8 2 7 <. CONTRARIETES PEOOCLIMATIQUES ET...
8
2 7
<.
CONTRARIETES PEOOCLIMATIQUES ET ADAPTATION
,Iz--
:,
DE L'AGRICULTURE A LA SECHERESSE, EN ZONE
.r.-*.-l=--,
1:
,a5
~lw3.q - cw _
INTERTROPICALE
..*-
k il4ilAj*Qp&@
‘*,a-
b4M&y,
C. DANCETTE
-*- -- -ll.l
‘: ,-
, 1
Agronome IRAT*,
détaché à I'ISRA
CNRA - BAMBEY - BP 51 - SENEGAL
Département de Recherche sur les systèmes
de production et transfert de technologies
'Naf@i 0 t
en milieu rural.
*
- r
the
1. INTRODUCTION
Iver-
3 7 0 1 ,
De 1968 a 1983 compris, les pays du Sahel ont été
en
proie à
une
sécheresse
exceptionnelle
dont
personne
nIest en mesure de prévoir le terme. Dans ces pays où l'agri-
culture a
toujours
été
risquée,
des
années
très
sèches
ont pu étre vécues avant 1968,
de mëme que des années légë-
rement
plus
humides
ont pu
survenir
entre 1968 et 1983.
toast
La sécheresse est
avant
tout un
phénomène déroutant qui
itions
implique
une
méfiance
constante.
Les 16 dernières
années
ocess.
tranchent toutefois sur la période antérieure relativement
elling
humide entre 1950 et 1967 (cette période "humide" n'ëtait-
nstead
elle pas elle-méme exceptionnelle et n'avait-elle pas endormi
rr the
notre
vigilance ?l.
Quoiqu'il en soit, nous devons tout
fie
sea
faire pour mieux connaître la sécheresse et mettre au point
iness.
des méthodes de lutte plus efficaces ; nos efforts seront
toujours rentables car il faut bien se dire que la sëcheresse
e have
est
un facteur de l'agriculture tropicale qui ne disparaîtra
If
the
jamais complètement.
Et mëme si elle disparaissait (provisoi-
at the
rement)
des
zones
actuellement
marginales,
l'agriculteur
5.t two
irait
encore
l'affronter dans des
zones plus
arides
qui
ations,
l'entourent et qu'il voudrait mettre en valeur.
Hélène
J these
~-
-~
iive an
"*lines
‘>
* ISRA -
Institut
sénégalais de
Recherches
Agricoles BP
equator
3120 Dakar SENEGAL.
and by
* IRAT - 45 bis,
Avenue de la Belle Gabrielle - 94130 Nogent
Ibouring
sur Marne FRANCE.

.
28
II. PRINCIPALES CONTRAINTES DES ZONES
EXPOSEES A LA SECHERESSE
2.1 - D ’ o r d r e c l i m a t i q u e :
-------------------_----
La
demande
évaporative,
traduite
par
l'évapotranspiration
potentielle
ETP (mesurée sur gazon ou calculée) ou par
l'évaporation d'eau libre en bac normalisé, est plus élevée
pendant
les
années à
faible
pluviomélrie
(C. DANCETTE,
1976 p-330), d'où des besoins en eau majorés d'autant.
Les totaux pluviométriques, sont bien sûr réduits (F. FOREST,
1982). Ainsi au Sénégal par exemple, le déficit pluviométrique

moyen
sur
les quinze dernières
années,
e s t.
compris
entre
26 et 36 %, par rapport à la moyenne antérieure à 1968,
dans
les principales
stations
agronomiques de
1'ISRA (C.
DANCETTE, 1984 p-7).
T a b l e a u 1
P l u v i o m é t r i e a n n u e l l e e n m m d e s s t a t i o n s ISFIA
Station
Moyenne
Moyenne
Déficit
1968 - 1982
début - 1967
(30 à 60 ans)
%
R - TOLL
218
311
- 30
~~
GUEDE
192
309
- 36
~~
LOUGA
288
447
- 36
~-~
BAMBEY
487
671
- 27
-_-~
NIORO (du Rip)
680
916
- 26
~-_
BOUBEL
521
720
- 28
--_
VELINGARA
810
1 101
- 26
---~
MISSIRAH
730
1 088
- 33
1
SEFA
965
1 311
- 26
-
-
-
DJIBELOR
(Ziguinchor)
1 106
1 546
- 28

* Les
dates
de première
pluie (utile pour semer)
ou de
dernière pluie appréciable
sont
très
capricieuses;
mais
ceci
est de
norme dans ce type de climat, que l'on
soit ou non en période de sécheresse.
Ainsi
à
Bambey, la
première
pluie
de semis
en humide est en moyenne le 6 juillet ( T 12 jours1 entre
1940 et 1967, et le 10 juillet, entre 1968 et 1982.
Il
faut
attendre le
21 juillet,
pour
avoir
pu semer dans 80 % des années. Toujours à Bambey, la pluie
de semis est tombée le 8 août en 1966 et en deux mois on
a
reçu
presqu'autant
d'eau
qu'en
moyenne
sur 60 ans !
(631 mm).
E n 19810,
la première pluie a eu
lieu
le 6
août,
mais
cette fois-ci, il n'est tombé que 391 mm et
la saison des pluie ne s'est pas prolongée comme en 1966.
Inversement,
la saison des pluies peut commencer très tôt,
même pendant
la série d'années dites
"sèches" ;
ce fut
le cas en 1972, le 5 juin,
et pourtant le record de sêcheresse
de la station fut approché, avec 377 mm. En 1979, les pluies
commencèrent le

14, juin et
le total
fut
plus
favorable
(626 mm). Enfin, tout avait bien commencé en 1983, avec
une belle pluie de semis le 20 juin : cette année la le
record de sécheresse fut pulvérisée avec 318 mm (reprise

des pluies
le 8 août,
cinquante jours
après la première
pluie...).
On pourrait même dire
qu'il
faut
s e
mefier
des
débuts
d'hivernage
précoces,
c'est-à-dire
des
"faux
départs" ; nous en reparlerons à propos de la simulation
des bilans hydriques et de ses applications.
Il
apparaît
tout de
méme
que
depuis
seize
ans,
il pleut moins en
fin de saison (à Bambey : 217 mm
en
octobre,
de 1968 à 1983, au
lieu de 54 entre 1921
et
1967).
* Les durées de saison des pluies, entre la première
pluie permettant le semis, ou celle qui provoque la germination
des graines semées en sol sec, et la fin de la pêriode
d'utilisation des réserves en eau du sol après la dernière
Pluie notable,
sont bien sûr très variables. Cette variabilité
pose, nous
le verrons plus loin,
de très gros
problèmes
d'adaptation variétale.
* Les séquences sèches peuvent survenir aussi bien en de-
but, qu'en milieu ou qu'en fin de saison des pluies. Cependant,
avec un
choix
judicieux de pluie-seuil pour le semis en

tivement bien adaptées
aux zones de Lougt (niébé de soixante-
quinze jours) et de Bambey (arachide de quatre-vingt-dix jours)
que les sécheresses Peuvent
intervenir à tout.es les phases du
cycle ;
elles
sont en
général
plus
sévères
pendant
les
phases
de floraison
et de maturation
apr@s
1968.
Enfin,
la sécheresse est un phénomène très relatif qui peut dépendre
de la culture adoptée dans la zone étudirie. Ainsi, à Bambey,
une
arachide de quatre-vingt-dix
jours,
d'une
croissance
T a b l e a u 2
P o u r c e n t a g e d ’ a n n é e s p e n d a n t
l e s q u e l l e s
furent
subies
d e s s é c h e r e s s e s g r a v e s
(K (50 %I p e n d a n t l e s p h a s e s
d u c y c l e d ’ u n e c u l t u r e d ’ a p r è s l e s r é s u l t a t s d e s i m u l a t i o n
d u b i l a n h y d r i q u e d e s c u l t u r e s Imhthode FOREST, 1904).

_--
Phases du cycle
Sur deux
-
-
Végétative
Floraison
Maturation
phases
I_-
0
40
6 0
40
---_-
2 2
3 3
5 0
3 3
17
5 0
-/
100
67
P o u r u n n i é b é d e 7 5 j o u r s à L o u g a e n s o l s a b l e u x ( r é s e r v e
e n e a u u t i l e d e 50 mm/mètre).

-
-
-
Végétation
Floraison
Maturation
2 phases
1 0
2 0
4 0
0
-
-
6
6
2 8
0
0
3 3
75
2 5
P o u r u n e a r a c h i d e d e 1 0 5 j o u r s à B a m b e y e n s o l ( r é s e r v e
e n e a u u t i l e d e 8 0 mm/mètrel.

-
-
-
Végétation
Floraison
Maturation
2 phases
t 1940 1950 1968 - - 1949 1967 1979
10 17 8
20 17 17
.- 0 0 0
17 0 0
Pour une a r a c h i d e d e 9 0 j o u r s à B a m b e y (en s o l s a b l e u x
( r é s e r v e e n e a u u t i l e d e 8 0 mm/mètre).

3 1
plus rapide, est en revanche moins affectée, d'après les Gsul-
tats de simulation du bilan hydrique des cultures (méthode
FOREST, 19841, par la sécheresse
pendant les phases de florai-
son et de
maturation
(respectivement 17 %
et 0 % des années)
qu'une arachide de cent-cinq jours type 57-422
(respectivement
33 % et 75 % des années !) entre 1968 et 1979.
2.2 - D ‘ordre pédologique :
__-__---_--___--~__-_____
Les sols des pays inter-tropicaux peuvent être peu favorables
a
la résistance des cultures à la sécheresse.
C'est le
cas des
sols
trop
sableux et
trop perméables, à
faible
capacité de rétention en eau. Ainsi à Louga, ou à Thilmakla,
au Sénégal,
les sols dunaires à sables grossiers ne peuvent
retenir que 40 à 50 mm d'eau par mètre de sol et les perco-
lations (et donc les lessivages) peuvent être très graves,
malgré de
faibles
totaux
pluviométriques (L. CISSE, J.
IMBERNON, C. DANCETTE - 1984 ; C. DANCETTE et L. SARR -
1984).
C'est le
cas
aussi
des sols peu perméables
soumis
à des pluies très intenses et donc à un fort ruissellement
préjudiciable à
une
alimentation
hydrique
correcte
des
cultures.
Les
sols
tronqués, ou
à cuirasse ferralitique
peu profonde,
sont
nombreux
au Sénégal
oriental, et
les
apports pluviométriques y sont très mal valorisés.
2.3 - Contraintes diverses :
__-_-------_--___~-__^____
Elles sont nombreuses et nous en citerons seulement quelques
unes :

mauvaise
protection contre
l'érosion
pluviale
et
éolienne,dëfrichements anarchiques ; surpâturage et mauvaise
p r o t e c t i o n d e s c u l t u r e s c o n t r e
les d i v a g a t i o n s
animales,
les prédateurs,
les maladies diverses ; sources d'énergie
limitées
ou trop
coiiteuses freinant les travaux motorisés,
le pompage de l'eau ; sous-peuplement dans certaines zones
et surpeuplement dans d'autres, etc.
III. PRINCIPAUX RESULTATS OBTENUS
DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA SECHERESSE
3.1 - Recours au matér’iel végétal
-_________--___-____--.-----------
Nous laisserons nos collègues sélectionneurs et physiologistes

32
développer
cette
partie.
Nous
avons
démontré
(DANCETTE,
et
1979, 1983, 1984) que
les variétés de cycle court étaient
chan
plus économes en eau et surtout qu'elles procuraient davantage
ce
de
souplesse dans le calendrier cultural
et
de sécurité
des
rendements.
Certes,
lors
des
années
pluvieuses, on
peut
perdre en
rendement
potentiel,
avec
une
variété de
cycle
court par rapport à une variété de cycle plus long
Il
dans
le cas de l'arachide (et du niébé peut-Etre) ; mais
de
ce
n'est pas le cas du mil avec les variétés dont dispose
êtrf
actuellement la vulgarisation et de toutes les façons les
Citr
rendements potentiels
n'intéressent guère que les agronomes,
en
station.
Dans
le milieu
paysan,
i .'
convient
surtout
Le
de jouer la carte de la sécurité et non celle des rendements
SUCI
record
mais
aléatoires.
Nous
avons pu démontrer aussi (F.
à ii
FOREST
et C.
DANCETTE,
1982 et DANCETTE,
1984) que l'on
pouvait gagner
en sécurité sur les conditions d'alimentation
La
hydrique
des
cultures
de cycle
court, en se
préservant
il
des
"faux départs"
de la saison des pluies et en ne semant
qu'
qu'après une
date bien déterminée, faisant cadrer le cycle
sa
de la culture, avec le coeur de l'hivernage et le maximum
tou
de chances d'avoir des pluies suffisantes ; c'est le cas
peu
de
l'arachide de
quatre-vingt-dix
jours à
Bambey (date
exe
de semis
optimale entre le 6 et le 16 juillet) et du niébé
jou
de soixante-quinze jours qu'il
convient
de ne pas semer
un
avant le 1G Juillet ; la simulation du bilan hydrique nous don-
Pr2
nerait probablement des indications du même genre pour les mils
sen
du cycle court (soixante-cinq à quatre-vingt-dix jours). Pour
Le
ces cultures, il faut faire en sorte aussi
de ne pas avoir une
en
date de récolte trop précoce qui corresponde à de fortes proba-
inc
bilités de pluies abondantes
Idifficultês de récolte, de
Le
séchage,
parasitisme et pourrissement, etc.).
le
Enfin,
il faut bien dire que toutes les précautions
i l
logiques basées sur une simulation des situations antérieures
d'ô
aussi
bonne
qu'elle
soit, ne
nous
donneront
jamais
une
de
certitude
absolue de succès
; l'agriculteur ne sera jamais
SO'
a l'abri
d'une
sécheresse
imprévisible
d e
milieu de cycle
pa
(les plus graves, qui correspondent à la floraison...).
Cependant, il
est certain que sur un grand nombre d'années
AV
(trente
à quarante
années,
comme
nous le retenons souvent,
CO
c'est le statisticien qui aura raison et qui
aura
saisi
pa
Te maximum de chances de succès et le minimum de risques
mu
d'accident :
il devra seulement se montrer modeste,
réservé
es
sa

33
i 'i t, t i I' t
et
persévérant,
même
lorsque
l'agriculteur
tëmëraire
0 u
etaient
chanceux
aura
pris
une
décision
plus
heureuse
tue
IUl,
tivintage
ce
qui ne se reproduira certainement pas
chaque
anntie
j
r.Ccurité
5 p CI- 3
On
a . ? - Tic.--;ru~s !I~X t,erhniquec CL<~ turzaier
__________-_-_-----_-------------------
,616
d
e
ius ‘ o n g
!I
existe de nombreuses techniques culturales qui permettent
; mais
de mieux résister à la sécheresse.
Notre liste ne sa,Jrait
drC,pO%e
ëtre exhaustive,
dans le cadre de cette courte communication.
.(iriS les
Citons entre autres :
fjronhmes,
su'tout
Le mode de semis : un semis en sec
(dont les chances de
etidemeni.5
succès
peuvent
@,tre
chiffrées
par
simulation)
effectué
fus51 (F .
à
un date opportune, jouer aussi sur la profondeur de semis.
q u e
l'on
PIF rit a t i 0 n
La lutte contre les adventices : c'est un point essentiel
)r-eservant
il
faut bien avoir à l'esprit qu'une jeune culture avant
0 ic
semant
qu'elle ne
recouvre le
sol
complètement, et
surtout si
IF cycle
sa densité est
lâche,
transpire
peu
d'eau
alors
que si
e maximum
toute la
surface
est
couverte
d'herbe,
la transpiration
.t
le cas
peut
correspondre à
l'évapotranspiration
potentielle (par
:J '1 y
(date
exemple,
quand un
mil
consomme
seulement 2 mm d'eau par
du niébé
jour,
une Jachere d'herbe peut
en consommer 6 à 7). C'est
p /1 5
semer
un
cas que l'on peut avoir dans les cultures, si on ne
'loui; don-
pratique pas de sarclages OU un petit grattage après le
r les mils
semis.
'LIT~ 1. Pour
Le travail du sol permet d'économiser de l'eau, directement
~VOIT une
en réduisant les pertes par évaporation, et par ruissellement
tes proba-
indirectement en
supprimant
toute
végétation
indésirable.
e 1.. o l t e ,
d e
Le
labour
permet
une
meilleure
utilisation de l'eau
par
les
cultures
gr2ce à un
enracinement
plus
performant
;
~)ré~~UtiOflS
il
facilite en
fin
de cycle
la conservation d'un
stock
anterieures
d'eau qui
peut lètre
important et
qui
servira de
réserve
Jamais
une
de
Sécurité
lors de la campagne
suivante.
Les
résultats
>eta Jamais
son: très nombreux dans ce domaine et nous ne les détaiilerons
'1
de cycle
pas (c.
CHARREAU, 1971, R. NICOU, 1977, J.L. CHOPART, 1978).
raison...).
îe d'années
Avec
le paillage, on
peut
réduire
l'évaporation
sol-nu,
rl I.
souvent,
comme
avec
les
travaux du sol ; cependant,
l'intérêt du
3ura
saisi
paillage est moindre lorsque les sols eux-mëmes sont "auto-
c e
risques
muTchant"
(cas des sols sableux). Par ailleurs, la paille
tf?, réservé
est un produit trop rare et trop précieux en milieu soudano-
sahelien
pour i!tre
immobilisée
sur le
sol
(J.L.
CHOPART

34
et
al.
1978).
Dans
des
parcelles
d'observation
conduites
peut
depuis di:x ans sous un paillage épais et permanent, à Bambey,
en fav
nous avons fini par obtenir de bons résultats sur mil (économie
surtolJ
d'eau lors des années sèches et apports organiques importants
I
permettant de se
dispenser
d'apporter
d,es
engrais,
lors
lutter
des années humides à fort lessivage) mais dans des conditions
arbre<
impossibles à appliquer en milieu paysan.
retour
l'uti
Les
associations
culturales
sont
intéressantes
pour
mieux
de P
valoriser
l'eau
mais
certainement
pas
pour
l'économiser.
"bris<
Disons schématiquement que
l'association est valable lorsque
de r-6
la
pluviométrie
est
égale ou
supérieure
aux
besoins en
nemen'
eau.
Dans
le cas des
sécheresses,
l'expérience
de Louga
montre
que
chacune
des
cultures,
voire
toutes,
peuvent
tissa,
être touchées gravement
et que les rendements ne sont pas
régui
supérieurs à ceux que l'on obtient en pratiquant des cultures
qlJi
pures (C. DANCETTE, février 1984).
Nous ferons une exception
renta
pour
cette forme d'association spéciale qu'est la culture
en zone arborée (Acacia
albido par exemple) que nous préconi-
relie
sons etqui
est méme une condition de survie de l'agriculture
le ni
sahélo-soudanienne.
La
réduction
des
densités
s'avère
très
décevante.
3 . ,7
_---.
Au bout de sept ans à Louga,
avec il faut le dire les pires
sécheresses (souvent 150 à 200 mm) nous n'obtenons pas
Nous
de différences significatives, tant sur mil que sur niébé,
vent
en jouant sur les densités (de 1 à 8 fois plus faibles...).
revu
Arithmétiquement,
les
meilleurs
rendements
sont
obtenus
a UT
avec les densités élevées le plus souvent ; des résultats
cati
analogues
ont
été obtenus par 1'ICRISAT au Niger... Mil,
aux
niébé et
arachide
sont des plantes déjà bien adaptées à
éoli
la sécheresse et qui manifestent des facultés de compensation
cas,
remarquables. Il
est
possible
que
les
densités
faibles
diva
permettent
d'obtenir
des
produits de
meilleure
qualité
a é
(pour des quantités pratiquement égales] mais on manque
e t
de
résultats dans ce domaine.
Pratiquement, on
retiendra
des
les
densités et
les
écartements
correspondants
conformes
dévc
aux exigences de survie de plantes, de quantités de semence
de
à utiliser,
d'entretien aisé des cultures avec le matériel
pas*
dont on dispose. Mais,
il faut bien reconnaitre que la physio-
trè,
logie miime
de la plante cultivée intervient peu dans le
Nou
choix,
ii U
moins dans la gamme des densités raisonnables.
a f
Enfin, il
convient de se méfier des essais en station où
du
les plantes ne sont pas exposées
à tous les aléas que l'on
tou

35
t e s
peut
rencontrer en
m.ilieu paysan et qui
militent
souvent
<Y,
en faveur des fortes densités (problème de défense des cultures
iii e
surtout).
r.t s
Les
brise - vent
doivent
étre
recommandés
pour
rn i e u :<
ors
lutter
contre la sëcheresse. C'est le role bien connu des
trrl 5
arbres dont il
sera traité par ailleurs ; c'est aussi le
recours
à des haies brise-vent mortes ou vives.
Enfin, c'est
l'utilisation judicieuse, sous
diverses formes d'association
l!lJX
de plantes
hautes et
de plantes basses.
L'expérimentation
et-.
"brise-vent"
est
très
délicate et
n o u s
disposons de
peu
;clue
de résultats chiffrés dans ce domaine qui mériterait certai-
en
nement des travaux plus poussés.
.uga
Nous passerons rapidement sur diverses techniques d'ëclair-
ent
tissage,
de coupe en
vert (décevant pour le mil...), de
pas
régulateurs
de croissance
de conditionneurs de
sol,
etc.
ires
qui
dans
l'ensemble
sont
encore
peu
opérationnelles et
.ion
rentables.
tore
Peu de travail a été fait sur l'amélioration au micro-
ûni-
relief des cultures sauf peut-être pour le riz pluvial et
ture
le niëbë (semis dans le sillon).
nte.
3.3 - Recour~s à 1 'am~~!~~cration du paysage ruru
_--__-__-__--_--_-----~------------------------
ires
pas
Nous avons
abordé ce thème avec l'évocation du rôle brise-
ébé,
vent des arbres.
Nos travaux sur les cultures doivent étre
<)
. j.
revus
sous l'angle d'un type de paysage rural plus conforme
enus
à une lutte acharnëe contre tous les processus de dësertifi-
tats
cation : réduction de
l'ëvapotranspiration
potentiel le grâce
Mil,
aux arbres (dispersés ou en brise-vent), réduction de l'érosion
:s à
éolienne,
mais
aussi
de l'érosion hydrique dans
certains
tion
cas,
avec
les
bandes
d'arrët
forestiers,
limita tion
des
bles
divagations animales, etc. Ce travail, de réflexion
surtout,
Ilité
a été amorce par la recherche (P.G. SCHOCH,1965, C.
DANCETTE
Inque
et M.
NIANG,
1979,
etc.) mais débouche,
aujourd'hui,
sur
?ndra
des
projets d'action
plus
concertée
avec les sociétés de
II-mes
développement.
Il semble qu'il
ait,
actuellement,
une prise
nence
de conscience telle que les problèmes d'aménagement du milieu
2riel
passeront
de plus en
plus
avant
certaines
améliorations
/SiO-
très ponctuelles et isolées
de leur contexte d'environnement.
s le
Nous
nous en
rëjoui!~sOns,
car tout ce qui
est
aménagement
ales.
a
ëtë trop souvent
négligé ;
les problèmes de dégradation
Il où
du milieu sont de plus en plus graves et viennent annihiler
1 'on
toutes
les
actions
de vulgarisation (équipement agricole,

36
engrais défense des cultures, variétés améliorées, etc.).
8;
1,
3 . 4 - R e c o u r s à 1 ‘irrigat,ion
ri
--_-------------------------
SI
Il S'ag;it d'un mode de lutte contre la sécheresse très effi-
il
cace,
miais
aussi
très
contesté en
raic,on
surtout de son
ds
coût et de la technicité qu'elle implique. Sans parler forcé-
d
ment
d 12 s
grands
aménagements ou
installations
coûteuses
S
(nos collègues hydrauliciens en parleront), il est certain
d,
que les possibilités ne sont pas négligeables dans le domaine
n
de
la petite
hydraulique et
surtout dans
l'optique d'un
d.
meilleur
aménagement des terroirs
avec récupération maximale
a
de 1'eaLI pluviale (nappes peu profondes, retenues collinaires,
submersion par

eaux de ruissellement,
aménagements de mares,
-P
etc.). Si
le maraîchage parait surtout valoriser l'irrigation,
u:
les
cultures
vivrières et
les grandes cultures
de rente
Pc
(coton,
arachide.. .) pourraient aussi en bénéficier. D'impor-
1
tants résultats ont été obtenus sur les systèmes de cultures
(
irriguées en
zone
soudano - sahélienne,
à Lossa
au Niger, à
d
Bambey au Sénégal (T.M. DUC, 1976, L. DESSELAS - T.M. DUC,
e
1984).
1
T
IV. ORIENTATIONS DE TRAVAIL ET CONCLUSION
i
d
Nos suggestions
sont les suivantes
; nous n'avons retenu
1
que ce qui
nous parait essentiel et prioritaire,
sans aucune
C
prétention d'étre exhausif :
S
a
Préciser
notre
connaissance de
la période de
sécheresse
ë
1968-1984,
en vue de pouvoir nous y adapter. Bien que cette
t
période
soit un peu courte,
on peut envisager de déterminer
C
les seuils pluviométriques que l'on peut espérer atteindre
ou dépasser dans 80 % des années. Le choix des variétés,
des techniques culturales,
les diverses décisions concernant
la lutte contre la sécheresse seront prises en tenant compte
de cette pluviométrie minimale garantie quatre années sur

cinq.
Chiffrer
les
risques de
sécheresse
pour
les
principales
variétés et
zones
géographiques
conernées, e t
notamment
les sécheresses de milieu de cycle, grâce à l'utilisation
de modiiles de simulation de bilan hydrique. Le logiciel


37
BIP (F. FDREST,
1984) peut-ëtre
recommandé ;
par
ailleurs
il
fait l'objet
d'améliorations constantes
qu'
en font le
reflet de l'état d'avancement de nos connaissances pointant
sur
les
différents
facteurs du
bilan
hydrique
détaillé.
! ef'fi-
Le calage des cycles de variétés courtes au sein de la saison
d e
son
des pluies, à l'époque qui présentera le maximum de chances
forcé-
de succès,
en sera d'autant facilité.
Une économie de l'eau
.,üteuses
sera
constamment
recherchée
avec l'utilisation des voriëtés
certain
de cycle court accompagnée des consignes de sécuritf
voulues,
domaine
notamment
pour
.I es
périodes
de semis
les
plus
favorables
u e
d'un
dans
l'optique
d e
la satisfaction des besoins en (eau et
maxrmale
aussi d'une récolte dans des conditions satisfaisantes.
linaires,
,c mares,

poursuivre les travaux sur les techniques culturales permettant
rigation,
une
meilleure
valorisation de l'eau ; réduction des pertes
d e
rente
par
évaporation,
travaux
de malherbologie en
liaison
avec
Uimpor-
l'alimentation
hydrique,
divers
t r a v a u x e t
amendement
CtJltUres
(surtout organiques) du sol, amélioration du relief au
sein
Yiger. à
des cultures dans le sens de la lutte contre Te ruissellement
1.P. o u c ,
et d'une collecte de l'eau facilitant son utilisation par
la plante, etc.
Travailler en
'liaison
étroite
avec
tous
les
spëcialistes
intervenant dans l'aménagement du paysage rural. 11 convient
d'associer
étroitement
l'intérieur
même
des
exploitations
nns retenu
l'arbre et les cultures,
à toutes les fins utiles de combat
ùnS
aucune
contre
la dégradation des sols et la désertificatïon. 11
s'agit peut-être du point le plus important pour les agronomes
actuellement

; tout doit passer avant tout par une politique
sécheresse
énergétique
et cohérente de
reboisement. La recherche fores-
que cette
tière doit être à l'avant-garde de ce combat, dans un souci
déterminer
constant d'intégration culture-arbre et élevage.
_ atteindre
5
variétes,
N e
plus
travailler oe
façon
cloisonnée
mais
constituer
concernant
des équipes pluridisciplinaires ayant pour objectif prioritaire
snant compte
'a lutte contre la sécheresse, en vue du "mieux-vivre" des
annees
sur
Populations
rurales et de
revenus plus importants et plus
Stables pour Tes agriculteurs eux-memes et pour Tes Etats
ii

économie
essentiellement
agricole,
de ces
régions
semi-
principales
arides.
1.
notamment

38
BIBLIOGRAPHIE
(1) CHARREAU C. et NICOU R. i,'nméZior~t2'~,n
3~ p"~>,f'iZ <I~~I~,uY'c~~
d a n s
1. e s
sol.5
s a b l e u x e t snblo-argi
leur
de la
ZO?lci
tropY,*ale s è c h e O u e s t - A f r i c a i n e 6 t ses i n c i d e n c e s agr(ono-
m i q u e s .
AGRO. TROP. N"2, 5, 9 et 11-1971.
(2) CHOPART J.L.
P r o l o n g a t i o n d e l a
p é r i o d e
d@S
L a b o u r :i
d e f i n d e c y c l e grûce à d e s t e c h n i q u e s d’iconomie
do
l ’ e a u - a p p l i c a t i o n
a u x
s o l s
s a b l e u x (DIOR) d e l a zone
Centl**r? E]ord d u S é n é g a l .
ISRA CNRA BAMBEY -1979
(3) CISSIE L., IMBERNON J., DANCETTE C. BiLan hydriquo ec. miné-
r a l d e s
c u l t u r e s d ’ a r a c h i d e e t d e m i l ci L’ç’cheile d ’ u n
h e c t a r e .
ISRA CNRA BAMBEY -1976.
(4) DANC'ETTE C.
M e s u r e s
d ‘évopotranspirat
ion
ptitentielle
e t
d ’ é v a p o r a t i o n d ’ u n e n a p p e d ’ e a u l i b r e a u S é n é g a l .
AGRO. TROP. XxX1-4 décembre 1976.
( 5 ) DANCETTE C . e t N I A N G M . RôZes d e l’arbre e t s o n i n t é -
g r a t i o n
d a n s l e s s y s t è m e s a g r a i r e s d u N<,rd d u S&négal.
Séminaire CRDI - "Le rôle des arbres au Sahel" DAKAR
5-10 novembre 1976.
(6) DANCETTE C.
Agroclimatologie
a p p l i q u é e à
1 ‘economie
de 1 ‘eau, e n z o n e soudano s a h é l i e n n e .
PGRO. TROP. XXXIV-
4-1979.
j
( 7 ) DANCETTE C . B e s o i n s e n e a u d u m i l a u SBnGgaZ ; a d a p t a t i o n
‘ i
z o n e semi a r i d e t r o p i c a l e .
GGRO.
'TROP. XXXIV-4-1983.
(8) DANCETTE C.
AgroclimatoLogie
e t
a d a p t a t i o n
variéta l e
d e 1 ‘ a r a c h i d e a u S é n é g a l .
ISRA
CNRA
BAMBEY
-décembre
no 84/8 -Janvier.
(9) DANCETTE C. et SARR L.
D é g r a d a t i o n e t
r é g é n é r a t i o n
d e s sols d a n s l e s r é g i o n s C e n t r e e t N o r d d u S é n é g a l
ICap V e r t , T h i è s , D i o u r b e l , Lougal. S y n t h è s e
ISRA CNRA-
BAMBEY - janvier 1984
(10) DARCETTE C. L a r é s i s t a n c e d u niébe’ à l a s é c h e r e s s e

3 9
s <3 A s c-1 imnt soLtd~ln:;-:suhblLcrl.
ISRA CNRA BAMBEY - Comités
scientifiques CILSS-BAMAKO
(11) DANCETTE C.
Ccnsorvat i o n d e s e a u x t-f, d u SC 1 a u >;C’n6gc.l l-
e n
i n 9 t a n :1 e -
ISRA CNRA BAMBEY
-
Rapport
CILS:,-PRAIA
l-10 septembre 1984
(12) DESSELAS L., DUC T.M. Mod&TZisation de systèmf,s de r:lc%r~<~~es
i r r i g u é e s e n zen? C e n t r e - N o r d d u S é n é g a l .
DGRST
1 SRA
GERDAT dot ri"7970408 -juin 1984.
(13) D U C T . M . irrigat-icln de l a z o n e C e n t r e Nord d u .S,:~C;~~II:
r é s u l t a t s
d e r e c h e r c h e s e t p e r s p e c t i v e s .
Comité
'consul-
tatif FAO AIEA BAMBEY
-10-14 novembre 1975 AIEA-Techn.
dot.
no192 -1976.
(14) FOREST F. Euoll*;! ion de Lu pluuiométrie
en zone ssudano-
sahélienne a u
COL~~S d e % a
péT*iode 1940-1579 ef. ~*~,rls&-
quences
SUT
2~ bilan hydriqhe d
e
s

cultureS~ pluviaLes
au Sénégu 1. AGRD. TROP. XXXXVII-l-1982.
( 1 5 ) FOREST F . e t DANCETTE C . Simulution d u bilan h!idriq~e
de
2 ‘arachide e n
vue
d ‘une
mei2 leure
u d a p t a t ion dc
pette cul.ture UKC c o n d i t i o n s t,ropicales. C o n s e i l
Pfricain
de l'arachide (CAA) BANJUL - GAMBIE -7-11 juin 1982.
(16) FOREST F . S i m u l a t i o n d u b i l a n hydrique d e s r:ul,tures
p l u v i a l e s .
Prhsentat i o n e t
u t i l i s a t i o n d u
fbogiciel
BrP. GERDAT DRD MONTPELLIER -février 1984.
(17) NICOU R . Le t r a v a i l d u s o l d a n s
Les
t e r r e s
ascindées
, d u Sénégai m o t i v a t i o n s , c o n t r a i n t e s .
ISRA
CNAR
BAMBEY
-1977.
(18) SCHOCH P.G.
I n f l u e n c e d e s a r b r e s e t l e u r s consequences
agronomiques.
Rapport de
coopération
technique.
INRA
IRAT CNRA BAMBEY -1965.

40
SUMMARY
Drought has always occurred in intertropical zones, particu-
larly in
the Sahel countt-ies.
However,
rainfall
conditions
have
considerably
worsened
since
‘1968,
both
in quantity
and distribution.
Evaporative demand has become much higher
than before 1968.
The effects on annual crops of an unfavou-
rable
evolution of
the
main
agrometeorological
factors,
are
accentuated by
the
physiocochemical
deterioration of
the soils by deforestation.
It
is
vital to
obtain
a11
possible
information on
rainfall,
on the water reserve in the soil, on the water
requirements of
the main
species
and
varieties grown. It
is
essential
to choose species and varieties that require
little water,
and to put the water to the best use. The
rational choice of dates for trop work, and trop techniques
themselves,
such as the choice of rotations,
are also very
impo'rtant.
These
choices
are
facilitated by
the
analysis
of
.the useful
rainy season in
agriculture,
over
a period
of
thirty
to forty years.
But in
particular an
attempt
must be made to adapt to the most severe conditions experienced
for 16 years,
as we do not know how long they Will
last.
Althought our knowledge of the elements of climate,
soils and plants is nOt Perfect, it is good enough to make
a
satisfactory
simulation
of the modalities
of the water
supply of the crops,
and to explain and even predict yield
for the main crops analysed.
A thorough knowledge
of the results obtained in these
specific agricultural areas, over 16 years, gives us enough
perspective to see what cari still be done, and wheter relative
security for the farmers cari be procured.
Some
techniques
have
been
experimented
recently in
view of a better adaptation of crops to drought ; a critical
balance
must be made,
even
if the results on the whole
are disappointing.
The
unsatisfactory
result
obtairled
must
incite us
to reorientate our research work after a strict redefinitior
of priorities.

There
is no
"miracle
cure"
for
drought,
neither
In
p l a n t s themselv
\\.
particu-
nor in
environmental
i m p r o v e m e n t ( i r r i g a t i o n ,
w i n d - b r e a k s ,
c ondit ions
anti-erosion
installations,
w a t e r
retention,
e t c . ) . !t
ir quantity
is b y t h e c o m b i n a t i o n o f a11 t h e s e
TI" 1: ri
hiqher
coherent
production
systems,
a11
w i t h
the
same
a i m
": i Ve
i
n
,Jnf SVOU-
b e t t e r in
spite o f
t h e d r o u g h t "
that
r e s e a r c h
Will
make
z
fartors.
progress in this field.
oration o f
,r-mat ion o n
the w a t e r
grown.
:t
vit
regulre
1
uL:e. lhe
techniques
1 3150 very
e
inaTysis
', a period
d n
attempt
experienced
Will
Tast.
i
climate,
'7 h
TO m a k e
trie water
'd 1 1" t
y i e 1 d
d in these
U S
enough
Or relative
c e n t l y i n
,3 critical
t h e w h o l e
i n c i t e u s
#definition