Le point sur la recherche agricole en Afrique
INSTITUT SENEGALAIS
DE
RECHERCHES AGRICOLES
ACTES
LE POINT
SUR LA RECHERCHE
AGRICOLE EN AFRIQUE
Journées
de Réflexion
de Dakar
28 - 30 Juin 1990
Addenda
ISSN 0850-072X
VOL 2
N 0 3
YI L

ISRA
Institut Sénkgalais de Recherches Agricoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, Sénégal
m
2124251211913
Telex - 61117 SG
TLC 22 34 13
Document réalisé par
l’Unité d’Information
et de Valorisation
de I’ISRA (UNIVAL)
Route du Front de Terre
B
32.30.48
DAKAR
Les Journées
de réflexion
ont été organisées
par 1’ISR.A
avec l’aide
financière
du Ministère
Français
de la Coopération
et du Développement,
de 1’USAID
et de la SONACOS.
0 c 1SRA 1991
Conception
et réalisation
UNIVAL-ISRA

JOURNÉES DE RÉFLEXION
SUR LA RECHERCHE AGRICOLE
EN AFRIQUE
Addenda
l La coopération bilatérale et multilatérale
par Dr. KOFFI GOLI
0 La diffusion de l’information
scientifique et technique au profit
des Pays ACP : le r61e du CITA
par M. D. HOUNKONNOU

SOMMAIRE
fiéface ________________________________________-------------------------------------------------------
1
Discours d’ouverture de Monsieur C.A.K CISSOKHO ---------------------------------III
Ministre du Développement Rural et de I’Hydraulique
In~~en~on du Résident de la COm
___________________-____________________-----------
IX
SESSION I
Politiques
agricoles
et choix institutionnels
----------------------------l
0 Renforcement de la recherche agricole au Sénégal -----------------------------------3
par M. LY
0 b recherche agronomique au Niger ________________________________________------------
25
par D. TOUKOUA
l
Utilisation des résultats de la recherche en agriculture -----------------------------33
par M. ONANGA
l
Politiques agricoles et choix institutionnels - Cas de I’IRA de Guinée --------41
par MS. Dia110
l
Politiques agricoles et choix strategiques du Zaïre ----------------------------------49
par M. NDYANABO
l
Recherche agricole et ajustement structure1 _ Cas du Sénégal -___________________
59
par M. MBOUP
Recommandations de la SESSION 1 ________________________________________----------------
63
SESSION II et 111
Coopération
bilat&ale
et multilatérale
_________I_________________l___l___
71
Approches
et types de relations
Financement
de la recherche
agricole
l
Quelques réflexions sur la recherche agronomique en Afrique -------------------73
par H. BICHAT
l
Recherche agricole et coopération régionale au Sahel ------------------------------95
par A.T. JALLOW
l
Le CIPEA et les réseaux de recherche concentree- ----__------------------ -------- 101
par A.K. DIALLO
l
L’information
agricole au service de la recherche ---------------------------------
111
et du developpement en Afrique : l’apport du CRDI
par A.B. CAMARA

0 k ré-u
,c&élien de suivi pastoral ---___--__----__--______________________-----------
119
par P. HIERNAUX
l
Strengthening regional cooperation through collaborative ------------------------- 127
research net working : the SAFGRAD experience
by J.M. MENYONGA
l
GCRAI/SNRA - Approches et types de relations ---------------------------------- 137
par H. PALMIBR
Ir La coopkration bilathale et multihztt?rale
par Dr. KOFFI GOLI
Rwomman&tions
SESSION
11 __--__---_______c_
_ ________-_______________________________--
145
Recommandations
SESSION
III__-___---_______________________________---------------------
149
SESSION IV
Planification
et prbgrammation
------ -~~~.11~~~~~1~~~~~~
- ~.l~~~~~~~~l~~l
155
0 Redynamisation de la recherche agronomique au Bénin -------------------------- 157
par A. JONAS
l
Quelques observations sur une expérience de I’ISRA ----------------------------- 165
en planification et progammation
par R.J. BINGEN
l
Planfication et programmation de la recherche agricole - Cas de I’INRA --- 171
par E. VERKANT
Re,comman&tions
SESSION
IV ------------------------------------------------------------175
SESSION V
Gestion des ressources
humaines lll___-_________._____ll____l_____l____
179
l
Enjeu d’une réflexion sur la gestion des ressources humaines ------------------ 181
dans la recherche
par B. AW et C.H. SOUMARE
0 Dimensions d’un systbme dynamique de gestion des ressources humaines --- 187
par C. KRAMER
l
Human resource development opportunities at the ILRAD, Kenya-------------207
by Dr M. TOURE
R~omman&tions
SESSION V __________________-_____________________---------------------
217

SESSION VI
Valorisation
et vulgarisation
___.--1.1111_11___1__---1111--111-1-1---------------------
223
l Lu diffusion de l’information
scientifique et technique
au profit des pays ACP : le r61e du CTA
par M. D. HOUNKONNOU
l
Vulgarisation et valorisation des résultats de la recherche agricole -------------225
Cas du Cameroun
par J. BAKALA
6 L’information
agricole au service de la recherche ----------------------------------235
et du développement en Afrique
par M. DIALLO, F. SCHOROSCH et L., SARR
Recommandations SESSION VI
Discours de clôture lu par Monsieur M. LY, Directeur Général de 1’ISRA
au nom du Ministre des Ressources Anh&s
________________________________________--
249
Liste des participants ________________________________________----------------------------------
25 1

CONTRIBUTION
DE LA DÉLÉGATION
DE CÔTE D’NOIRE
LA COOPÉRA’JJON BILATÉRALE
ETMuLTlLAtiRALE
par Dr. KOFFI GOLI
Directe~ a2 l’IDESSA
BOUAKE - Ct%e blwire

2
LES TYPES DE RJXHJZRCHE
Habituellement on distingue 4 types de recherche :
0 Recherche Fondamentale : celle dont les travaux sont destinés à générer une
nouvelle compréhension, sans viser des applications pratiques immédiates.
8 Recherche Stratégique : conçue pour résoudre des problèmes spécifiques de
recherche mais dont le produit est loin d’être une technologie immédiatement
applicable.
8 Recherche appliquée : conçue pour cr6er un nouveau produit ou une nouvelle
technologie en utilisant les découvertes de la recherche fondamentale et stra-
tégique.
Q Recherche Adaptative : conçue pour adapter le produit de la technologie
aux besoins spécifiques des conditions d’un environnement particulier.
LES STRUCTURES
DE RECHERCHE
Les Services
Nationaux
de Recherche
Agronomique
(SNRAI
Ils comprennent :
0 les Instituts Nationaux de Recherche Agronomique
l
les Ecoles d’Etudes Sup&ieures d’Agronomie
l
les Instituts de formation agronomique
l
les Services de Recherche Agronomique des Ministères
l
les Organes de décision et les organismes de commercialisation
l
les Services de Rveloppement
et de vulgarisation agricole
l
les Universités.
Missions
des SNRA
Elles ont 5 missions principales :
0 la Recherche
. fondamentale
stratégique
l
appliquée
l
adaptative.
l

3
8 la formation
sup&ieure
l
continue
l
par stage et perfectionnement.
l
(B la diffusion de l’information
0 la préservation des acquis de la recherche
Q la conservation des ressources phytogénétiques.
Moyens
des SNRA
Financiers
l
subventions de 1’Etat
0 ressources étrangères
l ressources propres
0 dons et legs.
hmains
l personnel recruté dans un cadre national pour lequel généralement
une
formation est nécessaire.
De manière générale les SNRA disposent de moyens financiers, matériels et
humains souvent limitis, ne permettant pas toujours le développement de l’ensemble des
volets de recherche prévus au programme.
LES CENTRES INTERNATIONAUX
DE RECHERCHE AGRONOMIQUE
KXRA~
Ce sont des institutions de recherche indépendantes, autonomes, œuvrant dans
l’intérêt de plusieurs pays dans un domaine donné.
Leur objectif fondamental est de :
0 développer une nouvelle technologie avec des possibilités d’application pra-
tiques immédiates,
l
renforcer les programmes nationaux de Recherche Agricole.
Les activités qu’ils mènent consistent à mettre l’accent sur les problèmes néces-
sitant des solutions internationales régionales et/ou sous mgionales, c’est-a-dire hors de
port& des recherches nationales.

4
Missions
des CIRA
3 missions sont assignées aux CIRA :
0 La Recherche
Fondamentale
l
Stratégique
l
Appliquée
l
Adaptative
l
@ La formation
@ La communication.
Moyens
des CIRA
Financiers
0 financement par les Etats membres
l
financement par donateurs internationaux.
En personnel
l
recrutement du personnel scientifique qualifié au niveau international,
régional ou sous régional.
Les CIRA sont dotés de moyens condquents que les SNRA ne possèdent pas.
LES RELATIONS
SNRA-CIRA
Comme le montre cette brève analyse, les SNRA et les CIRA ont la charge de
conduire les mêmes missions l’un au niveau d’un pays, l’autre dans un cadre transcendant
le pays. L’un travaille pour le développement et la souveraineté d’un pays, l’autre travaille
pour résoudre un problème spécifique incluant plusieurs pays. Si les missions sont
identiques, la portée de ses missions n’a pas la même valeur dans l’un et dans l’autre
cas. Aussi, le type de relation qui doit lier SNRA et CIRA est la collaboration, le parte-
nariat. Cette collaboration pourrait être conçue de la maniere suivante :
0 Mise a la disposition du CIRA d’un cadre de travail approprié, de parcelles
d’essais, etc... par le SNRA.
6B Mise au point de produits en paquets technologiques par CIRA (recherche
d’excellence).

5
(B Prevulgarisation et vulgarisation des produits et technologie par le SNRA
(recherche-developpement, recherche adaptative).
0 Retour d’informations sur les produits et technologie au CIRA par le SNRA.
Q Appui des CIRA aux SNRA:
0 scientifique
0 renforcement des activités scientifiques
0 formation
l
documentation et diffusion
0 financier
l
technique divers.
La position des CIRA devra être centrale et égalitaire vis-à-vis des SNRA des pays
concernés. SNRA et CIRA doivent poursuivre chacun en ce qui le concerne la mission
confiée par les autorités de tutelle, à moins que celles-ci n’en décident autrement. La
collaboration doit être le maître mot.
Le cas des réseaux
Le réseau est une forme de coopération bilatérale et multilat&ale dont la métbo-
dologie est basée sur le regroupement des moyens humains et materiels à l’échelle sous-
régionale, régionale, continentale et intercontinentale dans le but de répondre avec plus
d’efficacité dans l’action de recherche.
Dans notre contexte africain, cela se traduit concrètement par la mise en commun
des compétences disponibles dans les systèmes nationaux de recherche agricole et les
centres internationaux de recherche agricole.
Cette idée est séduisante quand on sait qu’aucun pays en voie de développement
ne peut bâtir à lui seul une recherche solide fiable et durable, Ctant donné l’importance
des moyens a mettre en œuvre.
Vu sous cet angle, le reseau apparaît comme un instrument idéal de coopération
Nord-Nord, Nord-Sud et Sud-Sud en matière de recherche .agricole.
Dans la pratique, celle-ci, selon le Professeur Alassane Salif N’DIAYE (1989),
pouvait s’organiser sous diverses formes :
l d’abord le réseau dans lequel le partenaire du Nord aide le ou les partenaires
du Sud à identifier des programmes de recherches qu’ils conduiront seuls ;

6
l
ensuite le reseau où le partenariat devient plus évident parce que des
échanges d’informations interviennent entre le Nord et le Sud ;
@ enfin le rkseau où tous les partenaires jouissent des mêmes droits et devoirs,
où la conception des programmes, leur mise en œuvre et leur évaluation
deviennent l’affaire de tous.
Mais aujourd’hui, la realité des réseaux impliquant les dispositifs nationaux
africains de recherche agricole est tout autre. Dans ces réseaux, les institutions des pays
africains ne participent en. définitive qu’à travers leur situation géographique. Et lorsqu’elles
bénéficient de moyens octroyés par les pays du Nord, ceux-ci sont mis à la disposition
de chercheurs venus des structures-mères de ces pays et travaillant sur des programmes
conçus au Nord.
Tout se resume donc à une greffe de la recherche du Nord sur la recherche des
pays africains. Et les r&wltats, dans le temps, montrent que l’intérêt de ces pays n’est
pas toujours sauvegarde et leurs préoccupations pas souvent prises en compte.
Face à cette situation, les réseaux doivent être repensés.
Pour jouer effectivement le rôle qu’on leur attribue, les reseaux devraient prendre
une forme sur le jumelage calquée, toujours selon Alassane Salif N’DIAYE (1989), sur
le jumelage des villes et cites, qu’il appelle Jumelage des Etablissements Scientifiques
et Techniques (JEST).
Dans de tels reseaux, l’accent sera mis sur le soutien ferme des partenaires nantis
aux efforts déployés dans les pays africains pour bâtir la recherche agricole.
Dans les JEST, le chercheur du Nord saura que quelque part, dans un pays
africain, existe un chercheur, des chercheurs qui ambitionnent de mettre en place un
instrument de recherche scientifique et technique mondiale, avec l’originalité que lui
conférera sa situation géographique. Et les khanges qui se tisseront entre institutions du
Nord, fortes de leurs potentiels humain et matériel et les institutions des pays africains
contribueront grandement a combler le fosse entre partenaires.
Le JEST est donc un préalable au réseau. Ce dernier ne prendra son véritable sens
que s’il y a participation effective de tous les partenaires qui doivent être mis en état
de coop&er.

UN EXEMPLE
DE COOPÉRATION
BILATÉRALE
ET MULTILATÉRALE
DANS LE DOMAINE
DE LA RECHERCHE
AGRICOLE
EN CÔTE D’IVOIRE
LE CAS DE L’INSTITUT
DES SAVANES
- IDESSA
Officiellement érigé en Etablissement Public National depuis 1982, l’IDESSA est
une Institution de Recherche Agronomique regroupant toutes les anciennes structures
françaises de recherche dans la région Centre de la Côte d’ivoire ; celles-ci sont donc
devenues des départements de l’IDESSA qui comporte ainsi 4 departements :
0 le département des Cultures Viv&res qui s’intéresse aux systèmes de pro-
duction et a la Recherche Adaptative @rCvulgarisation) ;
$ le. département des Cultures Industrielles traitant du coton et de la canne
à sucre ;
#3 le Département Elevage qui s’occupe des recherches zootechniques ;
0 le Département Piscicole qui mène la recherche sur la production du poisson.
Objectifs
de 1’ IDESSA
l
développer en région de savanes et sur toute l’étendue du territoire ivoirien :
9 les cultures vivrières et industrielles,
l’élevage et la piscicullure,
l
9 les systèmes de production,
l
Assurer le transfert et la valorisation des résultats de la recherche auprès
des organismes de développement et dans le monde rural,
0 Assurer un appui à la formation des personnels de la recherche dans les
domaines de sa compkence,
0 Assurer l’exploitation et la gestion des biens mobiliers et immobiliers qui
lui sont affectés pour la conduite de ses activités,
0 Gérer les fonds qui lui sont octroyés par 1’Etat et ceux acquis à la faveur
des conventions et projets signes avec des sociétés nationales de dévelop-
pement et des bailleurs de fonds internationaux pour conduire ses activités
de recherche.

8
En 1980, l’IDESSA s’est vu confier le volet recherche de la politique de l’autosuf-
fisance alimentaire qui constitue le grand défi de l’an 2000
Face au caractère complexe des phénomènes à étudier ainsi que leurs interactions,
les activités de recherche ont été subdivisées selon des unités scientifique phuidiscipli-
naires et cohérentes : les Filières.
Au sein de chaque filière, les programmes à mettre en œuvre comprennent:
a des recherches appliquées dont les résultats sont directements exploités par
le développement portant sur la sélection, le maintien de la fertilité des
sols, les matériels et méthodes de défense des cultures, etc...
l
des travaux de type fondamental, axés sur la création de matériel végétal
à l’aide de technologies de pointe (biotechnologie, établissement de mo-
dèles théoriques etc.. .)
l
des recherches de type adaptatif, menées au contact du milieu paysan, au
travers des réseaux d’expérimentation
multilocaux comme de tests en
milieu réel, qui assurent la transmission non seulement de l’innovation vers
le monde rural, mais aussi des réponses aux questions posées à la recherche
par les utilisateurs de ces produits.
MOYENS FINANCIERS DE L’IDESSA ET LEURS CONSÉQUENCES SUR LE PLAN
SCIENTIFIQUE
Le niveau de financement actuel de la recherche se traduit par une allocation bud- .
gétaire encore en dessous de l’optimum pour mener à bien l’ensemble des programmes.
Les activités essentielles sont cependant maintenues grâce à des financements ex-
térieurs de courte durée.
LES RELATIONS
DE L’IDESSA
AVEC L’EXTÉRIEUR
L’IDESSA collabore étroitement avec diverses structures nationales et étrangères
impliquées dans la recherche agricole.
LES STRUCTURES
NATIONALE3
Les sNR.A
* Ecole Nationale Supérieure Agronomique
0 Université Nationale.
La collaboration de l’IDESSA avec ces deux structures consiste en la conduite de
programmes de recherche en commun notamment sur l’igname et l’encadrement par
l’IDESSA d’étudiants effectuant leurs recherches en vue d’une soutenance de thèse à
l’Université.

9
Les Sociétés
de Développement
Agricole
Leur collaboration avec l’IDESSA consiste en :
l
une participation active a l’élaboration et, voire même, a l’exécution des
programmes de recherche prenant en compte leurs préoccupations,
l
un financement int&ral de ces programmes.
Ce sont:
0 la CIDT pour la recherche sur le’ coton ;
0 la SODESUCRE pour la recherche sur la canne à sucre ;
0 la SODEPRA pour la recherche en zootechnie ;
0 la SATMACI et CIDV pour la recherche adaptative sur les culture vivrières.
Autres
Structures
Techniques
Actuellement la DCGTX sous-traite avec I’IDESSA le volet recherche du Projet
de développement de la culture du soja en Côte d’ivoire.
LES STRUCTURES
ETRANGÈRES
L’IDESSA entretient une coopération multinationale avec de nombreux CIRA et
une coopkration bilakale avec deux structures nationales étrangères de recherche agro-
nomique.
Les CIRA
L’IDESSA collabore avec de nombreux Centres Internationaux de Recherches
Agronomiques dont la plupart appartiennent au Groupe Consultatif de la Recherche
Agricole Intcmationale (GCRAI) :
l
IRRI, aux Philipines, pour la recherche sur le riz :
échanges de matériel végétal,
l
= mise en place des essais vari&aux,
conservation des ressources génétiques,
l
formation de nos chercheurs.
l
0 CIAT, en Colombie, pour la recherche sur le riz et le manioc : échanges de matériel
végttal essentiellement.
0 IITA, au Nigeria, pour la recherche sur le riz, le maïs, le manioc et les légumineuses
(haricot et ni&@ :
-

10
échanges de maténe vegétal,
l
. mise en place des essais végétaux,
formation de nos chercheurs.
l
0 ICRISAT, en Inde, pour la recherche sur le mil, le sorgho, l’arachide:
échanges de matbriel genétique
l
formation de nos chercheurs.
l
l
AIEA, en Autriche, pour la recherche sur l’énergie atomique : financement des pro-
grammes et formation de nos chercheurs. Cette institution appartient à la FAO.
l
SAFGRAD, au Burkina Faso. C’est un organe sous-régional appartenant à l’Orga-
nisation de l’Unité Africaine ; il est chargé de la recherche dans les zones du Sahel :
échanges de matériel.
l
IBPGR, en Italie. C’est une institution de la FAO qui aide les pays en coordonnant
et en finançant l’organisation et la conservation de leurs ressources génétiques.
l
CIMMYT, au Mexique, pour la recherche sur le maïs :
échanges de matériel végétal
l
et formation de nos chercheurs.
l
l
CIPEA, au Kenya, pour la recherche en Zootechnie :
cette institution intervient uniquement pour la formation de nos chercheurs.
l
l
CRTA, au Burkina Faso, pour la recherche en zootechnie. La coopération se traduit
par la conduite d’un programme de recherche sur la reproduction et la création de
races trypanotolérantes chez les bovins.
l ADRAO, en Côte d’ivoire, pour la recherche sur le riz :
6changes de matériel végetal,
l
formation de nos chercheurs.
l
l
ISNAR, ‘en Hollande : cette institution n’appartient pas au GCRAI. Elle assiste
I’IDESSA dans la formation de ses chercheurs et dans le financement des activités
de recherche en agro-économie.

11
LES STRUCTURES
NATIONALESETRANGÈRES
DE RECHERCHE
AGRONOMIQUE
l
EMBRABA, au Br6si1, pour la recherche sur le riz : khanges de mattkiel veggétal.
0 CIRAD, en France, pour la recherche dans tous les domaines d’intervention
de
I’IDESSA. La coopération entre l’IDESSA et le CIRAD s’incrit dans le cadre gén&al
de la coopération entre la Côte d’ivoire et la France, née de l’histoire de ces pays.
Il s’agit d’une coopkation bilaterale’ qui est passée par deux étapes :
La première étape a vu la participation au financement de la recherche agro-
nomique à parts égales pour chacun des deux pays.
La deuxième étape a consiste uniquement en la mise a la disposition de I’IDESSA
par le CIRAD de chercheurs ne travaillant que sur des programmes d’intérêt commun
et dont le salaire est entierement paye par la France, la Côte d’ivoire assurant seule toutes
les autres dépeneses (fonctionnement, investissement, etc.. .)
Cette dernière étape a Cte à l’origine de la création des réseaux associatifs dont
le fonctionnement est en partie pris en charge par la France.
Actueliement I’IDESSA est associé aux réseaux suivants :
l
riz,
coton,
l
- maïs,
R3S (Réseau de Recherche sur la Résistance a la Sécheresse)
l
11 abrite deux bases-centres : celui du riz et celui dù coton.
Les réseaux furent d’abord organises au sein de la CORAF (Conférence des Res-
ponsables de la Recherche Agronomique Africains et Français) où la France était le
partenaire privilegie des pays africains membres.
La situation a ensuite évolué vers la prise en main des réseaux par les africains,
reseaux organises cette fois au sein d’une CORAF dénommée Conférences des Respon-
sables de la Recherche Agronomique Africains où la France est considérée comme un
membre associé au même titre que les autres pays du Nord.
Le systcme de recherche agronomique en réseaux associatifs organisés au sein de
la CORAF dans sa phase initiale a constitue un véritable frein pour la coopération multi-
latérale entre les pays africains francophones et les autres pays, notamment développés,
car les reseaux étaient bases sur l’association de pays francophones ayant des relations
avec la France.
1
Mais l’évolution de la CORAF vers une institution africaine ouverte aux pays non
francophones du Sud et du Nord doit permettre une coop&ation multilatérale au bénéfice

12
de tous les pays africains, avec la participation financière, scientifique et technique des
pays du Nord autres que la France.
CONCLUSION
Si les SNRA et les CIRA ont tous les deux la charge de mener de la recherche
dans le domaine agricole, la mission des SNAR se situe à l’échelon d’un pays alors que
les CIRA doivent prendre en compte des préoccupations régionales ou internationales.
Les moyens mis à la disposition de ces deux structures diflèrent également. Les
CIRA sont financés par plusieurs pays, souvent à travers le Groupe Consultatif de la Re-
cherche Agricole Internationale ; ils ont des moyens importants. Quant aux SNRA, chacun
est financé par les fonds (géneralement faibles) qui leur sont alloués par le pays auquel
ils appartiennent, ainsi que le biais des dons et prêts. Leurs capacités de recherche sont
donc limitées.
La faiblesse des moyens des SNRA les amène à collaborer entre eux (coopé-
ration bilatérale) et avec les CIRA (coopération multilatérale) ; cette deuxième forme de
coopkration necessite et exige la complémentarité des programmes de recherche des
CIRA avec ceux des CNRA travaillant sur les mêmes spéculations.
La notion d’Économie d’échelle doit amener les pays africains à mettre en commun
les ressources disponibles par :
l
la definition d’objectifs de recherche communs,
l
l’élaboration de projets de recherche communs,
0 la cr6ation de r&eaux associatifs adaptés et la mise en place d’équipes de
recherche à vocation regionale,
l
la concertation avec les Centres Internationaux de Recherche Agronomique,
les Organisations régionales, sous-regionales ainsi que les bailleurs de fonds.
BIBLIOGRAPHIE
N’DIAYE A.S (1989) - La Recherche Scientifique et le Développement en Afrique.
Discours prononce lors du Symposium International ABN/UNESCO sur le Rôle
de la biologie dans la solution de la crise alimentaire en Afrique ; ,Yamoussoukro
25-29 juillet 1989, 21 p.

13
ANNEXES
Signification des sigles utilisés pour la denomination des Sociétés de Dévelop-
pement Agricole ivoiriennes, les Centre Internationaux de Recherche Agricole et les
Structures Nationales étrangères de Recherche Agronomique.
CIDT
Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Textiles.
SODESUCRE
So&t& pour le Developpement des plantations de canne à Sucre,
l’industrialisation et la commercialisation du sucre.
SODEPRA
Société pour le Développement de la Production Animale
SATMACI
Société d’Assistance Technique pour la Modernisation de l’Agri-
culture en Cote d’ivoire
CIDV
Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Cultures Vivrières
DCGTx
Direction et Contrôle des Grands Travaux
CIAT
Centro Intemacional de Agricultura Tropical
IITA
International Institute of Tropical Agriculture
ICRISAT
International Crops Research Institue for the Semi-Arid Tropics
CIMMTY
Centro Intemacional de Mejoramiento de Maiz Y Trigo
CIPEA
Centre International Pour 1’Elevage en Afrique
ADRAO
Association pour le développement de la Riziculture de l’Ouest
ISNAR
International Service for National Agricultural Research
AIEA
Agence Internationale pour 1’Energie Atomique
IBPGR
International Board For Plant Genetic Ressources
SAFGRAD
Semi-Arid Food Grain Research And Development
EMBRAPA
Signification non disponible
ClRAD
Centre de Coopkration Internationale en Recherche Agronomique
pour le Developpement.

CONTRIBUTION
DU CTA
IA DIFFUSION
DE L’INFORMATION
SCIENTIFIQUE
ET TECHNIQUE
AU PROFIT DES PAYS ACP
LE RÔLE DU CTA
par M. D. Hounkonnou, Conseiller Technique,
au Centre Technique de Coopération Agricole et Rural
Wageningen, Netherlands / Pays Bas
Exellences,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaiterais tout d’abord exprimer aux organisateurs des présentes assises toute
la gratitude du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale ACP-CEE (CTA)
qui est fort heureux d’être associC à cette réflexion sur la recherche agricole en Afrique.
Je le fais au nom du Directeur du Centre M. Assoumou Mba qui, compte tenu
de l’importance particulière qu’il accorde à cette activité, aurait souhaité pouvoir répondre
à l’invitation du Directeur General de I’ISRA, mais ses engagements antérieurs l’en ont
empbché.

16
1 - INTRODUCTION
L’importance qu’attache le CTA à cette rencontre tient essentiellement à deux
choses :
0 d’une part la reconnaissance par les organisateurs du rôle fondamental de
l’information comme facteur de développement,
l d’autre part la primauté accordCe, dans la conception du programme, au
renforcement des capacités locales.
Force est en effet de constater que l’information a été trop longtemps négligée dans
les programmes et projets de développement rural. Sans compter que bien souvent le
secteur du développement rural dans son ensemble ne bénéficie guère des allocations
budgétaires auxquelles on pourrait s’attendre, si l’on en croit toutes les déclarations of-
ficielles sur l’importance de ce secteur dans l’économie des différents pays africains.
Une étude publiée par la FAO en 1984 (*) révèle que la plupart des pays africains
consacrent moins de 10% de leurs dépenses publiques à l’agriculture. Dans bien des
cas, la part des dépenses agricoles consacrk 21 la recherche est, malgré tout, inférieure
à 5% et celle allouée à l’information est bien négligeable.
2 - MISSION DU CTA
C’est en se basant sur cette réalite et sur l’importance effective de l’agriculture
dans l’Économie des pays du Groupe ACP (actuellement 69 pays d’Afrique, des Caraibes
et du Pacifique) que les Etats signataires de la convention de Lomé ont décidé de créer
le CTA. Le centre a pour mission de permettre aux Etats ACP un meilleur accès à I’infor-
mation scientifique et technique pour le developpement rural.
Installe a Ede-Wageningen (aux Pays-Bas) depuis environ six ans, le Centre est
placé sous la tutelle du comité des Ambassadeurs ACP-CEE accrédites à Bruxelles. Il
est financé par le Fonds Europeen de Développement. Sur le plan technique, la Direction
du Centre est assistée par un Comité Consultatif de vingt-quatre membres compose, sur
une base paritaire, d’experts en développement agricole et rural.
Les fonctions du CTA, telles que précisées par la dernière Convention (Lomé IV),
sont les suivantes :
0 assurer, à la demande des Etats ACP. la diffusion d’informations scien-
tifiques sur les methodes et moyens favorisant la production agricole et le
(*) Tes dépenses publiques en agriculture dans les pays en voie de développement
de 1978 à
1982” (FAO, Rome, 1984)

17
développement rural, ainsi qu’un appui scientifique et technique à l’élabo-
ration de programmes à caractère régional dans ses propres domaines d’ac-
tivitrf ;
l
favoriser le développement par les Etats ACP, tant au niveau national que
régional, de capacités propres en matière de production, d’acquisition et
d’échange d’informations scientifiques et techniques dans les domaines de
l’agriculture, du développement rural et de la pêche ;
0 orienter vers les organismes compétents les demandes d’information
des
Etats ACP ou répondre directement a ces demandes ;
l faciliter l’accès des centres de documentation régionaux et nationaux ACP
ainsi que des instituts de recherche aux publications scientifiques et tech-
niques traitant des problèmes du développement agricole et rural, et aux
banques de données de la communauté et des Etats ACP ;
0 faciliter, d’une manière générale, l’accès des Etats ACP aux résultats des
travaux réalisés par les organismes nationaux, régionaux et internationaux,
et plus particulièrement
les organismes compétents pour les questions
techniques en matière de développement agricole et rural, basés dans la
communauté et dans les Etats ACP, et garder les contacts avec ces
organismes ;
l
favoriser entre les différents acteurs du développement agricole et rural et
plus particulièrement les chercheurs, les formateurs, les techniciens et les
vulgarisateurs, les échanges d’informations sur les résultats des actions de
développement agricole et rural ;
l favoriser et aider à l’organisation
des réunions de spécialistes, de cher-
cheurs, de planificateurs et de responsables du développement afin qu’ils
échangent l’expérience acquise dans les milieux écologiques spécifiques ;
l faciliter l’accès des personnels ACP de formation et de vulgarisation à l’in-
formation qui leur est nécessaire pour mener à bien leurs travaux et pour
orienter les demandes de formation spécifique vers les organismes compétents
existants ;
l contribuer à faciliter l’adaptation
des informations techniques et scienti-
fiques disponibles aux besoins des services des Etats ACP responsables du
développement, de la vulgarisation et de la formation, y compris de l’alpha-
bétisation fonctionnelle en milieu rural,;

18
l faciliter la diffusion de l’information scientifique et technique en vue de son
intégration dans les stratégies de développement agricole et rural, en fonction
des impératifs prioritaires du développement.
Le CTA n’est donc pas une nouvelle institution de recherche ou de formation
venant s’ajouter ou faire concurrence aux divers organismes - nationaux, régionaux ou
internationaux - qui existent dejà. 11 doit par contre s’appuyer sur ces derniers, dans
une sorte de “dynamique catalytique”, pour jouer au mieux son rôle de diffuseur d’in-
formation.
Les principaux groupes cibles du CTA sont les planificateurs, les chercheurs, les
vulgarisateurs, les formateurs et autres spécialistes de la communication. C’est par l’in-
termédiaire de ces derniers que les actions du centre peuvent atteindre les producteurs
et leurs associations.
3 - ACTIVITÉS
D’une manière genérale, les actions du CTA sont inspirées des contraintes iden-
tifiées dans le domaine de la diffusion de l’information à savoir :
l
difficult& d’accès à l’information scientifique et techniques (coûts élevés,
problèmes de devises, distribution deficiente, manque d’information
des
possibilités existantes),
l
non disponibilité d’importants documents primaires dans les bibliothèques
et centres de documentation (ouvrages de base et de référence, périodiques,
rt$ertoires),
0 manque d’informations sur les recherches et les projets en cours,
0 barrière linguistique,
0 inadaptation de l’information aux groupes cibles (notamment decideurs,
chercheurs, vulgarisateurs, et producteurs),
0 problèmes de formation (formation des documentalistes et spécialistes
d’information
aux sciences agricoles et formation des vulgarisateurs et
chercheurs aux techniques d’information).
Les principaux themes d’activitts sont sélectionnés en fonction des objectifs
prioritaires de la Convention de LomC que sont l’autosuffisance alimentaire, la lutte contre
la dt5sertifïcation et la conservation des ressources naturelles.

19
Ces activik% peuvent se regrouper sur cinq rubriques essentielles :
0 l’organisation de seminaires et ateliers
8 la r6alisation d’études sur des thémes spécifiques
(B la r&lisation de publications scientifiques et techniques
0 le service “Questions-réponses’es”
0 l’appui aux centres de documentation ACP.
3.1-
SÉMINAIRES
Les s6minaires sont considerés comme des moyens privilegiés d’échange d’infor-
mations et de points de vue entre chercheurs et développeurs des pays ACP et experts
internationaux. 11 y a, d’une part les dminaires organises par le CTA dans le cadre de
ses propres activit&s (en moyenne six par an), et d’autre part les rencontres organisées
par d’autres institutions internationales et pour lesquelles le Centre permet la participation
de ressortissants ACP. Ce dernier volet offre de nombreux avantages.
En dehors de l’occasion qu’il donne aux beneficiaires
de participer L1 ces
rencontres et d’en tirer directement profit, il permet au CTA de disposer d’une docu-
mentation scientifique et technique de “première main” qu’il peut diffuser au profit de
tous les pays. Par ailleurs, grâce a sa contribution, le CTA arrive à intervenir auprès des
organisateurs pour orienter, autant que possible, les travaux de ces rencontres vers les
besoins prioritaires ou préoccupations réelles des pays ACP,
3. 2 - ETUDES
Dans cette rubrique figurent les travaux de compilation de réflexion préparatoire
à des réunions techniques ou des publications. Y figurent également des inventaires de
publications, de sources d’informations,
de programmes et projets spécifiques, d’ex-
pertises et de bibliographies. Il y a enfin dans cette catégorie la prkparation de memoires
techniques sur des sujets scientifiques d’actualité.
Parmi les études déja r6aliskes par le CTA, on peut citer à titre d’exemple :
l
l’etude bibliographique sur les bananes et les plantains,
l
les atlas sur les potentialités pastorales du Sahel,

20
0 l’inventaire des sources europkmes et des sources ACP d’information sur
l’agriculture tropicale,
l
l’évaluation des pertes de poissons en Afrique occidentale,
l
la production laitike sous les tropiques,
0 les productions porcine et avicole sous les tropiques,
l
les femmes et la vulgarisation agricole,
l
diverses Ctudes preparatoires aux séminaires.
3. 3 - PUBLICATIONS
Malgré le développement soutenu des nouvelles techniques d’information
-
auxquelles s’interesse également le CTA - l’information écrite continuera longtemps
encore à jouer un rôle tr5.s considtrable notamment dans les pays en developpement.
C’est pourquoi les publications constituent un volet important au sein des
activit& du CTA.
Le produit central de ce programme est le bulletin bimestriel Spore qui tire actuel-
lement à 26.000 exemplaires, dont 14.000 en anglais et 12.000 en français. Loin de se
limiter aux nouvelles breves sur l’information scientifique et technique, des résumés
bibliographiques, des comptes rendus de réunions techniques ainsi que la présentation
de sources d’information et services utiles aux pays ACP.
Le progamme de publications comprend en outre des actes de dminaires et de
confkences ainsi que des ouvrages à caractère scientifique et/ou technique réalisés direc-
tement par le Centre ou en co-publication.
Dans cette demiere categorie figurent les ouvrages de vulgarisation dont notam-
ment ceux de la collection “Le technicien d’Agriculture tropicale” publies en collabo-
ration avec l’Agence de Coop&ation Culturelle et Technique (ACCT) et les Editions
Maisonneuve et Larose. Le succès de ces ouvrages a amené le CTA a crtkr la collection
anglaise correspondante : “The Tropical Agriculturist”. La traduction d’ouvrages de
rt5f&rence ou de manuels de base reprksente en effet une activité importante du CTA qui
s’efforce de briser la barriere linguistique qui, trop souvent, limite le transfert de l’in-
formation scientifique et technique.
Le CTA compte à ce jour environ 200 publications.

21
3.4 - SERVICE QUES?YONS-RÉPONSES
Crti en 1985 et promu a travers Spore, par le biais des publications d’autres or-
ganismes et au moyen des rencontres techniques organisées par le CTA, le Service
Questions-Repenses connaît une sollicitation sans cesse croissante de la part de diverses
catkgories socio-professionnelles : groupements de producteurs et exploitants individuels,
vulgarisateurs, planificateurs, chercheurs, dtkideurs, bibliothkaires, étudiants, etc.
L’évolution des requêtes enregistrees sur les cinq annks d’existence de ce Service
est la suivante :
. 1985 :
105 requêtes
l
1986 :
1.081

. 1987 :
4.626

0 1988 :
10.212

l
1989 :
15.300

Pour satisfaire ces demandes, le Service Questions-Repenses exploite ses propres
ressources (bibliothbque de réferences, fichier de ressources en information),
mais
surtout les facilités d’une connection directe (par ordinateur) aux bases de données
agricoles dont les principales sont AGRIS (de la FAO), AGRICOLA (Agricultural On-
Line-Actes des Etats-Unis), AGRALIN des Pays-Bas ainsi que les bases du CABI
(Commonwealth Agricultuml Bureaux, Royaume-Uni).
3.5 -APPUIAUXCENTRESD'INFORMATIONETDEDOCUMENTATION
11 s’agit là d’activité d’une importance capitale pour le CTA qui est en effet
convaincu que toute action en faveur des pays en développement ne peut avoir un impact
réel et durable que dans la mesure où elle peut être poursuivie par des structures locales
efficaces.
C’est pourquoi le Centre a décide de considérer les services d’information et de
documentation des pays ACP comme des noyaux privilégiés dans son reseau d’activités
et de contact. Il s’efforce donc de prendre les dispositions adéquates pour leur apporter
progressivement i’assistance qui leur est nécessaire pour servir efficacement les structures
de recherche et de developpement.
Ce programme couvre différents volets :

22
l
des activités de formation,
0 l’appui matkiel sous forme de petit équipement,
l
l’appui documentaire
sous forme de résumes bibliographiques,
et de
fourniture de documents primaires.
3.6 - QUELQUES
ACTIVITÉS
SPÉCIFIQUES
Au titre des activités spkifiques, il faut tout d’abord mentionner celle intéressant
tout particulièrement les chercheurs : le programme de Diffusion Sélective de l’Infor-
mation @SI).
Il s’agit d’un programme pilote lancé en 1988 et dont l’objectif est d’améliorer
la diffusion de I’IST en faveur des chercheurs ACP en leur fournissant régulièrement des
informations bibliographiques et les docùments primaires y afférents
Ce programme a et6 mis en place avec le concours du CIDARC (Centre Intema-
tional de Documentation
en Agronomie des Régions Chaudes). Son intérêt essentiel
réside dans la possibilité d’exploiter plusieurs bases de données (notamment CAB-
Abstrats, AGRIS, AGRICOLA, PASCAL), ce qui garantit la plus grande exhaustivité
possible au niveau de la recherche documentaire.
Ce programme permet à ses b&réficiaires non seulement d’accéder plus direc-
tement et plus facilement aux informations dont ils ont besoin pour leurs programmes
de recherche, mais il constitue en même temps un moyen de les intégrer à un I-éseau
informel d’échange de données et d’expériences sur des activités techniques.
Dans le même cadre figurent les activités lancées par le CTA et le SACCAR
(Soutbem African Development Center for Cooperation in Agricultural Research) pour
un programme concerté d’IST en Afrique australe, visant à une meilleure valorisation
des résultats de recherche et des expériences de développement.
Outre un volet formation, ce programme comprend un volet bibliographie agricole
qui porte’ sur plus de 22 405 références, à publier en 9 volumes, un par pays de la
SADCC (Southem African Development Coordination Conference).
Il comporte également une évaluation des besoins en information et des res-
sources, la mise sur pied d’un Service d’information a la demande et surtout un inventaire
des programmes de recherche en cours dans la région. Cet inventaire donnera lieu à la
publication d’un r6pertoire qui paraîtra dans le courant de l’année.

23
Une autre activité spécifique qu’il importe de mentionner ici est le PROGEFIA
(Programme Général de Formation en Information Agricole). Né d’une rencontre intema-
tionale de concertation qui a réuni à Rome en 1988 le CTA et divers partenaires, ce
programme vise essentiellement à une coordination des efforts au niveau international
pour ameliorer les programmes de formation des bibliothkaires et des documentalistes
agricoles dans les pays en développement.
Le CTA se lance également à présent dans un important programme d’appui à la
radio rurale et au développement d’autres moyens audiovisuels.
4 - QUELQUES
PRINCIPES
STRATÉGIQUES
Toutes les activités ainsi dkcrites sont sous-tendues par des principes de base
dont il importe d’evoquer quelques-uns.
Dans ses activites, toujours ax6e.s sur les priorit& des pays ACP, le CTA s’efforce
de s’attaquer aux contraintes r6elles qui limitent le développement rural de ces pays en
veillant, autant que faire se peut, a mettre en œuvre des programmes qui s’enchaînent
dans une continuité logique. Il est par exemple important, au cours des rencontres tech-
niques, de ne pas se limiter a rappeler les solutions scientifiques et techniques qui
existent pour un problème donné, mais d’analyser les facteurs r6els qui limitent leur
transfert ou leur mise en application et partant, de proposer les outils rkessaires aux pays
ACP pour concevoir et conduire eux-mêmes leurs actions. Le séminaire organise par le
CTA à Yaoundé en Octobre 1985 constitue une bonne illustration de ce principe. Cette
activité a été prkkdée d’une étude qui a analyse la situation de la production semencière
dans les pays ACP.
Ceci a ensuite permis, lors du dminaire qui a regroupe une cinquantaine de cadres
ACP et d’experts internationaux, de déboucher sur des propositions pratiques dont, entre
autres, la publication d’un r6pertoire sur les progammes et projets semenciers des pays
ACP. L’objectif est de stimuler les 6changes d’information et le transfert de technologie
notamment entre les pays eux-mêmes...
La production de ce répertoire vient seulement d’être achevée, étant donnée qu’elle
devait se baser sur un inventaire réalisé dans le plus grand nombre possible de pays ACP.
Sa publication devait intervenir avant la fin de cette année.
Un autre principe fondamental pour le CTA est de suivre l’évolution des nouvelles
technologies afin de mieux informer les pays ACP. En effet, la complexit6 du problème
du développement et la diversité des disciplines impliquées imposent au CTA d’aller au-
delà de la fonction souvent passive d’une institution chargée de fournir de l’information...
a la demande !... une demande qui, très souvent et notamment dans les pays en dévelop-

24
pement est potentielle mais s’exprime peu ou dificilement
C’est ce qui justifie I’orga-
nisation d’activids de stimtition
et d’échange telles que les séminaires mais également
la n6cessité de suivre I’évdution
de la science, de s’intéresser par exemple, aux
biotechnologies et à leurs promesses pour que les pays ACP puissent prendre ces trains
en temps opportun et &riter qu’ils roulent conhc le sens de leurs int&% !
De même, avec ses nouvelles brèves et autres articles le bulletin d’iuformatiou du
CTA, Spore, exenze une importante fonction de diffusion dans œ domaine.
Aussi, pour œ qui est des sciences de l’information. le CTA s’intéresse-t-il aux
moyens de communication autres que l’écrit (montages audio-
radio rurale) maïs
@lement à k technique des microfi3nnes (microfhns et microfxhes) ainsi qu’au CD
ROM, actuellement perçu comme un uouvel espoir dans œ domaine pour les pays en
d6veloppemea
Néilyaquelquesannéesdesdisqueslarer~o,latechwlogieduCITROM
(Comwt
Disc-Read Only Memory) comporte de grands avantages pour les pays en
développemeut :
0 caûtmoyend’rmemniléamplèteavecim@mam
:envimo3OOOooOCFA
(aveclapasgbilitéden%ln&mpwdesachatsgm#kmgkeàI’~
lutïon teca
etc)*

25
5 - RÉSEAU DE LIAISON
Exellences,
Mesdames et messieurs,
Vous conviendrez avec moi que cette mission qui consiste à diffuser l’information
agricole au profit de 69 pays ACP est un defi que le CTA ne peut relever à lui seul.
Afin de mieux assoir ses activités, le Centre met en place et développe un im-
portant réseau de liaison dans les pays CEE d’une part, et dans ceux du Groupe ACP
d’autre part. Dans les premiers, il s’agit de Comités de liaison composés d’experts ayant
une bonne expérience des problèmes de développement agricole et rural des pays
tropicaux. Le rôle de ces comités est de faciliter les contacts entre le CTA et les
organismes spécialisés des pays de la Communauté afin d’assurer la mise à disposition
de l’information scientifique et technique nécessaire aux ACP.
Dans les pays ACP, le CTA établit des contacts avec les services étatiques et tous
autres organismes impliqués dans le développement rural, mettant ainsi en place progres-
sivement, un réseau de correspondants nationaux, sous-régionaux et régionaux. Comme
souligné précédemment, les structures d’information et de documentation, qui constituent
des maillons importants dans ce reseau, bénéficient d’une attention particulière, mais le
CTA développe à présent une démarche plus systématique pour la mise en place de points
focaux nationaux et d’antennes régionales. Deux antennes régionales fonctionnent déjà
aux Caraïbes et au Pacifique, respectivement au sein du CARDI (Caribbean Agri-
cultural Research and development) et de I’IRETA (Institut for Research, Extension
and Training in Agriculture).
En Afrique, où la situation au niveau des institutions regionales est plus complexe,
les programmes régionaux mis en place - notamment avec SACCAR et avec l’Institut
du Sahel - permettront au CTA de concevoir l’approche la plus réaliste et la plus efficace.
Les résultats de la présente rencontre ainsi que les différents contacts qu’elle aura
occasionnés permettront à coût sûr de consolider et d’étendre ce réseau.
Le CTA entretient déjà des liens de coopération très fructueux avec diverses as-
sociations et reseaux tels que I’APAA, la CORAP, I’ACEMA, l’ARESAF, le REAPER
et I’INIBAP (*), pour n’en citer que quelques-uns, mais il faut souligner que dans ce
ACEMA
Association euro-africaine
des Centres de Mfcanisation
Agricole
AFAA
Association des Facultés Agronomiques
d’Afrique
ARESAF
Association des rédacteurs et éditeurs scientifiques d’Afrique
francophone
CORAF
Conférence des Responsables de Recherche Agronomique
Africains et Français
INIBAP
Réseau international pour l’amélioration
de la banane et de la banane plantain
REAPER
Réseau euro-africain
des petits ruminants

26
cadre la nouvelle Convention de Lomé met un accent particulier sur le renforcement des
capacités propres des pays ACP en matiere d’information scientifique et technique.
Pour tenir d’avantage compte de ce principe qui sous-tendait déjà son programme
d’appui aux structures d’information - documentation, le CTA s’engage dès a présent
dans un processus de consultation de ses groupes cibles afin de mieux cerner leurs
besoins et leurs ressources. Ces consultations qui seront baskes sur des études préalables,
prendront egalement la forme d’ateliers regionaux qui r&miront notamment chercheurs,
formateurs, vulgarisateurs, documentalistes et journalistes.
Le vœu du CTA, à cette phase de son existence, est de mieux connaître.des parte-
naires, de faire davantage connaître ses activités afin que les pays ACP puissent en
bénéficier et y contribuer pleinement.
En direction du groupe cible précis des chercheurs, les activités du CTA visent
a la collecte des résultats de recherche et à leur diffusion dans le sens Nord-Sud et dans
le sens Sud-Sud ; la collaboration à la diffusion des résultats du programme STD de la
DG XII et l’appui à la diffusion des lettres du r&eau CORAP s’inscrivent dans ce cadre.
Le CTA vise également à renforcer les capacids des structures ACP à publier leurs
résultats, notamment par le biais d’ateliers de formation à l’édition scientifique.
6 - CONLUSION
Exellences,
Mesdames et Messieurs,
La dernière Ctude prospective publiée par la Banque Mondiale sur l’Afrique
Subsahariennne (*) affirme sans ambages que
“si l’Afrique veut éviter la famine, fournir d sa population de plus en plus nombreuse
des emplois productifs et des revenus croissants, elle doit avoir une croissance économique
d’au moins 4 à 5%“, et que
“cette croissance serait seulement fondée sur la production agricole”.
Il est clair que l’Afrique ne peut relever ce défi sans transformer radicalement son
agriculture. Il faudra faire des choix politiques tels que les agriculteurs trouvent pro-
fitable d’op&er ce changement, il faudra egalement renforcer les services techniques et
scientifiques concernés. entre autres ceux de la recherche.
(*) L’Afrique
subsaharienne. De la crise h la croissance, Banque Mondiale, Washington,
1989.

27
Même si sur ce point l’analyse faite prête à discussion - notamment sur le financement
de la recherche - l’etude reconnaît clairement que :
“‘Les recherches internationales n’auront d’effets en Afrique que si leurs résultats
peuvent être adaptés aux conditions locales. Il est donc crucial de remettre en état les
systémes nationaux de recherche agricole”... en encourageant la coopération rbgionale...
‘<Les écoles supérieures d’agronomie akvraient être incitées à participer à cet effort.
Les activités des bailleurs de fonds devraient être strictement coordonnées ; à cet égard,
la création récente du Programme spécial pour la recherche agricole en Afrique (PSRAAI
SPAAR) est encourageante”.
Mais le défi que doit relever l’agriculture africaine en général et la recherche
agricole en particulier nous interpelle tous.
Bien que toutes les responsabilités concernées ne soient pas ici représentées, il
est souhaitable que les présentes assises puissent recommander des mesures à prendre à
tous les niveaux.
Le CTA est sans nul doute dispose à apporter, dans le cadre de sa mission et de
concert avec les autres institutions concernées, son appui pour permettre la traduction en
actions concrètes des recommandations et conclusions de la présente rencontre.
Je vous remercie pour votre attention.