RENBLIQUEDU SENFXXL SECRETARIAT D'ETAT A WI ...
RENBLIQUEDU SENFXXL
SECRETARIAT D'ETAT A WI
MlYISTERED~L'ENsEL~SUF'~IEuR
RECHERCHE SCIENTII?IQUEEYI'
ET DE LA REXNERCHE SC~IFIQUE
mHNI(;JuE
REMARQUES GENERALES SUR LA SAISON
D E S P L U I E S D E 1 9 8 0 A U SENE.GAL
I
REUNI ON ANNUELLE ESSA 1 S MULT ILOCAUX
Par
C. DANCETTE
Divis;ion de Bioclim&ologie
INSTITUT SENEGx'iLXSDERk~HES AGRICOLES
(I.s.R.A.)

l- REGION DU FLEUVE
Dans l'ensemble, la plwiométrie a été insuffisante et irri~1ièremen.t
repartie, bien qu'assez voisine de ia normale. La sécheresse y est endémique et le
seul recours r&ide dans l'irrigation à partir des réserves fluviales. On a pu
récolter un peu de niébé et de béref, très peu de mil ; la crue du flewe a été
médiocre : début précoce mai,s décrue prématurée et trop rapide, peu favorable aux
cultures de sorgho. En gros, dans la partie Nord, les besoins en eau des cultures
pluviales n'ont ~SU être assures que pendant 40 à 60 jours au plus. Les totaux,
tant à Ric,hard-Tell, qu'à Ndiol ou à Fanaye tournent autour de 200 mn - L'herbe
des parcours est peu abondante.
2 - REGION DE LOUGA
La situation y est moins catastrophique qu'on ne pouvait le craindre,
malgré un déficit plwio&trique qui demeure important. Médiocre vers Louga et
Kébémer, la situation s@améliore en allant vers l'intérieur (Coki, Dahra, Linguère)-
Les résultats sont toutefois médiocres (400 Zt 500 kg/ha de grain pour le mil, 700
kg/ha de gousses pour l'arachide et autour de 600 kg/ha de grain pour le niébé,
par exemple à la station de Louga) - Le niébé en particulier a un peu d&u par
rapport a~ meilleur comportement des années précédentes - Vers le Sud-Est de cette
région, les r&sultats deviennent franchement mauvais (en allant vers Daroumousty) -
Les parcours restent médiocres - Citons un total de 272 mn à Louga (déficit de
150 nHn par rapport à la normale), un total de 363 mn à Dahra (déficit de 110 mi),
un total de 307 mn à Kébémer (déficit de 90 rrtn) - La tigion a été sauvée d'une
catastrophe plus grande, par une répartition des pluie,\\D meilleure en définitive que
dans les ,régions, plus méridionales pourtant, du Cap-Vert, de Thiès et de Diourbel.
3- REGION DU CAP-VERT, DE THIES ET DE DIOUBBEL
Dans ces &gions centrales, les semis ont été exceptionnellement
tardifs (fin Juillet dans les meilleures cas et vers le 7 Août le plus sowent) -
Cette année powait être comparée a 1966 pour ces semis tardifs, mais la campagne
1966 avait été beaucoup moins affectee que celle de 1980, grâce à des pluies qui
s'étaient prolongées avec abondance jusque vers la mi-Octobre - Ce ne fut pas le
cas en 1980, avec une seconde moitié de Septembre très peu pluvieuse et une seule
pluie appréciable (et la dernière aussi...) vers le 7 octobre.
La pluie fut très mal répartie, avec deux séquences trop arrostZes :
la première entre le 7 et le 13 Août, la seconde entre le premier et le 10 Septembre;
ces deux périodes ont été caractérisées par des percolations profondes, par des
engorgements temporaires et par des lessivages - Une quantité d'eau et d'éléments
minéraux sortante a ainsi échappe à l'enracinement des cultures - L'arachide
surtout, s'est très mal accomnodée d'une part de ces exces d'eau temporaires et
d'autre part d'un déficit au cours du dernier mois du cycle - Jamais on n'avait
constaté jusqu'à présent, d'aussi mauvais rendements d'arachide, dans la zone de
Bambey où on dépasse difficilement 400 kg/ha de gousse de mauvaise qualité en
station et où les rendements en milieu paysan sont pratiquement nuls. Le mil a été
moins touché que l'arachide, bien que ses rendements soient médiocres en compa-
raison des dernières annees. Si le niébé en culture d'hivernage est satisfaisant,
on ne powait en revanche rien espérer pour le niébe dérobe avec ce me de saison
des pluies - De même, le bissap a donné de très mauvais .résultats - Seul le sorgho
ha-tif, dans les sols Dek, pouvait donner quelque faible rendement. Notons des
totaux de 251 mn à Thilmakha (déficit de 250 mn par rapport à la normale, de 381mm

2
a Ihi&-&a (déficit de 170 mm), de 389 rrm à Bambey (déficit de 240 mn), de 402 mn
à Ndiémane (déficit de 230 mn) et enfin de 310 n-un à Bandia (déficit voisin de
400 mn). Dans llensomble de ce,c stations, l'alimentation hydrique des cultures
n'a pu être satisfaite que pendant 70 à 80 jours au plus.
n4 -- REGION DU SIXE-SALOUM
La saison a débuté partout t&s tardivement et de façon timide
(pluies faibles, à la limite du risque pour le semis). In général les pluvio-
&tries son-t ttis déficitaires, avec une seule exception vers Darou, et seules
les variétés de 90 jour,c, avaient quelque chance de s'en tirer correctement avec
cet hivernage très court ; en effet, les pluies se sont terminées aussi beaucoup
trop tôt, début Octobre - Le Nord de la r&ion du Sine-Saloum (Fatick, Gossas) a
bien sjûr été ie plus affecté - Avec les variétés de 120 jours utilisées dans la
région, on ne pouvait que stattendre à une catastrophe et ceci, dès le début fioût,
quand les semis avaient gu enfin se généraliser.
Signalons des totraux de 369 r~pi7 à Boule.1 (déficit par rapport à la
normale de 280 mn I) de 458 iran à Keur Mactar (déficit de 330 mm> de 494 rrm a
Nioro-du-R@ (déficit de 360 mmjde 710 mn & Darou (dEficit de 150 mn) et enfin
de 570 mn & Keur Samba {déficit dépassant 240 mn).
Si le mil de 90 jours s'est assez bien tire d'affaire les arachides
de 120 jours ont en revanche été très touchées et on peut considérer que toute la
région est Sinistr%e, particu.liCrement dans sa partie Nord - La chute de produc-
tion d'arachide est impressionnante et la qualité est d(Splorable (mauvais rem-
plissage des gousses). Des mesures exceptionnelles sont envisagées pour ne pas
handicaper trop sé;r&ement la Camp=agne prochaine (manque de semences) - i,~arachi.de
de bouche est de même très affectée. Le maïs a donne des tisultats honorables
compte tenu de cet hivernage ttis médiocre, de même que le sorgho de cycle mo-{en
B court mais les productions seront certainement affectees par rapport 2 des
années moyennes e Le coton lui aussi a é-té très handicap6 pCa.r le manque de pluie
en fin de cycle et par ce t hivernage trop bref et trop tardif.
5- FEGION DU SENEGAL-OT?.IEss\\pTA&
Souvent, il y a eu dans cette tigion des d&narrages trompeurs en Juin,
suivis de sécheresses trop longues et trop sévères (cas de Sinthiou-Malème) ; ce
fut le cas surtout de la zone occidentale de cette région. Les semis n'ont pu se
génér&.iser qu'assez tard, vers la fin Juillet - Les pluies furent à peu pr&
correctes er! Août et en Septembre mais avec un net ralentissement dans la seconde
moitié de Septembre ; elles furent presque partout nulles en Octobre, ce qui est
rare pour la région. L'alimentation en eau des cultures fut assu&e pendant 100
à 120 jours au maximum, selon les zones9 ce qui est insuffisant pour des durees
de cycle Vari<ant souvent entre 120 et 150 jours.
On a atteint 478 mn h Sinthiou-Malème (déficit par rapport à la
normale de 340 mn), 510 mn à !&&a (déficit dépassant 350 mm), 708 mm à Missirah
(déficit de 380 mn).
Moyens pour le mil, les rendements devraient être dans cette région
très tidiocres pour l'arachide (rarement seme's à temps) surtout pour les deuxièmes
et troisièmes semis et, mauvais pour le coton (arrêt trop pr&oce des pluies) -
Les conditions sont médiocres à mauvaises pour le riz pluvial, moyennes à rnsdio-
cres pour le maïs, pour le soja et pour le sorgho (mauvaises pour les sorghos
de 140 à 150 jours).

3
6- REGION DE LA CMAMANCE
Les pluies sont dans l'ensemole très déficitaires par rapport à la
normale et se sont arrêtées trop tôt - Les semis ont été sowent très tardifs,
courant; juillet ce qui Gtait :fatal car, en Casamance, on laisse en général démarrer
les adventices, avant de les enfouir pour mieux les maîtriser par la suite et
avant de généraliser les semis. L'alimentation en eau des cultures a été satis-
faite pendant 110 à 120 jours au maximum (au lieu de 150 et plus en année normale).
On a relevé au total 559 mn à Vélingara (déficit de 480 mm par
rapport à la normale), 650 mn à Séfa (déficit de 540 ~XII), 670 mn à Naniora II
(déficit dépassant 450 rrm), 689 mm à Djib@lor (près de 71x> mxn de deficit !).
Le mil, lé sorgho, l'arachide, le maïs, le soja ne peuvent qutêtre
moyens à m&iocres, avec cette pluviometrie et d'autant plus &diocres que les
semis ont été retardes. Pour le riz, tant pluvial que de mangrove, c'est en g&-&%t
la catastrophe ; le riz de mangrove en particulier n'a pu être repiqué que t&s..
tard du fait d'un mauvais dessalement, ralenti par la faiblesse des pluies et du
fait d'un arrêt des pluies quasi total en Octobre. La situation est t&s mauvaise
vers Bignona, un peu moins vers Oussouye - Pour le coton, ce rIlest guke mieux
avec la sécheresse d'octobre.

4
Pluvio&trie de quelques stations ISRA
en 1980 (dGnn6es en Mn)
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Les pluviométries nettzment inférieures aux besoins hydriques des
principales cultures pluviales de la zone sont soulignées, sauf lorsquVil peut y avoir
un report de réserves hydriques du sol à. partir de la pluviométrie du mois précedent,
et ,suffisant pour couvrir les besoins ; c'est le cas par exemple de Bembey et de Doulel,
en Septembre.

5
CONZLUSION G-E
On ne ?eut toujours pas corqoter sur les cultures pluviales dc la
Region Nord du Fleuve;, La tinlon
,_'
de Loclga est affectée :mais moins qu'on ne le
craignait et ce n'est pas la catastrophe conane en 1973 ou 1977 ; les régions de
Diourbel, de Thiès et du Cap-Vert sont très touchees, surtout pour l'arachide,
un peu moins pour le mil ; pas de niébé derobé, mais niébé d'hivernage correct.
Le Sine-Saloum est -tr& atteint, surtout dans son tiers Nord ; on a rkcol-té du
mil souna, mais toutes les variétés d'arachide de 120 jours et même de '105 jours
sont touchées ; le ma% et le sorgho restent valables dans la moitié Sud de cette
r+gion ; il ne faut pas compter sur le coton et encore moins sur le riz pluvial
dans it:s limites Sud et Sud-Est de la région. La situation est mediocrc dans le
Sénegal-Oriental, le coton et le riz pluvial sont affectés par l'hivernage
court et les pluies irr&gulières. Si le mil, le ma.%, le sorgho ne sont pas trop
,attcints en Casamance, on peut cependark prévoir -une grosse baisse de production
pour le riz de mar@rov~~ surtout et de plateau un peu moins, de mEme que pour
I
l'arachide semee sur les %mes ou 3ème pluies utiles. Le soja reste prometteur
pour la i+gion casamancaise, id'après SO12 comportement t&s hoimête en station
(maturation correcte malgré le déficit hydrique de fin de cycle),
La campagne 1980 a souffert d'une pluviomktrie t&s déficitaira
par rapport 5 la normale: de pluies de semis dans l'ensemble très tardives, d'une
fin de saiscn des pluies prematurée et donc dans l'enser&le d'une saison des P:luies
trop hr&e = 60 à 90 jours au plus dans toute la moitié :!Jord ; de 90 & 110-115
(rarement 120 jours) dans la moitié-sud. Une année de ce genre fait reposer avw
acuité le problème des durkes de cycle à pkoniser 1 en vue d'une plus grande
sècurité et d'une meilleure régularité de la production tant vivrière que de rap-
gort. C:ette année incite A prendre d'importantes mesures de sécurité, pour la
conserration et la distribution des semences, afin d'assurer la réussite de la
campagne suivante ; ceci nécessite de nombreux transferts dc Semence$ des zones
les moins touchées vers les zones sinistrées, après un choix rationnel des,
varié-tés à retenir par ZOE? écologique.
La préservation et la valorisation des pailles de céréales et des
fanes de légumineuses, h des fins dlnJ'four:~gc~rwnt, deviennent plus que jamais
recorrmandées, de même que le stockage de l'herbe, afin QX l'élevage permette si
possible de compenser quelque peu ies fortes chutes de production constatées pour
dc nombreuses cultwes vivrières et de rente.
C. DANCETTE
Division de Bioclimatologie