REPUBLIQUE DU SENEGAL REPUBLIQTJE DU SENEGAL ...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
REPUBLIQTJE DU SENEGAL
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
DIRE.C+I’ION DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
AGRICOLES (I.S.R.A.)
ECOJLE NATIONALE DES CADRES RURAUX
CENTRI NATIONAL DE RECHERCHES
(E.N.C.R) DE BAMBEY
AGRONOMIQUES (C.N.Rk) DE BAMBEY
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
POUR L’OBTENTION DU DIPLOME
D’INGENIEUR DES TRAVAUX AGRICOLES
Présenté et soutenu
Par :
Nar Gade dit Alé DIAGNE
34èm” Promotion
Maître de Stage
Tuteur de Stage
Mr. Cheikh Mbacké Mboup
Moctar Wade
Ingéniqur Agronome
Malherbologiste au C.N.R.A.
Dircctqxr des Etudes
13ambey
Prohpeur à 1’E.N.C.R.
Bamb$y
Novembre 1999

GLOIRE A ALLAH
LE TOUT PUISSANT
LE MISERICORDIEUX
mmRm----
_-- __.-

DEDICACES
Je dédie ce travail à :
k Notre regrettée, bien aimée, amie et soeur Ndeye Marième DIAGNE.
J’aurais souhaité t’avoir à mes cotés. Malheureusement, le sort en a décidé autrement.
Nous t’aimions et t’admirions pour tes nombreuses qualités, ton affection, tes sacrifices et
ton dévouement pour tes frères.
Tu seras toujours parmi nous.
Qu’ALLAH, le TOUT PUISSANT, exauce nos prières et t’accueille dans son paradis.
AMEN
> Mon père Yoro Ta11 DIAGNE qui a su guider nos premiers pas et nous a inculqué cette
éducation combien importante.
h Ma mère Fatou DIOP qui a occupé une place importante, capitale et incontournable dans
nos entreprises et décisions à travers les conseils prodigués, les efforts consentis et
l’assistance dans tous les moments.
p Mes frères Boubacar, Serigne Abdou, Ibrahima et Modou Marie qui n’ont ménagé
aucun effort pour parfaire et continuer l’éducation reçue.
Restons solidaires et sachons aussi que la réussite est au bout de l’effort.
> Mes cousins et cousines, particulièrement à Mbaye Ndiaye qui a toujours été un soutien
moral, financier et matériel.
I& Mes amis des 33’“” ; 34ème ; 35èm” et 36ème promotions pour les bons moments que nous
avons partagés et que nous aurons encore INCHA ALLAH (Sow, Seynabou, Amina,
~ Kouta, Mass, etc..). Nous les remercions pour avoir égayé notre séjour à I’ENCR.

REMERCIEMENTS
Que ces quelques mots très importants glissés à l’endroit de certaines personnes ne soient pris
pour des compliments ou complaisances. C’est juste une manière symbolique de remercier tous
ceux qui, de près ou de loin, ont participé à l’élaboration de ce document.
Mr WADE Moctar, mon tuteur de stage qui, tout au long de cette période, a été plus qu’un
encadreur. Sa rigueur scientifique, ses remarques pertinentes et constructives, ses qualités
humaines (modestie, tolérance et disponibilité) m’ont vraiment encouragé pour la conception
de ce document.
Je me permets d’exprimer ma profonde gratitude à l’endroit de :
> La Direction du CNRA pour m’avoir accordé ce stage dans leur centre.
> Tout le personnel administratif et professoral de 1’ ENCR.
> Mr MBOUP Cheikh Mbacké pour sa disponibilité dans les activités scolaires comme extra
scolaires et pour avoir bien voulu corriger ce modeste document.
9 MR ME3ODJ Alioune Sylla et sa famille pour leur accueil et leur ouverture chaleureux.
> Toutes les familles de 1’ ENCR en général, Mrs et Mmes SOW , DIOUF, MBOUP et
MBODJ en particulier.
p Lô Boubou DIOUF pour nous avoir facilité la photocopie des documents importants.
p Rosalie FAYE qui nous a facilité l’accès à la documentation au CNRA.
> Ousseynou BEYE pour son aide à la documentation de 1’ ENCR, son amitié et sa
disponibilité.
> Mr DIOM qui, de main de maître, a bien accepté d’assurer la frappe de ce document.
g Les amis stagiaires du Centre en l’occurrence LY Thierno, Malou, Parfait, Lola, Mifouna,
Aloïse et Pelage et Assane Diop ;
> Baro Sidibé pour sa gentillesse ;
> Mr Mbodj qui nous a facilité l’accès au matériel informatique .

La péjoration progressive des conditions climatiques (sécheresse, diminution de la pluviométrie
et raccourcissement de sa durée), l’expression accrue des ravageurs (résistance des insectes et
développement des plantes parasites) et la croissance démographique galopante interpellent la
Recherche. Cette dernière essaie donc d’obtenir, grâce à la sélection variétale, des plantes à
haut potentiel de production susceptibles de développer des mécanismes de défense et/ou
d’évitement par rapport à ces conditions nouvelles. C’est dans cette logique que le thème de
notre sujet trouve toute son importance, il s’intitule « Criblage du niébé Vigna unguiculata (L)
Walp pour la résistance au Striga gesnerioïdes (Del) Benth » .
Le mémoire que nous présentons boucle un cycle de trois (3) années d’études au niveau de
1”Ecole Nationale des Cadres Ruraux de BAMBEY (ENCR) à l’issue duquel un diplôme
d’ingénieur des Travaux Agricoles (ITA) est délivré.
Ce mémoire de fin d’études est le résultat d’un stage effectué au sein du CNRA/ISRA de
BAMBEY, dans le Service de Malherbologie. Il s’est déroulé du 5 Juillet au 18 Novembre
1999, soit une durée de quatre (4) mois et demi.
La Malherbologie s’octroie comme tache l’étude de la biologie des adventices et les méthodes
de lutte permettant de les contrôler.
Les buts de la Malherbologie sont au nombre de trois(3) :
a
comprendre ce qui, dans les caractéristiques et le mode de croissance des plantes, les rend
nuisibles dans une certaine condition ;
?
trouver le(s) moyen(s) de lutte le(s) plus efficace(s), le(s) plus pratique(s) et le(s) plus
économique(s) : qu’il s’agisse de méthodes génétique, culturale, biologique, chimique ou
intégrée ;
?
tester les herbicides, mettre leur sélectivité à l’essai et en analyser les résidus dans le sol,
dans les plantes pour voir s’ils sont sans danger pour l’homme.
Le test des variétés de niébé introduites de I’IITA (Nigeria ) dans les parcelles naturellement
infestées par 5’. gesnerioïdes au niveau du terroir de Ngalbane a été confronté à quelques
problèmes. Le traitement du sujet a souffert du manque de temps, des difhcultés de
déplacement sur le terrain à cause de la fréquence des pluies.

RESUME
Le niébé (Signa unguiculata (L) Walp) constitue la deuxième légumineuse de l’agriculture
sénégalaise. Mais cette culture connait beaucoup de contraintes biotiques parmi lesquelles
figure Striga gesnerioides (Willd) Vatke. C’est une plante parasite qui appartient à la famille
des Scrophulariacées. Sa fixation sur la plante hôte se fait grâce à son système parasitaire
appelé haustorium. Ce dernier constitue le pont d’alimentation minérale, organique et hydrique
du parasite.
La résistance variétale fait partie des méthodes de lutte préconisées et constitue une pièce
maîtresse dans la lutte intégrée. Ainsi, des variétés ont été introduites du réseau RENACO en
collaboration avec 1’IITA.
L’objectif des essais de criblage menés durant cette campagne agricole était de tester, en
comparaison avec des témoins, leur résistance au 5’. gesnerioïdes en les soumettant à la
pression parasitaire locale.
A l’issue des expérimentations les conclusions suivantes ont été retenues :
?
les variétés sensibles représentées par Mougne;
?
les variétés tolérantes avec un faible taux d’émergences de S. gesnerioïdes constituées par
IT93K-637-1,
Mouride et IT94K-440-3
;
0 les variétés totalement résistantes constituées par le reste du lot testé.
Donc sur les vingt trois (23) variétés issues du réseau, deux (2) seulement ont été attaquées par
S. gesnerioïdes.
Mot clés : niébé, Striga gesnerioïdes, Scrophulariacées, haustorium, parasite, lutte intégrée,
résistance variétale.

L E X I Q U E
After-ripening:
Post-maturation
Bractée: Feuille modifiée sous-tendant une inflorescence ou une fleur solitaire
Calice : Ensemble des sépales
Callosité : Epaississement et durcissement de l’épiderme
Corolle: Ensemble des pétales, enveloppe interne de la fleur, ordinairement colorée, composée
de pétales libres ou soudées diversement entre eux.
Déhiscence : Ouverture naturelle, à maturité, d’un organe clos
Frisée : de forme cornée
Ohconique : En forme de cône inversé
Pétales: Chacune des pièces de la corolle, généralement colorée
Puhescent : Organe uniformément recouvert de poils réguliers de moins de 1 mm de long
Punctiforme : qui a la forme d’un point.
Sépale : Chacune des pièces constitutive du calice des fleurs normalement verte
Sessile : Se dit d’un organe inséré directement sur un autre organe sans l’intermédiaire d’un axe
{pétiole de feuille, pédoncule d’inflorescence, pédicelle de fleur ou d’épillet. .)
Sub-opposé
: Se dit d’organes ou d’éléments (en général, feuilles ou folioles) attachés
presque au même point, par paire, de part et d’autre d’un axe
“P
---
-
-‘--*I”
-Ill--“-
---

LISTE DES ABBREVIATIONS
cm:
centimètre
CNFL4:
Centre Nationale de Recherches Agronomiques
FAO:
Food and Agriculture Organization
g:
gramme
I.I.T.A.
International Institute of Tropical Agriculture
ICRISAT:
International Crops Research Institute for the Semi Arid Tropics
Jal :
Jours après levée
Jas :
Jours après semis
kg/ha:
Kilogramme par hectare
kg:
Kilogramme
l/ha :
Litre par hectare
mdha:
Matière active par hectare
mm:
Millimètre
p.p.m. :
Parties pour million
PASCON :
Pan Afiican Strigu Control
RENACO:
Réseau de Recherches sur le Niébé pour l’Afrique Centrale et Occidentale
_.
__
I_I

S O M M A I R E
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . < . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
Chapitre 1: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Les genres parasites de la famille des Scrophulariacées .................................................. .4
1 . 1 Le genre Striga ............................................................................................... .7
1.2. Le genre Striga au Sénégal .............................................................................. .8
1.3. M’orphologie, biologie, physiologie et écologie de Slriga gesnerioïdes (Willd)
Vatke ............................................................................................................... 9
1.3.1. Morphologie ..................................................................................... .9
1.3.2. Biologie.. ...................................................................................................................................................................................
iy
1.3.3. Physiologie
1.3.4. Ecologie ............................................................................................ 1 1
1.4. Méthodes de lutte contre 5’. gesnerioïdes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.15
1.4.1. Sélection variétale ............................................................................. .15
1.4.2. Les pratiques culturales ..................................................................... .1’7
1.4.3. La lutte biologique ............................................................................ .17
1.4.4. La lutte chimique ............................................................................. .18
1.4.5. La lutte intégrée.. ............................................................................... 18
1.5. Etat actuel des recherches sur la résistance du niébé au 5’. gesnerioïdes.. .......... .19
1.5.1. Nouvelles sources de résistance .......................................................... 19
1.5.2. Exemple de résistance variétale : la variété B301.. ............................. .20
Chapitre II : EXPERIMENTATIONS
2. Criblage pour la résistance au S. gesnerioïdes.. .............................................................. .22
2.1. Matériel et méthodes.. ..................................................................................... .22
2.1.1. Localisation ...................................................................................... .22
2.1.2. Matériel végétal................................................................................ .22
2.1.3. Dispositif expérimental...................................................................... .23
2.1.4. Conduite des essais.. ........................................................................... 23
2.1.5. Observations ..................................................................................... .25
2.2. Résultats ..........................................................................................................
.2’7
2.2.1. Ngalbane.. ............... . .
......................................................................... .2’7
2.2.2. Abri grillagé ....................................................................................... 2 8
2.3. Discussion
................................................................................... .......... .32
..........
2.4. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
m-111111---
.--

Chapitre III : CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexes

INTRODUCTION
Le niébé (Vigna unguicuZata (L) Walp) est une légumineuse appartenant à la famille des
F’abacées (ex Papïlionacées). C’est une plante qui a un port rampant à érigé et qui présente des
teuilles trifoliées alternes (BERHAUT, 1976). Les fleurs sont en forme de papillons (d’où le
nom ancien de Papilionacées). Les fruits sont des gousses de 12 cm environ remplies d’une
quinzaine de graines réniformes.
L,a culture du niébé était menée en dérobée dans les champs de mil, ce qui le reléguait au
second plan. Ainsi il était utilisé comme condiment.
L,a baisse importante des précipitations enregistrée ces deux dernières décennies a rendu les
cultures du mil et de l’arachide aléatoires dans le Nord du pays. Cette situation a permis
l’extension de la culture du niébé dans cette zone qui fournit maintenant 16 % de la production
nationale. Environ 82 % des superficies cultivées en niébé sont concentrées dans les régions de
L,ouga (38 %), Thiès (24%) et Diourbel(20 %) (DISA, 1998).
Du fait de son cycle court et de ses exigences hydriques modestes, le niébé s’adapte bien dans
cette zone et constitue en même temps une source non moins importante de protéines (environ
25 %) pour l’équilibre nutritionnel des populations.
Sur le plan agronomique, il limite l’érosion par son port rampant et participe à la régénération
de la fertilité des sols grâce aux bactéries (Rhizobium sp) tixatrices d’azote. La FAO
recommande le niébé comme fertilisant dans les assolements grâce à l’importance de l’azote
libéré allant de 200 à 300 kg/ ha (SARR, 1996). Sur le plan alimentation du bétail, c’est un
aliment de valeur car il est riche en protéines.
Les recherches menées dans les différents pays africains ont permis de sélectionner des variétés
à haut potentiel de rendement et adaptées aux conditions sahéliennes. Toutefois, l’expression
de ce potentiel est limitée par :
?
les conditions abiotiques : faible niveau de fertilité des sols, déficits hydriques ;
e les conditions biotiques : les chenilles (Amsacta moloneyi), pucerons (Aphis craccivora), les
thrips, les maladies (virus, chancre bactérien, etc.) et les plantes parasites (Striga
gesnerioïdes).

La découverte du Striga gesnerioïdes (Willd) Vatke sur le niébé interpelle en même temps la
Recherche agricole et les producteurs quant à l’origine et les raisons d’une telle infestation.
Aujourd’hui, il est à l’origine de dégâts importants dans les pays du Sahel où il provoque des
pzrtes de rendements estimées entre 30 % et 80 % (AGGARWAL et OUEDRAOGO, 1989 ;
DEMBELE et KONATE, 1990 ; ATOKPLE, 1995, cités par WADE, 1999 b).
L’incidence croissante de S. gesnerioïdes dans le Centre et Nord du pays justifie sa prise en
considération par le service Malherbologie du CNRA de Bambey qui, depuis 1986, surveille
son évolution dans les parcelles cultivées et dans les jachères et essaie de mettre au point des
méthodes de lutte parmi lesquelles la résistance variétale occupe une place privilégiée.

2
Dans cette optique, le travail que nous présentons ici est une contribution à la lutte génétique
contre 5’. gesnerioldes car cette méthode semble présenter beaucoup d’intérêts susceptibles
d’exploitation.
Ce mémoire rassemble des informations sur le S. gesnerioïdes et s’articule autour trois (3)
c’hapitres :
?
le premier chapitre est consacré à l’étude bibliographique sur ce parasite et donne une revue
des méthodes de lutte ;
?
le deuxième chapitre est réservé aux expérimentations et fait le point des essais menés aux
champs et dans l’abri grillagé ;
?
le troisième chapitre présente la conclusion générale et les perspectives .
--

CHAPITRE 1
ETUDE BIBLIOGRAIPHIQUE

4
1. Les genres parasites de la famille des Scrophulariacées
L,es Phanérogames parasites présentes en Afrique appartiennent à cinq familles qui sont les
suivantes : Loranthacées, Lauréacées, Orobanchacées, Cuscutacées et Scrophulariacées,
(‘Tableau 1). Elles appartiennent à la sous famille des Rhinanthoïdées, à la famille des
Scrophulariacées et à l’ordre des Tubiflorales (Schéma élaboré 1). La dernière famille, à savoir
Scrophulariacées, constitue la plus importante après les Loranthacées et reste la plus connue.
Le nombre de taxa qui compose cette famille varie selon les auteurs :
* 3.000 espèces regroupées en 200 genres (EMBERGER)
* 5.000 espèces regroupées en 250 genres (THIERET)
* 500 espèces regroupées en 16 genres (OZENDA)
* 500 espèces rassemblées en 26 genres (KUIJT)
Cités par BA (1983).
Ce dernier auteur, KUIJT, en 1969 affirmait que trois (3) genres sur ceux cités plus haut
présentent des espèces nuisibles aux cultures vivrières en Afrique. Il s’agit de Bzlchnera
(HOLMT, 1929), Alec& (BOTHA, 1948) et Striga (WILLIAMS, 1958), (Tableau 2). Ce
dernier genre connaît une diversité et une représentativité particulières sur le continent africain
qui est considéré comme son berceau originel (RAYNAL-ROQUES, 1991, 1993 citée par
WADE , 1998).
P----W---
---------

5
Tableau 1 : Position systématique des familles possédant des taxa parasites : importance
numérique, mode de parasitisme et zones géographiques
Fosition systématique
Nombre Nombre ’ Mode de
Distribution
de genres d’espèces parasitisme géographique
ANGIOSPERMES
Dicotylédones (apétales)

Santales
-,Olacacées”
4
20
NP, h
Zones tropicales
-0piliacées”
7
7
NP, h
Zones tropicales
-Misodendracées*
1
10 h
-Santalacées O*
3 5
430 H, h
Zones tempérées
-Erémolépidiacées*
3
12 h
Amérique du Sud
-Loranthacées’*
6 5
900 h
Ar&r., Austr., Asie, Afiiq
-Viscacées*
7
500 H, h
Zones tempérées
Balanophorales
-Balanophoracées”
1 8
100 H
Zones tropicales
Myrtales
Xynomoriacées
1
2 H
Familles européennes
Aristolochiales
-Rafflesiacées”*
9
50 H
Zones tropicales
-Hydnoracées”
2
20 H
Zones tropicales
Laurales
-LaureaGées’
1
3 0
NP, h
Distribution. mal connue,
genre littoral
Dicotylédones (gamopétales)
Ericales
-Lennoacées’
3
6 H
Famille américaine
Tubiflorales
-Cuscutacées*
Zones tempérées
-Scrophulariacées”
1
180 H
Z. tempérées et tropicales
-0robanchacées”
1 6
500
NP, H, h
15
212 H
Cosmopolites avec prédomi
nance en zones tempérées
Polygalales
-Kramériacées”
1
20
NP, h
Typiques des déserts
mexicains
GYMNOSPERMES
Coniférales
-Podocarpacées*
1
1
NP, h
Nouvelle Calédonie
D’après BA (1983): HOFFMAN (1994)
o = parasites racinaires ; *
.
= parasites des organes aériens , NP = Présence d’espèces non parasites
H = Présence d’holoparasites ; h = Présence d’hémiparasites

.._ ._Sm EL_ABORE
--.-. : systématique, des Phanérogames parasites
.<.1^ .=.- l_ll
. .._ II<-.~, I_I_L
_
7.- -- ..- --_-
( kIoffman,1994 ; Embergerr!?% ;Samb, 1992 ;Ba, 1983 )
Embranchement
Phanérogames parasites
Sous-embranchement
Angiospermes
(Gymnospermes)
-1
C l a s s e
(Monocolylédones)
Dicotylédones
- -
-
-
Sous-classe
(Apétales)
Gamopétales
---Ïl-i---
Ordre
Tubiflorales
(Ericales)
(Polygalales)
- -
- -
Famille
(Cuscutacées) (Orobanchacées)
Scrophulariacées
I
Sous-famille
Rhinanthoïdées
(Pseudosolanoïdées) (Antirrhinoïdées)
Genre
Striga
Espèce
gesnerioïdes
- -
--
,
1
Race à fleurs blanches
à fleurs rouges ou roses
mêmes traits que la prpmikre
ou bleues > ni6M
moins ramifiées > Convolvulacées
__---..--_.
.---_
-
-P-PA

7
Tableau 2 : Les difrérents taxa des Scrophulariacées (KUIJT, 1969 cité par BA, 1983)
Genres
Etudiés par
Genres
Etudiés par
7 Alectra”
Botha, 1948
14. Melampyrum
Piehl, 1962 a
2. Bartsia
Heinricher, 1901 a
15. Melasma
Anonymes, 1924
3, Buchnera *
Holmt, 1929
Marloth, 1932
4, Buttonia
Boodle, 1913
16. Orthantha
Heinricher, 1928 a
5. Castillq ja
Heckard, 1962
17. Pedicularis
Sprague, 1962 a
6. Centhranthera
Barnes, 194 1
18. Rhamphicarpa
Fuggles-Couchman, 1 9 3 5
7. Cordylanthus
Piehl, 1966
19. ,Bhinanthus
Sablon, 1887
6;. Dasistoma
Pennel, 1928
20. Schwalbea
Fox No 4620
ç’. Euphrasia
Crosby-Browne, 1950
North Carolina
10. Gerardia
Pennel, 1928
2 1. Seymeria
Pennel, 1928
1 I. Harveya
Marloth, 1932
22. Orthocarpus
Cannon, 1909
12.Hyobanche
Marloth, 1932
23. Siphonostegia
Kusano, 1908 a
13 .Lathraea
Heinricher, 193 1
24. Sopubia
Williams, 1960 a
25. Striga*
Williams, 1958
26. Tozzia
Heinricher, 1910 a
A ces 26 genres, il faut ajouter
:Y. Agallinis
Musselman, 1978
29. Aureola
Musselman, 1978
l! 8. Macrathera
Musselman, 1972
3 0. Tomanthera
Musselman, 1972
1.1. Le genre Striga
:Les auteurs ont des opinions très partagées sur le nombre d’espèces de Striga :
??44 selon BA (‘1983)
I, 17 selon BENTHAM (1935)
* 30 selon KUIJT (1969)
?
25 selon MUSSELMAN et NICKRENT (1979)
?? 60 selon PARKER (1965)
?
36 espèces et 4 sous-espèces selon RAYNAL-ROQUES (1987)
cités par WADE (1998).
L’Afrique représente une zone endémique des 3/4 de Striga sur les 82 % des espèces qui y
poussent (RAYNAL-ROQUES, 1991 citée par WADE 1998). La distribution zonale est la
suivante : 19 especes en Afrique de l’ouest, 19 espèces en Afrique Centrale et 10 en Afrique de
l’Est. Il faut dire que dix (10) espèces se retrouvent en Afrique Occidentale, Centrale et
Orientale ; treize (13) autres sont observées en même temps en Afrique Occidentale et
Centrale.
L’Amérique du Nord, quant à elle, a connu le genre Striga depuis 1957 à cause des échanges
de semences. Sfriga asiatica (L.) 0. Kze a été à l’origine des foyers d’infestation en Caroline
du Nord et du Sud (GARRIS et WELLS, 1956 cités par BA, 1983). Il en est de même avec
Striga gesnerioïdes en Floride (WUNDERLIN et al., 1979 cités par BA, 1983). Parmi toutes
ces espèces énumérées par ces différents auteurs cinq méritent considération :

?? Striga asiatica (L.) 0. Kze
?? Striga aspera (Willd) Benth.
* Strigaforbesii Benth.
?
Striga gesnerio.ïdes (Willd) Vatke
?? Striga hermonthica (Del.) Benth.
Ces dites espèces, inféodées aux cultures de rente comme le montre le tableau 3, représentent
des dangers réels et/ou potentiels pour la production au niveau des pays infestés.
1.2. Le genre Striga au Sénégal
EIERHAUT en 1967, recense dans la Flore du Sénégal, douze (12) espèces de Striga dont sept
(7) sont des parasites. Parmi ces sept, trois (3) espèces sont redoutables (Tableau 3)
Tableau 3 : Différentes espèces de Striga présentes au Sénégal (BERHAUT, 1967 cité par BA,
1983) (RAMAIAH et al., 1983)
Espèces parasites
Plantes parasites au Sénégal
Striga hermonthica (Del) Benth*
Sorgho, mil, maïs, riz pluvial
Striga forbesii Benth
Maïs, sorgho, riz, Setaria sphacelata
Striga aspera (Willd) Benth*
Riz pluvIa1, graminées adventices
occasionnellement sur maïs (Sorgho et canne à
sucre)
Striga barteri Engl
Striga passargei Engl
Striga Klingii (Engl) Skan
Striga Macrantha Benth
Striga asiatica var coccinae 0. Kze
Sorgho, mil
Striga bilabatia var. rowlandii (Engl) Hepp
Striga bilabatia var. Jaegeri Hepp
Striga gesnerioïdes (Willd) Vatke*
Niébé, tabac, Indigofera et Tephrosia
Striga asiatica var lutea 0. Kze
Sorgho, mil
* Parasites les plus redoutables
La propriété d’allogamie reconnue chez Striga hermonthica et chez Striga aspera leur confère
une grande variabilité morphologique. Chez d’autres comme Striga gesnerioïdes et Sfriga
asiatica qui sont autogames, la variation individuelle dans chaque population est faible
(MIJSSELMAN, 1982 cité par SARR, 1996). Mais les populations diffèrent les unes des
autres sensiblement. Cette plasticité écologique a pour corollaire l’adaptabilité du parasite à des
hôtes différents (SALLE et al., 1993 cités par WADE 1993). Il faut noter que les cinq autres
espèces parasites sont des dangers potentiels, comme l’a été Striga gesnerioïdes avant 1985.
--
_-.--
--

9
1.3. Morphologie, biologie, physiologie et écologie de 5’. gesnerioïdes
1.3.1. Morphologie ( voir Schémas)
?
Partie souterra&: Elle est constituée du système parasitaire (haustorium), des racines et
d’une portion de tige.
La partie souterraine de la tige est de couleur blanche ainsi que les feuilles qu’elle porte. Son
importance dépend de la profondeur où se trouve ,l’haustorium. Ainsi elle peut être même plus
grande que la partie aérienne.
Le système Paras:itaire est l’haustorium primaire. Il constitue l’appareil de succion du parasite
qui se forme au lieu de contact avec la racine hôte. Il peut atteindre la taille d’une noix de cola,
environ cinq (5) à sept (7) cm de diamètre et peser 150 g (BA, 1983). Le système racinaire se
développe au-dessus de l’haustorium primaire. Ces racines appelées racines adventives se
<connectent aux racines hôtes pour former les haustéria secondaires. Il faut noter que son
importance dépend de l’hôte (BA, 1983).
?? Partie aérienne :
Striga gesnerioïdes est presque holoparasite et possède moins de
chlorophylle que les autres espèces. Un grand nombre de branches compactes pousse au-
dessus du sol. Toutes ces branches partent du même haustorium et donnent l’impression
d’être collées. Leur hauteur, à partir du sol peut atteindre quinze (15) cm.
La tige est charnue, souple, légèrement pubescente et porte des feuilles et des bractées. Elle
porte des poils courts raides et souvent glandulaires. Les feuilles sont simples, linéaires,
entières, sessiles et sont appliquées contre la tige. Les feuilles inférieures sont opposées tandis
que les supérieures sont alternes, sub-opposées. Elles sont de couleur vert clair. Leur limbe est
lancéolé, long de quatre (4) à dix (10) mm et large de un (1) à trois (3) mm.
Les fleurs sont sessiles, linéaires et ont trois (3) à cinq (5) mm de long. Il existe une variation
aussi bien des dimensions que de la couleur des fleurs : bleuatre, rose, pourpre et blanche
(BERHAUT, 1967). La longueur du calice varie entre cinq (5) et six (6) mm. Il présente cinq
(5) sépales soudées en coupe à la base. La corolle a la forme d’un tube qui est coudé au
sommet puis éclate en cinq (5) lobes inégalement allongés. Ce tube protège quatre (4) étamines
dont les anthères comprennent une seule loge. Le style filiforme de l’ovaire ne dépasse pas le
tube de la corolle.
Le fruit est une capsule déhiscente longue de quatre (4) mm. Elle est coiffée du style et libère
de nombreuses graines à l’ouverture de deux valves à maturité.
La graine mesure 0,3 mm de long et 0,2 mm de large. Elle est de forme obconique. Le
tégument porte des rides primaires généralement ornées et des rides secondaires à angle
variable et sans ornement (RAMAIAH et al., 1983)
----.--...--
------

10
1.3.2. Biologie
?
Germination : Striga gesnerioïdes est une plante annuelle qui apparaît durant la saison des
pluies quand ses hôtes sont en activité végétative. Il termine son cycle biologique à la
fructification de ces derniers (BA, 1983).
Striga a un pouvoir d’infestation de 40.000 à 100.000 graines par plant (RAMAIAH et a!.,
1983). Les semences ou graines ont une viabilité remarquable pouvant aller jusqu’à quinze (15)
.
voire vingt (20) ans en l’absence d’hôte. La capacité germinative n’est effective qu’après une
période de dormante de six (6) mois (WADE, 1998). Ceci pourrait être considéré comme une
stratégie naturelle de la part de la plante parasite pour éviter la germination des nouvelles
graines par les dernières pluies. Cette période est, en outre, appelée post - maturation (afier-
r ipening) .
E:nsuite, une période de conditionnement de la graine suit celle de la dormante et dure dix (10)
à, vingt et un (21) jours en conditions optimales de température et d’humidité. Celle-ci va
permettre non seulement une bonne installation de l’hivernage et de la plante hôte, mais en plus
une émission normale de stimulant de germination. L’humidité d’imbibition doit être adéquate
et la température située entre 20°C et 33°C. Elle est par voie de conséquence une adaptation
de survie qui est intrinsèque à la graine de Striga.
Après cette période d’imbibition, les graines sont maintenant aptes à recevoir le stimulant de
germination provenant de la plante hôte appropriée (SAUNI)ERS, 1933). La graine ne
germera que si une racine passe dans ses environs immédiats, c’est-à-dire dans un rayon de
quatre (4) mm. IJne fois stimulée, la graine de Striga germe vers la source de stimulant, sa
lrroissance est ainsi chimiotropique. Cela se comprend aisément, car la racine constitue son lieu
de fixation et la graine a besoin de source d’éléments vitaux.
?
Initiation de l’haustorium et fixation
La radicule de Striga gesnerioïdes se dirige vers la racine hôte, s’y fixe et la pénètre. La liaison
entre le parasite et la racine de la plante hôte est le résultat d’une réaction chimique
(RAMAIAH et al, 1985). C’est à partir de ce stade que la formation de l’haustorium
commence. Avant le contact, la radicule se renfle et forme des papilles qui facilitent la fixation
du parasite sur Yhôte. Ainsi les xylèmes du parasite et de la plante hôte sont connectés. Il faut
rappeler que la pénétration de la radicule de Striga est facilitée par la sécrétion d’enzymes de
cette même radicule. Par la suite, un petit tubercule souterrain se forme, d’où partent des
racines secondaires et une tige.
?? La phase aérienne : La tige croît en se dirigeant vers la surface et lève plus ou moins
rapidement selon la profondeur où se trouve la graine, cette phase dure 35 à 40 jours.
Après l’émergence, la croissance et le développement de la tige, le Striga qui était holoparasite
commence à élaborer des produits de synthèse. 11 devient alors hémiparasite (RAMAIAH et
al., 1983). Mais ceci reste à être vérifié pour Striga gesnerioïdes car du fait de ses
chloroplastes très peu fonctionnels, il tend vers l’holoparasitisme (THALOUARN et aZ., 199 1
cités par WADE, 1999b).
I---_
-*-.--_
- -

A partir de ce moment, sont enclenchées les étapes de floraison et de fructification du parasite.
La formation des fleurs et des fruits ou capsules est basifuge, c’est-à-dire que le développement
des feuilles, la formation et la maturation des capsules se font du bas de la tige vers l’apex.
Donc les capsules qui sont les plus proches du sol présenteront les premières, une maturité et
une aptitude à la dissémination. Il faut préciser qu’à la maturité, la capsule subit une déhiscence
qui permet la dissémination des graines.
1.3.3. Physiologie
Striga gesnerioïdes étant une plante holoparasite, son absorption en matière organique sur la
plante hôte est très importante et sélective. En effet, il prélève 70 % de glucides, 10 % d’acides
aminés et 12 % d’acides organiques (BA, 1983). Les principaux glucides absorbés sont le
saccharose, fructose et glucose avec prédominance du saccharose. Ce saccharose, prélevé en
c,uantité importante est accumulé dans I’apex et dans la tige (BA, 1983).
Ceci pourrait s’expliquer par les dispositions naturelles présentes chez cette plante holoparasite
è. savoir son inaptitude à réaliser une photosynthèse acceptable (ISMAÏL et OBEJD, 1976 cités
par BA, 1983) et la présence de phloème dans son haustorium, (BA, sous presse). Notons que
Striga hermonthica ne présente pas de phloème dans son haustorium, ce qui serait à Yorigine
d’une part de son statut d’hémiparasite.
I:n ce qui concerne les substances minérales, les études n’ont pas été très poussées dans ce
domaine. Mais il est démontré, dans une expérience effectuée par OKONKWO (1966) cité par
BA (1983) que les substances minérales marquées et absorbées par la plante hôte se retrouvent
dans le parasite. Pour l’évaluation de l’absorption et de la transpiration hydriques, cela n’a pas
encore fait l’objet d’études importantes.
1.3.4. Ecologie
Striga gesnerioïdes est une espèce héliophile qui semble préférer les sols peu profonds, sableux
ou présentant des affleurements rocheux (LE BOURGEOIS , 1995 cité par WADE, 1999a).
Ce caractère héliophile explique sa quasi absence dans les zones de forêts (WADE, 1998).
Ainsi l’aire de distribution de la plupart des espèces parasites correspond à la zone de savanes.
En Afrique, la répartition de Striga gesnerioïdes est intertropicale (Afrique de l’Ouest, du Sud,
Madagascar) (TARR, 1962 cité par BA, 1983).
Striga gesnerioïdes est une plante parasite qui affectionne les sols pauvres, il est inféodé à
certaines plantes telles que les Convolvulacées (Ipomoea vagans, Merremia tridentata, etc.),
Fabacées (Vigna unguiculata, Indigofera astragalina, Indigofera diphyllla, etc.) (,WADE,
1994 cité par SARR, 1996).
WADE en 1993, contkmait les affirmations de BA (citant PARKER et REID, 1979) à savoir
que Striga gesnerioïdes présentait trois (3) variétés différentes morphologiquement (couleur de
la fleur et de la tige, ramifications plus ou moins importantes de la tige) qui pourraient
correspondre 8 des races physiologiques. Chaque race serait inféodée à un certain nombre de
plantes (BA, 1983).
m---11-----
-----*

12
IANE et al, en 1997 ont identifié cinq (5) souches différentes de Striga gesneriuïdes en
Afrique de l’Ouest (SINGH et al, 1997). Chaque souche est reconnue dans une zone bien
déterminée. Les zones concernées sont ZAKPOTA au Bénin, Nigeria, Niger, Cameroun, Mali,
Sénégal et Burkina Faso. Chaque souche présente une certaine spécificité. Ainsi la résistance
du niébé à une souche n’est pas obligatoirement reconnue à une autre souche.
Il faut noter que Striga gesnerioïdes se rencontre surtout dans la zone de culture du niébé
notamment dans le Nord et Centre du bassin arachidier. Il se retrouve dans les zones de Ngor,
Yoff, Thiaroye, dans les dunes de sable, aux environs de lac rose sur Ipomoea pes-caprea
(BA, 1983 ; SAMB, 1992). .
5’. gesnerioïdes est aussi réparti dans les zones de Bambey, Baba garage, Diourbel où il attaque
différents hôtes qui sont essentiellement Ipomoea vagans et Tephrosia spp. Dans cette même
zone et autour de Ndatt Fall (village situé à l’Est de Kébémer et distant de neuf (9) km de cette
!.ocalité), des champs de niébé fortement infestés par cette espèce ont été observés (SAMB,
1992).

1
I

/
Y’
i’
Conditionnement
aP*
stimulation de la germination
Dormante
f
Germination
(post-maturation)
signal de l’induction des haustoria
Reproduction
Formation des Haustoria
distribution racinair
barrières mecanique
ou physiologique
Fixation et
Pénétration
compétition pour eau
/
et éléments nutritifs
induction du
Développment

15
1.4. Méthodes de lutte
Elles sont divisées en deux groupes: les méthodes préventives et celles curatives (WADE,
1998).
1.4.1. Sélection variétale
Elle se base sur l’utilisation de variétés de niébé susceptibles de développer une immunité, une
résistance ou à la limite une tolérance vis-à-vis de Striga gesnerioïdes. L’immunité chez une
variété est la faculté à ne pas laisser une radicule de Striga se fixer sur sa racine.
La résistance est une disposition reconnue à une variété qui fait que la plante parasite ne peut
accomplir son cycle biologique complet,
La tolérance est une stratégie de défense de la plante hôte qui, tout en soutenant des plants de
Striga, arrive à donner une production suffisante et satisfaisante.
Le tableau ci-dessous résume l’évolution de l’hôte et du parasite.
Tableau 4 : Evolution de la plante hôte et du parasite après fixation de ce dernier (SECK,
1999)
Evolution
P a r a s i t e ]
1
( Bonne
1 Mauvaise
Plante hôte
Bonne
Tolérance
Résistance*
Plante hôte
Mauvaise
Sensibilité
Intolérance
*Cette résistance concerne entre autres mécanismes de résistance l’antibiose et l’anticénose.
?
Antibiose : la plante parasite dégénère après fixation sur la racine de l’hôte. Cela correspond
à la résistance citée plus haut et est confirmé par les travaux de criblage de BA (1983)
54 Anticénose : elle constitue une non-préférence c’est-à-dire que la plante hôte ne permet pas
la fixation de la radicule du parasite.
:Des expériences faites par d’éminents auteurs ont rassemblé les mécanismes de résistance
jusqu’ici décelés (SALLE et al, 1994, BA 1983, SAMB 1994) :
* basse production de substances qui stimulent la germination du Striga ;
* basse production de substances qui stimulent la formation des haustéria;
* barrières méca:niques (lignification des murs de cellules) ;
* réactions hypersensibles après la fixation du parasite ;
y antibiose ;
* méthode d’évitement de Striga par une distribution minimale dans la zone de viabilité des
graines de Striga (>20 cm).
---.
---
,--IuIc--c---

Induction de la germination
pas d’induction de la germination
/
Pas de fixation du Striga
fixationdu Strigq
(Faux hôtes) Immunité
& . . . /,“”
‘\\
- Concombre
Développement et
pas de développement
-
Voandzou
croissance du Striga
ni croissance du Sfriga
- soja
- IT-82D 8 4 9
Hypersensibilité
:Pas d’hypersensibilité
Incompatibilité
Compatibilité
Résistance
verticale
E
l
Symptômes
Pas de symptômes
TOLERANCE
- chlorose foliaire
- croissance rabougrie
- défoliation partielle
- n é c r o s e
-
dessèchement des feuilles et de la tige
(stade holoparasite)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b
. variété Mouride (IS-X6-275)
-:
Yari6t6 Mougne

17
Des variétés résistantes et tolérantes ont été créées au niveau de ICRISAT, précurseur du
programme de Recherche dans ce sens (BA, 1983). Il est important de rappeler que les variétés
tolérantes ne sont pas recommandées car elles n’empêchent pas au Striga de lever et de
surcroît augmentent le potentiel infectieux du sol.
Enfin, précisons que cette lutte est préventive.
‘1.4.2. Les pratiques culturales
* Rotation culturale : C’est une technique préventive qui utilise des plantes pièges et des faux
hôtes.
Les plantes pièges sont des cultures dites secondaires qui sont enfouies en pleine végétation
durant la phase de germination et fixation du Striga. Elles diminuent considérablement le stock
semencier du sol (TRAORE, 1996).
Les faux hôtes, quant à eux, entraînent la germination des graines de Striga mais les plantules
ne peuvent pas se fixer sur les racines hôtes. Elles sont par conséquent condamnées à la
dégénérescence (voir schéma élaboré). Elles peuvent être cultivées un certain nombre de fois
pour diminuer le stock de graines de Striga se trouvant dans le sol.
Des études préliminaires à la Station de KANO (IITA) ont montré que certaines variétés de mil
et de sorgho favorisent la germination de semences de Striga gesnerioïdes, ceci réduit la
concentration du stock semencier quand ces cultures sont menées en association ou en rotation
avec le niébé (SINGH et al., 1997).
* Arrachage manuel : Cette technique est curative et est d’autant moins efficace qu’il faut
attendr’e l’émergence des plants de Striga. Mais, elle a l’avantage d’éviter la formation de
nouvelles graines.
* Engrais azotés : Cette technique est curative et consiste à la pulvérisation d’une solution à
20 % durée directement sur les plants de Striga nouvellement émergés. Ceci entraine des
brûlures de ces derniers mais ne détruit pas l’haustorium, ce qui limite son efficacité
(RAMAIAH et al., 1983)
1.4.3. La lutte biologique
Elle fait partie des techniques curatives, Elle consiste à l’utilisation d’insectes et de
champignons pou:r détruire soit les feuilles, soit les capsules, soit la partie aérienne du parasite.
(Ze sont Junonia (Lépidoptère) utilisé au stade de chenille, Smicronyx umbrunis (Coléoptère)
et Omphiomya (Diptère) qui provoquent des galles sur les capsules des plants de Striga en
dévorant les feuilles, les bourgeons et les capsules de plusieurs espèces de Striga (PAULINE,
1990).
Les champignons du genre Sphacerotheca, Cercospora, Fusarium, provoquent également des
galles et un avortement des capsules (PAULINE, 1990). Mais cette méthode n’est pas en soi si
eficiente car toutes les capsules ne sont pas détruites. Ainsi une seule capsule peut causer une
nouvelle infestation. Aussi, il faut tenir compte du milieu écologique de l’élément biologique.

1 8
Par exemple Smicronyx se développe en zone de bonne pluviosité. Son extension dans les
autres zones peut s’avérer difficile.
1.4.4. La lutte chimique
Elle est curative et relative à l’émergence de Striga. En pré-émergence, on peut utiliser la
trifluraline à la dose de 1,44 kg de m.a./ha, la Pendiméthaline à la dose de 15 kg de m.a./ha,
I’Oxyfluorfène à la dose de 1,5 1 à 3 Vha. En post-émergence, il est utilisé le 2,4-D à la dose de
2 kg de m.a./ha, Glyphosate à la dose de 3,5 l/ha (SALLE et RAYNAL- ROQUES, 1989 cités
par PAULINE, 1990).
Après l’identification du stimulant de germination à savoir le strigol, les études furent orientées
vers les substances similaires et ayant les mêmes effets sur la germination. C’est ainsi que fut
utilisé entre autres produits, l’éthylène aux Etats Unis (TRAORE, 1996).
Ce produit, injecté 8 une profondeur de trente (30) cm provoque la germination suicide de 80 à
90 % des graines de Striga se trouvant dans le sol. Compte tenu du peu de réserves dont
dispose la graine celle-ci meurt trois (3) ou quatre (4) jours après (TRAORE, 1996).
Cette méthode a montré ses limites. Car depuis l’introduction du Striga en 1956 aux Etats
lJnis, les américains n’ont pu récupérer qu’un peu plus de la moitié des 200.000 ha de terre
infestée. En outre, il faut reconnaître que cette méthode est non seulement très coûteuse à
cause de la cherté du produit et du matériel de traitement mais é,galement difficile à appliquer
car les produits sont volatiles.
BERNER et al. e:n 1994 rapportent que I’infestation au Striga était réduite après trempage des
semences de niébé dans une solution d’Imazaquine, à la concent.ration de 3.6 mg de m.a./ml
durant cinq (5) m:inutes avant le semis. Cependant, le produit est en quelque sorte toxique aux
plants de niébé et des études plus poussées sont nécessaires pour établir une dose adéquate
(SINGH et al., 1997).
1.4.5. Lutte intégrée
Cette méthode englobe les deux (2) techniques (préventive et curative). La résistance variétale
et la lutte biologique pourraient être à la base d’une approche de lutte intégrée contre Striga.
Pour les pays en développement, les avantages sont immenses, vus sous l’angle d’une économie
de devises étrangères et d’une réduction des dangers causés par les produits de traitement à
l’environnement et aux producteurs. Cette dernière donne s’analyse par rapport à l’utilisation de
pesticides dont les dépenses mondiales en 1988 s’élevaient à plus de vingt (20) millions de
dollars américains (TRAORE, 1996).
Ainsi la réduction, voire l’éradication de Striga se fera avec l’utilisation additionnelle d’autres
rnéthodes. Parmi ces méthodes, il y a l’enfouissement profond des graines de Striga. AWAD
(1983) cité par SAMB (1992) a montré que les graines de Striga, enfouies à 50 cm de
profondeur perdent leur viabilité en l’intervalle de trois (3) mois

19
1.5. Etat actuel des recherches sur la résistance du niébé
au S. gesnerioïdes
Parmi ces méthodes, seule la résistance variétale a fait l’objet de progrès significatifs.
1.5.1. Nouvelles sources de résistance
Du fait de l’existence de diverses souches de Striga gesnerioïdes, il est souhaitable d’avoir
différentes sources génétiques de résistance, afin qu’une résistance stable puisse être
sélectionnée dans les nouvelles variétés améliorées. Ainsi 1 600 lignées de niébé, criblées en
1992 sous infestation naturelle à la station de KANO (IITK) ont donné 104 lignées ont
présenté un assez bon niveau de résistance au Striga gesnerioïdes. Parmi ces dernières, 17 se
sont révélées indemnes à ce parasite.
Comme B301 et IT82D-849, toutes ces nouvelles variétés résistantes proviennent de l’Afrique
de l’Est et du Sud où Striga gesnerîoïdes n’est paS encore un problème majeur (SINGH et al.,
1997). B 301 et IT 82D-849 sont totalement résistantes aux quatre (4) souches de l’Afrique de
l’Ouest, tandis que IT81A-994 et 58-57 le sont pour trois (3) y comprise celle de ZAKPOTA
au Bénin. Les descendants du croisement “58-57 x IT 90 K-76” (IT 90 K-76 dérivée de B301)
sont testés à KANO en 1995 et en 1996. Des lignées de niébé sélectionnées résistantes aux
cinq (5) souches de Striga gesnerioïdes de l’Afrique de l’Ouest sont ainsi créées et disponibles
dans les programmes nationaux.
Deux nouvelles variétés, APL-l et 87-2, ont été créées au Nigeria. Elles présentent des
résistances contre quatre (4) souches de Striga (voir tableau 5)
Tableau 5 : Réaction des variétés différenciées, incluant les nouvelles variétés APL-l et 87-2
(SINGH et al., 1997).
Différentes variétés
Souches de Striga gesnerioïdes
de niébé
1
2
3
4
5
58-57
R
S
S R R
IT8 lD-994
R
R
S R S
B 301
R R R S
R
APL- 1
R
R
S R R
87-2
R
R
S
R R
S = sensible ; R = résistante au Striga gesnerioïdes
Au Sénégal, sur les 46 variétés testées entre 1989 et 1997 seule IT 82D-849 a montré une
résistance stable suivie de IT90K-77 et IT 9OK-59. Cette résistance est restée stable
respectivement pendant sept (7) et quatre (4) ans et s’est traduite par des racines exemptes
d’infection au dépotage (WADE, 1999 a)
--
-

20
1.5.2 Exemple de résistance variétale : la variété B 301
ILa callosité révèle que les éléments du phloème sont présents dans tous les haustéria. Les
connections des xylèmes et la continuité des phloèmes dans les haustéria formés sur les plants
résistants et sensibles sont fonctionnelles. Cependant, le tissu hyalin, trait essentiel de
I’haustorium sur plants sensibles, ne se développe pas en haustorium sur B 30 1. La capacité des
régulateurs de croissance appliqués extérieurement sur plants pour assurer un bon
développement
de l’haustorium et des pousses a été étudiée. La “cytokinine
dimethylallyaminopurine”
initie le développement des pousses, mais le développement
important de l’haustorium n’est pas réalisé. L’absence d’un processus essentiel physiologique
pourrait être responsable du développement anormal du parasite sur B 301 (LAGOKE, 1996).
Les tests de culture en pots, in vitro, faits par LN et al. en 1991, montrent que les racines
de B 301 stimulent la germination des graines de Striga gesrzerioïdes et permettent leur
j!xation mais la formation haustoriale et/ou son développement sont inhibés (SINGH et aZ.,
L 997).

CHAPITRE I:I
EXPERIMENTATIONS
--III----
-
_-__.-_
..-.-
-. .--._._ __,,_ j

22
2. Criblage pour la résistance au S. gesizedoi’des
Parmi les moyens de lutte potentiels vis à vis des Striga, l’identification de variétés résistantes
constitue théoriquement l’une des meilleures approches méthodologiques pour lutter contre les
plantes herbacées parasites à l’échelle du petit producteur (RAMAIAH, 1987).
L’Afrique Centrale et Occidentale présente environ cinq (5) souches de Striga gesnerioides
réparties dans différentes zones (SINGH et al., 1997) . La recherche de variétés résistantes à
ces souches constitue aujourd’hui un axe essentiel de la lutte contre le Striga et en même
temps un espoir pour nos régions où la plupart des autres méthodes identifiées comme
efficaces sont souvent onéreuses ou inadaptées aux conditions africaines. Le criblage d’une
cinquantaine de variétés de niébé a permis d’identifier des variétés immunes et des variétés qui
ont un bon niveau de résistance au S. gesnerioia’es (WADE, 1999a). En effet, ces dernières
induisent la germination du parasite mais ne permettent pas la levée d’un grand nombre de 5’.
gesnerioïdes.
Le remplacement des variétés de niébé sensibles comme Mougne, 58-57, etc. cultivées par les
agriculteurs du Centre et Nord du bassin arachidier résoudrait, en partie, le problème du S ,
gesnerioïdes qui est aujourd’hui une menace sérieuse dans le bassin arachidier du Sénégal.
L’objectif des essais de criblage est de tester, en comparaison avec des témoins, la résistance
au 5’. gesnerioïdes des variétés issues du réseau RBNACO en les soumettant à la pression
parasitaire locale.
2.1. Matériel et méthodes
2. L . 1. Localisation
Ngalbane est le lieu d’implantation de l’essai en milieu paysan. Ce village se trouve à six (6) km
du CNRA dans sa partie Nord. 11 fait partie de la Communauté Rurale de Ngogom,
Département de :Bambey.
Cette localité présente des sols sableux (dior). La rotation est de type biennal et les successions
culturales sont :Mil-Arachide ou Mil-Niébé sans restitution de matière organique au sol.
Ngalbane est une zone naturellement infestée par S. gesnerioïdes..
Les tests de criblage menés dans des pots de végétation, sous infestation artificielle, ont été
installés dans l’abri grillagé du C?IRA.
2.1.2. Matériel végétal
Vingt cinq (25) variétés de niébé ont été testées dans l’abri grillagé du CNRA de Bambey et à
Ngalbane. Les vingt trois (23) variétés sont issues du réseau RENACO et les deux (2) autres
(Mougne et Mouride), utilisées comme témoins, sont des variétés locales fournies par le
Service de Sélection Niébé du CNRA (Voir tableau 6).

23
Tableau 6’ : Liste des variétés testées à Ngalbane et dans l’abri grillagé.
Variétés
-
-
Origines
Variétés
Origines
IT 95K-348-15
IITA- Nigeria
IT 95K 1090-12
IITA- Nigeria
IT 96D 748
IITA- Nigeria
IT 97K 437-l
IITA- Nigeria
IT 95K 1072-57
IITA- Nigeria
IT 94K 440-3
IITA- Nigeria
IT 97K 819-14
IITA- Nigeria
IT 93K 693-2
IITA- Nigeria
IT 97K 818-35
IITA- Nigeria
IT 96D 757
IITA- Nigeria
IT 97K 837-8
IITA- Nigeria
IT 95K 1095-4
IITA- Nigeria
IT 97K 338-7
IITA- Nigeria
IT 95K 201 l-l 1
IITA- Nigeria
IT 97K 819-45
IITA- Nigeria
IT 93K 637-l
IITA- Nigeria
IT 97K 340-l
IITA- Nigeria
IT 95K 627-34
IITA- Nigeria
IT 97K 819-180
IITA- Nigeria
IT 96D 733
IITA- Nigeria
IL 97K 825- 15
IITA- Nigeria
Mougne
ISRA Sénégal
IT 97K 819-118
IITA- Nigeria
Mouride
ISRA Sénégal
IT 93K 8-21-23-6
IITA- Nigeria
-
La variété Mougne, utilisée dans les essais est très appréciée par les paysans, mais elle est
sensible aux attaques de 5’. gesnerioïdes. Elle a été créée à I’ISRA de Bambey et vulgarisée
depuis 1969. Ses besoins en eau ont été estimés entre 250 et 370 mm. Son cycle biologique
(semis - maturité) est de 64 jours environ. Le rendement en station est de 1.400 kg/ha. Cette
variété a été sélectionnée pour les régions de Diourbel et Thiès et elle constitue le témoin
sensible dans nos essais (CISSE et al. 1994).
La variété Mouride (IS86-275) elle, est résistante au S. gesnerioïdes, à la virose CAbMV
(cowpea aphidborne mosaïc virus) et au chancre bactérien mais demeure sensible aux insectes
(Amsacta moloneyi, Aphis craccivora, Megalurothrips et Callosobruchus maculatus). Son
cycle biologique est de 63 jours environ. Elle a été sélectionnée pour les régions de Diourbel,
Thiès, Louga et Saint - Louis. Son rendement en station tourne autour de 1.817 kg/ha. Dans
nos essais, cette variété est utilisée comme témoin résistant (CISSE et al, 1994)
2.1.3 Dispositif expérimental
Le dispositif utilisé de type Blocs de Fisher est constitué de vingt cinq (25) traitements
randomisés et répétés quatre (4) fois à Ngalbane. 11 comporte des parcelles élémentaires de 4 m
de long sur 1,5 m de large (voir plan ).
Dans l’abri grillagé, les traitements sont représentés par des pots de végétation de 25 cm de
diamètre et 45 cm de profondeur où les variétés étaient randomisées et répétées trois (3) fois.
2.1.4. Conduite des essais
L’essai implanté à Ngalbane a été réalisé conformément aux techniques de préparation et de
conduite des cultures en vigueur dans la zone (voir tableau 7).

24
Suivant l’état d’enherbement des parcelles, l’ensemble de l’essai est maintenu propre par des
séries de sarcla-binages durant les trente cinq (35) .premiers jours du cycle de la culture.
Aucun traitement insecticide n’a été effectué sur le niébé durant tout son cycle végétatif,
Tableau 7: Conditions expérimentales à Ngalbane
Actes techniques
Informations
Localisation de l’essai
Ngalbane
Type de sol
Sableux (dior)
Précédent cultural
Mil
Nombre de traitements
25
Nombre de répétitions
4
Dimensions des parcelles élémentaires
4 m x 1,5 m
Délimitation, piquetage et semis des parcelles
12/07/1999
Epandage d’engrais 6-20-10 à la dose de 150kg/ha
13/07/1999
Date de la lé” pluie
06/07/1999
Sarcla-binage
13/07/1999 et 02/08/1999
Récolte (gousses et fanes)
15/09 ; 27/09 et 29/09/1999
?luviométrie totale :
569,9 mm
Les graines de Striga utilisées étaient récoltées sur le niébé “Ndiassiw” en 1995 à Bambey
Sérère. Elles ont été conservées dans des bocaux fermés à la température ambiante du
laboratoire (25 - 28”). Chaque pot, rempli aux 3/4 de sa profondeur, a reçu 0,3 g (soit 5.000
graines environ) de S. gesnerioïdes un (1) jour avant le semis. Les graines de Striga ont été
mélangées au sable à une profondeur de 10 cm environ. Le Sab:le utilisé comme substrat a été
prélevé sur l’horizon de surface (O-15 cm) dans une parcelle laissée en jachères depuis plus de
15 ans.
Six (6) graines de niébé ont été semées dans chaque pot le 15 juillet après rajout de sable. Un
démariage a suivi 12 jas et 13 jas en laissant un plant de niébé par pot (tableau 8). Un arrosage
d’appoint est effectué à la demande.

25
Tableau 8: Conditions expérimentales de l’essai implanté dans l’abri grillagé
Actes techniques
Informations
Localisation
abri grillagé
Type de sol utilisé pour le remplissage des pots
sableux (dior)
Nombre de traitements
25 (en pots)
Nombre de répétitions
3
Dimensions des pots
D=25cm; h=45cm
Traitement soumis au sable utilisé
non tamisé, non désinfecté
Date d’infestation des pots
14-0’7-1999
Mode d’infestation des pots
artificiel (5.000 graines / pot)
Fréquence d’arrosage
au besoin
Date et lieu de récolte des graines de Striga utilisées
1995 à Bambey Sérère
Date de semis des pots
15/0’7/1999
Date de levée du niébé
2210711999
Démariage (1 plant / pot)
26 et 2710711999
Récolte niébé
24/9 au 04/10/99
2.15. Observations
Les observations effectuées sont les suivantes :
?
comptage du nombre de poquets de niébé levés‘à 20 jal
* dates 50 % formation boutons floraux dans chaque parcelle
?
dates 50 % floraison dans chaque parcelle
+ dates 50 % maturité des gousses dans chaque parcelle
?
dates d’émergence du Striga dans chaque parcelle
?
comptage Striga émergés à 35,40, 50, 61, 73 et 75 jal.
?
description des symptômes dus au Striga dans chaque parcelle
?
poids sec des gousses dans chaque parcelle utile
?
comptage des plants de niébé récoltés par parcelle utile
?? poids sec des fanes par parcelle utile
?
poids sec des graines par parcelle utile
?? poids 100 graines par parcelle

26
Concernant l’essai implanté dans l’abri grillagé, les observations étaient quotidiennes et
concernaient :
* la date d’apparition de la première fleur sur chaque traitement ;
?
la date d’émergence du premier Striga gesnerioïdes sur chaque traitement;
?
notation des maladies et attaques d’insectes;
?
comptage du nombre de pieds de Striga gesnerioïdes par traitement ;
?
récolte et pesées des gousses et graines par traitement.
Le logiciel Mstat a été utilisé pour analyser les données recueillies au niveau des deux essais.

27
2.2. Résultats
2.2.1 .Ngalbane
Dans l’essai nous avons noté que le cortège floristique était dominé par quatre (4) Poacées
(Cenchrus biJlorus, Ductykxtenium aegyptium, Digitaria ciliaris et Erugrostis tremula) et
huit (8) dicotylédones (Mitracarpus villosus, Gisekia pharnaceoides, Indigofera astragalina,
Zorniu glochidiata, Corchorus tridens, Ipomoea vagans, MoZlugo cerviana et Hibiscus
asper).
Ces espèces sont les adventices les plus fréquentes dans la zone.
Les observations faites sur le nombre de poquets levés ont montré à 5 jal que seule la variété
IT 97 K-437-l présentait une mauvaise levée avec 15 000 poquets / ha par rapport à la
moyenne qui tourne autour de 70.000 poquetsl ha.
A Ngalbane, les premières émergences de 27. gesnerioïdes ont été observées à 35 jal sur les
variétés Mougne, Mouride, IT 93 K-637-l et IT 94 K-440-3.
Mougne enregistre le plus grand nombre d’émergences avec 198 pieds de 27. gesnerioïdes sur
les quatre (4) répétitions soit 12,4 plants de Striga / m2. Mouride vient en deuxième position
avec 74 pieds de S. gesnerioïdes soit 4,6 plants de Striga f m2.
Les variétés IT 93K-637-1 et IT 94 K-440-3 ont enregistré peu d’émergences avec
respectivement 1,6 et 0,4 plant de Striga / m2. Pour cette dernière variété nous n’avons
observé les éme:rgences que dans une répétition sur quatre.
Fig 1: Criblage (champ): Sttig~~ émergé - Ngalbane - 1999
??fvburide
??fvbugne
?? lT93K637-1
?? Tr94K440-3
47
54
61
66
75
Jours aprés levée
L

28
A 40 jal, les 50 % de floraison par parcelle sont observés sur la moitié des variétés testées.
Pour les variétés Mougne, IT 94K-440-3, IT 97#-437-1 et IT 97K-819-180
toutes les quatre
(4) répétitions ont fleuri à cette date.
Un jaunissement simple à sévère a été observé à 40 jal sur les variétés IT 96D-748, IT 97K-
338-7, IT 97K-819-45,
IT 97K-819-118,
IT 96D-757 et IT 96D-733. Sur toutes ces variétés
seule IT 97K-338-7 a été attaquée par S. gesnerioïdes.
Soulignons qu’à 35 jal des insectes du genre Aphis craccivora ont attaqué certaines parcelles.
La variété IT 95 K-1095-4 s’avère la plus sensible à ces insectes. Cinq (5) jours plus tard, trois
(3) autres variétés ont connu les mêmes attaques : Mlougne, IT 95K-1090-12
et IT 95 K- 1072-
57. Les observations faites à 50 jal ont montré que toutes les parcelles sont dépourvues en
grande partie de pucerons. Cela faisait suite à une décade pluvieuse qui a été à l’origine du
lessivage de ces insectes.
A 50 jal, 50 % de maturité des gousses ont été enregistrés dans la moitié de l’essai.
La récolte des gousses et des fanes a nécessité trois (3) passages à 61, 73 et 75 jal,
A la récolte, les variétés IT 95 K-20 1 l-l 1 et IT 97K-437- 1 présentaient une pourriture des
gousses et des tiges suite à de fortes pluies. Cette dernière variété a perdu toutes ses feuilles et
tiges par dessèchement avant la récolte. Des champignons du g;enre Choanephora sp ont été
décelés sur les tiges et les gousses de cette même variété.
Compte tenu de leur niveau de production en gousses et en fanes, les variétés du réseau
attaquées par 5’. gesnerioïdes n’ont pas tellement souffert de la présence du parasite.
Cette année, IT 93K-637-1 a assuré la meilleure production en fanes avec 6563 kg/ha et IT
94K-440-3 a donné une production en gousses de 5 18 kg / ha ce qui est acceptable comparé à
la moyenne de 639 kg/ha.
2.2.2. Abri grillagé
L’observation du premier plant de S. gesnerioïdes a été faite sur la variété Mougne à 32 jal. Les
dates d’émergence sur Mougne ont été synchrones au niveau des trois (3) répétitions. Les
variétés Mougne, Mouride, IT 93 K-637-l et IT 94 K-440-3 qui s’étaient montrées sensibles
aux champs ont été attaquées à l’abri grillagé, les autres ne présentant aucune émergence
durant toute la durée de l’essai , La variété IT 94K-440-3 a été plus attaquée que Mouride.
Elle présentait 21 plants / pot contre 5 pour Mouride. IT 93K-637-1 quant à elle, demeure la
moins infestée avec 4 plants de Striga / pot
Les variétés IT 94K-440-3 et Mouride ont présenté une infestation dans une répétition sur trois
(3). La première s’était montrée sensible à la répétition II tandis que la deuxième l’a été à la
répétition III.

29
Sur IT 93K-637-1 l’émergence du parasite a été tardive et est observée à 49 jal sur la
répétition III.
Fig 2: Criblage (pots): Striga émergé’-Abri grillagé - CNRA
l
/l
I
7 5
Jours aprés levée
IT 94K-440-3 qui avait une des meilleures productions à Ngalbane (gousses et graines) a
donné, en pot, l’un des plus faibles rendements. Ainsi elle a produit 23,2 g de gousses et 18,73
g de graines comparées aux moyennes respectives de 53 g et 40,56 g. Mougne, dans le même
sens, rejoignait les variétés les moins productives à l’abri grillagé avec 25,8 g de gousses et
15,63 g de graines.
Il faut remarquer que certaines des variétés testées à l’abri grillagé ont été sujettes aux attaques
des insectes (pucerons) et des champignons (Choanephora sp. et Macrophomina phaseoli ).
Ainsi, tiges, boutons floraux et jeunes feuilles ont été attaqués à 33 jal et les variétés Mouride
et IT 94K-440-3 se sont avérées les plus sensibles aux attaques des pucerons.
Macrophomina phaseoli a été responsable du dessèchement, de la nécrose et de chutes
importantes de feuilles et de tiges de beaucoup de plants consécutifs d’une même répétition.
Choanephora sp. a causé la pourriture des tiges et des gousses de plants vers 49 jal suite à des
pluies importantes et répétées.
Du fait que la variété IT 97K-437-1 a subi une fonte de semis dans une répétition et connu
l’installation de Macrophomina phaseoli dans une autre, les observations n’ont été faites que
sur une répétition sur trois (3).

30
Tableau 9 : Influence de Striga gesnerioïdes sur la performance de 25 variétés de niébé
(Sestation artificielle - abri grillagé - CNRA 1999)
l
Dates émergences
pi-
Variétés
m
Matu&
(ial.)
IT 95K-348-15
45,0 abc ’ 34,5 bc
40
52
IT 96D 748
105,3 a
85,8 a
52
71
IT 9X 1072-57
49,5 abc
37,l bc
43
58
IT 97K 819-14
44,l bc
34,7 bc
40
52
IT 97K 818-35
66,7 abc
50,2 abc
46
61
[T 97K 837-8
70,l abc
55,l abc
41
55
[T 97K 338-7
58,2 abc
47.0 abc
49
58
[T 97K 819-45
42,7 c
38,7 abc
40
61
LT 97K 340-l
51,5 abc
40,3 abc
48
67
LT 97K 819-180
41,4 c
34,4 bc
39
52
[T 97K 825-15
57,9 abc
44,5 abc
46
61
[T 97K 819-118
48,9 abc
40,9 abc
39
53
LT 93K 8-21-23-6
31,6 c
24,6 bc
41
54
:T 95K 1090-12
37.8 c
26.4 bc
47
64
.T 97K 437-l
26,1***
20,9***
43
60
.T 94K 440-3
23,2 c
18,7 c
45
64
T 93K 693-2
39,l c
28,8 bc
46
59
.T 96D 757
103,5 ab
71.0 ab
47
72
T 95K 1095-4
51,4 abc
38,8 abc
45
63
T 95K 2011-11
46,8 abc
39,3 abc
42
55
T 93K 637-l
57,0 abc
45,l abc
42
57
T 95K 627-34
72,2 abc
52,l abc
41
55
T 96D 733
41,3 c
37,5 abc
37
57
Mougne
25,8 c
15,6 c
42
61
Vouride
54,7 abc
40,6 abc
40
53
Lloyenue
%art type
-p-p-
3 (%)
* Mauvaise levée ** Fonte de semis
c** Pour cette Vari&é, sur les trois (3) répétitions un seul plant de niébé a bouclé son cycle.
:rest de Duncan : Les moyennes indexées par les mêmes lettres ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5 %.

Tableau 10 : Influence de S. gesnerioïdes sur la performance de 25 variétés de niébé : Ngalbane1999
Variétés
Emergences Striga / m2
Nbre de
Nbre de
Date
Poids
Poids
Poids
Poids
35
40
50
61
73
75
poquets
plants récoltés/ha
50 %
fanes
gousses
graines
100
jal
jal
jal jal
jal
jai levés/ha
floraison
kglha
kg/ha
kg/ha
graines g
tid)
IT 95K-348-15
SO.OOOab
108.125cdefghi
50
2SOOefg
950ab
698a
15,3bcdef
IT 96D 748
58.75Ohi
90.625fghijk
3.75Odef
-
IT 95K 1072-57
79.375ab
90.625a
40
4.063cdef
769abc
549abcd
14,33cdef
IT 97K 819-14
-
SO.OOOab
96.25Obefghij
40
1.563gh
XlSabc
709abc
14,lScdef
IT 97K 8i8-35
75.625abcd
139.375abc
50
4.063cdef
5 12cdef
285defg
1&,23ab
IT 97K 837-S
-
80.625ab
105.OOOcdefghij
1.563gh
866ab
63 labc
15,5bcde
IT 97K 338-7
-
80.625ab
152.5OOab
5.313abcd
237gh
215fg
16,07f
IT 97K 819-45
80.625ab
87.500ghijk
40
2.188fg
73 labcd
515abcd
14,48cdef
TT 97K 340-l
82.500a
152.5OOab
6.875a
154h
1Olg
14,lcdef
IT 97K 819-180
80.625ab
126.875bcdef
40
1.25Ogh
683abcde
514abcd 15,3bcdef
IT 97K 825-15
-
73.125bcde
136.25Oabc
50
5.ooobc4l
371efg
23 9efg
16,93abcd
IT 97K 819-118
-
79.375ab
125.OOObcdefg
40
1.875gh
995a
663ab
14,3cdef
IT 93K 8-21-23-6
73.125bcde
128.75Oabcde
40
2.5OOefg
933ab
668ab
16,68abcd
IT 95K 1090-12
64.375fghi
81.25Oijkl
40
3.125efg
2Olgh
115g
13,33cdef
IT 97K 437-l
15.000 1
5.625n
40
0.00
213gh
151fg
13ef
IT 94K 440-3
0.4
66.25Oefgh
57.500klm
40
2.813efg
5 18cdefg
334defg
12,98ef
IT 93K 693-2
61.875ghi
93.125efghijk
50
1.875gh
613bcdef
43 9bcde
13,97def
IT 96D 757
71.250cdef
107.5OOcdefghij
4.375cde
-
IT 95K 1095-4
-
-
40.625k
40.000m
1.563gh
407defgh
242efg
14,25cdef
IT 95K 2011-11
-
-
51.25Oj
46.8751m
40
1.563gh
961ab
730a
19,65a
IT 93K 637-l
0,6
1
-
76.25Oabc
123.125bcdefgh
6.565ab
3 1 lfgh
210efg
17,45abc
IT 95K 627-34
68.125defg
86.875hijk
40
1.563gh
983a
616abc
14,38cdef
IT 96D 733
56.875ij
73.125jkl
5.625abc
-
Mougne
2,4
2,9
i,9
2,2
2,8
0,3
81.25Oab
133.750abcd
40
4.063cdef
765abc
398cdef
14,18cdef
Mouride
0,6
1,9
0,7
1,56
73.125bcde
118.75Obcdefghi
40
3.125efg
976a
670ab
15,3bcdef
Moyenne
69 275
103 400
3 200
634
434
15
Ecart type
4.95
22 748
1 150
209
152
1,97
t-lX,lX,
nm
e.,-
en
mr
1?
LV 70
I
I
I
LL
I
1 50
I
55
I
53
I
13
Test de Duncan : Les moyennes indexées par les mêmes lettres ne sont pas significativement différentes au seuil de 5 %.

32
2.3. Discussion
Parmi les variétés testées en 1998, huit (8) sont reconduites cette année: IT 93 KZ-8-21-23-6,
IT 93 K - 693-2 ; IT 93 K - 637- 1 ; IT 94 K - 440-3 ; IT 95 K - ,201 l-l 1 ; IT 95 K-627-34 ; IT
96 D-757 ; IT 96 D - 733. De ces variétés quatre (4 ) s’était montrées totalement résistantes au
5’. gesnerioïdes aussi bien en pot qu’aux champs. II s’agit de : IT 93 K - 693-2 ; IT 93 KZ-8-
21-23-6 ; IT 94 K - 440-3 ; IT 96D-757. Les variétés IT 95 K-627-34 ; IT 95 K-201 l-l 1 ; IT
96 D-733 ont montré des comportements variables. Elles ont été totalement résistantes en pot
mais se sont révélées sensibles aux champs. Seule la variété IT 93 K-637-l a été sensible à la
fois en pot et aux champs (WADE, 1999 b).
En 1999, concernant toujours les émergences du Striga, les résultats obtenus à Ngalbane ont
été cette fois-ci confirmés par ceux de l’abri grillagé.
Les émergences ont été enregistrées précocement en pot (32 jal) alors qu’aux champs elles ont
été observées à 35 jal. Ceci pourrait être lié, entre autres, à l’état du sol qui restait tout le
temps humide ou à l’importance de la quantité de graines de Striga disponibles dans les pots
(WADE 1999a). Ces raisons pourraient justifier l’importance des émergences à l’abri grillagé
comparées à celles enregistrées à Ngalbane.
La variété IT 94K-440-3 avait enregistré une résistance totale en 1998 mais s’est montrée
sensible dans nos essais en 1999, ce qui laisse penser à un phénomène d’évitement occasionnel
des racines du niébé par rapport à la position des graines de 5’. gesnerioïdes se trouvant dans le
sol.
Somme toute, les variétés infestées ont affiché une baisse de productions des gousses et des
graines par rapport à la moyenne. Ceci serait lié à la présence du 5’. gesnerioïdes, à celle
momentanée des pucerons et / ou à la densité de semis élevée. Cette dernière à été réalisée de
la sorte pour assurer une plus grande surface de contact entre les racines de niébé et les graines
de S. gesnerioïdes.
Dans les essais nous avons noté que peu de variétés ont laissé le S. gesnerioïdes émerger. Ceci
pourrait s’expliquer par un phénomène d’évitement ou par une résistance de la part de ces
variétés. Le dépotage des plants de niébé de l’essai implanté dans l’abri grillagé aurait permis
de confirmer ces résultats par la présence éventuelle de pousses souterraines de S.
gesnerioïdes. Mais nous avons jugé que ce dépotage n’était pas nécessaire car :
?
les mêmes variétés sensibles à Ngalbane l’ont été dans l’abri grillagé ;
?
la durée de l’essai a été prolongée pour permettre aux éventuelles pousses souterraines de S
gesnerioïdes
d’émerger.
Entre autres dégâts causés par les parasites, nous avons enregistré ceux des pucerons qui ont
attaqué les variétés suivantes : IT 95K-1095-4 ; Mougne, IT95-1090-12
et IT95K-1072-57
.
Elles se sont montrées sensibles aux pucerons. La variété IT93 KZ 8-21-23-6 quant à elle,
présentait une résistance partielle aux pucerons. Les plants de niébé attaqués présentaient, en
général, des feuilles frisées et des tiges noircies par la fumagine sécrétée par les pucerons.

33
Dans l’ensemble de l’essai de Ngalbane, les variétés sensibles aux pucerons ont enregistré des
productions (gousses et graines) en deçà de la moyenne. 11 s’agit de : IT95K-1072-57
; IT95K-
1090-12 ; IT95K-1095-4
et Mougne. Par contre, dans l’abri grillagé, seules quelques variétés
se sont #avérées sensibles aux pucerons (IT93KZ-8-21-23-6
; IT94K-440-3
; Mougne). Leurs
rendements étaient en général inférieurs à la moyenne. Cinq variétés se sont montrées
partiellement Se:nsibles. II s’agit de : IT95K-1072-57
; IT97K-8 19- 14 ; IT97K-8 18-35 ; IT97K-
819-118 et Mouride.
Ces deux (2) résultats complémentaires feraient penser au rôle non moins important joué par
les pucerons dans la réduction des rendements.
Par ailleurs, les variétés attaquées ont donné une bonne production fourragère. Cette remarque
trouverait son explication dans le fait que les plants de niébé sont semés à une forte densité.
Ceci s’est traduit par une augmentation de la partie végétative au détriment de la production de
gousses et de graines.
kfacrophomina,phaseoZi a fait son apparition dans l’abri grillagé dans la répétition II et a causé
la dégénérescence de beaucoup de plants de niébé consécutifs. Ce champignon qui n’a pas été
spécifique à une variété s’est propagé de plante à plante par contact. Les symptômes se
résument en de,s tâches de couleur vert pâle se propageant sur les feuilles, en une chlorose
foliaire suivie d’une défoliation progressive pour aboutir à un dessèchement et une nécrose du
plant en question.
D’après les informations que nous avons reçues, ce champignon, Macrophomina phaseoli,
dont la contamination se fait par contact, est tellurique c’est à dire que sa propagation se fait
du sol vers la plante - hôte (DECLERT,1990).
Ce même essai a connu l’attaque d’un autre champignon du nom de Choanephora sp. Après
une période pluvieuse, des tâches de pourriture recouvertes d’un duvet blanc portant des
petites masses noires punctiformes bien visibles se retrouvent sur les feuilles et les gousses
attaquées. Il a été rencontré le plus souvent sur les plants victimes des attaques de
Macrophomina,phaseoli et des pucerons à l’état de dessèchement avancé.
Les observations et informations ont révélé que Choanephora sp se développe en période
humide après son introduction dans la plante par les piqûres d’insectes, des blessures, etc. Son
action se traduit par la pourriture de la partie attaquée (DECLERT, 1990). Ce champignon était
repéré aussi à Ngalbane sur des tiges et gousses mûres.
Il faut souligner aussi que beaucoup de parcelles présentaient une chlorose foliaire durant la
dernière partie de leur cycle. Cependant il n’existait pas de causalité entre le jaunissement des
plants de niébé et l’attaque de S. gesnerioïdes.
De même, il n’y avait pas de principe de cause à effet entre les attaques des insectes et
champignons et celles de Striga gesnerioïdes.

34
2.4. Conclusion
11 ressort de ces essais de criblage pour la résistance au S. gemerioïdes trois (3) groupes de
réactions:
?
les variétés sensibles avec un fort taux d’émergences de plants de Striga;
?
les variétés tolérantes avec un faible taux d’émergences de plants de Striga ‘et
?
les variétés totalement résistantes ou immunes.
Sur les vingt cinq (25) variétés de niébé testées cette année, une s’est montrée sensible
(Mougne), trois ont été partiellement résistantes (IT93K-637-1 ; IT94K-440-3 et Mouride) et
toutes les autres (21) se sont révélées totalement résistantes ou immunes (IT95K-348-15 ;
IT96D-748 ; IT97K-819-14 ; etc.).
Sur le terrain nous avons observé beaucoup plus d’émergences de plants de Striga sur les
variétés Mougne et Mouride alors que dans l’abri grillagé c’est surtout sur Mougne et IT94K-
440-3 que nous avons enregistré le plus de plants de S. gesnerioides.
Seulement nous avons constaté que certaines variétés résistantes en 1998 se sont avérées
sensibles en 1999 : IT94K-440-3 et Mouride. Par contre, IT95K-201 l-l 1 ; IT95K-1095-4 ;
IT96D-733 ; IT95K-627-34 et IT95K-1090-12 qui étaient sensibles en 1998 ont montré une
totale résistance ‘cette année.

CHAPITRE III
CONCLUSION GEN:ERALE
ET PERSPECTIVES

36
Conclusion générale et perspectives
A l’issue de ces tests, il en ressort que les variétés tolérantes ou à résistance partielle sont une
solution de courte durée puisqu’elles augmentent le stock de graines de 5’. gesnerioïdes dans le
sol.
L’utilisation des variétés résistantes constitue la meilleure méthode ou l’une des plus
importantes dans une approche de lutte intégrée. Les plants de niébé font germer les graines de
S. gesnerioïdes mais ces dernières ne peuvent se fixer sur les variétés résistantes (WADE,
1999b). Ainsi le stock de graines de S. gesnerioïdes diminue après toute culture de variété
résistante.
Cependant, SAUNDERS en 1933 disait qu’une variété résistante dans un lieu donné pouvait
devenir sensible au fil du temps au même endroit ou ailleurs. Cette affirmation est corroborée
par l’existence de cinq souches de S. gesnerioïdes dans différentes régions d’Afrique. Par
conséquent, des tests multi-locaux et pluriannuels s’avèrent nécessaires pour confirmer nos
résultats.
Aussi, les variabilités inter - spécifique et intra - spécifique doivent être prises en compte
pendant la sélection variétale pour la résistance contre le S. gesnerioïdes. De surcroît, les
facteurs édaphiques et climatiques peuvent affecter la virulence du parasite.
Néanmoins, de réels progrès ont été accomplis en ce qui concerne l’incorporation de la
résistance dans les cultivars améliorés (SINGH et al., 1991). C’est ainsi que, grâce aux lois de
l’hérédité et aux croisements (back cross.. .), des variétés résistantes aux différentes souches de
S. gesnerioïdes sont obtenues et testées dans divers pays car il présente une plasticité
écologique lui permettant une adaptabilité à différentes zones.
La participation des paysans dans le développement des stratégies de lutte n’a souvent pas été
considérée à juste titre et ils n’ont pas été avertis de la pratique de ces méthodes de lutte. II
devient clair que ces différentes méthodes ne sont individuellement ni efficaces ni assez
économiques pour la lutte contre le Striga. Une approche de lutte devrait être appliquée sur
une période d’années bien déterminée. En outre, les paysans doivent être conscientisés de la
biologie du Striga et l’approche à long terme doit être préconisée pour lutter efficacement
contre le Striga.
Les outils d’éducation peuvent aider à une meilleure sensibilisation des paysans par rapport au
Striga en leur expliquant sa biologie (en insistant sur les voies de dissémination des graines de
S. gesnerioïdes) et les méthodes de lutte contre ce parasite. Par ailleurs, l’utilisation du support
matériel facilite la compréhension du problème par les paysans. Ainsi sont développés ces
outils (connaissances par rapport au Striga) qui permettront d’aider les paysans à suivre un
programme pour une adaptation des méthodes de lutte par rapport à leurs besoins spécifiques.

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ANNEXES

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NJP : Nombre de Jours de Pluie.
--
-
-UV.-

b
1
I
1 243 1
f 4-13 l
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