CENTRE NATIONAL D’ETUDES INSTITUT SENEGALAIS de ...
CENTRE NATIONAL D’ETUDES
INSTITUT SENEGALAIS de
AGRONOMIQUES DES REGIONS CHAUDES
RECHERCHE AGRJCOLES
(CNEARC ) MONTPELLIER - FJXANCE
ISJ3.A /CNR4 (SENEGAL)
ECOLE SUPERIEURE D’AGRONOMIE TROPICALE (ESAT)
_ - _-_. ---.--. ..-.
-.
ROLE J::T PLACE DU PARC MIXTE FAJDJIERBIA ALBJDA iGllJE:RA
!
i
, SENEGALENSJS SUR J,A REGENEJXATJON DES ECOSVSTEMES DECRADJ3 Dl; :
/
,
BASSIN ARACH JDJER. n. ( SENEG.4L)
Cas des villages de Thyllabouhou et Ndiané
..- ._ -.-.. ..-. - .-. .-.--
-.---
-- - ~...
_
_
_
Mzmoire présente par
Kalifa TRAORE
en vue de I*obtention du
Diplôme d‘Agronomie Tropicaie (D AT)
Jean Marc BASH1l-X
Président du jury
Mireille DOSSO
Directeur de mémoire:
Fabienne MAil1
Directeur de mémoire
Dominique LOUPPE
Examinateur
M. ‘T‘OIIQI;I-!31/11J
Examinateur
13 Septem brc.: 1 WrJ

AVÀIW- PROPOS
Le présent mémoire traite un des multitudes thèmes dont le CNRA cH%mbey a mandat
d’exécution. Je remercie donc à cet égard le Directeur du Centre Dr Dogo SECK pour
m’avoir autorisé à effectuer le stage.
J’exprime ma profonde gratitude au Dr Modou SENE pour m’avoir-té au sein du
laboratoire de physique des sols dont il assure la chefferie. Je tiens @&uiiérement à le
remercier pour sa disponibilité et la qualité de ses réflexions tant par ra+ aux activités de
terrain que de laboratoire.
J’exprime ma profonde gratitude à Monsieur le Directeur scientifique& FIER Ic Dr Bina
TEME, le Dr Jacques GIG011 Aponome au CIRAD-CA/Mali, le ch&& laboratotre Sol-
Eau-Plante Dr Mammadou DOUMBIA pour m’.avoir facilité l’obtenm d‘une bww et
autoriser à entreprendre des études en accord avec les objectifs de %rstttut d’E-~conornl~
Rurale du Mali.
J’exprime ma profonde gratitude à mesdames Mireille DOSSO t Fabienntz MAK’I’
professeurs au CNEARC pour avoir accepte de m’encadrer pour la Fjtisation du pr&ent
document Je les remercie très sincérement pour leur disponibilité et les timbrabIcs conseils
prodigués atnsi que pour la qualité de leurs réflexions.
Je tiens à remercier très sincerement le responsable de l’lJnit2 de Rech&e Fonct~onncment
et Conditions du milieu le Dr I:rancis GANRY ainsi que le chef de la .&mation 1~ Dr Marc
ROECI 1 tous deux au CIRAD-CA pour m’avoir facilite l’obtention du sw au Stine~al.
Je remercie l’ensemble du corps professoral du CNEARC ainsi que la dirtion pour la qualuc
des enseignements reçus.
Mes remerctements vont également à l’ensemble des techniciens du labaoire biochimie des
sois au CNRA de Bambey et particulièrement Monsieur a Youssouf NWYE ainsi que Pape
SARR (ISRAiKaolack) pour leur franche collaboration.

Je remercie très sincèrement le Ministère de la Coopération Française qui m’a accordé une
bourse sans la quelle je n’aurais pu assurer mon séjour en France a fortiori faire des études.
Je remercie tout ceux qui de loin ou de près ont participe à la réalisation de ce mémoire.
Et enfin je tiens à remercier et implorer le pardon de ‘ma femme Safïatou et mes enfants
Ibrahim, Ali et Karim pour les longues périodes d’absence.
Je dédie ce document à la mémoire de mon p&e feu Bréhima TRAORE , à ma mère Aminata
Salif TRAORE dite ATTA, à mon oncle Mamoudou Salif ‘TRAORE.

Abstracts
The sahelian zones of the peanut basin (450-550 mm of rainfall) during severais years have
been submitted to heavy dcforestation and continuous cuhivation (high land pressure).
These activities lead particulary to soi1 depletion and to the environnement degradation . The
regeneration of these ecosystems poses a crutial probem of availability and acquisition of
minerals in general and particulary organic matter.
The combination of Faiderbia albida and Guiera senegalensis with a relatively strong
production of biomass appears to be an alternative for maintaining andlor improving the
fertility of the soi1 by biological uptaking of minerals.
Studies on the distribution, the biomass production, the effects on the soi1 pysio-chemicais
caracteristics (total nitrogen, total carbon, pH (water and potassium chlorure solution) in
relation to the production systems have been carried out
in two villages of Senegal
Thyllaboubou and Ndiané.
The quantitïcations works show that the organic stock under the canopy rcach 790° {the
minimun rcquest for these sandy soils for production IS 6 9’$$.
Farmer’s fertility management is tied to the land availability within the mircd park
The mixcd park enjoys the autonomy of organic matter which considerably intluences the
dynamic of the distribution and thc manure fabrication in the village arca. The quantrty of
manure fabricated is SO much more than when the village soil affected by the mised park is
low.
At Ndiané where the population of Faidherbia albida is small and their regeneration difficult,
the farmers grow the plant of Guiera senegalensis into trees in order to compensate for this
defïciency.
Key words : fertility, agroforestry, mixed Park, peanut basin, manure, village area., peanut
basin.

Résumé
Les zones sahéliennes du bassin arachidier (450-550 mm de pluie) pendant plusieurs années
ont été le théâtre d’une déforestation intempestive et des pratiques de cultures continues (forte
pression foncière). Ces actions ont eu comme conséquence une dégradation généralisée des
écosystèmes. La régénération de ces écosystèmes pose un crucial problème de disponibilité
et d’acquisition des éléments minéraux en général et de la matière organique en particulier..
Le parc mixte Faidherbia albida / Guiera senegalensis avec une production de biomasse
relativement forte apparaît comme une alternative au maintien ou /et l’amélioration de la
fertilité de ces sols par remontée biologique des éléments minéraux
Des études sur la distribution , la production de biomasse, les effets sur les caractéristiques
physico-chimiques du sol (Azote total, C total, pH eau, pH kcl) en relation avec les systèmes
de production ont été menées dans deus villages du Sénégal : Thyllaboubou et Ndiané.
Les analyses de sol effectuées montrent que le stock organique en dessous des houppiers de
Guiera du parc mixte atteint 7%” (> au minimum de 6%” préconisé pour ces sols)
La gestion paysanne de la fertilitk est liée à la disponibilité en terres abritant le parc mixte
Le parc mixte bénéficie d’une
autonomie de matiére organique ; ce qui influence
sensiblement la dynamique de la distribution et de la fabrication du fumier au niveau du
Ierroir. Les quantités fabriquées sont d’autant plus élevées que le village possède peu de terres
abritées par le parc mixte.
A Ndiané ou les peuplements de Faidherbia albida sont faibles et leur rég&ération difliciles,
les paysans élèvent les pieds de Guiera senegalensis en arbre en guise de compensation de
cette lacune.
Mots- clés : fertilité- parc mixte- bassin arachidier- fabrication de fumier- terroir villageois

1
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..~.... 1
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE
CHAPITRE 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..“...................
4
1. CADRE INSTITUTIONNEL, GEOGRAPHIQUE, DEMOGRAPHIQUE. .................. 4
I-l CADRE INSTITUTIONNEL .....................................................................
........................... 4
I-2 PRÉSENTATIONGÉNÉRALE DE LA RÉGIOND'ÉTUDE ........................................................ 5
I-2-1 - Brève présentation du Sénégal : Localisation et démographie. .........................
... 5
I-2-2- Le bassin arachidier ................................................................................................
5
I-2- 3- Le milieu physique ............................................................................................... 6
I-2-3- l- Géomorphologie ............................................................................................. 6
l-2-3-2- Pédologie.. ...................................................................................................... 6
I-2-3-3 Climat ................................................................................................................
8
I-2-3-4- Végétation ...................................................................................................... 8
I-2-4 La démographie ..................................................................................................
9
l-2-5 Agriculture et élevage .........................................................................................
9
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
CHAPITRE II-1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...“.....
10
PROBLEMATIQUE .............................................................................................................. 10
II -l-l- Notion de fertilité. ................................................................
....................... 1 4
II -l-2- Notion de parc ........................................................................................
15
11-l-3- Notion de terroir .................... .‘............................
................................
1 5
11-l -4- Notion de sol...................................................................................................
1 5
CHAPITRE 11-2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
METHODOLOGIE ............................................................................................................... 18
Il-2- 1- Lecture de paysage .................................................
....... ...................
1 8
11 2-l-l Déroulement .......... ..; .................................................................................. 1 8
Ii-2-2- Choix des villages et des sites expérimentaux ........................................
1 8
11-2-3 Le parc mixte à l’échelle d’une toposéquence.............................................
1 9
II-2-4- Identification des différents types de sol. ........................................................
20
II-2-5- Cartographie du parc mixte ............................................................................... 2 0
II-26 La biomasse Faidherbia albida ........................................................................... 2 1
II-2-7- Guiera senegaiensis ............................................................................................ 2 1
II- 2-7-l - Dispositif expérimental ..............................................................................
23
II- 2-7-2-
Prélèvement de sols.. .................................................................................
23
II- 2-7-3- Analyses physico-chimiques du sol .......................................................... 24
II- 2-7-4-
Analyses statistiques.. ...............................................................................
24
II-2-8- Etude des systèmes de production...................................................................... 24
1 I-2-8- l- Enquête exploratoire ....................................................................................
24
II-2-8-2- Enquêtes sur les unités de production......................................................... 25
II-2-9- Durée des différents travaux réalisés.. ............................................................... 25

TROISIEME PARTIE : RESULTATS
CHAPITRE III-1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..*.*.........................*.......................*.......*
2 7
LE SYSTEME AGRAIRE .................................-.............................................................~... 2 7
III-I-l- Lecture de paysage et choix des villages d’étude ...............................................
2 7
III- l-2- Présentation rapide des deux villages .................................................................
28
111-l-3- Aperçu Historique des deux villages ..................................................................
2 9
III- 1-b LES TROIS PÔLES DU SYSTJhfE AGRAIRE ET SON ENVIRONNEMENT SOCIO-
ÉCONOMIQUE ....................................................................................................................
30
111-1-4-l- Le milieu bio-physique ................................................................................
30
111-1-4-1-l-
Données climatiques...........................................................................
30
111-1-4-l-2 .
Végétation ..........................................................................
............. 3 1
111-l-4-1-2 - Les sols .............................................................................................. 32
III- l-4- 1-2 . l- Description générale des profils ....................................
............. 32
111-l -4- 1-2 -1-l - Couverture pédoIogique du parc mixte............................... 32
111-1-4-I-2 -l-2- Description générale des profils des deux villages .............. 34
III-1 -4-l-2- l-3- Descriptions morphologiques des volumes des profils-types
des différents sols au niveau des terroirs de Thyllaboubou et Ndiané.. ........... 35
III-14-2- Le milieu humain .................................................................................... 38
111-l-4-3-
Organisation socio-politique et culturelle. ................................................. 39
III- l-4-4.- Les moyens techniques ...............................................................................
4 3
111-l-5- MISE EN VALISJR AGRICOLE .................................................................................
45
III- l-5- l- Organisation spatiale ......................................................................
........... 45
III-l -5- 2- Mode d’expioitation du milieu ......................................
.___, ................... 46
0
Systèmes de culture............................................................................................
4 7
0
Système d’élevage....................................................................................... .... ... 4 9
III-l-6 Systèmes de production ................................................................................
5 3
0
La terre ........................
................................................................ ........................ 53
0
Le capital................................................................................................................... 54
0
Le travail .., .................................................................................................................. 55
III- 1-6-l . Typologie des systèmes dc production ...................................................... 55
CHAPITRE III-2. ..*...*.................*...............................*..........
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..~.... 58
LE PARC MIXTE FAIDHERBIA ALBIDA /GUIERA SENEGALENSIS.. ..............e .... 58
111-2-I - ETUDE DIACHRONIQUE DES PEIJPLEMISTS DE KAI) .................................
.............
58
III- 2- 2- CRITIQUE DE LA METHODE .................................................................................
59
III-2-3- QJANTIFICATION I~I: IA RIOMASSE DUPARC ...................................................... 50
111-2-3-l- Faidherbia albida ........................................................................................
59
III-2-3-2- Guiera senegalensis. ................................................................................
__ 60
0 Biomasse aérienne et souterraine ........................................................................ 60
11-2-3-2-l
Analyses physico-chimiques .................................................................
63
0 Azote total à Thyllaboubou et Ndiane ............................................................................... .
0 Carbone total à Thyllaboubou et Ndiane ................................
...........................................
.cF,
0 Ratio UN à Thyllaboubou et Ndiane .............................................................................. .
0 pH eau et pH kcl A Thyllaboubou et Ndiane.. ................................................... 64
111-2-3-2-2 - Discussions ........................................................................................ 64
III- 2- 3- 2- 3- Conclusion préléminaire sur le Guiera ........................................ 65

3
III- 2- 3- 3 - Production totale de biomasse du parc mixte ........................................
6 6
III- 2- 4 -
Gestion du parc mixte ..................................................................................
6 6
@ Guiera senegalensis ...............................................................
.................................. ..” ....... 66
0 Faidherbia albida...................*.....................................................................*.................... 67
111-2-5 - Rôle du parc mixte dans la gestion de la fertilité.. ............................................
6 8
111-2-5-l
- A l’echelle de l’exploitation ......................................................................
6 9
0
La matière organique et les rendements de cultures .....................................................
69
0
La jachère ......................................................................................................................
70
0
Association agriculture-élevage ....................................................................................
7 1
0
Les légumineuses. .........................................................................................................
72
0
L’utilisation des engrais .................................................................................................
7 3
0
Défense des sols .............................................................................................................
7 3
M - 2 - 5 - 2 A l’échelle du terroir....................................................................................
7 3
CONCLUSION 2 SUGGESTIOtiS ....................................................................................... 75
0 CONCLUSION.......................................................................................................................

75
0 Suggestions ......................................................................................................................... 77
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE54 . . . . . . . . . ..**.*.............*..........~*.....*......................*...*...
79
LISTE DES TABLEAUX..*......*..................*.*....*................*....*............*.*....................*.......
97
LISTE DES FIGURES . . . . . ..**.*....*................*.............*..*.*..........*......*.....*...*...*..*...........*.....
105

INTRODUCTION
La fm de la première année du cycle
ESAT (Etudes Supérieures d’Agronomie
Tropicale) au CNEARC est sanctionné par un stage en vue de consolider les connaissances
théoriques à la pratique. Le présent mémoire est le résultat de 3 mois et demi de terrain et 2
mois de préparation et rédaction. La phase de terrain à été effectuée au Sénégal au sein du
Centre National de Recherche Agronomique de Bambey (l’un des plus vieux d’Afrique) dans
le laboratoire de physique des sols et concerne deux villages de la région de Thiès :
Thyllaboubou et Ndiané.
L’étude à pour principal objectif d’ivaluer le rôle du parc mlste Faidherbia albitia
/Guiera senegalensis dans le maintien et./ou l’amélioration de la frt~lité des écosystèmcs
dégradés dans ie bassin arachidier
Pour tenter d’apporter des éléments de réponse au probkmc ~OS?. nous chercherons j
comprendre la gestion du parc en rapport avec les potentialités des &XIX wllagcs (~XI‘ terre.
animaux , technicité. ) à travers des enquêtes déclaratives et des obscrvatlons directes des
pratiques agricoles en matière de gestion de la fertilité ainsi C~LIC’ sa c.aracttkisation en tcrmc
de distribution . apport de matière organique, influence sur les ccosvst&n~s.
Le mémoire est structuré de la manière suivante
.
une premiere partle qui traite du cadre gknéral de l’étude’
.
une dwsicme partie qui traite de la méthodoio~le dc I;i pr-oblématiquc et dc I:I
démarche suivie par rapport à l’échantillonnage des \\~III;~~~~. It‘ syst?mc agraire.
systéme de production, systèmes de culture et I’Btu& du p;lw tniste ;
.
une troisième partie qui traltc de l’ensemble des rCsult:lth obt~‘nus ainsi que de la
conclusion ct recommandations formulées en \\IX des wtions et études à
entreprendre dans le cadre de la gestion des écosyst?mcs dQradés que sont ceus
du bassin arachidier.

PREMIERE PARTIE
CADRE GENERAL DE L’ETUDE

CHAPITRE 1
1. CADRE INSTITUTIONNEL, GEOGRAPHIQUE, DEMOGRAPHIQUE.
I-1 CADRE INSTITUTIONNEL
Le Centre National de Recherche Agronomique de Bambey à travers ses différentes
disciplines conduisant différents programmes de recherche a pour vocation dans le nouveau
plan d’action pour l’environnement, de mener des activités de recherche relatives à la gestion
durable des ressources naturelles en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à 80% à
l’horizon de l’an 2000 pour le Sénégal en général et le bassin arachidier en particulier. Et cela
malgré un cadre institutionnel, organisationnel et économique défavorable (difficultés d’accès
au crédit et aux intrants),“manque de coordination des interventions en milieu rural, ‘faible
niveau d’investissement des producteurs , une pluviométrie en baisse , une forte croissance
démographique avec comme conséquence une pression élevée sur les ressources j et enfin une
dégradation marquée des sols : érosion, acidification (ISRA, 1998)
C’est dans ce cadre que le sujet de stage a été proposé par le laboratoire de physique des sols
Les objectifs initiaux du sujet de stage étati : I
OY
y« En collaboration avec les paysans , faire le diagnostic sur le rôle actuel et potentiel des
espèces locales sur la productivité des cultures et la conservation des sols.
Quantifier les Impacts du système arbre /arbuste sur la qualité des sols. la dynamique de
l’humidité des sols et sur la productivité des cultures. »
Après réflexion et rapprochement des objectifs de I’étude et sa finalité iamélioration du
niveau de production des agriculteurs), il nous a paru plus harmonieux de cerner l’ensemble
des caractéristiques pédologiques et agronomiques énumérkes dans le deusieme objectif par le
terme de gestion de la fertilité car rkaliser l’étude sans la mettre en relation avec les modes
de fonctionnement des exploitations agricoles serait
moins édifiant par rapport à la
compréhension du problème et des impacts attendus. Les objectifs de l’étude sont alors
devenus:

JN En collaboration avec les paysans , faire le diagnostic sur le rôle actuel et potcnticl des
espèces locales sur la productivité des cultures et la conservation des sols.
Rôle du parc mixte Faidherbia albida/Guiera senegalensis dans la gestion de la fertilitrj- w:

- limila de région
_ Limite dr d8pet%mmt
-Ch$ liau de région
Figure 1. Présentation du Sénégal et de la région d ‘étude

IB:
Variante Centre
Ll*
1
I
-ouest
?*
C:
Variante Centre
Figure 2. Domaines biogéographiques et variantes du bassin arachidier
jeune Afrique 1983 et K’KAF 1990)
5

5
I - 2 PRESENTATIONGENERALEIBEAREGIOND'ETUDE
I-Z-l- Brève présentatic4r Sénégal : Localisation et démographie.
Situé en Afrique Occidentale entre ktitudes Nord 12?30’ et 1630’, le Sénégal est limité au
Nord par la République islamiqwk Mauritanie, au sud par la République de Guinée et la
Guinée Bissauil’est par la Répu- du Mali e$‘ouest par l’océan atlantique. (fig. 1 ). Sa
superficie est d’environ 197000 W et sa population estimée en 1988 à environ 7 millions
d’habitants avec un taux de crois de 2.7% La population est à 90% musulmane et 5?/0
chrétienne (RGPH, 1992).
Le Sénégal comprend 5 (cinq) dettes biogéographiques: le domaine Sahélien, le domaine
sahélo-soudanien, le domaine hien, le domaine soudano-guinéen et le domaine
subguinéen _
I-2-2- Le bassin arachidk
Situé entre les basses vallées deskwes Sénégal et Gambie; le bassin arachidier couvre 1~s
régions administratives de Kaola& Fatick, Thiès et D~u’rbe~a(fïgure 2 ) et s’étend sur une
supeficie de 4 1000 km* (MDR, l!W).
Sa couverture géologique est ~térisée par les dépôts sédimentaires du Continental
terminal mis en place à la fin d&xtiaire sous l’action du climat subaride, en p&iode de
rhexistasie (PMichel 1973 cité pa&f.SENi, 1995).
Les résultats des études réaliséppar le groupe multidisciplinaire pour la recherche en
agroforesterie le subdivise en deuaprincipales zones écologiques qu’il est convenu d’appeler
sous-systèmes: le sous-système crtre et nord et le sous-système sud qui individuellement
renferment des variantes défi& en fonctron des caractéristiques pédoclimatiques et
biologiques ( morphopédologie, &at, type d’érosion, végétation etc.) (ICRAF, 1990).
La présentation du milieu sera empntée à cette étude.
Notre zone d’étude (région& Thiès) se localise dans le sous-système centre et nord et
se caractérise par la variante cenmwst parmi celles identifiées (figure. 2 ). Pour cette raison
nous centrerons la présentation dtiiieu sur cette variante .

6
I-2- 3- Le milieu physique
La description des sols de cette variante sera principalement basée sur les travaux de P.
BONFILS et .I. FAURE (1956).
I-2-3-1- Géomorphologie
Le matériau originel provient essentiellement des formations superficielles du bassin
s&dimentaire; les sables quaternaires d’épaisseur variable (le synclinal sénégalais a été
recouvert d’une épaisse couche de sables atteignant 30 mètres dans le &Kkd) surmontant des
calcaires marneux de l’éocène moyen (calcaires de khombole et de Toubatoul qu‘on ne
retrouve que dans les puits, marnes et calcaires malmeux de Thiepe-Lambaye).
Les formations férralitiques de Goundiane latkrisées à la fin du pliocène et au pléistocène
ainsi que les pointements basaltiques de Diack probablement du quaternaire qui culminent à
66 mètres constituent le seul relief notable en amolnt de la zone d’étude.
1-2-3-Z Pédologie
C)n rencontre plusieurs types de sol dans la région, l’appréhension de cette diversité renseigne
sur les aptitudes i porter les arbres et arbuste en général et le parc mixte Acacia albida/Guiera
senegalensis en particulier. Nous ne réaliserons qiu’une description générale de ces sols dans
ce paragaphe ; les détails de caractérisation sont inscrits en annexe (p.8485)
t+9’ Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés
Formés en général sur des sables quartzeux d’origine marine, fluviatile et éolienne; ces sols
t.rès profonds , couvrent 70% de la région de Thiés et représentent plus de 90% des surfaces
cultivées. Ils sont communément appelés dwr en langue vernaculaire (c’est à dire meuble en
wolof). Ils sont sablonneux à au moins 95% et pauvres en éléments minéraux.
t-rir’ Les sols hydromorphes ii engorgement temporaire de profondeur
Ils se rencontrent dans les zones de dépression , les inter dunes très marqués& et les zones de
stagnation des eaux. Leur nom vernaculaire est C&C~ (c’est à dire dur ).
On distingue:

7
* les sols hydromorhes bruns peu lessivés et les sols hydromorphes sur sables et
marnes calcaires.
w Les sols de transition entre les sols deck et les sols dior
Ces sols sont appelés dek-dior et occupent une position interdunaire. Ils se caractérisent par
une cohésion structurale quelque peu plus marquée que celle des sols dior. Leurs propriétés
sont intermédiaires de celles des sols dior et deck (ICRAF, 1990).
w Les sols hydromorphes à engorgement temporaire de surface ou d’ensemble
On distingue les sols de bas fond sablo-humifères (dior noir) avec 90% de sable et un horizon
humifère de 40 cm ; et les sols de bas fond argile-humifères (ban en langue vernaculaire) qui
se localisent dans les endroits ou les mamo-calcaires sont à faible profondeur ou à faible
distance. Ils se caractérisent par une couleur gris-noir très foncée, due à une forte teneur en
matière organique (jusqu’ à 1.6%) et au milieu très réducteur ; et un fort durcissement des
couches superficielles avec formation des fentes de retrait.
w-’ Les sols ferrugineux tropicaux sur gravillons ferrugineux ou sur cuirasse
ferralitique
F-
Ce sont des sols formés sur d’anciens sols I?? 1’
rra niques ayant durci après un cycle
extrêmement érosif, ou sur des matériaux issus de ces ferralites et transportés par les agents
d’érosion.
Les sables formant les matériaux originels de ces sols ont été apport& soit sous formes
d’alluvions fluvio-maritimes soit accumulés par le ruissellement dans des dépressions dc la
surface cuirassée à partir des sols ferralitiques existants.
On distingue des sols ferrugineux tropicaux sur gravillons en profoncieur et des sols
ferrugineux tropicaux sur cuirasse en profondeur.
KW IRS sols ahViaUX et COhViaUX
On distingue les sols alluviaux marins (très jeunes) soumis à une forte érosion éolienne a.vec
quelques débris calcaires près des rivages et les sols colluviaux eux aussi soumis à une forte
érosion et constitues par les produits de démantèlement de la cuirasse auxquels se joignent les
éléments affleurants des couches géologiques de calcaires et de marnes.
w ’ Les vertisols
Ce sont des argiles tropicales noires qui se rencontrent exclusivement dans le département de
Mbour. D’après (Chauvel, 1967) cité, par ICRAF ( 1990) le taux d’argile dans les horizons


L
‘.

.
.


-- .
:.
.
1.

.
.
.

*_.
5
.

:-
.

.

.

.


I\\

8
superficiels peut atteindre 40% avec une prédominance de montmorillonite qui engendre une
forte capacité, d’échange des bases, de gonflement et de formation de Mull.
I-2-3-3 Climat
Les végétaux en général requiert des quantités d’eau relativement importantes pour leur
croissance. Une répétition des périodes sèches est particulièrement défavorable à leur
croissance et le parc mixte n’échappe pas à la règle car majoritairement localisé dans des
zones ou les pluies sont irrégulières et moins abondantes. La moyenne annuelle au cours des
16 dernières années varie de 450 mm à 550 mm (figure 3).
Les températures moyennes mensuelles sont en général élevées avec des pics de loin
supérieurs à 30” C au cours des mois d’avril-mai-juin.
Les principaux vents sont l’alizé qui souffle du nord-est pendant la saison fraîche, l’harmattan
qui souffle du nord ou de l’est pendant la saison chaude. La vitesse de ces vents est de 2 à 14
mkeconde ce qui est largement suffisant pour entraîner la majoritë des éléments fins du sol
En saison de pluies les vents soufflent dans tous les sens avec des vitesses moyennes de 2 à 4
mètreskéconde Ces vents si elles persistent sont de nature à empêcher la régénération
naturelle des jeunes plants du parc mixte.
~8’ Le réseau hydrographique du plateau de Thiés n’est compose que de marigots
constitués en fait de mares temporaires et de thalweg qui rassemblent les ruisseliernents lors
des fortes pluies (PZANE, 1983). Cette information est d’autant plus utile qu’un profil dans
lequel la nappe est chargébrmet une croissance optimale des espkces grâce aux facilites
qu*ont les racines à pomper l’eau. On en conclu< que la volonté de vouloir régénérer le parc
mixte en elle seule ne suffit pas, les facteurs environnementaux sont les premiers éléments
déterminants.
I-2-3-4- Végétation
L>a végétation est majoritairement constitué d’Acacia albida avec des densités en relation avec
la gestion paysanne. Toutefois, on rencontre des formations forestier-es abritant les espkes
suivantes : le Borassus aethiopium, le Balanites aegyptiaca, le Ficus gnaphalocarpa, le Lanea
l’kacia nilotica. Des arbustes telques le
- .-
Cyperus sp, Digitaria horizontalis etc sont également rencontrés.

9
I-2-4 La démographie
IJne. forte pression foncière en rapport avec des personnes à nourrir conduit généralement
dans des agricultures extensives à des dégradations de l’écosystème. Une information sur cet
élément permet de mieux comprendre les stratégies paysannes. Les informations sur le
mariage, le taux d’alphabétisation permettent de renseigner sur l’évolution future de la
population (structure) et le degré d’ouverture d’esprit des exploitations impliquees dans la
gestion du parc mixte.
D’ après le rapport régional de la D:irection de la Prévision et de la Statistique (1988) )
Thiès est la deuxième région la plus peuplée du Sénégal avec 941151 habitants soit 13O/o de la
population du terroir sur une superficie de 6601 km* soit 3% de la superficie totale.
Sa population est très jeune, en effet 58.2% ont. moins de 20 ans. Entre 1976 et 1988, le taux
d’accroissement était de 2.8%.
En ce qui concerne la nuptialité, le mariage est plus précoce dans les departements les plus
urbanisés.
La population est à 94.4% musulmane , reparue entre la confrérie des Mourides et celle des
‘fidiane.
Les personnes qui ne savent ni écrire ni lire s’élèvent à 69%.
Le niveau d’alphabétisation est bas, moins de 5 personnes sur 1000 (mille‘)
l-2-S Agriculture et élevage
ILa principale activité est l’agriculture avec 53% des surfaces cultivees en arachide et 43?0 en
mil. Les superficies moyennes cultivées sont d’environ 18 ha pour un nombre rno>~n de -;
lparcelles. Le nombre de personnes dans l’explolitation est en moyenne 12 et la main d‘ oiu\\rt’
est insuffisante dans 64% des cas.
De type extensif, l’élevage de petits ruminants est répandue (50% des agriculteurs ont un
cheptel d’une taille moyenne de 14 tetes, 22% pratiquent l’embouche ovine). 7% des
agriculteurs pratiquent l’embouche bovine avec une taille moyenne de 2 boeufs par exploitant,
‘7% disposent du gros bétail avec en moyenne 5 boeufs/exploitation. Le gros bétail est conduit
Ipar un berger.

DEUXIEME PARTIE
PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

1 0
CHAPITRE 1 I-l
PROBLEMATIQUE
Le Sénégal est un pays à vocation agricole. Malgré les efforts d’industrialisation entrepris
depuis l’indépendance en 1960, le secteur rural représente en moyenne 61% de la population
totale et fournit 23% du Pll3 dont 15% attribuables au seul secteur agricole (2/3 des produits
du secteur primaire) et 7% à celui de l’élevage (PNAE, Sept 1997). En effet 87,8% des
ménages ruraux sont agricoles (RNA, 1998) La même tendance est observée au niveau du
bassin arachidier qui avec ses 46367 km2 est Ile cadre de vie de 60% de la populiation rurale
(D.S.A., 1997). Le bassin arachidie:r se compose de quatre bassins généraux: le bassin du nord
Cayor et du Djoloff qui s’etend de kebemer à Saint-Louis et de Louga vers Ling&e, le bassin
du Cayor-sud et du nord du baoi cIui s’etend de Kebemer à Touba, le bassin central du Haol
s’étendant de Tivaoune à Kaffrine et Kaolack et enfin le bassin sud-casamancifën proche de la
.
Gambie. Il produit 75% de la production arachidikre nationale et 80% de mil.
Les systèmes de culture traditionnels dans cette zone &taient en parfaite harmonte avec les
moyens de production et les contraintes du milieu physique ainsi que celles démographiques
En effet , vers les années 1900 le Sénégal ne comptait qu’ un million d’habitants (PNAE, Sept
1997); cette faiblesse de la densité et la disponibilité en terres avaient favori&, l’adoption
d’un système de culture itinérant avec de lon~wes périodes de jachères. Ces systèmes en
équilibre spatio-temporelle et soumis à des conditions climatiques relativement Favorables
suivaient une dynamique de reproduction sans grands risques.
L’introduction de la traite arachidiere en 1948 (date de la première commercialisation de
l’arachide à l’extérieur) mais également la modernisation entreprise dans le premier plan
quadriénal à savoir: distribution de semoirs et de semences selectionnées pour I’arachide.
d’engrais, de fongicides, la diffusion de la culture attelée font parties des multit.udcs cau~s
ayant entraînés de profondes modifications des assolements qui se sont traduites par te
grignotage progressif des jachères et 1’accélCration de la dégradation de la fertilité, des sols
Le PNAE: dans son rapport de septembre 1997 estime que la déforestation se chiffre à 80.000
ha/an tandis que les efforts pour contrer le phénomène sont nettement inférieurs.
Très vite, l’extension des surfaces emblavées en arachide suite à un prix au producteur
intéressant (ISEA/MERS, 1965.) a.insi que l’augmentation drastique de la population (chiffrée
à 2.9 % de croissance moyenne et une pression de 215 habitantslkmî, sur les 3.5 millions d’ha
de terres cultivables) ont rompu cet équilibre Ce déséquilibre a eu comme conséquence une
forte diminution des réserves de terres agricoles et des paysages pastoraux donc lc
racourçissement des temps de jachère conduisant à des dégradations des écosystèmes en

11
général et celles des qualités physico-chimiques des sols en particulier. Ces dernières sont
imputables aux phénomènes d’érosion, d’épuisement des sols, d’acidification
et de
salinisation.
Cette dégradation a été mise en évidence par Pieri qui entreprit à partir de 1972 des études sur
les phénomènes d’acidifïcation des terres exondées au Sénégal et leur conséquence sur les
rendements des cultures. il conclu en 1974 que la toxicité aluminique est la principale cause
du nanisme jaune de l’arachide (pH eau=5.5-5.8).
Un taux de saturation de 30% en aluminium
échangeable de la capacité d’échange cationique du sol atteindrait le seuil toxique pour les
nodosités ; celui phytotoxique pour l’arachide étant chiffré à 50%. La dégradation se traduit
également par une baisse moyenne du taux de matière organique qui chute de 0.85 à 0.35 %
correspondant à une perte annuelle de 6.3%, une réduction de la porosité pouvant atteindre
15%, un tassement des horizons de surface réduisant considérablement la perméabilité des
sols et une acidifïcation des terres (pH eau évoluant de 6.5 à 5.7) au bout de 15-20 ans de
cultures (Pieri 1989). Les impacts négatifs de ces phénomènes s’expliquent par la mise en
ceuvrc de pratiques agricoles inadéquates, une agriculture peu intensive. un climat peu
clément caractérisé par une mauvaise répartition des pluies, une grande fluctuation des
températures avec des maxima de plus de 45°C , un vent (alizé continental appelé harmattan)
chaud et desséchant et un environnement économique peu favorable Cette baisse de la
fertilité des sols a eu pour conséquences la chute drastique des rendements voire l’abandon de
certaines terres compromettant ainsi une bonne partie des objectrfs d’autosuffisance que s’est
fixé le gouvernement sénégalais a travers les productions agricoles locales (PNAE, Sept
1997).D’après la division des statistiques agricoles (1997), la production ceréalière nationale
de la campagne 1996/1997 ne couvre que 47% des besoins nationaux alors que la politique de
sécurité alimentaire à moyen terme de l’état se chiffre à 80% d’autosuffisance alimentaire
assurée par la production loc.ale en l’an 2000
Pour faire face au problème , la question suivante se pose parmi tant d’autres à savoir:
Comment régénérer la fertilité des terres dégradés en vue de l’amélioration de la production
agricole?
L’utilisation des engrais est une des solutions possible. Mais elle se heurte à deux problèmes
ma-leurs : d’une part le coût d’acquisition des engrais est très élevé et dépasse de loin la
bourse des paysans sahéliens. D’après GIGOU (1995) en Afrique de l’ouest, l’utilisation des
engrais est faible, en moyenne dix unités fertilisantes par hectare et par an bien que certaines
cultures comme le cotonnier et les grandes plantations en consomment plus. D’autre part les
effets néfastes qu’engendrent à long terme les engrais et principalement ceux azotés sont
énormes. D’après P.L. DELVILLE (1996), l’engrais azoté élève le taux de minéralisation,
aggravant la diminution du stock organique dans le sol surtout si l’on a à faire à un sol
sableux avec des doses relativement élevées d’azote. Il ajoute que la quantité de matière

1 2
organique “ surminéralisée” par l’engrais azoté serait équivalente à 3 à 4 fois la dose
apportée ; ce qui constitue une perte considérable d’humus supplémentaire. Les apports élevés
d’azote ammoniacal peuvent également acidifier le sol et provoquer des toxicités aluminiques.
En vue de contourner les contraintles énumérées plus haut une autre solution est l’apport de la
matière organique. Elle provient e:ssentiellement de la décomposition des résidus végétaux et
animaux par les microorganismes du sol (P.L DELVILLE,l996). Plusieurs études ont été
menées dans le cadre du maintien et/ou de l’amélioration de la fertilité en utilisant la matière
organique. GANRY (1995 ) observe un effet bénéfique de la restitution des pailles
compostées qui se chiffre à +400 kg/ha de grain (matière sèche) sur mil, + 650 kg/ha sur riz et
+800 kg/ha sur maïs. Par ailleurs après 6 ans de culture (avec trois restitutions de pailles
compostées) on obtient des rendements qui varient entre lf2.6 tonneska de maï s grain. Ce
qui traduit le maintien de la fertilité durant ces années de culture. GANRY ajoute qu’une
intensification est possible avec les résidus compostés mais les difficultés résident dans
l’acquisition de la matière organique exogène pour rehausser la quantité de matiere organique.
GIGOU (1982) observe qu’au boul de cinq ans, les apports de matière organique ( compost)
par rappofl au témoin chiffrent le niveau d’azote de 0.37 à 0.45 pour mille (+22%) et celui de
carbone de 0.33 à 0.40% (+21O/O). Des études de longue durée ont montré que de:s apports de
fumier bien décomposé permettent d’éviter ou de limiter l’acidification des sols, d’augmenter
le rendement des cultures et de retrouver l’eflïcience des engrais. Il est donc primordial de
maintenir le taux de matiere organique au dessus de certains seuils fixés à 1% avec un
minimum de 0.6% pour les sols sableux (P.1,
DELVILLE, 1996). La matière organique
permet un bon développement racinaire des cultures, une stabilisation de la structure du sol et
une amélioration directe de la nutrition des plantes et Aes propriétés physico-chimiques des
sols (CEC et acidité) à travers sa minéralisation et son rôle dans le cycle de l’azote
(C..I.M.G.Pieri
1992).
Malheureusement les travaux de BADIANE citée par M.NDIAYE (1997) montrent que dans
la zone centre nord du Sénégal les quantités de résidus de récolte pour faire du compost ou du
fumier sont très faibies. En effet 60% des parcelles des paysans ne reçoivent qu’environ 1
tonne/ha de fumier et seulement 40% des parcelles reçoivent 2 à 4 tonnes/ha. Finalement au
niveau des chercheurs de 1’ISRA’ les idées ont convergé vers l’utilisation du peu de fumier
disponible et l’apport des arbres et arbustes dans le processus de recyclage des éléments
minéraux dans le cadre d’une durabilité des systèmes de production. Selon M. SENE et M.
DIATTA (1991), la réintroduction de l’arbre dans le paysage agraire, raisonnée en fonction
des zones, au delà du rôle anti-érosif et de la satisfaction des besoins fourragers et
~-
I
ISRA- Institut Sénégalais de Recherche Awonomique

1 3
énergétiques, doit permettre la production selon une approche agroforestière d’un surplus de
biomasse végétale utilisable directement pour la fertilisation organique. En effet 1’ association
arbrejarbuste est une des voies encore la moins exploitée; et en plus elle fait partie des
pratiques classiques des paysans. Pour toutes ces raisons le problème de la gestion de la
fertilité des sols a été abordé à travers le parc mixte Faidherbia albida/Guiera senegalensis (en
wolof kad pour le premier et Nguèr pour le second).
Plusieurs travaux ont été réalisés sur l’influence de Faidherbia albida sur l’écosystème. En
effet, C. DANCETTE et J.F POULAIN (1968) concluent que l’humidité relative moyenne
atteint 59% sous l’arbre et 5 1% loin de celui-ci. Ils expliquent l’importance de cette
augmentation (hautement significative) par le rôle qu’elle peut jouer en début ou fin de saison
de pluies en baissant I’ETP donc le besoin en eau des plantes tout en permettant du même
coup aux stomates de fonctionner pendant un temps plus long. Schoch 1: 1966) trouve que par
rapport à un champ nu soumis à l’influence des vents, une densité d’acacia albida de 25 à 30
/ha entraîne une réduction de I’ETP de moitié pendant la saison sèche et de JO% pendant
l’hivernage. DANCETTE et POULAIN” bb&vent également une augmentation nette du
niveau de carbone total sous l’arbre (40%) ; il en est de même pour le taux d’humus.(forme
précipitable : différence de 30%). Le calcium échangeable augmente considérablement
(42%) ; le taux de saturation s’accroît sensiblement au mème titre que le pH eau et &l. Le
niveau d’azote s’accroît de 0.1% ce qui correspond à un apport de 300 kg d’azote soit 650 kg
d’urée. P.L GJFFARD (1974) constate une augmentation notable de la teneur en rnatiere
organique sous l’arbre ; accroissement sensible jusqu’ à 120 cm de profondeur qui varie du
simple au double depuis la zone témoin jusqu’aux abords du tronc ; ii ajoute que l’actlvite
biologique est de 2 à 5 fois plus élevée sous Faidherbia albida quelque soit Ia période de
prélèvement. Dominique LOUPE (1989) sur le mil observe dans les parcelles de L’ bonne *’
productivité (645 kg/ha de grain) une augmentation du rendement des épis (+49%) et des
grains (+48%) dans un rayon de 6.3 m autour de l’arbre. Dans la même zone le poids moyen
d’un épi augmente de 34%. Dans les parcelles de faible productivité (213 kgha de gram )
l’augmentation de rendement dans les 6 premiers mètres est de 60%.
Il observe également un effet globalement dépressif de Faidherbia albida sur le rendement de
l’arachide tant en parcelles parquées que non jusqu’ au moins 10 mètres du tronc. Par contre
~.
Silane cité par CTFT (1988) observe une augmentation sensible du rendement en gousses
(1108 kg/ha sous Acacia contre 810 kg/ha à l’extérieur). Les travaux de I’IRHO cité par P.N
SALL (1996) font état d’une augmentation de rendement atteignant 44% pour les gousses et
47% pour les fanes d’arachide. Selon D. DEPOMMIER et al. (1996) la matière organique,
l’azote total, Ic phosphore assimilable, et le potassium sont positivement influencés par
l’espèce, il en déduit une augmentation de rendement du sorgho sous Faidherbia albida de
+- 168% par rapport au temoin Par contre J.M. HARMAND et al. (1996) constatent qu’un

1 4
peuplement de 10 ans dont la croissance a été nomraie n9 a pas eu d’effets sur la production
des cultures.
Très peu d’études ont été faites sur le Guiera senegalensis. Toutefois Dominique LOUPPE
(1991) conclu que la production moyenne d’un Guiera en petit bois de feu pouvait atteindre
environ 224 kg/ha/an et assure ainsi 45% des besoins du village d’étude. La production de
matières sèches des feuilles et brindilles se chiffrait à 391 kg/ha. TOUZEAU cité par
LOUPPE (1991) estiment les quantités d’éléments minéraux de cette biomasse aérienne à
5.79 kg/ha d’azote, 0.46 kg/ha le phosphore, 4.18 kg/ha Ne potassium, 3.36 kg/ha le calcium et
enfin 1.60 kgha le magnésium.
A la lumière des informations mentionnées plus haut, la question suivante se pose: quel est le
rôle et la place de ce parc mixte dans la gestion de la fertilité des sols?
Afin d’éviter tout malentendu, il s’avère u$,le de conceptualiser certaines notions
polysémiques tels que la fertilité, le parc;terroir; sol
. !
I 1
rrr,
II -l-l- Notion de fertilité
Selon DELVILLE (, 1996) la fertilité d’un sol était auparavant defin; par ce qu’on pouvait
observer sans aucune mesure chimique : la texture essentiellement Elle est ensuite devenue
une mesure quantitative liée à la richesse du sol en éléments minéraux. Toutefois ces
définitions sont réductrices et insuffisantes car elles font l’impasse sur les mécanismes
agronomiques ainsi que le rôle des techniques et des cultures. La fertilité est donc une notion
floue. II propose de la définir comme étant les aptitudes culturales d’un milieu, pour une
culture et des techniques données. Cette définition porte sur le fonctionnement global d’un
système biologique : sol (alimentation en eau, élémenrs minéraux. _. ), plante et êlimat soumis
aux interventions techniques de l’agriculteur. Elle: explore les potentialités, les coûts
d’extériorisation des potentialités et les risques pris par les agriculteurs dans le choix et la
mise en oeuvre des systèmes de cultures. Le point de vue de l’auteur converge avec celui de
SOLTNER ( 1983) selon qui la fertilité esi la conjugaison des facteurs fonciers qui sont le
climat (température, luminosité,..) et le sol (minéraux originels de la roche mère, teneur en
humus.. .) et des facteurs techniques : techniques de culture (rotation et assolements.
semis.. ), engrais, amendements, sélection d’espèces adaptées, régulation de: l’humidité et
aération (drainage, irrigation.. . ).
A l’image des propos des auteurs cités plus haut il apparaît que la façon d’entretenir la fertilité
du sol c’est à dire le choix des pratiques agricoles à mettre en œuvre pour l’entretenir dépend
des conditions édaphiques, climatiques, techniques, socio-économiques et environnementales.

Donc nous utiliseronsk pratiques paysannes comme outils d’ étude et d’analyse àitia
fertilité des sols. D’#s JOUVE (1997), ies pratiques sont des manières de $k
contingentes de i’opéa
; il les oppose aux techniques qui sont des ensembles ordo&
d ‘opérations ayant un#n&ité de production .
II -l-2- Notion de par
Selon Raison cité parPeN. SALL (1996) le parc se définie commt: étant 2 ‘aspect &z
végétation qui se tram realisé lorsque des arbres se disséminent en boqueteaux 01(~9t
bosquets au milieu &herbe.~ _
P.N SALL trouve qu’il manque a cette définitionk
informations relativesXorigine de la formation arborée, les éléments qui la composexkt
surtout les interactionà bénéfices réciproques tant recherchés en agroforesterie entra
arbres, les cultures em tes animaux. Il propose que le parc soit défini comme étarpLat
esfuce cultrve et ou $urk, occupe avec wj$0-tté par une formation ligneuse natu&
consistante, de wmpo~~n souvent plurtspectflyue,

évoluunt duns /e temps et su.wt~ptrh&&
Journtr de fu(,on signt&trve les services et produits attendus _ C’est cette définition quea
adopterons.
11-l-3- Notion de ter&
Selon Jouve (1989) IaMnition donnée au terroir villageois (ou tir-rage) par les géogr$es
africanistes ( la porttaik territoire upproprree,
amenage’e et utrlts& par le groupe Q j
réside et tire SP.~ mt~y~ d’existence ) est identique i celle classique de territoire villapis
(surface ugrrcolc~ c~2j4Wle par une communuutL;
vr1iageot.w >. Pour cette raison nas
utiliserons indifféremwnt ces deux termes le long du document. La conceptualisation %ce
terme est d’autant phwtkessaire que lors du diagnostic des pratiques agricoles l’entikie
base au niveau de $uelle on cherche à élaborer et mettre en oeuvre des plande
développement est JediFagc bien qu’une prise en compte du niveau d’organisation qu’ d ifa
région (échelle à laq&e sont définis la plupart des projets de développement) soitw
obligation (JOIJVE, PW].
11-l-4- Notion de S~I
D’après ALBERT %‘BOUI,AINE (1967) 1,e ,so/ est le produit de I’altérattors. du
remaniement et de I ‘~nisution des couches supérieures de lu c’route’ terrestre sous ~*QHMZ
de la vie, de I ‘utnu~s$ke et des échunges d’énergie qui s :v murufestcnt Cette définitiw%
en accord avec celle9 RUELLAN et DOSSO (1993) selon lesquels le sol est WI &.?zr

1 6
structuré, constitué de la partie supkrieure de Ja lithosphère trunsformée par fu p&erxx et
ks actions conjuguées de I’hydrospkkrc, de I ‘atmosphè re et de lu biosph&e . Les deux points

‘de vue font ressortir la dynamique du sol et son organisation.
Pour apprécier les effets (apport matière organique, lutte anti-érosive.. _ ) du parc mixte sur les
écosystèmes en vue d’une production durable, (l’amélioration des ressources en sol, végétaux
et eau) et une compréhension du fonctionnement du système, il est indispensable de mener
I
.3 ck
des études de quantification (biomasse) , de caractérisation (dendrométrie), de mode de
” <’
gestion ainsi que celles pour rendre compte de la distribution des espèces à travers une
;
cartographie. Cette cartographie réalisée sur les Faidherbia va servir à effectuer une étude
’ : , _
., ’
diachronique sur l’évolution de ces derniers, Pour mieux comprendre les décisions de gestion
de la fertilité des sols nous avons établ$ une carte du fïnage pour chaque village.
Ainsi, définir le rôle du parc mixte dans la gestion de la fertilité revient à formuler les
interrogations suivantes :
- Quelle est la distribution du parc mixte à 1’é:chelle de la toposéquence et à l’échelle du
terroir villageois ?
-
quelle est la quantité de matière organique produite par le parc mixte ; l’humus issu de
celle-ci étant un des facteurs déterminants de la fertilité ?
-
quels sont les effets du Guiera senegalensis sur les caractéristiques physico-chimiques du
sol ?
-
quels sont les effets du parc mixte sur les rendements des cultures ?
-.
quelle est 1’ influence du parc mixte sur les ]Pratiques agricoles de gestion de la fertilité au
niveau des exploitations abticoles. ?
Pour rendre compte des diversités de fonctionnement des exploitations par rapport ;ii la gestion
de la fertilité, nous avons retenuk les hypothèses suivantes :
*
La disponibilité en terre : plus un Pays*an dispose de la. terre moins il intensifie ses
pratiques jouant ainsi sur la production totale plulôt que sur la production par unité de surface.
Par contre un manque de terre peut l’inciter à améliorer la productivité de ses parcelles en
passant par les moyens qui lui sont directement et facilement accessibles tels que l‘intégration
de l’arbre dans le paysage, l’adoption des mesures de défense des sols (lutte contre: l’kosion),
l’apport de fumier. . .
*
La nature du sol : Un paysan doté d’un sol relativelment riche peut être tente d’accorder
peu d’importances à l’entretien de la fertilité de celui-ci.

1 7
* La disponibilité en animaux pour faire du fumier : le fumier est un élément clé dans le
processus d’amélioration de la structure des sols ; il est en général fortement corrélé avec le
nombre d’animaux sur place
*
Le niveau d’équipement : plus un paysan dispose du matériel plus il est capable
d’entreprendre des façons culturales adéquates pour ses terres et plus il a des facilités pour
transporter le fumier et autres ordures ménagères et cela même sur les champs éloignés
* La disponibilité de la main d’ œuvre et des personnes 3 nourrir : ‘ta main d’oeuvre est
indispensable pour la mise en application des stratégies de gestion surtout quand l’agriculteur
a plusieurs bouches à nourrir.
A cet effet nous avons étudié plus particulièrement :
Les ressources naturelles
Les données structurelles de l’exploitation
Systèmes de production et de culture
Les pratiques de gestion de la fertilité
Rôle du parc mixte Faidherbia albida/ Guiera senegalensis dans les systèmes de production.


1 8
CHAPITRE II-2
METHODOLOGIE
II-Z- l- Lecture de paysage
La lecture du paysage permet de comprendre comment s’organise le milieu naturel, quelles
sont les relations entre le relief, les sols, la végétation et leur utilisation par l’homme
(DELVILLE, 1996).
Ce travail consistait à identifier les agro-systèmes incluant le parc mixte Faidherbia
albida/Guiera.senegalensis à travers la zone ciblée par 1’ étude en vue de choisir des villages
types en collaboration des quels seront exécutés l’ensemble des programmes d’activité.
II Z-l-l Déroulement
La lecture consiste à réaliser un parcours qui traverse le terroir en passant par les principales
unités de paysage. Il part généralement du point haut vers le point bas (DELVILLE:, 1996).
Nous avons effectué la lecture du paysage suivant trois axes (figure 4) afin d’avoir k
maximun d’information sur la localisation du parc mixte et de ses différentes variantes
* Est-Ouest suivant I’itinéraire Bambey-Khombole-Seyo Kaye-N’diane
* Sud-Nord suivant l’itinéraire N’Goundiane (carrière de basalte)-Seyo Kave-Khombole-
* Touba Toul-Bampana Fall-Keur Sambakane-Baba Garage-Tawfall
* Nord-Est suivant l’itinéraire Baba Garage-Thiep- Bambey.
Les données wllectées pour chaque sondage étaient le nombre de Faidherbia et de Guiera {ha.
Chaque sondage est constitué de 3 comptages.
M-2-2- Choix des villages et des sites expérimentaux
La lecture du paysage nous a permis d’effectuer un choix en fonction des objectifs dc notre
étude.
Trois critères fondamentaux ont guidé notre choix:
* La coexistence des deux espèces
* L’accessibilité des villages en vue de faciliter la réalisation de l’étude
* Le statut du village : il doit être un village d’agriculteurs

19
Le choix s’est porté sur Ndiane distant de 9 km de Wombole (commune rurale situé à cheval
sur la route nationale qui suit une direction Est-Ouest) et Thillaboubou situé à 2 km de
Khombole (figure 4).
Les deux premiers critères énumérés plus haut ont été mis en avant pour guider notre choix en
ce qui concerne les sites expérimentaux qui s’éténdent sur 4.5 ha à Thyllaboubou et 3.78 ha à
Ndiané.
La démarche entreprise à Ndiané est identique à celle de Thillaboubou. Elle est constitué des
étapes suivantes:
* Contact avec le chef de village en vue des présentations et explications des objectifs
généraux de la mission
* Fxhortation du chef de village et de deux de ses conseillers pour une visite de terrain
2
en vue de l’identification des sites propices à l’expérimentation et la confirmation ou
I’infirmation de leur appartenance au territoire du village
* Retour au village et explication succincte au chef du village de la portée de l’étude,
de sa nature et de son déroulement
* Réunion le lendemain avec l’ensemble du village ou nous avons expliqué à nouveau
de façon exhaustive les objectifs généraux et spécifiques de l’étude, sa durée, ses différents
volets, ses difficultés tout en insistant sur l’esprit volontariste qui.doit guidé la conduite de
l’expérimentation et la disponibilité pour les enquêtes durant tout le temps nécessaire.
* Rencontre avec les propriétaires des parcelles ciblées pour l’expérimentation et
planification des travaux.
0 Limites de l’étude
L’étude porte sur deux villages au niveau des quels les agrosystèmes présentent deux
situations contrastées c’est.7 dire densité de kad élevée et celui de I$+V~ faible et vice versa.
Il serait intéressant de rt!aliser l’étude dans un village dont les agrosystèmes seraient
quasiment ou exclusivement caractérisés par un parc à Guiera en vue de couvrir toutes les
variantes dans cette partie du bassin
II-2-3 Le parc mixte à l’échelle d’une toposéquence
Avant de d’essayer de comprendre les effets et implications du parc mixte au niveau des
villages d’étude., ii est indispensable de comprendre sa distribution au niveau de la
toposéquence bien que ce travail nous ait conduit en dehors des terroirs villageois.
C’est ainsi que nous avons réalisé des comptages et ouvert des fosses le long de la
toposéquence direction sud-sud (figure 4 flèche en pointillé) allant de la carrière de basalte de

Diak à Ndiané sur une distance de 7 kilomètres. Ce travail nous a permis de mettra
relation la densité de Kad , le type de sol et la position dans la toposéquence.
U-2-4- Identification des différents types de sol
Les opinions des paysans en concordance avec nos obsewations sur le terrain ont montré-
le sol n’était pas homogène sur l’ensemble du terroir.
D’après RUELLAN et DO$S0 (1993) l’étude de la couverture pédologique pg:
obligatoirement par l’ouverture d’une fosse. Ainsi, en vue de rendre compte de cette dive&
nous avons procédé à l’ouverture de 3 fosses au sein du terroir de Thyllaboubou, 2 fm
dans le terroir de Ndiané et 1 foss,e en dehors des deux terroirs , une deuxième fosse hor&.
terroir (que nous n’avons pas ouverte) constitué par l’aire d’exploitation de basalte dans:=
carrière a également été étudié (mais sans mesures de pH).
A Thyllaboubou nous avons réalisé un transect suivant une direction Est-Ouest (figure 6 ealrtt
p.3 1 et 32) afin d’ inclure les dlfftrents types de sol du terroir. I,e transect couvre une dis-
de 2.5 kilomètre tandis qu’ à Ndiané il couvre une distance de 1 kilomètre (figure 7 entre
et 32) et est orienté Nord-Sud.
11-2-S Cartographie du parc mixte
Pour rendre compte de la drstribution actuelle de Faidherbia albida et. du GLPa
senegalensis dans les terroirs des villages d’étude, nous avons procédé à leur cartograplaéti
l’aide des coordonnées rectangulaires. Le matériel utilisé est inscrit en page 93 du documed
Les coordonnées rectangulaires déterminent la position d‘un point quelconque sur 11~1
surface plane par rapport à un repère défini par deux axes concourants (Méménto, 199 1 j.
En suivant la limite et la forme du champ nous m’ont tout d’abord identifié, I’emplacez%nt
des différents axes à la boussole
A Ndiane l’axe X a une orientation Est-Ouest et 1’ axe Y une orientation Nord-Sud. La rnk
chose a été fait à Thillaboubou avec toutefois l’ase X en orientation Nord-Sud et l’axe %FI
Est-Ouest.
Nous avons ensuite piquetés les (différents axes à l’aide du niveau du topographe sur un a&
de 180’” Sur chaque axe et à chaque distance de 20 mètres un piquet de 50 cm de ha&u
bout taillé en pointe a été mis en place et la valeur correspondante mentionntie Le re#e
orthonormé, ainsi formé, nous a servi de base pour la détermination des coordonnée&e
l’ensemble des points à cartog-aphier.

2 1
Ainsi nous avons individuellement enregistré les coordonnées de l’ensemble des arbres de la
parcelle ciblée par l’étude.
En ce qui concerne les Guiera , ils sont d’un nombre assez élevé dans les parcelles d’étude,
pur cette raison nous avons cartographié ceux inclus dans trois placettes de 20mx20m que
nous avons choisi au hasard.
Les Faidherbia ainsi cartographiés ont servi à la réalisation d’une étude diachronique
permettant de comprendre leur évolution au cours du temps. En effet, à l’aide de photos
aériennes prises à deux époques différentes (Octobre 1978 et Mars 1989) pour chaque village
nous avons établit la carte du terroir de chaque village et ensuite situé nos parcelles d’études
sur la photo et sur la carte.
IJn comptage systématique des kad a ensuite été effectué pour chaque période concerné
(Octobre 1978 - Mars 1989-juin 1999).
H-2-6- La biomasse de Faidherbia albida
Nous avons utilisé deux méthodes citées par CTFT (1988) pour l’évaluation de la
biomasse :
*
La première est issue des travaux au Mali de Cissé qui a établit une relation
(coefficient de corréiation - 0.98) entre la circonférence des kad (3 à 97 cm de circonférence)
et la biomasse foliaire. Elle s’écrit P= C “” ou C est la circonférence de l’arbre, et P
représente la biomasse.
* La deuxième est issue des travaux de JUNG qui a estimé la biomasse pour les kau’
plus grand à 97.3 kg de matière sèche de feuilles par arbre et par an.
Les fruits du kd sont aussitôt mangés par les animaux en divagation ou ramassés, donc ils ne
feront pas partie de l’estimation de la biomasse. II en est de même pour les branches et les
écorces (ramenées comme bois de chauffe principalement) ainsi q,ue les racines dont la
quantification dépasse nos moyens (techniques : elles peuvent atteindre plusieurs mètres et
institutronnels : les services forestiers, accord social : les paysans) compte tenue de
l’importance accorcke à l’espèce et la déforestation conséquente du milieu.
U-2-7- Guiera senegalensis
Par rapport au kud, très peu d’études ont été menées sur le Nguèr Pour cette raison nous
avons élaboré un protocole expérimental relatif au dénombrement de l’espèce,

22
l’appréciation de la biomasse produite ainsr que son effet sur Tes caractéristiques physico-
chimiques du sol.
Les objectifs visés par l’étude sont :
?
Quantifier la productioln de biomasse aérienne et souterraine afin d’avoir une idée
sur : la quantité de feuilles et tiges destinées au sol en vue de leur recyclage d’une
part et apprécier le volume racinaire en terme d’occupation du sol avec une vue
sur les capacités à pomper les nutriments dans les profondeurs de l’autre.
*
Evaluer l’effet du précédent cultural sur la production de la biomasse
*
Déterminer les caractéristiques physico - chimiques (C, N, pH) dans les volumes
du sol soumis aux façons culturales en relation avec la présence de l’espèce
?
Déterminer le taux de couverture de l’espèce pour apprécier les possibilités de lutte
contre l’érosion éolienne.
?? Faire des suggestion,,
c’ relatives à des actions à entreprendre en vue de mieux
comprendre l’espèce et améliorer ainsi son intégration massive dans les zones s >
prêtant pour une meilleure gestion de la fertilité.
En ce qui concerne le dénombrement du Guiera, nous avons procédé à un échantillonnage
compte tenue des difficultés litSes à la dispersion des pieds de Nguiera et l’étendue des
surfaces concernées.
Ainsi, un piquetage de bandes a.u hasard, d’un bout du champ à l’autre a étk realisé en trois
fois correspondant ainsi à trois bandes de 180 mètres de long et 25 mètres de large chacune
(figures 22 et 23). Après avoir délimité les bandes par une ficelle, un comptage exhaustif y a
été effectué en prenant le soin de mesurer pour chaque pied le diamètre du houppier.
Les parcelles expérimentales Icomportent chacune un champ ayant l’arachide comme
précédent cultural et un autre le mil comme précédent. Le choix du précedent comme facteur
à étudier réside dans le fait que de récente.s expérimentations conduites par DIACK (1998)
ont montré que la production de biomasse de Piliostigma Keticulatum (un autre arbuste)
différait selon la nature du précédent cultural
Pour l’évaluation de la biomasse du Guiera Senegalensis nous nous sommes d’abord construn
une typologie en fonction du diamètre du houppier qui a permis d’adopter le qualificatif de
petit, moyen et grand Guiera. Les petits ayant un diamètre compris entre O-l mètre, les
moyens un diamètre supérieur à 1 mais inférieur ou égal à 2 mètres, et enfin les grands un
diamètre supérieur à deux mètrles. Trois arbustes de Guiera choisis trois fois dans chacun des
trois types énumérés plus haut ont constitué les échantillons destinés aux différentes
quantifïcations. Toutefois il est à noter que la biomasse aérienne concerne 8 mois de

23
végétation (Octobre à Mai) correspondant au temps écoulé entre la dernière coupe de
l’espèce par les paysans et la date de notre intervention pour les différents travaux.
A partir de ces données nous avons calculé le taux de couverture par hectare par la relation
taux de couverture égale à : superficie couverte X 100/10000 _
Pour l’évaluation de la biomasse souterraine nous avons creusé -jusqu’à un mètre de
profondeur sous toute la surface du houppier. Nous n’avons pas pris une surface constante
parce que les racines de Guiera sont des massues volubiles étalées dans le sol sur les quelles
émergent les différentes branches constituant la touffe de Guiera (voir photo verso p.61 ) .
Donc pour évaluer réellement la masse racinaire il faudra prendre en compte l’ensemble des
racines qui supportent les tiges et feuilles que nous allons par la suite évaluer. Une
vérification sur le terrain nous a permis de constater qu’à volume constant des pieds d’un petit
diamètre pouvait égaler ceux à diamètre moyen parce que les seconds ont tout simplement la
majorité des racines non prise en compte puisqu ‘étant en dehors de la surface d’évaluation.
En ce qui concerne la biomasse aérienne les tiges et feuilles des pieds de Guiera de
l’échantillon ont été coupes à ras le sol
Dans les deux cas des pesées de poids frais et secs des biomasses ont été réalisées.
II- 2- 7 -1 - Dispositif expérimental
C’est un dispositif (en split- plot) aléatoire à blocs complets en factoriel de trois facteurs avec
le deuxième et troisième facteur en split dans le premier.
Facteur 1= Précédent cultural (arachide, mil)
Facteur 2= Localisation (hors Guiera , Sous Guiera)
Facteur 3- Horizon de prélèvement (0- 1 Ocm, 1 O-20 cm)
En ce qui concerne la biomasse, l’analyse sera faite par un dispositif à bloc complet à un
facteur.
II- 2 -7-2- Prélèvement de sois
Les principales cultures (arachide et mil) ont l’essentiel de leurs racines en surface ; une
information sur la répartition des nutriments peut aider dans la compréhension de leur niveau
de production. C’est pourquoi au niveau de chacun des sites et chacun des précédents, les
prélèvements ont concernés les deux horizons O-10 cm et 10-20 cm et les deux situations
hors houppiers Guiera et sous houppiers Deux fois trois échantillons moyens ont été
constitués pour chaque horizon soit 12 échantillons par précédent (3 sous Guiera, 3 hors
Guiera X deux horizons). Pour chaque horizon 1’ échantillon moyen est constitué de la terre
issue de 10 prélèvements après l’avoir bien mélangé afin de l’homogénéiser

24
II- 2-7-3- Analyse#v#co-chimiques du sol
Les analyses ont portés st&&e total par la méthode de Kjeldahl modifiée (minéralisation
par H2S04 concentré en #wnoe de catalyseur et dosage volumétrique par H2S804 à N/50) ,
le carbone par la méthode~~alkley modifiee (oxydation du carbone organique du sol par le
bichromate de potassium +s dosage volumetrique au sel de Mohr), le pH eau et pH kcl à
l’aide d’ un pHmètre (de .&r&oire) digital dans une suspension 1/2.5
II- 2-7-4- Analyss#Mistiques
Le logiciel utilisé est le MB 6-C, Version I (MSTAT-C, 1991, Michigan State University,
MI). Pour les comparaison& moyennes le test utilisé est celui de NEWMAN et KEULS au
seuil de probabilité P=O.O5
II-2-8- Etude des e&nes de production
I,a méthodologie retenueprur cette étude (structures des explortations, systèmes de
cultures. _. ).est celle des er@es.
11-2-8-l- Enquête~~Mratoire
La première phase deu:::e: travail a été l’étude bibliographrque qui nous a permis
d’acquérir une vision gl&&.z de la zone d’étude ainsi que de nous irnpregner des différents
travaux effectués.
Les enquetes esploratoiresm! pour objectifs de mettre en évidence la diversité au sein des
exploitations agricoles.
A ‘I’hyllaboubou les entre&> ont individuellement eu lieu avec 23 agriculteurs tous chefs
de famille sur 45 tandiqr
à Ndiané ils ont été réalisés au niveau de 20 agriculteurs
également chef de fàmilks,r 46. Ces agriculteurs ont été choisis au hasard suivant une_
disponibilité volontariste,
-tt au nombre d’exploitations enquêtées nous avons estimé qu’il
couvrait l’essentiel des diEr:-nts types de systèmes de production existant dans les villages
eu égard à la répétition der&vmations recueillies.
L*es données recueillies au&, *:au de ces agriculteurs seront traitées en calculant les moyennes
et pourcentage par rapportw .rntal de chaque paramètre définissant le guide d’entretien. Cette
méthode d’appréciation n~wnet de dégager que les tendances ; la repr&cntativité statistique
n’étant pas prouvé et le qu&:$waire utilisé ne s’y prêtant pas.

11-2-S-2- Enquêtes sur les usités de production
Au terme de l’enquête exploratoire le dépouillement des données nous a permis de grouper les
exploitations par type de fonctionnement et superficie totale détenue. Nous avons restitué le
résultat au niveau des paysans et une validation a été faite. A Thyllaboubou et Ndiané trois
agriculteurs chefs d’exploitation ont été choisis pour chaque type d’lJPA2 identifié et les
compléments d’information relatives aux systèmes de culture, technique de fabrication de
fumier, conduite des animaux, gestion du calendrier cultural.. . ont été: recueillis en vue de
mieux comprendre les logiques des paysans en rapport avec le parc mixte.
H-2-9- Durée des différents travaux réalisés
Etude bibliographique (une semaine)
Elle fut l’occasron pour approfondir le travail entamé depuis Montpellier et d’acquérir de
nouvelles infomlations utiles pour l’étude.
Lecture du paysage (deux jours)
Elle a permis d’identifier les différentes zones agro-écologiques (sols, végétation, cultures
pratiquées, . ) en vue du choix des échantillons de village.
Prise de contact avec les villages d’études et visite sommaire du terroir (4 jours pour les deux
villages) Cette opération a permis de s’assurer de l’appartenance des sites expérimentaux
aux différents terroirs villageois et de la disponibilité des paysans pour les différentes études.
Montage du protocole d’essai sur le A@èr ( 4 jours)
Le protocole contient l’ensemble des informations relatives aux travaux de quantifïcation de
biomasse ainsi que les prélèvements et analyses de sol et autres observations : comptage.
mesure de diamétre.
Prélèvement de biomasse aérienne et souterraine (9 jours)
Il sert à la quantifkation de la biomasse des pieds de Guiera
Cartographie des kud et Nguèr (8 jours)
Elle rend compte de la distribution actuelle du parc
Dénombrement du Nguèr (3 jours)
2 UPA= unité dc Production Agricole
1.
-w-III
II-Pyk.

26
II permet d’a+zter la densité par unité de surface mais également d’estimer$.troduction
de matière sèck
Prél&vements
al( 2 jours)
Il a été effe& w les sites expkrimentaux en ‘vue des analyses physico-rzkriques au
laboratoire.
Elaboration e@r&iplication des fiches d’enquêtes en vue de les soumettre mpaysans (3
jours)
Enquètes expkt;kes sur les IJPA en vue de l’identification des différentr $watiques
agricoles (3 stirres) _ (voir annexe4 pour les questionnaires).
Restitution aw’*ageois des résultats d’enquêtes exploratoires (2 jours)
Enquêtes app& dies au niveau des unités de production choisies à cet effet (2 BF imes)
Cartographie &f Inage à l’aide des photographies aériennes à une échelle de
types de sol sa’L base des obsewations et de la guidance des paysans pour atni aendre Ia
gestion de la&?lité au niveau des exploitations : superficie totale, type de raf pression
Traitement ettiyse des échantillons de sol (Azote total, Carbone total, pI1 VIB .t Kcl) et
diverses pesé& 1. : jours)
.IS et description ( 1 semaine). Elles sont au nombre de 7 do& +u niveau
;~IX villages et Z! en dehors des terroirs.

ISIEME PARTIE
RESULTATS

2.7
CHAPITRE III-1
LE SYSTEME AGRAIRE
Les caractéristiques qui influencent le mode d’exploitation du milieu sont le milieu naturel,
humain, les structures agraires et l’environnement socio-économique (JOUVE, 1992). La
lecture de paysage traite de la justification des milieux naturels qui seront les sites de nos
diverses études.
III-l-l- Lecture de paysage et choix des villages d’étude
0 Transect Est-Ouest
Au sortir de Bambey le Guiera est quasi-inexistant dans le parc à Acacia. Par contre à
l’approche de Khombole il devient de plus en plus présent pour ensuite se densitïer au niveau
de ,N’DIANE.
0 Transect Sud-Nord
Ce transect commence par un plateau cuirassé avec des horizons superficiels gravillonnaires
reposant sur du basalte qui est d’ailleurs exploité à ciel ouvert. II est dénudé de toute
végétation ; toutefois, à ses abords immédiats dans le sens de la, pente on rencontre
timidement quelques pieds de combretum glutinosum (rai en wolof ).
En se dirigeant plus au nord, au niveau du bas du versant on assiste à une apparition des deux
espèces : environ 5 kudlha et une centaine de Guiera
Au niveau du bas fond de la vallée du Kar Kar (vallée fossile) on remarque une augmentation
de la densité du Kad et cela jusqu’ à ToubaToul.
Mais avant Touba toul, au niveau du village de Kandji (en face de Thyllaboubou ) situé à
environ à 2 km de Khombole, le sondage nous a donné une moyenne à l’hectare de 40 grands
arbres, 35 petits régénérés et environ 7 % de la surface recouverte par le Guiera.
Après Touba Toul le parc mixte devient de moins en moins dense en Guiera (le sondage
effectué, à Bampanafall a donné 70 petits k&s, 13 grands et 35 Guiera/ha) jusqu’au niveau du
village de Keua- Sambakane (présence d’une carrière de gravier) au de:li duquel il disparaît
totalement. Un sondage effectué 1 kilomètre après ce village nous a dormi 12 grands kuds, 43
petits et 6 balanites (aucun Guiera).
Environ 5 km plus loin nous avons remarqué, à l’entrée de Baba Garage une poche timide de
Guiera entre deux petites dunes de sables ayant probablement crée un micro-climat qui lui est
---1
--
-~~~__r

-.-..

. ,
I
---

2 8
favorable. Entre Baba Garage et Taw Fall une: reprise faible a été observée: le sondage a
donné 8 kadd/ha et 15 guïera.
0 Transect Nord-Est
De Baba Garage à Thiep nous avons remarque des aitemances de petites poches, de Guiera
(moins de 30/ha). Au déla de ce village jusqu’ à Bambey on assiste à une disparition nette du
;Lad
au profit des balanïtes, le sol étant plus lourd (argile) en ces endroits.
0 Lors de la lecture de paysage nous nous sommes rendu compte de la diversité du
parc. Par conséquent deux villages types de cetl;e diversité ont été choisis comme &chantillons
dans le but d y mener les études. : il s’agit du village de Thyllaboubou et de celui d’e Ndiané.
Les deux villages représentent deux situations contrastées et caractéristiques du parc mixte de
la zone d’ étude ; en effet faidherbia albida apparaît moins dense et le Guiera relativement
plus dense à Ndiané ; tandis que c’est la tendance contraire qu’on observe i Thyllaboubou.
Les différents agro-systèmes visités se retrouvent tous dans l’une ou l’autre situati’on.
III-I-2- Présentation rapide des deux villages
0 Thyllaboubou
C’est un village wolof situé à 2 km, au nord de Khombole, un chef lieu de commune localisé ti
cheval sur la route nationale. Thyllaboubou rélève de la communauté rurale de Touba toul qui
lui est distant d’environ 6 kilomètres.
0 Ndiané
C’est est un village wolof d’origine dont à prisent seul le chef de village est wolof ; le reste
des habitants étant des seréres. 11 est situé à 9 kilometres de Kkombolt: cn allant vers Dakar
et focalisé au sud à 1 kilomètre de la route nationale.
Dans les deux villages le terrain est relativement plat ; la pente est de moins de 3%“.
La plus importante route proche (environ SOOm) de Thyllaboubou est celle bitumée
conduisant à Touba toul tandis qu”à Ndiané c’est la rout,e nationale conduisant à Dakar qui lui
est distant d’environ lkm. En plus les deux villages sont reliés aux villages voisins par des
pistes rurales.

--
:29
III-l-3- Aperçu Historique des deux villages
Les interview realisées au près des chefs de village, les conseillers du village et les personnes
âgées du village nous ont permis de reconstruire l’histoire de nos villages d’étude.
0 Thyllaboubou
Le village a été crée par le clan des THYLLA (pluriel de SYLLA) il y a plus de 150 ans. Les
sols étaient fertiles mais chaque année les feux de brousse et les termites faisaient des ravages
sur les cultures et les habitats. Les vieux du village nous ont afftrmés que de mémoire de leurs
grands pères on ne pouvait même pas se déshabiller pour travailler au champ et récupérer ses
habits en fin de journée tellement était grande l’activité des termites. Les deux frères aînés du
clan qui étaient des marabouts décidèrent de changer l’emplacement du village afin de
pouvoir éviter ces calamités et enfin prospérer.
L’un des frères appelé Mam Tapsire Boubou SYLLA dit Moussa SYLLA (Tapsire=-
déchiffrer le coran ; mam-= grand parent) décida de rester a l’écart pour bien enseigner le
coran à ses disciples II s’est installé en retrait à environ 2 km au nord de l’ancien village. IX
site a été choisi parce qu’il y avait un puit initialement Creusé par les colons français qui
l’avaient par la suite abandonné. Après s’être installé ils ont remarqué qu’ils y avaient
beaucoup de chats sauvages appelés ountou en woiof d’ou le nom de son village
THYLLAOUNTE. Le puit fut ensuite curé pour la consommation en eau potable des
habitants du village.
L’autre frère quant à lui décida de s’ouvrir au monde en s’approchant des différents p0les
d’activités économiques, 11 s’est installé en 1917 à environ 2 km au sud du village
abandonné. Le choix du site est en relation avec la proximité de la voie ferrée en vue d’un
désenclavement. 11 s’appeIait Boubou Kod SYLLA (Kod était le nom de sa mère) Le village
a alors pris le nom de son fondateur THYLLABOUBOU. La végétation ct I’clevage y étaient
florissants.
0 - Ndiané
Venu du village de Ndiobène (région de Thiès), c’est à la recherche d’un mieux être que
Birama DIANE en 1895 a fondé le village de Ndiané qui lui doit son mom.
Après l’implantation du village, des serères (peuple d’éleveur) originaires du village de
Ngoundiane qui venaient faire pâturer leurs animaux aux abords immédiats du village ont été
L- ..<__ _,..,,..,, ,,, ,,
-

30
charmés par les lieux et après autorisation du chef ont défriché et se sont installés à côté.
Voilà ci-après la liste des ancêtres, de ce qui de nos jours peuplent le village :
Kayi DIONE
Detié N’gao N’GOM
Guayi Sir SARR
Diam Guadané TLNE
Late N’DANE
Ibra MACINA
Ensuite sont venus les SENE qui sont originaires de Keur Holé et enfin les THIAW eux aussi
originaires de Ngoundiane.
La succession des différents chefs de village est mentionnée en annexe 3.
Dans les deux villages les pratiques de la culture itinérante sur brûlis et de la mise en jachère
étaient courantes. Les matériels agricoles étaient principalement composes du bâton fouisseur
de la daba, de l’ilèr, pour les semis et sarclage de la hache et du coupe-coupe pour les
défrichements. Les principales cultures étaient le mil, le sorgho, le niébé. ‘L’élevage en
général et celui des bovins en particulier était bien développé
II apparaît clairement que Ndiané: dépuis sa création à été choisi par les éléveurs en raison de
l‘abondance de la végétation. Cette actrvite d’élevage plus développée à Ndiané qu’à
Thyllaboubou n’est sans doute pas étranger a la déforestation qu’à connu le terroir villageois
surtout celle relative à Fedherbia albida qui du reste est reconnu par les paysans comme un
excellent fourrage en saison sèche au moment ou la pénurie en cet élément est fréquent.
111-l-4- LES TROIS POLES DU SYSTEME AGRAIRE ET SON ENVIRONNEMENT SOClO-
ECONOMIQUE
III-1-4-l- Le milieu bio-physique
III-1-4-l-l- Données climatiques
Les relevés pluviométriques dles 20 dernières années sur le poste de Tiéneba (poste
météorologique à environ 4 krn de Ndiané) montre que les pluies sont de plus en plus
irrégulières dans la zone mais qu’elles sont également insuffisantes.. La moyenne
pluviométrique générale est de 420 mm sur les 20 dernières années. La figure 5 est une

3.1
illustration du phénomène. Si ces conditions rudes n’ont pas de grands risques pour les arbres
et arbustes déjà bien installés (systèmes racinaires bien développées) il en est pas de même
pour les jeunes plants en régénération car très sensibles aux aléas.
Figure S : Hauteur moyenne des pluies au cours des 20 dernières années (source : service
métérologique du C?IRA de Bambey).
Pluviométrie moyenne annuelle au
r cours des 20 dernières années
[I•i Sériel
.I_-
Les caractéristiques des températures et des vents sont identiques à celles mentionnées plus
haut.
III-1-4-1-2 - Végétation
La végétation est majoritairement constitué d’Acacia albida avec des densitÊs variables selon
le type de gestion en vigeur dans le champ. Toutefois, on rencontre, le Balanites aegyptiaca
(soumpi), 1’Andasonia digitata (gouge), l’Acacia nilotica (nènèpe), le Par-mari macrophylla
(newj, le Ziziphus mauritiana (dem), Detarium microcarpum (dankh), !Prosopis africana bw)
Les andasonia ( circonférence>5 mètres) rencontrés de façon très ponctuelle dans le parc
mixte sont des vieux arbres donc qui se sont installés au moment ou les conditions
environnementales étaient favorables.
Les autres sont de jeunes formations rencontrees
rencontrées aux gré des micro-climat crées par les petites dunes de sable ou par intervention
de l’homme (lors de la construction des routes par exemple).
Comme herbacées on rencontre le Cenchrus biflorus (khakham), Mitracarpus villosus
(rzdatoukane), Eragrostis tremula (salgoufi), Dactylactenium aegyptium (dmkh), Corchorus
tridens (m ‘balij, Leptadenia hastata (thiakate).

.C M 2


La majorité de ces herbacées ont des préférences pour les milieux pauvres et acides et ne son{.
pas commestibles exepté le thiukate apprécié pour les préparations culinaires.
III-1-4-l-2 - Les sols
0 L’observation d’une fosse (ou profil) dorme un profil vertical à cet endroit RUELLAIN et
DOSSO (1993). Cette coupe verticale permet de décrire et d’interpreter les couleurs du sol,
les agrégats du sol, les vides du sol, les traits pédologiques et enfin les solidités des agrégats.
L’étude des différents profils que nous avons ouvert a montré qu’il existe trois types de sol au
niveau des terroirs des villages d’étude : les sols dior, les sols deck et les sols deck-dior. A
Thyllaboubou nous avons identifié les trois types (figure 6) tandis qu’à Ndiané c’est plutôt
deux types que nous avons observés ; il s’agit des dior et des deck-dior (figure 7 )
t
HI-1-4-l-2 -l- Description générale des profils
La description va concerner les fosses identifiées pour rendre compte de la distribution du
parc mixte à l’échelle de la toposéquence mais aussi les trois types de sol identifiés apres
synthèse au niveau des cinq fosses ouvertes dans le terroir des deux villages.
111-1-4-l-2 -l-l- Couverture pédologique du parc mixte
i
l
Pour cette étude 3 unités de la toposéquence ont été concernées : Le plateau, le versant, les
plaines sableuses situées en aval.
0
Le vaste plateau de la carrière de basalte de Diak a constitue pour nous la première
fosse. Du fond de celle-ci nous avons observé une première couche gravillonnaire de couleur
rouge ocre épaisse d’ 1 m (horizon A de couleur lOR3/6) reposant sur une couche jaune
rougeâtre (ayant la même structure que la roche mère : horizon S de couleur lOYR7/6 ) et
enfin la couche noire de feuillets de basalte (roche mère : C de couleur 5BG3il) de plus de 20
mètres d’épaisseur (photo D). L,es couleurs des volumes sont déterminés ê l’aide du code
Munsell(199 1).
Sur ce plateau nous n’avons observé ni kad ni nguèr..
0
La deuxième fosse se localise sur le versant du plateau qui s’étend sur environ 3
kilomètres de long. Le sol à ce niveau est constitué de 4 volumes :


---
.--.-
--
---
- -
- .
_
,,-,
._
~..
..-.
.-.
, . _ _ ,

--._*
- Y - . - . . C _ - . _
Photo E (sol sablo- gravillonnaire sur cuirasse)
Photo D (Carrière de basalte)

33
Volume 1 : O-12 cm
Ce horizon est de couleur rouge brunâtre (2SYR5/8) en sec et en humide (2SYR5/6) sablo-
gravillonnaire. On observe une forte activité biologique : beaucoup de petites racines
d’herbacées et présences de galeries empruntées par des fourmis noires. Les agrégats
(quelques cm) opposent une faible résistance à l’écrasement, présence de petites nucellles
gravillonnaire (quelques millimètres de tailles)
pH eau= 4.32 et pH kcl= 3.90
Volume 2 : 12-28cm
Horizon de couleur rouge brun foncé (2SYR3/6) en sec et (2.5YR3/‘4) en humide, sablo-
gravillonnaire. Racines beaucoup moins abondantes que le volume 1, présence de quelques
galeries d’insectes, pas d’agrégats, présence de quelques pépites de gravillons de tailles
inférieures à celles identifiées dans le volume précédent.
PH eau-‘ 4.52 et pH kcl= 3.96
Volume 3 : 28-71 cm
Horizon de couleur rouge brunâtre plus foncé que le volume précédent (10R 31’6) en sec et (en
humide (lOR3/4), sablo-gravillonnaire avec des concrétions. Pas de galeries, présence (de
quelques débris de radicelles d’adventices. Pas d’agrégats mais apparutilon timide de quelques
concrétions ferrugineuses (< 5mm) très dures,
arrondies, lisses de couleur brun foncé
rougeâtre.
PH eau= 5.39 et pH kcl== 4.65
Volume 4 : 71-109 cm
Horizon de couleur brun très rougeâtre (lOR3/4) en sec et en humide (1 OR3/3). Pas d‘agrégats
mais plusieurs petites concrétions ferrugineuses indurées (~5 mm) de couleur brun très foncée
trCs dures, arrondies et lisses. Activité biologique quasi inexistante.
PH eau= 5,OO et pH kcl= 4.38
Le long de cet versant nous avons observé une présence timide de kad ( moyenne d’environ 3
kads/ha sur un comptage effectué sur 5 ha non groupés) par contre aucun Npèr en présence
C’est plutôt le domaine de quelques combretum glutinosum.
0
La troisitkme fosse est celle typique d’un deck-dior dont la description est mentionn’ée
ci-dessous dans le paragraphe suivant :
Le nombre de kad au niveau de cette unité pédologique est traité dans le paragraphe relatif à
la cartographie du parc mixte.

_II
_.

-.

__.-._

-

I_.._

-

.-.._

..a
O)Oyd

lOS)x

-O]qES

XI!WIUO~~!AILd

.InS

(aSStLI!Ilr,

Description des différents volumes de sols observés .
Légende des symboles utilisés dans les schémas.
Activité biologique (insectes) @ @’ @
Petites racines
7-F
Grosses racines
%+-Y=-~
Matière organique
Structure polyédrique
Feuilles de basalte
=-PS=
Gravillons
“wO”,“,“~rMP
r*
Concretions ferrugineuses indurées
c: L c cc
C-L =t L.
Cuirasse
Argile- sableux
Fentes de retrait
Sableux

34
LII-1-4-l-2 -l-2- Description générale des profils des deux villages
0 Sol de type dior (photo B)
Dans les deux villages l’appellation dior formulée par les paysans correspond au soi avec du
sable rouge en surface et la facilité avec laquelle les travaux sont réalises ou réalisables. 11
appartient à la catégorie des sols ferrugineux tropicaux peu lessivés. Profond de 2 mètres, le
profil de ce sol est sableux sur toute sa profondeur avec toutefois quelques variations de
couleur. En effet BONfils et FAURE (1956) chiffrent la proportion de sable grossier à 95%
et celle du sable fin à 1.5%. Ce sont des sols qui ont très peu d’argile (environ 2 %). Les pH
que nous avons mesurés varient de 5.11 (pH eau) et 4.08 (pH kcl) pour l’horizon A à 4.80
(pH eau) et 4.08 (pH kcl) pour l’horizon C. Entre le premier vol.ume et le second la
démarquation est moins marquée ; par contre la limite est distincte entre le deuxième et les
autres volumes. Formés sur matériau sableux du quaternaire (faible capacité d’échange
cationique), la nature de la roche mère leur confère une bonne perméabilité. Entre 1.50 et 2
mètres de profondeur on n’observe ni galerie ni racines.
.
0
Sol de type “ deck-dior ” (photo C)
A l’instar du premier ce sol est également un sol ferrugineux peu lessive. II est autant sableux
que le premier et également facile à travailler ; toutefois les paysans lui reconnaissent par sa
couleur beige en surface. Ils affnrnent qu’il est plus riche que le premier et par conséquent
plus apte à produire. Le profil profond de 2 mètres est sensiblement plus structure que le
“ dior ” du moins en ce qui concerne les couches superficielles. Dans ce sol la limite entre
l’horizon A et l’horizon B est très nette. En eftèt on observe la présence d’un horizon Bh
d’une épaisseur de 25 cm en moyenne et se situant environ 26 cm de la surface du sol. Les
pH mesurés varient en moyenne de 6.20 (pH eau) et 5.12 (pH kcl) dans les horizons dc
surface à 6.30 (pH eau) et 5.08 (pH kcl) au niveau de l’horizon C qui se caractérise par du
sable de couleur rose pâle. Nous avons observé la présence de racines (principalement à
Ndiané) jusqu’ à 2 mètres de profondeur.
0
Sol de type U deck ” (photo A)
Le terme de “ deck ” signifie dur donc difficile à travailler. Le “ de& ” rencontre à
Thyllaboubou est plutôt un sol des dépressions marquées qu’on aurait pu appelé par son nom
vernaculaire de ban ; toutefois tous les paysans s’accordent à l’appeler “ deck ” alors que
son emplacement ne correspond pas à celui classiquement défini par la recherche (c’est dire
faible recouvrement des mamo-calcaires par le sable : engorgement temporaire partiel). C’est

I?I
0 k
:.

- .I
--
.
.



:
‘.

.35
un sol de couleur gris-très noirâtre avec un taux d’argile largement supérieur à 10% et qui
résistent fortement aux coups de pic . Le creusement de la fosse n’a pu dépasser 1.50 mètres
de profondeur. Les horizons de surface présentent des fentes de retrait importantes et
nombreuses. La couche de calcaire n’est pas très loin car nous avons observé des
effervescences soutenues à la limite du profil (1.50 mètre de profondeur). Les pH mesurés
varient de 6.09 (pH eau) et 5.35 (pH kcl) en surface à 7.65 (pHeau) et 6.13 (pH kcl). Les
quelques racines d’herbacées que nous avons pu observer ne dépassent guère 65 cm de
profondeur.
Il sort de l’entretien avec les paysans que comparé aux deux sols précédents, le “ deck ” est
beaucoup plus riche mais qu’à cause de sa dureté ils préfèrent l’éviter au maximum quant ils
ont le choix car disent-ils les animaux n’ont pas la force de le travailler.
111-1-4-1-2-l-3- Descriptions morphologiques des volumes des profils-
types des différents sols au niveau des terroirs de Thyllaboubou et Ndiané.
0
Sol dior
Volume 1 : O-7 cm
Horizon beige rougeâtre (7.5 YR7/4)
l’état sec (avec une couleur rouge assez marquée) et
7.5YR5/4 en humide. C’est un horizon de sable particuiaire. Bonfils et faure (1956) I’avan
appelé sable dZiié Structure continue très poreux, présence de quelques petits débris de
radicelles très fines de couleur rouge. Présence de petites fourmies rouges.
PH eau= 5.1 1 et pIH kcl- 4.09
Volume 2 : S-26 cm
Horizon brun clair rougeâtre (7.5YR6/4) en sec et (7.5YR5/6) avec le sol humide. Activitcs
biologiques assez marquée avec la présence notoire de galeries et de petites racines
d’herbacées ainsi que de queIques racines >1 cm de diamètre. il possède une cohésion très
faible. Formation d’éclats (au poinçon) très peu résistant à l’écrasement. Structure massive,
texture sableuse.
PH eau= 5.20 et pH kcl=- 3.95.
Volume 3 : 26-81 cm
Horizon de couleur brun rougeâtre (couleur rouge plus marquée que le volume précédent). En
sec nous avons observé (7,5YR6/6) et en humide (7,5YR5/6). Structure massive, textu.re
sableuse. Présence de quelques racines ayant crée des macroporosités. Pas de trace d’insectes
car absence de micro-galeries. PH eau= 4.90 et ph kcl= 4.06.

- - , _ -
’ . ..-.--..
“-.
.~----_.

..-.

.---
, .
-
-
--
- - .
---.-

-
---.-
.-

_ _ .
_
--.
--..x
. . . . “ .
_
.
.I
-.-._-_.
FI__
0t
3
Figure 10. Coupe schématique d’ un transect à Ndiané

3 6
Volume 4 : 81-148 cm
Horizon de couleur jaune rougeâtre (7.5YR7/6) en sec et (7.5YR7/4) en humide. Texture
sableuse, Structure massive, sol assez poreux. Présence de quelques rares galeries dues à
quelques racines de Nguèr. PH eau= 4.91 et pH kcl= 4.09
Volume 5 : 148-200 cm
Horizon de couleur rose orangé (7.5YRW4) en sec et (7.5YRW3) en humide. Texture
sableuse, Structure massive, sol perméable. Aucune activité biologique.
PH eau= 4.70 ei pH kcl= 4.04
0
Sol de&-dior
Volume 1 : O-5 cm
Horizon de couleur beige rougeâtre (7.5YR7/3) en sec et (7.5YR6/4) en humide. Texture
sableuse plus fine que le dior , structure particulaire fine. Présence de plusreurs petites
racines, poils absorbants et autres débris fins. Présence de plusieurs insectes en surface
fourmis noires, coléoptères, termites.
PH eau= 6.26 et pH kcl= 5.35.
Volume 2 : 5-22 cm
Horizon à texture sableuse de couleur (7.5YR6/4) en sec et (7.5 YRS/6) en humide. Fontes
activités biologiques avec la présence de plusieurs galeries d’insectes et de macro porosités
racinaires (diamètre r 1 cm). Faible cohésion structurale, formation d’eclats (au poinçon)
quelque peu plus consistants que sur le diw
pH eau- 6.08 et pH kcl= 5.02
Volume 3 : 22-46 cm
Horizon texture sableuse de couleur brun foncé tendant vers le noir (7, SYR4/3) en sec et (‘7.5
YR3/3) en humide. Limites entre les autres volumes très distinctes. Texture sableuse,
formation d’agrégats polyédriques à cohésion moyenne, résistance moyenne à l’écrasement
entre les doigts . Fortes activités biologiques : galeries d’insectes (colooptcres, vers de terre,
termites.. . ), racines (> 1 cm de diamètre). Horizon bien drainé.
PH eau= 5.70 et pH kcl= 4,38
Volume 4 : 46- 146 cm
LIorizon de couleur brun rougeâtre (7.5 YR6/6) en sec et (7.5YRW6). Présence de grosses
galeries mais pas en grand nombre. Les racines présentes sont de diamètre voisinant 1 c:m.


.37
Absence de petites racines mais présence de quelques coléoptères. Texture sableuse, structure
massive. Ph eau= 5.94 et ph kcl= 4.81. Bonne perméabilité.
Volume 5 : 146-200 cm
Horizon de couleur rose rougeâtre (5 YR6/8) en sec et (5YR6/6) en humide. Horizon humide
avec la présence de miniscules tâches de couleur orangée signe d’une hydromorphie
temporaire. Structure massive avec quelques petites galeries rencontrés de façon ponctuelle.
PH eau= 6.6 et pH kcl= 5.16.
0
Sol deck
Volume 1 : O-25 cm
Horizon de couleur gris noirâtre (lOYS/l) en sec et (1 OY4/1) en humide. Présence de
plusieurs racines de cypéracées, de pois sucré ( ~zuhunz en wolof). Existence de minuscules
galeries et présence de beaucoup de fentes de retrait. Texture sablo-argileuse, structure
polyédrique sut-,-anguleuse avec des agrégats de tailles > 2 cm. Stabilité structurale faible
Dans l’eau il fond au bout de 3 mn bien qu’il soit très dur (même au pic) à l’&at sec. PH eau-
6.09 et pH kcl= 5.35.
Volume 2 : 25-65 cm
Horizon de couleur gris noir plus foncé que le volume précédent ( 1 OY4/‘2) en sec et ( 1 OY4/ 1).
Structure polyédrique sub-anguleux en gros grumeaux denses. Présence de fissures verticales
et de quelques racines. Faible stablllte structurale (fond dans l’eau au bout de 5 mn). Peu
d’activités biologiques (juste quelques racines) pH eau- 6.56 et pH kcl-: 5.29.
Volume 3 : 65-X 17 cm
Horizon de couleur noire grisâtre (lOY3/2) en sec, et (lOY3/1) en humide. Présence de
multitudes tâches rouilles dénotant la présence du f-er. Présence de fissures verticales
Aucune activite biologique. pH eau= 6.60 pH kcl- 5.36. Stabilité structurale moyenne
(1Omn) par rapport aux autres volumes. Structure polyédrique sub-anguleuse. Réacti(on
d ‘éffervescence timide à I’acide chloridrique.
Volume 4 : 117-150 cm
Horizon de couleur noire foncée (1 OY3/1) en sec et (lOY2!2) en humide. Agrégats
sub-
anguleux très durs. Très collant à l’état humide mais stabilité structurale moyenne (les
agrégats ne résistent que pendant 15 mn dans l’eau). Présence de fentes verticales (environ 2
mm). II fait une forte effervescence avec l’acide chlorhydrique. Aucune activité biologique.
pH eau= 7.65 et pH kcl= 6.13.

38
A l’image de études effectuée= la distribution du parc mixte on en conclue que cehkr est
absent des sols peu profondwec des cuirasses s’eus-jacentes et des sols lourds. pour
s’installer , le parc mixte a b& de sols meubles et profonds favorisant la pt+nétr& des
racines qui en période sèche w chercher assez loin l’eau qui leur est nécessaire. Q& ce
qui justifie sa présence sur I~SI&S et préférentiellement les de&-dior car ces derniiemsont
plus riches en éléments nutriti: s rendant p1 us aptes a supporter les végétaux t:n gén&
111-l-4-2- Le milieu htin
??
Thyllaboubou
Il comprend 45 unités d’exp&ation familiales communément appelés currr’s ou br en
wolof. En fait le carré est UneFklcapositïon ‘de plusieurs exploitations agricoles plus omuins
autonome disposant de leurs :mres revenus. Le recensement pour les impôt.s (impartties,
non imposables et exemptés)& 13/10/98 effectué par la communauté rurale de ‘ToubascwI a
donné : Hommes (265) Femma(L27)
La superficie du terroir de th
i,‘ubou s’éleve à 307.33 hectares (figure 6)
??
Ndiané
D’après le recensement effectwr date du 02/06/95 par le POGV3 que nous avons rek du
registre du village, il compren&t *. carrés ” reparties comme suit :Masculins (326) lknrns
(344).
Ndiané totalise une superficie.&! 33.66 hectares (figure 7).
Tableau 1 : Caractéristiques +IE raies des villages de Thyllahoubou et Ndiané
m1i

l‘hyllabloubou
Ndiané
I
------~.-----_---__
__ ..-....-- ---.- -. -. -____
Nombre de cm-r-~
3 POGV= Projet Organisation!l&rton Villageoise

39
Le tableau ci dessus montre qu’il y a moins de contrainte de terre a Thyllaboubou qu’à
Ndiane _ Il y a plus de femmes que d’hommes à Ndiané _ Ce fait laisse voir que la gestion du
parc et spécifiquement sa régénération ne peut être une réussite que si les femmes y sont
associées. L’une des limites de ces enquêtes est qu’elles ont été exclusivement adressées aux
hommes.
111-l-4-3- Organisation socio-politique et cultyelle
Les chefs de village représentent l’autorité morale et judiciaire au niveau du village. Il
est entouré des conseillers, des chefs religieux, des personnes âgées et des griots.
0
Au niveau du village
* Attributs du chef de viilage
II gère les ressources du village et représente l’administration devant qui il répond de toutes
les questions relatives aux impôts et au foncier. Il règle les différends dans le village et est
garant devant les villageois de la pérennité des coutumes et rites du village. 11 fixe également
la date de mise en piquet des animaux.
* Attributs du chef religieux
A Thyllaboubou il vient du clan des fondateurs tandis qu’ à Ndiané il vient du clan des SENE
Ils s’occupent de l’expansion et de la pérennisation de la religion musulmane dans le village.
Toutefois il peut accueillir et instruire des fidèles des villages voisins et même lointains. II
prkhe chaque fois que cela est nécessaire dans le village et veille sur l‘augmentation et la
fonctionnalité des centres d’écoles coraniques sur les quels il a un droit de regard. Sa décision
est respectée de tous.
* Attributs des conseillers du village
Ils assistent le chef de village dans les processus de prise de décision qui engagent le village
Ils connaissent parfaitement les “ dossiers ” du village et sont incontoumables dans la
réalisation de quelques activités de développement que ça soit. C’est par leur intermédiaire
que se font la coordination des activités avec la communauté rurale4 dont il relève. I,es
personnes âgées également jouent le rôle de conseillers mais dans des domaines spécifiques
-
-
4 Communautees rurales== regroupement de plusieurs villages dont ils sont chargés du
developpement, ielles sont issues de la politique de décentralisation de 1’Etat.

,tels que: le foncier, les mariages (compatibilités : noblesse, ressemblance..) et l’histoire B
village.
* Attributs des griots
3% perpétuent l’histoire du village et sont associés aux démarches et festivités relatives au
mariages, baptêmes etc. Ils sont chargés de véhiculer les messages du chef de village a~.
villageois et aux villages voisins.
14 Thyllaboubou les griots sont représentés par le clan des M’BOUP, M’BAO et enfin dar
DIONGOU tandis qu’ à Ndiané il n y a pas de griots.
0
Au niveau des concessions
Les habitations sont regroupées en Li carrés ” ou keur en wolof et coiffées chacune par ns
chef appelé horom keur en wolof ou o il mhrn en serer (chef de l’unité 1
résidence composée de: lui, ses femrnes et leurs enfants mariés ou non, et ses petits, fils). c$
distingue au niveau de cette unité, 1“unité de production (un homme, sa ou ses kmmes 1
leurs enfants) dont le chef s’appelle homm keur goztmak (s’il ‘est indépendant dép&
longtemps) ; l’unité de consommation (un homme ,sa femme, ses enfants) appellé horom kas
~:ounduw (s’il est récemment indépendant). Avec la nucléarisation des grandes famill,
l’unité d’accumulation se retrouve au niveau de chaque membre actif de la famille du horcs
keur jyx.~m2h4~
0
Rapports matrimoniaux
Le mariage peut se faire soit au sein d’un même clan entre cousins et cousines :soit enta
individus de clan différents (exogamie). Toutefois ce mariage n’est possible qu’entre noble.
du même village ou des villages voisins Les griots et hommes de caste en général SC marie%
entre eux. Un homme a la latitude de se marier ti plusieurs femmes (polygamie) à conditio
de respecter la règle énumérée plus haut. Dans les deux villages, la polygamie la plus forné
que nous avons rencontré est celle avec 4 femmes. Le mariage est célébré après que l’homnz
ait payé la dot qui varie d’une localité à une autre et qui dépend des exigences dc lia fami
de la femme.

4 1
0
Croyances
Les deux villages sont exclusivement peuplés de musulmans. Le mariage, les baptêmes et les
fùnérailles sont. organisés suivant les rituelles de l’islam. Ils disposent chacun d’une mosquée
dans la quelle sont pratiquées les prières de vendredi (jour saint chez les musulmans).
0
Organisation du travail
L’ensemble des activités inhérentes aux travaux champêtres sont planifiés et le suivi réalisé
par le horom X-eur ou le horom Azur goumak En effet Il définie les priori& en période de
pointe et décide de la stratégie à mettre en place. L’entraide existe dans les deux villages. le
prix à payer étant juste un repas copieux offert au groupe qui généralement varie entre 101 et
20 personnes. L’entraide est sollicité surtout pour les sarclages et/ou les récoltes.
A Ndiané les femmes participent aux travaux champètres sans qu’ils y aient des parcelles
spécifiques qui leurs soient allouées. Toutefois elles peuvent disposer des produits de la
récolte pour gerer les condiments de la concession. Par contre à Thyllaboubou les femmes
disposent toutes d’une superficie d’environ un demi hectare qu’elles cultivent avec l’aide du
mari ou des enfants dans le but de faciliter l’acquisition des condiments Les femmes n-ont
pas de tâches spécifiques ; elles aident selon les moments (après midi quant elles amènent le
repas) et les circonstances (enherbement intense, prksence de l’équipe d’entraide sur
l’exploitation agricole..).
0
Prêts de terre et règlement
Nous avons mentionné plus haut qu’à Ndiané le terroir est plus petit qu’à Thyllaboubou
(tableau no1 ) . Le complément de terres est obtenus par un prèt réalisé avec les villages
voisins et cela depuis des générations. Les conditions du prèt sont :
lilOè’ne de la récolte de la spéculation cultivée. L’évaluation de la récolte peut être faite soit
en pannier champêtres soit en gerbes d’épis (cas du mil) ou en sacs de BO ou 1OOkg..
Malgré la loi de 1972 portant sur le domaine national selon la quelle la terre appartient à celui
qui la mise en valeur pendant 3 ans de suite ; les paysans continuent de gérer leur terroir
suivant les lois traditionnelles de la contrée.

42
0
Héritage
La terre se transmet de père en fils au sein d’une même famille lignagère. La superficie
octroyée dépend en général de l’âge de l’,e:xploitant. Par exemple au sein d’une famille un
célibataire ne peut prétendre à la même supwlïcie que l’aîné qui a une ou deux femmes et des
enfants _
0
Contexte général et environnement socio-économique
Selon les paysans de Ndiané , dans les anné:es 1960, les rélations d’échanges avec l’extérieur
étaient principalement axées sur les zones de p&he à qui ils vendaient des pirogues fabriquées
avec du bois d’Acacia albida . Ce fait est sans doute en relation avec le niveau de dégradation
du parc dans cette localité. A cela s’ajoute la pratique de l’émondage en vue de nourrir les
animaux en saison sèche.
A Thyllaboubou Ees échanges ne concernaient pas le parc dans ce sens mais il était la
principale source de matériels de construction des cases, des hangards etc. mais surtout nous a
t-on dit la principale source d’affouragement des animaux.
La quasi-totalité des échanges commerciaux des deux villages s’éffectuent avec les vitlages
voisins et autres loc.aiités du pays le Samedi jour de foire du village de Touba toul qui est l’un
des plus gros marchés hebdomadaires du Sénegal.
A Thyllaboubou l’essentiel des ventes concernent les céréales tandis qu‘3 Ndiané en plus de
celles-ci les ventes de petits ruminants , des produits maraîchers (oignons, tomates, gombo,
piments, aubergine, carotte.. ) et des pastèqlues sont également effectuées suivant les besoins
et stratégies des paysans.
En dehors du jour de foire de Touba toul les échanges existent quotidiennement. avec les plus
proches : à Khombole pour Thyllaboubou et Tiénaba ou Thiès pour Ndiané.
0
Structures d’encadrement
* L’ISRA à travers le PNVA’ participe à la diffusion des résultats de recherche. Le
POGV travaille dans le domiaine de la gestion des ressources naturelles (reboisement,
aménagement. ). A Ndiané les “ Peace Corps ” (volontaires américains) forment les paysans
sur la mise en place des pépinières à travers la fabrication de pots de semis pour les ligneux ;
l’acacia albida y est singulièrement visé.
5 - Programme National de Vulgarisation Agricole

43
* Le CNRA6 de Bambey à travers le laboratoire de physique des sols intervient au
niveau des deux villages en ce qui concerne les activités relatives au maintien de la fertilité
des sols en relation avec les parcs agroforestiers.
* Les communautés rurales qui sont des organisations nées de la politique de
décentralisation entamée par le gouvernement Sénégalais sont au cœur de toutes les actions
fléchées en direction de leurs domaines d’intervention. Elles s’occupent de l’exécution et du
suivi des activités de développement dans l’ensemble des villages qui le constituent.
II3 En conclusion on constate que malgré l’intervention des structures étatiques et
privées dans la vie quotidienne des villages, on assiste à une organisation socio-politique
puissante structurée au tour de certaines personnalités qui sont les garants de la pérennisation
des règles et lois. coutumières. Cela est d’autant plus vrai que le quot3. à payer au propriétai-re
d’un champ preté (l/lOè”” de la récolte) est accepté par tous depuis plus de 70 ans et cela
malgré la loi qui ne reconnaît pas cette résolution. On peut dès lors penser que la gestion du
parc mixte dans les champs prêtés diffère des autres types de champ; pourtant il n’en est pas
ainsi. Toutes les parcelles (propriétés et prêts) sont gérées de la même façon car le pr& est ici
une sorte de « propriété voilée D.
[.J Une disponibilité en main d’oeuvre pour réaliser à temps les travaux champêtres est
une situation fa\\,orable pour la gestion du parc mixte dans la mesure ou les résidus de récolte
transportés dans les concessions permettront d’éviter au masimun
l’émondage des
Faidherbia.
111-l-4-4- Les moyens techniques
0
Outillage manuel
Les principaux outils utilisés sont :
t-i- la duha qui est constitué d’une tige longue de 2 mètres environ ayant à l’un des
bouts une lame épaisse et tranchante destinée à débrouissailler les champs; et à l’autre une
fourche en (( V H permettant de rassembler et ramasser tout ce qui est épineux ou autres
’ = Centre National de Recherche Agronomique

4 4
branches piquantes. Cet outil est essentiel dans la préparation des champs colonËs par le
Guiera senegalensis.
* La coupe se fait exclusivement avec la daba qui suit un mouvement du M vers le
bas en oblique en vue d’atteindre directement la tige principale dans le sol car&as âge
l’arbuste à un port quelque peu volubile. La profondeur de coupe a été mesurée (liiiiiiiiiiiisures)
et elle varie entre 3 et 5 Centim&es ; le but visé par le paysan étant le passage saerre du
matérieL agricole (semoir, houe sine..).
* Dans les deux villages nous avon.s remarqué une implication massive &&ws les
acteurs de l’exploitation. En effet, les femmes et les enfants (en âge de travailler) d&rrassent
systématiquement les tiges des brindilles et feuilles qui restent au champ et seul &bais est
transporté au village pour l’alimentation énergétique. Des questions posées aux &nts ont
permis de comprendre que le conseil venait des femmes elles aussi les recevant des krnnes
M
le iler ou encore gzrt)ptr fin uc)J(!fl est constitue d‘une tige longue dkiron 2
mètres ayant à son extremite inférieure une lame très tranchante en forme de croissap+i sert
aux différents travaux de sarclage, de grattage superficiel ainsi qu’à faire des gquets de
semis.
La longue tige de ces outils est bien adaptée au type de sol. En effèt le sol etant à ph~te 95%
sableux, l’effort à fournir pour le sarclage et l’ouverture des poquets de semis esrkwcoup
plus petit que celui d’un sol lourd d’ou la position confortablç de s’arrêter pour ektter les
travaux.
* la petite houe longue de 0.5 mètre environ avec une lame tranchante perpendiculak.,t l’axe
de la tige, et la binette ayant les mêmes dispositions avec à la place de la lame tran&:te une
fourche en « LJ H pour le semis et l’entretien des cultures maraîchères.
En ce qui concerne le matériel maraîcher, la fragilitk et l’exigence des cultures manichéres
obligent à un travail de proximité pour plus de precisi.on dans les interventions.
0
Outillage tractée
Les principaux outils utilisés en cultures attelées sont :
* le semoir qui avec l’irré~wlarité des pluies est un élément déterminant dans ‘I’emWement
des superficies désignées par le chef d’exploitation en vue de pouvoir nourrir sa fa&.

* la houe sine qui est destinée aux travaux de sarclage car I’enherbement est un puissant
facteur de dégradation des rendements surtout dans des écosystèmes dégradés comme ceux du
bassin arachidier.
* la traction est réalisée en majorité par les chevaux (plus rapide que les boeufs) , quelques
fois par les ânes (puissants et rustiques).
F-1
On conclue qu’une utilisation attentionnée des instuments de travail du sol ainsi que
de débroussaillage peut considérablement améliorer le nombre de faidherbia en régénération
car à bas âge ils ont besoin de beaucoup de soins : sarclage des abords immédiats des jeunes
plants, évitement de leur destruction lors des travaux d’entrétien des cultures, évitement de
leur brûlage lors du nettoyage des champs pour la nouvelle campagne etc.
III-l-9 MISE ENVALEURAGRICOLE
III-l-S-l- Organisation spatiale
Les unités morphopédologiques qui caractérisent les terroirs de Thylaboubou et Ndiané sont
dominés par des plaines sableuses à modelé aplani et micro-dunes sur sols dl»r et ~kck-Aor
ou les pentes sont inférieurs à 3%“. Toutefois à Thyllaboubou les pentes atteignent 4% au
niveau des sols deck On distingue :
le haut des plaines sableuses
le bas des plaines sableuses
les zones de dépressions marquces
0
LR haut des plaines
Cette unité du paysage est occupée par les sols dior qui sont des sols ferrugineux tropicaux
faiblement lessivés (cf chap.2) faciles à travailler. 11 constitue environ 48% des terres de
Thyllaboubou et 73% de celles de Ndiané.
0
Le bas des plaines
l
C’est le domaine des sols de type dock-dior Plus riche que le précédent sa vocation n’est pas
identique dans les deux villages. II est aussi facile à travailler que le dror. II représente
environ 43% des terres de Thylaboubou et 27% de celles de Ndiané.

46
0 Les dépressions
Les sols àa tiveau sont des dock donc très diffkiles à travailler de part leur compacité et
leur natur&kzwcoup plus argileuse que les deux prkédents. Il n’existe qu’à Thyllaboubou et
représente% des terres du terroir.
Tableau XE: Superficie (en ha) par type de sol et en ‘XJ de la superficie totale à
Thyllaboubou et Ndiané
UI4!5~- 2- Mode d’exploitation du milieu
Selon JOUE (1989) les systt%nes de culture constituent I’~nscwhl~ des pur(:t-‘lles fir~sunf
I ‘objet J’LIR~~. jdc d’explortutwn
rclcrtivement homogène et crz purticulrer .sc)umls uu même
type de SUCXB 30~1 culturulc II en déduit que I’étude de ces systèmes de culture est une voie
privilégiée-pps la compréhension des pratiques caractérisant le mode d’exploitation du
milieu.
Le terroir v&;;eois se divise en fonction de la distance qui sépare les champs des habitations
en : Champk case (toi keur en wolof et o khol mbm(c:n serèr) et champ de brousse ( roi gor
en wolof etsr ‘&ol diati eIz serèr). Pour déterminer les champs cIualifiés de proche et ceux
d’éloignés.w, avons laisser la latitude aux agriculteurs de nous designer des repkres au delà
des quels CE+.: considérerait dans les champs éloignés. Ces repères ont été en général des
arbres et swflt des pistes rurales qui les lient aux villages voisins A l’aide du podomètre
nous avonsps les distances des différents repères désignés par chaque agriculteur. II en est
sorti qu’a giaboubou c’est au delà de 700m qu’on rentre dans les champs de brousse tandis
qu’à Ndiar&‘e*st au delà de 500 nn.

4 7
0
Systèmes de culture
*
Les Dior dans les deux villages sont cultivés en arachide (Arachis hypogea), mil
(Penisetum typho des), niébé (Vigna unguiculata), bisaps (oseille de guinée= hibiscus
sabdarifa). Toutefois à Ndiané, en plus de celles-ci, les agriculteurs cultivent beaucoup (de
pastèques (Colocynthis citrillus) : entre 1 et 5 ha /exploitation.
*
Les dock-dior dans les deux villages sont cultivés en mil et a.rachide. Toutefois les
paysans qui ne disposent que de ce type de sols (17% de l’échantillon à Thillaboubou et 5% à
Ndiané ) y cultivent aussi les autres spéculations. Les variétés de mil et d’arachide sont
identiques à celles cukivées sur les dior.
Les principales variétés rencontrées sont :
Le mil : SOU~CI , durée du cycle 80 jours, densité de semis ImxOSm
L’arachide : Four2ye , durée du cycle 70 jours,. Le hourkouss d’origine casamançaise avw
un cycle de 80 jours ; la Jezrr 5 avec un c)Jcle de 70 jours Le choix de la variété à mettre en
place dépend de la précocité de la saison (le hourkmss est choisi en face d’un hivernage
précoce et lefiw2y.z quand c’est le contraire). Elles sont toutes semées presque en continue
avec un écartement de OSm entre les lignes.
Le niébé : huyipgné , durée du cycle 90 jours avec une récolte étalée qui débute au bout d.e
60 jours. Il existe également une autre variété (Thillaboubou) appelé +VU!& avec une durée de
cycle de 85 jours dont une récolte étalée de 45 jours. Ils sont semés ImxO.80m
L’oseille de guinée : Il existe la variété de couleur blanche appelé hlw&rrru et celle de
couleur rouge le vinto
avec une durée du cycle de 55-70 jours et semé à lmx0.4m.
I,a pastèque est semée à environ 3mx3m avec une durée de cycle de 80 jours dont une récolte
étalée de 30 jours. La variété cultivée est le ~ihanaz.r.
Pour les paysans disposant du dior et autre type de sol, le fumier est principalement (cas de
Thyllaboubou) voir totalement (cas de Ndiané) apporté sur le dior C’est ainsi qu’à
Thyllaboubou nous avons rencontré des cas ou du fumier est épandu sur des d&-dior mais
en des endroits dits “ fatigués ” par les paysans de par la moins bonne croissance des plante’s
(mil) qu’ils ont remarqué.
Les cultures rencontrées sur les champs de case sont celles rencontrées sur ceux de brousse
toutefois avec des quantités de fumier plus importantes sur les premiers. Par ailleurs les
cultures maraîchkres se rencontrent exclusivement sur les dior dans l’enceinte même du
village.

4 8
A Thyllaboubou aucune exploitation parmi celles enquêtées ne pratique le maraîchage.
Toutefois nous avons observé un périmètre de moins d’ un 1/4 hectare appartenant a un jeune
autochtone du village.
A Ndiané par contre 25% des agriculteurs pratrquent le maraîchage Les cultures sont :
l’oignon, la tomate, le gombo, le piment, l’aubergine rouge, les carottes, les choux. Le Guiera
senegalensis est utilisé comme tuteur des pieds de tomate mais également comme cloture
contre les animaux divagant dans le village.
La différence entre les deux villages pourraient s’expliquer par le fait qu’ à Ndiané ou plus de
2/3 des sols sont des dior les facteurs primaires de réussite de la campagne agricole dépend de
la réussite du semis à bonne date ainsi que du contrôle des mauvaises herbes ce qui les
incitent à intensifier par le travail en acquérant du matériel agricole ; c’est cela qui explique
aussi en grande partie le niveau d’équipement plus élevé dans ce village.
La rotation arachide/mil est générale, toutefois on rencontre également des systèmes de
culture niébé/mil A Thyllaboubou, 22% des paysans cultivent plus d’un 1/2 ha de niébti
tandis qu’ à Ndiané 50% des agriculteurs cultivent une superficie supérieure ou égale à 2 ha.
Ce système de culture est beaucoup plus développe à Ndiané puisque 73% des terres sont des
dior . Cela se comprend plus aisément d’autant plus que le niébé est une légumineuse qui
résiste bien à l’acidité des terres et en même temps améliore la nutrition azotée des cultures
qui la succèdent. La pastèque vient indifféremment après un mil ou un niébé. L’oseille de
guinée est majoritairement semée entre les cultures pour jouer le rôle de séparateur. Les
associations de cultures sont rares. Toutefois nous avons recensé un cas ou l’arachide est
associé au niébé a Thyllaboubou. Le paysan nous a affirmé que c’est parce qu’il ne disposait
pas d’assez de semences d’arachide.
Dans les deux villages , c’est le semis direct sans aucun travail du sol qui prévaut et cela est
valable sur dior que sur deck-dior .
A Thillaboubou environ 83% des agriculteurs pratiquent le semis à sec du mil et du niébé et
17% le semis à S;ec: sur uniquement le mil. A Ndiané seul le mil est setné à sec et cela par
l’ensemble des agriculteurs. Les semences d’arachide sont en général traitées par du thioral
rouge dosé à 1 !a% de thirame, 7% de benomyl et 10% de carbofuran. L’arachide, les
pastèques et le bisaps sont semés après les pluies.
L’ordre chronologique de semis est mil et niébé suivi de l’arachide et enfin de l’oseille ;i
Thylaboubou. C’est d’abord le mil, ensuite l’arachide, suivi du niébé et enfin les pastéques a
Ndiané.
En général deux sarclages sont réalisés sur le mil, niébé, bisaps, pastèque et trois sur
l’arachide. Les semis à sec sont réalisés de mi-mai à début juin pour les deck-dior et de mi-
juin à début juillet pour les dior . Les paysans affkment qu’un semis à sec précoce sur &I

Figure 12. Utilisation des différents sols à Thyliaboubou et Ndiané

sera déterré par les insectes avec l’aide de l’érosion éolienne puisque les dior sont dépourvus
d’arbres et les nguèr se trouvent coupés pour la circonstance.
Les récoltes sont en général réalisées en octobre. Le mil est battu à l’aide d’une batteuse
privée à 12OOfc.fa/l OOkg de grain.
La vaine pâture existe mais l’essentiel des résidus de récolte est exporté vers le village.
* Les dock sont emblavés en sorgho avec peu de mil sur les endroits surélevés. La
rotation est sorgho/sorgho . Le semis est réalisé après les premières pluies abondantes mais
avant l’engorgement total et sans travail du sol également. La densité de semis est Imx0.5m
et deux sarclages y sont réalisés. La variété est celle locale à grain blanc avec un cycle de 90
jours et la récolte a Lieu en fin octobre-début Novembre.
Figure 13 : Calendrier des travaux agricoles à Thyllaboubou et Ndiané.
Dek-dior
Co;.G se.n+m
se.b
rec. m+a
S a r c l a g e
recnbé
Diur
-m
cou. G
se.m se.a+n+b
Sarclage
Rec.n
Rec.m+a
Rec. pastèque
Pre.+se. Mar.
Rec. Ech.
-
Nett?e
-
se. sor
rec
Dek
Cou.G- coupe du Guiera, se= semis, n= niébé, m= mil, a= arachide, b= bisaps, rec= récolte,
SOT- sorgho, pre-préparation des planches de semis, mar=produits maraichers, éch-échelonés
0
Système d’élevage
La compréhension d’un système d’élevage passe par celles des relations existant entre les
ressources pastorales, les animaux, l’espace et l’éleveur (JOUVE, 1992).

50
Dans les deux villlygt’élevage est une activité courante ; elle est toutefois plus cléveloppée à
Ndiane qu’ à Thyl &OU. Les types d’animaux rencontrés sont : les bovins, les ovins, les
caprins, les asins, leriyuins, et la volaille qui ne serait pas inclus dans nos évaluations parce
que presque inexisW{entièrement dévastée par les épidémies ces demieres années moins de
2/UPA en moyenn@e tableau ci dessous informe sur le nombre d’animaux par catégorie
mais également le&valuation en UBT7 pour éventuellement rendre compte du niveau du
cheptel par rapport&la disponibilité (aussi peu soit-elle) en terre destinée au pâturage de
saisons de pluie.
Tableau 3 : Nombm1 d’animaux et valeur en UBT
Il ressort du tablea* le cheptel est 3 fois plus grand à Ndiané qu’ à Thyllaboubou
Parmi les petits rurxiknts , la préférence est portée sur les chèvres à Ndiané tandis que c’est
sur les moutons qtG#k l’est à Thyllaboubou. Cela se comprend aisément car à Ndiané ils
sont plus défkitairmn terre et l’on sait qu’il est beaucoup plus facile d’élever une chèvre
qu’un mouton (mokde soins, alimentation facile).
En saison sèche , onltrserve que la charge recommandce en pâturage continu dans la zone et
qui est de 1.8 UBT/&k%. PIRAUX et al., 1996) n’est pas atteint dans les deux villages (0.09
UBT/ha à Thyllabkw et 0.63 UBTka à Ndiané). Toutefois en cette saison après les
exportations des ré&+ de culture il ne reste pas grand chose pour les animaux. Néanmoins,
puis qu’il n y a pas$rones de pâturages spécifiques dans les deux villages l’évaluation a été
donc faite sur l’ens&le du terroir ce qui biaise les chiffres obtenus.
Par contre en saiwde pluk., ou les animaux sont au piquet, les surfaces destinées aux
jachères pour l’alkrtation du bétail sont nettement inférieurs et la charge atteint 5.07
UBTka à Thyllab&tu et 6.75 UBT/ha à Ndiané car en début de saison de pluies les
superficies en jachàrrs:rnt connues de tous et les animaux y sont amenés en plus (de ceux des
7
UT= Unité Bétaii”i~ica1 ou bovin d’un poids vif de 2.50 kg
uoeuf de trait= 1WZ’ ; 1 boeuf transhumant= 0.7 UBT ; 1 petit ruminant= 0.1
DT (P.L.DELVIL& 1996) ; 1 cheval== 1 UBT ; 1 âne=- 0.5 IJHT (M.PIRAUX et al., 1996)

5 1
exploitations propriétaires des champs. L’idée en jeu est le recyclage des éléments réalisés par
les animaux ; mais il peut être dégradant si le nombre d’animaux dépassent la charge
maximale car la structure sera d’avantage émiettée et au premier coup de vent fort l’ensemlble
des éléments fins sont transportés et perdus pour le champ.
Le tableau suivant donne une vision globale de la charge du bétail sur les jachères.
Tableau no4 : Charge du bétail sur les jachères à Thyllaboubou et Ndiané
p< 1 T h y l l a b o u b o u 1 N d i a n é
1
Le tableau montre qu’il y a un surpâturage sur les superficies en jachère : la charge est plus de
trois fois supérieure à la norme préconisée.
* Conduite et alimentation des animaux
A Thyllaboubou, en saison sèche (décembre à juin) les animaux divaguent dans le
terroir sous le contrôle des enfants qui les conduisent. En effet le mat:in les ammaux vont cn
divagation vers 9 heures et retournent vers midi pour l’abreuvement et quelques compléments
alimentaires à base de sons de mil ou de niébé. Ils repartent à 16 heures dans l’après midi
pour revenir à 19 heures.
Les pieds de Guiera sont en ce moment une précieuse source d’afkwragement car petits
ruminants et grands bétails y trouvent leur compte principalement en broutant les tendres
feuilles des bourgeons terminaux . Une autre source d’alimentation est constituée par les
feuilles de Faidherbia albida obtenus par élagage et les fruits vendus entre 300 et 6OOf cfa la
bassine de 15 litre de capacité.
En saison des pluies (juillet à Octobre) les animaux sont mis au piquet afin d’éviter les d&âts
sur les cultures En cette période ils sont nourris par de l’herbe fauchée en brousse ou attachés
dans les maigres jachères.
A Ndiané, en saison sèche les petits ruminants divaguent identiquement qu’à Thyllaboubou
par contre en saison des pluies ils sont conduits par un berger à raison de 150F cfax/mois/tk.
R
CFA= Communauté Financière d’Afrique

52
Les bovins sont gérés suivant deux modalités . Dans le premier cas de figure Les animaux sont
confiés à un berger qui les conduit à raison de 300F cfà/mois/tête en saison sèche et 40OF
cfalmoisltête en saison des pluies. II a droit en plus à un litre de lait par jour.
Dans le second cas de figure le berger perçoit un salaire de 7500F cfa en saison sèche et
1OOOOF cfa en hivernage ; il est nourrit par Le propriétaire des animaux et a droit à 1 litre de
lait par jour.
Les bovins une fois sortie le matin ne rentrent que le soir vers 19 heures.
Dans aucun des deux villages les boeufs ne servent à la traction. Par contre ils fournissent de
la fumure organique à l’instar dies autres animaux. Par ailleurs les animaux constituent de
véritables stratégies de capitalisation.
Figure 14 :
Calendrier fourrager à Thyllaboubou et Ndiané
J -~~~--~~-~Ï~~--~
~----r”T;-- -1
/
---i---
.-...- L.--- -._
I
----L...-- - -1--- ~. .j
Thylla-
Boubou
Piquets(tous)
bovins (piquet) ; equin+ asin+ovin+caprin (divagation)
-
-
-
Ndiané
Petits ruminants (berger)
petits ruminants+equin+asin en divagation
Gros bétail conduitpar un berger toute l’année
1.1
Par rapport au mode d”exploitation, on conclue que le parc miste à travers la
divagation des animaux joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la fertilité à travers le
recyclage sur place des matières’ organiques ingérées mais également le transfert horizontal
d’un étage du parc à un autre c’est à dire du parc à Guiera sur sol dior vers le parc mixte sur
deck dior.
cl
Le parc mixte permet également de dégager du temps pour la réalisation des semis sur
les ,dior; en ce sens que de mi-mai à début juin les semis sur dek-dior sont réalisés laissant
ainsi un temps relativement long pour la préparation du terrain et le semi

53
cl
Le parc mixte puisqu’il n’est principalement cultivé qu’en arachide et mil permet la
promotion d’autres cultures tels que les pastèques, le bisaps, le niébé sur les autres sols (~Yior
en l’occurrence).
m-1-6- Systèmes de production
0
La terre
A Thyllaboubou les superficies sont 2 fois plus grandes que celles de Ndiané , il en est de
même que la superfïcie/personne qui est de 3 fois plus grande. Les exploitations possèdent
des terres reparties sur les 3 types de sol du village (figure 15) à priori sans criteres
spécifiques nous à t-on dit.
Figure 15 : Répartition générale des terres à Thyllaboubou
~--.. -. -.- -..
Repartition générale des types de sol
à Thyllaboubou
Ed 3types de sol
Ii Dek-dior seul
Cl Dior seul
/
?? dek-dior+dior
Parmi ceux qui possèdent les deux types de sol, dans 23% des cas les superficies de dek-dior
sont plus élevées que celles des dior, dans 31% elles lui sont inférieures et dans 46% elles
sont égales.
,A Ndiané seules 20% des explortations ont l’ensemble de leurs terres sur les dzor ; les SO?&
possèdent leurs champs sur les deux types de soi. Parmi celles qui possèdent les deux types
de sol on observe seulement 12.5% des exploitations dans les quelles :les superficies du dek
sont supérieures à celles du dior, 12.5% ou elles sont égales et 75% ou elles lui sont
inférieures .

54
Figure 16: Répartition générale des terres à Ndiané
Repartition générale des terres à
Ndiané
-_- -.-
IDior
LIdek-dior
Le parc mixte joue un rôle important dans les délimitations foncières. En effet, identifier les
limites des champs voisins à l’aide d’ éléments pérennes est incontournable afin d’ éviter des
brouilles de nature à déstabiliser la production agricole : affrontement, agression nocturne etc.
Faidherbia albida (principalement.) et le Guiera (dans une moindre mesure) ont été plusieurs
fois indiqués par les paysans pour nous spécifier une limite avec les villages voisins lors de la
cartographie du terroir.
0
Le capital
Le principal moyen de capitalisation dans les deux villages est l’élevage. A Thyllaboubou
seulement 4% des exploitations capitalisent d,ans les bovins ( taille de 2 bceufs ) le reste étant
orienté vers les petits ruminants et bêtes de trait. Par contre à Ndiané plus de 25% capitalisent
dans les bovins (taille variant de 2 à 15 ), le reste étant identiquement oriente que ceux de
Thyllaboubou.
Une autre source de capital est l’aide provenant des membres de la famille qui sont en
immigration dans les villes à l’intérieur du1 pays comme à l’extérieur. A Thyllaboubou,
environ 61% des exploitations reçoivent de l’aide financière de leur enfants dont le nombre
par exploitation varie de 1 à 4 personnes (moyenne d’environ 1.5 ). A Ndiané, c’est 75% des
exploitations qui ont leurs enfants en exode avec un nombre qui varie de 1 à 8 (moyenne
d’environ 4) /exploitation
La chaîne de traction animale au complet: houe, semoir, animaux de trait (puisqu’il n’utilise
ni charrue pour le labour, ni dents droites pour un travail superficiel du sol) est jusqu’à 3 fois
supérieure à Ndiané qu’à Thyllaboubou.
13
On se demande finalement si l’utilisation intensive du matériel agricole tracté
ne va pas à l’encontre des efforts de régénération du parc prônés par les paysans Cela est

55
d’autant plus vrai que l’augmentation du niveau d’équipement entraîne l’augmentation du
nombre d’inter-venant sur la parcelle dont les sensibilités diffèrent par rapport à l’entretien du
parc surtout si l’on sait que les enfants y sont peu sensibles.
0
Le travail
Le nombre moyen d’actie /exploitation toutes catégories confondues est plus élevé à Ndiané
(10) qu’à Thyllaboubou (6 ). Dans les deux villages les agriculteurs à plus de 50% affirment
avoir recourt à l’entraide villageoise ou intra-familiale lors des périodes de pointes (sarclages,
récoltes).
ri
A Thyllaboubou l’intensité du travail diminue vers la fin de
I’hiuvemage tandis qu’à Ndiané au contraire elle augmente à cause des activités relatives à la
récolte, transport et vente des pastèques.
111-1-6-l- Typologie des systèmes de production
Les hypothèses de travail énumérées plus haut ont permis d’aboutir à un classement des unit&
de productions en quatre grandes catégories dans chacun des deux villages mais toutefois
avec de fortes disparités au niveau de l’équipement. A Thyllaboubou le classement se
présente comme suit :
* Catégorie 1 : Elle regroupe l’ensemble des UPA possédant une chaine compl&e de
matériel agricole pour la zone ( c’est à dire un animal de trait, une houe ‘occidentale ou sine, et
un semoir) plus une charrette. Cette catégorie représente
30% des UPA et dispose
individuellement en moyenne 5.64 ha /exploitation tout type de sols confondu Leurs terres
sont reparties à 40% sur les dior , 55% sur les dek-dior et 5% sur les dek . Elles apportent en
moyenne 16.85 charretées” de fumier et 1.11 charretées d’ordure ménagère sur leurs champs
(dior) dont 290/ I) sont des champs de brousse et le reste (71%) des champs de case. Cette
catégorie dispose en moyenne de 9 actifs/exploitation. La jachttre est pratiquée par 57% de
cette catégorie.
* Catégorie 2 : Ce sont les UPA qui possèdent une chaine complète mais en manque
de charrette . Elles représentent 52% des UPA et dispose d’une superficie moyenne de 5.85 ha
/exploitation. Les quantités de fumier d’animaux s’élèvent en moyenne à 10.8 ‘charretées set
les ordures ménagères à 1.1 charretées comme dans la précédente catégorie. Les champs de
9 nous avons considéré >15 ans= 1 actif et de 0 à 15 ans= 0.2 actif (PRAUX et a!. 1996) car la
uasi totalité des enfants ont moins de 7 ans.
% une charretée de fumier=250 kg

56
brousse abritent 60% de leurs cha,mps et le reste (40%)1 , est occupe par les champs de case.
Elles ont 69% de leurs terres en dior, 29% en dek-dior et 2% en dek. Elle possède en
moyenne 7 actifs/exploitation. La jachère est pratiquée par 17% de cette catégorie.
* Catégorie 3 : Dans ces exploitations > il manque un élément dans la chaine. Elle
représente 9 % des UPA et ont 69% de leur terre sur 1e:s dek-dior
et 3 1% sur les dior . Ces
exploitations produisent en moyenne 6 charretées de fumier et ‘/z d’ordure ménagère.
L’ensemble de leurs champs sont proches du village. La superficie moyenne et le nombre
moyen d’actifs /exploitation sont respectivement égaux ;à 3.25 et 5.
* Catégorie 4 : Ces exploitations ne dispose d’aucun élément de la chaine ; elles ont
en moyenne 4 ha /exploitation et produisent 21.5 charretées de fumier et 1 d’ordure ménagère.
75 % de leurs terres sont des dek-,dlor et 25% des dlor localisées pour une moitié sur champ
de case et une autre dans la brousse. Elle dispose aussi de 5 actifs/exploitation en -moyenne.
Figure 17 : Répartition des différents types de sol par catégorie d’agriculteurs à
Thyllaboubou.
A Ndiané , le classement a donné les catégories Suivant!es :
*Catégorie 1 : Ces exploitations disposent de 3 chaînes complètes et possèdent ;au moins une
charrette; elles représentent 1 5% des UPA et possèdent en moyenne 32 ha. Ce sont les

57
familles du chef de village, de celle du chef religieux et de son successeur à la chefferie en cas
de force majeur Elles apportent 45.66 charretées de fumier et 4.66 d’ordure ménagère. 69%
de leurs terres (67% sont des champs de case) sont sur du dior et le reste sur dek-dior.
C’est
elles qui ont le plus d’animaux (15.23 UBT en moyenne) et le plus d’actifs (14lexploitation
en moyenne). L’ensemble des exploitations de cette catégorie pratique la jachère.
* Catégorie 2 : Il s’agit des exploitations possédant 2 chaînes complètes plus une charrette.
Elles constituent 25 % des UPA et leur superficie moyenne se chiffre à 9.7 ha ; la quantité de
fumier produite est de 18.8 charretées et 3.8 d’ordure ménagère. 80% des terres sont des dior
et 40 % des parcelles sont des toi keur . Le cheptel s’évalue à 5.54 UBT et le nombre moyen
d.‘actifs par exploitation à 11. La jachère est pratiquée par 40% de cette catégorie.
* Catégorie 3 : Ce sont des exploitations qui possèdent une chaîne complète plus une
charrette. 87% des terres sont des dior et seulement 14% sont éloignés. Elles produisent 12.7
charretées de fumier et 3.29 d’ordure ménagère. La superficie moyenne est de 7.42 hectares ;
le cheptel s’élève à 1.82 UBT et le nombre d’actifs par exploitation à 8.
* Catégorie 4 : Elie regroupe les exploitations ayant une chaîne complète mais en manq:ue
de charrette ; elle représente 25% des UPA Elles possèdent 6.4 ha d,ont 60% sont éloignés
du village ; la production de fumier est de 10.6 charretées et les ordures ménagères 2.8
charretées/exploitation. Le cheptel s’élève à 1.94 UBT/exploitation agricole. Ces exploitations
sont celles qui pratiquent le maraîchage et fabriquent du compost et eiles disposent ‘en
moyenne de 8 actifs/exploitation. La jachère est pratiquée par 40% de cette catégorie.
Figure 18 : Répartition des différents types de sol par catégorie d’agriculteur à Ndiané.
Répartition des différents types de SO
par catégorie
?? Dior
H Dek-dior
1
2
3
4
Catbgories

58
CHAPITRE III-2
I.WARC MIXTE FAIDHERBIA ALBLDA /GUIERA
SENEGALENSIS (voir ~86-92: pour caractérisation)
m-2-1-
EDIACHRONIQUE DES PEUPLEMENTS DE KAD
Il ressort&cntretiens que nous avons eu avec les propriétaires de nos parcelles d’étude que
durant cea dernières années Iles arbres qui ont peuplés leurs champs sont ltous des kad
exceptés -os Andasonia digitata et un gros Balanites aegyptiaca à Ndiané.
A Thyllab&u le peuplement de Faidherbia sur la tot.alité du site d’étude est passé de 36 en
1978 1 5’7% i989 et 158 en 1999.
A Ndiané&:euplement de 44 en 1978 est passé à 30 en 1989 et enfin à 35 en 1’999.
La figure.G&ssous en est une illustration.
Figure 19zEvolution des peuplements de Faidherbia albida pendant 20 années.
llrl-hyllaboubou
Is Ndiané
.~__-.---.. -.-
1978 1989 1999
Années
NB : A MM nous avons cartographié les petits kad (cl 5mm) à titre illustratif des efforts
consentissrr la régénération bien qu’ils ne soient pas évident qu’ils passent la saison des

Figure 20. E!volution des peuplemmts de Faidherbia alblda pendant 20 ans A
à Thyllaboubou.

:
-_ ; j _- - -_
._ . ..-..
.
=L
-;s
Figure 2 1. Evolution des peuplements de Faidherbia albida pendant 20 ans
à Ndiané

Thyllaboubou
Figure 22. Car@p..hie dymrc mixte
Fa1 er ra albl a/Gurera senegalensis
:
‘.
. . ,..
:
.‘-.
_.
:
. . .
: . .
150.01
100.01
Echelle= 1/2000
Légende: Etoile= Faidherbia albida
Point noir= Guiera senegalensis

Ndiané
Figure 23. Cartographie du parc mixte
Faidherbia albida/Guiera senegalensis
Echelle= 1/2000
Légende: Grande étoile= Grand Faidherbia albida
Pétite étoile= Petit Faidherbia albida
Points noirs= Guiera senegalensis

5 9
pluies eu égard à la gestion pratiquée; ils ne feront donc pas partie du comptage comme à
Thyllaboubou d’ailleurs.
Pour apprécier l’évolution du couvert végétal nous avons fait la comparaison des nombres de
bd de l’année 1978, de celle de 1989 (estimés à partir des photos aériennes) et enfin les kad
cartographiés en 1999 (figures 20 et 2 1).
A Ndiané on observe un déclin du nombre de kad pendant les 10 premières années et ensuite
une reprise du reboisement. Ce constat est en accord avec le nombre de petit kcrd régénérés
mentionnés sur la carte (figure 23). A Thyllaboubou par contre on assiste à une augmentation
graduelle du nombre de kad dénotant de l’interêt accordé à l’espèce (figwe 24).
III- 2- 2- CRITIQIJE DE IA METHODE
A Thyllaboubou par exemple, en ce qui concerne les 10 premières années l’on peut etre tenté
de croire d’emblée que depuis ce moment la prise de conscience de reboisement en kud était
effective alors qu’en fait les chiffres sont fortement tributaires de la période de prise des
photos aériennes. En effet en Octobre 1978 (date de la première photo aérienne), les kuJ de
par l’inversion de leur cycle végétatif avaient perdu toutes leurs feuilles donc il ,n’est pas
évident qu’étant dénudés ils apparaissent tous sur les photographies acriennes. Par contre la
photo prise en Mars sera beaucoup plus parlante de par la présence d”un couvert verdoyant.
Toutefois les cartographies que nous avons réalisé en 1999 illustrent de façon claire la
tendance actuelle.
M-2-3- QIJANTIFICATIONDE LA BIOMASSEDUPARC
111-2-3-l- Faidherbia albida
A Thyllaboubou il y a non seulement beaucoup kud mais aussi la major.ité est constitué de
grand kad ce qui veut aussi dire que la gestion du parc dans ce village a. été longtemps
entamée et avec assez d’attention surtout si l’on se referait à la fragilité de l’espèce. Le
tableau suivant ,donne les caractéristiques dendrométriques et la biomasse estimée pour les
deux sites expérimentaux.
Tableau 5 : Quantité totale (ensemble de chaque site) de biomasse foliaire des kad à
Thyllaboubou et Ndiané (en kg).

60
Circonférence (O-97cm)
Grandsarbres{>.
T o t a l
III-2-3-2-
Guiera senegalensis
0 Biomasse aérienne et souterraine
KW A Thyllaboubou
L,es variables poids frais et sec des racines ainsi que celles du poids sec des tiges+-feuilles ne
sont pas statistiquement différent (tableau 6, p.95). Par contre des diffknces significatives
ont été observées au niveau du poids frais des tiges+-feuilles du précédent arachide (+39?6) et
de la surface des houppiers initialement classées (+ 15%).
KW A Ndiané
Excepté la biomasse racinaire sèche., on observe que sur l’ensemble d.es variables
étudiées les différences observées sont significatives (tableau 7, p.95). Il en ressort que la
biomasse fraiche des feuilles du précédent arachide est de + 61% supkieure à celle du
précédent mil ; la biomasse sèche suit la même tendance avec un taux de+1 10%. En ce qui
concerne ia biomasse fraîche des racines du précédent arachide , elle est supérieure d’environ
+ 1 17% à celle du précédent mil La surface du houppier est également supérieure d’environ
+33% que celle du précédent mil.
OT aux de couverture et biomasse totale de Guiera à Thyllaboubou et Ndiané.
LW Taux de couverture
Le comptage sur chacune des trois bandes de 180mx25m a donné les résultats suivants
(tableau 11)
” MS- Matières sèches

Tabieau 11 : Nombre moyen de GuieraIha /classe
- - - - - .-.- -‘-‘-- l
T&llaboubou
--.~
Grand
Moyen
Petit
-
Bande 1
35
4 0
3 1
Bande 2
2 0
63
4 3
-
Bande 3
-
3 1
3 7
3 0
-
-.---
Moyenne
2 9
4 7
35
Nbreiha
-
ii--
104
7 7
Les mesures ont donné par classe de diamètre de houppier les valeurs moyennes suivantes :
Tableau 12 : Surface moyenne (m2) d’un houppier/classe à Thyllaboubou et Ndiané
-.-
Thyllaboubou
Ndiané
/
_~---~ ..-
rPetit
0.420
0 . 5 3 9
1
Les données précedentes ont servi à l’évaluation de la surface totale (Tableau n”l3)
recouverte par les Guiera senegalensis à l’échelle de l’hectare.
Tableau 13 : Surface occupée (m2) par les houppiersklasse et totale/ ha
Thyllaboubou
Ndiané
Petit
--~-~--__-_
32.34
79.23 ~--~-...-..--..
.-
Moyen
-.-
-~ -~
205.3
596 - - -
-___-...--
Grand
-~-.---
259
6 0 2 . 0 4
--~
Tototale
---_ _~~-
496.64
1277.27
~--~--.
.
Ainsi, nous avo,ns obtenu (Tableau n014) pour Ndiané un taux de couverture de 13?‘0 avec
une population totale de Guiera de 531/ha tandis qu’à Thyllaboubou a.vec 245 Guiera /ha le
taux de couverture est de 5%.

.”

-

..I..
.___-_
-w--a-“-
.

,-

.-.-

-___.__l.

6 2
Tableau 14 : Taux de couverture du Guiera à Thyllaboubou et Ndiané.
Le taux de couverture est de 2 fois plus élevé à Ndiané qu’à Thyllaboubou. Les parcelles étant
pauvres en kad, les jeunes plants ne subissant pas ou peu de concurrence se sont disseminés
au gré du ruissellement, du vent, des animaux.. .
cg= Biomasse totale aérienne et souteraine du Guiera
Le tableau ci-dessous montre que les biomasses aériennes et souterraines produites par pied
de Guiera à Ndiané sont largement supérieures à celles de Thyllaboubou (le double pour la
biomasse aérienne)
Tableau 15 : Hiomasse (aérienne et souterraine) moyenne sèche /pied de Guiera à
Thyllaboubou et Ndiané ( kg)
Grand
g
‘J’otale
1.- .--.-~-- .-.-. .- ____ -__---..
-.-----
M!Y?!n-~ ----~-
Quant à la production (kgiha) de matières sèches totales aériennes et souterraines par hectare,
elle est de plus de 3 fois supérieure à Ndiané qu’à Thyllaboubou. Le tableau ci-dessous
mentionne en est une illustration.

63
Tableau 16 : Matières sèches aériennes et souterraines de guiera senegalensis à Thyllaboubou
et Ndiané (kg/ha)
Thyllaboubou
Ndiané
--~
Aérienne
Souterraine Aérienne
32
68
110
_---
95
302
497
_I_-
108
335
496
--_
235
705
1103
- - - - - -
11-2-3-2-E Analyses physico-chimiques
0 Azote total à Thyllaboubou et Ndiane
Dans les deux villages , le seul facteur significatif est l’horizon. En effet à. Thyliabotibou
113% de l’azo‘te se trouve localisé dans les 10 premiers centimètres du sol tandis qu’a Ndiand
seulement 3% de cet élément est à cet endroit (tableau 8, p.96)
0 Carbone Total à Thyllaboubou et Ndiane
Dans les deux villages des différences hautement significatives ont été observées au niveau du
taux de carbone dans les différents horizons. En effet, à Thyllaboubou 103% du carbone se
trouve dans les 10 premiers centimètres tandis qu’ à Ndiané c’est 80 ?41 de set élément qui s’y
trouve. En plus à Ndiané les teneurs en carbone (différence hautement significative) sont de
35% supérieurs sous Guiera que hors Guiera. (tab. N”8)
0 Ratio UN à Thyllaboubou et Ndiane
A Thyllaboubou aucun des facteurs étudiés n’influencent le ratio UN. Par contre à Ndiané
des différences hautement significatives (+63%) et si@tkatives (-t-29) ont été observées
respectivemenl au niveau de l’horizon O-10 cm du sol et le précédent arachide.(tableau 8).
0 Teneurs en matière organique à Thyllaboubou et Ndiane
Dans les deux villages les teneurs en matière organique sont hautement significatives A
Thyllaboubou 103 % de la matière organique se trouve dans l’horizon 0.10 cm ; à Ndiané

04
c’est 80% qui s’y trouve. Par ailleurs à Ndiané 35% de la matière organique se trouve sous les
houppiers de Guiera. (Tab n“9, p.96)
0 pH eau et pH kcl A Tbyljaboubou et Ndiane
Dans les deux sites le précédent ,n’a aucun effet sur le pH du sol. Par contre sur les deux
autres facteurs les différences sont hautement significatives à significatives. A Thyllaboubou
le ph eau est de +Il?6 moins acide dans l’horizon O-10 cm que dans celui lO-.20 cm et de
+13% moins acide sous guiera. que hors. Le pH kcl suit la même tendance avec
respectivement +24% et + 13% pour l’horizon supérieur et la position sous Guiera.
A Diané , le pH eau de l’horizon O-10 cm est de +I ‘1
% supérieur à celui de l’horizon 10-20
cm et de 8% moins acide sous Guiera qu’hors Guiera. Comme à Thyllaboubou, le pH kcl suit
la même tendance avec une supériorité de 3-2?/o et 13 % pour respectivement l’horizon 0- 10 et
la position sous Guiera (Tab. N” 10, p.96).
1X1-2-3-2-2 - Discussions
Les avantages que prcsentent le precédent ara.chide se retrouvent en majorité dans les poids
frais de la biomasse de Guiera. Ce avantage es1 lié à deux faits essentiels :
* à la récolte de l’arachide, les capillaritcs au niveau du sol sont cassées et cette situation
amoindrie de façon non négligeable les pertes d‘eau par remontée capillaire. 11 s’en suit que le
profil est plus chargé en eau qu’il met à la disposition des plants de Guiera qui fournissent à
cet effet plus de biomasse. Par contre dans le champ de mil ou le dernier travail du sol
remonte au dernier sarclage (en pleine campagne pluvieuse) les remontées capillaires sont
énormes. Par ailleurs on observe quasiment que la biomasse seche est tres peu influencée par
les facteurs étudiés.
* l’arachide est une légumineuse qui fixe l’azote atmosphérique qu’elle met probablement à la
disposition du Guiera. Cela se retrouve aisément au niveau des surfaces des houppiers qui
sont plus grandes sous précédent arachide que mil eu egard à la disponibilité en eau et en
azote.
La teneur en azote est de loin supérieur à Thyllaboubou dans l’horizon supérieur qu’à Ndiané.
Cela se comprend aisément si l’on se réfcre au nombre de kad beaucoup plus élevé à
Thyllaboubou. Cette teneur évaluec par rapport à l’horizon de 10-20 cm est environ 38 fois
supérieur à Thyllaboubou qu’à Ndliané Ce faible niveau d’azote s’expliquerait probablement
par la consommation des Guiera en azote pour faire de la biomasse comme mentionné plus
haut. A Ndiané puisqu’il y a moins de Kud le sol sous le: houppier de l’espèce totalise 80% du

6 5
carbone dans la première couche. II est en même temps beaucoup riche en ‘carbone sous Ies
houppiers.
Dans les deux viliages le niveau de carbone est supérieur dans l’horizon O-10 cm que dians
celui de dessous. Cette supériorité se chiffre à +103% à Thyllaboubou et 80 % à Ndiané. En
plus à Ndiané la teneur de carbone est de 35% supérieur sous le houppier de Guiera ql’en
dehors. Cela explique la quantité non négligeable de feuilles qui tombent à ten-e pour ensuite
être décomposée et remise à la disposition des cultures.
Le ratio C/N est un bon indicateur du taux de décomposition de la matière organique mais
aussi de sa disponibilité. Un C/N faible (~15) indique un milieu ou les substances sont
humifiées. (DELVILLE 1996). Dans les deux villages il est en moyenne égale à 14 blien
qu’il soit plus élevé dans l’horizon O-10 cm du précédent arachide à Ndiané. Toutefois on
est en présence de minéralisation relativement rapide qui est sans doute un
facteur
d’épuisement non négligeable du stock d’éléments minéraux au niveau du peu d’humus qui
existe.
En moyenne 90% de la matière organique se trouve dans les premiers 10 cm. Cette situation
est de nature à favoriser les cultures (arachide, mil) qui ont des rac.ines superficielles. Du fait
de l’érosion éolienne sévére et des pratiques agricoles (semis, grattage à sec.. ) la perte de la
matière organique peu être énorme. Elle est obtenue par la relation %MO= % C xl 72
Les pH sont dans l’ensemble acide ; toutefois ils le sont moins sous les houppiers de Guiera et
dans l’horizon 0- 10 cm.
l-l
En conclusion l’explication de la couche de matière organique présente dans
les dek-dior pourrait résider dans les phénomènes de lessivage des couches superfïcieile,s à
l’échelle de plusieurs d’années La matière organique fournit par le parc mixte ne serait donc
pas totalement perdue (minéralisation intense ou érosion éolienne) il existe un stock
organique qui pourrait graduellement être libéré aux cultures.
III- 2- 3- 2- 3- Conclusion préiéminaire sur le Guiera
Avec les multitudes actions bénéfiques du hd on s’attend à une meilleure croissance des
pieds de Guiera à Thyllaboubou qu’à Ndiané. Ce n’est poutant pas le cas ; la production de
biomassse aérienne par pied est de 124% supérieure à celle de Thyllaboubou ; la biotnasse
souterraine également avec une supériorité de 65%. Ce phénomène peut s’expliquer par une
concurrence entre les deux espèces vis à vis des nutriments, ou la lumière (en saison sèche) .

6 6
Au vu des résultats , le Guiera de part son influence sur le pH, et le taux de carbone élevé
qu’il entretient joue un rôle clé dans la stratégie d’alimentation en nutriments recyclables des
écosystèmes degradés dans les quels le peuplement arboré en général et celui du hd en
particulier est très réduit .
III- 2- 3- 3 - Production totale de biomasse du parc mixte
Cette opération concerne la biomasse aérienne des deux étages du parc. Le tableau ci-dessous
montre que la biomasse aérienne produite par le parc à Thyllaboubou est de 34?/0 supérieure à
celle de Ndiane _ Environ 2/3 de la matière organique à Ndiané provient du Guiera.
Tableau no17 : Production totale de biomasse aerienne des Faidherbk albida(feuilles seules)
et Guiera senegalensis (tiges+feuilles) à Thyllaboubou et Ndiané (en k:g/ha).
-.-_.--~_._--_- _-
Thyllaboubou
Ndiané
-
- - - - -
-
---~
_- . - - - _ - - - - -
Acacia albida
2006
558
-
---..--
Guiera
235
1103
-
-.- ~__---~-
Total
2241
1661
-
-
___-- .___ -___--- 1
In- 2- 4 -
Gestion du parc mixte
0 Guiera senegalensis
ta-
Période de coupe
Les enquêtes nous révèlent que la coupe commence dès le debut du mois d’avril. Pourtant
dans les deux villages la coupe a commencé au environ du 20 avril. Elle dure en gérréral
jusqu’à fin juin. La coupe du Guiera est une opération incontournable car elle débroussaille
entièrement le champ laissant ainsi la place aux cultures. Le cycle du I(&tiera se résume ainsi
8mois d’occupation des champs en période sèche et 4 mois d’absence pendant la saison des
pluies. En plus de la coupe de début de saison, deux autres coupes sont réalisées au besoin car
l’espèce végète assez rapidement et risque de gêner les travaux d’entretien et les cultures. En
général les paysans profitent du sarclage pour réaliser cette opération.


67
CT Régénération et rusticité
La régénération est strictement naturelle dans les deux villages, A Ndiané les paysans
affirment qu’ils ont beaucoup de difficultés a entretenir les kad , ils sont très fragiles et
meurent très jeunes. Pour cette raison ils ont élevés des pieds de Guiera qui sont beawoup
plus rustiques que les kad et qui par conséquent sont devenus des arbres. Dans la zone
d’étude c’est le seul village qui élève le Guiera de la sorte sur un champ cultivé. Ces arbres de
Guiera fournissent un ombrage beaucoup apprécié par les paysans de par la continuite de
celui-ci grâce aux feuilles rapprochées les unes des autres. A Thyllaboubou par contre c’est
l’inverse, le kad n’a pas de problème par contre le Guiera y est présent de façon très dispersée
et distant entre différentes touffes.
0 Faidherbia albida
C* Période d’émondage
Selon les paysans l’émondage a lieu en saison sèche au moment ou les pénuries de fourrage se
sont instaflées i’janvier à juin). Cette opération est annuellement réahsée sous I’o51 vigilant du
horom keur
KW Technique
Les jeunes branches sont élaguées tout en évitant de les couper jusqu”à la base. Les paysans
disent que cela permet une reprise assez rapide des kad, par contre un mauvais élagage peut
empêcher la production de fourrage pendant des années. Les femmes à la recherche de bois de
chauffe coupent les branches mortes par sénescence à l’aide d’une longue perche de bamblou
au bout de laquelle est fixé un fer en forme de hameçon permettant ainsi de s’accrocher
aisément.
Dans certains cas, les femmes d’une même grande famille après l’accord du horom kmr
informe un berger qui viendra grimper sur les arbres (malgré les épines) pour couper les
jeunes branches et les donner à ses animaux (cela correspond à sa récompense); le bois est
ensuite récupére pour la cuisine au village.
GV Régénération
Dans les deux villages la régénération est naturelle bien qu’elle soit de loin mieux réussie à
Thyllaboubou [qu’à Ndiané. La technique consiste à
faire attention lors des travaux

68
d’entretien et sarcler les abords immédiats du jeune kud afin d’éviter les concurrences des
adventices.
Nous avons remarqué à Thyllaboubou qu’à coté des vieux hd sont élevés des petits pieds en
guise de remplaçants
Selon le Prévinoba cité par P.N. SALL (1996) les paysans de la région de Thiès ne
comprennent pas les fondements des taxes qu’ils subissent lors de l’exploitation de l’arbre et
cela même au cours de la vente des gousses sur les marchés urbains. Dans cette &tude le projet
conclue que les exigences de la police forestière sonl. à même de décourager les paysans
quant à la multiplication de l’espèce.
En ce qui concerne nos villages d’étude ce problème ne se pose pas car l’intérêt du kud
l’emporte de loin sur la crainte des forestiers. Nous avons rencontré des paysans qui ont
effectués des paiements (1000f cfa) à Touba toul (communauté rurale ) afin d‘avoir l’aval des
autorités forestières pour l’élagage des arbres de leurs champs car le kud est une espèce
protégée au Sénégal.
A Thyllaboubou comme à Ndiané, de tierces personnes peuvent ponctut-llemcnt ramasser les
gousses par contre il leur est formellement interdit de toucher aussi minime soit-elle une
branche du kad. Les animaux des bergers qui viennent en divagation sont appr(:ciés car tout.
en se procurant des fruits de l’arbre ils éjectent sur place leur feces et mieux avec la chaleur
ils s ‘ y reposent sous l’ombre enrichissant ‘d’avantage les emplacements sous les houppiers.
111-2-5 - Rôle du parc mixte dans Xa gestion de la fertilité
Les agriculteurs disposent de quatre grands moyens de gestion de la fertili1.e des sols
l’utilisation d’espèces arborées pérennes (légumineuses ou pas) et/ou arbustives ainsi que des
légumineuses annuelles (association et rotation) ; la jachère ; l’utilisation de la fùmure
organique à travers l’association de l’agriculture à l’élevage ; et en fin l’engrais minéral.
L’étude de ces pratiques qui sont mises en oeuvre à l’échelle de la parcelle culturale reposent
sur trois questions principales : comment font les agriculteurs ? pourquoi font-ils ainsi 7 quels
sont les résultats obtenus (efficacité) ? JOUVE ( 1989).

69
LJI-2-S-l - A I’echelle de l’exploitation
0 La matière organique et les rendements de cultures
L’apport de matière organique du parc à deux étages a été largement traité dans les passages
précédents, nous n y reviendrons pas. Par contre pour apprécier l’effet du parc sur la
production des cultures nous avons à base des données déclaratives groupé les informations
par catégorie. Une comparaison avec les rendements du sol dior pris comme témoin permettra
d’illustrer d’avantage les effets du parc. Sur les dek-dior du parc mixte, Puisqu’o:n apporte
quasiment pas de fumier, les rendements sont presque identiques quelque soit les catégories
en face : environ 800kgIha d’arachide gousse et environ 700 kg/ha de mil dans les deux
villages. Par contre sur dior les rendements dépendent à priori de la quantité de fumier
apportée sur le champ. Le fumier est épandu sur les parcelles devant recevoir le mil,
l’arachide est S#emée sans fumier. Les rendements d’arachide sont sans fumier de l’ordre de
500 kg/ha et le mil à 450 kg/ha La figure 24 montre qu’à Thyllaboubou les rendements des
dior avec du fumier ne diffère pas beaucoup de ceux obtenus dans le parc mixte.
Figure 24 : Rendement des cultures sur dior fumé ,à Thyllaboubou
Rendement des cultures sur dior fumé
à Thyllaboubou
__.---.-_-
1
2
3
4
Catégories
Par contre à Ndiané ou les quantités de fumier sont relativement plus élevées sur dior, les
rendements le sont également. Le rendement de la pastèque varie entre 2 et 2.5 bachées12
-
*’ Une bachée=325 à 400 pastèques et le poids moyen d’une pastèque est d’environ 3kg.

Figure 25 : Rendement des cultures sur dior fumé à Ndiané
On constate à partir des deux figures et des, moyennes générales sans fumure q.ue l’apport du
parc mixte se chiffre à environ 300 kgha (mil et arachide confondus).
A Ndiané les catégories 3 et 4 sont les plus gros producteurs de pastèques, c’est eux aussi qU
sont les moins équipées par rapport aux aul.res
0 La jachère
D’un point de vue agronomique et économique , la jachère est le système le plus effïcaa,
Dans les régions sahéliennes un cycle complet de jachère se chiffre à 15 ans en moyem
Globalement elle permet l’accumulation de la matière organique en surface tout en formas
une litière, l’élimination progressive des adventices et autres déprédateurs des culture
(DELVILLE, 1996).
Les transferts verticaux réalisés par une jachère font d’elles un outil incontournable pour b
agriculteurs sahéliens en manque de moyens.
Toutefois, dans nos villages d’étude la
quelques jachères qui existent sont annuelles. C:‘est ainsi qu’à Thyllaboubou , seulement 2%
du terroir est mis en jachère par 26% des exploitations de notre échantillon. Par contrea
Ndiané 9% du terroir est mis en jachère par 35% des chefs d’exploitation de notre échantillm.
A Thyllaboubou la jachère est pratiquée par les exploitations de la catégorie 1 et 2 tandis qt&
Ndiané elle est pratiquée par les catégories 1, 2, et 4 Dans les deux villages on constate qra
ces exploitations ont au moins 7 actifs chacune.

7 1
La logique paysanne qui guide ce choix est la mise aux piquets des animaux de l’exploitation
mais aussi celles des autres tant qu’il y a de la place. Ainsi les paysans tout en nourrissant les
animaux bénéficient de leurs déjections. (recyclage sur place). Toutefois comme nous l’avions
signalé plus haut, cette pratique peut au contraire ètre dégradante si la charge maximale est
dépassée et malheureusement c’est le cas pour ITensemble des pratiquants de cette S;tratégie
Les parcelles en jachère sont toujours localisées sur les dior et sur les champs éloignés.
0 Association agriculture -élevage
A Thyilaboubou et Ndiané , les résidus de récolte sont quasiment toutes exportees du champ
vers le village pour la clôture des concessions ou l’alimentation du bétail. Cette prat.ique,
malgré les efforts fournis par les paysans dans le sens des transferts horizontaux aggrave la
dégradation des écosystèmes déjà en situation alarmante.
Pour l’entretien de la fertilité , le bétail est une alternative très usitée par les paysans. En efkt
il est profondément impliqué dans les processus de transferts de la matkre organique (quand
les déjections sont déposées en dehors des champs ou a lieu l’alimentation) ainsi que de son
recyclage sur place (cas ou les déjections sont laissées sur place).
A Thyilaboubou , en plus de la divagation classique des animaux , ils attachés sous un
hangard en géné:ral de 4mX3m ou ii laisse la majorité des déjections qui sont régulièrement
balayées et mises en tas à coté. Le temps qui s’écoule entre deux balayages dépend du
nombre d’animaux et de la disponibilité du paysan à le faire.
A Ndiané les pratiques sont plus variées. Certains agriculteurs (ceux de la catégorie 1)
pratiquent le parcage de nuit des bovins comme celui des petits ruminants. Le parcage dure 4
nuits avant de changer d’emplacement ; ii est conduit en tournant selon les endroits désigntk
par le horom keur. Le diamètre du parc mobile varie entre 10 et 15 métres et il est fait de tiges
de nguèr, de branches de kud et autres ligneux. Ces endroits sont ceux identifiés comme
« fatigués )) selon les constatations du paysan. Ce système est conduit uniquement sur les fol
keur et principalement sur des diors car ii constitue tout de même 73% du terroir. D’autres
utilisent les techniques de compostage (la catégorie 4}, la compostière étant entourée par une
clôture de Guiera finement tissée La dimension de la compostière est en général de
4mx4mxim. La technique de fabrication est la suivante : un dépôt d’épillets vides de mil à
même le sol, dépôt d’une couche de tiges de mil sur le quel on étale du fumier d’animaux
surmontée à son tour par des tiges ainsi de suite. Au bout de chaque 3 jours un arrosage
abondant est réalisé à raison de deux bassines de 25 litres le matin et le soir. L’emplacement
des parcs mobiles est toujours semé en mil, l’arachide ne venant que l’année d’aprés. Une

72
autre pratique consiste à attacher les animaux sous un arbre avec un balayage quotidien des
déjections.
Ainsi à Ndiané, compte tenu de la. forte proportion des terres en dior la production de fumier
est plus élevée. Le tableau ci-dessous montre que les mieux équipés sont les plus grands
producteurs de fumier.
Tableau no18 : Quantités moyennes de: fumier et d’ordure ménagère produites par les
UPA dans les deux villages (en charretées).
.-
~--
I_--
-~ _-.-_ --.--.-
-~
Ordure ménagère
0 Les légumineuses
Les légumineuses disposent des nodules racinaires qui hébergent des bacttkies fixatrices
d’azote : les rhizobium (.F.GANRY et Y.R. DOMMERGUES, 1993). Elles jouent un rôle
non négligeable dans la nutrition azotée des céréales inclues dans les mêmes rotations ou qui
lui sont associées.
.A Thyllaboubou et Ndiané les légumineuses cultivées sont l’arachide et le niébé (vigna
unguculata). En général elles sont cultivées en pure. La principale rotation est arachide/mil,
‘toutefois on rencontre également (même si c’est à des dégrés moindres) des rotations
:mil/niébé sur dror.
:La stratégie paysanne qui guide ces choix est fonde sur le souci d’une alimentation
relativement équilibrée (apport protéinique non négligeable par les grains de niébé) pour
exécuter les travaux champêtres, mais aussi l’obtention dles sous- produits de l’arachide et du
miébé pour l’alimentation des animaux.

7 3
0 L’utilisation des engrais
Le rôle des engrais est d’améliorer le niveau des élkments minéraux dans le sol en vue de
couvrir les besoins des cultures.
Aucun des deux villages n’utilisent les engrais chimiques. ; pourtant le besoin y est. Les
paysans affkment que c’est le manque de moyens qui les y empêche. A l’état actuel de la
situation des terres du bassin arachidier, une utilisation intégrée de la matière organique et des
engrais surtout phosphatés seraient salutaire pour redynamiser la production agricole en
passant par l’.amélioration de la structure des sols.
Toutefois le parc mixte de part la
production minimale qu’il autorise ne va inciter les paysans à utiliser Ves engrais qu’à travers
un système de crkdit dynamique.
0 Défense des sols
Laisser les résidus de récolte mil sur place est une technique qui protège le sol des actions
dkvastatrices du vent dans les écosystèmes comme celui de nos villages d’étude ou le sol est
fragile car très sableux La pratique consiste à laisser une partie au champ et une autre
ramenée à l’exploitation pour les besoins des animaux et les clôtures des concessions. 8% des
agriculteurs pratiquent cette technique à Thyllaboubou et 10% à Ndiané.
Exceptés deux agriculteurs qui ont réalisé des plantations d’Euphorbia basalmifera tout au
tour de leur champ de case à Ndiané pour lutter contre l’érosion éolienne ; aucune autre
action artificielle n’a été identifiée.
Par ailleurs, avec la composition à deux étages du parc mixte, les taux de couverture
permettent une relative bonne protection contre l’érosion éolienne principalement. Ce
phénomène se manifeste par des micro dunes formées tout au tour de la touffe de Guiera. En
effet, les fines particules transportées par le vent sont piégées par les feuilles et tiges qui
constituent une barrière filtrante provoquant ainsi leur depôt en aval. C’est la répétition de ce
processus qui aboutit à la formation de ces micro dunes.
III-2-5-2 A l’échelle du terroir
Avec un écosystème dégradé et des sols très sableux , le parc mixte avec ses deux étages
luttent effkacement contre l’érosion éolienne (vent fort et desséchant) qui est dans cette partie
du bassin arachidier l’un des plus grands facteurs de dégradation

74
Le parc mixte aide à la pérennisation des systèmes de culture qui jusque là, spécifiques des
terroirs étudiés assurent leur survie . Les paysans nous affkment que les productions qui y
sont tirées sont parmi leurs avoirs les plus réguliers ; tant qu’il y a un peu d’eau on peut
espérer sur de la récolte disent-ils.
L’implication des diffkrents acteurs dans la gestion du parc (nous avons memionné plus haut
la participation des femmes et dles enfants dans la gestion des residus de Guiera) constitue un
élément clé de la réussite des actions relatives à la réproduction des écosystèmes du terroir.
La gestion de la fertilité au niveau du terroir ne peut être envisagé sans des actifs et des
animaux en bonne santé. Le parc mixte en tant que composante classique de l’environnement
des paysans sont parfaitement connus quant aux multitudes services qu’ils procurent. En
effet :
Le parc mixte est utilisé dans la phamlacopée comme antiseptique, anti-febriles, antalgiques,
sédatifs, défatiguants, curatif de:s hemoroïdes, des maux de dents etc et dans les ccrémonies
funèbres (enterrement}.

75
CONCLUSION- SUGGESTIONS
0 CONCLUSION
Le parc mixte par économie de fumier (puisqu’il n’en reçoit pas) permet la fertilisation les
terres dégradées du terroir (les Dior) les permettant ainsi d’améliorer leur production (aussi
minime soit-elle) en vue de l’alimentation du terroir.
La diversité du parc est en relation étroite avec les modes de gestion de la fertilité du terroir.
En effet à Ndiané ou le parc est moins dense en Faidherbia albida, les agriculteurs ont mis
l’effort sur la production de Guiera qu’ils ont pour la plupart élevé en arbre en compensation
de cette faiblesse de densité . Cette situation résulte selon les paysans , du fait qu’à bas âge le
Guiera est beaucoup plus rustique que l’acacia albida.
Au niveau des deux villages le taux minimun de matière organique (6O/O”) pour qu’un sol
sableux puisse permettre une production soutenue est assuré sous le Guiera dans l’horizon O-
10 cm (7.89%” à Thyllaboubou et 7.36%” à Ndiané).
La stratégie de production de fumier des agriculteurs est différente en fonction des surfaces
possédées dans le parc mixte. Cela est d’autant plus vrai qu’à Thyllaboubou ou la superficie
du dek-dior (parc mixte ) est de 3.5 fois plus grande que celle de Ndiané, les quantités de
fumier produites dans ce dernier est d’environ 2.5 fois supérieures à celles du premier.
Par ailleurs, on observe qu’à Ndiané ou seulement 27% des terres sont des dek-dior le parc
mixte
ne suffit pas pour entretenir la fertilité du terroir ; les paysans ont recours aux
techniques de fabrication de compost.
Toujours dans le même ordre d’idées les agriculteurs de Ndiané ont: mis l’accent sur les
équipements agricoles afin de pouvoir exécuter à temps opportun les travaux champêtres les
plus délicats car conditionnent la réussite de la campagne agricole donc la vie de toute
l’exploitation : le semis et le sarclage. En effet sur les dior (73% des terres de Ndiané )
l’humidité dure moins et il est impératif de vite réaliser le semis pour pouvoir bénéficier
d’une levée homogène et vigoureuse. La stratégie paysanne en la matière est que le mil est
très rustique, une fois levé il ne meurt que sous des conditions d’aridité exceptionnelle. Par
ailleurs la maîtrise des adventices permet d’espérer sur le potentiel des cultures dans la zone
d’étude (les autres facteurs n’étant pas limitants). A cela s’ajoute le fait que les agriculteurs
dans cette situation sont ceux qui sont les mieux équipés et ceux qui ont le plus de bouches à
nourrir. On retrouve à travers ces différents comportements des agriculteurs une des théories

76
de la thèse de Boserup (une économiste hollandaise) citke par Jouve (1998) selon@ueile les
paysans répondent aux contraintes par l’intensification.
L’étude diachonique rkalisée sur les peuplements de d’Acacia albida laisse voir $wre prise
de conscience quant à la nécessité de réhabiliter le parc s’est installé surtout à T&&oubou
ou le peuplement actuel est Presq!ue 4 fois celut de Ndiané.
Le parc mixte à un effet favorable sur le micro chmat des cultures en agissant soie pH, le
niveau de matiére organique, le niveau d’azote dans les horizons supérieurs . SMfet, en
moyenne 90% du carbone ,90% de la matiere organique plus de 60% de l’azote s@kcalisés
dans les 10 prémiers centimètres. Les emplacements sous les houppiers de GUE~ sont de
+ Il % moins acides que ceux en dehors des houppiers
Le parc est une source non négligeable de matière organique qui permet de rkrtenir la
fertilité dans les espaces qui l’abrite. Le fait de n’apporter le fumier que sur l&rur est
illustratif à cet égard.
L’effet bénéfique des composantes du parc se retrouve dans la discrimination des&roits a
fumer. En effet le fumier n’est épandu III sous les houppiers de Guiera ni souzzux des
Acacia albida .
Le parc mixte avec ses deux étages jouent un rôle non négligeable dans la k contre
l’érosion éolienne. A Ndiané le ‘taux de couverture du Guiera s’élève jusqu’à 133 : à cela
s’ajoute l’effet des arbres comme brise vents


77
0 Suggestions
0 Les des enquêtes menées ont toutes fait ressortir que les cultures produisaient plus sous les
houppiers de Guiera qu’en dehors. Une expérimentation doit être conduite au sein du parc
pour quantifier les effets du Guiera senegalensis sur les rendements des cultures.
0 Des études pourraient être conduites pour définir la densité optimale de Guiera
permettant d’ aboutir à un maintien etiou amélioration de la fertilité des sols .
Q Les paysans ont à l’unanimité reconnu que sous le houppier du Guiera la terre était plus
friable , « tendre » et « molle ». Ces caractéristiques sont en relation avec la physique des
sols. Des éftudes de pénétrométrie et de granulometrie pourraient être menées sous
et hors du houppier de l’espèce en vue d’une meilleure compréhension du
phénomène.
0 A l’unanimité les paysans ont affirmé que le sol sous le houppier était plus humid.e ;
certains affirmaient que même en période de sécheresse ce sont les cultures sous le
houppier qui sont les derniers à sécher. Par rapport à ce point des mesures d’humidité
(tarière , sonde à neutron...) pourraient être effectuées à intervalle régulier durant
toute I’annke.
0 Les résultats de notre étude ont montré que le Guiera senegalensis est une source de
matière organique non négligeable. Par contre nous ne savons rien sur sa dynarnique de
recyclage. Des études de décomposition pourraient être effectuks en vue de chiffrer
les quanti& d’éléments minéraux mises à la disposition des cultures ainsi que la
vitesse de minéralisation .
0 Lors des enquêtes les paysans nous ont affirmé que c ‘esl Dieu qui donne le Chera et que
personne ne peul le planter. Ce raisonnement prouve que très peu ou pas de travaux ont
été faits sur le Guiera en direction du monde paysans ; cependant la quasi totalité dles
paysans (surtout ceux des zones moins denses en kad ) questionnés affkmaient que si
c’était possible ils auraient aimé planter du Guiera autant que cela serait possible.
L’affirmation est certe zélée mais elle symbolise une certaine volonté. Des études visant
une mise au point de techniques de reproduction accessibles au monde paysan serait
salutaire pour l’amélioration
du niveau des transferts
verticaux dans ces
écosystèmes dégradés ou la jachère de plus d’un an n’existe plus.

78
0 Nous avons constaté que la densité de Chiera est inversement proportionne:lle à celle du
kad. Des études pourraient être menées pour comprendre le phénomène :
- puisque le Guiera
aussi a un puissant système racinaire,
est- ce une
concurrence par rapport aux nutriments ?
-
Est- ce une concurrence par rapport à la lumière ?. Ce dernüer point est
intéressant car c’est au moment ou le Guiera végète que le kad aussi porte ses
feuilles.
-
Est-ce un problème lié aux sécrétions racinaires qui seraient gênant pour
l’une des deux espèces.
0 Le guiera est en générale une espèce à étage bas , son mode d’action sur l’environnement
sera donc différent de celui des espèces A étage haut. Des études pourraient être menées
sur son rayon d’action
et sur ses effets sur
certains facteurss d’érosion
éolienne teïque la vitesse du vent,
direction (déviation), taitle des éléments
transportés etc.
0 La fertilité du parc mixte n’est sans doute pas indépendante à l’influence des animaux ;
une étude de la gestion de la fertilité en relation avec le comportement des animaux
en divagation serait déterminant pour la compréhension du système en vue de son
amélioration.
.-

79
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BONFILS (P), FAURE (J), 1956. Les sols de la rétion de Thiès in Annales du Centre de
Recherches ApEnomiques de Bambey au Sénégal. Bulletin agronomique no1 6 , p 5-92
CTFT, 1988. &&iherbia albida (Del. A.Chev) monographie. Nogent sur Marnes : CTFT, 7L! p.
DANCETTE (C ), POULAIN (J.F), 1968. Influence de Acacia albida sur les facteurs
pédoclimatiquesles rendements de cultures. Sols africains/African soils Vol. XIII $3
Louvain (Belgique), p. 197-239.
DELVILLE (P.L), 1996. Gérer la fertilité des terres de savanes dans les pavs du Sahel.
-
-
Diafnostic et _conseil aux paysans.
SaintrEtienne : GRET-MINISTERE:
DE LA
COOPERATION-CTA, 397 p. Collection (( Le point sur ».
DEPOMMIER i(D), OLIVER (R) , JANODET (E), 1996. ” Influence de Faidherbia albida sur
le sol et le sorgho+:. In Les parcs à Faidherbia Cahiers scientifiques :No 12. Paris : CIRAD-
Forêt, Ministére de la coopération, 3 1 1 pages.
DIACK (M), 1998. Piliostigma reticulatum dans un parc à Cordyla-pinnata :-effit sur la-
&énération des sols dégradés au Sénëga!. Kaolack : ISRA Kaolack, 48 pages.
Division
des Statistiques Agricoles , 1997. Ministère de I’Agricuhure. Projet du CILS
DIAPER III _Amélioration des instruments du Diagnostic Permanent pour la Sécurité
Alimentaire Régionale-Phase III Dakar 108 p.
GANRY (F), 1990. ” Valorisation des résidus organiques à la ferme et maintien de la fertilité
du sol. Un itinéraire technique promessif appliqué à la culture de maïs au sud-Sénégal”. In
Savanes d’Afrique terres fertiles. Actes des rencontres internationales, Montpellier 1 O-14
Décembre 1990. Ministère de l’agriculture, 587 p.

GANRY (F), DOMMERGUES (Y.R), 1993. La fixation biolotique de I’azote, fonde-
d’une production agricole soutenue.
Les promesses de la recherche agronomi+
Montpellier : CIRAD, 4 p.
GJFFARD (P.L), 1974. Les essences de reboisement au SériéPal. Le Kad. Dakar : DéIégatin
générale à !a recherche Scientifique et technique . Centre Technique Forestier ‘Tropical, 34
GIGOU (J), 1995. “La fertilité entre foret et savane en Afrique de l’Ouest”. In Geti
durable des terres dans les régions semi-arides et subhumides d’Afrique, Ganry F (
Campbell B (ed) . Montpellier : CiRAD-CA ; Ministère de la coopération Colloqs
CIRAD, Dakar (Sénégal), 15-19 Novembre 1993, p 69-88.
GIGOU (J), 1982. Evolution du soi sous culture suivant les apports d’azote,
--A---.-
d-: compost et&
I>ai (synthèse sur 5 ans). CIR,4D, 2 1 p
HARMAND (J.M) , 1996. %Plantation deF,albida au nord Cameroun. Essais-comparatifs&
provenances et associatioc In Les parcs ti Faidherbia . Cahiers scientifiques No 12. Paris
CIRAD-Forêt, Ministère de la coopération, 3 1 1 pages.
ICRAF, 1990. Propositions de recherches a,arofore&res pour le système du bassin arachide
N”37. Edité par Beniest J et Samba N.A. 87 p.
ISEAMERS, 1965. Les aspects du problème vivrier Sénégalais. Dakar : Institut de sciem
économique Aplliquée, Ministère de I’Economie rurale du Sénégal, 93 p.
ISRA ,1998. Plan stratégique de I’ISKA ( 1998-2003). Synthèse des activités scientifiques.4
chiffrage . 169 p
JOUVE (P), 1989. ” L’analvse agronomique de situations culturales”. In ,4gronomie ,d
ressources naturelles en régions tropicales. Montpellier 12- 15 septembre, IRAT (ed.)
p. 1.26-134
JOUVE (P), 1992. Le Diagnostic du milieu rural. De la région à la parcelle. Approci
systémique des modes d’exploitation agricole du milieu. Montpellier : CNEARC, 40 p.

81
JOUVE (P), 1997. ” Des techniques aux pratiques. Conséquences méthodologiques pour
l’étude des systèmes de production agricoles et le développement rur In méthodes pour
comprendre et mesurer les pratiques agraires en milieu tropiçal et leurs transformations. 1 O- 11
décembre 1997-Niamey : Institut de géographie de Lausane-Suisse, Université Abdou
Moumouni Niamey-Niger, 13 p.
JOUVE (P), 1998. Cours systèmes agraires : Réactions paysannes aux contraintes du milieu.
LOUPPE CD)., 1989. Influence de Faidherbia albida sur les rendements agricoles.
Communicatio:n présentée au colloque national : forêt, environnement et développement.
Institut des sciences de l’environnement Dakar, 22-26 mai 1989. Dakar : direction ides
recherches sur ‘les productions forestières, 16~.
LOIJPPE (D), 1991. Guiera senegalensis, espèce agroforestière ?. Micro-jachère dérobée de
saison sèche et approvisionnement énergétique d’un village du centre-nord du bassin
arachidier sén&alais. Dakar :Revue Bois et Forêt des tropiques n”228, p-4 l-47.
MEMENTO dr:gronome, 1991. Ouatrième édition , collection « techniques rurales en
Afrique )) Pari:s : Ministère de la coopération et du développement, 160 1 pages.
RGPH(Recensement Général de la Population et de I’Habitat) , 1992 Mimstère de
1’Economie des finances et du plan. Direction de la prévision de la statistique. Rapport
régional (résultats définitifs) Thiès : RGPH, 48 p.
Ministère de l’environnement et de la protection de la nature, Plan National d’Action pour
l’Environnemenr, 1997. Secrétariat permanent du conseil Supérieur des Ressources
Naturelles et de l’Environnement. Dakar 82 p. (p. 51-57).
MDR, 1989. manisation des appuis aux producteurs. Tome II. Rapport final : 63 p

82
NDIAYE (M), 1997. Contribution des lépumineuses arbustives à l’alimentgtion azotée du
maïs (Zéa mays L) : cas d’un système deculture en allées dans le centre-sud Sénégal, 123 f
dactyl .
Thèse de doctorat : sciences agronomiques : INPL
PIERI (C ), 1974. Premiers résultats expérimentaux sur la sensibilité de l’arachide à la
toxicité aluminique. Agronomie Tropicale N”6-7 vol. XXIX
PIERI (C), 1989. Fertilité des terres de savanes. Bilan de 30 ans de recherche et de
développement amicales au sud du Saham. lklontpellier : CIRAD-IRAT, 444 p”
PIERI (J. M. G), 1992. Fertilitv of soils. A&ture for Farming in the West Afr&an Savannah.
Berlin Heidelberg : CIRAD-IRAT-FAO, 346 p.
PIRAUX (M), 1996. Adaptation des stratégies paysannes paysannes aux risques climatiques
et à la préssion démographique en ré:gion sahélo-soudanienne sénégalaise. Cahiers
Agricultures Redacteurs en chefs Gembloux et Versailles : ed. John Libbey Eurotex, p.99-
108.
Recensement National de l’Agriculture, 1998. Lettre d’information n”4. Dakar p I-4.
Revised Standard soi1 color char& 199 1. Agricultural, forestry and fïsheries, -15 p
RUELLAN (A), DOSSO (M), 1(?93. Regards sur le sol. Paris : éd. Foucher, 192 p.
SALI., (P-N), 1996. Les parcs agroforestiers au Sénégal. Etat des connaissances
--_-
et
perspectives N”100. Dakar : SALWA, 82 p.
SCHOCH (P.G), 1966. Influence de l’évapotranspiration potentielle d’une strate arborée au
S&&a1 et conséquences agonomiques. CNRA de Bambey. L’ Agronomie Tropicale, volume
XXI n”1.
SENE ( M), 1995. Influence de l’état hvdrique et du comportement mécanique du sol sur sur
l’implantation et la fructification de l’arachide. 127
-
-
-
-
f.d;actyl.

8 3
Thèse de doctorat : sciences agronomiques : ENSAM
SENE (M), DLATTA (M), 1991. La place de l’arbre et le rôle des techniques culturales dans
I’aménapement du terroir au Sud-Est du bassin arachidier du SérlPuga’. Reseau Erosion,
bulletin 11, Montpellier : p. 68-80
SQLTNER ( D ), 1983. Les bases de la production vé&ale, le sol, le climat, la nlantg.
Tome 1 : le sol. Angers, Sciences et Techniques Agricoles, 12”“” édition, 457 p.
ZANTE (P) ,1983. Etude pedologique du domaine de l’institut National du
-
Developne rnlwt
Rural (Thiès-Sené~al). Dakar : ORSTOM, 129 p.

84
Annexe 1
Caractéristiques des différents sols dans la région de Thiès
Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés
* une texture sablonneuse d’au moins 95%
* moins de 5% d’éléments très fin: ‘teneur moyenne en argile de l’ordre de 2.25% en
surface, 1.5% de limon
* une teneur moyenne en mati re organique de 0.2 1%
* une teneur moyenne d’azote de O.O’Ici% en surface
* une teneur moyenne de phosphore d’environ 0.010%
* une teneur moyenne de 0.7 mé/kg de potassium
* une teneur moyenne de 9 mé/kg de calcium échangeable
?
un pH légèrement acide de l’ordre de 6.2.
Les sols hydromorphes à engorgement temporaire de profondeur
*
Les sols hydromorphes bruns peu lessivés qui s’identifient par un engorgement en
profondeur dû à leur position topographique et qui se caractérisent par un horizon de surface
d’environ 5% d’argile, moins de 0.5% de matière organique, une teneur en azote de 0.02 à
0.03%, une teneur en phosphore de 0.014%, des teneurs en k20 et Ca échangeables de l’ordre
de 0.3 1.2 et 15 25 mé./kg respec.tivement;
*
les sols hydromorphes sur sables et marnes calcaires. Ils se sont formés sur des
sables recouvrant les marno- calcaires ou ces derniers en compagnie des débris de cuirasse
ferralitique. Leur infiltration est gêné par la nature argileuse du sous-sol. Ils se caractérisent
par 90% de sable en surface, 40% d’argile montmoriilonitique, 55 à 60% de kaolinite, un
durcissement fort et rapide de la surface les rendant diff>ciles à travailler
*
Les sols hydromorphes engorgement temporaire de surface ou d‘ensemble
On distingue :
* tes sols de bas fond sablo-humifères (cizor nou-) qui se caractérisent par:
- un taux d’argile d’environ 5%
- présence de sables blancs délavés au déla dl métre
- le pH varie de 5 4.8
* les sols de bas fond argile-hurnifères (h~n en langue vernaculaire) se caractkrisent
par:

85
- une teneur en argile d’environ 30%
- une capacité maximun pour lkau comprise entre 20et 28%
-
le complexe absorbant est riche en potassium et calcium échangeable.
Sots ferrugine:ux tropicaux sur gravillons ferrugineux ou sur cuirasse ferralitiqwe
* des sols ferrugineux tropicaux sur gravillons en profondeur qui sont aussi Sabl<eux
que les dior en surface avec toutefois le niveau des gravillons à un mètre ~ le taux de
phosphore 0.05% de P205 et la teneur en argile de 20%
*
des sols ferrugineux tropicaux sur cuirasse en profondeur qui se caractérisent par
des taux de P205 total exceptionnels: 1 à 5%. Le taux de Fe203 total peut en
fonction de la profondeur de la cuirasse varier de 0.5 à 1 ou 2%; le taux d’argile
peut atteindre 30% en profondeur.

----
86
Annexe 2
Revue bibliographique sur Faidherbia albida/Guiera
senegalensis
Faidherbia albida
La description de l’espèce sera principalement basée sur les travaux réalisés par F’.L
- Nom botanique Faidherbia albida
- Noms vernaculaires Kuu’( wolof)
.Sus ( S&&e)
Hu/urz~un ( bambara)
Ijuhiki (peuh]),
- Description
- Morphologie
Acacia albida est un grand arbre pouvant atteindre XI-25 m de haut avec un diamètre ri
hauteur de poitrine égale à lmètre (P.1, GIFFARD, 1974). Certaines espèces atteignent 31
mètres de haut avec un diamètre de: 1.5m. Leur fût oscillant entre 3 à 4.5 m Les vieux sujets
forment une large sphère hémisphcrique tandis que les jeunes sujets prcsentent plutot une
forme en pyramide inversée. (CTFT 1988). Dans le meme sens PL GIFFARD parlera de
cime étalée en parasol pour les vieux sujets au fût libre sur 6 à 8 mètres et de pyramide pour
les jeunes qui ont leur tronc entièrement garni de branches, Selon lui l’espèce se distingue
aisément par ses rameaux blanchâtres formés de courts segments en ligne brisée et par son
cycle phénologique qui se développe en ‘contre saison dans les domaines soudaniens et
sahéliens.

87
- Caractères botaniques
Les feuilles composées et alternes (caractéristiques des mimosoideae sont bipennées
avec des pennes qui portent des folioles. Le pétiole est long de 0.5
3.7 cm ; le rachis peut
atteindre 3 à 7.5 cm de long et porter 2 à 12 paires de pennes. Chaque penne est composé d.‘un
rachis de 2.5 à 5.5 cm de long portant 6 à 23 paires de folioles ; chaque foliole pouvant
mesurer 2.5 à 12 mm de long et 0.7 à 5 mm de larges.(CTFT, 1988).
- Les épines
Les épines droites et fortes, longues de 1.5 cm environ sont insérées par groupes de
deux à la base des feuilles
Les fleurs
Les fleurs sessiles ou avec un pédicelle de 2 mm apparaissent environ d.eux mois
après la nouvel.le feuillaison. Très odorantes, elles sont d’abord de couleur blanc-crème puis
jaunes. Le périanthe comprend 5 sépales en coupe et 5 pétales séparés. Les étamines (long de
4 à 6 mm) sont soudées entre elles à la base et rattachées aux petales. Elles sont au nomlbre
de40 à 50.
- Le fruit
Le fruit: est une gousse indéhiscente jaune-orange à brun-rouge de 7 à 9 mm
d’épaisseur, 10 à 15 cm de long et de 2 à 3 cm de large qui tombe à terre trois mois après
floraison. Le mésocarpe s’enroule en spirale en se lignifiant.
- Taxonomie
Legumineuse, Mimosoideae, l’espèce appartient :
Famille :
Leguminosae
Sous-famille :
Mimosoideae
Genre :
Faidherbia
Série :
Gummiferae (qui se caractérise par la spinescence des stipules)
Espèce :
Faidherbia albida

88
- Locaiisation et Caractérisation
D’après les travaux de la DEF (196S), Faidherbiaa albida se rencontre partout au
Sénégal.. Toutefois les plus beaux peuplements ne se rencontrent que dans l’ouest du pays,
S:ur les sols sableux du bassin arachidier -
- Cycle phénologique
Faidherbia albida perd ses feuilles au cours de la saison des pluies. Cette inversion de
fonctionnement et de repos des bourgeons est une caractéristique principale qui la diffère des
autres espèces végétales des savanes tropicales. En effet les bourgeons s’épanouissent après
l’arrêt des précipitations ; les cimes demeurent vertes tout au long de la période sèche.
- Influence de Faidherbia albida sur le microclimat
Des études bioclimatologiques ont été menées par C. ‘DANCETTE et J.F POULAIN
en 1966. Les facteurs étudiés sont : l’humidité. relative de l’air, la température, l’évaporation,
l’humidité du soi, et la piuviométrie. Ils créent un microclimat propice au développement des
cultures; sous l’espèce. En effet les auteurs concluent que :
Systématiquement les températures maximales diminuent et les minimales augmentent
sensiblement sous la frondaison de l’arbre ; cette situation est tivorable aux cultures s’y
trouvant.
Le stock d’eau entre la surface et 1.2m de profondeur durant la période du 2!4 mai au
24 octobre s’élève à 73.1 mm sous l’arbre contre 59.8 mm en dehors de ce dernier. Cette
différence serait due à une réduction (de l’évaporation sous l’arbre Toutefois le stock d’eau est
identique dans les premiers 4 mètres du profil aussi bien sous l’arbre qu’à l’extérieur.
IJne augmentation de la pluviométrie sous Acacia albida en cas de pluies violentes et
obliques(cas les plus fréquents en zone soudano-sahéliennle) et une réduction en cas de fines
pl,uies ce qui peut être préjudiciable: à la réussite d’une lbonne germination des graines en
début de saison car le soi est peu humide.

89
Des séries de mesure effectuées sous,
la limite et hors de la frondatson n’ont pas
montrer de différences significatives quant à l’évaporation.
Quant à DANCETTE (1968), Faidherian albida constitue un véritable tampon climatique en
restituant les eaux stockées en profondeur par le biais de la transpiration de ses feuilles ; cela a
pour conséquence l’augmentation de l’hygrométrie de l’air qui devient moins desséchant.
- Action sur le sol
-Caractéristiques physiques
L’humidité équivalente et l’humidité au point de flétrissement sont plus élevées sous
l’arbre bien qu’elles n’entraînent pas une augmentation de l’eau utile clans le sol..
Le taux d’argile et de limon n’est pas influencé par la présence de l’arbre
- Caracteristiques chimiques
On observe une augmentation de la conductivité de 30% qui se traduit par un
accroissement des éléments minéraux dans la solution du sol.
- Valeur fourragère de Acacia albida
L’inversion de son cycle fait qu’il est beaucoup convoité par les éleveurs en vue de
l’affouragement des animaux.
-Les feuilles
Les branches sont émondées et mises à la disposition des animaux. Une pratique
correcte de cette opération (si elle ne concerne que les jeunes branches) n’est pas grave, la
cime se referme en un temps relativement court. Par contre si le houppier est entie- rement
émondé Faidherbia albida mettra des années à se remettre.
I<n ce qui concerne les teneurs en protéines, des analyses effectuées au laboratoire de Hann
attestent que les feuilles d’Acacia serait équivalentes à un foin d’excellente qualité des pays
tempérés.
- Les gousses

~_-------
- - -
-
.-.
.I_
_-~~
9 0
La fructifkalion a lieu entre février et mai (période critique pour I’alimapation du
bétail) ; les gousses ramassées sont donnés aux animaux de l’exploitation ou
ues au
citadins. Elles possèdent une excellente valeur fourragère. En effet BOUDET e@IVIERE
cité par GIFFARD (1974) estiment à 0.77 unité fourragère par kilogramme de pr&t brut à
10% d’humidité la valeur fourragère des gousses. Ce chif‘fre correspond à deux fois& valeur
fourragère des fanes d’arachide ou d’un bon foin.
- Sylviculture
- Régénération naturelle
L’imperméabilité de la cuticule fait que la graine a besoin de beaucoup d’hirridité ou
d’une longue période pluvieuse pour réaliser sa germination ce qui n’est pas facile% crbtenir
dans les pays du Sahel. Si malgré ces conditions difficiles les graines germaient, % jeunes
plantules sont soient étouffées par les mauvaises herbes soient détruites par les anaux en
divagation. Pour échapper Faidherbia albida a besoin de soins particu1ier.s 8: fépart.
GIFFARD (1974) cite PELISSIER qui disait yurun? sas Q’élève un sas en serér) d& meme
manière qu’on dirait yaram n’diay (j’élève un enfant).
- Régénération artificielle
I,es graines traitées j l‘acide sulfurique donnent un bon taux de gcrmitk~n. Au
Niger (Znder, Magaria, Maradi) et au Sénégal (Louga) en vue de restaurer les éc+q;t mes
dégradés la technique a été utilisée et 70?/0 de germination avaient été obtenues mais.& plants
ont disparus au cours de la prémière saison sèche (sur 1000 hectares traites II ne r*:t plus
rien à cinq mois aprés germination). Toutefois de nos jours les techniques d’élew et de
plantation sont maitrisées et le probkme ne se pose plus.
-Guiera senegalemis
- Nom botanique
Guiera senegalensis J. 1’. Gmel
- Noms vernaculaires
Ngèr (wolof)
t-lud (Ser re)
(;z+“e ou K~W&~ ou Muyec (Bambara)
(~c~lol~i ou I,elok~ ou Ndieloki (Peulh).

91
- Morphologie
Guiera senegalensis est un arbuste de 1 à 2 mètres , plus rarement 3 mètres. Le fût est
grêle dressé et ramifié depuis la base. On le reconnaît par son écorce grisâtre et ses rameaux
duveteux.
Les feuilles
Les feuilles sont de couleur gris-vert opposées ou subopposées, ovales, orbiculaires ou
elliptiques de 3.5 cm de long et 2.5 cm de large. Elles ont le sommet arrondi et mucroné, la
base arrondie ou cordée avec des duvets sur les deux faces et des glandes noires au dessous.
Les fleurs
Les fleurs sont petites et de couleur blanche ou blanc-crème ; l’inflorescence est en
capitules axillaires sphériques.
1~3 fruits
Les fruits sont linéaires et ont entre 2.5 et 3.5 cm de long ; ils sont velus et argenté-rosé
Ecologie
L’espèce se rencontre du sud du Sahara à la forêt guinéenne en passant par les zones
soudano-saheliennes. 11 envahit la plus part des jachères sur sols sableux très secs.
Sylviculture
Le Guiera senegalensis est une espèce très difficile à produire en pkpinière, sa
croissance est excessivement lente ; et pour cette raison sa régénération par les moyens
artificiels n’est pas couramment utilisée.
- Résultats de quelques travaux sur Guiera senegalensis
Les plants de Guiera peuvent presenter un taux d’humidité élevé (jusqu’à 266%).

92
Les plants de Nguiera sont utilisés pour la confection des clôtures et palissades.
L’arbuste étant élagué en saison des pluies ., sa végétation en saison sèche réalise un transfèrt
vertical des éléments minéraux. L’arbuste joue également un rôle dans la 1utt;e anti-érosive
(vent).
i

93
Cartographie du parc mixte et suite de l’historique des deux villages
- Matériels utilisés pour la cartographie du parc mixte.
- une boussole pour l’orientation de la carte par rapport au nord géographique et définir
l’inclinaison de n’importe quel point du repère _
- un niveau du topographe pour les alignements à effectuer lors de la matérialisation des axes
du repère
- une équerre optique pour déterminer l’orthogonalité, de chaque point enregistré,
- un podomètre pour mesurer les coordonnées des Faidherbia albida
j
- un ruban de 50 mètres pour la mesure des coordonnées des arbustes de Nguiera et la
graduation du repère
- des jalons en fer de 2.5 mètres de haut pour les alignements
- une cordelette de 200 mètres pour permettre au podomètre de rouler de façon rectiligne
- des piquets en bois de 50 centimètres de haut pour matérialiser les différents points
initialement cotes
Le matériel de terrain utilisé pour l’expériment.ation sur le Chiera
Un ruban de 50 mètres
Une pelle
Un pic
Des pioches
Des sacs en jute
Des piquets en bois
Un marteau.
Des étiquettes
Des sachets plastiques
Des bassines
Des marqueurs

94
Succession des différents chefs de vitlage à Thyllaboubou et Ndiané
Thyllaboubou
De sa création à nos jours les différents chefs de village qui se sont succédés à ThyW&ou
sont :
Boubou Ai’ ssa SYLLA
Mam Moussadieng SYLLA
Mam Morycoumba Malick SYLLA
Mory Maïssa Ndoumbé SYLLA
Ndiaga Fa Demba SYLLA
Boubou SYLLA
Moussa Bogour SY LLA
Demba SY LLA
Baye SYLLA
Le dernier étant assez àgé c’est son lils aîné Ndiaga SYLLA (64 ans) qui assure les titions
de chef de village.
Ndiané
Le fondateur est resté chef de village de 1895 à 1905.
Sa succession fut assurée par son lE-tire N’dongo DIANE de 1905 à 1910. Apr&e fut
successivement :
Latir GNING de 1910 1915
Ma ssa DIANE de 1915 1925
Mass GNING de 1925 1930
Modou FALL (no 1) de 1930 1964
Modou Fall (n” 2) de 1964 nos jours.
L’ explication de la présence d.es GNING et des FALL dans la liste des chefs d&lage
s’explique par le fait que :
Les DIANE ont mariés les filles des NGING. A un moment donné du règne il n y a& plus
de grand garçon au niveau de la famille des DIANE pour assurer la rélève ; c.e fait a paswr ia
famille à faire appel aux NGING pour prendre la chefferie en attendant.

95
En ce qui concerne les Fall, ce sont les neveux des DIANE. Il y a environ 70 ans, au dé,part
des DIANE
Thiès pour faire l’ouvrier, ils ont confiés la chefferie aux FALL afin de
pérenniser la chefferie au niveau de la grande famille.
Quelques données expérimentales sur le parc mixte.
Evolution des populations de kad pendant 20 ans .
~_
Ndiané
- - -
-
-
4 4
- - -
~ - _
-~_
-
I_~_
Tableau 6 : Eiiomasse aérienne et souterraine et surface de houppier/pied de tiuiera
P.T+F sec
_ ~.---P. frais Rat. -.------.- .--_--.- _-.__1
senegalensis sur précedent mil et arachide à Thyllaboubou
0.878 NS 2.689 NS
1.133 NS
5.889 NS
1.006
0.153
--. -----__ _I
c v(%>
23.55
26.42
- -
- - ~ - - _ - - --_~
~.--.~
-~--_
- - -
Les valeurs suivies d’une lettre différente sont statistiquement différentes selon le test de
NEWMAN et KEULS au seuil P=O.O5. Une lettre marquée en plus d’une étoile indique une
différence hautement significative.
Tableau 7 : Biomasse aérienne et souterraine et surface de houppier de Guiera senegalensis
sur précedent mil et arachide à Ndiané

9 6
Tableau 8 : teneur en Azote et carbone du sol ii Thyilaboubou et Ndiané
Tableau 9 : Teneur du sol en matière organique à Thyllaboubou et Ndiané
r--------..
I
Ho
M o y e n n e
C!i!?-i
j
5.894
0.565 j 1 6 . 6 1
1
I
~-~_
/
/
Ndiané 16.098
0.298 i9.04
I
-ANS.._. . .
/
1
Tableau 10 : Valeur du pH eau et I(ci à Thyllaboubou et Ndiané.
_---~.
cTbllaboubou
Ndiané
Tp#J kcl
---- ---- -- II
_-~--
-~.-

9 7
GUIDES D’ENTRETIEN
Ressources naturelles:
Nom :
Région :
Prénom :
Département :
Statut matrimonial :
Commune :
Ethnie :
Village :
Statut foncier :
origine :
(immigrant ou autochtone)
Quelles sont les limites de votre terroir ?
Quels sont les différentes ressources et leurs emplacements : il s’agit des forêts., cours d’eau ,
jachères , champs de cultures (champs de case et champs de brousse), bois sacré, aire
protégée, forêt classée, zone de mise en défens. .
Quels sont les différents types de sols qu’on y rencontre ? quels sont leurs noms
vernaculaires?
Dans quel état s,e trouvait les terres auparavant?
Ile quoi était composé la végétation?
Est-ce qu’il y a eu des changements en ce qui concerne les pluies ?
Y a t-il des endroits dégradés dans le terroir? si oui
quels sont les signes de cette dégradation?
Pouvez-vous indiquer les endroits les plus dégradés?
Quelles sont à votre avis les causes de cette dégradation?
Y a-t-il eu des mesures déjà entreprises dans le but de freiner ou régénérer ces sols dégradés?

98
Données structureiles de i’exploitatiou et équipements:
Quel est i’âge de votre exploitation?
Quel est le nombre d’actifs de votre (exploitation?
Combien de femmes y a-t-il parmi ceux-ci?
Combien d’hommes y a-t-il parmi ceux-ci
Y a-t-il parmi ceux-ci des enfants de vos parents?
Quds sont les équipements dont dispose votre exploitation?
* charrue
* charrette
* semoirs
* multiculteur
* herses
* corps butteur
* houes...
Combien d’animaux (ou machine ) de traits pokdez-vous?
* boeufs de trait
* ânes de trait
* chevaux de trait
* autres animaux
* tracteur
Possédez-vous d’autres animaux?
Si oui, lesquels?
* bovins
nombre
* caprins
nombre
* ovins
nombre
* équin
nombre
* asin
nombre
(Comment les elevez-vous?
* confiage (si oui mode de paiement)
* parc permanent
.A.vec quoi nourrissez-vous vos animaux ?
* foins (à spécifier)
* fanes d’arachide ou de niébe
* tiges de mil, de sorg,ho ou de ma s
* tourteaux de coton
* tourteaux d’arachide:
* mélasses
* branches d’arbres ( à spécifier)

9 9
Gestion de la fertilité:
Les résidus de récolte (tige sorgho, de mil, de ma s...) au niveau du parc mixte sont-ils
i
transportés à la maison ou laissé en vaine pâture?
1
Les résidus de récolte sont-ils brûlés?
En dehors de l’alimentation des animaux qu’est-ce que vous en faites?
Est-ce que vous fabriquez du fumier?
Comment le fabriquez-vous?
* fosse fumière
longueur.. . .
largeur.. . .
profondeur.. . .
* compostière
longueur.. .
largeur.. .
profondeur.. .
* parc amélioré
longueur.. . . . . .
largeur.. . . . _ .
hauteur.. . _. _.
Quelle quantité de fumier fabriquez-vous?
charretée
paniers champêtres
tas etc.
Est-ce que vous apportez des ordures ménagères au champ?
Si oui quelle quantité?
Est-ce que tous les champs sont identiquement fumés? Si non expliquez pourquoi’!
Le Faidherbi Albida et le Guiera Senegalensis sont des espèces fréquentes dans le terroir;
votre avis:
Quels sont leurs rôles dans:
* l’amélioration de la fertilité des sols?
comment?
* quels en sont les signes?
* Qu’est ce que vous en tirez
* 1’ élevage y tire t-il profit ? complémentarité? concurrence?

* l’amélioration des qualités des terres en jachére:?
* la gestion du foncier?
* la défense et conservation des sols?
traitement des ravines, des rigoles
fixation des ouvrages d’aménagement
<etc.
* les usages domestiques?(combustible, mets.. .)
* la santé
* le maraîchage?
* l’artisanat?
etc.
* Quels sont les efforts consentis pour régénérer le parc mixte?
* Y a t-il des difficultés majeures pour y parvenir?
* Quelles sont les mesures que vous envisagez pour les contourner?

Techniques culturales et systèmes de cultures:
Quels types de travail du sol réalisez-vous?
labour
grattage aux dents
scarifiage
rayonnage simple
Sur quels types de sols ?
Pour quelles cultures?
Quelles sont les spéculations que vous cultivez sur votre exploitation?
Quelle est l’ordre de semis des cultures? Et quand commencez-vous les semis?
Quelle est l’assolement et la rotation pratiquée?
Quelle type de fizrtilisation fajtes-vous?
* organique
* minérale ( à spécifier et quantité aussi)
* organo-minérale
Quelles sont les opérations d’entretien que vous réalisez?
* sarclage
* sarcla-binage
* sarcla-buttage
* buttage
* herbicidage ( specifïer quantité et periode d’application)
Si oui est-ce en relation avec la disponibilité en mam d’oeuvre?
Quand et comm,ent récoltez-vous vos cultures?
Comment sont-elles stocker au champ?
Comment sont-elles transportées et stockées au village?
Est-ce que la main d’cwvre dont vous disposez est suffisante pour faire face à tous Ce:s
travaux?
Si non faites vous recours à:
. de la main d’œuvre salariale ?
. une entraide familiale?
. une entraide inter-villageoise?
Quelles en sont les modalités?
Est-ce que vous avez des parcelles en jachères?
Si oui: .quelIe superficie?
.sur quel type de sol?
à quelle distance du village?

-----,----
-_-A
102.
Données sur i’hïstorique du village:
A quelle époque le village a-t-il é,té crée?
Qui (ethnie) est le créateur du village?
Dans quel ordre s’est effectué le peuplement?
Qui détient la chefferie du village?
Auparavant quel était la religion dominante au village?
Présentement qu’en est-il?
L’ imam ( ou le pasteur/prêtre) vient de quelle famille?
Quels son? les attributs du chef de village?
Quels sont ceux des conseillers du village?
quels sont les attributs des chefs religieux?
Y a-t-il des associations villageoises?
Si oui comment fonctionnent-elles?
Quelles sont les conditions d’adhkion?
Quels sont les attributs du chefde famille?
Comment sont organisés ies mariages?

1 0 3
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Caractéristiques générales des villages de Thyllaboubou et Ndiané.. . . . . . . .38
Tableau 2 : Superficie (en ha) par type de sol et en % de la supeficie totale à
Thyllaboubou et Ndiané . . . . _ . _ . . ._. . _ . . . . . _ _ . _ . . . . _. . . . _ . . . . _ . . . . ._ . . . . . . . . _ . . . . . . . . . . . . . . . -46
Tableau 3 : Nombre total d’animaux et valeur en UBT.. . . . . _. . . . . . . . . _ _. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50
Tableau no4 : Charge du bétail sur les jachères à Thyllaboubou et Ndiané.. . . . . . . ..5 1
Tableau 5 : Quantité totale (ensemble de chaque site) de biomasse foliaire des kad à
Thyllaboubou et Ndiané (en kg). _. . . _. . . . . . .
.
.60
Tableau 6 : Biomasse aérienne et souterraine et surface de houppieripied de Guiera
senegalensis sur précedent mil et arachide à Thyllaboubou. _. ._. . . . __” _. . _. . 95
Tableau 7 : Biomasse aérienne et souterraine et surface de houppier de Guiera senegalensis
sur précedent mil et arachide à Ndiané. __ ___ _. _. . ._ _. . . . . . . . . . .
. .
95
Tableau 8 : teneur en Azote et carbone du sol à Thyllaboubou et Ndiané . . . . .96
Tableau 9 : Teneur du sol en matière organique à Thyllaboubou et Ndiané.. . . . .9h
Tableau 10 : Valeur du pH eau et Kcl à Thyliaboubou et Ndiané.. . . . . ..96
Tableau ‘11 : Nombre moyen de Guieraha /classe.. . . . . . . . . . . . . . . .6 1
Tableau 112 : Surface moyenne (mZ) d’un houppier/classe à Thyilaboubou et Ndiané.. _. .6 1
Tableau I3 : Surface occupée (mz) par les houppiers/classe et totale/ ha.. _. . .61
Tableau 14 : Taux de couverture du Guiera à Thyllaboubou et Ndiané.. . . . .62

104
Tableau 15 : Bornasse (aérienne et souterraine) moyenne sèche /pied de Guiera à
Thyllaboubou et Ndiané ( kg). . . . . .
. _. “. . . . . . . . . . . . . . . . . . ..62
Tableau 16 : Matière sèches aériennes et souterraines de guiera à Thyllaboubou et Ndiané
(@/ha). . . _ . _ . _ _ . . . _ . . . . _ . _ . . . . _ _ . . _ . _ I . . . , . . . ” . _ _
.
_ . _ . . _ . . _ .03
Tableau no17 : Production totale de biomasse aerienne des Acacia albida(feuilles seules) et
Guiera senegalensis (tiges+feuilles) à Thyllaboubou et Ndiané (en kg/ba). “. _. . . . . . . . .66
Tableau no18 : Quantités moyennes de furnier et d’ordure ménagère produites par les UPA
dans les deux villages (en Charreté:es). . “. . . . . . 72
* Evolution des populations de kald pendant 20 ans..
_.
_.
95

105
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Présentation du Sénégal et de la région d’étude
Figure 2 : Domaines biogéographiques et variantes du bassin arachidier (sources, atlas jeune
Afrique 1983 et ICRAF 1990)
Figure 3 : Carte des isohyètes
Figure 4 : Itinéraires des différents transects et localisation des villages d’études
Figure 5 :: Hauteur moyenne des pluies au cours des 20 dernières années (source : service
météorologique du CNRA de Rambey). . . . . . . . . . . . . . . ._ .30
Figure 6 :: Types de sols et leurs superficies à Thyllaboubou
Figure 7 :: Types de sols et leurs superficies à Ndiané
Figure 8 :: Coupe shérnatique du transect carrière Diak-Ndiané
Figure 9 :: Coupe shématique d’une toposéquence à Thyllaboubou
Figure 10 : Coupe shématique d’un transect à Ndiané
Figure 11 : Schémas descriptifs des différents types de sol étudiés
Figure 12 : Utilisation des différents sols à Thyllaboubou et Ndiané
Figure 13 : Calendrier des travaux agricoles à Thyllaboubou et Ndiané.(la pastèque concerne
Ndiané). . . . . . . . . . . . . . . . . _. . . . _. . . . . . . . .
. . . . ..49
Figure 14 :
Calendrier fourrager à Thyllaboubou et Ndiané... . . . . . ._ __ . _. . ._ _. . .52

106
Figure 15 : Répartition générale des terres à Thyllaboubou.. . . _. . . . . “. _ . ..53
Figure 16: Répartition générale des terres à Ndiané. _ . . . . . . _ . . . _. . “. . . . 54
Figure 17 : Répartition des différents types de sol par catégorie d’agriculteurs à
Thyllaboubou.. . . _ . _. . ___ _. . . . _ ._. “. . __ _. “. . _. I _.
,, _. . . . . . _ . , . . “_ . . . . . .” _. . _. .56
Figure 18 : Répartition des ditfférents types de: sol par catégorie d’agriculteur à Ndiané.. .57
Figure 19 :
Evolution des peuplements de Faidherbia albida pendant 20
années. I _ . . . . . . ..59
Figure 20 : Evolution des peuplements d e 1:aidherbia a l b i d a p e n d a n t 2 0 a n s à
Thyllaboubou
Figure 21 : Evolution des peuplements de Faidherbia albida pendant 20 ans à Ndiané
Figure 22 : Cartographie du parc mixte Faidherhia albida /Guiera senegalensis à
Thyllaboubou
Figure 23 : Cartographie du parc mixte Faidherbia albida /Guiera senegalensis à Ndiané
Figure 24 : Rendement des cultures sur dior fumé à ‘I’hyllaboubou _. 69
Figure 25 : Rendement des cultures sur dior fume à Ndiane.. .”
. .
_.
.70

107
INDEX DES NOMS
-
-
VERNACULAXRES
Dior - meuble , facile à travailler.
Dek-dior- meuble, facile à travailler mais plus riche en matière organique
IM=: dur, donc difficile à travailler
Borosn kt?ur(en wolof) = chef de l’unité de résidence
0 yal mbin (en sérère)= chef de l’unité de résidence
Rorom kmr goumak= chef d’exploitation indépendant dépuis longtemps
Horom kmr goundaw = chef d’exploitation récemment indépendant
‘I’ol gigeAr.7 champ des femmes
Kud(wohj,) := Faidherbia albida
Sus (sérè.re)= Faidherbia albida
Nguèr= Guiera senegalensis
LISTE DES ABREVIATIONS
ISRA- Institut Sénégalais de Recherche Agricoles
CNRA= Centre de National de Recherche Agronomique
PNVA= Programme National de Vulgarisation Agricole
POGV= Projet Organisation Gestion Villageoise
UPA== Unité de Production agricole
UBT== Unité de Bétail Tropical

Feuill
Eiommasses produites (feuilles) par les kadd à Thytlaboubou et NDIANE
Cas des diamètres compris entre 3 et 97 CI cm (P en gramme)

Cire kad thy Cire kad Ndia MS THY (g)
MS THY(kg) MS NDIA(g)
MS NDIA(kg)
0,76
0,97
8621
9
13567
14
0,74
0,87
7727
8
10819
11
0,9
0,83
Il610
12
9810
10
0,!3
0,91
11610
12
11880
12
0,76
0,95
8168
8
12992
13
0,8:3
0,79
9810
10
8852
9
0,34
O>f34
1533
2
10058
10
0,8:3
0,77
9810
10
8393
8
0,7'1
0,78
7090
7
8621
9
0,8
os97
9087
9
A 3567
14
0,76
0,83
8168
8
9810
10
0,84
0,64
10058
10
5713
6
0,54
058
4012
4
4655
5
0,78
0,48
8621
9
3140
3
0,29
0,74
1101
1
7727
8
O,M
10058
10
0,82
9566
10
o-7
6883
7
0%
6090
6
D,78
8621
9
0,95
12992
13
O,82
9566
10
0,37
1828
2
B,52
3709
4
O,36
1726
2
0,81
9325
9
0,7
6883
7
0,88
11080
11
fi,57
4490
4
0,93
12429
12
0,63
5529
6
CI,55
4168
4
6,85
10308
10
0,86
10562
11
0,78
8621
9
0,84
10058
10
0,8
9087
9
C,83
9810
10
0.95
12992
13
0,78
8621
9
0,93
12429
12
0,35
1628
2
0,55
4168
4
0,38
1932
2
0,91
11880
12
133
9087
9
0,81
9325
9
0,8
9087
9
0,9
11610
12
0,82
9566
10
Page 1

F~euill
0,72
7299
7
w
17610
12
Q8
9087
9
0,64
5’713
6
0,98
13860
14
076
4995
5
0,95
12992
13
0,93
12429
12
0%
13278
13
W
4995
5
0,57
4490
4
0,=
13278
13
0,s
13278
13
o,=
11080
11
086
4995
5
0,83
9810
10
fJ,=
1932
2
0,77
8:393
8
0,37
1828
2
0,78
8621
9
0,97
13567
14
Total(kg)
590
140
E!valuation biomasse Faidherbia albidal (circonférence>97 cm)
1HYLLA
NDIANE
1,32
1,42
1,63
1
l,15
133
1,15
1
111
1,44
1,16
1,3
1,14
1
3,5
q,g
1,3
175
3,25
13
z1
1,92
1,06
1,02
1x66
1,42
1,12
1,73
3,38
1,4
4,03
12
1,84
1,12
1,68
1,67
1,16
1,53
3,82
1,23
1,73
1,12

1-5
1,4

Page 2

Feuill
2
'1,05
1,23
1,34
1708
1,15
1,18

12
1,03
1,04
1,17
1,15
1,15

A,3
1,56
1,ll

2,95
1.53
1,24
1,25
1,25
1,s
1,43
1,12

1,2
1,4

2,04
1,04
3,38
i,o4
A,84

2,23
'1,65
4,85

13
1,15
1,17

1,28
1.62
A,14

12
1,17
12
22
136
1,85
1,23
1,12

A,3
1,64
1,18
3,34

Page3

_ _ - I _ - . ~ - - . - -
- _ I - .
Feuil’l
0,99
3,27
1,24
1,45

3,3
1,33
1,23
1309

133
Total nombre d’arbre=87 Thyllaboubou)
Total nombre d’arbre=20 (Ndiane)

Production M: S feuilles (en kg)
ÏI-wLLA
8439
NDIANE
1940
Total général de la biomasse foliaire des K Lads (en kg)
THYLLA
9029
NDIANE
? 986
Page 4