REPUBLIQUE DU SEN EGA L DELEG ATION GENE RALE ...
REPUBLIQUE DU SEN EGA L
DELEG ATION GENE RALE
PRIMATURE
A LA RECHE RCHE SCIEN TIFIQU E ET
TECHNIQUE
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
(1. S. R. A.)
LES TECHNIQUES D'ECONOMIE DE L'EAU
DANS LES SOLS SABLEUX DU SENEGAL
R. NICOU
J.L. CHOPART
IRAT/MONTPELLIER
IRAT/ISRA
CNRA BAMBEY
Communication préparée pour la Conférence
internationale sur "le r81e des propriétés physiques
des sols dans l'entretien de la fertilité des sols tropicaux"
IBADAN (Nigéria) 6-10 Décembre 1977
Novembre 1977
INSTITUT DE RECHERCHES AGRONOMIQUES TROPICALES ET DES CULTURES VIVRIERES
(1. R. A. T.)

RN/JC/25/11/77
LES TECHNIQUES D’ECONOMIE DE LIEAU
DANS LES SOLS SABLEUX DU SENEGAL
R . NICOU
J.L. CHOPART
IRAT’Montpellier
1 RAT/ISRA Sénegal
Les récentes sécheresses qui sévissent dans toute la
zone sahélienne ont gravement perturbé la production agricole et
mis l’accent sur la nécessité de promouvoir des techniques assu-
r a n t u n e u t i l i s a t i o n m a x i m a l e d e l’eau d e p l u i e . C a r s’il e s t d i f -
f i c i l e d ' i n t e r v e n i r s u r l e s c o n d i t i o n s c l i m a t i q u e s elles-m&mes, i l
est possible par contre de conditionner le sol de manière à mieux
répondre aux trois objectifs suivants :
- emmagasiner l’eau de pluie en facilitant son infiltra-
tion
au détriment du ruissellement,
- conserver l’eau stockée en réduisant l’évaporation,
- f a c i l i t e r l ’ u t i l i s a t i o n d e c e t t e e a u s t o c k é e e n f a v o -
risant la croissance racinaire en profondeur.
Les conditions qui prévalent dans la zone sahélienne
Ouest-Africaine ne sont pas favorables à la réalisation de ces
trois objectifs :
- forte intensité et agressivité des pluies qui dégradent
la structure facilitant ruissellement et érosion,
- forte évaporation,
- faible porosité de sols peu structurés et corrélative-
ment systèmes racinaires des plantes annuelles insuffisamment dé-
velopp6s.
---

2-
L e s é t u d e s c o n d u i t e s d e p u i s d e n o m b r e u s e s annees d a n s
les sols sableux du Sénégal ont mis en évidence l'intérêt du labour
en tant que technique d’économie de l’eau :
- i l f a c i l i t e 1Jinfiltration
e t d i m i n u e l e r u i s s e l l e m e n t ,
- r é a l i s é e n f i n d e s a i s o n d e s p l u i e s , i l d é t r u i t l a v é -
g é t a t i o n a d v e n t i c e e t c o n s t i t u e u n m u l c h s u p e r f i c i e l t r è s e f f i c a c e
contre l'évaporation,
- en agissant sur tous les paramètres du système raci-
naire des cultures (vitesse de croissance, longueur, profondeur,
etc... ) il favorise 1Jexploitation d’un plus grand réservoir hy-
drique.
Les résultats obtenus en ce domaine ont déjà fait l’objet
d e p l u s i e u r s c o m m u n i c a t i o n s e t p u b l i c a t i o n s .
La vulgarisation du labour se heurte cependant à un cer-
t a i n n o m b r e d ’ o b s t a c l e s s o c i o - é c o n o m i q u e s . P a r a i l l e u r s , d ’ a u t r e s
techniques d’économie de l’eau peuvent présenter certains avanta-
g e s n o n n é g l i g e a b l e s . C e s t e c h n i q u e s ,
qui s’appellent dry farming,
m u l c h p a i l l e u x , m i n i m u m t i l l a g e , n ’ a v a i e n t p a s f a i t l ’ o b j e t , j u s -
qu’à présent, d ’ é t u d e s s y s t é m a t i q u e s .
Des comparaisons partielles
avaient déjà permis de se faire une première opinion :
- les sols étant en général auto-mulchant, les pertes sur
sol nu pendant la saison sèche, élevées en surface au début, s'atté-
nuent rapidement. Un sol débarrassé de toute végétation est capa-
ble de conserver un stock d’eau utile important sur 2 mètres,
- le paillage ne semble rien ajouter au sol nu, tout au
m o i n s p e n d a n t l a s a i s o n s è c h e .
Il pourrait être utile au début des
p l u i e s ,
- le labour cumulerait les avantages du sol nu et du
paillage.

3-
Compte tenu de l'importance de ce problème, il nous a
paru nécessaire de comparer ces différentes techniques dans une
m$me experimentation. Cette dernière a débuté en 1976 au Centre
National de Recherches Agronomiques de Bambey (Sénégal). L'objet
de cette communication est de présenter les résultats des deux
aampagnes 1976-1977 pour en tirer les premiers enseignements.
1. - DISPOSITIF D'ETUDE - TRAITEMENTS
L'expérimentation est conduite sur la succession cultu-
rale Mil - Arachide couramment pratiquée dans la zone. Deux séries
décalées dans le temps permettent d'avoir chaque année les deux
plantes de la rotation. Chaque série comporte 6 répétitions.
L'essai est réalisé entièrement en culture attelée bo-
vine, option prise par le Gouvernement Sénégalais pour la mécani-
sation de l'agriculture dans le centre du pays.
Chaque série débute par une culture uniforme de mil sans
travail du sol, ce qui permet d'avoir un test sur l'homogenéité du
terrain. Les traitements ne se différencient qu'après la récolte
de cette première culture.
#
Dans le tableau no 1 sont présentés les différents trai-
tements tels qu'ils sont pratiqués pendant les trois premières
années.
Le travail à la dent en sec est réalisé au mois de mai à
l'aide de dents rigides, équipées d'un soc de petit modèle. Une
paire de boeufs tire 2 dents espacées de 40 cm pour l'arachide. La
profondeur du travail varie autour de 10 cm.
ii:-- ~
-

T a b l e a u no L : Traitements de l'essei Mulch - Labour, Minimum tillaqe mis en place à Bambev en Mai 1976
/
No du -1
M I L lère A,nnée
‘raite- 1
m e n t j
A v a n t s e m i s
Aprds récolte :
!
I
1
:Pailles b r û l é e s
ip a s d e t r a v a i l
i
Pailles
exportées 'Pas de travail
P a i l l e s br0lées
:SUT DleCe
/du s o l
d u s o l
s u r p l a c e
I
I
!
1-
--Y
I
i
; P a i l l e s l a i s s é e s i
T r a v a i l à la dent1 Pailles exportées 'Travail 3 la
I P a i l l e s l a i s s é e s
2
1
jsur p l a c e p o u r
ien sec sur la
j
dent sur la
s u r p l a c e p o u r for-
former un mulch
:ligne d e s e m i s j
l i g n e d e s e m i s
m e r u n m u l c h con-
1
Traitement
c o n t i n u 1
-1
_
;
t i n u
uniforme
f
Pas
!Pailles laiss6es
'Travail à la dent! Pailles exportées
r a v a i l à l a
P a i l l e s laissees
de travail
;SU~ place avec
e n s e c s u r l a
; Gonort extérieur
dent sur la
sur place avec ap-
3
d u s o l
Terra in
laoport extérieur .liane de semis
1 d e oeilles d e ja- l i g n e d e m i l
port extérieur pour
:‘pour doubler la
:
chbre
aour cou-
~
doubler la quantite
nettoy& à l a
i
main
,quîntité
i
vrir complètement 1
:
l e s o l

I
.Enfouissement des j Reprise du
I Pailles exportées Reprise du
Enfouissement des i
4
pailles par un
,labour
1 Labour de fin de labour
pailles oar un
labour de fin de
!
c y c l e

labour de fin de :
c y c l e
I
c y c l e
Pailles exportées‘Reorise du
1
P a i l l e s e x p o r t é e s R e p r i s e d u

P a i l l e s e x o o r t é e s
p o u r f a b r i q u e r d u l a b o u r
1 Labour de fin de labour
oour fabriouer du
5
fumier,. Labour de:
i cycle avec enfouis
f u m i e r - Labour de
f i n d e c y c l e s a n s
j
sement d u f u m i e r

f i n d e c y c l e s a n s
e n f o u i s s e m e n t
s
t
e n f o u i s s e m e n t
*-
c
-
c
-
..+.a.sw
L
1
-Labour sans en-
Pas de travail
P a i l l e s d'arachi- kravail a la
P a i l l a a e marimum
f
fouissement une
semis direct
de exportées.
’ ent sur la
avec oaille de mil
f5
i
P
fois p OUI: toute
-._-_
P a i l l a g e m a x i m u m l i g n e
+ apport extérieur
1
P a i l l a g e m a x i m u m
avec apport exté-
de jachère.
,
après labour
rieur de jach&re
Pas de labour
'avec tiges de mil
l
iet herbe de
!
jachère
--C.-P..----
--*----p---p

.-1--e-
.-1_-
c-w-
a

6 -
Le semis du mil (variété Souna III) est effectue à la
main en poquets à Im x Im.
L'arachide (variété 55-437) est semée au semoir, à 40 cm
d'écartement entre les lignes comme cela est pratiqué dans tout le
Sénégal. Dans le cas des parcelles mulchées, celà pose beaucoup
de problèmes.
2. - LE MILIEU
2.1. - Le sol
L'essai est mis en place sur uri sol ferrugineux tropical
faiblement lessivé (Cambic arenosol) appelé localement Dior, dont
les caractéristiques principales sont rappelées dans le tableau
no 2.
Tableau no 2
-.-
: Principales caractéristiques du sol
de 1' essai
Profondeur
O-20 cm
20-40 cm
Texture % Argile
< 2 p
44
690
Z-20 p
1,8
2,6
20-50 p
491
4,4
50-200 ,l.l
65,s
64,2
200-2000~
23,0
22,5
Matière organique $
095
093
Porosité (i/o
40,5
40,o
PF 4,2
199
2,4
C.E.C. méq/lOO g sol
310
40

6 -
Il faut y ajouter certaines informations complémentaires:
- la fraction argileuse est essentiellement à base de
kaolinite et de .aesquioxydes de fer. Les possibilités de gonfle-
ment et de retrait' sont faibles,
- la perméabilité est fonction de l'humidité et peut di-
minuer très fortement au cours d'une pluie,
- les sols sont auto-mulchant. En 1972 sur 208 mm sto-
ckés sur 2,5 m en fin de saison des pluies, 159 mm étaient encore
présents en fin de saison seche.
2.2. - Le clim.at
Le climat se caractérise :
- par l!alternance entre une saison des pluies de 3 moisi
et demi et une saison sèche,
- par se très grande irrégularité : les périodes de se-
cheresse de 15 jours à 3 semainas en cours de cycle sont fréquentes.
La pluviométrie moyenne sur 40 ans est de 650 mm mais
elle a été rarement supérieure à 500 mm depuis 1972.
En 1976, le total a été de 424 mm avec un déficit marqué
fin aoU-t, début septembre au moment de la floraison des mils. Des
pluies tardives ont permis de constituer des réserves non négli-
geables.
En 1977, la pluviométrie atteint 418 mm. Cependant, une
sécheresse complète a sévi entre le 28 juillet et le 13 août. Au
31 aout, le déficit etait de 228 mm. En septembre, une réparti-
tion plus satisfaisante a permis un certain rattrapage par les
cultures.
-
----

7 -
3. - RESULTATS - DISCUSSION
3 . 1 . - Influence des traiteme.nts sur le bilan hvdrique
3.1.1. - Conservation de l’humidité du sol au cours de la
s a i s o n s è c h e
Au cours de la saison sèche 1976-1977, on a suivi, par
des prélèvements à la tarière, l’évolution des profils hydriques
jusqu'à 2 m de profondeur sur les traitements no l-2-4-5 de la
série 1.
,Tableau no 3 : Evolution du stock d’eau en mm sur 2 m
de profondeur au cours de la saison
s è c h e 1976-77
S t o c k t o t a l a u 9/10/76
aussitat
après la
176,s
183,5
181 ,0
1 8 1 , O
récolte
S t o c k r é s i d u e l
74,5
105,4
105,9
126,l
a u 7/5/77
P e r t e s t o t a l e s e n
7
1 0 2
78,l
75,l
54,9
m o i s
- Le traitement 1 n’étant pas desherbé (temoin tradition-
nel) la différence l-2 traduit la consommation en eau des repousses
d'adventices.
- I l y a Gquivalence
de comportement entre mulch simple
(2 > et labour d*enfouissement
(4).
- L'écart entre 4 et 5 peut être interprété comme la con-
séquence d’un enfouissement insuffisant de certaines pailles pou-
vant provoquer un effet mèchePet d’un labour mal fermé.
-

8 -
Sur la série II; les mesures viennent de commencer et
les dernières donnees ont été enregistrées 35 jours après la
récolte.
Tab1ea.u no 4 : Pertes totales sur 2 m (en mm) 35 jours
après la mise en place des traitements
T r a i t e m e n t s
1
2
3
4
5
6
Pertes entre
le 3/10 et le
53,7
61 ,5
45,4
46,6
38,9
43,8
8/11/77
- Les traitements 1 et 2 ne sont plus desherbés, ce qui
explique les pertes plus élevées que sur les autres traitements.
- Les tendances précédentes se confirment.
On peut signaler en complément les premiers résultats
obtenus dans un essai proche.
T a b l e a u no 5 : Pertes en mm çur 2 mètres entre le 4 oc-
tobre et le 4 novembre 1977 sur l'essai
"labour retardé"
Mulch pailleux Mulch paillcux Labour de
Traitements
non
fin de
Sol nu
desherbé
desherbé
cycle
desherbé
Pertes en .,-;,
un mois
56,5
3 8
3 6
4 8
Ces chiffres sont comparables aux précédents et con-
firment :
- Le r81e essentiel joué par les repousses d'adventices
dans les pertes,

9 -
- Lteffet auto-mulchant du sol desherbé,
- Le comportement assez c o m p a r a b l e d’un b o n m u l c h e t
d’un l a b o u r d ’ e n f o u i s s e m e n t ,
- La protection plus complète assurée par un labour sans
enfouissement mieux fermé.
3 . 1 . 2 .
- E f f e t s d e s traitements en début de saison des
pluies
En 1977, on a pu suivre l’évolution du stock hydrique
sur un mètre en tout début de campagne au moment de la mise en
place d’une culture d'arachide.
Lableau no 6 :
E v o l u t i o n d u s t o c k t o t a l d’eau e n m m
sur 1 mètre en début de saison des pluies
Traitements
1
2
3
4
5
6
Stock total
j u s t e a v a n t l a
16,9
44,8
50,l
.53,8
40,2
3 8 , 0
p l u i e d e
semis (7/7)
Pluviométrie
jusqu’eu 20/7
67,5
67,5
67,5
67,5
67,s
67,s
Stock thcori-
que total au
B4,4
112,3
117,6
121,3
105,5
107,7
20/7
Stock réel
a u 20/7
49,4
80,7
91,7
95,8
86,O
103,7
Pertes
35,o
31 ,6
25,9
25,5
21,7
198

1 0 -
Que représentent les pertes ?
- Les percolations au dessous de 1 m. On peut estimer
qu'elles sont faibles, le réservoir n'étant pas entièrement rempli,
- L'évapotranspiration qui se réduit essentiellement à
une évaporation "sol nus1 car la levée de l'arachide n'est générale
quf8 partir du 15/7,
- Le ruissellement qui a pu être important au moment de
la première pluie de 63 mm tombée avec une forte intensité,
La protection contre ces pertes est déjà partielle avec
u n si.mple m u l c h ( 2 )
(d iminution du ruissellement). Elle est plus
efficace lorsque la couverture du sol est plus complète (3) mais
i l y a é q u i v a l e n c e a v e c le l a b o u r d ’ e n f o u i s s e m e n t ( 4 ) . L e l a b o u r
sans enfouissement permet certainement une meilleure infiltration
d e l ’ e a u .
La combinaison labour sans enfouissement + mulch (6)
est d'une efficacité remarquable puisque les pertes peuvent être
considérées comme nulles aux erreurs de mesure près. La comparai-
son 3-6 permet de confirmer que la pénétration de l'eau est amé-
liorée par le labour.
3.2. - Influence des traitements sur le développement raci-
naire
Les mesures ont concerné la culture d'arachide de la
serie 1. Les deux modes de prélèvement correspondent à des stades
différents.

11 -
Tableau no 7 : Poids total de racines sèches en mg par
pied. Prélèvements globaux du 12/8/77
(35 jours)
Traitements
1
3
5
6
Pivot
66
81
95
95
O-30 cm
226
263
322
289
30-60 cm
72
92
97
148
Tableau no 8 : Densités racinaires en g/dm3 au 24/8/77
(47 jours) - Prélèvements par sondages
verticaux dans l'interligne
Traitements
1
2
3
4
5
6
O-10 cm
0,007
0,009
0,018
0,015
0,011
0,008
10-20 cm
0,022
0,028
0,026
0,054
0,037
0,029
20-30 cm
0,038
0,049
0,042
0,067
0,047
0,039
Moyenne
O-30 cm
0,022
0,029
0,029
0,045
0,032
0,025
Les différences ne sont pas très accentuées, ce qui
n'est guère étonnant :
- Le 12/8 l*arachide a 35 jours et nous sommes en pleine
période de sécheresse,
- Le 24/8, les pluies ont repris, la végétation repart,
l'arachide a 47 jours.

12 -
Le leger écart systématique entre 1 et 2-3 peut-traduire
l'effet du travail à la dent.
- Le labour augmente la densité racinaire en profondeur,
ce qui est une confirmation de résultats antérieurs.
- La seule anomalie apparente provient du traitement 6.
Par rapport à 4-5, on obserwe une diminution de densitg dans les
horizons supérieurs O-30 cm et une augmentation en profondeur
(30-60 cm). On s'interroge sur les raisons de cette différence.
Parmi les hypothèses envisagées, on peut penser à la libération
par le mulch de produits plus ou moins inhibiteurs de croissance
racinaire. L'influence pourrait s'en faire sentir à la récolte.
Il faut, toutefois, attendre confirmation du phénomène.
3.3, - Les caractéristiques du rendement
On ne dispose pour l'instant que des résultats obtenus
sur l'arachide de la série 1 en 1977.
Tableau no 9 : Densités et rendements de l'arachide à
la récolte
Traitements
1
2
3
4
5
6
Densités
récoltées
182000 15hDOO 153000 173300 185600 166500
Rendements
paille kg/ha
2 104
2 201
2 433
2 614
2 388
2 975
Rendements
gousses kg/ha
1 664
1 598
2 107
2 478
2 498
2 569
.-

13 -
Ce tableau attire un certain nombre de commentaires :
Densites :
Il y a des différences non négligeables entre traite-
ments, mais il ne semble pas qu'elles soient à l'origine des écarts
de rendement. Le meilleur traitement (no 6) a, en effet, une den-
sité nettement inférieure au plus mauvais (1).
La comparaison des comptages par sondage effectués 3
semaines après le semis et à la récolte, met en évidence une dimi-
nutian de la densité et donc une certaine mortalité uniquement
sur les parcelles mulchées. Le mulch pourrait constituer un milieu
favorable au développement de maladies ou de parasites.
Rendements en pailles :
Les différences ne sont pas tr&s accusées. Seul le trai-
tement no 6 est significativement supérieur aux autres (à lfexcep-
tion du 4). Ce résultat reflète l'allure de la végétation et tra-
duit bien une meilleure alimentation hydrique en particulier au
moment de la sécheresse.
Rendements en gousses
Malgré un coefficient de variation relativement élevé
WL6 %>, on a pu mettre en évidence un certain nombre de diffé-
rences significatives :
- Les traitements 1 et 2 étant équivalents, il n'y a
aucun effet du travail à la dent et du mulch simple,
- Le fait de doubler la quantité de paille pour assurer
une couverture continue du sol, donne une certaine efficacité au
mulch (différence 3-2 significative),

14 -
- Les traitements labours (4-5) non différents entre eux
sont significativement supérieurs aux traitements mulch. 111 faut
y voir les effets propres du labour concernant, en particulier,
la porosite et l'aération du SOI, essentiels dans ce type de sol,
- La supiriorité du traitement 6 est moins évidente que
sur les pailles comme si au moment de la fructification un fac-
teur limitant avait joué. Comme il ne slegit pas de stress hy-
drique, on peut se demander si la présence d'un important mulch
pailleux ne gène pas le développement des gynophores, à moins que
l'hypothèse de substances inhibitrices évoquée à propos de l'enra-
cinement ne puisse trouverici sa justification. Le problème devra
Qtre suivi avec soin dans les prochaines années.
3.4. - Consommation .h.ydrique - Efficience de l'eau
Le suivi des profils hydriques a permis de déterminer
avec précision les consommntions moyennes pour les différents
traitements. A partir des donnees du rendement mesurées en chaque
situation il est possible de calculer l'efficience de lleau con-
sommée.
Tableau no 10 : Consommation et efficience de Veau
Traitements
1
2
3
4
5
6
Consommation
totale mm
337
321
339
345
346
30 9
Matière sèche
totale
Consommation
l2,7
13,4
15,5
14,7
14,7
19,2
totale en mm
Poids de gousses
Cansommation
6,O 6,0
6,6
6,8
6,8
0,6
totale

15 -
Le traitement 6 labour + mulch assure lu meilleure éco-
nomie de l'eau: bonne conservation et utilisation rationnelle.
Mulch double (3) et labour sont à peu près équivalents et ont une
efficacité comparable, le labour assurant cependant une produc-
tion très supérieure. Le mulch "réalistei' ne se différencie pra-
tiquement pas du traitement traditionnel.
4. - CONCLUSION
S'il est trop tat pour conclure, on voit cependant se
dessiner assez nettement certaines tendances.
- Pour Qtre efficace, le mulch pailleux doit Qtre présent
en quantité suffisante, couvrir complètement la surface, afin de
jouer pleinement son rSle protecteur vis à vis de l'évaporation et
du ruissellement. Dans le contexte actuel de la zone Centre du
Sénégal, le mil est la seule culture qui puisse produire la paille
nécessaire à la confection du mulch. Or, avec les variétés e-t les
densités vulgarisées pour l!instant,les quantités de pailles pro-
duites sont insuffisantes. Il faudrait donc avoir recours à des
apports venant de l'extérieur, ce qui revient 3 effectuer un
transfert de fertilite.
Or le Centre Sénégal est déjà surpeuplé et les jachères
sont rares. Par ailleurs, la paille tend de plus en plus à %tre
utilisée pour la nourriture du bétail. Enfin, il est exclus d'uti-
liser les fanes d'arachide, aliment du bétail par excellence et
dont le paysan sénégalais a compris toute la valeur ; il n'est
qu'à observer les prix de vente pratiqués en milieu paysan surtout
en période de sécheresse.

16 -
Si théoriquement le mulch peut paraitre une technique
intermediaire interessante, d’un p o i n t d e v u e p r a t i q u e , o n v o i t
mal comment le réaliser dans les conditi0n.s actuelles de l'ogri-
culture
Sénégalaise.
- La comparaison mulch efficace - labour tourne franche-
ment à l’avantage de ce dernier. Si, sur le plan hydriquc, la supe-
riorité n'est pas toujours évidente et si elle dépend en particu-
l i e r d e l a q u a l i t é d u l a b o u r , sur le plan des rendements, elle n’est
p a s c o n t e s t a b l e . Les mesures sur l'enracinement, sans Gtre specta-
culaires, confirment aussi la tendance généralement observée. Or,
les quelques bilans effectués en cours de culture, ne l’ont été que
jusqu”à 1 mètre de profondeur. Il est probable qu’en période de
sécheresse intense et lorsque la p l a n t e a b e s o i n d e q u a n t i t e s d ’ e a u
importantes pour assurer floraison et fructification, l’eau puisée
en profondeur joue un ri3le essentiel. La plante consomme plus, mais
le réservoir disponible est plus grand, grâce à l’extension du sys-
tème racinaire.
E n f i n ,
il ne faut pas négliger les effets propres du labour
sur l'activité fixatrice de l'arachide et sur la mineralisation de
l'azote du sol.
- Le traitement 6 qui cumule les effets du labour et d’un
bon mulch est normalement le meilleur. Il s'agit pour l'instant d'un
traitement
théorique.
Mais il est intéressant de voir si le mulch
permettra de conserver pendant plusieurs années les effets du labour
ce qui permettrait en combinant les deux, de ne réaliser le travail
du sol que tous les 4 ou 5 ans.
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17 -
Le labour reste donc pour l’instant la meilleure techni-
q u e d ’ é c o n o m i e d e lle,u,
c e l l e q u i m a l g r é l e s d i f f i c u l t é s d e v u l -
garisation reste la plus facilement réalisable. Les resultats des
prochaines unnges diront si cette tendance se-rioafirme.

18 -
B I B L I O G R A P H I E
1 . CHARREAU C., NICOU R. - 1971
L'amélioration du profil culturel dans les sols sableux
et sablo-argileux de la zone tropicale sèche Ouest-Africaine
et ses incidences agronomiques.
Agron. Trop. 1971, no 2, 5, 9, 11
2. CHOPART J-L., NICOU A. - 1974
Influence du labour sur le développement radiculaire de
différentes plantes cultivées au Sénégal. Conséquences sur
leur alimentation hydrique.
Agron. Trop. XxX1, 1 - Janv. Mars 1976
3. DANCETTE C. - 1977
Agroclimatologie appliquée à l'économie de l'eau en zone
soudano-sahélienne.
* Dot. mult. -1.S.R.A.
4. DANCETTE C., NICOU".R. - 1974
Economie de l'eau dans les sols sableux du Sénégal.
Dot. mult.
IRAT/Sénégal
5. NICOU R. - 1975
Le labour, technique d'économie de l'eau pour la zone
sahélo-soudanienne Ouest-Africaine.
Dot. mult. I.S.R.A. - Réunion A.I.E.A. Groupe consultatif sur
llefficience de l'eau et l'utilisation des engrais en régions
semi-arides. Bambey Nov. 1975
6, NICOU R. - 1977
Le travail du sol dans les terres exondées du Sénégal.
Motivations
- Contraintes. Dot. Mult. I.S.R.A.