INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHESAGRICOLES ...
INSTITUT SENEGALAIS
DE
RECHERCHESAGRICOLES

ACTES
SEMINAIRE
LA POLITIQI. JE
AGRICOLE
AU SENEGAL
Préparé par R. James Bingen et Eric W. Crawford
ISSN
0850-8798
VOL 1
N42

ISRA
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
76, rue Mousse Diop
BP -120
DAKAR, SENEGAL
Tel 21 24 25 122 66 28
Telex 3117 SG
Document
réalisé par
la Direction
de Recherches
sur les Systémes
Agraires
et I’Economie
Agricole
Laboratoire
National d’Elevage
et de Recherches
Vétbrinaires
Route du Front de Terre
B.P. 2057 - DAKAR-HANN
SENEGAL
m
320442
Séminaire organise
par l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
les 7 - 8 juillet 1988
NOVOTEL - Dakar, Salle Sali Pottudal
Dakar, Sénégal
Avec le soutien financier de
1’U.S.A.I.D I SENEGAL
et du C.R.D.I/ Dakar
Q ISRA 1989

TABLE DE MATIERES
LISTE DE AUTEURS
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
v
Touré,
Moctar.
ELEMENTS D'INFORMATION
SUR LE PROJET DE
DEVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE AGRICOLE AU SENEGAL
. . . . . . . .
1
SESSION II -- LES ACTIVITES
DE PRODUCTION ET DE
COMMERCIALISATION
DE L'EXPLOITATION
AGRICOLE
. . . . . . . . . : . .
3
Kelly,
Valerie
Auserehl.
Vers une meilleure
connaissance
de
la demande
pour les engrais
dans le Bassin
Arachidier
. . . . .
5
Ndiame,
Fadel,
avec la collaboration
de Djibril
Coulibaly,
Alioune
Fall
et Mamadou Lô.
Mise au point
et transfert
de
techniques
améliorées
de production
pour les exploitations
agricoles
de la Basse Casamance:
Expérience
de 1'Equipe
Systèmes
de Djibélor
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Martin,
Frédéric.
Présentation
des budgets
de culture
au
Sénégal
construits
à l'ISRA/BAME
. . . . . . . . . . . . . . .
57
Gaye, Matar.
Le credit
informel
en milieu
rural
Sénégalais:
Enquete
dans les regions
de Fatick
et de Kaolack
. . . . . . .
97
Goetz,
Stephan
J.
Les Stratégies
de sécurité
alimentaire
au
niveau
des exploitations
au Sud-Est
du Sénégal:
Implications
pour la politique
agricole
. . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Ndoye,
Ousseynou
et Ismaël
Ouédraogo.
Commercialisation
des
produits
agricoles
dans le Bassin
Archidier.
Situation
actuelle
et implications
pour la politique
agricole
. . . . . . 127
SESSION II -- PROPOSITIONS
DE RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . 141
SESSION III
-- LES POLITIQUES
DE PRIX ET DE
COMMERCIALISATION
AGRICOLE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Ouédraogo,
Ismaël
et Ousseynou
Ndoye.
Guide
de collecte
des
prix
agricoles
en Afrique
du sud du Sahara:
Leçons
tirées
dusénégal
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...147
Ouédraogo,
Ismaël
S. et Ousseynou
Ndoye.
Les marges
et coûts
de commercialisation
des céréales
dans le Bassin
Arachidier
. . 175
Goetz,
Stephan
J.,
John S. Holtzman
et Bocar N. Diagana.
Renforcer
la participation
du secteur
prive
dans le système
agro-alimentaire
au sud-est
du Sénégal:
Problèmes
et
options
pour la politique
agricole
. . . . . . . . . . . . . . 203
SESSION III
-- PROPOSITIONS
DE RECOMMANDATIONS
. . . . . . . . . . . 211
iii

SESSION IV -- MODELISATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
Martin,
Frédéric.
Analyse de la situation
alimentaire
du
Sénégal à l'aide
de l'exercice
de modélisation
effectué
à
l'ISRA/BAME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
Sidibé,
Mamadou. Développement agricole
et croissance
démographique
au Sénégal
0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
SESSION IV -- PROPOSITIONS DE RECOMMANDATIONS
. . . . . . . . . . . . 281
SESSION V -- LES SYSTEMES DE PRODUCTION ANIMALE ET LA
COMMERCIALISATION DES ANIMAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Holtzman,
J. S., Ch. Ly et Ch. M. Ndione.
La commercialisation
et l'organisation
de la production
du bétail
et de la viande
au Sénégal:
problemes et perspectives
de recherches
. . . . . 285
Sonko, Mamadou Lamine.
Etude de la traction
animale en
Basse-Casamance:
La disponibilité
des animaux de trait
dans les exploitations
agricoles
et les constraintes
structurelles
. . . . . . . . . s . . . . . . . . . . . . . . . 333
Tourrand,
J. F. Les acquis de la recherche en élevage dans le
cadre du programme systèmes de production/Delta
du Fleuve
Senegal............................361
Holtzman, J. S. Le bétail
et a1 sécurité
alimentaire
. . . . . . 377
SESSION V -- PROPOSITIONS DE RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . 383
SESSION VI -- LES INSTITUTIONS ET LES AGENCES DE
DEVELOPPEMENT
AGRICOLE . . . . s . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
Gaye, Matar.
Les coopératives
rurales
au Sénégal et
l'experience
de la responsabilisation
. . . . . . . . . . . . . 387
Sarr, Desire Y. Les sections
villageoises
et l'approvisonnement
des exploitations
agricoles
en facteurs
de production
(etude
de cas dans la communaute rurale
de Kaymor) . . . . . . . . . . 407
Diagana, Bocar N. La NPA du Sénégal et la responsabilisation
des organisations
des producteurs
(OP):
Problèmes et
options
soulevés par une enquête au Sud-Est du Sénégal
. . . . 421
SESSION VI -- PROPOSITIONS DE RECOMMANDATIONS
. . . . . . . . . . . . 441
ANNEXES...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...443
Annex 1:
Programme du Seminaire
. . . . . . . . . . . . . . . . _ 445
Annex 2:
Liste des Participants
. . . . . . . . . . . . . . . . . 451
iv

LISTE DE AUTEURS
COULIBALY, Djibril.
Equipe Systèmes de Djibélor.
DIAGANA, Bocar
N.
Département
Systèmes Agraires/Economie
Agricole,
Dakar.
FALL, Alioune.
Equipe Systèmes de Djibélor.
GAYE, Matar.
Département
Systèmes Agraires/Economie
Agricole,
Kaolack.
GOETZ, Stephan J.
Département
Economie Agricole,
Michigan State University.
HOLTZMAN, John S. Abt Associates,
Washington,
DC.
KELLY, Valerie
Auserehl.
Chercheur,
l'Institut
International
de Recherche sur
les Politiques
Alimentaires
(IFPRI).
LO, Mamadou. Equipe Systèmes de Djibélor.
LY, Ch. Département
Systèmes Agraires/Economie
Agricole,
Dakar.
MARTIN, Frédéric.
Chercheur,
Centre Sahel et au Département
d'Economie
Rurale
de l'Université
Laval à Duébec, Canada.
NDIAME, Fadel.
Equipe Systèmes de Djibélor.
NDOYE, Ousseynou.
Département
Systèmes Agraires/Economie
Agricole,
Dakar.
OUEDRAOGO, Ismaël S.
Département
Systèmes Agraires/Economie
Agricole,
Dakar
(Projet
de Recherches Agricoles
au Sénégal, ISRA/MSU/USAID).
SARR, Desire
Y.
Département
Systèmes Agraires/Economie
Agricole,
Kaolack.
SIDIBE, Mamadou. Département
Systèmes Agraires/Economie
Agricole,
Dakar.
SONKO, Mamadou Lamine.
Equipe Systèmes de Djibélor.
TOURE, Moctar.
Secrétaire,
Programme Spécial pour la Recherche Agricole
en
Afrique
(SPAAR) (ex-Directeur
Général de 1'ISRA).
TOURRAND, J. F. Equipe Systèmes de St. Louis (IMVT/CIRAD).
V

1
ELEMENTS D'INFORMATION SUR LE PROJET DE DEVELOPPEMENT
DE LA RECHERCHE
AGRICOLE AU SENEGAL
PRESENTATION DU SEMINAIRE
par
Moctar Touré
L'idée
de ce séminaire
a Bclôs en 1985, lorsque les activités
de 1’ISRA se
sont développées
dans des domaines aussi essentiels
que la sécurité
alimentaire
en Casamance et les btudes de commercialisation
céréalière
dans le Bassin
Arachidier.
Tout d'abord
programmé pour 1986, il a été jugé plus opportun
de repousser
cet évènement jusqu'en
1988, estimant
qu'il
était
trop prématuré de promouvoir
une telle
initiative
à cette
époque.
De plus,
le choix de 1988 pour ce
séminaire,
nous a permis de tirer
profit
des retombées
de ces programmes et
d'informer
les responsables
gouvernementaux
des progrès
que celà
pouvait
constituer
et des leçons que l'on pouvait
en tirer.
Ces deux aspects,
bien qu'essentiels,
ne sont qu'une contribution
au thème
global du séminaire qui porte sur l'ensemble
de la politique
agricole
au Sénégal.
Ce séminaire original
a été conçu comme un forum réunissant
les responsables
gouvernementaux
et les chercheurs,
afin 'que les uns prennent
connaissance
formellement
de l'état
d'avancement
des recherches et des premières conclusions,
et que les autres soient
informés des secteurs les plus critiques
pour lesquels
les responsables
gouvernementaux
manifestent
un besoin pressant.
Celà s'intégrait
parfaitement
a la pratique,
courante à présent,
consistant
à établir
un dialogue
entre la recherche
et les instances
de 1'Etat.
Dans ce
contexte,
il convenait de présenter
les recherches comme des entités
spécifiques,
mais aussi de les recentrer
dans le cadre global du contexte
agricole
au Sénégal.
Il s'agissait
également de mettre 1’ISRA au centre du débat, de le soumettre
au
feu des questions
afin de mettre en évidence son rôle essentiel
dans les prises
de position
de politique
agricole.

2
Les aspects
présentés,
étaient
essentiellement
pratiques
et étayés
par
l'éxpérience
des projets
en cours.
Celà justifie
par ailleurs
le fait
que
certains
secteurs,
tels
que la pêche et l'horticulture,
n'aient
pas été
présentés.
Par ailleurs,
la présence
de responsables
gouvernementaux,
invités
a
présider
les sessions,
a permis de soulever les problèmes fondamentaux
du secteur
agricole
au Sénégal,
et de mettre en dvidence la contribution
de la recherche
à la politique
agricole
du pays.
Le dialogue
ainsi ouuvert entre professionnels,
responsables
politiques
et
chercheurs,
ont permis d'accorder
les préoccupations
de chacun et en concertation
par échange de point de vue, de travailler
dans la même direction,
conjuguant
les éfforts
vers un seul but : le développement
de l'agriculture
au Sénégal.

3
SESSION II - LES ACTIVITES
DE PRODUCTION ET DE
COMMERCIALISATION
DE L'EXPLOITATION
AGRICOLE
Résumé des Interventions
Des interventions
ont été presentées
sur les points
suivants:
1.
Une meilleure
connaissance
de la demande
pour
les engrais
dans le
Bassin
Arachidier.
(Valerie
A. Kelly)
2.
Une mise au point
et transfert
de technologies
améliorées
de
production
pour les exploitations
agricoles
de la Basse Casamance:
Expérience
de 1'Equipe
Systèmes
de Djibelor.
(Fade1
Ndiame)
3.
Des budgets
de culture
au Sénégal
construits
à l'ISRA/BAME.
(Frédéric
Martin)
4.
Le credit
informel
en milieu
rural
Sénégalais:
Enquete
dans les
regions
de Fatick
et de Kaolack.
(Matar
Gaye)
5.
Les strategies
de sécurité
alimentaire
au niveau
des exploitations
au Sud-Est
du Sénégal:
Implications
pour la politique
agricole.
(Stephan
J. Goetz)
6.
Commercialisation
des produits
agricoles
dans le Bassin
Arachidier.
Situation
actuelle
pour la politique
agricole.
(Ousseynou
Ndoye et Ismaël
Ouédraogo)

VERS UNE MEILLEURE
CONNAISSANCE
DE LA DEMANDE POUR LES ENGRAIS
DANS LE BASSIN ARACHIDIER
Valerie Auserehl Kelly*
*La rechcrchc prCscntCc dans cc papier a 6d rncnik dc 1983 h 1986 dans le cadre du
Projet dc Rcchcrchc ct dc Planilication Agricole du SCnCgal dirige conjointcmcnt pnr I’ISRA
ct MSU ct financé par I’USAID.

7
LA PROBLEMATIQUE
El LES OBJECTIFS DE L’ETUDE
Depuis
1980,
l'année
qui a marqué
la dissolution
du crédit
pour
les
engrais
octroyés
dans le cadre
du Programme
Agricole,
le Sénégal
est à la
recherche
d'une
politique
d'engrais
qui peut:
Augmenter
la consommation
des engrais;
Augmenter
les revenus
des cultivateurs;
Diminuer
les frais
du programme
d'engrais
endossés
par l'état
tels
que les subventions
des prix,
et les frais
de distribution
et de
transport;
Encourager
le secteur
privé
à développer
et maintenir
des réseaux
de distribution
qui répondent
aux besoins
des demandeurs.
Malgré
certaines
tentatives
faites
depuis
1980,
telles
que la retenue
à
la source,
la subvention
dégressive
financée
par l'USAID,
et la recherche
d'un
engrais
moins onéreux
comme le o-15-20,
le Sénégal
est toujours
confronté
ti une demande
effective
très,
très
faible,
surtout
dans le Bassin
Arachidier.
Compte tenu
de ces problèmes
rencontrés
par le gouvernement,
et
pour faire
le pont entre
l'ancienne
et la nouvelle
politique
d'engrais,
1'ISRA
a établi
un programme
de recherche
qui avait
pour objectifs:
Une meilleure
connaissance
de la demande
effective
de l'engrais
dans le Bassin
Arachidier;
L'identification
des facteurs
qui empêchent
une plus
grande
utilisation
de l'engrais
dans cette
zone;
L'élaboration
d'un
programme
susceptible
d'augmenter
la
consommation
d'engrais
dans l'agriculture
pluviale
et
d'encourager
son utilisation
rationelle
sur le plan
économique.
Pour atteindre
ces trois
objectifs,
nous avons élaboré
un programme
de
recherche
avec trois
volets
complémentaires.
Chaque
volet
a essayé
de
résoudre
la question
de la demande
effective
sous une perspective
différente.
La première
perspective
est le point
de vue des cultivateurs.
Elle
a
été analysée
grâce
aussi
bien
aux données
sur les opinions
des cultivateurs
concernant
l'effet
de l'engrais
et la politique
d'engrais
qu'aux
données
détaillées
sur leurs
activités
agricoles
entre
1981 et 1985.
Ces dernières
données
ont été mises à notre
disposition
par la SODEVA, pendant
que notre

8
programme menait l'enquête
sur les attitudes
et opinions
en 1984/85 et
1985/86.
Le deuxième volet de recherche
nous a donné une perspective
basée sur
les données agronomiques du programme de recherche
"Amélioration
Fonciére"
(AF) de 1'ISRA.
Il s'agit
des rendements obtenus à Boule1 (Département
de
Kaffrine)
et à Nioro du Rip (Département
de Nioro) pour neuf traitements
(trois
niveaux d'engrais
combinés à trois
niveaux de travail
du sol)
employés dans les démonstrations
et essais multi-locaux.
Ces données
(couvrant
la période de 1964 à 1982) ont rendu possible
une analyse
économique qui a mis en évidence la variabilité
en productivité
et en
rentabilité
d'une année a l'autre,
d'une culture
à une autre,
et d'une zone
à une autre.
Le troisième
volet a donné une perspective
historique.
Nous avons
essayé de faire
une modélisation
de la demande d'engrais
en utilisant
les
données sur la consommation des engrais pendant le Programme Agricole.
Les pages suivantes
présenteront
en premier lieu un résumé des
principaux
résultats
de ces trois
volets de recherche.
En guise de
conclusion,
nous tirons
de ces résultats
résumés les implications
les plus
importantes
pour la politique
agricole.
RESUME DES RESULTATS PERSPECTIVE DES CULTIVATEURS
La Figure 1 présente
un schéma des facteurs
empêchant une plus grande
utilisation
de l'engrais.
Il s'agit
des contraintes
identifiées
pendant nos
enquêtes sur le terrain.
La Contrainte
Financière
Pendant la période
1981 a 1985 le facteur
le plus contraignant
a été le
manque d'argent
liquide.
Ce manque d'argent
liquide
est dû tout d'abord
à
la faible
productivité
agricole.
Le Tableau 1 présente
quelques indicateurs
de la productivité
agricole
de 1981 à 1984 dans les zones étudiées.
En
regardant
l'avant
derniére
ligne du tableau,
on peut facilement
comprendre
pourquoi
le peu d'argent
disponible
pendant ces années a été destiné
à
l'achat
de céréales.
Trois années sur quatre,
la production
céréalière
par
tête etait
bien en dessous de 200 kilos par personne -- le seuil de
consommation minimum conseillée
par le FAO.

9
FIGURE 1
FACTEURS EMPECHANT
UNE PLUS GRANDE UTILISATION
D'ENGRAIS
LA PERCEPTION DES CULTIVATEURS CONCERNANT
LA RENTABILITE DES
ENGRAIS PAR RAPPORT AUX AUTRES INVESTISSEMENTS AGRICOLES ET NON-
AGRICOLES (SEMENCES D'ARACHIDES, ELEVAGE, PETIT COMMERCE, ETC.)
FAIBLE CONSOMMATION
D'ENGRAIS
-- PERIODES DE MISE EN
-- FAIBLE PRODUCTIVITE
PLACE INAPPROPRIEES
AGRICOLE
-- LIEU DE DISTRIBUTION
-- FAIBLES REVENUS
INAPPROPRIE
AGRICOLES
-- MANQUE DE CREDIT
-- SYSTEME DE PRIORITE
DANS L'UTILISATION
DE L'ARGENT DISPONIBLE

10
TABLEAU 1
RESUME DES INDICATEURS DE LA PRODUCTIVITE AGRICOLE DANS LB
DEPARTMENTS
DE GOSSAS ET DE NIORO: 1981/82 A 1984/85
GOSSAS
NIORO
1 23 EXPLOITATIONS
18 EXPLOITATIONS
INDICATEUR
1981 1982 1983 1984 1981 1982 1983 1984
A KI LDS/HECTARE i 1002
930,
311
373 1315 1436
278
596
i KILOS/KILO DE 15.5
14
4.5
PAS
21
20
4
PAS
C SEMENCE
L DISP. DISP
H
1 KILOS/ACTIF
960 1262
422 345
1145 1536
342 418
D
E KILOS
0
0
0
0
64
4
1.5
11
D’ENGRAIS/HA
M KILOS/HECTARE 507
267
175 208
656
462 346 421
KILOS/ACTIF
571
309
174 244
513
253 189 274
1 KILOS/TETE
275
147
84 120
243
125
94 134
L KILOS
8.5
0
0 .45
65
4.5
2.5 3.5
D' ENGRAIS/HA
Source:
Analyse des données de la SODEVA

11
Les faibles
revenus
agricoles
sont liés
à la faible
productivité,
mais
la politique
de prix
joue
aussi
un rôle
important.
La Figure
II présente
un
graphique
de l'évolution
des revenus
agricoles
provenant
de la
commercialisation
officielle
de l'arachide
de 1960 à 1980.
On remarque
que,
sauf pour
la campagne
exceptionnelle
de 1975, les revenus
réels
sont
toujours
restés
en dessous
des revenus
réels
de 1965.
Le problème
d'argent
liquide
a été aussi
agravé
par la disparition
du
crédit,
octroyé
par le Progranwne
Agricole
jusqu'à
1980.
Le Tableau
II
présente
un résumé
des résultats
d'une
modélisation
des priorités
dans la
prise
de décisions
concernant
les achats
d'engrais
de 1981 à 1985.
Cette
figure
nous donne
une idée
de l'importance
de la contrainte
financière
durant
ces cinq
années
pour 39% des cultivateurs
qui ont pesé le pour
et le
contre
de l'achat
d'engrais
chaque
année.
Malgré
la bonne
récolte
de
1982/83,
50% seulement
de ces cultivateurs
avaient
assez de ressources
pour
satisfaire
leurs
besoins
prioritaires
-- la nourriture
et les semences
d'arachide.
Après
la mauvaise
récolte
de 1983/84,
72% des cultivateurs
étai ent incapables
de satisfaire
leurs
besoins
prioritaires.
La Perceution
de la Rentabilité
semble être une Contrainte
Après
le problème
d'argent,
il y a le problème
de la perception
des
cuit ivateurs
concernant
la rentabilité
de l'engrais
par rapport
aux autres
investissements
agricoles
et non-agricoles.
Neuf pourcent
(9%) seulement
des cultivateurs
sont convaincus
que le niveau
de rentabilité
de l'engrais
justifie
son achat
chaque
année.
Un nombre
important
des cultivateurs
(52%)
n'ont
jamais
réfléchi
à l'achat
éventuel
d'engrais
entre
1981 et 1985, comme
le montre
le Tableau
II.
Pour la plupart,
ils
pensent
que l'engrais
est un
luxe
qu'ils
ne peuvent
pas se permettre,
ou que l'agriculture
extensive
répond
mieux à leurs
besoins.
Pour les 39% des cultivateurs
qui font
l'évaluation
de l'engrais
chaque
année,
leurs
perceptions
de sa rentabilité
et les risques
liés
à son
utilisation
font
qu'une
grande
partie
des achats
ne se fait
que trés
tard
dans la campagne
agricole.
Apres
une bonne récolte,
22% des ces
cultivateurs
ont acheté
l'engrais
aussitôt
que leur
besoins
prioritaires
ont
été satisfaits,
pendant
que 27% ont préferé
utiliser
l'argent
liquide
à
d'autre
buts
(élevage,
petit
commerce,
liquidité)
en attendant
l'hivernage.

EVOLUTION DES REVENUS AGRICOLES PROVENANT
DEIA COMMERCIAIISATION
OFFICIELLE DE L'ARACHIDE:
1960
A 1980
soooo 1
4sooo--
l ooo--
3sooo--
soooo--
asooo--
mooo~~
lSoo0~~
10000-’
IOOO--
OJ : : : : : : : : : : : : : : : : : : - ..,
1960
1965
1970
1975
1960
ANNEE
Source: Dmnées de la BEcEAI3 citees par Schmacher
(1975) et casswell
(1984);
L'index des prix est celui des Nations unies (Statistical
Yearbok
1960 - 1980).

13
TABLEAU II
RESUME DES RESULTATS D'UNE MODELISATION DES PRIORITES DANS LA
PRISES DE DECISIONS CONCERNANT
LES ACHAT D'ENGRAIS
1981/82 A 1985/86
9% Des cultivateurs
ont régulièrement
achete des engrais
chaque année
52% N'ont jamais réflechi
à l'achat
eventuel
d'engrais
dont...
21% Sont tout a fait
opposes a l'achat
d'engrais
42% Pensent que l'engrais
est un luxe; ils ne peuvent pas se le
permettre
38% Pensent qu'une agriculture
extensive
répond mieux à leurs besoins
39% Des cultivateurs
ont, chaque année, pesé le pour et le contre de
l'achat
d'engrais
Parmi les 39% qui ont fait
l'évaluation
en 1983/84 apres une assez bonne
récol te en 1982/83.. .
50% N'ont pas eu assez des ressources
pour satisfaire
leurs besoins
prioritaires
(nourriture
et semences d'arachide)
22% Ont acheté de l'engrais
aussitôt
que les besoins prioritaires
ont
été satisfaits
(mi-saison
seche)
27% N'ont pas voulu acheter d'engrais
avant le début de l'hivernage.
Parmi ces 27%,
40% ont entre-temps
investi
l'argent
disponible
dans l'élevage
60% ont préféré
garder l'argent
liquide
80% ont finalement
acheté de l'engrais
après les premières
pluies
Parmi les 39% qui ont fait
l'évaluation
en 1984/85 après une mauvaise
récolte
en 1983/84...
72% N'ont pas eu assez des ressources
pour satisfaire
leurs besoins
prioritaires
(nourriture
et semences)
6% Ont acheté de l'engrais
aussitôt
que les besoins prioritaires
ont
été satisfaits
(mi-saison
sèche)
22% N'ont pas voulu acheter d'engrais
avant le début de l'hivernage.
Parmi ces 22X,
50% ont investi
entre-temps
l'argent
disponible
dans l'élevage
ou
dans le petit
commerce
50% ont préfère
garder l'argent
liquide
100% ont finalement
acheté de l'engrais
après les premières
pluies

14
Après
avoir
vu le visage
de l'hivernage,
22% ont finalement
acheté
l'engrais.
Après
la commercialisation
suivant
la mauvaise
récolte
de
1983/84,
6% seulement
des cultivateurs
dans ce groupe
en ont acheté
tout
de
suite,
mais 22% de plus en ont acheté
aprés
les premiéres
pluies.
L'Inadéauation
du Svstème de Distribution
La troisième
contrainte
identifiée
est le système
de distribution
--
Pour nous,
cette
contrainte
est beaucoup
moins
importante
que les deux
autres
dans l'immédiat,
mais elle
s'avère
importante
pour une relance
éventuelle
de la consommation.
Nos constats
les plus
importants
concernant
les modalités
de distribution
nécessaires
pour encourager
la consommation
d'engrais
sont les deux qui suivent
:
Avec un système
de vente
au comptant,
les engrais
doivent
être
disponibles
pour l'entière
période
allant
de la commercialisation
de l'arachide
aux premiers
sarclages
de la saison
suivante
parce
que les cultivateurs
ne sont pas du tout
du même avis
sur le
meilleur
moment pour l'achat
de l'engrais;
La mise en place
des engrais
aux marchés
hebdomodaires
peut
aussi
augmenter
la consommation
parce
que ces marchés
sont
beaucoup
plus
fréquentés
que les seccos,
les Communautes
Rurales,
etc.
Caractéristiaues
aui Différencient
les Acheteurs des non-Acheteurs
Nous avons identifié
trois
caractéristiques
qui différencient
les
acheteurs
d'engrais
des non-acheteurs:
L'accès
aux revenus
non-agricoles
importants
et réguliers;
Une plus grande
superficie
cultivée
(6 hectares
au moins
pour ceux
qui achètent
l'engrais);
Une capacité
de la part
du cultivateur
de quantifier
le surplus
de
rendement
dû aux engrais.
PERSPECTIVE BASEE SUR LES DONNEES
AGRONOMIQUES
Pour les analyses
des données
AF, le premier
résultat
est le constat
d'une
forte
variabilité
de la rentabilité
selon
l'année,
la zone et la
culture.
Nous ne voulons
pas dire
que c'est
un acquis
très
original,
mais

15
c'est
un acquis
qui doit
jouer
un plus1
grand
rôle
dans la définition
d'une
politique
d'engrais
dans l'avenir.
La plupart
des études
agro-économiques
faites
entre
1960 et 1980 n'ayant
étudié
que la rentabilité
moyenne
sur
plusieurs
années,
zones,
et cultures,
leurs
analyses
ont caché
une grande
partie
de cette
variabilité
qui s'avére
importante
pour la formulation
d'une
politique
d'engrais.
Ces trois
types
de variabilité
sont bien
illustrés
dans le Tableau
II.
Les ratios
valeur/coût
calculés
ici
sont bases sur les prix
nominaux
pratiqués
de 1964 à 1982.
On remarque:
Que les ratios
v/c moyens pour toute
la période
étudiée
sont deux
fois
plus grands
à Nioro
qu'a
Boulel.
Cela
est vrai
aussi
bien
pour les céréales
que pour l'arachide.
Les ratios
v/c moyens pour les céréales
sont deux fois
plus
grands
que les ratios
pour l'arachide.
Cela est vrai
dans les deux
zones.
La variabilité
inter-annuelle
est représentée
par la probabilité
qu'un
ratio
tombe en dessous
de un ou deux dans une année donnée.
L'exemple
le
plus
frappant
est celui
de l'arachide
a Boulel.
Il y a une probabilité
de
53% que le ratio
v/c tombe en dessous
de un dans une année donnée.
Cela
veut dire
que dans 53% du temps un cultivateur
qui fertil'ise
ses arachides
régulièrement
aura
une augmentation
de revenu
due à l'utilisation
d'engrais
moindre
que le coût de l'engrais
utilise.
Ce n'est
donc pas étonnant
que
les cultivateurs
dans ces zones n'achètent
plus d'engrais.
Les ratios
v/c de Tableau
III sont -- comme déjà
dit
-- calculés
avec
les prix
nominaux
de 1964 à 1982.
Le Tableau
IV présente
une meilleure
idée de la rentabilité
d'engrais
aux prix
pratiqués
plus
récemment
--
précisément
avec les prix
d'engrais
non-subventionnés
de 1987/88 et les prix
au producteur
de la même année.
En allant
de Tableau
III à Tableau
IV on
remarque
une forte
baisse
dans les ratios
valeur/coût
moyens
:
lLa préparation
de cette
synthèse
de notre
programme
de recherche
a
nécessité
l'omission
de beaucoup
de détails
très
importants
concernant
les
données
AF utilisées
et les analyses
faites.
Le lecteur
est prié
de se
referer
à Kelly
(1988c) pour mieux cerner
les avantages
aussi
bien
que les
limites
de cette
analyse
et les résultats
escomptés.

16
TABLEAU III
Ratios Valeur/Coût
Estimés avec les Pr ix Nominaux
qui prévalé de 1964 à 19821
Arachide2
Nioro
Boule1
V/C moyenne 1964 à 1982
5,ll
2,00
Probabilité
qu'un ratio
v/c tombe
en dessous de 1 dans une année donnée
0,06
0,53
Probabilité
qu'un ratio
v/c tombe
en dessous de 2 dans une année donnée
0,28
0,53
Céréales3
V/C moyenne
11,40
6,70
Probabilite
qu'un ratio v/c tombe
en dessous de 1 dans une année donnée
00
0,lO
Probabilité
qu'un ratio
v/c tombe
en dessous de 2 dans une année donnée
00
0,lO
1 Les prix des engrais ont variés de 10 à 25 FCFA/kilo et les prix de
l'arachide
de 22 à 60 FCFA/kilo.
Voir Kelly (1988c) pour les prix précis.
2 La variété
d'arachide
est le 28-206 de 120 jours pour les deux zones.
La valeur du surplus dû aux engrais est bassée sur ta production
accrue
d'arachide
seulement,
la valeur des fanes d'arachide
n'entre
pas dans cette
analyse (voir Kelly 1988c pour une analyse qui rend compte des fanes).
3 Pour Nioro il s'agit
du sorgho de 135 jours (variété
591-69);
les
données AF etaient
disponibles
pour les années 1965 à 1982.
Pour Boule1 il
s'agit
du mil Souna Gam de 90 jours;
les données etaient
disponibles
pour
les années 1973 à 1982.

17
TABLEAU IV
Ratios Valeur/Coût
Estimés avec les Prix
Non-subventionnés
de’1987/88l
Arachide*
Nioro
Boule1
V/C moyenne 1964 à 1982
3,I
1,40
Probabilité
qu'un ratio
v/c tombe
en dessous de 1 dans une année donnée
0,22
0,53
Probabilité
qu'un ratio
v/c tombe
en dessous de 2 dans une année donnée
0,39
0,69
Céréales3
V/C moyenne
6,00
3,50
Probabilité
qu'un ratio
v/c tombe
en dessous de 1 dans une année donnée
00
0,lO
Probabilité
qu'un ratio
v/c tombe
en dessous de 2 dans une année donnee
p,05
0,20
1 Le prix par traitement
de 150 kilos 14-7-7 pour les céréales
etait
12.315 FCFA; 150 kilos de 6-20-10 pour l'arachide
etait
11.880 FCFA; le prix
au producteur
pour les ceréales
etait
70 FCFA/kilo et 90 FCFA/kilo
pour'
l'arachide.
* Voir la note 2 Tableau III.
3 Voir la note 3 Tableau III.

18
- Pour l'arachide
de Nioro nous allons de 5,l à 3,l;
- Pour l'arachide
de Boule1 c'est de 2 à 1,4;
- Le ratio
pour le sorgho de Nioro tombe de 11,4 à 6; et
- Pour le mil de Boule1 on va de 6,7 a 3,5.
Il apparaît
de surcroît
une hausse dans la probabilité
qu'un ratio
tombe en
dessous de un ou de deux -- surtout
pour l'arachide,
Le Tableau V montre quelques chiffres
sur le revenu net et le revenu
marginal
par culture
et par zone. Les prix au producteur
de 1987/88 sont
employés dans la partie
A de ce tableau.
Pour l'engrais
il s'agit
toujours
du prix non-subventioné.
Ce qui sort dans le tableau
est le fait
que les
revenus marginaux de l'engrais
utilisé
sur les céréales
sont plus élevés
que ceux de l'engrais
utilisé
sur l'arachide.
Cependant,
bien que les
revenus marginaux sont plus élevés pour les céréales,
les revenus nets par
hectare restent
plus élevés pour l'arachide.
Cela est vrai si on cultive
avec ou sans engrais;
ainsi,
les cultivateurs
préfèrent
cultiver
l'arachide
comme culture
de rente.
On remarque que le revenu net pour un hectare de céréales
fertilisé
est
un petit
peu plus élevé que le revenu net pour un hectare
d'arachide
non-
fertilisé.
Cette petite
difference
en rentabilité
n'est
pas perceptible
par
les paysans.
En plus,
il est plus sûr de cultiver
l'arachide
sans engrais
parce que sa commercialisation
est assuree.
La partie
B du même tableau montre l'effet
de la diminution
du prix de
l'arachide
annoncée pour 1988/89.
On remarque que l'engrais
arachide
est de
moins en moins rentable
-- surtout
a Boule1 où il n'y a qu'un revenu
marginal moyen de 4000 FCFA/hectare.
La conséquence sera, en principe,
une
baisse de la demande pour l'engrais
arachide.
Par contre,
on remarque que
les céréales
fertilisées
deviennent
bien plus rentables
que l'arachide
non-
fertilisée
:
- A Nioro 132.000 contre 97.000 FCFA
- A Boule1 72.000 contre 52.000 FCFA
Cela suggère que -- si le prix des céréales
est soutenu à 70 FCFA/kilo et la
commercialisation
assurée,
il y aura une incitation
économique sufissante
à
encourager
une plus grande production
de céréales
et une plus grande
utilisation
d'engrais
céréale.

19
TABLEAU V
Estimation
du Revenu Marginal
et du Revenu Net par Hectare
Pour les Engrais
Utilisés
Avec les Céréales
et les Arachidesl
Partie
A:
Prix
au producteur
de 1987/88
Céréale
= 70 FCFA/kilo;
Arachide
= 90 FCFA/kilo
Revenu Net
Revenu
Sans Engrais
Avec Engrais
Marginal
Nioro
Sorgho
70.000
132.000
62.000
Arachide
128.000
152.000
24.000
Boule1
Mil
42.000
- 72 000
30.000
Arachide
- 70 000
79.000
9.000
Partie
B:
Prix
au producteur
de 1988/89
Revenu Net
Revenu
Sans Engrais
Avec Engrais
Marginal
Nioro
Sorgho
70.000
132.000
62.000
Arachide
- 97 000
112.000
15.000
Boule1
Mil
42.000
A
72 000
30.000
Arachide
A
52 000
56.000
4.000
1 Prix
d'engrais
arachide
= 11.880/150
kilos;
prix
d'engrais
céréale
=
12.315/150
kilos.
Source:
Résultats
basés sur les données
du Programme
d'Amélioration
Foncière

20
PERSPECTIVE HISTORIQUE
La modélisation
des données du Programme Agricole
suggère que les
revenus agricoles
des campagnes précédentes
jouent
un plus grand rôle dans
la détermination
de la demande que les prix pratiqués
-- que cela soit les
prix des engrais,
ou les prix au producteur
pour l'arachide,
ou encore un
ratio
de ces deux prix.
Il faut admettre,
cependant,
que le faible
effet
des prix sur la quantite
d'engrais
consommee peut être le reflet
de la
qualité
des données. Deux problèmes importants
concernant
les séries de
données employées ont*été
rencontrés
:
Dans la documentation
disponible
il y avait une tendance à
confondre
les quantités
distribuées
aux points de chute avec les
quantités
consommées effectivement
par les cultivateurs;
Les séries de données sur les prix ne fournissaient
pas de
renseignements
sur le moment où les changements des prix ont été
annoncés,
Dans les années où les changements de prix ont été annoncés trop tard pour
que les cultivateurs
puissent
réagir,
les données ne montrent
pas les
changements attendus
dans les quantités
d'engrais
consommées.
Néanmo ins,
les acquis tirés
de nos enquêtes auprès des cultivateurs
nous amènent à la
même conclusion:
l'effet
des revenus semble être plus important
que 1 'effet
des prix.
LES IMPLICATIONS POUR LA POLITIQUE AGRICOLE
Nos commentaires
concernant
les implications
de notre recherche
pour la
politique
agricole
sont présentés
en trois
catégories:
(1)
Observations
sur les objectifs
déja élaborés
par le gouvernement;
(2)
Recommandations pour le court terme;
(3)
Recommandations pour le long terme.
OBSERVATIONS
CONCERNANT
LES OBJECTIFS DEJA
ELABORE PAR LA NOUVELLE POLITIQUE AGRICOLE
Notre recherche
suggère qu'il
y a plusieurs
objectifs
de la politique
agricole
que le Sénégal a peu de chance d'atteindre
à court terme.
L'objectif
de consommer plus de 120.000 tonnes d'engrais
par an est
bien sûr trop optimiste
étant donné la faible
rentabilité
et le risque élevé

21
de l'utilisation
de l'engrais
relatifs
aux autres possibilités
d'investissements.
Le manque de crédit
agricole
rend cette consommation
encore plus difficile
a atteindre.
Il faut noter que la quantité
d'engrais
vendue est restée en dessous de 25.000 tons en 1986/87 comme en 1987/88.
Il s'avère
presque impossible
de réaliser
l'objectif
d'augmenter
significativement
la production
céréalière
aussi longtemps que le revenu net
d'un hectare d'arachide
est plus élevé que celui d'un hectare de mil cultivé
avec les mêmes techniques.
L'objectif
de donner au secteur privé l'entière
responsabilité
pour la
distribution
des engrais
ne peut pas être réalisé
dans les conditions
de
demande effective
actuelle
parce que la faiblesse
de cette demande ne permet
pas les économies d'échelle
nécessaires
pour que le secteur privé puisse
réaliser
une bénéfice
intéressant.
En 1987/88 les ventes par le secteur
prive sont même tombées en dessous des ventes de l'année
précèdante
en dépit
des efforts
de renforcer
la privatisation
du secteur engrais.
L'objectif
de remplacer l'agriculture
extensive
par une agriculture
intensive
basée sur l'utilisation
des engrais chimiques
suppose que les
cultivateurs
perçoivent
que les méthodes plus intensives
procurent
un
bénéfice
plus élevé. Cela n'est pas le cas aujourd'hui
pour la plupart
des
cultivateurs
dans le Bassin Arachidier,
RECOMMANDATIONS
A COURT TERRE
Il est recommandé que dans le court terme on identifie
les zones de
forte
rentabilité
d'engrais
en vue de lancer des programmes pour encourager
une augmentation
de la consommation dans ces zones.
Etant donné que le
niveau des revenus agricoles
semble plus important
que le prix des engrais,
le développement
des programmes susceptibles
d'augmenter
les revenus,
ou au
moins, de faciliter
l'accès
au credit
pour ces zones de forte
rentabilité
s'avère très important.
L'encouragement
d'une relance
de la consommation
dans les zones de forte
rentabilité
permettra
d'abord
au secteur privé de
développer
ses réseaux de distribution
par,petites
étapes,
en commençant
avec les zones promettant
une meilleure
demande et un meilleur
remboursement
du crédit.
Pour les zones de faible
rentabilité,
il vaut mieux
mettre
l'accent
sur les autres techniques
capables d'augmenter
la productivité

22
bs., meilleur
conditionnement
des semences) à fin d'éviter
l'utilisation
non-économique
des engrais.
REC-TIONS
A LON6 TERME
Il est très important
que le Senégal obtienne
une meilleure
connaissance
du processus de détérioration
des sols dans les zones où les
engrais
ne semblent pas être rentables
aujourd'hui.
Cependant,
la tendance
au Sénégal de compter sur les engrais pour le maintien
de la fertilité
des
sols à l'exclusion
presque totale
d'autres
techniques
telles
que
l'utilisation
de la matière organique,
les pratiques
anti-érosives,
ou
l'emploi
des arbres tel l'acacia
albida
("cad')
devrait
être évaluée à
nouveau. Toutes études sur la détérioration
des sols doit se rendre compte
de l'aspect
économique aussi bien que de l'aspect
pédologique.
Pour faire
une telle
analyse on aura besoin dPune base des données quantitatives
sur
l'évolution
des rendements en l'absence
d'engrais
chimiques.
Celle ci
permettra
aux analystes
de quantifier
les coûts et les bénéfices
du maintien
du capital
foncier
par l'utilisation
des engrais.
Il est conseillé
de prévoir
la possibilité
que l'agriculture
pratiquée
aujourd'hui
ne soit plus fiable
dans l'avenir
pour certaines
zones du pays
__ c'est-a-dire
qu'il
faudra chercher d'autres
variétés,
d'autres
cultures,
et même d'autres
activités
non-agricoles
pour faire
vivre les populations
de
ces zones.
Nous voyons aussi la nécessité
d'établir
un programme de recherches
susceptible
de fournir
les données demandées pour une évaluation
et un suivi
agronomique,
pédologique,
et économique de l'effet
des engrais
dans les
zones où l'utilisation
des engrais paraît
economiquement
incitative.
Il
faut que ce programme soit conçu de manier-e a permettre
une bonne
intégration
des considerations
agro-économiques
et pédologiques
dans les
recommandations
faites
pour la politique
agricole
et la vulgarisation
des
engrais.

23
UOCUIENTS BASES SUR CE PRO6RAB4E DE RECHERCHES
ET REFERENCES
CITEES
Casswell,
N. (1984)
"Autopsie
de 1'ONCAD: La politique
arachidière
au
Sénegal,
1966-1980,”
Politiaue
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Kelly,
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Acauisition
et Utilisation
d'Intrants
Aaricoles
dans le Contexte de la Nouvelle Politiaue
Aaricole
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des Attitudes
et du Comportement d'Achat d'Intrants
des
Exploitants
pour 1'Elaboration
d'une Politiaue
Aaricole
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Proarammes de Recherches.
E. Lansing,
MI:
MSU International
Development Papers Reprint
No. 18F.
(1988b)
Demande d'Enarais
de la Part des Exoloitants
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Aaricole
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Une Etude des
Facteurs
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les Decisions d'Achat d'Enqrais
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Bureaucracv and Rural Develooment
in
. Berkeley:
University
of California
Press.

MISE AU POINT ET TRANSFERT
DE TECHNIQUES AMELIOREES DE PRODUCTION
POUR LES EXPLOITATIONS
AGRICOLES
DE LA BASSE CASAMANCE :
Expérience de I’Equipe Systèmes de Dji bélor
Fade1 NDIAME, Economiste Agricole
Avec la collaboration de :
Djibril COULIBALY,
Economiste
Alioune FALL, Machiniste Agricole.
Mamadou LO, Agronome

27
INTRODUCTION
Situation
La Basse Casamance
est située
dans la partie
méridionale
du Sénégal,
entre
la vallée
du Soungrougrou
et l'Océan
Atlantique.
Elle
couvre
une superficie
de 7 300 Km2 et son relief
est caractérisé
par une interpénétration
de
plateaux
et de vallées,
révélant
ainsi
un réseau
très
dense
de marigots.
Ces
marigots
(Guidel,
Bignona,
Kamoubeul,
etc...)
constituent
des voies
très
favorables
à la remontée
de la langue
salée
et au dépôt
de matériaux
alluviaux
sableux
et argileux
sur lesquels
se développe
la mangrove..
La région
est confrontée
depuis
deux decennies
à d'importantes
perturbations
agro-climatiques.
En effet,
de 1966 à 1980 la région
a connu
une baisse
pluviométrique
de 20 p-100
(Posner,
1986).
Ces évolutions
climatiques
ont.eu
des conséquences
très
défavorables
sur les activités
agricoles
en général,
la riziculture
en particulier.
Elles
ont en effet
favorisé
un processus
de dégradation
de l'environnement
de production
avec
notamment
la salinisation,
l'ensablement
et l'acidification
progressif
des
rizières.
En 1982,
l'Institut
Sénégalais
de Recherches
Agricoles
(ISRA)
mettait
sur
pied
a Ziguinchor
sa première
equipe
pluridisciplinaire
de recherches
sur les
systemes
de production
et le transfert
de technologies
en milieu
paysan.
Deux
ans plus
tard,
deux autres
équipes
étaient
installées
à Kaolack
et à Saint
Louis.
Les objectifs
assignés
à ces programmes
étaient
les suivants:
-Procèder
au diagnostic
des principales
contraintes
de production
dans les
secteurs
de l'agriculture
et de l'élevage.
-Mettre
au point
et expérimenter,
en collaboration
avec les paysans
concernés,
des innovations
techniques
adaptées
à l'environnement
et aux
ressources
des agriculteurs.
-Participer,
en rapport
avec la société
de développement
(SOMIVAC/PIDAC,
pour la Casamance),
au transfert
des technologies
mises
au point
auprès
du
plus
grand
nombre
de paysans
de la région.
Après
six
(6) années
de travail
en Basse Casamance,
1'Equipe
Systèmes
de
Djibélor
a beaucoup
progressé
dans la connaissance
des systèmes
de production,
l'identification
des principales
contraintes
et opportunités
de production
de
la région.
Par ailleurs,
des acquis
importants
ont été réalisés
dans les
domaines
socio-économiques
et agro-techniques.
De même, plusieurs
études

28
spécifiques
portant
sur les conditions
d'une
intensification
de l'agriculture
ont été menées.
Au regard
des contraintes
identifiées
et des solutions
testées
dans la
région,
il convient
de s'interroger
sur l'opérationnalité
de la démarche
menée jusque-là
sur les systémes
de production,
mais aussi
et surtout
sur sa
capacité
à règler
les problemes
qui se posent
a l'agriculture
d'une
région
qui
a toujours
été considérée
comme un des greniers
du Sénégal.
Cette
interrogation
est d'autant
plus
fondée
qu'en
dépit
des tentatives
d'ajustement
émanant
des paysans
de la région,
la situation
agricole
de la Basse Casamance
demeure
préoccupante
en raison,
notamment,
de la baisse
continue
de la
production
céréaliére
et du déficit
global
de la région
depuis
les années
1970
(Equipe
Systèmes,
1983).
Les objectifs
de ce document
sont les suivants:
1.
Présenter
le cadre
conceptuel
et la méthologie
de recherches
utilisés
par le programme
de recherches
sur les systèmes
de production
de Djibélor.
2.
Présenter
les résultats
obtenus
en matière
d'expérimentations
et de
transfert
de technologies
améliorées;
3.
Tirer
les enseignements
et implications
de ces résultats
en matière
de
recherches
et de politiques
agricoles.
CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIES DE RECHERCHES
DE L'EQUIPE
SYSTEMES DE DJIBELOR
Cadre conceptuel
Le cadre
conceptuel
de travail
de 1'Equipe
Systèmes
découle
de la
nécessité
de mettre
des techniques
appropriées
à la disposition
des paysans
de
la région.
Cela nécessite
que les technologies
proposées
aux agriculteurs
soient
compatibles
avec leurs
opportunités
physiques,
climatiques
et
socio-économiques
de production.
Par conséquent,
il convenait
de cerner
la
variabilité
agro-climatique
de la région
et de déterminer
des zones
suffisamment
homogènes
pour recevoir
les mêmes types
d'innovations
technologiques.
L'appropriation
de certaines
technologies
par les paysans
suppose
toutefois
qu'ils
disposent
d'un
minimum de facteurs
de production
(main-d'oeuvre,
terre,
matériels
agricoles
etc...).
Autrement
dit,
la plupart
des technologies
ne sont généralement
pas neutres
par rapport
à la structure

29
des exploitations
opèrant
en Basse Casamance.
Or, même dans un village
donné,
les exploitations
sont très
hétérogènes
en termes
de dotations
en facteurs
de
production,
de niveau
technique
et de compétence
en gestion.
Cette
hétérogenéité
structurelle
des unités
de production
pourrait
conférer
un
caractère
spécifique
à leurs
problèmes
et objectifs
de production.
En raison
du coût exhorbitant
d'une
recherche
de solutions
individuelles,
l'approche
classique
consiste
a classer
les exploitations
en groupes
homogénes
suivant
des critères
agro-socio-économiques
pertinents.
La typologie
est
généralement
faite
à partir
des variables
structurelles
(nombre
d'actifs,
matériel
agricole,
terres
disponibles
etc...
).
Mais compte
tenu
de la nature
micro-biologique
des processus
d'élaboration
des performances
agronomiques
et
des stratégies
de production
adoptées
par les paysans
en Basse Casamance,
on
peut raisonnablement
s'interroger
sur l'opérationnalité
d'une
typologie
structurelle
d'exploitations
agricoles.
Autrement
dit,
on peut se demander
si
la diversité
structurelle
des exploitations
agricoles
rétro-agit
sur leurs
contraintes
et leurs
performances.
Cette
interrogation
paraît
d'autant
plus justifiée
que le travail
de
diagnostic
des contraintes
et de tests
de solutions
techniques
mené par
1'Equipe
Systemes
s'est
opéré
aux niveaux
spécifiques
de la parcelle
et de la
sous-parcelle,
en ce qui concerne
les volets
Agronomie
et Machinisme.
Quant
au volet
Zootechnie,
même s'il
opérait
a des niveaux
d'aggrégation
plus
élevés
(cheptel
d'exploitation,
troupeaux
villageois,
etc...)
il en est encore
a une
phase de diagnostic
et d'hiérarchisation
des contraintes.
Il n'est
par conséquent
pas évident
que les contraintes
décelées
et les
technologies
mises au point
à l'échelle
parcellaire
soient
particulières
à un
type d'exploitation
donné.
Cependant,
il est probable
que des exploitations
ayant
des
caractéristiques
structurelles
différentes
auront
des stratégies
de production
et des pratiques
agricoles
différenciées.
Autrement
dit,
ce que les gens font
pourrait
dépendre
en partie
de ce qu'ils
or& et vice
versa.
L'hypothèse
ici
est qu'il
pourrait
y avoir
des relations
de corrélation
entre
les dotations
factorielles
d'une
exploitation
agricole
et les itinéraires
techniques
utilisés
dans la production.
Si tel est le cas,
la typologie
structurelle
correspondra
à une typologie
fonctionnelle.

30
Certains
facteurs
pourraient
toutefois
tendre à homogéneiser
les pratiques
agricoles
d'exploitations
structurellement
différentes.
C'est par exemple le
cas lorsque des exploitants
non équipés accèdent au matériel
agricole,
par
emprunt ou par location,
et pratiquent
un même type de labour que les
exploitations
équipées.
C'est également le cas si les décisions
relatives
à
la determination
des zones de culture
et/ou aux dates de démarrage des
activités
agricoles
relèvent
d'autorites
villageoises
transcendant
les
exploitations
agricoles.
Mais même dans ces cas, et compte tenu de
l'indivisibilité
de certaines
unités technologiques,
l'hétérogéneité
structurelle
des exploitations
agricoles
pourrait
traduire
des possibilités
différentes'd'appropriation
de certaines
innovations
techniques.
Le probléme pratique
de la mise en place de plans d'amélioration
se ramène
donc à proposer aux différentes
catégories
d'exploitations
agricoles
une série
de pratiques
culturales
coherentes
avec leurs objectifs
et possibilités
et
aptes a accroître
leurs performances.
Méthodoloaies
de recherches
Elles combinent les éléments suivants:
a- Elaboration
d'un zonage de la région en cinq (5) situations
agricoles,
a partir
des critères
suivants:
. le rapport
cultures
innondées/cultures
exondées;
. le type d'organisation
sociale de la production;
. l'importance
de la culture
attelée.
b- Enquêtes et suivis d'exploitations
agricoles:
Ils visent,
d'une part à
déterminer
les caractéristiques
structurelles
des différentes
catégories
d'exploitations
opérant dans les situations
agricoles
et, d'autre
part,
à
connaître
leurs pratiques,
ainsi que les déterminants,
la logique
et les
conséquences de celles-ci.
c- Elaboration
et mise en place d'essais
et de tests techniques:
destinés
à approfondir
le diagnostic
technique
et à trouver
des technologies
efficaces
et cohérentes
avec les objectifs
des paysans.
d- Analyses et exploitations
des résultats:
Elles sont destinées
à
verifier
l'efficacité
technique
et la rentabilité
financière
des solutions
testées;
ces analyses permettent
ainsi de cribler
les plus intéressantess

31
du point
de vue leur
adoption
par les paysans
et de déterminer
les
programmes
ultérieurs
de tests
et de transfert.
RESULTATS OBTENUS
Zonaqe
de la Basse Casamance
et orincioales
caractéristiaues
des situations
awicoles
Dans le souci
de cerner
d'avantage
la grande
variabilité
des
caractéristiques
de production
de la region,
celle-ci
a été scindée
en cinq
situations
agricoles
sur la base des critères
suivants:
(Tableau
1, en annexe)
- la division
sexuelle
du travail;
_ l'importance
des cultures
de bas-fonds;
- et l'utilisation
de la traction
bovine.
Sur la base des données
recueillies
sur le fonctionnement
des unités
de
production,
l'analyse
réalisée
en 1984 a permis
de distinguer
trois
systémes:
1 .- Le système
dit DIOLA yorioinelw:
le systéme
de culture
repose
sur la
riziculture
avec une organisation
sociale
de travail
affectant
aux hommes
la préparation
du sol et aux femmes les tâches
post-labour.
L'habitat
est
individualisé,
et l'unité
de production
correspond
au ménage.
2 .- Le système
DIOLA dit
* MANDINGUISE":
la production
agricole
est très
diversifiée
et le systéme
de culture
repose
sur l'exploitation
du plateau
(arachide,
mil,
sorgho
en plein
champ ; maïs,
mil,
sorgho,
niébé
parfois
en champs de case).
L'organisation
sociale
du travail
est réalisée
en
fonction
des cultures
sur la topséquence:
les hommes s'occupent
des
cultures
du plateau,
tandis
que les femmes de la riziculture.
L'unité
de
production
correspond
à la résidence
( concession).
3. - Le système dit de 'SYNTHESE": l'habitat
y est organisé
comme dans le
systéme
"Mandinguisé"
(concessions);
l'unité
de production
y correspond
soit
au ménage
indépendant,
soit
à la concession.
La combinaison
des trois
critères
du zonage
permet
de subdiviser
les zones
Diola
et Mandinguisées
en deux sous zones avec des caractéristiques
spécifiques.
Face au déficit
pluviométrique
chronique,
les paysans
évoluant
dans les différents
systémes,
ci-dessus
cités
ont modifié
leurs
stratégies
de
production:
- au Nord et Nord-Est
de la région
(systéme
Diola
"Mandinguisé"),
l'accent
a été mis sur les terres
exondées
(75 p. 100 des superficies
cultivées
en

32
1985).
La riziculture
est en voie de jouer son rôle purement
sociologique.
Cette remontée sur le plateau
est grandement
facilitée
par
l'utilisation
des animaux de trait.
La superficie
agricole
des
exploitations
est de l'ordre
de 6 à 7 ha (zones IV et V).
- au Sud-Ouest,
l'accent
est plutôt
mis sur l'intensification
des bonnes
rizières
(fumure organo-minérale,
labour de fin de cycle,
billonnage,
etc...)
et le recours aux revenus extra-agricoles
(cueillette,
collecte
de
vin et d'huile
de palme, pêche, chasse, . ..etc)
permet d'équilibrer
les
budgets familiaux.
- au centre,
(zone de synthèse),
les systémes de production
semblent plus
coincés (salinisation
des terres
basses, faible
disponibilite
de terres
du
plateau
dûe à l'importance
des forêts
classées entre autres).
L'une des
conséquences est la forte migration
(taux de migration
de l'ordre
de 18 p.
100 contre une moyenne régionale
de 11 P. 100).
Diaqnostic
des contraintes
Contraintes
genérales
Les études de cas menés tant a Suelle qu'à Boukitingo
ont fait
ressortir
les contraintes
qui se posent aux différents
types d'exploitations
analysées.
Ces contraintes
ont un aspect général pour les paysans d'un village
donné.
Elles résultent
essentiellement
de la difficulté
de gestion
de la
.main-d'oeuvre
pour l'entretien
des cultures
de plateau
et la mise en place des
parcelles
de rizières.
En raison de la baisse de la pluviométrie
et le raccour-cissement
des
saisons de pluies,
les paysans tendent
généralement
à privilégier
les cultures
de plateau,
moins exigeantes
en eau.
Cette option
se traduit
par le souci des
paysans d'installer
rapidement
le plus grand nombre de parcelles
de plateau
en
vue de sécuriser
un minimum de production.
Cela 'se traduit
pour toutes
les
exploitations
étudiées
par une augmentation
significative
du nombre de
parcelles
cultivées
sur le plateau
à la suite d'une campagne agricole
de
faible
pluviométrie.
Cependant,
ce processus de remontée sur le plateau
ne signifie
pas un
abandon définitif
de la rizière.
Au contraire,
en fonction
de l'évolution
de
la pluviométrie,
le paysan procède à un ré-examen de sa stratégie
en
ré-allouant
ses ressources,
la main-d'oeuvre
notamment,
au profit
des

33
parcelles
de rizières
en cas d'abondance
des pluies.
Or la période
de labour
des rizières
coincide
avec le moment où les parcelles
de plateau,
semées plus
tôt,
doivent
être
sarclées.
Il en résulte
une impossibilité
pour le paysan
d'assurer
un entretien
correct
des cultures
de plateau.
Le problème
est rendu
plus complexe
par le fait
que les techniques
culturales
des paysans
ont très
peu évolué,
malgré
l'importance
des changements
climatiques
survenus.
Ainsi,
beaucoup
de paysans
persistent
à privilégier
le labour
en billons
de toutes
les parcelles
et le repiquage
du riz.
Le labour
en bi llons,
avec un bon
enfouissement
des mauvaises
herbes,
constituait
tradit
ionnel lement
un moyen
efficace
de contrôle
de l'enherbement
et de gestion
de l'eau
dans les
rizières.
De même, avec le repiquage
du riz
la montée
de la lame d'eau
réglait
le problème
de l'enherbement.
Cependant,
dans le contexte
actuel,
le souci
de cultiver
rapidement
le
plus grand
nombre
de parcelles
se traduit
par un simple
grattage
sans
enfouissement
des mauvaises
herbes.
Il en résulte
une poussée
rapide
des
mauvaises
herbes
et un processus
de dégradation
des sols du fait
de l'érosion
éolienne
et hydrolique.
En outre
la mauvaise
exécution
de labour
entraîne
un
problème
de stabilité
des billons
que les paysans
essaient
d'atténuer
en
installant
leurs
billons
dans le sens de la pente.
Une telle
pratique
permet
de préserver
les billons
et les semences
en cas de forte
précipitation.
Mais
elle
accentue
le phénomène
de l'érosion,
et la baisse
de la fertilité
des sols
de plateau.
Par ailleurs
les variétés
traditionnelles
repiquées
ont des cycles
trop
longs
par rapport
au profil
pluviométrique
actuel.
Une installation
précoce
de ces variétés
leur
permettrait,
en principe,
de boucler
leur
cycle.
Cependant
cette
option
présuppose
la résolution
de trois
types
de problèmes:
- La nécessité
de labourer
les rizières
à un moment où le sol n'est
pas
suffisamment
humide.
- La compétition
pour
la main-d'oeuvre
entre
parcelles
de plateau
et
rizières.
- La nécessité
de procéder
plus
tard
au sarclage
des rizières.
Il ressort
de cette
discussion
que le processus
cumulatif
par lequel
les
stratégies
ponctuelles
adoptées
par les paysans
pour sécuriser
un minimum
de
production
accentuent
les déséquilibres.
Ces problèmes
généraux
se posent
toutefois
en des tarmnc
oarticuliers
au niveau
des différentes
spéculations.

34
Contraintes
spécifiques
Elles renvoient
aux problèmes signalés
par les paysans sur leurs
différentes
activités
agricoles.
L'analyse
de ces contraintes,
en relations
avec les itinéraires
techniques
pratiqués
par les paysans ont déterminé
les
différents
types d'améliorations
apportés
par le programme Systemes.
Riziculture
Riz de Nappe:
-Attaques
d'insectes;
-Enherbement;
-Fertilité;
-Salinité.
-Manque de matériel
agricole;
-Manque d'intrants
agricoles
(engrais,
semences).
Riz Aquatique
-Salinité
et toxicité
des rizières;
-Manque d'eau;
-Fertilité;
Cultures
de plateau
Arachide
-Enherbement;
-Fertilité;
Maïs
-Fertilité;
-Enherbement.
Elevase
Problèmes diagnostiqués
sur les animaux de trait
-Alimentation
en début d'hivernage;
-Parasites
internes
et externes.
Les pratiaues
paysannes actuelles
Les tableaux
2, 3, 4 et 5 (en annexe)
présentent
les pratiques
paysannes
actuelles
sur les principales
cultures
de la Basse Casamance.
Elles
représentent
des combinaisons
d'opérations
culturales
(ou itinéraires

35
techniques)
utilisés
par les paysans.
Les itinéraires
techniques
se
définissent
essentiellement
par rapport
aux modes de conduite
des principales
opérations
culturales:
labour,
semis,
sarclage,
fumure,
choix
variétal.
Ils
diffèrent
principalement
par rapport
au taux d'utilisation
des facteurs
de
production
(intrants,
main d'oeuvre,
matériel
agricole).
Les pratiques
paysannes
sont intéressantes
à analyser
au moins
pour deux
raisons:
1. Elles
représentent
les réponses
paysannes
aux contraintes
identifiées
sur les différentes
spéculations;
elles
traduisent
également
les compromis
arrêtés
par les agriculteurs
entre
leurs
activités
et reflètent,
à ce
titre,
leurs
objectifs
et stratégies.
2. Les itinéraires
techniques
paysans
peuvent
servir
de base à la
définition
et à l'évaluation
des améliorations
possibles
sur chaque
opération
culturale.
Par ailleurs,
dans la mesure
où la diversité
des
pratiques
actuelles
renvoie
à celle
des situations
et exploitations
agricoles,
des itinéraires
techniques
différenciés
pourront
être
proposées
par zone et/ou
par catégorie
d'exploitations.
LES INNOVATIONS TECHNIQUES
Les innovations
techniques
sélectionnées
en matière
de productions
végétales
et testées
en milieu
paysan
en rapport
avec les contraintes
diagnostiquées,
portent
essentiellement
sur le criblage
de matériel
végétal
amélioré,
la fertilisation
et la mécanisation
des opérations
culturales
grâce
à la traction
animale.
Elles
sont de deux types:
celles
permettant
d'accroître
la productivité
de terre
(type
1) et celles
entraînant
une
amélioration
de la productivité
du travail
(type
2).
Les résultats
obtenus
sur ces deux types
de technologies
améliorées
sont présentés
ci-dessous.
Les innovations
de tvpe
1
Elles
portent
sur le criblage
de matériel
végétal
amélioré
et/ou
la
fertilisation
minérale
des cultures.
Des actions
ont été menées dans ce cadre
sur la riziculture
et sur le maïs.

36
Tests
d'intensification
de la riziculture
de nappe
L'objectif
de cette
action,
menée conjointement
avec les collègues
du
Programme
Riz,
était
d'évaluer
l'intérêt
des variétés
résistantes
améliorées
dans les nouvelles
conditions
de riziculture
de nappe
en Basse Casamance.
Thèmes aaronomiaues
et wotocole
expérimental
Les thèmes
agronomiques
appliques
concernent
l'utilisation
d'engrais
minéral
(A0 = sans engrais;
AI = 25% de la fumure
intensive
préconisée,I
soit
50. kg de 8-18-27
et 37,5
kg d'urée
à l'hectare;
A2= 50% de la fumure
intensive
préconisée,
soit
100 kg de 8-18-27
et 75 kg d'urée
à l'hectare)
et 3 variétés
(VI = variété
locale,
V2= Ière
variété
améliorée
et V3 = 2ème variété
améliorée).
Le dispositif
expérimental
arrêté
est le suivant:
dans chaque
village
et
pour chaque
type
de riziculture,
3 paysans
seront
choisis.
Chaque
paysan,
considéré
comme une répétition,
choisira
une parcelle
de 460 ta2 (46 m x 10 m)
qu'il
divisera
en 3 sous-parcelles
de 150 rn2 (15 m x 10 m) séparées
de 0,50
m.
Dans la première
sous-parcelle,
il ne mettre
pas d'engrais;
dans la deuxième,
il appliquera
la dose de 25% de la fumure
intensive
et dans la troisième,
la
dose de 50%.
Chaque
sous-parcelle
est,
à son tour,
subdivisée
en 3
sous-sous-parcelles
de 50 m2 (10 m x 5 m) qui reçoivent
chacune
une des 3
variétés.
En outre,
l'ensemble
des parcelles
d'essais
et des repétitions
est
autant
que possible
homogénéisé
par rapport
aux autres
opérations
culturales:
dates de labour,
de semis,
de sarclage,
traitements
phytosanitaires,
etc....
Méthodes
d'analyse
Elles
incluent
une comparaison
des rendements
obtenus
sur les différents
traitements
et la détermination
des traitements
(doses
d'engrais
et variétés)
financièrement
rentables
en condition
paysanne.
L'analyse
économique
de
l'essai
s'inspire
de la démarche
préconisée
par le CIMMYT2 et illustrée
par
'La dose intensive
préconisée
est de 200 kg/ha
de 8-18-27
et 150 kg d'urée
à l'hectare.
'Richard
Perrin
et
al.,
(1979):
"From
Agronomie
Data
to
Fdrmer
Recommandations;
An Economies
Training
Manual."
Information
Bulletin
27.

37
Crawford
et al.
(1986).
Elle
consiste
à élaborer
les budgets
partiels
des
différents
traitements
et à déterminer
le taux de rentabité
marginal
de
l'investissement
dans la technologie.
Ce taux marginal
de rentabilité
sera
comparé
à un taux-cible
de 100% jugé
nécessaire
pour assurer
l'adoption
de la
technologie
par les paysans.
Résultats
Le test
a été installé
a Bougoutoub,
Suelle
et Kagnarou.
Les rendements
obtenus
sont présentés
en annexe.
Toutes
les variétés
ont eu un bon
comportement
dans les 3 villages.
Les meilleurs
rendements
ont été obtenus
avec la V2 (DJ-12-519)
avec 2660 kg/ha
à Suel,
2627 kg/ha
à Bougoutoub
et 1960
kg/ha
à Kagnarou.
La variété
V3 (TOX-728-1)
suivait
avec,
respectivement
dans
les 3 villages,
2543 kg/ha,
2036 kg/ha
et 1850 kg/ha.
La variété
locale
(Abdoulaye
Mano) a donné
un rendement
moyen de 1412 kg/ha
au niveau
des 3
sites.
Par rapport
à l'engrais,
toutes
les trois
variétés
ont eu leur
meilleure
réponse
avec la dose A2, avec respectivement
1617 kg/ha,
2754 kg/ha
et 2597
kg/ha
pour la V1, la Y2 et la V3, respectivement.
De façon
générale,
la DJ-12-519 a donné
les meilleurs
rendements
sur tous
les traitements
et dans les trois
villages;
elle
est suivie
par la
TOX--728-1
dont
le rendement
moyen représentait
le double
de celui
obtenu
avec la variété
locale.
Les résultats
de l'analyse
marginale
sont présentés
au tableau
1.
Ils
sont présentés
par village
de manière
à identifier
des recommandations
appropriées
aux paysans
concernés.
Kagnarou
Les variétés
améliorées
donnent
de bons résultats
même sans l'apport
d'engrais.
En effet,
le simple
changement
de variétés
de la variété
locale
à
la Tox-728-1
et celle-ci
à la Dj-12-519-1
entraine
un taux marginal
de
rentabilité
de 389%.
En outre,l'application
de 25% de la dose d'engrais
sur
la Dj-12-519-1
donne
un taux marginal
de rentabilité
de 156%.
Cependant,
l'application
de doses plus
importantes
d'engrais
sur les trois
variétés
entrainerait
des pertes
pour les paysans,
car ces traitements
sont dominés.

38
Tableau
1:
Analyse
marginale
des essais
sur Les variét6s
em6lior6es
de riz
de nappe (Bougoutoub,
Kagnarcu
et Suelle,
1987/1988).
---------------_----------------------------------------------------------------------------------.---------
Bougoutoub
Kagnarou
Suelle
----------------__------------------------------------------------------------------------------------------
Traitement
CVTaB6n6fices
THRb Traitement
CVT Bh6fices
TMR Traitements
CVT Bérkfices
TMR
Nets
ci)
Nets
(73
Nets
m
___--------___-__---____________________--------------------------------------------------------------------
AOVI
13 000
29 120
Ro-VI
24038
72081
AO"Vl
32 400 104 625
389
389
389
AOV3.
31 213
100 006
Ao-V3
32 372 104 517
Ao*V3
35 849 118 050
389
389
RlVl*
34 021
63178
Ao-V2
34 193 111 606
"io-V2
43 245 146 834
RZVl*
35 474
22 304
A, .V,*
41 968
94 111
AI.VIe
49 613
123 861
389
78
AOV2
38 940
130 079
A, .V3*
44 783
105 066
Al-V2
58 581 158768
52
156
389
RlV3
53 117
137 502
+-V2
54 718 143 731
Al-V3
58 857159
842
A2.V3
62 610
174 449
A2.V1*
55 256
99 291
A2.VI*
60 587
120 042
389
AlV2
62 610
174 449
A2.V3*
61 636
124 123
A2.V2*
71 405
162 144
78
A2V2* 71 129
161 070
R2-V2
64 153 133 918
'2-'3
73 833 171 596
______"____~_______D--~~~------~.-----------------------~---------------.--~~-------------------------------
Notes:
Coûts
Yariables
totaux:
iri Taux marginal
de rentabilite;
* = Traitement
dcminh.
Bougoutoub
Les rhultats
obtenus dans ce village
confirment
ceux de Kagnarou:
l'introduction
des variétés
améliorées,
sans engrais procure des bénéfices
substantiels
(389%).
Le bénéfice
net le plus important
sur le traitement
sansengrais
est obtenu avec la Dj-12-519-1. De même, l'apport
de 25% de la
recommandation
sur cette variété
procure un taux marginal
de rentabilité
de
389%. Cependant,
l'apport
de la même dose d'engrais
sur la variété
Tox-728-1
ne donne qu'une rémunération
de 52X, largement
inférieure
au taux-cible.
Suelle
Des résultats
pratiquement
identiques
a ceux des deux villages
précédents
sont obtenus à Suelle:
gains substantiels
avec le passage aux variétés
améliorées,
bonnes performances
de la Tox-728-1 avec 25% de la dose
généralement
recommandée (TMR=389%). Par contre,
la réponse de la Dj-12-519-1
au quart de la recommandation
d'engrais
minéral est inférieure
à celles
obtenues dans les deux premiers villages.
Au total,
l'introduction
des deux variétés
améliorées
procure une .
rémunération
financière
suffisante
pour justifier
leur adoption
par les

39
paysans.
La Dj-12-519-1
donne des résultats
satisfaisants
dans les trois
villages
d'essai,
confirmant
ainsi
les résultats
antérieurs
de 1'Equipe
Systèmes
en conditions
paysannes.
Cependant,
l'impact
de l'engrais
minéral
apparaît
beaucoup
moins décisif
qu'on
le pensait
généralement.
Dans les cas
où son utilisation
se revèle
économiquement
rentable,
les doses appliquées
sont beaucoup
plus
faibles
que ce qui etait
jusque-là
recommandé,
justifiant
la forte
résistance
de beaucoup
de paysans
de la région
à appliquer
de
l'engrais
minéral
dans leurs
parcelles
de rizières.
Fertilisation
du maïs
L'Essai
aoronomiaue
et son dispositif
expérimental
Cet essai,
mené pendant
deux ans dans différents
sites
de 1'Equipe
Systèmes,
consistait
à comparer
sur les parcelles
des paysans,
4 doses
d'engrais:
-T1= témoin
(sans engrais);
-T2= 100 kg/ha
de NPK (8-18-27)
et 100 kg/ha
d'urée;
-T3= 200 KG/ha de NPK (8-18-27)
et 200 kg/ha
d'urée;
-T4= 120 kg/ha
d'urée.
Chaque paysan
est considéré
comme une répétition
et un minimum de trois
paysans
participait
à l'essai.
L'essai
était
entièrement
géré
par les paysans
qui bénéficiaient
de l'appui
technique
des observateurs
de 1'Equipe
Systèmes
basés dans les villages.
L'apport
d'engrais
était
le seul changement
apporté
à l'itinéraire
du paysan.
Résultats
La synthèse
des analyses
marginales
est présentée
au tableau
2.
Il en
résulte
que le simple
apport
de 120 kg/ha
d'urée
(T4)
se révèle
comme le
traitement
le plus
intéressant
sur les parcelles
en champs de cases en 1984
comme en 1985.
Cela
indique
une certaine
stabilité
du traitement
optimal.
De
même ce traitement
se montre
supérieur
sur des parcelles
en pleins
champs en
1984, avec un
taux marginal
de rentabilité
(TMR) de 49%.
Cette
tendance
se
renverse
toutefois
en 1985 où l'application
de 100 kg/ha
de 8-18-27
et 100
kg/ha
d'urée
(T2) donne
un TMR de 301% contre
35% pour le simple
apport
d'urée
U4).
Ces résultats
appellent
les commentaires
suivants:

40
-le simple apport de 120 kg/ha d'urée
semble être approprié
dans les champs
de case, représentés
ici par les parcelles
labourées
en billons;
le même
traitement
donne un assez bon rendement du capital
dans les pleins
champs,
avec des TMR de 49 et 35% en 1984 et 1985, respectivement.
Ces niveaux de
rémunération
du capital
pourraient
toutefois
se révéler
Tableau 2: Doses d'engrais
minéral financièrement
rentable
--_-----__------________________________-------------------------
Année
Localisation
Traitement
Taux marginal
de l'essai
des parcelles
optimal
de rentabilité
_______-________________________________-------------------------
1984
Champs de case
T4
248%
1985
Champs de case
T4
130%
1984
Pleins champs
T4
49%
1985
Pleins champs
T2
217%
____----__o__s______---------------------------------------------
Source:
NDIAME, 1987.
_____--_____________---------------------------------------------
insuffissants
pour les paysans qui ont eu egard l'hypothése
d'un taux-cible
de
100%.
-l'instabilité
du traitement
préféré
dans les pleins champs pourrait
refléter
une manifestation
de la loi des rendements décroissants.
L'efficacité
de l'urée
est plus grande lorsque la capacité
d'échange
cationique
du sol (CEC) est élevée.3
Cette hypothèse est accréditée
par la
dominante du simple apport d'urée
dans les champs de case qui bénéficient
généralement
de fumure organique
du fait du parcage des animaux.
Dans cette
optique,
ce traitement
serait
dominant sur les parcelles
de pleins
champs
ayant un précédent
jachère.
Par la suite il devient
nécessaire
de recharger
les réserves nutritionnelles
du sol, en appliquant
du 8-18-27.
Une telle
hypothèse mérite toutefois
d'être
vérifiée
de manière plus rigoureuse.4
3Entretiens
oraux avec M. Mabèye SYLLA, Agro-pédologue
et M.L. SONKO,
Zootechnicien.
4Cette
question
fait
actuellement
l'objet
d'une
étude
spécifique
du
Zootechnicien
de 1'Equipe
à Boulandor.

41
Les innovations
de tvoe 2
Elles regroupent
les actions
menées en matière de mécanisation
des
opérations
culturales
dans les rizières
et sur les principales
spéculations
du
plateau.
Ces actions
reposent
essentiellement
sur l'utilisation
de matériel
de culture
attelée
sur le riz de nappe, et sur l'arachide.
Introduction
du semoir dans les rizières
Justificatifs
et Dispositif
du test
Comme indiqué
plus haut, l'apparition
tardive
de la sécheresse a
profondément
modifié
les systèmes de cultures
de la Basse Casamance.
Le semis
direct
du riz est de plus en plus recommandé à la place du repiquage.
Le but
de l'introduction
du semoir dans les rizières
est, d'une part,
de réaliser
le
semis direct
dans des limites
de temps raisonnables
et, d'autre
part de lever
le goulot d'étranglement
constitué
par le sarclage manuel dans les zones à
traction
animale.
Le test compare la technique
locale de mise en place du riz de nappe à un
semis du riz de nappe au semoir Super Eco ou à main (2 rangs).
Le test est
réalisé
sous forme de binômes au niveau d'une rizière
de 10 A 15 ares. La
parcelle
est subdivisée
en deux partie:
la première est semée selon la
technique
locale
et la seconde, au semoir Super Eco ou à main.
Le test est
mené avec la variété
Dj-12-519 dans les villages
de Bougoutoub,
Suelle,
et
Kagnarou.
Des observations
ont été faites
sur les caractéristiques
de la
préparation
du sol, les temps de travaux pour le labour,
le semis le sarclage
et la récolte
de chaque parcelle.
Enfin,
les rendements de chaque parcelle
élémentaire
sont mesurés.
Résultats
Préliminaires
Les rendements moyens de l'essai
sont présentés
au tableau
3. Les résultats
montrent
que l'exécution
du semis au semoir a permis dans une grande mesure de
sécuriser
la production
sur les parcelles
concernees.
En effet,
la rapide mise
en place par le semis direct
a permis aux variétés
semées de boucler
correctement
leur cycle. Si pour les temps de travaux,
il n'y a eu de
différences
significatives
entre les parcelles
sarclées manuellement,
la voie
est toutefois
ouverte pour la mécanisation
de cette opération
culturale.

42
Des analyses économiques plus complètes ont été menées sur tout
l'itinéraire
technique,
en tenant compte à la fois de l'utilisation
des
facteurs
complémentaires
(engrais,
Vari&é,
etc...)
et du niveau de
mkanisation.
Les résultats
de cette analyse sont présentés
au tableau
4.
Tableau
3:
Re&ements
(kg/ha,
des tests
de semis m6caniqus
du riz'
-_-____-_-_________-____________________-------------.----.------------------------------------------------
Villages
Traiteamnts
RCUGDUTCUB
SUEL
KAGNARW
MOYENNE
_________.____-_-__--
____________
_-___-___---
____-___-_--
--__-__-_--__
111 (Bittons,
1229
1989
1609
____-___-___-________
______-_____
-_--____----
__----__----
--v--m-------
T12 (PIat,
1949
1607
1776
________--_____-___-_
--___--_____
---_______-_
_________--_
--__-__-__---
121 (Semoir
S.ECD,
2289
2289
---______-___________
_--__--_____
-_----___---
____---_-___
--w----------
122 (Semoir
CASA,
2111
1525
1818
______-__--____---______________________-----------------------------------------------------.
. . . . ._
Note:
'L1essai
conportait
3 b 4 r6p6titions
par viilage.
Source:
R6sultats
préliminaires
des essais
mer'&
avec
Le CADEF en 1987.
Source:
NDIAME, 1988.
Tableau
4:
Analyses
Economiques
des ItinCraires
techniques
sur Le riz
de nappe
__-_-_-_---_--_--__----------------------------------------------------------------------------------------
Rubrique
ItinCrairc
ItinCraire
Itin6reirc
Traditiomel
AMior
T12
Am6liorC
T
(M-L
T1,
(UCF+S.Manwl,
(lJCF+Super2~co,
____-______--__--_-_____________________-------------------------------------------------------------------
Valeur
de,La
production
(85 F./KG
,
136 765
150 960
194 565
Coûts
Variables
Semences
(90 F./Kg,
7 200
7 200
7 200
pain
d'oeuvre
(500
F.CFA/Hj,
96 000
a7 000
71 000
682
0
0
Charrue
3 500
3 500
Semoir
Super Eco
0
0
2995
Paire
de boeufs(l457/Anim/J,
0
5 a28
9 470
Coûts
Totaux
-Sans
La main d'oeuvre
7882
16 528
23 165
-Avtc
La main d'oeuvre
103 882
103 528
94 165
Marses
Nettes:
-Sans
La main d'oeuvre
128 Sa3
134 432
171 400
-Avec
La main d'oeuvre
32 883
98 938
104 400
Revenu
Net par h--Jour:
(en F. CFA,
671
772
1207
________________________________________-----------------~-------------------------------------------------
*
Le coût
des intrants
et Les prix
utilis6s
pour valoriser
La production
sont
ceux
appliqués
par
Le PIDAC,
principal
fournisseur
des paysans
an intrents.
**
Les coûts
fixes
utilis6s
ont Ci6 calcul&
par Martin
(1987).

43
Comparaison des Itinéraires
Techniques sur 1'Arachide
Protocole
et dispositif
Expérimental
Il s'agissait
de comparer ici les itinéraires
techniques
les plus courants
dans la zone avec un ou deux niveaux améliorés.
Dans ce test,
4 traitements
sont combinés en binômes ou en trinômes:
Traitemants
Preoaration
du sol
Mode de semis
Mode de sarclaoe
T1
Billonnage
à la T.B.
Manuel
Manuel
T2
Labour à plat
"
11
*
II
"
T3
Semoir Super Eco
"
"
"
"
T4
Houe Sine N-9
Suivant la pratique
en cours dans les sites du test,
une combinaison
a été
arrêté
par paysan, chaque participant
constituant
une répétition.
Une surface
de 600 m2 (30 m x20 m) a été retenue par parcelle.
Le test a Lté installé
dans les villages
de Bougoutoub,
Suelle et Kagnarou.
La variété
69-101 a été
utilisé
à une dose de 80 Kg/ha, soit 2 graines par poquet.
Toutes les
parcelles
ont reçu de la fumure de base (8-18-27)
a raison de 75 Kg/ha.
Des
echantillons
du sol ont été prélevés pour une analyse au laboratoire
de
Djibélor.
Enfin,
des observations
classiques
ont été effectuées
sur toutes
les opérations
culturales
et les temps de travaux.
Résultats
Préliminaires
Les tests,
axés sur la mécanisation
de certaines
opérations
culturales
vise
l'augmentation
de la productivité
de la main d'oeuvre
disponible
et, si
possible,
de dégager un surplus,
ont donnés les rendements moyens suivants:
L'itinéraire
technique
proposé dépend des types de materiels
présents
dans
le parc de matériels
de culture
attelée.
Dans le secteur de Bougoutoub
(Zone
IV), le niveau d'équipement
des paysans est plus élevé que celui de ceux de
Suelle et Kagnarou (Zone V) (FALL,1987).
Les temps de travaux sont d'une
manier-e significative
à l'avantage
du T4.
Des analyses économiques ont été
menées sur l'ensemble
des itinéraires
techniques;
les résultats
sont présentés
plus loin,
en rapport
avec les thèmes techniques
proposés aux paysans.

44
Tableau 5:
Rendements (kg/ha) des itinéraires
techniques
sur arachide*
--------------------------------------------------------------------------
Villages
BOUGOUTOUB
SUELLE
KAGNAROU
MOYENNE
_ Traitements
--------------------
---------_
---__-_----
-------_---
-----------
Tl (Billons)
1074
1152
1113
-------------w-m----
----------
-----------
-----------
-----------
T2 (Plat)
1214
1392
1303
--------------------
-_------__
---__------
-----------
-----------
T3 (Semoir)
1991
1242
1187
1473
--_---------_-______
_----___--
_--------__
_____------
-----------
T4 (Semoir t H.Sine)
2066
2066
--_--------__-__________________________-----------------------------------
*L'essai
comportait
4 répétitions
par village.
ELABORATION DE PLANS D'AMELIORATIONS
Ces plans d'amélioration
ont été conçus en tenant compte des contraintes
diagnostiqués
sur les différentes
spéculations
(NDIAME et al.,
1988).
Les
résultats
présentés
ici concernent
le riz de nappe, l'arachide
et le maïs.
L'accent
est mis particulièrement
sur la définition
d'itinéraires
alternatifs,
applicables
dans les différentes
situations
agricoles
et appropriables
par
différentes
catégories
d'exploitations.
Pour la plupart
des innovations
proposées,
les résultats
économiques escomptes de leurs utilisation
sont
présentés
(Voir tableaux
en pages 4.1-4.3).
Pour le volet élevage,
les problèmes diagnostiqués
en milieu
paysan ont
donné lieu a des actions de recherches
et/ou des traitements
sanitaires
programmés des cette campagne.
Alimentation
des animaux de trait
A. Production
de niébé fourrager
associé à la culture
de mil et/ou de maïs
B. Conservation
et stockage des fourrages
Lutte contre les parasites
internes
et externes
Déparasitage
des bovins de trait
Objectifs:
-Amélioration
de l'état
général des bovins de trait
pour leur permettre
de
travailler
efficacement;

45
4.1.
Th&mes techniques
et itin6raires
techniques
pr6mnis6s
sur le riz
de nappe
____-_-_____
-____-__-----
___________---___________
___________________
___-__---_____
-_-________-__
Problèmes
Solutions
Conditions
de réalisation
Actions
Préconi&as
Taux marginal
Revenu Net de
de rentabilit6
la journ6e
de
________---_ --_____--_--- __--_-___---_______-----
CG
l'itimkaire
_________--___-___-_
_-_____-__-__-
_____________
l.Bon
labour
Mat6riels
AppropriCs
-Labour
à plat
et Enfouisse-
(Fanting,
Cayando,
UCF)
mt
2.Semis
en
MatCriels
Appropri6a
Respect
de la
-Labour
à plat
litY--
densit6
de optimale:
WCF) + semis
8OKg/ha
(semoir
casa)
+
-Semoir
Casa
2 sarclages
-Semoir
Super Eco
manuels: m
CFA
Enherbemnt
3.SarcLages
f4atwels
DisponibilitC
-2 sarclages
Manuels
-Labour
a plat
de main d'oeuvre
WCF)+
semis
(SuperEco)+Z
ssr clages
manuels:
1020 F. CFA
4. Contrdle
Di.spomibilitC
du produit
Application
d'herbicides
Chimiquc
et des Cquipements
de post
lev6e:
(pulvbrisateur
classique
-Basagram
PL2:8 Litres/ha
pulvérisateur
IJLV)
15-20 jours
apres
semis
-Tamari%:
6-8 litres/ha
10 jours
apres
semis
l.Engrais
Disponibilit6
du fmier
organique
(parcege
+ ordures)
et ds la main
d'oeuvre
Fertilit6
2.Engrais
Disponibilit&
en main
-Enfouissement
da Sesbania
verts
d'oeuvre
et en matériels
et des r6sidus
de rkolte
3.Fuwre
DisponibilitC
de
min6rale
engrais
+ vari&&
an&
-Appliquer
les doses
THR avec
la
.lior&ss
optimales:
50 Kg de NPK/Ha
dose optimale
38 Kg d'urCt/Ha
sur les
sur Di-12-519
variCtCs
am6Lior6es
et Tox-728-l
=
389x
Vari&es
l.VariCt&
DisponibitC
-Tests
de germination
productives
VariCt6
appropriét
-Utiliser
des variétés
de
B la place
qu'il
faut
bot-me qualit6.

46
4.2.
Thèmes techniques
et itinéraires
techniques
p&oni&s
sur la mafs
----------------__-----------------------------------------------------------------------*------------------
Problknes
Solutions
Conditions
de realisation
Actions
pr6conisées
Taux marginal
Revenu Net de
de rentabilit6
La jourr&e
de
x
l'itinéraire
-----------------_------------------------------------------------------------------------------------------
l.Fwre
Ch-
de case
-Par-r
les animaux
Bilions
(cayen
organique
da trait
do)+ sarclage
-Appliquer
les ordures
-l=
647 F.
mânagâ res.
2.Future
Champs da case
-Apport
d'ur6e:
TWR 430
Billons
(UCF)
min6rale
120 Kg/Ha
+ sarclage
m6
canicpe
+ ur6e
Fertilit6
= 1578.
CFA
Pleins
chanpe
-Pr&%ient
jachère
-Apport
dlur6e:
TMR = 49%
Labour
à plat
120 Kg/Ha
WCF)+
buttage
(Bâti
Arrara)=
WF.
CFA
-P&&dent
mals
-Apport
de NPK:
100 KWha et d'ur6e:
TMR= 300x.
voir
ci-dessous
100 kg/ha
3.Associations
-DisponibiliM
de terre
-Associer
mals et
de cultures.
et gestion
de l~espacc
16guainauses
Mise en
place:-maïs
(Juillet)
-16guaineuses
(Aoüt).
.Arachides:
28-206,
69-101
.Ni&&
58-57,
Ndiambour,
Mougne 10
l.Am6lioration
-MatCriels
appropriés
-Labour
en billcns
Billons
(B~IS)+
de la qualit
(BBC, UCF)
sarclage
-1
dulabcur.
+ engrais
=
1640 F. CFA
-Labour
e plat
Plat
WCF) +
Buttsge
(BBG)
+ engrais
f
1909 F. CFA
Enher-
bernent
Z.Sarclo-buttage
-Mat&icls
appropri6s
-Formation
des C.A. et des
(BBG, UCF, Houe Sine)
paysans
aux techniques
de
sarcla-buttage.
3.ccntr6le
-DispcnibilitC
de pro-
-Appliquer
du Primagram
FU-500
chimique.
dits
et de pulvârisa-
.Dose:
5 Litres/ha,
1-3 jours
murs.
aprk
semis.

47
4.3.
Thknes
techniqws
et itinkaires
techniques
prCconis&es
sur L'arachide
________________________________________--------------------------------------------------------------------
Problknes
Solutions
Conditions
de realisation
Actions
pr6conisées
Revenu Net de la journée
de
travail
avec 1 ltlnkaire
technique
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..------------------------------------------------------~~-~----------
l.A&lioration
-Disponibilit6
de mate-
l.Labour
en billons
Labour
(BBG) + 2 sarclages
de La qualit
riels
appropri6s:
UCF,
mmt&?ls
=m
F. CFA.
ch labour
BBG.
-DisponibilitC
en main
d'oeuvre.
2.Labour
A plat
Labour à plat
(IJCF) + semis
(Super
Eco) + 2 sarclages
manuels
= 1398 F. CeA
Enherbe-
ment
2.Sarclage
-Disponibilite
en main
l.Sarclage
manuel
-Labour
A plat
(UCF) + semis
d'oeuvre
(Super
Eco) + Engrais
+ sarclage
nwtuel
= 1867 F.
CFA.
-DisponibilitC
de Houe
2.Sarclage
mkanique
Sine ou Occidentale
-Labour
B plat
(UCF) + semis
(Super
Eco) + Engrais
+ sar-
clage
mécanique
= 3380 F.CFA
3.VariAtA.3
-Croissance
vegetative
-Vari&es:
28-206,
69-101
Raqante
4.Contrdle
-DisponibilitC
de pro-
-Utiliser
du Cotcdon:
3 L/ha
chiai-.
duits
efficaces
et dl&
1 B 3 jours
apres
semis.
quipements
(pulverisa-
teurs
classiques.)
l.Fmure
-Disponibilite
d'engrais
-Utiliser
La dose optimale:
ninkale
75 KG de a-m-27m.
Ferti-
t.Rotatims
-DispanibilitC
da terre
-Alterner
céreales,
arachides
lit&
-
de cultures
gestion
de L'espace.
et jacheres.
3.Association
-Associer
arachides
+ c6réales
de cultures.

48
-Meilleure
valorisation
de la ration
alimentaire;
-Diminution
de la pression
parasitaire
globale
en rompant le cyc le des
parasites
pour limiter
la contamination
des parcours.
Protocole
Les animaux:
-Constitution
de deux lots:
Un premier lot d'animaux traités
à 1'IVOMEC;
le deuxième lot sert de témoin:
injection
d'une quantité
identique
d'un placebo (eau distillée)
à l'insu
du propriétaire.
Le oroduit:
IVOMEC authelminthique
non dovicide
(et acaricide),
actif
contre
nématodes et cestodes à la dose de 1 ml pour 50 Kg, soit environ
5
ml par animal.
Administration:
voie sous-cutanée
stricte.
Délai d'abattage:
28 jours (# 1 mois).
Coût approximatif
du traitement
individuel:
750 F. CFA.
TRANSFERT DE TECHNOLOGIES
Le transfert
de technologies
ou vulgarisation
constitue
une partie
intégrante
de la recherche
sur les systémes de production.
Bien que la
recherche
agricole
et la vulgarisation
aient les mêmes objectifs,
il y a
souvent peu ou pas de collaboration
entre les deux structures
et, de ce fait,
il résulte
une participation
inadéquate
des paysans dans les projets
mis en
place.
Les nouvelles
technologies
sont en principe
communiquées aux
agriculteurs
par les agents de vulgarisation
et de développement
au niveau des
villages.
Cependant,
quand il y a trés peu de liens entre les Equipes
Systèmes et la Société de Développemnt,
le transfert
de technologies
est
souvent négligé
dans le processus de recherches.
Le transfert
de technologies
peut être facilité
dès les premières
phases du
processus de Recherche/Développement.
La démarche consiste
a permettre
a tous
les partenaires
(les agriculteurs,
les responsables
locaux et nationaux,
les
vulgarisateurs/développeurs,
les chercheurs)
de comprendre la situation
locale
et de se mettre d'accord
sur les méthodes de travail
et les contributions
de
chacun.
En effet,
quand les agriculteurs
ne prennent
pas, dès le début du
travail
de Recherche/ Développemnt,
une part active
dans la sélection
des

49
thèmes de recherches
par exemple, il devient
probablement
plus difficile
de
les convaincre,
plus tard,
de participer
aux essais ou d'adopter
les
innovations
techniques.
De même, si les décideurs
ne participent
pas aux
procédés d'évaluation,
ils ne comprendront
peut être jamais pourquoi
les
agriculteurs
ne tirent
pas les avantages des décisions
qu'ils
prennent.
Enfin,
pour que les vulgarisateurs
puissent
proceder au transfert
de
techniques
ameliorées,
ils doivent
comprendre les conditions
des sytémes
agraires
qui justifient
l'adoption
ou la non adoption
de ces technologies.
Ceci n'est
possible
que dans un environnement
où c'est
l'agriculteur
qui
enseigne et non le contraire.
L'avénement
de la N.P.A. en 1984 pose le principe
d'un désengagement de
1'Etat
de certaines
activités
agricoles
au profit
du secteur privé et des
organisations
paysannes.
Cela devrait
se traduire
par un dépérissement
progressif
des sociétés
de développement
et le transfert
de plus de
responsabilités
aux producteurs
a travers
leurs différentes
organisations.
Le
probléme pratique
posé par la N.P.A. est donc celui de la recherche
d'alternatives
à la providence
de 1'Etat
en matiére de mise a disposition
des
intrants,
de transfert
de technologies,
de commercialisation,
etc...
A
. .
pnon,
il semble que les réponses à ces interrogations
dépendent de la
capacité
et/ou de la volonté
des différents
participants
(Etat,
secteur
privé,
0.N.G .,...etc)
a remplir
correctement
les fonctions
que leur assigne la N.P.A.
Or, trés peu de choses sont connues sur la réalité
sociale
et les capacités
économiques et organisationnelles
des différents
types d'organisations
paysannes opérant en Basse Casamance.
Récemment, le programme Systèmes de
Djibélor
s'est
investi
dans cette direction,
avec le projet
de
Recherches-Développement
CADEF' et le programme PAGRI.'
Ces actions
rentrent
dans le cadre d'une opération
de recherches sur les organisations
paysannes et
la transfert
de technologies.
'Comite d'Action
pour le Développement du Fogny:
une association
paysanne
regoupant
environ 25 villages
dans l'arrondissement
de Sindian,
Departement
de
Bignona.
'Programme d'Assistance
aux Services d-'Appui des Agriculteurs,
financé
par
la Banque Mondiale et en phase test dans les régions de Ziguinchor,
Saint Louis
et de Thiès.

50
Le projet
CADEF poursuit
à la fois des objectifs
opérationnels,
qui se
traduiront
par des réalisations
concrètes
dans les zones d'implantation
de
l'association,
et des objectifs
de Recherche-Développement,
pour identifier
des résultats
extrapollables
dans d'autres
zones , mettre au point des méthodes
d'intervention
reproductibles,
et acquérir
des connaissances
plus approfondies
sur les conditions
d'émergence,
les roles actuels et potentiels
des
organisations
paysannes en Basse Casamance.
Le systéme de vulgarisation
"formation
et encadrement"
adopté par le PAGRI
a pour objectif
fondamental
de réorganiser
les méthodes d'intervention
utilisées,
jusque-là,
par les sociétés
de développement
rural.
Il repose
essentiellement
sur le professionnalisme
et la formation
des agents de
vulgarisation.
Ce systeme nécessite
une concentration
des agents de
vulgarisation,
en particulier
les encadreurs,
sur les modalités
d'introduction
des thémes techniques
et la colecte
d'informations
sur les problèmes
rencontrés
par les paysans.
Cette approche donne ainsi la priorité
à la
compréhension
des réactions
des paysans aux thèmes techniques
préconisés
par
la vulgarisation.
Ces réactions
et les contraintes
qu'elles
traduisent
sont
"remontées"
au niveau de la recherche
pour une nouvelle
phase
d'expérimentation
et/ou d'adaptation.
Ce "feed-back"
devrait
renforcer
l'aptitude
des technologies
proposées à régler
les problémes diagnostiqués
chez les paysans.
En outre,
la recherche est interpellée
sur l'aspect
formation
des agents de vulgarisation;
cette formation
consisterait
a leur
inculquer
les attitudes
et le "bagage technique"
necessaires
à une application
correcte
et une évaluation
rigoureuse
des thèmes préconisées
par la Recherche.
Ceci permettrait
aux encadreurs
de faire
passer correctement
les innovations
techniques
et/ou de répondre efficacement
aux sollicitations
des paysans.
Ces deux expériences
présentent
un interêt
certain
au regard du nouveau
contexte
macro-économique
créé par l'avènement
de la NPA en 1984.
La
poursuite
des expériences
en cours au sein des programmes Systémes
offre
ainsi une opportunité
unique de fournir
aux décideurs
des éléments
solides
pour definir
et réorienter
les politiques
agricoles
dans des directions
appropriées.

51
RESUME, CONCLUSIONS ET IMPLICATIONS
La Basse Casamance est soumise depuis prés de deux décennies
a de profondes
perturbations
agro-climatiques
avec, notamment, une baisse de la pluviométrie
et un raccourcissemnt
des saisons des pluies.
Ces changements ont
considérablement
modifié
les opportunités
de production
des paysans de cette
région,
jadis
fondées principalement
sur la riziculture
innandee.
Face a
cette situation
les paysans ont adopté des stratégies
d'adaptation
fondées
essentiellement
sur la remontée sur le plateau
et le changement de techniques
culturales.
Cependant,
la situation
reste alarmante
au regard du déficit
alimentaire
de la quasi-totalité
des exploitations
agricoles
(Equipe Systèmes,
1984).
L'analyse
a montré qu'il
est possible
de réaliser,
en condition
paysanne,
des gains considérables
de productivité
en combinant l'introduction
de
matériel
végétal amélioré,
la fertilisation
et la mécanisation.
En effet,
les
travaux de 1’ISRA ont permis de mettre au point et de tester
en milieu
paysan
des innovations
techniques
efficaces
et financièrement
rentables
pour le
paysan.
L'introduction
de variétés
améliorées
permettrait
aux paysans de la
Basse Casamance de sécuriser,
puis d'accroitre
leurs productions
rizicoles,
même en conditions
de faible
utilisation
d'engrais
minéral.
Par ailleurs,
l'introduction
du matériel
agricole
disponible
(charrues,
semoirs) dans les
riziéres
permet d'accroitre
la productivité
du travail
paysan.
Sur les cultures
de plateau
(maïs et arachides),
les itinéraires
"ameliorés"
augmentent la rémunération
des ressources
du paysan, par rapport
aux pratiques
culturales
actuelles.
Cependant,
leur mise en oeuvre
conséquente,
nécessite
que soit régie la question
de l'accès
des paysans aux
intrants
et au matériel
agricole
et celle de la vulgarisation
des innovations
techniques
auprès des agriculteurs
de la région.
Par rapport
au matériel
végétal amélior6,
il importe de procéder a la certification
des meilleurs
variétés
en vue de leur diffusion
sur une grande échelle.
Des contacts
entre
1'ISRA et la Service Semencier ont actuellement
lieu sur cette question.
Par ailleurs,
des efforts
accrus devront être menés en matiere de
vulgarisation.
A cet égard,
il est important
que les programmes "Systèmes de
Production"
de l’ISRA, en rapport
aves les sociétés
de développement,
prêtent
plus d'attention
au transfert
des technologies
mises au point.
Du point de
vue de la recherche,
celà implique
une réorientation
notable
de la démarche de

52
travail,
en associant
plus amplement et plus tôt les partenaires
(Sociétés
de
Développement,
organisations
paysannes et décideurs)
au processus de mise au
point des innovations
techniques.
Des expériences
prometteuses
sont
actuellement
en cours dans le cadre du Projet de Recherche-Développement
CADEF
et du programme PAGRI. Les acquis de ces différents
programmes devraient
permettre
a 1'ISRA de mieux remplir
son role dans le développement
de
l'agriculture
sénégalaise.

53
BIBLIOGRAPHIE
CRAWFORD, E.; KAMUANGA, M. (1986):
"Analyse Economique des Essais Agronomiques
pour la Formulation
'des Recommandations aux Paysans".
ISRA, Département
Systemes.
Document de Travail
N' 86-2.
FALL, A. (1985) -"Situation
.
actuelle
de l'environnement
et l'utilisation
du
Parc de matériels
de culture
attelée
en Basse Casamance (Enquêtes menées
dans 4 villages
du Département de BIGNONA)". Mémoire de Confirmation.
ISW, Département Systèmes.
FALL, A. (1987):"Caractéristiques
du Parc de matériel
de culture
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ISRA, CRA de Djibélor.
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principes
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MBODJ, Y., GUEYE, M., DEMAY, G. et FAYE, A. (1986):
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ISRA, CRA de Djibélor.
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"Aspects économiques de l'utilisation
de la traction
bovine
et de sa promotion
par le biais du crédit
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Mémoire de Confirmation;
ISRA, Departement Systèmes.
NDIAME, F. (1987):
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Document de Travail
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des
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Occidentale".
Dakar, Juillet
1987.
NDIAME F.; COULIBALY D.; FALL, A.; LO, M., (1988):
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Document de travail
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Projet
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NDIAME F; COULIBALY D. et col. (1988):“Intérêt
des variétés
améliorées
et
résistantes
dans la valorisation
de la riziculture
(plateau,
nappe,
aquatique)
dans les villages
du CADEF." (A Paraître).
SONKO M. L., (1987):
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de 1'Elevage
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Equipe Systèmes de Djibélor.
(A
Paraître).
POSNER, J. L., (1985):
"Contribution
à la connaissance
agronomique de la Basse
Casamance (synthèse bibliographique)".
ISRA, Département
systèmes; Travaux
et Documents N"3, DAKAR.

54
Equipe
Systémes
de Djibélor:
Rapports
Annuels,
1982 - 1986.
ISRA, Département
Systèmes,
Dakar.

55
ANNEXES
Tableau
1:
Rendements
kyens
des Essais
Vari&es
Mliodes
sur Le riz
de nappe (1987/19BB)
________________________________________-------------------------------------------------------------------
Bougoutoub
Kagnarou
sue1
ooses
__________._____________________________----.----------------------------------------------------
Vl
V2
%
Vl
V2
V3
Vl
V2
V3
________________________________________-------------------------------------------------------------------
Ao
7E0
2087
1620
1187
1BOO
1690
1692
2347
1900
Al
1800
2927
2353
1680
2450
1850
2142
2683
2700
A2
1070
2867
2200
1908
2445
2293
2230
2950
3030
___________________-____________________-------------------------------------------------------------------
Tableau
2: Itinkrires
Techniqws
sur le Riz de Nappe
________________-___---------------------------------------------------------------------------------------
Itir&aires
TypedeLabour
Fumre
de base
Type de semis
Sarclage
Fmurede
Vari&e
Zone Equipe
Techniqws
couverture
Systhes
________________________________________-------------------------------------------------------------------
1
billons:cayen-
NC+l
rcpiwwe
NOtl
NOll
Locale
2 et 5
do
2
q

lignes
II
II
n
II
3
Plat:Fanting
*
"
oui
Oui (lJr6e)
II
3, 4 et 5
4
Y
II
vol&2
Oui (pertiel)
II
n
II
5
Y
Oui (NPK)
lignes
Oui
II
Am6lior6e
'1
6
BillonfxCayen-
NUI
VOlét
NOtl
NOtl
n
2 et 5
&
7
Ptat:Fanting
Oui (ordures
q
NUl
Oui (NPK)
*
I,
mknegères,NPK)
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tableau
3: ItinCraires
Techniques
sur le riz
aquatique
Itin&aires
Typedelabour
Type de semis
Fuwre
de base
Sarclage
Fmurede
VariétC
Zone Equipe
Techniques
couverture
Systhmes
-----______------------------------------------------------------------------------------------------------
1
PLat:Fanting
Repiquage
NWI
NOfl
NOIl
Locale
3, 4 et 5
2
w
q
Oui (Parcage,
u
II
II
II
cendres)
3
"
H
Oui (Parcage,
'1
Oui (NPK,
Am&lior&e
5
NPK, carpost)
Urée ccepost)
4
Bi llcns:Cayen-
w
Oui (Parcage,
1'
Oui (NPK,Ur&e)
'1
1, 2 et 5
cb
NPK, cendres)
5
Plat:
VOlce
Oui (NPK)
Oui
%On
II
5
6
Billons:Cayen-
I8
q
NOll
Oui (UrCe)
'9
II
do
------------------------------------------------------------------------------------------------------------,

56
Tableau
4:
Itidraircs
Techniques
sur l'arachide
________________________________________-------------------------------------------------------------------
Itinéraire
Typedelabour
Fmure
de base
Type de semis
Sarclage
Funurede
Vari&é
Zone Equipe
Technique
couverture
systèmes
_______________-________________________-------------------------------------------------------------------
1
Billons:Cayen-
Oui
UWWel
Menue1
NOn
Locale
1 et 5
do
2
Billons:T.S*
NOn
WblWel
lmuel
NC4l
Am&lior(c
2, 4 et 5
3
gillons:Donko-
NOll
M#lmIel
Manuel
NOll
Adlioret
3
ton,
Coubadour
4
Plat:
T.B.
NWl
MWlWl
Mmwel
NOll
Aidiode
4
(Charrue
UCF)
5
q
Dui
ll6caflique
Mkenfque
Non
*
4
(Super
Eco)
(Houe Sine)
6
II
NOil
II
Uanuel
NOIl
Y
4
7
Pas de labour
NOIl
Manuel
Ilanuel
NU-I
Amdiorde
4
(Grattage)
________________________________________--------------------------------------------------------------------
* Traction Bovine.
Tableau
5:
ItinCrsires
Techniques
sur le ~11s
______________--________________________------------------~------------------------------------------------
Itinéraire
Typedelabour
Fmure
de base
Type de semis
Sarclage
Fwrede
Vari6tC
ZoneEquipe
Technique
ccuverture
systemes
‘------‘----------------~----------.------------------------------
____________-_---_-_---------------------
1
Bil1ons:S.g
NOtl
MsnuCl
Menue1
NOll
knCLior6e
5
inccnplet
2
Billons:Cayen-
NOfl
MsnWl
Henuel,
NOll
WliorCe
1, 2 et 3
do
conplet
3
Bilions:
UCF
Oui
Menue1
*
NOfl
*
3 et 4
4
gillons:Cayen-
Oui
q
*
Dui
q
3, 4 et 5
do
5
Plat:
charrue
NOtl
n

q
NOfl
3 et 4
UCF
6
*
II
"
"
Oui
"
3 et 4
7
"
Oui
Y
Manuel
II
"
H
incomplet
8
"
Dui
11
Mermiel:
II
II
w
conplct
9
*
NOtl
*
Manuel:
"
II
q
incomplet
________________________________________-----.-------------------------------------------------------------

PRESENTATION
DES BUDGETS DE CULTURE
AU SENEGAL CONSTRUITS
A L’ISRA / BAME*
Frédéric Martin
*La recherche présent6e dans cette communication a Cté menée de 1984 à 1987 dans le
cadre du Projet de Rechcrchc de dcPlaniCication Agricole du SCnbgal mené conjointement par
I’ISRA et MSU et financé par USAID (Projet np 685-0223). L’auteur a bénéficié des connais-
sances et des conseils de nombreuses pcrsonncs-ressources sCnégalaises et expatrikes et tient
à les remercier.

59
INTRODUCTION
Ce document présente
un ensemble de budgets de culture
pour chaque grande
zone agricole
du Sénégal.
Seules les cultures
les plus importantes
actuellement
ou potentiellement
dans chaque zone ont été prises en
considération.
Plusieurs
modules techniques
ont été distingues
pour refléter
les principales
technologies
envisageables
pour cette
culture
au Sénégal.
La
variété
considérée
pour chaque culture
est la plus couramment utilisée.
Chaque budget est présente en quatre parties:
1) les revenus et les
coûts
2) les marges
3) le calendrier
cultural
de la main-d'oeuvre
4)‘ le
calendrier
cultural
de la traction
animale.
Chaque budget est suivi de notes
d'accompagnement
qui précisent
les caractéristiques
culturales
de chaque
module.
(Voir e'Annexe l.),
Les données utilisées
pour élaborer
ces budgets proviennent
de plusieurs
sources.
Cette étude a commencé par une revue de la plupart
des budgets de
culture
existants
et disponibles
pour le Sénégal.
Cette étude s'est
révélée
difficile
à cause de la diversité
des hypothèses
adoptées par chaque auteur,
en particulier
en ce qui concerne les temps de travaux.
Par la suite,
des entrevues
approfondies
avec de nombreux chercheurs
de
l'ISRA,
de 1'ADRAO' et des Sociétés Régionales
de Développement
Rural ont
permis d'établir
les budgets présentés
dans ce document qui essaient
de donner
une vision
précise et actuelle
de la production
agricole
au Sénégal.
Les
chercheurs
interroges
ont répondu sur la base de leur expérience
et des
résultats
d'enquêtes
qu'ils
ont effectuées.
Un effort
particulier
a été fait
pour obtenir
un ensemble cohérent
de données qui permette
des comparaisons
de
module a module, de culture
à culture
et de zone à zone.
'ADRAO: Association
pour le Développement
de la Riziculture
en Afrique
de
l'ouest.

60
Héthodolooie
utilisee
pour élaborer
les budqets de culture*
Zones agricoles
Le Senégal a été divise
en treize
zones dont onze zones agricoles,
une
zone sylvo-pastorale
(le Ferlo) et une zone urbaine
(la région du Cap Vert).
Les criteres
utilisés
pour effectuer
cette division
sont
1) physiques:
pédologie,
climat,
végétation
2) humains: ethnies,
densite
humaine
3)
agricoles:
cultures,
niveau et type d'équipement
agricole.
Cette division
est le résultat
d'un compromis entre le désir de
désagréger
le plus possible
pour refléter
la diversité
des situations
agricoles
et la nécessité
de respecter
les limites
-de temps, d'argent
et de
données impartie
à cette étude.
Les zones agricoles
retenues
sont les suivantes
(Figure
1):
- Zone 1: Centre du Bassin Arachidier
- Zone 2: Nord du Bassin Arachidier
- Zone 3: Grands périmètres
irrigues
du Delta et du Début de la
Moyenne Vallee du Fleuve Sénégal
- Zone 4: Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal
- Zone 5: Haute Vallée du Fleuve Sénégal et Nord du Senégal Oriental
- Zone 6: Centre du Sénegal Oriental
- Zone 7: Haute Casamance
- Zone 8: Moyenne Casamance
- Zone 9: Basse Casamance
- Zone 18: Sud-Ouest du Bassin Arachidier
- Zone 11: Sud-Est du Bassin Arachidier
Modules techniques
Les modules techniques
reprhsentent
les principales
technologies
disponibles
pour cultiver
un produit
agricole.
Les modules techniques
varient
selon la culture
et la zone.
D'une maniére génerale,
cinq grands types de
modules sont distingues:
*Pour une description
détaillée
de la méthodologie,
voir F. Martin,
"Budgets
de culture
au SénGgal," ISRA/MSU International
Development Reprint Paper No. 28F,
1988.

ZONE 3
ZONE 4
.
FIGURE 1
CARTES DES ZONES DEFINIES
POUR L'ETUDE

62
Module 1
Le module 1 suit les recommendations
de la recherche
agronomique
adaptées
au milieu
paysan.
C'est ce que les agronomes de 1'ISRA souhaiteraient
que le
paysan fasse.
Lé module 1 représente
un niveau d'intensification
élevée avec
en général
un apport élevé d'engrais,
l'usage
de produits
phyto-sanitaires,
un
très bon travail
de préparation
du sol et de sarcla-binage
avec utilisation
importante
de la traction
animale et, en conséquence,
des rendements élevés.
Cependant,
ces recommendations
sont moins optimistes
que les résultats
obtenus
en station
expérimentale.
Ce module est encore très peu répandu,
voir
inexistant
selon la culture
et la zone.
On peut envisager
une croissance
de la part des terres
consacrées
à ce
module a l'avenir
si ce module est le plus profitable
et si le gouvernement
adopte une politique
agricole
plus favorable
aux producteurs
(en particulier
pour augmenter la disponibilité
des intrants).
Modules 2 et 3
Les modules 2 et 3 représentent
des niveaux d'intensification
de moins en
moins élevés par rapport
au module 1. Ces modules sont plus
couramment
rencontrés
que le module 1.
Module 4
Le module 4 concerne les champs de case cultivés
autour des villages
pour
assurer une certaine
sécurité
alimentaire
au paysan et a sa famille,
en
particulier
pendant la période de soudure.
Ces champs de maïs et de mil sont
cultivés
les premiers pour permettre
une récolte
pendant la soudure.
Ces champs font l'objet
de soins particuliers.
La culture
est
principalement
manuelle,
mais peut recevoir
un apport de mécanisation
d'appoint.
Ces champs ne reçoivent
pas de fumure chimique,
mais de la fumure
organique.
Les villageois
laissent
leurs animaux paître
dans ces champs la
nuit ou y transportent
du fumier et des ordures ménagères.
Ces champs de case représentent
une petite
partie
de la superficie
cultivée
par le paysan (entre 5% et 10% environ)
et ne suffisent
donc pas à
assurer la couverture
des besoins alimentaires
de la famille
paysanne.
Mais
leur importance
dans la stratégie
paysanne de sécurité
alimentaire
joue en
faveur de l'élaboration
d'un module séparé.

63
nodule 5
Le module 5 représente
les cultures
retardées
par rapport
au calendrier
optimal.
Il est important
de faire
la distinction
entre les différences
de
calendrier
cultural
selon les cultures
et le retard
pris par rapport
ZI un
calendrier
optimal pour une culture
donnée.
Le module 5 représente
ce
deuxiéme cas.
Les rendements dans ce module sont très faibles
à cause du
retard
pris par rapport
au calendrier
optimal et à cause du faible
niveau
d'intensification-
Le tableau
1 présente
de manier-e synthétique
les cultures
et les modules
identifiés
dans chaque zone.
Equipement agricole
et traction
animale
Le paysan possede au minimum un petit
matériel
(daba, faucille,
pelle,
etc.)
qui lui permet de cultiver
manuellement
la terre.
De plus, un nombre
important
de paysans utilise
des equipements
agricoles
tractés
par des
animaux.
Le paysan ne posséde pas tout l'équipement
nécessaire
pour tous les
modules possibles
dans chaque zone, mais il peut en général emprunter
à des
membres de sa famille
ou à des amis l'équipement
qui lui manque.
Il en est de même pour la traction
animale.
Souvent les paysans
possèdent plus d'un animal de traction.
Mais un paysan n'utilise
qu'un seul
animal de trait
pour un travail
mécanisé donné.
Dans les budgets figurent
l'animal
de traît
le plus utilisé
dans une zone donnée ou une pondération
des
deux animaux les plus utilisés.
Cependant,
il est clair
qu'il
y a une contrainte
d'équipement
au niveau
macroéconomique et que tous les paysans dans toutes les zones n'ont
pas accès
au matériel
requis par chaque module.
La suppression
en 1980 du Programme
Agricole
de crédit
offert
par 1'ONCAD a entrainé
l'arrêt
quasi total
des
achats d'équipement
agricole
fabriqué
industriellement.
Le paysan a pu
heureusement
se tourner
vers le forgeron
local qui fabrique
de manière
correcte
a peu prés tous les équipements
agricoles
courants
sauf le semoir.
Les zones du Bassin Arachidier
(zones 1, 2, 10 et 11) sont relativement
bien équipées.
Par contre,
les zones du Sénégal Oriental,
de la Haute et de

64
TABLEAU 1
CULTURES ET MODULES TECHNIQUES DANS LES DIFFERENTES ZONES DU SENEGAL
Numero
Nom de la zone
Culture
Nombre de
Nombre de
de la
modules par modules pa
zone
culture
zone
1
Centre du
mil/sorgho
Bassin Arachidier
niebe
i
arachide
4
11
2
Nord du
ail/sorgho
Bassin Arachidier
niébé
1
6
3
Grands périm&res
irrigues:
- du Delta du
riz
8
Fleuve Sénégal
sorgho
4
6
- du début de la
riz
Moyenne Vallée
sorgho
4
du Fleuve
maïs
4
tomate
2
18
4
Moyenne Vallée
du Fleuve:
- petits
périmè-
riz
tres irrigués
sorgho
4
mais
4
tomate
2
- culture
de
sorgho
2
16
décrue
5
Haute Vallee du
Fleuve et Nord du
Sénégal Oriental:
- petits
riz
périmetres
sorgho
f
irrigués
maïs
4
tomate
2
- cultures
mil/sorgho
pluviales
niébé
;
arachide
4
25

65
TABLEAU 1 (SUITE)
Numéro
Nom de la zone
Culture
Nombre de
Nombre de
de la
modules par modules par .
zone
culture
zone
6
Centre du
mil/sorgho
SBnégal Oriental
mals
i
arachide
coton
t
16
7
Haute
mil/sorgho
Casamance
mals
j5
riz pluvial
3
riz de nappe
arachide
fi
coton
4
24
8
Moyenne
mil/sorgho
Casamance
mais
J"
riz pluvial
3
riz de nappe
arachide
t
coton
4
24
9
Basse
mil/sorgho
Casamance
maïs
4
riz de nappe
riz repiqué
2
arachide
4
20
10
Sud-Ouest du
mil/sorgho
Bassin Arachidier
arachide
4
9
11
Sud-Est du
mil/sorgho
Bassin Arachidier
maïs
3
arachide
4
12
Total
Sénégal
181
NB: Dans le total
pour le Sénegal, les modules de riz et de sorgho pour la
zone 3 ne sont comptés qu'une fois au lieu de deux fois (une fois pour le
Delta et une fois pour le début de la Moyenne Vallée).

66
la Moyenne Casamance (zones 5, 6, 7 et 8) sont sous-équipées.
La traction
animale est pratiquement
inexistante
dans le sud de la Basse Casamance.
Le coût de l'Équipement
neuf est beaucoup plus élevé que celui de
l'équipement
d'occasion.
On peut estimer le rapport
des prix à environ 3 pour
1. Une des raisons pour cet écart est l'importance
des taxes sur les
équipements
neufs.
Le prix de l'équipement
fabriqué
localement
par les
forgerons
est égal au maximum à la moiti6 du prix de l'équipement
neuf.
Le
prix de l'Équipement
agricole
retenu dans les budgets est la moitié
du prix
des équipements
neufs.
Cette hypothèse peut-être
un peu pessimiste
a été
faite
pour nous assurer de ne pas sous estimer
le coût de l'équipement.
Un bâti peut être utilisé
plusieurs
fois dans le même module avec
différents
équipements
montés dessus (par exemple, canadien et corps butteur
pour le maïs).
11 peut aussi être utilisé
pour differentes
cultures.
Dans
les deux cas, le coût fixe par utilisation
du bâti diminue au fur et à mesure
que le nombre d'utilisations
augmente.
Cependant la durée de vie du bâti
diminue aussi, ce qui augmente le coût d'utilisation
du bâti.
Afin de
simplifier
les calculs,
l'hypothése
adoptée est de considérer
le coût de
chaque équipement
installé
sur un bâti comme indépendant
de l'utilisation
éventuelle
du bâti avec d'autres
équipements.
Le calcul du coût par hectare de l'équipement
se fait
en deux étapes.
La
première étape est de calculer
le coût annuel.
Ce coût comprend un coût
d'amortissement
et un coût d'entretien.
La deuxiéme étape est de calculer
le coût par hectare de l'équipement
agricole.
Ce coût est difficile
à calculer
car il dépend du nombre d'hectares
alloués
à chaque module pour chaque culture.
Or ce nombre est inconnu à
priori.
Une répartition
hypothétique
de la superficie
cultivée
entre les
différentes
cultures
et les différents
modules pour une exploitation
typique
de chaque zone a été effectuée
sur la base des superficies
allouées
à chaque
culture
dans cette zone de 1982/83 à 1985/86 et sur la base des résultats
provisoires
de l'exercice
de modèlisation
mené à l'ISRA/BAME.
Une fois la répartition
de la superficie
cultivée
estimée et connaissant
le nombre d'utilisations
d'un équipement par culture
et par module, on peut
calculer
le nombre d'utilisations
de chaque équipement.
Le coût par
utilisation
d'un équipement
donné est égal au coût annuel de l'équipement
divisé
par le nombre d'utilisations
de cet équipement.
Si le nombre

67
d'utilisations
est inférieur
à 1, le coQt par hectare est estime au coQt
annuel pour être sQr de couvrir
le co0t annuel.
Le coQt par hectare d'un équipement donne pour une culture
et un module
donnés est égal au coQt par utilisation
de cet équipement multiplié
par le
nombre d'utilisations
pour la culture
et le module concernés.
Sur la première
page de chaque budget sous la rubrique
Collts Fixes Annuels,
le collt par
utilisation
apparaît
dans la colonne Prix Unitaire,
le nombre d'utilisations
dans la colonne Quantité
de chaque module et le coQt par hectare
dans la
colonne Valeur.
Le coût par hectare de la traction
animale est calcule
de manière
similaire
a celui de l'équipement
agricole.
Il existe
une variété
de modes de
conduite
pour l'acquisition,
la revente et la nourriture
des animaux de traît.
Nous avons retenu les chiffres
qui nous ont paru assez représentatifs.
De
toute façon, le co0t par hectare de la traction
animale est faible
et donc les
hypothéses adoptées en la matière ont peu d'impact
sur la rentabilité
respective
des differents
modules de culture.
Selon deux enquêtes effectuées
en 1986 dans le Sud du Bassin arachidier
par l'équipe
ISRA/Systèmes de Kaolack et en Basse Casamance par l'Équipe
ISRA/Systèmes de Djibelor,
le prix de revente des animaux est supérieur
au
prix d'achat,
générant
une plus-value.
Il n'est pas facile
de savoir s'il
faut incorporer
cette plus-value.
Dans la version
initiale
des.budgets,
il a
été decidé de ne pas inclure
cette plus-value
et donc de prendre en compte
seulement le coQt d'entretien
annuel comme le coût de la traction
animale.
Calendrier
cultural
Division
du calendrier
cultural
en D&iOdeS
Le calendrier
cultural
est divisé en périodes
pendant lesquelles
un
certain
nombre
de travaux
agricoles
sont a faire
pour chaque culture.
La date
de référence
pour toutes
les périodes est la date de la première
pluie utile
(PPU).
Le nombre et la durée des périodes
peut varier
d'une zone à une autre
pour refléter
les differences
climatiques
et le type de culture.
Les périodes
sont courtes et nombreuses dans le Bassin Arachidier
pour
refléter
la courte duree de la saison des pluies,
laissant
peu de marge de
manoeuvre au paysan.
Au Sénégal Oriental,
en Moyenne
et en Haute
Casamance,

68
les périodes
sont plus longues et moins nombreuses a cause de la plus grande
durée de la saisons des pluies.
En Basse Casamance, le calendrier
comporte une période de plus pour tenir
compte de la possibilité
d'une contrainte
de main-d'oeuvre
au moment du
repiquage
du riz aquatique.
Dans les périmétres
irrigués
le long du Fleuve
Sénégal, les cultures
sont possibles
toute l'année
et le calendrier
est donc
annuel.
La periode
PO du calendrier
cultural
en culture
pluviale
qui précéde la
Premiere pluie utile
n'est pas une période contraignante
au niveau de la
main-d'oeuvre.
Le principal
travail
cultural
de cette période
est le
nettoyage
du champ (et le semis du mil dans le Bassin Arachidier).
Ce travail
est réalisé
sans contrainte
de temps.
Les autre périodes
culturales
peuvent
être contraignantes
pour la main-d'oeuvre.
Les travaux
agricoles
à effectuer
pendant chaque période
pour une culture
et un module donnés sont indiqués
dans les budgets sous la rubrique
Calendrier
de la main-d'oeuvre.
Le calendrier
cultural
d'une culture
donnée varie selon
la variété
utilisée.
Pour des raisons de simplification,
le calendrier
utilisé
pour une culture
donnée dans les budgets est celui de la variété
la
plus utilisée
dans chaque zone.
Temps de travaux
aqricoles
Il est difficile
d'estimer
les temps de travaux à cause de la diversité
existante
d'un paysan à un autre et d'un animal à un autre dans la durée et la
qualité
du travail
effectué.
Pour tenir
compte de cette diversité,
différentes
qualités
de travail
ont été distinguées
pour certaines
opérations
manuelles.
Ces qualités
sont en ordre décroissant:
très bien fait,
bien fait,
assez bien fait,
rapide.
Elles sont indiquées
dans les notes d'accompagnement
des budgets qui donnent des précisions
sur les caractéristiques
techniques
de
chaque module.
Les temps de travaux
sont donnés en jours de travail.
Un jour de
travail
correspond
à environ sept heures de travail
dans le champ.
Cependant
il ne faut pas établir
systématiquement
une correspondance
entre jours de
travail
et heures de travail
en utilisant
ce taux de conversion.
En effet,
un
travail
agricole
peut durer six heures et être considéré
comme une journée de
travail
car le paysan ne va pas commencer un autre travail
agricole
après six

69
heures de travail.
Il vaut donc mieux utiliser
une définition
économique de
la journée
de travail
en fonction
des travaux alternatifs
possibles
dans une
journee.
Un soin particulier
a été mis pour essayer d'obtenir
un ensemble de
chiffres
cohérents
sur l'ensemble
des cultures
et des zones.
Cependant,
les
temps utilisés
dans les budgets doivent
être considérés
comme des
approximations.
Rendements et etats de la nature
Les rendements des cultures
pluviales
dépendent en partie
de l'état
de la
nature.
Deux éléments sont retenus pour caractériser
l'état
de la nature
pour
une année donnée: la quantité
de pluie et la répartition
de la pluviométrie.
Cinq catégories
sont distinguées
pour la quantité
de pluie.
Trois
catégories
sont distinguées
pour la répartition
de la pluviométrie
sur cinq
mois (juin à octobre).
La combinaison
des caiégories
de quantité
de pluie et
de répartition
de la pluviométrie
donne quinze états possibles
de la nature.
La probabilité
de chaque état de la nature a été calculée
pour chaque zone de
culture
pluviale
en utilisant
les données mensuelles de pluviométrie
de 1951 à
1986.
Les budgets de culture
sont calculés
pour des rendements en mauvaise,
moyenne et bonne annee.
Les définitions
d'une mauvaise, moyenne ou bonne
année varient
d'une culture
à l'autre.
3
Par exemple, une bonne année pour le
riz n'est pas une bonne annee pour l'arachide.
Il a donc 6th nécessaire
d'établir
des hypothèses de rendements pour chaque culture
dans chacun des 15
états possibles
de la nature.
Il faut noter qu'il
est impossible
de traduire
toutes les considérations
agronomiques
qui influencent
le rendement sous la
forme de quinze états de la nature.
Seules les considérations
principales
ont
été prises en compte.
En culture
irriguée,
le rendement et l'état
de la nature ne sont pas
corrélés
de manière évidente,
sauf pour la contre-saison
chaude.
En hivernage
3Et d'une variété
à une autre.
Pour des raisons de simplification,
seules
des considérations
générales
valables
pour la plupart
des variétes
couramment
utiJisées
sont étudiées
ici.

70
et en contre-saison
froide,
le rendement est assez stable d'une année à
l'autre.
Par contre,
en contre-saison
chaude, la variabilité
du rendement augmente
à cause de la possibilité
de plusieurs
intempéries:
des périodes
de chaleur
dues au vent d'harmattan,
des pannes de motopompes particuliérement
sollicitées
a cette période,
des épidémies d'acariens,
un asséchement des
marigots
ou encore des pluies précoces abîmant le riz sur le point d'être
récolté
ou faisant
pourrir
le riz déjà récolté,
mais pas encore enlevé des
parcelles.
L'hypothèse
retenue pour les rendements en culture
irriguée
est un
rendement unique en hivernage
et en contre-saison
froide
et trois
rendements
possibles
en contre-saison
chaude dépendant si l'on
a une mauvaise, moyenne ou
bonne année.
En ce qui concerne les cultures
de décrue, la pluviométrie
influence
de
maniére marginale
les rendements qui sont assez stables
d'une année à l'autre.
Le cas de la culture
de décrue est donc assimilé
au cas de la culture
irriguée
en contre-saison.froide,
c'est
à dire qu'un rendement unique est retenu comme
hypothèse.
Prix des intrants
et des produits
agricoles
Dans les budgets,
le prix d'une unité d'un intrant
donné apparaît
sur la
première page sous la rubrique
Coûts Variables
dans la colonne Prix Unitaire.
La quantité
d'intrant
utilisée
par hectare apparaît
dans la colonne quantité
de chaque module.
Les prix utilisés
dans les budgets sont les prix de 1986-87 au niveau de
l'exploitation-type
de chaque zone.
Ces prix excluent
toute
subvention
de
nature temporaire.
Par contre une subvention
à caractère
plus durable
est
inclue.
Pour la campagne 1988/89, le gouvernement
a réduit
le prix au
producteur
de l'arachide
de 90 FCFA à 70 FCFA le kilo de gousses.
Une analyse
des marges a été faite
dans le Centre du Bassin Arachidier
(zone 1) pour voir
l'impact
de ce changement sur le classement.
Il n'existe
pas de marché vraiment
organisé de la main-d'oeuvre
salariée
agricole
au Sénégal.
La majorité
des travaux agricoles
est effectuée
par la
main-d'oeuvre
familiale,
par les navetanes,
et par l'entraide
villageoise.
Cependant,
le paysan peut avoir recours à la main-d'oeuvre
s'alariée
pour

71
certaines
tâches,
par exemple le battage du riz.
Les enquêtes des équipes
Systèmes de 1'ISRA dans la région du Fleuve et en Basse Casamance ont revélé
un‘salaire
de l'ordre
de 500 FCFA par jour de travail.
Ce chiffre
est retenu
pour valoriser
toute la main-d'oeuvre,
quelle
soit familiale
ou salariée.
Les cultures
de rente,
à savoir les gousses d'arachide
et le coton,
et le
riz dans la région du Fleuve sont achetes au paysan au prix officiel.
Le
mil/sorgho,
le mais, le niébé,
la fane de niébé et la fane d'arachide
voient
leur prix fluctuer
selon l'importance
de la récolte
qui dépend de l'état
de la
nature.
Analyse des mawes de culture
Il est important
de souligner
que l'analyse
des budgets présentée
a une
perspective
uniquement
financiére.
Elle vise a savoir quels sont les cultures
et les modules techniques
les plus rentables
sur la base des prix actuels
des
intrants
et des produits
agricoles.
L'analyse
n'aborde
pas la question
de la
rentabilite
économique basée sur l'utilisation
de prix de référence
sensés
représenter
le coût d'opportunité
des intrants
et des produits
agricoles.
L'analyse
ne s'intéresse
pas non plus a l'objectif
vivrier
de culture
pour
assurer la couverture
d'une partie
importante
des besoins alimentaires
de la
famille
paysanne.
Ces deux importants
sujets sont abordés dans l'exercice
de
modélisation
mené a l'ISRA/BAME (voir F. Martin,
Analyse de la situation
alimentaire
du Sénégal a l'aide
de l'exercice
de modélisation
effectué
à
l'ISRA/BAME,
ISRA/BAME, 1988).
Quatre types de marges sont calculés
pour chaque combinaison
de culture,
de module technique
et de zone:
- la marge brute avec coût de main-d'oeuvre
est égale au revenu brut
moins les coûts variables
y compris le coût de la main-d'oeuvre;
- la marge brute sans coût de main-d'oeuvre
est égale au revenu brut
moins les coûts variables
excluant
le coût de la main-d'oeuvre;
- la marge nette avec coût de main-d'oeuvre
est égale au revenu brut
moins les coûts fixes moins les coûts variables
y compris le coût de la
main-d'oeuvre;
- la marge nette sans coût de main-d'oeuvre
est égale au revenu brut
moins les coûts fixes moins les coûts variables
excluant
le coût de la
main-d'oeuvre.

72
Ces marges ont été calculées
par hectare et par homme-jour.
Les marges
par hectare ont été classées pour le plus mauvais état de la nature possible
(État 1) et pour les états de la nature les plus fréquents
dans chaque zone.
Pour les zones de culture
pluviale,
on a d'abord
classé les marges par
module pour savoir quelle était
la culture
financierement
la plus intéressante
pour un niveau d'intensification
donne.
Dans ce classement
n'apparaissent
que
les modules 1, 2 et 3 qui correspondent
a des niveaux d'intensification
élevée, moyenne et faible.
On a ensuite
procédé à un deuxième classement
toutes cultures
et tous
modules confondus afin de connaître
les cultures
et les modules les plus
intéressants
financièrement.
Tous Tes modules de 1 à 5 sont inclus dans ce
classement.
Pour les zones de culture
irriguée,
le classement
par module n'est
pas
pertinent
dans la mesure où la plupart
des budgets de culture
irriguée
ne
distinguent
qu'un seul niveau d'intensification.
Ce classement
est remplacé
par un classement
par nombre de cultures
qui cherche à identifier
les cultures
les plus rentables
d'abord
en culture
simple,
puis en double culture.
En plus des classements
par zone; deux classements
ont été faits
à
l'échelle
nationale.
Tout d'abord,
les marges de toutes
les régions
où une
culture
donnée est pratiquée
ont Bté classées pour déterminer
l'endroit
qui
semblait
le plus indiqué pour promouvoir
cette culture.
Ensuite,
un classement
pour toutes les cultures
et toutes
les zones a été
fait
pour identifier
quelles
étaient
les activités
agricoles
les plus
rentables
au Sénégal.
Ces deux classements
ont été faits
pour l'état
de la
nature qui correspond
a une quantité
et une distribution
moyennes de pluie.
En tout,
724 classements
ont été faits.
Un résumé des classements
et
leurs implications
pour les politiques
agricoles
sont presentés
ci-dessous.
Les classements
par zone sont discutes
en premier.
Les zones ont été
regroupées
en trois
régions:
le Bassin Arachidier,
le Sénégal Oriental
et la
Casamance, et finalement
la Vallée du Fleuve Sénégal.
Analyse des marges pour le Bassin Arachidier
Le Bassin Arachidier
couvre quatre zones: le Centre (zone l), le Nord
(zone 2), le Sud-Ouest (zone 10) et le Sud-Est (zone 11).
Trois grandes
questions
se posent dans cette région:

73
1.
La culture
du niébé est-elle
plus rentable
que celle de l'arachide?
2.
Quel est le potentiel
pour le développement
de la production
céréalière
dans cette région afin de contribuer
à l'objectif
gouvernemental
de 80% d'auto-suffisance
cérealiére
en l'an 2000?
3.
L'intensification
de la production
est-elle
rentable?
La Premiere question
concerne le Centre et le Nord du Bassin Arachidier.
Confronté
a une baisse des rendements dans le Nord (zone 2), particulièrement
pour l'arachide,
le gouvernement
sénégalais
a décidé de favoriser
la
substitution
de niébé à l'arachide
car le premier est plus résistant
à la
sécheresse que la seconde.
Alors que le déclin de la production
arachidière
semble inévitable
dans la zone 2, il est intéressant
d'analyser
la rentabilité
comparée du niébé et de 'arachide
1
plus au sud, dans le Centre du Bassin
Arachidier
(zone 1).
Un des problèmes de la culture
du niébé est la quantité
importante
de
main-d'oeuvre
requise,
en particulier
pour la récolte
manuelle.
A titre
d'exemple,
le module 2 en année moyenne demande 95 homme-jours par hectare
pour le niébé contre 42 pour le mil/sorgho
et 38 pour l'arachide.
En conséquence,
le niébé se classe dernier
après l'arachide
et le
mil/sorgho
dans les classements
par module selon les marges avec coût de
main-d'oeuvre,
quelque soit le niveau d'intensification.
Par contre,
dans les
classements
par module selon les marges sans main- d'oeuvre,
le niébé devance
en général le mil/sorgho
et parfois
l'arachide.
La culture
du niébé entraîne
des coûts fixes légérement
supérieurs
à
ceux de l'arachide
a cause des pulvérisations
d'insecticide
qui exigent
bien
sûr un pulvérisateur.
Du coup le classement du niébé selon la marge nette est
un peu moins bon que son classement
selon la marge brute.
Le niébé peut être considéré
comme une alternative
potentielle
à
l'arachide
si le producteur
peut mobiliser
assez de main-d'oeuvre
au moment de
la récolte
et si les insecticides
nécessaires
pour la culture
du niébé sont
disponibles
à temps.
Cette conclusion
dépend des hypothèses
faites
pour le
prix du niébé.
La politique
gouvernementale
de promotion
du niébé va probablement
se
traduire
par une offre
accrue de ce produit.
La capacité
de la demande
nationale
ou internationale
à absorber cette offre
excédentaire
et l'évolution
du prix du niébé sont difficiles
à estimer précisemment.
On peut penser que

74
le prix du niébé va diminuer
à l'avenir.
Dans le passé, il était
possible
de
trouver
du niébé à 250 ou 300 FCFA le kilo.
Le budget de culture
du niébé
fait
l'hypothèse
d'un prix moyen de 100 FCFA, d'un prix fort
de 140 FCFA et
d'un prix faible
de 60 FCFA par kilo.
Ces prix sont basés sur les données les
plus récentes
disponibles
et des opinions
d'experts.
La deuxième question
importante
de cette zone concerne le développement
des cultures
céréalieres,
qui est une priorité
du gouvernement.
Une condition
nécessaire
a l'expansion
permanente des surfaces cultivees
en céréales
est que
ces cultures
soient
plus rentables
que les autres cultures,
en particulier
celle de l'arachide.
Les conclusions
des classements
varient
d'une céréale
à
une autre.
Dans toutes
les zones du Bassin Arachidier,
le mil/sorgho
est presque
toujours
moins rentable
que l'arachide,
quelque soit le type de marge, brute
ou nette,
avec ou sans coût de main-d'oeuvre
et quelque soit le niveau
d'intensification.
On voit donc mal l'intérêt
financier
du paysan à
développer
la culture
du mil/sorgho
dans les conditions
de prix de 86/87.
La
réduction
du prix de l'arachide
de 90 FCFA à 70 FCFA par kilo de gousses tend
à améliorer
la position
relative
des modules de mil/sorgho
dans le classement,
mais ne remet pas en cause la domination
de l'arachide
sur le mil/sorgho.
Ceci ne signifie
pas que le mil/sorgho
ne soit pas une culture
intéressante,
en particulier
dans une perspective
de sécurité
alimentaire
au niveau de
l'exploitation.
Dans les classements
toutes cultures
et tous modules confondus,
le module
4 (champs de case) du mil/sorgho
est souvent bien placé.
Cette position
s'explique
par le peu d'intrants
utilisés
pour ce module, ce qui limite
les
coûts,
et par les bons soins manuels donnés, ce qui résulte
en des rendements
élevés.
En fait,
il faut rappeler
que ce module n'est
pas cultivé
pour la
vente, mais pour contribuer
à assurer une certaine
sécurité
alimentaire.
Les
surfaces consacrées à ces champs de case sont de toute façon limitées
aux
alentours
du village
et ne pourraient
pas être accrues de manière importante.
Le maïs se classe beaucoup mieux que le Ïnil/sorgho.
Dans le Sud-Est du
Bassin Arachidier,
qui est la seule zone du Bassin Arachidier
où le maïs est
cultivé,
la culture
du maïs est plus rentable
que celle de l'arachide
dans une
mauvaise année pluviométrique
et se classe juste après celle-ci
dans une année
pluviométrique
moyenne ou bonne.

75
Cette différence
de classement s'explique
en partie
par une différence
entre les mecanismes de détermination
des prix pour ces deux produits.
L'arachide
est vendue au prix fixe officiel
qui ne varie pas en fonction
du
rendement.
Ceci implique
que les variations
de rendement se transforment
automatiquement
en variations
de revenus.
A l'inverse,
le maïs est vendu au prix du marché qui fluctue
en relation
inverse avec l'offre
de maïs.
Si l'on suppose une corrélation
positive
entre
le rendement de l'exploitation
agricole
représentative
et l'offre
sur le
marché, le prix du marché va fluctuer
en sens inverse des variations
de
rendement,
ce qui contribue
dans une certaine
mesure à stabiliser
le revenu du
paysan.
Du fait
de cette différence
dans les mécanismes de fixation
des prix,
le
revenu de la culture
d'arachide
chute plus que celui de la culture
de maïs
dans une mauvaise année pluviométrique.
Inversement,
dans une bonne année
pluviometrique,
le revenu de la culture
d'arachide
augmente plus que celui de
la culture
du maïs.
La troisième
question
concerne l'intérêt
financier
à intensifier
la
production.
Le niveau d'intensification
le plus élevé (module 1) est
intéressant
financiérement
en cas de bonne année pluviométrique.
Par contre
en mauvaise année pluviométrique,
les modules les mieux placés sont le module
3 pour l'arachide
et le mil/sorgho
et le module 2 pour le niébé (le module 3
n'existe
pas pour cette culture).
Ces résultats
sont assez logiques
puisque
les assez grosses dépenses d'intrants
du module 1 ne sont rentables
qu'en cas
de bonne pluviométrie,
qui convertit
le haut niveau d'intensification
en
rendements élevés.
C'est une autre illustration
de la corrélation
classique
entre le niveau
de profit
et le niveau de risque.
Le niveau d'intensification
choisi par le
paysan dépend de son aversion au risque.
Compte tenu des importantes
variations
climatiques,
de la persistance
de la sécheresse et des conditions
précaires
de vie de beaucoup de paysans de cette région,
en particulier
dans
la partie
nord, il est probable
que le niveau d'intensification
choisi soit
moyen voir faible.
Le module 5 de culture
retardée
est en général peu payant,
mais il faut
tenir
compte du fait
que l'alternative
à ce module n'est
pas un autre type de
module, mais de ne pas semer.
N'ayant pas eu le temps de semer l'ensemble
de

76
son exploitation,
le paysan peut tres bien semer en retard
en partant
de
l'idée
que le rendement,
si minime soit-il,
couvrira
toujours
la quantité
de
semences utilisée
et générera au minimum au petit
surplus.
Analyse des marges pour le SénBgal Oriental
et la Casamance
Le Sénegal Oriental
(zone 6) et la Casamance (zones 7, 8 et 9)
bénéficient
de meilleures
conditions
climatiques
que'le
Bassin Arachidier.
Ceci implique
que les rendements sont supérieurs
et la gamme de produits
cultivés
est plus large en général dans les zones 6 à 9.
Trois grandes
questions
se posent dans ces régions:
1.
Les cultures
de maïs et le coton sont-elles
rentables?
2.
Les différents
types de culture
de riz sont-ils
rentables?
3.
L'intensification
de la production
est-elle
rentable?
Le maïs et le coton sont deux cultures
qui pourraient
être développées
dans ces deux régions beacucoup plus qu'elles
ne le sont actuellement.
L'augmentation
de la surface cultivee
de maïs pourrait
contribuer
à augmenter
le taux d'auto-suffisance
céréalière.
L'augmentation
de la surface
cultivée
de coton pourrait
contribuer
à une augmentation
des exportations.
Au Sénégal Oriental
et en mauvaise année pluviométrique,
le classement
en
ordre de rentabilité
décroissante
est le suivant:
le maïs, l'arachide,
le
mil/sorgho
et le coton.
En année pluviométrique
moyenne ou bonne, l'arachide
remplace le maïs a la tête.
Cette différence
dans l'ordre
de classement
s'explique
par les mécanismes de fixation
des prix comme on l'a déjà mentionné
pour le Bassin Arachidier.
Le coton est presque toujours
en dernière
position.
Les marges nettes
pour le coton sont négatives
en mauvaise année pluviométrique
contrairement
aux autres cultures.
Ces mauvais résultats
s'expliquent
en partie
par la
grosse quantité
d'intrants
requise pour la culture
du coton.
Les coûts
variables
sans main-d'oeuvre
pour le module 2 sont de 73.975 F par hectare
pour le coton,
9.340 F pour le mil/sorgho,
18.740 F pour le maïs et 25.600 F
pour l'arachide.
Le coton demande aussi plus de main-d'oeuvre
que les autres
cultures,
en particulier
au moment de la récolte.
Le module 2 demande 66
jours par hectare pour le mil/sorgho,
49 pour le maïs, 69 pour l'arachide
et
81 pour le coton.

77
On retrouve
des resultats
semblables an Casamance, si l'on met de,côté
la
culture
de riz.
En bref,
le maïs semble une culture
prometteuse
alors que la
culture
de coton n'est pas intéressante
aux prix actuels.
La seconde question
concerne la culture
du riz,
qui est cultivé
principalement
en Casamance.
Le riz est une céreale
importante
car elle est
le principal
aliment
consommé en ville.
Un des volets de la stratégie
alimentaire
du gouvernement
est de substituer
du riz local au riz importé.
Le
riz peut être cultivé
dans deux regions seulement au Senégal: la Vallée du
Fleuve Sénégal et la Casamance.
Il est donc important
d'évaluer
le potentiel
d'expansion
de cette culture
en Casamance.
Dans cette région le riz est cultivé
de plusieurs
maniéres
traditionnelles
qui suivent
la toposequence:
culture
pluviale
sur le plateau,
culture
de riz de nappe, et enfin culture
aquatique
de riz repiqué.
La
culture
pluviale
du riz est surtout
pratiquée
en Haute et en Moyenne Casamance
(zones 7 et 8).
La culture
du riz de nappe se pratique
en Haute, Moyenne et
Basse Casamance (zones 7, 8 et 9).
La culture
du riz repiqué est surtout
pratiquée
en Basse Casamance (zone 9).
En mauvaise année pluviométrique,
le riz se classe en dernier.
Inversement
en bonne annee pluviométrique,
le riz est trés bien placé.
Ceci
s'explique
par la corrélation
positive
particuliérement
Blevée entre la
quantité
de pluie et le rendement du riz.
Le riz de nappe est mieux classé que le riz pluvial
selon les marges sans
main-d'oeuvre,
mais parfois
moins bien classé selon les marges avec
main-d'oeuvre.
Ceci vient de la quantité
plus grande de main-d'oeuvre
exigée
par le riz de nappe.
Par exemple, le module 2A (mécanisé)
du riz de nappe
demande 182 homme-jours de travail
par hectare,
le module 2B (manuel) du riz
de nappe, 162 jours alors que le module 2 du riz pluvial
demande 114 jours.
En Basse Casamance, le riz repiqué est clairement
la culture
la plus
rentable.
Ceci peut s'expliquer
par les faibles
quantites
d'intrants
utilisées,
à l'exception
de la main-d'oeuvre,
et par des rendements élevés et
stables.
D'une manière générale,
le riz semble une culture
rentable
en
Casamance, bien qu'elle
soit risquée dans le cas de la culture
de nappe et
surtout
de la culture
pluviale.
Une contrainte
majeure a l'expansion
de la culture
du riz en Casamance
est la disponibilité
de terres.
Les surfaces
disponibles
pour la culture
de

78
riz de nappe et de riz repiqué stagnent
au mieux et régressent
dans beaucoup
d'endroits,
à cause du bas niveau de la nappe phréatique
et de la remontée de
la langue salée.
Jusqu'a présent,
le riz pluvial
a été principalement
cultivé
comme riz
"pam pam" sur des terres
occupees par des forêts
qui venaient
juste d'être
défrichées.
La politique
du gouvernment de protection
de l'environnement,
en
declarant
les zone de forêts
zones protégées,
limite
l'expansion
possible
de
ce genre de culture,
La troisième
question
concerne la rentabilité
de l'intensification
de la
production.
Ceci est particulièrement
important
en Basse Casamance où
l'utilisation
de la traction
animale et de l'équipement
agricole
est minimale,
sauf dans la partie
nord.
Deux modules 2 sont distingués
pour le mais et le riz en Basse Casamance,
et pour le riz de nappe en Moyenne et en Haute Casamance: un mécanisé (2A) et
un manuel (2s).
Ces deux modules ont un classement
similaire,
bien que le
module manuel soit en général légérement
plus rentable.
La mécanisation
de la culture
du riz de nappe ne présente
donc pas un
intérêt
financier
évident.
Ceci n'enlève
pas l'intérêt
de la culture
mécanisée pour augmenter la disponibilité
de main-d'oeuvre
pour les autres
cultures
à des périodes de gros travaux agricoles.
En année moyenne, le
module mécanisé 2A demande 162 jours contre 182 jours au module manuel 2B.
En général,
les modules plus intensifs
pour chaque culture
se classent
mieux selon la marge nette,
ce qui devrait
résulter
en une attitude
positive
des paysans vis-a-vis
de l'intensification
de la production.
Finalement,
comme dans le Bassin Arachidier,
les modules 4 (champs de case) des céréales
se classent
bien pour les raisons dejà mentionnées.
Analyse des marges pour la Vallée du Fleuve Sénégal
La Vallée du Fleuve Sénégal inclut
trois
zones: les grands périmètres
du
Delta et du début de la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal (zone 3), la Moyenne
Vallée du Fleuve Senégal (zone 4) et la Haute Vallée du Fleuve Sénégal et le
Nord du Sénégal Oriental
(zone 5).
La principale
caractéristique
de cette
région est le développement
de la culture
irriguée.
Quatre grandes questions
se posent:
1.
Le riz est-il
la culture
irriguée
la plus rentable?

79
2.
La double culture
est-elle
plus rentable
que la culture
simple?
3.
L'agriculture
irriguée
est-elle
plus rentable
que l'agriculture
pluviale
et de décrue?
4.
La culture
irriguée
dans les grands périmètres
est-elle
plus rentable
que celle dans les petits
périmétres?
La Premiere question,
a savoir la rentabilité
de la culture
du riz,
est
importante
car une composante essentielle
de la stratégie
alimentaire
du
gouvernement
sénégalais
est le développement
de l'agriculture
irriguée
dans la
Vallée du Fleuve Sénégal,
avec le riz comme culture
principale.
Il est donc
imortant
d'estimer
la rentabilité
du riz du point de vue du paysan.
Le riz est clairement
la culture
irriguée
la plus intéressante.
En
culture
simple,
le classement
en ordre décroissant
de rentabilité
est le
suivant:
riz,
tomate,
sorgho et maïs.
En double culture,
le classement
est le
suivant:
une double culture
de riz,
une culture
de riz suivie d'une autre
culture,
et une culture
autre que le riz suivie par une autre culture
que le
riz.
Dans la Moyenne et la Haute Vallée,
les marges pour la culture
de la
tomate sont proches des marges pour la culture
du riz,
en particulier
pour les
marges incluant
le coût de main-d'oeuvre.
En fait,
les besoins de
main-d'oeuvre
du riz sont beaucoup plus élevés que ceux de la tomate
(respectivement
233 et 149 hommes-jours par hectare).
Deux raisons expliquent
ce net avantage du riz sur les autres céréales:
1) le rendement plus élevé du riz (4,5 tonnes par hectare de paddy, 3 de
sorgho et 1,7 de maïs)
2) et le prix plus élevé pour le riz (85 FCFA par kilo
de riz paddy, 70 pour le sorgho et 80 pour le maïs).
Le rendement de la
tomate est bien supérieur
à celui du riz (15 tonnes par hectare de tomate),
mais le prix de la tomate est beaucoup plus bas que le prix du riz paddy (25
FCFA par kilo de tomate).
Si le paysan souhaite
diversifier,
ses meilleures
alternatives
sont en
ordre décroissant
de rentabilité:
la tomate,
le sorgho et le maïs.
Cependant,
l'expansion
des cultures
de tomate et de maïs sont limitées
par une contrainte
de terre.
Les sols du Delta sont trop lourds et trop salés pour les cultures
de tomate et de maïs.
Les seules cultures
possibles
à cet endroit
sont le riz
et le sorgho.

80
L'expansion
de la culture
de la tomate est limitée
par l'absence
d'un
circuit
organisé
de commercialisation
dans le haut de la Moyenne Vallée et la
Haute Vallée du Fleuve Sénégal.
Le seul circuit
organisé
de commercialisation
pour la tomate se trouve dans le bas de la Moyenne Vallée.
La deuxième question
concerne la rentabilité
comparée de la double
culture
et de la simple culture.
Jusqu'à présent,
des raisons
techniques
limitaient
la surface disponible
pour la double culture,
mais la finition
du
barrage de Manantali
en 1988 devrait
rendre possible
la maîtrise
de l'eau
sur
une base annuelle
et, ainsi,
permettre
la genéralisation
de la double culture.
C'est une question
importante
car la généralisation
de la double culture
pourrait
réduire
les coûts de production
en divisant
les coûts fixes
approximativement
par un facteur
deux.
Le riz irrigué
produit
localement
serait
alors plus compétitif
avec le riz importé.
Les classements
indiquent
que la double culture
est plus rentable
que la
simple culture
dans le cas du riz.
Si le paysan passe d'une culture
simple de
riz à une double culture
de riz,
sa marge passe de 278.392 F par hectare
à
701.317 F, soit une hausse de 422.925 F. Comme la double culture
demande 118
homme-jours de travail
supplémentaire,
chaque jour supplémentaire
rapporte
3.584 F au paysan.
Ce chiffre
doit être comparé au salaire
de la
main-d'oeuvre
agricole
d'environ
500 F par jour.
Il semblerait
donc que la
double culture
de riz soit financièrement
intéressante.
Par contre,
une culture
simple de riz peut rapporter
plus que la plupart
des cultures
doubles n'incluant
pas le riz.
Compte tenu de la quantité
de
travail
supplémentaire
requise pour la deuxième culture,
la marge par jour de
travail
est bien plus élevée en culture
simple de riz.
Par exemple, la marge nette sans coût de main-d'oeuvre
pour le module 2
du riz cultivé
en hivernage
en semis précoce est de 266.525 F par hectare
pour
103 jours de travail,
soit 2.588 F par jour.
Cette même marge pour la
combinaison
sorgho-tomate
qui est la meilleure
combinaison
sans riz est de
200.516 F par hectare pour 199 jours de travail,
soit 1.008 F par jour.
Cette
marge pour la combinaison
maïs-maïs qui est la plus mauvaise combinaison
sans
riz est de 50.082 F par hectare pour 204 jours de travail,
soit 246 F par
jour.
Un autre aspect à considérer
est le tout d'opportunité
du temps.
Le coût
d'opportunité
utilisé
ci-dessus
est le salaire
agricole.
Ce coût pourrait

81
aussi être basé sur le revenu d'un emploi non agricole
dans le commerce ou le
transport,
mais aucune donnée n'était
disponible
là-dessus.
Ce coût pourrait
aussi être fonction
de la valeur du loisir,
qui est virtuellement
impossible
a
mesurer de maniére empirique.
Compte tenu des difficultés
a estimer
le coût
d'opportunité
de la main-d'oeuvre,
qui est un Blément important
du coût, notre
conclusion
sur l'intérêt
financier
de la double culture
de riz par rapport
a
une simple culture
de riz doit être interprétée
avec précaution.
D'autres
facteurs
sont importants
dans l'évaluation
de la double culture
par rapport
à la culture
simple.
En particulier,
la double culture
oblige
le
paysan a suivre un calendrier
cultural
précis pour éviter
que les calendriers
des deux cultures
ne se chevauchent.
Ensuite,
les problemes de chevauchement des calendriers
des deux cultures
impliquent
que certaines
combinaisons
de cultures
ne sont pas possibles.
Souvent une culture
doit commencer tardivement
pour laisser
le temps a la
culture
précédente
de finir
son cycle jusqu'à
la récolte.
Dans les
classements,
il est clair
que les cultures
avec semis tardif
ont des
rendements inférieurs
aux cultures
avec semis précoce.
La marge de la double
culture
est donc inférieure
à la somme des marges des deux cultures
pr mises
séparemnent.
La troisième
question
concerne l'attrait
relatif
des cultures
irr 'iguées
par rapport
aux cultures
pluviales
et a la culture
de décrue.
Ces deux
derniers
types de culture
étaient
les seuls avant l'introduction
de la culture
irriguée
sur une grande échelle
au milieu des années 60.
Toutes les deux ont vu leur importance
diminuée à cause de la sécheresse.
Les cultures
pluviales
sur les terres de dieri
sont maintenant
principalement
limitées
a la Haute Vallée du Fleuve Sénégal et au Nord du Sénégal Oriental
(zone 5).
La culture
de décrue sur les terres
de oualo est principalement
limitée
à la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal (zone 4).
Bien que la culture
de décrue soit supposée disparaître
avec la maîtrise
de l'eau obtenue avec les barrages de Diama et de Manantali,
ceci n'arrivera
probablement
pas avant 1995.
Jusqu'a cette date, la culture
de décrue reste
une alternative
les années où le niveau d'eau est adéquat.
Deux types de classement ont été faits
dans la zone 5 pour comparer les
cultures
irriguées
avec les cultures
pluviales
dans deux états de la nature:

82
le pire état de la nature
(état 1) et le meilleur
état possible
dans cette
zone (état
13).
Si le pire état de la nature
(état
1) arrive
pour les cultures
pluviales,
les cultures
irriguées
se classent
mieux que les cultures
pluviales
selon les
marges sans coût de main-d'oeuvre.
Elles se classent
aussi mieux selon les
marges avec coût de main-d'oeuvre
a l'exception
des combinaisons
irriguees
incluant
du sorgho et du maïs.
Ces dernières
sont dominées par une bonne
partie
des cultures
pluviales,
en particulier
les modules d'arachide.
Dans le deuxième classement,
avec le meilleur
État de la nature probable
pour les cultures
pluviales
(état
13), les cultures
irriguées
restent
toujours
en général plus rentables
que les cultures
pluviales,
mais l'écart
est réduit
en particulier
dans le classement
des marges avec coût de main-d'oeuvre.
Les cultures
pluviales
demandent moins de travail
que les cultures
irriguées.
Le module 2 demande 47 homme-jours par hectare
pour l'arachide,
42
pour le mil/sorgho,
95 pour le niébé contre 233 pour le riz d'hivernage,
165
pour le maïs d'hivernage,
179 pour le sorgho d'hivernage
et 129 pour la
tomate.
En général,
les cultures
irriguées
semblent plus rentables
que les
cultures
pluviales
dans la zone 5.
Comparons maintenant
les cultures
irriguées
et la culture
de décrue dans
la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal (zone 4).
Le sorgho, qui est la seu le
culture
de décrue, est moins rentable
que toutes
les cultures
irriguées
simples dans les classements
selon les marges sans coût de main-d'oeuvre.
Dans les classements
selon les marges avec coût de main-d'oeuvre,
il ne
dépasse que des cultures
simples ou doubles à base de maïs.
En fait,
le
sorgho de décrue n'est
pas une culture
faite
pour la vente, mais une culture
pour l'auto-consommation,
demandant très peu d'intrants
et donc aboutissant
à
des rendements faibles.
En résumé, les cultures
irriguées
apparaissent
plus rentables
que les
cultures
pluviales
et de décrue.
Un autre avantage de l'irrigation
vient de
son indépendance
vis-à-vis
des variations
climatiques,
sauf pendant la
contre-saison
chaude.
Ceci n'est
pas le cas pour les cultures
pluviales
et de
décrue.
Les surfaces disponibles
pour la culture
de décrue varient
de manière
considérable
d'une année à l'autre,
en fonction
de l'importance
de la
pluviométrie
en Guinée, dont dépend l'importance
de la crue du fleuve
en aval
au Sénégal.
Les surfaces
disponibles
pour les cultures
pluviales
varient
en

83
fonction
de l'importance
de la pluviometrie
dans la Haute Vallée du Fleuve
Sénegal.
Cependant,
les cultures
irriguées,présentent
aussi certains
inconvénients
du point de vue du paysan.
D'abord,
ells sont limitees
par la quantité
disponible
de terres
irriguées.
Ensuite,
leur rentabilité
dépend de la
disponibilité
des bons intrants
au bon moment.
Elles sont beaucoup plus
dépendantes
du système de commercialisation
des intrants
que les autres types
de culture
traditionnelle.
Troisiemement,
a un niveau plus général,
elles
dépendent des politiques
de la société régionale
de développement
rural en
charge du développement
de l'irrigation
dans la Vallée du Fleuve Sénégal:
la
SAED.
La quatriéme
question
concerne la rentabilité
relative
des grands et des
petits
périmetres.
Les grands périmétres
sont localisés
dans le Delta et le
bas de la Moyenne Vallée (zone 3).
Les petits
perimètres
sont localisés
dans
la Moyenne et la Haute Vallée (zones 4 et 5).
Il y a quelques petits
périmetres
dans la zone 3, mais ils suivent
les pratiques
culturales
des
grands périmétres
de cette zone et peuvent donc être regroupés
avec eux.
Mis à part la zone 3, les grands périmètres
et les petits
périmètres
suivent des pratiques
culturales
différentes
pour la culture
du riz.
Dans les
grands périmètres,
la préparation
du sol est faite
mécaniquement
par la SAED
et le riz est semé directement.
Dans les petits
périmètres,
la préparation
du
sol est manuelle et le riz est repiqué.
En termes de marges brutes,
la rentabilité
des cultures
irriguées
dans
les grands périmétres
est plus grande que dans les petits
périmètres.
En
termes des marges nettes,
l'inverse
est vrai,
sauf pour le riz.
La
rentabilité
des cultures
irriguées
dans les petits
périmètres
est aussi
relativement
plus élevée que dans les grands périmètres
si le coût de la
main-d'oeuvre
est exclu.
Ces résultats
peuvent s'expliquer
par la différence
d'intensités
de
facteurs
de production
sur les deux types de périmètres.
Les grands
périmètres
sont plus intensifs
en capital,
ce qui augmente la part des coûts
fixes dans les coûts totaux et réduit
en conséquence les marges nettes.
Les
petits
périmètres
sont intensifs
en main-d'oeuvre,
ce qui réduit
les marges
avec coût de main-d'oeuvre.

84
En résumé, il est difficile
de parvenir
a une conclusion
définitive
sur
la rentabilité
relative
des petits
et des grands perimètres.
Si on retient
comme seul critère
la marge nette sans coût de main-d'oeuvre,
les petits
périmètres
sont plus rentables
que les grands périmètres.
D'autres
facteurs
doivent
être considérés
dans le choix de petits
ou de
grands périmètres.
D'après l'expérience
passée, il semble clair
que les
paysans sont beaucoup plus enthousiastes
pour les petits
que pour les grands
périmètres.
Les petits
périmètres
sont par définition
plus faciles
à gérer et
sont en général cultivés
par une population
beaucoup plus homogène d'un point
de vue ethnique
que les grands périmètres.
Cependant,
des petits
périmetres
ont déja été installés
là où une
préparation
manuelle du sol était
possible.
Les périmètres
futurs
nécessiteront
probablement
un minimum de préparation
mécanique du sol.
Compte
tenu des inconvénients
des grands périmètres
et des limites
des petits
périmètres,
la MED favorise
maintenant
le concept de périmètres
intermédiaires.
De grands périmètres
sont désagrégés en de plus petites
unités
pour la gestion
de certaines
opérations.
Analyse des marges au niveau national
Deux questions
se posent au niveau national:
1. Dans quelle
région est-il
raisonnable
de promouvoir
une culture
donnée?
2.
quelles
sont les activités
agricoles
les plus rentables
au Sénégal?
Pour répondre à la première question,
un classement
a été effectué
sur
les marges nettes
avec ou sans main-d'oeuvre
avec des conditions
pluviométriques
moyennes (état de la nature 8) pour toutes
les zones où un
produit
donné est cultivé.
Dans le classement
pour le mil/sorgho,
la culture
irriguée
du sorgho dans toute la Vallée du Fleuve Sénégal se classe première
selon la marge nette sans coût de main-d'oeuvre.
Dans le classement
selon la
marge nette avec coût de main-d'oeuvre,
la culture
irriguée
de sorgho dans le
Delta et le début de la Moyenne Vallée (zone 3) se classe première,
mais cette
culture
dans la Moyenne et la Haute Vallée (zones 4 et 5) se classe à la
. .
201eme et Zpième positions.
Ceci s'explique
par les coûts de main-d'oeuvre
importants
dans les petits
périmètres
des zones 4 et 5.

85
Les deuxième et troisième
rangs du classement
pour le mil/sorgho
vont
respectivement
au Sud (zones 10 et 11) et au Centre (zone 1) du Bassin
Arachidier.
La derniére
place va au Nord du Bassin Arachidier
(zone 2) si le
coût de main-d'oeuvre
est exclu et à la culture
de décrue dans la Moyenne
Vallée du Fleuve Senégal (zone 4) si le coût de main-d'oeuvre
est inclu.
Dans le classement pour le maïs, la Basse et la Moyenne Casamance
occupent la première place.
La culture
irriguée
du maïs occupe la dernière
place.
Dans le classement pour le riz,
la culture
irriguée
dans la Vallée du
Fleuve Senégal est plus rentable
(financiérement)
que la culture
traditionnelle
du riz en Casamance.
Dans le classement
selon la marge nette
avec coût de main-d'oeuvre,
la culture
irriguée
dans le Delta et le début de
la Moyenne Vallée (zone 3) est plus rentable
que celle dans la Moyenne et
Haute Vallée (zones 4 et 5).
Dans le classement
selon la marge nette
sans
coût de main-d'oeuvre,
la culture
irriguée
du riz est plus rentable
dans les
zones 4 et 5 que dans la zone 3.
Cette différence
s'explique
par la forte
utilisation
de main-d'oeuvre
dans les petits
périmètres
des zones 4 et 5.
Le
riz repiqué en Basse Casamance (zone 9) est la culture
traditionnelle
de riz
la plus rentable
en Casamance, suivi par le riz de nappe et enfin le riz
pluvial,.
Dans le classement
pour l'arachide,
le sud du Bassin Arachidier
(zones 10
et 11) est la zone où cette culture
est la plus rentable.
Le module intensif
(module 1) en Casamance (zones 7, 8 et 9) est aussi bien classé selon la marge
nette sans coût de main-d'oeuvre.
On retrouve
en bas du classement
les
modules peu intensifs
de la Casamance et du Centre du Bassin Arachidier
(zone
1).
Il semble clair
que le centre de gravité
de la production
arachidière
se
déplace du Centre vers le Sud du Bassin Arachidier.
Dans le classement
pour le coton, la Haute Casamance (zone 7) est la
région la plus rentable,
devant le Sénégal Oriental
(zone 6) et la Moyenne
Casamance (zone 8).
Toutes les marges nettes
avec coût de main-d'oeuvre.sont
négatives,
sauf pour la zone 7.
Ceci signifie
que le coton n'est
pas une
culture
rentable
dans les zones 6 et 8 aux prix actuels.
Même dans la zone 7,
le coton est dépassé par toutes les autres cultures.
Le coton est une culture
marginale
qui occupe de 7% à 8% des surfaces
cultivées
dans les zones 6, 7 et
8.
Le coton n'est pas cultivé
à cause de sa rentabilité,
mais comme un moyen

86
pour le paysan d'avoir
accés aux intrants
et au crédit
agricoles
offerts
par
la SOOEFITEX.
,
Dans le classement
du niébé, cette culture
est plus rentable
dans le
Centre du Bassin Arachidier
(zone 1) que dans le Nord de cette région
(zone
2), où les conditions
climatiques
sont moins favorables.
Savoir s'il
vaut
mieux développer
la culture
du niébé en zone 1 ou en zone 2 dépend des
alternatives
offertes
aux paysans.
Dans la zone 1, l'arachide
est en général
mieux classée que'celle
de niébé tandis qu'en zone 2, il n'y a pas de
véritable
alternative
au niébé.
Dans le classement pour la tomate,
cette culture
dans les petits
périmètres
de la Moyenne: et de la Haute Vallée du Fleuve Sénégal (zones 4 et
5) est plus rentable
que celle dans les grands périmètres
du Delta et du début
de la Moyenne Vallée (zone 3).
Ce résultat
doit être interpreté
prudemment
car on a supposé que le même prix etait
payé a tous les producteurs
de tomate
des zones 3, 4 et 5.
Actuellement,
la plupart
de la tomate est produite
près
des usines de transformation
en pâte de tomate localisées
à la limite
des
zones 3 et 4.
Cependant,
les tomates qui pourraient
être produites
a l'avenir
dans la Moyenne et la Haute Vallee seraient
probablement
vendues à un prix
inférieur
compte tenu de la distance
des usines et des autres marchés.
Afin d'identifier
les cultures
les plus rentables
au Sénégal,
un
classement
selon la marge nette avec et sans coût de main-d'oeuvre
a éte fait
pour toutes
les cultures
dans toutes les zones.
Ce classement général
par
culture
est le suivant:
1.
riz irrigué
2.
tomate irriguée
3.
arachide
4.
maïs
5.
mil/sorgho
6.
niébé
7.
coton.
Afin d'identifier
les régions où l'agriculture
est la plus rentable,
un
classement
aggrégé des cultures
par zone a été effectué.
Les résultats
n'étaient
pas significatifs,
indiquant
qu'il
n'y a pas de meilleur
région
agricole
dans ce pays pour toutes
les cultures.

87
CONCLUSION
Les prix au producteur
de 1986/87 n'dtaient
pas particulièrement
favorables
aux céréales.
Le mil/sorgho
n'est
pas une culture
de rente
intéressante,
et il est cultivé
principalement
pour l'auto-
consommation.
La
réduction
du prix au producteur
de l'arachide
en 1988 améliore
la rentabilité
relative
du mil/sorgho,
mais l'arachide
reste encore plus rentable
dans la
majorite
des cas.
Le maïs est beaucoup plus rentable
que le mil/sorgho
et
peut être concurrentiel
avec l'arachide
dans certains
cas, bien que d'une
manière générale,
l'arachide
reste la culture
pluviale
la plus rentable.
Ceci
ne semble pas cohérent
avec l'objectif
du gouvernement
sénégalais
d'augmenter
de manière significative
le niveau d'auto-suffisance
céréalière.
La politique
actuelle
des prix favorise
beaucoup la culture
irriguée
du
riz dans la Vallée du Fleuve Sénégal.
Cette culture
est la culture
irriguée
la plus rentable
et la culture
en général la plus rentable
au Sénégal.
Ceci
reflète
la très haute priorité
accordée par le gouvernement
à l'augmentation
de la production
nationale
de riz et au développement
de la Vallée du Fleuve
Sénégal.
Le coton ne concurence pas du tout l'arachide
comme culture
de rente
principale.
La culture
du coton est moins rentable
que la plupart
des autres
cultures
et, bien souvent,
n'est pas rentable
du tout.
La structure
de prix
actuelle
ne semble pas cohérente
avec les efforts
déployés par la SODEFITEX
pour promouvoir
la culture
du coton.
Enfin,
la structure
de prix actuelle
rend l'intensification
de la
production
financierement
intéressante
dans la partie
sud du Bassin Arachidier
(zones 10 et ll),
le Sénégal Oriental
(zone 6) et la Haute et Moyenne
Casamance (zones 7 et 8).
Cependant,
l'intensification
ne semble pas très
rentable
dans les régions
pluviales
localisées
plus au nord.
Ceci semble,
raisonable
puisque
l'intensification
devrait
être
favorisée
principalement
dans les zones avec le meilleur
potentiel
agricole.

ANNEXE 1

EUJGET DE CULTURE
ZONE: CENTRE DU SASsIW ARACHIOIER (ZONE 1)
PAGE 1 DE 5
CULTURE: MIL/SORCHO
VERSION 1.1
. . . . . . . . . . . ..".____......-..-----.-----.--.---.-..--~.-.--~
l
I UNITE DE I
PRIX
HOIULE 2
I
MODULE 3
l
HWULE 4
I
MWULE 5
l
REVENU ET COUTS (MA)
I WANTITE
I UNITAIRE
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l
I PAR HA
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WJANTITE
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I VALEUR
UANTITE I VALEUR IDUANTITE 1 VALEUR IUJANTITE ! VALEUR !
---.-___,_._.._I_<
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.,_________,..__.._._!_..______,__.______I
.I-
I
I
I
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I
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I
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I
I
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I
I
1
,
I
l
I
I
I
hl1)
MAUVAISE ANNEE
I
KG I
250 l
22500
200 I
18000
150 f
13500 I
250 I
22500 l
0:
01
:o
l(12) ANNEE MOYENNE
I
KG I
700 I
49000
550 I
38500
400 I
28000 I
700 I
49000 l
250 !
17500 l
l(13) SCUNE ANNEE
I
KG I
60
900 l
54000
800 I
48000
600 I
36000 I
900 l
54000 I
400 !
21000 !
,
l
I
'1
I
l
I
,
,
0
iCWYS VARIABLES
I
I
l
I
l
l
l
8
,
I
I
I
,
k21)
SEMENCES
KG I
80
61
480
61
400
61
480 I
6;
480 I
61
480 I
I
I
l
I
I
h31, NPK (14-7-7)
I
KG I
81.5
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100 /
8150
0 1
01
01
l(32) UREE
I
KG I
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50 I
3625
OI
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if
0 !
0 !
0 !
I
I
,
I
l
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;MAI" D'OEUVRE
l
I
l
1
I
,
t
i
I
!
I
h51) MAUVAISE ANNEE
l.HOWnE-JOUR I
500
35 I
17500
32 I
16060
25 /
12500 i
41 /
20500 !
19 !
9500 !
l(52) ANNEE "DYENNE
IHOCVIE-JOUR l
500
46 I
23000
42 !
21000
32 I
16000 !
52 l
26000 !
26 !
13000 !
l(53) SONNE ANNEE
IHCME-JWR
I
500
52 I
26000
45 l
24000
37 I
18500 I
5.5 I
29000 I
30 !
15000 !
I
I
I
I
I
I
I
l
!
I
ITOTAL CWTS VARIABLES AVEC MAIN D'OEUVRE
I
I
I
I
I
I
!
!
I
I
I
I
I
I
!
I
l(61) MAUVAISE ANNEE (21+31+32+51)
1
I
29755
I
24630 :
I
12980 :
I
2wao /
1
9980 I
l(62) ANNEE IKIYENNE (21+31+32+52)
I
35255
I
29630 I
I
16480 I
I
264801
!
13480 I
l(63) SOUNE ANNEE (21+31*32+53)
I
I
I
38255
I
32630 I
I
18980 l
f
29480 l
!
15480 !
I
I
I
I
,
b4)
TOTAL CWlS VARIABLES SANS MIN DTMlEf
I
I
12255
i
a630 i
l
480 f
I
4801
!
4aoI
l
I
I
l
I
l
I
:COUTS FIXES ANNUELS
I
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I
I
I
I
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l
I
I
I
I
/(71) PETIT RATERIEL
klYILISAT,DN~
231
; I
461
231
1 i
231
461 I ;
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231 I
1 /
231 f
l(R)
SEHDIR SUPER-ECO
IUTILISATIONI
461
461 !
; /
461 I
1 !
461 !
I(T)) 3 DENTS SARCLACE+SATI SINE Ou OCCIDENT. IUTILISATIONl
294
21
St%
21
588 I
2
saa I
21
588 !
1 !
294 !
l(74) CHARRETTE EUJIWE
IUTILISATIONI
481
4.: /
1359
481
il
481 I
11
481 I
481 I
1 !
481 !
l(75) CHEVAL
IANIMAL-JWRI
302
4.5 I
1359 I
4.5 I
1359 I
3.: i
1057 I
3.5 !
1057 I
I
I
I
I
l
haD) TOTAL CWTS FIXES
I
I
3120
I
3120 i
I
3120 f
1
I
2818 /
!
2524 f
I
I
I
I
I
I
,
I
!
l
kWY TOTAL AVEC MAIN D'OEUVRE
I
l
l
1
I
1
,
!
t
l
,
I
l
I
I
I
l(91) MAUVAISE ANNEE (61*aD)
I 32875 i
277501
l
16100 i
!
23798 i
!
12504 !
l(92) ANNEE MDYENNE
(62+M))
I
38375 !
i
32750 l
I
19600 I
l
29298 I
!
16004 !
I(93) SDNNE ANNEE (63*80)
I
41375 I
I
357501
l
22100 1
!
32298 !
!
180x!
I
I
I
!
I
l
1
,
l
l(94) COUT TOTAL SANS MAIN D'OEWRE (&aO)
I
I
15375 I
I
11730 I
I
3600 f
!
3298 I
!
3004 !
I
I
I
l
,
I
l
I
,
I

92
BUDGET DE CULTURE
ZDNE: CENTRE DU BASSIN ARACHIDIER (ZONE 1)
PAGE 2 DE 5
CULTURE: UIL/SDRGHO
VERSION 1.1
------_---------_--_____________________------------.-.----.-----------------------------..---------
I
I
I
!
I
I
I
HARGES (FCFA)
I KOUlE
1
I CWX)ULE 2 ! HUXJLE 31 WCOULE 41 WOWLE sf
l
I
I
!
I
I
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-_------_-_-----__--Dp__________________-------------------~~----------------~-----.----------------
1
!
I
I
!
!
I
I
t
I
I
I
!EN CUVVAISE ANNEE PAR HECTARE
I
I
1
!
!
I
I
1
I
!(lOl)
BRUTE AVEC COUT MAIN D’OEUVRE (11-61)
l
-7255
I
-6630
f
520 f
1520 I
-9980
:
!(102)
BRUTE SANS COUT MAIN D’OEUVRE (11-64)
I
10245 !
9370 I
13020 !
22020 I
-480 I
l(103)
NETTE AVEC COUT MIN
D’DEUVRE (11-91)
!
,10375
!
-9750
!
-2600
!
-1298
!
-12504
!
!Cl(u)
NETTE SANS COUT MAIN D’OEUVRE (11-94)
I
7125 I
6250 !
9900 !
19202 l
-3004
!
!
I
I
I
I
!
!EN ANNEE MYENNE PAR HECTARE
I
I
!
I
!
l
l(105)
BRUTE AVEC COUT MAIN D’OEUVRE (12-62)
I
13745 t
8870 i
11520 i
22520 1
4020 i
!(106)
BRUTE SANS COUT !!AIN D’OEUVRE (12-64)
!
36745 !
29870 !
27520
!
48520
!
17020 !
l(107)
NETTE AVEC COUT MAIN D’OEUVRE (12-92)
!
10625 I
5750 !
a400 !
19702 I
14%
1
fcioa)
NETTE SANS COUT MAIN D’OEUVRE (12-94)
!
33625
I
26750 !
24400
!
45702 !
144%
!
1
!
!
!
!
I
1
!EN BONNE ANNEE PAR HECTARE
I
I
I
!
4
I
1
!
I
!(lW)
BRUTE AVEC COUT MAIN D’OEUVRE (13-63)
!
15745 !
15370 !
17020 !
24520 !
8520 !
!(llO)
BRUTE SANS COUT HAIN D’OEUVRE (13-64)
!
41745
!
39370
!
35520
!
53520 !
23520 !
!(lll)
NETTE AVEC COUT MAIN D’OEUVRE (13-93)
!
12625 I
12250 !
13900 !
21702 !
5996 !
!(llE)
NETTE SANS COUT MAIN D’OEUVRE (13-94)
!
38.525 !
36250
!
32400
!
50702 !
20996 !
I
I
!
!
!
!EN MAUVAISE ANNEE PAR JOUR DE TRAVAIL
!
!
!
!
:(113,
BRUTE (102/290.1)
!
293 i
293 !
521 !
537 f
-25 :
!(114)
NETTE (104/290.1)
!
204 !
195 !
396 !
468 !
-158
!
I
!
!
!
!
!
!EN ANNEE HDYENNE PAR JOUR DE TRAVAIL
!
!
l
!
t
I
!
!(115)
BRUTE (106/290.2)
!
7991
711 !
a.50 !
933 :
655 f
!(116)
NETTE cioaf290.2)
!
731 1
637 !
763 !
a79 !
558 !
!
!
1
!
!
!EN BONNE ANNEE PAR JOUR DE TRAVAIL
I
1
!
!
!
1(117)
BRUTE (110/290.3)
!
803 I
820 !
960 !
923 !
784 I
!(lia)
NETTE (ll2/290.3)
!
743 !
i-55 !
876 !
874 !
700 !
!
!
!
!
!
!COUT UNITAIRE
DE PRCOUCTION
!
!
I
I
I
1
I
I
!
!<119>
UAUVAISE ANNEE <91/RENDEllENT CDRRES.)
!
132 !
139 !
107 !
951 INFINI !
!(120)
ANNEE MOYENNE (92/RENDEMENT CORRES.)
!
55 !
60 !
49 !
42 !
64!
!(121)
BDNNE ANNEE (93/RENDEHENT CORRES.)
!
46 !
45 !
37 !
36 !
45 !
!
!
!
!
________________________________________--------------------------------------~---------.-----------

93
BUDGET DE CULTURE
X+IE:
CENTRE DU BASSIN ARACHIDIER
(ZONE 1)
PAGE 3 DE 5
CULTURE: HlL/SCRGHO
VERSIW
1.1
________________________________________---------------.------..-.-------.--------------------------
I
I
I
I
I
I
I
ICALENDRIER CLILTIJRAL DE LA MAIN D’OEUVRE
I HOOULE 1
I HCOULE 2 I HCOULE 31 HCOULE 41 UWULE SI
!
<HOMME-JOURS)
I
I
I
I
I
I
!
I
I
I
1
l
I
___.____________-__________c____________-----------------------.-----------.------------------------
!
!
I
I
I
I
I
1
I
!
IPERICOE PO (8 SEMAAINES AVANT LA PREMIERE
I
1
!
I
I
I
PLUIE UTILE)
l
I
1
I
I
I
I
!
I
!(201)
NETTOYAGE
61
61
6!
al
6 I
!(202)
SEMIS
1 !
1 !
1 i
0 I
l(210)
TOTAL PO
:t
7 I
7!
91
6 I
!
I
I
I
!
I
I
IPERIOOE Pl (SEMAINES 1 A 2 APRES LA PREMIERE I
I
I
!
I
I
1
PLUIE UTILE)
I
I
I
!
!
!
I
I
I
!
l(211)
NETTOYAGE
!
0;
0 !
0:
Oi
21
l(2121
SARCLO-BINAGE-DEMRIAGE-EPANDAGE
I
5.5 !
0 I
0 !
8 !
0 I
I
DE NPK aJ DE FUMIER
I
!
I
I
I(2tO)
TOTAL Pl
!
5.5 f
0:
0 !
a I
2 I
!
l
I
I
!
!
I
!PERIODE P2 (SEMAINES 3 A 4 APRES LA PREMIERE !
!
1
!
I
1
1
PLUIE UTILE)
l
!
!
I
!
!
1
!
I
I
! (221)
SEMIS
!
Oi
0 !
0 !
Oi
11
!(222)
SARCLO-BINAGE-DEMARIAGE-EPANDAGE
I
7.5 !
13 !
7!
10 !
0 !
I
DE NPK CU DE FUMIER
1
!
1
!
1
!(230)
TOTAL P2
1
7.5 i
13 l
7!
10 !
1 !
!
!
I
!
I
!
I
!
1
l
!PERIOOE P3 (SEMAINES 5 A 6 APRES LA PREMIERE !
!
I
!
PLUIE UTILE)
I
1
!
!
I
!
l
!
!
l(231)
SARCLO-BINAGE-DEMARIAGE-EPANDAGE
1
3:
2:
21
*i
5!
I
D’UREE
l
!(240)
TOTAL P3
l
31;
2;
21
21
si
l
1
I
I
I
!
l
____---_________----------------------------------
_- -_____-
---_.
_-------_____-

.
94
EWCET DE CULTURE
ZONE: CENTRE DU BASSIN ARACHIDIER (ZOUE 1)
PAGE 4 DE 5
CULTURE: MIL/SORCtlO
VERSION 1.1
-___-_-._-----__-_______________________-------------------------.------.----------------------.---
I
I
I
I
I
I
I
ICALENDRIER CULTURAL DE LA MAIN D’OEUVRE
I HXdJLE f
I MODULE 2 I HCOULE SI HUXJLE CI IKX>ULE SI
I
(HOMME-JOURS)
I
I
?
1
I
I
I
I
I
I
I
I
------------------------------------.--------------------------------------------------------------l
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
l
ÏPERIOOE p4 (sE~wIRES
7 A 8 APRES LA PREMIERE i
I
I
l
f
I
I
PLUIE UTILE)
l
I
I
I
I
I
l
I
I
l
!
I
! (241)
SARCLO-BINAGE
I
l(250)
TOTAL P4
I
ii
0 l !
0 !
0:
OI
ft
1
l
I
I
I
I
I
!PERIWE
PS (SEMAINES 9 A 24 APRES LA PREMIERE!
1
I
I
!
I
l
PLUIE UTILE)
l
I
I
I
I
I
!
I
I
l(251.1)
RECOLTE EN WJVAISE
ANNEE
I
31
!
l
3:
i(251.2)
RECOLTE EN ANNEE MOYENNE
!
5 l
2
if
5 I
if
l(251.31
RECOLTE EN BONNE AWNEE
l
7 !
61
51
71
41
l(252.1)
BATTAGE-VANNAGE EN HAUVAISE ANNEE
I
9 I
8 1
7 !
PI
4 !
l(252.2)
BATTAGE-VANNAGE EN ANNEE MOYENNE
l
18 !
15 I
12 !
18 I
‘9!
!(252.3)
BATTAGE-VANNAGE EN BONNE ANNEE
l
22 I
20 I
16 I
22 !
12 l
1(26ll.l)
TOTAL P5 EN MAUVAISE ANNEE
l
12 !
10 !
9 !
12 I
5 !
l(260.2)
TOTAL P5 EN ANNEE MOYENNE
!
231
20 !
16 !
23!
12 !
!(260.3)
TOTAL P5 EN BONNE ANNEE
!
29 !
26 !
21 !
29!
16 !
!
!
I
!
I
I
!
ITOTAL MAIN D’OEUVRE
!
!
!
!
!
1
i
!
l
l(29D.l)
MAUVAISE ANNEE
J
35 i
32 i
25 t
41 !
19 I
1WO.2)
ANNEE MOYENNE
I
46 1
42 !
32 !
52 I
26 I
E(290.3)
BONNE ANNEE
!
52 I
48!
37 !
58 !
30 !
!
l
!
I
!
!
!

95
WJDGET DE CULTURE
ZONE: CENTRE DU BASSIN ARACHIDIER
(ZONE 1)
PAGE 5 DE 5
CULTURE: RIL/SOFLCHO
VERSION 1.1
________________________________________-------------------------------------------------------.----
I
l
I
I
I
I
I
!CALENDRIER CULTURAL DE LA TRACTION ANIMALE
1 WDULE 1 I McXIULE 2 I MCOULE 31 ROOULE 41 FKKWLE 51
!
(EN ANIMAL-JOURS)
1
I
I
I
I
!
I
I
I
I
I
I
I
____________________-----------------------------------------.------------------*-------------------
1
1
I
I
I
I
I
IPERIODE PO (8 SEMAINES AVANT LA PREMIERE
I
l
I
I
I
I
I
PLUIE UTILE)
I
I
1
1
I
I
I
I
l
!
1
I
1
!(301)
SEMIS
1
0.5 I
0.5
I
0.5 !
0.5
I
0 I
!(310)
TOTAL PG
!
0.5 I
0.5
!
0.5
!
0.5
1
0 I
I
I
!
I
I
I
1
!PERIWE
PI (SEMAINES 1 A 2 APRES LA PREMIERE I
!
I
I
I
I
!
PLUIE UTILE)
!
!
I
!
I
!
!
I
I
I
!
I
I
14311)
TRANSPORT ET EPANDAGE DU FUMIER
I
0 !
0 !
0 !
0.5
I
0 I
!(320>
TOTAL PI
I
0 I
0 l
a !
0.5
!
0 I
!
!
I
!
!
!
!
IPERIUIE
P2 (SEMAINES 3 A 4 APRES LA PREMIERE !
!
!
I
!
!
I
PLUIE UTILE)
I
!
!
!
I
I
!
!
I
!
I
!
!
!(321)
SERIS
l
D !
0 !
0 !
0 !
0.5
1
!(322)
TRANSPORT ET EPANDAGE DU FUMIER
!
0 I
0 !
0 !
0.5
!
0 !
!(323)
SARCLO-BINAGE
1
1 !
1 !
1 !
1 !
0 !
!(330)
TOTAL P2
!
1 !
1 !
1 !
1.5 !
0.5
!
1
!
1
!
!
I
1
!PERIWE
P3 (SEMAINES 5 A 6 APRES LA PREMIERE I
!
!
!
I
!
I
PLUIE UTILE)
I
!
!
!
I
I
I
!
!
!
!
!
!
!(331)
SARCLO-BINAGE
1 !
1 !
1 !
1 !
0 !
!(340)
TOTAL P3
!
1 !
1 !
1 !
1 !
0 !
!
1
I
I
!
1
!
!PERIOOE Pr, <SEMAINES 7 A 8 APRES LA PREMIERE !
!
!
!
!
!
!
PLUIE UTILE)
!
I
!
!
!
!
I
i
!
!
!
!
I
!(341)
SARCLO-BINAGE
I
0 !
0 !
0 !
0 !
1 !
!C350)
TOTAL PC
!
0 !
0 !
0 !
0 !
1 !
I
!
I
I
!
!
!
!PERIME
PS <SEMAINES 9 A 24 APRES LA PREKIERE!
!
!
!
!
!
I
PLUIE UTILE)
I
I
!
1
I
t
!
I
!
!
!(351.1)
TRANSPORT RECOLTE EN MAUVAISE ANNEE I
2:
2;
21
0 !
1 !
!(351.2)
TRANSPORT RECOLTE EN ANNEE MOYENNE
!
2 !
2 !
2 !
0 !
2 !
!(351.3)
TRANSPORT RECOLTE EN BONRE ANNEE
!
3 !
3 !
2 !
0 !
2 !
!(360.11
TOTAL PS EN MAUVAISE ANNEE
!
2 !
2 !
2 !
0 !
1 !
!<MO.21
TOTAL PS EN ANNEE MOYENNE
!
2 !
2 !
2 !
0 !
2 !
!(M0.3)
TOTAL P5 EN BONNE ANNEE
!
3 !
3 !
2 !
0 !
2 !
I
!
!
I
!
I
I
!TOTAL TRACTION ANIUALE
!
!
!
!
!
!
1
I
!
!
!(39D.l)
MAUVAISE ANNEE
!
4.5
I
4.5
!
4.5 !
3.5
I
2.5
I
!(3W.21
ANNEE MOYENNE
!
4.5
!
4.5
!
4.5
!
3.5
!
3.5
I
!(39D.3)
BONNE ANNEE
I
5.5
!
5.5 !
4.5 !
3.5
!
3.5
!
.- --__ --_

96
Version 1.1
Notes sur la culture
du mil dans le Centre du Bassin Arachidier
(zone:
Module 1: intensification
elevee
- semis mécanique
- apport élevé d'engrais
- 2 sarcla-binages
mecaniques avec canadien monte sur houe sine
ou sur houe occidentale
- 1 démariage très bien fait
Module 2: intensification
moyenne
- semis mecanique
- apport moyen d'engrais
- 2 sarcla-binages
mecaniques avec canadien monté sur houe sine
ou sur houe occidentale
- 1 démariage assez bien fait
Module 3: intensification
faible
- semis mécanique
- pas d'apport
d'engrais
- 2 sarcla-binages
mecaniques avec canadien monté sur houe sine
ou sur houe occidentale
- 1 démariage rapide
Module 4: champs de case
- semis mécanique
- apport de fumier
- 2 sarcla-binages
mécaniques avec canadien monté sur houe sine
ou sur houe occidentale
- 1 démariage bien fait
Module 5: culture
retardée
- semis mécanique. Ce semis est assez souvent precédé d'un
premier semis effectué
selon le calendrier
optimal,
mais qui
n'a pas germé ou a été l'objet
d'attaques
d'insectes.
Le paysan
procéde alors à un deuxième semis plus tardif.
Le coût des
semences et le temps nécessaire
à un semis étant très faibles,
le coût et le temps d'un premier semis éventuel
n'ont
pas été
pris en considération.
- pas d'apport
d'engrais
- 1 sarcla-binage
mécanique avec canadien monté sur houe sine ou
sur houe occidentale
- 1 démariage rapide

LE CREDIT INFORMEL
EN MILIEU RURAL SENEGALAIS :
ENQUETE DANS LES REGIONS
DE FATICK ET DE KAOLACK
Mata- GAYE

99
INTRODUCTION
Justificatifs
de 1'Etude
Le sujet
du crédit
en milieu
rural
africain
a été
abordé
par quelques
auteurs
dont
ROBERTS (1973)
en Zambie,
MATLON (1977)
au Nigéria,
LEVIS
(1978)
au Mali et TAPSOBA (1982)
au Burkina
Faso.
Pour ce qui concerne
le Sénégal,
les
études
ont été
essentiellement
menées
au niveau
du crédit
institutionnel
à
travers
les coopératives
et leurs
structures
d'encadrement.
Dans l'ensemble,
on peut
retenir
que l'endettement
informel
chez les
paysans
résulte
de deux principaux
facteurs.
Le premier
est lié
à la logique
du système
d'économie
de traite
qui existe
dans certaines
zones tandis
que le second découle
des contraintes
et
insuffisances
au niveau
du crédit
institutionnel.
Les
institutions
de
crédit
à vocation
rurale,
lorsqu'elles
existent,
sont
généralement
confinées
aux facteurs
de production
et ne tiennent
pas compte
des
besoins
de consommation
au sens large.
Dans ce contexte,
R. BADOUIN (1971)
estime
que "la présence
du traitant
au sein de la communauté
villageoise
est pour
le cultivateur
un élément
de sécurité,
presque
un réconfort.
Son existence
garantit
au cultivateur
qu'il
ne mourra
pas de faim,
qu'il
aura
toujours
un
ultime
recours."
Si les
pourvoyeurs
de crédit
informel
sont
présentés
par
certains
comme de véritables
bienfaiteurs,
ils sont considérés
par d'autres
comme
des usuriers
qui ne font
qu'exploiter
les plus démunis
en situation
difficile.
Dans
le
cas du Sénégal,
le
Mouvement
Coopératif
était
le
principal
instrument
de la "guerre"
contre
l'usure.
Le Président
du Conseil
des Ministres
de l'époque
Monsieur
M. DIA disait
dans la circulaire
32 du 21 Mai 1962 que "la
Coopération
a été lancée
essentiellement
dans le milieu
rural
avec pour objectif
d'assainir
les circuits
de production
et de commercialisation
de l'arachide,
de
démanteler
l'économie
de traite,
de mettre
fin
à l'endettement
usuraire
des
paysans."
Les facilités
de crédit
accordées
par les coopératives
concernaient
les
facteurs
de production
agricoles
et
les
vivres
de
soudure.
Les besoins
à
caractères
sociaux
constituaient
donc
un créneau
pour
le
secteur
informel.
Celui-ci
comporte
schématiquement
deux volets
dont l'un
est commercial
et l'autre
axé sur les solidarités
communautaires
traditionnelles.
Cependant,
il ne s'agit
que
d'une
simplification
car
ces
deux
composantes
ne
s'excluent
pas
nécessairement.

100
A propos des solidarités
communautaires,
D.GENTIL (1979) se pose trois
types de questions:
l/ Les solidarités
traditionnelles
ont-elles
vraiment
existé?
2/ Si elles ont existé,
sont-elles
toujours
vivantes?
3/ S'il y a encore solidarités,
n'y a t-il
pas illusion
sur leur nature?
Par rapport
a la derniere
question,
l'auteur
estime
qu'en
dehors des
structures
de ticiprocité
(échanges de travail,
tontines
etc...)
les solidarités
traditionnelles
fonctionnent
en cas de calamité
et non en temps ordinaire.
S'agissant
du volet commercial du crédit
informel,
son développement
serait
lié au degré d'implantation
du système d'économie
de traite.
A cet égard,
la
réalité
sénégalaise
a connu une certaine
évolution
a travers
l'histoire.
Sur le plan institutionnel,
les coopératives
servaient
de support au crédit
officiellement
destiné
au monde rural.
L'accès à ce crédit
semblait
être le
principal
motif d'adhésion
des coopérateurs.
Suite à de nombreuses difficultés
dans le recouvrement
des dettes,
toutes les opérations
de crédits
officiels
ont
été suspendues en 1980, le programme "Vivres de Soudure" l'ayant
été bien avant.
Par ailleurs,
la
politique
actuelle
de 1'Etat
vise
à promouvoir
l'intervention
des opérateurs
privés dans l'approvisionnement
du monde rural en
facteurs
de production.
On peut considérer
qu'une mesure incitative
allant
dans
ce sens a été la réinsertion
d'intermédiaires
privés dans la conmxwcialisation
des arachides
depuis 198586,
les traitants
ayant été écartés
au profit
des
coopératives
a partir
de 1967.
En somne,
dans ce contexte
de mise en question
des solidarités
traditionnelles,
d'hibernation
du crédit
institutionnel
et d'appel
des pouvoirs
publics
a l'initiative
privée,
il
y a lieu
de s'interroger
sur
les
caractéristiques
de l'offre
tout aussi bien que sur celles
de la demande dans
le secteur
informel
du crédit
en zone rurale.
Objectifs
et Hyoothèses de 1'Etude
Trois objectifs
principaux
sont visés dans cette étude:
- Caractériser
les besoins en crédit
chez les paysans.
- Décrire l'endettement
informel
chez les exploitants
agricoles.

101
- Analyser
l'intervention
des nouveaux traitants
connne fournisseurs
de
crédit
au monde rural.
Les hypothèses constituant
le soubassement de l'étude
sont au nombre de
trois.
- Tout d'abord,
nous supposons que l'offre
potentielle
de crédit
informel
varie selon les types de besoins.
En d'autres
termes,
les besoins vitaux
et ceux liés à des obligations
sociales
auront la priorité
sur les autres
au niveau des créanciers.
- Notre deuxième hypothèse est que le crédit
informel
est surtout
octroyé
dans le cadre des relations
sociales.
Cette hypothèse découle
de deux
considérations
majeures.
D'une part, l'agriculture
pluviale
constitue
une
activité
à risque élevé tout en étant la principale
source de revenus chez
les paysans dont la solvabilite
dépend des récoltes.
D'autre
part,
ces
paysans ont un potentiel
de garantie
limité,
d'où le rôle prépondérant
de
la confiance
et par conséquent des relations
de connaissances.
- La troisième
hypothèse est qu'en ce qui concerne le volet commercial du
crédit
informel,
l'espoir
suscité
par les récoltes
exerce une influence
sur l'attitude
des créanciers.
Plus précisement,
ces derniers
seront mieux
disposés
a fournir
le crédit
lorsque
l'hivernage
est avancé et s'avère
prometteur.
Cela implique
que les intrants
agricoles
occuperaient
une
place secondaire
dans leurs interventions.
Méthodoloqie
L'étude
est basée sur des enquêtes au niveau d'exploitants
agricoles
et
de commercants privés.
L'échantillon
d'exploitants
qui couvre les régions
de
Kaolack et Fatick se compose de 240 chefs d'exploitation.
Pour ce qui concerne les commercants, il s'agit
de tous les OPS (Organismes
Privés Stockeurs)
ayant résidence
soit dans la région de Kaolack soit dans celle
de Fatick et qui sont intervenus
dans la collecte
arachidière
en 1986-87.
Leur
nombre au moment des enquêtes était
de 39.
Les enquêtes ont eu lieu au cours de l'hivernage
1987 entre la mi-Aoùt et
la mi-Octobre.
Dans le cas des OPS, les enquêteurs
devaient
repasser entre la
fin d'octobre
et le début de Novembre en vue d'actualiser
les premières
données
sur les opérations
de crédit
au cours de la saison.
Cela n'a pas été possible

102
pour l'échantillon
d'exploitants
qui est beaucoup plus vaste.
Par conséquent,
les chiffres
à ce niveau peuvent ne pas traduire
toute la réalité
sur l'ensemble
de la campagne agricole
1987-88, notamment pour les premiers individus
enquêtés.
En vue de minimiser
ce biais éventuel,
les enquêtes ont débuté dans les zones
où l'hivernage
était
plus avancé.
LES BESDINS EN CREDIT
Hierarchie
des Priorités
La notion de priorité
en matiere de crédit
chez les paysans revêt ici un
caractére
subjectif.
L'approche
plus objective
nécessiterait
une étude des
contraintes
socio-économiques
et leur classification.
En outre,
les priorités
à l'échelle
de l'individu
peuvent varier
d'une période
a l'autre
suivant
les
circonstances
vécues.
Pour limiter
l'influence
conjoncturelle
sur la hiérarchie
des besoins en crédit,
la question
concernant
le classement des priorités
a été
posée aux 240 chefs d'exploitation
sous la forme suivante:
"S'il
y avait cinq
types de coopératives
fournissant
le crédit
et spécialisés
respectivement
dans
les semences, l'engrais,
les équipements,
les vivres et l'argent
liquide,
lequel
auriez-vous
choisi si vous ne pouviez adhérer qu'à une seule coopérative?
Quels
seraient
votre deuxième,
troisième
et quatrième
choix?"
Pour chaque type de
coopérative,
le nombre de choix exprimés est affecté
du coefficient
4 en première
option,
3 en seconde option,
2 en troisième
option,
1 en quatrième
option
et 0
en dernière
option.
Avec cette procèdure,
la distribution
des points se présente
comme suit:
- Semences
689 points
- Argent liquide
545
M
- Equipements
506
'
- Vivres
374
n
- Engrais
286
'
Cette
hiérarchie
des priorités
ou plutôt
des préférences
reflète
un
paradoxe qui est que les paysans éprouvent le besoin en crédit
surtout
pour les
semences c'est-à-dire
un intrant
qu'ils
produisent
eux-même.
Le rang assez élevé du crédit
en espèce fait
penser que les dépenses à
caractère
social
occupent
une place importante
dans la vie quotidienne
des
paysans.

103
Concernant
les équipements,
on peut supposer que le vieillissement
du
matériel
qui résulte
de la suspension du Programme Agricole
depuis 1980 tend à
accentuer
les besoins en crédit.
Par comparaison
aux autres
rubriques,
les
équipements
ont la particularité
d'être
des facteurs
de production
durables.
Ce caractère
pourrait
introduire
une distorsion
entre l'intensité
réelle
des
besoins et le rang occupé sur l'échelle
des préférences.
Par exemple,
avec
l'alternative
d'obtenir
des liquidités
pour acheter des équipements,
un individu
pourrait
se demander pourquoi
adhérer
a une coopérative
dont il pourrait
se
passer des services pendant longtemps une fois ses besoins satisfaits.
S'agissant
des vivres que les paysans produisent
également,
le besoin en
crédit
répond surtout
à des considérations
de sécurité
et même à un souci de
préserver
le capital
productif.
Selon un adage wolof particulièrement
usité en
milieu
rural,
"lunekk ci ker njelekofa
bah", ce qui signifie
que tout élément
de patrimoine
est une reserve potentielle
de nourriture.
La place de l'engrais
qui vient
en dernier
lieu
traduit
son caractère
d'intrant
secondaire
chez les paysans.
Les nouvelles
orientations
de la
politique
agricole
visent a promouvoir l'auto-approvisionnement
en semences et
a relancer
la consommation d'engrais.
La position
relative
de ces deux facteurs
dans la hiérarchie
des préférences
en matière
de crédit
exprime donc un défi à
relever.
Recherches de Crédit et Motifs des Demandes
Le cadre temporel
que nous considérons
est la période
comprise
entre
l'ouverture
officielle
de la campagne de commercialisation
arachidière
1986-87
et le passage des enquêteurs.
Rappelons que les enquêtes ont commencé en mi-
Aoùt et ont duré jusqu'à
la mi-Octobre.
L'ouverture
de la traite
n'a été choisie
que pour la précision
du repère
et selon toute
vraisemblance,
la période
de
commercialisation
n'est pas celle des besoins en crédit
par excellence.
Sur l'ensemble
des 240 chefs d'exploitation,
185, soit 77 p. 100, n'ont
effectué
aucune recherche
de crédit
auprès d'individus
par opposition
aux
institutions.
Les 55 autres
chefs
d'exploitation,
soit
23 p.
100 de
l'échantillon,
ont effectué
au total
170 contacts dont 11 auprès d'OPS, 31 auprès
d'autres
commercants et 128 auprès d'individus
non commercants.

104
L'ensemble
de ces contacts
ont eté motivés par les besoins suivants:
- semences d'arachide
52%
- Nourriture
33%
- Fêtes religieuses
6,5%
- Baptêmes et mariages
3%
- Engrais
2% .
- Autres activités
(commerce)
2%
- Maladie
1%
- Equipements
0,5%
Au total,
70 p. 100 des contacts
realisés
n'ont pas eu de suite positive.
Caractéristiaues
des Emprunteurs
Il est souvent admis que les principaux
demandeurs de crédit
informel
sont
les plus démunis qui sont généralement
assimilés
aux plus petits
exploitants.
Sur le plan des capacités
productives
(superficie
des terres
appartenant
à
l'exploitation,
animaux de traction,
machinerie
et main d'oeuvre
disponibles)
il n'y a pas de différence
systématique
entre les emprunteurs
et les autres au
niveau de notre
échantillon.
Par conséquent,
le recours
au crédit
informel
semble revêtir
un caractere
plus conjoncturel
que structure1
si l'on
se situe
à l'échelle
de l'exploitant
agricole.
Remaraue Générale
En comparant les vivres et les équipements
par exemple, on constate
que
les recherches
de crédit
informel
ne sont pas en parfaite
concordance
avec la
hiérarchie
des priorités
précédemment établie.
A ce sujet,
il faut remarquer
qu'une
telle
hiérarchie
traduit
des considérations
plus structurelles.
Par
ailleurs,
un crédit
pour la nourriture
serait
humainement et socialement
plus
acceptable
chez les créanciers
car les vivres ont la particularité
d'être
à la
fois un facteur
de production,
une obligation
sociale
et une nécessité
vitale.
Pour ce type de besoins,
la solidarité
communautaire
traditionnelle
serait
dans
une plus grande mesure une alternative
à un crédit
institutionnel.
Par contre,
pour d'autres
rubriques
comme les équipements par exemple, la faible
probabilité
d'en trouver
à crédit
auprès d'individus
ne justifie
pas toujours
l'effort
d'en
chercher
même si le besoin existe.
Par conséquent,
le secteur
informel
ne

105
saurait
parfaitement
se substituer
aux institutions
de crédit
dans
tous
les
domaines.
L’ENDETTEHEM INFORMEL CHEZ LES EXPLOITANTS AGRICOLES
Formes,
Provenances
et Répartition
des Dettes
Nous avons dèjà souligné
que sur 240 chefs d'exploitation
enquêtes,
55 ont
été demandeurs
de crédit
informel.
Au total,
39 en ont obtenu
si l'on
se limite
à notre
période
de référence.
Le nombre d'opérations
correspondantes
est de 50
avec un maximum de 4 par débiteur.
L‘importance
relative
des différentes
sources
varie
selon
le type de crédit.
Tableau
1: Répartition
des dettes
par sources
! Sources
!
!
!
! Comnercants
! Non commercants
!Types
de crédit!
!
!
!
!
!Argent
liquide
!
14%
!
86%
!
!
!
!
!
!Céréales
!
31%
!
69%
!
!
!
!
!
!Semences
d'arachide
!
0%
!
100%
!
!
!
!
!
!Engrais
!
100%
!
0%
!
!
!
!
!
Source:
ISRA, Programme
Economie
de la Production,
Kaolack,
enquêtes
1987.
Au total,
73 p. 100 des opérations
de crédit
portent
sur des prêts
en
argent.
Sur 29 chefs
d'exploitation
demandeurs
de crédit
pour
des besoins
alimentaires,
5 en ont obtenu
seulement
en nature,
10 en espèce
seulement
et 6
en combinaison
espèce-nature.
La proportion
des demandeurs
satisfaits
ne serait-
ce que partiellement
est de 72,5
p. 100.
Pour les 27,5
p. 100 qui n'ont
rien
obtenu,
l'ultime
recours
ne pouvait
être
que la vente
de biens.
Sur 23 demandeurs
de crédit
pour les semences
d'arachide,
1 en a obtenu
en nature,
2 en espèce
tandis
que deux autres
ont
recu
de l'argent
et des
graines.
La proportion
de demandeurs
n'ayant
rien
obtenu
est donc de 78 p. 100.
Cela semble
confirmer
l'hypothèse
que l'offre
potentielle
varie
en fonction
du
type de besoin
à satisfaire.

106
Sur 32 chefs d'exploitation
ayant bénéficié
de crédit
sous forme d'argent
liquide,
16, soit 50 p. 100 avaient
à satisfaire
des besoins non liés à leurs
activités
agricoles.
Les différents
cas rencontrés
se répartissent
comme suit:
- Fêtes religieuses
50%
- Baptêmes
25%
- Maladie
12,5X
- Autres activités
P2,5%
Dans l'ensemble,
les dettes en espèce varient
entre un mimimum de 1500 F
et un maximum de 70.000 F avec une moyenne de 19.000 F environ par bénéficiaire.
Elles ont parfois
la forme d'une vente d'arachide
avec règlement
au comptant et
livraison
a terme.
Ce phénoméne était
apparennnent plus accentué a l'approche
du Magal de Touba et du Gamou de Tivaouane.
En règle générale,
ont peut remarquer que la part des commercants privés
en ce qui concerne le crédit
informel
n'a éte prépondérante
que pour les engrais
pour lesquels
ils ont participé
officiellement
à la distribution.
L'hypothèse
de Yves GUYEYMARD (1983) selon laquelle
la seule "institution"
qui réponde
vraiment
aux besoins de crédit
du paysan sahélien
est le commercant usurier
ne
semble pas vérifiée
dans ce contexte.
Par rapport
au temps, la répartition
des crédits
informels
obtenus
se
présente comme suit:
Tableau 2: Répartition
des crédits
informels
dans le temps
1 Périodes
!
Avant
! Durant le premier
! Après le premier
!
! Nature
! l'hivernage!
mois d'hivernage
! mois d'hivernage
!
!
!
!
!
!
! Argent liquide
!
15%
!
20%
!
65%
!
!
!
!
!
!
! Céréales
!
0%
!
39%
!
61%
!
!
!
!
!
!
! Semences d'arachide
!
100%
!
0%
!
0%
!
!
!
!
!
!
! Enqrais
!
0%
!
0%
!
100%
!
!
-
!
!
!
!
Source: ISRA Programme Economie de la Production,
Kaolack, enquêtes
1987.
A l'exception
des semences (naturellement),
tous les crédits
ont connu leur
plus grande ampleur en hivernage et particulièrement
lorsque celui-ci
est assez

107
avancé.
Cela reflète
certes des caractéristiques
de la demande qui tend à être
plus forte
en période de soudure mais aussi le fait
que les créanciers
sont plus
enthousiastes
lorsque
la saison atteint
une phase prometteuse.
Dans le cas
particulier
des semences d'arachide,
les producteurs
dépendants ont été pris en
compte pour ce qui concerne les opérations
de crédit
informel.
On observe que
37 p. 100 des quantités
de semences fournies
a crédit
par des individus
hors de
l'exploitation
sont allés aux producteurs
dépendants à raison de 22 p. 100 aux
hommes et 15 p. 100 aux fenanes.
Par ailleurs,
environ
40 p. 100 des chefs
d'exploitation
ont cédé des semences d'arachide
à leurs dépendants
et 87,5 p.
100 des quantités
concernées étaient
à titre
de crédit.
Taux d'intérêt
L'estimation
des taux d'intérêt
est rendue difficile
par l'imprécision
des
délais de remboursement.
En général,
les accords tacites
stipulent
simplement
que les dettes
sont à rembourser pendant la traite.
Une autre difficulté
vient
du fait que dans certains
cas, le créancier
exige une espèce différente
de celle
que le débiteur
a recue.
Cette possibilité
permet à certains
créanciers
de
"contourner"
l'interdiction
de l'intérêt
par la loi musulmane.
Elle a été mise
en oeuvre dans 20 p. 100 du nombre d'opérations
de crédit.
On constate
que dans 56 p. 100 des cas où le remboursement
doit se faire
dans la même espèce, aucun intérêt
n'a été chargé au débiteur.
Dans son étude
menée au Nigéria
en 1977, P. MATLON a trouvé
que 40 p. 100 des plus pauvres
débiteurs
ne supportaient
pas d'intérêt
sur leurs
dettes.
Cette
situation
s'explique
sans doute par la nature des liens avec les créanciers.
Pour estimer
le taux d'intérêt
dans les cas où son existence
est sans
équivoque
(1 quart
du nombre d'opérations
de crédit),
nous avons posé les
simplifications
suivantes:
- L'échéance
de la dette
est fixée
au 31 Décembre
1987,
soit
un mois après
l'ouverture
officielle
de la campagne de commercialisation
arachidière.
- Les dates d'effet
sont fixées au premier Juin pour les crédits
obtenus
avant l'hivernage,
au premier Août pour ceux obtenus durant la premier mois
d'hivernage
et au premier
Septembre pour le reste.
Tous ces cas où
l'intérêt
existe
clairement
correspondent
à des prêts
en argent
remboursables
en argent.
Les taux d'intérêt
rapportés
à une période
de

108
12 mois varient
de 18 p. 100 à 300 p. 100.
Leur moyenne pondérée
proportionnellement
aux montants des sommes avancées se situe à 120 p. 100.
En règle générale,
on observe que plus le crédit
est accordé tôt,
moins
le taux d'intérêt
annuel correspondant
est élevé.
Cela montre que la
notion de durée n'est
pas prise en compte de facon systématique
par les
créanciers.
Si l'on exclut la variable
temps, les taux d'intérêt
vont de
6 p. 100 à 100 p. 100 avec une moyenne pondérée de 40 p. 100.
En outre,
aucune relation
significative
n'a été décelée entre le montant
du principal
et le taux d'intérêt
appliqué.
Par ailleurs,
même si le taux le
plus élevé (300 p. 100 annuellement)
correspond
à un crédit
commercial,
les
données d'ensemble
ne confirment
pas l'existence
d'une règle dans ce sens.
S'agissant
des dettes
à rembourser
avec une espèce différente,
on peut
retenir
qu'en moyenne, les clauses appliquées
ont été:
- 100 Kg d'arachide
pour 5.000 F recus
- 11.000 F pour 100 Kg de mil-sorgho
recus.
Dans, une enquête
menée en 1986 par le Projet
de Développement
des
Collectivités
Locales et de l'Entreprise
Privée en Milieu Rural,
il ressort
que
seuls 27 p. 100 des prêts octroyés
par des parents
ou amis portaient
intérêt
contre
60 p.
100 pour ceux en provenance
d'autres
sources
informelles.
L'échantillon
se composait
de 43 établissements,
42 micro-vendeurs
et 14
agriculteurs
au niveau des régions de Kaolack et Fatick.
La prédominance
du
volet
affaires
peut expliquer
le fait
que seuls 16 p. 100 des prêts ont été
accordés par des parents
ou amis.
A partir
de cette
constatation,
on peut
admettre que les relations
sociales
et celles d'affaires
(qui ne s'excluent
pas
toujours)
jouent en fonction
de la nature des besoins de crédit.
La même étude
citée
fait
ressortir
des taux d'intérêt
parfois
supérieurs
à 1.000 p. 100
lorsqu'ils
sont rapportés
à une période
de 12 mois.
Cela s'explique
par
l'absence
de dimension temporelle
dans le raisonnement
de l'intérêt
chez les
protagonistes.
Un taux qui leur paraît
tout
à fait
ordinaire
peut devenir
exceptionnellement-colossal
quand il est annualisé
surtout
dans les cas de prêts
à ultra-court
terme CP6.

Système de Garantie
Selon une opinion
dominante chez les paysans, celui qui peut offrir
une
véritable
garantie
matérielle
n'a généralement
pas besoin de crédit.
Cela
suppose que les emprunteurs
n'ont
souvent de gage à offrir
que des valeurs
morales.
Par conséquent,
la notion de confiance
devra jouer un rôle prépondérant
dans les opérations
de crédit
informel.
Selon de nombreux témoignages,
cette
confiance
s'amenuise de plus en plus dans la société actuelle,
ce que les Wolofs
traduisent
par "Kenn woolootul
kenn".
Une telle
situation
tendrait
a confiner
le crédit
informel
au cadre des relations
étroites
de connaissances
voire même
du cercle de famille
élargie.
Sur le plan empirique,
on note qu'au moment des
enquêtes chez les commercants,
aucun d'entre
eux n'a affirmé
détenir
un bien
quelconque
à titre
de garantie
d'un prêt.
Ils déclarent
unanimement que cette
pratique
a disparu.
Par contre,
sur les 240 exploitants
agricoles
enquêtés,
5
détenaient
en gage des terres pour une superficie
totale
estimée à 15 hectares.
Sur la période
1980-1987,
31 chefs d'exploitation,
soit
13 p. 100 de
l'échantillon,
affirment
avoir procédé à des mises en gage de bien divers auprès
de leurs créanciers.
Le nombre total d'opérations
de ce genre s'élève
à 76 pour
la période considérée.
Dans 9 cas, les objets offerts
à titre
de garantie
n'ont
pas été repris.
Si pour chacun des 31 exploitants
on ne considère
que le plus important
gage réalisé
depuis 1980, la valeur estimée des biens cédés aux créanciers
varie
entre 2.500 F et 70.000 F, leur moyenne étant de 17.000 F. Cela donne une idée
du potentiel
de garantie
qui semble relativement
limité.
Il s'agit
en général
d'équipements
agricoles
et surtout
de semoirs qui ont la particularité
de n'être
utilisés
que pendant quelques jours en début de saison.
Comparant les valeurs marchandes des objets mis en gage à celles des biens
recus en contrepartie,
le rapport
moyen est de l'ordre
de 2,5.
En d'autres
termes, l'objet
cédé par le débiteur
vaut en moyenne 2,5 fois ce qu'il
recoit
du créancier.
Si l'on ne considère que les cas où les choses mises en gage n'ont
pas été reprises,
(crédit
non remboursé),
le rapport
de valeurs
est d'environ
2.
On peut donc soutenir
que l'éventualité
de non remboursement
constitue
un
risque pour le débiteur
ayant fourni une garantie
matérielle
et plutôt
une chance
pour son créancier.

110
INTERVENTIONS DES ORGANISMES PRIVES STOCKEURS
RaDDel
Historiaue
Le cadre d'intervention
des commercants privés comme fournisseurs
de crédit
au monde rural a connu une certaine
évolution.
Quatre grandes periodes
peuvent
être identifiées.
La premi&re
est
celle
pendant
laquelle
les
maisons
de commerce
participaient
activement
à la collecte
des produits
agricoles
par l'intermédiaire
des traitants.
Les facilités
de cr6dit
constituaient
une stratégie
pour attirer
les paysans vendeurs d'arachide.
Ces derniers
bénéficiaient
de la concurrence
assez vive qui existait
entre les nombreux intervenants
locaux.
La deuxiéme période commenta avec l'eviction
des traitants
au profit
des
coopératives
en 1967.
Cette
réforme
devait
sensiblement
bouleverser
les
relations
d'affaires
entre la communauté paysanne et les commercants locaux. Nous
avons souligné
auparavant
qu'une des missions
du Mouvement Coopératif
était
d'éradiquer
les pratiques
usuraires
qui seraient
liées
à l'économie
de traite
et dont le paysanat était
victime.
Les commercants qui avaient
perdu contrôle
sur les récoltes
étaient
parallélement
devenus moins enthousiastes
dans la
fourniture
de crédit
aux agriculteurs.
Ils exigeaient
des garanties
de facon
plus ou moins systématique.
En règle générale,
le matériel
distribué
par le
Programme Argricole
était
utilisé
comme gage.
La troisième
période a commencé avec la suppresion
du Programme Agricole
en 1980.
Cela avait relativement
réduit
les possibilités
d'offrir
des garanties
aux créanciers.
En outre,
l'expérience
des années de sécheresse n'a pas manqué
d'influencer
négativement
ces derniers.
Les demandeurs de crédit
devaient
recourir
surtout
a leurs relations
sociales
dans les situations
difficiles.
A partir
de 1985-86,
la réinsertion
d'intermédiaires
privés
dans la
collecte
des arachides
annonce une nouvelle
ére.
Cette mesure fait
suite
au
retrait
de 1'Etat
en ce qui concerne l'approvisionnement
du monde rural
en
facteurs
de production.
On peut se demander si une telle
initiative
donnera un
souffle
nouveau au crédit
informel
dans sa composante commerciale.

111
Situation
Actuelle
Opérations
de Crédit
Durant la campagne agricole
1987-88, les crédits
accordés aux paysans par
les 39 OPS enquêtés se résument comme suit:
- Argent liquide
5.600.000
F.
- Semences d'arachide
127,6 tonnes
- Céréales
61,8
n
- Engrais
364
"
Tous ces crédits
ont été octroyés par 29 OPS représentant
trois
quarts de
l'échantillon.
Le nombre de bénéficiaires
directs
est d'environ
2.000.
Par
comparaison
à la campagne précédente,
le volume de crédit
sous forme d'argent
liquide
est resté a peu près stable.
Par contre,
les quantités
de semences ont
été divisées
par 5,5, soit une baisse d'environ
82 p. 100.
Cela s'explique
par
le fait
qu'en
1986, certains
OPS avaient
obtenu de la SONACOS des semences
d'arachide
qu'ils
devaient
céder aux paysans à cédit.
Dans l'ensemble,
5 OPS
n'ont pas pu recouvrer
l'intégralité
des dettes accordées en 1986.
Le montant
globale
des sommes restant
dues par les débiteurs
équivaut
à 1,3 p. 100 du
principal
pris globalement
si l'on valorise
les semences à 110 F/Kg et le mil
à 90 F/Kg.
Notons qu'en
1986, les OPS ne participaient
pas officiellement
à la
distribution
de l'engrais
qui n'apparaissait
pas dans leurs opérations
de crédit.
Si l'on
ne considère
que les OPS ayant octroyé
des crédits
durant
la
campagne agricole
1987-88,
on observe une certaine
différence
en fonction
de
l'expérience
antérieure.
Ceux qui ont été traitants
dans le passé tendent
à se
spécialiser
dans le crédit
de soudure au détriment
des intrants
agricoles.
Cette
"spécialisation"
se justifiait
à l'époque
par le fait
que les paysans avaient
des facilités
de crédit
officiel
pour les semences et l'engrais.
Les anciens
traitants
représentent
48 p. 100 des OPS de l'échantillon
et 41 p. 100 de ceux
qui ont été créanciers
de paysans en 1987-88.
Ils ont fourni
22,5 p. 100 du
montant des créances accordées sous forme d'argent
liquide,
55 p. 100 du volume
de céréales
et 26 p. 100 des poids cumulés de semences et de l'engrais
donnés
à crédit
en 1987 par l'ensemble
des OPS.
Ces chiffres
appellent
quelques
questions
et remarques.

112
Tout d'abord,
pourquoi
le credit
sous forme d'argent
liquide
occupe une
place secondaire
chez les anciens traitants
par comparaison aux autres OPS ?
A ce sujet on observe que tous les anciens traitants
sont des commercants
de profession,
ce qui n'est pas le cas de la nouvelle génération
d'OPS. Or, pour
un commercant, l'octroi
de crédit
est aussi un moyen d'écouler
des marchandises
et surtout
celles dont Ta vente au comptant n'est pas trés aisée.
Quand il est
possible
de céder une marchandise
en stock,
les commercants ne donnent pas de
l'argent
à la place et cela semble bien s'inscrire
dans la logique
de leur
activite.
Des demandeurs d'argent
peuvent même recevoir
des marchandises
qu'ils
revendent
pour obtenir
des liquidités.
Par ailleurs,
le crédit
pour les intrants
agricoles
comporte théoriquement
un risque plus élevé dans la mesure où il est octroyé à un moment où aucun signe
ne permet d'espérer
une bonne récolte.
La question
qui se pose est celle
de
savoir si les OPS plus expérimentés
apprécient
mieux les risques
encourus ou
s'ils
sont simplement plus sensibles
à l'incertitude.
Facteurs Jouant sur les Attitudes
par Rapport au Crédit
Parmi les facteurs
susceptibles
de jouer sur l'attitude
des OPS, on peut
retenir
à priori
la concurrence
dans la collecte
arachidière,
la nature
des relations
avec les
demandeurs
de crédit
et
. l'incertitude
au sujet des zones d'intervention.
Effet de la Concurrence
La concurrence
dans la collecte
arachidière
joue-t-elle
sur la fourniture
de crédit
aux paysans par les OPS ?
La repense
à cette
question
suppose un préalable
qui est d'établir
l'existence
réelle
de la compétition.
A ce propos,
on note que contrairement
à l'ancienne
époque des traitants,
le nombre d'intervenants
est limité
par voie
réglementaire.
A l'échelle
de la Communauté Rurale,
il peut y avoir au maximum
trois
collecteurs
y compris les coopératives
et leurs lieux d'implantation
sont
officiellement
fixés.
La régle est de veiller
a maintenir
entre deux points de
collecte
quelconques
une distance
d'au moins cinq kilomètres.
Dès lors,
on
assiste
a l'instauration
d'un veritable
domaine réservé pour chaque collecteur
notamment par suite des contraintes
de distance qui peuvent se poser aux paysans.

113
Les prix au producteur
étant officiellement
uniformisés,
la concurrence
ne pourrait
se livrer
que par le biais d'autres
paramètres.
A ce sujet,
il'
ressort des discussions
avec les paysans que la tolérance
en matière d'impuretés
et l'existence
de fonds pour un réglement
immédiat des livraisons
constituent
des facteurs
de compétitivité
non négligeables.
Quant aux OPS, ils se sentent
plus ou moins solidairement
en compétition
avec les coopératives
et vice versa.
Les propos tenus au cours de réunions
et dans les CRD (Comités Régionaux de
Développement)
traduisent
en lutte
d'influente
entre les deux entités.
On peut
penser que le crédit
serait
plus stimulé
chez les OPS lorsque
les coopératives
en donnent aux paysans et vice versa.
Sur le plan empirique,
aucune relation
statique
significative
n'a été
décelée entre l'octroi
de crédit
par un OPS et l'éloignement
moyen de son plus
proche "concurrent"
qui est soit une coopérative
soit un autre OPS.
Nature des Relations
avec les Emprunteurs
La nature des relations
avec les demandeurs de crédit
semble revêtir
un
caractère
déterminant.
Ainsi,
pour accorder une dette sans garantie
matérielle
et sans tenir
compte des liens familiaux
ou d'amitié,
la presque totalité
des
OPS pose la condition
que le demandeur soit
un "client",
c'est-à-dire
un
fournisseur
d'arachides
au moins potentiel.
Même avec cette condition,
quelques
OPS (13 p. 100 de l'échantillon)
refusent
l'octroi
direct
de crédit
à des
individus
non familiers.
A ce sujet,
il faut signaler
que la plupart
des OPS
enquêtés intervenaient
dans des zones où ils étaient
étrangers.
Seuls 10 p. 100
avaient des points de collecte
au niveau de leurs lieux de résidence
en 1986-87'
tandis
qu'un quart
ont opéré à plus de 100 Km de chez eux.
Cependant,
la'
possibilité
de recourir
à des intermédiaires
locaux bien connus réduit
l'ampleur
du problème.
Ainsi,
avec l'opération-engrais
lancée en 1987, beaucoup d'OPS'
participants
ont placé des crédits
par le biais
de collaborateurs
choisis
localement.
Pour les demandeurs de crédit
n'offrant
aucune garantie
et qui ne sont ni
parents
ni amis, la moyenne des plafonds
acceptables
par individu
se situe
à
9.000 F de principal.
Cette restriction
justifie
la multiplicité
des créanciers
ou tout au moins des contacts
effectués
par les emprunteurs
lorsque les besoins
à satisfaire
dépassent une certaine
limite.

114
Incertitude
sur les Points de Collecte
Le degré d'incertitude
au sujet des zones d'intervention
est un facteur
non négligeable.
En effet,
la possibilité
de ne pas conserver
un point
de
collecte
après une campagne donnée n'encourage
pas l'octroi
de crédit
au niveau
de la localité
concernée; les créances n'étant
recouvrables
que pendant la traite
suivante.
La répartition
des points de collecte
se fait
souvent assez tard de sorte
que les OPS n'ont
pas à temps la confirmation
officielle
de leurs
lieux
d'implantation.
L'incertitude
résulte
de nombreux facteurs
d'instabilité.
On
peut citer
l'éviction
éventuelle
d'OPS fautifs,
la suppression
de points
de
collecte
n'ayant
pu réaliser
un certain
tonnage,
la réadmission
de nouveaux OPS
pouvant nécessiter
un redéploiement,
les demandes de changement de partenaires
qui émanent soit de la communauté paysanne, soit d'OPS voulant
se rapprocher
de
chez eux et enfin
les prévisions
de récoltes
qui peuvent jouer
sur le nombre
global de points de collecte
nécessaires
et sur leur répartition
géographique.
La prise en compte de tous ces facteurs
ne facilite
pas la confirmation
à temps
des zones d'intervention
qui peuvent rester incertaines
au moment où les OPS sont
sollicités
pour le crédit.
CONCLUSION
Le crédit
informel
en milieu rural est à présent dominé par le secteur non
commercial,
tout
au moins au niveau de notre zone d'étude
constituée
par les
régions
de Kaolack et de Fatick.
Les prêts ont surtout
été accordés dans le
cadre des relations
sociales et non d'affaires.
Les principaux
créanciers
étant
eux-mêmes paysans,
on peut supposer que la demande et l'offre
potentielles
varient
en sens inverse au niveau de la composante non commerciale
du crédit
informel.
Si l'on admet par exemple qu'une mauvaise récolte
tend à gonfler
la
demande de crédit,
elle implique parallèlement
une réduction
des disponibilités
chez les créanciers
locaux dont les revenus sont surtout
d'origine
agricole.
Par conséquent,
les solidarités
communautaires
traditionnelles
n'offrent
aux
paysans qu'une alternative
limitée
notamment lorsque
les crédits
demandés ne
concernent
pas des besoins vitaux.
S'agissant
du volet commercial,
l'insertion
de nouveaux traitants
dans la collecte
arachidière
pourrait
avoir des effets

115
positifs
sur l'offre
de crédit.
Néanmoins,
il
existe
des limitat
ions
structurelles
liées à plusieurs
facteurs.
- En premier lieu,
la concurrence
dans la collecte
arachidière
n'est
pas
aussi vive par suite du réglement sur le nombre d'intervenants
et sur leur
implantation
géographique.
- On peut noter en second lieu que pour ce qui concerne l'approvisionnement
du monde rural,
les intrants
agricoles
se distinguent
par le fait
que les
paysans en ont besoin a un moment où l'incertitude
reste total
au sujet
de la saison.
Une telle
réalité
ne favorise
pas l'intervention
des
créanciers
dans le domaine des facteurs
de production.
En outre,
une
conception
fortement
ancrée en milieu
rural
est que le crédit
pour les
intrants
doit s'autorembourser.
Cela signifie
que le coût de ces facteurs
n'est
imputable
qu'a la production
pour laquelle
ils ont été utilisés.
Les conséquences d'une mauvaise récolte
sur le remboursement
des dettes
seraient
donc plus lourdes
quand il s'agit
d'intrants.
Ce qui peut
expliquer
l'attitude
réservée de certains
créanciers
à l'égard
des semences
et de l'engrais.
- S'agissant
enfin du cas particulier
des semences, il faut retenir
que
l'arachide
n'a pratiquement
jamais été une marchandise
encombrante
pour
le commercant.
Les possibilités
d'écoulement
au comptant à l'intérieur
ou en dehors du circuit
semencier ne facilitent
pas l'octroi
de crédit
aux
paysans dont la solvabilité
est aléatoire.
On observe par ailleurs
que l'intervention
des OPS dotés d'une
bonne
expérience du milieu rural (anciens traitants)
est sensiblement
biaisée en faveur
du crédit de soudure.
Dans le but de limiter
les risques qui découleraient
d'une
mauvaise récolte,
ce crédit
n'est
généralement
débloqué
que si l'hivernage
atteint
une phase prometteuse.
Il va sans dire qu'une telle
stratégie
ne peut
pas s'appliquer
aux intrants
agricoles
dont les producteurs
ont besoin en début
de campagne.
Même si les OPS de la nouvelle
génération
interviennent
davantage
au niveau des intrants,
la question se pose de savoir quel sera leur comportement
futur.
Tout dépendra de l'appréciation
qu'ils
auront des risques encourus après
une certaine
expérience.
Dans cet ordre d'idée,
une longue succession de bonnes
campagnes agricoles
pourrait
combattre
la psychose du risque
et favoriser
l'expansion
du crédit
commercial.
Sur le plan du risque,
le secteur
informel

116
serait
avantagé par rapport
aux structures
coopératives
dans la mesure où la
conscience
morale
du débiteur
semble plus
engagée
lorsque
le
créancier
s'identifie
à une personne physique et non à une institution.
Pour conclure,
il convient de souligner
que l'importance
relative
du crédit
informel
ne saurait
être
appréciée
dans le cadre d'une étude ponctuelle.
Un certain
suivi des
pratiques
serait
nécessaire
pour dégager les caractéristiques
fondamentales
du
secteur d'autant
plus que les premiers signes d'un retour
partiel
21 l'économie
de traite
viennent
à peine de se manifester.

117
BIBLIOGRAPHIE
BADOUIN, R. Economie Rurale.
Armand Colin,
Paris,
1971.
DESROCH, H. Mouvements Coopératifs
et Stratégie
du Développement.
Collection
Tiers Monde.
Presses Universitaires
de France Paris,
1964.
EICHER, C.K et BAKER, D.C. Research on Agricultural
Development
in Sub-Saharan
Africa:
A Critical
Survey.
Department of Agricultural
Economies Michigan
State University,
International
Development Paper N. 1, 1982.
GAYE, M.
Les Commercants Privés et l'opération-Engrais
dans les Régions de
Kaolack et Fatick.
Campagne 1987-88.
Institut
Sénégalais
de Recherches
Agricoles.
Direction
des Recherches sur les Systèmes Agraires
et
1'Economie Agricole,
Janvier
1988.
(note d'information).
GUEYE, M. Note pour Servir à 1'Histoire
du Secteur Rural au Sénégal.
Option
Productiviste
et Participation
des Populations.
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Difficile.
Mondes en Développement,
Tome 3, N.52, 1985.
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1983.
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Structure,
and Determinants
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Unpublished
Ph.D Dissertation,
Corne11 University,
1977.
ROBERTS, R.A.J.
Private
Borrowing
and
Lending
Arragements
Involving
Cultivators'Cash
Savings.
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Vo1.13,
USAID, Washington D.C. 1973.
TAPSOBA, E.K.
An Economie and Institutional
Analysis
of Forma1 and Informa1
Credit in Eastern Upper Volta.
Empirical Evidence and Policy Implications.
Ph. D. Dissertation,
Michigan State University,
Department of Agricultural
Economies, 1982.

LES STRATEGIES DE SECURITE ALIMENTAIRE
AU NIVEAU DES EXPLOITATIONS
AU SUD-EST DU SENEGAL :
IMPLICATIONS
POUR LA POLITIQUE AGRICOLE
Stephan J. Goetz*
*L’auteur remercie plusieurs collègues du BAME CL de MSU pour leurs prkieux com-
mentaires.
Ce projet de rcchcrche est co-finance sous Ics auspices dc l’Accord de Coopération sur
la Sécurité Alimentaire cn Afrique (DAN-1190-1-00-4092-00)
entre l’Université d’Etat du
Michigan et l’USAID/Washington à travers son bureau de Dakar dans le cadre du Projet de
Soutien et d’Analyse de la Politique Agricole au Sahel (PlO/T 625-0970-85-3-50124).

121
Plusieurs
stratégies
autres que la production
vivriere
et l'auto-
consommation sont utilisées
par les producteurs
au Sud-Est du Sénégal pour
assurer leur sécurité
alimentaire
(Tableau l).l
Tableau 1: Les Stratégies
pour Assurer la Sécurité
Alimentaire
au Sud-Est du Sénégal
1. Production
des Cultures
Vivriéres
[auto-consommation]
céréales
locales:
mil-sorgho-maïs;
riz
2. Przduction
des Cultures
de Rente
arachides;
coton
3. Retenus Monétaires
provenant d'autres
sources
0
travaux agricoles
et non-agricoles
ventes de bétail
4. CIo& traditionnels
(assaka);
aide alimentaire
5. Emprunts (en especes ou en nature)
Nous estimons qu'en 1986--année
de bonne pluviométrie--70%
des exploita-
tions du sud (ancien Haute Casamance) n'ont pas produit
suffisamment
de mil-
sorgho-maïs
(quantités
estimées a 200 kg/adulte)
pour se nourrir
jusqu'à
la
récolte
suivante.
Le tableau
2 suggère que la production
céréaliere
des
exploitations
dépend dans une large mesure de l'utilisation
du matériel
agricole.2
Tableau 2: La Production
Céréalière
de 1'Exploitation
(en kg) au
Sud-Est du Sénégal:
1986 selon le Niveau d'Equipement
Région
Céréales
Riz
et
Exploi-
Niveau
tations
Par
Par
d'Eqpmt.
(%)
Total Actif
Total Actif
p-w--
Nord
Emprunt.
23%
1744
545
Equipées
77%
3317
629
1
0
Sud
Non-Util.
25%
571
234
168
69
Emprunt.
47%
902
265
173
51
Equipées
28%
2706
546
322
65
-----
Moyenne
[162]
1984
439
127
29
,!Voir,la
carte en annexe pour localiser
les zones de recherche
du "Projet
Sécurjté Alimentaire"
ISRA/MSU.
Le "manque de matériel"
a été évoqué par 40% des chefs d'exploitations
du sud comme facteur
principal
empêchant l'expansion
des superficies
cultivées
en 1986.

122
Le déficit
alimentaire
a été comblé
en partie
par la production
rizicole
et par les achats
de céréales
de toutes
sortes
(tableau
3),
en utilisant
les
revenus
de la vente
des cultures
de rente,
de bétail
et des activités
non-
agricoles.
Tableau
3: Situation
Céréalière
des Exploitations
Avant
et Après
les
Transferts
Nets selon
la Région:
Agricole
1986/87
(10 mois)
[en kg équivalent
consommable
par adulte]
Production
en 1986
Transf.
Nets Sortis
Dispon-
ibilité
Pro-
Ccemerciauz
Stock
Fvten-
ductim
Di-
Juil.
tiel Le
R6gim
et Niveau
C6r6ales
Riz
Totale
CCr6ales
Riz
vers
1987
testim)
d'Equipnent
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)
---
----
Nord
293
D
295
16
-18
36
70
1W
sud
148
34
185
-18
-20
19
28
17.5
-_-
-----
Nov
GCnCrale.
207
21
227
-4
-19
26
45
181
Note:
DomSas pur
109 m6nages valables.
a.
Les Equivalents
Consammbles
par A&Lta
sont calculés
en utilisant
Les coeffi-
cients
suivants:
Adulte
15+= 1, Enfant
5-14=0,5,
et enfant
O-4= 0.25.
Nau6taans
et fmille
= 0,4 (4.8 mis
par an) 6cpivalants
c onsomsbles
par adulte.
b.
EPC veut dire
eEq.nvalents
Pro&its
Consanmblas~';
il est sqaos6
VI taux de
transfommtim
de 78% pour le mil,
le sorgho
et le maïs (FAD, 1984).
(2) Les équivalents
da riz paddy en riz usin
sont obtenus
en .sqxSant
m taux ds
65 X en convertissant
le riz paddy en riz consassable.
(3) = (1) + (2).
(6) + (7) coaprand
le mil-sorgho-maïs
et Le riz.
(8) Production
~ transferts
nets sortis
- stocks
de Juillet
1987 = dispmibilit6
ptantielle
estimée
pour 10 mois.
Si l'on
examine
la distribution
des ventes
et des achats
de mil-sorgho-
maïs pendant
la même année,
40% des exploitations
n'ont
ni vendu
ni acheté
ces
céréales
locales,
tandis
que 25% s'en
ont procuré
à partir
du marché.
Tableau
4: Statut
de 1'Exploitation
par rapport
a l'Achat/Vente
de
Céréales:
1986/87
[lO mois],
par Région
Statut
Nord
Sud
Total
N'Achète
ni ne vend
20%
48
53%
60
40%
Vend seulement
:i
48%
7
36
24%
Achète
seulement
7
12%
32
3:x
39
26%
Achète
et vent
12
20%
3
3%
15
10%
Total
60 100%
90 100%
150 100%

123
Le Tableau
5 donne
une idee
de l'impact
anticipé
de la reduction
du prix
de l'arachide
récemment.
La plupart
(71%) des chefs
d'exploitation
du nord,
ayant
répondu
qu'ils
vont
augmenter
la superficie
cultivée
en arachides,
ont
indiqué
qu'ils
ne réduiraient
pas la superficie
des autres
cultures.
Dans les
zones sud, au contraire,
la majorité
des chefs
d'exploitations
ayant
répondu
qu'ils
vont réduire
les superficies
cultivés
en arachides
augmenteront
la
production
de céréales
(90%).
Tableau
5: Changements des Superficies
Cultivés
en Arachide
Suite à une Réduction du Prix Officiel
de 90 à 70 FCFA/kg
[Selon
les Réponses
des Chefs d'Exploitation]
Chansement
des Suoerficies
Semées
Somme
Plus
Même
Moins
Région
Nbre.
%
Nbre.
%
Nbre.
%
Nbre.
Nord
39
50%
22
28%
22%
78
Sud
22
20%
44
41%
i:
39%
108
Total
61
33%
66
35%
59
32%
186
Implications
pour la Politique
Aoricole
Les Prix des Produits
Agricoles
A court
terme,
beaucoup
de producteurs
auront
des difficultés
pour
répondre
aux mesures
incitatives
des prix
céréaliers,
et les acheteurs
nets de
céréales
souffriront
sous un régime
de prix
plancher
effectif.
Ceci pose un
problème
fondamental:
Comment protéger
les producteurs
deficitaires
en
céréales
et en même temps assurer
des débouchés
suffissamment
remunerateurs
aux producteurs
qui utilisent
l'engrais
minéral.
Une option
est d'introduire
un système
de pr.ix maximum et minimum
qui:
a.) dépendra
de la production
annuelle
nationale
en céréales
et,
b.)
aug-
mentera
selon
les mois aprés
la récolte
pour fournir
des incitations
de
stocker
les céréales
aux participants
du système
agro-alimentaire.
Cependent,
malgré
les avantages
théoriques,
une telle
politique
de prix
sera
coûteuse
et
difficile
à appliquer.
Beaucoup
de producteurs
des zones nord
(Koungheul
et Maka) ont répondu
qu'ils
vont augmenter
leurs
superficies
cultivées
en arachides
dans le cas
d'une
reduction
du prix
de l'arachide,
à cause essentiellement
du prix
réduit
des semences.
Ils utiliseront
le produit
de la vente
de l'arachide
pour

124
acheter
du riz,
comme en 1987. Dans les zone sud (ex-Haute
Casamance),
au
contraire,
le changement
des prix
relatifs
incitera
ceux qui dépendent
en
partie
des revenus
de l'arachide
pour acheter
des céréales
à augmenter
leurs
superificies
cultivées
en céréales,
contribuant
ainsi
à l'objective
d'auto-
suffisance
alimentaire
du Sénégal.
La méme politique
de prix
n'aura
donc pas
le même effet
dans les différentes
regions
du Senégal.
La Distribution
des Intrants
Anéliorh
Le manque de matériel,
surtout
dans l'ex-région
de la Haute
Casamance,
constitue
une contrainte
sévere
empêchant
les producteurs
de répondre
aux
incitations
de la Nouvelle
Politique
Agricole.
Nous proposons
donc que le gou-
vernement
procede
avec la privatisation
de la distribution
de l'engrais
dans
les zones où les contraintes
de terre
sont très
sérieuses,
mais qu'il
encou-
rage
aussi
la distribution
de l'équipement
agricole
à crédit.
En même temps,
un rôle
important
doit
être
joué
par la recherche
agronomique
au niveau
des
exploitations
agricoles
pour augmenter
l'efficacité
de l'engrais
sur les
nouvelles
variétés
culturales.
Ceci pourra
favoriser
l'adoption
de ces thèmes
améliorés
à une plus
grande
echelle,
une fois
la çontrainte
de matériel
agricole
réduite.

125
REFERENCES
SUPPLEMENTAIRES
Goetz, S.J. "Observations
sur les Perspectives
d'Expansion
de la Production
Céréalière
au Sud-Est du Sénégal",
Dakar: Direction
de Recherches sur
les Systémes Agraires
de l’ISRA, Document de Travail,
a paraître,
PSA,
Juillet
1988, 21~.
Goetz, S.J. "Les Prix des Produits Agricoles
au Sud-Est du Sénégal:
Rapport
Final pour 1986/87”,
Note d'Information
de l'ISRA/BAME,
Projet
Sécurité
Alimentaire,
Juin 1988.
Goetz, S.J. et B.N. Diagana, "Le Projet Sécurité Alimentaire
de L'ISRA/MSU:
Note Méthodologique",
Dakar: Direction
de Recherches sur les Systèmes
Agraires
de l'ISRA,
Document de Travail
87-2, PSA, Dec. 1987, 21~.
Goetz, S.J. et J.S. Holtzman,
"L'acquisition
des Intrants
et les Changements
des Combinaisons Culturales
Pendant la Sa.ison 1987: Rapport pour le
Sud-Est du Sénegal",
Dot. de Travail
de l'ISRA/BAME,
Projet
Sécurité
Alimentaire,
Juin 1988.

126
ANNEXE
ZONES DE RECHERCHE DU PROJET SECURITE ALIMENTAIRE
Village
Marché
---
!zbQumM
. . . . -,

COMMERCIALISATION
DES PRODUITS AGRICOLES
DANS LE BASSIN ARACHIDIER.
SITUATION
ACTUELLE ET IMPLICATIONS
POUR LA POLITIQUE AGRICOLE
Ousseynou NDOYE et Ismaël OUEDRAOGO

129
1. INTRODUCTION
En mai 1986,
le gouvernement
du Sénegal
définit
un Plan
Céréalière
dont
l'objectif
essentiel
est de parvenir
à 80 pour cent d'autosuffisance
céréalière
en l'an
2000.
Les objectifs
spécifiques
du Plan
sont entre
autres:
a) la stabilisation
et la securisation
des revenus
des producteurs;
b) la
libéralisation
de la commercialisation
des céréales
locales;
c) la réduction
des coûts
d'intervention
des organismes
publics
et para-publics;
d) la
stimulation
d'une
participation
plus
accrue
du secteur
privé
dans le secteur
agricole;
e) le glissement
de la culture
arachidière
dans les zones
sud et de
son remplacement
par le niébé
dans la zone nord du Bassin
Arachidier.
Cette
note
s'intéresse
principalement
aux objectifs
du Plan
Céréalier
relatifs
à la stabilisation
et à la sécurisation
des revenus
des producteurs
pour favoriser
l'autosuffisance
céréalière
nationale,
et à la substitution
du
niébé
à l'arachide
dans le nord du Bassin
Arachidier.
Afin
d'encourager
ces deux objectifs,
le gouvernement
a pris
les mesures
suivantes:
a)
augmentation
des prix
au producteur
pour les céréales
locales
(mil,sorgho,maïs),
l'arachide
et le niébé.
b)
suppression
des retenues
précédemment
effectuées
sur l'arachide.
cl
suppression
du crédit
semence
arachide
dans le nord du Bassin
Arachidier.
d)
promotion
de la culture
du niébé
par le biais
de la SODEVA qui doit
fournir
les semences
et les produits
de traitement
aux groupements
de
producteurs
du nord du Bassin
Arachidier.
e)
augmentation
du prix
relatif
du niébé
par rapport
à l'arachide
de 86
à 122 pour cent.
f)
responsabilisation
de la SONACOS et de la SODEVA pour assurer
des
debouchés
aux producteurs.
L'objectif
global
de cette
note est de montrer
d'une
part
que
l'augmentation
des prix
au producteur
dans le but d'accroître
la production
céréalière
pour favoriser
l'autosuffisance
nationale
doit
tenir
compte
des
strategies
du producteur
et la situation
céréalière
des exploitations
agricoles;
d'autre
part,
la substitution
du niébé
à l'arachide
dans le nord du
Bassin
Arachidier
doit-elle
aussi
être
perçue
au delà
de l'accroissement
des

130
prix
du niébé
par rapport
à l'arachide
et nécessite
la prise
en compte
des
facteurs
qui influent
sur la décision
du producteur.
Les objectifs
spécifiques
sont:
a)
d'appréhender
l'importance
des revenus
agricoles
des producteurs
du
Bassin
Arachidier.
b)
de déterminer
la structure
des achats
des exploitations
agricoles
et
d'appréhender
l'importance
des revenus
non agricoles.
c)
de d iscuter
les problèmes
afférents
à la substitution
du niébé
à
l'arachide.
d)
det irer
des conclusions
et implications
pour la politique
agricole.
2.
METHODE UTILISEE
Les données
utilisées
dans cette
note
proviennent
d'une
enquête
qui a
été menée dans le Bassin
Arachidier
pendant
l'année
de commercialisation
agricole
1986-1987.
L'enquête
a couvert
112 mois,
d'octobre
1986 à septembre
1987.
Quatre
triades
de villages
sont considérées
dans cette
étude.
Les deux
premières
triades
se réfèrent
au nord du Bassin
Arachidier
et comprennent
les
villages
autour
de Sakal
(Sakal,
Nguick
Fall,
Roy Dièye)
et de Sagatta
(Sagatta,
Yérou,
Kantar).
Les deux dernières
triades
se réfèrent
au sud du
Bassin
Arachidier
et comprennent
les villages
autour
de Passy (Passy,
Bandoulou,
Ndiourbel)
et de Ndiba
(Ndiba,
Pakane,
Keur Bakary).
L'unité
d'observation
de l'étude
est le chef d'exploitation
ou Borom Ndieul
qui gère
une unité
indépendante
de consommation.
L'échantillon
est basé sur 113 chefs
d'exploitation,
50 au nord
et 63 au sud du Bassin
Arachidier.
3.
IMPORTANCE DES REVENUS AGRICOLES DANS LE BASSIN ARACHIDIER
Au niveau
du Bassin
Arachidier,
les revenus
agricoles
des chefs
d'exploitation
proviennent
de la vente
des céréales
locales
(mil,
sorgho,
maïs),
de l'arachide
et du niébé.
Le tableau
1 révèle
que l'arachide
reste
de loin
la principale
source
de
revenu
des exploitations
agricoles
du Bassin
Arachidier.
Les revenus
obtenus
de la vente
des céréales
locales
sont moins
importants
aussi
bien
dans le Nord

131
Tableau
1.
Importance
des Revenus
des Chefs d'Exploitation
Agricoles
du
Bassin
Arachidier,
Octobre
1986 - Septembre
1987
(Moyenne)
NORD
SUD
Qu;;fl;té
y;:;;;
Effectifs
Quantité
Valeur
Effectifs
(KG)
(FCFA)
M-S-M
310
27000
2
445
34299
53
(297)
(25456)
(1392 ) (110240)
ARACHIDE
449
44200
38
1624
147983
63
(470)
(49650)
(1630 )
(147651)
NIEBE
152
12065
22
(189)
(15870)
TOTAL
83265
182282
Source:
Enquêtes
ISRA/BAME
Notes pour le tableau
1:
-M-S-M signifie
mil/sorgho/maïs.
-Les revenus
agricoles
concernent
uniquement
les chefs
d'exploitation
agricoles
ou borom ndieul.
Ils
n'incluent
pas les revenus
des autres
membres dépendants
du borom ndieul.
-Le nord
du Bassin
Arachidier
est composé
des villages
autour
de Sakal
(Sakal,
Nguick
Fall,
Roy Dièye)
et de Sagatta
(Sagatta,
Yérou,
Kantar)
-Le sud du Bassin
Arachidier
est composé
des villages
autour
de Ndiba
(Ndiba,
Pakane,
Keur Bakary)
et de Passy (Passy,
Bandoulou,
Ndiourbel).
-Le niébé
se réfère
à la CB5 et la 58-57
que la SODEVA a le mandat
de
promouvoir
dans le nord du Bassin
Arachidier.
-L'arachide
graine
a eté converti
en arachide
coque
sur la base d'un
taux de
60 pour cent d'arachide
graine
pour 100 kg de coque.
La conversion
a
été effectuée
en divisant
la quantité
totale
d'arachide
graine
par 0,6.
-Les chiffres
entre
parenthèses
sont les écart-type.

132
que dans le Sud du Bassin Arachidier.
Dans l'ensemble,
les revenus agricoles
des chefs d'exploitation
du Sud du Bassin Arachidier
sont nettement
supérieurs
à ceux du Nord.
4.
STRDCTURE DES ACHATS DES U(PLOITATION AGRICOLES ET
IMPORTANCE DES REVENUS NON AGRICOLES
4.1.
Structure
des Achats des ExDloitations
Aqricoles.
Le tableau
2 montre que les chefs d'exploitation
agricoles
du nord du
Bassin Arachidier
achètent
des quantités
importantes
de mil et de riz brisé
pour satisfaire
leurs besoins de consommation courante.
Cela est dû à leur
situation
déficitaire.
Il n'ya pas de différence
significative
entre les
quantités
de riz achetées pour la consommation et les quantités
de céréales
locales
achetées pour la consommation.
Pour le sud du Bassin Arachidier,
(tableau
4) les achats de céréales
locales
et de riz sont moins importants
qu'au nord a cause de la situation
pluviométrique
plus privilègiée.
Les
quantités
de céréales
locales
achetées pour la consommation sont supérieures
en moyenne aux quantités
de riz achetées.
Dans le nord du Bassin Arachidier,
l'ensemble
des exploitation
agricoles
ont été acheteuses
nettes de céréales
locales
(tableau
3), tandis
que pour le
sud du Bassin Arachidier
62 pour cent des exploitations
ont été acheteuses
nettes de céréales
locales,
35 pour cent éte vendeuses nettes et 3 pour cent
ont vendu autant de céréales
locales
qu'elles
n'en ont achetées.
4.2.
Imoortance des Revenus Non Aqricoles
Les tableaux
6 et 7 montrent
les sources de revenu les plus importantes
pour les achats de produits
agricoles.
Dans le nord du Bassin Arachidier,
les
aides reçues des parents qui habitent
hors du village
sont les plus
importantes
sources pour financer
les achats des céréales
locales
et du riz.
Les ventes d'ovins
ainsi que les rénumérations
reçues à partir
du travail
effectué
en dehors de la période hivernale
et des revenus du commerce
permettent
aussi aux chefs d'exploitation
agricoles
de financer
leurs achats.
Dans le sud du Bassin Arachidier,
les revenus issus des achats pour la
revente
(commerce) sont les plus importantes
sources pour les achats de.
céréales
locales,
par contre pour les achats de riz les revenus issus de la

133
Tableau 2.
Répartition
des Achats dans le Nord du Bassin Arachidier,
Octobre 1986 - Septembre 1987.
(Moyenne en kg)
M-S-M
N
ARACHIDE N
RIZ
N
NIEBE
N
Consommation
571
48
19
551
50
17
(413)
(Z)
1337)
(4:)
Stocker pour
108
37
14
7
126
41
9
consommer
1123)
(6)
(123)
(6,
Pour un
100
1
2
100
1
tiers
(E)
Fêtes
100
1
(E)
3
Korité
(E)
20
167
4
50
1
128
5
(118)
:247 1
Semences
(ii)
24
178
19
50
1
15
(147)
(:: )
Autres
108
3
12
1
220
2
(129)
(28)
Source:
Enquêtes ISRA/BAME
Notes pour le tableau
2:
- N signifie
le nombre de chefs d'exploitation
concernés par la rubrique.
-Les chiffres
entre parenthèses
sont les écarts-type.
Tableau 3.
Situation
Céréalière
des Exploitations
du Nord du
Bassin Arachidier,
Octobre 1986 - Septembre 1987
Pourcentage
Nombre
Catégorie
des Chefs
de Chefs
d'exploitation
d'exploitation
Acheteuses Nettes
100
50
Achats égaux aux Ventes
Vendeuses Nettes
Total
100
50
Source:
Enquêtes ISRA/BAME

134
Tableau 4.
Répartition
des Achats dans le Sud du Bassin Arachidier,
Octobre 1986 - Septembre 1987 (Moyenne en KG)
M-S-M
N
Arachide
N
Riz
N
Consommation
205
30
3
200
70
(178)
(::)
(130)
Stocker pour consommer
261
28
10
214
26
(159)
(55,
(126)
Pour un tiers
260
1
150
1
100
1
Fêtes
108
1
(995)
3
Korité
25
1
252
12
(154)
2
(161)
Semences
8
1
192
7
(103)
Pour le commerce
2728
7
266
2
(2637)
(331)
Autres
20
1
50
1
Source:
Enquêtes ISRA/BAME
Notes pour le tableau
4:
- N signifie
le nombre de chefs d'exploitation
concernés par la rubrique.
- Les chiffres
entre parenthèses
sont les écarts-type.
Tableau 5.
Situation
Céréalière
des Exploitations
du Sud du
Bassin Arachidier,
Octobre 1986 - Septembre 1987
Pourcentage
Nombre
Catégorie
des Chefs
de Chefs
d'exploitation
d'eploitation
Acheteuses Nettes
62
39
Achats égaux aux Ventes
3
2
Vendeuses Nettes
35
22
Total
100
63
Source:
Enquêtes ISRA/BAME

135
Tableau 6.
Sources de Revenu les plus Importantes
pour le financement
des Achats:
Nord du Bassin Arachidier,
Octobre 1986 - Septembre 1987.
M-S-M
RIZ
%
%
AIDE DES PARENTS
34,2
34,3
VENTES DES OVINS
22,6
21,8
SALAIRE
16,8
21,l
REVENUS DU COMMERCE
17,6
15,5
VENTES DES ARACHIDES
96
97
AUTRES
892
696
TOTAL
100,o
100,o
Source:
Enquêtes
ISRA/BAME
Notes pour le tableau
6.
-Les autres sources de revenu sont composées des ventes de bovins,
de
volaille,
de produits
maraichers,
de l'arachide
et des emprunts.
Tableau 7.
Sources de Revenu les plus Importantes
pour le financement
des Achats:
Sud du Bassin Arachidier,
Octobre 1986 - Septembre 1987.
M-S-M
RIZ
%
%
REVENUS DU COMMERCE
36,6
12,3
EMPRUNTS
27,6
4,2
VENTES DES ARACHIDES
15,7
36,7
SALAIRE
692
10,6
AIDES DES PARENTS
3,o
23,8
AUTRES
10,9
12,4
TOTAL
100,o
100,o
Source:
Enquêtes ISRA/BAME.
Notes pour le tableau
7.
- Les autres sources de revenu sont les ventes de bovins,
d'ovins,
de produits
maraichers,
do céréales
et de matériel
agricole.

136
vente des arachides
sont les plus importantes
sources.
Il faut noter
également l'importance
des emprunts pour les achats de céréales
locales
ainsi
que les aides des parents pour les achats de riz.
5. SUBSTITUTION DU NIÉBÉ A L'ARACHIDE
Le Senégal a été sérieusement
marqué par la baisse de la pluviométrie
qui a affecté
le Sahel ces dernières
années.
Cette situation
s'est
traduite
par la recherche
de variétes
d'arachide
plus adaptées à la sécheresse et par
la décision
des pouvoirs
publics
d'encourager
et de promouvoir
la substitution
du niébé à l'arachide
dans le nord du Sénégal.
Les producteurs
du nord du
Bassin Arachidier
ont vu ainsi la suppression
totale
du crédit
semence
arachide
qui leur était
octroyé précedemment.
Grâce au soutient
de la CEE, le
gouvernement
confie la distribution
des semences de niébé, des produits
de
traitement
et de l'encadrement
à la SODEVA. Le prix du niébé au producteur
est augmenté par rapport
a celui de l'arachide
dans le but d'encourager
la
production.
Les résultats
de cette étude ont montré (tableau
1) que durant
la
campagne de commercialisation
1986-87, les revenus obtenus de la vente des
arachides
par les chefs d'exploitation
agricoles
du nord du Bassin Arachidier
ont été supérieures
a ceux de la vente du niébé.
Malgrè la suppression
du
crédit
semence arachide dans cette zone les chefs d'exploitation
ont néanmoins
acheté des semences dont la valeur s'éléve
à 82 pour cent des semences totales
achetées.
Cette situation
appelle
les réflexions
suivantes.
a) les producteurs
du nord du Bassin Arachidier
ne sont sans doute pas
persuadé que le niébé soit plus rentable
que l'arachide
et de ce fait
ne sont
pas encore prêts a effectuer
une substitution
complète.
b) le prix en vigueur sur le marché est en deça du prix officiel.
Sur
la base des quantités
de niébé vendues par l'échantillon
du nord du Bassin
Arachidier
et de la valeur correspondante
on arrive
à un prix moyen de 79 F
CFA par Kg ce qui est inférieur
au prix officiel
que doit garantir
la Sodéva
(tableau
1).
L' évolution
des prix au producteur
observés pour la CB5 et la
58-57 dans les marchés hebdomadaires
du nord du Bassin Arachidier
ont montré
que d'une manière générale
les producteurs
reçoivent
moins que le prix
officiel
(Ouédraogo et Ndoye, 1988).
Cette situation
peut dès lors détourner

137
les producteurs
vers la culture
de l'arachide
à cause des débouchés plus
garantis.
6.
RESUME ET IIPLICATIONS DE L'ETUDE
6.1. Résumé des Resultats
Il a éte montré à travers
cette etude que
a) Les revenus agricoles
sont plus importants
dans le sud qu'au nord du
Bassin Arachidier.
L'arachide
constitue
une source importante
de revenu pour
les producteurs,
53 pour cent au nord, et 81 pour cent pour le sud.
b) Malgré l'augmentation
des prix des céréales
locales
au producteur
pour stimuler
l'autosuffisance
céréaliére
nationale,
il est apparu que dans
l'échantillon
observé,
les achats de céréales
locales
demeurent un facteur
important.
Il faut toutefois
préciser
que ces achats sont plus importants
au
nord du Bassin Arachidier
a cause de la situation
pluviométrique
moins
privilégiée.
c) Les achats de riz sont importants
aussi bien dans le nord qu'au sud
du Bassin Arachidier.
d)
les revenus non agricoles
sont importants
dans le Bassin Arachidier
et les plus importants
proviennent
des aides reçus des parents,
des revenus
issus des achats pour la revente,
des rémunérations
reçues à partir
du travail
effectué
en dehors de la période hivernale,
des emprunts et des ventes de
petits
rurainants.
e) Dans le nord du Bassin Arachidier,
les revenus obtenus à partir
de
la vente de l'arachide
ont été plus importants
que ceux obtenus à partir
du
niébé.
Halgrè la suppression
du crédit
semence arachide,
les producteurs
ont
trouvé un moyen de s'en procurer
par les achats.
Le prix officiel
du niébé au
producteur
n'a pas été garanti
dans les zones couvertes
par l'enquête.
6.2.
Imolications
de 1'Etude.
6.2.1.
Imolications
concernant
les deux obiectifs
étudiés
L'objectif
d'autosuffisance
céréalière
préconisé
par le Plan Céréalier
doit être perçu au dela de l'augmentation
des prix au producteur
des céréales
locales.
L'hypothèse
de base qui sous-tend
cet objectif
est que

138
l'augmentation
des prix au producteur
encourage la production
nationale
qui
elle-même accroît
le niveau d'autosuffisance
céréalière.
Les résultats
obtenus dans cette Etude ont montré que les producteurs
du Bassin Arachidier
achètent
dans l'ensemble
des quantités
importantes'de
céréales
locales
à des
fin de consommation.
Cette situation
laisse
presager que le niveau actuel de
production
cérealière
n'est
pas à même de couvrir
les besoins de consommation
de la plupart
des exploitations
agricoles.
On peut avancer les réflexions
suivantes:
a) Dans les conditions
actuelles,
toutes'choses
égales sur le plan de
la répartition
des superficies
actuellement
cultivées
entre les céréales
locales
et l'arachide,
il semble que l'objectif
d'autosuffisance
céréalière
doit s'appuyer
davantage
sur les membres de l'exploitation
agricole
autre que
les chefs d'exploitation.
b) L'augmentation
de la production
céréalière
au niveau du Bassin
Arachidier
passe nécessairement
par l'intensification
et non par l'extension
des superficies
cultivables
dont les possibilités
semblent limitées.
L'intensification
exige que le producteur
ait la possibilité
d'acquérir
un
matériel
agricole
adéquat,
des semences et des engrais en quantité
suffisante.
Compte tenu du fait
que le producteur
a des ressources
financier-es
limitées,
il est nécessaire
qu'il
puisse en disposer
suffisamment
sous forme de crédit
à
court et moyen terme, comme par le passé, à travers
l'ancien
Programme
Agricole.
Cette situation
est d'autant
plus difficile
à restaurer
que le
gouvernement
a déjà pris des engagements avec le programme d'ajustement
structurel.
Les producteurs
du nord du Bassin Arachidier
ne semblent pas vouloir
entièrement
substituer
le niébé à l'arachide
comme préconisé
dans le Plan
Céréalier.
Cela pose à moyen terme le probléme de la rentabilité
des
investissements
déjà réalisés
par le gouvernement
et invite
aussi a réfléchir
sur le fait
que le niébé à toujours
été considére
comme un complément par le
producteur
du Bassin Arachidier
et de ce fait
risque de ne pas avoir la chance
d'être
cultivé
à grande échelle
surtout
si ses débouchés ne sont pas garantis
comme l'arachide.

139
6.2.2.
Implications
oour la Recherche
Aqricole,
le Gouvernement
et
les Bailleurs
de Fonds
a)
La recherche
agricole
doit
continuer
à promouvoir
des variétés
performantes
de céréales
locales
et convaincre
les producteurs
de leurs
effets
sur les rendements
en multipliant
les démonstrations
en milieu
réel
sur la
base des ressources
des producteurs.
Des enquêtes
doivent
être
menées afin
d'appréhender
les facteurs
qui freinent
une expansion
significative
de la
production
céréalière,
ce qui permettra
de définir
des alternatives
pour
atteindre
l'autosuffisance
céréalière
nationale.
Des études
doivent
être
menées concernant
la rentabilité
entre
le niébé
et l'arachide
en terme
de
revenus
et de fanes
et l'analyse
des motivations
des producteurs
pour
le niébé
et l'arachide.
b)
Le gouvernement
doit
reconsidérer
le problème
du crédit
au monde
rural
en tenant
compte
des leçons
de l'ancien
Programme
Agricole.
Il doit
également
revoir
l'organisation
et les procédures
de commercialisation
du
niébé.
Si cette
culture
doit
être
considérée
comme une culture
de rente
à
l'instar
de l'arachide,
elle
doit
tout
au moins bénéficier
des mêmes
conditions.
c)
Les Bailleurs
de Fonds doivent
aider
et encourager
le gouvernement
à
reconsidérer
le crédit
à court
terme
(semences,
engrais)
et à moyen terme
(matériel
agricole)
pour le monde rural.

140
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES.
Minist*re
du Développement Rural (1986).
Etude du Secteur Agricole.
Plan
Céréalier.
Dakar, Sénegal, Mai.
Ouedraogo,
Ismael and 0. Ndoye (1988).
Guidelines
for The Collection
of
Agricultural
Prices In Sub-Saharan Rural Markets:
Lessons From Senegal.
Working Paper ISRA/BAME, Dakar, Senegal, March.

141
SESSION II--PROPOSITIONS DE RECONHANDATIONS
1. La politique
s'appliquant
aux engrais devrait
être étendue a d'autres
méthodes contribuant
à la fertilité
des sols.
Les moyens, autres que l'apport
d'engrais
minéral sont les suivants:
a. Utilisation
de la fumure organique,
des composts, et autres
moyens de fertilisation;
b. Naitrise
de l'érosion,
ce problème étant de grande ampleur et
nécessitant
de gros moyens, il devra faire
l'objet
de l'appui
de
1'Etat.
2. Les recherches
ultérieures
concernant
la politique
s'appliquant
aux
engrais devront
tenir
compte:
a. Du problème de la conservation
du capital
foncier
et contre la
tendance à la dégradation
de l'environnement;
b. De l'ensemble
des facteurs
agronomiques,
pédologiques
et socio-
économiques.
3. Les zones pour lesquelles
la rentabilité
de l'engrais
est marginale
n'ont pas été négligees
et devront être de la même façon prises en compte.
Les mesures susceptibles
d'accroitre
la productivité
des cultures
comprenent:
a. L'utilisation
de la fumure organique;
b. L'utilisation
des semences conditionnées;
c. L'utilisation
des variétés
a cycle court;
d. L'utilisation
des cultures
de diversification
telles
que le
niébé;
e. On devrait
aussi porter
attention
aux activités
productives
non-
agricoles.

142
4. Les facteurs
suivants devront
être pris en compte pour la formulation
des mesures susceptibles
de stimuler
la demande d'engrais:
a. Adéquation
des prix des engrais aux revenus des paysans en
l'absence
d'un programme de subvention
ou de crédit
pour les
engrais;
b. Rentabilité
de l'utilisation
des engrais;
c. Existence d'incitations
financières
pour les opérateurs
privés
prenant en charge la distribution
des engrais.
5. Les recherches
devront porter
sur la révision
des recommandations
en
matiére
de fertilisation
dans la région du Fleuve, mettant
l'accent
sur le
rôle du phosphore et du potassium dans les formules.
6. Les recherches
sur les techniques
améliorées
devront
reposer sur la
compréhension
approfondie
des pratiques
culturales
traditionnelles,
ainsi que
sur les objectifs
retenus pour le developpement
agricole.
La mise en place
des' innovations
devra se faire,
nécessairement
en étroite
collaboration
entre
les chercheurs,
les agents de développement
et les paysans.
Cette
méthodologie
devra être respectée
depuis la phase de diagnostic
jusqu'à
la
phase d'essais
des solutions
techniques
en milieu
paysan, puis pour les phases
d'évaluation
des essais et de la vulgarisation.
7. L'insertion
du secteur prive dans le dispositif
de distribution
des
engrais est essentielle,
mais elle demande l'appui
et l'intervention
facilitante
de 1'Etat.
8. Rien que l'application
d'une politique
de prix incitatifs
aux
producteurs
soit un élément clé pour atteindre
l'objectif
d'autosuffisance
céréaliére,
seule elle n'est pas suffisante.
Par ailleurs,
l'accroissement
de
la production
agr icole dépendra du développement
de techniques
iorées
amél

143
permettant
l'intensification
des cultures
et d'en accroitre
la rentabilité.
La mise en place de mesures institutionnelles
permettant
l'accès
des
producteurs
aux intrants,
l'ouverture
de debouchés et des prix incitatifs
à la
productions
sont les compléments de cette politique.
Parmis d'autres
organismes publics
et privés,
1'ISRA devra s'impliquer
et
s'intégrer
entiérement
A cette politique
conduisant
a la réalisation
des
objectifs
de développement.
Sa contribution
sera effective
au travers
de ses
programmes de recherches
techniques
et socio-économiques
orientés
vers des
solutions
concretes
aux problêmes auxquels le Senégal est confronté
actuellement.

145
SESSION III - LES POLITIOUES DE PRIX
ET DE COM#ERCIALISATION AGRICOLE
Résume des Interventions
Des interventions
ont eté presentées
sur les points suivants:
1. Guide de collecte
des prix agricoles
en Afrique
du Sud du Sahara:
Lessons tirées
du Sénégal.
Il est a signaler
que la CSA a adopté la méthode de
collecte
des prix mise au point par le BAME. De plus ces données sont celle
à
présent publiées
dans le quotidien
"Le Soleil."
(Ismaël Ouédraogo et Ousseynou
Ndoye)
2. Les marges et les coûts de commercialisation
des Céréales dans le Bassin
Arachidier.
(Ismaël Ouédraogo et Ousseynou Ndoye)
3. La privatisation
du systeme de distribution
des intrants
agricoles
au
Sud-Est du Sénégal: Problémes et options
pour la politique
agricole.
(Stephan
Goetz, John Holtzman et Bocar Diagana)

GUIDE DE COLLECTE
DES PRIX AGRICOLES DES MARCHES RURAUX
AU SUD DU SAHARA :
LEÇONS TIREES DU SENEGAL
Ismaël S. OUEDRAOGO et Ousseynou NDOYE

149
INTRODUCTION
La restructuration
en cours
des économies
des pays de l'Afrique
au Sud
du Sahara
repose
sur les forces
du marché,
notamment
sur les prix,
de manière
plus marquée
qu'auparavant
dans cette
région.
Pour "appliquer
des prix
normaux"
cependant,
il faut
disposer
de meilleures
informations
sur les
marchés
que celles
que la plupart
des pays ont pu jusqu'à
présent
fournir.
Ainsi,
un nombre
croissant
d'institutions
sont engagées
dans la collecte
de
données
sur les prix
de marché
et a l'heure
actuelle
l'on
essaie
de mettre
sur
pied
dans beaucoup
de pays des services
d'information
sur les marchés
agricoles.
La collecte
des données
sur les prix
est une méthode
peu coûteuse
permettant
de prévoir
les conséquences
des politiques
et le comportement
des
commerçants.
Les données
sur les prix
fournissent
effectivement
des
informations
actuelles
et utiles
aussi
bien
pour la prise
de décision
que pour
l'analyse
des politiques.
Malheureusement,
étant
donné
que, d'habitude,
elles
n'essaient
pas assez
de comprendre
la formation
des prix
de marché
et de définir
des méthodes
appropriées
pour en faire
la collecte,
ces nouvelles
institutions
risquent
en
plus de confondre
les problèmes.
Par exemple
le fait
d'envoyer
simplement
des
rapports
aux analystes
et aux décideurs
sur les prix
en milieu
rural
composés
à ceux en cours
en milieu
urbain,
sur les prix
de vente
comparés
aux prix
d'achat
ne traduit
pas correctement
la réalité
et il faudra
que ces
utilisateurs
devinent
la nature
des prix
indiqués
dans leur
analyse
et dans
leur
formulation
des politiques
sur les produits
alimentaires.
Dans les
marchés
ruraux
de l'Afrique
au Sud du Sahara,
la majeure
partie
des
transactions
qui se font
dans les différents
circuits
de commercialisation
génèrent
une grande
variété
de prix
de marche.
Ce document
tente
1) de clarifier
le rôle
des institutions
de recherche
dans la collecte
des informations
relatives
au prix
de marché,
2) de faire
quelques
recommandations
relatives
à la collecte
des prix
des produits
agricoles
en cours
dans les marchés
ruraux
de l'Afrique
au Sud du Sahara,
et
3) d'illustrer
les questions
de politique
qu'une
telle
collecte
de données
peut aider
a résoudre
par des voies
plus
simples.
Le document
est confectionné
à l'intention
des responsables
de réseaux
d'approvisionnement
en produits
alimentaires
et des chercheurs
en Afrique
au

150
Sud du Sahara en général.
Les lecteurs
qu'il
vise plus spécifique
sont
l'institution
régionale
CILSS (Comité Inter-états
de lutte
contre la
sécheresse au Sahel),
les donateurs
en activité
au Sénégal comme 1'USAID et la
Banque Mondiale,
et le Commissariat
à la Sécurité
Alimentaire
du Sénégal
(CSA). Il met l'accent
sur les méthodes de collecte
des données sur les prix
de marché dans le Bassin Arachidier
du Sénégal mises au point par le Bureau
d'Analyse
Macro-économique
(BAME) de l'Institut
SénBgalais de Recherches
Agricoles
(ISRA).
LE ROLE DES INSTITUTIONS DE RECHERCHE
L'intérêt
particulier
que présentent
les prix de marché et le projet
de
mise sur pied de services
d'information
sur les marchés en Afrique
au Sud du
Sahara met en relief
le rôle des institutions
de recherche dans la collecte
des informations
sur les prix.
Le manque d'informations
internes
sur les
marchés en Afrique
au Sud du Sahara pousse les chercheurs
a collecter
leurs
propres informations
sur les prix.
La source d'informations
ainsi générée qui
est souvent la plus fiable
existant
dans le pays, est utile
aussi aux autres
utilisateurs
des informations
sur les marchés mais elle est souvent trop
spécifique
pour servir
d'alternative
a un service d'information
genéral sur
les marchés. Par exemple, ce qui est plus important
pour les décideurs
est
l'urgence
des prix indiqués
alors que pour les chercheurs
ce qui importe c'est
leur uniformité
dans le temps. Il demeure cependant que tous les utilisateurs
des informations
sur les marchés. Les chercheurs,
les analystes,
les autorités
concernées et les autres décideurs
du secteur de l'alimentation
tels que les
producteurs,
les structures
de traitement
ou de transformation,
et les
consommateurs ont besoin d'un service d'information
géneral sur les marchés.
La mise en place d'un service national
d'information
sur les marchés
nécessite
beaucoup de temps. Dans beaucoup de pays ce service ne fonctionne
que pour une courte période:
il est créé dans le cadre d'un projet
financé
par
l'aide
étrangère
et s'arrête
de fonctionner
dès la fin du projet.
En outre,
quand ce service est mis en place par des organismes publics
comme les
services
chargés de la réglementation
des prix sur les marchés, les
utilisateurs
potentiels
et en particulier
les entrepreneurs
privés peuvent
douter de son impartialité.
Un organisme public de réglementation
est toujours

151
tenté des prix de marché et des informations
qui sont en conformite
avec ses
objectifs.
En tout état de cause, comme on l'a fait
comprendre plus haut, les
prix indiqués
peuvent n'être
d'aucune
utilité
parce que tout simplement
l'on
ne connaît
pas toujours
la nature exacte des prix mentionnés.
Pour ces raisons il faudrait
que le terrain
soit minutieusement
préparé
pour la création
de ces organismes d'information,
pour permettre
à une autre
institution
de collecter
les données sur le marche, même dans une proportion
limitée,
pour permettre
de vérifier
l'adéquation
et l'exactitude
des prix
indiqués.
Les institutions
de recherche ne devraient
pas se substituer
aux
organismes d'information
sur les marchés, à moins que cette tâche ne leur soit
spécifiquement
confiee
avec le financement
approprié,
mais elles devraient
seconder ces organismes en leur communiquant les méthodes adéquates de
collecte
et de contrôle
des données sur les marchés.
En 1983 dans le cadre du Projet de Recherche et de Planification
mis en
oeuvre au Sénégal par l'ISRA,
MSU et 1'USAID Sénégal, 1'ISRA a créé le Bureau
d'Analyse
Macro-économique
(BAME) pour collecter
et analyser
les données
économiques agricoles
et socio-économiques
afin d'aider
à mieux orienter
les
politiques
en matière agricole
et alimentaire
au Sénégal.
Depuis 1984, l'une
des activités
de recherche du BAME a été la collecte
de données sur les prix
agricoles
dans le Bassin Arachidier,
une zone qui regroupe 60 % de la
population
du pays et qui forment 80% de ses produits
agricoles
principaux,
l'arachide
et le mil.'
Au cours de ces enquêtes quelques leçons ont été tirées
sur les
modalités
de cette collecte:
le lieu,
quels produits
et quelles
qualités,
quels prix,
comment et quand collecter,
et comment traiter
et publier
les
données sur les prix.
Dans la partie
qui suit,
ces leçons ont donné lieu à
quelques recommandations
et illustrations
sur les questions
relatives
aux prix
des produits
alimentaires
qui seront utiles
à d'autres
personnes engagées dans
des activités
similaires
ou pour la mise en place d'un service d'information
sur les marchés au Sénégal ou dans d'autres
pays semblables.
' Le BAME mène d.'autres
activités
de recherche
hors du Bassin Arachidier
dans les régions de la Casamance et du Fleuve.

152
RECOMMANDATIONS
POUR LA COLLECTE DES PRIX EN
COURS SUR LES MARCHES RURAUX
Sélectionner
les marchés
Les questions
portant
sur les coûts nécessitent
que la collecte
des
données s'effectue
exclusivement
dans des marchés choisis.
La sélection
de ces
marchés se fait
sur la base d'une liste
indicative
des marchés de la région et
d'un ensemble de critères
pour orienter
le choix de ces marchés sur la liste.
En utilisant
des données secondaires
recueillies
auprès des services
du
gouvernement
du Sénégal et les informations
recueillies
auprès des autorités
gouvernementales
et locales,
les chercheurs
du BAME ont dressé une liste
des
marchés agricoles
du Bassin Arachidier
(Voir Carte 1). Sur la base d'un
ensemble de critères2
liés à l'importance
des marchés ruraux dans la
commercialisation
des produits
agricoles,
ils ont effectué
un recensement
de
ces marchés et ont initialement
sélectionné,
pour leurs enquêtes,
une
quarantaine
(40)3 de marchés parmi les plus importants
du Bassin Arachidier
et
de l'autre
côté de la frontière
gambienne (quelques marchés) (Voir Carte 2).
Distinquer
les formes. et les calibres
des Droduits
Malgré l'absence
d'un système officiel
de calibrage
pour la plupart
des
produits
agricoles
et la pratique
qui consiste
à mettre ensemble diffërentes
qualités
de produits
aussi bien chez les producteurs
que chez les commerçants,
il y a néanmoins une différence
au niveau des prix sur la base de la forme, de
la variété
et de la qualité
constatée.
Habituellement
les producteurs
vendent le mil, le sorgho et le maïs une
fois qu'ils
sont battus.
Dans certains
cas les femmes vendent des céréales
decortiquées
aux consommateurs,
mais les céréales moulues (farine)
ou cuites
(couscous) ne sont pas disponibles
sur les marchés hebdomadaires
ruraux.
2 Ces critères
comprennent:
la disponibilité
des produits,
la richesse
des
marchés, la fréquentation
des marchés par les grossistes,
les quantités
achetées,
la disponibilité
de vëhicules
de transport,
l'infrastructure
des marchés
(balances,
structures
de stockage,
téléphone,
etc...)
la situation
par rapport
à une route
goudronnée,
le caractère
saisonnier
des marchés,
l'influence
religieuse
(Ndoye, 1984).
3 Par la suite ce nombre a été ramené à 16 en 1985 et augmenté à 20 à la
suite de changements intervenus
dans le financement.

CARTE
1:
LE BASSIN
ARACHIDIER
AU
SENEGAL
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Dr: DIO”“lm.. KAOUCK. FATICI<. l.O”oA, ET T”IC.,
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MAURITANIE
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I-
a

154

155
L'arachide
décortiquée,
la paille
d'arachide,
l'huile
d'arachide
de
fabrication
artisanale
et le tourteau
sont aussi en vente.
La vente d'arachide
non décortiquée
aux commerçants privés non agréés est interdite
mais se
pratique
néanmoins à certaines
périodes de l'année
surtout
sur le marché de
Touba4. Le riz paddy local est mis en vente au Nord du Bassin Arachidier.
Au
Sud, les commerçants font entrer
le riz paddy frauduleusement
de la Gambie.
Les différentes
variétés
de niebë (ainsi que le mélange des variétés)
donnent lieu a l'application
de prix différents.
En outre,
les prix baissent
quand le niébé est manifestement
abîmé par les insectes
(le niébé gravement
abîmé sert d'aliment
pour le bétail).
L'arachide
décortiquée
est aussi vendue
en deux qualites
surtout
pendant la période de semis du fait
du criblage
et de
la sélection
des semences: la graine entière
(semence) constitue
le calibre
n'l et la graine brisée
(utilisée
pour la cuisine)
est le calibre
n"2.
ComDrendre les rôles respectifs
des acteurs du marché
Une bonne connaissance
de l'identité
et des rôles des principaux
acteurs
du marché permet d'expliquer
la fixation
des prix en cours sur le marché et de
définir
les méthodes de collecte
des prix.
En effectuant
le recensement des marchés, les chercheurs
du BAME ont
aussi identifié
les acteurs de ces marchés (Newman, Ndoye et Sow, 1985).
Ils
ont trouvé que les producteurs
rendent de petites
quantités
(moins de 15 kg)
de céréales
en moyenne et les femmes en rendent moins que les hommes. Dans les
zones de production
moins favorisées
du Nord du Bassin Arachidier,
les
producteurs
arrêtent
la vente des produits
agricoles
pendant la période
de
soudure (période
des cultures)
mais les producteurs
des zones les plus
favorisées
au Sud vendent des cereales tout au long de l'année.
Les intermédiaires
sont constitués
par les banabana, les grossistes
de
différentes
sortes,
et les détaillants
dont certains
sont
banabana
ou
grossistes.
Les banabana achètent
de petites
quantités
(pesées sur de petites
balances ou mesurées dans des pots) aux producteurs
et habituellement,
le même
jour de marché, ils revendent
aux grossistes
le produit
par sac de 100 kg
après l'avoir
pesé sur une bascule.
Beaucoup de banabana ne disposent
pas de
4 Le marché de Touba bénéficie
de la protection
des chefs religieux
de cette
ville.

156
capitaux
suffisants
et sont obligés
de passer des contrats
avec les
grossistes,
ou de vendre un ou deux sacs aux grossistes
afin de pouvoir
continuer
a acheter la production
des paysans. Dans les marchés ruraux situés
près des villes,
certains
banabana portent
les produits
achetés aux grossistes
établis
dans ces villes.
Dans le Nord du Bassin Arachidier
à l'arrivée
de la
saison des pluies
(quand les paysans ont largement
entamé leurs réserves
alimentaires)
beaucoup de banabana achètent
des produits
aux grossistes
et les
revendent
au détail
aux consommateurs.
D'autres
se livrent
à plein
temps aux
activités
agricoles.
Les grossistes
transportent
les produits
agricoles
des zones de
production
aux zones de consommation.
Les grossistes
installés
au Sud se
spécialisent
plus dans les céréales
locales
(mil, sorgho, maïs) que ceux du
Nord qui en géneral ajoutent
le riz importé 21 leur gamme de produits.
A partir
de 1985-86 la SONACOS, une huilerie
para-publique,
a accordé des licences
à un
petit
nombre de grossistes
pour leur permettre
d'acheter
les arachides
aux
producteurs
en son nom. Pour s'occuper
toute l'année,
beaucoup de ces
grossistes
pratiquent
la vente des céréales
au détail
ou se livrent
à d'autres
types de commerce.
Dans chaque marché rural des produits
agricoles
sont disponibles
(et
vendus au kilogramme)
dans la boutique
d'un ou de plusieurs
commerçants ou
chez le banabana détaillant.
Au niveau de la petite
vente au détail,
un nombre
de femmes vendent des produits
et denrées alimentaires
en mesures ou en
quantités
inférieures
au kilogramme.
Enfin,
l'organisme
para-public
le Commissariat
à la Sécurité
Alimentaire
(CSA) s'est
aussi engagé dans l'achat
et la vente de céréales
pour soutenir
les prix au producteur
à 70 FCFA le kg, stabiliser
les prix
au consommateur,
et mettre en place un stock de sécurité
alimentaire.
La SONACOS, l'huilerie
para-publique,
achète l'arachide
et le niébé aux prix officiels.
Les
coopératives
financées
par le CSA (en 1984-85 et en 1985-86) ainsi que par la
SONACOS, achètent
le mil et l'arachide
aux producteurs.
Déterminer
les orix de marché aooroories
au'il
faut collecter
L'interaction
entre les différents
acteurs du marché aux différentes
étapes des transactions
produit
une grande variété
de prix.
A l'évidence,
dans

157
les marchés
ruraux,
il y a un trop
grand
nombre
de niveaux
divers
de prix
au
producteur,
de prix
de gros et de prix
au consommateur
pour qu'on
puisse
les
collecter
tous.
Pour le mil battu
par exemple,
les producteurs
peuvent
le vendre
aux
banabana,
aux grossistes,
aux transformateurs,
aux organismes
para-publics
et
aux consommateurs;
les banabana
peuvent
le vendre
aux grossistes,
aux
transformateurs
et aux consoannateurs;
les grossistes
peuvent,
à leur
tour,
le
vendre
à d'autres
grossistes,
aux détaillants,
aux transformateurs
et aux
consommateurs.
En plus,
le petit
commerce
des femmes peut donner
lieu
a des
micro-prix
de détail.
La réponse
à la question
de savoir
quels
sont les prix
qu'il
faut
observer
et communiquer
dépend
de l'idée
qu'on
se fait
du niveau
de
prix
le plus
pratiqué
sur les places
de marché
et des problèmes
spécifiques
sont étudiés.
Au Sénégal,
les questions
de prix
sont étroitement
liées
à la
comparaison
à faire
entre
les prix
officiels
et les prix
pratiqués
sur le
marché
- les prix
payés aux producteurs
par les commerçants
privés
et les prix
que les consotmnateurs
paient
à ces commerçants.
Ainsi
donc,
il est nécessaire
de collecter
les prix
au producteur
en milieu
rural
et les prix
au détail.
Sur
la base de ce que l'on
sait
des différents
prix
en cours
sur le marché,
il est
aussi
logique
de collecter
les prix
de gros.
Ce qui importe
vraiment
est de savoir
le niveau
que le prix
représente,
d'en
faire
une bonne
collecte
et de déclarer
ce niveau.
Le BAME a conçu
ses
enquêtes
de marché
de façon
à pouvoir
collecter,
le même jour
de marché
1) les
prix
perçus
par les producteurs
qui vendent
aux banabana,
2) les prix
perçus
par ces banabana
quand
ils
vendent
aux détaillants
(une estimation
de prix
de
gros)
et 3) les prix
au détail
perçus
par les commerçants
de préférence
au
niveau
de leurs
boutiques.
(Cette
dernière
donnée
permet
d'établir
une série
plus
conséquente
car ces boutiques
sont toujours
actives).
Déterminer
une bonne fréauence
de collecte
de prix
Le moment et la périodicité
de la collecte
des prix
de marché
dépendent
de la connaissance
du comportement
des prix,
mais aussi
de facteurs
statistiques
et de coût.
Pour les besoins
statistiques,
l'idéal
serait
de
collecter
les prix
à différents
moments de la journée
chaque
semaine
puisque
le mécanisme
de découverte
des prix
(le
fait
pour les acteurs
du marché
de

158
pouvoir
deviner
les changements
intervenus
au niveau
de l'offre
et de la
demande)
peut donner
lieu
à des variations
de prix
au cours
de la même
journée,
et dans la mesure
où les marchés
ruraux
du Sénégal
se tiennent
une
fois
par semaine
(les
marchés
sont permanents
dans les centres
semi-urbains).
Cependant,
il faudrait
mettre
ces considérations
en regard
avec les coûts
entraînés
par le fait
de demander
à l'enquêteur
de couvrir
chaque
semaine
tous
les marchés
qu'il
suit,
et de le faire
travailler
toute
la journée
dans chacun
de ces marchés.
Dans ses enquêtes,
le BAME collecte
les prix
tous les 15 jours
au niveau
d'un
marché.
C'est
là une façon
d'essayer
d'avoir
au moins deux points
de
données
permettant
d'estimer
le prix
mensuel
et de permettre
à l'enumérateur
de mener des activités
autres
que la collecte
des prix.
Le BAME demande
à
l'énumérateur
d'être
présent
sur le marché,
au moins
au moment où il est le
plus
actif.
Il enregistre
les trois
prix
les plus
pratiqués
pour permettre
le
calcul
d'une
moyenne
pour ce jour
de marché.
Choisir
les méthodes
des aoorooriés
de collecte
des prix
En général
il y a quatre
méthodes
principales
de collecte
des prix
au
producteur
agricoles
au niveau
des marchés:
1) interroger
les acteurs
du
marché,
2) jouer
le rôle
d'acheteur
ou de vendeur
du produit,
3) observer
la
transaction
pour noter
le prix,
et 4) utiliser
les prix
enregistrés
par les
commerçants
dans leurs
registres.
Premièrement
la méthode
qui vient
à l'esprit
immédiatement
est celle
qui
consiste
à interroger
les acteurs
du marché
pour savoir
les prix
payés
ou
perçus,
mais les réponses
peuvent
varier
suivant
les types
d'acteurs
que l'on
interroge.
Dans beaucoup
de pays de l'Afrique
au Sud du Sahara,
les acteurs
du
marché
s'accordent
sur un prix
après
marchandage.
Les prix
indiqués,
qui
peuvent
varier
suivant
le statut
social
apparent
de l'acheteur/vendeur,
ne
constituent
qu'un
point
de départ
pour le marchandage.
Le fait
d'interroger
le
commerçant,
à moins qu'il
ne s'agisse
d'une
personne
bien
connue
de
l'enquêteur,
fait
courir
le risque
de collecter
des prix
inexacts,
surtout
si
le commerçant
sent que l'enquêteur
n'est
ni acheteur,
ni vendeur.
Pour cette
raison,
il est préférable
de s'adresser
à un producteur
ou à un consommateur
qui vient
juste
de terminer
sa transaction
avec un commerçant.
Même dans ce

159
cas, l'enquêteur
devrait
s'armer
de patience
parce
qu'il
est possible
qu'il
n'obtienne
pas de réponse
de la part
du premier
producteur
ou consommateur
enquêté.
Deuxièmement,
le fait
d'acheter
le produit
pour le peser
permet
d'effectuer
une dérivation
précise
de prix
standard
unitaire.
Cette
méthode
est applicable
pour la collecte
de prix
au consommateur
puisqu'il
n'est
pas
pratique
d'essayer
d'acheter
auprès
d'un
producteur.
Outre
le coût qu'il
faudra
évidemment
payer,
cette
methode
comporte
aussi
le risque
de faire
enregistrer
des prix
inexacts
si l'achat
se fait
sans qu'il
y ait
eu
marchandage
au préalable.
Même quand la transaction
se fait
sur la base de
prix
au consommateur
officiellement
fixés,
les consommateurs
peuvent
quelquefois
obtenir
une remise
ou payer
un bonus.
(Il
est aussi
possible
de
demander
un index
de prix
et de prier
ensuite
un commerçant,
un producteur
ou
un consommateur
de peser
le produit
sans l'acheter.
Ce procédé
combine
la
première
et la deuxième
méthodes
ainsi
que leurs
inconvénients
éventuels).
Troisièmement,
on peut effectuer
la collecte
des prix
de marché
simplement
en suivant
la négociation
entre
un vendeur
et un acheteur
et
enregistrer
les prix
conclus
(chercheur
doit
alors
trouver
un moyen de peser
l'unité
de mesure
si les acteurs
du marché
ne se servent
pas de balance
dans
leurs
transactions.
Habituellement,
il n'est
besoin
de prendre
cette
précaution
qu'une
fois
ou quelquefois
seulement
dans l'année
pour
chaque
type
de mesure).
C'est
là une méthode
objective
et peu coûteuse
(pour
les
enquêteurs
qui parlent
les langues
locales).
Les acteurs
du marché
trouvent
aussi
que cette
méthode
est moins gênante
que les autres.
C'est
celle
qui est
utilisée
par les enquêteurs
du BAME chaque
fois
que c'est
possible.
Enfin,
outre
ces méthodes
quelque
peu classiques
de collecte
de données
sur les prix,
les transactions
consignées
par les commerçants
constituent
une
autre
source
d'information
sur les prix.
En guise
d'expérience,
le BAME a
demandé
à un sous-échantillon
des grossistes
dans le cadre
de ses enquêtes
de
marché
de consigner
(en français
et en arabe)
les prix
et les quantités
dans
un document
de transactions
qu'il
leur
a distribué.
Cela permet
de couvrir
une
ètendue
géographique
plus large
puisqu'une
poignée
de grossistes
couvrent
un
plus grand
nombre
de marchés
que les enquêteurs.
En outre
on obtient
ainsi
plus de détails
sur les prix
notés
(par différentes
catégories
de participants

160
sur une base journalière)
qu'avec
les méthodes
habituelles.
Cependant,
cette
méthode
nécessite
un degré
de confiance
élevé
de la part
des commerçants.
Le
BAME a établi
de bons rapports
de travail
avec les commerçants
depuis
1984,
et
les politiques
favorables
au marché
appliquées
au Sénégal
contribuent
à
réduire
la méfiance
et la réticence
des commerçants
a participer
à de telles
experiences5.
Observer
les conditions
de marché
aoorooriées
Le fait
de connaître
le rôle
des participants
et de collecter
les prix
du marché
peut ne pas suffire
à expliquer
la formation
des prix.
Four
comprendre
comment les prix
sont fixés,
il faut
en plus
avoir
une certaine
idée de ce qui se passe
sur les places
de marché.
Au Sénégal
il
importe
de
savoir
si le Commissariat
a la Sécurité
Alimentaire
(CSA) est en train
d'acheter
ou a vendre
des céréales,
si la campagne
de commercialisation
de
l'arachide
est ouverte
par la SONACOS, et s'il
y a eu distribution
officielle
d'intrants
agricoles
ou d'aide
alimentaire
au moment de la collecte
des
informations.
Les informations
relatives
aux cérémonies
traditionnelles
et
religieuses
sont importantes
aussi.
On peut aussi
essayer
d'avoir
des
informations
relatives
a l'intervention
de la police,
du service
du contrôle
économique
ou a des désastres
intervenus
au niveau
local,
etc...
Dans le cadre
de ses enquêtes,
le BAME demande
à ses enquêteurs
d'observer
et de signaler
tout
événement
local
qui est susceptible
d'avoir
des incidences
sur les sur
les conditions
économiques.
Concevoir
un auestionnaire,
analvser
et
enrectistrer
les résultats
La conception
du questionnaire
est un compromis
entre
la facilité
d'enregistrement
des données
pour l'énumérateur
et la facilité
de
5 Les données
sur les prix
enregistrées
au niveau
du paysan
posent
un autre
problème.
Le BAME collecte
ces données
en se fiant
à la mémoire
des répondants,
mais pour
certains
paysans
qui savent
lire
et écrire
en français
et en arabe,
les prix
sont consignés
dans un livre
de transactions
fourni
par le BAME. On a
noté que les paysans,
dans nos échantillons,
ont plus
de mal à tenir
ces livres
que les commerçants,
peut-être
du fait
qu'un
nombre plus réduit
de paysans
savent
lire
et écrire.

161
programmation
et de traitement
des données
avec le thème statistique
disponible.
Le BAME n'utilise
plus
la combinaison
ABSTAT et LOTUS l-2-3
mais plutôt
la combinaison
du SPSS/PC t et des thèmes CHART MASTER. Entre
temps la forme
du questionnaire
d'une
page a été retenue
et simplifiée
même avec l'ajout
des
prix
au consommateur
et les observations
sur les conditions
de marché
décrites
ci-dessus.
Une supervision
étroite
demeure
nécessaire
cependant
pour produire
des données
claires
permettant
de reporter
des resultats
rapidement
et sans
grands
risques
d'erreurs.
Le BAME et 1'ISRA
insistent
sur le report
des
résultats
dans les courtes
"Notes
d'information"
envoyées
aux autorités.
Habituellement,
la longueur
de ces notes
ne dépasse
pas 10 pages.
Pour
permettre
aux décideurs,
qui ne disposent
pas de beaucoup
de temps,
de se
faire
rapidement
une idée
précise
des résultats,
on a choisi
de recourir
aux
représentations
graphiques
plutôt
qu'aux
tableaux.
Ainsi,
l'adoption
de
SPSS/PC t et de CHART MASTER non seulement
facilite
l'enregistrement
et
l'analyse
des données,
mais permet
aussi
de reporter
les résultats
plus
rapidement
et plus
facilement.
ILLUSTRATIONS
DE QUESTIONS RELATIVES
AU PRIX AU SENEGAL
Tendances
saisonnières
des orix
au Droducteur
du mil
A part
le fait
que les bas prix
sont enregistrés
au milieu
de la saison
des moissons
et que les prix
élevés
interviennent
pendant
la période
de
soudure,
deux autres
aspects
caractérisent
les tendances
saisonnières
des prix
du mil payés aux producteurs
par les banabana
dans les marchés
ruraux
du
Bassin
Arachidier
(Figure
1).
D'abord,
la campagne
de commercialisation
arachidière
de la SONACOS a un
impact
indéniable
sur les prix
au producteur
du mil dans le Bassin
Arachidier.
Au début
de la campagne
(Novembre
- Décembre),
les producteurs
réduisent
leurs
ventes
de céréales
dans la mesure
où ils
préparent
la commercialisation
de
leur
arachide
qu'ils
vendent
à la SONACOS et dans la mesure
où les ventes
d'arachide
leur
permettent
de satisfaire
une bonne partie
de leurs
besoins
en
argent.
Les prix
au producteur
tendent
à monter
pendant
cette
période.
Selon
le niveau
de la production
arachidière,
les producteurs
reprennent
leurs
ventes
de céréales
après
la fermeture
de la campagne
de commercialisation

Fig
1: VARIATIONS
SAISONNIERES
DU PRIX
AU PRODUCTEUR
DU MIL DANS
LES
MARCHES
RURAUX
DU
BASSIN
ARACHIDIER:
OCTOBRE
1985
A SEPTEMBRE
1987
170
160-m
PRIX
DU
MARCHE
150--
SAISON
1964-65
---------------
. .._.._......................._.......__...____....~..
SA,SON
, g86-87
140.-
SAISON
1985-86
A
130--
il \\
120--
Y
llO--
PRIX
OFFICIELS
\\
2
z1 100.-
90 --
80 --
70 t
60
.,-,‘~.--.-~-pnx-~=~,~~~
-.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.--.-
-.‘,\\;
50
t
40 J
oct
NOV
Dec
JCln
Ff?V
Mer
AVr
Mai
JUn
JUl
AOU
SeP
MOIS

163
arachidière
(en Mars).
Les prix
au producteur
du mil tendent
alors
à baisser
ou, à tout
le moins,
montrer
des signes
de baisse.
Deuxièmement,
contrairement
aux prévisions,
et au moins
pour les trois
dernières
années,
le début
de la campagne
agricole
(Mai-Juin)
a connu
un
accroissement
des quantités
de mil vendues
par les producteurs
et,
ainsi,
une
baisse
du prix
au producteur.
Du fait
de la réduction
des quantités
de
semences
distribuées
à crédit
par 1'Etat
et des bonnes
récoltes
de mil,
les
producteurs
vendent
leurs
céréales
pour augmenter
leurs
revenus
financiers
afin
de financer
la production
d'une
culture
de rente
(en achetant
des
semences).
Cette
situation
efface
la faible
démarcation
qu'il
y a entre
les
supposées
cultures
de vente
et cultures
vivrières
dans le Bassin
Arachidier.
Une étude
détaillée
de la relation
entre
la production
d'arachide
et celle
de
mil,
entre
la commercialisation
et la consommation
est,
à l'évidence,
nécessaire.
Prix
oour différents
oroduits
et calibres
Prix
au producteur
pour diverses
céréales
locales
Il y a une tendance
à mettre
ensemble
toutes
les céréales
locales
dans
la mesure
où on les considère
comme des produits
de substitution.
La Figure
2
montre
que pendant
la dernière
saison
le prix
du maïs a correspondu
à celui
du
mil mais en général
se vendait
au rabais
si on compare
son prix
à celui
des
deux première
céréales.
Dans les marchés
ruraux,
les prix
au consommateur
pour
ces produits
(l'illustration
n'en
est pas faite
ici)
suivent
la même tendance,
et le prix
du sorgho
importé
est même plus
bas. Sur cette
base,
et compte
tenu
de la faible
disponibilité
du maïs,
on peut penser
que la demande
actuelle
en
maïs n'est
peut être
pas suffisamment
importante
pour justifier
la promotion
du maïs.
Prix
au producteur
de plusieurs
variétés
de niébé
Les préférences
des consommateurs
et les conditions
de l'ôffre
du niébé
se traduisent
par des différentiels
de prix
au producteur
sur le marché
comme
l'illustre
la Figure
3. Les varietes
de niébé
les plus
prisées
ne sont
pas la
CB5 et la 58-57
dont les agents
de vulgarisation
font
la promotion.
En

Fin
2: PRIX
AU PRODUCTEUR
DES
CEREALES
LOCALES
DANS
LES
MARCHES
RURAUX
DU BASSIN
ARACHIDIER:
OCTOBRE
1985
- SEPTEMBRE
1987
100
90
80
60
PRIX DU MARCHE
DU MIL
---------PRIX
DU MARCHE
DU MAIS
_...._._~.........,..~.......~....
pR,X
DU MARCHE
DU S(,RG,,O
50
---.--.--.--.-
PRIX MINIMUM
DE SOUTIEN
DES CEREALES
40
0
N
D
J
FMAMJJ
ASONDJ
FMAMJJAS
65
07
MOIS
Sou-c.:
ISRA/BAME

Flg 3: PRIX AU PRODUCTEUR
PAR VARIETE
DE NIEBE
DANS
LES MARCHES
RURAUX
DU BASSIN
ARACHIOIER:
OCTOBRE
1 SS6
- JUILLET
1987
VARIETES
-
MELANGE
____.
CB5
-
56-57
.--.--.
DIAMBOUR
100
-
MATAM
Y
\\
-
MOUCNE
2
90
2
BO
70
60
40 ’
oct 66 No%6 ‘%6
J89 6s”
&@’
67-
67Mai6,
J”“67
J”’

166
mélangeant
des variétés
de niébé le prix baisse.
Ainsi,
mais la figure
n'en
fait
pas l'illustration,
le niébé fortement
endommagé par les insectes
est
vendu au plus bas prix.
Les prix au consommateur (non illustrés)
traduisent
les mêmes tendances.
De ce point de vue, il est manifestement
inutile
de reporter
les prix
des niébé sans spécifier
la variété
ou/et le calibre
dont il est question.
Ces
résultats
donnent aussi à penser que les organismes de recherche
et de
vulgarisation
devraient
tenir
compte des variétés
qui se vendent plus cher et
qui sont sans doute les préférées
des consommateurs afin d'encourager
la
production
du niébé considéré
comme une culture
qui supporte
la sécheresse
mieux que l'arachide
au Nord du Bassin Arachidier.
Prix au consommateur du riz au Sénégal et en Gambie
Le riz brisé importé est une denrée de première nécessité
au Sénégal et
en Gambie. Le Sénégal applique
un prix au consommateur officiel
(qui a été
augmenté au cours des dernières
années pour encourager
la consommation des
céréales
locales),
alors qu'en Gambie il n'en est rien.
Avec la chute des
cours mondiaux,
le riz revient
moins cher en Gambie qu'au Sénégal actuellement
et, en conséquence de cela,
il est introduit
en contrebande
au Sénégal à
partir
de la Gambie. Ce riz.de
contrebande
est vendu dans la plupart
des
marchés ruraux du Sud du Bassin Arachidier
à un prix inférieur
au cours
officiel
en rigueur
pour le consommateur sénégalais
(Figure 4). La Figure 4
montre que le différentiel
de prix départ et d'autre
de la frontière
entre les
deux pays doit atteindre
un seuil pour dégager un bénéfice
et justifier
le
risque encourus par les contrebandiers.
Dans certaines
zones, la société
para-
publique
de commerce de détail,
la SONACOS ne peut écouler
ses stocks à cause
de cette contrebande.
Certaines
autorités
gouvernementales
considèrent
peut-
être cette situation
comme un moindre mal étant donné la taille
de la Gambie,
mais cet état de fait
illustre
le manque de coordination
des politiques
de
prix de denrées alimentaires
des deux pays.
Différences
résionales
au niveau des orix au
producteur
du mil
Comme prévu,
il y a un gradient
des prix à mesure qu'on se déplace des
zones de forte
production
du Sud, aux zones de production
plus aléatoire
au

Fig
4: PRIX
Au
DETAIL
DU RIZ BRISE
IMPORTE
AU SENEGAL
ET EN GAMBIE,
ET INTRIDUIT
EN FRAUDE
DE LA GAMBIE
AU SENEGAL:
OCTOBRE
85
- SEPTEMBRE
87
(DONNEES
DU BASSIN
ARACH~DIER
ET D’UN
MARCHE
GAMBIEN)
185-
IMPORTATION
LEGALE
AU SENEGAL
8
RIZ
EN FRAUDE
AU SENEGAL
145~-
4
/”
.\\
Y
,/’
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\\
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L--m/
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--+&&RTAT~~N
LEGALE
EN GAMBIE
\\
85 --
65
:
:
:
:
:
I
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
ONDJFMAMJJASONDJFMAMJJAS
a5
MOIS
87
source:
ISRA,BAME

168
Nord du Bassin Arachidier
(Figure 5). Cela remet en question
les tentatives
qui sont faites
pour maintenir
sur l'étendue
du territoire
un prix au
producteur
minimum.
Soutien de orix au oroducteur
minimum
Le gouvernement
du Sénégal soutient
les prix des céréales,
du niébé et
de l'arachide.
Les objectifs
prévus pour le CSA sont de soutenir
des prix au
producteur
minimum pour le mil et le mais locaux et de constituer
des réserves
de sécurité
alimentaire.
La SONACOS
finance
les achats d'arachide
a un prix
officiel
et soutient
un prix au producteur
minimum pour le niébé au Nord du
Bassin Arachidier.
La commercialisation
du mil et du niébé est effectivement
libéralisée
alors que la commercialisation
de l'arachide
reste toujours
sous
le contrôle
de 1'Etat
(en 1986-87, cependant,
la SONACOS a commencé a financer
un petit
nombre de commerçants agréés pour leur permettre
de collecter
l'arachide
en son nom).
On peut voir sur les figures
ci-dessus
que les prix au producteur
du mil
sont en-dessous du prix minimum de 70 F/Kg à la récolte,
et que quelquefois
aussi en Mai-Juin,
quand les producteurs
vendent leurs céréales
pour acheter
des semences d'arachide.
Mais ces résultats
s'appliquent
plus au Sud qu'aux
autres parties
du Bassin. Il en découle que le CSA devrait
concentrer
ses
efforts
en ces périodes de l'année
et dans ces zones s'il
veut mettre
en
oeuvre sa politique
de soutien des prix minimum. Mais quand les prix se
situent
en-dessous du minimum à ce point,
l'on peut remettre
en question
la
sagesse de cette politique
des prix minimum.
Les chercheurs
du BAME ont aussi observé que du fait
que le CSA tient
à
ne pas acheter moins de 50 kg sur les marchés ruraux beaucoup de producteurs
sont ainsi exclus (car ils ne vendent que quelques kilogrammes
à la fois).
Ainsi le CSA est amené à s'approvisionner
au niveau des banabana. Ce faisant,
le CSA fait
la concurrence
aux grossistes
et les force à payer au banabana des
prix plus élevés.
Les banabana à leur tour augmentent le prix payé aux
producteurs
pour accélérer
leurs activités
, mais ils ne peuvent le faire
que
si ce processus est annoncé avant que la plupart
d'entre
eux aient fini
de
s'approvisionner
auprès des producteurs.
Cela laisse penser que le CSA doit
entrer
dans le marché plus tôt,
ou annoncer d'une façon ou d'une autre sa

Fig 5: PRIX
AU PRODUCTEUR
DU MIL
DANS
LES
MARCHES
RURAUX
DES
ZONES
DU BASSIN
ARACHIDIER:
OCTOBRE
1985
- SEPTEMBRE
1987
1zc ‘T-
PRIX DU MARCHE:
. . . . . . ..<...<...........
ZDNE
NORD
110
--------ZONE
CENTRE
ZONE
SUD
100
90
Y
t)
70 --
60 --
.--.--.--.--.
PRIX DE SOUTIEN
NATIONAL
\\
50 --
40
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:I
0
N
D
J
FMAMJJA
S
0
N
D
J
FMAMJJAS
65
MOIS
87
source:
ISRA/BAME

170
présence
pour encourager
la concurrence
certaine
qui résulte
de la
répercussion
de l'augmentation
des prix
sur les producteurs
par les banabana.
Il faudrait
noter
que cette
augmentation
des prix
au producteur
n'atteint
pas
le prix
minimum
pendant
la période
des récoltes,
mais les prix
payés au
producteur
seraient
encore
plus
bas sans l'intervention
du CSA. A l'évidence,
cette
méthode
de fonctionnement
coûte
moins que si le CSA devait
implanter
plusieurs
points
de collecte
au niveau
des marchés
et acheter
n'importe
quelle
quantité
qui serait
offerte
par les producteurs.
La question
qui vient
à
l'esprit
est de savoir
si le CSA peut s'autofinancer
même avec ces économies
réalisées.
On peut soutenir
aussi
qu'il
y a des alternatives
au soutien
des
revenus
du paysan.
Pour répondre
à ces questions,
il
faut
tenir
compte
du fait
que les paysans
ne sont pas très
enchantés
par l'éventualité
d'une
"libéralisation"
complète
des marchés
agricoles
(Ouédraogo
et Ndoye,
1986b).
Les séries
de prix
du niébé
pour la campagne
de commercialisation
1986-87
(Figure
3) montrent
que les producteurs
qui vendent
sur les marchés
n'ont
pas
perçu
le prix
minimum de 110 F/Kg soutenu
par la SONACOS qui dispose
de points
de collecte
en dehors
des marchés.
Au cours
de la campagne
1986-87,
il y avait
une incertitude
parce
que la SONACOS avait
démarré
sa campagne
de
commercialisation
du niébé
très
tardivement
et avait
mis en application
sa
règle
de n'acheter
que le niébé
débarrassé
de tout
mélange
et non endommagé
par les insectes.
Beaucoup
de producteurs
et de commerçants,
pris
de court,
ne
pouvaient
vendre
leurs
produits
à la SONACOS comme prévu.
Les prix
du marché
pour 1986-87
étaient
loin
en-dessous
du seuil
des 200 à 500 FCFA par kg
enregistré
en 1984-85
quand
la mauvaise
récolte
de mil s'était
traduite
par
une forte
demande
de niébé.
Collecte
du mil et marqes des prix
au détail
sur les marchés
de collecte
Les marges
des banabana
sont le premier
lien
dans les coûts
de
commercialisation
des céréales.
Leurs
niveaux
élevés
qui ont été constatés
ont
été l'une
des raisons
qui ont justifié
l'octroi
du monopole
à certains
organismes
publics
pour l'achat
des céréales
aux producteurs
dans le passé.
Les résultats
du BAME ont montré
que (Ouédraogo
et Ndoye,
1986a),
dans de
telles
conditions,
les marges moyennes
effectivement
reçus
par les banabana

171
étaient
environ les mêmes (5 FCFA/Kg) que celles offertes
par le CSA aux
coopératives
achetant
le mil à son compte en 1985-86.
Dans le Bassin Arachidier,
la plupart
des banabana achètent
les céréales
auprès des producteurs
et les revendent
le même jour aux grossistes,
en
essayant de réaliser
une marge brute de 5 FCFA/Kg. Cette marge couvre les
frais
de voyage aller-retour
de leur lieu d'habitation
au marché, le loyer
d'une petite
balance,
le sac laissé au grossiste
(ou à tout autre acquéreur)
chaque fois que la quantité
vendue dépasse 50 kg, les taxes, les frais
de
manutention,
la rémunération
des assistants,
et leur bénéfice.
Une
illustration
en est donnée sur la Figure 6 sur la base des données sur les
prix datant de 1986-87. La Figure 6 montre que la marge brute par rapport
au
prix au producteur
baisse à mesure que le prix au producteur
augmente et vice
versa. En guise de réference,
la Figure 6 montre aussi les marges de détail
par rapport
aux prix au producteur
sur les marchés ruraux.
Nous avons comparé
le prix de détail
au prix au producteur
parce que les producteurs
peuvent
vendre directement
aux consommateurs.
Les détaillants
doivent
tenir
compte du
prix au producteur
pratiqué
en ce jour de marché même si sur ces marchés
ruraux ils n'achètent
pas nécessairement
aux producteurs
pour revendre
aux
consommateurs le même jour.
De ce point de vue, on peut constater
que les prix
de détail
sur les marchés ruraux sont d'ordinaire
raisonnablement
proches des
prix auxquels les banabana vendent aux grossistes.
CONCLUSIONS
La restructuration
des économies des pays de l'Afrique
au Sud du Sahara,
en attirant
davantage l'attention
sur les prix des produits
agricoles
en
pratique
dans ces pays, a obligé
beaucoup d'institutions
locales
à s'engager
dans le contrôle
des prix de marché. La mise sur pied d'un service
d'information
sur les marchés agricoles
est un processus long et difficile.
Son utilité
dépend de la pertinence
des données sur les prix collectées
grâce
à des efforts
soutenus.
Bien qu'elle
ne soit pas une alternative
à la
publication
des informations
sur le marché, la collecte
des prix effectuée
par
les chercheurs
joue un rôle pour orienter,
contrôler
et compléter
cette
activité.

Fig
6:
PRIX
ET
MARGES
DE
COMMERCIALISATION
DU
MIL
DANS
LES
MARCHES
DE
COLLECTE
DU
BASSIN
ARACHIDIER:
CAMPAGNE
1986-87.
I 100)
40
.?.
i
PRIX DE DETAIL
/c---._
I
90
80
70
z
%
6o
2
0
50
MARGES
RELATIVES:
v
x
z
40
rl
DE DETAIL
a
30
20
10
\\ . .
0 :
oct
NOV
Dec
Jan
FW
Mar
Avr
Mai
JLtn
JUl
AOU
S,=P
86
87
s0urc.s: ISRA,BAME

173
A cet égard, les leçons tirées
par le BAME de 1'ISRA qui a commencé à
collecter
des données sur les prix de marché depuis 1984 dans le Bassin
Arachidier
du Sénégal, peuvent aider ces institutions
à mieux préciser
les
prix qu'il
faut collecter
et à mieux affiner
les méthodes de cette collecte.
Une attention
particulière
devrait
être accoudée à la sélection
des marchés
(notamment,
chaque fois que possible,
le choix de quelques marchés en dehors
de la zone d'étude),
aux prix qui doivent
faire
l'objet
de contrôle,
à la
méthode de collecte
des prix de marché, et au logiciel
qu'il
faut utiliser
par
la programmation,
l'analyse
et la publication
des données.

174
REFERENCES
Newman, M.D, 0. Ndoye, et P.A. Sow (1985).
Céréales locales
et importées
au
Sénégal:
La politique
alimentaire
à partir
des systèmes de
commercialisation.
Document de Travail
85-7, ISRA/BAME, Dakar, Sénégal.
Ndoye, Ousseynou (1984).
La filière
céréalière
au Sénégal: Cas du Bassin
Arachidier
au Sénégal. Proposition
de thèmes de recherches
sur la
commercialisation.
Mémoire de titularisation.
ISRA/BAME, Dakar, Sénégal.
Ouédraogo,
Ismaël et 0. Ndoye (1986a) Les prix au producteur
et les marges de
collecte
du mil au niveau des marchés du Bassin Arachidier:
1984-85 et
1985-86.
Note d'Information
BAME 86-3, ISRA/BAME, Dakar, Sénégal.
Ouédraoao.
Ismaël et 0. Ndove 11986bl La Nouvelle
Politiaue
Aaricole
vue par
l&'producteurs
et lei c&nmercants du Bassin Arachidier-en
1985-86.'Note
d'Information
BAME 86-6, ISRA/BAME, Dakar, Sénégal.

LES MARGES ET COUTS
DE COMMERCIALISATION
DES CEREALES
DANS LE BASSIN ARACHIDIER
IsmaëI S. OUEDRAOGO et Ousseynou NDOYE

177
LES MARGES ET COUTS DE COMMERCIALISATION DES CEREALES
DANS LE BASSIN ARACHIDIER
Ismaël S. Ouedraogo et Ousseynou Ndoye
1988
INTRODUCTION
La Nouvel le Pol itique
Agricole
(NPA) a effectivement
libéralisé
le
conmwce des céréales
locales
(mil, maïs et sorgho) en 1985-86, mais elle a
aussi assigné au Commissariat
a la S&urit6
Alimentaire
(CSA), entre autres,
la tâche d'en stabiliser
les prix.
Les pouvoirs publics
se demandent si les
commerçants privés jouent
le jeu de la libéralisation,
et dans quelle
mesure,
dans ce nouveau cadre de la NPA, leurs marges reflétent
leurs coûts de
commercialisation.
Il revient
à l'Institut
Sénégalais
de Recherches Agricoles
(ISftA) d'apporter
des cléments de réponse à ces questions.
Ce document présente
des résultats
de recherche
sur les coûts et marges
des collecteurs
et grossistes
de céréales locales du Bassin Arachidier.
11
complète les études.précédentes
du Bureau d'Analyses
Macro Economiques (BAME)
de 1'ISRA (Newman, Ndoye et Sow, 1985; Ouédraogo et Ndoye, 1988) en détaillant
les mécanismes de la formation
des coûts de commercialisation
dans la période
post-NPA.
Son objet principal
est d'améliorer
nos connaissances
sur la
formation
des prix agricoles
au Sénégal afin d'aider
à une meilleure
interprétation
des mouvements des prix à travers
les régions
et les saisons.
Nous aborderons
dans ce document les méthodes de collecte
des données, un
aperçu des regles du commerce qui influent
sur les coûts de commercialisation,
une discussion
sur les éléments de coûts de commercialisation,
l'anticipation
des marges par les commerçants, l'analyse
des coûts de commercialisation
des
collecteurs,
l'analyse
des coûts de commercialisation
des grossistes,
et les
conclusions.
METHODES
DE COLLECTE DES COUTS DE COMMERCIALISATION
Les données sur les coûts de commercialisation
proviennent
essentiellement
d'un questionnaire
spécifique
à ce sujet.'
La principale
caractéristique
de
'Nous avons fait
usaqe aussi des connaissances
sur le commerce des
céréales
accumulées par 16s précédentes
études du BAME ainsi que d'autres
questionnaires
tels le suivi des prix,
le suivi des transactions
des
grossistes
et collecteurs,
etc.

178
ce questionnaire
est de partir
d'une vente déja effectuée
et dont on connaît
les paramétres
(produit,
date de vente, lieu de vente,
quantité,
prix de vente
et client)
pour reconstituer
les coûts qui ont et6 nécessaires
à sa
réalisation.
Pour cela, le questionnaire
collecte
les informations
(date,
quantité,
et prix)
sur tous les achats afférents
à cette vente.
Il recueille
aussi les données concernant
les coûts de manutention
et de stockage encourus
dans les marchés d'achat,
les lieux d'entreposage
et les lieux de vente,
ainsi
que les colits de transport
entre ces différents
lieux et les
frais
dépensés
en cours de route.
Ces informations
permettent
de déterminer
la marge et les coûts pondérés,
étant donné que les achats concernés par une vente peuvent avoir coûte des
prix différents
et avoir subi de multiples
manutentions,
transports
et
stockages.
Tout en fournissant
les informations
sur les marges et coûts,
un
tel questionnaire
nous enseigne aussi sur les circuits
et les manières
d'opérer
des grossistes
du Bassin Arachidier.
Le questionnaire
a fait
l'objet
de plusieurs
revisions
pour mieux cerner
autant que possible
les principales
dimensions des opérations
des commerçants,
tout en permettant
à un enquêteur
de l'administrer
seul.
A l'inconvénient
éventuel constitué
par l'administration
d'un tel questionnaire
par un
enquêteur
plutôt
que par le chercheur lui-même,
il faut opposer les deux
avantages suivants:
Premièrement,
par le questionnaire,
pourvu qu'il
soit
bien élaboré et documente,
le savoir faire
du chercheur
est transmis
a un plus
grand nombre d'autres
chercheurs
de 1'ISRA pour aider à accroître
la capacité
de recherche
de l'institut.
Deuxièmement,
en générant
un nombre plus
important
d'observations,
un questionnaire
administré
par des enquêteurs,
offre
une plus grande richesse
de cas a étudier,
et permet ainsi de mieux
estimer
les relations
éventuelles
entre certains
cléments essentiels
des coûts
de commercialisation.
Le questionnaire
a été administré
en plusieurs
passages à un échantillon
de grossistes
ayant accepté de collaborer
avec le programme de
commercialisation
agricole.
Certains
de ces grossistes
ont commencé à
travaillé
avec 1'ISRA depuis 1984.
A chaque passage, les trois
dernières
ventes du mois pour chaque produit
sont considérées.
Ce petit
échantillon
des
ventes du grossiste
le rassure sur nos intentions
de ne pas chercher
a évaluer

179
la rentabilité
de l'ensemble
de ses opérations.
Les résultats
preliminaires
présentés
ici concernent
30 grossistes
suivis en 1986-87.
Il sera fait
surtout
mention du mil.
REâLES OBSERVEES
PAR LES COMMERÇANTS
DE PRODUITS AGRICOLES
Pour comprendre le mécanisme de formation
des coûts de commercialisation,
et surtout
en déterminer
la répartition
aux différents
stades du circuit
de
commercialisation,
il est essentiel
de connaître
les règles observées par les
commerçants dans le commerce des produits
agricoles.
Nous avons retenu
à ce
propos trois
principales
règles influençant
les coûts et marges de
commercialisation
des collecteurs
et des grossistes.
Premièrement,
il est de règle dans le Bassin Arachidier
que le vendeur de
produit
agricole
cède le sac a l'acheteur,
si la quantité
vendue atteint
ou
dépasse cinquante
(50) kilogrammes.
C'est donc au collecteur,
achetant
par
petites
quantités
(de dix à quinze kilos)
auprès des producteurs,
de supporter
le coût du sac quand il vend au grossiste.
Deuxièmement,
le fait de déplacer
le sac d'un endroit
à un autre et l'y
déposer (par exemple sur la bascule pour pesée) constitue
une manutention.
Si
le même sac doit être repris
de ce lieu vers un autre,
il s'agit
d'une autre
manutention
à payer.
Troisièmement,
au vendeur du produit
incombent les charges d'emmener le
produit
jusqu'a
la bascule et le coût de la pesée à cette
bascule.
A partir
de la pesée, les charges de manutention
du produit,
notamment de dégager le
produit
de la bascule vers n'importe
quel autre destination,
incombent à
l'acheteur.
LES ELEMENTS DE COUTS DE COMMERCIALISATION
Les coûts supportés
par les commerçants proviennent
de la manutention,
du
matériel
et de l'équipement
utilisés,
du stockage,
du transport,
des frais
encourus au cours du transfert,
des frais
de déplacement
et de séjour dans les
marchés, du personnel,
des taxes et de l'intérêt
du capital
investi.
Les
estimations
des coûts indirects,
des coûts d'usage de l'équipement
appartenant
au (ou loué par) le commerçant, et du coût de certains
services toujours
rendus par le commerçant ou ses aides constituent
autant de difficultés.

180
Il n'a pas été possible
d'obtenir
des informations
sur les coQts indirects
(paiement de la patente,
rémunération
du personnel
et frais
de déplacement
et
de séjour dans les marchés) et l'ensemble
des opérations
sur lesquelles
ils se
répartissent.
Il en a été de même de la mise en sac.
Ces coûts n'ont
donc
pas été estimés.
La "marge nette"
qui est calculée
ici est donc plutôt
le
reliquat
de la marge brute servant à couvrir
ces coûts et le bénefice
net
éventuel
du commerçant.
En fait,
les aides des commerçants sont quelquefois
payés une fois dégagée cette "marge nette".
La Wanutention
Ici,
nous considérons
l'ensachage,
la pesée, les diverses
manutentions
proprement
dites
(manipulations)
du produit
d'un lieu à un autre dans le
marché, et le coût du matériel
8u d'usage de l'équipement
utilisé
dans ces
manipulations.
Dans les marchés hebdomadaires
du Bassin Arachidier,
l'ensachage
des
produits
se fait
par les collecteurs
assistés
de leurs aides.
Il n'a pas de
coût séparé pour la mise en sac , et il n'a donc pas été estimé.
C'est un coût
qui se trouve
incorporé
dans la rémunération
des aides et le travail
du
collecteur
lui-même et que l'on doit payer à partir
de la "marge nette".
La manipulation
des produits
d'un lieu à un autre dans le marché se fait
à
dos d'homme sur des courts déplacements,
ou par charrette
sur des déplacements
relativement
plus longs.
En général,
la manutention
par les porteurs
coûte 25
francs par sac de 100 kg dans les marchés ruraux et 30 francs dans les marchés
urbains et semi-urbains.
On peut cependant observer,
selon les circonstances,
des manutentions
par porteur
coûtant
50 ou même 60 francs par sac de 100 kg.
La manutention
par charrette
peut coûter 50 ou 60 francs le sac de 100 kg-
La manipulation
des produits
demande l'usage
de matériel
et d'équipement.
Pour le collecteur,
il s'agit
de sac, ficelle
et aiguille
pour l'ensachage,
de
la balance pour acheter auprès des producteurs,
et de la bascule pour vendre
au grossiste.
Pour le grossiste,
il s'agit
de la bascule quand il vend son
produit
en gros a un autre commerçant.
Le prix du sac varie selon la capacité
du sac (50 ou 100 kg), et sa
qualité
(sac de jute,
sac plastique)
et sa condition
(neuf ou de seconde
main).
Il arrive
aussi que le prix du sac soit plus élevé pendant la collecte

181
de l'arachide
qu'en dehors de cette période.
Les collecteurs
qui ont a
supporter
le prix du sac "à perte'
achète en général un sac de seconde main à
200 ou 300 francs.
Il faut un métre de ficelle
(10 francs)
pour coudre un sac
de 100 kilos.
La pratique
de la pesée est maintenant
très répandue dans les transactions
commerciales
du Bassin Arachidier.
Dans tous les marchés hebdomadaires,
on
peut observer des collecteurs
achetant
auprès des producteurs
à l'aide
de
petites
balances qu'on peut louer à 200 francs par jour de marché.
Les achats
et ventes de collecteurs
à grossistes,
ou entre grossistes,
se concluent
toujours
après pesée à la bascule.
La pesée à la bascule coûte 50 francs par
sac de 100 kg dans la plupart
des marchés hebdomadaires,
et 25 francs dans les
marchés permanents.
Même quand le collecteur
possède une balance,
et le
grossiste
une bascule,
nous avons compté le coût d'usage de ces instruments
de
mesure.
Il faut retenir
ici que les manipulations
multiples
et la définition
de la
manutention
acceptée dans le Bassin Arachidier
peuvent augmenter les coûts
d'une manière substantielle.
Le Stockaoe
En général,
le coût de stockage inclue le coût d'usage du magasin et celui
du capital
immobilisé
dans la quantité
stockée.
Nous considerons
ici le coût
d'usage du magasin de stockage et traitons
ailleurs
du coût du capital
parce
que l'analyse
de ces deux coûts appellent
des mesures spécifiques
différentes.
Les costnerçants ne possédant pas de magasins de stockage ont le choix
entre la location
au mois d'un magasin pour leur utilisation
exclusive
ou bien
le paiement du stockage par sac dans le magasin d'un tiers.
Cette dernière
pratique
est très fréquent
dans les marchés ruraux et revient
à 25 francs par
sac de 100 kg quelle que soit la durée de stockage.
La durée de ce genre de
stockage est de quelques jours.
Elle dépasse rarement deux semaines.
Le loyer mensuel des magasins varie selon le marché, la capacité
du
magasin, la condition
du magasin, son emplacement dans le marché, et les
relations
qui peuvent exister
entre les deux partenaires.
(Le gardiennage
revient
à 1.000 francs par mois).
Le loyer dans les marchés urbains
importants
conmie Kaolack, Louga, Touba, etc.,
coûte plus cher que ceux dans

182
les marchés hebdomadaires.
L'espace de stockage semble être abondant dans le
Bassin. Arachidier;
les grossistes
ne se plaignent
pas de manquer de magasins
de stockage ou des prix de loyer trés élevés.
Le loyer pour un magasin de 20
tonnes peut varier
entre
5.000 à 10.000 francs par mois.
Mais ces loyers
relativement
bas peuvent être en partie.dus
aux erreurs
d'estimation
de la
capacite
laissée
a l'appréciation
des commerçants.
Le calcul des co0ts d'usage du magasin de stockage considére
le coût de 25
francs par sac si cela est le mode indiqu6 par le grossiste.
Quand le magasin
est loué ou possédé par le grossiste,
nous avons chercher a savoir la capacité
totale
et le loyer actuel ou celui qu'il
aurait
pu obtenir
de son magasin.
Nous avons alors calculé
le coOt de stockage de la quantité
gardée dans un tel
magasin pendant la durée de stockage indiquee,
en supposant que le stock moyen
de ceréales du magasin était
égal a la moitié
de sa capacité.
Cette hypothèse
du stock moyen essaie de compenser la surestimation
éventuelle
de la capacité
des magasins par les grossistes.
Elle a aussi l'avantage
de la simplicité.
Les enquêtes ultérieures
permettront
de mieux préciser
cet aspect.
Le coût d'usage du magasin, considéré
indépendamment du coût du capital,
nous aide a faire
la part des choses entre les eventuelles
mesures de
promotion
de magasins de stockage et de crédit
aux commerçants.
Le transport
des produits
se fait
par camion de 10 à 30 tonnes,
de
camionnettes
bâchées de I,2 à 2,2 tonnes, de "car rapide"
et, très rarement,
de charrette
(sur de petites
distances).
Les commerçants ne possédant pas de camion peuvent louer un camion entier
pour un trajet
donné ou bien payer le prix du transport
par kilogramme.
(Plusieurs
commerçants se regroupent
souvent pour louer un camion pour le même
trajet).
Les transporteurs
ne suivent
pas les barèmes à la tonne-kilométrique
utilisés
par les établissements
publics.
Il y a plutôt
une charge établie
par
kilogramme pour un éventail
de distances
données tenant
plus au moins compte
de la difficulté
du tronçon à parcourir.
Sur une même distance,
la charge par
kilogramme est la même quelle que soit la capacité
du camion.
Le coût est
toujours
donné par kilogramme ou par tonne, mais la détermination
du poids

183
peut se faire
aussi b 'i en au chargement qu'au déchargement
afin de minimiser
les manipulat ions des sacs.
Pour les commerça1 ni ts possédant ou louant entièrement
un camion, on a
retenu le coût qu'ils
auraient
eu a payer par kilogramme s'ils
avaient
à le
faire.'
Ce faisant,
nous n'avons pas pu tenir
compte de l'économie,
ou de la
perte,
éventuelle
liée a l'utilisation
de camion loué ou possédé par les
commerçants.
Les commerçants font souvent mention du fait
que la charge de transport
ou
la location
du camion sur le même tronçon peut augmenter au moment de la
campagne de commercialisation
de l'arachide.
En effet,
la SONACOS (Société
Nationale
de Commercialisation
des Oléagineux au Sénegal) fait
appel aux
transporteurs
privés pour acheminer l'arachide
qu'elle
achète et les camions
se trouvent
souvent bloqués pendant quelques jours a l'usine,
réduisant
ainsi
l'offre
des véhicules
pour les commerçants.
Mais le coût du transport
peut
être aussi réduit
quand le transporteur,
devant retourner
à vide à son lieu de
départ,
demande un paiement moindre que d'habitude.
L'éventail
des charges de transport
par camion rapportées
par les
grossistes
va de 2 à 6 et parfois
7 francs le kilogramme selon les trajets.
Nous verrons que le transport
constitue
souvent l'élément
crucial
des coûts de
commercialisation.
Les Taxes et Autres Frais de Route
Les collecteurs
ne disposant
pas de "cantine"
dans les marchés
hebdomadaires
sont tenus de s'acquitter
de la taxe journalière
du marché
("diouty")
qui est de 100 francs dans la plupart
des marchés hebdomadaires.
A
la place, les grossistes
s'acquittent
de la patente qui varie selon le chiffre
d'affaires
des commerçants.
Dans l'absence
des données concernant
l'ensemble
2La différence
de traitement
entre le coût d'usage du camion possédé ou
loué par le commerçant et le coût d'usage du magasin possédé ou loué par le
commerçant tient
aux considérations
suivantes:
Le commerçant louant,
par
exemple, un camion a bien le choix entre cette location
et la charge usuelle
de transport
par kilogramme.
Par contre,
le commerçant louant
un magasin au
mois n'a pas l'option
d'utiliser
le magasin d'un tiers
au coût de 25 francs
par sac de 100 kg pour un mois ou plus, surtout
dans les centres
semi-urbains.

des opérations
du grossiste,
il n'est pas possible
d'estimer
la répartition
de
la patente
annuelle
sur une vente individuelle
de céréales.
Les commerçants effectuant
des transferts
de produit
ont aussi a payer les
taxes municipales
quand ils se rendent dans les communes comme Dakar (à
Bargny),
Kaolack, Thiès, Diourbel,
etc.
Curieusement,
cette taxe est aussi
connue sous le nom de "diouty".
Elle est en principe
de 100 francs par sac de
100 kg, mais certains
conmw-çants font mention de charges plus élevées qu'ils
n'arrivent
pas à expliquer.
Très fréquemment,
cependant,
les conmwçants
et
les forces de l'ordre
font un "arrangement"
pour une moindre charge a payer à
l'agent
qui empoche cette somme sans donner de reçu.
Souvent,
les commerçants sont pris en defaut de documents pour les
véhicules
de transport,
ou en flagrant
délit
de fraude de marchandises.
Tout
aussi souvent,
les commerçants surchargent
les véhicules
de transport,
et il
n'est pas rare de voir un véhicule
dont la charge utile
est de 10 tonnes
transporter
jusqu'a
13 tonnes de marchandises.
Dans ces deux cas aussi il y a
un "arrangement"
passé entre les agents de l'ordre
et le commerçant.
(Quand le
camion est entièrement
loué, c'est
le propriétaire
de la marchandise
qui paie
la surcharge si le camion est arrêté par les forces de l'ordre.
Quand le
commerçant paie le transport
à la charge, c'est
le propriétaire
du camion qui
s'acquitte
de cette pénalité).
Il y a enfin les tracasseries
des agents de
l'ordre
pour soutirer
un peu d'argent
aux commerçants.
L'importance
de ces sorties
d'argent
permettra
de voir l'impact
de
l'action
légale ou non des forces de l'ordre
dans les coûts de
commercialisation.
Le Financement et le Credit
Le financement
des grossistes
est assure par leurs fonds propres,
des
crédits
en nature ou prêts en argent auprès d'amis et alliés,
et quelquefois
aussi des prêts auprès de banques.
Les résultats
de 1985 faisaient
état de
28% de grossistes
ayant financé leurs achats grâce à des prêts d'argent.
(Les
données collectées
en 198788 n'ont
pas été analysées.)
Les operatidns
des
grossistes
demandent un financement
rapide et quelquefois
important.
Nous
verrons qu'une vente de mil à Dakar ou à Ziguinchor
à partir
des zones de
production
du Bassin Arachidier
demande la mobilisation
de près d'un million

185
de francs sur une période d'une semaine ou moins.
Si des facilités
de
paiement devaient
être accordées à l'acheteur,
le grossiste
devrait
disposer
d'un capital
roulant
au moins de deux fois ce montant pour la période.
Le calcul du coût d'opportunité
du capital
investi
présente
toujours
des
difficultés
quand au choix du taux d'intérêt
devant refléter
les conditions
de
crédit
du pays.
Le taux d'intérêt
des banques de la place sont souvent
utilisés,
alors qu'il
aurait
été mieux d'utiliser
le taux du crédit
informel,
étant donné la faible
participation
des commerçants au crédit
bancaire.
Mais
la tradition
musulmane, dominante au Sénégal, bannit l'intérêt
sur l'argent
prêté et fait
du crédit
informel
une question
délicate
a aborder.
Il arrive
qu'au lieu du crédit
en espèces, les connaerçants et producteurs
aient
plutôt
recours au crédit
en nature.
Ainsi la majorité
des commerçants et producteurs
interrogés
ne reconnaissent
pas donner ou recevoir
du crédit
en espèces avec
intérêt.
La pratique
existe cependant.
Si l'on demande aux commerçants quelle est la pratique
courante
de
l'intérêt
du crédit
informel,
ils font mention des normes suivantes:
Pour un
prêt en argent de quelques mois (moins d'une année), en fait
de quelques jours
même, l'intérêt
demandé est de 500 francs pour chaque tranche
de 5.000 francs
empruntés.
Si l'échéance
du crédit
a été arrêtée
à un an, le terme peut être
de 2.500 francs d'intérêt
pour 5.000 francs ou même de 5.000 francs d'intérêt
pour 5.000 francs.
Si on s'en réfère
à ces indications,
le taux d'intérêt
du
crédit
informel
est très élevé.
Newman et al. (1985) avaient
ainsi estimé un
taux mensuel variant
entre 0 et 25% avec une moyenne de 7%, mais ils avaient
aussi trouvé que ces taux pouvaient
être plus bas en réalité,
compte tenu des
non-paiements
éventuels
du crédit.
Il faut ajouter
que dans la réalite
le taux d'intérêt
qui découle de ces
opérations
pourrait
être plus élevé ou plus bas, selon que les termes soient
encore plus sévères que les normes données ou que l'emprunteur
rembourse plus
tard et en plusieurs
tranches
le prêt.
Pour calculer
le taux d'intérêt
chargé par les commerçants dans la
pratique,
nous avons demandé qu'ils
nous fournissent
les informations
sur la
masse de crédit
donné ou octroyé dans l'année,
et notamment les conditions
dans lesquelles
ils ont été engagés dans un crédit
en argent pour la dernière
fois.
(Ceci a été fait
dans le souci de limiter
les erreurs
de rappel).
Nous

186
avons alors trié
les réponses pour lesquelles
le crédit
a été octroyé
avec
intérêt
pour en calculer
le taux.
Les données (préliminaires)
résultant
de
cette enquête de prêts d'argent
avec intérêt
sont d'un nombre réduit
(15) et
les résultats
devraient
être considérés
avec la prudence habituelle
dans ces
conditions.
Ils permettent
cependant d'émettre
des hypothéses
intéressantes.
Le calcut
d'un tel taux d'interêt
doit faire
appel aux notions
de taux
actuariel
et de capital
actualise.
Le taux actuariel
mesure le rendement
produit
par une somme empruntée dont les intérêts
et le capital
sont
rembourses par une série de versements échelonnés dans le temps.3
La notion
du taux actuariel
est a l'emprunteur
ce que le taux de rentabilité
interne
est
au prêteur.
Pour l'emprunteur,
le taux actuariel
mesure le coût de l'emprunt
alors que pour le prêteur,
le taux de rentabilité
interne
mesure le profit
du
prêt octroyé.
Les deux taux sont alors bien évidemment identiques
pour la
même opération
de crédit.4
Les résultats
de ces calculs donnent un taux annuel variant
entre 13% et
120%. La moyenne pondérée (pour rendre compte du fait
que les sommes les plus
petites
sont plus susceptibles
de commander un intérêt
plus élevé parce que le
temps de remboursement
est plus court)
est de 39%. Cela veut dire que si le
commerçant se décidait
à prêter
de l'argent
avec intérêt,
il pourrait
s'attendre
en moyenne a un taux d'intérêt
annuel de 39%. Ce taux est plus
élevé que le taux bancaire de 10 à 15% employé dans la plupart
des calculs
de
coût d'opportunité
du capital.
Il convient
cependant de remarquer que ce taux de 10 à 15% est celui cité
par les documents bancaires,
c'est-a-dire
le taux contractuel
ou nominal.
Les
'Techniquement,
le taux actuariel
est le taux d'intérêt
qui annule la
valeur présente
nette du flot
des sommes concernées par l'opération
de crédit
(c'est-a-dire
aussi bien le montant du crédit
perçu, le paiement de l'intérêt
et du principal,
que des autres frais
connexes à l'emprunt)
pour des périodes
d'actualisation
pouvant être l'année,
le mois ou tout autre division
du temps.
(Les auteurs
remercient
beaucoup Eric Crawford pour ses commentaires
très
utiles
a ce sujet).
4Pour ramener le taux actuariel
au taux annuel,
il suffit
de multiplier
ce taux par le nombre de périodes dans l'année.
Si les périodes
d'actualisation
étaient
des mois, alors il faut multiplier
par 12 le taux
actuariel
ainsi déterminé.
Si les périodes d'actualisation
étaient
des
années, le taux actuariel
est tout simplement le taux annuel.

187
conditions
que les banques requiérent
des clients
(par exemple, prélèvement
immédiat des intérêts
et maintien
d'un solde minimum) et les frais
hors
interêt
(assurance,
etc.)
contribuent
a imposer un taux d'intérêt
actuariel
plus elevé que le taux nominal cité.
Le colit d'opportunité
du capital
du grossiste
a été calcul6
pour toute la
somme investie
depuis le commencement des opérations
d'achat.
Il a été
considéré
que le grossiste
emprunte le capital
requis en début d'opération
pour toutes
les dépenses directes
(achats,
manutention,
transport,
frais
de
route et stockage)
concernant
la vente considérée.
Ce capital
ne couvre pas
les coûts indirects
mentionnés
plus haut.
Dans bien des cas, le capital
total
investi
est plus important
que la valeur incorporée
dans la marchandise
stockée, étant donné que les marchandises peuvent être encore transportées
à
grand frais
après le stockage.
Nous retiendrons
ici qu'en matiere de financement,
les grossistes
font
face à un probleme de liquidité
et à un problème de coût d'opportunité
du
capital.
ANTICIPATION DES MARGES PAR LES COMMERÇANTS
Dans leurs activités,
les commerçants se fixent
une marge de référence
à
atteindre.
Cette marge de référence
doit couvrir
les sommes dépensées pour
cette vente,
le reliquat
devant couvrir
les dépenses difficiles
à répartir
sur
chacune des ventes (patentes,
usage des équipements
et installations
lui
appartenant
et la rémunération
des aides).
Le collecteur,
qui revend sur place son produit,
recherche
une marge brute
de 5 francs par kilogramme.
Quand le grossiste
achète auprès du collecteur
et
est amené à revendre sur place sans stockage à un autre commerçant,
il
recherche une marge brute de 2,5 francs par kilogramme.
Par contre,
quand ce
grossiste
est amené à faire
un transfert
ou/et un stockage,
il recherche
une
"marge nette"
de 2,5 francs après avoir payé tous ses coûts directs.
Les marges actuelles
peuvent bien sûr différentes
de ces marges de
référence
suivant
les conditions
du marché.
Nous allons
étudier
ces
conditions
en détail
pour les grossistes.
Mais pour les collecteurs,
pour
l'heure,
nous considérerons
les coûts qui justifient
la marge brute de
référence.

188
MARGES ET COUTS DE COM#ERCIALISATION DES COLLECTEURS
La plupart
des collecteurs
manquent de ressources
financier-es
pour
entreprendre
le transfert
et/ou le stockage des produits.
Ces collecteurs
sont souvent des producteurs
qui quittent
leur village
après les r&oltes
pour
participer
aux activités
commerciales.
Ils sont obligés
d'acheter
et de
revendre sur place le produit
collecté
a un grossiste.
(Certains
collecteurs
se font tout simplement financés
et rétrocèdent
le produit
a ce grossiste
contre une commission pré-etablie).
Le scenario retenu pour les coûts de
collecte
est celui du collecteur
achetant
les céréales dans un marché
hebdomadaire
pour le revendre aussitôt
au grossiste
présent au marché à cet
effet.
Le collecteur
vendant sur place au marché d'achat
fait
face aux coûts (1)
du trajet
aller-retour
de son village
au marché hebdomadaire,
(2) de la taxe
journalière
de marche pour ceux comme lui n'ayant
pas une boutique
au marché
et ne payant pas de patente,
(3) de la location
de la balance avec laquelle
il
pèse les quantités
apportées par les producteurs,
(4) de l'achat
des sacs et
ficelle
pour l'ensachage,
(5) de la manutention
des sacs jusqu'a
la bascule,
(6) de la pesée à la bascule au moment de la vente et (7) la remunération
des
aides qui se fait
d'après
la "marge nette"
dégagée.
Pour les raisons évoquees plus haut, il ne sera pas estimé la rémunération
totale
des aides par manque d'information.
Il sera par contre compté le coût
de la manutention,
bien qu'effectuee
souvent par ces aides, parce que les
informations
existent
ZI ce sujet,
Dans ces conditions,
la "marge nette"
représente
la rémunération
du capital
investi
par le collecteur,
sa gestion
et
la contribution
de l'aide
(à rabattre
les clients
pour le collecteur
et à
7'ensachage
du produit).
Le voyage aller-retour,
la taxe de marché et la location
de la balance
constituent
des coûts fixes pour le collecteur.
A cause de ces coDts, celui-ci
doit collecter
un minimum de sacs pour rentabiliser
ses opérations
sur le
marché.
Le tableau
1 montre que si le collecteur
perçoit
la marge brute de
référence,
il doit collecter
environ 400 kg de céréales
pour couvrir
seulement
ses dépenses.
En fait,
les collecteurs
assemblent
souvent bien moins de-
céréales
sans pour autant demander une plus grande marge (Ouédraogo et Ndoye,
1988).
Pour cela, ils collectent
des produits
divers;
ils font aussi des

189
économies
sur la taxe de marché
grâce
aux "arrangements",
le prix
du voyage
ou
le prix
du sac;
ils
doivent
aussi
quelquefois
tout
simplement
se contenter
d'un
bénéfice
net plus réduit.
TABLEAU 1. COUTS DE COMl4ERCIALISATION
(F/KG)
DES COLLECTEURS
SELON LES QUANTITES DE MIL COLLECTEES PAR JOUR DE MARCHE
t4ARGES ET
QUANTITE COLLECTEE PAR JOUR (KG)
COUTS
100
300
400
500
800
1000 1500
MARGE BRUTE (F/KG)
5,00 5,00 5,00 5,00 5,00 5,00 5,00
VOYAGE (F/KG)
3,00 1,OO 0,75 0,60 0,38 0,30 0,20
BALANCE (F/KG)
2,00 0,67 0,50 0,40 0,25 0,20 '0,13
TAXE (F/KG)
1,00 0,33 0,25 0,20 0,13 0,lO
0,07
SAC (F/KG)
2,50 2,50 2,50 2,50 2,50 2,50 2,50
FICELLE
(F/KG)
0,lO 0,lO 0,lO
0,lO 0,lO
0,lO
0,lO
MANUTENTION (F/KG)
0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25
PESEE (F/KG)
0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50
MARGE NETTE (KG)
-4,35 -0,35 0,15 0,45 0,90 i,o5
1,25
SOURCE: ENQUETES ISRA/BAME
Notes:
Le voyage
aller-retour
est estimé
à 300 francs,
la location
de
la balance
a 200 par jour,
la taxe de marché
a 100, et le sac à 250.
HAR6ES ET COUTS DE COHHERCIALISATION
DES 6ROSSISTES
Les données
recueillies
permettent
d'apprécier
dans quelle
mesure
les
marges des grossistes
reflétent
leurs
coûts
de transfert
et de stockage.
Elles
permettent
aussi
d'isoler
les coûts
et marges
aux différents
stades
du
circuit
de commercialisation
des grossistes
dans le Bassin
Arachidier.
Par
exemple,
on peut comparer
les cas où les grossistes
achètent
et revendent
au
même marché
par rapport
a ceux où ils
effectuent
le transfert
des produits.
On peut aussi
analyser
les marges
et coûts
de commercialisation
quand
les
grossistes
approvisionnent
les centres
urbains
et semi-urbains
à partir
des
achats
effectués
dans les marchés
ruraux
des zones excédentaires,
notamment

190
ceux du sud du Bassin Arachidier.
Enfin,
on peut considérer
le cas où la
vente des produits
se fait
aprés un stockage de longue durée.
Relation
entre Marqe. Distance et Duree de Stockaue
Le tableau
2 ci-dessous
montre la variabilité
des cas de vente recueillis
par lé questionnaire.
Notre objectif
est d'identifier,
à travers
cette
diversité,
une relation
systématique
éventuelle
entre les marges brutes,
la
distance
de transfert
et la durée de stockage.
TABLEAU 2: CARACTERISTIQUES DES MARGES BRUTES, DISTANCES DE
TRANSFERT ET DUREES DE STOCKAGE
DES VENTES DE MIL ANALYSEES
VARIABLES
Moyenne
Ecart type
Minimum
Maximum
MARGE BRUTE (F/Kg)
6,65
4,20
20
20,o
DISTANCE (Km)
68,22
97,19
323,0
DUREE DE STOCKAGE (J)
BP06
27,12
010
200,o
Source: Enquêtes ISRA/BAME
L'équation
de régression
linéaire
entre la marge brute,
la distance
de
transfert
et la durée totale
de stockage (voir unités
au tableau
2) pour ces
ventes de mil est la suivante:
Marge Brute
=
4,06
t 0,03*Distance
t 0,07*Durée
(T-tests
= )
(10993)
(7,22)
(1243)
R2 ajusté - 0,627
Nombre de ventes analysees = 96.
Cette équation
suggére que la variation
de la marge brute peut être
expliquée
dans plus de 60 % des cas par la distance
de transfert
plus ou
longue et la durée totale
de stockage plus ou moins courte.
En moyenne,
chaque fois que le produit
est transféré
de 100 km, les coûts de
commercialisation
s'accroissent
de 3 francs par kilogramme,
et pour chaque
mois de stockage ajoute 2,10 francs par kilogramme à ces coûts de
commercialisation,
quelque soit la quantité
vendue.
L'effet
de la quantité
vendue est ici occultée
parce que la charge de transport
n'est
pas calculée
a
la tonne-kilométrique
et que dans les nombreux cas de stockage dans les
marchés hebdomadaires,
où a lieu une part non négligeable
du stockage des
produits,
le coût d'usage du stockage est indépendant
de la durée de stockage.

191
Ventes par les Grossistes
aux Lieux d'Achat
Le tableau
3 présente
les coûts et marges des ventes effectuées
sur le
marché d'achat
par le grossiste
sans ou avec stockage de durée inférieure
à un
mois.
Les marges calculées
sont de l'ordre
de grandeur des marges de
référence
des grossistes.
(Pour les ventes sans stockage,
la marge brute
varie de 0 a 5 francs par kilo.
Pour les ventes avec stockage,
la durée de
stockage varie de 1 a 20 jours et la marge brute de 1,50 à 10 francs par kg) .
TABLEAU 3.
COUTS MOYENS DE COMMERCIALISATION DES
GROSSISTES VENDANT LE MIL DANS LE MARCHE D'ACHAT
SANS OU AVEC STOCKAGE (de moins de 30 jours).
VENTE SUR PLACE
ELEMENTS DE CALCUL
SANS
AVEC
STOCKAGE STOCKAGE
MARGE BRUTE (F/KG)
2,72
3,86
MANUTENTION (F/KG)
0,98
1,02
STOCKAGE (F,'KG)
o,o
0,19
COUT DU CAPITAL (F/KG)
0,03
0,15
MARGE NETTE (F/KG)
1,71
2,50
M,NETTE EN (%) PRIX D'ACHAT
3,0a
4,0a
QUANTITE MOYENNE
VENDUE (KG)
2948
7064
CAPITAL MOYEN INVESTI (l.OOOF)
182
509
DUREE MOYENNE DE STOCKAGE (J)
0
5
NOMBRE DE VENTES ANALYSEES
16
33
SOURCE: ENQUETES ISRA/BAME
Ces cas de ventes sur place concernent
ici aussi bien les grossistes
des
zones excédentaires
que ceux des zones déficitaires.
Dans les zones de
déficit,
ces ventes sont faites
à des détaillants.
Dans les zones de
production,
les grossistes
sont appelés à vendre sur place à d'autres
grossistes
venant des centres urbains soit parce que la quantité
collectée
ne

192
justifie
pas le transfert
soit parce que ils avaient
un besoin pressant
de
liquidité,
ou encore une bonne affaire
à réaliser.
Ces ventes peuvent
contribuent
a allonger
le circuit
de commercialisation.
Amrovisionnement
des Centres Urbains a Partir
des Marches Ruraux du Bassin Arachidier
La figure
1 fait- ressortir
la part de la "marge nette"
(3,06 F/Kg en
moyenne) par rapport
à la marge brute (9,58 F/Kg en moyenne) et aux coûts de
commercialisation
quand le grossiste
effectue
le transfert
de mil a partir
des
marchés excédentaires
vers les centres urbains.
Il convient
d'insister
sur le
fait
que cette "marge nette"
ne représente
pas le bbnéfice
net du coaunerçant.
Elle couvre les coQts indirects
(patente,
frais
de deplacement
et de séjour
des grossistes
dans les marches, et rémunération
des aides) de la vente et
seulement après le bénéfice
éventuel du grossiste.
Il faut ajouter
ensuite
que cette "marge nette"
ne représente
en moyenne que 4,473 du prix d'achat
moyen du mil.
La figure
2 montre l'importance
relative
des coûts de commercialisation
dans le cas des transferts
des grossistes
vers les centres
urbains.
La part
du transport
est prépondérante,
tandis que la part du stockage (ici,
le coût
d'usage du magasin) et celle du coiit d'opportunité
du capital
sont réduites,
et même moindres que celle des taxes et "arrangements"
payés en cours de
route.
Cela s'explique
par la courte durée des opérations
coamte le montre le
tableau
4.
La durée moyenne de l'opération
(achats-vente)
est inférieure
à la semaine
mais la valeur moyenne du capital
investi
a l'occasion
d'une telle
vente
s'élève
a 903.500 francs.
Cette courte duree signifie
une rotation
rapide des
opérations
des grossistes
approvisionnant
les centres
urbains
à partir
des
marchés ruraux.
Mais a chaque rotation
le capital
investi
peut être
substantiel,
puisqu'il
s'agit
de transférer
quelques 10 à 15 tonnes de
céréales
à chaque opération.
Les résultats
présentés
jusqu'a
présent laissent
suggérer
une différence
de l'ordre
de 25 a 30 francs par kg entre le prix au producteur
dans le Bassin
Arachidier
et le prix au consommateur à Dakar, pour le mil (en considérant
le
circuit
de commercialisation
composé des intermédiaires
tels le collecteur,
le
grossiste
du Bassin Arachidier,
le grossiste
de Dakar et le détaillant
de

Fig 1. DECOMPOSISTION DE LA MARGE BRUTE* DES GROSSISTES
APPROVISIONNANT LES CENTRES URBAINS EN MIL A PARTIR
DES MARCHES RURAUX DU BASSIN ARACHIDIER
TRANS~(
,. I
* LA MARGE BRUTE MOYENNE EST DE 9.58 F/KG
L
SOURCE: ISRA/BAME

F;g 2. IMPORTANCE RELATIVE DES COUTS DE COMMERClALISATlON
DES GROSSISTES APPROVISONNANT LES CENTRES URBAINS EN MIL
A PARTIR DES MARCHES RURAUX DU BASSIN ARACHIDIER
FRAIS DE ROUTE 6.8%
STOCKAGE 3.1%
SOURCE: ISRA/EAME

195
TABLEAU 4. COUTS MOYENS DE COMMERCIALISATION
DES GROSSISTES APPROVISIONNANT
EN MIL LES CENTRES URBAINS A PARTIR DES MARCHES RURAUX DU BASSIN ARACHIDIER
LIEU DE VENTE
ELEMENTS DE CALCUL
DAKAR DIOURBEL KAFFRINE KAOLACK THIES TOUBA ZIGUINCHOR
MARGE BRUTE (F/KG)
11,36
8,63
7,50
6,62
9,15
8,80
10,80
MANUTENTION (F/KG)
1,22
1,40
1,lO
0,97
1,42
1,14
1,32
TRANSPORT (F/KG)
5,19
4,00
5,13
2,90
5,oo
3,71
5,00
FRAIS DE ROUTE (F/KG)
1,03
0,lO
o,o
0,66
0,19
0,09
0,12
STOCKAGE (F/KG)
0,23
0,25
0,ll
0,06
0,25
0,22
0,25
COUT DU CAPITALa
(F/KG)
0,19
0,09
0,14
0,06
0,15
0,08
0,27
MARGE NETTE (F/KG)
3,51
2,78
1,02
1,97
2,14
3,55
3,84
M,NETTE/PRIX
D'ACHAT (%)
5,36
5,53
1,74
‘3,08
2,99
5,43
4,87
QUANTITE VENDUE (KG)
12093
14060
8650
9829
16000
8150
13806
CAPITAL
INVESTI
(l.OOOF)
893
789
597
680
1.305
604 1.194
DISTANCE PARCOURUE (KM)
281
159
71
46
206
134
211
DUREE DE L'OPERATION
(J)
7
4
5
2
5
3
8
NOMBRE DE VENTES ETUDIEES
8
1
2
5
2
4
8
SOURCE: ENQUETES ISRA/BAME résultats
préliminaires
aPour
15 % de taux d'intérêt
annuel.
Dakar).
Cette
différence
comprend
les marges du collecteur
(5 francs),
du
grossiste
du Bassin
Arachidier
(10 à 15 francs),
du grossiste
de Dakar
(5
francs),
et du détaillant
de Dakar (5 francs).
Elle
dépend
de la longueur
du
circuit
de commercialisation
et de la durée
de stockage.
Le BAME s'attelera
à
la préciser
ultérieurement
cette
différence
entre
le prix
au producteur
et le
prix
au consommateur
des centres
urbains.

196
Le tableau
4 fait
aussi ressortir
des ventes effectuées
à Ziguinchor
à
partir
du sud du Bassin Arachidier,
confirmant
ainsi que la Basse Casamance
n'est
plus, à toutes les périodes de l'année,
la région excédentaire
que l'on
croyait.5
Les résultats
font aussi apparaître
des coûts de transport
relativement
éleves pour l'approvisionnement
de Kaffrine
malgré des distances
somme toute réduites.
Loin de representer
une erreur de calcul,
ce cas
illustre
le fait
que les achats peuvent subir plusieurs
transferts
successifs
avant la vente,
grevant ainsi la marge nette reçue par le grossiste.
Il arrive
que le grossiste
doive visiter
deux, trois
et parfois
même
quatre marchés
pour rassembler
la quantité
nécessaire
pour la vente dans les
centres
urbains.
Comme nous l'avons
vu plus haut, si le grossiste
n'arrive
pas à acheter une quantité
jugée adéquate,
plutôt
que de parcourir
de longues
distances
pour en disposer,
il pourrait
la vendre sur place à un autre
grossiste.
Mais quand le grossiste
loue un camion entier,
il lui faut le
remplir
(en mil, et d'autres
produits
agricoles
au besoin)
sous peine de
perdre de l'argent.
Il peut arriver
aussi qu'il
ait passé un contrat
avec un
autre grossiste
qui l'oblige
à fournir
une quantité
déterminée
de produit.
Cette ronde des marchés d'achat
contribue
à augmenter les coûts de
manutention
et de transport
des quantités
achetées.
Elle occasionne
en plus
des frais
de déplacement
et de séjour des commerçants dans les marchés.
Ces
frais
n'ont pas été estimés ici,
mais on peut en apprécier
l'importance
en
étudiant
quelques cas où les grossistes,
residant
dans un rayon de 15 km d'un
des marchés, visitent
plusieurs
marchés pour assembler les quantités
à vendre.
Ces exemples, qui illustrent
la richesse des informations
recueillies
par le
questionnaire
des coûts de commercialisation,
nous feront
aussi mieux
comprendre le mécanisme des transferts
dans le Bassin Arachidier.
Nous allons
considérer
quatre cas:
Dans le premier et deuxième cas, considérons
ce grossiste
approvisionnant
Dakar ou Ziguinchor
à partir
des marchés de Médina Sabakh, Ndiba Ndiayène et
Prokhane qui sont situés
sur la route Kaolack-Nioro-Farafenni,
en Gambie.
5Toutes les données, notamment ceux de la région de Louga, n'ont
pas
encore analysées.
Les données suggèrent
que Louga est approvisionné
surtout
a
partir
des centres comme Kaolack et Touba.

197
Pour effectuer
sa vente a Dakar, le grossiste
commence jeudi par le marché
de Ndiba, où les quantités
de mil et de maïs achetées sont stockées dans le
magasin d'un tiers
pour un coût de stockage de 25 francs par sac.
Le
lendemain vendredi,
il visite
le marché de Prokhane, à 7 km de Nioro par une
piste,
où la aussi les céréales
achetées sont stockées dans le magasin d'un
tiers.
Il termine ses achats de mil et de maïs le dimanche par Médina Sabakh,
à quelques quinze km de Ndiba.
Ce faisant
il a pris des contacts
pour faire
transporter
ses achats de Médina Sabakh à Dakar.
Sur la route de Dakar, le
transporteur
acceptera de prendre au passage les produits
achetés à Ndiba et a
Prokhane.
Quelquefois,
le grossiste
est forcé d'attendre
le prochain
marché
de Ndiba afin de compléter
ses achats pour le transfert
sur Dakar.
Au lieu
donc de 3 jours,
l'opération
de cette seule vente prendra 8 jours.
Selon les conditions
du marché, le même grossiste
vend à Ziguinchor
plutôt
qu'à Dakar:
Les marchés d'achat
visités
sont alors Médina Sabakh, le dimanche
et Ndiba le jeudi suivant.
Le camion part de Ndiba, le jour de marché,
s'arrête
à Hédina Sabakh pour charger et continue
ensuite
pour Ziguinchor.
Ici
aussi l'opération
pourrait
bien demander deux visites
consécutives
au marché
de Ndiba, et prendre huit jours en tout.
Dans le troisième
cas, considérons
ce grossiste
qui vend à Kaolack les
produits
achetés à Touba Mouride, Sokone et Passy.
Mercredi,
le grossiste
visite
Sokone (a quelques 45 km de Kaolack),
achète le mil et le maïs et les
stockent dans le magasin d'un tiers
pour un coût de stockage de 25 francs par
sac.
Le samedi, il est à Passy, situé à quelques 15 km de Sokone sur la route
Sokone-Kaolack.
La même opération
effectuée
a Sokone est répétée
ici.
Enfin,
dimanche, il termine son circuit
a Touba Mouride,
le plus éloigne
de Kaolack
(quelques 55 km sur la route Touba Mouride-Sokone-Passy-Kaolack).
Ce jour de
marché, le grossiste
contacte
un transporteur
qui acceptera
de charger les
achats de Touba Mouride,
et au passage ceux de Sokone et de Passy, pour
Kaolack.
Pour le quatrième
cas, considérons
ce grossiste
alimentant
Kaffrine
à
partir
des marchés de Dioly Mandakh, Malème Hoddar et Ndiothé Séane.
Ce
grossiste
a loué un magasin à Malème pour le regroupage
de ses achats.
Le
circuit
cotmaence dimanche à Malème où les produits
achetés sont stockés.
Mardi, il visite
Dioly (à quelques 12 km de Malème), achète et fait

198
transporter
ses achats a Maléme pour regroupage.
Le grossiste
complhte ses
achats le vendredi à Ndiothé (a quelques 25 km de Maléme), où il s'entend
avec
un transporter
pour charger les achats de Ndiothe et ceux qui sont regroupés
a
Malème, pour le transfert
a Kaffrine.
Dans ce dernier
cas, on voit que les
quantites
achetées à Dioly ont subi un co0t de transport
entre Dioly et Malème
et ensuite
entre Maleme et Kaffrine.
Ces illustrations
montrent
les allées et venues que le grossiste
doit
effectuer
dans les marchés ruraux pour assembler les quantités
vendues dans
les centres urbains.
La "marge nette"
doit payer ces déplacements
et les
frais
de séjour dans les marchés avant que le commerçant n'en tire
son
bénéfice
net.
On peut aussi remarquer que le grossiste
doit faire
en sorte
que les marchés visités
soient situés autant que possible
sur le même axe.
Il
faut en plus qu'il
s'arrange
pour commencer le transfert
a partir
du lieu le
plus éloigné
du lieu de vente.
Pour peu qu'il
manque une occasion de
transport,
il lui faudrait
payer plias cher le transport
% partir
d'un autre
lieu ou bien attendre
la semaine prochaine
pour effectuer
le transfert.
Ventes apres Stockaoe de Lonoue Duree
Pour la plupart
des commerçants qui nous ont fourni
des informations,
le
stockage de mil pour une durée d'un mois ou plus est constitué
des reliquats
de ventes précédentes.
e Retracer tous les achats afferents
a ces stocks
involontaires
est très difficile.
Nous disposons des donnees d'un grossiste
de Louga ayant entrepris,
consciemment,
de garder du mil pendant plus de trois
mois, et pour lequel il est possible
de retracer
les achats et les coQts.
L'achat
par ce grossiste
a éte fait
sur place avec d'autres
grossistes
venant de Kaolack.
Le tableau
5 montre la moyenne des coûts de
commercialisation
de deux ventes de plus de trois mois.
Le coQt d'usage du
magasin de stockage est toujours
insignifiant
étant donné le faible
loyer
(ici,
23.000 francs pour un magasin estimé a 200 tonnes de capacite).
Le coût
d'opportunité
du capital
devient
l'elément
prépondérant.
Si l'on considère
un
taux. d'intérêt
de 15% par an, la marge brute permet toujours
de couvrir
le
coût du capital
et de dégager une "marge nette'
positive.
Mais à 3g% de taux
d'intérêt
annuel du crédit
informel,
la marge brute permet à peine de couvrir
le coût du capital,
et la "marge nette"
devient
négative.

199
TABLEAU 5. COUTS MOYENS DE COMMERCIALISATION
DU
MIL POUR UN STOCKAGE DE LONGUE DUREE A LOUGA
SELON LE TAUX D'INTERET
DU CAPITAL
TAUX D'INTERET
ELEMENTS DE CALCUL
15 %
39 %
MARGE BRUTE (F/KG)
17,50
17,50
MANUTENTION (F/KG)
0,95
0,95
STOCKAGE (F/KG)
1,52
1,52
COUT DU CAPITAL
(F/KG)
6,13
15,95
MARGE NETTE (F/KG)
a,90
-0,92
DUREE DE L'OPERATION (J)
190
190
Source:
ENQUETES ISRA/BAME
Le grossiste
n'a pas fait
mention
de perte
de stockage.
Il n'y cependant
aucun aménagement
des magasins
entrepris
par les commerçants
pour
stocker
les
produits.
Très peu par exemple
effectuent
des traitements
chimiques
pour
protéger
les stocks.
Les sacs sont à même le sol et pendant
la saison
de
pluie
et le mil souffre
de l'humidité
excessive.
Mais,
compte
tenu
de la
rotation
rapide
des stocks,
la question
des magasins
de stockage
et des pertes
de stockage
n'est
pas essentielle
pour le grossiste.
CONCLUSIONS
La libéralisation
du commerce
des céréales
locales
n'empêche
pas les
pouvoirs
publics
de se préoccuper
des mouvements
des prix
et des marges
de
commercialisation
de ces produits.
Cette
note
a montré
que l'étude
du
mécanisme
de la formation
des coûts
de commercialisation
permettait
une
meilleure
interprétation
de ces mouvements.
Les commerçants
et transporteurs
privés
utilisent
des méthodes
relativement
simples
pour le calcul
des charges
des services.
On peut citer
le coût du transport
à la tonne
plutôt
qu'à
la tonne-kilométrique
et,
dans les.
marchés
ruraux
le coût de stockage
de 25 francs
par sac.
Les commerçants
se

200
fixent
aussi une marge de référence
a atteindre.
Malgré cette simplicité,
les
résultats
montrent
que, dans l'ensemble,
les marges des grossistes
refletent
dans une large mesure la distance
de transfert
et la durée de stockage des
produits.
Les résultats
confirment
l'existence
d'un courant
important
de transfert
de céréales
effectué
par les grossistes
directement
des marchés ruraux vers
les centres
urbains.
La rotation
de ces'opérations
est très rapide
(moins
d'une semaine),
mais le capital
investi
pour une seule de ces ventes est de
l'ordre
du million
de francs CFA. En pratiquant
une rotation
rapide,
les
grossistes
minimisent
surtout
le coQt du capital
et le problème de liquidité
monétaire,
plutôt
que le coût d'usage du magasin.
Si on tient
compte du taux
d'intérêt,
élevé, du crédit
informel,
la marge nette pour une vente après un
stockage de plus de trois
mois peut s'avérer
négative.
Les résultats
présentés
ici ont permis de reconstituer
les marges et coûts
pour certains
des circuits
permettant
au consommateur de Dakar de disposer
du
mil du producteur
du Bassin Arachidier.
Mais l'étude
des marges et coûts doit
s'étendre
aux autres régions‘pour
une vision globale
de la formation
de prix
au Sénégal.

201
Newman, M.D, 0. Ndoye, et P.A. Sow (1985). Céréales locales
et importées
au
Sénégal:
La politique
alimentaire
a partir
des systèmes de
commercialisation.
Document de Travail
85-7, ISRA/BAME, Dakar, Sénégal.
Ouédraogo, Ismaël S. and Ousseynou Ndoye (1988).
Guidelines
for the Collection
of Agricultural
Prices in Sub-Saharan Rural Markets:
Lessons from Senegal,
Document de Travail
ISRA/BAME, Dakar, Sénégal.

RENFORCER LA PARTICIPATION
DU SECTEUR PRIVE DANS LE SYSTEME
AGRO-ALIMENTAIRE
AU SUD-EST DU SENEGAL :
PROBLEMES ET OPTIONS
POUR LA POLITIQUE AGRICOLE
Stephan J. Goets
John S. Holtzman
et
Bocar N, Diagana”
*Une mention spéciale est duc B A. Abdoulaye Fall pour son importante contribution
àlaconception, laréalisation des enquetes ct l’analyse des donnks en 1986 et 1987. Celles non
moins importantes de M.T. Weber et de 1.D. Shaîfcr sont aussi reconnues avec gratitude.
Ce projet de recherche est coîinand sous Ics auspices de l’Accord de Coopkation sur
la Sécurité Alimentaire en Afrique (DAN-1190-l-00-4092-00)
entre l’université d’Etat du
Michigan et l’USAID/Washington à travers son bureau de Dakar dans le cadre du Projet de
Soutien et d’Analyse de la Politique Agricole au Sahel (PIOn 625-0970-85-3-50124).

205
Comme indique dans une précédente
communication
(Goetz) à cet atelier,
les marchés céréaliers
traditionnels
du Sud-Est du Sénégal ne sont pas déve-
loppés. Beaucoup de producteurs
ne participent
pas au commerce des céréales
traditionelles
(mil,
sorgho, maïs) et une large portion
des quantités
de
céréales échangees,
particulièrement
dans l'ex-region
de la Casamance, va
directement
du producteur
au consommateur sans passer par le commerçant de
céréales
(voir la carte du sous-secteur
ceréalier
ci-dessous).
Par conséquent,
ce n'est pas surprenant
qu'il
y ait seulement peu de
conerçants
(10%) completement
spécialisés
dans le commerce céréalier
(la
plupart
d'entre
eux vendent d'autres
produits).
Le volume de leurs activités
est en général faible
et ils sont sous-bquipes
pour faire
leur commerce de
façon efficace
et à moindre coût (technologie
de transformation,
transport,
facilités
de stockage,
fonds de roulement,
etc.).
Notre hypothèse générale
est que les marchés des céréales
tradition-
nelles se trouvent
dans une "trappe"
d'où ils ne peuvent sortir
sans
extérieure
sur le plan des intrants
et aussi des extrants.
En ex-Casamance
surtout,
les marchés sont "étroits"
et peu fiables
car il y a peu de surplus
commercialisés
et peu d'excédents
sont commercialisés
parce que les marchés
sont "étroits"
et peu fiables.
Pourtant,
les conmwçants
privés ont le potentiel
pour devenir
"des
figures
de proue" dans le système agro-alimentaire.
Des connnerçants approvi-
sionnent
déja les zones rurales
en certains
facteurs
de production
(fongicides,
matériel
agricole,
animaux de trait).
La preuve d'une réponse
vibrante
du secteur privé quand des opportunités
sont offertes
existe
(ex: le
cotmaerce frontalier
avec la Gambie). Morris a montré que le privé peut
compétir efficacement
avec la SAED dans la région du Fleuve. Les commerçants
céréaliers
de notre échantillon
manifestent
la volonté
de s'engager
dans la
distribution
de l'engrais
et y voient d'intéressantes
opportunités.
Le défi pour les décideurs
est alors de chercher
les voies et moyens
efficaces
sur le plan économique pour faciliter
de plus en plus la participa-
tion du secteur privé dans le systéme agro-alimentaire
en plus de l'octroi
de
crédit
et d'information
sur l'utilisation
des intrants.
La difficulté
est que
a.) certains
investissements
sont impératifs
pour cela mais ne seront pas
faits
par les agents privés car ils ne jouiront
pas seuls des bénéfices
en
résultant;
et, b.) il y a un rôle que le secteur public
doit continuer
a

69% des exploitatiens
sgricolcs
ont œhet4 en ayme
123 kg de riz
cœn
w !œB-œcmu
IERœLIEk
MES *DIID, 1w
93X du exploitstions
sgrlcoles
ont œhet
on myame
148 kg da riz
4.
I
12% des Expl.
ZO%des Expl.
bID(dNEXpl.
achetelt
seule-
achetmt
et
undent
teule-
n’œhctalt
ni
mt
des
vwdmtdu
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mvcnkntdss
c&&3les
locales
cCrCales
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c4rCalu
locales
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\\
UarcM
coop.
Hcbdcrasdaire
!%DR
I
)
RINOl
<
I
CCrCalu
CSA
.
Locales de
7
1s fimbic
Cmrçmts
C4r4alicrs
cl
Autres
2ores
\\I
Dbficitrim
vilte
de ranbacanh
et Word & Rassfn Arachfdicr
(zmes
dbficitaires
m nil-sorgho-nuls)
l
lkdim
Yoro Paul& ot dQutra
zaws
de La rx-Haute
Cnrnrrr.

207
moins a court terme, pour remplir
certaines
fonctions
que le secteur prive ne
peut assumer dans l'immédiat.
Des exemples d'investissements
qui peuvent renforcer
la participation
du
secteur privé sont les suivants:
Introduire
et développer
(ex: pour le maïs) des technologies
de transfor-
mation appropriees
pour augmenter la demande des consommateurs et la
satisfaire
(exemple de la SAED dans le Fleuve).
Promouvoir de façon aggressive
la recherche sur les moyens pour élever la
productivite
des intrants
techniques
améliores.
Ceci est plus attrayant
que
de continuer
a soutenir
les prix des céreales
au dessus de leur niveau
d'équilibre.
Des exemples de fonctions
que seul le secteur public
peut remplir
à court
terme sont:
"Faire le premier pas décisif"
pour augmenter les débouchés sûrs aux
producteurs
utilisant
des intrants
améliorés.
Ceci ne signifie
pas nécessaire-
ment fixer
les prix au dessus du niveau d'équation
de l'offre
et de la
demande.
Stabiliser
les marchés pour éviter
les trop grandes fluctuations
de
prix,
tout en encouragant
les commerçants privés a chercher
des opportunités
anticipées
de profit
raisonnable
pour faire
le commerce des céréales.
L'an-
nonce des prévisions
de collecte
et de vente céréalière
par le CSA et les
sociétés
de développement
chaque année peut réduire
partiellement
l'incerti-
tude qui affecte
les commerçants.
coNcLusIlm
Le défi pour le Sénégal est de produire
une offre
alimentaire
stable et
a bas coût pour stimuler
et satisfaire
la demande nationale.
Privatiser
le
commerce des intrants
et des extrants
céréaliers
et octroyer
des crédits
aux
commerçants privés constitue
un pas important
dans cette direction.
Mais, bien
que les incitations
par le crédit,
les prix et le profit
soient nécessaires,
nos résultats
de recherches
suggèrent
qu'un rôle essentiel
doit être joué a
court terme par l'investissement
public pour augmenter l'efficacité
de la
participation
du secteur privé dans le système agro-alimentaire.

208
REFERENCES
6IBLIOGIWHIQlJES
Diagana,
B.N. "Les organisations
Paraétatiques
et Paysannes au Sud-Est du
Senégal" ISRA/BAME, document de travail,
1988 (a paraitre).
Fall,
A.A. "Etude Descriptive
des Marchés Cérealiers
au Sud-Est du Sbnegal"
ISRA/BAME, note d'information
87-2, 1987.
Goetz, S.J. "Observations
sur les Perspectives
d'Expansion
de la Production
Céréalière
au Sud-Est du Sdnegal",
Dakar: Direction
de Recherches sur
les Systèmes Agraires
de l’ISRA, Document de Travail,
à paraître,
PSA,
Juillet
1988, 21~.
Goetz, S.J. "Les Prix des Produits
Agricoles
au Sud-Est du Sénclgal: Rapport
Final pour 1986/87”,
Note d'Information
de l'ISRA/BAME,
Projet
Sécurité
Alimentaire,
Juin 1988.
Goetz, S.J. et J.S. Holtzman,
"L'acquisition
des Intrants
et les Changements
des Combinaisons
Culturales
Pendant la Saison 1987: Rapport pour le Sud-
Est du Senégal",
Dot. de Travail
de l'ISRA/BANE,
Projet
Sécurité
Alimen-
taire,
Juin 1988.
Morris,
M. "Cereals Marketing
in the Senegal River Valley (1985)“,
MSU Inter-
national
Developmemt Papers, Reprint
No. 4, 1987.

ZONESDERJ3CHERCHEDUPROJETSEC[TRI!l!EALIWENTAIRE
y-
,.P
m
Zone Nord
gg
zone sld

211
SESSION III--PROPOSITIONS DE RECOMMANDATIONS
1. La politique
de privatisation
des systèmes de distribution
des intrants
ne tient
pas compte que par suite de sêcheresse,
certains
paysans n'ont plus les
moyens d'acquérir
des intrants
essentiels
(semences, engrais).
Il serait
donc
certainement
opportun de revoir cette politique,
interessante
pour nombre de ses
aspects,
mais surtout
de remettre
en question
le fonctionnement
des greniers
villageois
- SONACOS - peu attractifs
pour les agriculteurs.
2. Le systeme de distribution
des engrais "par retenue"
ne fonctionne
pas
éfficacement.
En outre,
les quantités
distribuées
aux périodes
critiques
sont
irrégulieres.
Il faudrait
certainement
mettre
a plat
les structures
de ce
mécanisme.

213
SESSIOII IV--HODELISATION
JMsUe des Interventions
Des interventions
ont et.4 presentées
sur les points
suivants:
1. L'analyse
de la situation
alimentaire
du Sénégal a l'aide
de
l'exercice
de‘wdélisation.
(Frédéric
Martin)
2.
Le ddveloppement
agricole
et croissance
démographique
au Sénégal.
(Hamadou SidiM)
JMs~ d= wints Drinci
Daw(
1. Les principales
constrainte
tirdes
des modèles sont:
- Capital
(au niveau des exploitations)
- Terres disponibles
pour la riziculture
2.
Les siwlations
sur les politiques
des prix ont montré que:
a.
Le taux d'autosuffisance
céréalière
(TAC) s'élevait
à 47% aux
prix du marché de 1986-87.
b.
La réponse à l'augmentation
des prix ceréaliers
(payés aux
paysans) était
faible.
Pour une augmentation
par rapport
aux
prix de 1986-87 allant
de 20 à 100%:
- le TAX progresse jusqu'à
55%.
- Si l'on prend en compte l'expansion
des terres
irrigables
au niveau prevu en l'an 2000, le TAX atteint
64%.
C.
La réponse sur la production
du maïs est importante.
3.
Les explications
principales
de cette faible
réponse sont:
a.
La contrainte
des surfaces
rizicultivables.
b.
La rentabilité
superieure
de la culture
de l'arachide
en
comparaison
avec les cultures
mil/sorgho.

ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE
DU SENEGAL A L’AIDE DE L’EXERCICE
DE MODELISATION
EFFECTUE A L’ISRA-BAME
Frédéric Martin

217
IHTRODUCTION
Depuis le début des années 70, le Sénegal connaît
avec une acuité
variable
d'importants
problémes agricoles
et macroéconomiques.
Le taux
d'auto-suffisance
céréali&re
(TAC), mesuré en produit
consommable, est tombé
de 61% en 1974-76 à 39% en 1983-85. La part de l'aide
alimentaire
dans l'offre
totale
de céréales
a été multipliée
par trois
pendant la même période,
passant
de 5% à 14%. Les importations
commerciales de riz ont augmenté de 100.000
tonnes environ
à plus de 300.000 tonnes.
Confronté
a une production
agricole
en déclin
et à des déficits
des
finances
publiques
et de la balance des comptes courants,
le gouvernement
sdnégalais
a lance en 1984 une Nouvelle
Politique
Agricole
(NPA).'Un des
principaux
objectifs
de cette NPA, repris
dans le Plan Céréalier
publié
en
1986, est d'arriver
à un TAC de 80% en l'an 2000 (Ministère
du Développement
rural,
1984, 1986).
Afin de mieux aider le gouvernment sénégalais
dans l'élaboration
de
politiques
agro-alimentaires,
1'ISRA a créé en 1982 un Bureau d'Analyses
Macro-Economiques
(BAHE). Une des composantes du programme de travail
du BAME
était
l'analyse
de la situation
alimentaire
du Sénégal.
Cette analyse a commencé par une analyse macro de la situation
alimentaire
du Sénégal et du commerce extérieur
des produits
et des intrants
agricoles
(Martin
et Dieng (1986a et b). Ensuite,
la recherche
est passée au
niveau micro avec l'élaboration
de 181 budgets de culture
détaillés
dans 11
zones de production
au Sénégal.
L'analyse
des marges de culture
a donné des
indications
intéressantes
sur la rentabilité
relative
par culture,
par région
et par technologie
(Martin
(1988b).
Enfin un exercice
de modélisation
a été conduit
afin de simuler
l'impact
de différentes
politiques
de prix au producteur
sur la situation
alimentaire
et macroéconomique du Sénégal. Cette communication
décrit
succintement
la
méthodologie
utilisée
pour cet exercice
avant de présenter
les principaux
résultats
et leurs implications
en termes de politique
alimentaire.
La principale
implication
de cet exercice
est qu'une politique
de prix,
quelqu'elle
soit,
a des effets
limités
si elle ne s'accompagne
pas de

218
changements technologiques
et institutionnels.
Il existe
dans la litterature
un débat sur les rôles respectifs
des politiques
de prix et des changements
structurels
dans l'augmentation
de la productivite
de l'agriculture
en Afrique
(Delgado et Mellor
(1984, 1987), Schiff
(1987).
L'exemple
du Sénégal suggere
que l'elaboration
d'une stratégie
alimentaire
reussie
demande des actions
dans
les domaines des prix,
de la technologie
et des institutions
et la prise en
compte des interactions
entre ces trois
composantes.
Cet exercice
de modélisation
a également permis d'attirer
l'attention
sur
certains
changements technologiques
et institutionnels
nécessaires
pour
relacher
des contraintes
sevéres à l'augmentation
de la production
agricole
au
Senégal.
Il donne donc des indications
sur les domaines où la recherche
agricole
pourrait
porter
ses efforts
afin de contribuer
à améliorer
la
situation
alimentaire
de ce pays.
METHODOLOGIE
UTILISEE POUR L'EXERCICE DE MODELISATION
La méthodologie
utilisée
comporte cinq étapes:
l'élaboration
de budgets
de culture,
la construction
de modèles d'exploitations
agricoles-types,
l'aggrégation
de la production
aux niveaux régional
et national,
la dérivation
de courbes d'offre
de céréales
et la construction
d'un modéle du secteur
agricole.
Elaboration
de budaets de culture
Cent quatre-vingt-un
budgets de culture
détaillés,
répartis
dans 11 zones
de production
au Sénégal, ont été élaborés.
Ces zones sont le Centre du Bassin
Arachidier,
le Nord du Bassin Arachidier,
le Sud-Ouest du Bassin Arachidier,
le Sud-Est
du Bassin
Arachidier,
les grands
périmétres
du Delta
et du début
de
la Moyenne Vallée du Fleuve Senégal, la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal,
la
Haute Vallée du Fleuve Sénégal et le Nord du Stinégal Oriental,
le Centre du
Senegal Oriental,
la Haute Casamance,
la Moyenne
Casamance
et la Basse
Casamance.
Pour les principales
cultures
dans chaque zone de production,
ces budgets
résument de maniére coherente
les revenus et les coûts,
les marges, le
calendrier
de la main-d'oeuvre
et le calendrier
de la traction
animale.

219
Plusieurs
modules techniques
sont distingues
pour chaque culture
correspondant
a des technologies
différentes.
Cinq types principaux
de modules
ont été identifiés:
intensification
elevee,
intensification
moyenne,
intensification
faible,
champs de case, culture
retardée.
Dependant de la zone
et de la culture,
on retrouve
ces cinq modules en partie
ou en totalité.
Comme les rendements de cultures
différentes
ne répondent
pas forcement
de la même maniere vis a vis de la pluviometrie,
on a estime les rendements et
les prix des cultures
dans chaque zone dans 15 états de la nature.
Chaque état
de la nature correspond
à une quantite
de pluie et a une répartition
de la
pluviométrie
données.
Ces budgets de culture
ont été construits
sur la base d'une revue des
budgets existants,
et surtout
des resultats
d'enquêtes
récentes
sur des
exploitations
agricoles
et d'entrevues
approfondies
avec des chercheurs
de
l'ISRA,
de 1'ADRAOI et des Societes de Développement
Régional.
Ces budgets fournissent
des renseignements
interessants
sur les cultures
les plus attrayantes
financièrement
dans chaque zone et dans chaque état de la
nature.
Ils servent
aussi de base de données pour la construction
des modèles
d'exploitation
agricole2.
Construction
de modèles d'exploitation
aoricole
Un modèle d'une exploitation
typique
est construit
pour chaque zone
de production.
Comme deux zones sont découpées en deux sous-zones3,
13 modèles
'L'ADRAO est l'Association
pour le Développement
de la Riziculture
en
Afrique
de l'ouest.
'Pour plus de details
sur les budgets de culture
élaborés. pour le Sénégal,
voir Martin
(1988b).
3La zone des grands périmètres
du Delta et du Début de la Moyenne Vallée
du Fleuve Sénégal est découpée en deux sous-zones:
le Delta
où seules
les
cultures
de riz et de sorgho sont possibles;
le début de la Moyenne Vallée où
les cultures
de maïs et de tomate sont possibles
en plus.
La zone de la Haute
Vallée
du Fleuve Senégal et du Nord du Sénégal Oriental
est découpée en deux
sous-zones:
la Haute Vallée du Fleuve Sénégal et la Vallée de la Falémé où les
paysans pratiquent
a la fois des cultures
irriguées
et des cultures
pluviales;
les zones situées loin de ces deux vallees où seules les cultures
pluviales
sont
possibles.

220
sont construits
au total.
La programmation
lineaire
est utilisee
pour
construire
ces modeles avec une démarche proche du MOTAD développé
par Hazell
(1971).
La fonction
objectif
est la maximisation
du profit
sous des
contraintes
de ressources
et de sécurité
alimentaire.
La sécurite
alimentaire
est considéree
comme un objectif
prioritaire
pour le paysan senegalais.
Cette
priorité
est refletée
dans chaque modèle par:
-- la présence de deux types d'activités
cereraliéres
avec des objectifs
différents
pour chacun: l'auto-consommation
ou la vente.
Chaque module
de production
de cereales
apparaît
donc deux fois comme activité;
__ une contrainte
nutritionelle
et des contraintes
d'habitudes
alimentaires.
Les besoins en calories
de la famille
paysanne doivent
être satisfaits
par la production
des activités
céréalières
d'autoconsommation
et/ou par des achats de céréales.
Les habitudes
alimentaires
sont prises en compte sous la forme de niveaux minimum et
maximum de consommation par ceréale;
-- une contrainte
d'auto-suffisance
cérealière.
La famille
paysanne doit
produire
suffisamment
en activités
céréaliéres
d'auto-consommation
pour satisfaire
une pourcentage
important
de ses besoins en calories.
Deux pourcentages
etaient
considéres,
un pour un état moyen de la
nature et un autre plus faible
pour le État de la nature.
-- une contrainte
de revenu minimum dans le pire état de la nature.
L'exploitation
agricole
doit générer un revenu minimum suffisant
pour
permettre
la couverture
des besoins essentiels
et les achats de
quantités
d'intrants
agricoles
identiques
aux quantités
achetées
pendant la campagne agricole
courante.
Les techniques
de modélisation
utilisées
pour représenter
les contraintes
avec un double palier
de satisfaction
consiste
a inclure
une ligne de
rendements ou de revenus moyens et plusieurs
lignes
incluant
les déviations
par rapport
a la moyenne dans les plus mauvais états de la nature,
puis a
'MOTAD est un acronyme anglais
signifiant
"Minimization
Of Total Absolute
Deviation".
Pour une analyse
à jour
de ce modèle et d'autres
manieres
de
modéliser
le risque au niveau de l'exploitation
agricole,
voir Hazell et Norton
(1986) chapitre
5.

221
utiliser
des colonnes transferant
les déviations
negatives
dans la ligne
correspondant
a la situation
moyenne via un coefficient
modérateur5.
Les modéles d'exploitation
agricole
ont été calibrés
en comparant
les
résultats
des modèles avec de récentes
statistiques
officielles
et les
résultats
d'enquêtes
agricoles
sur les surfaces
par culture
et par technologie
et sur le revenu de l'exploitation
agricole.
AsqrBaation
aux niveaux reaional
et national
La production
de chaque culture
au niveau régional
est obtenue en
multipliant
la production
de l'exploitation
agricole
type de la zone
considérée
par le nombre d'exploitations
dans cette zone. La production
nationale
brute est évidemment obtenue en ajoutant
les productions
régionales
brutes.
Les productions
régionales
et nationale
nettes
sont calculées
en
multipliant
les productions
brutes par un coefficient
qui tient
compte des
pertes de stockage,
de la reconstitution
des stocks semenciers et de la
transformation
des produits
agricoles
en produits
consommables.
Dérivation
des courbes d'offre
cérealiere
On a fait
tourner
les modeles d'exploitation
agricole
avec p lusieurs
vecteurs de prix.
Chaque vecteur de prix est un ensemble donné de prix
d'intrants
et de produits
agricoles
cohérent
pour toutes
les zone s de
production,
c'est
à dire que les différences
de prix entre régions
ne
représentent
que les coûts de transport
et de commercialisation.
Le vecteur
de
prix de base est constitué
des prix financiers
aux niveaux des exploitations
dans chaque zone pour 1986/87.
Trois politiques
de prix ont été simulées:
-- une augmentation
genérale
des prix des cerérales.
Cinq vecteurs
de
prix ont été derivés
en augmentant les prix des céreales
dans le
vecteur de base par un pourcentage
fixe;
20%, 40%, 60%, 80% et 100%;
-- une augmentation
seulement des prix du riz et du blé. Les prix au
producteur
du riz et les prix au consommateur du riz et du blé ont été
augmentes de 50%;
5Pour une analyse détaillée
de la méthodologie
utilisée
pour la construction
des modéles d'exploitation
agricole,
voir Martin
(1988a).

222
-_ une politique
de prix dits "économiques".
Les prix économiques sont
les prix de parite
a l'importation
ou à l'exportation
pour les biens
echangés sur le marché mondial et les prix du marché pour les facteurs
de production
qui ne font pas l'objet
de commerce international.
Construction
d'un modele du secteur
aoricole
Ce modèle comprend les activités
suivantes:
_- production
de produits
agricoles
et consommation d'intrants
aggrégées
au niveau national
pour chaque vecteur de prix;
-- transformation
de produits
agricoles;
-- commerce intérieur
et international
d'intrants
agricoles
et de
produits
agricoles;
-- consommation de cereales.
Des techniques
de programmation
séparable
sont utilisées
pour s'assurer
que le même vecteur
de prix s'applique
a toutes les régions.
La fonction
objectif
est de minimiser
le coût (net de la valeur des exportations)
d'arriver
a satisfaire
les besoins nutritionnels
de la population
sénégalaise
compte tenu de contraintes
sur les habitudes
alimentaires,
sur l'équilibre
entre l'offre
et la demande d'intrants
et de produits
agricoles
et sur la
sécurité
alimentaire
au niveau national.
La solution
du modèle indique
la
combinaison
"optimale"
de production
et de commerce de produits
agricoles
pour
le Sénégal,
compte tenu des hypothèses
faites
sur les objectifs
des paysans et
du gouvernement.
Le modèle du secteur agricole
a été calibré
en comparant les
résultats
du modèle concernant
les flux internationaux
et interrégionaux
d'intrants
et de produits
agricoles
avec les statistiques
officielles
et les
opinions
d'experts.
Une contrainte
de sécurité
alimentaire
au niveau macro force la modèle à
atteindre
un TAC donné. Pour atteindre
des TAC plus élevés,
le gouvernement
doit offrir
des prix supérieurs
aux producteurs
de céréales
afin de les
inciter
à produire
plus. Le modéle choisit
le niveau de prix requis pour
satisfaire
la contrainte
d'auto-suffisance
au moindre coût. Une solution
infaisable
indique
qu'on ne peut pas atteindre
le TAC désiré même avec une
augmentation
de 100% des prix des cérérales.
Cette approche met en valeur les
compromis entre les objectifs
d'auto-suffisance
et d'efficacité
économique.

223
Elle permet aussi de mieux évaluer le réalisme des objectifs
du gouvernement
en matiére d'auto-suffisance
cérealiere.
Les forces de l'approche
retenue pour l'exercice
de modelisation
sont:
1)
la prise en compte beaucoup plus complète et a jour que dans les anciens
modèles (voir par exemple Braverman, Hammer et Levinsohn,
1983; Jabara et
Thompson, 1980; SONED-SEMA, 1979) des technologies
de production,
des
objectifs
et des contraintes
des paysans 2) la coherence entre les objectifs
de securité
alimentaire
au niveau macro avec les objectifs
et les contraintes
au niveau micro. Sa principale
faiblesse
est la spécification
d'une demande
fixe et le manque d'un processus endogène de détermination
des prix,
qui est
une force des modéles de Braverman et al. (1983) et de Jabara et Thompson
(1980).
RESULTATS DE L'EXERCICE DE MODELISATION ET PMPLICATIONS
POUR LES POLITIQUES AGRO-ALIMENTAIRES
L'exercice
de modelisation
a fourni
des renseignements
intéressants
tant
au niveau microéconomique
qu'au niveau macroéconomique.
Les principaux
résultats
sont présentés
dans cet ordre ci-dessous.
Analyse au niveau des exploitations
aoricoles
Les modeles d'exploitation
agricole
donnent des indications
sur les TAC
possibles
au niveau de l'exploitation,
la rentabilité
de l'agriculture
et les
contraintes-clé
sur la production
dans les différentes
zones du Sénégal.
Les taux d'auto-suffisance
céréalière
au niveau
des exploitations
agricoles
Les modéles d'exploitation
agricole
incluent
une série de contraintes
sur
les TAC qui doivent
être satisfaites
en année climatique
moyenne et dans le
pire État de la nature.
Initialement
fixés a des niveaux très élevés,
ces
contraintes
ne pouvaient
pas être satisfaites
et il en résultait
une solution
infaisable.
Les objectifs
de TAC ont été réduits
jusqu'à
ce que les modèles
aient une solution
qui soit faisable
et qui corresponde
le mieux aux données
sur les exploitations
agricoles,
en particulier
les surfaces
allouées
a chaque
culture.

224
Le tableau
1 présente
ces TAC. Ces taux sont assez Cleves en annee
moyenne et plus faibles
en tres mauvaise année pluviométrique.
Les taux sont
moins élevés dans les zones de culture
pluviale
du nord du Sénégal (zones 2 et
5) que dans le sud du pays (zones 6 a 11).
Bans les zones de cultures
irriguees
du Fleuve Sénégal,
on observe une
différence
entre les grands périmètres
(zone 3) qui sont assez grands pour
permettre
de satisfaire
un TAC élevé et les petits
périmètres
(zone 4) dont la
surface
restreinte
et la population
elevée limitent
les TAC possibles.
On retrouve
un phénomène similaire
aux petits
perimétres
irrigués
en
Basse Casamance (zone 9) avec un ratio
dlevé de personnes par hectare
et une
superficie
réduite.
En Haute et en Moyenne Casamance (zones 7 et 8), la
superficie
est plus grande qu'en Basse Casamance, mais le nombre de personnes
par exploitation
reste élevé,
ce qui limite
le TAC possible.
Le TAC du Centre du Sénégal Oriental
(zone 6) est plus élevé qu'en Haute
et Moyenne Casamance (zones 7 et 8) car les surfaces
consacrées
au maïs sont
su@rieures
en zone 6. La Moyenne et la Haute Casamance ont des surfaces
de
cultures
de plateau
plus limitées
et disposent
de terres
de nappe où ils
cultivent
du riz.
Or le riz a un contenu en calories
légérement
inférieur
à
celui du maïs (respectivement
2420 et 3170 calories
par kilo
(Keita,
1987)).
Il est donc plus facile
de satisfaire
un TAC élevé au Centre du Sénégal
Oriental
que dans la Haute et Moyenne Casamance.
Les TAC les plus élevés possibles
en culture
pluviale
sont ceux du Sud du
Bassin Arachidier
(zones 10 et 11) où l'on retrouve
de grandes exploitations
relativement
moins peuplées,
surtout
dans la partie
est.
La rentabilité
des exploitations
agricoles
Le classement
des zones selon la marge nette par hectare'
des modèles
d'exploitations
agricoles
est prdsenté
au tableau
2. Comme les modèles
d'exploitations
ont été construits
a partir
des budgets de culture
élaborés
dans le cadre de cette recherche,
il est logique
que ce classement
soit
cohérent
avec le classement
des cultures
selon la marge nette
(voir Martin,
6La marge nette est égale au revenu brut moins les dépenses pour les achat:
d'intrants.

225
TABLEAU 1
TAILLE ET TAUX D'AUTOSUFFISANCE CEREALIERE POUR LES
EXPLOITATIONS AGRICOLES TYPIQUES DU SENEGAL DURANT
DES ANNEES PLUVIOMETRIQUES MOYENNE ET TRES MAUVAISE
Taille de 1' h Ratio 1
luméro
Nom de la zone
exploitation
de
T
Taux d'auto-suf-
-fisance
ceréaliere
le la
Berson-
(W
rone
les par
iectars
Année
Pire
Ha
'erson
moyenne
année
Bassin Arachidier
1
Centre du
Bassin Arachidier
695
935
195
70
30
2
Nord du
Bassin Arachidier
8
995
1,2
60
20
10
Sud-Ouest du
Bassin Arachidier
7
9
193
75
40
11
Sud-Est du
Bassin Arachidier
895
997
191
80
50
Sénéoal Oriental
et
Casamance
6
Centre du Sénégal
Oriental
9
2
75
40
Haute Casamance
9
2
65
25
Moyenne Casamance
9
2
65
25
Basse Casamance
7,8
395
60
20
NB: ha signifie
hectare.
(a)
3,9 ha de culture
de plateau
et 0,6 ha de culture
de nappe.
(b)
1,48 ha de culture
de plateau,
0,26 ha de culture
de nappe et 0,46
ha de culture
aquatique.

226
TABLEAU 1 (SUITE)
Taille
de 1'
Ratio
Taux d'auto-suf-
lumero
Nom de la zone
exploitation
de
-fisance
ceréalierc
le la
person-
(W
:one
nes par-
hectare
Année
Pire
Ha
Person
moyenne
année
Vallée du Fleuve
Sénéqal
3
Grands perimétres
irrigues
de la
Basse Vallée du
Fleuve Sénégal
2
8,5
4,3
80
50
4
Moyenne Vallée du
Fleuve Sénégal
1,3
8,5
6,5
50
30
(cl
5
Haute Vallée du
Fleuve Sénégal et
Nord Sénégal Oriental
4,65
8,5
1,8
60
20
(dl
NB: ha signifie
hectare.
(c)
0,3 ha de périmètre
irrigué
et 1 ha de culture
de décrue (oualo):
(d)
0,15 ha de périmétre
irrigué
et 4,5 ha de culture
pluviale
(dieri).
Source: Modèles d'exploitations
agricoles
construits
par l'auteur.

227
TABLEAU 2
CLASSEMENT DES ZONES AU SENEGAL SELON LA MARGE NETTE
PAR HECTARE POUR LEUR EXPLOITATION TYPIQUE
Rang Numero
Nom de la zone
Marge nette du modéle
de la
par hectare
zone
(FCFA)
1
3
Grands périmetres
144.400
irrigués
de la
Basse Vallee du
Fleuve Sénégal
2
10
Sud-Ouest du
53.205
Bassin Arachidier
3
11
Sud-Est du
51.928
Bassin Arachidier
9
Basse Casamance
50.076
5
Haute Vallée du
47.790
Fleuve Sénégal et
Nord Sénégal Oriental
6
Centre du Sénégal
43.216
Oriental
7
1
Centre du
26.326
Bassin Arachidier
8
7
Haute Casamance
19.921
9
8
Moyenne Casamance
18.034
10
2
Nord du
4.684
Bassin Arachidier
11
4
Moyenne Vallée du
- 13.372
Fleuve Sénégal
Source:
Modèles d'exploitations
agricoles
construits
par l'auteur.

228
1988b). Cependant,
les deux classements
sont légérement
différents
car le
classement des modèles prend en compte d'autres
facteurs
en plus de la
rentabilité.
La culture
irriguée
du riz et de la tomate arrivaient
en tête du
classement des marges des budgets de culture.
Bans le classement
des modèles,
les grands périmétres
irrigués
(zone 3) sont de loin les premiers.
Cependant,
les marges pour les petits
périmétres
de la Moyenne et de la Haute Vallée du
Fleuve Sénégal (zones 4 et 5) sont beaucoup plus petites.
L'explication
de cette performance
différente
vient de la contrainte
de
terre
irriguée
dans les zones 4 et 5. Les parcelles
individuelles
sur les
petits
périm&res
sont trop petites
pour produire
assez de ceréales
pour
couvrir
les besoins céréaliers
de la famille,
ou assez de revenu pour être
capable d'acheter
la nourriture
manquante.
Ceci est particulièrement
le cas
avec la zone 4 qui se classe derniére
avec une marge nette négative.
La zone 5
se classe un peu mieux car l'exploitation
typique
de cette zone peut aussi
produire
des cultures
pluviales
en plus des cultures
irriguées.
L'arachide
est la culture
pluviale
la plus rentable
dans le classement
des marges des budgets de culture.
Les régions qui cultivent
beaucoup
d'arachide
sont bien placées dans le classement
des marges des modèles. Le
Sud-Ouest,
le Sud-Est et le Centre du Bassin Arachidier
se classent
respectivement
second, troisieme
et septième sur onze zones.
La seule partie
du Bassin Arachidier
qui se classe mal (dixième)
est le
Nord du Bassin Arachidier
(zone 2). Ces résultats
s'expliquent
principalement
par les conditions
climatiques
difficiles
qui réduisent
les rendements.
Le coton est la culture
la moins rentable
dans le classement
des marges
des budgets de culture.
Dans la version
initiale,
les solutions
des modèles du
SénrIgal Oriental,
de la Haute et de la Moyenne Casamance (zones 6, 7 et 8)
n'incluaient
aucun coton.
Le coton n'est
pas cultivé
à cause de sa
rentabilité,
mais parce que sa culture
permet au paysan d'avoir
accès au
crédit
et aux engrais
fournis
par la SOOEFITEX. Pour prendre en compte ce
facteur,
une contrainte
allouant
une surface minimum au coton a été ajoutée
aux modèles de ces zones. Le résultat
a été de réduire
les marges nettes
des
modèles et de déclasser
ces zones. Les zones 6, 7 et 8 se classent
sixième,
huitième
et neuviéme.

229
Les principales
contraintes
Les principales
contraintes
dans chaque zone sont identifiées
en
comparant le prix de référence
de chaque ressource dans la solution
duale avec
le coût unitaire
de la ressource
en question.
Ces contraintes
sont présentées
au tableau
3. D'une maniére genérale,
la contrainte
de terre
est active dans
tous les modèles, ce qui est habituellement
le cas dans les modèles de
programmation
linéaire.
Cependant,
il est interessant
de noter que cette
contrainte
est la plus forte
pour les terres
irriguées
du bassin du Fleuve
Sénégal et pour les bas-fonds
et les terres de culture
de nappe en Casamance.
Une augmentation
de la taille
des parcelles
irriguées
augmenterait
beaucoup la
rentabilité.
Le meilleur
exemple est donné par les petits
périmètres
de la Moyenne
Vallée du Fleuve Sénégal (zone 4). Une simulation
a été faite
pour
l'exploitation
typique de cette zone avec une augmentation
de 0,3 a 1 hectare
de terre
irriguée.
L'amélioration
de la situation
du paysan a été
impressionante:
-- Tous les besoins en cérérales
ont été couverts
par une combinaison
de
production
et d'achats
alors que seulement 70% de ces besoins étaient
couverts
auparavant;
-- Le TAC est passé de 50% en année moyenne et 30% dans le pire état de
la nature a 60% et 40% respectivement;
-- La marge nette est passée de -17.800 FCFA à 149.000 FCFA.
L'autre
région où la terre est une contrainte
majeure est la Casamance.
Dans cette région,
les terres
de plateau ne sont pas vraiment
une contrainte,
mais les terres
de bas-fonds
et de culture
de nappe constituent
une ressource
rare,
qui limite
la surface cultivable
en riz repiqué et en riz de nappe.
Malheureusement,
on peut difficilement
augmenter cette
surface cultivable
contrairement
à la superficie
irriguée
puisque cette contrainte
de terres
est
avant tout le résultat
de phénomènes climatiques
(baisse de la nappe
phréatique
et remontée de la langue salée).
Le capital
est une ressource
rare dans la plupart
des zones. L'exception
majeure est le bassin du Fleuve Sénégal où il existe
un système de crédit
organisé par la SAED. Le système de crédit
rural et d'approvisionnment
en

230
TABLEAU 3
PRINCIPALES CONTRAINTES DANS LES MODELES D'EXPLOITATIONS TYPIQUES
DANS TOUTES LES ZONES DU SENEGAL
luméro
Nom de la zone
Principales
contraintes
dans
zone
les modeles d'exploitations
Bassin Arachidier
1
Centre du
- Terre
Bassin Arachidier
- Capital
2
Nord du
- Main-d'oeuvre
pour la récolte
Bassin Arachidier
du niébé
Sud-Ouest et Sud-Est
- Terre
:Y
du Bassin Arachidier
- Main-d'oeuvre
pour le sarclo-
binage et le démariage
Sénéqal Oriental
et
Casamance
6
Centre du Sénégal
- Terre
Oriental
- Main-d'oeuvre
pour le semis,
le labour,
le premier sarclo-
binage et épandage d'engrais
- Capital
7
Haute Casamance
- Terres de bas-fonds
- Main-d'oeuvre
pour le semis,
le labour,
le premier sarclo-
binage et épandage d'engrais
- Capital
8
Moyenne Casamance
- Terre de bas-fonds
- Main-d'oeuvre
masculine
et
féminine
pour les deux premiers
mois de l'hivernage
- Capital
9
Basse Casamance
- Terre pour le riz repiqué
et
le riz de nappe
- Main-d'oeuvre
pour le semis,
le labour,
le premier sarclo-
binage et épandage d'engrais
- Capital

231
TABLEAU 3 (SUITE)
qumero
Nom de la zone
Principales
contraintes
dans
1
zone
les modèles d'exploitations
Vallée du Fleuve
Sénesal
3
Grands périmètres
- Terre irriguée
irrigués
de la
- Possibilité
de double culture
Basse Vallée du
- Main-d'oeuvre
pour la récolte
Fleuve Sénégal
du riz durant l'hivernage
4
Moyenne Vallée du
- Terre irriguée
Fleuve Sénégal
- Possibilite
de double culture
5
Haute Vallée du
- Terre irriguée
Fleuve sénégal et
- Possibilité
de double culture
Nord Senégal Oriental
NB:
Les contraintes
principales
dans chaque zone ont été identifiées
en
comparant le prix de référence
de chaque ressource
dans la solution
duale avec le coût unitaire
de la ressource
en question.
Source: Modèles d'exploitations
agricoles
construits
par l'auteur.

232
intrants
agricoles
s'est effondre
en 1980 et a eté supprime à cette date.
Depuis lors,
la contrainte
de capital
est devenue très active,
limitant
l'adoption
de technologies
intensives
en capital.
La main-d'oeuvre
est un contrainte
dans plusieurs
modeles à des périodes
critiques
qui varient
selon la zone et la culture.
Les periodes
de récolte
du
ni&& dans le nord du Bassin Arachidier
et de récolte
du riz dans la Basse
Vallée du Fleuve,
le début de la saison culturale
au Sénégal Oriental
et en
Casamance, la période
de sarcla-binage
et de d&aariage dans le Sud du Bassin
Arachidier
sont des périodes
où des goulots
d'etranglement
apparaissent
au
niveau de la main d'oeuvre
familiale
disponible
et forcent
le paysan à engager
de la main d'oeuvre
d'appoint
si cela s'avere
rentable.
y
Anal se d'une
des orix au nroducteur
des céreales
Une des utilisations
principales
du modèle a été de simuler
l'impact
probable
de différents
niveaux d'augmentation
des prix au producteur
des
céréales
au Sénégal.
Cette politique
de prix pourrait
être une composante
majeure d'une stratégie
visant à augmenter le TAC, conformément
aux objectifs
de la NPA. L'exercice
de modelisation
donne des renseignements
intéressants
sur les implications
de cette politique
de prix pour plusieurs
indicateurs
de
perforniance,
en particulier:
-- Le TAC;
-- Les niveaux de production
des principaux
produits
agricoles;
-- Le coût de satisfaire
les besoins aliaxwtaires
de la population
moins
la valeur des exportations;
-- Le budget de 1'Etat;
-- La balance conraerciale.
Implications
pour le taux d'auto-suffisance
cérealière
La production
dans le modèle ne semble pas répondre de manière importante
à une augmentation
des prix des céréales
(voir tableau
4). Quand on fait
tourner
les modéles d'exploitation
avec une hausse de 100% des prix
céréaliers,
le TAC n'augmente
que de B,3 points de pourcentage
passant de
47,3x à 55,6X.

233
TABLEAU 4
TAUX D'AUTOSUFFISANCE CEREALIERE AU SENEGAL SELON
PLUSIEURS NIVEAUX D'AUGMENTATION DES PRIX DES CEREALES
ET PLUSIEURS HYPOTHESES
SUR LES TERRES CULTIVEES
Hypothèses sur
Production
Taux d'auto-
les prix des céréales
de C&&ales
suffisance
et les terres
cultivées
(milliard
fe
c&&;;ï?re*
calories)
- Terres cultivées
actuellement
. Prix de 1986/87
1.503
47,3
. Prix de 1986/87 t
20%
1.519
47,8
. Prix de 1986/87 t
40%
1.693
53,2
. Prix de 1986/87 t
60%
1.752
55,l
. Prix de 1986/87 t
80%
55,6
. Prix de 1986/87 t 100%
1.767
55,6
- Terres cultivées
actuellement
plus terres
irriguées
en l'an 2000
. Prix de 1986/87
1.828
57,5
- Terres cultivées
actuellement
plus terres
pluviales
marginales
. Prix de 1986/87 t 40%
1.708
53,7
- Terres cultivées
actuellement
plus
terres
pluviales
marginales
plus
terres
irriguées
en l'an 2000
. Prix de 1986/87 t 40%
2.048
64,4
'Il
s'agit
de la production
nette qui est égale a la production
brute
multipliée
par un coefficient
qui tient
compte des pertes de stockage,
de la
reconstitution
des stocks semenciers,
et de la transformation
en produits
consormtables.
'Le taux d'auto-suffisance
céréalière
est calculée
sur la base des besoins
céréaliers
de la population
actuelle.
Source: Courbes d'offre
dérivées
par l'auteur.

234
Quand des hypothèses
optimistes7'
sont adoptees concernant
la création
de
nouveaux périmétres
irrigués
et le développement
de la double culture
d'ici
a
l'an
2000, le TAC augmente de 10,2 points de pourcentage
pour atteindre
57,2%.
Quand les terres
pluviales
marginales
sont inclues
dans les modéles
d'exploitation
agricole
et que l'on considére
une hausse de 40% des prix des
céréales,
le TAC augmente de 6,4 points de pourcentage
comparés à 5,9 points
de pourcentage
si l'on considére
seulement une hausse de prix de 40% (sans
terre
marginale).
Quand on adopte des hypothèses
optimistes
concernant
le
développement
des cultures
irriguées
et que l'on
inclut
les terres
marginales,
le TAC augmente de 17,l points de pourcentage
avec une hausse de prix des
céréales
de 40% pour atteindre
64.4%.
D'une manière générale,
les résultats
de cette recherche
permettent
d'avancer
que l'élasticité-prix
de l'offre
de céréales
est plutôt
faible
au
Sénégal et que l'objectif
du gouvernment
sénégalais
d'un TAC de 80% en l'an
2800 est trop optimiste,
Deux facteurs
expliquent
ce resultat.
Tout d'abord,
la culture
de l'arachide
est beacuoup plus rentable
que celle de mil/sorgho.
Ensuite,
l'expansion
de la culture
du riz est limitée
par une contrainte
sevére de terre
cultivable,
a la fois pour les périmètres
irrigués
du bassin
du Fleuve Senegal et pour les terres
de bas-fonds
propices
a la culture
du riz
en Casamance.
Les implications
pour la production
des principaux
produits
agricoles
Une hausse générale
des prix des céréales
modifie
la composition
de la
production
agricole
(voir tableau
5). Le changement le plus significatif
est
l'augmentation
de la production
de maïs. Quand les prix augmentent
de 40%, la
production
de mil/sorgho
et de riz n'augmente
que de 2% alors que celle de
maïs augmente de 10140, passant de 13% avec une hausse des prix de 40% (de
518.850 tonnes à 431.344 tonnes),
et de 24% avec une hausse de prix de 80%.
7Dn suppose que les superficies
irriguées
augmentent de 10% par an dans la
zone 3, de 20% dans la zone 4 et de 30% dans la zone 5. Ceci représente
une
augmentation
annuelle
de 4120 hectares.
Le coefficient
d'intensité
culturale
passe de 1,l à 1,5.
Les cultures
de décrue disparaissent
à la suite
de la
finition
du barrage de Manantali.

235
TABLEAU 5
PRODUCTION DES PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES AN SENEGAL SELON
PLUSIEURS NIVEAUX D'AUGMENTATION DES PRIX DES CEREALES
(en tonnes)
Production'
1
Produit
Prix de
Prix de
X
Prix de
%
86/87
86/87
change-
86/87
change-
+ 40%
ment
t 80%
ment
Mil/sorgho
362.370
362.991
0,2
365.261
0,8
Maïs
58.680
117.841
101
138.788
137
Riz
72.720
72.884
0,2
72.864
0,2
Arachide
518.850
431.344
‘-16
389.271
-24
Coton
13.166
13.166
0
13.166
0
Niébé
14.970
14.970
0
14.970
0
-I
'Pour les céréales,
il s'agit
de la production
nette qui est égale à la
production
brute multipliée
par un coefficient
qui tient
compte des pertes
de
stockage,
de la reconstitution
des stocks semenciers et de la transformation
en produits
consommables, Pour les autres produits,
il s'agit
de la production
brute.
Source: Courbes d'offre
dérivées
par l'auteur.

236
L'implication
majeure est que la maïs remplacerait
en partie
l'arachide,
ce qui pourrait
créer potentiellement
un probleme de surplus en maïs. Le maï-s
ne represente
pas une part importante
du regime alimentaire
senegalais,
constitue
principalement
de riz dans les villes
et de mil/sorgho
(et un peu de
riz) dans les campagnes, Le marche industriel
du maïs représente
environ
15.000 tonnes par an, qui sont en grande partie
importées,
les importations
etant moins chères et plus régulières
que la production
locale,
Si l'on
suppose que les prix au consommateur ne changaient
pas, le d6ficit
actuel en
maïs se transformerait
en un surplus de 29.730 tonnes avec une augmentation
des prix au producteur
de 40% et de 50.680 tonnes avec une hausse de 80%
(incluant
des utilisations
industrielles
de 15.000 tonnes).
A long terme, on peut penser que les habitudes
alimentaires
et
l'approvisionnement
industriel
pourraient
se modifier
en faveur du maïs local
dans la mesure ou une offre
accrue ferait
baisser le prix du maïs local.
L'augmentation
de la consommation de maïs mécessaire pour éviter
un surplus a
été estimée avec le modéle du secteur agricole.
Pour une augmentation
des prix
de 40%, la consommation de maïs devrait
augmenter de 25%, et pour une hausse
des prix de 8049, de 65%. Une augmentation
de 25% de la consommation de maïs
semblera isonnable,
mais une hausse de 65% ne semble pas réaliste
dans le court
terme.
Implications
en termes de coûts
Les implications
de différents
TAC en termes de coûts peuvent être
estimés de deux manières.
Tout d'abord,
il y a le coût social de satisfaire
un
TAC donné en évaluant
toutes les ressources
a leur prix de référence.
La
valeur de la fonction
objectif
dans le modèle du secteur
agricole,
qui est
définie
comme le coût de satisfaire
les besoins ceréaliers
de la population
moins la valeur des exportations,
fournit
une estimation
de ce coût. Cette
valeur augmente de 20% avec une hausse des prix des céréales
de 40% et de 39%
pour une hausse de prix de 80% (voir tableau
6).
Ensuite,
il y a le coût pour 1'Etat.
Il est difficile
d'évaluer
précisémment
l'impact
de differents
TAC sur les finances
publiques
car les
prix plus élevés au producteur
peuvent être payés soit par les consommateurs
sous forme de prix plus élevés ou par 1'Etat
sous forme de subventions
au

237
TABLEAU 6
ESTIMATION DES IMPLICATIONS EN TERMES DE COUTS DE DIFFERENTS
NIVEAUX D'AUTO-SUFFISANCE CEREALIERE AU SENEGAL
Prix de
Prix de
Prix de
86/87
86/87
86/87
+40x
t80%
1 - Taux d'auto-suffisance
céréalière
(Xl
47,3
53,2
55,6
2 - Augmentation
du taux d'auto-
suffisance
en points de X
599
893
3 - Coût de satisfaire
les besoins
nutritionnels
de la population
moins la valeur des exportations
(millions
de FCFA)
125.500
150.230
174.862
4 - Augmentation
du coût de satisfaire
les besoins nutritionnels
de la
population
moins la valeur des
exportations
en %
20
39
5 - Coût supplémentaire
pour 1'Etat
(millions
de FCFA)
6.261
15.112
6 - Coût supplémentaire
en X du
déficit
de 1'Etat
en 1983
11
27
Source: Résultats
du modèle du secteur agricole.

238
producteur
ou au consommateur.
Compte tenu du niveau de vie tres bas de
nombreux consommateurs,
il est raisonnable
de supposer que 1'Etat
paierait
les
coûts supplémentaires
d'un TAC plus elevé sous la forme d'une subvention
au
producteur.
Cependant,
1'Etat
n'aurait
a payer cette subvention
que sur la
partie
commercialisee
de la production.
Le montant de cette
subvention
est estime en multipliant
la production
commercialisée
dans les modéles d'exploitation
agricole
par la différence
entre le prix des céréales
en 1986-87 et le prix plus élevé.
Ce montant est
estimé à 6,3 milliards
de FCFA avec une hausse de prix de 40%, qui
augmenterait
le TAC de 5,9 points de pourcentage
par rapport
au niveau actuel.
Il est estimé a 15,l milliards
de FCFA pour une hausse de prix de 80%, qui
augmenterait
le TAC de 8,3 points de pourcentage.
Ces subventions
représentent
respectivement
11% et 27% respectivement
du budget de 1'Etat
en 1983.
Mis a part ces subventions
sur les prix,
un poids majeur sur le budget de
1'Etat
est le coût de développer
la culture
irriguée
dans la Wallée du Fleuve
Sénégal.
Compte tenu de la faible
élasticité-prix
estimée de l'offre
de
céréales,
les investissements
dans l'irrigation
semblent être un des seuls
moyens d'augmenter
le TAC au Sénégal. Une étude de la FAO (1985) estime que
38.000 hectares
devront
être irrigués
pour atteindre
un TAC de 75% en 1995. Si
l'on
accepte un coût de 1.5 million
de FCFA par nouvel hectare
irrigué,
nous
obtenons un coût d'investissement
nécessaire
de 57 milliards
de FCFA. Ce
montant peut être comparé au déficit
du budget de 1'Etat
de 55,47 milliards
en
1987 (FMI, 1987). Il est clair
que le développement
de l'irrigation
nécessaire
pour augmenter le TAC imposera un effort
majeur sur 1'Etat
sénegalais,
a moins
que les donateurs
assument la majorité
de ces coûts comme ils l'ont
fait
dans
le passé.
Implications
pour la balance commerciale
La balance commerciale agricole
est calculée
dans le modèle du secteur
agricole
en notant
les utilisations
et les sources de devises.
Le résultat
le
plus surprenant
est que le deficit
de la balance commerciale
agricole
ne
change pas beaucoup quand les prix des céréales
augmentent
(voir tableau
7).
Ceci s'explique
par des effets
compensatoires:

239
TABLEAU 7
BALANCE COMMERICALE AGRICOLE DU SENEGAL SELON DIFFERENTS
NIVEAUX D'AUGMENTATION DES PRIX DES CEREALES
(en millions
of Francs CFA)
u ltilisations
et
'ixde
Xdu
?rix de X du
'rix de X du
s ources de devises
86/87
total
86/87
total
86/87
total
utilist
1 40%
utilisé
- 8D% utilisi
l-
Utilisations
-E quipement
agricole
e t produits
phyto-
S anitaires
2.200
4,6
1.850
491
1.700
3,9
-E ngrais
. Importations
de
produits
chimiques
1.964
4,l
2.417
593
2.511
5,8
. Coût fabrication
719
1,5
764
750
. Total
2.683
5,6
3.182
::;
3.262
:::
-1 ransport
produits
i nter-régionaux
. Céréales
1.261
2,6
1.396
391
1.345
. Produits
de rente
2.152
4,5
1.817
4,O
1.691
xl
. Total
3.414
7,l
3.213
790
3.035
7:o
-T ransformation
. Céréales
4.190
8,7
4.132
4.039
. Produits
de rente
6.456
13,4
5.409
l?i
4.881
1E
. Total
10.646
22,l
9.541
2019
8.921
20:5
- Il mportations
C’ éréales
. Sorgho
2.621
5,4
2.262
590
2.178
5,0
Maïs
717
1,s
. Riz
20.384
42,3
20.15;
44’;
19.2100
4x
. Ble
5.503
11,4
5.427
11:9
5.305
12:2
. Total
29.225
60,7
27.846
61,O
26.693
61,2
- Tc
otal utilisations
48.167 100,O
45.632
100,o
43.611
100,O

240
TABLEAU 7 (SUITE)
Utilisations
et
Pix de X du
Prix de X du
Vix de X du
sources de devises
86/87
total
86/87
total
86/87
total
utilisé
t 409A utilise
. 8o"x
utilisé
2 - Sources
- Exportation
de
produits
agricoles
Produits
arachidier! i 17.944
97,5
15.033
97,0
13.567
96,7
1 Coton
459
2,5
459
459
. Total
18.403 100,O
15.492
10:::
14.026
loi:‘0
3 - Déficit
29.764
30.139
29.585
Source: Résultats
du modèle du secteur agricole.

241
Du côté négatif,
quand les prix des céréales augmentent,
la production
et le exportations
d'arachide
diminuent,
réduisant
les sources de
devises.
L'utilisation
d'engrais
est légérement
plus élevée,
augmentant les utilisations
de devises;
Cependant,
du côté positif,
les utilisations
de devises pour
l'équipement
agricole,
les produits
phyto-sanitaires,
le transport
et
la transformation
diminuent
légèrement
avec la réduction
de la
production
d'arachide.
Finalement,
les importations
de céréales
diminuent
à cause de l'augmentation
de la production
locale.
Analyse d'autres
oolitiaues
de rwix
Deux autres politiques
de prix sont considérées.
La première consisterait
a augmenter les prix au consommateur du riz et du blé et le prix au producteur
du riz.
La deuxiéme consisterait
a se rapprocher
des prix "économiques",
c'est
à dire des prix mondiaux.
Analyse d'une politique
de prix augmentant
uniquement les prix du riz et du blé
Cette politique
de prix reflète
une recommendation
faite
à la conférence
du CILSS-Club du Sahel à Mindelo en décembre 1986, visant
à créer un espace
céréalier
régional
protégé en Afrique
de l'Ouest
(Gabas, Giri et Mettetal,
1987). Seuls les prix des cérérales
qui ne sont pas produites
(cas du blé) ou
peu produites
(cas du riz) dans cette région seraient
augmentés.
Les prix au
consommateur du blé et du riz seraient
augmentés pour favoriser
la
consommation de mil/sorgho
et de maïs local.
Le prix au producteur
du riz
serait
augmenté pour favoriser
la production
de riz locale
et la substitution
de cette dernière
aux importations.
Le modéle élaboré dans cette recherche ne permet pas d'analyser
les
effets
de changements des prix du côté de la demande. Cependant,
il peut
donner des renseignements
sur la réponse probable de l'offre
de cérérales
à
une augmentation
du prix du riz.
En supposant une augmentation
de 50% du prix
du riz (qui est déjà 60% plus élevé que le prix de parité
à l'importation),
la réponse de l'offre
est minime. Le TAC augmente seulement de 0,6%. Les
autres indicateurs
de performance
connaissent
des changements similaires.

242
La principale
raison pour ce manque de réponse est la contrainte
de terre
cultivable
pour le riz.
Les périmetres
irrigués
cultivent
dejà principalement
du riz.
La seule manière d'augmenter
de manière significative
le production
de
riz dans la region du Fleuve est d'augmenter
la superficie
irriguee.
La
surface cultivable
en riz transplante
et en riz de nappe en Casamance est
limitee
par des facteurs
climatiques
et pédologiques.
Plusieurs
annees de
sécheresse relative
ont fait
baisser
la nappe phreatique
et augmente la teneur
en sel de nombreux bas-fonds.
La culture
pluviale
de riz sur le plateau
est
moins rentable
que la plupart
des autres cultures
de plateau,
même avec une
augmentation
du prix du riz de 50%. C'est aussi une culture
assez risquée.
D'une maniere générale,
une telle
politique
de prix risque d'avoir
des
effets
minimes sur l'offre,
mais par contre des effets
importants
sur 1 a
demande. Compte tenu du poids du riz dans le regime alimentaire
sénéga 1 ais, on
pourrait
s'attendre
a une réduction
importante
du revenu reel des
consommateurs,
en particulier
mais pas exclusivement
des consommateurs
urbains.
Le principal
bénéficiaire
d'une telle
politique
serait
1'Etat . En
1986, 1'Etat
a perçu 21 milliards
de FCFA de taxes sur le prix au consommateur
du riz.
Analyse d'une politique
de prix économiques
Une autre politique
de prix possible
est de s'aligner
sur les prix
'économiques".
Les prix économiques sont définis
comme les prix de parité
a
l'importation
pour les céréales et les intrants
agricoles
et comme les prix de
parité
à l'exportation
pour les cultures
de rente.
Pour les intrants
non
échangés, le prix économique est le prix du marché local.
Les avocats de cette
politique
de prix avancent que ces prix économiques fournissent
une bonne
indication
du coût d'opportunité
de la production
de différentes
cultures
et
donc donnent des signaux corrects
aux agents micro-économiques
qui sont en
mesure de réaliser
une allocation
optimale
de ressources.
Des prix tkonomiques
ont eté estimés pour les principaux
intrants
et
produits
agricoles
au Sénégal. La comparaison de ces prix avec les prix
financiers,
c'est
a dire les prix observés en pratique,
amène trois
observations
(voir tableau
8). Premiérement,
l'agriculture
sénégalaise
est
déja bien protégée.
A l'exception
du coton,
qui est l'objet
d'une taxe

243
TABLEAU 8
COMPARAISON DES PRIX FINANCIERS ET ECONOMIQUES
POUR LES
PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES DANS PLUSIEURS ZONES DU SENEGAL
(en Francs CFA par kilo)
Differencs
Produit
Nom de la zone
Prix
Prix1
en X du
financier
économique prix
financier
Mil/sorgho
. Centre du Bassin Arachidier
-37
. Centre du Sénégal Oriental
:;
d94
-56
. Moyenne Casamance
62
26:5
-57
Maïs
. Sud-Est Bassin Arachidier
26,3
-65
. Centre du Senegal Oriental
:;
21,5
-70
. Basse Casamance
67
23,2
-65
Riz
Grands périmétres
de la
baddy)
* Basse Vallée Fleuve Sénégal
37,5
-56
. Moyenne Vallée du Fleuve
:5
32,l
-62
Sénégal
. Haute Vallée Fleuve Sénégal
et Nord Sénégal Oriental
85
31,4
-63
Arachide
. Centre du Bassin Arachidier
67,3
-25
(gousses)
. Moyenne Casamance
:FI
66,7
-26
Coton
. Moyenne Casamance
95
122,3
+29
Tomate
. Grands perimètres
de la
Basse Vallée Fleuve Sénégal
25
802
t220
'Pour le sorgho, prix de parite
à l'importation
avec le Centre du Bassin
Arachidier
comme point de consommation.
Pour le maïs, le riz et la tomate,
prix de parité
a l'importation
avec Dakar comme point de consommation.
Pour
l'arachide
et le coton, prix de parité
à l'exportation.
Les prix CAF et FOB
proviennent
des statistiques
des Douanes.
211 s'agit
du prix de la tomate fraiche.
NB: Les prix économiques ont été calculés
pour 1986/87.
Depuis cette
date,
le
principal
changement concerne le riz dont le prix sur le marché mondial a
augmenté de 30% environ.
Même en tenant compte de ce changement,
le prix
économique du riz reste nettement
plus bas que le prix financier
au
producteur.
Source: Calculs faits
par l'auteur.

244
d'environ
30% les prix economiques pour toutes les cultures
sont nettement
plus bas que les prix financiers.
Deuxiémement,
les prix economiques sont relativement
plus bas que les
prix financiers
pour les céreales
(environ
60%) que pour l'arachide
(environ
25%). Troisiémement,
le prix economique de la tomate (une culture
au potentiel
très intéressant
dans la région du Fleuve) semble beaucoup plus haut que son
prix financier,
bien que les données manquent pour une estimation
vraiment
fiable
du prix économique de ce produit.
Comme on pouvait
s'y attendre
d'après
ces trois
observations,
les marges
nettes par hectare des modèles d'exploitation
agricole
sont beaucoup plus
faibles
avec les prix économiques qu'avec les prix financiers
(voir
tableau
9). La production
d'arachide
s'accroît
alors que celle de cérérales
diminue (voir tableau
10). Ceci tend à justifier
l'argument
selon lequel le
Sénégal a un avantage comparé dans la production
d'arachide
plutôt
que dans la
production
de céréales.
Dans les périmètres
irrigués,
la culture
de la tomate
devient
plus rentable
que celle du riz, et donc la production
de tomate
augmente alors que la production
de riz diminue.
Le coût net de satisfaire
les besoins céréaliers
de la population
sénégalaise.diminue
de 27% quand les prix économiques sont utilises
au lieu
des prix financiers.
Le déficit
de la balance commerciale
agricole
s'accroît
de 35% a cause de l'augmentation
des importations
de céréales
et de la
production
d'arachide
(qui utilise
plus de devises pour la production,
le
transport
et la transformation).
Malheureusement,
la possibilité
d'adopter
cette politique
de prix à long
terme est compromise par la stagnation
prévue du marché mondial des produits
arachidiers.
A l'avenir,
le Sénegal serait
confronté
a des besoins croissants
de devises pour importer
des quantités
accrues de céréales
pour nourrir
une
population
en pleine
expansion et a des exportations
stagnantes
de produits
arachidiers.

245
TABLEAU 9
COMPARAISON DES MARGES NETTES PAR HECTARE PAR ZONE AU SENEGAL
EN UTILISANT DES PRIX FINANCIERS ET DES PRIX ECONOMIQUES
(en Francs CFA par hectare)
Numéro
Nom de la zone
de la
~
zone
Bassin Arachidier
. Centre Bassin Arachidier
26.326
23.712
-10
. Nord Bassin Arachidier
4.684
5.030
. Sud-Ouest Bassin.Arachidier
53.205
41.977
4;
. Sud-Est Bassin Arachidier
51.928
36.713
-29
Sénésal Oriental
et
Casamance
6
. Centre Sénégal Oriental
43.216
26.687
-38
Haute Casamance
22.473
17.968
-20
L
1 Moyenne Casamance
18.034
13.846
-23
9
. Basse Casamance
50.076
40.813
-18
Vallée du Fleuve Sénéqal
. Grands périmètres
irrigués
Basse Vallée Fleuve Sénégal
144.400
25.950
-82
. Moyenne vallée du Fleuve
Sénégal
-13.372
-17.335
-30
. Haute Vallée du Fleuve
et Nord Sénégal Oriental
45.790
28.070
-39
'La marge nette est égale au revenu brut moins les achats d'intrants.
Source: Modéles d'exploitations
agricoles
construits
par l'auteur.

246
TABLEAU 10
COMPARAISON DE LA PRODUCTION DES PRINCIPAUX PRODUITS AU SENEGAL
EN UTILISANT DES PRIX FINANCIERS ET ECONOMIQUES
(en tonnes)
'roduction
Production
x
Produit
wec des
avec des
change-
wix
3rix
ment
'inanciers
!conomiques
Mil/sorgho
362.373
366.980
+1
Maïs
58.680
45.825
-22
Ris
72.718
65.187
-10
Arachide
514.849
588 o 694
+14
Coton
13.166
23.565
t79
Niébé
14.970
14.970
0
Tomate
0
29.255
NB:Pour les céréales,
il s'agit
de la production
nette qui est égale
a la production
brute multipliee
par un coefficient
qui tient
compte des
pertes de stockage,
de la reconstitution
des stocks semenciers et de la
transformation
en produits
consommables,
Pour les autres produits,
il s'agit
de la production
brute.
Source: Courbes d'offre
d&ivées
par l'auteur.

247
CONCLUSION
Il est clair
qu'aucune des trois
politiques
de prix considérées
n'apporte
une solution
miracle.
Une hausse genérale
des prix des ceréales
permettrait
d'augmenter
le TAC, mais pas autant que l'on pourrait
l'espérer.
Même une
hausse de 40% des prix des ceréales,
combinée a des hypothéses optimistes
de
développement
des cultures
irriguées
d'ici
l'an 2000, et des cultures
pluviales
sur les terres
marginales,
aboutirait
à un TAC de 64,4% (mesuré sur
la base de quantités
transformées
et de la population
actuelle),
soit en
dessous de l'objectif
gouvernemental
d'un TAC de 80% en l'an 2000.
Cette faible
elasticité-prix
de l'offre
de céréales
s'explique
par la
faible
rentabilité
de la culture
du mil/sorgho
par rapport
à-celle
de
l'arachide
et par une importante
contrainte
de terres
cultivables
pour la
culture
du riz.
De plus, l'augmentation
de la production
céréalière
serait
surtout
en mais, ce qui pourrait
amener l'apparition
d'un surplus de cette
céréale.
Accroître
la production
par une politique
de prix accrus au
producteur
impliquerait
aussi des coûts importants
qui devraient
être partagés
par les consommateurs,
1'Etat
sénégalais
et les donateurs.
Une hausse des prix du riz et du blé dans le cadre de la création
d'un
espace céréalier
régional
aurait
un impact limité
sur la production
de riz,
compte tenu de la contrainte
de terre cultivable
pour le riz.
Par contre,
elle
pourrait
avoir un impact néfaste
sur la distribution
du revenu, en particulier
en milieu
urbain.
Le principal
bénéficiaire
de cette politique
serait
1'Etat
par les taxes perçues sur les consommateurs.
Une politique
de prix économiques permettrait
de tirer
parti
de
l'avantage
comparé du Sénégal dans la culture
d'arachide.
Cependant,
la
stagnation
du marché mondial des produits
arachidiers
rend une
spécialisation
dans la production
arachidière
peu acceptable
à long terme.
Un élément-clé
dans la recherche d'une solution
semble être la dimension
temporelle.
A court terme, si le gouvernement
désire
augmenter le TAC, une
approche,raisonnable
serait
d'augmenter
de manikre modérée les prix des
céréales.
Ceci limiterait
les coûts additionnels
pour 1'Etat
et les
consommateurs,
et éviterait
la création
d'un surplus de maïs. Cependant,
l'effet
sur le TAC serait
limité.

248
A long terme, certains
inconvénients
d'une politique
de prix élevés des
céreales
seraient
moindres.
Les habitudes
alimentaires
auraient
le temps de se
modifier
en faveur du maïs, et plus de terres
irriguées
seraient
disponibles
pour la culture
du riz.
Cependant,
une strategie
d'avantages
compares (basée
sur l'exportation
de produits
primaires
pour financer
l'importation
de
céréales)
pourrait
aussi devenir plus attrayante
si d'autres
produits
pouvaient
remplacer
l'arachide
comme principale
source de devises.
De toute manière,
l'implication
principale
de cette recherche
est qu'une
stratégie
alimentaire
réussie ne se limite
pas à une politique
de prix.
Offrir
aux producteurs
des prix incitateurs
est une condition
nécessaire,
mais non
suffisante
pour assurer l'essor
de l'agriculture.
La technologie
et les
relations
institutionnelles
créent les conditions
qui rendent la politique
des
prix efficace
ou inefficace.
Dans le cas du Sénégal,
ces conditions
contraignent
sévèrement
l'impact
des politiques
de prix.
Cette recherche
était
une premier-e étape dans l'analyse
de politiques
de
prix et de technologies
de production
alternatives
au Sénégal.
En particulier,
la recherche
a montré l'importance
de:
-- la recherche agronomique pour améliorer les rendements du mil/sorgho
pour rendre cette céréale
plus compétitive
avec l'arachide;
-- la mise en place d'un système de crédit agricole car le capital
exerce
une contrainte
majeure sur la croissance
de la production
pour la
plupart
des paysans;
-- relâcher la contrainte
aiguë de terre
disponible
pour la culture
du
riz,
Pour développer
la production
de riz dans le Nord, de nouveaux
périmètres
doivent
être créés. Les parcelles
cultivées
par chaque
ménage
paysan
doivent
être
assez grands
pour
être
financièrement
rentables.
Développer
la double culture
est un moyen important
d'augmenter
la production
de riz et la rentabilité
de la culture
irriguée.
Dans le Sud, la recherche
agronomique
sur l'amélioration
des
rendements dans la culture
traditionnelle
de riz repiqué
et de riz de
nappe pourrait
contribuer
à contourner
la contrainte
de terre
disponible
pour la culture
du riz.
-- une stratégie
de marketing
adéquate
pour
augmenter la demande
présentement
limitée
de maïs.
Ceci permettrait
d'éviter
la création

249
d'un
surplus
de maïs gCner6
par des prix
plus
élevés
au producteurs
pour cette
céréale,
dont l'elasticité-prix
d'offre
semble
relativement
elevée.
A l'avenir,
l'accent
devrait
être
mis sur les recherches
concernant
les
interactions
entre
la politique
de prix
et les changements
technologique
et
institutionnel.
Les projets
en cours
de Michigan
State
University
sur la
sécurité
alimentaire,
et de la Banque Mondiale
sur la gestion
du développement
agricole
en Afrique,
devraient
fournir
dans le cas du Sénégal
des
renseignements
intéressants
sur cette
question
très
complexe.
Une note
finale
doit
être
faite
sur la stratégie
future
de développement
du Sénégal.
Notre
recherche
conclut
que les pilliers
traditionnels
de
l'agriculture
sénégalaise,
a savoir
le mil/sorgho
et l'arachide,
seront
de
moins en moins
capables
d'assurer
la couverture
des besoins
alimentaires
et
des besoins
en devises,
respectivement.
De nombreuses
personnes
se demandent
ce que doit
faire
le Sénégal
pour renverser
cette
tendance
vers
une
aggravation
de la situation
économique
et alimentaire.‘11
s'agit
d'une
question
très
difficile
à laquelle
les Sénégalais
et leur
gouvernement
sont
les plus
à même de répondre.
Cependant,
nous nous permettons
de faire
quelques
suggestions
ci-dessous
afin
de contribuer
au débat
en cours.
Le Sénégal
a intérêt
à développer
d'autres
secteurs
que l'agriculture,
tels
que les pêches
et le tourisme.
Cependant,
bien
que notre
recherche
n'incluait
pas une analyse
du développement
potentiel
de ces secteurs,
il
semble
clair
que le Sénégal
va bientôt
atteindre
des limites
physiques
et
biologiques
en termes
de sa prise
de poisson,
ainsi
que sur le nombre
de
touristes
que ce pays peut recevoir.
De toute
façon,
à court
et à moyen terme,
l'agriculture
va rester
la principale
source
d'emploi
et de revenu
pour
la
population
sénégalaise.
En conséquence,
il semble
que le seul moyen de s'en
sortir
est
d'identifier,
dans tous les secteurs
y compris
l'agriculture,
des
crénaux
de
marché
basés sur l'avantage
comparé
régional.
On peut citer
par exemple
les
légumes,
tels
que les tomates
et les oignons
dans la Vallée
du Fleuve
Sénégal
et dans la région
des Niayes
près de Dakar;
peut-être
le riz
long
produit
dans
la region
du Fleuve
pour être
exporté
vers les pays voisins;
le niébé
dans le
nord du bassin
arachidier;
l'arachide
dans le sud du bassin
arachidier;
le

250
maïs et le coton dans la partie
septentr
onale du pays; les services
(banque,
informatique,
transport,
commun ications,
etc.)
à Dakar; le tourisme
et la
pêche le long de la côte, et ainsi de su te.
Une recherche
agricole
orientee
vers l'analyse
de politiques
peut jouer
un rôle majeur dans l'identification
de ces crénaux et dans l'estimation
des
capacites
de chaque region a satisfaire
ces crénaux.
Elle peut aussi aider a
déterminer
une combinaison
de politiques
de prix plus incitatives,
de
technologies
de production
et de transformation
plus efficaces
et
d'arrangements
institutionnels
améliorés
pour rendre ces régions
plus
compétitives
et améliorer
leurs avantages compares.

251
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DEVELOPPEMENT
AGRICOLE
ET CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE
AU SENEGAL
Mamadou Sidibé*
*L’auteurvoudraitprCciserqucIcsprojcctionsdCmographiqucsutilisécsdanscctravail
proviennent d’une étude réalisée dans le cadre d’un projet de Rapid II du FUTURES GROUP.
Par conséquence, il est rcdevablc & Abdoulaye Sadio du BNR pour son apport consid&able sur
les aspects démographiques. Les remerciements vont aussi au dCpartcmcnt d’Agro&onomie
de MSU, au CRED de l’Université de Michigan et à I’USAID pour leur soutient.

255
INTROOUCTION
Situation
de la Dolitiaue
awicole
L'effort
de relever
la situation
économique
et financière
qui prévalait
au Sénégal
jusqu'en
1983 se solda
par l'installation
d'un
Programme
d'Ajustement
à Moyen et Long Termes
(PAMLT) dans le but de gérer
la demande
globale
du pays.
La création
d'un
environnement
institutionnel
pouvant
stimuler
la production
agricole
a aussi
été cité
comme un des princ
paux
objectifs
de la politique
nationale.
La PAMLT couvrait
l'horizon
de
planification
allant
de 1984 à 1992.
Faisant
suite
à la PAMLT, l'établissement
en 1984 du document
i ntitu

La Nouvelle
Politique
Agricole
(NPA) a mis l'accent
globalement
sur deux
objectifs
essentiels:
1) Le relèvement
du taux d'auto-suffisance
alimentaire
du pays.
2)
La consolidation
des acquis
en matière
de cultures
industrielles.
Le VIIe Plan de Développement
Economique
et Social
(198589),
dans ses
aspects
concernant
le secteur
agricole,
définit
les orientations
stratégiques
du gouvernement.
Les programmes
d'action
prioritaires,
détaillant
les actions
à entreprendre,
insistent
sur certains
points
fondamentaux,
notamment:
1) La responsabilisation
des producteurs
ruraux.
2)
L'accroissement
de la sécurité
alimentaire
du pays.
3)
La maîtrise
de l'eau.
La Lettre
de Politique
de Développement
(LPD) en matière
de céréales
définit
les principaux
axes d'orientation
de la NPA. A cet effet,
des
objectifs
ont été clairement
identifiés
et parmi
eux:
1) Le désir
de relever
le taux d'auto-suffisance
alimentaire
(en
équivalent
produits
consommable)
à 80% d'ici
l'an
2000.
2)
L'établissement
de prix
planchers
au producteur
de céréales
pour
l'inciter
à produire
davantage.
3)
L'augmentation
du prix
des céréales
importées
(riz,
blé)
afin
de
permettre
à la caisse
de péréquation
de dégager
un surplus.
4)
La valorisation
de la consommation
des céréales
locales
par le
biais
de nouvelles
techniques
de transformation
et de conservation
des produits
agricoles.

256
L?ien qu'il
puisse paraître
prématuré d'évaluer
objectivement
les
performances
de la NPA, en matière d'auto-suffisance
alimentaire
(ASA), des
résultats
assez faibles
ont été cependant observés.
Ainsi,
le taux ASA qui
était
de 52% en 1984 est passé à 57% en 1987, soit une augmentation
de 3% en
3 ans (CSA, 1987).
.
Ori entatl ans dh.maD hiauef
Sur le plan démographique,
le Sénégal se caractérise
par une
croissance
rapide de sa population.
Cette situation
est la résultante
d'une
mortalité
en baisse réguliére
et d'une fécondité
quasi constante
durant ces
derniéres
années. En effet,
le recensement démographique
réalisé
en 1976 a
révélé que la population
s'était
accrue à un taux d'environ
3% par an alors
que les estimations
officielles
avaient
utilisé
le taux de 2.2%.
Le Conseil Interministeriel
sur la Population
tenu le 25 avril
1988
(Soleil
du 29-04-1988)
a insisté
sur certaines
orientations
fondamentales
cristallisant
les efforts
du gouvernement en la matière,
notamment:
1) La maîtrise
de la fécondité
et l'espacement
des naissances.
2) L'amélioration
de la sante de la mére et de l'enfant.
3) Une plus grande maîtrise
des flux migratoires
de la population
et
de l'urbanisation.
4) L'initiation
de recherches
pertinentes
pour une amélioration
des
connaissances
en matiére de population.
Le nouveau recensement de la population
actuellement
en cours (mai
1988) apportera
un surcroît
d'information
sur la direction
des tendances
concernant
les variables
clefs de la population
telles
que la fécondité
et
la mortalité.
Olriectifs
Cette étude poursuit
un objectif
triple:
1) Elle étudie
l'effet
du niveau des prix sur la production
agricole
à
différent
horizons dans le temps.
2) Elle analyse l'impact
de la croissance
démographique
sur le taux
d'auto-suffisance
alimentaire
du pays.
3)
Elle évalue aussi le coût associé a l'objectif
d'atteindre
80%
d'auto-suffisence
alimentaire
par une politique
de prix.

257
jdéthodolwie
La dérivation
de l'offre
nationale
de céréales
est effectuée
en
utilisant
des modèles de programmation
linéaire
(ISRA/MSU). Le pays a été
divisé en zones agro-écologiques
homogènes basées sur les systèmes de
production
existants.
L'incertitude
reliée
à la pluviométrie
et aux prix des
produits
agricoles
est considéree
dans les modèles par l'addition
de
contraintes
de sécurité
alimentaire.
Trois hypothéses de prix sont retenues
dans la dérivation
de l'offre:
les prix de 1985 servent de base, ces prix
de base sont également augmentés de 50% et 100% respectivement.
Les projections
de population
sont effectuées
à trois
horizons
dans le
temps: l'an
1985, l'an 2000 et l'an 2010 selon la méthodologie
suivie par
Rapid II (voir Sidibé et Sadio, 1988). Deux hypothèses de fécondité
(baisses
lente et rapide)
et deux hypothéses de mortalité
(baisses modérée et rapide)
sont retenues.
Les populations
urbaine et rurale
ont été désagrégées
par
zone, age et sexe.
La demande nationale
de céréales est calculée
sur la base des normes de
la FAO exprimées en besoins caloriques
par groupe d'age et par sexe, et sur
la base des besoins en ceréales
par tête et par an. La demande nationale
est
obtenue en multipliant
les besoins par tête par la population
projetée
à un
horizon donnée.
Les taux d'autosuffisance
alimentaire
en céréales
sont calculés
sur la
base des productions
de céréales ramenées en équivalent
produits
consommables (EPC). Ces EPC sont alors divisés
par les demandes respectives
de céreales
et les résultats
exprimés en porcentage.
L'effet
de la croissance
démographique
sur l'autosuffisance
alimentaire
est testé de façon statistique
en utilisant
un dispositif
expérimental
d'analyse
de la variante
avec répétitions.
Le taux d'autosuffisance
alimentaire
(ASA) de 80% est estimé par la
méthode des moindres carrés.
Le modelespkifié
exprime le taux d'ASA comme
étant une fonction
linéaire
des prix.

258
L'OFFRE DE PRODUITS AGRICOLES
La détermination
de l'offre
nationale
de produits
agricoles
sous
diverses
hypothéses de prix est basée sur une série de modèles régionaux
de
l'agriculture
sénégalaise
(Martin,
1986; Martin et Crawford,
1987). Ces
modèles ont été développés dans le cadre d'une coopération
entre l'Institut
Sénégalais
de Recherches Agricoles
(ISRA) et Michigan State University
(MSU)
sous contrat
USAID. La formulation
du modèle mathématique
repose sur des
techniques
de programmation
linéaire
dans un context
de risque.
Cadre analtiiaue
Les zones agro-écologiques
Au total,
quinze zones dont onze zones agro-écologiques
homogènes
ont
été identifiées
a travers
le pays sur la base de criteres
physiques
(pluviométrie,
climat
et type de sol),
socio-culturels
et démographiques
(ethnies,
densité)
et enfin agricoles
(type de cultures
et d'équipement).
Quatre de ces zonesn'ont
pas été considérées
comme ayant une vocation
céréalière.
Il s'agit
du Ferlo, qui s'étend
dans la zone sahélienne,
des
Niayes, zone spécialisée
dans la production
maraichére,
du département
de
Kédougou, en partie
occupée par le parc de Niokolo Koba; et enfin de la
région de Dakar presque entierement
urbanisée.
Bien qu'elles
ne
correspondent
pas aux limites
administratives
des régions,
elles tiennent
compte des potentialités
agricoles
qui existent
a travers
le pays. Les onze
zones agricoles
types et les cultures
qui y sont pratiquées
sont présentées
dans le tableau
P ci-dessous.
T)pes de cultures
Les modèles prennent
en considération
les six principales
cultures
produites
au Sénégal. Ces dernières
comprennent quatre cultures
vivrières
(mil-sorgho,
maïs, riz et niébé) et deux cultures
industrielles
(arachide
et coton).
Le tableau
2.1 présente
les types de cultures
selon les
zones agro-écologiques.
Le mil et le sorgho sont considérés
comme une seule

259
Tableau
2.1
Zones agro-écologiques
types
et production
des principales
cultures.
#
Zones
Cultures
1. Centre du Bassin Arachidier
Mil, niébé,
arachide
2.
Nord du Bassin Arachidier
Mil, niébé
3.
Basse Vallée du Sénégal
Mil, riz
4.
Moyenne Vallée du Sénégal
Mil, riz, maïs
5. Nord du Sénégal Oriental
Mil, riz, maïs, arachide,
6.
Centre du Sènègal Oriental
Mil, maïs, arachide,
coton
7.
Haute Casamance
Mil, maïs, riz pluvial,
riz
de nappe, arachide,
coton
8.
Moyenne Casamance
Mil, maïs, riz pluvial,
riz de
nappe, arachide,
coton
9.
Basse Casamance
Mil, maïs, riz pluvial,
riz
epiqué,
arachide
10. Sud-ouest du Bassin Arachidier
Mil, arachide
11. Sud-est du Bassin Arachidier
Mil, maïs, arachide
Source: Mart i n, 1986
culture
(mil ou mil-sorgho).
Seule l'arach ide cultivée
pour la production
d'huile
est considérée.
Chacune de ces cultures
est produite
en utilisant
plusieurs
technologies
qui représentent
différents
niveaux d'intrants.
Cinq différents
types de technologies
sont utilisés
dans ces
modèles.
1.
Le type 1 correspond
à une technologie
hautement intensive
basée
sur des recommandations
de recherche.
Ce type fait
usage intensif
de produits
chimiques
(engrais,
herbicides,
fongicides
et
insecticides).

260
2.
Les types 2 et 3 sont aussi basés sur des recommandations
de
recherche mais ils requièrent
moins d'intensification
que le
type 1.
3.
Le type 4 représente
les champs de case; ces cultures
ne requièrent
pas d'intrants
chimiques.
4.
Le type 5 représente
les cultures
attardées
pour des raisons
liées
aux contraintes
de main-d'oeuvre
ou de semences qui surviennent
pendant le calendrier
normal des travaux agricoles.
Ferres modèles
Dans chaque zone agro-écologique
est modelée une ferme type. Ce type
d'approche
constitue
une manière convenable de modéliser
un univers
de
fermes.
Le tableau
2 présente
le nombre de fermes existant
dans chacune des
zones agricoles
considérées.
Tableau 2.2
Zones agro-écologiques
et noabre de ferres.
#
Zones
Nombre de fermes
1.
Centre du Bassin arachidier
122.660
2.
Nord du Bassin arachidier
18.510
3.
Basse vallée
du Sénégal
3.650
4.
Moyenne vallée du Sénégal
14.060
5.
Nord du Senégal Oriental
7.750
6.
Centre du Sénégal Oriental
17.250
7.
Haute Casamance
9.930
8.
Moyenne Casamance
32.170
9.
Basse Casamance
27.750
10. Sud-ouest du Bassin Arachidier
29.590
11. Sud-est du Bassin Arachidier
11.590
Source: Martin,
1986.
Des techniques
de programmation
linéaire
ont été utilisées
pour
modeliser
chaque type de ferme. Il est présupposé que les agriculteurs

261
veulent maximiser leur revenu net a l'hectare
sous la contrainte
de
satisfaire
leurs besoins de subsistance
même dans les conditions
les plus
défavorables.
Ces besoins peuvent être satisfaits
à l'aide
de la production
agricole
ou à partir
de la nourriture
achetée.
Les modèles considèrent
cinq principales
activités:
- La production
et la vente de produits
agricoles.
- L'achat
d'intrants
et de main d'oeuvre
- L'emprunt
et l'utilisation
du capital
- L'achat
de céréales
- Le transfert
de risques
(auto-suffisance
alimentaire
et
revenu minimum).
Au total,
six séries de contraintes
ont été utilisées
dans les
les
modè
- Les contraintes
de terre
- Les contraintes
d'inputs
pour la production
des cultures
- Les contraintes
de main d'oeuvre
et de capitaux
- Les contraintes
de traction
animale
- Les contraintes
de securite
alimentaire
- Les contraintes
d'habitudes
alimentaires.
Du fait
des contraintes
de sécurité
alimentaire
(autosuffisance
alimentaire
et revenu minimum), il est possible
de prendre en considération
dans les modèles l'attitude
des agricultures
face au risque.
Cette manière
de procéder reflète
de manière plus adequate l'environnement
incertain
(récoltes
et prix) dans lequel les paysans Sénégalais
opèrent.
On suppose
que la pluviometrie
sera normale dans ce modèle, ainsi,
les productions
sont
celles d'une année à pluviométrie
normale.
La donse
de l'offre
Hypothèses de prix
La production
nationale
des principales
cultures
est obtenue en
proposant
aux paysans un vecteur de prix reflétant
la politique
effective
du
gouvernement
en la matière.
L'offre
ainsi obtenue est dite
"offre
normative"
parce qu'elle
est basée sur une allocation
optimale
de ressources
plutôt
que
sur une offre
observée.

262
Plusieurs
hypothèses de prix ont été retenues.
1.
Pour les cultures
vivriéres
(mil, maïs, riz et niébé),
trois
niveaux de prix ont été proposés:
les prix de 1985 comme année de
base, une augmentation
de 50% et de 100% de ces prix de base.
2.
Les prix des cultures
de rente (arachide
et coton)
sont fixés par
les pouvoirs
publics
et de ce fait
sont maintenus constants
dans la
determination
de l'offre.
3.
On suppose que tous les intrants
agricoles
sont disponibles
en
quantitées
suffisantes.
La production
nationale
Le tableau
3 présente la production
nationale
des principales
cultures
selon les trois
niveaux de prix retenus.
Ces chiffres
sont obtenus par
aggrégation
de l'offre
regionale
en multipliant
la production
d'une ferme
type par le nombre de producteurs
de la zone. Les graphiques
2.1 et 2.2 et
2.3 illustrent
la même information.
Tableau 2.3
Production
nationale
des principales
cultures
(en tonnes métriques).
Hypotheses des prix céréaliers.
Cultures
Prix de base
Augmentation
Augmentation
de 50 pour cent
de 100 pour cent
Mil-sorgho
538.514
514.035
539.413
Mais
110.793
222.191
259.707
Riz
136.250
138.031
135.726
Arachide
526.824
441.903
388.548
Coton
15.198
15.198
10.937
Source:
Logiciel
LP88.

GRAPHE
2.1
PRODUCTION
D’ARACHIDE
ET DE
MIL AVEC
PLUSIEURS
NIVEAUX
DE PRIX
600000
550000
500000
1
451000
li
~400000
350000
300000
PRIX
85
+ 5OZ
+ 1 ocsro
NIVEAU
DES
PRIX

GRAPHE
2.2
PRODUCTION
DE MAIS
ET DE
RIZ AVEC
PLUSIEURS
NIVEAUX
DE PRIX
300000
LEGEND
280000
.y
MAIS
---
RIZ
260000
240000
220000
200000
180000
160000
140000
I
120000
100000
'
PRIX 85
+50%
+lOO%
NIVEAU
DES PRIX

GRAPHE
2.3
PRODUCTION
DE COTON
AVEC
PLUSIEURS
NIVEAUX
DE PRIX
15500
LEGEND
15000
COTON
14500
14000
13 '500
4u
2 13 000
0
+
12 500
12000
11500
11000
10500
PRIX
85
+ 50%
+
100%
NIVEAU
DES
PRIX

266
PROJECTIONS DEMOGRAPHIQUES
ET
CONSOIMATIONS DE CEREALES
Les projections
démographiques
portent
sur la période
allant
de 1976 à
l'an 2010; le choix de 1976 connne base étant dicté
par la disponibilité
des
données nécessaires
au modél utilisé.
Seul les résultats
des projections
pour les années 1985, l'an 2000 et l'an 2010 sont présentés
dans cette
étude.
Pour plus de détails
sur la méthode et les équations
utilisées,
se
reférer
à FUTURES GROUP, 1987; Sidibé et Sadio 1988.
Projections
déawrauhiaues
Les variantes
dmraphiques
Les variantes
dbmographiques
reférent
4 diffbrentes
combinaisons
de
taux de fécondité
et de morta'tité.
Pour cette étude, deux variantes
démographiques
ont &A retenues:
1.
Une variante
basse résultant
d'une baisse rapide de la fécondité
et de la mortalité.
2.
Une variante
haute obtenue par combinaison
d'une baisse lente de
la fécondité
et d'une baisse modértie de la mortalité.
Le tableau
3.1 résume les hypothèses qui sont a la base des projections
démographiques.
Hypothéses de travail
La population
urbaine est définie
comme étant la population
des
communes dans leurs limites
administratives
de 1976.
La population
de la rt5gion de Dakar est considérée
entièrement
urbaine.
Il est présupposé qu'aucune production
agricole
n'a lieu en zone
urbaine et que par conséquence,
seule la population
rurale
participe
à la
production
agricole.
Par suite de l'absence
de données sur la migration
internationale,
cette composante de la population
a été ignorée dans cette étude.
La population
d'ensemble
Le modele de projection
utilisé
necessite
de spécifier
le niveau des
populations
urbaine et rurale,
désaggrkgé par groupe d'âge et par sexe. En

268
outre,
il permet d'utiliser
soit le taux d'urbanisation
soit les taux
d'accroissement
des populations
urbaine et rurale.
La deuxième alternative
a
été retenue
avec les taux annuels suivants:
4.5% et 2.1% pour les
populations
urbaine et rurale
respectivement.
Les résultats
dérivés sont presentés
dans le tableau 3.2 pour les deux
variantes
démographiques.Ces
résultats
sont en outre illutrés
dans le
graphique
3.1.
Il est a noter,
selon les résultats
de ce tableau,
que les taux annuels
d'accroissement
de la population
sont de 2.5% et 3.4% respectivement
pour
les variantes
basse et haute.
Consomat i on de céréales
Cette section
analyse les effets
de la croissance
démographique
sur les
besoins en céréales
de la population
du Sénégal.
Les normes de consomation
Les normes de consommation selon le groupe d'âge et de sexe, exprimées
en proportions
de la consommation moyenne par tête sont présentées
dans le
tableau 3.3.
Il convient
de noter que les femmes âgées de 15 à 59 ans, les
enfants
de moins de 7 ans et les personnes âgées de 60 ans ou plus
constituent
les groupes les plus vulnérables.
Leur consommation représente
respectivement
95, 66 et 95 pour cent de la consommation normale.
Demande de céréales
La demande de ceréale est obtenue par sommation des consommations
calculées
pour chaque zone, pondérees par leurs populations
respectives.
Ceci a été fait
pour chaque année(1985,'2000
et 2010) et chaque variante
démographique
(basse et haute).
Le tableau
3.4 résume la demande nationale
dans les 15 zones (11 zones agricoles
et les quatre zones de Dakar, des
Niayes, du Ferlo et du departement
de Kédougou).

VARIANTES
HAUTE
ET BASSE
16.00
LEGEND
BASSE
---
HAUTE
13.89
12.03
1 1.78
10.72
9.67
7.56
6.50
1985
2000
2010
ANNEES

270
Tableau 3.3 Consomation
moyenne de céréales par âge et par
sexe exprimt!e en proportion
de la norme de
consomnation
par tête.
A
G
E
--------___-----------------------------------
-------
SEX
< 7 ans 7 - 14 ans
15 - 59 ans 60 ans ou t
Homme
0,66
1,lO
1,30
0,95
Femme
0,66
1,lO
0,95
0,95
Source: proportions
calculées
par l'auteur
sur la base des normes
de la FAO.
Tableau 3.4
Consomation
de céréales
(tonnes dtriques).
Variante
Annee
Mil
Mais
Riz
Blé
1985
534.676
58.740
419.682
114.647
Basse
2000
768.412
85.117
751.372
225.691
2010
926.100
103.368
1.072.172
340.487
1985
534.676
58.740
419.682
114.647
Haute
2000
787.664
87.241
768.483
230.641
2010
1.005.423
112.183
1.155.779
366.269
Source: Sidibé et Sadio, 1988

271
CROISSANCE DEMOfXAPHIQUE ET
AUTOSUFFISANCE ALIHENTAIRE
Ce chapitre
illustre
et analyse les effets
de la croissance
démographique
sur l'autosuffisance
alimentaire
(ASA). Il évalue également
l'effet
des prix et le coût budgetaire
relié
a l'objectif
d'atteindre
80%
d'ASA par une politique
de prix.
Reorésentation
tabulaire
Les tableaux
4.1 et 4.2 se rapportent
aux taux d'autosuffisance
alimentaire
associés à chaque variante
démographique
et à chaque niveau de
prix.
L'association
entre la population,
les prix et les taux
d'autosuffisance
alimentaire
est résumée dans les constatations
suivantes:
1) Pour chaque variante
dsmographique,
le taux d'autosuffisance
alimentaire
nationale
augmente avec chaque niveau de prix.
2) Pour chaque variante
démographique,
le taux d'autosuffisance
alimentaire
diminue dans le temps, témoignant
ainsi du fait
que la situation
alimentaire
se détériore.
3) Toutefois,
en comparant les deux variantes
demographiques,
il
apparaît
que le taux d'autosuffisance
alimentaire
diminue plus rapidement
dans la variante
haute que dans la basse. Ceci accentue le fait
q'une
détérioration
plus marquée de la situation
alimentaire
est associée à une
plus grande population.
Analvse statistiaue
Procédure
Un dispositif
d'analyse
de la variante
à un facteur
avec répétitions
a
été utilisé
pour tester
les effets
de la croissance
démographique
sur
l'autosuffisance
alimentaire.
L'influence
du facteur
prix a été controlée
en
maintenant
l'effet
de cette variable
constante
à travers
les trois
périodes
observées.
Le test statistique
de l'effet
bloc permettra
d'isoler
l'influence
du facteur
prix sur le taux d'autosuffisance
alimentaire.

272
Tableau 4.1
Autosuffisance
alimentaire
et croissance
dknographique:
variante
basse.
Niveaux des prix
___----_____--___-------------------------------------
Années
Prix de base
+ 50%
t 100%
Moyenne
1985
44
49
53
48,7
2000
32
37
39
3690
2010
27
31
33
30,3
------------------------------------------------------
---__--
Moyenne
34,3
39,0
41,4
Source: Sidibé et Sadio, 1988
Tableau 4.2
Autosuffisance
alimentaire
et croissance
dkmgraphique:
variante
haute.
Niveaux des prix
__----___-----__--------------------------------------
Année
Prix de base
t 50%
t 100%
Moyenne
1985
44
49
53
48,7
2000
32
36
38
35,3
2010
26
29
31
28,7
--------_----------------------------------------------------
Moyenne
34,0
38,0
40,7
Source: Sidibé et Sadio, 1988

273
Résultats
Le tableau
4.3 montre les resultats
de l'analyse
de variante
(ANOVA)
dans le cas de la variante
basse. La statistique
F du facteur
population
(facteur
A) indique un test hautement significatif;
ceci revient
à dire que
la croissance
de la population
affecte
réellement
le taux d'autosuffisance
alimentaire.
La probabilité
de rejeter
cette conclusion
est pratiquement
nulle.
Le tableau
montre en outre que l'effet
bloc (facteur
prix),
affecte
aussi le taux d'autosuffisance
alimentaire
de façon significative.
La
probabilité
de rejeter
cette conclusion
est d'un millième.
Les mêmes
conclusions
sont obtenues avec la variante
haute;
le tableau
4.4 résume les
résultats
de l'analyse
de la variante.
Le facteur
population
aussi bien que
le facteur prix affectent
de façon significative
le taux d'autosuffisance
alimentaire.
Poursuite
de l'autosuffisance
alimentaire
Cette section
utilise
des techniques
de régression
pour analyser
l'objectif
de 80 pour cent d'autosuffisance
alimentaire
en l'an 2000 et les
niveaux de prix nécessaires
pour atteindre
cet objectif.
L'accent
sera mis
sur le coût budgétaire
d'une telle
politique
en termes de subvention
de prix
au producteur.
Modèle de Drix
Le prix optimal correspondant
a 80% d'autosuffisance
alimentaire
est
déterminé
en utililisant
l'estimateur
des moindres carrés.
Le modèle
mathématique
spécifié
exprime le taux d'autosuffisance
alimentaire
comme
étant une fonction
des prix.
Ainsi,
il est présupposé que la relation
entre

Tableau 4.3 Table d'analyse
de la variante:
variante
basse.
Somme Moyenne
Sources
DL
carrés
carrhs
F
Probabilité
Bloc
2
88,67
41,33
62,O
0,0010
Facteur A
2
528,67
264,33
396,5
o,oooo
Erreur
4
2,67
0,67
Total
8
614,00
Facteur - Population
Bloc = prix
Tableau 4.4 Table d'analyse
de la variante:
variante
haute.
Somme Moyenne
Sources
DL
carrés
carrés
F
Probabilith
Bloc
2
67,56
33,78
30,4
0,0038
Facteur A
2
622922 311,ll
280,O
o,oooo
Erreur
4
4,44
1,ll
Total
8
694,22
Facteur = population
Bloc = prix

niveau de prix et niveau d'autosuffisance
alimentaire
est linéaire.
Les
équations
obtenues se résument comme suit:
1. Variante
basse
E(T)= 25 + 6 x Prix
ou E(T) = taux d'autosuffisance
alimentaire
espéré.
Il apparaît
que pour atteindre
un taux d'autosuffisance
alimentaire
de 80
pour cent, les prix sont a relever
à un niveau six fois plus grands que leur
niveau de base.
2. Variante
haute
E(T)= 27 t 7 x Prix
Il faudrait
dans cette variante
relever
les prix à un niveau 7 fois plus
élevé que le niveau de base. Le tableau 4.5 illustre
les niveaux de prix et
le taux d'autosuffisance
alimentaire.
Coûts budaétaires
Le coût budgétaire
à payer par le Gouvernement a été retenu comme
indicateur
des conséquences résultant
d'une politique
dont l'objectif
est
d'atteindre
un taux d'autosuffisance
de 80% par le biais des prix.
Seules
sont prises en compte les subventions
de prix au producteur.
Le tableau
4.6
présente
les coûts budgétaires.
Les coûts pour supporter
80 pour cent d'autosuffisance
alimentaire
en
terme de subvention
de prix est assez élevé dans chacune des variantes.
Les
coûts associés à la variante
haute sont 30 pour cent plus élevés que ceux
associés à la variante
basse.

276
Tableau 4.5
Estimation
des taux d’autosuffisance
alimentaire
en
fonction
du niveau des prix.
Taux ASA
Accroissement
_-----------------p-------------------------
des Prix
Variante
basse
Variante
haute
190
34,2
34,2
195
38,7
37,7
290
43,2
41,2
390
5292
4892
490
61,2
55,2
530
70,2
62,2
690
79,2
69,2
7,O
88,2
76,2
89’3
99,2
83,2
Source: Logiciel
d'économétrie
TSP
Tableau 4.6
Coûts budgétaires
pour atteindre
80%
d’autosuffisance
alimentaire
(en millions
CFA).
Variante
Basse
297.140
359.676
406.372
Haute
386.283
466.768
528.283
Source: Sidibé et Sadio, 1988

277
CUNCLUSICIN!5 ET RECOmE#DATIUNS
Cette
étude
poursuivait
un objectif
a triple
volets:
1) elle
étudiait
la relation
entre
la croissance
démographique
et le taux d'autosuffisance
alimentaire
(ASA) au Sénégal;
2) elle
investiguait
l'effet
des prix
sur le
taux d'ASA
et 3) elle
visait
à déterminer
le niveau
adéquat
du prix
des
céréales
pour atteindre
l'objectif
de 8a
d'ASA d'ici
l'an
2000.
Ce chapitre
précise
les résultats
de ces investigations,
il cherche
aussi
à formuler
des
recommendations
quand à la politique
agricole.
Concl usions
L'évidence
obtenue
soutient
que, compte
tenue
du taux d'accroissement
de la production
agricole,
la pression
démographique
affectera
de façon
significative
le taux d'ASA
au Sénégal.
Les deux scénarios
démographiques
simulés
montrent
que les effets
de la variante
haute
seront
plus
marqués
que
ceux de la variante
basse.
Il a aussi
été trouvé
que le niveau
du prix
des céréales
influence
de
façon
significative
le taux d'ASA
du pays.
L'effet
prix
est cependant
moins
marqué
que l'effet
population.
Promouvoir
l'objectif
d'atteindre
80% d'ASA
par le biais
d'une
politique
de prix
s'avère
assez difficile.
Le montant
des subventions
de
prix
qu'il
faudrait
accorder
à l'offre
serait
élevé.
Dans le cas de la
variante
basse,
les prix
adéquats
seraient
six fois
les prix
de 1985 tandis
que pour la variante
haute
les prix
de 1985 doivent
augmenter
de sept
fois.
Reconwnendations
Les résultats
obtenus
dans cet étude
confirment
le fait
que quand
la
population
croît
a un taux supérieur
a celui
de la production
agricole,
le
déficit
vivrier
s'accentue
par conséquence.
Les importations
constituent
une
alternative
pour équiliber
l'offre
et la demande
de nourriture.
Toutefois
les coûts
budgétaires
associés
à une telle
politique
sont
à considérer
fortement.
Les politiques
agissant
sur les variables
démographiques
telles
que la fertilité,
la mortalité
et l'urbanisation
s'avèrent
nécessaires
pour
soutenir
les besoins
alimentaires.

27%
Les politiques
de prix peuvent aider à relancer
la production
domestique de céréales.
Cependant la réponse de l'offre
face à
l'augmentation
des prix ne va pas toujours
dans le sens d'un accroissement
de la production.
Le cas du mil confirme
le fait
qu'une augmentation
du prix
du mil entraîne
une réduction
de l'offre
de mil.
L'objectif
d'atteindre
80% d'ASA d'ici
l'an 2000 constitue
un objectif
social tres désirable.
Comme il apparait
a travers
cet étude,
utiliser
uniquement
une politique
de prix pour atteindre
cet objectif
pourrait
être
tres coûteuse.
La formulation
de politiques
démographiques
en association
avec des politiques
de prix seraient
économiquement
moins coûteuses.
Promouvoir la consommation des céréales
domestiques
dans le but de
réduire
la demande de céréales
importées pourrait,
dans le court et moyen
terme, constituer
une alternative
realiste,
mais ceci dans l'étendue
des
habitudes
alimentaires.
La mise en valeur des terres marginales
et l'extension
de la culture
irriguée
constituent
d'autres
mesures pouvant aider à augmenter le niveau
d'ASA. Cependant,
compte tenue des habitudes
alimentaires
établies,
cet
amélioration
serait
assez limitée-dans
le court terme (voir Martin et
Crawford,
1987).

279
BIBLIOGRAPHIE PARTIELLE
Martin,
Frédéric.
"Food Security
and Comparative
Advantage in Sénegal".
Michigan State University,
Department of Agricultural
Economies, East
Lansing,
;iichigan,
1986.
(draft).
Martin,
Frédéric
et Eric W. Crawford.
"Questions
A Propos de
l'Autosuffisance
Céréaliére
au Sénegal."
Rapport préparé
pour la
conférence
IFPRI, Dakar, Sénégal, juillet
15-17, 1987.
RAPID 1982. "Sénégal:
Les Effets des Facteurs Démographiques
sur le
Développement
Social et Economique". Washington,
The Futures Group,
1982.
Sidibe,
Mamadou et Abdoulaye Sadio. "Effets
de la Croissance
Démographique
sur l'Autosuffisance
Alimentaire
et les Coûts de Céréales au Sénégal".
Projet RAPID II, Dakar, Avril 1988.

281
SESSION IV -- PROPOSITIONS DE RECONNANDATIONS
Dans le but d'approcher
au mieux les objectifs
d'autosuffisance
céréalière
au moindre coût:
1.
Mise au point
d'itinéraires
techniques
plus
productif
pour le
mil/sorgho,
pour rendre ces céréales plus compétitives
face a l'arachide.
2.
Un programme de crédit
agricole
aux paysans, pour leur faciliter
les
investissements
agricoles.
3.
Mesures pour relâcher
la contrainte
des terres
rizicultivables.
4.
Accentuation
des programmes de "marketing"
sur le maïs pour en
augmenter la demande. Cette céréale
est intéressante
du point
de vue de son
potentiel
de production.
5. Nise en place de politiques
agricoles
qui reconnaissent
l'importance
des techniques
plus productives,
des prix rémunérateurs,
et des institutions
plus
efficaces
pour le développement.
La seule politique
des prix ne suffira
pas à
atteindre
les objectifs
visés.
L'analyse
de l'impact
de la croissance démographique
sur le TAC montre la
dominante relative
du facteur
démographique
sur le facteur
prix.
- en prenant
en compte les hypothèses
de croissance
démographique,
le TAC risque de tomber aux alentours
de 30% a l'horizon
2000.
- la diminution
du taux de croissance--et
du taux d'urbanisation
--
s'avere
donc essentielle.
Les modèles dont on s'est
servi pour ces études
sont accéssibles
à
d'éventuels
utilisateurs.
En outre,
ils sont relativement
faciles
à manipuler.

283
SESSION V -- 'LES SYSTEMES
DE PRODUCTION ANIMALE ET LA
CONNERCIALISATION DES ANIMAUX".
Résume des Interventions
Des interventions
ont éte presentées
sur les points
suivants:
1.
La commercialisation
et l'organisation
de la production
du bétail
et
de la viande au Sénégal, y compris le betail
et la securité
alimentaire.
(J. Holtzman,
Ch. Ly et Ch. M. Ndione)
2.
La traction
animale et le développement
agricole
en Basse Casamance.
(Mamadou Sonko)
3.
Les acquis de la recherche sur'élévage
dans la vallée
du Fleuve
Sénégal.
(J. F. Tourrand)
4.
Le bétail
et la sécurité
alimentaire.
(J. S. Holtzman)
Résua des points orincipaux.
1.
Le crédit
aux GIEs.
Il faut éviter
le détournement
des crédits
au
profit
d'agents
étrangers
au secteur de l'élevage.
2.
La politiaue
d'intensification
de l'élevaae
prônée par le NPE. Il a
été reconnu que l'élevage
extensif
a atteint
ses limites.
Cependant on ne
peut prôner l'intensification
si les intrants
ne sont pas disponibles
ou sont
trop coûteux pour les éleveurs.
Il ne faut donc inciter
a l'intensification
que lorsque cela est possible.
3.
L'investissement
en matériel
aaricole
financé
oar la vente du
cheotel.
Cet investissement
semble faible.
Il faut cependant distinguer
les
exploitations
agricoles
mixtes des unités de production
animale.
Par éxemple
les propriétaires
du bétail
peuvent ne pas être propriétaires
de
l'exploitation
et n'ont donc pas la nécessité
d'acheter
du matériel
agricole.
L'intervention
du DG adjoint
de 1'ISRA a porté sur l'évolution
de la
réfléxion
scientifique
des chercheurs
de 1'ISRA. La méthode systémique,
où le
vétérinaire
collabore
avec d'autres
chercheurs
pour la promotion
de l'élevage,
a éte adoptée à 1'ISRA.

LA COMMERCIALISATION
ET L’ORGANISATION
DE LA PRODUCTION
DU BETAIL
ET DE LA VIANDE
AU SENEGAL
:
PROBLEMES
ET PERSPECTIVES
DE RECHERCHES
HOLTZMAN
J.S., LY Ch., NDIONE
Ch. M.

287
LA COMMERCIALISATION ET L'ORGANISATION
DE LA PRODUCTION
DU BETAIL ET DE LA VIANDE AU SENEGAL :
PROBLEMES
ET PERSPECTIVES DE RECHERCHES.
INTRODUCTION
Aujourd'hui,
l'intensification
est considérée
comme une option
essentielle
pour
le développement
du sous-secteur
de l'élevage
au Sénégal.
Les
efforts
sont donc toujours
concentrés
sur les activités
de production
et
l'organisation
des producteurs.
Cette
option
découle
de l'approche
"productiviste"
qui a longtemps
dominé
l'élaboration
des politiques
d'élevage.
La coimnercialisation
est toujours
prise
comme une contrainte
passive
qui
s'ajustera
aux impératifs
de l'intensification.
Or, la commercialisation
et
ses problèmes
méritent
une approche
toute
particulière
qui dépasse
une simple
libéralisation
des prix
et des marchés.
Dans la mise en oeuvre
du Plan d'Action
de l'Elevage,
des problèmes
nouveaux
vont
être
rencontrés
pour
lesquels
la Recherche
devra
tenter
de
trouver
des solutions.
Déjà,
deux programmes
régionaux
de recherche
s'intéressent
à la commercialisation
et à la politique
de développement
de
l'élevage
dans la Région
de Saint-Louis
et le Bassin
Arachidier.
Dans ces deux
zones,
les possibilités
d'intensification
de l'élevage
sont étudiées
en
étroite
liaison
avec la commercialisation
et l'utilisation
des sous-produits
agricoles
et agro-industriels,
les stratégies
des producteurs
et la structure
de la demande
en bétail
et viande.
A cause d'un
début
récent,
en 1986,
et
d'autres
facteurs
comme les coûts
de collecte,
ces programmes
ne disposent
pas
encore
de données
primaires
pour une analyse
approfondie
en vue de répondre
aux nouvelles
questions
qui se posent.
Ce document
est une contribution
à l'étude
des choix
faisant
partie
de la
Nouvelle
Politique
de 1'Elevage
(NPE) et de leurs
conséquences.
Les données
disponibles
sont analysées
pour présenter
une esquisse
du marché
du bétail
et
de la viande,
et de l'environnement
économique
de l'intensification.
Le cadre
conceptuel
utilisé
se fonde
sur la nécessaire
adéquation
de l'offre
à la
demande
solvable
pour que les incitations
économiques
qui en résultent
soient

288
au profit
des meilleurs
opérateurs
économiques.
Les etudes de
commercialisation,
parce qu'elles
se préoccupent
de la demande, permettent
également de vérifier
l'hypothése
d'intensification
des productions
animales.
Les donnees secondaires
qui sont utilisées,
concernent
la
commercialisation
du bétail
et de la viande et permettent
l'analyse
des grands
changements qui ont affecte
l'offre
et la demande de viande,
uniquement
a
Dakar. Une telle
analyse peut contribuer
a une meilleure
répartition
des
ressources
dans le sous-secteur
de l'élevage
et entre secteurs
économiques.
L'étude
porte egalement
sur les relations
présentes
entre les niveaux
d'abattages,
les prix,
la croissance
démographique
à Dakar, et les revenus.
En
outre,
des enquêtes sur le crédit
ont éte menées pour évaluer
ses incidences
sur le développement
des GIE.
Ce document est organisé
comme suit :
a)
l'analyse
de données secondaires
concernant
la production
domestique,
les abattages
contrôlés,
les importations
et les prix de certains
produits
animaux à Dakar ;
b)
l'analyse
des problématiques
et implications
de la NPE, en
particulier
les organisations
de producteurs
et Groupements d'intérêt
Economique (GIE) d'Elevage
et le crédit
agricole
;
c)
la description
d'un cadre d'analyse
qui pourrait
contribuer
&
améliorer
la NPE ;
d)
la formulation
de propositions
pour une Recherche susceptible
d'apporter
des rbponses aux problèmes formulés.
Limites
des Données
Les données qui ont servi de base a l'analyse,
manquent de précision,
imprécisions
qu'il
ne faut pas négliger.
Les effectifs
réels du cheptel national
sont difficiles
à évaluer
avec
precision.
Les estimations
de la Direction
de 1'Elevage
sont les seules
références
du potentiel
d'offre
en bétail
et de ses tendances.
Il n'a pas été possible
de procéder
à une différenciation
entre les prix
et tonnages de carcasses maigres et celles
des animaux d'embouche.
L'analyse
des prix est limitée
aux bovins,
les prix concernant
les petits
ruminants
n'étant
pas disponibles.

289
En outre,
bien que les donnees aient pu permettre
d'enregistrer
les poids
moyens des carcasses a Thiés, Kaolack, Saint-Louis
et Louga, l'absence
d'un
relevé de prix dans ces villes
ne permet pas de déterminer
leur demande
potentielle
en viande de qualité.
Enfin,
l'absence
de données sur le circuit
vif,
les flux d'animaux,
les
prix du Mtail
sur pieds,
les pertes lors des convoyages,
ajoutent
aux
imprécisions
des données utilisées.
QUELQUES CARACTERISTIQUES DU MARCHE DE LA VIANDE
L'analyse
présentée
ici concerne surtout
Dakar qui est le pôle principal
de la demande de bétail
et de viande au Sénégal. Les rares données concernant
l'ensemble
du Sénégal ont egalement été exploitées
au mieux lorsquelles
etaient
disponibles.
Les Tendances de la Production
Domestiaue
L'examen de l'évolution
du cheptel
bovin et des petits
ruminants
révèle
que l'élevage
bovin connaît de sérieux problemes liés en partie
à la baisse de
la pluviométrie.
Au contraire,
les petits
ruminants
surtout
les caprins,
ont
connu une meilleure
adaptation
aux changements écologiques
(Figure
1).
Evolution
des Abattaaes
de Bovins et Petits
Ruminants à Dakar
Les séries disponibles
ont été organisées
pour mettre
en relation
le
cheptel disponible,
l'offre
de bétail
vif représentée
par les abattages
faits
aux abattoirs
municipaux
de Dakar et le niveau de consommation par habitant.
Il faut souligner
que ce qui est habituellement
qualifié
de niveau de
consommation par habitant
est en fait
une mesure de l'offre
de viande par
habitant
au niveau des abattoirs.
Les Bovins
De 1972 à 1987, les abattages
de bovins ont connu une tendance à la
baisse. A part les pics de 1973 (près de 70 000 têtes),
de 79 et 81 (près de
60 000 têtes),
la moyenne annuelle
est de 55 000 têtes.
La tendance à la
baisse semble correspondre
à la stagnation
des effectifs
bovins et aux
stratégies
de reconstitution
des troupeaux
face à la mauvaise pluviométrie

290
FIG 1: EVOLUTION
DU CHEPTEL
AU SENEGAL
Effectifs estimés 1960- 1984
IlW
LEGENDE
-
BOVINS
lwo
---- PETITS
RUMINANTS
-
PLUVIOMETRIE
60 62 64 66 68 JO 72 74 76 18 80 82 84
Année
Source: DIREL

291
(Figures
2 et 3). De 1979 à 1987, la baisse
des abattages
des bovins
s'est
faite
au rythme
de 4,5 % par année.
La stagnation
des effectifs
bovins
ne se répercute
pas de manière
directe
sur les "poids
carcasse."
De 1973 à 1987, ils
restent
bien
au dessus
du
niveau
de 120 kg atteint
en 1973 a Dakar.
Une moyenne
de 145 kg par carcasse
est maintenue
à Dakar et une nette
amelioration
se fait
sentir
dans les
abattoirs
de Thiks,
Kaolack,
Louga
et St-Louis
(Figure
4).
Cette
tendance
peut refléter
une meilleure
productivité
des systèmes
de
production
de viande,
une incidence
positive
des Operations
de Sauvegarde
du
Bétail
(OSB) et des stratégies
pastorales
contre
les effets
de la sécheresse
ainsi
qu'un
approvisionnement
en animaux
lourds
issus
de l'embouche.
Ces
diverses
causes
sont difficiles
a dissocier.
Il demeure
certain,
cependant,
que les meilleurs
animaux
sont abattus
dans les villes
ayant
le pouvoir
d'achat
le plus
élevé
et le plus
de dynamisme
économique
(Figure
5).
De plus,
l'impact
de la sécheresse
n'est
pas aussi
perceptible
sur les "poids
carcasse"
que sur le nombre
des abattages
contrôlés.
Les Petits
Ruminants
A l'opposé
de celle
des bovins,
l'offre
des petits
ruminants
garde
une
tendance
à la hausse
malgré
les chutes
enregistrées
en 1975 avec environ
55
000 têtes
et en 1987 avec près de 120 000 têtes.
Les abattages
progressent
comme les effectifs
estimés
du cheptel
petit
ruminant
dont
la moyenne
annuelle
est de près
de 140 000 têtes
abattues
entre
1979 et 1987 (Figure
6).
La baisse
des abattages
de bovins
s'est
accompagnée
d'une
augmentation
des abattages
de petits
ruminants.
L'augmentation
du cheptel
petit
ruminant
semble
avoir
favorisé
une telle
tendance,
en dépit
de moyennes
pluviométriques
mauvaises
(Figure
7).
En effet,
après
une période
de sécheresse,
les
troupeaux
de petits
ruminants
se reconstituent
plus
rapidement
que les
troupeaux
de bovins,
et celà
pour deux raisons.
En premier
lieu,
le cycle
de
reproduction
des petits
ruminants
est plus court,
favorisant
la reconstitution
rapide
du cheptel.
De plus,
le prix
d'une
vache
ou génisse
est de 6 à 10 fois
supérieur
au prix
d'une
brebis
ou d'une
chêvre.
Il est donc évident
qu'après
une période
de sécheresse,
et donc difficulté
économique,
les agriculteurs
ont
des difficultés
à reconstituer
les troupeaux
bovins
par des achats.

292
FIG
2:
RELATION
ENTRE
LE
CHEPTEL
BOVIN
ET
LES
ABATTAGES
A
DAKAR
-_.
Iwooo
LEGENDE
----.
Cheptel
bovin
I -
I
-
0
-+
20000
,972
,974
1976
1978
1960
1962
1964
1966
Année
Sources:
DU?EL.
SERAS
FIG
3:
RELATION
ENTRE
LA
PLUVIOMETRIE
ET
LES
ABATTAGES
BOVINS
A
DAKAR
LEGENDE
_____
Pluviométrie
o-
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
~2occ.3
1972
7974
7976
1976
1960
1962
1964
1966
Al-lné.5
Sourscr:
DIREL.
SERAS

293
FIG
4:
MOYENNES
DES
POIDS-CARCASSE
DE
BOVINS
ABATTUS
DANS
LES
PRINCIPAUX
ABATTOIRS
DU
SENEGAL
180~
L6gands:
Villss
168--
-
DAKAR
____
THIES
ilj/
;
:,,’
L
\\
\\’
4
108--
LJ
23
-0
\\ \\
/
\\
p”
a
96 --
84 --
60-
:
:
:
:
:
:
!
:
:
:
:
:
:
:
:
:
1972
1974
1976
1978
1980
7 982
1984
1986
Anni,
FIG
5:
COMPARAISON
ENTRE
LES
POIDS-CARCASSE
DES
BOVINS
DANS
LES
PRINCIPAUX
ABA-ITOIRS
DU
SENEGAL
180
768
156
c
t
Thies
1 o? =
84
Kaolack
1
72
60
-
-
Dakar
Lougo
St-Louis
Villes

294
FIG
6:
RELATION
ENTRE
LE
CHEPTEL
PETIT
RUMINANT
ET
LES
ABATTAGES
A
DAKAR
cl-
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
r,oooo
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1966
AlTnke
Sourocs:
DIREL.
SERAS
FIG
7
: RELATION
ENTRE
LA
PLUVIOMETRIE
ET
LES
ABATTAGES
DE
PETITS
RUMINANTS
A
DAKAR
*oo-
-303000
LEGENDE
Ii
--- / \\
,
--27,000
____.
PluviomBtrie
t\\

‘1
\\
wm,.-
!
\\
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5
i
I
DR
r,
abattus
\\ /’
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-P \\’ 1 1’
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\\
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\\
:
\\ I-J
\\ I
\\ :
\\
'd
\\ \\_ir,
-t
Année
Sourc.zs:
DIREL.
SERAS

295
Evolution
de la Consommation des Viandes
Provenant des Abattoirs
de Dakar
Les quantités
de viande offertes
au niveau des abattoirs
de Dakar sont
analysées ici pour représenter
l'évolution
de la consommation de viande par
habitant
a Dakar. Cette consommation par habitant
ne correspond
donc qu'a la
consommation permise par l'offre
domestique
transitant
par les abattoirs.
L'offre
de volaille
et les importations
de viandes devraient
être ajoutées
aux
viandes des abattoirs
pour avoir une estimation
plus complète de la
consommation par habitant.'
De 1976 a 1986, la moyenne annuelle
de la consommation des viandes issues
des abattoirs
est de 9,3 kg par habitant,
7,7 kg par habitant
pour le boeuf,
1,4 kg par habitant
pour la viande de petits
ruminants
et 0,2 kg par habitant
pour le porc.
En 1986, elle était
au niveau le plus bas avec 6,7 kg par
habitant
malgré la hausse relative
de la consommation de viande de petit
ruminant depuis 1983 (Figure 8). Cette même année, la consommation de boeuf
est de 5,3 kg par habitant,
de 1.3 pour la viande de petit
ruminant
et de 0,l
pour le porc.
Bien que basée sur une extrapolation
de la population
dakaroise
depuis
1976, la consommation par habitant
des viandes issues des abattoirs
connaît
une nette diminution
a Dakar de même qu'à Kaolack Saint-Louis
et Thiès
(Tableau 1).
Autres Facteurs de Variation
de la
Consonsnation Moyenne par Habitant
Les données démographiques
du tableau
2 montrent
que Dakar a connu une
croissance
rapide de sa population.
Dakar est, de loin,
le marché de la viande
le plus important
du Sénégal comme l'indique
le tableau
2. Non seulement,
il
l'est
par les revenus des dakarois
mais aussi par sa croissance
démographique
estimée a 5,4 X depuis 1975 comparée à 2,8 % pour la moyenne nationale.
En
outre,
les niveaux d'abattage
des bovins et petits
ruminants,
à Dakar, sont
proportionnellement
plus élevés que la croissance
de la population
'Pour la suite du texte,
offre
par habitant
et consommation
par habitant
je la viande disponible
aux abattoirs
de Dakar sont assimilées.

296
FIG
8:
OFFRE
MOYENNE
PAR
HABITANT
DES
VIANDES
ISSUES
DES
ABATTOIRS
DE
DAKAR
1976-l
986
20
Léqende
,a J-
-
Total
les--
-
Viande
de P.R.
14--
--.
Porc
12 --
z
2
10--
. Y
a --
B--
4--
.,
2 --
-
\\
0’
--
--
_--,-~
7976
1977
1978
1979
1980
19.51
1982
1983
19l3+
1985
1986
A.nnae
Sourçcr:
DIREL.
SERAS
TABLEAU1
Estimation
de l'offre
de Viande Bovine et
de Viande de Petits
Ruminants Issues des Abattoirs
des
Grandes Centres Urbains au Sénégal
(en kilogranes
par habitant)
Année
Dakar
Kaolack
St-Louis
Thiés
&a!
!.s
!u!
!I!!i
!a!!!
PR
Bov
.F!B
1978
9.4
1.4
1981
8.1
1.6
4.2
0.2
4.6
0.6
1984
6.1
1.7
4.0
1.1
3.8
0.5
6.3
0.6
1987
4.0
1.0
3.2
1.1
2.0
0.4
3.6
0.4
SOURCE : SERAS

Tableau 2.
Population
et Abattages
Contr(llés:
Comparaison entre Dakar et le Reste du Sénégal
AbattaaeDt;;rBovins
Abattage de; ;&U;s
Ruminants
X de
X de
X de
X de
X.de la
l'abattage
l';iih:;;ge
l'abattage
l';ih;;;ge
Population
Population
Milliers
contr616
Milliers
contrô16
de Dakar
Nationale
de tetes
national
national
de thtes
national
national
1971a
589.800
14,9x
55,0b
39,1x
25,3%
79,gb
42,2X
12,8X
1975
786.200
15.8%
43,7
46,8%
33,1x
54,8
32.8%
19.0%
1978
924.300
17.1%
57,8
41,4x
31,6%
97,l
39,8%
25,9x
1981
1.086.600
18,4%
60,2
38,6%
33,8%
126,l
44,8%
18,5X
1984
1.277.300
19,9%
55,6
33,4x
26,5X
181,7
53,430
24,6X
1987a 1.501.000
21,4X
42,0
ND
ND
119,2
ND
ND
Source:
DIREL, SERAS
aLes populations
de Dakar et du SBn6gal sont estimées à partir
d'une série de données sur la population
nationale
de 1976 a 1981.
bki;la;;age
des bovins et des petits
ruminants
a Dakar est la moyenne de l'abattage
des ann4es 1970-71 et
- .

298
dakaroise
par rapport
à la population
nationale,
montrant
que l'importance
de
la demande n'est
pas seulement lice aux facteurs
démographiques.
Enfin,
le
poids des animaux abattus
a Dakar est plus elevé comparé aux autres villes
prouvant
que les meilleurs
produits
sont vendus a Dakar (Figure
5).
Cependant,
selon la Banque Mondiale,
le produit
national
brut par
habitant
a baissé de Cl,5 % par an de 1965 a 1985 limitant
ainsi les
possibilites
d'expansion
de la demande.
La baisse des revenus réels qui provoque une contraction
de la demande
peut être contrebalancee
par la croissance
démographique
à Dakar. La
résultante
des effets
de la croissance
démographique
et de la baisse des
revenus réels per capita reste indéterminée
et devient
dés lors une question
empirique.
Si l'effet-revenu
réel per capita
l'emporte,
il y aura une baisse
de la demande effective,
donc une contraction
de la demande de viande.
Si tous
les autres facteurs
de variation
de l'offre
et de la demande sont maintenus
constants,
il devrait
y avoir une baisse des prix au détail
de la viande.
Si
les autres facteurs
ont varié jusqu'à
contrebalancer
de manière complète
l'effet-revenu,
on devrait
noter une augmentation
des prix de la viande.
Par
conséquent,
l'analyse
de l'évolution
des prix est déterminante
pour comprendre
l'évolution
des facteurs
de variation
de l'offre
et de la demande de viande.
Evolution
des Prix de la Viande
Les prix utilisés
dans ce document sont des prix courants
collectés
par
la Direction
de la Statistique
et par la SERAS. Pour les besoins de l'analyse,
nous les avons exprimés en francs constants,
c'est
à dire corrigés
des effets
de l'inflation.
L'indice
des prix des marchés africains
utilisé
dans ce
rapport,
est celui de la Direction
de 'la Statistique.
L'année de base que nous
avons choisie
est 1986 pour avoir une situation
plus actuelle.
Les prix
exprimés en francs constants
reflètent
mieux le pouvoir
d'achat
du
consommateur et permettent
de mieux saisir
son comportement
par rapport
à la
viande et les autres produits
de consommation (poisson,
poulet,
etc),(Figures
9 à 12).

299
FIG
9:
PRIX
COURANTS
AU
DETAIL
DES
VIANDES
ET
POISSONS
A
DAKAR
1971-l
987
L6grnde
-
Prix
Moyen
du
Boeuf
----.
Yaboye
-
Gigot
da
Mouton
.__._-.
Thiof
200--
_
.z+-*.“
_---.
C* ./ -...
_ --,,,--,/
‘L--\\,
_------
N---C-
o-:::::::::::::::::::::
c37
89
7,
73
75
77
79
8 1
83
85
87
FIG
10:
PRIX
EN
FRANCS
DES
VIANDES
ET
POISSONS
A
DAKAR
1971-1987
Légende
-
Prix
Moyen
du
Boeuf
----.
Yoboye
-
Gigot
de
Mouton
___.__.
Thiof
-
Poulet
,- 71
73
75
77
79
81
83
85
87
Annie
Source:
Direction
de
10 Statistique

390
‘FIG
1 1 : PRIX
COURANTS
AU
DETAIL
DE
LA
VIANDE
BOVINE
ET
ABATTAGES
A
DAKAR
1971-1987
3000
Léqende
2710
-
Prix
Qrts
Avte
----
Prix
Qrts
Arrs
2420
-
Abattages
9
2130
\\
iz
2
1.640
5
s
1550
8
5
g
1260
.E
à
970
6.60
390
100
:::::::::::::::::“‘,
67
69
71
73
75
77
79
61
63
6.5
67
FIG
12:
PRIX
EN
FRANCS
CONSTANTS
AU
DETAIL
DE
LA
VIANDE
BOVINE
ET
ABATTAGES
A
DAKAR
1971-l
987
3000
Légende
-
Prix
Qrts
Arrs
2710
____.
Prix
Orts
Avts
-
Abattages
390
100
:
0
71
73
75
77
79
a1
63
85
67
Annie
Source:
Direction
de lo Stotirtiqu4

301
En francs courants,
tous les prix (viandes et poissons)
ont connu une
hausse constante
depuis 1967. Pour la viande,
le décret de fixation
des prix a
coincidé
en 1983 avec un bond significatif
qui n'a cependant
pas dure.
Depuis 1978, la tendance générale
des prix de gros et au détail
en francs
constants
de la viande bovine est légèrement
a la baisse.
Cependant,
ce fait
pourrait
être expliqué
par les niveaux particuliérement
élevés des prix en
1983 (Figure
13).
Seul le prix des quartiers
arrières
en francs constants
fait
exception,
tout en enregistrant
les mêmes fluctuations
interannuelles
que les autres
prix.
Cette discordance
entre les prix en francs constants
des quartiers
arriéres
au détail
et les autres prix peut être interpretée
comme une
corrélation
positive
entre les marchés du gros et celui des quartiers
avants
au détail.
Le marché des quartiers
avants est celui qui est le plus fréquenté
par les consommateurs à faible
pouvoir d'achat.
Jusqu'en
1980, la différence
entre les prix réels au détail
des avants et
arrières
a éte faible.
Ensuite,
on note une différence
de plus en plus
importante,
de 24 F CFA/kg en 1979, elle passe à 294 F CFA en 1980 et se
maintient
à 265 F CFA en 1987 (Figure
14).
Les consommateurs font ainsi la différence
entre les avants et les
arrières
de boeuf qu'ils
payent plus chers. Cette différenciation
de la
demande se maintient
depuis 1980. Elle crée un environnement
économique plus
favorable
à la production
d'une viande de qualité,
donc à l'intensification.
L'évolution
des marges brutes de commercialisation
entre les abattoirs
et
les marchés pour les avants et les arrières
sont présentées
dans la figure
15.
De 1978 a 1987, la marge en termes réels,
est en moyenne de 343 F CFA/kg pour
les avants et de 438 F CFA/kg pour les arrières.
La différenciation
notée pour
les prix se reflète
ainsi au niveau des marges de commercialisation.
Depuis
1981, une prime d'environ
169 F CFA/kg caractérise
le commerce
des quartiers
arrières
par rapport
à celui
des quartiers
avants
qui serait
ainsi
moins
rentable
(Figure
15).

302
FIG 13: COMPARAISON
ENTRE LES PRIX EN FRANCS CONSTANTS
DE GROS ET AU DETAIL DE LA VIANDE BOVINE
DAKAR 1978 - 1987
Légende: Prix
- atrs
Avts(Gros)
-1/2-carcossa(Gfos)
-
~~(Qc4
--.-
Chts Avts (Mtfpil)
-
Prts An5 (Détail)
78
79
a0 ai
a2
a3
a4
a5
a6 a7
Année
Sources: Statistique, SERAS J

303
FIG
14:
COMPARAISON
DES
PRIX’
EN
FRANCS
CONSTANTS
DE
LA
VIANDE
BOVINE
(AU
DETAIL)
DAKAR
1978
-
19.37
2000
7-
Lggende:
Prix
1 a00
-
Orta
.Avts
(Dltail)
c?
g
----.
Ortt
Arr~
(Wtail)
1600
0
-
Diffirence
Source:
stotistiqus
FIG
15:
EVOLUTION
DES
MARGES
BRUTES
DE
COMMERCIALISATION
EN
FRANCS
CONSTANTS
SUR
LES
MARCHES
DE
GROS
ET
DE
DETAIL
QUARTIERS
AVANTS
ET
ARRIERES
DE
BOEUF
A
DAKAR
LEGENDE:
MARGES
-
Orts
Avts
----.
Orts
Art-s
-
Différence
-200
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
Année

304
La filiere
bétail-viande
au Sénégal a connu des performances
en deça des
objectifs
fixes et se traduisant
dans l'ensemble
par une baisse progressive
et
continue
de la production
de viande par habitant.
L'offre
de viande bovine,
qui constitue
la plus grande part de la consommation,
a baissé sous les effets
conjugués de la sécheresse et des stratégies
des pasteurs.
Cependant,
l'offre
des petits
ruminants,
abattus
ou rifs,
s'est accrue sans réellement
influencer
de manière notable
les niveaux de consommation.
Cependant,
parmi les points
les plus sensibles
de la filière
bétail/viande
en ce qui concerne la demande, on peut relever
des facteurs
aggravants
tels que revenus réels et croissance
démographique.
Les techniciens
et producteurs
impliqués
dans le développement
de la filiére
n'ont
aucun
contrôle
sur ces variables
qui sont cependant déterminantes
lorsque l'on
mesure les performances
de la filière.
La résultante
finale
des effets
des facteurs
relevant
de l'offre
et de
la demande en est une légère tendance a la baisse des prix en francs constants
des quartiers
avants de boeuf au détail;
les prix courants,
par contre,
sont
caractérisés
par une hausse. La tendance à la baisse se note aussi au niveau
des prix de gros en francs constants
des quartiers
avants,
des quartiers
arrières
et des demi-carcasses
de boeuf montrant
le lieu entre ces marchés. A
l'opposé,
le marché au détail
des quartiers
arrières
de boeuf est caractérisé
par la hausse des prix exprimés en francs constants.
L'écart
grandissant
entre le prix au détail
des quartiers
avants et des quartiers
arrières
de
boeuf signale
une différenciation
progressive
de la demande. Cependant,
la
grande inconnue se trouve au niveau des quantités
nécessaires
pour saturer
le
marché de la viande.de
qualité.
La réponse a cette question
apparaît
determinante
pour un succès de l'intensification
qui constitue
une option
importante
de la Nouvelle
Politique
d'Elevage.
Ainsi,
les facteurs
en aval de
la filiére
doivent
être reconsiderés
dans le cadre de la Nouvelle
Politique
d'Elevage
comme nous allons le voir plus loin.
LA NOUVELLE POLITIQUE D'ELEVAGE (NPE):
PROBLEMATIQUES
ET IMPLICATIONS
Jusqu'à l'avènement
de la NPE, la politique
d'élevage
était
une
continuation
de la polit.ique
initiée
par l'ancienne
puissance
coloniale,
basée
en particulier
sur l'hydraulique
pastorale
et la santé animale.
A partir
de

305
1974, en repense a l'effondrement
des systemes de production
animale dû a la
sécheresse,
divers programmes de développement
de l'élevage
furent
introduits.
Ces programmes considéraient
qu'une stratification
des productions
animales
permettrait
de résoudre les problèmes de la production
et de
l'approvisionnement
en viande des centres urbains.
Halgrt! les investissements
consentis
pour l'organisation
d'un secteur
parapublic
responsable
du développement
de l'élevage
et intervenant
dans la
cotmwcialisation,
les performances
de ces programmes ont été, dans
l'ensemble,
décevantes.
Beaucoup de leurs objectifs
n'ont
pû être atteints,
parmi lesquels
la stabilisation
de l'approvisionnement
et des prix de la
viande a Dakar, la protection
et l'amélioration
des écosystèmes pastoraux.
Avec l'avenement
de la Nouvelle Politique
Agricole
(NPA), l'accent
est
mis sur une intervention
plus décisive
du secteur privé grâce à de meilleures
incitations
économiques et la libéralisation
des prix et des marchés. En
conséquence,
la NPE apparaît,
d'abord,
comme une adaptation,
au sous-secteur
de l'élevage,
de la NPA et plus globalement
du Programme d'Ajustement
à Moyen
et Long Terme (PAMLT) allout
de 1985 à 1992.
Cependant,
dans sa formulation
actuelle,
la NPE ne rompt pas avec
l'ancienne
stratégie
des projets
de développement
de l'élevage
qui qui
s'inspirait
d'une approche fondamentalement
"productiviste".
Cette stratégie
sous-estime
les potentialités
de la commercialisation
du bétail
et de la
viande pour stimuler
le développement
de l'élevage.
L'objectif
de la NPE est de développer
le sous-secteur
des productions
animales au profit
des consommateurs et des producteurs
en levant
les
contraintes
au développement
au moyen de la plus grande participation
du
secteur privé et du désengagement de 1'Etat.
L'accent
est mis, dans cette
étude, sur l'impact
de la libéralisation
des prix sur les importations
et la
politique
commerciale,
sur l'organisation
des producteurs
et enfin surtout
sur
les problèmes du crédit
La Liberalisation
des Prix
La fixation
administrative
des prix jusqu'en
décembre 1987 était
du
ressort
à la fais du Ministère
du Commerce et du Ministère
du Développement
Rural.
Le dernier
arrêté de fixation
des prix date de 1983 et s'était
révélé

306
très tôt desuet ou arbitraire.
Les prix pratiques
ont genéralement
éte
supérieurs
à ceux fixés dans les grands centres
urbains,
de 15 a 30 %.
Les données analysees montrent
que, maigre la fixation
des prix par les
pouvoirs publics
de 1960 a 1986, les prix ont suivi la loi de l'offre
et de la
demande et ainsi que les saisons (Figure 16). Le marché de la viande a eté
relativement
libre
bien avant sa libéralisation
officielle.
Depuis décembre 1987, les prix ne sont plus contrôlés
et sont donc
normalement
plus sensibles
aux fluctuations
de l'offre
et de la demande. Il
demeure que l'impact
réel de la libéralisation
est difficile
à évaluer
après
seulement quelques mois d'application.
Les incidences
sur les producteurs,
les
intermediaires,
les consommateurs ruraux et urbains sont d'autant
plus
difficiles
a estimer que les prix ne sont pas les seuls facteurs
qui
déterminent
l'offre
et la demande. Les revenus des différentes
catégories
de
consommateurs,
les prix et l'offre
d'autres
produits
de substitution
(poisson,
volaille,
lait)
sont des éléments qui ne doivent
pas Etre négligés
dans
l'environnement
socio-économique
sénégalais
pour expliquer
les variations
de
l'offre,
sans citer
des facteurs
climatiques.
Les prix sont, certes,
des variables
essentielles
pour une bonne
allocation
des ressources.
Cependant,
la mise en oeuvre d'une politique
de
développement
de l'élevage
doit non soulement prendre en compte les rapports
économiques qui prévalent
dans le sous-secteur
de l'élevage,
mais aussi, ceux
entre ce dernier
et les autres secteurs
de l'économie
nationale.
La Politiaue
Commerciale
La libéralisation
a aussi touché le secteur de l'import-export
en y
allégeant
les formalités
d'entrée
et a permis un développement
des
possibilités
d'échange.
Les importations
de produits
alimentaires
d'origine
animale ont ainsi bénéficié
de la philosophie
du "laisser-faire"
commercial
qui a prévalu jusqu'en
fin 1987 pour ces produits.
Malgré le renforcement
des
mesures de contrôle
sanitaire
découlant
de "l'effet
Tchernobyl"
en 1987, une
liberté
quasi-totale
a longtemps caractérisé
le commerce des denrées animales.
De 44 tonnes en janvier
1987, les importations
de viandes ont atteint
près de 1 300 tonnes en novembre 1987, le boeuf congélé représentant
la part
la plus importante,
malgré la publicité
faite
aux ailes de dindes (Figure
17).

307
FIG
16:
EVOLUTION
SAISONNIERE
DES
PRIX
COURANTS
DE
GROS
DE
LA
VIANDE
BOVINE
A
DAKAR
JANV.
82
-
MAI
87
900,
600
1
iz
2
750
z
Y!! 700
.%
E
g
650
.E
a
600
500’:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::;::::::::::~
JO”“.
1962
JO”“.
1983
JO”“.
1964
JO”“.
1965
Janv.
1966
JO”“.
1967
Mois
source:
SERAS
/
FIG
17:
IMPORTATIONS
DES
VIANDES
AU
SENEGAL
JANV.
1987
-
MARS
1988
1300
Lggende
-
Boeuf
congelé
----.
Ailes
de
dindes
-
Autres
volailles
~-
Janv.
Mars
Moi
Juil.
Sept.
‘ND’“.
‘Janv.
Mars
Mois
Source:
DIREL

308
En dehors de la période
de Tabaski 87, ces importations
ont évolué a
l'inverses
du niveau des abattages
de bovins et petits
ruminants
à Dakar
(Figure
18). En outre,
les donnees disponibles
montrent
aussi une évolution
inversee
des quantites
de viandes importées
et des prix au détail
de la viande
à Dakar (Figure
19).
Une telle
relation
indique une certaine
efficacité
des exportations
pour
stabiliser
les prix de la viande a Dakar. En fin 1987, une politique
de
taxation
des importations
suivant
les valeurs mercuriales
a été appliquée.
Considérée
coamne une première mesure de protection
commerciale,
cette
taxation
a été suivie
d'un effet
imnédiat:
une diminution
des importations
qui, en mars
1988, étaient
revenues au niveau de 123 tonnes.
Bien que les effets
de la taxation
soient difficiles
a mesurer,
il
apparaît,
en dernière
analyse,
que le consommateur dakarois
doit payer plus
cher sa viande.
Les effets
de cette taxe sur les finances
publiques
n'ont

être déterminés.
En effet,
la baisse des quantités
importées
diminue les
rentrées
financiéres
dans les caisses de 1'Etat
alors que la taxe les
augmente.
Pour les producteurs,
les effets
restent
aussi indéterminés
car ils
dépendent de la reaction
des éleveurs
face aux prix.
Oraanisation
des Producteurs
et Accès au Crédit
Les Organisations
de Producteurs
Le sous-secteur
de l'élevage
connaît
plusieurs
tentatives
de
réorganisation
et différents
types d'organisation
de producteurs
de bétail:
les coopératives
d'éleveurs,
les commissions d'élevage,
les comités d'éleveurs
(gestion
de forages
et participation
à la campagne de vaccination),
les
associations
villageoises
et les Groupements d'intérêt
Economique (GIE). Ces
deux dernieres
formes d'organisation
méritent
une attention
toute
particulière.
Les Groupements d'Interét
Economiaue d'Elevaqe
La NPE choisit
les GIE cotmne les chevilles
ouvrières
pour développer
des
formes d'organisation
moins dépendantes
des finances
publiques
et des
organismes d'état.
Trés tôt,
à partir
de 1983, cette philosophie
a été mise en
oeuvre par les sociétés
de développement
(Société
de Développement
de

309
FIG
18:
IMPORTATIONS
DES
VIANDES
ET
ABATTAGES
A
DAKAR
1987
Légende
_____
Bovins
-
Petits
ruminants
-
Importations
400
3300
200
+
nooo’
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
0
JOflV.
Mars
Mai
Juil.
Sept.
Nov.
Mois
FIG
19:
IMPORTATIONS
DES
VIANDES
ET
PRIX
COURANTS
AU
DETAIL
A
DAKAR
1987
Légende
1
Em0
----.
Prix
Qrts
Avts
-
Prix
Orts
Arrs
1 eoo
,o.JJ
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
JCII-IV.
MClF3
Mai
Juil.
sept.
NOV.
Mois

311)
1'Elevage
dans la Zone Sylvo-pastorale
(SODESP), Projet de Développement
de
1'Elevage
au Sénégal Oriental
(PDESO) puis Projet de Développement
de
1'Elevage
Ovin (PRODELOV)) pour assurer une plus grande flexibilité
dans leur
. fonctionnement.
Dans le passé, les structures
des coopératives
d'éleveurs
n'ont
pas
donné satisfaction
à ces derniers.
Les GIE peuvent constituer
un cadre plus
adéquat pour mieux responsabiliser
les éleveurs
et redynamiser
les productions
animales.
Les Associations
Villaqeoises
d'Eleveurs
En réaction
à la secheresse et a un environnement
économique
défavorable,
divers
secteurs de l'économie
sénégalaise
ont vu le développement
de stratégies
d'ajustement
et d'adaptation
des producteurs
par le biais
d'associations
informelles.
L'objectif
majeur de ces organisations
était
la
promotion
d'activités
productives
aprés une mobilisation
de fonds collectifs
pour pallier
a l'insuffisance
du financement
par 1'Etat
ou les autres sources
de crédit.
Ainsi,
le Bassin Arachidier,
particuliérement
le Département
de Bambey,
semble avoir été une zone de prédilection
pour des opérations
d'embouche
favorisees
par les disponibilités
en sous-produits
et surtout
leur ouverture
sur les filibres
vers Dakar et les autres grands centres
urbains.
La
transformation
aisée de ces associations
en GIE est souvent mise a profit
pour
l'obtention
de crédits
de la CNCAS.
L'accés au Credit
Agricole
Le Crédit
Awicole
et la Caisse Nationale
de Crédit Aaricole
du Sénéaal
Le crédit
agricole
a été une des contraintes
majeures dans les
stratégies
ayant précédées la NPE. Mis en. place dans les limites
des formules
de financement
internes
aux sociétés
de développement,
le crédit
a été peu
accessible
aux eleveurs.
Excluses du Programme Agricole,
hormis l'acquisition
de boeufs de trait,
les productions
animales n'ont
profité
qu'indirectement
des transferts
de 1'Etat
dans le secteur agricole,
par l'intermédiaire
de la
Banque Nationale
de Développement
du Sénégal (BNDS).

311
A partir
de 1983, la CNCAS est devenue le principal
pourvoyeur
de crédit
formel et le financier
attitre
des GIE. Les crédits
accordés par la CNCAS pour
l'élevage
sont récapitulés
dans le tableau
suivant:
TABLEAU 3
LES GIE D'ELEVAGE FINANCES PAR LA CAISSE NATIONALE
DE CREDIT AGRICOLE DU SENEGAL (CNCAS)
ZONE
GIE
PRODUCTION
ADHERENTS ANIMAUX
MONTANT TOTAL
Thiès
10
Bovins
283
151*
13 605 714
Kaolack
16
Bovins
468
320
17 977 200
Total Bovins
26
751
471
31 582 914
Kaolack
10
ovins
320
410
31 227 218
Totaux
36
1071
881
61 810 132
NB:
* Une donnee manquante pour un GIE entraîne
une sous-estimation
du
nombre d'animaux.
Source:
Annexe 7
TABLEAU 4
CARACTERISTIQUES DES CREDITS ALLOUES AUX GIE D'ELEVAGE
Montant moyen par GIE (Production
bovine)
1 214 727
F CFA
*
(production
ovine)
3 122 722

II
par GIE d'élevage
1 744 726

q
par adherent
(production
bovine)
42 054

11
(production
ovine)
97 585


par adhérent
à un GIE
58 646

II
par tête de bovin*
65 254

II
par tête d'ovin
76 164

-------------------------------------------------------------------------
Yoyenne des adhérents
par GIE
30 adhérents
YB: *Estimation
en utilisant
la moyenne de 13 bovins pour les GIE de
Thiès afin de remplacer
la donnée manquante.
Cf Tableau précédent.

312
Les credits
ont été alloués
a l'élevage
surtout
au début de 1988. Un taux
d'interêt
unique de 13,5 % est appliqué
a tous les GIE. Dans le cadre du
PRODELOV, les GIE membres de l'Association
des Groupements de Producteurs
Ovins (AGROPOV) bénéficient
d'échéances
spéciales
et de montants plus élevés
pour les troupeaux
villageois
naisseurs
qui nécessitent
plusieurs
cycles pour
être rentables.
Ces données revélent
que l'insertion
de la CNCAS dans le secteur
de
l'élevage
n'est
ni profonde
ni ancienne.
Y a-t-il
des lourdeurs
dans le
processus de constitution
des GIE d'élevage?
La Caisse est-elle
trop prudente
face a une demande intempestive
de crédit
dans un secteur de production
où la
rotation
du capital
est confrontée
a des risques élevés et où la profitabilité
des placements
est problematique?
S'agit-il
d'une crise de liquidités
accrue
par la competition
des autres secteurs
de l'agriculture
ou de l'économie?
L'examen de l'importance
et de la progression
du capital
que doit mobiliser
la
CNCAS dans une conjoncture
de creation
exponentielle
de GIE d'élevage
suscite
aussi des interrogations.
Actuellement,
la multiplication
et la fédération
des GIE sont préconisées
par la Direction
de 1'Elevage.
Plus de deux cents (200) GIE sont créés ou en
voie de l'être,
mais leur expansion,
leur distribution
et les activités
choisies
sont très variables
suivant
les zones d'élevage.
Ainsi,
si 200 GIE doivent
être financés
suivant
les modalités
décrites,
il faudrait
mobiliser
une somme estimée à près de 350 Millions
de F CFA par
an, en supposant que chaque GIE recevrait
le montant moyen accordé aux GIE
d"Elevage
par la CNCAS. Un milliard
de F CFA serait
nécessaire
pour financer
environ
600 GIE.
Le Credit
Informel
La description
du phénoméne des associations
villageoises
de producteurs
montre que le crédit
informel
occupe une place importante
dans la production.
La comparaison
des taux d'intérêt
présentés
dans le tableau
5 révèle
l'importance
de la demande en capital
par rapport
?I l'offre.
En effet,
les
différents
taux d'intérêt
annuels rapportés
dans le marché du crédit
informel
sont de loin supérieurs
a celui pratiqué
par la CNCAS: ils seraient
'
supérieurs
à 90 % par an. Ces taux élevés traduisent
une rareté
du capital
et

Tableau
5.
Puelques
Taux dllnter&r
Pratfqu&r
dans Le March4
de Cr6dit
Informel
au S6n4gal
Utilisation
Ech6ance
Taux
Source/
lieu
du Prit
du Pr&
d'lnt&r&t
Am&e d'EnquAtea
1 Newe Uhdw)
Enbouche
bovine
4 noir
30x
enqdtes
informLle8
flissociatfona
da
de Cheikh Mbacke
producteurs)
Ndiona (19M)
Esbouche
bovine
12 mois
120%
2 Sud-est
du S6r&wl
Achat de nourriture,
4.6 mois
61-156X
enquha
fom!elles
besoins
sociaux
et
boyerne)
du Projet
de SCcuritC
religieux,
divers
Alimentaire
(1986-67)
w
w
3 DiourbeL,
Sine-
Achat
de nourriture,
4.4 mois
36-149x
enqu&ter
de Leura
Seloun,
Cesardnte,
besoins
sociaux,
divers
~moy~)
Twk
(1983)
Louga, Fleuve
1 C'est
le cas d8Associetfons
de Producteurs
qui ont accusule
pas le biais
d'un
processus
de production
leur propre
capital
qu'ils
sa protent.
C'est
una rtrategie
pour avoir
accss
au crédit
6 des cWtr
plus bas (taux
d'inter(t).
Le deuxiknc
cas
d'esbouche
concerna
les producteurs
isol4s.
2 Le Projet
de SCcurit6
Alimentaire
a fait
des enqu6tes
dans cinq arrondissemantr
du Sud-est
du SCn6gal:
Komgheul
(Region
de Kaolack),
Meka (Rdgioh
de Tasbacomda)
et Kounkan6,
Debo et Dioulacolon
(R6gim
de Kolda).
Sources:
Coett,
S. J. and J. S. Holtzman
uith
Aliouna
Dieng,
Trop
Mixer,
Agricultural
Iwts,
and Participation
with
Parartatal
Organiratimr:
Reports
frus
Farmers
in Swth-eastern
Senegal ,'1 ISRA/FiSLJ Food Security
Project
Uorking
Papar,
May 1987.
Tuok, Laura,
sApp«rdixn
to Vhe
Ssnegalese
Peasant:
Hou Cood ir Our Conventional
Uisdos~?~~ in John Uaterbury
and park
Cerovitr,
aditors,
lhe Politicel
Econcmv
of Rirk
and Choice
in Senegal,
Frank
Cas~, London,
19137.

314
les difficultés
d'actes
au credit
en milieu
rural et se greffent
aux coûts de
production
surtout
quand l'option
est la production
de viande de qualite.
En réponse a cet accés difficile
et aux modalités
très coûteuses
du
crédit,
des "GIE fictifs"
peuvent se constituer
pour détourner
le capital
des
vraies structures
de production
et exploitant
ainsi des rentes de situation.
Ce détournement
de crédit
peut limiter
la viabilité
des structures
formelles
de crédit
telles
que la CNCAS.
Par conséquent,
pour réaliser
les objectifs
de la NPE, les structures
de
production
les plus performantes,
en particulier,
celles
qui réussissent
déjà
a valoriser
le crédit
informel,
doivent
être privilégiées.
La multiplication
des GIE ne fait
qu'aggraver
cette situation
en augmentant
les prétendants
au
crédit
formel et occasionne
ainsi une pression
sur les taux d'intérêt
vers la
hausse. Donc, la création
des GIE doit tenir
compte des facteurs
cités
précedemment.
Enfin,
une expansion des GIE d'elevage
sans référence
à la dynamique de
l'offre
et à la structure
de la demande en produits
animaux risque de se
solder par des déviations
indésirables.
Il est, en effet,
primordial
que les
avantages comparatifs
entre régions,
systèmes de production
animale,
stratégies
et technicité
des differentes
catégories
de producteurs
ainsi que
la proximité
des marches terminaux
soient
intégrés
dans les choix de
financement
des GIE d'élevage,
leurs types et leur distribution.
Il faut,
cependant,
souligner
que si le taux d'intérêt
pratiqué
par la
CNCAS pouvait
refléter
la loi de l'offre
et de la demande en capital,
la
Caisse pourrait
générer plus de ressources
et mieux faire
face à la demande de
crédit.
L'analyse
precédente
des principaux
instruments
offerts
par la NPE révèle
des limites
concernant
la commercialisation.
Hormis la libéralisation
des prix
et des marchés, la NPE ne mentionne pas, de manière explicite,
une approche de
la commercialisation.
Elle semble laisser
pour compte les participants
aux
filières
qui ne sont pas des producteurs
et s'intéresse
peu à leur
organisation
en GIE. Dr, une stratégie,
qui consiste
a améliorer
les
productions
animales en concentrant
les investissements
sur la production
et
les technologies,
néglige
le rôle important
que joue le systeme de

315
commercialisation.
Ce dernier
determine
les incitations
des éleveurs
et
agropasteurs
pour la production
et l'approvisionnement
des consommateurs.
La NPE assume que l'augmentation
des produits
de l'intensification
pourra
être absorbée par le système traditionnel.
Mais des investissements
et de
meilleurs
services
sont indispensables
pour favoriser
son adaptation
aux
changements.
Aussi, une importance
particulier-e
doit être accordée aux agents
privés dans le systeme de commercialisation
en raison du rôle qu'ils
assurent
dans la coordination
des offres
potentielles
et demandes solvables,
de même
que dans la répartition
des risques.
L'organisation
des producteurs
et leur accés au crédit
font partie
des
questions
centrales
de la mise en oeuvre de la NPE et l'intensification
des
productions
animales.
Cependant,
il est essentiel
de dépasser l'approche
unilaterale
du développement
par la production
seule en considérant,
également
l'urgence
et la complexité
des contraintes
liees a la commercialisation.
L'IMPORTANCE DE LA COMMERCIALISATION POUR LA NPE
Le développement
actuel des GIE semble être déterminé
par la demande
dakaroise
de consommateurs aisés. L'intensification
des productions
animales
doit-elle
être conditionnée
par le niveau et les particularités
de la demande
dakaroise?
Quelles sont la structure
et les potentialités
de cette demande?
Quelle est la progression
de la demande en produits
animaux de qualité
supérieure
dans les marchés urbains?
Qu'adviendra-t-il
quand le marché de la
viande de qualité
de Dakar sera saturé?
Il n'est
pas évident
que la différenciation
des préférences
et le pouvoir
d'achat
justifient
une intensification
inconsidérée
de la production
de
viande.
La promotion
des GIE postule
que les opportunités
d'intensification
sont favorables
et nombreuses. Ne serait-il
pas prudent,
si l'option
est
d'augmenter
la consommation de viande par habitant,
de mettre l'accent,
aussi
bien, sur la production
de viande maigre que sur celle de qualité?
Toutes ces questions
découlent
d'un cadre d'analyse
qui donne un rôle
essentiel
a la commercialisation
dans le développement
des systèmes de
production
et de l'efficatité
d'un système agroalimentaire
tel que celui du
bétail
et de la viande.

316
Role de la Commercialisation
dans le Develoooement
d'un Système Aqro-alimentaire
L'approche
qui prend en compte simultanément,
les systémes de production
et de commercialisation
est plus englobante
et dynamique car elle intègre
les
informations
sur l'offre
et les unités de production,
la demande
et les
consommateurs.
En fait,
les systèmes de commercialisation
sont le prolongement
naturel
des systémes de production
et ont des interactions
les uns sarles
autres.
Un système de commercialisation
met en rapport
les producteurs
et les
consommateurs.
Tout en remplissant
des fonctions
physiques telles
que la
collecte,
le rassemblage,
le transport,
le stockage et la distribution,
un tel
systéme facilite
le crédit,
la circulation
de l'information,
la reduction
et
le partage des risques,
tout en rendant les produits
disponibles
pour les
consommateurs aux périodes
et sous les formes voulues.
En Afrique,
le rôle des filières
traditionnelles
de commercialisation
est
souvent désapprécié.
Le Sénégal ne paraît
pas être une exception.
Les
conceptions
courantes
font que les ressources
publiques
de crédit
formel sont
surtout
allouées
aux établissements
para-étatiques
et aux groupements
de
production
au détriment
des agents de commercialisation.
Il demeure,
cependant,
nécessaire
de justifier
le financement
de ces agents sur une base
compétitive,
en faisant
des recherches
appliquées
sur leurs stratégies
et
contraintes,
les sources et l'utilisation
du crédit,
leurs besoins en
information
et les formes institutionnelles
favorisant
une meilleure
coordination
et fonctionnement
du systèmes de commercialisation.
Plus le système de commercialisation
est efficace,
plus les coûts de
commercialisation
doivent
être bas, en supposant que les services
restent
les
mêmes. Cette baisse des coûts se traduit
certainement
par des marges plus
élevees qui pourront
être réinvesties
pour améliorer
non seulement
l'efficacité
du système mais encore augmenter la demande dérivée
et l'offre.
A
l'opposé,
quand les infrastructures
de commercialisation
sont insuffisantes
et
le crédit
rare ou rationné,
les coûts de commercialisation
sont élev6s.
Il
faut,
aussi, souligner
que des marges nettes élevées mais trop fluctuantes
peuvent decourager
un réinvestissement
des fonds dans le systéme.
De nombreuses études décrivent
déja les fonctions
et l'efficacité
des
systèmes traditionnels
de commercialisation
en Afrique
de l'Ouest
et suscitent

317
des thèmes de recherche
pertinents
(Staatz,
1979, 1980; Holtzman, 1982;
Ndione, 1985; Herman, 1983; Holtzman, Staatz and Weber, 1980).
Diversité
et Imnortance
des Fonctions
de Commercialisation
L'étude
du principal
axe de commercialisation
du bétail
et de la viande
au Sénégal, l'axe Dahra-Dakar
(Figure 20) montre la structure
d'une filiére
bétail-viande
complète.
Elle révele une organisation
rationnelle
des circuits
et marchés et les fonctions
précises
remplies par différents
participants.
Une
matrice des fonctions
et des participants
résume leurs relations
(Tableau 6)
(Ndione,
1985).
Selon Branson (1983) "une fonction'de
commercialisation
est un processus
fondamental
ou un service nécessaire
pour donner à un produit
l'utilité
que le
consommateur désire".
On subdivise,
en général,
les fonctions
de
commercialisation
en fonctions
physiques,
facilitantes
et d'échanges.
Pour
l'axe
considéré,
la matrice des fonctions
et des participants
justifie
le rôle
positif
joué par les intermédiaires
qui rendent disponibles
les produits
sous
la forme souhaitée
(viande par opposition
à bétail),
au moment souhaité
(stockage) et au lieu souhaité (transport).
En outre,
pour un systeme qui n'a
pas atteint
un certain
degré de modernisation
dans la gestion
du risque par un
système d'assurance,
les intermédiaires
contribuent
à la gestion
de ce risque
et a la circulation
de l'information.
Cependant,
force est de reconnaître
que
pour remplir
ces fonctions,
ils encourent
des coûts qui sont répercutés
sur le
prix de la viande au consommateur.
De Nouvelles
Questions pour la Recherche
Dans le contexte
de la NPE, des questions
nouvelles
sont posées à la
recherche
au sujet de la commercialisation
et de son impact sur le
développement
du sous-secteur
de l'élevage.
Pour intensifier
les productions
animales,
le Sénégal a opté pour la libéralisation
totale
du marché intérieur
pour l'intensification
des productions
et l'organisation
des producteurs
en
GIE. La réponse a la question
"en quoi le système de commercialisation
peut
aider a atteindre
cet objectif"
est cruciale.
L'actuel
système traditionnel
de
commercialisation
peut-il
améliorer
ses performances
et s'adapter
a une
évolution
différenciée
des offres
et des demandes de bétail
et viande?

318
Figure 20:
Organigramme de la Filiere
Bétail-Viande
(axe Dahra-Dakar)
Eleveurs
Zone de Droduction
Svlvo-Pastorale
t
Téfankés
1
Foirai1
de Dahra
GrossIstes
1
Vendeurs de foin
(Dioulas de ville)
de brousse
1
Téfankés
Foirails
du Bassin
Arachidier
Bouchers
(Dioulas
de ville)
(Abattage
local)
1
Agropasteurs
/
Consomma eurs des
1
1) Embouche
centres
urbains
Tbfankés
2) Culture
attelée
secondaires
1
Foirai1
de Thiarove
Chevillards
Abattoirs
de Dakar
A
Bouchers et
'AArmee
Détaillants
du
modernes
Université
Cinquième Quartier
Restaurants
Etc.
i
1
Consommateurs
Consommateurs
(Revenus bas et moyens
(Revenus elevés)

Tableau
6.
Matrice
des Fonctions
et des Participants
Physiquss
Facilitantes
d'Echsnges
Finsnce-
ment et
Collecte
Gestion
PualitC
Distribution
Produc-
Trensfor-
Distri-
&S
&S
Cadre
du
Infor-
RCgl.SSlGll-
\\Chat/
des
tion
Transport
rsstion
Stockege
bution
Dettes
Risques
Juridique
Produit
nation
tation
Inspecticwl
tente
Pro&its
CIE
+
+
+
+
+
Producteur
+
Soci6t6s
Para-Etatiques
+
+
Transporteur
+
+
Tefanke
+
+
+
+
+
+
+
+
+
w
z
+
Administration
ou Services
+
+
+
Publics
Soci6t6s
Para-Etatiques
+
+
+
(Gros)
Chevillard
+
+
+
*
+
+
+

320
L'analyse
du fonctionnement
du système de commercialisation
permet de
mieux déterminer:
1. Si la demande de bétail et de viande est suffisamment
importante
pour absorber
les produits
de qualité
que les GIE rendront
disponibles;
2. Les productions
qui doivent
être privilégiées
pour améliorer
la
consommation
par habitant
de viande,
en fonction
de la structure
actuelle
de la demande en viande de bétail
maigre ou embouché;
3. Les incidences de la libéralisation
des prix et d'une réduction
des coûts de commercialisation
sur les prix au producteur
et les
prix au consommateur;
4. Les capacités des intermédiaires
a mobiliser
assez de liquidités
pour absorber
les flux supplémentaires
de l'intensification
et
éviter
un retard
dans l'écoulement
de la production;
5.
Les stratégies
de gestion
des risques liés à la commercialisation
et leurs effets
sur les gains de productivité
en amont du
sous-secteur.
LES IMPLICATIONS POUR LA RECHERCHE EN
RATIERE DE POLITIQUE D'ELEVAGE
L'approche
décrite
et l'ensemble
des questions
qu'elles
inspirent
donnent une importance
toute particulière
à un approfondissement
des études
sur la commercialisation
et le développement
de l'élevage
au Sénegal.
L'analyse
des informations
recueillies
ne donne que des résultats
partiels.
Ces résultats
permettent
certe de tirer
certaines
conclusions
mais ils doivent
surtout
être considérés
comme exprimant
des tendances.
Or, la maîtrise
de
l'information
grâce à une banque de données est essentielle
dans la mise en
oeuvre et l'évaluation
des politiques,
surtout
dans une situation
où 1'Etat
se
désengage et privilégie
un rôle de contrôle
et de régulation.
Une Danaue de Données Spéciale pour 1'Elevaae
La constitution
d'une banque de donnees spécifiques
a l'élevage
apparaît
ainsi comme un premier jalon pour l'acquisition
de l'information
requise.
L'Institut
Sénégalais
de Recherches Agricoles
(ISRA) pourrait
jouer
un rôle moteur dans la constitution
et la gestion
de cette banque, la collecte

321
des données
et leur
interprétation.
Cette
tâche
s'entend
dans le cadre
d'une
collaboration
avec les institutions
qui seront
responsables
de la collecte
des
données
primaires
concernant
l'élevage.
En evaluant
les méthodes
de collecte
et surtout
en procédant
a des
analyses
périodiques,
1'ISRA
pourrait
émettre
des recommandations
portant
sur
les méthodologies
de collecte,
la validite
et la cohérence
interne
des données
rassemblées
et surtout
pour une interprétation
plus
rapide
et plus
efficace.
Cette
banque
de données
doit
permettre
une meilleure
analyse
des tendances
actuelles
et futures
pour
la production,
la consommation,
les prix,
les
échanges
internationaux
de produits
animaux
et l'efficacité
des systèmes
de
commercialisation.
Thèmes de Recherche
Pour les recherches
sur la commercialisation
des produits
animaux
et
sur la politique
de développement
de l'élévage,
il est utile
que 1'ISRA
puisse
intégrer,
plus
efficacement,
l'intervention
régionale
des programmes
concernés,
en promouvant
une approche
nationale
plus
large.Une
telle
approche
permettrait
de mieux déterminer
les thèmes de recherches
prioritaires
dans
l'allocation
des ressources
humaines
et financières.
Cependant,
l'efficacité
de l'information
que 1'ISRA
doit
fournir
dépend
e la nature
et de
l'opérationnalité
des interactions
Décideurs-Développement-Recherche
dans la
gestion,
l'évaluation
et l'interprétation
de l'information
sur les éléments
microéconomiques
et macroéconomiques
nécessaires
à l'orientation
de la NPE.
Les thèmes
de recherche
proposés
se présentent
comme suit:
a)
La politique
des prix
du bétail
et de la viande
; les
tendances
et les rapports
des prix
de la viande,
de la
volaille
et des principaux
produits
agro-industriels;
b)
La libéralisation
des marchés
; l'organisation
et les
performances
des filières
d'élevage
; la distribution
des
coûts
de commercialisation;
c)
Le commerce
international
des produits
animaux
et ses impacts
sur la consommation,
la production
et la rentabilité
de
l'elevage
au Sénégal;

322
d)
La structure
et l'évolution
de la demande des produits
du
sous-secteur
de l'élevage
dans les principaux
marches;
e)
Les organisations
de producteurs
et leur incidence
sur le
cridit
agricole;
les GIE d'élevage;
structure,
distribution
géographique
et temporelle;
viabilité
et rentabilité
des
schémas de production;
efficacite
des stratégies
d'approvisionnement
en intrants
et de commercialisation;
suivi
et analyse du credit
par la CNCAS et le secteur
informel.
Jableau Synoptique
des Relations
Institutionnelles
Plusieurs
institutions
s'intéressent
aux donnees relatives
à
l'élevage.
Le tableau
synoptique
présenté
(Tableau 7) permet de circonscrire
les domaines d'intervention
spécifique
qui pourraient
être proposés et les
interventions
respectives
des institutions
qui doivent
s'intéresser
aux
données relatives
a l'élevage.

Trblcsu
7.
Tableau
Synoptique
dos Relations
Institutionnelles
Institutions
Institutions
Participent
Participant
L II
L la collecte
des
L'Atulyse
des
priorite
ThCmcs de Recherche
Sous-Thkncs
DanCes
DomCes
De
1
Suiv-f des prix
des
1. Suivi
des prix
des
Prix
freleves
par
DIREL C ISRA (B.A.)
DIREL L ISRA
intrants
et des
intrsntr
d'origine
agricole
qufnraines)
l xtrsnts
d'Clevage
et egro-industrielle
Flux Wtinraine)
Prix
DIREL
DIREL & 1SP.A
2. Suivi
des prix
des
freleves
par quinzaines)
'
extrants
(Betsil,
Volaille,
Flux touinzaine)
ceufs,
viandes,
etc.)
2
Etudedes
1. Etude des performances
des
Prix
et coirts
de
DIREL & ISRA
DIREL C ISRA
ejustemmts
du
filieres
l levsges
commercialisation
marché causes
par 1s
quentites
(flux)
liMralisation
2. Etuds de l'impact
des
inportations
- Praluits
inpartes
DIREL, Mn.
du Comorce,
- Puentites
importees
Fiin. ds I'Econasie
et
3. Etude de l'evolution
des
- Taxes
des Finences
prix
- Prix
sur le merche
international
- Prix
des prorUts
isportbs
sur le
merche
local
- Prix
de le viande
de gros et de detai'l
3
Etudedes
- Etude des CIE:
1.
Structure;
DIREL B IISRA
DIREL 6 1SP.A
organisations
de
Genkse et objectifs
distribution
Producteurs:
- Etude des autres
formes
geographique,
temporelle
DIREL L ISRA
DIREL 6 ISRA
incidence
sur le
d'organisation
2.
Recensement
et suivi
CNCAS - ISRA
CNCAS & ISRA
credit
egricole
- Suivi
et analyse
du
des organisations
credit
formel
et
3.
Suivi
de la
informel
rentabilite
(prix
payés,
reçus;
coût
d'intrants)
c
Etude des produits
1.
Suivi
du prix
et de
Prix
et quantites
par
PECHE
PECHE C ISRA
dont
1s consomnetion
l'offre
de poisson
frais
ou
releves
per quinzaine
influence
la demande
seche
de produits
d'elevege
5
Etude de le demende
1.
Etude des habitudes
1.
Estimations
de la
ISRA/IFPRI
ISRA/IFPRI
des praluits
alimenteires
et leur
cormmstion
par groupes
(etude
dans le Bassin
d'elevage
evo1ution
socidcomiques
Arachidier,
19BB-1990)
2.
Etude des elesticites
2.
Prix,
revenus
revenus/prix

324
MIDEl
EwwTIDRDucEPTEL1yIsEEwL
ETABATTAcEsADAKAR
Bwin
petits
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Bovins
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8
2329
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111392
63
296
114821
181658
iii
558
183406
86
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87
541
119233
MB* : Ron disponible
1 l@oyame mn pondcrbc
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325
AmElEz
-
DES POIDS -
DES mvnfs,
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PETITS MINASTS
AMllus
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DES VILLES
LES PLUS IœcRlANTs
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PETITS RIBIIWTS
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Dakar
St-Louis
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I Dakar
St-Louis
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Kmlrk
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1972
147.9
14.9
1973
120.3
13.7
1974
152.9
14.0
1975
152.3
13.7
1976
155.6
14.1
1977
153.4
14.2
1978
150.3
126.3
13.6
14.3
1979
142.8
110.5
13.5
13.0
1980
149.9
108.0
13.4
12.9
1981
146.0
116.5
121.2
13.3
11.6
12.8
1982
146.8
107.9
127.4
14.2
13.0
13.3
1983
142.8
86.7
115.1
12.8
13.1
13.3
1984
140.5
103.0
123.2
120.1
103.8
11.9
14.5
13.6
10.1
12.3
1985
136.3
114.4
124.0
119.1
111.7
13.0
14.9
13.7
9.9
12.7
1986
139.2
119.3
lM.2
113.7
117.9
11.9
13.0
12.1
9.7
13.8
1987
142.1
113.3
1400.6
132.5
114.3
12.1
12.1
12.7
10.8
13.6
1988
154.5
106.1
140.4
13.4
12.2
15.4
hY.
145.5
108.4
124.3
121.4
111.9
1 12.8
13.0
13.4
10.1
13.1
ra3
DFFNE IomE
PAR 8MITANr
DES VIAlu
ISSIES
DEsAvAn-MNs#oAKAR
AUYEE
VIAHOE BOVINE
VIANDE DE PR
VIAII)E
DE PORC
TOTAL
1976
a.4
0.9
-5
9.9
1977
9.0
1.2
-5
10.7
1978
9.4
1.4
11.2
1979
9.3
1.6
:5
11.2
l980
8.6
1.7
.3
10.6
1981
8.1
1.5
-2
9.9
1982
7.1
.2
8.7
1983
6.5
:::
-2
7.9
1904
6.1
1.7
.2
1985
5.5
1.8
.l
5::
1986
5.3
1.3
.l
6.8

326
AmfXE4
PRIX -S
EN F CFA/KG DE GRtX ET WI DETAIL
DELAVIAKBEsOVIBEADAKAR
AVANTS
1/2 CARCASSE
ARRIERES
AVANTS
ARRIERES
(WS)
(GROS)
(GROS)
(DETAIL)
(DETAIL)
978
382
430
494
506
979
io
425
457
523
535
1980
354
426
467
593
751
1981
398
448
518
615
794
1982
5%
646
690
810
1004
1983
741
779
016
1010
1276
1984
590
650
?22
a63
1142
1985
576
m
709
908
1200
1986
670
1DDD
1265
1987
749
789
995
1249
PRIX CDURANTS AU DETAIL EN F CFA/KG DES VIAKES
ET
POISSUISADAKAR
PRIX lUIYEN
YABOYE
GIGOT DE
THIOF
POULET
DU RDEUF
MUJTDN
1967
171
29
250
167
ND
1960
.
156
43
250
165
ND
1969
161
39
250
159
ND
197D
167
250
172
ND
1971
181
::
250
lb9
ND
1972
213
75
262
245
ND
1973
199
86
274
271
ND
1974
270
51
350
256
ND
1975
403
51
547
260
1976
77
329
75:
1977
:u
113
;i
414
785
1978
500
156
647
500
757
1979
529
96
605
615
749
1980
672
61
709
713
a29
1981
704
57
733
733
926
1982
907
146
1013
725
1586
1983
1143
150
1215
a42
126
1984
1002
226
1110
835
1186
1985
1054
177
1218
925
1200
1906
1132
198
1279
1217
1268
1987
1122
125
1172
1063
1326

327
PRIX EM FRANCS CONSTANTS EN GRDS ET AU DETAIL
DELAVIAYDEBOVIlifADAKAR
AVANT
112 CARiSSES
ARRIERES
AVANTS
ARRIERES
(CRos)
(GROS)
(GROS)
(DETAIL)
(DETAIL)
t9n
750
a47
954
1096
1124
1979
723
830
892
1020
1044
1980
659
792
865
1104
1398
1981
696
786
898
1079
1396
1982
889
965
1032
1213
1503
1983
994
1046
1096
1354
1716
1984
709
797
a69
1039
1379
1985
6D9
676
750
966
1276
1986
694
749
799
1023
1294
1987
782
a23
899
1038
1303
PRIX DE GRDS EN F CFA/KG DE LA VIANDE BOVINE
ADAKARJAtN.82-MAI87
PRIX DES 1/2-CARCASSES
1982
1983
1984
1985
1986
1987
JANVIER
549
710
682
605
769
a69
FEVRIER
618
736
670
602
729
824
UARS
572
710
665
654
799
680
AVRIL
577
742
598
659
798
742
MAI
573
766
638
676
741
750
JUIN
614
825
603
674
761
JUILLET
707
821
702
696
AOUT
757
880
a63
666
m
SEPTEHERE
754
620
707
716
793
OCTOBRE
661
830
666
723
796
701
772
545
735
854
DECEMBRE
668
733
564
739
854
PURGES BRUTES DE CUWRCIALISATIOLI
ENTRE LES PRIX
EX FRAXCS CCNSTAXTS M GROS ET AU DETAIL A DAKAR
DES QUARTIERS AVAMTS ET ARRIERES DE BUiIJF
AVANTS
ARRIERES
DIFFERENCE
1978
346
170
- 176
1978
297
152
- 145
1980
445
533
aa
1981
3a3
498
115
1982
324
471
147
1983
360
620
260
1984
331
510
119
1985
358
526
168
15%
329
495
166
1987
256
404
148

328
I~TATIms
UmKoLEEs
BElms3.l.Es
DE wl.AILLEs
ET
v1AmEswEoEcAL:1m7-1mLl
BOEUF
AILES
AUTRES
TOTAL DES
CORCELE
DE DIRDES
VOLAILLES
IMPORTATIOWS
JANVIER
87
16
15
13
44
FEVRIER
W
8.7
20
209.7
MARS
112
118
45
27
AVRIL
176
197
57
430
MI
221
212
60
493
aJIli
310
174
65
549
JUILLET
150
65
485
AOUT
&
26.4
25
336.2
SEPTmE
517:a
16.9
=La
610.5
OcTomE
674
43
132
849
YOVEIBRE
1135
127
1285
DECWBRE
350
:
232
657
JANVIER
86
352
13
161
526
FEVRIER
157
0
63
220
MARS
02
0
41
123

ANNEXE 6
CIE D'ELEVADE FINANCES PAR LA CNCAS
Ech(llncrr
Dur&e
Court
Long
Court
Long
zona
Produc-
NC+&@
Nonbre
Encsrdre-
Totslr
Terms
Tema
Montent
Twme
Twn
Dstr
ticil
d'lidherents
d'luiimeux
ment
mois)
onois)
@lois)
(FCFA)
(WA)
(FEFA)
Annh
noir
1 Thfes
novin
22
21
Elevsge
4
1,970,966
a7
11
2
Thies
Bovins
23
5
Elevsge
4
3%,000
88
3
Thies
Bovine
22
40
Elevage
4
3,104,300
B8
ii
4
Thies
Bovine
37
Elevage
4
a42,600
88
03
5
Thies
Bovine
46
::
Elevnge
4
716,160
88
03
6
Thier
Bovirm
26
18
Elevage
1,594,404
03
7
Thics
OOVirW
24
12
Elevage
:
-
974,784
2
03
8
Thies
Bovine
43
Elevage
4
939,000
88
9
Thics
Bovine
20
:i
Elevage
1,407,500
aa
03
10
Thies
Bovine
20
Elevage
t
1,660,000
w
03
11
Ksolsck
Bovine
63
20
1,123,575
03
12
Ksolack
Bovine
25
20
Elevage
:
1,123,575
ii
03
13
Ksoleck
Bovine
60
20
Elevrge
1,123,575
aa
03
14
Keolack
Bovine
40
Elevage
5
1,123.575
03
15
Kaolack
Bovine
::
Elevage
5
-
1,123,575
:
03
16
Ksolack
Bovine
1:
20
Elevage
1,123,575
88
17
Ksolack
Bovine
36
20
Elevsge
5'
1,123,575
aa
fi5
la
Kaolsck
Bovine
19
Etevage
1,123,575
8a
03
19
Kaolack
Bovine
26
::
Elevnge
:
1,123,575
03
20
Kaolack
Bovine
23
20
Elevage
5
1,123,575
:
21
Ksoleck
Bovine
31
20
Elevage
5
1,123,575
8B
ii
22
Ksolsck
Bovine
10
20
Elevage
5
1,123,575
aa
03
23
Kaolack
Bovine
29
20
Elevsge
1,123,575
24
Kaolrck
Bovine
32
20
Elevage
:
-
1,123,575
fi
i:
25
Kaolsck
Bovine
32
20
Elevage
1,123,575
88
03
26
Kaolsck
Bovine
9
20
Elevsge
:
-
1,123,573
a8
03
27
Ksoleck
Ovine
29
41
PRWELOV
16
52
2,014,659
604,720
1,489,939
aa
03
28
Ksolack
Ovine
34
41
PRWELOV
16
52
3,02l,989
907,080
2,114,909
88
03
29
Kaolsck
Ovine
42
41
PRWELDV
16
52
3,02l,989
907,080
2,114,909
a8
03
30
Kaoleck
Ovine
31
41
PRCIDELOV
52
2,014,659
604,720
1,409,939
31
Kaotnck
Ovine
PRWELDV
;b
5,036,648
1,511,aOO
3,524,a48
:
::
32
Ksolsck
Ovine
4;
PRWELOV
.
16
::
3,02l,989
907,080
2,114,909
88
03
33
Knolsck
Dvine
PRWELDV
51
3,021,989
907,080
2Jl4,909
aa
03
34
Keolrbk
Ovine
::
PRDOELDV
1:
52
2,014,659
604,720
1,4W,939
88
03
35
Ksolsck
&‘iM
49
41
PRCDELOV
16
5,036,648
1,511,800
3,524,848
aa
03
36
Ksoleck
Ovine
22
41
PRWELDV
16
::
3,021,989
907,080
2,114,909
aa
03

ANNEXE 7
L'offre
de La Viande
et de la Votaflte
II Dakar,
1983-1987
(en tonnes)
Atbatage
des Anfmsux
du ~enegsl
a Dakar
Importations
viande
viande
Autres
Volai LLe
Viandes
Charcut-
Grand
Pcurcentdes
Consomnstion
Bovine
des P.R.
Porc
vfandes
Total
et Gibier
et Abats
erie
Total
Total
Ilrportetfons
Moyenne
psr Habitant
1983
7835.6
1474.7
182.7
17.4
9510.5
5.2
33.0
127.5
165.7
W76.1
1.7
8.0
1984
7815.5
2160.1
209.5
13.9
10198.9
6.4
512.0
145.5
663.9
10862.8
6.1
8.5
I985
7351.7
2378.3
190.7
16.8
9945.4
37.3
203.7
2.9
243.9
10862.8
2.4
7.6
w
0
1986
7550.4
1903.3
179.6
16.6
9657.9
46.7
506.4
2.8
555.9
10213.8
5.4
7.2
1987
5973.0
1444.5
136.7
16.0
7571.0
1405.4
3957.7
23.9
5467.0
13038.0
41.9
a.7
Moyenne
7307.0
1072.2
181.4
16.1
9376.7
316.2
1042.6
60.5
1419.3
10796.0
13.1
8.0
Source:
DIREL, SERAS
Note:
II niy a ps
de donn6es
sur le production
s&dgalaise
de le volaille.
Les abattages
I Dakar sont
probsblement
sous-estitis,
surtout
our
les petits
runinants.
Note:
Les dom-des des fnportations
ront collectées
au niveau
du port
et lldrofmt
de Dakar.
On suppose
que très
peu des vfandes
et de la
voLaille
fnport6es
est consde
dehors
de Dakar.

331
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Senegal,
Direction
de 1'Elévage.
Divers
Rapports
Sénégal,
Direction
de la Statistique.
Relevé
des prix
de produits
de consom-
mation.
Indice
des
prix
dans
les
marchés
africains
de Dakar.
Dakar.
Societe
d'Exploitation
des Ressources
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au Senegal.
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of Cattle
and Meat Marketinq
in
Ivorv
Coast,
Ann Arbor:
University
of Michigan,
CRED:

ETUDE DE LA TRACTION ANIMALE
EN BASSE CASAMANCE :
La disponibilité des animaux de trait
dans les exploitations agricoles
et les contraintes structurelles
par
Mamadou Lamine SONKO

335
JUSTIFICATIFS
Diverses études antérieures
réalisées
par 1'Equipe
de Recherche (Rapports
Equipe Systemes, 1982, 1983 et 1984) ont permis:
- la realisation
d'une zonification
agricole
de l'aire
de l'étude;
et,
- le constat
de l'expansion
des systèmes de culture,
naguère très
importants
en zones de bas-fonds,
sur les terres
du plateau.
La reconnaissance
de situations
agricoles
est associée ainsi a des
potentialites
et/ou des inconvénients
que pourraient
induire
la traction
animale (TA) dans les modifications
actuelles,
ou à venir dans l'agriculture
en Basse Casamance; c'est
la l'une des raisons principales
de cette etude des
animaux de trait.
A cela, il faut ajouter
le fait
que les agropasteurs
autochtones
ne
montrent
aucune propension,
a vendre ni à consommer le lait
ou la viande de
leurs cheptels,
particulièrement
les bovins (L. SONKO, Déc. 1986).
Par conséquent,
il faut croire
que l'utilisation
des animaux de trait,
surtout
les bovins,
contribuera
à l'amélioration
de la productivité
des
troupeaux
traditionnels.
Les trois
arguments présenteés
ci-dessus
sont les considérations
qui
justifient
le travail
entamé, a l'échelle
de la région depuis 1985, dans le
domaine de la traction
animale.
INTRODUCTION
La raison de l'analyse
de la traction
animale (TA) dans la région de
Basse Casamance s'est
imposee a nous a partir
des constats
ci-suit:
- l'accroissement
des risques liés à la production
du riz dans les
terres
basses; ci qui induit
une remontée sensible
du système de
production
végétale
sur les terres de plateau,
rendant
utile
une
intensification
de l'utilisation
des attelages;
et,
- l'opportunité
d'améliorer
l'exploitation
des bovins élevés dans les
troupeaux
traditionnels
par le truchement
de la culture
attelée.
Dans ce cadre, les animaux de trait
sont considérés
dans un système de
woduction
animale particulier
que nous nous proposons d'analyser
d'abord
en
.erme de filiére.

336
Ce document présente les résultats
provenant
d'enquêtes
réalisées
dans
diverses
exploitations
agricoles.
Son objet est de fournir
une photographie
de la situation
de la TA en
Basse Casamance.
La disponibilité
des attelages
au sein des exploitations
sera abordée
dans la perspective
d'estimer
les taux d'équipement
en attelage.
Ensuite,
nous procéderons
à une analyse spkifique
de la population
animale de trait;
et au terme de celle-ci
les caracteristiques
des
exploitations
seront présentées
dans le but de mieux comprendre l'état
actuel
de l'utilisation
des animaux de trait
en Basse Casamance.
PRESENTATION DE LA REGION ET DE LA RETHODE D'INVESTIGATION
Présentation
de la reaion
La Basse Casamance est située au Sud-Ouest du territoire
sénégalais

elle couvre une superficie
de 7300 km* (environ
4% du territoire)
comprise
entre la République
de Gambie (au Nord) celle de Guinée-Bissau
(au Sud),
l'Oc6an Atlantique
(a l'ouest)
et la région de Kolda (a l'Est).
Environ 72% de la population
actuelle
est rurale
et plus de la moitié
de
celle-ci
est agricole
(SIX).
Les systemes de production
sont de type agropastoral;
c'est-a-dire
que
l'on y pratique
diverses
activités
de production
dont les productions
végétales
et animales,
la pêche, la cueillette,
l'artisanat,
etc...
La région est constituee
de cinq situations
agricoles
(cf. figure
n* 1)
qui sont:
1. Au Sud du fleuve Casamance,
-la zone 1 ou Oussouye - Bandial
-la zone III ou Niaguiss.
2. Au Nord du fleuve Casamance,
-la zone II dite Blouf
-la zone IV ou Sindian-Kalounayes
-et,
la zone V ou Fogny-Combo.
Nous y avons recensé douze systèmes d'élevage
à partir
de deux variables.
critères
qui sont:
la composition
spécifique
du matériel
animal et le mode dl
gestion
appliqué
dans les espaces agraires
villageois.

337
*._-__-
-* ” - _ -. ‘\\ MAUR;TANk
1
Organisation
sociale
type Diolr
; riz
ripid
dominant: pqr de traction
borin,
II
Organisation
sociale
type Diqla
: riz
rrpiqu4
,
srqis
direct
rt
citlqlqs
importants
; p.r dr traction
bwinq.
111 Organisation
sociale
typa Wandinguq
dominant+ : remis diiqrt
et clr4qlqn
dominrnts
; pru de traction
berinr.
IV
Organisation
sociale
typ!
Mandingue
semis direct
et rlriqlrs
dominants-:.
bien iquip4r
qn traction
bovine.
v
Organisation
socidr
type Dinlr
dominan-
te : riz rcpiqul,
srqis
direct
&t
clrlqlrs
importants
: qo~tnnqqtqt
fquiple
en traction
borine.
e
: Equipe
dt Rtcherchrs
IW lrs Systimcr
de Production
et le lransfert
dr technologie
en fiiliru
Rural.
C.R.A.IDJib4lor
1995.

338
La présence d'animaux
de trait
dans les villages
a été retenue
comme un
critère
de troisiéme
ordre.
Méthode d'investiaation
L'étude
repose sur des données collectées
par le biais d'enquêtes
realisees
a l'bchelle
des terroirs
villageois.
Deux types d'enquêtes
ont ete menees:
-la Premiere fut appliquée
a des chefs d'exploitation.
Elle avait
pour objet d'analyser
les structures
d'exploitations
possédant
ou pas
des attelages;
-la seconde, ou enquête-filière,
s'intéresse
individuellement
aux
animaux.
RESULTATS
Dans cette partie,
nous presenterons
d'abord
la structure
de
l'échantillon,
celle de la population
animale et sa distribution
géographique.
Ensuite ce sera le tour de discuter
de la structure
des attelages
et des
caractéristiques
des exploitations
agricoles.
Structure
de l'khantillon
Les enquêtes ont porté sur trois
cent soixante
quinze (375) exploitants
agricoles
répartis
dans huit (8) villages
des cinq situations
agricoles
de la
région
(cf. tableau
n* 1).
Environ 44% des exploitants
sont localisés
au Sud du fleuve,
contre 56%
dans le département
de Bignona.
La lecture
du tableau
n' 1 laisse déjà apparaître
un faible
niveau
d'Équipement
des exploitants
en attelages:
environ
17% seulement des
exploitations
disposent
d'au moins d'un animal de trait
géré en toute
discrétion;
nous y reviendrons.
La population
agricole
appartient
en majorité
à trois
groupes ethniques
qui à eux-seuls
représentent
prés de 95% des personnes rencontrées;
ce sont:
- les Diolas (86,7% des chefs d'exploitation);
- les Peulhs (4,8% des chefs d'exploitation);
et,

Tableau 1: Nombre d'exploitants
interview&
(nl) ou disposant
d'animaux
de trait
(n2a)
et taux d'adoption
des attelages
(n2/n2 x 100)
N' Zone
1
II
III
IV
V
Nom de la zone
Oussouye-Bandial
Blouf
Maoua
Sindian-Kalounayes
Fogny-Combo
Région de
Village
Loudia
Bouki- Seleki
Tendimane
Maoua
Boulandor
Toukara
Bandjikaki
Basse-Casamance
tingo
nl
34
35
70
103
25
28
22
58
n2
1
-
-
12
3
17
17
11
(n2/nl)*lOO
2,9
-
-
11,7
12,0
60,7
77,3
19,0
ii
u3
Total par zone
1
II
III
IV
V
Basse-Casamance
nl
139
103
25
3":
58
375
n2
1
12
3
11
61
(n2/nl)*lOO
097
11,7
12,0
68,O
19,0
16,3
an2 = nombre d'exp 1 oitants
ayant au moins un animal de trait.

340
- les Mandingues (3,2X des chefs d'exploitation).
La population
totale
inventoriée
dans les unités de production
varie
d'une à trente-huit
personnes;
cependant les exploitations
moyennes, voire
petites
sont plus nombreuses (elles
constituent
environ
55% des exploitants
enquêtes).
Structure
de la population
animale
Les animaux utilisésbpour
le travail
agricole
appartiennent
à trois
espèces que sont les bovins Ndama trypanotolérants,
les chevaux et les ânes
provenant
des régions
situées au Nord et à l'Est
de l'aire
de l'étude.
Ces
diverses
espéces représentent
successivement
85, 4, 8,6 et 6% des animaux
répertoriés.
L'analyse
de la population
animale,
dans la suite de ce document,
repose
sur deux concepts qu'il
convient
de préciser.
Le premier est relatif
aux attelages.
['attelage
comprend tous les
animaux de trait
d'un même exploitant.
A ce titre,
il s'agit
d'une
combinaison
d'animaux
d'espèces
différentes.
Selon les pratiques
d'apparietmnent
en vigueur dans l'aire
de l'étude,
la taille
de l'attelage
(en
unités de traction)
sera calculée
en additionnant
le nombre d'équidés
à la
moitié
du nombre des bovins (Attelage
(en UT) = nombre asins + nombre chevaux
t 1/2 (nombre bovins de trait).
Cette variable
nouvelle
ainsi définie
nous
offre
la capacité
de pouvoir comparer les diverses
unités de production
entre
elles.
Le second concept est celui des ateliers.
Dans le cadre des systèmes
d'élevage
intensifs,
la notion d'atelier
permet de définir
un domaine de
production
assez circonscrit
et finalisé.
Par exemple pour un exploitant
naisseur-engraisseur
en production
porcine,
il est trés aisé de discerner
un
d'engraissement
(accroissement
pondéral)
au sein desquels des opérations
techniques
différentes
sont apérées par l'éleveur.
Cette notion,
que nous empruntons à P. Lhoste,
rapportée
aux animaux de
trait
permet de discerner
trois
ateliers
qui correspondent
aux trois
espèces
animales (Bovins,
Asins, Equins).
En effet
l'option
pour une race animale
donnée n'est
point gratuite,
elle repose sur un projet
de valorisation
trés
net pour l'agriculteur.

341
En tenant compte de cette mise au point,
le tableau
no 2 nous permet de
dégager les constats
ci-après:
-la taille
des différents
ateliers
est très faible.
Elle varie d'un
animal à quatre pour les bovins et d'un à trois
pour les asins.
Pour ce
qui concerne les chevaux, on en trouve tout ou plus un dans les
exploitations
équipées.;
-un taux d'adoption
très variable
pour les diverses
espèces animales
(15,2x pour les bovins de trait,
2,4X pour les asins et 2,141 pour les
chevaux.
En résume, nous pouvons retenir
que la traction
animale est plus
importante
au Nord de la région;
et que l'utilisation
des animaux de trait
va
décroissant
du Nord-Est vers le Sud-Ouest.
L'usage des équidés aux fins des travaux agricoles
est très faible,
voire
nulle au Sud du fleuve
(les asins recontrés
dans la ville
de Ziguinchor
pourraient,
comne il en est d'usage dans le Bassin Arachidier,
provenir
de
cette zone du Bignona ce pour des séjours ponctuels).
Si l'usage
des asins est partout
généralisé
dans le département
de
Bignona, il faut signaler
que la traction
équine reste encore confinée
dans le
Nord-Est.
Ainsi,
nous venons de décrire
trois
zones, compte tenu de la composition
des attelages
(cf. figure
n* 2).
Ce sont les zones A, B et C respectivement
sans traction
animale,
à
faible
utilisation
des animaux de trait
et à traction
animale bien implantée.
La Zone A correspond
& la situation
agricole
1 dite Oussouye-Bandial.
L'usage des animaux de trait
est presque nulle.
Moins d'un exploitant
sur
cent possédent des animaux de trait.
Les rares détenteurs
d'attelages
sont
encadrés par les projets
de la Mission Catholique
d'0ussouye.
La zone B comprend les situations
agricoles
de Niaguiss
(zone III),
du
Blouf (zone II) et de Fogny-Combo (zone V). Environ 12 à 1% des exploitants
agricoles
sont équipés en animaux de trait.
La traction
bovine est pratiqué
par 9 à 16% des exploitants
contre 1 à 3% pour la traction
asine.
La zone C couvre la situation
agricole
de la zone IV dite aussi Sindian-
Kalounayes.
Dans cette partie,
la traction
animale est fort
utilisée
dans les

Tableau 2: Structure
spécifique
et taille
du cheptel de trait
1
II
III
IV
V
Espece
Taille
Oussouye-Bandial
Blouf
Maoua
Sindian-Kalounayes
Fogny-Combo
Total
Animale
du
Cheptel
Boukitingo
Seleki
Loudia
Tendimane
Maoua
Boulandor
Toukara
Bandjikaki
Bovins
0
35
70
33
93
22.
11
49
318
1
4"
:
i
E
ii
8
t
::
3
-
2
;
4
9
4
-
3
:
;
9
--.-----------------------------------------------------
E
Asins
0
35
70
34
101
25
25
21
56
367
1
1
2
4
:
i
3
3
-
1
1
--------__---------------------------------------------
Equins
0
35
70
34
103
25
28
13
58
366
:
-
-
9
9
3
-
-

343
--_-__-
,*--_y
‘\\ HA”RiTAHiL
1
\\
Organisation
sociale
type Diola : riz
,r-*
rtpiwl
dominant: par de traction
borine
‘0
I
Il
Orgmi-tien
sociale
type Diola ;, riz
I ,
SENEGAL
*---)
repiqul
,
~4s
direct
rt
c4rdnlrs
,
importants
: pas de traction
borine.
III
Organiration
rpcialr
type Mandingue
dominante : remis diiect
et cdr4afrs
dominants ; peu de trrrtloa
b-vint.
IV
Organisation
sociale
type
ltandingur
semis direct
et rlrl~lcr
dorinantr
:
bien Cquip4e en traction
borine.
Y
Organisation
sociilr
type Diois
dominrn-
te ; rit
rrpiquf,
aemis dirrct
ht
cir6ale.
i*portant,
t .oyrnne”rnt
4quipJe an traction
bovine.
GUINEE BISSCIU
- , REP GUIUEE

344
exploitations
agricoles.
Soixante-huit
pour cent des exploitants
disposent
d'animaux
de trait.
Les bovins sont recontrés
dans 68% des unités de
production
par contre les chevaux et les ânes sont rencontrés
dans 18 et 8%
des exploitations.
Précisons qu'en comparant la population
de trait,
pour les
villages
de Boulandor
et de Toukara situés dans zone, que les chevaux sont
localisés
plus au Nord alors que les ânes sont vers l'Est
(voir figure
n* 4).
Ceci nous amène à formuler
l'hypothèse
que la traction
animale en Basse
Casamance repose sur l'utilisation
de bovins provenant
de la région même,
d'asins
acquis de la région de Kolda et d'équins
originaires
du Sud Sine-
Saloum par le biais des marchés hebdomadaires
organisés
dans les villages
. gambiens.
L'analyse
de la population
animale de trait
sous l'angle
des attelages
présentera
certains
avantages sur l'approche
ci-dessus.
En effet
la
realisation
du travail
de l'exploitation
imposera des stratégies
différenciées
selon la puissance de trait
disponible
d'une part et des types d'animaux
présents
d'autre
part.
Compte tenu des pratiques
de gestion,
l'unité
de traction
animale sera
égale à une paire de bovins ou à un Équipe:
Tableau 3:
Fréquence des exploitations
selon la puissance
de trait
disponible
(en unités de traction)
Puissance de trait
Nombre
Pourcentage
Cumulative
e
314
83.7%
83.7%
::5
-
2.7%
86.4%
I
::
6.9%
93.5%
k5
=
9
2.4%
95.7%
10
2.7%
98.4%
25
=
1
0.3%
98.7%
3.0 =
0.3%
98.9%
3.5 =
:
0.3%
99.2%
I
2
0.5%
99.7%
3:o” =
1
0.3%
100.0%
Total
375
100.0%
100.0%
L'analyse
fréquentielle
ci-dessus
montre que dans la région,
environ
84%
des exploitants
ne disposent
pas d'animaux de trait;
si l'on
ajoute à ces
dernières
les 2,7% qui ne disposent
que d'une demie unité de traction'(ce
qui

345
équivaut
a un seul bovin de trait,
il faut constater
qu'en Basse Casamance
près de 87% des exploitations
agricoles
ne disposent
pas d'attelages
pour
réaliser
de façon tout à fait
indépendante
l'ensemble
de leurs travaux
agricoles.
Tvoes d'exploitations
et d'attelaoes
Les types d'attelages
Les principales
combinaisons
de matériel
animal qui sont rencontrées
dans
la région sont présentées
dans le tableau
n* 4.
Par rapport
a la stabilité
de
la technologie
dans les exploitations
agricoles,
il faut dire que près de 72%
des exploitants
agricoles
équipées sont instables,
c'est-a-dire
que du jour au
lendemain elles peuvent être dépendantes
pour la réalisation
de leurs travaux.
Tableau 4:
Unités de traction
et composition
des attelages
ATTELAGES
ATTELAGES
MONOSPECIFIQUES
PLURISPECIFIQUES
Puissance
Bovins
Asins
Bov+Asins
BovtChevaux Toutes esp Stabilité
de trait
-
-
de la te-
(en U.T)
B"A
C
B A C
B A C
BAC
BAC
chnologie
895
1 0 0
TECHNO-
LOGIE
200
010
INSTABLE
195
3 0 0
1 0 1
290
400
020
2 0 1
2,5
3 0 1
TECHNO-
3,o
4 0 1
LOGIE
395
3 2 0
STABLE
4,u
4 2 0
4 1 1
590
4 3 0
Analyse des structures
Amélioration
de l'équipement
pour une
Recomaan-
d'exploitations
et
meilleure
valorisation
de la capacité
de
dations
stratégies
de stabili-
trait
des exploitations
agricoles
sation des attelages
aB = bovin; A = asin; C = cheval.

346
Nous distinguerons
ainsi differentes
catégories
d'exploitations:
- les attelages
légers (0,5 a 1,5 UT).
Les exploitants
qui sont en
possession de tels attelages
sont en situation
de risque.
Ils sont en
majorité
dependants de tierces
personnes pour l'exécution
de leurs
travaux
agricoles
(prêts,
location
d'animaux,
bénéfice
de prestation
gratuite
de travail
agricole);
- les attelages
moyens (2,5 a 3 UT).
Ils sont indépendants
pour la
réalisation
de tous leurs travaux agricoles;
et,
- enfin
ceux de 3,5 a 5 UT. Ils possèdent d'énormes
capacites
de
travail
animal.
En résumé, cette analyse de la population
animale de trait
nous permet de
tirer
les premiers conclusions
suivantes:
- en Basse Casamance le taux d'équipement
en animaux de trait
est très
faible;
environ 84% des exploitations
agricoles
ne possédent
pas
d'attelages:
- de surcroît,
même parmi ceux qui disposent
d'animaux,
25,741 ne peuvent
réaliser
la préparation
des lits
de semences; et a ceux-la,
il faut
ajouter
45,7% des exploitants
qui sont en situation
fort
instable
parce que pouvant être incapables
de realiser
leurs travaux
face à des
difficultés
de renouvellement
(cf. tableau
n* 5).
Au terme de cette analyse de la population
animale de trait
et des types
d'attelages,
il nous est permis de signaler
que dans la region
seulement 4,5X
des exploitations
agricoles
sont en situation
durable
d'adoption
de la
technologie.
Compte tenu de l'évolution
actuelle
du système de culture,
il
s'agit
d'une faible
performance,
mais cela offre
de larges perspectives
en
matière
d'amélioration
de la production
agricole
et de la productivité
des
élevages traditionnels
bovins.
A ce stade de notre analyse,
il devient
possible
d'évaluer
les besoins
réels en animaux de trait
de différentes
espèces selon les stratégies
d'amélioration
retenues
dans la région.
A titre
d'exemple,
a partir
du tableau
no 4 de la page 12, nous nous
proposons d'amèliorer
les attelages
disponibles
sur la base de quatre schémas
qui sont:

Tableau 5:
Evaluation
de la demande en animaux de trait
Hypothése 1
Hypothèse 2
Hypothése 3
Hypothèse 4
Structures
des
Nombre d'
Attelages
Exploitants
Structure
An
Structure
An
Structure
An
Structure
An
B
A
C
A
C
A
C
A
C
A
C
Xi
Yi
Zi
ni
Xj
Yj
Zj
nj
Xj
Yj
Zj
nj
x"j
Yj
Zj
nj
x"j
Yj
Zj
nj
10
:
;:
6
3
0
ii
;II 2 f FI 2:
3
3
3
1
2
;
:
i
3 2 : 0 2
2
2
0
2
s
4
5
:
4
i
0
i
6
3
i
0
5
3
0
6
5
3"
0
i
i
ii
5
:
0
5:
1
:
1
3
0
1
3
0
1
-
4
0
1
3"
0
2
1
0
1
-
:
:
2
3"
2
0
-
Fi
4
3
2
0
:
:
32
0
t
3
0
-
1
1
1
4
1
1
4
1
1
-
-
--
~
-
-
-
-
-
-
-
-
-
--
61
148
13
9
20
192
13
9
64
148
58
9
62
192
58
9 109
Hypothese 3. On obtient
un taux d'accroissement
global de la population
du même ordre de grandeur que
celui de l'hypothése
2 (43%).
Toutefois
cela ne correspond
plus qu'à un accroissement
de
15% de bovins de trait,
par contre la population
asine sera multipliée
presque par quatre
(346%).
Hypothèse 4. Celle ci entraîne
un accroissement
de la population
bovine de 50%; celui des bovins
restent
égal à celui observé dans l'hypothèse
3.
aVoir 1'Annexe.

348
-Hypothèse
1: doter de toutes les exploitations
en traction
animale d'au
moins une paire de boeufs pour satisfaire
les besoins en
labour;
-Hypothése 2:
doter toutes
les exploitations
en traction
animale d'une
paire de boeufs et d'un animal de remplacement
de la même
espéce;
-Hypothése 3:
améliorer
les capacités
de travail
des exploitants
en iA
en leur dotant d'au moins une paire de boeufs et d'un
équide pour le semis concommitant;
-Hypothése 4:
idem que l'hypothese
3, plus une meilleure
stabilité
de la
technologie
en dotant
les exploitants
d'un bovin de
remplacement
supplementaire.
Le tableau
n' 5 de la page précédante
montre pour chacune des hypothèses
ci-dessus
le nombre d'animaux nécessaire.
1% en découle que selon les
hypothèses
considérées,
on obtient
les resultats
suivants.
Les résultats
ci-dessus
présentés
indiquent
les utilisations
potentielles
de la méthode en matière de politique
d'ajustement
des équipements
en animaux
de trait
de la région
(Annexe n* 2).
Cependant l'analyse
des types d'exploitations
au regard des
caracteristiques
de leurs structures
d'élevage
permettra
de préciser
le niveau
des besoins réels.
Les types d'exploitations
La typologie
suivante
des exploitations
agricoles
repose sur les deux
hypothèses
ci-aprés:
- les possibilités
attendues
en matière
de satisfaction
de leurs besoins
en travail
agricole
par les exploitants
dépendent de la structure
quantitative
de leur cheptel de trait
(si le matériel
n'est
pas
limitant);
- en outre,
la structure
spéctfique
du cheptel de trait
est de grande
importance
si l'on sait les avantages différenciés
que presentent,
par
exemple, les équidés pour les travaux légers tels les semis.
Sur cette
base, on distinguera
six (6) types en groupes d'exploitations
agricoles
(voir tableau
n' 6). Ce sont:

la”I~*u
V.
~atate.Le,
~>~lqUab
“‘~2,
t!X~IUILdLIUIIS
dCJI-1Wl~S
\\X
=
1)
Variables
Caractéristiques
des Exploitations
Agricoles
Caractéris-
Ne possèdent
Dépendants
Indépendants
pour tous travaux
agricoles
tiques
pas d'animaux
pour le tra-
de trait
vail du sol
Bovins seuls
Bov. et Chev.
Bov. et Asins
Toutes espéces
Types d'attelage
00
A2, 82, D2, C4
Bl, Cl, Dl
04, E4, F4
63, H3, 13
H5
Groupes
G6
GI
62
63
64
65
Nbre d'exploi-
tants
314
16
35
6
3
1
Population
7,4 t 4,1
12,7 t
8,6
13,8 t 6,7
17,3 t
4,3
24,6 t
290
12
totale
Population
5,1 t 2,7
8,3 t
6,4
8,8 t 4,1
9,3 t
3,5
13,6 t
2,5
6
active
Zuperficie"
cul-
187,9 t 143
329,6 t
197
457,8 t 180
974 t
0,6
915,8 t 163,5
ttvée (ares)
Bovins de trait
0,7 t
0,4
2,5 t 0,7
2,5 t
0,7
3,6 t
Asins de trait
0,3 t 0,6
2,3 t
i::
Chevaux de trait
0,l t
0,3
1,o t
0,o
-
Total bovins
1,2 t 3,3
9,2 t 17,l
4,7 t 8,4
7,3 t 14,6
12,6 t
296
Bovins confiés
0,4 t 1,6
1,1 t
2,0
0,3 t 0,6
4,33 t 3,3
Bovins placés
0,8 t 2,4
8,1 t 16,l
4,5 t 8,5
7,3 ; 14,6
8,33 t
2,0
Ovins
0,7 t 2,0
3,1 t 3,8
1,4 t 2,7
4,5 t
2,0
1,6
t
2,3
8
Caprins
2,6 t 3,1
8,5 t 3,5
4,3 t 3,8
4,3 t
5,5
4,6
t 3,3
3
Total PRb
3,4 t 3,8
6,7 t 6,0
5,3 t 4,9
8,8 t
6,8
6,3
t
3,7
11
Porcins
0,9 t 2,5
Canards
0,7 t 1,7
Ruches
0,l t 0,6
b Il s'agit des superficies cultivées en 1985 pour les exploitations en suivi agronomique.
PR = petits
ruminants.

350
- le groupe des exploitants
ne possédant aucun animal de trait
en 66:
la
population
active
totale
est en moyenne de 5 personnes.
Ce sont de petits
propriétaires
de bovins qui se distinguent
pour la plupart
par la pratique
du
petit
élevage,
de porcins,
de canards et par l'agriculture.
La connaissance
actuelle
de systèmes d'élevage
permet de localiser
la majorité
de ces
exploitants
au Sud du fleuve Casamance surtout
dans le département
d'0ussouye
(zone Oussouye-Bandial).
-le groupe d'exploitants
détenteurs
d'animaux
de trait
mais dépendants
pour la préparation
des sols en Gl.
La taille
moyenne de l'exploitation
est
de 12 personnes dont prés de 66% sont occupés à l'agriculture.
La superficie
cultivée
est en moyenne de 329 ares.
En moyenne, l'on peut dire que les
exploitants
possèdent des bovins élevés (x-9) dans les mêmes lieux
d'habitation
que les agriculteurs.
En principe
l'auto-approvisionnement
en
bovins de trait
ne posera que de menus problèmes.
-le groupe d'exploitants
indépendants
pour la réalisation
de tous leurs
travaux
agricoles
mais ne possédant que des bovins (62).
La population
totale
de l'exploitation
est d'environ
14 personnes dont 9 sont occupés a
l'agriculture.
Les agriculteurs
possédent par ailleurs
en moyenne quatre
bovins élevés dans les troupeaux
extensifs
de leurs villages
d'origine.
La
superficie
cultivée
est d'environ
4,5 hectares.
-le groupe d'exploitants
indépendants
pour la réalisaiton
de leurs
travaux agricoles
et détenteurs
de bovins et de chevaux (63).
La superficie
agricole
cultivee
est de 97 hectares soit près du double de celle des
exploitants
du groupe G2. La population
totale
de l'exploitation
est en
moyenne de 17 personnes dont 54% seulement sont occupés dans l'agriculture.
Il faut remarquer que ce sont ces exploitants
agricoles
qui emblavent
le plus
de superficies.
-le groupe des exploitants
agricoles
indépendants
détenteurs
de bovins et
d'asins
(64).
En moyenne la population
moyenne de l'exploitation
compte 24
personnes dont 44% pratiquent
l'agriculture.
La superficie
totale
cultivée
est 9,15 hectares
soit 94% de celle réalisée
par les exploitants
du groupe 63.
La taille
des attelages
est relativement
importante
(3 bovins et 2 ânes) et
les exploitations
sont a un niveau de stabilité
en rapport
à l'utilisation
de
la technologie.

351
-et enfin le groupe dans lequel se trouvent
les exploitants
possédant
toutes les espèces de trait
(65).
Dans notre échantillon,
une seule
exploitation
se retrouve
dans cette catégorie.
Elle dispose d'une capacité
de
trait
de 4 unités
en traction.
L'insuffisance
de données ne nous permet point
de caractériser
ce groupe-
En résume, nous identifierons
six types d'exploitations.
L'intérêt
de
cette typologie
est d'une part son opérationnalité
(facilité
de classement,
exécution
rapide par toute personne) et surtout
le rapport
étroit
qui est
établi
entre la structure
du cheptel de trait
et l'exécution
des itinéraires
techniques
d'autre
part.
En outre,
il va sans dire que l'analyse
des caractéristiques
des
exploitations
permettra
d'affiner
la demande de pourvoi des exploitations
en
animaux de trait
de diverses
espèces.
En effet
le tableau
no 6 porte à croire
que certains
exploitants
du groupe Gl (dépendants
du labour)
possèdent
suffisamment
de bovins qui peuvent être retirés
du système extensif
pour
servir
à la culture
attelée.
Pour terminer,
la figure
no 3 ci-dessous
permettra
de définir
quatre
catégories
d'exploitations
agricoles
du point de vue de la traction
animale en
Basse Casamance.
Figure 3:
Groupes de recommandations
GROUPES
D'EXPLOITATIONS
GO
Gl
62
63
64
65
----
---
---
--_
_
Bovins
1 0 1 0
2 3 4
234
344
4
Asins
0 2 01
0 0 0
0 0 0
223
1
Chevaux
1 0 0 0
0 0 0
1 1 1
000
1
----
---
---
--_
_
GROUPES
DE
Exploita-
Exploita-
Exploita-
Exploitations
bien
RECOMMANDTION
tions non
tions pour
tions à
en animaux de trait
équipées
lesquelles
équiper
il faut
en équidé
compléter
les bovins
de trait

352
Le premier groupe de recommendations
correspond
au groupe formé par les
exploitants
sans traction
animale.
Dans la perspective
actuelle
de la
remontée des systèmes de culture
sur le plateau
il serait
intéressant
d'envisager
de les equiper.
Toutefois
la taille
de la population
très faible
peut poser problème si l'on sait que la méthode de conduite
actuelle
requiert
au moins deux personnes l'une pour guider les animaux et le second pour tenir
l'outil.
Le second groupe corresond
aux exploitants
dépendants de tiers
pour le
travail
du sol et ceux qui ne possédent qu'une seule paire de bovins.
La
disponibilite
en bovins extensifs
dans leur cheptel
invite
à les encourager
à
sortir
ces derniers
pour leur utilisation
meilleure
en traction
animale.
Le troisième
groupe de recommandations
comprend les exploitants
agricoles
détenteurs
de bovins seulement et possédant plus de trois
animaux de cette
espèce.
Quant bien, ils sont indépendants
pour la réalisation
de tous leurs
travaux agricoles,
l'absence
d'équidé
entraîne
une perte d'efficience
de
l'attelage
disponible.
Et enfin le quatrieme
groupe composé d'exploitations
ayant atteint
un
niveau d'équipement
apparemment stable et cohérent.
La performance
des
attelages
ne dépendent plus que des stratégies
d'utilisation
et de réponse des
animaux de trait.
DISCUSSION ET RECONNANDATIONS
Nous tenons a préciser
d'entrée
de jeu que cette étude ne repose pas sur
un choix aléatoire
des exploitations
et des animaux de la région.
Le choix a
été raisonné.
Cependant les taux et autres résultats
divers restent
parfaitement
réalistes
dans les villages
de l'équipe.
L'opportunité
de la mise en place d'un dispositif
aléatoire
reste à
prouver,
compte tenu de la représentativité
des situations
agricoles
et des
villages.
Concernant
les animaux de trait,
les résultats
ont largement
prouvé que
la Basse Casamance est une région a dominante de traction
bovine (les bovins
représentent
plus de 85% des animaux de trait).
Cependant les taux d'adoption
des animaux sont faibles:
seulement 17% en moyenne des exploitations
possèdent au moins un animal de trait.
Cette moyenne cache toutefois
un

Tablseu
7:
Mpartition
de1 divera
typer
d'attelege
dans les villeger
de Barra
Ceamnce
(Wo&re
et X du typa dlattelage
par repport
aux exploitanta
(quiper)
Type d'ette-
Ousmuye-Bandial
Maous
Blouf
Sindian-Kalouneyer
Fogny-Conbo
Total
Structures
des
loger
--
RCgim
Atteleges
Loudia
Soukitingo
Seleky
Meoue
Tendimane
goulendor
Toukere
Sendjikaki
BAC
33
35
70
22
91
11
5
47
314
Pea m seul
animal
00
000
de treit
Al
100
2
2
2
3
10
Un seul bovin de
(1~5)
(3.3)
(3.3)
(3.3)
(4,8)
(16,O)
treit
02
010
1
2
3
Un seul
aoin de
(1.6)
(3.3)
(4.8)
trait
DZ
020
1
1
Daux Ines
(1.6)
(1.6)
CC
101
2
2
1 boeuf
et m
(3.3)
(3.3)
cheval
81
200
1
6
9
4
4
24
Une paire
de
(1.6)
(9.6)
(14.4)
(6,4)
C6.4)
(39.3)
bovins
Cl
300
2
2
2
6
Trois
bovins
(3,3)
(3.3)
(3.3)
(9.9)
de treit
Dl
400
1
2
2
5
Deux paires
de
(1.6)
(3.3)
(3.3)
t8,O)
bOVinS
04
201
4
4
Una paire
de boeufs
(6,4)
(6.4)
et u1 chevet
E4
301
1
1
Trois
boeufs
et
cl,61
(1.6)
un cheval
F4
401
1
1
Deux paires
de
(1,151
(1,6)
boeufs
et UI cheval
63
320
1
1
Trois
bovins
et
(1,6)
(1~5)
dOUXhtS
H3
420
1
1
Deux paires
da
(1~5)
(1,6)
boeufs
etdaux
Anes
13
430
1
1
Deux paires
de boeuf
(1.6)
(1~5)
et trois
ines
Ii5
411
1
1
Deux paires
da boauf
(1.6)
(1,6)
m Ane et in cheval
TOTAL
34
35
70
25
103
28
22
58
375

354
forte
disparite
inter-zonale.
Dans la région du Nord-Est prés de 68% des
exploitants
sont équipés alors que ce taux est seulement de 12 à 19% dans le
Niaguiss,
le Blouf et le Fogny.
Dans cette dernière
zone ce faible
taux
semble en réalité
masqué par l'organisation
de l'habitat.
En effet,
presque
dans toutes
les concessions
l'on trouve des attelages,
mais dans celles-ci,
il
faut reconnaître
que les exploitants
sont organisés
individuellement;
et dans
la plupart
des cas les jeunes agriculteurs
ne disposent
pas d'attelages.
Dans les zones au Sud du fleuve Niaguiss et Oussouye-Bandial,
le système
de culture
(riziculture
en bas fond avec haute technicité
en matiére
d'aménagement
de micro-casiers)
et faible
taille
des unités
de production
(population
active moyenne égale à 5 personnes)
expliquerait
la timide
pénétration
de la culture
attelée.
Notons que méme parmi les exploitations
équipées la capacité
de traction
disponible
est tres faible;
6,7% des exploitants
ont une capacité
supérieure
ou égale à 1,5 UT (équivalent
à 3 bovins ou une paire et un Equidé).
Régardé du point de vue de la stabilité
de la technologie,
on peut dire
que seulement 4,5% des exploitants
disposent
d'attelages
suffisants
pour ne
pas être empêché dans la réalisation
de leurs travaux agricoles
en cas de
perte involontaire
d'un animal.
Ces constats
nous ont mené à formuler
des hypothéses en matière
de
promotion
de la culture
attelée
en Basse Casamance.
Il s'agit
d'un hypothèse
basse qui consisterait
à stabiliser
les attelages
chez les exploitants
déjà
équipé.
Un modéle de calcul de la demande en animaux est présenté
dans le
document.
L'analyse
des caractéristiques
des exploitations
appartenant
aux
différents
groupes classés selon leur capacité
a réaliser
de façon harmonieuse
certains
itinéraires
techniques
a permis de dégager trois
constats
(tableau
n* 6):
- les exploitations
qui ne sont pas en traction
animale (66) et celles
dépendantes
du point de vue de l'exécution
de labour
sont aussi celles
ayant peu de main-d'oeuvre
agricole;
- les exploitants
ayant un attelage
pluri-spécifique
ont des niveaux
d'emblavures
plus importants
(63 = 974 ares et 64 = 915 ares entre 458
ares pour 62 et 329 ares pour Gl).

355
- les exploitations
du groupe Gl (dépendantes
du point de vue du labour)
possèdent des bovins élevés dans les troupeaux
villageois.
Par conséquent,
il en découle en matière de politique
de promotion
de la
culture
attelée
une stratégie
d'ensemble
dont le fil directeur
sera
l'hypothése
basse ci-dessus
citée qui peut être appliquée
dans trois
domaines
de recommandations
qui sont (figure
n' 3):
- le groupe de recommandation
n' 1: Ce sont les exploitants
dépendants
pour tous leurs travaux agricoles
ne possédant au plus que deux
bovins.
Il s'agit
pour eux de les amener à stabiliser
leurs attelages
par un accroissement
de l'atelier
bovin jusqu'à
trois
bovins de trait
fonctionnels.
- le groupe de recommandation
no 2 comprend les exploitants
indépendants
sur la réalisation
de tous leurs travaux,
mais n'ayant
que des bovins.
Par ceux-la,
il faut les conseiller
pour l'acquisition
d'un équidé.
L'achat
d'un cheval semble plus intéressant
que celui de l'âne;
mais
compte tenu de la lente progression
de la première
espèce, nous
militons
en la faveur de l'adoption
des asins.
Leur dominante
relative
dans les zones méridionales
et leur coût (achat,
entretien,
. ..) plus faible
sont les raisons de notre engagement pour les ânes.
- le groupe de recommandation
na 3 comprend tous les exploitants
détenteurs
de plus de trois
bovins et d'au moins un équidé.
Il
s'agira
pour ces derniers
de mieux les informer
et de les former sur
l'organisation
du travail
agricole
en rapport
avec leurs calendriers
culturaux.
L'amélioration
de l'efficacité
de la traction
animale ne
dépend que du monde de gestion
appliqué.
Nous n'avons parlé d'un dernier
groupe qui est celui des exploitations
non équipées en traction
animale.
Toute approche vers ce groupe dépend d'une
amélioration
de la technicité
des agriculteurs
locaux.
En effet
tant que la
gestion
de la paire nécessitera
la présence effective
de trois
personnes
(un
guide - un pique-boeuf
et un détenteur
de l'outil)
il sera difficile
de
maintenir
la culture
attelée
dans ces zones.

356
CONCLUSION
La traction
animale en Basse Casamance peut, en rapport
avec les autres
régions du Sénégal, être considérée
comme une technologie
très récente
(1962).
Environ 17% des exploitations
disposent
d'animaux
de trait.
Selon les
zones de la région on observe une diversité
dans les taux d'équipement.
Tout
se passe comme s'il
existait
un gradient
d'équipement
dirigé
du Sud-Ouest vers
le Nord-Est inversement
à la pluviometrie.
Les taux d'équipement
les plus élevés sont constatés
dans le Sindian-
Kalounayes où 6B% des exploitants
disposent
d'animaux
de trait
alors que ce
taux est de 19% dans le Fogny, de 19% environ dans le Blouf et le Niaguiss.
Il est presque nul dans la zone de Oussouye et du Bandial.
A l'échelle
de la région,
il faut noter que prés de 71,4X des exploitants
équipés ne sont pas hors de la menace de ne pouvior
finir
leurs travaux
s'ils
venaient
à perdre un animal.
Donc, l'on peut dire qu'à l'échelle
de la région,
5% seulement des
exploitants
agricoles
sont en situation
d'adoption
stable de la technologie.
L'analyse
des caractéristiques
d'exploitation
nous amène à formuler
des
hypothèses d'amélioration
des attelages
présents.
Le meilleur
attelage
serait
composé de 3 bovins de trait
et d'un cheval.
Il permettrait
de cultiver
et d'entretenir
en moyenne 9,75 hectares
par année.
Toutefois
nous pensons que les faibles
coûts d'acquisition
et d'entretien
des asins militent
en la faveur du choix de l'espèce
asine à la place du
cheval.
Une méthode de calcul de prévision
de la demande en animaux est présentée
en exemple et en annexe.
Il ne tient
pas compte, encore, de la demande de
renouvellement
des animaux (réforme
et mortalités).

357
ANNEXE
METHODE DE CALCUL PREVISIONNEL DE LA DEMANDE EN ANIMAUX DE TRAIT
La présente
méthode repose sur le principe
de l'identification
et de la
quantification
de l'importance
de chaque type d'attelage.
L'attelage
est une combinaison d'animaux
de trait
de différentes
espéces
disponibles
au sein de l'exploitation
agricole.
Il peut être caractérisé
par:
-ses composantes individuelles:
nombre de bovins (X), nombre d'asins
(Y)
et nombre de chevaux (Z);
-sa capacité
de traction
(en unités de traction).
Le nombre d'unités
de
traction
est donné par l'expression
mathématique
suivante:
UT = Y + z t 1/2 (X);
-et par son type (i) le type d'attelage
correspond
aux différentes
modalités
observées dans une même aire d'observation.
Il correspond
au
numéro de la ligne dans une matrice donnée.
A chaque type correspond
un
nombre (ni ou nj) qui équivaut
à l'effectif
total
d'exploitant
disposant
du type concerné.
Le calcul de l'effectif
d'animaux à pourvoir
(An) repose sur le calcul
ci-après.
A. TABLEAU DE DONNEES: Les données sur la situation
actuelle
sont
répertoriées
dans un tableau.
RANG
ATTELAGE
Nbre de case
1
ni
X
B
:
c
Xl
nl
:
x2
;:
5:
*
.
.
.
.
ri
in Yn in
Nn
i = rang de l'attelage;
X. = nombre de bovins dans l'attelage
de type i;
Y. = nombre d'asins
dans l'attelage
de type i; Zi = nombre de chevaux
dins l'attelage
de type i.
On peut dès lors calculer
la situation
démographique
en la situation
actuelle
(Ho).

358
n
Effectif
total
de bovins ou BHo = C
i * ni)
11
*s
(x
n
Effectif
total
des ânes ou AH0 = a
i * ni)
11
-s
(y
n
Effectif
total
des chevaux OU CH0 = 2
(Zi * ni)
i=n
Effectif
total
des animaux de trait
At
BtC
=fiT
(ni (Xi + Yi +Zi)
= Pop Tot Ho)
i=l
D'où la frequence
absolue de chacune des espèces est:
bHo = % bovins en Ho = BHo/Pop Tot Ho
aHo - % asins en Ho = AHo/Pop Tot Ho
'Ho = 4: chevaux en Ho = CHo/Pop Tot Ho
B. HYPDTHESE DE CALCUL:
L'évaluation
de la demande en animaux reposera
sur une hypothése
(Hl) qui se résumera a l'objectif
que l'on veut attendre.
Par exemple dans le cas d'espèce nous recommanderons pour les exploitations
qui sont dépendantes
pour la réalisation
de leurs travaux de préparation
de
sol que l'atelier
"bovin de trait"
soit amené dans tous les cas a 3 bovins.
(C'est-à-dire
si Xi < 3 => Xe = 3 et si Xi > 3 => X. = X.).
J
J
Le nouveau tableau
de données à obtenir
sera dé type suivant:
RANG
ATTELAGES
Nombre de cas
j
n.
$
ij
Cj
1
Y1
nl
:
ii:
Y2
::
.
.
.
.
.
.
.
n
Xn
Yn
in
n
où j = rang de l'attelage
(ij);
X. = nombre de bovins dans l'attelage
de
type j (hypothèse
1); Yj = nombre aPasins dans l'attelage
j (hypothèse
1);
= nombre de chevaux dans l'attelage
j (hypothèse
1); où Xi 2 3.
Zj

359
Ainsi,
l'on peut effectuer
les mêmes types de calculs
que ceux effectués
ci-dessus.
C. CALCUL DE LA DEMANDE:
- Selon le type d'attelage
on aura
demande en animaux de toutes espèces = Anij où (1 = j)
Ani = Lni [(XjtYjtZj)
- (Xi+YitZi)l
- Tous types d'attelages
confondus dans la région:
la demande en animaux en toutes espèces sera égale ti
n
n
An = C Ani = 1 ni [(XjtYjtZj)
- (XitYitZi)]
i=l
i=l
j-1
La structure
de la nouvelle
population
de trait
se présentera
alors comme
suit:
BHi = i-l
X ni (Xj) = Effectif
total
en bovins sous hypothèse Hl
AHi = irl
g ni (Yj) = Effectif
en asins sous hypothèse Hl
'Hi = i=l
I: ni (Zj) = Effectif
total
en chevaux sous hypothèse Hl
Il en découle que la demande par espèce est équivalente
a:
An
= BHi
bovins
- BHo = effectif
bovins a pourvoir
An
E AHi - AHo = effectif
asins a pourvoir
asins
An
= c,,i - CH0 = effectif
chevaux a pourvoir
chevaux
Ce qui nous permet de formuler
les besoins en rapport
avec les
populations
initiales
(Ho).

360
Taux
lOO*An
Bfli - BHo
accroissement
=
bovins /BHo =
*100
en bovins
BHo
Taux
lOO*An
Accroissement
=
asins/AHo
= AHi - AHo
f100
en asins
AH0
Taux
lOO*An
'Hi - 'Ho
accroissement
=
chevaux/CHo =
*100
en chevaux
CHo

LES ACQUIS DE LA RECHERCHE EN ELEVAGE
DANS LE CADRE DU PROGRAMME
SYSTEMES DE PRODUCTION/DELTA
DU FLEUVE SENEGAL
(PROJET OMVSIUSAID 1983-1989)
J. F. TOURRAND

363
INTRODUCTION
Dans le Delta du Fleuve Sénégal, zone profondément
modifiée
aux cours des
30 dernières
années, à la fois par la mise en oeuvre d'un vaste programme
d'aménagement des terres
et par des conditions
climatiques
particulièrement
sévères,
il a paru indispensable
qu'un travail
de recherche
pluridisciplinaire
soit mené directement
en milieu
paysan afin d'identifier
les problémes et de
proposer des réponses adaptées.
Dans ce but, démarra en 1983 le programme de recherche
sur les systèmes de
production
dont les grands objectifs
étaient
de:
- mieux connaître
le fonctionnement
des systèmes de production
paysans et
de leurs sous-systemes (de culture,
d'élevage),
ainsi que celui des
organisations
paysannes qui les regroupent;
- mettre l'accent
sur les principales
contraintes
et sur les potentialités
de ces systèmes, ainsi que sur les éléments extérieurs
qui jouent
un rôle
déterminant
sur les conduites;
- proposer et tester,
en collaboration
étroite
avec les recherches
thématiques
et le développement,
des modifications
dans ces systèmes,
compatibles
avec les objectifs
des agriculteurs
et ceux de l'état,
afin de
mieux valoriser
les ressources
disponibles
et les investissements
en
cours; l'accent
sera mis en particulier
sur la double-culture,
la
diversification,
l'élevage,
la valorisation
des sous-produits
agricoles,
et l'utilisation
des intrants;
- définir
les modalités
de transfert
de ces modifications,
et les tester
en collaboration
avec la société
de développement
(SAED);
- proposer,
et tester
avec la vulgarisation,
des formes d'organisations
paysannes susceptibles
de gérer elles-mêmes les aménagements et les
équipements,
dans des conditions
économiques satisfaisantes
pour tous les
partenaires;
- fournir
aux recherches
amont des éléments de réflexion
pour orienter
leurs actions;
- contribuer
à faire
progresser
la méthodologie
des recherches
pluridisciplinaires
en milieu
rural.
Cinq ans après la mise en place du programme, en ce qui concerne
l'élevage,
un certain
nombre d'acquis
existent.
Dans ce document, pour chaque

364
phase du programme, seront présentés
de manière succinte,
les principaux
résultats,
qui font ègalement par ailleurs
l'objet
de rapports
et/ou de
publication
largement détaillées
(cf annexe).
LA PREMIERE PHASE (1983-1985)
Les objectifs
de la Premiere phase étaient:
- l'analyse
de l'évolution
de l'élevage
dans cette zone, notannnent avec
mise en oeuvre du programme d'aménagement des terres du Delta;
- l'élaboration
d'une typologie
des systèmes d'élevage.
Evolution
de l'elevaae
dans le Delta
L'étude
bibliographique
et les enquêtes menées, montrent
qu'avant
la mise
en oeuvre du programme d'amenagement dans les années 60, le Delta avait une
vocation
essentiellmeent
pastorale.
En effet,
contrairement
a la
Moyenne-Vallée,
les terres du Delta étaient
peu propices
a la culture
de
décrue en raison de la forte teneur en sels des différents
types de sols; de
ce fait,
les cuvettes
ainsi que les levées fluviodeltaïques
limoneuses
(pseudo-fondé),
non mises en culture
mais néanmoins innondées,
respectivement
par les eaux de la crue et celles du ruissellement,
fournissaient
a
1"exondation
d'excellents
pâturages de décrue aux troupeaux
transhumant
dans
cette zone en saison séche.
Il existait
dans la zone trois
grands systémes d
production
ayant chacun leur propre composante élevage.
Le système de production
des Maures
Pendant la saison sèche, les pasteurs maures residaient
dans le Delta
(partie
Ouest) avec leurs troupeaux
qui exploitaient
les parcours de décrue.
Au début de la saison des pluies,
les hommes et le cheptel gagnaient
les
terres
sableuses côté mauritanien.
Certains
pasteurs
remontaient
avec leurs
troupeaux
très au nord (200 à 500 km), et à la faveur de ces transhumances,
les Maures exerçaient
leur autre grande activité:
le commerce.
Le système de production
des Peuls
En saison des pluies
les pasteurs
peuls résidaient
sur le Jeeri (zones
sableuses)
au sud et à l'est du Delta, et la plupart cultivaient
en règime

365
pluvial.
Après la récolte,
les mares s'assechant,
les Peuls accompagnés de
leurs troupeaux
venaient
dans le Delta,
installaient
les campements à
proximité
des parcours de décrue sur lesquels
ils détenaient
des droits
fonciers
importants.
Le système de production
des Wolofs
Jusqu'au début des années 60, les quelques villages
wolofs du Delta
étaient
localisés
soit au sud en bordure du Jeeri,
soit le long du Fleuve.
Les principales
activités
des Wolofs résidant
le long du Fleuve étaient
la
pêche, le commerce (par le fleuve),
et, dans une moindre mesure, la culture
de
décrue sur les terres
de Falo (berges du Fleuve).
Les Wolofs habitant
en
bordure du Jeeri,
cultivaient
en règime pluvial
et éventuellement
en décrue
sur les berges des marigots
sillonnant
le Delta.
Ces Wolofs qui détenaient
quelques têtes de bétail,
les confiaient
aux pasteurs
peuls et maures.
Au cours des 25 dernières
années, l'espace
pastoral
du Delta a été
considérablement
modifié
sous les effets
conjugués des aménagements hydro-
agricoles
et de la sécheresse.
- Sur les 100 000 hectares de parcours de decrue,
seulement 35 000
hectares
(localisés
dans la partie
Ouest du Delta)
sont actuellement
exploitables
par le cheptel.
De plus, certains
parcours
servant de zones
de drainage
des casiers
rizicoles
sont progressivement
envahis de
cypéracées
(peu appétantes
pour le bétail)
entraînant
une baisse de la
productivité
fourragére
de ces parcours.
- La faible
pluviométrie
de ces derniéres
années (240 mm pour la période
1965-1987,
et 350 mm pour 1930-1960) ainsi que la mauvaise répartition
des
pluies,
sont les causes de la faible
productivité
fourragère
actuelle
des
parcours de Jeeri exploitables
en saison des pluies.
- Le développement
de la culture
irriguée
est à l'origine
de la présence
d'un important
disponible
en sous-produits
agricoles
(adventices
issus du
désherbage manuel, paille
de riz, résidu de maraîchage,
etc...)
en grande
partie
consonwné par le cheptel,
et en sous-produits
agro-industriels
(sons
et farine
de riz,
drèches de tomates,
mélasse, etc...)
partiellement
valorisés
par le cheptel de cette zone.

366
Par ailleurs,
le contexte
socio-économique
a changé.
Attirés
par la
culture
irriguée
génératrice
de revenus importants
en comparaison
avec les
cultures
traditionnelles,
des villages
situés
sur le Jeeri se sont déplacés
pour être à proximité
des aménagements; des colons sont également
venus
s'installer
dans la zone, et la plupart
des pasteurs
peuls transhumant
traditionnellement
dans le Delta sont devenus des agro-pasteurs
et se sont
progressivement
sédentarisés.
De plus l'implantation
d'agro-industries
liées à la culture
irriguée
a
entraîné
l'apparition
d'un salariat
important
notamment autour de Richard
Toll,
où la création
de la CSS a permis a de nombreux pasteurs
peuls du
Nord-Fer10
d'assurer
la couverture
de leurs besoins,
malgré la rigueur
des
conditions
climatiques.
La tvooloaie
actuelle
des systèmes d'élevaae
dans le Delta
Une typologie
des systèmes d'élevage
a été élaborée
et cinq grands
systèmes d'élevage
ont été identifiés;
les critères
de différenciation
sont
l'importance
du capital
cheptel,
la place de la composante élevage dans les
systèmes de production
et les objectifs
de production
retenus par les éleveurs
pour leur cheptel.
Ces cinq systemes d'élevage
sont:
Le Syst&me d'Elevage
Maure
Il fait
partie
d'un systéme de production
caractérisé
par l'association
Commerce-Elevage.
Le cheptel a avant tout une fonction
de capital
dans lequel
sont investis
en partie
les revenus du commerce.
La taille
moyenne du
capital-cheptel
d'une famille
est importante
pour le Delta,
environ
3 bovins
et 5 petits
ruminants
par actif
(individu
de plus de 10 ans).
La gestion
du
cheptel est directe,
la production
laitière
qui a un rôle social de tout
premier plan, est essentiellement
autoconsommée; en période de sécheresse,
les
aliments
nécessaires
à la survie du cheptel sont achetés avec les revenus du
commerce.
Le système d'élevage
maure concerne environ 30 p. 100 des bovins et
20 p. 100 des petits
ruminants du Delta.

367
Le Système Grand-Elevage
Peu1
Il fait
partie
d'un système agro-pastoral
dans lequel le cheptel
joue plus
une fonction
de capital
que d'outil
de production;
les principales
sources de
revenus t5tant les cultures
irriguées
et/ou les activités
extra-agricoles.
Comme dans le système maure une partie
des revenus est investie
dans le
cheptel.
La taille
du capital-cheptel
est également importante
pour le Delta,
environ
2,5 bovins et 4 petits
ruminants
par actif
en moyenne pour une
famille.
La gestion
du cheptel est directe,
et si le rôle social du lait
est
fondamental,
son rôle économique apparaît
faible,
la production
laitière
étant
en grande partie
auto-consommée.
Les sous-produits
issus des systèmes de
culture
irrigués
ne suffisent
pas a subvenir aux besoins alimentaires
en
saison séche de l'important
cheptel;
ces éleveurs
sont donc dans l'obligation
d'investir
une partie
de leurs revenus dans l'achat
de sous-produits
agro-
industriels.
En période de sécheresse comme 1983 et 1984, en raison du manque
de fourrages
naturels,
les sous-produits
agricoles
issus de l'exploitation
et
les sous-produits
agro-industriels
achetés constituent
la base de la ration
alimentaire
du cheptel.
Le cheptel grand-élevage
peu1 concerne environ
35
p.100 des bovins et 25 p. 100 des petits
ruminants
du Delta.
Le Système Petit-Elevage
Peu1
Il fait
comme le précédent,
partie
d'un système agro-pastoral,
mais la
taille
du cheptel est ici plus réduite,
en moyenne un bovin et deux petits
ruminants
par actif.
L'élevage
apparaît
donc comme une activité
secondaire
par rapport
aux cultures
irriguées
et/ou aux activités
extra-agricoles.
Le
cheptel a une fonction
de capital
mais également une fonction
d'outil
de
production
importante,
en raison notamment du rôle économique fondamental
de
la production
laitière.
La gestion du cheptel est
également directe.
Si
lorsque la pluviométrie
est normale, le disponible
en fourrages
naturels
et en
sous-produits
agricoles
issus de l'exploitation
couvrent
à peu près les
besoins du cheptel,
en période de sécheresse,
ces éleveurs
comme les
précédents
sont tenus de s'approvisionner
en sous-produits
agro-industriels.
Le systeme petit-élevage
peu1 concerne environ
10 p. 100 des bovins et des
petits
ruminants
du Delta.

368
Le SystGme4 Villageois
Confié
Il correspond
a l'activité
des agriculteurs,
d'éthnie
wolof pour la
plupart,
qui possèdent peu d'animaux
(en moyenne 0,l bovin et 0,5 petit
ruminant
par actif),
et qui les confient
aux éleveurs des trois
systèmes
précédents.
Ce système concerne environ 25 p0 100 des bovins et 10 p. 100 des
petits
ruminants
du Delta en année pluviométrique
normale.
En periode
de
sécheresse,
ces animaux rejoignent
le systeme villageois
intégré.
Le Syst&me Villageois
Intégr6
Il fait
partie
d'un système agro-pastoral
dans lequel l'aspect
pastoral
est largement
dominé par l'agriculture
proprement
dite.
Le nombre d'animaux
est restreint
comme dans le système précédent,
et ceux-ci sont alimentés
en
grande partie
avec les sous-produits
issus des systèmes de culture,
dont les
quantités
produites
par chaque éleveur sont supérieures
aux besoins de son
cheptel
en année normale.
En période de sécheresse,
et notaannent lorsque
les
bovins passent du système confié au système intégré,
le bilan fourrager
peut
être largement
déficitaire.
En année pluviométrique
normale,
ce système
concerne très peu de bovins (environ
1 p. 100) et 35 p. 100 des petits
ruminants
du Delta.
En période de sécheresse,
il peut concerner
jusqu'à
25 p.
100 des bovins et 45 p. 100 des petits
ruminants.
Recensement et localisation
du cheptel dans le Delta
Au cours de la première phase, il nous paru indispensable
d'estimer
de
façon précise le effectifs
des différentes
espèces animales et de connaître
leur localisation
gèographique.
Une carte précise des villages
et campements peuls et maures a été
dressée,
a partir
des reconnaissances
aériennes
et d'enquêtes
complémentaires
au sol, pour identifier
les différents
mouvements de bétail
au cours de
l'année.
Un inventaire
du cheptel
a été effectué
par comptage aérien et directement
au niveau des villages
et des campements.
En 1985, nous estimons à environ
20
000 bovins et 50 000 petits
ruminants
les effectifs
présents
dans le Delta.
Il est important
de rappeler
que la méthode des comptages aériens
présente

369
plusieurs
avantages (fiabilité,
rapidite,
faible
coût) et pourrait
être mise
en oeuvre facilement
par le développement.
LA DEUXIEME PHASE (1986-1987)
Les objectifs
de la deuxième phase étaient:
- l'identification
et la hiérarchisation
des différentes
contraintes
de
chaque systéme afin d'être
en mesure de tester
en milieu
paysan des
innovations
techniques
succeptibles
de lever ces contraintes,
ou du moins
d'en atténuer
les effets;
- l'évaluation
des niveaux de production
et la determination
des
différentes
composantes,
afin de pouvoir les analyser
dans la troisième
phase.
Les principales
contraintes
Il s'agit
d'une part de contraintes
liées a l'alimentation
des animaux en
saison sèche, et d'autre
part de contraintes
d'ordre
pathologique.
L'approvisionnement
en aliments
Il apparaît
en fait
que l'approvisionnement
en aliments
(sous-produits
agricoles
et agro-industriels)
en saison séche est le facteur
limitant
du
développement
de l'élevage
dans la Zone.
Ce manque de sous-produits
au niveau
des éleveurs
peuls et maures (alors qu'ils
ont les moyens financiers
de les
acheter)
les obligent
a retenir
des objectifs
de production
nettement
inférieurs
aux potentialités
de leur cheptel.
Par ailleurs
contraints
de
maintenir
des niveaux de production
bas, et donc peu rémunérateurs,
la
majorité
des éleveurs peuls et maures considèrent
a juste titre
leur cheptel
plus comme un capital
que comme un outil
de production,
et de ce fait,
privilégient
d'autres
activités
(cultures
irriguées,
emplois salariés,
commerce, etc) pour acquérir
des revenus.
Dans les systèmes villageois
intégrés,
les paysans ont tendance à adapter
la taille
de leur cheptel
intégré
à leur propre disponible
en sous-produits
afin d'éviter
d'être
dans l'obligation
de s'approvisionner
sur le marché.
Les
problémes d'approvisionnement
représentent
donc pour ces paysans la principale
contrainte
au développement
de l'embouche villageoise
ovine et bovine,
même

s'il
ne faut pas sous-estimer
les problèmes de commercialisation
des animaux
en amont et en aval de cette embouche.
Les contraintes
d'ordre
pathologique
Un document intitulé
"les contraintes
d'ordre
pathologique
dans le système
d'élevage
du Delta du Fleuve Sénégal" fait
le point sur les différentes
affections
constatées
sur le cheptel de la zone.
Il ressort
de ce document
les conlusions
suivantes:
- pour certaines
affections
(pneumopathie
des petits
ruminants,
parasitoses
digestives
et respiratoires,
fièvre
de la vallée
du Rift,...)
un travail
de recherche
doit être mené afin de preciser
l'étiologie,
l'epidémiologie,
et les moyens de lutte
a mettre en place.
Dans cet
objectif
des actions de recherche menées conjointement
avec la recherche
thématique
ont démarré au cours de la troisième
phase.
- d'autres
affections,
pour lesquelles
des moyens de lutte
adaptés
existent,
occasionnent
des mortalités
et sont à l'origine
de baisse de
productivité
essentiellement
en raison d'un manque de médicaments
au
niveau des éleveurs,
et d'une carence en matière
de conseils
techniques.
Par ailleurs
on constate
qu'en milieu
villageois
principalement,
(où les
taux de mortalité
peuvent atteindre
25 p. 100) de nombreux paysans
hésitent
a s'investir
plus dans les productions
animales tant qu'un
certain
niveau de protection
sanitaire
du cheptel se sera pas atteint.
Il apparaît
donc, que l'approvisionnement
en intrants
(aliments
et
médicaments)
soit le premier problème a résoudre si on veut d'une part,
augmenter la productivité
du cheptel,
et d'autre
part réussir
un transfert
d'innovations
techniques
en milieu paysan.
Les Possibilités
de transfert
de technoloaies
en milieu
paysan
En analysant
les caractéristiques
de chacun des cinq systèmes d'élevage,
il est possible
d'extraire
les thèmes d'innovations
techniques
envisageables
pour chacun d'eux.
- Pour le système d'élevage
maure, les sous-produits
distribués
au cheptel
en saison sèche étant essentiellement
achetés,
le thème à retenir
est
l'élaboration
de rations
alimentaires
concurentielles
d'un point de vue

371
économique par rapport
aux pratiques
de complémentation
actuelles,
en
tenant
bien compte des objectifs
de production
retenus
par ces éleveurs.
- Pour le système grand-élevage
peul, les thèmes a privilégier
sont d'une
part la valorisation
optimale
des sous-produits
agricoles
issus de
l'exploitation,
et d'autre
part l'implantation
de cultures
fourragères
concurentielles
par rapport
au riz pendant la saison sèche.
L'objet
de
ces innovations
est d'arriver
à un bilan fourrager
équilibre,
dans lequel
la part des sous-produits
achetés serait
minimale,
tout en maintenant
une
production
laitière
suffisante.
- Pour le système petit-élevage
peul, l'objectif
est le même que dans le
cas précédent,
mais il ne semble pas ici utile
d'introduire
des cultures
fourragères
dans la mesure où les quantités
de sous-produits
issus de
l'exploitation
suffisent
a couvrir
les besoins du cheptel
si elles
sont
bien valorisées.
- Pour le système villageois
confié,
la gestion
du cheptel
étant confiée
à
un tiers
peu1 ou maure, c'est au systeme d'élevage
de celui-ci
qu'il
faut
s'adresser.
- Pour le système villageois
intégré,
le bilan fourrager
en sous-produits
est, en année normale,
excédentaire
par rapport
aux besoins,
et les
innovations
doivent
porter
essentiellement
sur la valorisation
optimale
des sous-produits
agricoles
disponibles
dans le système de production.
En 1985 et 86, la mise en place d'innovations
techniques
en milieu
paysan
(bien qu'en avance sur le calendrier
retenu pour le programme) relevait
d'une
volonté
paysanne de trouver
dans l'immédiat
des techniques
permettant
de
satisfaire
les besoins alimentaires
des animaux, en raison de la pénurie de
fourrages
naturels
liée à la sécheresse de 1983/84.
En concertation
avec les éleveurs
intéressés,
et en fonction
des
possibilités
de chacun, nous avons dévelopé différentes
innovations
techniques
concernant
la valorisation
des sous-produits
et les cultures
fourragères.
Ces
tests d'adaptation
nous ont permis de préciser
les objectifs
réels de chaque
paysan intéressé,
et d'identifier
les limites
de ces innovations
techniques
dans le contexte actuel de l'élevage
dans le Delta du Fleuve Sénégal.
Actuellement,
pour tous les systèmes de production
du Delta,
le premier
rôle assigné au cheptel n'est
pas d'être
un outil
de production,
mais un

372
capital;
par la même l'éleveur,
qu'il
soit Peul, Wolof ou Maure, recherchera
avant tout un niveau de production
correspondant
à un investissement
minimal.
Mais en période de sécheresse lorsque les animaux commencent a mourir,
l'eleveur,
quel qu'il
soit,
sera prêt à investir
même dans des techniques
relevant
de formes intensives
d'élevage
dans le seul but de préserver
son
capital.
Dans ces conditions,
parce que l'élevage
apparaît
(en raison des
contraintes
précitees)
peu rémunérateur
comparé aux cultures
irriguées
ou aux
activités
extra-agricoles,
les possibilités
de vulgarisation
de techniques
intensives
semblent faibles,
excepté dans des conditions
extrêmes,
lorsque
le
recours aux techniques
et pratiques
"traditionnelles"
et parfaitement
rationnelles
s'avère
insuffisant.
Dans le Delta,
les paysans ont conscience que comme pour la riziculture,
l'élevage
devra s'engager
dans la voie de l'intensification.
Des formes plus
intensives
d'élevage
commencent a apparaître
chez les paysans ayant résolu les
problèmes d'approvisionnement
en intrants,
et vraissemblablement
d'ici
quelques années ces technologies
nouvelles
auront leur place.
les niveaux de production
Les données recueillies
au cours des suivis
zootechniques
et sanitaires
permettent
de determiner
pour chaque systéme d'élevage
les paramètres
zootechniques
et pathologiques
nécessaires
à l'évaluation
des niveaux de
production.
Ces paramètres
dépendant en partie
des variations
saisonniéres
et
annuelles,
nous avons préféré
attendre
d'avoir
effectué
deux années complètes
de suivis
avant d'analyser
globalement
les données.
La saisie
informatique
des données est en cours, et nous pensont d'ici
fin
88 être en mesure de présenter
des résultats.
Néanmoins les quelques analyses partielles
effectuées,
confirment
les
hypothèses
émises a priori,
a savoir:
- pour chaque système d'élevage,
on constate
une certaine
homogénéité
des
valeurs des paramètres
zootechniques,
et des niveaux de production
atteints;

373
- le niveau de production
d'un système d'blevage
dépend avant tout de
l'objectif
de production
retenu et donc de la stratégie
de production
mise
en oeuvre par le paysan;
- le principal
critère
de différenciation
des stratégies
de production
est
l'importance
du disponible
en fourrages
naturels
et en sous-produits
agricoles
et/ou agro-industriels.
LA TROISIEME PHASE (1988-90)
Les objectifs
de la troisième
phase, en cours actuellement,
sont:
- analyser
les techniques
et les pratiques
en matière
d'élevage
afin de
déterminer
l'incidence
des différentes
composantes du niveau de
production;
- tester
en collaboration
avecla
vulgarisation
des méthodes visant
à
lever les principales
contraintes,
et mettre au point
en milieu
paysan des
techniques
permettant
d'accroître
les niveaux de production;
- élaborer
et mettre en oeuvre dans un cadre systémique
des programmes de
recherche
thématique
nécessaires
sur certains
points.
En raison des problémes financiers
du progranzae, nous avons préféré
nous
limiter
pour 1988 aux actions
de recherche
qui nous paraissaient
prioritaires.
Ces actions,
en cours actuellement,
sont:
- l'inventaire
et l'analyse
des techniques
et pratiques
en matiere
d'embouche ovine et bovine en milieu
paysan;
- l'identification
et la quantification
pour chaque système d'élevage
des
différents
flux (monétaires,
de produits,
d'énergie)
nécessaires
au
fonctionnement,
et générés par le systéme;
- la mise en place (avec le développement)
et le suivi d'organisations
paysannes (HE) chargées de l'approvisionnement
en aliments
pour le bétail
en saison sèche;
- la poursuite
des suivis zootechniques
et sanitaires
mis en place il y a
deux ans.

374
CONCLUSION
Cinq ans aprés la mise en place du programme de recherche
sur les systèmes
de production
dans le Delta du Fleuve SBnégal un certain
nombre d'acquis
existent
en matière d'élevage.
Les résutats
de la première phase concernant
essentiellement
le diagnostic
des systèmes d'élevage
(analyse de l'évolution,
typologie,
effectifs,
etc...)
ont et.4 largement
critiqués
car ne débouchant
pas dans l'immédiat
sur des
propositions
concrètes
en matière de développement.
Néanmoins, ils constituent
pour l'avenir
un acquis important.
En effet,
les données préexistantes
sur
lesquelles
étaient
basées les politiques
de développement
de l'élevage
dans la
zone, étaient
en grande partie
erronées
(effectifs
largement
surestimés,
méconnaissance
des objectifs
réels des paysans en matière
d'élevage,
données
concernant
les modes de conduite
datant d'avant
les amenagements, etc....).
Les résultats
de la deuxième phase relatifs
au fonctionnement
des systèmes
d'élevage
et aux relations
système d'élevage-systèmes
de production
présentent
entre autres l'avantage
de dégager les grands thémes sur lesquels
les énergies
doivent
être concentrées.
Si les moyens financiers
suivent,
dans la troisième
phase, la
collaboration
avec la vulgarisation
devrait
aboutir
à une prise en charge du
développement
de l'élevage
par les organisations
paysannes,
et à un réel
transfert,
par ces organisations
pyasannes, de techniques
adaptées et
susceptibles
d'augmenter
la productivité
du cheptel de cette
zone.

375
ANNEXE
RAPPORTS ET PUBLICATIONS EN ELEVAGE DU PROGRAMME
SYSTEMES
DE PRODUCTION - DELTA DU FLEUVE SENEGAL*
- Rapports annuels 1984-85-86
et 87
- Bibliographie
de l'élevage
dans le Delta du Fleuve Sénégal (1984)
- Inventaire
des bovins et cartographie
des villages
et des campe-
ments du Delta (1984-1985)
- Typologie
des systémes d'élevage
dans le Delta du Fleuve Sénégal
et éléments relatifs
au fonctionnement
(1986)
- Evolution
de l'agriculture
et de l'élevage
dans le Delta du
Fleuve Sénégal (1986)
- Les contraintes
d'ordre
pathologiques
dans les systèmes d'élevage
du Delta du Fleuve Sénégal (1987)
- L'alimentation
du cheptel dans le Delta du Fleuve Sénégal (1987)
- Innovations
techniques
en milieu
paysan dans le Delta du Fleuve
Sénegal pour l'alimentation
du cheptel.
* Tous ces documents sont disponibles
a 1'ISRA CRA de SAINT-LOUIS
ou au Département
Systemes de Production
/ISRA DAKAR HANN.

LE BETAIL
ET LA SECURITE
ALIMENTAIRE
par
J. S. Holtzman

379
L'ELEVAGE ET LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT
AGRICOLE
La NPA et la NPE (Nouvelle
Politique
Agricole
et Nouvelle
Politique
d'Elevage)
sont des propositions
de politique
sectorielle
qui ne traitent
pas
des problemes intersectoriels
et de ceux plus vastes du système agro-
alimentaire
de façon adéquate.
Le bétail
joue un rôle important
dans les
systèmes de production
mixtes.
Les problèmes affectant
l'agriculture
tels que
la politique
des prix arachidier,
affectent
aussi le secteur de l'élevage.
Comme la NPA vise une plus grande autosuffisance
ceréalière,
la baisse de la
production
de l'arachide
peut avoir des répercussions
négatives
sur la
production
de céréales
en raison de la réduction
des disponibilités
de paille
d'arachide
pour l'alimentation
du bétail.
Les politiques
d'importation
suivies par le Sénégal peuvent aussi affecter
la compétitivité
du secteur
national
de l'blevage,
de même que les prix que les producteurs
et les
éleveurs
paient et reçoivent
pour leur bétail.
La libéralisation
des prix de la viande,
la hausse des taxes sur les
importations
de volaille
subventionnée
en provenance de la CEE, de produits
laitiers,
de viande surgelée,
la promotion
de l'embouche
par le biais des
GIES, bénéficiaires
de crédit,
sont d'importantes
mesures de la NPE. Ces
mesures servent à protéger
la production
animale domestique
et à augmenter les
incitations
pour la production
commerciale locale.
Mais, beaucoup
d'exploitations
rurales
ne produisent
pas activement
pour le marché; le bétail
constitue
pour elles un investissement
et une réserve pour se prémunir
contre
les chutes de production
agricole.
Les exploitations
agricoles
voulant
acquérir
des animaux de trait,
notamment des boeufs, peuvent avoir a payer
des
prix plus élevés,
dans la mesure où la libéralisation
des prix de la viande et
la protection
augmentent les prix du bétail
et des produits
de l'élevage.
LE ROLE DU BETAIL DANS LES SYSTEMES DE PRODUCTION MIXTES
La Production
Asricole
Le bétail
fournit
la traction
animale et le fumier pour les cultures.
Il
génère aussi des revenus à partir
des ventes de viande,
de lait
et de peaux.

380
Les Stratéeies
de Sécurité
Alimentaire
des EXDlOitatiOnS
Awicoles
Le bétail
influence
les combinaisons
culturales
et les variétés
utilisées
de même que les stratégies
de sécurité
alimentaire.
Les ruminants
constituent
des actifs
durables
permettant
aux exploitations
d'affronter
le probléme de la
variabilité
de la production
agricole.
L'Investissement
Partout
au Sénegal, les producteurs
considérent
le bétail
comme une
possibilité
d'investissement
intéressante,
surtout
après la récolte,
quand le
revenu agricole
peut être investi
pour acquérir
un actif
appréciable.
La Gestion du Risque
Les exploitations
disposant
de larges troupeaux
sont mieux placées pour
faire
face aux risques
inhérents
à une agriculture
semi-aride.
Le bétail
peut
être vendu pour disposer des liquidités
nécessaires
pour l'achat
des céréales
pendant les mauvaises saisons agricoles.
Un hypothése est que le bétail
permet aux exploitations
disposant
d'effectifs
considérables
de prendre des
risques en utilisant
des intrants.
Si une telle
exploitation
employait
des
intrants
et la récolte
était
mauvaise, elle pourait
mieux supporter
des pertes
financiéres
qu'une exploitation
ayant peu de bétail.
PROPRIETE, UTILISATION ET TRANSACTIONS DE BETAIL
Propriété
Les exploitants
des zones de recherche du Nord, pour la plupart
Wolofs,
déclarent
avoir en moyenne de plus grands troupeaux
que les exploitants
Peuls
du Sud. Une explication
plausible
de cette différence
est que les
exploitations
du Nord sont productives
sur le plan agricole
(voir Goetz,
1988), investissent
le produit
de leurs ventes d'arachides
et de céréales
dans
le bétail
et accumulent ainsi de plus nombreuses têtes de bétail
dans le
temps.
Il est aussi possible
que les Peuls déclarent
beaucoup moins de têtes
qu'ils
n'en ont.
Mais les Peuls du Sud cultivent
moins de céréales,
ils vont
probablement
être des acheteurs nets de céréales
(en utilisant
le produit
de
la vente du coton et du bétail)
et vont accumuler moins de richesse
à traver
le temps.

381
Utilisation
du Bétail
La traction
animale est répandue au Nord où les chevaux et les ânes sont
utilisés
sur les sols sablonneaux et friables.
Les chevaux sont aussi
utilisés
pour leur vitesse
pour augmenter les surfaces emblavees en arachides.
La preuve d'un phénomène important
de désinvestissement
pendant la première
moiti6 des années 1980 est faite
quand de nombreuses exploitations
ont été
obligées
de vendre leur biens pour acheter des vivres.
La traction
animale
est moins répandue au Sud et prédomine dans les zones d'intervention
de la
SODEFITEX. La traction
bovine est plus fréquemment utilisée
pour préparer
les
sols lourds argileux.
Les Transactions
de B&ail
L'évolution
des'transactions
pendant la période Novembre 1986-Juin
1987
montre que les producteurs
du Nord étaient
en gros des acheteurs
nets de
bétail
tandis que ceux du Sud en étaient
des vendeurs nets.
Les achats sont
considérés
comme des flux positifs
tandis que les ventes sont traitées
comme
des flux négatifs;
les transactions
nettes peuvent être exprimées en Unités de
Bétail Tropical
(UBT) ou en valeur monétaire.
Les producteurs
Peuls typiques
du Sud vendent le bétail
pour acheter des vivres.
Les Wolofs du Nord
investissent
les revenus de ldl vente des arachides
et des céréales
dans le
bétail
comme une stratégie
à long terme d'accumulation
de richesse
et de
sécurité
alimentaire.
'
Les ventes des cultures
de rente et du bétail
permettent
aux
exploitations
d'acheter
des céréales.
Est-ce une stratégie
délibérée
et
préférentielle
de spécialisation
ou est-ce le résultat
d'une technologie
de
production
céréalière
inadéquate,
d'un mauvais accès aux intrants
céréaliers,
de la faiblesse
d'utilisation
de l'équipement
agricole
ou d'autres
contraintes?
Ces questions
feront
l'objet
d'autres
travaux
empiriques.
LE BETAIL ET L'ACCUMULATION DE LA RICHESSE AU SENEGAL
Les producteurs
déclarent
de façon consistante
que le bétail
est un bon
investissement
au Sénégal.

382
Si le matériel
agricole
n'est
plus disponsible
par le biais des
programmes subventionnés
des organismes para-étatiques,
alors seules les
exploitations
ayant des ressources considérables
en terme de bétail
(ou de
revenus non agricoles)
pourront
investir
dans l'équipement
agricole.
IMPLICATIONS POUR LA POLITIQUE AGRICOLE ET ALIMENTAIRE
Partir
de l'optique
de l'analyse
des systbmes alimentaires
exige
l'incorporation
du bétail
dans l'analyse
au niveau de l'exploitation
et au
niveau sectoriel.
Sans une bonne connaissance
du rôle du bétail
dans les
systèmes de production
mixtes et des relations
intersectorielles
entre
l'élevage
et l'agriculture,
les décideurs
auront une compréhension
partielle
de l'agriculture
sénégalaise.
Cette compréhension
partielle
peut être nuisible
car les politiques
peuvent avoir des effets
inattendus
et pervers sur la production
animale et
par-dela
sur l'agriculture.
Un exemple est la promotion
de la variété
de
niébé CB-5 et d'autres
légumineuses
cultivées
pour leur rendement en haricots,
plutôt
que leur teneur totale
en matières
sèches (feuilles,..).
Ceci peut
avoir dans le temps un effet
négatif
sur la traction
animale dans les zones où
des variétés
améliorées
sont introduites,
à moins que d'autres
sources
d'alimentation
du bbtail
ne soient trouvées.
Continuer
a protéger
le secteur de l'élevage
au Sénégal par le biais de
taxes sur les importations
de la CEE sera necessaire
à moyen terme.
Permettre
à la CEE de déverser
ses produits
de l'élevage
au Sénegal peut avoir un impact
trés négatif
sur la production
nationale.
Face à la réduction
des prix
domestiques
et des opportunités
de commercialisation,
les exploitations
rurales
auraient
d'énormes difficultés
pour accumuler des richesses,
investir
dans une technologie
améliorée,
en particulier
la traction
animale.
(Ceci
suppose que la baisse des prix de rente du bétail
sera plus importante
que de
la réduction
des prix d'achat
des animaux de trait.)
Les baisses de prix
pourrait
dégrader la situation
de sécurite
alimentaire
des exploitations
rurales
en fin de compte.

383
SESSION V -- PROPOSITIONS DE RECOMMANDATIONS
1.
La collaboration
entre
les chercheurs
de 1’ISRA et les agents de
développement
doit
être renforcée.
Les directives
de la Nouvelle
Politique
d'Elevage
a montré les bienfaits
de cette collaboration.
Il faut poursuivre
dans
cette voie.
2.
Les problémes de santt! animale restent
toujours
d'actualité.
Il est
rappelé que moins de 1% des petits
ruminants
(population
totale
350 000) est
actuellement
vaccinée.
La mortalité
des volailles
rurales
s'élève
à prés de 50%
par défaut
de vaccination.
Il est donc indispensable
d'étendre
les actions
de
vulgarisation
sur ce sujet.

385
SESSION VI -- LES INSTITUTIONS ET LES AGENCES DE DEVELOPPEMENT
Résumé des interventions
Des interventions
ont été présentées
sur les points
suivants:
1. Les crédit
informel
et les coopératives
dans les régions de Fatick et
du Siné Saloum.
(Matar Gaye)
2. Les sections
villageoises
et l'approvisionnement
des exploitations
agricoles
en facteurs
de production.
(Desire Sarr)
3. La NPA du Sénégal et la responsabilisation
des organisations
de
producteurs
(OP): Problhmes et options
soulevhes par une enquète au Sud-Est du
Sénégal.
(Bocar Diagana)

LES COOPERATIVES RURALES
AU SENEGAL
ET L’EXPERIENCE
DE LA RESPONSABILISATION
Matar GAYE

389
I-ION
Les relations
entre 1'Etat
et les coopératives
constituent
une
problématique
assez complexe.
Théoriqument,
elles peuvent aller
de la
fusion totale
des coopératives
dans 1'Etat
à la parfaite
séparation
des deux
entités.
Les coopératives
sont parfois
présentées
comne substance d'un
troisième
secteur qui fait
trait
d'union
entre le public
et le privé.
Toutefois,
leur étatisation
semble caractériser
davantage
les sociétés
dites
moins développées
où elles constituent
souvent un produit
d'importation.
La
plupart
de ces sociétés
vivent
essentiellement
du secteur
agricole
dans
lequel évolue la majeure partie
de la population.
En régle générale,
l'écart
culturel
et technologique
entre le paysanat et le reste de la
société y est assez prononcé.
Dans le cas du Sénégal, le secteur agricole
polarise
l'essentiel
des
structures
coopératives
existantes
et dont les premieres
ont été introduites
par le colonisateur.
L'importance
de l'arachide
dans le système de traite
nécessitait
de contrôler
la production
aussi bien en amont qu'en aval.
Cette réalité
n'a pas changé à l'indépendance
en 1960 et l'arachide
est
restée au centre de l'activité
économique nationale.
Le paternalisme
des
pouvoirs publics
dans le domaine coopératif
résultait
aussi d'une
considération
philosophique.
En effet,
l'idée
que le paysan indigène
était
culturellement
vierge et techniquement
inapte faisait
que les coopératives
avaient
aussi une mission civilisatrice
sous le système colonial.
Avec l'indépendance,
la tutelle
étatique
sur les coopératives
s'expliquait
aussi par le manque de ressources
chez les dont la pauvreté
était
selon le Président
SENGHOR le principal
handicap au développement
agricole.
L'analphabétisme
des coopérateurs
en Francais comne langue de
travail
suffisait
pour justifier
la main-mise de l'encadrement
sur la
gestion
des coopératives.
Il est de nos jours reconnu que l'encadrement
s'intéressait
plus à la réalisation
de programmes chiffrés
qu'au
développement
réel du système coopératif.
La distorsion
en faveur du
mesurable tels que les quantités
de facteurs
productifs
mises en place et le
tonnage d'arachide
collecté
a pénalisé
les autres volets
cormne la formation
qui reste précaire.

390
L'adhésion
s'interprëte
genéralement
comme une simple formalit
donnant
droit
à certains
privilèges
et notamment au crédit.
A ce sujet,
les
"mauvais coopérateurs"
qui seraient
majoritaires
se subdivisent
en trois
groupes.
Le premier groupe est constitué
par ceux qui estiment
que l'assistance
aux moins fortunés
est un devoir social qui revient
a 1'Etat.
Leur argument
est qu'avec la paupérisation
qui se genéralise
en milieu
rural,
si 1'Etat
n'aide
pas le paysan, personne d'autre
ne pourra le faire
à sa place.
Cette
mentalité
d'assisté
est de nos jours sévèrement reprochée
au monde rural par
les pouvoirs
publics.
Pour le second groupe de "mauvais coopérateurs',
1'Etat
est le
principal
béneficiaire
de la culture
arachidière.
Par conséquent,
il a
intérêt
à faire
le necessaire
pour permettre
aux paysans de produire
cette
denree.
Le troisième
groupe estime que la cooperative
n'est
qu'un instrument
d'exploitation
des paysans par une élite
dirigeante
qui ne joue pas le jeu.
Allusion
est souvent faite
aux multiples
détournements
qu'on cherche à
combler par des tricheries
de tous ordres.
En somme, la "providence
coopérative"
est vue par une bonne partie
des
coopérateurs
comme une oeuvre sociale,
une participation
normale de 1'Etat
à
l'effort
productif
dont les fruits
sont partages
ou une simple récupération
du bien usurpé.
Tout cela a contribué
aux difficultes
du système de crédit
mis en place a travers
le Mouvement Coopératif.
Celui-ci
a été au cours de
son évolution
un instrument
privilègié
de la politique
officielle.
Après
une longue histoire
d'intervention
poussee, les pouvoirs
publics
ont décidé
de faire
un pas vers la responsabilisation
des coopérateurs.
Nous
examinerons
successivement
la réalité
coopérative
au cours de ces deux
grandes phases de son évolution
en nous limitant
au secteur
arachidier.
Pour ce qui concerne la méthodologie,
l'analyse
est basée sur des
enquêtes formelles
conduites
de Juin à Août 1986 dans les régions de Kaolack
et Fatick qui constituent
le coeur du Bassin Arachidier.
L'échantillon
géographiquement
stratifié
se compose de 60 sections
villageoises
qui sont
les cellules
de base des nouvelles
coopératives.
Le questionnaire
s'adressait
aux membres de bureau de ces sections.
Les interviews
se
tenaient
en public et l'assistance
jouait
un rôle de témoin.
Le

391
rassemblement
de tous les membres de bureau était
en général
impossible
au
niveau des sections
polarisant
plusieurs
villages.
Dans de telles
situations,
les présidents
ont été visés en priorité.
On peut se demander
si cela n'a pas affecté
la consistance
des informations
recueillies.
Nous
estimons que le risque n'est
pas très significatif
car dans tous les cas, la
prérogative
de répondre aux questions
qualitatives
était
laissée
au
président
par les autres membres du bureau lorsque ces derniers
étaient
présents.
Parallèlement
à ces enquêtes,
des discussions
informelles
ont été
tenues avec les responsables
régionaux
du Mouvement Coopératif
et des
paysans pris individuellement.
COOPERATIVES AGRICOLES ET POLITIQUE OFFICIELLE
Les coopératives
agricoles
ont été utilisées
par les pouvoirs
publics
pour
remplir
plusieurs
missions avec des priorités
variant
dans le temps.
Historiaue
et Immact du Mouvement
Coopératif
Les premières
structures
pré-coopératives
ont été créées vers 1910 par
les autorités
coloniales.
Il s'agit
des Sociétés
Indigènes
de Prévoyance
dont l'objectif
principal
était
de sécuriser
le capital
semencier
d'arachide.
En même temps , elles devaient
promouvoir
une "mentalité
de
coopérateurs"
chez les paysans.
Les premières
véritables
coopératives
sont
apparues en 1947 sous l'impulsion
du Partie Socialiste
Français.
Leur
mission consistait
avant tout à démanteler
l'hégémonie
des traitants
Libano-Syriens
dans le commerce primaire
des arachides.
Après l'indépendance
en 1960, les traditions
communautaires
ont
favorisé
le choix de l'organisation
coopérative
comme base pour construire
une "Voie Africaine
du Socialisme".
Le concept de solidarité
paysanne a été
institutionnalisé
à travers
les coopératives.
La caution
solidaire
et la
retenue antifraude
opérée sur les prix au producteur
constituaient
la
substance du principe
cooperatif.
En cas de défaillances
individuelles,
toute la communauté
supportent
les conséquences.
Un tel système pénalise
toujours
les plus intègres
qui y voient une injustice
flagrante.
Les
coopératives
devaient
par la suite s'orienter
davantage vers la
modernisation
de l'agriculture.
Elles étaient
utilisées
comme cadre

392
d'exécution
du Progrannne Agricole.
Il s'agissait
de faciliter
l'accès
aux
technologies
améliorées
par la mise en place d'un système de credit
concernant
les facteurs
de production.
L'intervention
des coannercants privés donnait
lieu à un phenomène
d'endettement
usuraire
que les cooperatives
visaient
à supprimer.
Les prêts
de soudure répondaient
à ce souci de protéger
les paysans contre
l'exploitation
par les commercants privés qualifies
de véreux.
Ces derniers
ont été exclus de la collecte
arachidière
à partir
de 1967.
Le but d'une
'
telle
mesure était
d'éradiquer
le mal de l'usure
et de fortifier
les
coopératives
qui n'avaient
plus à affronter
la concurrence.
Un profond
bouleversement
s'est alors produit
entre la conmwnauté paysanne et les
conanercants locaux.
Ces derniers
continuaient
toujours
à être sollicités
en
matière
de crédit.
N'ayant plus de prise sur les récoltes,
il leur fallait
des garanties
réelles.
C'est ainsi qu'une bonne partie
des équipements
fournis
par les coopératives
aboutissaient
comme gage aux mains des
créanciers
privés.
Ce qui n'était
pas repris
par leurs propriétaires,
soit
par suite de mauvaises récoltes
soit parce qu'ils
pouvaient
encore
facilement
en obtenir
à la coopérative
etait
loué ou vendu sur le marché.
La vente de matériel
neuf et d'engrais
distribués
par la coopérative
était
une pratique
courante
chez certains
adhérents.
Les attributions
de crédit
ne tenaient
pas compte des besoins réels de chaque membre, ce que
l'encadrement
n'était
d'ailleurs
pas en mesure d'apprécier.
Les paysans que l'endettement
gène et qui constituent
les "bons
coopérateurs"
finissent
par préférer
le marché paralèle
des facteurs
de
production
où les prix sont assez bas.
Pour eux, l'intérêt
accordé à la
coopérative
s'est amoindri dans la mesure où les circuits
d'approvisionnement
alimentés
par le crédit
aux "mauvais coopérateurs"
étaient
devenus une alternative
à l'endettement.
A partir
de 1980, toutes
les opérations
de crédit
ont été suspendues
suite aux difficultés
de recouvrement.
Après une période de véritable
hibernation,
le Mouvement Coopératif
a été restructuré
en 1983.
Réforme structurelle
de 1983
La responsabilsation
des paysans constitue
l'axe
central
de la réforme
du système coopératif.
Selon certaines
hypothèses,
les paysans aspirent
à

393
l'autonomie
qu'ils
utiliseraient
à bon escient.
Pour l'Etat,
le monde rural
est arrivé
à un stade de maturité.
Il doit donc être sevré d'autant
plus
que la conjoncture
ne permet pas de le "biberonner"
davantage.
La volonté
de désengagement de 1'Etat
nécessite
de nouvelles
structures
coopératives
qui soient considérées
par les paysans comne leurs propres organisations.
C'est ainsi que la réforme a mis en place les sections
villageoises
considérées
CO-
cellules
de base des coopératives
rurales.
A l'échelle
nationale,
plus de 4.400 sections
ont été créées autour de 337 coopératives-
mères.
Au sein de chaque section,
les paysans peuvent s'organiser
en
groupements d'intérêt
sur la base d'activités
communes.
La structure
d'ensemble
coopératives-mères,
sections
villageoises
et groupements
d'intérêt
constitue
une tentative
de combiner les avantages de la solidarité
découlant
de la petite
taille
à ceux de l'efficacité
qu'offre
la grande
échelle
de l'organisation.
Caractéristiques
des sections
villageoises
Les sections
villageoises
sont officiellement
définies
comme étant
"des
structures
démocratiques
de participation
communautaire
regroupant
l'ensemble
des adhérents
résidant
dans le ressort
géographique
d'un village
ou d'un quartier"
(Ministère
du Développement
Rural; Nouvelle
Politique
Agricole;
Mars-Avril
1984).
Selon les termes du même document,
elles sont
organisées
en groupements
par activité
ou par produit.
Cela reflète
leur
vocation
multisectorielle
embrassant l'agriculture,
l'élevage,
la pêche,
l'artisanat
rural et l'exploitation
forestière.
Ces nouvelles
structures
jouissent
d'une personnalité
civile
et sont dotées de leurs propres organes
de décision.
Elles doivent
être multifonctionnelles
et financièrement
autonomes.
Les 60 sections
viilageoises
de notre échantillon
polarisent
au total
165 villages.
Le nombre de villages
par section varie de 1 à 8 et la
moyenne des effectifs
d'adhérents
déclarés
par section
est de 193.
Cependant,
on constate
une très grande variabilité.
L'éventail
de la
distribution
s'étale
entre un minimum de 36 adhérents
et un maximum de 1000.
Sur les 60 sections
villageoises
enquêtées,
50 ont un nombre d'adhérents
déclarés
inférieur
au minimum légal de 300.
Cette faiblesse
traduirait
l'exclusion
d'une bonne partie
des populations
rurales.
Cependant,
il

394
importe de signaler
que la notion d'adhérent
reste encore tres vague.
Dans
la pratique,
aucun critére
ne définit
le statut
de membre d'une maniére
précise et uniforme.
Cette ambiguité
rend difficile
l'appréciation
de la
taille
réelle
des sections
par rapport
aux normes officielles.
Sur la base
des informations
livrées
par les dirigeants,
3 p.100 des membres ont
lPélevage coame activité
principale.
Le chiffre
est de 0,75 p.100 pour
l'artisanat
et negligeable
pour la pêche.
Cela montre que dans cette zone
les sections
villageoises
ne sont pas encore des structures
réellement
multisectorielles.
Environ 10 p.100 des adhérents
ne sont pas responsables
d'une cellule
familiale
d'imposition
commun&nent appelée carré.
Ceci est un
indice de marginalité
des jeunes'dans
ces organisations.
Celles qui
comptent des femmes parmi leurs membres sont des cas exceptionnels.
La composition
des bureaux varie entre 4 et 13 membres.
Cependant,
ceux qui portent
des titres
bien définis
sont en g6néral le président,
le
secrétaire
et le trésorier.
Certains
membres siégeant
au bureau n'ont
aucun titre
et aucune
attribution.
Leur présence se justifie
souvent par un souci d'equilibre
entre différents
villages,
quartiers
ou groupes ethniques
associés.
Dans la
plupart
des cas, le président
se substitue
à tous les autres qui n'ont
en
réalité
qu'un rôle d'observateurs.
Son plus proche collaborateur
est le
secrétaire.
Ce dernier
a souvent un niveau d'instruction
élémentaire
et
détient
les informations
chiffrées
quand le président
est illettré
en
Français.
Au total,
70 p.100 des sections
enquêtees ont dans leurs bureaux
1 à 6 individus
ayant été dirigeants
d'anciennes
coopératives.
Ils
représentent
33 p.100 de l'effectif
des membres de bureau.
Ainsi,
même si
les structures
sont nouvelles,
leur direction
n'est
pas totalement
en
rupture
avec l'ancien
système.
Les chefs de village
constituent
7,3 p.100
des dirigeants
de section.
On les retrouve
dans 28 p.100 des comités de
direction.
Dans l'ensemble,
22 p.100 des villages
associés ne sont pas
représentés
au sein des bureaux.
L'existence
d'une caisse n'a été notée que dans une section
sur les
soixante
enquêtées.
Il s'agit
du seul cas où des cotisations
ont été
versées par les adhérents.
Les postes de dépenses ont été:
réparations
de
moulin,
baptèmes et transports
de dépouilles
mortelles.
Ainsi les
orientations
semblent de nature plus sociale
qu'économique.

395
Dans 18,3 p.100 des sections
enquêtées,
il existe
selon les dirigeants
des individus
qui aimeraient
changer d'affiliation.
Les raisons
avancées
sont souvent politiques,
ethniques
ou liees a d'autres
facteurs.
On peut
citer
l'éloignement
et le fait
que les adhérents
d'autres
sections
aient pu
recevoir
des dotations
en intrants
plus importantes.
Par ailleurs,
quelques
villages
ont été rattachés
à des cooperatives-meres
dont ils ne dépendaient
pas auparavant.
Cela a été aussi une cause de mécontentement.
Dans les
sections
qui n'ont
fait
que reconduire
les adhérents
des anciennes
cooperatives,
la clôture
des listes
a été déplorée par beaucoup d'individus
et notamment des jeunes qui aimeraient
devenir membres.
Parallèlement,
un
grand nombre de dirigeants
estiment
qu'adhérer
a la section
n'a aucun sens
parce que ne donnant aucune prérogative
spéciale.
Allusion
est faite
ici à
la suppression
du Progrannne Agricole.
Après leur création
en 1983, les sections
villageoises
sont restées
sans activité
pendant un certain
temps.
Néanmoins, elles
suscitaient
l'enthousiasme
dans la mesure où les populations
espéraient
que chaque
section
allait
se doter d'un point de collecte.
Les villages
qui
dépendaient
de coopératives
lointaines
se sont mobilisés
dans ce sens alors
que la réduction
du nombre de points de collecte
était
parmi les objectifs
du remembrement.
L'enthousiasme
de départ finit
par faire
place à la
déception
et au manque d'intérêt.
Contexte de la réorganisation
La réorganisation
du Mouvement Coopératif
s'inscrit
dans un contexte
particulier.
Pour l'Etat,
la filière
arachidiére
qui était
une importante
source de gains est devenue déficitaire
depuis 1980.
Les difficultés
de
recouvrement
des dettes du monde rural ont abouti a la mise en veilleuse
de
toutes les opérations
de crédit.
En outre,
le souci de réduire
les coûts
d'intervention
devait
se traduire
par la diminution
du nombre de
coopératives.
Suite aux effets
de mauvaises récoltes
successives,
une bonne
partie
du paysanat se trouvait
de facon quasi permanente en situation
de
survie.
Le crédit
informel
est difficile
à trouver
auprès des commercants
privés a cause du risque élevé et du manque de garantie
réelle
chez les
paysans.
Aucun discours
ne pouvait
les mobiliser
si ce n'était
autour de
leurs préoccupations
immédiates,
à savoir le rétablissement
du sytème de

396
crédit
officiel.
"Du temps où existaient
les cooperatives"
est une
expression
devenue familiere
en milieu
rural.
Pour la plupart
des paysans,
la coopérative
s'identifiait
a une de ses fonctions,
a savoir l'octroi
de
credit
aux adhérents.
Son deuxiéme grand rôle qui est l'achat
des produits
ne constitue
pas une préoccupation
majeure pour les coopbrateurs.
Cela
résulte
de l'idée
que 1'Etat
a lui même intérêt
à acheter
les récoltes
arachiires
dont l'écoulement
n'a pas encore véritablement
pose problème aux
prodùcteurs.
Depuis 1985-86, des opérateurs
privés ont été admis dans la collecte
primaire
des arachides.
Les coopératives
doivent
donc faire
face à une
concurrence
pouvant être stimulante
ou fatale.
Dans ce contexte
caractérisé
par un "moral coopératif"
assez bas, la
restructuration
laissait
les paysans indifférents
malgré l'inventjon
d'un
nouveau vocabulaire.
Apres leur création
en 1983, les sections
villageoises
sont restées dans l'anonymat
et l'inactivité.
Leur existence
n'était
materialisée
par aucun signe de vie.
En 1985, l'octroi
de semences d'arachide
a crédit
par le biais de ces
organisations
a suscité
une certaine
mobilisation
chez les paysans.
La
gestion
de ce crédit
devait
inaugurer
une nouvelle
ére; celle d'un début de
responsabilisation
des coopérateurs.
LES COOPERATEURS
l3 LA GESTION DU CREDIT
Remboursement des dettes
Rfhultats
d'ensemble
Dans l'ensemble,
57 sections
sur les 60 enquêtées ont pu rembourser
à
100%. Cependant,
l'appréciation
des performances
doit aller
au-delà
des
simples résultats.
Quel en a été le processus?
Parmi ces 57 sections,
40 avaient soldé leur compte à la date critique
du 30 Avril.
Pour les 17 autres,
il a fallu
annoncer que seul le paiement
des dettes
antérieures
sera la condition
pour renouveler
les crédits
de
facon modulée.
Au niveau de notre échantillon,
chaque débiteur
a payé de
bon gré dans 51% des sections
ayant remboursé à 100%. Pour les autres 49%
qui ont soldé leur compte mais avec difficulté,
les performances
ont été
réalisées
selon les modalités
suivantes:
-
Cotisation
du bureau pour compléter
15%

397
-
Usage de contraintes
et menaces contre les retardataires
14%
-
Complément vresé par le président
seulement 11% \\~
-
Crédit
en espèce accordé par un tiers
9%.
Le paiement intégral
par chaque débiteur
a été réalisé
dans 62% des 60
sections
villageoises
enquêtées.
Dans les cas où le remboursement
posait
problèmes,
deux principales
causes de défaillance
ont éte identif‘iées
par
les responsables
de section.
Il s'agit
du manque de moyens et d'une
mauvaise volonté.
Chacun de ces facteurs
a éte mentionné
une fois sur dew.
Les adhérents
qui ont contribué
à solder les comptes des mauvais
'
payeurs avaient
droit
à des dotations
spéciales,
Cependant,
les défaillants
qui ont encore benéficié
du crédit
devaient
désintéresser
leurs bienfaiteurs
avec les semences obtenues.
L'opération
n'était
alors qu'un achat déguisé.
Le même phénomène a été observé entre quelques sections
et des commercants
privés.
Les 9% des sections
ayant remboursé à 100% ont négocié un
financement
dans des' conditions
similaires.
L'une d'entre
elles devait
utiliser
37,7% de sa dotation
pour payer une dette de quelques jours à
raison de 1 Kg pour 90 F recus.
Les semences en question
étaient
cédées aux
paysans à 116 F/Kg.
Pour pouvoir rembourser toutes
les quantités
obtenues,
les sections
concernées devaient
pocéder a une majoration
des taux d'intérêt
supportés
par les bénéficiaires
des quantités
restantes.
Facteurs théoriques
de performances
Quels sont les facteurs
susceptibles
de jouer sur le recouvrement
des
dettes?
A priori,
on peut en retenir
six:
Rendements asricoles
La solvabilité
des paysans est très étroitement
liée à la
rentabilité
de l'agriculture.
Nous ne considéreront
que l'arachide
et son
rendement peut se mesurer par le coefficient
de multiplication
des semences.
Il s'agit
du rapport
entre la production
et la quantité
semée.
Cette
variable
dépend fortement
des conditions
physiques du milieu.
Sélectivité
dans l'attribution
des crédits
Les sections
villageoises
ont distribué
le crédit
selon des critères
plus ou moins sélectifs.
Elles avaient
le loisir
de déterminer
les règles

398
de selection
des bénéficiaires.
En principe,
plus la selection
est sévère,
moins le risque est grand.
On estime aussi que plus la proportion
des
béneficiaires
est faible,
plus le crédit
est percu comme un privilège
par
ceux qui en ont obtenu.
Notre hypothese est que cette notion
de privilège
joue sur les attitudes
et donc sur le remboursement.
La sélectivité
qui la
détermine
peut se mesurer dans chaque section
par le pourcentage
des
adhérents
bénéficiaires
de crédit.
Exnérience des diriqeants
La gestion
du crédit
est une activité
nouvelle
pour les sections
villageoises.
L'expérience
anterieure
des responsables
peut jouer sur les
performances.
Pour chaque section,
un indicateur
en est le nombre de
dirigeants
ayant éte membres de bureau d'une cooperative.
Autorité
des diriqeants
"Baadoolo ragalul
moroom ma" est un célèbre adage chez les Wolofs.
Il
signifie
que le paysan n'a pas peur de son semblable.
Le fait
d'avoir
"peur" des dirigeants
et l'influence
de ces derniers
résultent
en partie
de
l'autorité
temporelle
qu'ils
incarnent.
Le nombre de chefs de village
parmi
les membres de bureau constitue
un indicateur
de cette autorité.
Dispersion
aéoqranhiaue
des administrés
Nous supposons que plus les associés sont dispersés,
plus la tache des
responsables
du crédit
est difficile.
La connaissance
mutuelle
est moins
bonne et l'effet
de cohabitation
sur la dynamique de groupe n'est
pas
favorisé.
La dispersion
peut s'estimer
dans chaque section
par le nombre de
villages
associes.
Contrôle
de la commercialisation
Il est supposé que plus les responsables
sont en mesure de contrôler
la
commercialisation
des membres, plus la récupération
des crédits
est
facilitée.
Selon les dirigeants
de section,
l'existence
d'un point de
collecte
local est déterminant
dans le recouvrement
des créances.

399
Influences
réelles
des différents
facteurs
Sur le plan des faits,
quelle a été l'influence
de ces différents
facteurs
sur le remboursement des dettes?
Nous considérons
les taux de
remboursement obtenus à la date du 30 Avril 1986 dans les différentes
sections
enquêtées.
Ces taux nous semblent plus significatifs
que ceux qui
ont 4th atteints
au dernier
moment.
Ils excluent
l'effet
des mesures
spéciales
annoncees après Avril et comme quoi toute
section
qui n'aura
pas
atteint
un certain
taux de remboursement ne verra pas son crédit
renouvelé.
Ces mesures ont été a l'origine
d'un effort
supplémentaire
qui ne refléte
pas de r-belles performances.
La relation
linéaire
entre les taux de
remboursement
au 30 Avril et de six facteurs
déja mentionnés
est assez
faible.
Le modèle global de régression
n'est
pas statistiquement
significatif
au-dela de 75% (test F).
Neanmoins, on peut en retenir
quelques caractéristiques.
Le facteur
de
multiplication
des semences qui mesure le rendement agricole
est l'élément
le plus déterminant.
Son effet
est statistiqument
significatif
à 99%. Le
coefficient
de corrélation
partielle
associé est le plus élevé avec une
valeur de 0,3.
Pour chaque section,
la rentabilité
a été estimée par le
rapport
entre la production
totale
d'arachide
et la quantité
semée en 1985
dans quatre exploitations.
Le facteur
autorité
vient en second lieu.
Le coefficient
associ é au
nombre de chefs de village
dans le bureau est significatif
à 85%.
S'agissant
des autres facteurs
dont l'influence
est plus margina le, on
peut retenir
que le nombre de villages
polarisés
est en liaison
négat ive
avec le taux de remboursement.
Il en est de même du pourcentage
des
adhérents
bénéficiaires
de crédit.
Leurs effets
individuels
sont
statistiquement
significatifs
a 70%. Par contre,
le nombre d'anciens
dirigeants
de coopératives
a une incidence
statistiquement
négligeable.
De
même, aucune différence
significative
n'est notée entre les sections
dotées
d'un point de collecte
interne
et les autres.
Une variable
binaire
prenant
les valeurs
1 et 0 a été utilisée.
L'ensemble des six facteurs
considérés
n'expliquent
que 15% de la
variabilité
du taux de remboursement
autour d'une moyenne de 92%. Même si
un faible
coefficient
de détermination
multiple
est caractéristique
des
séries transversales,
on peut s'interroger
sur l'adéquation
du modèle

400
linéaire
dans ce cas précis.
Les différents
diagrammes de dispersion
ne
suggérent
aucune autre formulation
plus appropriée.
On peut donc admettre
l'hypothése
que d'autres
facteurs
moins quantifiables
jouent
un rôle
primordial.
Tel serait
le cas des conséquences que les paysans attendent
du
remboursement
ou du non remboursement de leurs dettes.
Les attitudes
à cet
égard sont en partie
Tiees aux sanctions
prévues,
a leur diffusion
et a
l'information
d'une maniére g#nérale.
Sanctions
A la question
de savoir quelle
est la principale
sanction
prévue contre
ceux qui n'auront
pas remboursé leurs dettes,
les repenses obtenues
sont les
suivantes:
- Les priver
de tout crédit
ultérieur
90%
- Aucune sanction
n'est
prévue
10%
Dans 41% des cas où une sanction
est prévues les responsables
estiment
que son application
doit être conditionnelle.
Selon eux, les débiteurs
de
bonne foi qui ne paient pas, par manque de moyens ne devront
pas être
pénalisés.
Il va sans dire que l'appréciation
des différents
cas comporte
un aspect subjectif.
Cela rend difficile
la mise en oeuvre de sanctions
sur
une base discriminatoire.
L'alternative
de la généralisation
vide de son
sens le concepte de solidarité
paysanne.
Néanmoins, elle reste préferable
pour la majorité
des dirigeants
de section.
Par ailleurs,
certains
responsables
ont également utilisé
comme arme la distribution
éventuelle
de
vivres.
Celui qui ne paie pas l'intégratité
de ses dettes
ne pourrait
pas
en bénéficier.
Recours
ultimes
Devant l'Union
des Coopératives,
les sections
villageoises
sont
entièrement
responsables
du crédit
obtenu et distribué
à leurs membres.
Que
comptent elles faire
pour payer a 100% si elles n'arrivent
pas à recouvrer
toutes
les créances placées ? Selon les réponses obtenues au niveau des
bureaux,
les recours ultimes
onvtsagés sont les suivants:
- Demander des cotisations
aux membres 52%
- Chercher un crédit
12%

401
- Vendre
ou mettre
en gage les biens
des mauvais
payeurs
33%
- Rien ne pourra
être
fait
3%.
Pour l'année
1986,
seuls
les membres de bureau
ont participé
aux
cotisations.
Cela leur
donnait
droit
à des dotations
plus
importantes.
La vente
de biens
par expropriation
forcée
n'a pas eté constatée.
Sa
mise en oeuvre
requiert
des dispositions
juridiques
qui font
souvent
défaut.
Seule
une section
a pris
l'initiative
de faire
signer
et légaliser
un
engagement
formel
a chaque
débiteur.
L'alternative
de chercher
un crédit
pour payer
les dettes
n'est
envisageable
que dans une situation
particulière.
Le remboursement
des dettes
semences doit
être
une condition
néccessaire
et suffisante
pour en obtenir
d'autres
dans un délai
court.
Cela sert
de garantie
aux créanciers
potentiels
qui n'acceptent
pas de
prendre
certains
risques.
Problèmes
soulevés
Parmi
les problémes
d'ordre
général,
quatre
ont particulièrement
été
mis en relief.
.Insuffisance
du crédit
Deux tiers
des sections
villageoises
ont souligné
l'insuffisance
des
quantités
recues.
Selon
les responsables
du crédit,
les petites
quantités
posent
de grands
problémes.
Pour être
économiquement
efficace,
leur
distribution
nécessite
des mesures
discriminatoires
plus
sévères
et donc
plus
difficiles
à prendre
pour des dirigeants
élus.
Contrôle
des points
de collecte
Dans 26 sections
villageoises
sur 60, les responsables
déclarent
qu'un
meilleur
contrôle
des points
de collectes
aurait
facilité
le recouvrement
des dettes.
Pour eux, le regard
des membres de bureau
sur la
commercialisation
des débiteurs
est un atout
fondamental.
Cela
suppose
l'existence
d'un
point
de collecte
dans la section.
La possibilité
de
vendre
à des opérateurs
privés
a rendu
la situation
plus
compliquée.
Ces
derniers
n'avaient
aucun
interêt
à collaborer
avec les agents
de
recouvrement.
Selon
les dirigeants
de section,
le recouvrement
correct
des
dettes
nécessite
un contrôle
complet
des structures
coopératives
sur la

402
collecte
primaire
des arachides.
Cela signifie
pour eux que les
intervenants
privés nouvellement
admis dans le circuit
devraient
en être
exclus.
La question
se pose de savoir si tel serait
le souhait
du paysan
moyen.
En outre,
dans le contexte
du désengagement de l'Etat,
la
participation
des opérateurs
privés dans le commerce arachidier
constitue
une importante
mesure officielle
pour les inciter
é intervenir
dans
l'approvisionnement
du monde rural en intrants
agicoles.
Mon rémunération
des dirigeants
Il est supposé qu'en milieu
rural,
l'honneur
de diriger
compense les
servitudes
liées a cette fonction.
Avec la responsabilité
de gérer le
crédit,
le fait
de diriger
perd son caractere
de fonction
honorifique
purement sociale.
Dans plus du tiers
des sections
villageoises
enquétées,
les presidents
se plaignent
de n'être
pas rémunérés.
Les multiples
déplacements
prennent
une bonne partie
de leur temps et impliquent
des
dépenses non négligeables.
Les estimations
moyennes sur la campagne 85-86
se chiffrent
a 52.000 F par président.
Ils estiment
que leur responsabilité
est trop lourde et contraignante
pour être exercée bénévolement.
Le cas des
chefs de village
qui bénéficient
de primes sur les impôts collectes
est
souvent mis en relief.
Cette tendance à s'assimiler
aux agents de
l'administration
officielle
prouve que les coopératives
restent
encore dans
une certaine
mesure assimilées
ai des institutions
etatiques.
Par ailleurs,
seuls les paysans d'une certaine
élite
peuvent
matériellement
supporter
les sacrifices
qu'impose
la non rémunération.
Ainsi,
l'aisance
risque de primer sur toutes les autres qualités
quand il
s'agit
de choisir
un président
de section.
Cela favorise
une situation
qui
a éte déplorée
sous l'ancien
systeme, a savoir l'acaparement
des
coopératives
par la minorité
des moins nécessiteux.
Conflits
internes
La gestion
du crédit
est a l'origine
de nombreux conflits
au sein des
sections
villageoises.
Les inévitables
discriminations
sont toujours
mal
vues par ceux qui sont relativement
désavantagés.
La pénalisation
des bons
payeurs suite au comportement
d'autres
individus
est aussi une source de
tension.
Des dirigeants
affirment
également que l'intransigeance
et la

403
rigueur
dans l'exercice
des responsabilités
leur crée beaucoup d'ennemis.
Ils tendent
a être vus comme des agents de la puissance publique
n'ayant
pas
les mêmes intérêts
que la communauté qui les a élus.
Cela sème la discorde
entre eux et une partie
de leurs administrés.
Dans l'ensemble,
14
présidents
de sections
sur 60 souhaiteraient
se décharger
purement et
simplement de leur responsabilité
de gérer le crédit.
Les relations
avec la coopérative-mère
sont dominées par une volonté
d'émancipation.
"Nous n'avons pas besoin d'une mère qui n'allaite
pas",
disait
un président
de section.
Une partie
de la confusion
vient du fait
que chaque coopérative-mère
coincide
nominalement
avec une section
villageoise
qui lui est identifiée
par les paysans.
Pour eux, cette
coopérative
n'est
qu'une section
qui a plus de chance que les autres parce
que dotée d'un important
point de collecte.
Un autre phénoméne non négligeable
est qu'avec la responsabilisation
des groupements
coopératifs,
on assistent
à la naissance
de nouvelles
cellules
de pouvoir au sein de la communauté villageoise.
Cela résulte
surtout
du caractère
stratégique
des semences d'arachide
qui constituent
une
préoccupation
majeure des agriculteurs.
Un tel atout entre les mains des
présidents
de section rend certains
chefs de villages
très jaloux.
Quelques
uns d'entre
eux souhaiteraint
même l'échec
de l'expérience
pour avoir la
preuve que rien ne peut réussir
sans qu'ils
soient impliqués
au premier
plan.
coNcLusIoN
L'universalié
du principe
coopératif
cache une grande diversité
des
situations
réelles.
Cette diversité
confère un aspect relatif
à la
problématique
des rapports
entre Etat et coopératives.
Le degré de
séparation
des deux entités
au départ détermine
souvent la nature des
relations.
Lorsque la coopérative
est apporté aux coopérateurs
comme
"produit
fini"
ou même "semi fini",
elle représente
une tentacule
ou un
instrument
de l'instigateur
qui mène le jeu.
Tel a été le cas des
coopératives
arachidières
au Sénégal.
Leurs rapports
avec 1'Etat
n'étaient
pas véritablement
en terme de coopération.
Celle-ci
suppose un minimum
d'autonomie
pouvant résulter
de différents
processus.
Les intérêts
en jeu,

404
les rapports
de force mais aussi la volonté
des uns et des autres
sont des
facteurs
déterminants.
Pour ce qui concerne les coopératives
rurales
Sénégalaises,
l'hypothèse
d'aspiration
des paysans a l'autonomie
reste a vérifier.
Le
moins qu'on puisse dire est que la tutelle
étatique
n‘est pas vue par
l'ensemble
des coopérateurs
comme une dépendance regrettable.
Pour beaucoup
d'entreeux,.
elle découle d'une obligation
naturelle
des pouvoirs
publics
qui doivent
s'occuper
de leurs propres institutions.
La coopérative
ne
représente
chez les paysans qu'une structure
mise en place par 1'Etat
pour
apporter
le crédit
et acheter les produits.
Dans le contexte
actuel,
cette
institution
doit faire
face'à
une nouvelle
réalité
qu'impose
le
désengagement
de la puissance publique.
La réforme de 1983 traduit
une volonté
de promouvoir
l'autonomie
des
coopératives.
La responsabilité
de gérer le crédit
était
à cet égard un
premier test.
Elle a été acceptée volontiers
par les trois
quarts des
sections
villageoises
enquêtées.
Les dirigeants
qui souhaiteraient
s'en
décharger
fondent
leurs arguments sur les inévitables
problèmes
sociaux
mais aussi économiques que leur pose cette nouvelle
tâche.
La préservation
de l'unité
sociale
par l'équité
dans la redistribution
du crédit
obtenu au
nom du groupe est parfois
incompatible
avec l'efficacité
économique et en
particulier
avec le contrôle
du risque de non remboursement.
Par
comparaison
aux anciennes coopératives,
l'atout
théorique
des sections
villageoises
se fonde sur l'idée
qu'étant
plus petites,
elles constituent
un
meilleur
cadre de cohésion et d'expression
de la dynamique de groupe.
Le
principe
de libre
association
et le choix mutuel des partenaires
est
déterminant
à cet égard.
Il n'a pas été partout
de règle dans la pratique.
Avec la confiance
comme base subjective
d'attribution
de crédit
aux
individus,
les relations
sociales des dirigeants
risquent
de se substituer
à
l'institution
coopérative:
On observe que-malgré
la vocation
multisectorielle
des sections
villageoises
devant embrasser tous les secteurs du développement
rural,
les
cultivateurs
se sentent
plus concernés que les autres.
Sur le plan
structurel,
les biais hérités
des anciennes coopératives
nécessitent
d'être
corrigés.
Cela suppose au préalable
une clarification
du statut
d'adhérent.
Une bonne information
de base sur les objectifs
et particularités
des

405
sections
villageoises
s'avère capitale.
Seule la preuve concrète
de leur
vocation
multisectorielle
peut susciter
l'intérêt
des éleveurs
et artisants
ruraux.
Une implication
plus poussée des sections
dans la collecte
des produits
agricoles
pourrait
générer des fonds pour leur autonomie financière.
Leur expérience
limitée
ne permet pas encore de cerner tous les aspects
de leur fonctionnement.
On peut tout de même affirmer
qu'avec la gestion
du
crédit,
les sections
se sont imposées A la conscience des populations
qui ne
restent
plus indifférentes
à leur existence,
ce qui est un acquis non
négligeable.
Néanmoins, la mobilisation
des paysans comme emprunteurs
n'est
pas en soit un indice de vitalité
du système.
La question
se pose de savoir
ce que deviendront
ces nouvelles
structures
coopératives
lorsque
le
caractère
dérogatoire
des opérations
de crédit-semences
se confirme.

406
REFERENCES
COPAC, Coopérative
Information
Note: Republic of Sénégal, COPAC Secrétariat;
Septembre 1985.
Economie Commission for Africa.
Reaional Exoert Consultation
on the Role of
Coopératives
in the Producti&
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Africa.
Addis Ababa, Ethiopia,
7 - 11 October 1985.
ENEA, Les Associations
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de Développement:
Bulletin
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Apoliauée,
N'3.
Dakar:ENEA, 1985.
ENEA, Journée de Réflexion
sur le Mouvement Coopératif
face à la Nouvelle
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Agricole.
n.d.
Gae, M., La Question Semencière dans le cadre de la Nouvelle
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ISRA. Département
Systèmes/Bame.
Dakar, 1986 (Mémoire de
confirmation).
Gentil,
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Collection
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Sherbrooke:
Université
de Sherbrooke,
1979.
Ministere
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Mars-Avril
1984.
ms.
Waterbury,
J., "Dimensions of the State Intervention
in the Groundnut Bassin."
June 1983.
ms.

LES SECTIONS VILLAGEOISES
ET L’APPROVISIONNEMENT
DES EXPLOITATIONS
AGRICOLES
EN FACTEURS DE PRODUCTION
(ETUDE DE CAS DANS LA COMMUNAUTE
RURALE DE KAYMOR)
_
par
Désiré Y. SARR

409
INTRODUCTION
Justificatifs
Au lendemain de l'accession
à la souveraineté
nationale,
des innovations
visant
à éliminer
le "système de traite"
qui avait maintenu les producteurs
dans une situation
de dépendance économique,
furent
introduites.
Elles avaient
pour objectifs:
- d'assainir
le circuit
de production
et de commercialisation
de
l'arachide;
- d'instaurer
un système de crédit
d'équipement
agricole
basé sur la
caution
solidaire
des membres pour une mécanisation
de
l'agriculture;
- de mettre en place des services d'encadrement
éfficaces
afin
d'assurer'la
réalisation
d'actions
de vulgarisation
et d'assistance
pédagogique:
Service de la Coopération;
Animation
Rurale;
Centre
d'Expansion
Rurale;
Sociétés de Développement.
De nombreuses études sur l'évolution
et le fonctionnement
de ces
coopératives
convergent
dans l'idée
que ces institutions,
contrairement
à
toute attente,
ont failli
à promouvoir
un développement
agricole
et même à le
maintenir
à un niveau acceptable.
Au lieu de susciter
l'adhésion
des
populations,
de développer
leur esprit
coopératif,
leur fonctionnement
a
résulté
dans un désintéressement
de la plupart
des membres pendant que la
filière
arachidière
sombrait dans un lourd déficit
budgétaire.
Comne indiqué dans l'exposé
des motifs
de la Loi 83-07 du 28 Janvier
1983
portant
création
des coopératives
de développement
avec pour cellules
de base
les sections
villageoises,
les raisons ayant empeché un bon fonctionnement
des
coopératives
peuvent être attribuées
à divers facteurs
dont:
- une forte
mainmise des services de 1'Etat
dans la gestion
renforcée
par l'analphabétisme
des adhérents;
- un développement
de pratiques
douteuses
(abus, fraudes)
et un
accaparement
du pouvoir à l'intérieur
de la coopérative
par
certains
notables
et groupes d'intérèt;
- une très faible
participation
des membres dans la gestion
et le
fonctionnement
des coopératives;

410
- un déficit
tres important
de la filière
arachidière
lié notamment à
une mauvaise application
du principe
de la caution
solidaire
mais
aussi aux fraudes et malversations.'
Devant une telle
situation,
1'Etat
a non seulement cherché a alléger
ses
charges mais s'est oriente
vers un changement de politique
visant
a
redynamiser
1"action
coopérative
en créant des organisations
opérationnelles
dont les actions
seraient
élargies
à différents
secteurs
d'activité.
Les
conditions
de création
des nouvelles
structures
les rendaient-elles
capables
d'assurer
une redynamisation
de l'agriculture
caractérisée
par la
participation
des producteurs?
La recherche
d'éléments
de réponse a cette
préoccupation
est a l'origine
de cette étude sur le mode de fonctionnement
des
SV dans l'approvisionnement
des producteurs
en intrants
agricoles
pour les
campagnes 1985/86 et 1986/87.
En effet,
la décision
de l'Union
Nationale
des
Coopératives
du Sénégal (UNCAS) d'octroyer
des semences à crédit
aux
producteurs
a travers
les SV, au delà de son aspect derogatoire,
constitue
un
test de la capacité
de ces structures
a satisfaire
les objectifs
de la
Nouvelle
Politique
Agricole(NPA).
Objectifs
Cette note vise deux,principaux
objectifs:
- analyser
le mode de fonctionnement
des SV dans la distribution
d'intrants
aux producteurs;
D réflechir
a des améliorations
possibles
au cas ou le crédit
semences
devrait
s'étendre
à d'autres
services
tels l'engrais
et/ou
l'equipement
agricole.
Méthodolooie
L'étude
dont les résultats
sont présentés
ci-aprhs
a été mené@ durant
les
mois de Juillet-Aôut
1986 au niveau de cinq SV dans la Communauté Rurale de
Kaymor (DPT) de Nioro.
Elle a concerne quatre cent trois
personnes
bénéficiaires
du crédit
semences pour l'année
1985/86 et quatre
cent une
lLe déficit
de la filière
arachidière
a été en moyenne de 12 milliards
pour
la période 1981/82 à 1985/86.
(cf. VII Plan Economique et Social,
tome II, p.25)

411
bénéficiaires
pour la campagne 1986/87.
Celles-ci
sont réparties
dans dix-sept
des vingt-trois
villages
qui composent la Communauté Rurale.
L'enquête
réalisée
sous forme de questionnaire
visait
l'identification
des bénéficiaires
(statut
familial,
lien de parenté
avec un membre du comité
de section,
position
sociale)
et les quantités
octroyées.
Des entretiens
avaient
aussi et& réalisés
dont l'objectif
était
de recueillir
les points
de
vue des paysans sur les modes de distribution
d'intrants
et sur les
justifications
de l'appellation
"semences des présidents"
pour désigner
les
semences allouées
a credit
par l'UNCAS. Enfin cette étude fait
suite à une
enquête conduite
au niveau de trente
sections
villageoises
réparties
dans les
régions de Fatick et Kaolack et au cours de laquelle
des difficultés
similaires
a celles ayant freiné
un bon fonctionnement
des coopératives
arachidieres
avaient
bte notées,
et des critiques
du mode de distribution
de
semences crédit
faites
(D. SARR, à paraître,.
Parmi ces villages
figurent
les cinq villages
au niveau desquels des
tests et essais agronomiques avaient
été menés durant la campagne agricole
1985/86.
PRESENTATION DES RESULTATS
L'implication
des SV a été différente
suivant qu'il
s'agit
de la
distribution
d'intrants
obtenus en apport de la commercialisation,
ou de
semences allouées
à crédit.
Distribution
de semences et d'ensrais
obtenus en apport
Il s'agit
des semences et engrais destinés
aux producteurs
qui avaient
conmwcialisé
leur production
arachidière
à travers
le circuit
officiel.
Concernant les semences en apport,
les modalités
de distribution
avaient
été
fixées par circulaire
0921/MDR du 28 Fevrier
1985, abrogée et remplacée par la
circulaire
1380/MDR du 27 Mars 1985.
Tout conune par le passé, les SV n'ont pas été capables de dresser les
listes
des benéficiaires.
Ainsi les listes
de paysans éligibles
ont été
dressées par les agents de la SONACOS. De même, les SV ont été incapables
de
déterminer
la quantité
de semences qui devait
revenir
à chaque bénéficiaire.
L'intervention
des agents de la coopération
était
de ce fait
nécéssaire.

412
Enfin des perturbations
liées à des ruptures
de stocks au niveau des secco
avaient
été observées.
Pour ce qui est de l'engrais
provenant
de la retenue de 5F/kg d'arachide
commercialisé,
l'UNCAS s'était
chargée de l'achat,
de la manutention
et du
transport.
L'enquete
conduite
au niveau paysans et Service de la Coopération
révele des lenteurs
dans l'acheminement,
ce qui s'est
traduit
par un retard
important
dans la distribution.
Par ailleurs
le recours aux agents de la
coopération
était
nécessaire
pour déterminer
les quantités
a allouer
aux
différents
bénéficiaires.
Comme cela avait été le cas pour les coopératives
arachidières,
l'absence
de formation
fonctionnelle
et le niveau d'analphabétisme
ont été les
principales
raisons ayant entrainé
le recours permanent à des compétences
extérieures.
Distribution
de semences crédit
Contrairement
à la distribution
de semences en apport,
il revenait
aux SV
de déterminer
les bénéficiaires
et la quantité
de semences crédit
à accorder à
chacun. Cependant,
les modalités
d'octroi
et de remboursement
étaient
fixées
par circulaire
2121/MDR du 21 Mai 1985 et 2327/MDR du 4 Juin 1985.
Selon les
termes de cette derniere,
le choix des bénéficiaires
devait
tenir
compte
principalement
des besoins en semences, de la moralité
et de la solvabilité
des interèssés.
Par ailleurs,
l'approbation
par l'assemblée
de la section
du
mode de distribution
devait
précéder toute allocation
de semences.
La
complexité
des critères
et, surtout,
le contexte
de crise de semences dans
lequel se trouvaient
la plupart
des producteurs
exigeaient
que les
coop6rateurs
soient
informés sur le bien fondé et le vrai sens de ces critères
et que l'opportunité
leur soit donnée de les discuter
en assemblée.
L'enquête
réalisée
au niveau de la CR de Kaymor indique
qu'aucune
des
cinq sections
n'a tenu une assemblée pour informer
les adhérents
sur les
modalites
de distribution
et les critères
auxquels il fallait
satisfaire
pour
être éligible.
La désignation
des bénéficiaires
et la détermination
des
quantités
à leur attribuer
s'est
faite
au niveau des comités de SV, quand les
membres de ces comités n'ont pas eu tout simplement qu'à enterriner
la
décision
des présidents.
Le même constat
avait été fait
au niveau de

413
l'échant illon
de trente
sections
étudiées
dans les regions de Fatick et
Kaolack.
Bénéficiaires
du crédit
semences
Il convient
de différencier
deux types de bénéficiaires
du crédit
semences. La premier-e catégorie
a laquelle
nous nous sommes intéressés
au
cours de cette enquête concerne les bénéficiaires
directs,
ceux qui ont reçu
des semences directement
de la section.
La seconde catégorie
est constituée
de
personnes qui n'ont obtenu de semences que par le biais des redistributions
opérées par certains
bénéficiaires
directs
au niveau de leur exploitation.
Le
nombre d'allocataires
directs
de crédit
represente
41% du nombre total
de
producteurs
inscrits
comme membres au niveau des sections
concernées.
Or, pour
les neuf sections
que compte la CR, le nombre d'adhérents
inscrits
ne
représente
que 20% de la population
considerée
actïve
selon la norme nationale
(population
entre 15 et 60 ans). C'est donc dire que trés peu de producteurs
ont bénéficié
d'un crédit
semences accordé par la section.
Cela tient
en
partie
a l'importance
des quantités
attribuées
à chaque section
liée à la
taille
de la section mais principalement,
selon l'avis
de nombreux
producteurs,
au mode de distribution
pratiqué.
Qui étaient
ces allocataires?
Quelle quantité
de semences leur était
allouée?
En fonction
de quels
critères?
Distribution
des bénéficiaires
selon le statut
familial
Dans toutes
les sections
où l'enquête
a été menée, les chefs
d'exploitation
(CE) ont été les principaux
bénéficiaires
directs
du crédit
et
ce pour les deux années successives pendant lesquelles
il a été accordé.
Ils
ont representé
90% en première année et 90.5% en seconde année tandis
que les
dépendants familiaux
(OF) représentaient
respectivement
9% et 9.5%. Seule une
section
villageoise
a accordé un crédit
directement
à des femmes (deux dont
une est membre du Conseil Rural).
Cette inégalité
entre chefs d'exploitation
et dépendants
familiaux
devant l'accès
aux ressources
au niveau des structures
coopératives
est cependent attenuée
par une redistribution
faite
par les
premiers au profit
des seconds.

414
Dans le cas où des dépendants familiaux
reçoivent
directement
des
semences de la section,
on a noté en général une différence
peu importante
entre les quantités
moyennes accordées a chaque statut.
Par contre les écarts
de quantité
au sein d'un même statut
sont importants.
L'examen du tableau
1 indique
une différence
importante
entre les
quantités
moyennes reçues au niveau de chaque statut
de producteur
(CE et OF).
De l'avis
des présidents
de SV, ces ecarts tiennent
à deux raisons:
les
besoins en semences des exploitations
et la solvabilite.
De telles
justifications,
notamment les besoins des exploitations,
ont été refutées
par
l'ensemble
des producteurs
bénéficiaires
ou non qui affirment
n'avoir
pas été
consultes
pour une evaluation
quelconque des besoins en semences. Selon les
producteurs
interrogés,
les présidents
se sont d'une part adjugés une part
importante
des semences et ont favorisé
d'autre
part leurs parents
et les
personnes influentes
au niveau des villages,
des SV, et de la CR.
L'examen des quantités
reçues en relation
avec le lien de parenté,
l'appartenance
au comité de section
et la position
politico-socio-économique
occupée dans le village,
la section,
et/ou la Communauté Rurale semble
confirmer
ces critiques.
Tel que l'indique
le tableau
2, une relation
semble exister
entre la
quantité
de semences reçues et le rôle joué dans le village
mais aussi,
entre
la quantité
reçue et l'existence
d'un lien de parenté avec un membre du comité
de section,
L'analyse
des données montre en effet
une très forte
corrélation
entre la position
socio-politique
et la quantité
reçue
(.81) en première année
et (.79) en seconde année. De même le lien de parenté avec un membre du comité
de section
a sensiblement
contribué
a déterminer
la quantité
de semences
reçues (.35).
A cela s'ajoute
la situation
des présidents
de SV qui,
pris
séparément,
ont reçue
en moyenne de 647 kg en première année et de 829 kg en
seconde
année.
De telles
observations
induisent
plusieurs
commentaires:
- elles
confirment
l'argument
selon
lequel
les présidents
et membres
des comités de SV se sont adjugés une part importante
des semences
données a crédit
aux sections.
Pareille
situation
avait été notée au
niveau des sections
des deux regions de Fatick et Kaokack.

415
Table 1: Quantités
moyennes par section et par statut
(kg).
Section
Situation
générale
Statut
FEM
1985/86 1986/87
85,8686,87
85,::
86/87
85/86 86/87
Kaymor
(1)
104
136
114
138
85
130
50
50
121
118
125
120
:i
87
-
-
116
87
110
87
67
-
-
K.S.Diama
(1)
205
194
207
199
187
158
-
-
89
126
92
129
75
115
-
-
43
65
44
65
40
73
-
-
Padaff
87
287
86
299
LE
189
-
-
226
238
102
-
-
(3)
ii:
78
80’
77
92
54
-
-
Sonkorong
(1)
116
161
118
170
85
50
-
-
(2)
105
166
108
170
(3)
90
103
91
100
;;
:
:
:
Tene -Peu1
::
120
188
197
125
3:
137
61
-
-
(3)
62
64
SI;
63
45
44
1
1
(1) répresente
la moyenne.
(2) l'écart-type.
(3) le coéfficient
de variation.
Source: enquête 1986.

416
Table
2.
Quantites
moyennes suivant
le statut
du bénéficiaire.
Identification
des bénéficiaires
"XI du nbre total
quantités
moyennes (kg)
1985/86
86/87
1985/86
86/87
- béneficiaires
non apparentés
à un
membre du comité
avec fonction
socio-économique
5:
5;
186
367
sans fonction
socio-économique
95
141
- béneficiaires
apparentés
avec fonction
socio-économique
254
369
sans fonction
socio-économique
62
27
120
171
- membres de comité de sections
7
7
260
447
(presidents
y compris)
100
100
107
196
N=lOO
N-100
Source: enquête 1986.
elles confirment
aussi la critique
faite
aux dirigeants
des
nouvelles
structures
d'avoir
favorisé
leurs parents
et les
personnes influentes
au niveau des villages.
L'attitude
des présidents
et membres de comité de SV a été perçue par
l'ensemble
des producteurs
comme un détournement
de biens communs.
Cela est à
l'origine
de l'appellation
"Semences des présidents".
Une telle
situation
renforcée
de la faveur faite
aux personnes influentes
a conduit
à un
mécontentement
général dont l'effet
pourrait
nuire au bon fonctionnement
des
SV. Par ailleurs,
elle favorise
une mainmise de ces hommes influents
sur les
sections
conçues pour être des structures
de participation
égalitaire.
Un
autre aspect de cette distribution
de semences concerne l'absence
de
consultation
des adhérents
pour traiter
d'un problème auquel tout producteur
a
été très sensible.
Comme déja énoncé, ces différents
problèmes avaient
été caractéristiques
des coopératives
arachidières.
Il importe dès lors d'y remédier
si les SV
doivent
jouer le rôle qui leur est assigné par la Nouvelle Politique
Agricole.

417
CONCLUSION ET IMPLICATIONS
POLITIQUES
Tel qu'il
ressort
de ces résultats
d'enquête,
les sections
villageoises
n'ont
pas differé
dans leur
fonctionnement
des coopératives
arachidières
qu'elles
ont remplacées.
En plus d'un
environnement
extérieur
défavorable
(mode de mise en place,
taille
trop
grande
dans la plupart
des cas,
absence
de
moyens aussi
bien
financiers,
matériels
qu'humains),
elles
subissent
de façon
interne
le poids
de pesanteurs
sociales
qui avaient
découragé
de très
nombreux
adhérents
et bloqué
le fonctionnememt
normal
des coopératives
en tant
que
structures
de participation
égalitaire.
Ces constats
conduisent
à des mesures
urgentes
et adéquates
si l'on
veut
éviter
que les changements
instaurés
par la Loi 83-07
ne se limitent
qu'à
une
nouvelle
dénomination
et par conséquent,
ne puissent
pas permettre
la réussite
de la politique
de responsabilisation
engagée
dans le cadre
de la NPA.
L'idée
de faire
des coopératives
de développement
les structures
de base de
l'agriculture
et les supports
économiques
de la politique
de décentralisation
au niveau
des Communautés
Rurales
revêt
une importance
capitale.
Sa
réalisation
reste
cependent
soumise
à des exigences
de premier
ordre
notamment
au niveau
des cellules
de base:
les sections
villageoises
Il importe
de "ramener
les producteurs
à la coopérative"
en les motivant
et en permettant
leur
participation
effective
à son fonctionnement.
Il est
primordial
à cet effet
que disparaisse
la perception
de la coopérative
comme
propriété
de 1'Etat.
C'est
à dire
qu'au
delà
de l'assainissement
du circuit
de
production
et de commercialisation
les coopératives
doivent
répondre
aux
besoins
des producteurs.
La participation
à la vie de la coopérative
ne sera
possible
que si les producteurs
la considèrent
comme leur
propre
instrument,
s'ils
sont mis dans de meilleures
conditions,
grace
à une formation
coopérative
et fonctionnelle
pour pouvoir
la servir
et la gérer
correctement.
Comme cela
avait
été avancé
(D.SARR,
1985),
à défaut
d'avoir
précédé
la mise
en place
des sections,
une réflexion
avec les coopérateurs
sur les structures,
pour quelles
fins,
avec quels
moyens devrait
être
menée.
Dans cette
optique,
ramener
la taille
de certaines
sections
à une dimension
raisonnable,
celle
d'un
village,
pourrait
faciliter
le développement
d'une
dynamique
de groupe,
offrir
un cadre
d'expression
d'une
solidarité
réelle.

418
Il importe de veiller
à ce que les présidents
et membres de comité de
section
comprennent
l'impact
négatif
de leurs actes perçus comme des abus
d'autorité
par les adhérents
aux coopératives
tout autant que l'absence
de
transpareance
dans la gestion
et de concertation
de ses adherents
pour le bon
fonctionnement
de la section.
L'instauration
de mesures dissuasives
à
appliquer
de façon stricte
en cas de nécessité
pourrait
être utile.
De même,
une plus grande information
des adhérents
pourrait
créer les conditions
d'un
contrôle
interne
éfficace.
Enfin,
le constat
de manque total
de moyens contraste
avec le caractère
multifonctionnel
des attributions
conférées
aux sections
villageoises:
distribution
de facteurs
de production,
approvisionnement
en denrées et
produits
de consommation,
système de crédit,
commercialisation
etc.
Il importe de ce fait
de doter celles-ci
des moyens adéquats pour pouvoir
repondre aux besoins des producteurs.
Ces préoccupations
ne pourront
se réaliser
sans le concours de 1'Etat
sans son assistance
à travers
des sociétés
d'intervention
efficaces
pour
élever la qualité
et la capacité
des coopérateurs.

419
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CONSULTES
Belloncle,
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Sénégalaise,"
in Coooératives
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en
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Gagnon, G, et J. Savoria,
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Sarr, D. "Allocation
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villageoises:
étude
de cas dans la Communauté Rurale de Kaymor.'
ISRA: Note d'information
87.5.

LA N.P.A DU SENEGAL
ET LA RESPONSABILISATION
DES ORGANISATIONS
DE PRODUCTEURS (OP) :
PROBLEMES ET OPTIONS SOULEVES
PAR UNE ENQUETE AU SUD-EST DU SENEGAL
Bocar N. DIAGANA*
*L’autcurremcrcicR.J. Bingcn,J.S. Holtiman, S.J. Goccz, 0. Ndoyc,D. Sarr,A.A. Fall
pour Icurs pkcieux commcntaircs.
Ce projet dc rcchcrches est co-lïnanc& sous les auspices dc l’Accord de Coopération sur
la SCcurité Alimcntairc cn Akiquc (DAN-l 190-1-00-4092-00) par L’Université d’Etat du Mi-
chiganet1’USAID/Washingtonà~vcrssonburcaudeDak~udanslecadrcduProjctdcSouticn
et d’Analysc dc la Politique Agricole au Sahel (PIOn 625-0970-85-3-50124).

423
JUSTIFICATIF ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Contexte et Justificatif
de l'étude
La Nouvelle Politique
Agricole
(NPA) du Sénégal élaborée
en 1984 dans un
contexte
de sécheresse et de crise économique,
veut, entre autres objectifs,
responsabiliser
le producteur
rural pour la gestion
de ses activités
au sein
des organisations
de producteurs
(OP).
Ces dernières
devraient
servir
de
"cadres favorisant
la participation
effective...
des populations
rurales
à
chacune des étapes du processus de développement"'.
Pour le gouvernement,
l'objectif
de responsabilisation
des OP s'explique
par les raisons
suivantes:
Selon la NPA, a cause des contraintes
budgétaires
et de la nécessité
de
réduire
les coûts d'intervention
des sociétés
de développement
rural,
les OP
devraient
dès lors relayer
ces organismes paraétatiques
dont le nouveau rôle
doit être de "catalyser,
d'impulser,
de coordonner,
de piloter
et de contrôler
l'application
de la politique
agricole"
(NPA, p.26).
On suppose que les OP pourraient
assurer un approvision
nement plus
régulier,
plus équitable
et à moindre coût des producteurs
en facteurs
de
production
nécessaires.
Elles seraient
aussi des structures
potentiellement
viables avec un pouvoir de négociation
important
et seraient
capables de gérer
les intérêts
des producteurs
et de la collectivité
rurale.
Enfin leur
participation
dans le système de distribution
des intrants
devrait
réduire
les
coûts de transaction
entre les fournisseurs
et les utilisateurs
d'intrants
agricoles.
D'autre
part,
le Projet Sécurité
Alimentaire
(PSA) de l'ISRA/MSU vise
spécifiquement
dans son programme de recherches,
à étudier
les réactions
des
participants
du système agroalimentaire
(dont les OP) aux mesures de
libéralisation
et de privatisation
du commerce des intrants
et des extrants
agricoles
contenues dans la NPA*. En plus, un programme de crédit
agricole
est envisagé dans le cadre du Projet de Soutien à la Production
Agricole
(APS)
pour encourager
une utilisation
plus accrue des intrants
techniques
(semences
I. cf MDR,'La NPA', 1984, p.26.
2. Voir GOETZ et DIAGANA avec A.K. DIALLO "Projet
Sécurité
Alimentaire
:
Note Méthodologique"
ISRA/MSU, document de travail
87-2,
1987.

424
ameliorées
et engrais),
pour relancer
la production
et la productivité
agricoles
notamment céréalières3
et pour stimuler
l'intervention
des privés
(individus
ou groupes) dans les processus de production
et de
commercialisation
agricole.
0b;lectif
de l'étude
Cette étude examine la faisabilité
de cet objectif
de la NPA. Elle vise à
évaluer
la capacité
des différents
types d'OP, a jauger
leur volonté
d'assumer
les fonctions
que la NPA leur assigne et à examiner les aspects
organisationnels
relatifs
à l'exercice
de ces rôles,
notamment la
participation
à la distribution
des intrants
agricoles
et la commercialisation
des céréales.
De cette évaluation
découleront
les options
possibles
pour les
décideurs
relatives
à l'utilisation
ou non de ces OP.
Méthodoloaie
Cette étude est basée essentiellement
sur une enquête menée durant
l'hivernage
19874 sur les OP existant
dans les zones de recherches
du Projet
Sécurité
Alimentaire
(PSA).
La figure
A-l en annexe montre la localisation
géographique
de ces zones.
L'enquête
porte sur l'inventaire
des ressources
et
des activités
des OP, sur leur participation
au commerce des intrants
agricoles
(ici les semences améliorées
de mil-sorgho-maïs
et les engrais NPK
et urée) et des surplus céréaliers.
Les questionnaires
ont été administrés
aux présidents
de ces groupes ou, a défaut,
à un membre influent
(secrétaire
ou trésorier
du bureau) de l'organisation.
Les résultats
d'une autre enquête portant
sur les opinions
de 212 chefs
d'exploitation
(dans les mêmes zones) sur le rôle potentiel
à jouer par les OP
sont aussi présentes
dans cette étude.
3. Voir le Plan Céréalier
du MDR, 1986.
4. Apres un recensement des organisations
villageoises
dans les 15 villages
du PSA, (DIAGANA, 1987), on en a extrait
un échantillon
selon leurs ressources,
activités
et objectifs
pour leur administrer
ce questionnaire.
A celles-ci,
on
a adjoint
les ABP et les SV polarisant
ces villages.

425
'
CARACTERISTIQUES DES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS
ETUDIEES
Entre autres variables
présumées essentielles
pour évaluer
le potentiel
des OP à remplir
les fonctions
de distribution
des intrants
et de vente des
extrants
agricoles,
on en a retenu trois,
à savoir le type d'organisations,
leur niveau d'équipement
(leurs ressources)
et leurs activités
et contraintes.
Deux grandes catégories
ont été définies
selon le mode de création
de
l'organisation,
i.e,
selon que la décision
de créer l'organisation
vient
directement
ou indirectement
de 1'Etat
ou relève d'une initiative
propre aux
membres de l'organisation.
En effet,
il est supposé que les performances
d'une organisation
sont influencées
par son mode de création.
Dans
l'échantillon
étudié,
on distingue:
a)les organisations
créées par 1'Etat
ou par des organismes paraétatiques:
- les sections
villageoises
(SV), création
de 1'Etat
(loi # 83-07 du
28/1/83)
sont des démembrements des structures
coopératives.
L'échantillon
retenu en compte 14 qui polarisent
en moyenne 8 villages
par section
(Diagana,
1988).
- les Associations
de Base de Producteurs
(ABP) de la SODEFITEX au
nombre de 8; elles sont régies par la loi #84-37 du 11/5/84
sur les
groupements
d'intérêt
économique et les articles
II et III de leur
contrat
de constitution
les rendent éligibles
pour les fonctions
de
distribution
d'intrants
et de commercialisation
céréalière
envisagées
dans cette étude.
b)les organisations
villageoises
(OV) créées sur initiative
des villageois
eux-mêmes et gérées par eux-mêmes; elles se subdivisent
en
- 10 associations
de jeunes,
- 2 groupements
féminins,
- 2 groupements
villageois.
Une différence
fondamentale
entre ces groupes est liée à leur taille.
Alors que les ABP et les OV ne polarisent
en général qu'un seul village,
les
SV en regroupent
plusieurs
(entre 3 et 16 dans les zones du PSA). Les SV
étudiées
comptent environ
12 et 29 fois plus de membres que les ABP et les OV.
La taille
plus petite
de ces dernieres
assure une meilleure
cohésion du

426
groupe,
plus homogéne sur le plan ethnique
et plus contrôlable
sur le plan
numhrique.
Ceci est important
pour le fonctionnement
de l'organisation
et
surtout
la distribution
et le recouvrement
des crédits.
Les travaux
d'auteurs
tels que Crawford et a1 (1985),
Sarr (1985),
Gellar
(1987),
Gaye (1987) ont
souligné
l'hétérogéneité
ethnique
et le manque de confiance
et de solidarité
entre les membres comme ayant contribué
au mauvais fonctionnement
des SV.
Ressources
L'exécution
des tâches de distribution
des facteurs
de production
et de
vente des produits
agricoles
(pesée, transport,
stockage,
tenue des
comptes,..)
n'est
possible
que si l'organisation
responsable
dispose des
ressources
lui permettant
d'y faire
face.
Ainsi l'inventaire
des ressources
des OP est un indicateur
de leur capacité
a remplir
les fonctions
assignées.
Les ressources
physiques
L'inventaire
des ressources
physiques montre le niveau de dénuement
physique des OP étudiées.
Les 6 magasins existants
sont presque tous des
abris rudimentaires
construits
par les ABP avec l'aide
de la SODEFITEX.
Seules deux OP disposent
d'une bascule.
Aucune organisation
villageoise,
exceptée une, ne posséde ni ne gére un magasin et nulle n'a un camion ou un
autre moyen de transport.
Parmi ces dernières,.les
2 associations
de jeunes,
cellules
de l'Association
des Jeunes Agriculteurs
de la Casamance (AJAC), sont
relativement
mieux équipées surtout
en matériel
agricole.
Les ABP sont relativement
mieux loties
que les autres OP à cause de leur
étroite
association
avec la SODEFITEX qui leur permet de bénéficier
de son
soutien
logistique
pour surmonter
le manque de moyens physiques.
Les sections
villageoises
sont aussi sous-équipées
par rapport
à leur vocation
multifonctionnelle
et multisectorielle
(Crawford
et al, 1985; Diagana,
1988).
Les ressources
financières
L'aspect
le plus frappant
concerne non seulement la faiblesse
de ces
ressources
mais aussi la quasi-inexistence
des mécanismes internes
de
génération
de capital.
Ainsi,
le processus d'accumulation
du capital
ne peut

427
fonctionner
pour asseoir
une base financière
solide
à partir
de laquelle
des
investissements
productifs
peuvent
être
faits.
Les ressources
existantes
proviennent
essentiellement
de la collecte
des
droits
d'adhésion
des membres(ABP),
des revenus du travail
salarié
et du
produit
des champs collectifs
(organisations
villageoises).
Les groupes
sponsorisés
peuvent
bénéficier
des marges de commercialisation
(SV) ou
recevoir
des fonds
ou donations
de la part
de leur
sponsor
pour construire
des
infrastructures
de stockage
ou des boutiques
de consommation
(ABP).
Les ressources
humaines qualifiées
Pour la tenue
des comptes
et des listes
de ces OP, le recours a des
compétences
extérieures
à l'organisation
(telles
que le commis-peseur,
le chef
du CER, l'agent
de la coopérative
ou l'encadreur)
est toujours
effectué,
ce
qui illustre
la faible
qualité
technique
des ressources
humaines
disponibles.
Seules
deux des SV étudiées
font
appel
à leur
secrétaire
pour
accomplir
ces
tâches.
Il faut
cependant
mentionner
les efforts
déployés
au niveau
des ABP et de
1'AJAC pour améliorer
la qualité
des ressources
humaines
de ces OP par le
biais
des seances
d'alphabétisation
et des séminaires
de formation
en gestion.
En effet,
144 centres
d'alphabétisation
ont été implantés
à travers
le pays
dans 228 ABP et concernant
4229 producteurs5.
Il faut
aussi
souligner
la
position
relativement
meilleure
des ABP niveau
2 où la présence
d'au
moins
deux membres lettrés
est exigée
pour effectuer
les tâches
de pesée
et de
comptabilité.
Activités
Depuis
leur
mise en place
en 1983,
les SV se consacrent
principalement
à
7a distribution
des intrants
pour l'arachide
et la collecte
arachidière'.
Elles
disposent
d'une
expérience
non négligeable
dans ce domaine
malgré
les
5 b
Le Soleil
du 3 Mars 1987, p-2.
6. Cette
campagne
(1987),
le mouvement
coopératif
n'a pas pris
part
comme
d'habitude
à la distribution
à crédit
de semences
d'arachides
dans
certaines
régions
(ex : Tamba).

428
insuffisances
soulignees
par les producteurs
(voir section
3.1).
Pourtant,
selon leurs attributs
officiels,
elles doivent
être multifonctionnelles
et
multisectorielles.
Pour les ABP, la culture
du coton et/ou du maïs (avec la gestion
des
crédits-intrants)
avec l'encadrement
logistique
et technique
de la SODEFITEX,
le programme "Sécurité
Alimentaire
Villageoisen
et la commercialisation
du
coton et des surplus céréaliers
font partie
de leurs principales
activités.
Les organisations
villageoises
s'adonnent
a la culture
des champs
collectifs
(pour du maraîchage,
des céréales ou des arbres fruitiers)
et à des
actions
ponctuelles
de reboisement,
de lutte
contre les feux de brousse et de
salariat
agricole.
En genéral,
les activités
des OP sont peu variées et surtout
limitées
en
terme de volume et d'échelle.
Elles débordent
rarement le cadre de
l'organisation.
Certains
traits
distinctifs
existent
entre ces OP. Les SV et
les ABP concentrent
l'essentiel
de leurs activites
dans le secteur
agricole
tandis
que les organisations
villageoises
évoluent
dans le domaine agricole
mais aussi social (entraide)
et religieux
(Diagana,
1988).
En plus,
les SV et
les ABP, grâce à leurs fonctions
de collecte
(coton et céréales),interviennent
plus sur le marché que les organisations
villageoises
qui y opèrent
à une
échelle
plus réduite
en terme de volume avec des produits
plus diversifiés
(fruits,
légumes, céréales,
arachides,...).
En résumé, si décrêter
un transfert
des responsabilités
de la distribution
des intrants
aux privés (dont les OP) en éliminant
les barrières
institutionnelles
est un pas nécessaire
pour privatiser
le système de
distribution
des facteurs
de production
agricoles,
il ne suffit
pas.
Les
moyens doivent
suivre.
Les OP étudiées
disposent
d'un capital-ressources
faible
et l'échelle
de leurs activités
est par conséquent
réduite,
bien que
cela diffère
d'une OP à une autre.
Ceci constitue
une contrainte
majeure à
leur responsabilisation
dans le marché des intrants
et des extrants
agricoles.
Un soutien plus effectif
(alphabétisation
et formation
sommaire à la
comptabilité-gestion,
accès aux crédits
bancaires9
arrangements
contractuels
pour avoir le soutien
logistique
des organismes paraétatiques)
aux OP est
7 . cf SODEFITEX, note de service n. 86-68 aux Chefs de Service Régionaux.

429
nécessaire
pour leur
permettre
de prendre
des initiatives
dans la distribution
des intrants
et dans d'autres
actions
de développement
agricole.
OPINIONS SUR LE ROLE POTENTIEL DES OP
Le suc&
de la politique
de responsabilisation
des OP dépend
aussi
de la
façon
dont ces organisations
sont perçues
en milieu
rural
et de leur
volonté
d'assumer
les fonctions
assignées,
d'ou
l'intérêt
des questions
d'opinion
posées
aux producteurs
et aux dirigeants
des OP.
Ces questions
permettent
en
plus d'identifier
les obstacles
potentiels
à l'exécution
de ces rôles
et
d'organiser
les circuits
de distribution
des intrants.
Opinions
des Rroducteurs*
La plupart
des producteurs
(85%) préfèrent
s'approvisionner
en intrants

crédit
ou au comptant)
auprès
des OP.
Avec celles-ci,
disent-ils,
les
problèmes
de livraison,
de distribution
(inéquitable)
et de récupération
des
dettes
seront
éludés.
C'est
aussi
une opportunité
pour les OP de se
développer
et d'acquérir
de l'expérience
en assumant
de telles
responsabilités.
Par contre,
6% des producteurs
veulent
que ce rôle
soit
assuré
par les commerçants
contre
8% d'indifférents.
Pour le cas spécifique
des SV, les producteurs,
à l'instar
des chefs
de
village
de la zone',
émettent
des réserves
sur leur
capacité
à assurer
une
distribution
correcte
des facteurs
de production
(56% au Nord et 22% au Sud)
surtout
à cause
de l'inéquité
dans la distribution.
L'ampleur
du non-
remboursement
des dettes,
l'absence
d'un
"leadership",
la discorde
entre
les
membres et la politisation
des SV qui les dévient
de leurs
buts originels
sont
d'autres
raisons
évoquées
par les producteurs.
Pour la vente
des surplus
céréaliers,
environ
3 producteurs
sur 5 désirent
revendre
eux-mêmes
le produit
de leur
travail
car,
disent-ils,
il est plus
sûr
* Une discussion
plus
approfondie
des
opinions
des
producteurs
sur
differents
themes est faite
par Stephan
Goetz dans "Farmer
Perceptions,
Opinions
and the New Agricultural
Policy:
Preliminary
Results
of a Survey
in South-Eastern
Senegal"
ISRA/MSU,
document
de travail,
a paraitre.
'. Un résultat
identique
avait
été trouvé
lors de l'enquête
sur la NPA faite
au niveau
de chefs
de village
dans les zones du PSA.

430
.
d'écouler
soi-même sa récolte
et meilleur
de décider
librement
où, quand et à
combien vendre son produit.
Ooinions des OP sur le conmwce des intrants
Volonte de distribuer
des intrants
La volonte
des OP de.distribuer
les semences ameliorées
de céreales
(à 210
FCFA/kg) et l'engrais
NPK (a 100 FCFA/kg) est illustrée
par le tableau
1.
Il
ne semble pas y avoir une grande difference
entre les SV et ABP d'une part et
les organisations
villageoises
d'autre
part,
mais les OP en général préfèrent
distribuer
les semences plutôt
que l'engrais
qu'elles
trouvent
trop cher.
Ceci est peut être lié à l'utilisation
encore limitee
de l'engrais
par les
producteurs
pas convaincus de sa profitabilite.
Il faut noter la plus grande
réticence
des ABP par rapport
a la distribution
de l'engrais
qui fait
pourtant
partie
de leurs activités;
le prix suggére supérieur
a celui auquel elles sont
habituées
(82,5 FCFA pour le kg d'engrais
6-14-35 par la SODEFITEX) peut
expliquer
cette réaction
défavorable.
Tableau 1: Volonté des OP de distribuer
les intrants
agricoles
dans les zones du P.S.A.
----------____-__--_---------------------------------------
------
OP sponsorisées
Org .
Total (N=35)
Dist.
intrants
----------_-_---_
villa-
sv
ABP
geoises
Toutes zones
PSA
n
XnX
n
X
n
en % de N
_______----D________---------------------------------------------
Dist.
semences:
Favorables
13 100
5 63
12
86
30
86
Défavorables
- -
3 37
2
14
5
14 *
Dist.
enwais:
Favorables
9 69
3 37
Défavorables
4 31
5 63
9
5
i:
21
14
ii
Source
: Enquêtes PSA, ISRA/BAME, 1987.
Comme les zones d'étude
du P.S.A ne sont pas loin de la frontière
gambienne,
l'influence
de ce pays comme source alternative
d'engrais
à bon
marché est a considérer
car la faible
demande effective
locale
(V. Kelly,
1986) et les prix en vigueur en Gamb ie rendent difficile
la distr ibution
de ce

431
produit.
Pour remédier a cette situation,
une harmonisation
des politiques
de
prix des facteurs
de production
avec ?es pays limitrophes
(surtout
la Gambie)
est nécessaire.
En somme, pour la distribution
des intrants,
la vente de semences est
l'activite
préférée
par les OP alors que la distribution
de l'engrais
se
heurte à leur réticence
surtout
amplifiée
par le niveau jugé élevé du prix de
cession.
Problèmes pratiques
relatifs
au coamnerce des intrants
a) Stockaoe des facteurs
de oroduction:
Le manque d'infrastructures
de stockage au niveau du village
a influé
sur
la suggestion
de la plupart
des OP de recevoir
les intrants
pour les revendre
aussitôt
(43%).
Le reste envisage les solutions
suivantes
pour faire
face aux
problèmes de stockage des intrants:
- greniers
familiaux
des membres du bureau de l'organisation
pour des
quantités
pas trop importantes
(37X),
- un magasin ou abri déja existant
au niveau du village
(20%).
b) Transoort
des facteurs
de oroduction:
A cause du manque de moyens de transport,
de fonds pour louer ces moyens
ou simplement d'expérience
dans ce domaine, 83% des OP déclarent
ne pas
pouvoir assumer ce rôle.
Ces contraintes
matérielles
et financières
les
obligent
à suggérer que cette fonction
soit transférée
aux fournisseurs
des
crédits-intrants.
Celles qui s'en estiment
capables comptent louer les
services d'un transporteur.
c) Gestion du crédit
intrant:
* Recensement et sélection
des bénéficiaires:
La sélection
des bénéficiaires
de crédits
est généralement
faite
par un
des dirigeants
de I'OP (souvent le président
ou bien le secrétaire
ou le
trésorier).
Certaines
OP font néanmoins État de personnes étrangères
à
l'organisation
(telles
le commis peseur de la coopérative)
associées h cette
décision.
Il faudrait
songer à responsabiliser
plus effectivement
le bureau
de 1'OP car des critères
de choix souvent subjectifs
laisses
a l'appréciation
d'un seul individu
(président
ou secrétaire)
constituent
des pouvoirs

432
discrétionnaires
importants
qui peuvent faire
retomber les OP dans les travers
(partialité,
favoritisme)
jadis dénoncés dans le mouvement coopératif.
* Remboursement des crédits
:
Les OP préférent
le crédit
de campagne, i.e,
les crédits
octroyés
aux
producteurs
seront remboursés integralement
à la recolte,
après la
commercialisation
(86% des réponses).
Pour assurer le remboursement des crédits,
en plus des critères
de
selection
des bénéficiaires,
les OP exigent
des garanties
(20%), sensibilisent
les producteurs
(26%) et prevoient
des sanctions
contre les débiteurs
défaillants
(57%).
Les sanctions
se composent généralement
d'une combinaison
de mesures coercitives
allant
de l'exclusion
du débiteur
de tout crédit
ultérieur
à la saisie des biens gagés et la plainte
devant l'autorité
compétente,
sans compter le discrédit
moral jeté sur le mauvais payeur.
* Mécanisme de partage des risques encourus:
Les résultats
suivants
montrent
comment les OP fournisseurs
de crédit
apprehendent
le problème du risque de non remboursement des crédits
octroyés
en suggérant
des stratégies
de partage de ce risque entre les trois
parties
impliquees,
a savoir le commerçant(fournisseur
de credit),
1'OP et le
producteur
bénéficiaire
du crédit.
Les solutions
préconisées
sont les
suivantes:
- le partage égal des risques entre les parties
14% (w5)
- le partage
inégal des risques entre les parties
17% (tG6)
- le rééchelonnement
des dettes
jusqu'à
la prochaine
campagne 37% (n=13)
- le paiement partiel
des crédits
et le rééchelonnement
du solde 9% (n=3).
Les raisons derriere
ces schémas se résument au désir des dirigeants
des OP d'assurer
la crédibilité
de leur organisation
et de maintenir
la
confiance
et de bonnes relations
avec le commerçant fournisseur
des crédits.
Peu d'OP pensent que le fournisseur
de crédit
doit être associé aux
risques encourus.
Pour la plupart,
tout doit être supporté par le
bénéficiaire
du crédit
et 1'OP ayant servi d'intermédiaire
si ce n'est
par le
producteur
tout seul avec cependant l'option
de rééchelonnement.
Apparemment, tout semble reposer sur le producteur.
Mais en réalité,
même
avec le paiement différe
de la dette,
le commerçant court un risque car la
somme rééchelonnée
est une partie
de son capital
et/ou de son profit
qui sera

433
"gelée"
jusqu'a
une nouvelle
échéance, sans intérêts
a perçevoir.
Ceci
représente
un risque réel pour la continuation
de ses activités.
Il est intéressant
de souligner
qu'aucune OP n'a songé à l'annulation
des
dettes,
comme cela avait été fait
plusieurs
fois par le gouvernement
durant
ces 2 dernieres
decennies.
Cela symbolise peut être un début de changement de
mentalite
des producteurs
qui n'espérent
plus cette panacée extrême qui ne
sert au fond aucune partie.
Opinions des OP sur le conwnerce des surplus céréaliers
Collecte,
stockage,
transformation
et transport
Les OP ne sont pas disposees a collecter
les surplus céréaliers
a
commercialiser
car elles préférent
laisser
aux producteurs
le soin de vendre
eux-mêmes leurs excédents de production,
position
similaire
a celle des chefs
d'exploitation
de notre échantillon
(cf section 31).
Le manque d'infrastructures
demeure la principale
contrainte
pour le
stockage des ceréales
et les abris rudimentaires
et les greniers
familiaux
constituent
les seules alternatives
préconisées
par les OP.
Pour les 0.P confrontées
au manque d'équipement
(batteuse,
moulin,..),
les
producteurs
devraient
se charger de la transformation
des céréales.
Seule une
poignee d'OP s'estiment
capables d'assurer
le transport
des céréales
(approximativement
la même proportion
trouvée pour les intrants).
La solution
générale
préconisée
est de laisser
le commerçant-acheteur
venir prendre
possession du produit
au niveau du village.
Débouchés, potentiels
La plupart
des OP des zones Sud pensent qu'il
serait
meilleur
de vendre
les surplus céréaliers
aux fournisseurs
des intrants.
Ceci présente
l'avantage
de faciliter
un contrôle
plus étendu (en amont et en aval) de la
filière
par le fournisseur
d'intrants.
Ce lien entre les marchés d'intrants
et d'extrants
agricoles
peut avoir une incidence
positive
sur les
remboursements
des crédits.

434
Politique
des prix
céréaliers
Les OP souhaitent
dans une très
large
proportion
(86%) une majoration
du
prix
plancher
dans le sens d'un
ajustement
sur le cours
de l'arachide(
90
FCFA/kg
au moment de l'enquête).
Le prix
moyen souhaité
se situe
à 85 F/kg
(avee
une pointe
de 125 F/kg)
mais reste
sensiblement
le miZme au Nord et au
Sud.
Le système
actuel
du prix
plancher
à l'achat
est décrié
par la plupart
des
OP (80%) qui préfèrent
la fixation
des prix
d'achat
et de vente
par le
gouvernement
(61%) ou le libre
prix
à l'achat
comne à la vente
(25%) ou sont
tout
simplement
indifférentes
(14%).
Il faut
aussi
souligner
que cette
préfèrence
des prix
céréaliers
fixes
est plus marquée
avec les organisations
villageoises
que les SV et les ABP.
Ce résultat
assez préoccupant
d'ailleurs
à l'ère
de la libéralisation,
suggére
une forte
adversité
des OP par rapport
à
l'incertitude
qui aurait
prévalu
si les cours
céréaliers
devaient
strictement
obéir
à la loi
de l'offre
et de la demande.
Cela
implique
que la
libéralisation
des marchés
(et des prix)
céréaliers
ira
difficilement
de pair
avec la responsabilisation
des privés
tels
que les OP dans le système
de
conanercialisation
des céréales.
En sonane, il ressort
des opinions
des producteurs
et des OP les éléments
suivants:
- les producteurs
veulent
que les OP les ravitaillent
en facteurs
de
production
mais tiennent
à vendre
eux-mêmes
leurs
surplus.
Ils
ont aussi
une opinion
défavorable
sur les SV à cause des problèmes
de distribution
passés.
- Les OP sont plus
favorables
à la vente
des semences
qu'à
celle
de
l'engrais
jugée
plus
risquée.
- Elles
n'entrevoient
pas de Solutions
internes
efficaces
aux problèmes
de
stockage
et de transport
à cause de leur
manque de moyens physiques
et
financiers.
ANALYSE COMPAREE DES OP
Si certains
résultats
peuvent
être
généralisés
aux différents
types
d'OP,
il convient
de les relativiser
en tenant
compte
des spécificités
de chacun
et
en se basant
sur des observations
empiriques
(faites
dans le texte)
et des

435
présomptions
favorables
ou défavorables
a leurs performances.
Le tableau
suivant présente
de facon sommaire ces OP et appelle quelques commentaires.
Les SV et les ABP sont des groupes formels reconnus juridiquement,
statut
que n'ont
pas la plupart
des OV etudiees.
Ceci a des implications
importantes
sur leur accés au crédit
bancaire.
Si les SV et les ABP peuvent se prévaloir
d'une certaine
experience
acquise dans le rôle certes limité
et contrôlé
de la distribution
des
intrants,
il n'en est pas de même des OV.
Le soutien de 1'Etat
ou d'une société
de développement
a aidé a
l'établissement
des SV et des ABP bien que cela se soit soldé par la suite par
des résultats
différents.
La présence encombrante de l'Etat,
la grande taille
des SV, leur héterogéneit6
ethnique
qui ne favorise
pas la cohésion sociale
et
l'esprit
de solidarité,
l'ambiguité
des régles de fonctionnement
et le manque
de compétences techniques
nécessaires
pour les fonctions
à jouer ont été cités
par divers auteurs
(Gellar,
Crawford,
Kelly,..)
comme étant des freins
au bon
fonctionnement
des SV.
Par contre,
les ABP ont bénéficié
du soutien
logistique
et technique
de la
SODEFITEX qui a permis d'alléger
les contraintes
de sous équipement et
d'améliorer
la gestion
des activités.
Si la culture
du coton n'est pas la
seule raison d'être
formelle
d'une ABP, elle n'en constitue
pas moins le pivot
autour duquel tournent
ses activités,
ce qui renforce
la collaboration
avec la
SODEFITEX qui a utilisé
ces organisations
pour vulgariser
en milieu
paysan ses
recommendations
techniques.
La taille
plus petite
et plus maitrisable
des ABP et des OV par leur
dirigeants
est un atout pour ces groupes.
Enfin les OV sont desservies
par
leur inorganisation
formelle
et fonctionnelle
(certaines
n'ont
ni statut,
ni
réglement
intérieur,
ni bureau fonctionnel).
La pratique
de redistribution
des bénéfices
tirés
des champs collectifs
observée au niveau de certaines
OV
illustre
la nécessité
d'adapter
la mentalité
des dirigeants
aux formes
modernes de gestion
pouvant permettre
l'accumulation
du capital.

436
CONCLUSIONS
Evaluation
du Potentiel
actuel des OP
Les résultats
suivants
méritent
d'être
soulignés
sur la situation
générale
des OP par rapport
à l'objectif
de leur responsabilisation
dans le secteur
agricole.
a) Les OP étudiées
sont sous-eauioées
en ressources
physiques,
materielles
et humaines(techniquement
qualifiees).
b) Leurs activités
ne sont oas variées et sont limitées
à une oetite
échelle
aussi bien sur le plan de leur rayon d'action
géographique
que du
volume de leurs transactions.
Tableau 2: Tableau comparatif
des aspects présumés favorables
ou défavorables
aux performances
des différents
types d'OP.
Types
d'OP
Aspects
Favorables
Aspects Défavorables
---___-
---------__D___-____-----------.
-----------------------
- Libre association
d'individus
- Grande dépendance vis
- Petite
taille
(1 village)
à vis SODEFITEX: que
- Organisation
autour cultures
serait
1'ABP sans
commerciales
(coton,
maïs)
elle?
ABP
- Expérience dist.
intrants
et
- Structure
rigide:
ABP
commercialisation
"milicole"
viable?
- Soutien logistique,
technique
de la SODEFITEX
- Statut
juridique
reconnu
- Org. autour arachides
- Création
par le
sommet (Etat)
sv
- Exp. dist.
intrants/collecte
- Grande taille
- Lien Etat/SONACOS
- Problème leadership
- Statut
juridique
reconnu
- Passé ONCAD encore
vivace
- Libre association
d'individus
- Inorganisation
ov
- Petite
taille
- Pas de statut
juridique
- Inexpérience
dist.
intrants
- Manque soutien

437
c) Ces OP disposent
présentement
d'un potentiel
limité
pour répondre
favorablement
a l'objectif
de la NPA, c'est à dire,
prendre les
initiatives
nécessaires,
accomplir
les tâches concernées et faire
face aux
risques multiples
inhérents
au niveau des responsabilités
assumées.
d) Elles affichent
néanmoins la volonté de oarticioer
a la distribution
des intrants
agricoles,
comme le veut la NPA, maigre leur relative
inexpérience
dans ce domaine, comparées aux sociétés
de développement.
Elles se montrent
cependant réticentes
pour vendre les excédents de
céréales,
rejoignant
ainsi les producteurs
qui veulent
s'en occuper eux-
mêmes.
Dés lors,
une question
se pose, a savoir les options
relatives
a
l'utilisation
ou non des OP dans la distribution
des facteurs
de productil on
agricoles.
Options de oolitiaue
aaricole
A. Comme les OP ne peuvent pas, telles
qu'elles
sont à l'heure
actuel le,
atteindre
les objectifs
de responsabilisation
fixés par la NPA, une option
est
de revoir
cet objectif
et de canaliser
les ressources disponibles
vers
d'autres
agents économiques (peut-être
les commerçants?)
susceptibles
de
répondre favorablement
à cette politique
de privatisation.
Mais la politique
déjà mise en oeuvre de désengagement progressif
de
1'Etat
et des organismes paraétatiques
et l'absence
d'alternatives
constituent
un probléme pour cette option.
B. Une seconde option
est de maintenir
cet objectif
et de remodeler
l'environnement
dans leauel évoluent
les OP pour le rendre plus propice
à
l'exercice
des fonctions
qui leur sont assignées.
Pour ce faire,
des
préalables
sont nécessaires
pour offrir
des perspectives
réelles
de profit
susceptibles
de motiver les OP a s'engager
dans le commerce des intrants
agricoles.
Ce sont
1. Renforcer
leur tapit a1 en ressources
physiques et financières.
L'infrastructure
de base (magasins, moyens de transport,..)
doit être
accrue.
Pourquoi ne pas envisager des arrangements
contractuels
entre les
OP concernées et les organismes tels que le CSA et la SODEFITEX pour
utiliser
leur parc automobile
et capacité
de stockage? L'accès au crédit

438
bancaire
reste
encore
théorique
pour
la plupart
des OP car elles
manquent
de ressources
à présenter
comme garanties
et parfois
ne connaissent
pas la
procédure
a suivre
pour demander
des prêts
auprès
des organismes
spécialisés.
Les organisations
villageoises
n'ont
pas de statut
légal , ce
qui les exclut.du
crédit
bancaire.
2.
Améliorer,
comme le suggèrent
Crawford
et a1.(1985)
et Kelly
(1988
le niveau
d"instruction
des producteurs
par des programmes
d'alphabétisation
et de formation
en arithmétique,
ce qui va augmenter
la
capacité
de gestion
des OP.
Pour la distribution
des intrants,
il
est
impératif
que les OP acquièrent
les informations
techniques
(formules,
doses,
modes d"emploi,..
) sur les produits
a vendre.
On pourrait
capitaliser
sur l'expérience
du personnel
d'encadrement
déflaté
des
sociétés
de développement,
recoupant
ainsi
une autre
préoccupation
de la
NPA, la reconversion
et la reinsertion
du personnel
déflaté.
Il faut
remarquer
que la position
encore
dominante
des sociétés
de
développement
dans le système
de distribution
des facteurs
de production
(Diagana
et Goetz,
1987)
suscite
les hésitations
des privés
dont
les OP face
aux risques
à courir
si elles
devaient
compétir
avec celles-ci.
Donc,
leur
futur
rôle
doit
être
clarifié.
Avec ces préalables,
l'objectif
de responsabilisation
des OP devient
envisageable.
Dans cette
optique,
si,
comme semble
le suggérer
l'analyse
comparée
des OP, les ABP se posent
en cibles
potentielles
pour la politique
de
responsabilisation
des OP, il faut
garder
a l'esprit
le caractère
unique
de
leur
expérience.
Leur responsabilisation
en dehors
du contrôle
de la
SODEFITEX soulèverait
des questions
à résoudre:
- un probleme
juridique:
comment harmoniser
cette
nouvelle
situation
avec
les relations
contractuelles
entre
les ABP et la SODEFITEX?
- un problème
de stratégie
organisationnelle:
comment capitaliser
sur
leurs
acquis
et les transférer
si possible
aux autres
organisations
et
éviter
les insuffisances
des SV?
_ problème
d'orientation
de la politique
générale:
comment résoudre
cette
contradiction
apparente,
c'est
à dire,
préconiser
le retrait
de 1'Etat
et
en même temps cibler
des OP sponsorisées
par une société
contrôlée
à 77,5%
par l'Etat?

439
BIBLIOGRAPHIE
CRAWFORD, Eric, Curtis JOLLY, Valerie
KELLY, Philippe
LAMBRECHT, Makhona MBAYE
et Matar GAYE:"A Field Study of Fertilizer
Distribution
and Use in
Senegal, 1984: Final Report"
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DIAGANA, Bocar N.: "Les Organisations
Paraétatiques
et Paysannes au Sud-Est du
Sénégal" PSA, ISRA/MSU, document de travail,
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DIAGANA, Bocar N. et GOETZ Stephan J.: "Les SDR et le Système de Distribution
des Intrants
Agricoles
en 1985 et 1986: Opinions et Participations
des
Producteurs
aux Programmes de Cultures
des SDR" ISRA/BAME, note
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# 87-2, 1987.
GAYE, Matar :" Les Sections Villageoises
et le Crédit"
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Systémes, 1987.
GELLAR, Sheldon :" Circulaire
32 Revisited:
Prospects for Revitalizing
the
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Movement in the 1980’s” dans The Political
Economy
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London, Frank Cass & CO. Ltd, 1987.
GOETZ, Stephan et DIAGANA, Bocar :" Le Projet Sécurité
Alimentaire
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l'ISRA/MSU:
Note Méthodologique"
ISRA/BAME, document de travail
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1987.
KELLY, Valerie
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Affecting
the Demand for Fertilizer
in Senegal's
;;;)3"t
Basin" thèse Ph. D non publiée,
Michigan State University
(USA),
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KELLY, Valerie
A. :" Farmers' Demand for Fertilizer
in the Context of Senegal's
New Agricultural
Policy:
A Study of Factors Influencing
Farmers'
Fertilizer
Purchasing Decision"
ISRA/BAME, document de travail
86-4,
1986.
SARR, D&ire
:" Mise en Place des Sections Villageoises:
Etude de Cas: Les
Sections
Villageoises
dans la Communauté Rurale de Kaymor" ISflA/Kaolack,
document de travail,
Mars 1985.
République
du Sénégal, Ministère
du Développement
Rural:
"La Nouvelle
Politique
Agricole"
Dakar, Mars-Avril
1984.
République du Senégal, Ministère
du Développement
Rural:
"Etude du Secteur
Agricole
: Le Plan Céréalier"
Dakar, Mai 1986.

440
ANNEXE
ZONES DE REXXERCHE DU PROJET SECURITE ALIKENTAIRE
Vi 1 Lage Ilsrchb
-.-
l&pmmm
,,.+.--:
.-.. -..-;..l

441
SESSION VI -- PROPOSITIONS DE RECOMMANDATIONS
1. Les organisations
de producteurs
au niveau villageois
devraient
se
voir attribuer
plus de moyens en matihe
de finance
et de personnel
formé afin
de pouvoir éffectivement
jouer un rôle dans la distribution
des intrants,
l'attribution
des crédits
et la commercialisation
des productions.
2. Les crédits
aux groupes de paysans, mals ressentis
par les paysans
bon payeurs, devraient
être attribués
avec plus de discernement.
On trouve

certainement
l'explication
de la proliffkation
du crbdit
informel.

ANNEXES

445
Annex 1
PROGRAMME DU SEMINAIRE
Sdminaire sur la Politique
Agricole
au Sénegal
7 - 8 juillet
1988
Dakar, Sénégal
Journée
du jeudi
7 juillet
Session
1
- Ouverture
du Séminaire
et Tour d'Horizon
de la Recherche
Aoricole
et de la Politiaue
de Déveloopement
au Sénéqal
9hOO - 9h30
Moctar
TOURE
Directeur
Général,
Institut
Sénégalais
de Recherches
Agricoles
Ministére
du Développement
Rural
Session
II
-
Les Activités
de Production
et de Commercialisation
de
1'Exoloitation
Aqricole
Président
de Séance:
Waly NDIAYE
Directeur
de l'Agriculture
Ministère
du Développement
Rural
Rapporteur:
Eric
CRAWFORD, MSU
9h30 - 10hlO
Valerie
KELLY
Vers une meilleure
connaissance
de la demande
pour le:
engrais
dans le Bassin
Archidier.
Fade1 NDIAME
Mise au point
et transfert
de technologies
améliorée-
de production
pour les exploitations
agricoles
de la
Basse Casamance:
Expérience
de 1'Equipe
Systèmes
de
Djibélor.
10hlO - lOh30
Discussion

446
Journée
du jeudi
7 juillet
(suite)
,hession
II (suite),
-
IOh30 - lOh45
Pause
IOh45
- llh30
Frédéric
MARTIN
Présentation
des budgets
de culture
au Sénégal
construits
à l"ISRA/BAME.
Moustapha
GAYE
Riziculture
au Sénégal:
Allocation
des ressources
et
déséconomie
d'échelle.
1 lh30
12h15
Discussion
! 5hOO
15h40
Stephan
GOETZ
Les stratégies
de sécurité
alimentaire
au niveau
des
exploitations
au Sud-Est
du Sénégal:
Implications
pour
la politique
agricole.
Ousseynou
NDOYE et Ismaël OUEDRAOGO
Commercialisation
des produits
agricoles
dans le Bassin
Arachidier.
Situation
actuelle
et implications
pour la
politique
agricole.
15h40
16h15
Discussion
rShl5
16h30
Pause
Session
III
-
Les Politiaues
de Prix
et de Commercialisation
Asricole
Président
de Séance:
Représentant
du Directeur
du Bureau
Organisation
et
Méthode
la Présidence
Rapporteur:
Mamadou SIDIBE, ISRA/BAME

447
Journée du jeudi 7 juillet
(suite)
Session III
(suite)
-
16h30 - 17h15
Ismaël OUEDRAOGO
et Ousseynou NDOYE
Guide de collecte
des prix agricoles
en Afrique
du sud
du Sahara:
Leçons tirées
du Sénégal.
Ismaël OUEDRAOGO
et Ousseynou NDOYE
Les marges et coûts de commercialisation
des céréales
dans le Bassin Arachidier.
*Stephan GOETZ, John HOLTZMAN et Bocar DIAGANA
La privatisation
du systéme de distribution
des
intrants
agricoles
au Sud-Est du Sénégal:
Problèmes et
options
pour la politique
agricole.
17h15 - 18hOO
Discussion
Journée du vendredi 8 juillet
Session IV - L'Analvse
par Modélisation
de la Politique
Asricole
Président
de Séance:
Mahawa MBODJ
Conseiller
Technique
Ministère
du Développement
Rural
Rapporteur:
Eric CRAWFORD, MSU
9hOO - 9h45
Frédéric
MARTIN
Analyse de la situation
alimentaire
du Sénégal à l'aide
de l'exercice
de modélisation
effectué
à l'ISRA/BAME.

448
Journée
du vendredi
8 juillet
(suite)
Session
IV (suite1
-
9hOO - 9h45
Mamadou SIDIBE
(suite)
Développement
agricole
et croissance
démographique
au
Sénégal
9h45 - 10h15
Discussion
lOh15 - lOh30
Pause
Session
V
D Les Systèmes
de Production
et de Commercialisation
Animales
Président
de Séance:
Représentant
du Ministre
délégué
chargé
des Ressources
Animales,
Ministère
du Développement
Rural
Rapporteur:
Ismaël
OIJEDRAOGO, ISRA/MSLJ
lOh30 - llh30
Cheikh
LY, Cheikh
Mbacké NDIONE et John HOLTZMAN
La commercialisation
et l'organisation
de la production
du bétail
et de la viande
au Sénégal:
problèmes
et
perspectives
de recherches.
Lamine
SONKO
La traction
animale
et le déve loppement
agr icole.
Jean-François
TOURRAND
Les acquis
de la recherche
sur l'élevage
da ns la vallée
du Fleuve
Sénégal.
Communication
présentée
par Cheikh
Ly.
llh30
- 12h15
Discussion
15hOO - 15h20
John HOLTZMAN
Le bétail
et la sécurité
alimentaire.
15h20 - 15h45
Discussion

449
Journée du vendredi 8 juillet
(suite)
Session VI - les Institutions
et les Aqences de DeveloDDement Aqricole
Président
de Séance:
Amadou Tidiane WANE
Conseiller
Agricole
du Président
de la République
la Présidence
Rapporteur:
James BINGEN, MSU
15h45 - 16h30
Matar GAYE
Le crédit
informel
et les coopératives
dans les régions
de Fatick et du Sine-Saloum.
Desire SARR
Les sections
villageoises
et l'approvisionnement
des
exploitations
agricoles
en facteurs
de production.
Communication présentée
par Matar Gaye.
16h30 - 16h45
Pause
16h45 - 17hlO
Bocar DIAGANA
La NPA du Sénégal et la responsabilisation
des
organisations
des producteurs
(DP):
Problèmes et
options
soulevés par une enquête au Sud-Est du Sénégal.
17hlO - 18hOO
Discussion
18hOO - 18h15
Clôture

451
Annex 2
LISTE DES PARTICIPANTS
Séminaire sur la Politique
Agricole
et Alimentaire
au Sénégal
7-8 juillet
1988 - Dakar, Sénégal
Monsieur Jean-Patrick
Bernard
Monsieur Bocar Diagana
Conseiller
Economique
Direction
de Recherches
Secrétariat
Général à la
sur les Systèmes Agraires
Presidence
et 1'Economie Agricole
Dakar
ISRA - Dakar
Monsieur Jim Bingen
Monsieur Salif
Diarra
Department of Agricultural
s/c Projet Sécurité
Alimentaire
Economies
MSU-CESA
Michigan State University
Bamako, Mali
East Lansing,
Michigan
Monsieur Aziz Diop
Professor
A. Alaasse Bos
Coordinateur
du Comité
Department
of Economies
Technique de Suivi
Judenbreestraat
23
du Programme d'Ajustement
Amsterdam, Holland
La Présidence,
Dakar
Monsieur Bougham
Monsieur Mamadou Diop
GARD Project-USAID
Directeur
de l'Institut
Banjul,
The Gambia
de Technologie
Alimentaire
Dakar
Monsieur Amadou Mustapha Camara
Conseiller
Technique
Monsieur Mbaye Diouf
Ministère
du Développement
Secrétaire
d'Etat
aux
Rural, Dakar
Ressources Animales
Ministère
du Développement
Madame Marie-Hélene
Collion
Rural, Dakar
Division
des Sciences de
l'Agriculture,
d 1'Alimentation
Monsieur William Duncan
et de la Nutrition
Représentant
de la Fondation
C.R.D.I.
- Dakar
Ford à Dakar
Monsieur Eric Crawford
Monsieur Jacques Faye
Department
of Agricultural
RESPAO - SAFGRAD
Economies
Ouagadougou
Michigan State University
Burkina Faso
East Lansing,
Michigan
Monsieur Matar Gaye
Monsieur Niama Nango Dembele
Centre National
de Recherche
s/c Projet Sécurité
Alimentaire
Agricole
MSU-CESA
ISRA - Kaolack
Bamako, Mali

452
LISTE DES INVITES
(SUITE)
Monsieur
Moustapha
Gaye
Madame Valéry
Kelly
Centre
de Recherche
Projet
ISRA/IFPRI
Agricole
Direction
de Recherches
ISRA c Saint
Louis
sur les Systèmes
Agraires
et 1'Economie
Agricole
Monsieur
Jean-Louis
Gignoux
Dakar
Directeur
de la Caisse
Centrale
de Coopération
Monsieur
Aboubacri
Demba Lam
Dakar
Conseiller
Technique
de la
Politique
Agricole
Monsieur
Steffan
Goetz
Ministère
du Développement
Department
of Agricultural
Rural,
Dakar
Economies
Michigan
State
University
Monsieur
Cheikh
Ly
East Lansing,
Michigan
Centre
de Recherche
Agricole
Monsieur
Claude
Gros
ISRA - Saint
Louis
Chargé
de la Filière
des
Stratégies
de Développement
Monsieur
Frédéric
Martin
et de Sécurité
Alimentaire
Centre
Sahel
Ministére
du Développement
Université
Laval
Rural,
Dakar
Quebec,
Canada
Monsieur
John Holtzman
Monsieur
Mahawa Mbodj
Department
of Agricultural
Conseiller
Technique
du
Economies
Ministre
du Développement
Michigan
State
University
Rural,
Dakar
East Lansing,
Michigan
Monsieur
Fade1 Ndiame
Intendant
Lieutenant
Colonel
Centre
de Recherche
Oumar Kane
Agricole
Directeur
du Commissariat
ISRA - Djibélor
à la Sécurité
Alimentaire
Dakar
Monsieur
Pathé
Ndiaye
Directeur
du Bureau
Monsieur
Moustapha
Kasse
Organisation
et Méthode
Directeur
du Centre
de
La Présidence,
Dakar
Recherches
en
Economie
Appliquée
Monsieur
Waly Ndiaye
Université
de Dakar
Directeur
de l'Agriculture
Ministère
du Développement
Monsieur
Moribadjaum
Keita
Rural,
Dakar
Division
de l'Agriculture
USAID - Dakar
Monsieur
Cheikh
Mbacké
Ndione
Centre
de Recherche
Zootechnique
ISRA - Dahra

453
LISTE DES INVITES
(SUITE)
Monsieur
Ousseynou
Ndoye
Monsieur
Lamine
Sonko
Direction
de Recherches
Centre
de Recherche
sur les Systémes
Agraires
Agricole
de Djibélor
et 1'Economie
Agricole
ISRA - Djibelor
ISRA - Dakar
Monsieur
Abdourahmane
Sow
Monsieur
Wayne Nilsestuen
Directeur
Général
de la
Directeur
de la Division
de
Caisse
de Péréquation
et
l'Agriculture
de Stabilisation
des Prix
USAID - Dakar
Dakar
Monsieur
Ismael
Ouedraogo
Monsieur
Pap Alassane
Sow
Projet
ISRA/MSU
Banque Mondiale
Direction
de Recherches
Dakar
sur les Systèmes
Agraires
et 1'Economie
Agricole
Monsieur
Lamine
Thiam
Dakar
Division
de 1'Agricul
ture
USAID - Dakar
Monsieur
Guy Pochtier
Representant
CIRAD
Monsieur
Amadou Tidiane
Wane
Dakar
Conseiller
Agricole
du
Président
de la République
Monsieur
Josh Posner
Dakar
Department
of Agronomy/
Gambia Project
Monsieur
Prosper
Youm
University
of Wisconsin
Directeur
du Service
-Madison
de la Prévision
et de la
Madison,
Wisconsin
Conjoncture
Ministère
de 1'Economie
Monsieur
Papa Leopold
Sarr
et des Finances
Directeur
de Recherches
Dakar
sur les Systèmes
Agraires
et 1'Economie
Agricole
ISRA - Dakar
Monsieur
Mamadou Sidibé
Direction
de Recherches
sur les Systèmes
Agraires
et 1'Economie
Agricole
ISRA - Dakar