REPIJBLIQUE DU SENEGAL MINISTERmt L'WLIGNEMENT ...
REPIJBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERmt L'WLIGNEMENT SUPERIEUR
SECRETARIAT D'ETAT A LA
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
?$HJRCHE ~.CIENTIFIQUE
DisponibilitBs en matiGre
organique en Casamance
Y. BERTHEAU
Division de Biochimie des sols,
Janvi er 1 Y 81
Centre National de Recherches Agronomiques
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICCLES
(I.S.R.A.)

INTRODUCTION
L'enquQte effectuée en Casamance en Janvier et Avril 1980 st
présentde dans ce rapport fait suite à celles effectuees en 1978 et
1979 par, respectivement, 5.3. DREUON et (J. SEZE dans les rdgions de
Thi.&s-Diourbel et du Sine Saloum.

La n6cessité , pour le maintien ou la restauration de la Fertilité
des sols, de restitutions de matières organiques conduit à estimer les
quantités disponibles, en milieu paysan, des diffdrents types de rési-
dus agricoles.
Ces valeurs devraient servir tant à l'exp8rimentation
en milieu
contr8lQ (Ijtations ou PAPEM) qu'à déterminer les taux de
restitution accessibles en milieu paysan.
A raison de 5 & 6 chefs de carr6 par village les enquétes ont
été men8es à GOUNDAGA, LINGUEWAL (Ddpartement de VELIMGAZA, Arrondis-
sament de KCUMKANE), SARE DAMBA (DBpartement de SEDHIOU, Arrondissement
de BOUNKILING) :iANIT,RA II (ainsi que MANIDJA 1 et INrR D&partement
SEDHIOU, Arrondissement de BOUNKILING) MEDINA (DBpartement de ZXGUIN-
CIIOX, Arrondissement de NYASSIA), MAMPALAGO (DBpartement de SIGNCNA,
Arrondissement de SINDIAN) et THIAR (Département de SEDHIOU, Arron-
dissement de DIATACOUNDA). Hormis MEDINA où travaillait une Qquipe
d*Ecologie humaine du CNRS*
les autres villages Qtaient suivis par
des enqueteurs ou chercheurs de 1lISRA. PlAI4PALA.20 et MANIORA II se
distinguent de plus
par un ppcadrement apporté par liISRA dans le
cadre de diff8rents programmes de recherche en milieu paysan. Nous
avons
tenté de pondérer les résultats de MANICRA II en enquetant
à INOR et MAMIORA 1
; l*absence de diffgrence importante en 1980 dans
les rendements ~2 donc les quantites de r6sidus agricoles entre ces
villages nous a amon à regrouper les résultats sous le label MANIORA II.
Ces villages, reflets des différences ethniques casamançaises,
ne sont pas cens& Btre repr6sentatifs des zones rurales concern6es,
ce qui
aurait n4cessité une multiplication des points d'enquf3te
(village) et du nombre d'enquBtes.
* CNRS
wt’Conkro liational de la Recherche Scientifique (FRANCE)
s..,/. . .

2
Une telle étude aurait nécessité un lourd investissement en personnes
et en temps. Nous espérons avoir tout de m@me pu degager les moyennes
courantes indicatives en résidus agricoles disponibles dans ces regions
ainsi que les utilisations habituelles de ceux-cl,
METHODE
Après avoir essayé de gagner la confiance des villageois
géneralement assez réticents en expliquant les buts de llenquete une
intervieu était demandée 21 des volontaires en essayant en géneral
d’éviter les notables généralement peu rcprhentatifs du paysanat
moyen.

Aprbs cette partie dirigee de l’enquête, était men6 un entre-
tien non directif suivi d’une visite des champs et des pes6es des
récoltes,
En effet, hormis les fanes d’arachide la plupart des residus
agricoles sont abandonnés au champ
et en raison de nos moyens nous
avons dQ apprecier les quantites ,:.:.sponibles par le rapport paille/
grain après comptage , pesée des bottes (mil, sorgho) ou gerbes (riz)
puis Qgrenage de quelques bottes ou gerbes.
Dans certains cas Btaient relevées les fichas de vente aux
coopératives (arachide, coton) et dans la majorite des cas demandées
les surfaces et les récoltes des années précédentes (hivernage 1978
et 1977)
; celles-ci ne figurent pas dans le présent rapport car les
rendements s’avèrent différents (hormis le cotcn en légère augmenta-
tion en 1979 à Goundaga et Linguewal) des résul.tats
de l’hivernage
1979. P-‘talgré les précautions prises, la plupart des données orales
durent etre completées par des visites de greniers ; des estimations
du cheptel qui s’avèrent tres difficiles en raison de regroupements
c o l l e c t i f s , de gardiennage temporaire du bdtail de parents.. . Quant
au riz en rdgion Balante et Diola les estimations sont sdrement
sujettes à caution dL/ fait du stockage du riz des annees précédentes,
difficilement distinguable de celui de 1 *annde en cours.
RESULTATS
1. RENDEKEI‘JTS ET PRCIDUCTION DES PARTIES VEGLTATIVES :
Les rQsulta£s prssent6s ci-dessous sont les moyennes
obtenues à partir des données des différents paysans enquQtes ; ils
recouvrent en fait d’importantes disparites dues aux localisations
des champs, aux fumures apport&es, aux parrsges possibles ou non,

D'une manière générale les meilleurs rendements semblent
obtenus dans les parcelles à proximité des villages (hormis le cas
particulier des rizières) grace à une meilleure pratique cu1tural.e

et une plus forte fumure organique (parcage).
Devant les baisses de production et la diminution des surfaces
de jachère, la plupart des villageois le pouvant, envisagent dlaug-
menter leurs surfaces par defrichage. Cette pratique tend à se
restreindre en raison de la proximité de forête class6es interdisant

toute extension.
Le mil sanio est le seul à avoir QttS rencontré. Le mil.
SOL-na semblant complètement inconnu. Les semences sont habituellement
d’origine locale ; les paysans ayant achet8 une année des semences
s8lectionnées à des societés de developpement ;;s$mont ces semences en
mdlange avec les varietés locales puis se servent des graines
r&sultantes pour les semis ulterieurs.

!
i
i Rendement*(kg/ha) en paille
i
i
1
!
1
!
I
i GOUNDAGA !
2 500
à
3 YOr!
!
20
!
f LINGUEWAL f
2 5rc
h
I
3 6CC
1
I
20
1
1 SAREDAMBA
1
1 350
à
1 9oc
i
16
t
I
i MANICRA II
1 700
à
2 400
2
I
I MAMPALAGO
i
1 600
à
2 3r.c
i
3
i
; THIAR
1
OC0
à
1 IfiO
I
5
f
!
!
I
I
!
Moyenne !
1 750
à
2500 !
-
I
I
1
!
!
*Rapport paille/grnin de 3,5 à 5.
A Goundaga Les agr,iculteurs dé.clarent apporter soit 2!-r‘ kg/ha
da i4-7-7, -cjt $5:: kg,‘ha ot 5C kg/h;I d’urée, à Linguewal pourtant
très proche, seul un agriculteur déclare apporter, parfois 15P kg,/ha
de 14-7-7, les autres ee contentant d’une fumure organique génQraXe-
ment partielle.

..* / 1,.

4
A Thiar, la moiti.8 des agriculteurs assurent avoir apporté entre 50
et 200 kg/ha de O-18 -27, apparemment avec succi?s, par rapport à ceux
n'ayant effectue aucun apport.
2 ) ilaïs
Cette plante est en ghnéral cultivée en association, soit
avec du sanio (LïÎJGUEbJAL),
de l'igname (SARLDAiiOA) ou o’.:ore du manioc
(MEDINA). Cultivée dans les champs de case à SA,T:tDA;lOA et F?EDINA, elle
bénéficie d'une fumure organique constituée par tous les déchets
ménagers.
Nous n'avons iqu estimer les quantités produites à MEDINA car
les enfants récoltent les epis au f’:jr et à mesure de leur maturité,
la précocita du maïs entrainant une consommation immédiate comme
vivre de soudure.
!
!
, Village
Rendement* en paille
I
Semences
!
.
!
(h/ha)
I
kg/hû
1
!
1+

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I GOUNDAGA
f
4 950
à
7 7OO
!
20
f
; LINGUELIRL
1 450
à
2 250
I
20
!
! SAREDAiBA ;
1 550
à
2 45O
I
I
.; MANIORA II
1
2 8i20
à
4 4OC
I
16
i
I FlAMPALAGO
1
2 900
à
3 3OO
1
16
1
.
.
.
.
f
I

Moyenne
1.
2
75c
4 cri?
f
1
----
* ?apport paille/‘grain
de 1,57 à 2,44
Hormis ;.lAfJIORA II et F$ArlPALAGO où les semences sont fourniea
p a r l'ISRA, celios-ci o n t tou jcurs étQ d ’ o r i g i n e l o c a l e .
La moitié des paysans enqu&tés B GFUNDp\\GA ddclarait apporter
15O ci 2CI: I:g/ha de O-18-27 et 50 kg/ha d'urée, l’autre moitié déclarait
apporter ITG kg,/ha de 14-7-7 et de 5O à 2CO kg/ha d’urée, comme
deux des
agriculteurs de LINGUEWAL.
Les agriculteurs de MANIORA II et MAFlPALAGC assuraient quant
à eux apporter entre 75 et 150 kg/ha de O-16-27, 15C kg/ha d’urée, le
tout après un phosphatage de fond (300 à 45C kg/ha de phosphate
tricalcique).

. . . / ..*

5
3) Sorqho
Le sorgho cultivé sur des surfaces assez importantes à
GFIJNDAGA Lt LI'JGUEWAL. voit son importancu diminu;r au fur Lt à m.;surd
que l'on SC rapproch.! du littoral.
d
Willacjv
I
Rendemont++ cn paill i:
fSzmoncos
1
1
1
I
1
h/ha
I
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I
I GOUNDAGA
;
2 256
à
2 700
1
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i
! LINGUE\\fP,L i
2 150
à
2 61jS!
1
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SAREDAi;5A i
1 c: G C!
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i
1 25c
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7
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1
2 5C!
à
3cc
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6
I
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f4oy onnc !
1 400
à
1 700
I
-
!
!
!
!
!
* Rapport paillc/grain do 2,9 à 3,5
Peu d'agriculteurs ddclarcnt mettre de l'engrais dans leurs
champs de sorgho, certains mot'ccnt 5C kg/ha d'u:céc ou ICO kg/ha de
8-18-27 (GDUNDAGA), d'autres 15C; kg/ha do 14-T-7 (2 agriculteurs à.
LINGUEWAL, un à SAREDAMBA).
Cotte culture traditionnellement dévoloppéc zn Casamance
voit snn importonco croftrc de l'Est à 1'Fucst.
Pratiquéo SOUS couvert arboré à l'Est; (GCUNDAGA, LIFJGUEWAL)
on culture pluviale avec très peu d'aménagcmcnts, elle trouva son apogée
en r3gion Diola (XEDIii!A) passant par des stades intormédiairos en
r6gion Kandinguc (i%NInRA,
?lArlPALAGC) et Galante (THIAR).
Lo principal problème rcncontrg est la salinisation
croissante ces dcrni&r:crs années, des sols. Connu ot à peu près résslu
en région Diola, ce problème s'avère sérieux on particulier en
région flandingue. Dans cette rggion, la salinisation dos rizières Idi-
minue sans cosse le nombre des parcolles cultivées et 10s femmes,
traditi.onnGllcmcnt employées dans les rizières, tendent ü recupdrw
du terrain en remontant petit à petit sur les plateaux, donc sur Los
terrains cultivés par les hommes.
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G
1
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1
I
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Semences
1
V i l l a g e i
Rendement* en paille
t
1: g/ha
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Fournisseur -. ,
I GOUNDAGA
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à
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1 5'1
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1
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35C
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5c!G
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Locales
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ou PRS
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1
t
M o y e n n e t
3CO
à
450
!
i
* R a p p o r t pûillc/~-ain
0,85 à 1,4
La situation appnrait critique dans de nom3rcux villages.
Les rendements on grain varient par exemple de 0 & 480 kg/ha à
LINGUELJAL et de 200 à 1 050 kg/ha à F:ANIORA II. Outre la salinisation,

la S:?chresse en 1979 est un des facteurs dénoncl?!s par .les agricul-
teurs comme cause dos faibles productions (mauvaise levée et dchaudage).
L'emploi des engrais est assez aldatoire, B GCUIJDAGA et
LINGUEtiAL. Certains emploient 150 kg/ha de 14-7-7 avec ou sans uree
(512 à 70 kg/ha) alors que d'autres utilisent la formule g-18-27
(50 à 15G kg/ha).
iiAi,JICaiiA II et I,lAFlPALAGC se caracterisent par un
emploi génBralisB du 0-18-27 (15@ kg/ha) et de :L’urée (2ClC kg/ha)
sans pourtant atteindre les rendements obtenus :g MtIDIPJA où la plus
grande confusion regne quant aux quantités d’engrais apportdes
(B-18-27 quelquefois à raison de 8 kg/5[' m2 soit 1 6Fp kg/ha) -
MEDINA se distingue par l'emploi d'un “engrais” constitue de feuilles
et de paille en alternance avec du sable et des déchets ; le tas ainsi
constitue est brQ1é et les cendres apportdes aux rizières (technique
p r o c h e d e l’écobvage),
Une seconde partie dela fumure consiste en feuilles de manguier
apportées directement par les femmes, dans les rizières en fin de
saison s&che
: l~avantagc p r é s e n t é p a r l e s p a y s a n s e n s e r a i t un3
lutte
contre la salinisation.
. . . /*.a

Enfin, t r a d i t i o n n e l l e m e n t l e s p a i l l e s d e r i z rostantes sont
enfouies dans le fond des billons en début d’hivernage (labour au
kayendo).
11 est Possib:le que cet apport de matikres orgniques et
min8rales joue un r81Le dans les plus forts rendements trouvés à
MEDINA ; Le chaulage par des coquilles d’huitres broyées et calci7ées
ne ~ablc pas avoir GPIXCS daRs cg village.
L'enfouissement des pailles qui était pratiqué aussi à THIAR
aurait tendance & %t«paraitre.
5) Arachidee
Bien développée en Casamance orientale et centrale elle
nIa été introduite que récemment à MEDINA, sous l'influence semble-
t-il d'immigrés non diolas. Un nivellement des techniques semble
sIetre opéré et tous les agriculteurs, mf3me non diolas, utilisent
le kayendo, bien que subsistent les ilaires, non utilisdes dans les
champs
d’arachide.
!
!
I
-1
I VILLAGE 1
Rendements* en far,cs
t
Semences
1
I
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1
kg/ha
1
1
-1-- Fournisseurs -1
GOUNDAGA
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C 2 C A D
I
I

LINGUEiJAL !
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l o c a l e s
FIANIGRA II !
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IGO C N C A D
i
1
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1
1
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t
350
80 Locales
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ot ONCAD !
I
f
I
I
-X Rapprot fanos/goussos do 1,
Les moycnncs cnrcgistréos par village cachent de profondos
disparit8s
: c*cst ainsi que les rendements à FiA'iPALAGC! ct :lANIORA II
s'étagent rospcctivemcnt, do 3Oc! à 1 2Dci ct de 31?0 à 1 100 kg/ha,
D'une mani&rc gGn6ralc lr_>s mauvais rendements So?t mis :çur le compte
d'une mauvaisc qualitr3 das semences fournies par l'O!\\JCAD, d'un retard
dans les distributions
d’engrais et, à THIAZ ot I-IEDINA, à P'.appr
rition d'une maladie en 1978, progressant on 1970 et dont la

Si à GPUNDAGA le 8-18-27 est appliqué à la dose de 1517 à '200
kg/ha par contre à LINSUWAL, est apporté soit du 8-18-27 (IOC kg/ha)
soit du 14-7-7 (ICC à 2CO kg/ha). Certains agriculteurs ss plaigllont
d'uno mauvaise distribution des
engrais.
Maniera II ot I1AVPALAGO se distinguent par une homogénéice
dans les applications d’engrais (150 kg/ha de 8-18-27) aprhs un
phosphatage de fond, qui parait étonnante au vu des différences de
r e n d e m e n t cntro v i l l a g e o i s ; la raison en sarait des retards dans les
semis et sarcla-binages,

A MBDIPJA seul un agriculteur declarc mettre de l'engrais dans
ses champs sur les conseils du CARB-X- les autres se déclarent étonngs
qu'il faille en mettre (?)* THIAR se distingue par des lignes de

sorgho intercalees avec l’arachide. (5 lignes d'arachide, une de
sorgho).
7) Coton
Seuls deux des villages enquêtes pratiquaient la culture
du coton, un troisième (SAREDAIWA) semble vouloir lEabandonner depuis
le départ de la SGDEFITEX et l’arrivée d’un encadreur du PRS auquol
de vifs reproches sont adresses par les agriculteurs. Nous présenterons
toutefois pour celui--ci les résultats obtenus pendant l'hivernage 1978 ;
!
--,_y..- ---
i
r
1
!
i V i l l a g e
Rendement coton
1
I
Semences
graine kg/ha
i
I
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t.
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GC'UNDAGA
f
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850
f
f
1 LINGUEWAL 1
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t
SCDEFITE:: 1
i SAREDAMBA 1
550*
I
I
i
I
1
I
++ tlivernagc 1376.
L’engrais apporté est bien entendu le 3-18-2'7-5s Q la dose
en général de 151! kg/ha,
i-lais avec des extrgmas de 5C ;3 35C kg/ha.
L’urée (50 kg/ha) est appliquée par :a mo::tié des agriculteurs
à GDLJNDAGA, un seul en applique à LINGUEWAL et SAREDAMBA.
Le coton est la seule culture, présentée dans ce rapport,
bgngficiant de traitements phytosanitaires car fournis par la
SODEFITEX.

La forme utilisee par cette soci6te (fourniture des semences, engrais
et produits ph~~tosanitaircs,
prix d'achat du coton grains inclunnt
le coClt des antécedents) semble particulièrement apprgeiée par les
agriculteurs.
Toutefois on peut "craindre" qu'une partie des engrais soit
détournkde leur des,tination ; de plus de nombreux paysans d6claraient
installer leur champ de coton sur les parcelles où les rendements
des autres cultures diminuaient.
II, 'JTILISATIC'l:~ DfS MATERIAUX CELLUL@SIQUES
1) Les fanes d’arachide
Seule la fane d'arachide fait lrobjct d'une recolte systé-
matique en Casamance orientale et Centre Nord, cette Pratique semble
la plus développée à IIAYIPALAGO et flA1JIORA II OU les agriculteurs
declarent stocker 20 à 617 charges fournies (4 23 1’2 t> selon les
disponibilités existantes.
Le3 quantit6s r8coltGes chez les agriculteurs-éleveurs à
MA N 1 C' 9 A I 1 et SAREDAIYBA dépassent souvent la production de l'agri-
culteur ; en effet les villageois sans animaux autorisent gbnérale-
ment ceux en possédant à pr6lever dans leurs c"irnps Eas*quantit&
nécessaires 5 la nutrition du bétail.
Toutefois certains agriculteurs jugeant les quantités
insuffisantes pour leur bétail commencent B acieter à l’extérieur
des fanes, plus particuli.Groment en fin de saison seche. Une économie de
marché semble donc se développer sans 6tre aussi importante que
celles du Sine-Saloum ou de la région de Thiés-Ciourbel,
A I.IEDINA sous l'influence du CARB les fanes entrent de Plus
dans la composition d'un compost en fosse sur lesquelles sont
implantées les pépinièros d’arbres fruitiers.
A Tl-iIr\\Z seul un agriculteur annonçait rgcolter de 4C'C à
5CO kg de fanes pour la nutrition animale, les iautres agriculteurs
l'abandonnent dans les champs pour le bétail di:,:guant en saison
sèche. L'abandon des fanes au champ entrainc trtss vite un dispcrse-
ment et UT, piétinement par le bétail d'où des pertes iqoortantes.
/
? ? ? ? ? ??? ? ? ? ? ?

D'cne manihre gdnérale les animaux du carr6 reçoivent un panier
(2,5 81 3,5 kg) par jour de fanes d’arachide. Parmi ceux-ci les animaux
de trait -(boeufs et quelques chevaux et anos) sont l'objet de la plus
grande attentiori et reçoivent de 1 à 3 paniers (7,5 à 1C,5 kg). iX”JICi?F.
II et F;AKPALAGI:,
villages encadres par L'ISRA, se distinguent par les
grandes quafltitlfi,s do fanGaccord6es aux animaux de trait : 4 paniers
(10 2 14 kg) ou un sac fi 3 à 15 kg) par jour,
2 ) L e s a u t r e s r6sidus a q r i c o l e e
- L o r s dus sarcla-binages les adventices sont généralement
abandonnées au champ sans enfouissement.
a Ceux-ci sont abandonnés au.champ et servent 21 nourrir le
bétail divaguant jusqu ‘aux brQ1i.s prgcédant l ’ h i v e r n a g e . I l e s t donc
difficile d'estimer les quantités disponibles en fin de saison sèche

et donc celles ndcessaires a u bQtai1.
S e u l e MEDINA se caractérise par l’enfouissement des pailles
de riz en début d'hivernage , pratique en voie d'abandon à THIAF?,
- Une faible partie des résidus (tiges de mil) est quelquefois
récoltée pour l’établissement d’abris temporaires, de tapades s a n s
p o u v o i r p r é c i s e r l e s quantit5s t r è s v a r i a b l e s d ’ u n e ann6e sur l’autre,
d'un villageois à l’autre.
C e t t e f a i b l e u t i l i s a t i o n d e s t i g e s d e m i l o u d e sorgbr est
dQe à l'utilisation de banco pour les murs des cases dt de bambou
p o u r l e s cldtures (tapades).
- Enfin une faible partie d'herbe (bbaludb) est utilis6e
pour l a c o n s t r u c t i o n e t l a refection des toitures = IC & 5C bottes
par an et par case (IF à 15 kg/botte). Le développement des toits
en t6le ondulée
cntraine une baisse de la consonmation de cette
herbe ( buludé = Fennisetum SP.)
- Avant le d6but de l'hivernage un brUj.is général est
ef f ect.uG,
III. TENDANCES DAî\\iS L'E'JDLLJTIPN DES SYSTEMES AGFLAIRES
La Casamance se caractérise par la prgsencc de trypanoscmiase
interdisant lfextension des chevaux.
Seuls quelques villageois de GCNDAGA et LINGUEUAL possèdaient
un cheval ; le principal facteur de traction reste donc le boeuf.

P o u r t a n t l e s a c h a t s d’anes s e m u l t i p l i e n t , d u s s e m b l e n t - i l s a u x
simples surplus des villageois au Nord de la Gambie qui achètent
quant 2 eux des chevaux.
1) Le bdtail :
Il est tri:s i m p o r t a n t d a n s t o u s l e s v i l l a g e s r e n c o n t r é s
( j u s q u ’ à 1~5 t ê t e s d e betail à GOLJNDAGA)
; d e u x t h è m e s p r é s i d e n t $1 l a
c o n s t i t u t i o n d’un c h e p t e l : t h é s a u r i s a t i o n e t f o r c e d e t r a c t i o n .
Le second thème nécessitait des boeufs on bonne santé, on
c o n s t a t e q u e l à o ù l a m é c a n i s a t i o n e s t l a p l u s d6velopp6e (GCUNDAGA
LINGUEWAL, S1~ZiDA~îBA, PIANIOr?A II et MAMPALAGC) la nourriture du
bgtail d e t r a c t i o n e s t l a m i e u x a s s u r é e ( f a n e s d ’ a r a c h i d e ) .
En saiscn sèche certains agriculteurs manquent de fanes, e,t
ne pouvant en acheter, f o u r n i s s e n t a u bdtail dss f e u i l l e s c’! Reno
(Hannoa undulata) accompagné d’un 1’m8dicament1f : ltéccrce de Lalcdio
(Sterculis setiqcra)/‘.
En hivernage les compléments sont 21 base de feuilles de Ver:
( P t e r o c a i p u s a r i c a c e u s ) e t d e XaiB (Kadd sfinéqalensis) a v e c d u s e l ,
alors que le troupeau du village divague dans 1:;s bois sous la garde
d’un b e r g e r (goneralement peulh).
Lravantage e s s e n t i e l p r é s e n t é p a r l e b é t a i l c o n s i s t e e n l a
fumure organique qu’il apporte, LlintérBt a c c o r d é à c e t a v a n t a g e e s t
tel que certains jugent le parcage sur les champs plus important que
1 t apport dl engrais composés, Le troupeau du village est parqué la
nuit, s u r l e s c h a m p s a v o i s i n a n t l e v i l l a g e , ZI l a d e m a n d e d e s v i l l a -
geois. fin constate alors quelquefois une surfumure de certains
c h a m p s p r o c h e s d u v i l l a g e e t d o n c u n t r a n s f e r t d e f e r t i l i t é d e s
champs éloignés vers les champs de case.
Certains agriculteurs ont actuellement tendance à séparer
l e u r c h e p t e l d e c e l u i d u v i l l a g e e t à f a i r e l e parcage u n i q u e m e n t
dans leurs champs ou ceux de parents entrainant ainsi une Fndividua-
lisation d e l a fumure.
D’une maniere gdnérale o n n e c o n s t a t e pas d e tentative
d’embouche comme dans les précédentes enquêtes.

1 2
2) Assolement et rotation
Au niveau des rotations la plus grande confusion semble régner
et nous n’avons pas pu obtenir de résultats fiables au niveau d’un
v i l l a g e .
Les cultures semblent surtout déterminées par 1”appréciation
de le fertilité des sols g celle-ci semble beaucoup dépendre de la
p r é s e n c e o u n o n d e c e r t a i n s t y p e s d ’ h e r b e s , i n d i c a t e u r s b i o l o g i q u e s
de fertilité. Le maïs est aussi cultivé le plus souvent dans les
champs fum6s autour du village (voire dans les kankan = jardins)
sorgho et sanin se partageant
l e s p a r c e l l e s l e s m e i l l e u r e s . E n f i n
les parcelles jug6cs l e s m o i n s b o n n e s s e m b l e n t d6volues à l’arach.ide
e t a u c o t o n ( e n g r a i s f o u r n i s p a r l a SCDEFITE)!),
En r6gion Diola, le système des riziàres s'avère cc-mplexe
et les diff&rt.-:.;es varl4tés locales sont repiquées selon le type de
rizières profondes, hautes ou moyennes. L f aménagement des rizièree
dans cette region est beaucoup plus poussé que celui des régions
peulh, mandingue ou meme balante. L’importance des apports de matière
organique a d é j à ét6 s o u l i g n é e d a n s l e c a s d e s r i z i è r e s e t e s t speci-
fique d e s r é g i o n s Diola 3 pratiquant ainsi un vaste
rec,yclage des
matières cellulosiques.
Le maintien de rendements “élevés” etait jusqu *à p r é s e n t
assuré par d6frichage ‘de n o u v e l l e s t e r r e s et/ou u n e j a c h è r e p l u r i a n -
n u e l l e j u s q u ’ à l a d é c i s i o n d u c l a s s e m e n t d e s f o r ê t s .
f
!!
VILLAGE
$ de surface en jachére
I
t
1978
1979
f
i
I
, GOUFJDA GA
f
f
11,31
El,30
l
t LINGUEWAL t
c!J7
0 , 14
f SAREDA/.;BA ;
0,34
17,51
f1
1 MA!.lPA LA GG
c,21
Cl,23
t
; MANIDRA II I
c-1 , 311
c,37
f
I

1 MEDIMA
I
ri , d.7
; THIAR
I
I
C,TC
:
/
a<..,
. ..”

Si les surfaces en jachère sont STportantes & NEDIPJA et THI4R
une distinction doit étre faite entre les rizières pour lesquelles
les s..*>:.'aces en jachère sont proches de zéro ct. les cultures de
plateaux OU un assolement biennal semble
la caractéristique majeure
auec les rotations arac,iide-sorgho/jachère
et sanio/jachère.
ri IÎAKPALAGC et I.;ArJIclRA I I i l s e p o s e , a u x d i r e s des paysans,
un g r a v e p r o b l è m e d e f e r t i l i t é d e s s o l s : les st2facos seraient
insuffisantes et comme les
forêts classées avoisinantes empF?chent
tout nouveau ddfrichage, les paysans se verraient contraints à
reduire les surfaces en jachère.
Dans les 3 autres villages, le problème se pose avec moins
d'acuité et de nombreux paysans envisagent d’augmenter leur surface,
les facteurs décisifs étant soit la possibilit8 d'une aide par les
navétanes soit d'un matériel suffisant. De nombreuses aides
s'effectuent
alors entre paysans (locations) mais entrainent
g6néralement des retards tant dans les semis que les sarcla-binages.

Les r6sultats prÉsentés par village cachent g6néralcment de
profondes disparités soit entre villages scit entre paysans d'une même
communauté,
tant au niveau des surfaces cultivées, des rendements que
des engrais apportés et des techniques culturales,
Les villages peulhs de GI;UNDAGA et LIPlGUE1!AL se distinguent
des autres par une faible utilisation des déchets, en particl,ller
ménagers. Ceux-ci sont regroupds et abandonnés en divers endroits des
v i l l a g e s , ce qui pourrait constituer une source non négligeable, mais
difficilement chiffrable de matière organique. Par contre, on note
dans les autres villages une pr6occupation constante du recyclage des
déchets, ménagers en particulier, enfouis dans les kankan (jardins de
case) l'apogée étant atteinte dans les rizières diola.

P a r c o n t r e , d a n s t o u s l e s v i l l a g e s o n corstate des pertes
importantes des résidus cellulosiques abandonnés au champ (sauf les
fanes d'arachide dans certains villages) et brQl6s avant Ze début
de l’hivernage.
Certaines démonstrations de labour de fin de cycle (enfouis-
sement des pailles, à c8té de GflUNDAGit p a r u n e soci6t6 d e d é v e l o p -
pement) sont restées sans effet et le labour d'enfouissement en d6but
de cycle des pailles par un Ancien Combattant de GDUNDAGA (qui
l’avait vu faire en France pendant la guerre) n'a fait aucun adepte.
Les potentialit,6s de restitutions de matière organique sont
danc importantes mais il conviendrait d'effectuer des dbmonstrations
suivies sur plusieurs annQes,
e t d ’ i n c i t e r l e s a g r i c u l t e u r s ri m e n e r
un compostage ; en effet les oo;tditions pédoclimatiques et spcio-écona-
miques (bétail divaguant en saison sèche)
permettent difficilement
un labour dlenfouissementP en fin de cycle. La fermentation méthano-
gène
pourrait alors constituer une technique, inzitative par son bi.ogaz,
à une conduite du compostage en accord avec les données socio-écono-
miques (apport fractionn6 des
résidus pouvant tenir compte des
besoins du butail),

La m6canisation bien établie en haute et moyenne [Nord)
Casamancc semble pénétrer avec difficulté en basse et moyenne (Sud)
Casamance,

/
. . . , . . .

‘1 5
P a r a l l è l e m e n t à cette mécanisation, la force de traction-et
d o n c u n d6but de Stabulation-tend 21 se developper e n t r a i n a n t s o u v e n t
des locations, par les paysans, de bétail de traction à ceux n'en
disposant pas,

C o m m e d a n s l e s précedentes enquetes on assiste & u n t r a n s f e r t
de fertilité des zonas BloignBes vers les champs proches du village,
e n p a r t i c u l i e r p a r l e parcage, Si en zone peulh et mandingue le
t r o u p e a u c o l l e c t i f c o n s e r v e e n c o r e e n p a r t i e s a f o r m e t r a d i t i o n n e l l e
par contre en ré-ions DiolP. et Balante une tendance se dessine :
l’individulisation des troupeaux et des parcages.
De nombreux paysans sont sensibles aux baisses de rendement st
m e t t e n t e n C~USC à coté de certains facteurs (secheresse, logistique,
insectes, m a l a d i e s ) u n e b a i s s e genérale d e l a pcoductivlté des sols,
d’où u n e r e c h e r c h e d e n o u v e l l e s t e r r e s q u a n d cela Teste possible
o u lfobligation d’intensifier.
Les paysans semblant dëjà sensibilisés aux problèmes de
fertilite des sols, la Casamance pourrait @tre un champ interessant
de d6monstrations et expérimentations en milieu paysan, llimportance
de sa biomassc disponible pourrait aussi en faire un reservoir en
é n e r g i e s renouvellables ( b i o g a z ) p o u r l e Sénegal.

1 6
AN N E X E
D'après DAf:CL'TTE, C (1979)
: Remarques gQn6ru.Le.s sur la saiscn
des pluies de 19'79 au Sanegal
Dot Rnneo - CI':;~A SA&3tY
PluviomBtrie relevÉe en 1979
’ .
!
!
!
1
! Vélingara I
SQfa
J .ùjib8lor
MANIORA I I ;
1
I
I
1J
I
Mai
!
!
59
!
82,l
-
!
l
1
37
!
i
118,3
I
Juin
76,2
;
145,1
f
255
r
i
Juillet
!
i
222,5
I
177,2
1
244,2
228
1
AoOt
I
I
I
I
148,9
i 1'
306,7
463,l
f
315
I
!
!
1J
Septembre
1
64,4
178,7
1
163,Y
21 Y
I
!
!
Octobre
7&2
i
58,5
I
il2.L i 96
]
I
J
i
1
1
J
TOTAL
1
i
-1
I
644,1
911,2
I
1167,8
I:
11318
I
I
i
I
I
1
I
"Les pluviométries nettement inférieures aux besoins nydriques
des principales cultures pluviales sont soulignSes, sauf lcrsqu’il
peut y avoir un report de r6serves hydriques du solà partir de la
p1uviomGtri.o du mois précGBdent suffisant pour ccuvrir les besoins t
par exemple le cas de Séfa en Septembre 1979".