans la zone Sud (Tableau 18). Outre la pluviométrie plus faible au Nord, ces différences
proviennent certainement d’une plus forte pression des animaux dans cette zone sur ces
arbustes durant la saison séché. Il faut aussi noter le bon comportement de Prosopis jubitlora
qui croit très rapidement en hauteur durant la saison des pluies qui suit l’année de plantation.
Mais il faut rappeler que cette espèce qui file en hauteur est assez mal indiquée pour la
constitution d’une haie vive.
25

Haie vive d'un an à base d'Acacia
laeta et d'Acacia mellifera
(noter le parc veillissant de
Faidherbia
albida et
les jeunes
baobabs)
Maie vive d'Acacia
nilotica de 4 ans
f o n c t i o n n e l l e
(champ de manioc)
Mise en defens avc,c
borne et pare feux
(noter
les
rejets
de
Combretum glutinosum

Tableatu 19 : Variation du développement des haies vives selon les paysans.
Zone Sud (Mabo).
NOM
Nbre. sarclages
Cultures en
Hauteur moyenne en cm
en 1992
1991 et 9:2
en janvier 1993
ESPIECFS
A.n. A.1
I
I 2.m
I B.r
Mbandi
3
millarachide
119
75
9 6
Ndiaga
2
!,
11
76
9 6
85
Ablatye
2
II
II
167
125
136
Momath.
1
manioc/manioc
4 7
-
-
Baba
2
maïs/maïs
73
120
6 0
Aliou
2
maïs/mil
73
8 1
6 8
-=
bn. : Acacia ni101 :a, A.1 : Acacia laeta, A.m : Zlziohus maunti la, B.r : Bauhmla rufescens.
Globalement les différences de développement entre espèces sont relativement peu
importantes, par contre on observe des différences importantes entre les haies vives des
différents paysans. Dans la plus part des cas les hauteurs pour une même espèce varient au
moins du simple au double (Tableau 19, annexe 1). Ces différences de développement
proviennent principalement :
- du degré d’enherbement des haies vives (très important lorsqu’il y a eu qu’un sarclage et
que les arbres sont plantés le long de la clôture du manioc: Momath);
- la fréquence de passage des animaux (forte pour les champs de case : Baba et Aliou, faible
Lorsque la parcelle est clôturée par des pailles pour les pastèques de contre saison : Ablaye) ;
- de la fertilité du sol.
Malgré le bon développement de certaines espèces très épineuses comme Acacia laeta, les
haies vives Après 16 mois de plantation (et 2 saison des pluies) ne peuvent pas constituer un
obstacle suffisant pour interdire l’accès des parcelles aux animaux. Une année de
développement dans le meilleur des cas et plus généralement 2 années seront nécessaires pour
que les haies vives soient vraiment efficaces. Encore faut il que le paysan poursuive
l’entretien des plants et le regamissage des manquants.
Vu l’âge de ces haies vives on n’a pas pu procéder à des essais de taille. Mais l’observation
de haies vives d’Acacia nilotica (var. adansoni) plus anciennes installées avec l’appui du
projet PARCE, a montré la nécessité de rabattre chaque année les arbustes à environ
1,5m/2m de hauteur. Les émondes servent à renforcer la clôture aux pieds des arbres.
4.1.2 Les haies vives anti-érosives et l’amenaeement anti-érosif de KASSAS
L’aménagement anti-érosif de Kassas a peu évolué en 1992 du fait de la faible mobilisation
du propriétaire/exploitant de la parcelle. Seuls quelques seuils en pierre ont été renforcés
(Figure 8 ) . Les observations faites durant la saison des pluies 1992 ont montré une
réactivation de l’érosion à partir de ravines crées autour des seuils en sacs et en pierres.
Concernant la végétalisation du dispositif on a entrepris avec l’appui du paysan le

Figure 8 : Le dispositif an
de Kassas en 1992
.
0
0
.
.
.
0
0
0
I
-.
---
-.
--
-r
- .
-
andainage des résidus de récolte en amont des haies 7 ves

--.
/
regarnissage des bandes enherbées en privilkgiant 1’Andropogon gayanus par rapport au
Panicum maximum. Les 2 haies antiérosives d’arbustes n’ont pas été modifiées ni regamies.
Tableau 20 : Comportement en 1992 des végétaux plantés en 1991.
ESPECES
Nombre
TAUX DE
Hauteur des
plantés
SURVIE
arbres en cm
JV.92
JV.93
arbres
Acacia nilotica
268
92%
82%
76
Acacia mellifera
114
9 0 %
80%
92
Ziziphus maur .
7 7
7 7 %
72%
6 1
Bauhinia rufes.
175
9 8 %
95%
78
6 7 %
30%
8 %
78% *
3 2 %
28%
Le développement des arbustes s’est déroulé normalement avec des taux de survie, 16 mois
après la plantation, peu différents de ceux observés un an plutôt. La hauteur des arbustes est
comparable à celle observée dans les haies vives. A noter le bon comportement de Bauhinia
rufescens qui dans ce cas est situé loin du passage fréquent des animaux. Ces arbustes sont
actuellement suffisamment développes pour pouvoir favoriser le maintien d’andains de paille
disposés à leur base en amont. Cette technique permet de ralentir efficacement le ruisselle-
ment sur l’ensemble de la parcelle (figure 8).
Dans cette parcelle de haut de pente et au sol peu profond (50-75 cm), le Panicum maximum
donne des résultats médiocres 16 mois Après le repiquage (30% de taux de survie). Cette
graminée qui s’était bien implantée durant la saison des pluies 1991, a été surpaturée durant
la saison séché 1991/92 et de nombreuses touffes ont été arrachées du sol. Nous avons donc
préferé en 1992 repiquer à la place de 1’ Andropogon gayanus qui a bien repris cette année
à l’inverse de ce que l’on avait observé l’année précédente. Il faut noter le bon comportement
du Vetiver qui talle peu mais qui n’est pratiquement pas brouté par les animaux.
4.1.3 Les plantations d’enrichissement dans les mises en défens
Dans chaque zone d’intervention deux sites ont été retenus pour tester avec les populations
l’intérêt d’une mise en défens (chapitre 4.3). L’intérêt majeur de la mise en défens est de
favoriser le développement des arbres et arbustes. Mais dans bien des cas la densité de
souches d’arbres et d’arbustes est faible et une plantation d’enrichissement est souhaitable.
Le choix des espèces est fonction du type de sol :
- arbustes sur sol peu profond (Acacia nilotica, Acacia laeta..);
- arbres de production de perches en sol profond de bas fond (Eucalyptus);
Les plantations de 1992 sont trop récentes pour apprécier l’intérêt d’un enrichissement des
2 7

mises en défens. Les observations réalisées en janvier 1993 permettent toutefois de faire les
recommandations suivantes :
- dam les zones basses le facteur limitant le développement des arbres est 1 ‘enherbement
(alors que les graminées pérennes repiquées s’en accommodent mieux). L*es adventices
(principalement le Cassia tora) peuvent dépasser 1 m de hauteur. Dans ces conditions il est
préférable de planter autour de la mise en défens dans la zone de contact avec les cultures.
Les arbustes comme Acacia nilotica et Bauhinia rufescens résistent mieux à l’enherbement
que l’eucalyptus qui est vite étouffé.
- dans les zones hautes de plateau, le développement des herbacées est s0uven.t réduit à un
tapis de graminées et de légumineuses (Zomia glochidiata) de faible hauteur ( < 50 cm) avec
quelques touffes de Cassia tora et de Cassia occidentalis. Les jeunes arbres plantés sont
moins concurrencés par la végétation naturelle et deux sarclages par an suffisent à entretenir
les plantations. Les arbustes se comportent bien (Aca.cia nilotica, mellifera et laeta 100% de
taux de survie) ainsi qu’un arbre de production de bois de feu et de perche, Acacia
holocericea ( 90% de taux de survie Aprks 4 mois) qu’il faudra élaguer dés qu’il aura atteint
2,5 m pour éviter 1 ‘arrachement par le vent.
Ces plantations réalisées collectivement souffrent d’une façon générale du manque
d’organisation des paysans et aussi de leur faible mobilisation, d’où des retards a la plantation
(fin Août au lieu du 15 Août en 1992) et un mauvais entretien des jeunes arbres. C’est
pourquoi nous avons recommandé aux paysans d’utiliser systématiquement les outils de
culture attelée pour préparer les zones de plantation et les entretenir ensuite. Le travail est
réalisé en bande de 1 m de large et le desherbage autour de l’arbre est terminé manuellement.
L’utilisation de la houe sine n’a pas posé: de problème en zones de plateau ; en zone de bas
fond le travail mécanique doit être réalisé au plus tard 3 semaines Après la première grosse
pluie sinon on sera contraint d’opérer manuellement durant toute la saison des pluies du fait
d’un développement important des adventices.
4.2 LES PLANTATIONS DE GRAMINÉES PÉKENNES
4.2.1 Les objectifs de la plantation de graminées pérennes.
Les graminées pérennes (la plus répandue est 1’Andropogon gayanus) ont l’avantage de se
développer chaque année à partir de la base des talles et aussi de se multiplier par bouturage.
Le travail d’installation de ces cultures est donc important la première année, les années
suivantes un entretien des plantations est suffisant. Dès les premières pluies ces graminées
se développent rapidement et fournissent aux animaux un fourrage de qualité. Il en est de
même en début de saison séché lorsque le broutage entraine un développement de jeunes
feuilles très appétées. Il est courant de voir des repousses de Panicum maximum jusqu’en
février. Ce phénomène spécifique de.s graminées pérennes est très apprécié des éleveurs’.
Mais il entraine une surexploitation des touffes et si les réserves en eau du so1 sont limitées,
un dépérissement des plantes.
Les tests de plantation de graminées pérennes ont concerné quatre espèces : Panicum
maximum (principalement), Andropogon gayanus i Cenchrus ciliaris et Vetivera nigritana.
Trois types de plantation ont été proposées aux paysans et au groupement :
1 le feu précoce sur un pâturage à base d’andropgon brûle kes pailles sèches et favorise l’émission de jeunes
pousses.
28

- des plantations d’enrichissement de zones traditionnelles de parcours en bas fond ou sur
plateau dans l’objectif d’améliorer ces parcours et/ou de produire du foin (6 sites);
- des plantations en bordure de parcelles cultivées (traditionnellles en zone SERER) dans le
but de délimiter les appartenances et de produire du fourrage (2 sites);
- des bandes enherbées antiérosives dans le but de ralentir le ruissellement et
complémentairement de produire du fourrage(1 site).
4.2.1 La provenance du matériel végétal et techniques de pépinière.
Quatre espèces ont été testées depuis 1991 :
- Panicum maximum (variété Cl) dont les semences provenaient de L’ISRA Sangalkam;
- Andropogon gayanus provenant de semences récoltées dans le département de Cossas et de
boutures prélevées localement;
- Cenchrus ciliaris (originaire d’Australie) dont les semences ont été récupérées dans le jardin
semencier du Papem de Thyssé Kaymor;
- Vetivera nigritana apporté sous forme de boutures prélevées dans un bas fond prés de Passy
(département de Foundiougne) ;
Il est facile de produire les trois premières espéces en pépinière si les semences sont de
bonne qualité. Le temps de pépinière est d’environ 2 mois. Les semis se font en lignes
espacées de 20 cm environ dans la largeur de la planche (type maraîchage) dont le sol aura
été bien travaillé et fumé (figure 10). Le sol sera bien travaillé avant le semis afin d’éliminer
toutes les adventices qui pourraient se confondre avec les graminées semées. Une bonne
protection contre les insectes (fourmis, sauteriaux) des semis et des jeunes pousses est
indispensable (granox, furadan.. . .). 20 joum Après la levée il faut procéder à un désherbage
minutieux de l’ensemble des planches : certaines adventices se développent plus vites que le
Panicum ou 1’ Andropogon. Si les plantes croissent rapidement et dépassent 35 cm de hauteur,
on coupera les feuilles à 15 cm ce qui favorisera le tallage. Aprés la coupe on apportera un
peu d’engrais NPK ou du fumier. L’objectif est de produire en grande quantité des boutures
de qualité aptes à être repiquées fi juillet. Pour ces espèces il est inutile d’effectuer les
semis dans des gaines de plastique comme pour les arbres. Ce procédé est plus coûteux et
ne favorise pas le tallage des plants.
Pour le Vetiver la production de boutures se fait par éclats de souche. On prélève en fin de
saison des pluies des boutures sur des plantes déjà en place que l’on repique dans des
planches (écartement 0.2 x 0.2) ou dans des gaines. Ces boutures seront arrosées durant ‘toute
la saison séché. Un apport d’engrais NPK favorisera le tallage des nouvelles touffes qui
seront éclatées au moment de l’implantation (figure 1 l).Ce procédé peut être aussi appliqué
aux autres graminées pérennes. Généralement ce type de production se fait dans les
pépinières forestières, les périmètres maraîchers ou dans un enclos à coté des habitations.
Si 1 ‘on dispose de sites où l’on déjà implanté depuis au moins deux années ces graminées,
on peut prélever des boutures sur les touffes les plus développées. Toutefois on a observé de
29
--mm--- ---
--

Figure 10 : E%pinière de graminées pérennes,par SUIT& en lignes en planche.
Figure11 : Pépinière deVetiveràpartird'&latsde souches&repiquageenPOt-
\\ \\ 1. ,Figure12 : Implantation des graminées p&ennes à partir d'éclats de souches

meilleurs résultats avec les boutures pro\\ nant des semis ‘de l’année’.
4.2.2 Les techniques d’implantation : ! mis direct ou bouturage.
Les boutures sont prélevées sur des tou es bien formées en prenant soin de les préparer
avant repiquage : rognage des feuilles et es racines. Elles seront repiquées en terre meuble
et hurnide en prenant soin d’une part que e collet de la plante ne soit. pas en profondeur en
terre ‘et d’autre part, de bien tasser la tr re meuble autour de la bouture aprés repiquage
(figure 12). La technique du repiquage dc boutures ne pose pas de problème pour la reprise
des plants si le sol est bien humide et s’
n’y a pas de période séché aprés l’implantation.
Le repiquage d’ Andropogon gayanus dor Le généralement de moins bons résultats :
- il peut être plus sensible au stress hydr
- les boutures sont généralement prélevé s sur des touffes âgées et comportent des parties
cellulosiques mortes (les tiges de l’année passée) qui attirent les termites et accélèrent le
dépérissement des plants en période séché.
Le semis direct d’Andropogon gayanus et de Panicum maximum est possible (mêmes
techniques qu’en pépinière) mais ne donne :Pas de bons résultats en milieu paysan :
- les jeunes plantes sont très sensibles aux pkiodes de sécheresse;
- cette sensibilité est accentuée par le fait que les paysans n’entretiennent pas régulièrernenr.
ces semis.
Comme pour les plantations d’arbres, les deux contraintes au développement des boutures
de graminées sont l’enherbement et le sur-pâturage par les animaux en première année de
croissance.
4.2.3 Quelques résultats
Tous les sites où l’on a repiqué des graminées pérennes en Août 1991 et 1992, ont été
observés en Janvier 1993. Pour chaque pied on a attribué une note de développement
végé.tatif allant de 0 (pied mort) à 5 (pied ayant bien tallé et fleurit). Des mesures de
biomasse ont été effectuées en Octobre 92 pour le Panicum maximum et la végétation
naturelle proche de ces plantations . On a aussi évalué la forte présence du Cassia tora dans
les sites retenus pour ces tests (annexe 2).
Les sites d’expérimentation ont des caractéristiques différentes :
- en bas fond (Baila Ndour, Daga balla) le sol est profond, relativement fertile et argileux
(enracinement limité) ; la réserve en eau est élevée mais l’engorgement temporaire favorise
certaines adventices au détriment des graminées.
1. pour I’Androgon gayanus les paysans Serer prklèvent début Août, de jeunes pousses issues de semis situées
en bsrdure des touffes anciennes.
30

I
- en zone de parcours hors bas fond (Baïla Ndour, Daga Balla) le sol est plus sableux, sa
réserve en eau est plus faible mais la concurrence avec la végétation naturelle y est limitée
(sauf si présence de Cassia Tora).
- sur jachère fertile ( non loin des habitations de Daga Balla) le sol sableux profond et fertile
est propice aux graminées mais la concurrence avec la végétation naturelle (nitrophile) est
importante.
- dans des parcelles cultivées au soi peu fertile, les graminées sont en concurrence avec les
cultures (surtout l’arachide‘) et peuvent être abimées lors des travaux de sarclage.
Les graminées repiquées en 1991.
Tableau 21 : Observations en Décembre 1992 des graminées pérennes repiquées
en 1991
SITES
ESPECES
TAUX DE
BIOMASSE
SURVIE
KG/HA
matière séché
BAS FOND
Panicum maximum
85%
1 2 . 3 3 3
Baila Ndour
PARCOURS *
Panicum ma.ximum
9 0 %
5.866
Baila Ndour
-
PARCELLE
Kassas test DRS
Panicum maximum
30%
Vetiver
28%
Tivaouane lévé
Panicum maximum
3 8 %
3.600
Andropogon
9 5 %
TOP~ nrnton.4 “car I,~P r.lAt,,‘-~ AP r; filr 40 for hd,.c.lm
Le Panicum maximum a bien repris au début de la saison des pluies 1992 dans les sites au
sol profond et lorsqu’il était protégé du surpâturage (bas fond et parcours protégé de Baila
Ndour). Le taux de reprise en deuxième année est surtout fonction du développement de la
touffe aprés la première saison des pluies. Lorsque les plantes sont bien développées (donc
bien enracinées), elles résistent mieux au broutage et à l’arrachement par les animaux. Dans
les parcelles de culture ouvertes à la vaine pâture, le taux de survie du Panicum aprés deux
années est compris entre 30 et 40%. Ceci est relativement faible mais les touffes qui
subsistent sont en 2” année bien installées et devraient résister ensuite au surpâturage. Pour
le Panicum la production de matière stiché en Octob,re 1992 varie de 12t/ha à 3.6 t/ha selon
les sites. En fait elle est surtout fonction des résenes hydriques du sol en début de saison
séché (Octobre-décembre), période durant laquelle les animaux sont toujours gardés et les
graminées pérennes toujours en croissance.
Les graminées repiquées en 1992.
Les faibles pluviométries enregistrées en juin, juillet et début Août ont repoussé le repiquage
des tests à la 3” décade d’Août. Malgré cela les taux de survie en Décembre 3992 sont très
3 1

bons et toujours supé-eurs à 75% pour le Panicum maximum et Cenchrus ciliaris.
Tablew 22 : Observations en Décembre 1’992 des graminées péremnes repiquées
en Août 1992
-
SITES
ESPECES
TAUX DE
BIOMASSE
SURVIE
KGIHA
matière séché
BAS FOND
Baila Ndour *
Panicum maximum
100%
2 . 0 0 0
Dag;a balla milieu**
Panicum maximum
88%
8.625
Dag;a balla bord **
Panicum maximum
88%
3.750
Cenchrus cilia.
85%
Vetiver
74%
PARCOURS
Baila Adour *
Panicum maximum
86%
1 . 2 2 0
Andropogon g .
9 5 %
Daga balla 1 **
Panicum maximum
90%
2.200
Cenchrus cilia.
95%
Andropogon g .
50%
Daga balla 2
Panicum maximum
76%
1.200
Cenchrus cilia.
83%
-
-
PARCELLE
JACHERE
Panicum maximum
9 6 %
7.000
Daga balla
Andropogon
85%
7.000
** Tests de mise en défens depuis Ie 15/05/93
Ces plantations observées n’avaient pas encore subi le passage des animaux ce qui explique
le bon niveau de reprise sauf dans certains cas pour Andropogon gayanus. Si les boutures
sont de bonne qualité le problème de reprise ne se pose donc pas. Le Panicum est
partkuljèrement bien adapté au stress hydrique aprés repiquage : une partie de la parcelle de
bas fond de Daga Balla avait été repiquée le 26/07 avant une période de sécheresse d’une
dizaine de jours qui n’a pas affecté la reprise.
Aprés 4 mois de végétation la biomasse produite par le Panicum ma.ximum (l’espèce la plus
productive des 4 testées) varie fortement en fonction des réserves hydriques du sol : de 8.6
t/ha (MS) au milieu du bas fond à 1.2 t/ha pour les zones de parcours sur sol sableux.
Comparaison entre la production du Panicum maximum et celle de la végétation
naturelle

Pour établir cette comparaison nous: avons prélevé et pesée dans les différents sites
d’expérimentation, la biomasse de la végétation naturelle et du Panicum maximum sur des
3 2

Fig.1 3 : BiOMASSE PRODUITE FAR
I
MAXIMUM ET LA VEGETATION NA
,5000 Kg/ha d e M.S
1
.______---_-_-------
végétation
naturelle
!m v&ym
CIP anicum
1991
-
- BF 1 BF 2 BF 22 JF 2 t-‘L 1
PL 2 PL 3
Figure 14 : IMPORTANCE DU CASSIA TORA
EN FONCTICY OU NOMBRE DE SARCLAGES
7 5 0 0
5 0 0 0
sarclé en
N o v . t J u i
2 5 0 0
0
BF 1 : bas fond Baila Adour, 13F 2 : Bas fond Daga Balla, milieu, BF 22 : bas
fond Daga Balla, bord, JF 2 : Jachére fertile, PL 1 : Plateau Baila Ndour, PL
2 : plateau Daga Balla, PL 3 : parcours Daga Balla.

placenies de 1 m*. Ce prélèvement a été réalisé à la période de développement maximal des
plantes vers Ie 10 octobre.
Dans les zones les plus fertiles et les plus humides (les 2 bas-fonds, la jachère fertile et
même un des parcours de Daga balla) le Cas:;ia tora est l’espèce largement dominante. D;ans
les sites ou la végétation est moins développée on trouve une légumineuse en abondance -
Zomia glochidiata- et différentes graminées : Eragrostis tremula, Pennisetum pedicellatum,
Dactyloctenium aegypticum. Les graminées annuelles sont relativement peu présentes dans
les différents sites du fait de la pullulation de sauteriaux en début de saison des pluies qui ont
consommé les jeunes pousses laissant ainsi la place aux dicotylédones. Mais ceci n’explique
pas l’kfestation des parcours par Cassia tora, phénomène déjà observé en 1991 et les années
antérieures.
La p.roduction (matière séche) de Panicum maximum repiqué en 1991 est largement
supérieure à celle de la végétation naturelle dans les 2 sites observées :
12 t/ha contre 5 t/ha en bas fond et 6 t/ha contre 2 tlha sur parcours de plateau (figure :I 3).
Pour le Panicum repiqué en Août 1992 et qui a donc 4 mois de développement, la produc,tion
de biomasse est équivalente à celle de la végétation naturelle et fluctue avec les conditions
édaphiques (de 8 à
1.5 t/ha) . Dans un seul site sur parcours de plateau, le Panicum a
peu produit (1,2 t/ha) mais la végétation naturelle à base de Cassia tora a produit prés de 5
t/ha de matière séché, preuve que cette espèce est particulièrement agressive et adaptée aux
différents types de milieu de la région.
A titre de comparaison une culture d’ Anciropogon gayanus a fourni en culture pluviale
fertibsée à I’ENSA de Thiés 2,5 t/ha de M.S aprés 4 mois d’installation et 13 t/ha de M.S
la deuxième année. En Zone soudano-sahélienne les rendements généralement observés pour
le Cenchrus ciliaris varient entre 3 et 7 tlha (en une coupe) et 7 à 10 t/ha pour 1’Andropogon
en 2 ou 3 coupes. En Zone guinéenne le rendement en biomasse séché du Panicum maximum
est de 25 t/ha et de 50 t/ha en culture irriguée (plusieurs coupes par an).
La production de fourrage des graminées pérennes (sauf celle de vetiver ‘1 est de bonne
qualité comparée à celle du pâturage naturel surtout lorsque que celui est infesté de Casia
tora, espèce non consommée à l’état adulte. L’installation de ces graminées pérennes est
l
couteuse en temps de travail à une période où les paysans sont tous occupes par le 2”
sarclage. Mais vu les niveaux de production en deuxième année, on peut considérer que frette
innovation pourrait résoudre le déficit fourrager chronique si les paysans étaient prët à
I
récolter ces graminées sous forme de foin’ .
L’avis des paysans
I
En 11991, les paysans étaient très réservés sur l’intérêt de planter de l’herbe pour la couper
ensuite alors que les animaux en prélèvent depuis toujours dans les pâturages.
I
EN 1992, les mêmes paysans ont vu les touffes de Panicum reverdir et se dé,velopper.
Certains ont prélevés très tôt de l’herbe sur les touffes les plus développées pour alimenter
I
1 selon les sites les observations sur E’appétibi1it.é de Vetiver nigritana diffèrent. Dans son biotope d’origine
(Passy) les bas-fonds à vetiver sont broutés en fin de saison séché et donc recherchés par les éleveurs. Dans nos sites
d’expérimentation il n’est pratiquement jamais appétk et il est surtout utile comme plante anti-érosive.
2 Pour l’andropogon et le panicum il faudrait réclolter le fourrage avant floraison.
3 3

Touffes de Panicum maximum de 15 mois
Enrichissement de parcours par repiquage
(parcelle côturée, Baïla Ndour)
de Cenchrus ciliaris (Daga Balla, Plateau)
SUS.pi
par.iC
séc ,he

/
l
I
i
leurs chevaux’. D’autres ont implantés dans un coin de leur cour des touftes de Panicum
maximum dans Ie même objectif. Il est possible qu’à petites échelle,s ces plantations se
développent l’année prochaine. Par ailleurs le marché des tiges d’andropogon pour la
constructi,on de cases et de nattes est très rémunérateur vu la pénurie de cette plante dans
l’ensemble du Sine Saloum.
42.3 Le développement de Cassis tora
Les tests d’introduction de graminées pérennes dans des sites habituellement réservés au
pâturage des troupeaux ou des animaux au piquet, nous ont montré l’importance des surfaces
de parcours recouvertes en quasi-totalité de Casia tora. Il est difficile de proposer une
explication à ce phénomène peu étudié à notre connaissance . Est il lié au sur-pâturage ou au
pietinement par les troupeaux? Cette Césalpiniacée se développe très bien dans les sols riches
(autour des habitations, dans les zones basses) mais elle peut envahir les zones de parcours
plus pauvres si les pluies sont suffisantes (500 mm). Par ailleurs elle produit des graines tres
résistantes aux insectes et en nombre important.
Dans trois sites particulièrement envahis par Cassis tora nous avons repéré en Novembre
1991 avant la maturation des gousses, des zones où le peuplement de cette plante était
homogène. Chaque zone a été subdivisée en trois partie:
- un témoin où il n’y a aucune intervention;
- une pa.rcel.le fauchée en Novembre 1991 avant la maturité des graines de Cassia tora;
- une parcelle fauchée en Novembre 1991 et en Juillet 1992;
Sur ces trois parcelles et dans trois sites nous avons évalué la biomasse produite en octobre
1992 et l’importance relative du Cassia tora (figure 14). Le sarclage de juillet qui détruit les
jeunes pousses de Cassia tora diminue assez nettement la présence de cette mauvaise herbe
et la biomasse produite mais ne l’élimine pas totalement (figure 14). Le fauchage du mois
de Novembre a peu d’effet. Il est probable que ces parcours infestés de Cassia tora
renferment dans leur sol un stock important de graines de cette espèce qui ont des temps de
dormante variables et de plusieurs années.
1 Durant la majeure partie de la saison des pluies, les chevaux de trait sont alimentés avec de I’herbe fauchée
à la serpette par les enfants le long des parcelles. Travail fastidieux en début de saison des pluies surtout en 19%
du fait de la pénurie de graminées.
34
B
--

Ligne de Panicum maximum en Octobre 1992 dans un bas fond en\\r.ahi du CC~S~Z to; ,-
avec sachets de récolte des semences (repiquage en AôÛt 1992,
I
I

Ligne
Cie
i
CULii
lii0 11 i .rnunr
c, ii
Déceml:ire 1.
repiquée
e n AoGt
1992, méme
rlacement 91 ue photo
précéc3ente

Ces quelques indications illustrent de façon qualitative le phénomène de
dégradation des parcours du Sine Saloum par la prolifération de Cassia tora, espèce
non appétée. Pour poursuivre sur ce théme il serait
nécessaire :
- d’enquêter les bergers pour connaître l’ampleur de ce phénomène et ses
variations
interannuelles;
- de demander aux botanistes de préciser les modalités d’envahissement des pâturages
par cette espèce (biologie, concurrence avec d’autres espèces, dormante des graines);
- d’entrevoir des solutions techniques en collaboration avec les éleveurs
(l’implantation de graminées pérennes peut en être une).
4.3 ‘,A MISE EN DEFENS
4.3.1 Le principe.
Dans le cas des terroirs villageois du Sine Saloum, une première initiative des populations
rurales seraient de protéger et de mettre en défens les petites zones non cultivées réservées
à la coupe de bois (lorsqu’il en reste) et au pâturage de saison des pluies d’animaux de ,trait
ou de petits ruminants attachés aux piquets (Figure 15 ) .
Dans un premier temps il nous apparait plus, facile de travailler avec les populations sur des
petites surfaces (quelques hectares) que de proposer un plan de gestion des parcours collectifs
et souvent utilisés par
les troupeaux transhumants.
I
L’objectif de la mise en défens pendant au moins trois années serait :
l
- de favoriser les repousses de ligneux à partir de graines et des souches existantes
(Combretum glutinosum);
l
- d’exploiter ensuite raisonnablement ces petits massifs forestiers;
- d’a.ccroître les ressources fourragères, du village en associant aux arbres les graminées
I
pérennes qu’il est facile d’exploiter en foin.
I
La mise en défens peut comporter plusieurs niveaux de contrainte pour les paysans :
- une mise en défens totale durant plusi¢urs années excluant toute coupe de bois et d’herbe,
I
et le passage d’animaux en saison des pluies comme en saison séché;
- une mise en défens partielle qui exclut toute coupe de bois pendant au moins 3 années, le
l
pâturage de saison des pluies et le pakage des troupeaux transhumants accompagnés de
bergers en saison séche;
I
35
I
--

-Y.-
--
-+--
1<11--

Figure 15 : Carte d'occupation des terres de Daga Balla
(localisation des zones non cultivées enclavt5es
susceptibles d'être mises en défens)
1
.
‘\\.\\\\\\

C’est.la 2’ solution que nous avons retenu avec les paysans de Daga Balla dans la mesure
où il parait difficile de maîtriser la divagation des petits ruminants, des ânes et des juments
en saison séché. Le coût d’une clôture pour plusieurs hectares de terrain serait prohibitif
(environ 1 million de frCFA pour un bloc de 10 hectares). la divagation de ces animaux ne
gênent pas trop le développement des ligneux à partir des souches existantes ni les plantations
de graminées pérennes et d’arbres si leur passage ne sont pas trop fréquents’. Par ailleum les
paysans souhait’ent poursuivre sur les mises en défens les récoltes de pailles de brousse
nécessaires à la construction des toits.
4.3.2 Les réalisations
Deux mises en défens ont été délimitées sur le territoire de Daga Balla par les populations
en Mai 1992. Chaque zone a été bornée par des poteaux de ciment de grande taille (lmètre)
peints en blanc et donc bien visibles. Deux situations pédologiques ont été retenues (figure
16 ):
- une zone dépressionnaire argileuse (“bas fond”) de superficie d’un hectare environ
totalement entourée de parcelles de culture donc inaccessible par les troupeaux en saison des
pluies. Cette dépression portait une végétation clairsemée d’arbres (quelques Khaya
senegalensis) et d’arbustes de bois de feu surexploités (Combretum glutinosum ou “rat”) ainsi
qu’un couvert herbacé à base de Casia tora et Pennisetum pedicellatum.
- une zone de parcours dégradée suer sol sablo-argileux moyennement profond
(“plateau”) d’une superficie de 3 hectares; environ. Cette zone se situe non loin du village
et constitue la fi d’une zone de parcours peu empruntée 2. La végétation naturelle y est
dégradée : faible densité d’arbustes (Guiera senegalensis, Pilostigma reticulata, Combretum
glutinosum. . . ) et quelques arbres épars.
Les ]Paysans du village se sont réunis plusieurs fois au sujet de la délimitation des zones à
mettre en défens et des réglementations à mettre en oeuvre. Durant la saison des pluies divers
travaux d’enrichissement de ces zones par plantation d’arbres, d’arbustes et.de graminées ont
été entrepris collectivement. En début de saison séché un pare feu de 3 m de largeur a été
réalisé autour des mises en défens.
4.3.3 Les résultats
Apres 8 huit mois seulement de mise en défens il est difficile de donner les résultats de cette
expérience de gestion des ressources naturelles à petite échelle. Les résultats concernant les
plantations ont été présentés dans les chapitres précédents : l’implantation des graminées
pérennes (Panicum maximum, Andropogon gayanus et Cenchrus ciliaris) a donné de bons
résultats en terme de taux de reprise et de production de biomasse dans le bas-fond.
Les populations ont respectés les mises en défens : pas de coupe de bois, pas d’animal au
piquet ni de passage de troupeau. La mobilisation des paysans pour les plantations et leur
1 cette fréquence est fonction à la fois de l’état des ressources fourragères dans l’ensemble du terroir (production
important’e ou non de résidus culturaux) et de l’éloignement de la mise en défens par rapport au village.
2 surtout dans la mesure où les troupeaux en 1992 quittaient le village par un passage situé au Sud.
36
--
II-

Figure 16 : Situations des mi es en défens dans le terroir de Daga Balla.
/
ff Mise en défens (PL : Plateau, BF : Bas fond)
/ Zone cultivée
m Zone de parcours
/oo; Zone de parcours isolé
m Village et hameaux
m Plantations d’eucalyptus
- - - Limite de terroir
II:: Passage temporaire des troupeaux

I
entretien a été peu importante et seul le groupement du village a travaillé. ’
Les observations qualitatives faites en janvier 1993 montrent :
- un développement conséquent des arbres et arbustes dans le bas-fond qui à terme, va limiter
sur au moins la moitié de la surface, le développement des herbacées. Les payans sont très
sensibles à cette production de bois de chauffe surtout constituée de Combretum glutinosum.
Conce]rnant la production de bois de feu la plantation d’arbres ne semble pas nécessaire vu
la densité de jeunes arbres en cours de développement. Mais ce site est favorable pour la
production de fourrage (Panicum maximum) et la plantation d’eucalyptus.
- peu d’évolution de la densité de ligneux sur le plateau (hormis les plantations) mais
développement du Guiera senegalensis. Dans cette situation l’enrichissement par plantation
est nécessaire les premières années.
4.4 -4 PROTECTION DE JEUNES ARBRES DANS LES ZONES DE CULTURE
4.4.1 Le principe
Durant la fin de la saison des pluies (aprés les sarclages) et en cours de la saison séche: de
jeunes pousses de ligneux se développent dans les parcelles cultivées. Dans nombre de cas
ces jeunes arbres disparaissent la campagne agricole suivante sous l’effet des pratiques
culturales : nettoyage et brûlis des résidus; passage du semoir , des sarcleurs et de houes
manuelles. L’absence de jachère et la pression des troupeaux sur les ressources fourragéres
sont aussi des causes importantes du faible développement des jeunes ligneux et donc à terme
du dé.pét-issement des parcs arborés. Dans les 2 zones d’intervention les parcs arbores sont
disco:ntinus et peu denses : parcs à Cordyla pinnata au Sud (Mabo) avec présence
d’ Anogeissus leiocarpus et de Faidherbia albida isolés ; parcs à Anogeissus leiocarpus au
Nord (Touba Mbella) de trés faible densité avec quelques Cordyla pinnata et Balanites
aegyptica.
Le repérage et la protection durant deux ou trois années des jeunes arbres que les paysans
corkdèrent utiles doivent permettre de reconstituer les parcs en cours de dépkissemenr. Le
repétage est facile avant le nettoyage des champs et peut se faire à l’aide de piquets de bois
et d’létiquettes plastiques ou de marques de peinture. Nous avons opté pour les étiquettes en
plastique de couleur vive (jaune, orange) que l’on peut fabriquer facilement à partir de toiles
plastifiées achetées au marché. Une étiquette de 5 cm sur 10 cm avec son lien en fil de fer
revient à 5 frCFA environ. Un paysan motivé peut protéger au mieux une centaine d’arbres
par an, d’où un investissement de seulement 500 fr. La protection des arbres est nécessaire
durant la saison séché pour éviter les dégâts des animaux divagants. Mais elle est rarement
réalisée car elle nécessite des branches d’épineux et du temps de travail.
4.4.,2 Les résultats
En 11992 nous avons uniquement poursuivi les observations sur les jeunes arbres repéks en
19911 : 376 arbres dans la zone de Mabo, l67 dans la zone de Touba Mbella (Tableau 23 ).
Les paysans étaient peu intéressés par une extension du dispositif. Chaque arbre étiqueté en
Avril 1991 a été observé en Avril 1992 (remplacement des étiquettes manquantes) et en
Décembre 1992.
37
----
-
-__II_

,
Tableau 23 : Evaluation de l’opération “protection des repotisses h’arbres”
MABO
TOUBA MBELLA
ESPECES
Nombre
% Survie
% !Survie
Av.1991
fm 91
fm 92
I
-
-
Faidherbia albida
207
87%
49%
Ziziphus mauritiana
54
8 7 %
5 1 %
1
Combretum glutinosum
54
8 7 %
74%
Balanites aegyptica
7
100%
100%
Cordyla pinnata
a
100%
7 5 %
a
62%
Sclerocaria birrea
15
87%
5 3 %
I
Autres espèces *
31
87%
3 5 %
1
100%
II ~TOTAL
1 376
I
8 8 %
5 3 %
167
I
91%
I
53%
1
* roniea (fi), Bomba costatum (3). Detarium microcarpum (21% Anogeissus leiocarpus ( ) . . .
1
Aprés 18 mois, prés de la moitié des jeunes arbres repérés ont disparus faute d’une
protection suffisante de la part des paysans. Ce thème mobilise en fait très peu les paysans
qui considèrent pourtant qu’ils manquent de bois de feu et de bois d’oeuvre. Le taux de
I
survie varie peu selon les espèces sauf pour celles peu représentées comme le Cordyla
pinnata et le Balanites aegyptica quisont peut-être rnieux protégés que les autres espèces.
1
Il est intéressant de souligner les diffknces dans la composition des échanrillons d’arbres
protégés entre villages (figure 17 ). Deux villages (un en zone Nord et un en zone Sud) sur
4 disposent d’un % important de Faidherbia albida protégés alors que dans les 2 autres
I
villages il est pratiquement absent. Le Combretum glutinosum surtout présents au Sud
intkresse plus particulièrement les paysans de 2 villages. Le Ziziphus maurïtiana est présent
un peu partout.
Fi .17 : IMPORfANCic DËS DIFFE:RENTES
EgPECES PROTEGE<S SELON LËS VILLAGES
en % de l’effectif
, oo t o t a l pf-oté@
1
I
u Divers
l
B Combretum
giutinosum
m Ziziphus
mauritiana
m Foidherbia
olbida
VILLAGES
38

On peut se demander si les paykans souhaitent vraiment laisser les arbres se développec dans
les champs sauf pour les espèces traditionnelles de parc comme Faidherbia albida’ et Cordyla
pinnata. Ainsi on a pu observer que beauc0u.p de Combretum glutinosum (ratt) protégés se
trouvaient sur la limite des parcelles. L’arbre devient alors un repère de limite de champs.
En conclusion on peut considérer que cette expérience qui n’a pas pris l’ampleur souhaité
au départ, est un semi-échec. Ceci peut provenir de la faible motivation des paysans mais
aussi d’un manque d’information concernant
le rôle de l’arbre dans l’entretien de la fertilité des sols. Au Sine Saloum en milieu Wolof
l’habitude est de cultiver sur des parcelles comportant le moins possible d’arbres. Par ailleurs
les jeunes arbres durant les premières années de leur développement, génent le passage ‘des
animaux de trait. Au stade adulte ils sont plus faciles à éviter.
D’un point de vue pratique les techniques simples utilisées sont performantes surtout pour
les e.spèces à croissance rapide comme Ziziphus’ mauritiana, Balanites aegyptica et
Combretum glutinosum. Pour le Faidherbia albida une protection totale de l’arbre durant la
première saison séché est indispensable si l’on veut le voir se développer.
-
1 bien que de nombreux paysans wolofs du Sud Sine Salown connaissent peu l’intérét de cet arbre.
2
le ziziphus Gujubier) est particulièrenient
rustique à partir du moment où son enracinement est bien installé.
Traditionnellement les paysans le rabattent dtaque année juste avant les pluies pour obtenir un matériau de
construction de clôture particulièrement efficace. Ce ligneux peut aussi être conduit en arbre de plein champs. ii
produit alors des fruits commercialisables mais ses branches deviennent moins épineuses et donc moins efficaces pour
les clôtures.

CONCLUSIONS SUR LA GESTION DE LA
VEGETATION NATURELLE ET LES
PLANTATIONS D’ARBRES ET GRAMINEES
Les divers tests de plantations et de mise en défems montrent qu’ils exitent dans les
deux zones d’études des potentialitks intéressantes de production de biomasse
herbacée et ligneuse en dehors des parcelles de culture. Si le reboisement est
pratiqué (à petite échelle) depuis longtemps en milieu rural, le repiquage de
graminées pérennes dans un objectif de production de foin est inconnu des paysans.
Mais cette technique pourrait se développer dans les années à venir.
Les techniques de production de plants et de boutures ainsi que les techniques de
plantations sont au point et peuvent être facilement mises en oeuvre par les paysans.
Par ailleurs la mise en défens donne des résultats trés satisfaisants lorsque la
végétation ligneuse n’est pas encore trop dégradée.
La réussite de ces diverses opérations de restauration des strates herbacée et ligneuse
dépend surtout de la pression que Iles animaux divagants exercent sur la végétation
durant les saisons séches suivantes.
Lorsque le broutage est accidentel ou modéré,
les taux de survie et le développement des plantations sont importants mëme pour des
espéces à priori peu adaptées à cette écologie comme Panicum maximum.
La question de la motivation et de la mobilisation des paysans pour des travaux de
restauration de la végétation naturelle reste posée. En dehors des plantations
d’eucalyptus la mobilisation des paysans est trés faible même dans les parcelles
cultivées par leurs propriétaires. Lorsque l’on aborde le domaine collectif des parcours
l’intérét des populations et surtout leur mobilisation dans le travail sont quasi-nuls.
ON RECOMMANDERA :
- de poursuivre à petit:es échelles Iles différentes expériences en prenant soin d’en
évaluer les résultats chaque année avec les populations concernées;
- de préciser clairement les objectifs à atteindre pour chaque type de plantation ou
d’opération de gestion de la végétation naturelle (bois, foin, pâturage de meilleure
qualité, lutte contre l’érosion) avec un calendtier et les enjeux économiques qui y sont
associés (réduction des achats de fane d’arachide, gain temps pour la collecte du
bois,...);
- un appui financier etlou matériel des projets et structures de développement pour
permettre aux populations intéressées d’acquérir le matériel et les intrants nécessaires
à ce type d’opérations (grillage, semences, matériel de pépinière). Ces appuis seront à
négocier dans le cadre de petits projets villageois d’aménagement et d’amélioration de
la végétation naturelle décidés et mis en place par les populations.
40

I
5. DI’VERSIFICATION DES CULTURES ET DES VARIETES ET APPUIS AUX

GROUPEMENTS
5.1 Qtérêt de la culture du niébé
En 1992., du fait des fortes réductions de swface en mil dues aux sauteriaux dans la zone
Nord, la surface semée en niébé à légèrement augmentée (le niébé n’est pas attaqué par les
sauteriaux). Mais les parcelles de niébé en culture pure restent rares et les paysans préfèrent
l’associer à l’arachide.
L’objectif de l’expérimentation mil/niébé est (de tester 2 variétés de niébé cultivées en culture
pure et en culture associée avec le mil. Les variétés de niébé sont la 58-74 (variété
fourragère) et le Ndiambour (variété à graine). La 58-74 a un port érigé favorable à
l’association avec le mil. La variété Ndiambour a un port semi-érigé, elle est précoce (80
jours) et originaire du bassin arachidier.
Tableau 24 : Caractéristiques des traitements du test milhiébé.
-
N”
Traitements
Densités préconisées
et géométries de semis

Tl Mil culture pure
* Mil
Guets de 3 pieds à 0.8 x 0.8 m
ou 0.9 x 0.9 M
soit 12.000 à 15.000 poquetslha
T2 Niébé fourrager associé
* Niébé : 62.500 piedslha (6.5/mZ)
au mil
interligne 0.6 m
1 pied tous les 20 cm
T3 Ni&é graine associé
* Mil
-
- :12.000 à 15.000 poquets/ha
au mil
3 pieds par poquets
interligne mil = 1.80 m
0.45 m entre poquets sur la ligne
-
T4
Niébe fourrager culture pure
*Ni%é
100.000 pieds/ha (10 pieds/m*)
Niébé graine culture pure
1 pied par poquet
T5
semis en ligne en humide et
démariage à 0.5 x 0.2 m.
I
Outre la comparaison des variétés, le test NiébéIMil avait pour objectif de montrer aux
paysans un type d’association permettant de maintenir la production de mil tout en donnant
une récolte de fane et de graine de niébé supplémentaire. Le mil est semé en ligne avec un
écartement de 1,8 m entre lignes et 0,45,m entre poquets (0.9 x 0.9 m en culture pure). Dans
l’int~erligne il est possible d’implanter 2 lignes de niébé avec un écartement de 0,60 m. Ainsi
le nIombre de poquets de mil reste identique en culture pure comme en culture associée
(figure ‘18 , Tableau 24).
4 telsts ont été implantés dans les villages de la zone Nord, dans d’assez bonnes conditions
pour le niébé dont les semis ont été groupes entre le 23 juillet et le 25 juillet. Par contre le
4 7
-

Figure 18 : Géométrie de semis du mil et du niébk? en culture pure et en culture
associée
0,90 m
X+
.X
X
MIL CULTURE PURE
0,90 m
0 . 9 0 X
0,90 m
( o u 0 . 8 0 x 0 . 8 0 )
X
X
X
X
X
X
Ii
0,50 m
*c---r*
*
*
*
*
*
*
3 0,20 m
NIEBE CULTURE PURE
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
0,20 x 0,50 m
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
t
*
*
*
*
*
*
ASSOC :ATION MIL/NIEûE
1,80 m
0,6m
0,6m
0,6m
x-*t-$*-x
*
*
*
X
*
*
*
*
*
0,45 xi
2
Y .
*
i
X
*
*
1
X
*
*
*
*
*‘0,20 m
X
*
*
X
*
*
*
X
*
*
*
*
*
X
*
*
X
*
*
*
X
*
*
*
*
*
X
*
*
X
*
*
*
X
*
*
*
*
*
X
*
*
X
*
*
*
X
*
*
*
*
*
X
*
*
X
*
*
*
X

1
/
/
mil a lété dans la plupart des cas détruit par les sauteriaux. Trois tests sur quatre ont et&
récolté:s normalement et ont servi à l’tialyse statistique.
La densité de pieds récoltés et la production de fanes ont été ramenées à l’hectare et au mètre
linéaire. Ce dernier ratio permet de comparer la densité et le développement de la culture de
niébé associée ou non au mil. Il évident que le critère d’évaluation qui intéresse le producteur
est le rendement en fane et en gousses.
,
Pour le niébé fourrager les densités observées à la récolte sont légèrement inférieures à Cel:les
préconisées (Tableau 25). Par contre pour le niébé graine les densités sont plus faibles que
celles conseillées (49.760 contre 55.000 pieds/ha en culture associée ; 74.140 contre 100.000
piedslha en culture pure). Cette différence provient de la différence de taille de la graine qui
est plus petite pour le niébé fourrager. Pour la variété de niébé graine -Ndiambour- il sera
préférable à l’avenir d’utiliser un disque à 4 cuillers au lieu du disque à 3 cuillers utilisés
dans ce test.
Tableau 25 : Résultats concernant le niébé du test mihiébé
* TK = TOI Keur ou parcelle de case ; TD = TOI Diaty ou parcelle de “brousse”
** Fl = facteur “système de culture” ; F2 = facteur “variété“
Les comparaisons des moyennes ne sont effectuées q,ue lorsque le test d’analyse de variante est significatif (P <
5%).
La production de fane de niébé varie surtout avec le type de sol : rendement très élevé
(jusqu’à 5 t/ha de matière séche) sur sol fertile de champs de case mais seulement 1.2 à 1.7
t/ha sur sol peu fertile de champs de brousse. Dans ce cas la production de fane n’est guère
l
42
l
l
--
-

supérieure à celle de l’arachide (moyenne sur l’ensemble des tests arachide de la zone Nord
: 1508 kg/ha).
Pour le rendement en fane, on ne met pas en évidence de différence significative entre la
variété à graine et la variété fourragère malgré une densité (pieds/m)* plus forte pour cette
dernière. La variété mixte Ndiambour (graine + fane) qui est bien appréciée pour la qualité
de ses graines à un potentiel de production de fane appréciable et peut donc être retenue
comme la variété vulgarisable. Sa production de semences même en l’absence de traitement
insecticide est toujours supérieure à celle du niébé fourrager 58-74 : en moyenne pour les
tests 100 kg/ha pour le Ndiambour et 50 kg/ha pour le 58-74. Cette petite production est
largement suffisante pour les cultures~ de l’année suivante et si l’objectif principal est de
produire du fourrage. En l’absence de développement de la céréale, il n’est pas possible de
conclure sur l’intérêt de l’association et surtout d’évaluer la perte de rendement en mil dû
à la nouvelle géométrie de semis (1.8m x 0.45 m).
Comparaison avec les résultats de 1991
I
1992
Figure 19 : Rendement en fane du niébé
culture pure selon le type de champs
Mo yenne
TOI keiir
T o i diaty
TYPE DE CHAMPS
43

Le rendement en fane de niébé est nettement plus élevé en 1992 quel que soit le type de
parcelle (figure 19). Ceci est certainement dû à une’ meilleure pluviométrie durant la phase
de développement de la plante (mois d’ AOUT). Pour les 2 années l’écart entre le rendement
en fane des Tol Keur et celui des TOI Diaty est, en valeur relative, équivalent ( x par 3 pour
les Toi Keur)
En conclusion on peut recommander la culture pure de niébé (variété Ndiambour) dans les
terrains fertiles* où la culture va bien se développer et donc fournir une production de
biomasse importante (objectif 3.5 à 5 t/ha) . Dans les parcelles moins fertiles on pourra
associer le niébé au mil selon les géométries proposées dans ce test. L’objectif est d’obtenir
en plus de la récolte de mil, une production de fane de niébé de l’ordre de 1 à 1,5 t/ha. En
l’absence de traitement insecticide et de fertihsation, la culture pure de niébé sur parcelle peu
fertile (Tol diaty) a peu d’intérêts sauf si le paysan à de la terre disponible et manque de
semences d’arachide. Dans ce type de sol les, différents tests en milieu paysan réalisés depuis
1990 ont montré que le rendement en fane de niébé est voisin de celui de l’arachide. Il nous
semble donc plus opportun d’intensifier la production arachidière qui est en premier lieu une
source de revenu assurée pour le paysan2 .
5.2 L,e changement de variété d’arachide dans la zone Nord (Touba Mbella)
Suite aux récoltes désastreuses d’arachide 73-33 (110 jours) observées depuis 1989 dans la
zone Nord (Touba Mbella)3 on peut s’interroger sur l’utilité d’une variété plus précoce
comme la 55437 (90 jours). Le test proposé aux paysans pour la saison agricole 1992 avait
deux objectifs :
- confirmer aprés la campagne 1991 l’intérêt d’utiliser la dose recommandée de produit de
traitement des semences (le granox en l’occurrence);
- comparer les deux variétés utilisables dans la zone : celle utilisée habituellement la 73-33
(“Esséma”) et la variété précoce la 55437 (“Fouré”) que peu de paysans connaissent.
Le t,est comportait donc deux facteurs : la variété et le traitement des semences. Les
semences ont été préparées par nos soins afin d’avoir des lots homogènes concernant la
qualité des graines et la dose des traitements. On a ainsi distingué :
- le traitement “paysan” = Spisem (produit courant) utilisé à la demi-dose conseillée soit un
sachet de 100 gr pour 50 kg de graine (tout = 300 fr/60 kg ou 300 fr/ha);
- le traitement “conseillé” = Granox utilise à la dose de 100 gr pour 30 kg de graine (soit
4 gn’kg de graine et un coût de 1400 fr160 kg ou 1400fr/h
Le traitement préconisé (granox) donne de meilleurs résultats que le traitement habituellement
utilisé par les paysans en ce qui concerne la densité de pieds à la récolte ( + 18%), le
1 bien que les paysans réservent les parcelles’ de case (fertiles) pour les cultures céréalières.
2 le marché de la graine de ni& est très fluctuant car la demande des consommateurs est faible et les stocks
se conservent difficilement. Le marché de la semence de niébé est plus spéculatif (si I*on maitrise les problèmes de
conservation), celui de la fane de ni&6 est inexi$tant..
3 moyenne des 14 tests arachide en 1990 : 4+IO kg/ha de gousses

rendement en fane (+ 18%) et le rendement en gousse (+ 19%). Le surplus de production
dû au traitement granox ( + 70 kg/ha de gousse, + ;!50 kg/ha de fane) justifie l’emploi d’un
traitement un peu plus onéreux :
Pour un hectare Coût du traitement des semences
Granox 200 gr/ha = 1400 fr
Spisem 100 gr/ha = 300 fr (dose paysanne)
__-___-_______---___------
Investissement supplémentaire. = 1100 fr
Valeur du surplus de production
Gousses 70 kg x 80 fr = 5600 fr
Fanes
250 kg x 10 fr = 2500 fr
-----------------------------.---
Total = 7500 fr
Rapport valeur/coût = 6,8
Bénéfice
= 6400 fr par hectare.
Tableau 26 : Résultats du test arachide (variétés x traitements) en 1992
(analyse sur 14 blocshépétitions)
Traitements
Pieds/ha
Poids de
gousse par
pied en gr
-
-
Traitement Davsan
73-33
79.400
3.5
55-437
1 3 3 . 2 0 0
3 . 7
Moyenne Fl *
106.300 a
-
Traitement pranox
73-33
93.415
3 . 4
55-437
1 5 7 . 5 0 0
4 . 0
Moyenne Fl *
125.485 b
-
Moyenne F2 **
73-33
86.400 a
3.45 a
55-437
145.300 b
3.88 b
gain dû à 55-437
+ 58.900
+ 0.43
gain dû à granox
+ 19.185
Coeff. de variation
18%
* r-1 - .f....* ^.._ r-^:r..---.- A..- ---^--^-
Les comparaisons des moyennes ne sont effectuées que lorsque le test d’analyse de variante est significatif
(P -C
5%).
4 5

Lleffet du facteur “Variété” est encore plus significatif. Les différences importantes
obserwées pour la densité à la rkolte des 2 variétés sont en grande partie dues à la taille des
graines. Le semis a été réalisé avec le même disque pour les 2 variétés et comme la graine
de 55-437 est plus petite que celle de 73-33, sa densité au semis était plus importante.
0utre cette différence de densité, la variété 55-437 est arrivée à maturité 15 à 20 jours avant
:ia 73-33 (dates de récolte respectives : 21/10/92 et 5/11/92). La variété 55-437 a moins
:jouffett du stress hydrique en fin de cycle dû à la raréfaction des pluies à partir du 20
:;eptembre (seulement 42 mm aprés cette date). Ceci explique la différence moyenne de
rendement en gousses entre les deux variétés qui est relativement importante :
- 73-33 275 kg/ha
- 55-437 549 kg/ha
-*-----..--“-------
ldiérence + 271 kg/ha ( + 98%)
La production de fane est satisfaisante (en moyenne 1,5 t/ha) et équivalente pour les deux
variétés d’arachide. Ceci montre que le facteur limitant la production de gousse a ‘été
l’alimentation en eau de la culture en fin de cycle. Il faut toutefois rappeler la préférence des
paysans pour la fane de 73-33 qui selon eux constitue un meilleur fourrage que la 55-437.
Pour aucune des variables il n’y a interaction entre le facteur “variété” et le facteur
“traitelment” .
figure 20 : EFFETS DE LA VARIETE ET DU
TRAITEMENT SUR LA PRODUCTION D’ARACHIDE
RENDEMENT EN GOUSSES
EN KG,‘HA
750 (j-
2 5 0
0 7 3 - 3 3
( 1 9 9 1 )
m ~lz!!’
BEff3 7 3 - 3 3
( 1 9 9 2 )
Tr.paysan
Tr.granox
TYPE DE T$AITEMENT
D E S S E M E N C E S

I
Tableau 27 : Comparaison entre villages et avec les résultats de 1991 pour le rendeAent
en gousses (en Kglha).
Traitements
Baila Ndour
T:ivaouane Lévé
Résultats
semis 20/07/92
Se:mis 17 /07/92
1991 ***
Traitement “paysan”
73-33
195
354
518 a
55-437
416
590
Moyenne Fl *
306 a
(472)
Traitements “wanox”
73-33
229
364
610 b
55-437
531
7 1 1
Moyenne Fl *
380 b
(537)
Moyenne F2 **
73-33
212 a
339 a
564
55-437
531 b
650 b
Gain dû à 55-437
+ 261
i- 291
/ + 92
Gain dû à granox
/ + 74
1 ,t”cNr~
k FI = facteur traitements des semences
** F2 = facteur variétés
*** pas de comparaison avec la 55-437 en 1991
Les comparaisons des moyennes ne sont effectuées que lorsque le test d’analyse de varimce est significatif
(P <
5%).
La comparaison entre villages pour les résultats 1992 met en évidence l’effet de la date de
semis sur les rendements des 2 variétés : un semis précoce de 9 jours à Tivaouane Lévé par
rapport à celui de Baila Ndour entraine un gain de rendement moyen de 133 kg/ha sur
1”ensemble des tests et des variétés. Dans les 2 sites la variété précoce 55-437 donne des
résultats significativement supérieurs à ceux de la 73-33.
Le gain de rendement en gousses dû à l’utilisation du granox à bonne dose est équivalent
pour les 2 années 1991 et 1992 : respectivement 92 kg/ha et 71 kglha. Ceci confirme
l’intérêt de mettre un accent particulier sur le traitement des semences au mornent des semis
et de tester un système de commercialisation de ce type de produit au niveau des villages
(magasins villageois.. .).
5.3 Constitution de banques de semences d’arachide et de produits de traitement.
Le principe de la banque de semences d’arachide est de constituer un stock de sécurité géré
par un groupe de paysans. Ce stock peut avoir trois origines:
- la production de champs semenciers cultivés collectivement,
- des cotisations en nature des membres du groupement,
4 7

i
- les intérêt en nature faisant suite aux emprunts des sémences par les paysans.
Dans trois villages (Baila Ndour, Tivaouane lévé et Daga balla) ce système est expérimenté
depuis; la campagne agricole 1991 à petite ‘échelle : un champs semencier de 1 ha par village,
pas de. cotisation des membres. La récolte des champs collectifs a été médiocre dans les trois
situations en 1991 et 1992 du fait principalement d’un retard au semis. Les champs collectifs
sont semés en dernier et la variété précoce 55-437 n’a jamais été utilisée. Dans ces conditions
la production obtenue est toujours faible et: de mauvaise qualité semencière. Mais il est
toujours possible d’échanger (à poids équivalent) des graines de mauvaise qualité avec de la
bonne: semence produite par un paysan, au moment de la commercialisation. Aprés deux
saisons agricoles les résultats de cette experience ne sont pas significatifs, les stocks de
semences n’excèdent pas 1 tonne par village..
L’utilisation de la variété précoce pour les semis tardifs des champs collectifs est à
encourager systématiquement même pour la zone Sud. La conservation des stocks en gousse
par poudrage des couches successives ne semble pas poser de problème. Par contre pour les
faibles quantités stockées par les paysans (le plus souvent en sacs) les dégâts occasionnés par
les bruches sont importants (10% à 40% de perte). Ceci est dû principalement au stockage
en sacs, au non traitement des stocks le plus souvent et à un étalement sur plusieurs semaines
du décorticage. Le thème de la protection des stocks de semence vulgarisé dans les années
60-70, est à réactualiser et intégrer à un volet “production-conservation des semences
d’arachide” qui est très important pour le maintien de cette culture dans tous les types
d’exploitation agricole de la région.
L’amélioration du traitement des semences au moment du semis a aussi un impact non
négligeable sur la production de fane et de gousses comme cela a été observé sur les 2 séries
de tests arachide. Pour une exploitation moyenne cultivant 3 ha d’arachide le surplus de
production et de revenu dû à la substitution du traitement “paysan” par le traitement au
granox (4 g par Kg de graine) serait le suivant :
- production de gousses : + 150 kg/ha à + 300 kg/ha
- production de fanes : + 450 kg/ha à -t- 900 kg/ha
- revenu monétaire
supplémentaire
: 16500 fr à i33000 fr
- coût supplémentaire
dil au granox
: 3300 fr
- b&&fice
: 13200 fr à 29700 fr
Comme pour beaucoup d’innovations faisant appel à l’utilisation d’intrants, le problème des
paysans est de faire face à l’investissement monétaire supplémentaire. Une première
experience a débuté avec une vingtaine de paysans et a concerné un demi-hectare d’arachide
par (exploitation agricole dont les semences ont été traitées au granoxfl sachet = 700 frCFA) .
Le dispositif de suivi de cette expérience n’était pas assez précis pour mettre en évidence
les différences de production entre les plrcelles et selon les types de Waitements des semences
employés. Les paysans ont considéré t’expérience positive et souhaitent être aidés pour la
48
_.._..
--,-
-
-
l
--1--

constitution d’un magasin d’approvisionnement en imrants’ lecalisé au niveau du village.
5.4 La presse améliorée pour les arachides.
La transformation des graines d’arachide en huile et en tourteau au niveau de :la ferme, est
une pratique trés développée dans la zone de Touba Mbella alors qu’elle est quasi inexistante
dans la zone Sud. Cette transformation est réalisée par les femmes à partir de leurs récoltes
personnelles, d’achats de graines et des écarts de triage des semences. Les produits obtenus
sont en partie autoconsommés et le reste est vendu. Une enquéte sur ces pratiques de
transformation a été réalisée auprés d’une vingtaine de femmes du village de Baila Ndour et
c’est dans ce cadre qu’une presse améliorée avait éte prétée au groupement de ce village.
Les presses traditionnelles sont fabriquées par les forgerons des villes : un axe central fileté
et solidaire du bati permet au plateau supérieur de descendre doucement et de presser les
graines broyées préalablement. Le modkle amélioré mis à dispostion du groupement est conçu
selon le même procédé. Mais sa capacité est supérieure et la pénébilité du travail est moindre
comparée à celle des presses classiques. La différence de prix entre les 2 modéles est
importante : 40.000 frCFA pour la presse améliorée, 20.000 frCFA pour la presse
traditionnelle. Les femmes du groupement ont apprécié le nouveau modéle (meilleur
rendement, travail plus facile) mais les résultats économiques de l’enquéte devraient nous
renseigner sur la rentabilité d’une pres,se plus onére,use3 .
5.5 Les cuitures secondaires : manioc, pastèque,. . . .
Les cultures autres que l’arachide, le mil, le niébé, le sorgho et le maïs (tests en 1991) n’ont
pas fait l’objet de travaux d’expérimentation ou de prévulgarisation si ce n’est la fourniture
de boutures de manioc à deux groupements (cf rapport ISRAIPICOGERNA 1991). Dans la
zone Nord (Touba Mbella) les cultures secondaires sont peu développées si ce n’est quelques
parceIles de manioc 4. Dans la zone Sud (Mabo) les cultures secondaires sont beaucoup plus
présentes :
- la tomate cerise en semi-dérobée (Septembre-,Janvier)5 dans les petites dépressions
1 ce magasin commercialiserait dans un premier temps les intrants peu onéreux comme les produits de traitement
des semences et des stocks ainsi que les dépa:rasitants vétérinaires. Mais il ne faut pas négliger dans ce type de
commerce la concurrence avec les produits disponibles sur le marché bien que non autorisés a la vente : produits
de fumigation des semences détournés des magasins semenciers officiels. fraude venant de Gambie, produits
pèrimés,...
2 une partie du tourteau est conservée comme condiment pour la cuisine en saison des pluies, le reste est soit
vendu, soit consommé par les animaux de l’exploitation agricole. Mais la transformation artisanale de l’arachide ne
donne pas toujours les garanties suffisantes au consommateur pour ce qui concerne la qualité des produits et plus
particuliérement la contamination par les aflatoxines (surtout dans le tourteau).
3 les premiers résultats montrent qu’avec la presse traditionnelle les bénéfices obtenus sont trés faibles si l’on
achéte les graines au marché.
4 le manioc est beaucoup plus présent au Nord de cette zone dans la communauté rurale de Mboss où il semble
que les paysans ont résolu en partie le problème de cloture des champs de manioc.
5 la culture de tomate cerise est réalisée sans irrigation et simplement à partir des reserves en eau du sol. La
culture maraîchère irriguée est très peu développée dans les 2 ;iones d’intervention
4 9

I
argileuses associée’ou non avec des aubergines locales;
- la pastèque (en forte expansion depuis 1.991.) en culture dérobée derrière un mil (Octobre-
Janvier) ;
- le manioc en petites parcelles clôturées par des haies mortes d’épineux;
- il faut ajouter dans quelques cas la culture de l’eucalyptus pratiquée par quelques
groupements et des paysans individuellement.
Ces cultures constituent des sources de revenu non négligeables mais ne concernent qu’une
faible proportion d’agriculteurs qui dispose dles terrains adéquats (sol argileux de dépression
pour la tomate,. .), de la main d’oeuvre suffisante pour réaliser les clôtures et des moyens
financiers pour acquérir les intrants nécessaires (semences et boutures, produits de
traitement,. . . ) .
Les paysans sont très demandeurs d’un aplpui technique et matériel pour développer ces
cultures secondaires. Mais il faut souligner que les marchés de la plupart de ces cultures sont
saturés en période de pleine production. Il faudra donc étaler la période de production
(difficile pour les cultures dérobées si ce n’est gagner en précocité) ou organiser avec les
paysans des filières de commercialisation’ (locations de véhicule et expéditions sur les villes
du Nord bassin arachidier).
D’autres cultures secondaires pourraient êzre développées à plus petite échelle dans un
premier temps si des marchés sont identifiés :
- le bissap rouge pour la préparation de boisson (éventuellement l’industrie des colorants, à
l’exportation) ;
- le sésame qui est déjà cultivé en petite ]Parcelle dans le Sud Sine Saloum et qui a été
introduit de Gambie où un projet l’a développe et le commercialise.
Ces cultures à l’inverse des précédentes se realisent en saison des pluies et peuvent se stocker
facilement.
1 quelques commerçants ont plus ou moins le~monopole d’achat de la tomate cerise dans les sillages autour de
Mabo.

CONCLUSIONS SUR LA DIVERSIFICATION DES
CULTURES ET LES A.PPUIS AUX PAYSANS
- L’arachide reste la principale culture de vente et donc la première source de revenu
des paysans du Sine Saloum. Sa régression aurait donc des conséquences importantes
pour les paysans. Il ne faut pas oublier le rôle fourrager de cette culture qui a permis
de conforter le développement de la traction animale et des pratiques d’embouche dans
cette région. Pour cette culture une intervention sur le stockage, la conservation et la
production des semences est à promouvoir ou à reactualliser. L’utilisation au sein
d’une même exploitation de variétés aux cycles différents (90 jours, 110 jours) est
aussi à encouragée.
- Le développement du niébé restera limité du fait d’une faible demande en graine de
la part des consommateurs. Si le système d’association mil/niébé ne s’avère pas trop
pénalisant pour le mil, le niébé à vocation mixte (graine et fourrage) comme le
Ndiambour pourrait se développer dans cette association sur de grandes surfaces.
- Le développement des autres cultures secondaires dépend surtout des possibilités de
commercialisation existantes ou potentielles. Dans ce cas il s’agit d’aider les
groupements à trouver des marchés pas trop éloignés des lieux de production et/ou
d’étudier les possibilités de transformation locale (tomate séchée,. .). Dans ce domaine
le travail sur la transformation de l’arachide est tr poursuivre afin d’en apprécier
1’ intérêt économique.
- L’élevage reste une activité importante dans un objectif de diversification des
revenus. La rentabilité économique des opérations d’élevage est d’autant plus forte que
l’on achète un minimum de ressources fourragères. Leur développement est donc
étroitement lié aux travaux de régénération de la végétation naturelle et à
l’intensification des cultures à vocation (en partie) fourragère : le niébé, l’arachide et
le Panicum maximum.
- L’appui aux groupements doit se raisonner par rapport à des objectifs de production
définis préalablement. Ces opérations gérées collectivement se pérenniseront si elles
entrament des gains de. production au niveau des exploitations agricoles.
- La demande des paysans pour le développement d’activités productives (embouche,
maraîchage,. .) est évidemment beaucoup plus forte que pour les actions de
préservation de l’environnement. Mais il est envisageable de coupler les deux types de
demande : l’embouche peut se développer grâce à des crédits mais aussi à un travail
sur les parcours de bas-fond.
5 1

6. LES ACQiJIS TECHNIQUES ‘ET METHODOLOGI@JES ISSUS DE
DEUX ANNEES DE RECHERCkES DEVELOPPEMENT AU SEIN DU
PICOGERNA

Cette d.ernïère partie présente de façon synthétique les résultats techniques et méthodologiques
aprés deux années de travail de terrain dans quelques villages de la zone d’intervention du
PICOGERNA. Il faut par ailleurs rappeler les difficultés rencontrées durant cette période :
- deux années à pluviométries déficitaires wrtout dans la zone Nord qui ont entrainé la
démobdlisation des paysans pour des thèmes jugés secondaires (la préservation du milieu
naturel) face à l’urgence (nourrir sa famille).
- le faible engagement du PICOGERNA clans ces villages et surtout son revirement en ce ,qui
concerne les investissements à réaliser (puits, banque de céréales,. -1.
Par ailleurs cette période de travail de deux années est trop courte pour pouvoir en tirer des
conclusions définitives mais elle a permis de hiérarchiser les domaines d’intervention et
d’apporter quelques acquis méthodologiqnes et techniques.
6.1 ]-ES OBJECTIFS D’UN PROJET “GESTION DE TERROIR ET DE-
RESSOURCES NATURELLES”
Une intervention en milieu rural peut avoir plusieurs objectifs complémentaires qu’il faut
présenter le plus clairement possible aux, populations concernées. Dans le cadre d’un projet
de gestion des ressources naturelles, ces objectifs peuvent être regroupes en trois catégories :
- l’amélioration de la production et donc des revenus des paysans en faisant évoluer leurs
pratiques sans qu’il ait de bouleversements ilmportants ni besoin d’investissements financiers
importants;
- l’amélioration de l’utilisation des resspurces naturelles par les populations rurales dans
un objectif de maintenir voire d’améliorer le potentiel de production du terroir villageois;
- le développement de l’ensemble de la; Co]mmunauté villageoise et la prise en charge par
les populations et leurs organisations de certaines fonctions dévolues antérieurement à des
structures publiques : approvisionnement, crédit, commercialisation, réglementation
forestière. . .
Ces 3 objectifs sont complémentaires et1 doivent essayer de concilier une approche à court
terme: (augmenter la production ou le ~ revenu le plus rapidement possible) et un souci
d’amcilioration de la production à long terme. La régénération des parcs arborés dans les
zones cultivées qui nécessitera au moins ~dix années de travail, illustre bien cette nécessité de
travailler dés maintenant pour les générations à venir.
l
l
-
-
-

Figure 21 : Méthodologie d'infervention pour :La mise au point d’une innovatioh
techniques et/ou organisationnelles
test de l'innovation /
!
r hT-i
reconduction du test
suivi de l'opération
G
r
I résultats année 2
-J
résultats de l'opération
l--
I
J
][expérimental;
4
CONCLUSIONS DES TESTS ET OPERATIONS
EXPERIME;NTALES : CONSEQUENCES POUR
PLAN D'INTERVENTION DU PRO-JET

‘6.2 ES INNOVATIONS TECHNIQUES ]ET ORGANISATIONNELLES
&ns ce chapitre nous présentons les innovations techniques et organisationnelles susceptibles
d’intéresser les paysans et de répondre à leurs attentes. La plupart de ces innovations ont été
testées dans le cadre du volet recherche développement, d’autres proviennent de travaux de
recherche antérieurs et peuvent être considérées déjà comme des recommandations des
services de vulgarisation. Ainsi on a associé à de réelles innovations des recommandations
plus ou moins connues des paysans mais rarement mises en pratique et qui nous apparaissent
prioritaires. Ce rapide passage en revue n’est pas exhaustif.
Certaines innovations sont déjà connues des paysans qui les ont déjà mises en pratique dans
le passé (par exemple le traitement des semences avec des doses correctes de produit.. . . .) .
Il faudra alors étudier avec les paysans les raisons de l’adoption partielle de la technique ou
de son rejet. On peut schématiser ainsi le processus de création/diffusion de l’innovation au
sein d’un projet d’appui à des groupements villageois (figure 21).
Les innovations et les diverses recommand.ations ont été regroupées dans cinq domaines
d’intervention qui sont le plus souvent complémentaires :
- l’amélioration de la fertilité des sols cultivés (tableau 28);
s
l’au.gmentation de la production ligneuse et herbacée (la végétation non cultivée) -
(tableau 29) ;
s
l’amnélioration de l’élevage (plus particulièrement les animaux stabulés à la ferme) -
(tableau 30) ;
- l’amélioration de la gestion de l’exploitattion agricole (autant du point de vue technique
qu’économique) - (tableau 3 1) ;
- la valorisation des actions collectives de groupement (en tant qu’opérations d’appui aux
exploitations agricoles) - (tableau 32).
I
I
I
I
I
53

11 est difficile de hiérarchiser toutes ces recommandations. Mais deux points
apparaissent prioritaires :
- l’amélioration de la fertilite chimique et. physique des sols, object.if
prioritaire des paysans donc à priori fortement mobilisateur;
- l’accroissement des ressources fourragères et la régénération des parcours
dont les limites devront au pr&alable être bi,en identifiées et reconnues par tous.
- la formation des paysans et paysannes et leur responsabilisation dans
les domaines de la production agricole mais aussi de la gestion des
ressources
naturelles.
Ce sont généralement les contraintes financières qui limitent les interventions des paysans et
des groupements. Il est donc souhaitable d’intervenir prioritairement dans les domaines où
la mobilisation du travail du uavsan, et de sa famille net-met de réaliser des nro~rès :
produire plus de fumure organique, stocker plus de fourrage de toutes sortes, repiquer de
l’herbe (andropogon,pa.nicwn,. .) ,proGger les jeunes arbres plantés ou repérés dans les
parcelles, améliorer le gardiennage de:: animaux.. . .13arallèlement il faut tester de nouvelles
formes de wstion des crédits et des biens (matérieis, denrées..) aui-relèvent des
grouuements et des communautés villageoises.
Les difficultés de gestion des crédits; et des diverses opérations nécessitant des moyens
financiers ne pourront réellement être résolues que si la production et le revenu agricoles
augmentent significativement. Les chawements techniaues au sein des svstèmes de
production sont donc indisnensables surtout dans une période où le caractëre aléatoire de
la pluviométrie semble perdurer.
54

TABLEAU 28 : AMELIORER LA FERTILITE DU SOL
TECHNIQUES
IIVIEPEZTS
CONTRAINTES
1 -Lure organique animale
- aunmentation de la auantité de
- aunmentation du temns de
- balayage et stockage de tout le
fumier
travail en sèche
fumier
- nécessiter de stocker plus de
- fosse fumière
- amélioration de la qualité du
fourrage
- éurie améliorée
fumier
- étable fumière bovine
- coût financier nul ou très limité
stabulation d’un plus grand
nombre d’animaux (juments...)
2 -nostage des résidus de
culture et des ordures
ménat&es
- compostage en brousse des
- augmentation de la ouantité de
- augmentation du temps de
pailles de mil
fumier orpaniaue
travail en saison sèche
- compost à proximité des cours
- valorisation des produits non
- nécessité d’avoir du matériel
des pailles, déchets ménagers,
utilisés
&Ile. oit...) et charrette
cendres...
-coût financier nul ou très limité
- il faut attendre un an avant
- enrichissement des composts
d’avoir un compost de qualité
e n phosphate naturel
- utilisation de compostières
“grand volume” 5 m X 3 m et
de plusieurs compostières par
exploitation
3 &ItiJisation de l’enwais
minéral
- emploi de doses moyennes (75
- gain de production important si
- investissement risqué si
à 100 kglha = 5000 à
la pluviométrie est satisfaisante
mauvaise pluviométrie ou
9000F’lha) d’engrais NPK et de
- maintien de la fertilité des sols
dégâts d’insectes
phospihate supertriple GO kg/ha
- absence de système-s de crédit
= 5500 f/ha)
et d’approvisionnement proche
des paysans
4 &génération des marcs
$irbortm
- repérage, étiquetage et
- reconstitution d’un parc arboré
- augmentation du travail en
protection des jeunes arbres
assez dense ayant un effet sur la
saison sèche
fertilité du sol
- vol des étiquettes et piquets en
- production future accrue de
bois
fourrage
- résultats significatifs dans 10-
- coût financier nul
15 ans
- dégâts dus aux termites et
animaux divagants
I
5 mte contre l’érosion
hvdrique
- cordons pierreux + sacs de
- limite les pertes en eau et en
-temps de travail important
I
terre au niveau des rigoles et
éléments nutriti fs
- investissement pour la
ravines
- augmente ‘la surface cultivable
production d’arbres en
, . . .
- bandes enherbées
et haies-
et la durée p culture
pepmieres
vives + andainages
de pailles
- résultats économiques
I
contre le ruissellement en nappe
variables selon la répartition et
le volume des pluies

TABLEAU 29 : L’AUGMENTATION IDE LA PRODCCTION LIGNEUSE ET :HERBACEE
INNOVATIONS
INTERETS
CONTRAINTES
* Mise en défens de netits
- production de bt)is au village
- limite l’offre en bois les 3
massifs forestiers
premières années
.’ protection durant les 3
- gardiennage des animaux ou
premières année.5
des mises en défew
” coupe raisonnée ensuite
- enrichissement par plantation
d’arbres et graminées
* Le reniauacre de laminées
- accroissement de l’ofrrç
- temps de travail en saison des
pitxxnnes 64ndrooonon,
fouragère
pluies
panicum)
- stockage possible sous forme
- mise en défens des plantations
de foin
la première saison s&zhe
- dans les bas-fond à fort
potentiel de production
fourragère
- dans les parcours moins
fertiles
* Le reboisement
- améliore le revenu des paysans
- disposer des
plants d’une p&pinière
- pour la production de bois
- limite les prélèvements sur
massif forestier
- temps de travail en saison des
- pour la constitution de haies-
pluies
vives
- organise le paysage par rapport
aux deplacements
des troupeaux
- protéger les arbres au moins
(possibilités de cultures
la première saison sèche
dérob&s)
57

/
/
I
TABLEAU 30 : AMELIORATION DE L’E:LEVAGE
TEC:HNIQUES
INTERETS
CONTRAINTES
/INNOVA TIONS
-
- &mentation des animaux
stabulés
- stockage d’herbe de brousse et
- accroitre le stock fourrager
- augmente le temps de travail
de paille de mil
p o u r :
en janvier-février pour le
- miSlange fane d’arachide avec
. améliorer l’état des animaux
stockage et toute l’année pour le
coques d’arachide et paille de
de trait en juin
rationnement et le hachage
mil hachée
. diminuer les achats de fane
- nécessité d’acquérir un hache
- utilisation du hache paille
. limiter la mortalité
paille : (65000 FR CFA)
(1 h,ache paille par groupement)
. accroitre Ile nombre de
- rajtionnement des aliments
naissance
riches : tourteau (racal), fane
. faire de l’embouche donc
d’arachide et de niébé, grain de
a-éer des revenus
mil.
-
- Bins des animaux
- diminuer la mortalité
- mobiliser des fonds au niveau
- tester le fonctionnement d’une
- accroître’ le nombre de
du groupement
pharmacie vétérinaire de
naissance et le. développement
- mobiliser un membre pour les
groupement
des animaux d’embouche
problèmes de santé animale
- former un paysan comme
- réduire les coûts de santé
- être en relation avec un
auxiliaire vétérinaire
animale
service vétérinaire
-
- Acaoitre la Droduction
- diminuer les achats de fanes
- disposer des .semences
foutrarrère
- voir alimentation des animaux
- pouvoir clôturer les
- associer le niébé au mil
plantations les 2 premièr%
- re:piquer de 1’Andropogon
et
années.
Panicum en sol profond à la
place du “Ndur” (Cassis tors)
i
58
l

TABLEAU 31 : AMELIORER LA GESTION DE L’EXPLOITATION AGRICOLE
TECHNIQUES /
INNOVATIONS
trouver sur le marché le bon
. utiliser les produits connus à
- trouver les fonds nécessaires
bonne dose
(500 à 2000 FrYexploitation)
(tester des alternatives : extrait
de neem)
- trouver les fonds nécessaires
- prénaration
de la camnagne
- gain d’un jour de semis en
aticole :
m o y e n n e
+ entretien du matériel en
Mai
+ mise en état des animaux
- augmentation de la vitesse de
de trait
travail
” diversification des sources de
- améliorer le revenu de
- clôture difficile a réaliser
revenu
l’exploitation agricole
(manque d’épineux).
+ culture de manioc
- cultures à tester, voir leurs
+ culture de pastèque
capacités d’adaptation en semis
+ culture de sésame (à tester)
précoces de saison des pluies.
- gérer le revenu aticole
- éviter les pertes d’argent de
- trouver l’épargne la plus sûre
+ tester un système
toutes natures (prix élel+s des
mais aussi rentable
d’épargne
céréales en période de t
(voir Caisse Populaire)
+ associer revenu de
l’arachide à l’embouche
et planifier les dépenses
59

TABL<EAU 32 : VALORISER LES ORGANISATIONS VILLAGEOISES
- gestion du crédit (difficultés
deemière utilité
des membres à bas prix ou en
de remboursement)
- constituer un stock de
nature à crédit
- gestion du stock : coût du
semences d’arachide
traitement, risque de perte
- constituer un stock de cétéales
- fongicides-insecticides
- produits vétérinaires
- gérer ce fond : difficultes de
remboursement
plantation et de régénération des
arbres et des parcours.
- mobiliser du temps pour le
défens
gardiennage en saison sèche
- pour planter des arbres,
repiquer des herbes.. .
- disposer des haies vives
nécessite une forte cohésion
- assurance contre la mortalité
groupement (récupération des
des animaux (embouche)
- système de remboursement
- mesures pouvant créer des
diffé& en cas de sécheresse
conflits internes
- garantie sur les biens des
membres
- mise en place systématique
d’un taux d’intérêt ( 10 à 15 %
an)
- gestion écrite des crédits
accessible à tous

6.3 LES ACOUIS METHODOLOGIQUES
Le volet recherche-développement est intervenu principalement dans la mise au point d’un
référentiel technique visant à mieux gérer et utiliser les ressources naturelles au niveau des
diverses composantes du terroir villageois (zone cultiivée, zone sylvo-pastorale). Le test des
innovations par les paysans et leur mise en oeuvre à petite échelle nous amène à approfondir
le concept de “Gestion du terroir” et à proposer quelques réflexions sur cette nouvelle
démarche d’intervention en milieu rural.
6.3.1 Concepts et terminologie
Le projet PICOGERNA fait partie de l’ensemble des projets “Gestion de terroir” initiés dans
les années 198.5190 en Afrique de l’Ouest par les &ats et les bailleurs de fonds (Banque
Mondiale, Caisse Française de Développement plus :particulièrement) . Face à la dégradation
de l’environnement et à l’accroissement démographique constant (3 % par an) ,, la démarche
“gestion de terroir” veut être une réponse au problème de surexploitation des ressources
naturelles et relever le défi de l’approvisionnement vivrier des populations rurales et urbaines
dans les décennies à venir. L’objectif de la démarche est donc double :
- maintenir le potentiel de production grâce à une remise en cause par les populations rurales
de leurs pratiques agricoles, d’élevage: et de cueillerte
- accroître la production agricole, en intensifiant les systèmes de production.
Les notions communément employées peuvent être définies ainsi :
Le terroir correspond à un espace limité (les limites sont reconnues de tous) comprenant des
terres cultivées, des jachères et des paturâges ou zones pastorales, utilisés et contrôlés par
une communauté rurale socialement structurée.
La notion de gestion renvoit à une volonté d’administrer, de diriger, d’utiliser avec raisons
des biens, un patrimoine., . (“gérer en bon père de famille”).
La gestion de terroir correspond selon C. BARRIER i au fait que les communautés rurales
s’organisent pour influencer l’action des exploitants qui la composent, où qui viennent
exploiter les ressources de “leurs te,rroirs”, de manière à ce que le renou.vellement des
ressources naturelles soit assuré sur le long terme.
Les ressources naturelles correspondant aux éléments constitutifs du patrimoine du village,
utilisés collectivement ou individuellement : la terre, les parcours, la végétation naturelle,
les ressources en eau.
1
Développement rural en Afrique de l’Ouest Sl,Judano-Sahélienne
: premier bilan sur l’approche
gestion de terroirs villageois.
Cahier de la Recherche-Développement no;!5 - Mars 90. Montpellier (France)
6 1

15.32. Les minciuaux facteuis limitakts d’une démarche GTV au Sine Saloum.
I
* L’occwation de l’esDace
Le Sine Saloum, sauf sa partie orientale, est caractérisé par une faible surface de parcours
utilisée collectivement et par l’absence de réserve foncière défrichable. Les populations sont
peu confrontée-s aux problèmes de gestion collective des terres par contre les prêts et
locations de terrains cultivables sont de plus en plus nombreux (il est probable que des
cessions de terre aient déjà eu lieu). Si l’on exclut les zones de parcours, les paysans d’un
même terroir villageois n’ont pas de raisons impérieuses de travailler ensemble à une
meilleure gestion des ressources naturelles.
L’amé:nagement du paysage agricole n’est pas une nécessité comme c’est le cas dans les
régions où l’érosion hydrique fait des ravages. Au Sine Saloum, ce phénomène existe, mais
il restle diffus sur l’ensemble de la région et localement développé là où le relief est plus
marqué. L’aménagement agro-forestier qui consisterait à l’échelle d’un terroir villageois
régénerér les parcs arborés et à introdtiire des haies dans le paysage (clôture, zone de
passage de troupeaux.. .) ne rencontre pas l’adhésien de l’ensemble des paysans. Dans bien
des cas, l’arbre est perçu comme un concurrent des cultures.
Le faible intérêt des populations pour les aménagements et l’absence d’enjeux collectif en
terme de gestion de ressources naturelles collectives constituent donc les facteurs limitants
majeurs d’une démarche GTV dans cette région.
* L’aDmomiation du foncier culti,val&
L’accroissement démographique et l’extensification des systèmes de culture pèsent fortement
sur 1e.s règles d’appropriation du foncier. En marge des règlementations foncières officielles,
des S:ystèmes de location (peut être même de vente) se sont développés entre les paysans
possédant beaucoup de terre et les paysans qui en sont moins bien pourvus.
La &Partition de la surface cultivée entre 1.e faire vouloir direct, le prêt et la location est
difficile à évaluer au niveau d’un terroir villageois dans la mesure où :
les propriétaires de terre ne veulent pas reconnaître qu’ils mettent en location des parcelles
i ce q’
UI est illégal) où même qu’ils les prêtent sur une longue durée
- les paysans emprunteurs ou locataires ne tiennent pas à fournir des informations qui
pourraient amener le propriétaire à leur retirer les terrains prêtés ou loués.
Dans le cadre, les travaux d’aménagement, de reboisement et même d’amélioration de la
fertilité des sols ne peuvent intéresser que 1.a partie du foncier cultivée par les propriétaires
des parcelles. Ceci repnkente-t’il 70 % ou 40 % de la superficie totale cultivée au niveau
du terroir villageois ? Et comment ce ratio évoluera-t-il dans l’avenir ?

Les conditions pédo-climatiques du Sine Saloum restent favorables aux travaux
d’aménagement forestier et de régénération des parcours du fait principalement de la
prépondérance des sols profonds (donc favorables à l’enracinement des plantes pérennes) et
de l’absence de ruissellement important. La contrainte majeure à ces opérations de
reconstruction de la végétation est la divagation de.s animaux en saison sèche qui limite le
développement des plantations etlou dle la végétation naturelle.
Intervenir en premier lieu sur la conduite des troupeaux (déplacement, gardiennage,
alimentation) permettrait ensuite de mieux valoriser les travaux d’aménagemnt et
d’encourager les paysans (qui ne possèdent pas tous des animaux) à les réaliser. Redonner
une place plus importante à l’élevage implique de mieux prendre en compte l’aménagement
des zones sylvo-pastorales (délimitation, régénération. ..) et de résoudre le problème
d’alimentation des troupeaux en fin de saison sèche. Tant que les ressources fourragères
seront de mauvaise qualité et dispersées dans l’espace, les éleveurs seront contraints, pour
la survie de leur cheptel, de laisser les animaux divaguer sur la plus grande surface possible.
11 est donc important de mieux prendre en compte dans les démarches GTV, les zones sylvo-
pastorales délaissées par les techniciens car faiblement productrices. L’intérêt des populations
et même des éleveurs pour un investissement en travail (pour un gardiennage raisonné par
exemple) suf les zones sylvo-pastorales, reste très limité actuellement.
* La Pestion des nroduits lieneux et combustibles
Le reboisement n’est pas considéré par les paysans comme une réponse à la raréfaction du
bois de feu. Pour faire face à celle-ci, les populations exploitent des massifs forestiers
éloignés de leur village, utilisent des ligneux peu exploités habituellement (le neem) et enfin
ont recours à la paille des céréales et aux bouses séchées des bovins. Pour le bois d’oeuvre
et de construction, la dégradation des massifs forestiers a poussé les paysans à planter des
arbres pour la fabrication de perches (eucalyptus et neem) . Au Sine Saloum , dans la plupart
des villages les paysans disposent donc de matériaux ligneux pour la construction. Mais pour
le bois de feu, la pénurie s’accroit au fil des ans. Comment amener les populations à
préserver les derniers massifs forestiers productifs* ? Comment les aider à mettre en place des
mises en défens, qui dans bien des situations soudano-sahélienne, et sahéliennes, se sont
avérées très performantes et plus productives que les plantations d’arbres ?
6.3.3 Les niveaux d’intervention.
La démarche “gestion des terroirs villageois“ (GTV) est mise en oeuvre dans un espace bien
défini correspondant à une population donnée. & zone à dominante agricole (productions
végétales), le niveau d’intervention à privilégier est le territoire villageois. Pour une
démarche encore mal maîtrisée par les structures de développement et les animateurs de
terrain, il parait difficile de s’intéresser à un espace géographique plus large comme la petite
région agricole comme l’avait envisagé au départ le PICOGERNA.
Intervenir au niveau du terroir villageois n’exclut pas des actions intéressant qu’une partie
du village, un quartier, un groupe de producteurs.. . L’aménagement d’une ravine intéressera
principalement les paysans qui cultivent dans la bassin versant qu’elle traverse. La prise de
nombreuses décisions concernant la gestion des ressources naturelles se situe au niveau de
63

l’exptoitation agricole. La démarche “gestion de terroir” intéresse donc en premier lieu le
groupe des chefs d’exploitations agricoles et nécessite donc d’intervenir à plusieurs niveaux
et de façon complémentaire : la population du village dans son ensemble, des groupes de
producteurs, des groupes de résidents (quartjier, hameau), l’exploitation agricole.
6.3.4.. Les demandes navsannes et la démarche GTV.
Les paysans reconnaissent que leurs pratiques agricoles ont concouru à la dégradation des
ressources naturelles mais ils considèrent que la réduction de la pluviométrie et surtout
l’abandon de la politique de subvention des engrais ont été aussi des facteurs favorables à
cette dégradation. Dans bien des cas, il n’y a pas d’adéquation entre les attentes des paysans
et les objectifs des projets GTV :
- les paysans souhaitent accroître leur revenu, développer de nouvelles
activitks et pour cela ils considerent que les projets doivent leur apporter des appuis
matériels, financiers et techniques.
- les développeurs s’intéressent surtout à la préservation de l’environnement, à
l’arkragement des espaces et au maintien des acquis (le respect des forêts classées) ; dans
ce cadre les paysans qui pour vivre ont dû défricher et dégrader le milieu apparaissent
comme fautifs.
La démarche GTV se base principalement sur une responsabilisation des
populations rurales dans le domaine de la gestion des ressources naturelles
(domaine
plus ou moins réservé aux services des ea.ux et forêts) mais aussi dans le domaine du
développement local. Ceci implique :
- que les populations réalisent leur propre diagnostic sur la situation qu’elles
vivent quotidiennement.
- que l’on associe aux actions de préservation de l’environnement des
opérations à caractère productif, les 2 types d’action recevant pour leur mise
en oeuvre des appuis du projet.
- que l’on mette en place une démarche progressive sur un laps de temps
conséquent (5 à 10 ans) qui associe la formation des populations, l’appui aux
opérations de développement ponctuelles et la planification à long terme des
actions et des projets des producteurs et des collectivités rurales.
64

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Annexe 2 :,Evaluation des plantations de graminées pére
es en Décembre 1992
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