‘..‘“.,. .,_ REPUBLIQUE DU SENEGAL I ....
‘..‘“.,. .,_
REPUBLIQUE DU SENEGAL
I . .
0
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE
I
INSTITUT SÉNÉGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
I S R A
__________-----__.____I_________________---------
PÔLE RÉGIONAL CORAF DE RECHERCHE
SUR LES SYSTÈMES IRRIGUÉS SOUDAN0 SAHÉLIENS
P S I - C O R A F
BILAN ET SYNTHESE DES ACTIVITES
DU PROJET PSI-SENEGAL
11996à1998
#
.
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,,:
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Y”
~.
-4
:.
Sidy lylohamd SECK
Coordination Natiotmla PSI
Novetarbte 1988
COORDINATION NATIONALE DU PSI AU SENEGAL
ISRA/FLEUVE - BP. : 240 Saint-Louis - Tél. (221) 961-17-51 - Fax (221) 961-18-91

TABLE DES MATIERES
AVANT PROPOS.................................................................................................
5
l- INTRODUCTION GENERALE .............................................................................
7
l-l h4iseenplactduprojet.. .............................................................................
7
1-2 Organisation du dispositif de recherche .............................................................
7
l-3Diffkultésdanslamiseeno~vreduprojet..
....................................................
10
2- ETUDES DE SYNTHESE ET DE DIAGNOSTIC . . . . . .................................................
1 1
2-l Travaux de synthèse .................................................................................
11
2-2 Etudes diagnostic et enquêtes complémentaires ..................................................
12
2-2- 1 Diagnostics participatifs ..................................................................
12
2-2-2 Enquêtes complementaires ...............................................................
13
3- COMPOSANTES DIVERSIFICATION DES SYSTEMES DE PRODUCTION ................
14
3-l Caractérisation des systémes de production et économie des filières agricoles ............
14
3-l - 1 Carackisation Cconomique de la production et des exploitations dans la zone du lac de
Guiers ........................... ....................................................
14)i
3-l-2 Etudes des économies familiales et du crédit dans la zone de Podor ...............
16
3-l -3 Economie des filières de cultures irriguées de diversification ......................
24 -6
3-2 Agronomie et phytotechnie des cultures maraîchères ...........................................
28
3-2-l Travaux et recherche sur la tomate .....................................................
28
3-2-2 Test de culture de l’ail en sol rizicole ..................................................
3-2-3 Défense des cultures .....................................................................
;; -1
3-2-4 Introduction de matkiel végétal ......... ;. .............................................
37
3-3 Amélioration des grandes cultures de diversification ..........................................
37 ‘f
3-3-l Amélioration des itinéraires techniques de l’arachide irriguée ..................
37 4.
3-3-2 Essais de mise au point et test d’une charrue polyvalente attraction animale pour le soulevage de
l’arachide irriguée .....................................................
39
3-3-3 Maïs irrigué ..............................................................................
40
3-4 Recherches en arboricukure fiuitke.............................................................
41
3-4-l Adaptation vari&ale d’agrumes et de manguiers dans un système d’association culturaie
avec des cultures maraîchères et vivrières ......................
41
3-4-2 Etudes de modes d’irrigation gravitaire sur la croissance et le rendement du bananier
Robusta ........................................................................
4 2
3-5 Recherches sur l’élevage ...........................................................................
44 -1
4- COMPOSANTE INTENSIFICATION DE LA RTZICULTURE..................................
4 5
4-1 Lutte contre les adventices ... . .....................................................................
46
4-1-I Enquêtes d’approfondissement du diagnostic sur les contraintes dues aux adventices
....... ; 46
4-l-2 Etude de la compétitivit8 du riz vis à vis des adventices en relation avec la densité de semis et la
dose d’azote ....................................................
5 2
4-l-3 Evaluation en milieu paysan de l’herbicide Bensulfûron Méthyl (Londax)
pourled&&erbages&ctifduriiirrigué.. ........................................
,
5 4
4-l-4 Lutte contre Cyp&us Rontundus L. dans les pkimètres polycoles de l’île à
Morphil ....................................................................................
5 7
4-2Btudeetaméliorationdelaculturedurizenmilieupaysan..
.................................
5 9

2
4-3 Planification de la campagne agricole.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6 1
4-4Effktdelaqualitédutravaildusolsurl’implantationdurizirrigue
........................
6 3
4-5 Dynamique d’hydrolyse de I’urk et volatilisation d’ammoniac dans les rizières ...........
66
4-6 Essais et évaluation de matkiels agricoles alternatifs B la grosse motorisation ..............
69
4-7 Conclusion et perspectives de la composante .....................................................
71 r
5- COMPOSANTE GESTION TECHNIQUE, ORGAMSATION SOCIALE ET FONCIERE DE
L’IRRIGATlON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
71
5-I Etudes de méthodes d’amélioration de l’efkience des r&eaux d’irrigation
gravitaire sur la bordure ouest du lac de Guiers.. . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . , . . . . . . . . . , . . . . . .
72 v
5-2 Etude comparative en milieu réel des modes de transport et de distribution de l’eau
d’irrigation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..~......................
7 4
5-3 Etude du fonctionnement des aménagements hydroagricoles dans le delta.. . . . . . . . . . . . . . . .
7 6
5-4 Etude d’un plan d’occupation et d’affectation des sols ..........................................
L83%)
6- COMPOSANTE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES SOLS IRRIGUES ..........
8 6
6-l Caractérisation et suivi des sols sur la bordure ouest du lac de Guiers. I.. . . . . . . . . . . . . . . . . .
86 J
6-2 Détermination des propriétés physiques des sols des sites de Nder, Gnith et Donaye..
8 9
6-3 Suivi de l’évolution des eaux sur la bordure ouest du lac de Guiers et dans le delta.. . _ , .
91 7
6-4 Suivi du bilan hydrosalin dans la moyenne vallée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . . . . . . .
9 7
6-5 Simulation numérique de l’évolution du bilan hydro salin sur différents sites
dans la vallée du fleuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
97
6-6MiseenplacedebancsdecolonnesdesolsduSén~galetduMali
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
99
6-7 Conclusion et perspectives pour la composante.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . .
100 4
7- AUTRES ACTIVITES DU PROJET.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . .
100
7-I Animation - Régionalisation et missions d’appui.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . .
100
7-2 Ateliers et séminaires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , , . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
103
7-3 Formation et encadrement. ...........................................................
...........
104
7-3-l Ateliers de formation ...... ......................................................
....
104
7-3-Z Accueil d’étudiants doctorants et de stagiaires ....................................
105
7-3-3 Encadrement et formation d’étudiants .............................................
106
7-4 Ouverture et partenariats du projet.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . .
107
7-4- 1 Partenariat PSI-Sénégal / Projet PAOPIM-SAED de Cascas.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
108
7-4-2 Partenariat PSI-Sénégal / avec le projet GTZ de protection de gestion
durables de la zone périphérique du parc de Djoudj.. . . . . . . . . . . . . + . . . . . . . . . . . , . . ,,
108
7-4-3 Projet de partenariat PSI-Sénégal avec le FPA, le CKFA et la SAED pour l’amélioration
et la professionnalisation de la gestion des amenagements.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
108
8 CONCLUSION.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . , . . . . . . . . .
109
ANNEXE.......... ............................................................................
. ...................
111

3
LISTE DES TABLEAUX
rableau
1
:
Dispositif de chercheurs PS1 Sénégal 1998.. . _ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8
rableau
-
2 :
-
Principales caractdristiques des secteurs d’intervention du PS1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .._.. _.~ . . . . . .
9 y
hbleau 3 :
Niveau de revenu moyen annuel net par exploitation et « per capita » par village.. . . . . . . . . . . . . . . . .
15
Tableau 4 :
Répartition des revenus nets totaux des exploitations par source à N’Der.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 5
I’ableau 5 :
Calcul du taux marginal de rémuneration ou de rentabilite (TMR). . . . . I . _ . . . . . . , . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . .
15
kbleau 6 :
Production cumulée par parcelle élémentaire exprimée en Kg pour 5 variètés de
tomate ..,. . . . .._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
35
Tableau 7 :
Sensibilité de 5 variétés de patate douce aux nématodes des espèces de Méloïdogyne.. . . . . . . .
36
Tableau 8 :
Rendements en gousses et en fanes des essais d’arachide irriguée en milieu réel . . . . . . . . . . . . .,
38
‘ableau 9
-
-
Caractéristiques de l’essai adaptation variètalelassociation culturale.. . _ . . . . . . . . . . . . .
42
‘ableau 10 :
-
-
Répartition et principales caractéristiques des parcelles observées.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _. . .
4 7
‘ableau 11 :
Degré d’enherbement de mise en valeur et degré d’enlèvement des parcelles : nombre de parcelles par
classes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . .
_ . . .
4 8
‘ableau 12 :
-
-
Principales adventices importantes relevées dans les cultures de diversilication dans le secteur Ouest du
Lac de Guiers (Dieri) et dans la zone du Waalo (Vallée) .Frequence par classe d’abondance-dominante
(A-D). . . . . . . . _ . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _
49
ableau 13 :
Etat d’enherbement des parcelles : Repartition suivant le pourcentage de recouvrements par les
adventices . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
50
abltm 14 :
-
-
Répartition des parcelles suivies selon la qualité de l’application de certaines opérations
culturales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 0
ableau 15 :
-
-
Répartition des parcelles selon les modes d’application de techniques de désherbage . .
51
ableau 16 :
Effet de la densité de semis et de la dose d’azote sur le rendement du paddy (hiv 97) . . . . . . . . .
5 3
mbleau 17 :
-
-
Effet de la densité de semis et de la dose d’azote sur le rendement du paddy (saison sèche chaude 98)
54
ableau 18 :
-
-
Note d’effrcacite et de phytotoxicité des traitements avec Londax en comparaison avec d’autres
produits. . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . .
55
rbleau 19 :
-
-
Sensibilité des espèces adventices aux différents herbicides.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
56
rbleau 20
-
- :
Résultats de rendements obtenus avec l’herbicide Londax et d’autres produits de comparaison
(hivernage 98 contre saison sèche 97.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . .
5 6
tbleau 21 :
Densité de peuplement de Cypérus Rotundus L. et efficacité de l’application du glyphosate dans l’île à
Morphil(l998) . . . . . . .,. . . . . . . . . . . . . .s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 8
tbleau 22 :
Caractéristiques et performances de la batteuse à riz Assi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7 0
tbleau 23 :
Fréquence d’apparition des ruptures de cavaliers du canai avant et après revêtement dans le périmètre de
Gnith . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
73
@eau 24 :
Comparaison des coûts d’irrigation pour une culture d’un ha de patate irriguée avant et aprés pose du
filmderevhementducanal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I . . . . . . . . . . . . . .
7 4

4
‘3bkau 25 :
Dose et nombre d’apports d’irrigation décadaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..~.......................
7 5
‘obkau 26 :
Pluviométne horaire des asperseurs de l’essai d’irrigation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*...................
7 5
#Aeau 27 :
Donuées de base pour le SIG pkrimétre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7 7
‘ableau 28 :
Succions (h) auxquelles les mesures ont été effectuées, flux constants (q) correspondants, paramètres a
et conductivitb hydrauliques à saturation (KS) pour les differents horizons definis H Nder, Gnith et
Donaye. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . .
90
ablem 29 :
-
-
Dispositif du réseau de piézomètres a Ngnith et occupation des parcelles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . .
91
ableau 30 :
Récapitulation des mission de coordination-animation et d’appui du PSI-Sénégal.. . . . . . . . . . . . . . “.
102
ableau 31 :
Stagiaires et étudiants encadrés par des chercheurs du PSI-Sénégal.. . . . . . . . . . . . . . . .
106

5
AVANT PROPOS
Le document dresse le bilan sur trois ans des activités du projet Pôle de recherche sur les systèmes
irrigués soudano-sahéliens @SI) menées au Sénégal depuis 1996. Il est réalisé à partir d’une synthèse
des rapports annuels 1996 et 1997 des chercheurs, complétés par les résultats disponibles en 1998 à
l’issue des trois premiers trimestres.
Le document est structuré autour de 8 points :
- le premier point introductif rappelle les conditions de mise en place et l’organisation
générale du projet ;
- le second point présente les activités et resuhats concernant les études de synthèse et de
diagnostic ;
- les points 3 à 6 traitent des activités et résultats de recherches des quatre principales
composantes de recherche du projet ;
- le point 7 présente les autres activités réalisées par le projet ;
- le point 8 tire quelques conclusions.
Une liste des principaux documents réalisés dans le cadre du projet est donnée en annexe.

7
1.
INTRQDUCTION GENERALE
1.1
MISE EN PLACE DU PROJET
Le Projet de recherche sur les systèmes irrigués soudano-sahélien (PSI) est un projet regional crée
sous l’égide de Conférence des responsables de la recherche agronomique africaine (CORAF). II est ’
finance pour quatre ans par la Coopération française et mis en œuvre dans quatre pays (Mali,
Mauritanie, Niger et Sénégal) par les structures nationales de recherche agricole (SNRA) en
collaboration avec le CIlUD et I’ORSTOM.
Le document de base& projet en définit, la problematique, les orientations en matière de recherche,
l’organisation institut@nnelle ainsi que les modalités de fonctionnement et de gestion. 11 fait l’objet ’
de Conventions, d’une part, entre la CORAF, la Mission française de Coopération et l’Institut
sénégalais de recherches agricoles (ISRA), et d’autre part, entre la CORAF, la Mission française de j
Coop&ation, le CIRAD et I’ORSTOM.. Ces Conventions ont été signées en juillet 1995 par les
parties, mais le projet n’a éte opérationnel que six mois plus tard..
Les activités de recherches du projet sont organisées autour de quatre composantes de recherche : !
diversification des systèmes de cultures irriguées ; intensification de la riziculture ; gestion technique,
organisation sociale et foncière de l’irrigation ; lutte contre la dégradation des sols. Le projet est
coordonné au niveau régional par un coordonnateur régional basé à la CORAF à Dakar et au niveau
de chaque pays, par un coordonnateur national, chargé d’assurer le fonctionnement et la gestion du
projet avec l’appui d’un gestionnaire. Conformément aux modalités de fonctionnement définies et
pour assurer une cohérence des programmes, chaque composante doit faire l’objet d’une animation
régionale par un pays (qui nomme un chercheur pour cette mission) et chaque animateur régional doit
avoir un correspondant dans chacun des trois autres pays. Le Sénegal est chargé de l’animation
régionale de la composante diversifïcation des systbmes de culture irrigués.
Au Sénégal, le projet a débuté aussitôt après la réunion du Comité de Coordination PSI-CORAF de
Bamako (janvier 1996), avec la mise en place de structures d’animation et de gestion, notamment la
nomination du coordonnateur national, de l’animateur régional, des correspondants et du gestionnaire.
La mobilisation des crédits de fonctionnement et d’équipement a commence courant février et les
activités ont démarré pratiquement fin mars 1996.
1.2
ORGANISATION DU DISPOSITIF DE RECHERCHE
Le dispositif de chercheurs
Le dispositif de chercheurs s’est mis très progressivement en place. L’équipe de chercheurs ISRA n’a
été complète que fin mai 1997. Pour celle du CIRAD qui devait comprendre six chercheurs (ATD et
BCRD), un seul a démarré avec le projet, deux affectations ont été effectuées en septembre 97 et deux
autres, respectivement en avril et octobre 1997.
Récemment (mai 98) le CIRAD a informé
officiellement I’ISRA et le projet de son impossibilité à pourvoir le sixième poste qui était prévu. Du
côté ORSTOM, quatre chercheurs Ctaient annoncés lors de la concertation ISRA/CIRAD/ORSTOM
(novembre 95) et trois Ctaient en place au démarrage du projet. Par la suite, l’essentiel de l’équipe
ORSTOM-Fleuve (Agriculture durable dans la vallée du Sénégal a été affecté au PSI-Sénégal) avec
des lettres de missions établies en fin 1997. Il s’agit de 6 chercheurs et techniciens avec une
pr&iominance de spécialités en sciences du sol.
Entre les propositions initiales de chercheurs et le dispositif final mis en place, il y a eu d’importants
changements dans les profils. Les Institutions partenaires ne disposaient plus des profils prévus ou
n’ont pas pu les mobiliser au démarrage du projet, et ils ont éte changés par d’autres après
concertation entre les parties. Maigre l’absence ou l’insuffisance de certains profils, le programme de

8
recherche a eté maintenu tel quel et cette situation à conduit à des faiblesses dans certains domaines
(agronomie des systèmes de culture, protection des cultures) et à des renforcements dans d’autres
(pédologie).
Tous les chercheurs affectés au PS1 par les Institutions devaient faire l’objet d’une affectation formelle
sanctionnée par une lettre de mission. Le CIRAD a rempli cette obligation dès le départ. Ce n’est
qu’en fin 97 pour I’ORSTOM et début 98 pour I’ISRA que des clarifications ont été apportées dans le
dispositif avec la désignation officielle des chercheurs affectés et la signature de leur lettre de mission.
Le dispositif actuel comprend 16 chercheurs et se présente comme indique au tableau 1. Ce dispositif
est renforce par 1 CSN et complété par un certain nombre de personnel d’appui (techniciens,
obsexvateurslenquêteurs) :
Tableau 1 :
Dispositif de chercheurs PSI-Sénégal en 1998
CII 4D
DISmLINES
ISRA
ATD
BCRD
ORSTOM
Agronomie - systèmes de culture
P. GODON
c . POUSSIN
Agronomie riz
T . DIOUF
Agronomie -horticulture
M. NGIJER
J. HUAT
Defense de cultures
s. DIALLO
-
Economie des exploitations
X. LEROY
Economie filière
H.D. BEN2
-
Agro-élevage
c. coR.NIAux
Gdographi&ociologie
S. M. SECK
Géographie-SIG
-
P. D ‘ACQUINO
Hydraulique agricole
M. WADE
-
Pédologie
M. DLEYE
C. HAMMECKER

L. BARBIER0

J..L. MABGHT
Certains de ces chercheurs assurent les tâches d’animation et de coordination des activités du projet,
notamment : S M Seck Coordonnateur national ; Ph Godon Animateur régional de la composante
Diversification (en remplacement en 1998 de C Dancette), M Wade correspondant de la composante
gestion technique et sociale de l’irrigation ; S Dia110 correspondant de la composante Intensification
de la riziculture (depuis 97 en remplacement de P Senghor ISRA) et L Barbiéro correspondant de la
composante Lutte contre la degradation des sols (depuis 97 en remplacement de P Boivin).
On notera enfin que les chercheurs ISRA et CIRAD sont tous basés à Saint-Louis et ceux de \\
I’ORSTOM à Dakar. Au cours des deux dernières années, le projet a enregistré quatre départs : deux ‘1
chercheurs en 1997 (pédologue ORSTOM et agro-machiniste ISRA ayant quitté), et en 1998, un
chercheur (agronome culture de diversifïcation CIRAD-ATD) et un CSN. Seuls les deux derniers ont
été remplacés.

9
Organisation du dispositif de recherche
Compte tenu de l’importance géographique et de la diversité des situations de la rkgion et des moyens
du projet, il a été retenu d’intervenir principalement dans trois zones : le Delta ou prédomine une
riziculture très mécanisée dans de grands aménagements, avec des sols lourds qui sont
particulièrement favorables à l’irrigation gravitaire par submersion ; la bordure Ouest du Lac de
Guiers qui connaît une dynamique très récente de l’irrigation paysanne et qui se caractérise par des
sols légers,
se prêtant surtout à la diversifkation des cultures et à l’irrigation par aspersion ou
localisée enfin, la moyenne vallée (région de Podor) où coexistent grands et petits aménagements avec
une variété! de sols et une pluri-activite des populations partagees entre activites traditionnelles et
irrigation.
Les principales caractéristiques ayant presidé au choix de ces trois secteurs sont résumées dans le
tableau 2.
Tableau 2 : Principales caracth-istiques des secteurs d’intervention du PS1
DELTA CENTRAL
OUEST LAC GUIERS
MOYENNE VALLEE
*Sols alluviaux très argileux
*Diversité des sols : sols sableux
*Partie de la @ion la plus déficitaire
(Hollaldé)
éoliens (Dk%), sablo-limoneux
en pluies
vi]nde?, sols argileux (HO~&)
*Prédominance d’une riziculture
*Sols alluviaux argileux à vocation
mécanisée
*Disponibilité accrue de l’eau douce
rizicole (Hollaldé) et argile-limoneux
(grâce à Diama)
apte à la diversification (Fondé)
*Potentiel de diversifkation culturale
limité
*Aptitude à la diversification
*Prédominance des PIV (dynamique
ancienne)
*Opportun& pour l’élevage
*Possibilités de mise au point des
systèmes d’irrigation
*Présence d’un grand p&imètre
*Forte concentration des AHA (GA,
0
Prives)
*Developpement agro-industriel
*Pratique notable de la diversification
*Concentration et diversité des OP,
*Dynamique rrkente de l’irrigation
et forte demande dans ce domaine
GIE...
paysanne (mouvements migratoires
importants)
*Risques de degradation des sols par
*Problème d’hydraulicité, de gestion
alcanisation
technique et sociale de l’irrigation
*Ouverture sur les projets Canal du
Cayor et Vallées fossiles
*Concurrences entre irrigation et
*Salinité et menaces diverses de
activités agro-pastorales
dégradation des ressources naturelles
* Problémes liés à la qualite de l’eau
traditionnelles
dans le lac
*Perspectives de rehab. des AHA et
* Forte émigration des populations
axes hydrauliques
“Problèmes d’occupation et de gestion
de l’espace (conflits d’utilisation des
ressources)
*Acquis ORSTOIWISRA (plusieurs
*Acquis ISRA sur la double
*Investissement en cours pour un
années d’intervention dans le secteur)
riziculture, le développement des OP
périmètre de diversification irrigué
par aspersion avec traction animale
*Présence de la SAED du PNVA et
*Perspectives de programme SAED ;
(ISRAKIRAD)
les divers projets
ADRAO, KLUVEN, ORSTOM
*GIE d’éleveurs dynamique
*OP regroupées en Unions

10
Pour chacune des zones, il avait d&ignk parmi les chercheurs, un responsable-animateur qui
devait organiser les diagnostics et enquêtes prt%ninaires ainsi que les activités collectives de
recherches. Ce schéma s’est rk5lé à l’expkrience, lourd et très complexe en raison de la
multiplicité des tâches qui en découlaient pour certains chercheurs, des lenteurs dans
l’organisation liees 8 la dispersion de l’&quipe entre Saint Louis et Dakar et enfin du manque
relatif d’autonomie et de souplesse d’intervention des chercheurs que cela impliquait. Ces
raisons ont conduit à abandonner ce schéma en fin 1996 au profit d’une gestion plus souple
des interventions dans les trois secteurs.
Principe d’intervention
La philosophie du PS1 est de répondre aux préoccupations des producteurs et partenaires au
d&eloppement. A cet effet, les programmes annuels d’exécution (PETF) sont discutés avec
les partenaires et amendés avant d’être finalisés pour présentation aux Comités annuels de
Coordination PSI-CORAF.
La démarche du projet a privilégié les activités en milieu paysan de préférence aux
expérimentations en laboratoire et en station agronomique. L’implantation des activités en
milieu paysan doit être précédée dans chaque secteur, d’un diagnostic participatif avec les
partenaires et d’enquêtes générales destinées à donner à l’équipe une vision partagée de la
situation dans les différents secteurs, à discuter des besoins et priorités avec les populations
afin de mieux définir les actions et méthodes de recherche à mener.
1.3
DIFFICULTES DANS LA MISE EN WJVRE
Le déroulement du projet a connu un certain nombre de difficultés plus ou moins importantes.
Les deux premières anndes (1996/97) ont été marquées par des changements profonds au sein
de I’ISRA, liés à sa restructuration. Outre des changements dans le personnel liés à des
affectations, les chercheurs ont été très sollicités et mobilisés par des réunions de travail,
séminaires internes et concertations avec les partenaires dans le cadre de l’élaboration de
dossiers fondamentaux pour I’ISRA, notamment un Projet d’entreprise pour les 25 prochaines
annbes, un Plan stratégique de recherche sur 6 ans et un nouveau règlement d’établissement.
Ces travaux s’inscrivaient dans les priorités majeures à court terme de I’ISRA qui se trouve en
fin de financement de son programme de recherche agricole (PRA II avec la Banque
Mondiale). Cette situation a étC défavorable à la conduite d’activités sur le terrain, L’ISRA est
toujours en phase de négociation pour la mise en place de nouveaux financements et connaît
depuis bientôt trois ans des contraintes financières et de fonctionnement qui créent une
situation extrêmement difficile au sein de l’Institut avec des répercussions sur le déroulement
du projet.
Le retard dans la mise en place du dispositif de chercheurs et les changements de profils ainsi
que les départs des chercheurs ont entraîné une insuffisance des compétences requises pour
l’exécution du programme initial, un dhmarrage tardif de certaines activités de recherches et
des changements ou interruptions dans d’autres. Par ailleurs, la répartition des chercheurs sur
deux centres (Dakar et Saint-Louis) n’a pas facilité la mobilisation des équipes, ni la
coordination-animation des activités. Cette coordination n’a pas été non plus aisée du fait de
l’origine et de l’expérience diverses des agents affectés au projet, et des différences de
/ fonctionnement et des politiques institutionnelles des trois institutions partenaires (ISRA,
i’ CIRAD, ORSTOM) vis à vis de leurs chercheurs.

11
, Enfin, les pro&dures de gestion de I’ISRA se sont avérées parfois assez lourdes pour le
1 fonctionnement du projet. Des aménagements opérés dans le cadre contractuel du projet ont
I apporte des améliorations, qui méritent d’être poursuivies et renforcees.
2.
ETUDES DE SYNTHESE ET DE DIAGNOSmC
Des études de synthèse et des diagnostics participatifs ont été initiés dès le démarrage du
projet soit pour faire le point sur l’et& des connaissances et des acquis dans certains
domaines, soit pour identifier les contraintes et les conditions réelles de fonctionnement des
périmètres et exploitations ainsi que les prioritcs des producteurs. Elles ont permis d’orienter
et de mieux cibler les activités de recherche dans les principaux domaines d’intervention du
PS1 et d’identifier des partenaires potentiels pour une collaboration dans leur exécution.
2.1
TRAVAUX DE SYNTHESE
Plusieurs synthèses ont été effectuées dans le cadre du PS1 en 1996. Il s’agit notamment
de :
Synthèse des recherches sur la double culture du riz dans le delta et la vallée du Fleuve
Sénégal. Il s’agit d’une synthèse sur une trentaine d’années de la recherche sur la double
culture du riz dans la vallée Sénégal. Elle dégage les acquis concernant la recherche et la
selection variétale, les itinéraires techniques, les calendriers culturaux, les binômes de variétés
et les recommandations techniques. Il en ressort que la double culture est techniquement
possible dans les conditions agro-climatiques de la vallée du SWgal. Ces acquis méritent
d’être transférés en milieu réel en mettant l’accent sur la planification des activités, sur
l’amélioration et l’ajustement des itinéraires et paquets techniques en tenant compte d’une
part, des conditions réelles des exploitations, et d’autre part, des effets des récentes politiques
économiques (libéralisation, désengagement de l’Etat, dévaluation.. . ),
Valorisation de la paille de riz par le traitement à l’urée et son utilisation par le betail
dans la vallée du SCnégal. Ce document fait la synthèse des recherches sur le traitement à
l’urée de la paille de riz, pour en améliorer la valeur nutritive. Il préconise pour la région du
fleuve, parmi les différents traitements testés, le traitement à 4% (4 g d’urée pour 100 g de
paille). Il décrit de façon détaillée et illustrée la technique de traitement et donne quelques
exemples d’apports de concentre pour l’embouche ainsi que la valeur alimentaire des
principaux sous produits disponibles dans la région..
Synthèse des acquis de la recherche en hydraulique agricole dans la vallée du fleuve
Cette synthèse montre dans une première partie que les principaux résultats et acquis de
recherche sur l’hydraulique agricole dans la région,
portent sur les aspects hydro-agro-
climatiques (pluies, évapotranspiration, débits, hauteurs d’eau...), les besoins en eaux des
cultures, les caractéristiques des sols (capacité de stockage, permrlabilité...). Elle présente par
ailleurs les résultats portant sur la conduite des arrosages (gravitaire, aspersion, irrigation
localisées) et degage quelques orientations pour une définition d’un programme de recherche
dans le domaine de la gestion de l’irrigation.
Synthbe des acquis de la recherche/dévefoppement sur l’arachide irriguée dans la
vallée et le Delta du Sénégal de 1993 A 1996. Le document passe d’abord en revue les
recherches effectukcs avant 1993 tant à Bambey que dans la vallee ainsi que les principaux
résultats. Les recherches menées de 1993 à 1996, en station (Panaye) et à travers des actions

12
de recherche/dbveloppement sont ensuite présentées et d&crites avec les acquis et résultats
dans le domaine des itin&aires techniques, des doses de semis, de la fertilisation, des
rendements en gousses et en fanes.. . Elle donne en annexes des exemples de protocoles
d’essais, une fiche technique et une évaluation des coûts et resultats de production d’un ha
d’arachide irrigué.
2.2
ETUDES DLAGNOSTICS ET ENQUETES COMPLEMENTAIRES
2.2.1 DIAGNOSTICS PARTICIPATIFS
Objectif et méthode
Des diagnostics participatifs rapides ont été réalisés dans la bordure ouest du lac de Guiers
(1996) et le Delta (1997) par des équipes pluridisciplinaires associant des operateurs du
développement et des chercheurs de plusieurs organismes et disciplines, des responsables
d’organisations paysannes et des producteurs. Ils poursuivaient un triple objectif:
- faciliter l’acquisition par les participants, d’un minimum de connaissances de base
communes et certains réflexes de pluridisciplinarité et de travail en équipe ;
- orienter et définir les actions de recherche du PSI, à partir d’une connaissance du
milieu et d’une vision partagée avec les partenaires du développement, des potentialités et
contraintes du milieu ainsi que des dynamiques et priorités de développement local ;
- identifier et preparer sur le terrain les futurs partenariats et Cquipes d’intervention.
La méthodologie utilisée est la Méthode Active de Recherche et de Planification Participative
(MARI?). Préalablement au diagnostic, une formation à la methode a Cte dispenste pendant
trois jours à l’ensemble des participants. Cette formation a été animée par un consultant,
appuyé par une sociologue de l’ISRA/Bambey et par le coordonnateur national PS1 pour le
diagnostic sur la bordure du lac. Pour le Delta, la formation a été faite par deux chercheurs de
l’ISRA/Saint-Louis.
Dans chacun des cas, deux équipes multidisciplinaires de 7 à 10 personnes ont été constituées
et deux terroirs d’études choisis : Dimb - Brar et Nder pour le Lac de Guiers, Pont Gendarme -
Thilène et Boundoum - Diawar pour le Delta. Une MARP exploratoire a été ex&.ttée dans la
bordure Ouest du Lac, tandis que la zone mieux connue du Delta a fait l’objet d’une MARP
thématique. Les travaux de terrain ont duré quatre à cinq jours dans chaque cas.
Résultats
Bordure Ouest du lac de Guiers. 19 participants y ont pris part à plein temps pendant une
semaine, avec des chercheurs (ISRA, ORSTOM, CIRAD) et
des partenaires du
développement (SAED, Services de l’Agriculture et de lElevage, Organisations Paysannes :
FEGIED, ASESCAW et ASREAD).
Delta central. Le diagnostic a eté realisé par deux équipes de 10 personnes réparties sur deux
sites : Boundoum-Diawar et Pont-Gendarme-Thilène. Les partenaires de la recherche et du
développement de la zone ont participe a ce travail. Il s’agit de la SAED, de I’ADRAO, des
representants des organisations de producteurs, (Union de Boundoum, Union de Kassack), de
I’ASESCAW, des Services de l’Agriculture, de I’Hydraulique ainsi que des Eaux et Forêts.

1 3
L’accent a été mis sur des themes intensification de la riziculture, gestion de l’eau et des sols
et organisation des filières agricoles.
Les résultats ont permis de dégager les principales contraintes qui se posent dans les zones
etudiees et d’orienter avec plus de prkision, le PS1 dans ses interventions en tenant compte
des préoccupations du projet et des priorités des populations locales et partenaires potentiels.
Conclusion
Les diagnostics conduits simultanément en équipe pluridisciplinaire, en contact étroit avec les
populations et en appliquant une méthodologie commune ont permis d’acquerir en peu de
temps, une connaissance satisfaisante du milieu physique, humain et économique
(potentialités, contraintes, expression des besoins en appui de la recherche...). Un niveau
équivalent de perception du milieu, n’aurait pas pu être acquis de fqon simultanée par tous les
chercheurs et les futurs intervenants du secteur, et aurait nécessité, pour des résultats
probablement équivalents, beaucoup plus de temps et de moyens financiers.
Ce type de diagnostic n’a pas été réalisé dans le secteur de Podor-Nianga , compte tenu de
l’abondance des travaux de recherche dejà réalisés (ORSTOIWISRA) de concert avec le
développement (SAED, OP, Projet FED, etc.). Il a été effectué en 1996, un rapide bilan de
terrain associant la recherche et le développement, pour discuter et tïnaliser la définition des
actions de recherches.
2.2.2 ENQUETES COMPLEMXNTAIRES
A la suite des diagnostics, certaines études complémentaires ont été réalisees, notamment
“l’inventaire des amenagements hydro-agricoles et une enquête préliminaire” sur la rive ouest
du lac de Guiers”. Les chercheurs ont mis au point un questionnaire de caractérisation
générale des pkimètres.
L’enquête s’est déroulée pendant 2 semaines, avec 2 observateurs et a recensé 59 périmètres
cumulant : 2.633 hectares delimités, dont 1.492 hectares aménages pour l’irrigation et 737
hectares actuellement irrigues.
Les périmètres sont exploités essentiellement en cultures de diversifkation (patate douce,
oignon, haricot vert, melon...) et gerés par des familles regroupées ou non en GIE, par des GIE
collectifs et par des privés individuels dont l’importance s’est accrue au cours des dernières
années. A l’exception de quelques cas d’aspersion, l’irrigation gravitaire prédomine, malgré sa
très faible effkience liée à la prédominance des sols sableux et de la faible maîtrise technique des
populations. L’inadaptation du mode gravitaire dans la plupart des périmètres de la bordure du
Lac, rend nécessaire, la recherche d’autres modes de distribution de l’eau (aspersion, goutte à
goutte) et de techniques permettant l’amélioration de I’efficience des réseaux gravitaires pour
favoriser la viabilité technico-kconomique des périmètres.

14
3.
COMPOSANTE DIVERSIFICATION
3.1. CARACTERISATION DES SYSTEMES DE PRODUCTION ET
ECONOMIE DES FILIERES AGRICOLES
3.1.1. CARACTERISATION ECONOMIQUE DES SYSTEMES DE PRODUCTION ET
DES EXPLOITATIONS DANS LA ZONE DU LAC DE GUIERS
Objectif et mtthode
Cette étude approfondie a été menée dans la bordure ouest du Lac de Guiers, en 1996 - 1997
à la suite du diagnostic participatif dans cette zone. Elle avait pour objectif d’apprécier la
situation économique des exploitations hydro-agricoles de ce secteur et notamment de :
- caractériser les différents systèmes de production de la zone à travers l’étude de la
situation des villages de Nder et Ngnith ;
- identifier et quantifier leurs sources de revenus par type d’activité ;
- établir les budgets des cultures pour en apprécier la rentabilité financière ;
- évaluer les niveaux de production par culture permettant de mettre en évidence les
filières potentielles et celles en émergence dans la zone.
Une typologie fondée sur le type de “ressource en eau” utilisée par les exploitations agricoles
a été établie pour caractériser les systèmes de culture. L’évaluation des productions agricoles
et des revenus non agricoles à été effectuée à travers des enquêtes élargies sur un échantillon
de 12 exploitations par village. L’analyse économique s’est faiite à partir d’une approche par
analyse marginale qui permet d’étudier l’accroissement des colts et des revenus obtenus en
passant d’une combinaison à une autre par système de production.
Rbultats et discussions
Malgré une relative diversité des exploitations de la bordure ouest du lac de Guiers, le
système de culture dominant est fondé sur la patate douce, suivie de la tomate, de l’oignon et
des autres cultures maraîchères et arboricoles. La riziculture n’est presque pas pratiquée. On
rencontre trois principaux systèmes de culture : le systeme de décrue (34 à 48 % des terres
cultivées et 37 à 42 % des exploitations à Nder et Ngnith) ; le système irrigué sur des
pkimètres sommaires (35 à 52 % des superficies cultivées et 45 à 58 % des exploitations) et
le système de bas fonds exploitant les eaux usées de l’usine de la SONEES à Ngnith (16 % des
superficies).
La taille moyenne de la population des exploitations varie de 10 à 13 personnes dont 7 à 8
actifs respectivement a Nder et à Ngnith. Toutefois, le coeffkient de variation est deux fois
plus grand dans le dernier village avec une médiane de 15 personnes. Les superficies
exploitées varient en fonction des systèmes. Elles sont de 1,3 ha pour les parcelles irriguées à
partir des eaux usées de l’usine de Ngnith ; de 0,25 à 2 ha pour le système de décrue ; et de
0,5 à 4 ha pour l’irrigué. Les superficies pour les cultures de décrue diminuent d’année en
année avec l’avan& du Lac.
Le systeme d’élevage est de type extensif. Il est pratiqué par les Wolofs qui entretiennent des
petits ruminants en élevage de case, et surtout par les Peuls (pasteurs et agro-pasteurs) sous
forme de transhumance, avec des bovins qui constituent l’essentiel du cheptel de la zone. Les

15
activités non agricoles sont surtout dominh par les activitk de service (commerce, artisanat,
transport...), par l’emploi salarié (CSS, SONEES) et la migration.
Les revenus moyens par exploitation varient en fonction des villages. Les exploitations de
Ngnith ont en moyenne des revenus plus élevés. Si le revenu moyen annuel par tête d’habitant
est sensiblement égal entre les deux villages (58 000 et 55 000 F CFA), celui par exploitation
au niveau de Ngnith représente 1,3 fois celui de Nder. La variation des revenus entre
exploitations dans le même village est très grande, avec des coefficients de variation très
&levés (45 % B Nder et 66 % & Ngnith).
Tableau 3 : Niveau de revenu moyen annuel net par exploitation et “per capita” par village
REVENU PAR EXPLOITATION
REVENU “PER CAPITA”
1
VILLAGE
(en francs CFA/an)
(gn francs CFA/an)
Moyen
Maximum
Minimum
Moyen
Maximum
Minimum
‘NDER
527 533
932500
168400
55 548
130928
11660
NGNlTH
695266
1701700
214600
57909
201 693
17880
La classification et l’importance des revenus par source sont indiquées dans le tableau ci-après
pour le village de Nder. On note une diversification effective des sources de revenus, malgré
la prédominance des revenus agricoles (78 % du total).
Tableau 4 : Répartition des revenus nets totaux des exploitations par source à NDER
SECTEUR AGRICOLE
SECTEUR NON AGRICOLE
VILLAGE
(FCFAtan)
(FCFAlan)
Production
Prestation service Elevage
TOTAL
Service
Migration
TOTAL
agricole
NDER
4214400
720000
216000
5 150400
440000
700000
1 140000
Le budget partiel établi pour les trois principales cultures révèle un bénéfice net d’environ 1 063
000 F CFA/ha pour la patate douce, 148 000 F CFA/ha pour l’oignon et 132 000 F CFA/ha pour
la tomate. L’analyse marginale qui a été effectuée montre par ailleurs, que le passage de la
culture de l’oignon à la culture de la patate douce produit au-delà de l’investissement partiel, un
revenu supplémentaire équivalent à 837 % de cet investissement.
Tableau 5 : Calcul du taux marginal de rémunération ou de rentabilité (TIMR)
Coûts variables
Coûts variables
Bénéfice net
Bénéfice net
Culture
totaux (FCFAha)
marginaux
(FCFAha)
marginal
TMR %
(FCFA/ha)
(FCFAha)
Patate douce
363 050
109225
1062 946
1
914 807
837
Oignon
253 825
-
148 139
1
En conclusion, l’étude montre que les cultures de diversification, notamment les cultures
maraîchères prédominent dans la zone. Les resultats interpellent la recherche et le
développement pour une amélioration des productions agricoles. Les rendements très
médiocres traduisent au-delà des problemes phytosanitaires, le niveau faible de la maîtrise
technique des exploitants. Les actions devraient d’abord porter sur les cultures de la patate
douce et de l’oignon qui semblent être économiquement très rentables au niveau de la zone
d’étude.

16
3.1.2. ETUDE DES ECONOMIES FAMILIALES ET DU CREDIT DANS LA ZONE
DEPODOR
Les objectifs de l’analyse économique de l’agriculture irrigu&e sont de mieux comprendre son
fonctionnement, d’appréhender les comportements et les strategies adoptkes par les
agriculteurs face à la culture irriguée, enfin de fournir des données chifI%es de coût, de
revenus, de rentabilité. Cette meilleure compréhension oblige à sortir du cadre confortable du
périmétre irrigué et à replacer la culture irriguée dans des ensembles plus englobants. D’une
part les économies familiales, prennent aussi en compte les cultures de décrue, les productions
pluviales, les activités non agricoles et les relations à distance ; et d’autre part, les
organisations paysannes, qui gèrent maintenant les amknagements hydro-agricoles,
constituent un passage obligé pour l’accès au crédit. L’originalité de la méthode retenue par
l’étude réside dans ce double regard, cette double entrée : les &conomies familiales et les
organisations paysannes.
Economie de la production et économies familiales
L’échelle pertinente pour étudier la production agricole est l’unité économique, groupe
familial de base, présentant des liens économiques étroits, dans les trois flux que constituent
le travail, l’argent et la nourriture.
Reprise de l’agriculture irriguée
Toutes les unités économiques de quatre villages des communautés rurales de Ndiayène-
Pendao et de Guédé sont recensées deux fois par an depuis 1996. Ces quatre villages couvrent
les contextes rencontrés dans le département de Podor : degré d’enclavement, type de
périmétre, encadrement, productions agricoles, groupes statutaires. Ce sont Ngaolé, Ouro-
Madiou, Guéde-Village, Nguendar. Ces recensements relèvent la composition socio-
démographique de chaque unité économique, les parcelles cultivées par campagne, le bétail
possédé, les activités non agricoles et l’équipement.
Ces recensements socio-démo-agricoles permettent d’esquisser le profil des unités
économiques et de suivre son évolution en trois ans. L’effectif moyen par unité économique
se révèle peu élevé : 9 personnes, comprenant 5 adultes (215 ans) dont 4 individus âgés de 15
à 59 ans. La figure 1 donne la répartition des unités économiques des quatre villages selon le
nombre de personnes : les deux tiers des unités regroupent moins de 11 personnes et rares
sont celles comprenant plus de 20 personnes. La diminution sensible de l’effectif moyen en
1998 s’explique par le retour de réfugiés mauritaniens et par la migration vers le sud
d’éleveurs peuls, à la recherche de pâturages.
La figure 2 révèle un net recul des surfaces cultivées entre l’année de culture 1995/96
(hivernage 95, contre-saison froide 95/96, contre-saison chaude 96) et celle de 1996197. Ce
déclin touche tous les types de culture : décrue, irriguées et pluviales. En fait, les
superficies exceptionnelles de décrue en 1995/96 résultent d’une crue importante en
septembre 1995, suite à des Iâchures de contrôle au barrage de Manantali et à une bonne
pluviosité. L’année suivante, l’absence de crue ramène les surfaces de décrue à leur niveau
habituel. Quoique moins spectaculaire, ce recul touche aussi les cultures irriguées, du fait des
graves diffkult.& d’accès au crédit. L’année de culture 1997/98 voit un regain d’intérêt pour
les cultures irriguées, pour atteindre un niveau comparable à celui de 1995/96.

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FIG. 1 - Répartition des unités économiques des quatre villages selon le nombre de personnes

18
Ce phénomène s’observe pour chacun des quatre villages (fig. 3), avec toutefois des
sp6cifkitts. Ngaolé abandonne ainsi toute exploitation pendant l’hivernage 1996, mais
réserve une place de choix à l’oignon. Seul Guédé-Village accroît son riz d’hivernage et reste
fidèle a la production de tomate. Le village peu1 de Nguendar apparaît celui s’impliquant le
moins dans la culture irriguée, par la concurrence qu’y exerce l’élevage et du fait de son
éloignement de la cuvette de Nianga, où se trouvent toutes ses parcelles.
Pour ces quatre villages, une constatation saute aux yeux : le caractère anecdotique de la
contre-saison chaude. Cela se retrouve pour l’ensemble des p&im&res du departement de
Podor (fig. 4). L’exploitation de la base de données SAED montre l’abandon presque complet
du riz de contre-saison chaude pendant trois ans (94/95 à 96/97). Ceci provoque le
fléchissement des surfaces cultivées cumulées et de l’intensité culturale (surface
cumulée/surface exploitable). Le taux n’est alors que légèrement supérieur à 0,5, ce qui
signifie qu’une parcelle n’est cultivée qu’une année sur deux !
Le riz pâtit le plus de ce recul des cultures irriguées, du fait de l’abandon de la contre-saison
chaude, les surfaces d’hivernage demeurant assez stables. Seules les cultures de contre-saison
froide tiennent le coup. L’oignon fait une percée, tandis que le maïs redémarre. La tomate
s’effondre en contre-saison froide 96/97, suite à l’échec des négociations tarifaires au sein de
l’interprofession. Cette spéculation redémarre l’année suivante. L’année de culture 1997/98
voit heureusement un regain d’intérêt pour les cultures irriguées. Les superficies exploitées et
l’intensité culturale remontent, grâce à la reprise du riz de contre-saison chaude, conjuguée à
celle de la tomate et à la poursuite de l’extension des surfaces de maïs de contre-saison froide.
Suivi budgétaire de 550 adultes
Le suivi budgétaire d’une année, de 550 adultes (personnes âgées de plus de 15 ans), forme
l’ossature de l’étude des Cconomies familiales. Cet échantillon de 130 unités Cconomiques
provient d’une analyse des données du recensement socio-démo-agricole des unités
économiques des quatre villages retenus. Une analyse factorielle des correspondances
multiples a mis en évidence six classes, en fonction de la superficie irriguée et de l’effectif
Ces six classes sont représentées dans la figure 5.
Les 130 unités ont été tirées de manière aléatoire au sein de ces six classes, en diminuant
volontairement le poids des unit& économiques ne pratiquant pas
l’irrigation, sur-
représentées dans le village peu1 de Nguendar. Ce biais statistique mis à part, cet
échantillon se montre représentatif des quatre villages (fig. 6).
Le suivi budgétaire prend en compte tous les flux économiques, qu’il soient monétaires ou en
nature. Le questionnaire comprend les rubriques suivantes : date de l’opération, (achat, vente,
emprunt, etc.), poste (riz, huile, engrais, . ..). type (argent, nature, crédit), montant,
bénéficiaire ou donateur, lieu, GIE lorsque l’opération concerne une parcelle irriguée. Chaque
adulte des unités de l’échantillon fait l’objet d’un passage chaque quinzaine.

Année 95196
m culhmsdedhue
n cultures~c.s
w cultures pluviales
r-l
Ade 96197
Année 97198
FIG. 2 - Surfaces nwyennesparpersonnepour
chaque type de culture
anndes 95/96, 96197 et 97L98

20
Débuté debut 1998, ce suivi budgétaire s’achèvera en janvier 1999. Le travail important de
saisie correspondant se voit depuis peu de jours, les questionnaires étant maintenant saisis au
fur et a mesure de l’achèvement d’une quinzaine Les tests compris dans le programme de
saisie permettent de détecter la plupart des valeurs aberrantes et des incohérences. Seuls des
traitements préliminaires sont pour le moment n-$ali& (fig. 7).
Organisations paysannes, crédit et endettement
Le second angle d’approche, de l’analyse Cconomique de l’agriculture irriguée, est l’échelle
s organisations paysannes, plus précisément les groupements d’intérêt
, qui gèrent les pkrimètres irriguCs, que ce soit au plan technique ou au plan
financier. Les observations, sur les vingt GIE des quatre villages étudiés, révèlent que chaque
GIE contrôle un ou plusieurs périmetres, ou, dans le cas des cuvettes de Nianga, de Guédé ou
de Mbantou, une ou plusieurs mailles hydrauliques. La forte dépendance des comportements
individuels, aux décisions collectives des GIE implique de prolonger l’analyse des économies
familiales par celle des organisations paysannes.
Un exploitant peut en cacher un autre
Une enquête laborieuse sur l’exploitation de chaque périmètre depuis l’hivernage 1995 donne
des informations précieuses sur l’utilisation effective des parcelles irriguées. Pour chaque
parcelle sont ainsi relevés les attributaires initial et actuel, le mode d’acquisition, les surfaces,
l’exploitant et la culture par campagne. Cette enquête est actualisee à chaque nouvelle
campagne.
Cette enquête a longtemps buté sur un efficace brouillage des informations, par l’absence de
liste à jour des attributaires actuels, par le contournement des régies d’attribution des
parcelles, par la dissimulation des prêts de parcelle, de location, ou de métayage. Tout ceci
prouve l’extrême prudence à adopter dans l’approche d’un pkimètre irrigue : l’utilisateur
d’une parcelle n’est pas toujours celui qu’on croit.
L’impasse de l’endettement
L’endettement représente actuellement le principal obstacle au développement de la culture
irriguée. II entrave la politique d’intensification, réduisant ou empêchant l’utilisation des
intrants (engrais, herbicides, produits phytosanitaires) et participant à la quasi-disparition de
la double culture sur une même parcelle. Contrairement à ce qui se clame fréquemment, il
n’y a pas de problème de crédit : tout GlE ayant remboursé ses emprunts précédents voit son
dossier de demande de crédit auprès de la CNCAS accordé. En revanche, il y a un lourd
problème d’endettement, général à l’ensemble du département, voire de la Vallée. Cette
situation bloque progressivement toute la production agricole et explique la régression des
cultures irriguées relevée dans les quatre villages étudiés, que l’on retrouve dans tout le
département de Podor.

l cultures de décrues
n cultures
iniguées
n cultures pluviales
HIV : hivernage
CSF : contre-saison bide
CSC : contre-saison chaude
Guédé- village
Hlv 95
CSF95l96
Csc%
HIV%
CSF 96f97
csc 97
HIV 97
CSF 97m
Ngaolt!
HIV 95
CSF95196
HIV%
CSF 96197
HIV 91
CSF 97198
csc 98
HIV 95
CSF95f96
HIV%
CSF %l97
HIV 97
CSF 91198
Ouro-Madiou
1L
HIV95
CSF95196
CSC%
HIV%
CSF %Dl
csc 97 HIV97
CSF 97198
csc 98
Fig. 3 - Assolementpar caqnzgne

0.90 ,
Surfaces cuItMes par cycle
2x0{
/
Contre-sainnn
chaude
Fig. 4 - Evolution des surfaces irriguées dans le département de Podor

22
L’autofinancement de l’agriculture irriguee y a toujours été déficient et le démarrage d’une
nouvelle campagne dépend fortement du crédit. Endettes, nombre & GIE abandonnent la
culture itiguée ou ne mettent en valeur qu’une fraction de leurs p&im&res. Nous observons
ainsi une tiorganisation de certains phimètres, les exploitants ayant pu cotiser pour l’achat
des intrants et du gas-oil, se regroupant dans la même portion & périm&re, sans se soucier
des attributions initiales de parcelles. Ne produisant pas ou pelé les GIE ne d&agent pas les
liquidités nécessaires au remboursement des emprunts. Un cercle vicieux !
Heureusement, la volonté politique d’assouplissement des conditions d’octroi des Pr&, en
juillet 1997, est venue dégripper le processus productif. Des moratoires sont ainsi accordés à
certains GIE, avec remboursement des arriérés sur une période de 1 à 5 ans. Les effets de ces
mesures ne se sont pas fait attendre et expliquent le redressement de l’agriculture irriguée
depuis 1997.
Une gestion financière désastreuse
L’étude de la gestion financière des dix GIE de GuCdé-Village révèle un problème dans la
répartition des rôles dans les bureaux. Les fonctions exactes de chaque membre du bureau
sont souvent mal délimitées ou mal respectées. Plusieurs personnes détiennent les documents
comptables, ce qui ne facilite pas la reconstitution des comptes. Neanmoins, deux constantes
se dégagent de ces comptes de campagne : la baisse alarmante des recettes et l’accroissement
de l’endettement des GIE face auquel aucune mesure systématique n’est prise contre les
mauvais payeurs.
La Caisse nationale de crédit agricole (CNCAS) apparaît comme la principale victime de ce
grave problème de remboursement. Ses recours restent limités, du fait de la lenteur des
procédures judiciaires et de l’absence de véritable garantie. Les comptes de campagne des
GIE de Guédé-Village soulignent aussi un endettement important au detriment des industries
de la tomate, de la COPARJZ (ancien FED-PUEZ) et de certains fournisseurs d’engrais.
L’évaluation de l’endettement cumulé dépasse les 60 millions de francs CFA pour l’ensemble
de Guédé-Village, soit plus de 30 000 F CFA par habitant, sans tenir compte de l’endettement
individuel.
Une gestion technique défaillante
Les constats pessimistes precédents se retrouvent dans la gestion technique des GJE,
notamment a Guédé-Village, où une mauvaise concertation dans les bureaux, ralentit les
prises de décision. Le président s’octroie un rôle prépondérant dans le processus de
décision et le bureau effectif se limite dans la réalité à deux ou trois personnes dynamiques.
Les assemblées générales jouent rarement leur rôle et se limitent à entériner des décisions
préalablement arrêtées.
Au niveau de l’organisation des campagnes agricoles, on observe un non-respect des
calendriers culturaux. Les retards deviennent systematiques, hypothéquant souvent la récolte
future ainsi que les possibilités de double culture. Ceux-ci s’expliquent parfois par les
diffkultés d’obtention d’un financement, mais également, par la lenteur et la complexité de la
preparation d’une campagne. Des lacunes apparaissent également dans l’irrigation : tour d’eau
inexistant ou non respecté, manque d’entretien aussi bien des aménagements, des réseaux que
des éQuipements.

n SC+1 : surhce irriti CIRRO)
DM3
m SG2 : surtàce inigubl (JRRSuPl)
1.34
n SG3 : O<surfke inigu6~0.5 (IFWNFOS)
et nombre d’adulte<5 (AJXJLTl et 3)
m SG4 : O+urfaœ irrigub~.5 (lRRlNFO5)
et nombre d’adulte (ADULTS et 7)
0 SG5 : O.S+ufhw iniguM1 et nombre
0.52
d’adulte<5 (ADULTl et 3)
n SG6 : O.S+n&iwx. irrigu&%l et nombre
d’adulte&5 (ADULTS et 7)
-0.75
-0.31
_-_- ___________--____! .__-___---------______ + ---‘-“-----“-----.-,, o6
DM2
j
0.d
DM1
-0.50’
-1 .2gr lS5
FIG. 5 - Représentation des un& économ&ues des quatre villages dans le premier espace factoriel
Population globale
Echantillon
(303 1 adultes en septembre 1997)
(550 adultes en juillet 1998)
FI+ 6 - Répartition des sous-groupes dans la population globale et dans 1 ‘échantillon
FIG. 7 - Budget par quinzaine en 1998

24
3.13. ECONOMIE DES HLIERES CULTURES IRRIGUEES DE
DMJRSIFICATION
Les recherches sur l’économie des filiéres de cultures irriguees n’ont débuté qu’en novembre
1997, avec l’arrivee en poste d’une Bconomiste ClRAD/ATD. Les activités menées ont porté
sur les aspects preliminaires permettant de mieux definir le programme et la méthodologie.
Probl4matique
Face aux diffkultés du secteur rizicole, la diversitïcation des productions irriguées suscite de
plus en plus @#rtérêt, auprès des producteurs comme des décideurs politiques. A côté des
cultures indu&ielles déjà anciennes (tomate et canne à sucre), des initiatives privées
apparaissent dans ce domaine, a des échelles diverses. Mais leur insertion dans des systèmes
qui restent souvent à dominante rizicole, les conditions de développement de ces cultures, les
possibiîitts de débouches et leur rentabilite sont mal connus,
Les questions auxquelles doit répondre la problématique de l’ttude des filières recouvrent
deux dimensions :
- 1 ‘organisation desfilières et les modes de coordination entre acteurs. Dans un contexte de
retrait de Etat et de développement de nouvelles filières, comment les différentes fonctions
sont-elles (re)prises en charge, par qui ? Comment se font (ou ne se font pas...) les
régulations? Quelles sont les fonctions minimums que Etat doit continuer a prendre en
charge ? Quelles formes d’organisations professionnelles promouvoir pour améliorer la
coordination horizontale et verticale 1
- les cfynamiques de diversifcation : quelles autres cultures que le riz, peuvent permettre de
valoriser les amenaayements et de sécuriser les revenus des producteurs ? Comment peuvent-
elles s’insérer dans des systèmes à dominante rizicole ? Quels sont les débouchés et quelles
sont les exigences à satisfaire en terme de qualite, quantité, calendrier ? Dans quelles
conditions peuvent-elles être comp&itives par rapport à celles d’autres zones/pays de
production ?
L’analyse des filières et leur suivi axés sur la dynamique des systèmes de production et de
commercialisation, devrait apporter un éclairage sur les conditions de développement de ‘la
riziculture et des cultures de diversification, et sur l’impact des politiques agricoles et
économiques en terme de compétitivité des filières. L’information produite et la discussion
des résultats (restitutions) devraient fournir des éléments d’aide à la décision autant pour les
acteurs économiques, que pour les décideurs politiques.
Méthodologie
La démarche générale adoptée est celle de l’analyse des filières. Les principales étapes en
sont :
- l’identification des fonctions et des acteurs concernes (de l’amont de la production,
jusqu’A la distribution).
- l’identification spatiale des flux de produits et des principaux lieux d’échange.
- le diagnostic organisationnel : relations entre les agents, sources de financement,
sources d’innovations techniques, circulation de l’information, environnement
institutionnel.. .

2s
- les performances technico&onomiques de chaque fonction : itinéraires techniques,
cotits, volumes, productivité des facteurs de production, r&,ularite, qualité...
- le diagnostic financier: comptes d’exploitation de chaque type d’acteur,
consolidation des comptes par sous-filiere
- le diagnostic konomique : creation et repartition globale de revenus privés et
publics, bilan en devises, d&ouches, compkitivite.
Etat d’avancement et résultats préliminaires
Suivi des p& et des flux deproduiis de diversifrcation et dès saus produi% agricoles
Un suivi de marchés est en place depuis février 1998. Les prix de gros et de détail, une
estimation des quantités disponibles sur les marchés et les origines et destinations des produits
sont relevés de façon bimensuelle sur les marchés de St.Louis, Mpal, Richard Toll, Thillé
Boubacar et Keur Momar Sarr.
Le suivi s’applique aux produits suivants :
- Tomates fraîches
- Arachides fraîches en coques
- Oignons locaux
- Fanes d’arachides
- Oignons importés
- Viande de boeuf et de mouton
- Patates douces
- Lait caillé
Un accord a été passé avec le Commissariat à la sécurité alimentaire depuis septembre 1998
et les relevés de prix sont effectues avec la contribution des agents du SIM (Système
d’information sur les marchés).
Ce suivi est complet& par un dispositif permanent d’enregistrement des flux de denrées
agricoles à l’entrée et à la sortie de StLouis, ainsi qu’à Rosso, à la frontière avec la
Mauritanie. La gamme des produits concernes est ici plus large : riz, oignons, tous produits
maraîchers, fanes et tourteaux d’arachides, paille et son de riz, drêches de tomates.
Analyse de la fU?re tomate
Pour accompagner l’opération de relance de la tomate industrielle, un suivi de la campagne de
tomate de CSF 98 a Cte réalisé en collaboration avec la SAED-DPDR auprès de 90
producteurs des départements de Dagana et de Podor. Les premiers résultats ont été présentes
en juin lors de la réunion de bilan de campagne du Comité national de concertation de la
filière tomate industrielle, puis début octobre, aux conseillers agricoles de la SAED, avant le
démarrage de la nouvelle campagne.
La place de la tomate dans les structures foncières
Les surfaces moyennes en tomate par exploitation sont réduites : de 0,2 à 0,3 ha. Les PIP se
détachent toutefois nettement, avec une moyenne de plus de 3 ha. Ils se différencient
également par un niveau de spécialisation plus important que les autres périmètres.
Par ailleurs, les surfaces sont plus importantes à Dagana qu’à Podor, qu’il s’agisse des
surfaces irriguées totales ou des surfaces en tomate. De même, le degré de spécialisation est
plus éleve dans les exploitations de Dagana que de Podor (respectivement 37% et 19%).

26
Superficies irriguées totales et superficie en tomates en ha (coefficient de variation
e@eplirentheses)
GA
AI
PIV
PIP
Superficie irrigu&
Dagana
1,6 (52%)
2 (54%)
3,s (42%)
5,7 (99%)
totale (1)
PCXh
1,2 (76%)
1,2 (23%)
$3 (112%)
11,9 (53%)
Supertkie en
Dagana
0,7 (80%)
0,4 (34%)
0,5 (91%)
2,2 (78%)
Tomates (2)
Podor
0,2 (KW~)
0,2 (46%)
0,ï (120%)
5,l (73%)
Degré de
Dagana
38%
24%
22%
50%
Spécialisation (2/1)
Podor
1 8 %
1 9 %
1 4 %
41%
GA : grands aménagements, AI : aménagements intermédiaires, PI.V : périmètres irrigués villageois,
PIP : ptimètres ifrigulés privés
Le taux de mise en valeur est très faible (coefficient d’intensité culturale de 67% par an en
moyenne pour les 2 dernières ann&es). La tomate ne rentre pas dans des rotations avec le riz ;
elle est presque toujours cultivée sur des parcelles réservées à la diversification.
Quelques résultats techniques
La moyenne des rendements par parcelle est de 17,6 t/ha , avec un coefficient de variation de
63%. Mais les meilleurs rendements sont observés sur les plus petites parcelles, alors que les
rCsultats sont très faibles sur les plus grandes (seules 2 des 10 parcelles d’au moins 1 ha
dépassent le point mort ’ de 12 t/ha). Aussi, la moyenne pond&& par les surfaces est-elle
beaucoup plus faible : 11,9 t/ha.
Rendements des parcelles de tomates
35% -l--- 3 0 %
1
30% 1
3 25%
t!
=20%
60 15OA
.%ti
g 10%
0 5 %
Le non respect de l’itinéraire technique recommandé contribue à expliquer ces résultats
dkevants, notamment :
’ . Rendement minimum permettant de rembourser le montant du crédit SOCAS, avec un bénéfice nul.

27
- les retards au démarrage de la campagne. La quasi. totalin des parcelles a eté
repiquée entre la mi-novembre et la fin decembre (alors que l’itinéraire recommandé
prkonise un repiquage entre début octobre et fin novembre). Les retards les plus
marques se sont clairement traduits par une chute de rendements : pour les parcelles
repiqukes après le début dkembre, les rendements ont rarement d+ass4 20 t/ha et la
moyenne se situe a 16 t/ha. Pour les parcelles repiquées avant cette date, la fourchette
de rendements est beaucoup plus large, et la moyenne est de 22 t/ha.
m une protection phytosanitaire nettement plus faible quantitativement, que les niveaux
recommandes, et mal maîtrkk.
Quelques résultats Cconomiques
Globalement, le niveau de charge est nettement inférieur à l’itinéraire technique recommandé.
Les divergences les plus nettes apparaissent pour les produits phytosanitaires. Le niveau
d’engrais est relativement plus proche des recommandations. Il semble que les traitements
phytosanitaires, mal maîtrisés par les producteurs et coûteux, rencontrent des réticences
auprès des producteurs
Le montant global des charges varie entre 290 000 FCFA/ha pour les GA et les PIV et
355 000 FCFA/ha pour les PIP. Les revenus dégagés sont très hétérogènes et apparaissent
fortement liés à la taille de la parcelle : pour tous les types de périmètres, les plus petites
parcelles dégagent des rendements et des revenus nettement plus importants.
r
1
Charges totales et revenus bruts par type .de parcelle
1
1600000
1400000
l Charges totales
1200ooo
loooooo
$8oom
g6ooooo
4oQooo
2ooooo
0 I
‘III’
I
-200 ooo
GA GA GA Al Al
PN
PIV
PIP
PIP
L
I
Les stratégies de commercialisation ont également joué : les producteurs qui ont vendu une
part importante de leur récolte sur le marché en frais ont nettement amélioré leurs revenus.
Mais seuls des exploitations les plus proches de Saint-Louis ou de Richard Tell ont pu
réellement bénéficier de ce mode de valorisation.

28
Performances techniio-tkonom’ques
de l’arachide irriguke
Un suivi de la campagne d’arachide (itintkaires techniques,
_ _- coûts de production et mise en
marché) est effectue dans le cadre d’un stage (agronome de lENSA de Thiés). 75 producteurs
sont suivi, dans la zone de Cas-Cas et de Demeth (Ile à Morphine) et sur la rive du lac de
Guiers. Les récoltes ont débute courant du mois de juillet et les donnbes sont en cours de
traitement.
hud’yse de la fli&e gombo à lkxportation
Une filière d’exportation du gombo de la vallée du fleuve s’est récemment mise en place, sur
la base d’une contractualisation entre des exportateurs, qui fournissent les intrants, et des GlE
de producteurs. Un stage a débuté en mars 1998 (étudiant en sociologie de l’université de St.
Louis), pour analyser le fonctionnement et les performances de cette filière. Le rapport est en
cours de rédaction.
3.2.
AGRONOMIE ET PHYTOTECHNIE DES CULTURES
MARAICHERES

Les travaux réalisés en agronomie et phytotechnie des cultures maraîchères visent la
diversifkation des cultures irriguées et sont conduits principalement en milieu paysan dans 3
secteurs : la rive ouest du lac de Guiers (Gnith), le Delta (Pont-Gendarme, Grande Digue et
Dagana) et la moyenne vallée (Guia IV, Donaye, Cascas, Fanaye). Des actions thématiques
peuvent être conduites en station avant une validation en milieu paysan si la nature et la
complexité du problème a r6soudre le justifient.
Les travaux sont pour l’essentiel orient& suivants deux axes : i) l’acquisition et
I”approfondis- sement des connaissances sur les systèmes de culture et les pratiques
paysannes ; ii) l’amélioration des itinéraires techniques et l’évaluation de matériel de
vég&al ; iii) la défense des cultures.
3.2.1. TRAVAUX ET RECHERCHES SUR LA TOMATE
a.
Diagnostic agronomique de la culture de tomate en saison séche chaude sur le
périmétre de Pont-Gendarme
Objectif et méthode
La tomate est habituellement cultivée dans la vallée en saison sèche froide (novembre à
février) et dans une moindre mesure en hivernage (iuin à octobre). Or, pendant la saison sèche
chaude ( mars à juin) 97, une partie du périmètre de Pont-Gendarme a été emblavée en riz et
une autre partie en tomate. L’objectif principal des paysans est de se procurer en cette saison,
un revenu élevé avec la tomate. Aussi, est-il apparu intéressant d’étudier les pratiques
paysannes et l’itinéraire technique de la tomate afin d’identifier les facteurs limitants d’une
culture de tomate en contre-saison chaude et d’évaluer les résultats économiques.
Des enquêtes sur les pratiques culturales (semis à la récolte), les opkations techniques, les
temps de travaux et les résultats économiques ont été effectuées sur le périmètre de Pont
Gendarme. Le suivi a porté sur Il exploitations échantillonnées sur la base d’une surface
minimale de 0,lO ha de tomate. Les agriculteurs sont issus de 4 GIE : Roume (3), Malixury
(2), M&ina (5), Noar (1).

Parce11les déclarées en maraîchage g la contre saison 1997.
.
Mbaye Sady DIOP

30
RCsulWs et discussions
Les variétés Utilis&es étaient Rio Fuego, Roma et Rossol. Deux producteurs ont abandonné
leur parcelle avant la recolte A cause de la salinité. Deux n’ont pas conduit la r&colte à son
terme (mort des plantes d’une parcelle par un traitement herbicide fait par erreur, et d’une
autre vraisemblablement à cause d’attaques d’Aculops Zycopersici et d’oidïum). Sept
producteurs ont conduit la récolte à terme (variété Rio Fuego) avec des rendements a l’hectare
variant de 4,6 à 17 tonnes : quatre ont eu un rendement inférieur a 7 t/ha, un a récolté 10 t/ha
et deux ont obtenu respectivement 16 et 17 t/ha.
Les raisons des mauvais rendements résultent dans la plupart des cas d’un itinéraire technique
insuffisamment maîtrisé, principalement une mauvaise gestion de la fertilisation (absence de
fumure de fond, fumure très tardive ou en faible quantité, absence de fertilisation potassique),
un désherbage insufisant, une mauvaise maîtrise des traitements phytosanitaires, un entretien
insuffisant de la culture. D’autres facteurs entrent en ligne de compte mais leur implication est
moins facile à mettre en évidence par les résultats de l’enquête : plants de médiocre qualité
dûs à un semis trop dense à la pépinière, manque de soins au repiquage.
Le prix moyen de vente pour l’ensemble des producteurs sur la saison est de 145 FCFA/kg
(prix moyen variable de 132 à 158 FCFA/kg selon les producteurs). La tomate de bonne
qualité s’est vendu entre 115 et 173 FCFA/ kg selon la période de récolte ; celle de moins
bonne qualité (0 à 13 % de la récolte), entre 58 et 96 FCFA/ kg. Ces prix sont
particulièrement intéressants pour le producteur, comparés à ceux du marché en contre saison
froide et notamment, à ceux pratiqués par l’industrie de transformation (37 FCFA/kg).
Conclusion
Cette enquête montre qu’il est possible d’atteindre des rendements moyens compris entre 15
et 20 t/ha (rendement esp&é par les producteurs avant la mise en place de la culture) en contre
saison chaude. Mais seulement deux producteurs ont pu répondre à leurs attentes, dégageant
ainsi un revenu brut à l’hectare d’environ 2 millions de FCFA/ha hors rémunération de la
main d’oeuvre. La culture de contre-saison chaude peut donc permettre de dégager un revenu
Clevé sous réserve d’une maîtrise de l’itinéraire technique (semis, repiquage, fertilisation,
désherbage, protection phytosanitaire) et d’un entretien rigoureux de la culture.
b.
Essai de production de tomate en hivernage
Deux variétés de tomate, Xina et Calinago (hybride Fl), ont été testées en plantation de fin
d’hivernage à Gnith en milieu paysan sur une parcelle de 2 500 m2 en rotation avec l’arachide.
Les opérations culturales étaient gérées directement par les producteurs.
Le cycle a été de 110 jours pour une plantation du 16 septembre 1996. Le rendement total n’a
été que de Wha. Ce résultat est à relier à l’âge avancé des plants au repiquage (45 jours de
pépinière), au retard dans les apports d’engrais et les traitements phytosanitaires, aux parasites
(acariose bronzée, nématodes à galles), à l’enherbement par les Cyperus. Il a été observé une
attaque importante de Meloidogyne qui a détruit plus de 90 % des plants de la variété
Calinago, contre environ 20% pour la variété Xina.
Les paysans étaient satisfaits de la production récoltée, bien qu’elle ait &té très faible. Cela est
à rapprocher des prix obtenus : 100 à 125 FCFA/kg en début de recolte (fin novembre), puis
40 FCFA/kg à partir de fin décembre sur le marché du frais, contre 37 FCFA/kg pour le

31
marché de l’industrie. La culture d’hivernage mérite une attention particulière eu égard aux
profits qu’elle peut gMrer.
c.
Protection phytosanitaire et développement de la culture de tomate d’industrie
Objectif
En 1996, un bilan agronomique a été réalist par la MED, face aux rendements moyens
catastrophiques enregistrés sur les 2 dernières campagnes : environ 9 t/ha en 1995/96, 11,8
t/ha en 1994/95. A la suite de ce diagnostic, un programme clc relance de la culture de la
tomate d’industrie a été mis sur pieds par les auto&& sénégalaises en rapport avec les
producteurs, la SAED, les industries de transformation de la tomate et la recherche. Le projet
ISRA/PSI à travers l’agronome spécialiste des cultures maraîchères s’est vu confier
l’animation de la cellule de suivi et de surveillance phytosanitaire mise en place pour
accompagner ce programme de relance.
La mise en place d’un outil de surveillance des problèmes phytosanitaires sur tomate répond à
une double préoccupation technique et économique de l’interprofession : i) maîtriser les
maladies et ravageurs de la tomate qui sont nombreux dans la vallée ; ii) gérer au mieux le
budget consacré à la lutte phytosanitaire, celui-ci représentant environ un tiers du crédit
accordé par la CNCAS en 1997 pour cette culture..
Méthode
Au total, une quarantaine de personnes couvrant environ 1 260 ha, soit une moyenne de 3 1 ha
par encadreur, a été mobilisée dans le cadre du plan de relance de la filière tomate. L’objectif
majeur de la cellule était de faire respecter le calendrier de traitement phytosanitaire et
proposer des méthodes de lutte efficaces en cas d’attaques parasitaires depassant le seuil de
tolérance. La forte pression parasitaire (noctuelles, oidïum interne, acariose bronzée, . ..) de
ces deux dernières campagnes de tomate a été en grande partie à l’origine de la chute des
rendements.
Une synergie de l’ensemble des acteurs a été développée pour assurer le suivi et
l’encadrement de la campagne ainsi que le fonctionnement de la cellule phytosanitaire. La
démarche s’est organide autour des aspects suivants :
- mise en place d’une cellule de surveillance phytosanitaire composée des conseillers
et chefs de secteurs de la SAED, des techniciens d’encadrement de la SOCAS, et d’un
chercheur de l’ISRA/PSI ayant des compétences en dCfense des cultures,
- animation de la cellule par le chercheur ISRA/PSI,
- diagnostic régulier de l’état sanitaire des cultures par les conseillers agricoles
(SAED, SOCAS) au travers des visites de parcelles; contrôle du respect du calendrier
de traitement par les paysans,
- relev& des observations par le conseiller sur une ((fiche de suivi phytosanitaire))
établie par l’animateur de la cellule,
- transmission des fiches au niveau des délégations SAED de Podor et Dagana,
- établissement d’une fiche récapitulative des problèmes phytosanitaires par secteur de
production, puis transmission de l’information à l’animateur chaque fin de semaine,
- centralisation et traitement des informations reçues de la !MED et de la SOCAS,
- édition hebdomadaire par le chercheur ISRA/PSI, d’un bulletin d’avertissements
agricoles.

32
R&&ats et discussion
hs anes de production sont localisées dans les départements de Dag- (bhhol, @e,
~~ mago, Ndombo, Thiagar, Lampsar) et celui de Podor (Aéré lao, Diomandou,
Ndiown, Gu&@-Chantier, Guédé village, Mbantou, Nianga, Donaye, Guia, Panaye,
nimgaye). b mise en place de la cellule phytosanitaire a nécessite l’élaboration d’une fiche
technique, la définition d’un calendrier de traitement tenant compte des produits efficaces et
disponibles sur le marche, la formation des conseillers agricoles à la reconnaissance des
principaux ravageurs et maladies de la tomate.
Le diagnostic phytosanitaire est réalisé essentiellement par ces Conseikrs, appU$S par
l’agronome ISRA/pSI, au travers de visites périodiques de terrain. Les informations sont
centralisées au niveau des délégations de la SAED (Podor et Dagana), synthétisées puis
envoyées par fax à I’ISIWPSI. Les données sont alors analysées et transmises en retour par
fax aux conseillers, via les délégations, sous forme d’un bulletin d’avertissements agricoles.
Dans l’ensemble, les encadreurs et les producteurs ont bien intégré cette démarche. Le
calendrier de traitement a été relativement bien suivi et la pression parasitaire a ainsi pu être
contrôlée jusqu’aux premières récoltes. Les principaux ravageurs et parasites rencontrés ont
été Heliothis armigera, la fusariose vasculaire, Leveillula taurica (oidïum interne), les
tétranyques (araignées rouges) et les nématodes à galles dans les sols sableux notamment.
Conclusion
Un rapport préliminaire a été rédigé par le projet sur les problèmes phytosauitaires et
techniques rencontres au cours de cette campagne et sur les premieres leçons a tirer de
l’expérience. Ainsi, plusieurs contraintes ont étC identifiees et méritent réflexion.
La question de l’échantillonnage des plants pour une observation correcte se pose. En effet, la
densité optimale étant de 33 000 plants/ha et chaque encadreur ayant une trentaine d’hectare à
contrôler, on imagine rapidement le nombre de plants a suivre. Aussi, une méthode devra être
définie, en observant peut-être des plants à des endroits cruciaux (bordures sous le vent),
parallèlement à des comptages sur des diagonales, ou des parcelles temoins réparties de
manière stratégique.
Dans le cas des maladies, un relevé precis des parcelles affectées doit être fait, pour conna?tre
I’historique des parcelles qui contiennent les éléments contaminants dans le sol. L’origine et
la progression des maladies (épidémiologie) et des ravageurs pourraient faire l'objet de
recherches. Une étude du cycle biologique des ravageurs polyphages sur les différentes
cultures, de même qu’une bonne connaissance des systèmes de culture apparaissent
nécessaires pour une gestion raisonnée du parasitisme.
Le faible niveau technique des encadreurs en matière de defense de culture constitue une
certaine limite à la qualité du diagnostic réalisé sur le terrain et par conséquent, a l’evaluation
de l’intensité des attaques parasitaires, bien que ces conseillers aient reçu une formation en
novembre 1997. En effet, on ne s’improvise pas phytiatre : il faut davantage de formation et
surtout une expérience d’expertise qui ne s’acquiert qu’au fil du temps. La formation des
différents acteurs chargés de la protection phytosanitaire (agents d’encadrement, techniciens
villageois et des groupements, producteurs et ouvriers chargés des traitements
phytosanitaires) à la reconnaissance des nuisibles de la tomate et aux conditions d’emploi des
produits et appareils de traitements est toujours nécessaire dans les conditions actuelles de

traitement sur calendrier. Cela l’est davantage, si on fait le choix des traitements raisonnés sur
seuils. La filière a tout à gagner en elevant le niveau technique de ses producteurs.
Les observations sur les itinéraires techniques révèlent chez les paysans, une maîtrise
insuffkmte des techniques de production de plants, une préparation du sol déficiente, une
fertilisation en deçà des normes préconisées, une gestion et conduite de l’irrigation qui
favorisent le parasitisme avec des pourritures sur les fruits qui réduisent le rendement ainsi
que la qualité des produits.
3.2.2 TEST DE CULTURE DE L’AIL EN SOL RIZICOLE
Objectif et méthode
Les travaux menés par I’ISRA en station à Ndiol et au CDH ont montré qu’il était possible
d’obtenir, sous irrigation, des rendements d’ail supérieurs à 10 tiha. Compte-tenu des enjeux
économiques de ce type de production pour le pays (importation de plus de 1 000 t/an à un
prix avoisinant 2 000 F CFA/kg rendu consommateur), son développement dans la vallée est à
encourager pour limiter les importations, mais également pour accroître l’intensité culturale
sur les soles rizicole grâce à une rotation ridail.
Le test a été réalisé en s’inspirant des pratiques rencontrées en Asie du Sud-Est où les
producteurs cultivent l’ail dans des parcelles rizicoles juste après la récolte du riz, avec un
minimun d’interventions culturales. Ils plantent directement les caïeux dans les touffes de riz
qui subsistent sur la parcelle et dont le système racinaire ameubli le sol. La culture se déroule
avec le minimum d’interventions humaines. Les irrigations sont rares et limitées en quantité.
Il n’y a pas d’apport d’engrais, et l’entretien de la culture est réduit. C’est sur ces bases qu’un
test de culture a été réalisé pendant la saison 96/97 à Grande Digue (Delta). Une parcelle
rizicole de 75 m* a été plantee en ail (variété Blanc d’Egypte) le 18/12/96 sans aucune
pmparation de sol, ni apport d’engrais ; écartement : 20 x 15 cm, soit 33 plants/m2.
Résultats et discussion
Le cycle de culture a été de 148 jours pour une plantation du 18 décembre. A maturité, cette
variété ne présentait pas un taux élevé de feuilles couchées (moins de lO%).Le rendement
estimé est de 7 t/ha environ avec plus de 72% de bulbes de calibre supérieur à 35 mm. Des
bulbes uniques à caleux ronds ont été récoltés, mais leur nombre est resté faible. Dans ce cas,
les bourgeons axillaires ne se sont pas développés, et le bourgeon terminal a évolué en caïeux
ronds (MESSIAEN et al, 1993). Le phenomene de «surgoussage» a également Cté observé. Il
s’agit de bourgeons axillaires qui se sont développes trop tôt et qui ont eu le temps d’émettre
quelques feuilles avant de se transformer en caieux. Ces derniers sont mal enclos dans les
tuniques générales. La cause peut être une plantation trop précoce. Le nombre de caïeux par
bulbe varie entre 15 et 18 suivant la grosseur du bulbe.
Cet essai aura montre qu’il est possible de réaliser la culture de l’ail en sol rizicole avec un
minimum d’interventions humaines et d’investissements pour un rendement satisfaisant sous
réserve de respecter certaines conditions agronomiques. Les coûts de production de ce modèle
par rapport à une conduite traditionnelle et par rapport à ceux d’une culture voisine telle que
l’oignon seront analyses ultérieurement.
Un autre essai de comportement de l’ail (variéte blanc d’Egypte) a été également effectué,
cette fois ci sur sols sableux à Gnith. Le cycle a été de 135 jours pour une plantation du 15

34
décembre 1996. Le rendement a été faible : 2,8 t pour une densité de 50 plants/m2. Le
grossissement des bulbes a été affecté par de nombreux stress hydriques dûs au système
d’irrigation défectueux (pannes du moto-pompe, ruptures des canaux d’irrigation). Les
conditions de culture ont été ainsi loin d’être satisfaisantes.
Il a été observe une forte variabilité de croissance entre les plantes ainsi qu’un desséchement
important des feuilles de la base. Ces phénomènes pourraient s’expliquer par une fertilisation
et une date de plantation inadaptées, voire une inadaptation de la variété aux conditions
climatiques. Ces hypothèses seront testées ultérieurement avec la mise en place d’essais
vari&aux, de fertilisation et de dates de plantation.
3.2.3. DEFENSE DES CULTURES
Le parasitisme constitue une contrainte importante pour le développement des cultures
maraîchères. Les essais conduits dans les différentes zones d’intervention du projet ont
souvent connu des attaques de nématodes. Ces constats ont conduit à développer des activités
pour une meilleures connaissances des espèces en place et à tester des variétés de cultures
plus résistantes. Par ailleurs, des actions de suivis et un appui important ont été consacrés à la
protection phytosanitaire de la tomate qui est l’une des principales cultures de contre saison.
a.
Test de résistance de 5 variétés de tomate aux nématodes & galles
Objectif et mCthode
L’essai a été conduit en CSF 96197 pour déterminer le comportement de la tomate à l’égard
des nematodes à galles suivant un dispositif blocs aleatoires a 4 répétitions avec les cultivars
suivants : Calinago, Petomech, Slumac, Cinthia et Xina.
Résultats et discussions
L’analyse de variante n’a révélée aucune différence significative entre les variétés en
considérant l’indice de galles pris à deux dates (61 et 118 jours après plantation). Ces résultats
sont à prendre avec précaution compte tenu du coefficient de variation élevé, respectivement
33,9 et 44 %. L’incidence du parasitisme (exprimé en pourcentage de plantes avec des galles
sur les racines) varie de 10 à 45 % suivant les variétés à la première date d’observation contre
15 à 60 % a la deuxième date. Petomech, Slumac et Calinago sont les plus sensibles. Cinthia
et Xina, connues comme résistantes aux nématodes, ont présenté 10 à 20 % de plantes
parasitées.
L’analyse de variante faite sur la production récoltée ne permet pas de conclure à une
différence ou non entre les variétés compte tenu d’un coefficient de variation élevé (39,3%).
Les rendements ont été faibles dans l’ensemble dû à des attaques parasitaires (nématodes,
virose de l’enroulement) et à des stress hydriques pendant la phase de fructification. Calinago
et Petomech ont présenté les plus faibles performances (8,2 et 8,l t/ha). Cinthia donne le
meilleur rendement avec 13,7 t/ha.

x
35
Tableau 6 :
Production cumulée par parcelle CMmentaire exprimde en kg pour 5 variétés
de tomate
R&&ition
Estimationda
Traiteawnts
1
2
3
4
Moyenne par p.e
rendements t.h
I..-iLA,\\
\\vu8lcw5~
1
I
I
CdhiigO
1
59,2 1 35,s I
32,l
22,6
37,4
8,2
Petomech
17,8
46,O
57,7
25,5
36,9
8,l
ShUtli3C
61,8
18,3
52,6
86,0
54,7
10,o
Cinthia
63,9
64,3
77,8
43,4
62,3
13,7
Xina
57,4
52,2
70,7
37,4
54,4
12,0
,
Moyenne
,
50,2
,
45,4
64,7
48,l
49,l
11,4
Conclusion
Bien que les variétes réputés résistantes aient donné les meilleurs résultats, le problème
d’expression de la résistance du gene Mi se pose et interpelle les sélectionneurs.
b.
Inventaire des nématodes phytoparasites associés aux cultures maraîchères sur la
bordure ouest du lac de Guiers
Objectif et méthode
Les contraintes rencontrées dans les cultures maraîchères ont conduit à réaliser un inventaire
des nématodes phytoparasites, notamment ceux du genre Meloidogyne, sur les sols sableux de
la rive ouest du lac de Guiers et ceux du bas Delta afin de wkifïer s’il existait des souches ou
espèces adaptées à la rbistance telle M mayaguensis. En mai 1997, 3 1 prelèvements de sols
et de racines de diverses espèces maraîchères (tomate, pomme de terre, patate douce, melon,
haricot vert, gombo, manioc) ont été effectues dans ces deux zones. Les échantillons ont été
analyds par le laboratoire de nématologie du Centre de I’ORSTOM de Dakar.
Résultats et discussions
Trois espèces de Meloidogyne ont été isolées, soit en populations pures, soit en mélange dans
54% des Cchantillons: M incognita, A4 javanica et M mayaguensis. Cette dernière, capable
de parasiter les variétés habituellement résistantes, a été rencontrée dans 38,7% des
populations. Au niveau de l’ensemble des régions de production maraîchères au Sénégal,
I’ORSTOM a trouvé cette espèce dans près de 30 % des populations inventoriées. Ces
résultats montrent la nécessite pour les sélectionneurs de prendre en considération dans leurs
programmes de recherche, l’existence de A.4 mayaguensis. Ce parasite rend aléatoire la
production de certaines espèces maraîchères.
Les plantes hôtes sensibles aux nématodes, associées de manière permanente aux cultures
maraîchères tels les brise-vent sont un scrieux problème dans la lutte contre les nématodes.
Ainsi, les prosopis largement utilisés dans la zone constituent des réservoirs à nématodes. Il
convient de promouvoir des espèces arbustives résistantes aux Meloidogyne et adaptées aux
conditions p&&natiques de la zone de culture.
Un recensement des principales adventices au niveau des p&im&res a montré que 37,1% sont
connues comme plantes hôtes des nématodes a galles. Ce pourcentage est de 86,6% si on
considère la qualité d’hôte sur d’autres espèces du genre. Ce résultat milite en faveur du
désherbage ou de l’utilisation raisonnée de plantes de couverture en vue de diminuer le taux

36
d’infestation. Une analyse des systèmes de culture, des pratiques culturales et des stratégies
des producteurs permettra à terme de proposer des méthodes de lutte raisonnees adaptees à la
situation technique et économique des producteurs.
ce
Etude de la sensibilité de 5 vari& de patate douce B 3 esp&xs phytoparasites du
genre Mene
Objectif et méthode
L’étude des systèmes de production a montré que le patate occupe une place importante dans
les cultures et les sources de revenus des populations dans la zone du lac de Guiers (cf supra 5
3.1.1). Pour améliorer la productivité de cette culture et limiter l’impact des nématodes en
promouvant des variétés résistantes,
5 variétés de patate douce issues de la collection du
CDH et choisies pour leurs qualités agronomiques, ont fait l’objet d’une étude de sensibilité à
trois espèces de nématodes phytoparasites : Meloidogyne incognita (race virulente), M.
javanica et A4. mayaguensis. Le travail a été réalisée pendant l’hivernage 97 avec l’appui du
laboratoire de nématologie du centre ORSTOM de Dakar sous la direction de M.
h4ATEILLE.
Les observations ont porté sur l’indice de galles, le nombre de juvéniles par gramme de
racines et par gramme de tubercules, le nombre de juvéniles par plant et le taux de
reproduction. Les tests de Student-Newman et Keuls, et de rang de Mann-Whitney ont été
utilisés pour classer respectivement les cultivars de patate douce et les espèces de
h4eZoidogyne
en groupes homogènes.
Résultats et discussions
Les résultats ont montré que les espèces M incognita et mayaguensis presentent le même
profil de développement : les clones 39 et 2532 ainsi que la varieté Walo y sont sensibles,
alors que les clones 2 et 29 constituent des hôtes passagers (taux de multiplication = 1). Le
développement de javanica est très variable selon la variété : les clones 2 et 29 et la variété
Walo sont résistants, alors que le clone 2532 est sensible et le clone 39 hôte passager.
Tableau 7 : Sensibilité des 5 variétés de patate douce à la reaction des espèces de
Meloidogyne
Espèce \\ variété
Walo
Clone 2
clone 2 9
clone 3 9
clone 2532
M incognita
-l-
0
0
+
+
M. javanica
0
+
Ad avapuensis
-t
00
0
+
+
+ = sensible; - = r&stmt; 0 = h&e passager
Il est donc possible, selon la distribution des espkes de Meloidogyne, d’introduire la culture
de variétés appropriées de patate douce dans les systèmes de cultures maraîchères intégrant
cette spéculation. La spécificité de la résistance complique l’utilisation de la resistance dans
les zones les espèces de Meloidogyne sont en peuplements.

37
3.2.4.
lNTRODUCTIONDEMATERlELVEGETAL
Afin d’accroître les potentialités de diversifkation des cultures, du matériel végétal a été
introduit en station pour des tests de comportement et évaluation de performances en vue de
leur diffusion.
En culture fiitière, deux espèces a cycle relativement court, ananas et papayer, ont été
introduites afin de tester leur comportement agronomique en station (Jardin d’Essai de Sor).
L’ananas vari&+ ((Cayenne Lisse)) a été planté le 18 décembre 1996 sur paillage plastique à
partir de 300 rejets issus de vieux pieds-mères en collection au Jardin d’Essais de Sor. Les
plus beaux plants ont reçu un traitement d’induction florale au carbure de calcium 12 mois
après plantation, le poids moyen de la feuille D étant de 50 g environ. Après récolte, la
plantation sera utilisée pour la production de rejets. A priori, aucune contrainte agronomique
n’exclut cette spéculation qui pourrait se faire dans les sols «légers» du bas-delta.
Des graines de papayer de la variété «solo no 8” ont été introduites de la station IDEFOR de
Khorogo en Côte d’ivoire en mai 1997. Le taux de germination observé était de 97 %. La
parcelle d’observation a bté mise en place au début de 1998 et les premières observations ont
montré une sensibilité de l’espèce aux acariens (tétranyques) qui peuvent causer le
dessèchement complet des feuilles.
En culture maraîchère, deux allium alimentaires ont été introduits : l’ail et l’échalote.
Une collection d’ail comportant 6 variétés en provenance de l’ISRA-CDH (vari& «Mali»,
((Gandiob), «Cap-vert»), de I’IER du Mali (&abougow, «Nango Sahel») et de Tropicasem
(«Blanc d’Egypte») a été mise en place à Saint-Louis en novembre 1997. L’&ude des
caractktistiques agro-physiologiques de ces vari&& est en cours. D’autres variétés sont
attendues de I’AVRDC de Taiwan et du CIRAD-FLHOR Réunion. Dans le cadre des
échanges régionaux, 300 g de bulbes de quatre variétés ont Cté remis au PS1 Mauritanie pour
un essai variétal à Kaédi : (tFabougou», «Nango Sahel)), «Gandiob) et «Blanc d’Egypte».
Deux clones d’échalote ont été introduits du projet FAO de Cap-Vert en mars 1997. Le
matériel a été planté à la station de Ndiol le 9/05 pour une rkolte le 9/07, soit un cycle de 61
jours. Les bulbilles ont un calibre moyen de 30 mm et un poids de 2 à 2,5 g. Ce premier cycle
a permis de multiplier le matériel végétal pour les essais date de plantation en 1998 (saison
fraîche et hivernage). Avec cet allium, il est possible de rbaliser 2 cycles de culture par an, à
une période où l’offre nationale en oignon est déficitaire.

38
3.3.
AMELIOR4TION DES GRANDES CULTURES DE
DIVElRSIFICATION

33.1. AMELIORATION DES ITINERAIRES TECENIQUES DE L’ARACHIDE
IRRIGUE
Objectif et méthode
La culture de l’arachide joue un rôle important dans l’économie sénégalaise. Cette culture
menée traditionnellement sous pluie sur sols sableux, connaît aujourd’hui des difficultés
importantes liées à l’irrégularité et à la baisse des pluies ainsi qu’à l’appauvrissement des sols.
La culture irriguée de l’arachide fait de plus en plus l’objet d’attention de la part des autorités
sénégalaise et de leurs partenaires &JE) et donne lieu à un programme national impliquant, la
recherche, les producteurs de semences et les huiliers.
La vallée du Sénégal en raison des disponibilités en eau et de la variété des sols, constitue
l’une des principales zones ciblées par le programme national arachide. En effet, l’arachide
irriguée doit non seulement permettre de diversifier au plan local, les productions et sources
de revenus des population, mais elle doit contribuer à sécuriser la production nationale de
semences.
Le projet s’est investi dès la première année dans l’amélioration de cette culture en irrigué. Il
a été interpellé pour élaborer une synthèse des principaux acquis de la recherche dans ce
domaine, et par la suite, pour confirmer les résultats obtenus les an.&es antérieures
(ISRA/PNVA/SAED), et proposer des améliorations des itinéraires techniques. Plusieurs
essais ont &é conduits dans des sites offrant des aptitudes agrop&ologiques différentes (sol
sableux autour du lac de Guiers, sols argile-limoneux dans la moyenne vallée et le Delta) avec
des thématiques portant sur la fertilisation, le travail du sol ou encore la densité des semis. La
Fleur 11, variété d’origine chinoise, sélection& à Bambey, a Cté la plus utilisée dans les
recherches du projet.
Résultats
Les résultats obtenus sont très encourageants et ont été partout appréciés par les producteurs
partenaires du projets. Les rendements moyens dépassent 2,5 t/ha de gousses (contre environ
1 t/ha en pluvial) et atteignent 4 à 4,5 t/ha. Les variations résultent des modes de semis (A plat
ou sur billons) et des diffbrences dans les itinéraires techniques pratiqués par rapport à un
témoins général correspondant aux pratiques les plus courantes (culture à plat, densité de
125.000 graines/ha (75 kg), 100 kg/ha de NPK 18-46-00,70 kg d’uréeka à couverture totale).
Tableau 8 : Rendements en gousses et en fanes des essais d’arachide irrigué en milieu réel
(Tonnes/ha)
PRODUITS
GOUSSES
FANES
CAMPAGNES
Hiv 96
csc 97
Hiv 97
Hiv 96
csc 97
Hiv 97
Témoin Général
2,51
3,08
2,4
7,15
10,4
6,8
Var. Den&t& semis double
2,9
3,55
4,l
7,98
10,6
10,3
Var. ComplCment Urh
2,79
-
e
9,43
-
Var. avec Fumure Sans
erg.
-
4909
3,97
-
13,3
13,2
L
Fumure min&ale

39
Le recours à la densité double de semis ou a la fùmure organique (fumier d’ovin 12 tonnes/ha)
contribuent à une amélioration sensible des rendements. L’adoption à grande échelle de ces
deux iti&aires pourrait toutefois se heurter a des dificultés liées d’une part, à la disponibilité
et au coût des semences et d’autre part, aux contraintes et coûts de ramassage et
d’épandage/enfouissement du fumier. Il apparaît néanmoins que la production en contre
saison chaude ofie des revenus importants aux producteurs avec pour les gousses en vert des
prix variant de 360 a 500 kg/ha , tandis que les fanes trouvent facilement en cette p&iode où
les pâturages sont rares ou inexistants, des débouchés avec des prix pouvant atteindre 100
FCFA/kg. Suivant les itinéraires techniques, la valeur brute de la production (gousses et
fanes) varie de 1 à 2 millions FCFA/ha pour un coût total de production de l’ordre de 500-
750.000 FCFMha.
Les résultats agronomiques disponible sur la Fleur 11, ont permis d’élaborer une fiche
technique susceptible d’être adaptée aux conditions d’exploitations de divers producteurs.
Conclusion
Les travaux réalisés dans le cadre du projet confirment les espérances fondées sur la culture
de l’arachide irriguée et ont permis de. mettre au point différents itinéraires techniques. Ils
confirment également l’interêt d’une culture en contre saison chaude, avec des rendements
supérieurs à ceux obtenus pendant la saison des pluies, tant pour les gousses que pour les
fanes. On notera surtout l’intérêt de l’apport de fumier de parc qui permet de se passer de
fumure minérale et d’augmenter significativement la production, tant pour les gousses que
pour les fanes (respectivement + 33 et + 28 %).
L’intérêt suscité actuellement dans la vallée par l’arachide de bouche irriguée est grandissant
et amplement justifie par les résultats obtenus en milieu réel par la recherche et par le
développement. Des efforts importants doivent être déployés par les relais du développement
(UNIS) pour valoriser les résultats à travers notamment une production soutenue de semences
permettant de satisfaire la demande des producteurs. II demeure nécessaire pour la recherche,
d’introduire et de tester d’autres variétes adaptées à l’irrigation, car on ne saurait se limiter à la
Fleur 11, malgré ses performances. Par ailleurs, la mécanisation de la culture et des récoltes,
notamment sur les sols les plus légers et en culture à plat, doit retenir l’attention de la
recherche, car elle constitue aujourd’hui, une des préoccupations des producteurs, dans la
perspective d’un développement d’tchelle de cette culture.
3.3.2. ESSAI DE MISE AU POINT ET TEST D’UNE CHARRUE POLYVALENTE
A TRACTION ANIMALE POUR LE SOULEVAGE DE L’ARACHIDE
IRRIGUEE
Objectif
La production de l’arachide irriguée se heurte à une contrainte importante au niveau de la
recolte. En effet, l’arrachage manuel après pré-irrigation est jusqu’ici la seule technique de
récolte utilisée. Outre le temps de travail important qu’il requiert, cette technique occasionne
jusqu’à 50% de pertes sous terre. Afin de limiter ces pertes et accroître les résultats de cette
culture, des tests de mise au point d’une souleveuse ont été réalisés en saison sèche dans deux
sites dans la moyenne vallee où se menaient des essais agronomiques d’arachide irriguée
semée a plat (Barangol et Thioubalel dans le département de Podor).

40
Une charrue 1Cgère conçue par l’ISRA et initialement utilisée pour des essai de labour attelé
avec le Projet BufIle de Makhana, a eté reprise et modifiee de manière a la rendre
polyvalente. Il a &! fabriqué avec un artisan de Saint-Louis (A. Thiam), deux modèles légers
dont la conception a ete revue pour éviter les bourrages observ& lors de premiers essais.
Les premiers resultats technico-économiques obtenus montrent que :
- la charrue conçue peut être tirée par deux ânes, un cheval et son coût ne dépasse pas
25 000 FCFA contre 58 000 FCFA pour les charrues de la SISMAR ;
- les pertes occasionnées sont insignifiantes sur l’ensemble des tests, moins de 1% ;
- les performances journalières avec deux ânes sont 3 fois supérieures a la capacité de
travail manuel de 7 personnes. Ce gain de temps est bien apprécié par les producteurs
en particulier par les femmes à qui il revenait pour la plupart des cas cette tâche ;
- les semis à plat de l’arachide sont possibles et ne nuisent pas à la production, surtout
sur des sols fondé. De plus cette technique fait économiser au producteur le prix d’un
billonnage (25 000 Vha minimum) et d’un offsetage (20 000 Yha). En effet, pour les
producteurs qui veulent faire suivre l’arachide par une ceréale, le soulevage constitue
en même temps un travail du sol pour l’implantation de la céréale sans oublier l’effet
précédent cultural (légumineuse, fertilisation) dont il bénéficie ;
- l’important développement végétatif de la culture constitue la plus grande contrainte
rencontrée : beaucoup de bourrages, des efforts de traction instantanés atteignant
parfois 150 kg. La largeur de lame initialement prévue s’est avérée petite vu le grand
rayon couvert par les gousses, etc.
Les tests sont à reconduire en vue de la finalisation de la machine. La zone de CasCas devra
être privilégiée pour le choix des sites, en raison non seulement des bons résultats obtenus
dans cette localité durant cette campagne, mais aussi pour les bonnes dispositions de
l’encadrement et l’esprit d’ouverture des producteurs vis à vis des innovations technologiques.
3.3.3. MAilsIRRIGUE
Objectif
Le maïs est essentiellement cultivé dans la vallée du Sénégal, en décrue dans les cuvettes de
decantation (kolangal) et sur les berges du fleuve (falo) avec des rendement de moins d’une
tonne à l’hectare. Or les travaux d’introduction et d’amélioration menés par la recherche ont
conduit à des résultats appréciables, atteignant plus de 7 tonneska avec des variétés
composites.
Pour vulgariser les résultats et contribuer à la diversifïcation des culture, le projet a réalisé des
essais et introductions en milieu réel en partenariat avec le GIE de Ngnith sur la bordure du
Lac de Guiers.
Mkthode
Les travaux ont été réalisé en saison des pluies 96, sur 2500 m2, avec le même type de
parcelles et d’irrigation par semi-submersion: culture à plat, ecartements de 50 cm d’interligne
et 30 cm sur la ligne (densité de 66000 plants/ha) et dose de semis de 20 kgha ; sol préparé à
la houe, fertilisation : 150 kg/ha de 18-46-0, 100 kg/ha de KCL et 375 kg/ha d’urée épandus

41
en 3 fois (semis, montaison et épiaison m$le : 200 unites d’azote en tout) ; variété composite
Early Tlw.
Six carrés temoins pris au hasard ont permis de mesurer les rendements et de faire les
observations voulues. La densité de pieds vivants a la récolte et porteurs d’épis a été correcte
= 59 000 pieds/ha soit 89 % de taux de survie. 75 % des épis dépassaient 60 grammes et
pouvaient être commercialisés en vert. Sur les parcelles témoins qui ont été menées a terme
(maturité des grains) un rendement grain moyen de 3,6 tonneska a été obtenu, ce qui est très
satisfaisant sur un sol très sableux.
Conclusion
Ces rendements sont bien en deçà des rendements potentiels qui peuvent être obtenus. La
culture du maïs en irrigué est peu développée et il est souvent difficile de trouver des
producteurs qui la pratiquent sur les périmètres. Plusieurs intentions de collaboration avec le
projet n’ont pu se concrétiser en raison de désistements de demiere minute des paysans. L’un
des problèmes évoqués est l’absence de debouchés autre que l’autoconsommation et les prix
de vente peu rémunérateurs.
Paradoxalement, le Sénégal importe de plus en plus du maïs et en dehors de la consommation
humaine, le secteur industriel de production d’aliments de betail exprime une demande
intérieure croissante. Une production de substitution aux importation pourrait trouver des
debouches interessants à la condition de produire à des prix compktitifs. Il demeure par
conséquent nécessaire de poursuivre les efforts de vulgarisation des paquets technologiques
disponibles et de démonstration auprès des paysans pour le relévement des rendements et
I’amelioration des performances agro-économiques de cette culture.
3.4. RECHERCHES EN ARBORICULTURE FRUITIERE
L’arboriculture fruitière est peu connue et pratiquée dans la vallée du Sénégal. Les plantations
d’arbres fruitiers s’observent principalement en milieu péri-urbain, et le plus souvent, les
plantes ne sont irriguées qu’à leur stade de jeunes plants. La production nationale provenant
essentiellement des Niayes, de la région de Thiès et de la Casamance, ne couvre pas les
besoins du pays. Elle est par ailleurs marquee par une forte saisormalité. La region du fleuve
offre des possibilités importantes pour l’arboriculture dont le développement se heurte à la
disponibilité de matériel végétal performant, de maîtise des techniques de plantation et
d’entretien des vergers, mais également aux délais de production des plantes qui découragent
souvent les producteurs.
Le programme de recherche en arboriculture fruitière du projet repose sur trois types
d’activités : la recherche, la multiplication et la diffusion de plants fruitiers et la formation. Le
but visé est de contribuer au développement de l’arboriculture fruitière en relation avec les
partenaires au développement.

42
3.4.1. ADAPTATION VARIETALE D’AGRUMES ET DE MANGUIERS DANS UN
SYSTEME D’ASSOCIATION CULTURALE AVEC DES CULTURES
MARAICHERES ET VMUERES

Ces essais d’adaptation sont menés dans différents sites d’intervention du projet et combinent
arboriculture et cultures maraîch&es intercalaires. Ces dernibres dont l’irrigation profite
également aux arbres, permettent aux producteurs de disposer de récoltes et de revenus dans
des délais relativement cours en attendant la production des arbres. Les caractéristiques de
l’essai sont présentés dans le tableau ci-après.
Tableau 9 : Caractéristiques de 1 ‘essai adaptation vari&ale/association culturale
SITE ET
ESPECES - VARIETES
DATE
_ CULTURES ASSOCIEFS
SUPERFICIE
FRUITIERES
MISE EN
ECARTEMENT Espèces
M = Mise en @ace
PLACE
-
R = RécoItC
GNITH
- Mandariniers OSCEOLA
Melon
M = Septembrq 96
(sur le Lac de
- Tangor ORTANIQUE
Pastèque
R = Décembre 96
Guiers)
- Mandarinier COMMUNE
01/09/96
6xlOm
Gombo
superficie :
- Oranger NAVEL THOMPSON
2500 m2
- Pomelo SHAMBAR
Patate
M = Septembre 97
- Limettier de TAHITI
douce
R=Mars98
DONAYE
- Limettierr de TAHITI
Agrume
(Département de
- Pomelo SHAMBAR
6x8m
Podor)
- Clémentinier
Début
M = Fin Déc. 97
superficie :
- Mandarinier COMMUNE
Dkembre
Oignons
R = Avril 1998
2000 m2
-ManguierKEITT
1997
-ManguierKENT
Y?%:
- Limettier de TAHITI
ABDALLAH
- Pomelo SHAMBAR
Fin
M=Mars98
(Ile à Morphil)
- Cl~mentinier
Décembre
7x7m
Choux
R =Juin -Juil. 98
- Mandarinier COMMUNE
1997
DEMET
- Manguier KENT
Fin
M = Avril 98
(Ile à Morphil)
- Manguier VALENCIA
Dkembre
9x9m
Piment
R = Juillet/Août 98
- Manguier ZILL
1997
safi
Manguier DIVINE
Les arbres sont à leur deuxième année et le relevé des données s’effectue régulièrement, avec
des mesures portant sur les paramètres de croissance et le parasitisme.
Au niveau des cultures associées, les pastèques Sugar-Baby et Kaolack, ainsi que le Gombo-
rouge ont donné des productions satisfaisantes pour les paysans, mais il est apparu que le
mode d’irrigation gravitaire pratiqué par les producteurs, avec submersion de micro-parcelles
de 25 mz n’est pas adéquat 11 provoque la mort de 45 % des semis. Il a fallu un resemis des
pastèques et Gombo 20 jours après. Ce mode d’irrigation est adapté aux espèces maraîchères
que l’on repique, mais non pour les semis directs car les plantules germées se trouvent noyées
pendant les irrigations.
Il a été Cgalement noté un parasitisme plus ou moins important avec des attaques de heliotis
qui dévore les feuilles des agrumes et contre lesquels la lutte m&canique à été préconisée en
raison de la faible population des arbres. Les attaques ont 6t6 importantes sur les melons et

43
pasteques de la Coccinelle des cucwbitacées dont l’adulte et le larve dévorent l’epiderme des
feuilles n’épargnant que les nervures.
3.4.2. ETUDE DE MODES D’IRRIGATION GRAVITAIRE SUR LA CROISSANCE
ET LE RENDEMENT DU BANANIER ROBUSTA,
Objectif et méthode
L’irrigation gravitaire est le type d’irrigation le plus utilise dans la zone du Fleuve et en culture
bananière les planteurs utilisent pour ce type, uniquement le gravitaire en sillons. A coté de
l’avantage de cette technique en terme de faible utilisation de main d’œuvre, on note plusieurs
inconvénients tels que : le lessivage et transport par l’eau des engrais et produits apportés au
sol, l’exposition à une forte évaporation des eaux d’irrigation, et un enherbement intense dû à
l’impossibilite d’effectuer du paillage et d’apporter de la fùmure organique, ainsi que l’érosion
rapide du sol, surtout en cas de sillons longs.
Les recherches consistent à comparer trois modes d’irrigation gravitaire avec celui sur système
de sillon (le temoin) qui est habituellement pratiqué : Irrigation gravitaire sur cuvette
individuelle ; Irrigation gravitaire sur cuvette collective “double” ; Irrigation gravitaire sur
cuvette collective “triple”. L’essai doit durer trois ans et se réalise au niveau de deux sites du
Delta : Savoigne et Dagana. Les résultats porteront sur les comparaisons, sur la croissance,
la fructification et les rendements dans les différents modes d’irrigation.
Parallelement des recherches sont effectuees sur le comportement de cette même plante
(bananier Robusta) dans les conditions plus continentales de la moyenne vallée. Ce travail
effectue en collaboration avec le Projet PAOPIM-SED (coopération hollandaise) de Cascas
qui vise à diversifier les cultures irrigu&es sur leur périmetres d’intervention dans cette zone.
L’essai est installé en fin 97 sur deux sites de 1’Ile à Morphil : Abdallah (GIE des Femmes) et
Demet (CIE des Jeunes)
Etat d’avancement / résultats
Des résultats significatifs ne sont pas encore disponibles, étant donné l’âge très jeune des
plantations. Le seul résultat obtenu actuellemnt porte sur l’application du paillage dans la zone
de Cascas. A cause de la forte insolation qui y règne, la paille disposée dans la cuvette du
bananier emmagasine beaucoup de chaleur, ce qui provoque au niveau des jeunes plants, des
brûlures intenses, sur la partie végétale entraînant dans certains cas la mort de la plante : 19
mortalités sur 50 pieds à Abdallah et 21 mortalités observees sur 50 bananiers à Demet. La
mortalité due au paillage est ainsi forte (40 %), il n’est pas recommandé au niveau de l’île à
Morphil de pailler les bananiers à leur jeune âge (jusqu’à 4 mois). A partir du quatrième mois
les parties végétales tendres (les feuilles) ne sont plus à proximité de la paille pour être
brûlées.
Au delà de cet aspect, le paillage comprend plusieurs avantages surtout dans ces zones
chaudes et sahéliennes où soufflent durant les 314 de l’an& des vents forts, chaux et secs.
Parmi les effets bénéfiques ont peut citer :
- le maintien de l’humidité au niveau du sol,
- la non formation de croûte au niveau des cuvettes,
- la forte réduction de Nvaporation des eaux d’irrigation,

44
la tr&s forte baisse de l’enherbement autour de la cuvette alimentaire des bananiers,
e
(la paille empkhe l’herbe de pousser),
- la décomposition de la paille fournit de l’humus a la plante.
En conclusion, il est à noter que les essais en arboriculture fiuitiére sont en géneral pluri-
annuels. Les resultats s’obtiennent au fur et a mesure de la croissance des arbres. Chaque
étape du cycle (croissance végétative, floraison et nkolte) est analysée. Les essais n’ont pas
encore bouclé leur phase de croissance végétative ce qui explique l’indisponibilité de resultats
à ce stade prkis de ces essais. Des résultats et des référentiels significatifs ne pourront être
disponibles qu’en 1999.
3.5.
RECHERCHES SUR L’ELEVAGE
Contexte et objectif
Le développement des aménagements hydro-agricoles a fortement perturbé l’élevage,
bouleversant le fonctionnement des systemes pastoraux traditionnels. Le bétail est souvent
exclu des périmètres irrigués alors que les infrastructures hydro-agricoles (canaux et digues)
ferment les voies de passage des animaux vers les points d’eau et pâturages de décrue ou post
culturaux.
A coté d’une diversification au plan des cultures (maraîchage, arboriculture.. . ) il importe
d’intégrer, de développer et d’intensifier les productions animales en tant qu’élément de
diversifïcation des systèmes de production irrigués et de tenir compte de ses exigences dans
les schémas d’aménagement et d’occupation de l’espace..
Les recherches initiées dans le domaine de l’élevage s’inscrivent ainsi dans trois principaux
axes : i) développement des productions animales à travers les filières des sous-produits
agricoles et agro-industriels, de la viande et du lait ; ii) intégration de l’élevage dans les
systèmes (et l’espace) irrigués; iii) valorisation des fourrages naturels (paille de brousse) et
des résidus de récoltes dans l’alimentation du bétail.
Les premiers résultats portent, outre un travail bibliographique et de synthèse, sur le
diagnostic et la caractérisation des systèmes d’élevage dans le Delta et autour du parc de
Djoudj .
Résultats préliminaires
L’enquête diagnostic sur l’élevage dans le delta a permis de réaliser :
- une typologie des exploitations pratiquant la transhumance. Un échantillon d’environ 200
éleveurs a été relevé sur l’ensemble de la zone du Delta (Diéri et Waalo). Un questionnaire,
testé en septembre 1997, axé sur l’étude des transhumances est en cours d’administration. La
typologie (groupes homogènes) qui a été déterminée, sert de base pour le suivi des
pratiques des éleveurs Les données sont traitées par analyse de données (AFCM) ;
- la cartographie des principaux parcours dans le département de Dagana au cours de
l’année 1997. Elle a été réalisée à partir de recherches bibliographiques et d’enquêtes
auprès d’eleveurs et d’agents des services techniques. Les points d’eau et les grandes voies
de transhumance ont été par ailleurs notes et incorporés dans le SIG test du POAS ;
- l’étude floristique des parcours. A la suite des travaux ci-dessus, des relev6s floristiques
(herbacées et ligneux) ont été effectués après l’hivernage 1997 (octobre et novembre) dans

45’
chacune des zones identifiées pr6cédemment. Leur analyse permettra de disposer des
valeurs fourrageres des pâturages du Delta (waalo et diéri) du fleuve Sénégal.
Un aspect important du programme Bevage porte sur l’étude de la fïli&e des sous produits
agricoles et agro-industriels. Il s’agit à travers une dkmarche pluridisciplinaire de répondre A
trois questions suivantes : i) qu’est-ce qui est produit dans le Delta, où, quand et comment ? ii)
qu’est-ce qui est consommé dans le Delta, où, quand et comment ? iii) comment améliorer le
ratio consommé / produit dans le Delta, afin de favoriser l’intégration de l’élevage dans les
systhmes irrigués de production agricole ?
Cette étude a commencé après la saison des pluies 1997 par l’évaluation des potentialités de
production des sous-produits agricoles et agro-industriels dans le Delta. Elle est basée sur la
bibliographie existante et sur une réactualisation des données par des entretiens avec les
professionnels de la filière (notamment pour les sous-produits agro-industriels et ceux du riz).
Une étude préliminaire sur l’élevage dans la zone périphérique du Parc National des Oiseaux
du Djoudj a été effectuée en collaboration et à la demande la GTZ dans le cadre du projet
(( Protection et gestion durable de la zone péripherique du Parc National des oiseaux du
Djoudj ». Elle a été menée de novembre 1997 à février 1998 et ses résultats portent sur :
- le recensement exhaustif des Cleveurs et de leur troupeau,
- l’établissement d’une typologie des élevages bovins,
- la cartographie de la zone (carte de végétation, utilisation pastorale de l’espace...),
- la localisation et la caract&isation des différents niveaux de prise de d6cisions sur la
gestion des troupeaux et la commercialisation des produits.
Outre ces éléments de caractérisation et d’analyse du système d’élevage de la zone, l’étude
formule des propositions de projets pour le développement d’un élevage durable et non
nuisible aux ressources du Parc du Djoujd et de sa périphérie. Une attention toute particulière
a été donnée sur une meilleure gestion des parcours post-culturaux (accords et relations à
développer avec les riziculteurs de Boundoum) et sur la valorisation des sous-produits
agricoles (paille de riz).
4.
COMPOSANTE INTENSIFICATION DE LA RIZICULTURE
Les diagnostics et suivis réalisés au début du projet ont permis de mettre à jour et de mieux
préciser les contraintes au développement de la riziculture irriguée. Outre les problèmes aigus
d’accès au crédit et de fonctionnement de la filière, les facteurs les plus limitants et les plus en
cause dans les baisses des rendements sont :
- une pression importante des adventices dont le niveau de maîtrise reste très faible
malgré une large utilisation des herbicides, ainsi que la présence de nématodes
parasites dont l’impact est a déterminer ;
- une faible performance de la mécanisation due à l’inadaptation et à la mauvaise
utilisation du mat&iel ;
- une maîtrise insuffkante des techniques et outils mis au point pour l’amélioration des
pratiques culturales ;
- une mauvaise conduite des opkrations culturales en général, liée à des problèmes de
respects des itinéraires techniques, d’organisation et de planification de la campagne
de production.

46
Ces problèmes mettent notamment en relief l’importance de l’organisation collective des
producteurs exploitant un même aménagement et les relations avec les acteurs en amont et
aval de la filière.
L’étude des situations en milieu réel et la recherche de solutions à ces contraintes en vue de
relever les niveaux de rendement ont oriente le programme de recherche de cette composante,
dont les activités ont été conduites surtout sur le terrain en milieu paysan et dans une moindre
mesure, en laboratoire.
Les interventions sur le terrain ont été menées dans le Delta et la Moyenne vallée autour des
activités suivantes :
- lutte contre les adventices : enquête d’approfondissement du diagnostic de la
contrainte due aux adventices, lutte contre le riz rouge et amelioration de la lutte
chimique,
- effets de la qualité de travail de préparation du sol sur la mise en place de la culture,
- évaluation et mise au point de matériels agricoles alternatifs à la grosse motorisation
- étude et amélioration de la riziculture en simple et double culture,
- organisation et de planification de la campagne agricole.
4.1.
LUTTE CONTRE LES ADVENTICES
L’impact qu’exerce la pression des adventices sur les pkimètres se traduit par des baisses de
rendements dues à la concurrence des mauvaises herbes. Le désherbage manuel est de moins
en moins pratiqué par manque de main d’oeuvre familiale ou en raison de l’augmentation des
charges d’exploitation induite par le recours a la main d’ceuvre salariée.
La situation actuelle de la lutte contre les adventices se caractérise pour la riziculture, par
l’emploi assez généralisé des herbicides combiné avec le sarclage manuel. La faible effkience
observée dans ce système est due notamment à une méconnaissance des techniques et des
conditions de traitement, ii l’inadaptation des pratiques culturales et surtout, à une mauvaise
gestion de l’irrigation des parcelles. Pour les cultures de diversifïcation, on note une forte
agressivité des mauvaises herbes dans les zones à sols lourds du waalo, et une prolifération
d’espèces adventices très rksistantes, du type espèces vivace, dans les zones où les sols sont
plus légers. Par ailleurs, les informations disponibles sur les adventices et les méthodes de
lutte dans la région sont encore insufkurtes et fragmentaires, d’où l’intérêt d’études
diagnostic et de caracterisation prealables pour mieux cibler les actions.
Les activités de recherches conduites, visent à trouver des solutions adéquates et durables
permettent d’améliorer les pratiques de désherbage. Elles portent sur les thèmes suivants :
- enquête-diagnostic et évaluation du rôle des pratiques culturales dans la maîtrise des
adventices en riziculture et en cultures de diversification ;
- étude de l’effet de la densité de semis et de la fertilisation azotée sur la compétitivité
de la culture vis à vis des adventices ;
w amélioration de la lutte chimique par la recherche de produits et de méthodes plus
adaptés aux conditions locales ;
- lutte contre les Cypkrus vivaces (en appui à la Composante diversifïcation des
cultures).

47
4.1.1 ENQUETE SUR LE ROLE DES PRATIQUES CULTURALES DANS LA LUTTE
CONTRE LES ADVENTICES
Objectif
Cette activité est conduite dans le cadre de l’approfondissement du diagnostic de la contrainte
due aux adventices et intéresse aussi bien la riziculture que les culture de diversifkation.
L’objectif est de collecter de données de base suffisantes pour orienter le développement d’une
approche de lutte int@rhe. 11 s’agit en particulier d%valuer le rôle des pratiques culturales dans
la maîtrise de l’enherbement.
Matériels et méthode
Dans une première étape, l’enquête a été menée pendant la campagne de saison sèche froide
1997/98 a porté sur les cultures irriguées de diversifïcation notamment dans la zone ouest du
Lac de Guiers, plus précisément dans le secteurs de Ngnith et Keur Momar Sarr. Pendant la
campagne d’hivernage 1998 l’enquête, portant sur la riziculture, est réalisée dans quelques
p&im&tres du delta central et de la zone de Podor pour la Moyenne Vallée.
Des fiches d’enquête auprès des producteurs sur les pratiques culturales, d’observations et de
relevés floristiques ont été utilisées à cet effet. Les parcelles qui ont pu être visitées et faire
l’objet d’enquête, pour les cultures de diversifïcation, sont au nombre de 64 dont 47 sur la
bordure ouest du Lac et 17 dans la Vallée. Pour la riziculture, le suivi a concerné un peu plus
d’une centaine de parcelles dont 33 dans la zone de Podor.
RCsultats et discussion
Cultures de diversification
Dans la zone ouest du Lac de Guiers, les parcelles suivies appartiennent toutes à des
aménagements très sommaires plus ou moins récents construits sur des sols sableux Les
exploitations sont du type familial, communautaire (GIE) ou privé (tableau 10). Les cultures
concernées sont l’oignon, la tomate et la patate douce pour respectivement 24,10 et 12
parcelles sur 47; une des parcelles étant cultivée en chou. Les pratiques culturales sont
dominées par la culture manuelle sur billons pour la tomate et la patate douce et la plantation
par repiquage.
Au niveau de la vallée, les 17 parcelles observées sont cultivées en oignon (6), tomate (7) et
mais (4). Les sols sont du type “fondé” argilo-limoneux, avec des aménagements de qualité
moyenne. La culture sur billons est partout pratiquée, avec le mode de plantation par
repiquage pour la tomate et l’oignon.

48
Tableau 10 : Répartition et principales caractéristiques des parcelles observées
Sarr
c
Nombre de parcelles obserwks
!
10
i
20
17
j
17
W=W
!
Nb. parcelles l type d’exploitation :
!
3
!
15
2
;
5
- eXpIoitations familiales
i
3
5
11
:
4
- exploitations communautaires
:
4
0
4
8
- exploitations privées
Qualité de l’aménagement
’ trés sommaire très sommaire
très sommaire
moyen
Type de sol
sableux
:
sableux
sableux
argilo-lima.
(fondé)
Mode de préparation du sol
bilions
billons ,
bilions
billons
(plat pour
(plat pour
(plat pour
l ’ o i g n o n )
l’oignon)
l’oignon)
Mode de plantation
repiquage
:
repiquage
1
repiquage
repiqua&
Degré d’infestation des parcelles
Le niveau d’enherbement des parcelles est dans l’ensemble plus élevé dans la Vallée que dans
le secteur ouest du Lac à cause, sans doute, de la nature des sols qui sont plus lourds et fertiles
dans la première situation ; mais la prolifération des adventices est liée à l’intensité
d’exploitation des parcelles (tableau 11). A Ngnith, dans la zone du Lac, où les parcelles sont
plus Eréquemment cultivées, dans 8 cas sur 10 le degré d’enherbernent est plus Clevé que dans
les deux autres localités et supérieur à 25% de recouvrement par les adventices. A Keur
Momar Sarr (KMS) on note une assez faible pression des adventices malgré une intensité
culturale moyenne sur 213 des parcelles ;mais dans cette localitk, la plupart des parcelles
observées font l’objet d’association de culture maraîchère et d’arboriculture fruitière et sont
exploitées par des groupements de femmes qui assurent un travail assez intensif.
Tableau 11 : Degré de mise en valeur et degré d’enherbement des parcelles :
nombre de parcelles par classe
Zone ouest Lac de Guiers
---I----L----------------------------*----
Vallée
Ngnith
Malé
K. M. S. Total
n=17
n= 10
n=20
n= 17
n=47
,_.-.- ~_” --..-.-- I- ---.
Intensité culturale :
- - - - - f - - T - - - - - T
- faible
0
15

4
19 (40,4)
0 @,O)
- moyenne
4
4
13
21(44,7)
3 (1797)
- forte
!
6
1

0
14 (82,3)
-
-
-
Degré d’enherbement?-
*A recouvrement
/adventices
,
< 10%
0
8
1 (599)
10 - 25%
2
11
4 (23,5)
> 25%
8
1
i 12 (70,6)
De& de mise en valeur : faible = fréquence de adture de la parcelle < 1 fois tous les ans ;

49
moyenne = fk&uence de culture de la parcelle entre 1 fois sur 3 et 1 fois sur 2 ;
forte = f%hpmce de culture > 1 fois sur 2
Le nombre total des espèces composant la flore adventice relevée s’élève à 104 réparties en 23
familles botaniques. Les Graminées (Poaceae) constituent le groupe le plus important avec
23,0 % des espèces. Les Cypéracées n’en totalisent que 5 %. Parmi les Dicotylédones, les
familles les plus représentées sont : les Papilionacées (Fabaceae) (12,5%), les Euphorbiacées
(7,7%), les Composées (Asteraceae) (7,7%), les Solanacéées (6,7%), les Rubiaceae (6,7%),
les Convolvulaceae (5 ,O%) et les Malvaceae (S,O%). Cette flore est essentiellement composée
d’adventices annuelles, les vivaces ne comportant que 11 espèces
Importance et rttparti’tlon des espèces
Le tableau 12 présente les principales adventices dont l’importance est appreciée en fonction
de la frequence de présence de chaque espèce dans les relevés et de son abondance -
dominante moyenne.. Parmi ces espèces qui sont au nombre de 15, celles qui infestent plus
spécifiquement les parcelles dans la zone du Lac sont, par ordre décroissant d’importance :
Helitropium supinum L, Cenchrus biflorus Roxb, Boerhaavia erecta L., Eragrostis ciliaris R.
Br., Eragrostis tremula Hochst. et Euphorbia hirta L.
Quatre espèces parmi celles classées importantes semblent plus adaptées aux conditions des
sols du Oualo : Eclipta prosrata L., Echinochloa colona Link., Lotus arenurius Brot. et
Panicum Zaetum Kunth. Les deux premières figurent parmi les adventices communes
rencontrées en riziculture. Cyperus rotundw L., Portilaca olercea L. Amaranthus graecizans
L; Corchorus fascicularis Lam. et Solarium rtigrum L. ont une présence significative dans les
deux zones. Le niveau d’infestation par ces espèces, notamment C. roturzdus et P. oleracea,
est d’autant plus important que les parcelles sont exploitées de longue date et de fwon plus
Wjuente

50
Tableau 12 : Principales adventices importantes relevk dans les cultures de diversification
dans le secteur ouest du Lac de Guiers (Dieri) et dans la zone du Oualo (Vallée) - Fréquence
par classe d’abondance/dominance
Heliotropium supinum
6
16
6
-_..- . . ..- -. -- .- --. “-.-.-.” - --_ .-., . ..” .--.. “_ ._^. ___ 1
__,_
-!
..??k!?25~.
Cedrus
. _.. ., -, biflorus
. . , _. .
!O
12
I._.
5
z
. .
0
?B .@,7)
Eragrostis ciliaris
. . . . . .,_.-. -. . . . _,
15
9
,.
.
;_ _
4’ 0
.-... ._ . ., ,__
0
28
_,., (%!.
_.
Eragrostis tremula
25
.,.- _ - .__.- _ “.. .--_ ._._^.
.-__. ”
3._. ._ 1_. _ 0,..
0
.-
._. ?W)
A m a r a n t h u s graecizans 1 5
7
3
.-- . . ..-..-_-. .- ._ ). ...-I-.. -_.. -. -. . . .” _. ._.. _.__ 0 ^_ ._
0
. ..- . 25 (53 2)
_ _, . 7 _ ^ .
,. Portulaca oleracea
_., ,.__, __.__ .._. - ..,...._
18
. 4
.,
2
-- q
0 .., 24 ..@,!!). _~
Corchorus fascicxdaris
- 16
-- . -- .._ _. .,
1 _ _
4
ï
0
0
21 (44,6)
Boerhaavia erecta
10
- -._.., -..- .- -. . .^ -
7.--
3
0
0
20. .J42.-?. 5)
_
-Solarium nigrum
6
.--. _.. .- .
-....
..-.
._
4
,__....
_.. 0 I..
..- 0 ,.
0
._.._,..
10 P??) ^_
_ _. Zw- du OU&J
. . . . . . _- _ ..,...... -.(Val19
,... “._- . ^ ., . ..-. ,....
Cypexus rotundus
0
2
-.- ._. . ..-.- ._..-.-_ --.
I.. . . I..... , ._.. ..__ .,_. . 7^ <. ._.... ,_. 5
__,._
,._ 2 __ ” -16 (94,l)
Porlulaca oleracea
5
5
3
0
0
“Eiji.&.pmsuata .-
.i . . - 5’. .j . -. ‘o‘
on
‘3
m?)
___. ..,_ ,__. . .-.
-.
.._~
..-...
-.. .,.. _--...
.
.-10 .
...,,. ?.
(58 8)-.
Echinochloa colona
.,..^_... . . . ..- x.1 _ . .,.-.,.
,., ,-., I
Lotus arenarius
..-..- ..- _.--. --.. -
.
_,
Panicum laetum
.-. ._ “. _, .___ ., . _.. _ .._..
Corchorus &&ularis
AjIl~ugra$c.i+ly
Solarium nigrum
I
2
2
3
0
0 1 7 (41,l) 1
Uaende. Indice d’A-D : 1 = espèce peu abondante ou à recouvrement < 5% ; 2 = espke g abondance
moyenne ou a recouvrement = 5-l 5% rjt = espèce à recouvrement = 15-30% ; I = espèce g recouvrement
= 30-50% ; 5 = espbe à recouvrement >50%
Rizicslture
Pour l’enquête concernant la riziculture, ce sont les premiers résultats qui sont présentés,
l’analyse detaillte des données collectées n’étant pas achevée.
ta flore adventlle
Les espèces adventices dominantes à distribution générale sant : Echinochloa colona,
Echinochloa crusgallis, Ischaemum rugosum, Oryza barthii, Oryza longistaminata, Cyperus

diformis, Sphenoclea zeylanica, Alternanthera sessilis, Heteranthera calicifolia, Ammania
auriculata.
Les espèces importantes plus fréquemment rencontrées dans le delta sont
: Scirpus
maritimus Diplachne fusca et Ludwigia erecta ; les deux premieres sont halotolérantes et
adaptées aux conditions plus ou moins salées des rizières du delta. Parmi les espèces qui sont
le plus souvent rencontrees dans la moyenne vallée, les plus abondantes dans les rizières sont:
Elitrophorus spicatus, Marsilea minuta et Eleocharis testui.
Etat d’enherbement des parcelles
L’estimation du pourcentage de recouvrement par les adventices (tableau 13) montre que sur
110 parcelles observées dont 65 dans le Delta Central et 45 dans la zone de Podor, 40,9 %
peuvent être considérées comme propres du point de vue de l’enherbement. Près du quart des
parcelles sont modérement enherbées alors aue le 1/3 est très fortement enherbé avec un

51
pourcentage de recouvrement de 25 A 80 %. Cette repartition pour l’ensemble n’est pas très
différente à celle observée pour chacune des deux zones.
Tableau 13 : Etat d’enherbement des parcelles : repartition suivant le pourcentage
de recouvrement par les adventices.
% de recouvrement par les adventices
zone Delta
zone Pador
Total
Central n = 65
(moyenne n =45
N= II0
vallée)
< 10 % (pas ou peu enherbé)
30 (46.3 %)
15 (33.3 %)
(45 40.9%)
lO-ZO%(enherbe-
ment modéré)
13 (20.0%)
13 (28.9%)
26 (23.6 ù)
> 20 % (enherbement important à très
22 (33.8%)
17 (37.8%)
39 (32.7%)
fol-t)
Lt3 pradiques cultu rales
Le tableau 14 indique les résultats partiels d’enquête, pour 57 parcelles, concernant certaines
opérations culturales, portant sur la préparation du sol, le semis et l’engrais. Ils confirment le
caractère sommaire de la préparation du sol, avec le labour à la charrue quasi inexistant et
l’absence de planage : le travail du sol pour plus de la moitié des parcelles (56 X) consiste en
un seul passage d’offset et pour quelques autres, il n’y a pas de travail du tout ; pour le
planage, 1/3 seulement des producteurs tentent une rectification en agissant manuellement.
Tableau 14 : Répartition de parcelles suivies en fonction de la qualité de l’application de
certaines op&ations culturales
Donaye
Fanaye
Thilbe
Total
Opérations culturales
n = 15
n = 1%
Pont-Gendarme
n=57
n=24
l (0 pas de travail du sol
0
0
7 (12,3%)
Travail du sol l 1 passage à l’offset
1
21
25 (43,8 %)
. 2 offbets croises
12
3
23 (40,3%)
0 labour + reprise
2
0
2 (1,5 %)
l 0 (pas de planage)
12
8
18
38 (66,6 %)
. Ophtion man. (sommaire)
3
10
6
19 (33,3 %)
Planage
. Planage avec outil approprié
0
0
0
0 (%)
l <SOkg/ha
15
0
19 (33,3 %)
Dose de
. 80-120 kg/ba
0
6
14 (54,6 %)
semences
. > 120 kgfba
0
18
24 (42,1%)
l Avant le 10 Juillet
6
6
12 (21,O %)
Date de
. 10-25 Juillet
4
0
7 (12,3 %)
semis
. 25 Juillet - 5 Août
3
1
12 (21%)
. Après le 5 Août
2
17
26 (45,6 %)
l En même temps que
2
7
9
18 (31,6%)
l’engrais NPK
lére appli. de . Avant herbicide ou la
10
6
7
23 (40,3%)
I’urée
. sarclage
Apres herbicide ou Ier
3
5
8
16 (28,1%)
sarclage
Pour le semis, les doses de semences appliquées par semis direct sont en général assez fortes
et dépassent souvent (42 % des cas) les quantités recommandées. Cela devrait favoriser la

52
compétitivité de la culture vis a vis des adventices, mais la mauvaise qualité de préparation du
sol et l’irregularité du plan d’eau qui en découle diminuent fortement le peuplement cultural et
provoquent une hétérogéneité favorable aux adventices. Une partie importante des semis 42%
de l’échantillon sont effectues à des dates tardives (après le 5 août pour l’hivernage) coïncidant
avec des conditions favorables a la prolifération des adventices.
Pour ce qui concerne les apports d’engrais, c’est la date d’application, en particulier de l’urée,
qui doit être raisonnée par rapport aux dates de desherbage. D’après l’enquete, dans 71 % des
cas le premier fractionnement de l’uree est appliqué avant l’opération de désherbage.
Les pratiques de désherbage
Les traitements herbicides, principalement à base de propanil, et le sarclage manuel
constituent l’essentiel des méthodes de lutte contre les adventices pratiquées. Mais les
résultats sur le tableau 15 montrent que ces méthodes ne sont pas appliquées correctement
dans la majorite des cas : 50.8 % des producteurs enquêtes n’appliquent que la moiti6 ou
moins de la dose d’herbicide préconisée ; pour la date d’application, les recommandations ne
sont respectées que par 23.4 % des paysans interrogés. Quant au sarclage manuel, on ne
compte qu’une seule intervention ou pas d’intervention du tout dans 59.4 % des cas.
Tableau 15 : Répartition des parcelles selon les modes d’application des techniques
de désherbage
zone Podor
Iklta
Total
Ophtions de désherbage
(Fanaye,
n=95
N -128
Jhmaye n=33
. .
l-k= d’heiblc de a&&&&
: pas de d@erbage
6
0
6 (4.7%)
- c ou = H de la dose recommandé
23
42
65 (50.8%)
- 4/2 -314 de la dose recommandée
- 3/4 -1 de la dose recommandée
4
26
30 (23.9%)
27
27 (21.1%)
Date d’gq&x&ion (mthge
(n ‘18)
propanil + Weedone)
-entre15et2OJAS
7
23
30 (23.4%)
-entre21 et3OJAS
9
44
53 (41.4%)
->3OJAS
2
28
30 (23.4%)
Dbherbaae rnd
- 0 intervention
11
0
11 (8.6%)
- 1 intervention
19
46
65 (50.8%)
- 2 interventions
3
37
40 (3 1.2%)
- 3 interventions
0
12
12 (9.4%)
Conclusion
Pour les cultures de diversifïcation. les principales informations qui ressortent de cette
première enquête sont les suivantes :
- dans la plupart des périmètres visités de la zone ouest du Lac ; le niveau
- d’infestation des parcelles est modéré à cause du caractére récent des amenagements
ou du fait qu’ils sont fréquemment déplacés ;

53
- dans les parcelles exploitees de façon plus ou moins continue, la pression des
adventices est importante et constitue une contrainte aigue malgré la texture sableuse
des sols ;
- Cyperus rotundus est la menace la plus sérieuse et constitue déjà l’une des
principales causes de changement fréquent de l’emplacement des casiers ; les autres
adventices dont la prolifération pourrait poser de problèmes aigus sont: Helithropium
upinum et les espèces de la famille des Portilacacées, notamment Portdaca oleracea ;
Dans les sols du Walo (zone de la vallée) le degré d’enherbement est très élevé et constitue un
problème d’autant plus préoccupant que la seule methode mise en œuvre est le sarclage
manuel. La zone concernée par l’échantillon étant assez réduite, l’étude devrait être élargie
pour une meilleure représentation des diffërentes situations de diversifïcation des cultures.
Les résultats disponibles concernant la riziculture, par rapport à l’importance du problème, la
faiblesse des mesures de lutte contre l’enherbement. les méthodes directes disponibles ne sont
pas appliquées correctement ; quant aux techniques culturales, il ne semble pas y avoir, dans
les modes de pratiques actuels, de conditions qui puissent favoriser une limitation de la
pression des mauvaises herbes. Un effort particulier devrait être fait dans le sens d’une
maîtrise des opérations culturales et une sensibilisation sur le rôle qu’elles peuvent jouer dans
une gestion
4.1.2 ETUDE DE LA COMPETITMTE DU RIZ VIS-A-VIS DES ADVENTICES EN
RELATION AVEC LA DENSITE DE SEMIS ET LA DOSE D’AZOTE
Justifkation et objectif
En riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal, la dose de semences utilisée en semis
direct n’est pas uniforme. Elle varie de 80 à 200 kg/ha, entraînant une forte variabilité! de la
densité de peuplement de la culture, variabilité qui est accentuée par l’hétérogénéité de la
levée causée par la mauvaise qualité de la préparation du terrain (nivellement défectueux,
absence de planage, façon culturales trop sommaires). Par aiheurs, les doses vulgarisées
d’engrais chimique ne sont pas toujours respectées: elles sont genéralement réduites à cause
de l’insufftsance des moyens d’acquisition, mais certains producteurs disposant de moyens
suffisants appliquent des quantités d’urée nettement supérieures aux doses préconisées,
généralement en association avec de fortes doses de semis.
L’objectif de Ntude est d’évaluer l’effet de la variabilité du peuplement de la culture
consécutive à l’application de doses variables de semis et de l’apport de doses croissantes
d’azote, sur la compétition entre le riz et les adventices.
Matériel et méthode
L’essai a été réalisé pendant l’hivernage 1997 et pendant la saison sèche chaude 1998 à la
station expérimentale de Fanaye en collaboration avec la section agronomie du Programme riz
irrigué de I’ADRAO. II a consisté à conduire une expérimentation impliquant trois facteurs: la
densité de semis sous forme de dose de semences, la quantité d’azote apportée sous forme
d’urée et le niveau de pression des adventices obtenu en variant le régime de désherbage.
L’essai a été aussi implanté en station à Fanaye suivant un dispositif en “strip-split-plot”
comportant 4 répétitions. Les niveaux de désherbage et les doses d’azote sont disposés dans
les sous-blocs croisés , et les doses de semis dans les sous-parcelles (en split). La dimension
des parcelles élementaires est de 10,5 m2 (3m x 3,5m).

5 4
Les différents traitement appliqués sont les suivants :
- quatre niveaux de densite de semis : 60kg, lOOkg, 140 kg et 18Okg/ha ;
s trois doses d’azote, en unité de N: 60kg/ha, 12Okg/ha et 18Okg/ha, appliquées en
deux périodes, au début du tallage (2/3) et à l’initiation paniculaire (1/3) ;
- quatre niveaux de regime de desherbage : aucune intervention de désherbage; une
application tardive d’herbicide de post-levée ( 6 L de propanil /ha) à 38 jours après le
semis ; une application précoce d’herbicide de post-levee (trichlopyr / propanil à 51
P.C./ha) au 20e jour/après le semis.
Conditions de réalisation
Un travail superficiel de préparation du sol est realisé par passages croisés aux disques.
L’apport d’engrais de fond en phosphore et en potassium est réalisé sous forme de TP et Kcl.
La variété utilisée est Sahel 108, par mode de semis après pré-germination et sur une faible
lame d’eau. Les principales espèces adventices dominantes dans la parcelle d’essai sont les
suivantes : Cyperus diformis, Heteranthera calicifolia, Sphenoclea zeylanica, Eljtrophorus
spicatus, Ammania auriculata et Echinochloa colona.
Résultats et discussion
Les résultats présentés concernent les données de rendement en paddy (tableaux 16 et 17).
Ceux concernant les autres données portant sur les composantes du rendement, la densité et la
biomasse, sont analysées conjointement avec I’ADRAO et seront rapportees ulterieurement.
Le niveau de pression de l’enherbement pendant l’hivernage 1997 a été quelque peu réduit du
fait d’un resemis qui a dû être opére et qui a entraîné la destruction de la première vague de
levées des adventices. Cela explique que l’effet de niveau different de désherbage sur le
rendement soit plus marqué pour la deuxième saison d’essai. Cet effet, du à la concurrence, est
d’autant plus net que la densité de semis est plus faible. La différence de rendement due à la
quantité de semences utilisée est plus marquée en condition d’absence ou de faible régime de
désherbage. Mais en l’absence de concurrence des adventices et en P&ence d’une forte dose
d’azote, la différence de rendement due à la densité de semis est peu importante. L’effet de la
dose d’azote est faible en condition de densité de semis et de régime de désherbage faibles.
Tableau 16. : Effet de la densité de semis et de la dose d’azote sur le rendement en paddy
sous différents régimes de désherbage, en t /ha.
Fanaye, saison d’hivernage 1997.
-eau desherbage 1
1 Niveau désherbage 2 1
Niveau désherbage 3
Quantité I N 60 kg N 120 kg N18Okg N60 kg N12Okg NlSOkg N60 kg N 12Okg NlSOkg
Semences
I
I
$12
6,93
4,46
4,90
7,07
5,48
5,21
7,12
8,80
Densité
644
8,49
7,61
6,61
8,59
7,61
6,85
9,49
899
de semis
7,91
7,94
8,64
8,93
9,55
9,13
7,82
10,50
9,46
8,12
a,02
9,36
8,59
9,60
9,40
8,38
8,79
10,22
I
PPDS = 1.44tha

55
Tableau 17 : Effet de la densité de semis et de la dose d’azote sur le rendement du riz
sous différents r&imes de désherbage, en t / ha.
Fanaye, saison s&che chaude 1998.
Doses
Niveau Dkshcrbage 1
Niveau désherbage 2
Niveau désherbage 3
WlIlcBCCS
/ha
N60 kg N120kg N 18Okg
N 60 kg N12Okg Nl80,kg N60 kg NlZOkg NlMJ4
mkg/ha
4,455
$47
5,93
5,98
6,52
7,67
6,78
7,49
8,69
100 k@a
4,46
5,82
7,18
6,99
7,3
1
8,91
7,98
7,48
10,04
140 kgha
6,07
6,91
8,63
7,97
8,32 8,1t
8,14
9,07
10,OO
180 kglha
7,03
7,26
9,43
7,26
7,84
9,83
7,93
10,21
10,63
C.V.
= 10.71%
PPDS = 1.12tha
Condusion
Les principales indications des résultats, sur la base de l’effet des traitements sur le rendement,
sont les suivantes :
l
l’augmentation de la densité de semis permet de réduire la concurrence des adventices, et
d’augmenter le rendement du riz ;
l
mais, l’accroissement de la quantité de semences au delà de 100 kg/ha ne se justifie pas
si la maîtrise des mauvaises herbes et l’apport d’azote en quantité sufftsante peuvent être
assurés.
4.1.3. AMELIORATION DE LA LUTTE CHIMIQUE : EVALUATION, EN MILIEU
PAYSAN, DE L’HERBICIDE BENSULFURON METHYL (LON-DAX) POUR
LE DESHERBAGE SELECTIF DU RIZ IRRIGUE
Objectif
L’evaluation du Londax en parcelles paysannes est une action régionale coordonnée au niveau
de quatre pays membres du PS1 . Le produit a deja fait l’objet d’expérimentations en station
qui ont donné des résultats satisfaisants dans différents pays de la sous-région. Elle s’inscrit
dans le cadre globale de la recherche de produits herbicides moins coûteux et de techniques
d’application plus simples pour assurer une meilleure efficacité des traitements.
Le Londax dont la matière active est le bensulfuron méthyle , est un herbicide sélectif de post
-levé du riz, formulé en granulés solubles contenant 60 g de m.a. c /kg. Il est utilisé à doses
faibles ( 60 à 1 OOgha) et appliqué, après dissolution, dans une lame d’eau de 10 - 15 cm.
L’essai d’evaluation du Londax avait été conduit dans une première phase, au cours de la
saison sèche 1997. Il a été reconduit pendant la saison d’hivernage 1997 dans l’objectif
d’élargir la zone d’expérience et de confirmer les résultats obtenus lors du premier test. Il faut
toutefois rappeler que cet herbicide présente l’intérêt de pouvoir être appliqué directement
sans l’aide d’un pulvérisateur et qu’il a déjà fait l’objet d’expérimentation en station avec des
rksultats intéressants.

56
Matériel et mCthode
Le produit (Londax) est testé a la dose moyenne qui s’est rév&e efficace ( 80 g de produit
commercial à l’hectare, soit 48 g m.a./ha) et selon deux rnbthodes d’application : la
pulvCrisation classique avec un pulvérisateur manuel à dos, et l’épandage direct par gouttes à
l’aide d’une bouteille préparée à cet effet. II est comparé à la m@ode locale de désherbage et
à un herbicide de référence, le garil (trichlorpyr/propanil) à la dose de 5 1 p.c./ha.
L’essai a bté implanté au niveau de 5 sites, répartis entre Pont-Gendarme, Mbodiène et
Donaye.
Résultats et discussions
Effuacité sut les adveniices
L’efficacité des traitements sur la flore d’adventices présente dans les parcelles d’essai a été
appréciée par notation visuelle trois semaines après leur application. Les résultats sont
mentionnés sur le tableau 18. L’action du Londax a été satisfaisante et a été globalement
supérieure à celle du mélange propanil + weedone représentant la méthode locale dans le
Delta. L’herbicide de référence, Garil (trichlopyr / propanil) et le Ronstar (oxadiazon) ont
produit un effet comparable à celui du Londax, mais avec une rémanente de durée inférieure.
La technique d’application directe par gouttes du Londax à l’aide d’une bouteille percée, s’est
montrée légèrement plus efficace que la technique par pulvérisation classique utilisant un
pulv&isateur muni d’une buse T K.
Tableau 18 : Notes d’efficacité et de phytotoxicité des traitements avec Londax en
comparaison avec d’autres produits - milieu paysan 1997.
Notw
Notes d’efficacité
moyennes de
Traitements
-_ ..~_ -
4 phytotoxicité
Herbicide
Saison s& 1997
Hi %r
I
(doses/ha)
Site T-
Site Site Site Site Site Site
Site Site S.S.
Hiv.
1
2
3
4
5-
1
2
3
4
5
1997
1997
Londax (par
pulvér. 80 g/ha
795
795
790
7,5
790
830
725
6,5
735
W
0’0
w
Londax 80 g (par
890
7,5
895
825
630
8,5
820
635
f&O
835
w
w
gouttes)
Propanil8 1 +
730
730
635
5,5
490
7,5
697
690
x0
135
Weedone 1 1.
- Garil5 1.
830
7,5
525
490
830
790
735
-
3,25
390
Ronstar 25 CE :
-
790
395
41.
-
La flore adventice présente dans les parcelles d’essai étaitciominhe pal ri5èhinochloa colona
Link et Cjperus dfirmis L., mais ces deux espèces se sont montrees suffkmment sensibles
au Londax, ainsi qu’aux autres herbicides (tableau 19). Heteranthera calicifolia Rechb., espèce
résistante aux produits habituellement utilisés dans la zone a été bien contrôik par le Londax,
Oryza longistaminata A. Chev. espèce #renne à rhizomes a été résistante aux traitements.

57
Tableau 19 : Sensibilité des espkes adventices aux differents herbicides
Emècea adventices
Légende : ++-+ espèces à abondance élevde +++ espèce moyennement bondante ; ++ espèces à abondance
faible + espèce très peu abondante ; SS espèce très sensible ; S = espèce moyennement sensible ; R = espèce
résistante.* sensibilité réduite d’autant plus que le stade de développement est plus avancé.
Effet sur le rendement
Les résultats de rendement en paddy n’ont pu être mesurés que pour quatre paysans. Ils
montrent assez clairement une meilleure performance du Londax, notamment avec
l’apptication par gouttes par rapport à la méthode locale, et confirment ainsi les résultats
obtenus précédemment pendant la saison sèche 1997 (Tableau 20).
Tableau 20 : Résultats de rendement obtenus avec l’herbicide Londax et d’autres produits de
comparaison (en t/ha), sur 4 sites en hivernage 1997, en comparaison avec ceux obtenus en
saison séche 1997
Traitements
Saison sèche 1997
Hivernage 1997
Herbicides
Moyenne
(doses l ha)
Site 1 Site 2 Site 3
Site 1
Site 2 Site 3 Site 4
Londax8Ogpar
pulvérisation
5.46 3.78
4.95
5.50
4.20 5.65
5.42
4.99
Lmdax8Ogpar
gouttes
4.42 6.45
6.60
6.25
4.28 5.85
6.10
5.71
PropaniI 8 1 +
Weedone 11.
4.62 3.53
2.97
5.80
3.35
-
-
4.05
Garil51.
4.95
-
4.21
4.96
-
-
-
4.71
Ronstar41.
-
-
-
-
-
6,05
4.35
5.20
Conclusion
Les résultats obtenus au cours des deux campagnes de saison seche et de saison des pluies
montrent que la performance du Londax dépend largement des conditions d’application, en
particulier la rt+gularite de la lame d’eau et le développement végétatif des adventices. Dans
les sites où ces conditions ont été satisfaisantes, I’effrcacité et la r&nanence du produit ont été

58
plus marquees que celle des autres herbicides. Il y a eu également une amélioration notable du
rendement. Ces résultats et la simplicité de la technique d’emploi justifient que l’introduction
de ce nouveau produit soit recommande pour l’amélioration du désherbage chimique du riz
dans la Vallée. Mais sa diffusion devrait être accompagnée d’action de sensibilisation sur les
conditions de pr@aration du terrain, d’irrigation et de délai de traitement à respecter”
4.1.4. LUTTE CONTRE CYPERUS ROTUNDUS L. DANS LES PERIMETRES
FOLYCOLES DE L’ILE A MORPHYL
Objectif
L’infestation des périmètres irrigués par Cyperus rotundus L., adventice vivace à rhizomes et
tubercules, est l’une des contraintes les plus aiguës auxquelles sont confrontées les
agriculteurs de l’île à Morphil. Ce sont surtout les cultures irriguées de diversifïcation
occupant généralement les sols Fondes plus légers qui sont les plus affectées. Au bout de
quelques années d’exploitation, le niveau d’infestation est devenu si élevé dans certains
p&imètres que les exploitants sont obligés de les abandonner.
L’activité se situe dans le cadre d’un programme de collaboration en recherche-
développement établi entre l’équipe de l’ISRA/PSI de Saint-Louis et le projet PAOPIM de la
délégation SAED de Podor. Elle comporte deux aspects : la mise en place et le suivi d’un
essai-démonstration de méthode de lutte chimique et une action de formation sur les Cyperus
et les techniques d’application des herbicides.
L‘objectif est d’évaluer l’adaptabilité de l’application d’une méthode chimique à base
d’herbicide non stlectif pour lutter contre les infestations par les Cyperus et donner un appui
en formation aux producteurs.
Matériel et Méthode
L’herbicide proposé est le Glyphosate (formulé en granulés solubles sous le nom de Roundup
Biosec) a la dose de 1.7 kg de m. a./ha, soit 4 kg P.C. / ha. C’est un produit systémique, non
sélectif, à application foliaire et qui agit assez lentement. La méthode est donc préventive et
consiste à d&.ruire les Cyperus avant la mise en place de la culture.
Les dispositions à observer pendant et après l’application du produit sont les suivantes : pré-
irrigation pour faire pousser le Cyperus qui doit être bien developpé et en pleine croissance au
moment du traitement ; application du produit au stade début floraison des Cyperus ; respect
d’un délai de 15 jours au moins avant la mise en place de la culture ou toute autre perturbation
du sol.
Le dispositif prévu initialement comportait un couple de parcelles de 500 m* dont une traitée
et l’autre servant de témoin et représentant la méthode de gestion paysanne.
Le test a été installe effectivement dans 4 sites sur 6 prévus initialement : Abdallah,
Thioubalel, Cas-Cas et Wallaldé. Une séance de formation précédant la mise en place de
l’essai a été organisée sur la lutte contre les Cyperus et les techniques d’application des
herbicides.

59
R&&ats et discussions
Formstion
La séance de formation a porté sur la lutte contre les Cyperus vivaces et les techniques
d’application des herbicides. mie a été organisée à Cas-Cas le 11 Dkembre 1997 et a
concerné 15 participants dont 12 animateurs et 3 chefs de zone du projet PAOPIM. Un
document a été pr@aré pour servir de support à l’exposé et aux discussions.
Toutefois, les aspects pratiques (reconnaissance des Cypéracées adventices et réalisation des
traitements) n’ont pas pu être suffisamment abordés, en raison de l’absence de cultures en
végktation dans la zone de Cas-Cas à cette période de l’année, et du fait que les matkriels et
accessoires de traitement disponibles étaient incomplets. Il est prévu de tenir au moins une
autre séance de formation pendant la seconde phase du programme en plus des ateliers de
restitution.
Test d’adaptabilité de la m&hode de lutte chimique
Planification des opérations
Le choix des sites et des exploitants partenaires a été effectué dès le mois de décembre 97.
Mais les opérations de pré-irrigation n’ont pas pu être réalisées aux dates prévues et de façon
régulière. Cela a eu pour conséquence un retard plus ou moins important de l’application du
traitement : 16 Janvier, 10 Février et 2 1 Février respectivement à Wallaldé, Abdallah et
Thiouballel.
Par ailleurs, dans l’ensemble des sites, la parcelle traitée et celle prévue pour servir de témoin
n’ont pas fait l’objet de culture durant la période de test. Les comparaisons par rapport à la
productivité n’ont donc pas pu être faites.
Ef’ftcacité du traitement
L’évaluation a été effectuée par comparaison des observations réalisées avant et après
l’application du traitement et portant essentiellement sur la densité des pousses de Cyperus.
Dans les 4 sites, le niveau d’infestation par les Cyperus a été très élevé, avec une densité
moyenne de peuplement variant entre 472 et 68 1 pousses / mz selon les sites (tableau 2 1).
Le niveau d’efficacité du traitement varie de 79.2 % à 90.0 % de destruction soit une moyenne
de 85.8 %. Ce niveau correspond au taux de destruction qu’on peut escompter avec une
application, compte tenu de la biologie de cette espèce de Cyperus, en particulier la possibilité
pour une certaine proportion des tubercules de se trouver en étant de dormante
Tableau 2 1 : Densité de peuplement de Cyperus rotundus L. et efficacité de l’application
du glyphosate - Ile A Morphyl 1998
Densité de peuplement du
Sites
Moyenne
CYpenrS
Nb. Pousses / mz
Abdallah
Thiouballel
Cas-Cas
Wallaldé
Avant traitement
681
472
431
523
527
Aprks traitement
89
61
43
109
7 5
% d’etbcité
86,9
87,l
90,O
79,2
85,8

60
Condusion et perspective
Bien que les résultats d’efficacité du traitement en terme de pourcentage de destruction
puissent être considéres “comme bons, la conduite du test dans l’ensemble ne permet pas de
tirer une conclusion satisfaisante dans le sens de l’objectif fixe. Les raisons en sont les
suivantes :
l
le niveau d’infestation par le Cyperus étant excessivement élevé (densité moyenne de 527
/ m2), le taux moyen de destruction de 85,8 % laisse une densité de 75 pousses de
Cyperus / m2, nettement suffisante pour constituer une contrainte à la culture qui suit, et
surtout pour assurer une réinfestation rapide ;
l
le rôle des exploitants partenaires en ce qui concerne l’organisation des opérations n’a pas
pu être correctement rempli ; or le respect des délais est essentiel pour l’emploi
d’herbicides non sélectif tel que le glyphosate en traitement de pré-plantation ;
l
ce problème au niveau des delais n’a pas permis de mettre les parcelles en culture à la
suite du traitement.
Compte tenu de ces différentes considérations et de l’ampleur du problème, il est envisagé de
poursuivre l’activité avec une intervention plus renforcée impliquant d’autres méthodes non
chimiques en combinaison avec l’emploi du glyphosate.
4.2. ETUDE ET AMELIORATION DE LA CULTURE DU RIZ EN MILIEU
PAYSAN
Objectif et mtthode
Malgré les importantes potentialités hydroagricoles de la Vallée et l’existence de paquets
technologiques vulgarisées, la production rizicole est limitée par des contraintes liées au crédit de
fonctionnement et d’investissement, à l’organisation du travail et au non respect des itinéraires
techniques recommand& par la recherche.
Il s’agit ici, dans une démarche concert& avec les producteurs de :
- planifier avec les paysans les différentes opérations à mener liées à la culture du riz
en simple et double culture ;
- tester les possibilités d’application des itinéraires techniques recommandées par la
recherche et de faire apparaître les contraintes qu’elles peuvent engendrer ;
- voir avec quelle intensité les techniques proposees sont efficientes au niveau de
l’exploitation ;
- sonder les possibilités réelles de la double culture tant du point de vue des
rendements que de l’organisation du travail au niveau de l’exploitation et du
groupement (G.1.E).
L’objectif recherché est de trouver des solutions techniques et stratégiques adaptées aux
différents contextes pour résoudre les problèmes liés à l’intensification de la riziculture, à
travers une valorisation judicieuse des acquis de la recherche, tenant compte des strategies des
producteurs et des conditions de leurs exploitations.
Les travaux ont été réalisés dans le Delta (Diadiam, Diawar, Kassack Nord) et la moyenne
vallée (Donaye 8 et ITi), avec respectivement 7 et 10 paysans. Deux variétés récemment

61
vulgarisées ont ettt utilisees : Sahel 108
(cycle mut) et IR 1529-680-3 ( cycle moyen) et
des comparaisons ont eté effectu&es, au niveau des pratiques cuhurales, entre l’application du
paquet technique recommandé et les techniques pratiquées par les paysans.
Les p&im&res étudiés sont installés dans des sols de type faux hollaldé (vertisols) avec des
teneurs moyennes en argile de 41% dans le Delta et 49% à Donaye. Les sols sont légèrement
acides (pH 5,6 a $8) et ne présentent aucune contrainte de salinité.
En simple culture, les rendements moyens obtenus par les paysans sont fort appréciables et
varient entre 6,33 t/ha à Donaye et 7,30 t/ha dans le Delta avec des pics pouvant atteindre 9
t/ha. Entre traitements, et entre variétés, il n’a pas été constaté de différences significatives.
DELTA
DCNAYE
tl = 7,48 tfha
tl = 653 t/ha
t2 =7,11 t/ha
t2 = 6,13 t/ha
vl = 7,29 t/ha
v2 = 7,29Uha
Cette situation s’explique par les modifications de l’itinéraire technique pour tenir compte des
réalités sur le terrain. En effet, le paquet recommandé par la recherche preconise une pré-
irrigation suivie d’un labour et d’un offsetage croisé dans le but de maîtriser la pression
adventice, Cette pratique est difficile à réaliser en milieu réel où l’irrigation est organisée à
tour de rôle. Il s’y ajoute que les frais d’irrigation et du travail du sol sont teks onéreux pour le
paysan. Partant un seul offsetage à sec est effectué, ce qui ne rend pas effkace le traitement
herbicide.
Entre paysans, on note des différences significatives liées à l’application des itinéraires
techniques, à la taille de la famille, au nombre d’activités et à l’organisation du travail. Les
rendements sont affectés par les adventices notamment les cyperus (Delta) et le riz rouge
(Donaye). Dans le Delta et la Moyenne Vallée (Donaye) le revenu agricole moyen par hectare
et par site est respectivement : 536.979 F CFA et 5 17.463 F CFA. Le revenu par paysan dans
les deux sites varie entre 380.880 F CFA et 759.490 F CFA.
En double culture, les rendements annuels moyens pour les deux campagnes, sont
respectivement de 12,91 t dans le Delta et 11,18 t en moyenne vallée. Le revenu annuel
moyen est de 887 160 francs Cfa dans le Delta
et 881 882 francs Cfa en moyenne vallée.
Ce revenu varie entre 575 990 francs Cfa et 1 133 285 francs Cfa dans le Delta, 765 160
francs Cfa et 1 139 620 francs Cfa à Donaye. La double culture est techniquement possible.
Les revenus annuels moyens obtenus par les agriculteurs sont certes modérés mais les
observations attestent que leurs niveaux sont en partie déterminés à l’assiduité et à la qualité
du travail des producteurs.
Conclusion
Le paquet technique recommande par la recherche mérite d’être réajusté et doit être raisonné
en tenant compte des contraintes rencontrées par les producteurs. En effet, il ressort de cette
étude que son application rencontre les contraintes suivantes :

62
- la pré-irrigation suivie d’un offsetage croisé est difficile g faire adopter à cause des
frais qu’elle entraîne. Un seul offsetage sous forme de grattage est pratique sans pre-
irrigation au préalable ; les surfaces des parcelles ne sont pas planes ce qui crée de
l’heterogenéité dans la levee du riz et dans l’irrigation;
- le repiquage en lignes distantes de 0,20 cm entre les lignes et 0,20 cm sur la ligne est
fastidieux pour le paysan à cause du manque de main d’oeuvre temporaire. Le
repiquage au “pif? peut être amelioré en adoptant la même densité que le semis en
ligne;
- la dose de 8 1 de propanyl mélangés à 1 1 de 2,4D doit être revue en tenant compte
de la densité et des espèces présentes dans la parcelle. En effet, entre la dose de 41
mélangés à 21 de 4D pratiquée par les paysans et celle de 81 melangés à 11 de 2,4 D
recommandée par la recherche, il n’a pas été constate une différence significative. La
dose de 81 de propanyl permet de tuer les jeunes cyperacées, les graminées, les mono
et dicotylédons mais la dose de 11 de 2,4D est insuffisante pour tuer les cypéracees. La
dose de 41 de propanyl est insuffisante pour tuer les graminées, les mono et
dicotyledons mais celle de 21 de 2,4 D est suffkante pour tuer les cypéracées.
- le moissonnage-battage constitue une contrainte majeure & cause du manque de main
d’œuvre, de batteuses et de moissonneuse-batteuses dans les exploitations entraînant
ainsi des pertes considérables de rendements, un faible taux d’usinage et une mauvaise
qualite du grain.
- la dose de semis de 120 Kg de semences par hectare pratiquée par les paysans, est
préconisée pour un semis mecanique et non pour un semis manuel.
4.3 PLANIFICATION DE LA CAMPAGNE AGRICOLE
Objectif et m&hode
Cette action de recherche, initiée en hivernage 1997, vise a tester la possibilité de
(( programmer )) les opérations culturales à l’échelle du groupement de producteurs ou de
l’amenagement, et à définir avec les responsables paysans et les conseillers agricoles des
outils permettant de construire un G plan de campagne )).
L’essentiel du travail consiste à organiser des réunions avec les groupements :
l
avant le démarrage de chaque campagne afin de construire un calendrier prévisionnel des
interventions ainsi que les règles d’organisation des differents chantiers,
l
au cours et en fin de campagne afin d’analyser les écarts entre réalisation et prévisions, et
d’ajuster le calendrier prévisionnel ou les règles d’organisation.
Ce travail a été mené en collaboration avec des agents de la SAED ou du projet FAO-UJAK
sur 5 aménagements (2 dans le Delta, 3 dans le département de Podor) de dimension variable
(50 à 1000 ha).
Le même type d’étude, complétée d’une analyse comparative Senagal-Mali, est menée à
I’Offke du Niger depuis fin 1998 par un stagiaire.
Rhdtats
La planification des interventions culturales à l’échelle du périmetre suit les étapes suivantes:

63
1. Identification du chantier le plus contraignant : mise en eau, repiquage ou récolte.
2. Réflexion sur l’organisation de ce chantier : peut on l’optimiser ? quelles règles
d’organisation mettre en place 7 quel(s) est (sont) le(s) niveau(x) de décision impliqués
(individu, maille hydraulique, GIE, union de GIE) ?
3. Calage des durees des autres chantiers sur celle du chantier le plus contraignant, et
détermination des règles d’organisation de ces chantiers.
4. Construction du calendriers des interventions sur la base de simulations du développement
du riz (RIDEV).
5. Au cours de la campagne, analyse des écarts entre prévisions et réalisation : origine des
écarts.
On peut distinguer 2 types de résultats : d’une part, la possibilité de réaliser, au moins
partiellement, cette démarche, et d’autre part, l’intérêt des acteurs paysans et conseillers pour
cette démarche de planification. Ces deux types de résultats sont partiellement liés.
Dans l’un des 5 aménagements, l’ensemble de la démarche a pu être réalisée pour les 3
campagnes rizicoles (hivernage 97, saison chaude et hivernage 98). Les acteurs (paysan et
vulgarisateur) se sont montrés vivement intéresses et ont participé très activement à l’étude.
La planification apparaît comme un moyen non seulement pour réduire les coûts
(raccourcissement de la durée et du nombre d’irrigations), mais aussi pour définir des règles
de fonctionnement à l’échelle du groupement (entraide, assolement.. . ) et à celle des individus
(respect du calendrier cultural).
Dans un autre cas, aucune culture n’a pu être implantée faute de moto-pompe (défaillances
des acteurs charges de sa r@aration).
Dans les autres cas, aucun calendrier previsionnel n’a pu être construit, et l’intérêt des 2 types
d’acteurs (paysans, conseillers) fut très variable. Le point commun à ces 3 cas est la présence
d’un probltlme majeur d’owanisation interne des groupements. Ce problème concerne soit le
bureau du GIE et la personnalité de ses membres, soit les interactions dans l’organigramme
des O.P. liées à la gestion commune d’une ou plusieurs intervention (irrigation et récolte
notamment).
Face à ces problèmes :
l
les paysans attendent des solutions exogènes (qui, de ce fait, ne seront sans doute jamais
mises en oeuvre).
l
les conseillers ne peuvent apporter que des (( solutions normatives» ou la création de
nouvelles structures.
l
quant à l’agronome, il ne peut intervenir qu’en apportant son expertise pour l’évaluation
des conséquences techniques des modes d’organisation envisagés.
La construction d’un calendrier prévisionnel est également un souci dans bon nombre
d’exploitation familiale de 1’Offke du Niger : l’objectif est de déterminer le calendrier
cultural en vue d’une récolte aux périodes où le prix du riz est le plus favorable. Nous
envisageons donc de réaliser un outil informatique d’aide à la construction de ce calendrier
pour la fin de l’année 1998. La pertinence de cet outil sera testé au Sénégal et au Mali.

64
4.4. EFFET DE LA QUALITE DU TRAVAIL DU SOL SUR L’IMPLANTATION DU
Objectif et méthode
Cette activité initiée en 1996 a été reconduite en saison sèche et saison d’hivernage 1997 en
station A Fanaye et en parcelles paysannes à GuIa et à Ouromadioou dans le Département de
Podor , avec pour objectifs :
- étudier l’effet du travail du sol sur le nivellement à l’échelle de la parcelle ;
m évaluer l’effet du micro relief induit par le passage des machines sur la vitesse et
l’homogénéité de la levée du riz.
En saison sèche 1997, le dispositif suivant a été installé en station à Fanaye :
- mise en place de 3 micro parcelles ou (( casiers N de 1 m de côtk dans lesquelles le sol
est travaillé et plané manuellement ; des profondeurs de submersion respectives de 3
cm, 8 cm et 18 cm sont appliquées aux 3 casiers, dans chacun desquels le semis après
pré-germination est effectu6 à raison de 500 graines par m2 .
- installation, dans une parcelle travaillée par un passage d’offset, de 3 couples de
placettes de 1 m2 placées à des altitudes différentes afin d’obtenir des hauteurs de lame
d’eau différentes. Chaque couple est constitué d’une placette planée et non planée
(conservant les mottes). Le semis est effectub à la volée avec des semences
pr&gem&s (variété Sahel 108).
En saison d’hivernage, le dispositif a consisté à suivre 4 parcelles exploitées normalement en
station à Fanaye (1) et en milieu paysan à Ouromadiou (2) et à Guïa (1). Dans chacune de ces
parcelles, le suivi est effectué sur 3 placettes de 1 m2. Le suivi et les observations dans les
différents dispositifs, ont porté sur : le nivellement avec des levées topographiques avant et
après travail du sol ; la caractérisation de la qualité du travail du sol (émiettement,
homogénéité, profondeur travaillCe) à l’aide d’un profïlographe-laser ; la densité de levée et
la vitesse de croissance du riz.
Résultats prkliminaires
La levée dans les casiers
La levée dans le casier C3, avec profondeur de submersion de 18 cm, a été extrêmement
faible et a été écartée de l’analyse. Pour les deux autres casiers Cl et C2 (lame d’eau de 3 cm
et de 8 cm respectivement), l’analyse de variante et le test de comparaison des moyennes
n’ont pas montré de différence significative du nombre de plantules levées. On a pu noter que
la vitesse de la levée , de façon globale, a été très rapide du fait de la forte température qui
a
prévalu en début mars. Par ailleurs, la variabilittl du nombre de plantules levées entre mailles
a été relativement forte.

65
l
La levke atm les casiers :
Moyennes
varianees
(3;;) (6%) (tiyis) 6 (3;;) (6%) (igs) gi
j@
j=)
Cl
14.08
14.88
14.96
16.00
19.33
13.53
13.04
13.00
C2
10.48
15.80
14.88
17.16
10.68
23.75
14.28
9.22
c3
0.52
0.80
2.68
3.80
1.09
1.33
7.73
9.67
Graphe des Interactlons pour N(m, t)
Effets : case *date

16 -r
16
14
312
a?010
b
-6
$ 6
Dl
DZ
03
D4
Cellule
La levée dans les placettes
Le nombre moyen de plantules levees ainsi que les variantes ont été très élevés, à cause sans
doute de la forte densité et du mode de semis à la volée. Le test de comparaison des moyennes
indique une différence significative entre toutes les placettes , sauf entre les placettes M3 et
N2 où la lame d’eau est importante (respectivement 14.4 cm et 17.2 cm), et entre les placettes
Ml et M2, à lame d’eau faible (voire figure). Lorsque la hauteur d’eau est faible (< 10 cm),
l’effet du micro relief se traduit par une réduction du nombre de plantules levées.
De ces résultats il ressort que la profondeur de submersion, à partir d’un certain niveau, réduit
très fortement la levée du riz, notamment par une augmentation de la mortalité des plantules.
Lorsque cette submersion est faible (inférieur à 10 cm), la levée est réduite par le micro relief
du sol, micro relief entraîne en particulier une plus forte hétérogénéité des plantules au
premier stade de développement (première feuille) et de la densité des plants pour les stades
avancés.

La hwtb dans les placettes
W.
moy.
Type
d'fmJ
$i&
ml
(3D;s)
(6;) (aD;) $8) (3DAI
PD&
Nl
nivelb
6.8
33.28
34.36 41.56 42.56 lO&13
174.17 200.51
N2
niveU
8.6
28.80
27.96 33.04 39.09
87,17
307.82
506.68
N3
nivelb
14.4
19.20
16.60 13.48 15.20
55.75
127.59
135.33
Ml
motteux
5.8
22.28
24.24 28.70 30.80
33.13
93.61
70.09
M2
motteux
5.9
22.08
21.12 24.72 27.16
58.88
113.08
M3
motteux
17.2
15.92
15.04
15.28 17.52
26::
52.93
77.Ol
oraphe drr intrrrcrtlenr pour Nfm, t)
Ewrts : SMO ‘dote

40
10 '
c
Dl
D2
D3
D4
COlllJk
Graphe des fnteraatlon8 pour V(m ,t)
Effets : rhaette l date
-a- Ml
-e- M2

-a- M3
-f NI
N2
-f NS
.6
D2
D3
D4
Cellule

67
4.5. DYNAMIQUE D’HYDROLYSE DE L’UREE ET DE VOLATILISATION
D’AMMONIAC DANS LES RIZIERES
Cette action de recherche est en partie mer& en collaboration avec le PSI-Mali.
Objectif et méthode
L’objectif de l’action est d’évaluer l’efflcience des apports d’engrais azoté, en mesurant
notamment les pertes par volatilisation, selon différentes modalités :
l
de sol : sa texture (le taux d’argile influence directement la capacité d’échange), son pH
(un pH élevé augmente les risques de perte par .volatilisation d’ammoniac), sa durée de
mise en culture sous irrigation (elle influe sur la qualité et la quantité des populations
microbiennes qui interviennent dans les phénomènes).
l d’humidité : selon la littérature, la présence d’eau libre augment les risques de
volatilisation. Trois modalités sont testées : sol ressuyé en surface, sol saturé, présence
d’une lame d’eau (7 cm).
l
de quantité d’urke apportée : A côté d’un témoin sans apport d’urée, on teste 2 apports,
l’un équivalent à 100 kg/ha, l’autre à 200 kg/ha.
L’ensemble du matériel nécessaire a été conçu et réalisé au Centre ORSTOM de Dakar. Ce
matériel permet de mesurer d’une part la quantité d’ammoniac volatilisé, et d’autre part., la
quantité d’ammonium présent dans le sol, qui provient en partie de l’hydrolyse de l’urée. Le
dosage de l’ammonium s’effectue à l’aide d’une électrode ionique spécifique.
L’expérimentation porte sur des sols plus ou moins argileux, non dégradés, originaires de la
vallée du Sénégal, ainsi que sur 2 types de sols dégradés originaire de l’OffAce du Niger.
Rdsultats pr&liminaires
Les résultats présentés concernent l’expérimentation conduite sur 3 types de soi, non
d&radCs, originaires de la vallée du Sénégal.
La première expérimentation a étk conduite sur un sol vertique originaire de 1’Ile à Morphil.
Le même type de sol au plan de la granulom&.rie a été prélevé hors casier (jamais cultivé en
irrigué) et dans un périmètre cultivé depuis une dizaine d’années (riziculture dominante).
Les traitements sans apport d’urée indiquent la presence d’ammonium dans le sol. Ils servent
de base pour effectuer un (( bilan )) sur les traitements ayant reçu un apport d’urée.
N (n, h, s) = ( N (n, h, s) - N (0, h, s) ) / n
où N est la quantité d’azote (issu de NH4 fixé ou en solution aqueuse, ou de NH3
volatilisé) ;
n est la dose d’azote apportke (0,46 kg/ha, ou 92 kg/ha) ;
h l’état d’humidité du sol (ressuyé en surface, en boue, ou avec lame d’eau) ;
s le type de sol (cultivé, ou non cultivé).
Les figures qui suivent illustrent les premiers r&ultats obtenus.
Sur les sols très argileux on observe :
l
des pertes par volatilisation très faibles (moins de 3% de l’azote apporté) quel que soit le
traitement,

68
l
une augmentation de ces pertes lorsque le sol est couvert d’une lame d’eau (les pertes
restent n&anmoins inférieures à 3% de l’azote apporte),
l
une hydrolyse de l’urée plus complète dans les sols cultivés (existence d’une population
microbienne intervenant dans cette hydrolyse),
l un ralentissement de cette hydrolyse en presence d’une lame d’eau (30% de l’azote
apporte apres 5 jours).
Sur le sol moins argileux, on observe des quantités plus faibles d’ammonium fixé sur le
complexe d’échange (celui-ci est moins important que dans les sols argileux), et des pertes
par volatilisation plus importantes (-10%). Comme dans les sols argileux, la presence d’une
lame d’eau ralentit l’hydrolyse de l’urée.
Dynamique d’hydrolyse de l’urée et de volatilisation d’ammoniac
sur 3 types de sol originaire de la vallée du Sénégal.
Premiers résultats
En ordonnée, ratio N (n, h, s) ; en abscisse, la durée en heures depuis l’apport d’urée
F
100 kg d’urée / ha
Sol
ressuyé
en
surface
Sol
en boue
7
24
40
n
7
24
40
n
m
Lame
d’eau

7
24
n
m

69
Sol Argileux Non Cultivé.
100
dk-6e / ha
I

70
Soi Limono-s $leux Cultivt7
100 kg d’urée / ha
2OOi kg d’urée / ha
sol
ressuyé
en
surface
8
24
48
n
98
sol
en boue
Lame
4
d’eau
2Q
0
24
4a
n
m
0
24
40
n
4.6. ESSAIS D’EVALUATION DE MATERIELS AGRICOLES ALTERNATIFS
A LA GROSSE MOTORISATION
Objectif et méthode
La récolte et le battage du paddy sont effectués dans le Delta et la vallée du Sénégal, le plus
souvent de façon mécanisée avec du matériel de grand gabarit (moissonneuse/batteuse,
batteuse à poste fixe). Le choix de ces matériels fort coiiteux ne tient pas toujours compte des
caractéristiques des exploitations. Les coûts élevés de leurs prestations accroissent les charges
de production. De plus les performances et la qualité de travail de ce matériel ont fortement
diminué avec le vieillissement du parc qui a éte très peu renouvelé depuis le renchérissement
des prix du matériel avec la dévaluation. Face à cette situation et au goulot d’étranglement
que constitue la récolte/battage pour dégager rapidement les parcelles et favoriser
l’installation d’une seconde culture, la recherche de solutions permettant le transfert de
technologies adaptées et la promotion de la fabrication locale de certains équipements est
apparue comme une priorité.
C’est dans cette perspective que I’ADRAO a importé de I’IRRI un combiné Stripperbatteuse
(SG 800/TC800), engin de mécanisation intermédiaire pour lever les contraintes (techniques
et économiques) observées au niveau des opérations de récolte/battage. Une recherche
collaborative entre le projet, I’ADRAO et la SAED, a Cte entreprise pour :

71
l
Cvaluer les performances techniques et Cconomiques du combiné dans les conditions du
Deltaetdelavallhe;
l
adapter la machine aux conditions des exploitations ;
l
appuyer et former des artisans locaux à la fabrication et à l’entretien-maintenance de la
machine.
Le combiné est constitué de deux Cléments distincts et autonomes : une
moissonneuse/arracheuse de panicules et une batteuse/vanneuse. L’étude a démarré en début
1996 et s’est déroulée en trois phases: i) test initial du prototype introduit de IRRI, et
restitution ; ii) test de deux prototypes locaux de fabrication artisanale et industrielle en
collaboration avec un artisan local à Ross béthio (Momar Dieng) et la SISMAR ; iii)
fabrication locale d’une petite série de 5 batteuses à diffuser dans la Vallée et leur suivi
technico-économique. Les activités commencées en début 96, se sont achevées en ce qui
concerne la batteuse, en novembre 97.
Résultats
Les résultats obtenus avec la batteuse sont très satisfaisants. Le prototype mis aujourd’hui au
point a permis de doubler le rendement horaire de battage de l’engin initial et de lui adapter
des pneumatiques pour en faciliter le déplacement tracté.. L’ergonomie de la batteuse a été
totalement revue pour tenir compte des caractéristiques morphologiques du type sahelien
(different de l’asiatique). La batteuse est alimentée manuellement en panicules. Elle a été
baptisée ASI, soit les premières lettres des sigles des trois partenaires (ADRAO, SAED,
ISRA) et un manuel d’utilisation a été élaboré.
Une série de 5 unités a été fabriquée par la SISMAR et une cér&monie officielle de lancement
de la batteuse a étté organisée le 5 novembre 1997 à Saint-Louis, par les trois partenaires en
collaboration avec des Organisations de producteurs, le Crédit Agricole, des riziers, la
SISMAR, des artisans.. ., sous l’égide du Minist&re de l’Agriculture. Elle fait aujourd’hui
l’objet d’une demande importante que n’arrive pas à satisfaire la SISMAR.
Tableau 22 : Caractéristiques et performances de la batteuse à riz ASI
Le second élément de la machine initiale, en l’occurrence, la moissonneusektripper, reste à
adapter. Des financements sont actuellement recherchés pour pouvoir réaliser les tests et
adaptations qui devront tenir compte de l’utilisation après récolte de la paille de riz par le
bétail.

7 2
4.7.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES POUR LA COMPOSANTE
Les travaux de la composante intensification de la riziculture, n’ont réellement démarré qu’en
fin 1996 et la plupart des actions se poursuivent. Les premiers resultats sont assez
encourageants et comportent les points saillants suivants :
- finalisation de la mise au point de la batteuse AS1 pour sa diffusion ;
w mise en Cvidence, pour l’implantation de la culture, de l’importance des conditions
du terrain créées par les opérations culturales de préparation du sol ; la levée du riz est
affectée par l’excès de submersion et le micro relief du au défaut de planage et de
nivellement résultant d’une mauvaise qualité de préparation du sol ;
- possibilité d’amélioration du désherbage chimique en termes d’effkacité et de
simplification des opérations de traitement, ressortie de l’évaluation de l’herbicide
Londax ;
- le problème de la planification de la campagne agricole au niveau périmètre est
aborde par une approche organisationnelle au niveau des groupements de producteurs ;
l’action a permis une prise de conscience des paysans de l’importance d’un calendrier
prévisionnel des opérations culturales, et a suscité un vif interêt auprès du personnel
d’encadrement.
La poursuite de ces activités, sur les problèmes de la mécanisation intermédiaire, la gestion
des adventices, la mise en œuvre des itinéraires techniques et les problèmes d’organisation et
de planification d’opérations cuhurales doit être assurée avec un renforcement et une
meilleure intégration des différentes équipes de recherche du PSI. Il convient en effet de
souligner que l’intensification, de la riziculture est confrontée a d’autres contraintes, qui ne
sont pas seulement techniques et parmi lesquelles, la gestion de l’eau, les aspects
institutionnels et Cconomiques lies à la filière et à la qualite du riz sont tres importants et
devraient être pris en compte.
5. COMPOSANTE GESTION TECHNIQUE, ORGANISATION
SOCIALE ET FONCIERE DE L’IRRIGATION
Le développement de l’irrigation dans la vallée du fleuve Sénégal est une des pièces maîtresse
de la politique de sécurité vivrière du Sénégal. La promotion de l’irrigation a eté ainsi initiée
et soutenue pendant près de trois décennies par I’Etat à travers des investissements, la gestion
directe des aménagements, l’encadrement des producteurs et la subvention de la production.
Les difficultés de I’Etat et l’évolution de l’environnement institutionnel et économique qui
résulte des programmes de désengagement de l’Etat, de la libéralisation et de la privatisation
de certaines activités du secteur agricole, induisent de nouveaux enjeux dans la
problématique de gestion de l’irrigation.
Le contexte marqué aujourd’hui par le désengagement de 1’Etat se traduit par un transfert plus
ou moins brutal, de la gestion des p&imétres irrigués aux producteurs. Cela implique pour les
groupements de producteurs, l’apprentissage et l’exercice de nouvelles tâches et fonctions de
gestion, d’organisation et de coordination de l’exploitation, tant des amenagements, que des
ressources en eau et en terres entre divers usagers. Les exigences d’asseoir des cultures et des
systèmes irrigués durables, impliquent par ailleurs, dans la gestion globale de l’irrigation, une
prise en compte de l’équilibre, déjà fragile, des écosystèmes de l’environnement irrigué. Les
aménagements hydro-agricoles étant situés dans un espace, faisant l’objet d’usages plus larges
et diversifiés, a travers des activités qui interfkent avec l’exploitation des périmètres, leur

73
fonctionnement et gestion ne sauraient être efficaces et durables sans une prise en compte des
modalités d’occupation et de gestion de l’espace à l’échelle locale.
Les activités de la Composantes ont pour but de proposer des solutions alternatives aux
modéles actuels de gestion technique des périmètres, tenant compte des aspects sociaux,
organisationnels et fonciers. Il s’agit, à l’échelle périmètre et a partir d’une caract&isation du
fonctionnement des aménagements, proposer des méthodes ct techniques d’amélioration du
fonctionnement des périmètres ainsi que des outils d’aide B la gestion.
Les activités de recherches menées dans le cadre de la composante sont les suivantes :
- études de méthodes d’amélioration de l’effkience des reseaux d’irrigation gravitaires
sur la bordure ouest du lac de Guiers.
- études comparatives, en milieu réel, des modes de transport et de distribution de
l’eau d’irrigation.
- étude du fonctionnement des aménagements hydro-agricoles dans le delta.
- étude d’un plan d’affectation et d’occupation des sols.
5.1. ETUDES DE METHODES D’AMELIORATION DE L’EF’FICIENCE DES
RESEAUX D’IRRIGATION GRAVITAIRES SUR LA BORDURE OUEST DU
LAC DE GUIERS
Objectif et méthode
Les diagnostics et l’inventaire des aménagements menés sur le bordure du lac de Guiers ont
révélé le caractère sommaire des périmètres aménagés dans cette zone et surtout, la mauvaise
conception et l’ineffkience des réseaux d’irrigation. L’objectif visé à travers cette activité est
de déterminer un référentiel technique et de proposer un mode de transport de l’eau
d’irrigation qui permet d’ameliorer l’efficience des réseaux de canaux en terre sur des terrains
qui ont une conductivité hydraulique relativement élevée, et qui soit compatible avec les
capacités d’investissement limitées des exploitants tres peu encadres en irrigation dans cette
zone. A cet effet, une série de mesures de débits a été effectue le long du canal d’amené du
périmètre du GlE de Gnith. Un dispositif d’imperméabilisation de ce canal a été ensuite mis
en place sur une longueur de 200 m. Le dispositif consiste en deux films plastiques, l’un de
couleur noire et d’épaisseur 100 microns, l’autre blanche et d’épaisseur 150 microns. Tous les
films mesurent en surface 2 m x 100 m. Une deuxième série de mesure de débits a été faite
sur les mêmes tronçons de canal afin de déterminer les variations d’effkience de transport de
l’eau, Les mesures sont effectuées tous les cinquante mètres (dix mesures). Ces opérations ont
été suivies d’enquêtes sur les aspects financiers et sur l’organisation et la gestion de
l’irrigation pour pouvoir estimer les différences intervenues après la pose du film plastique.
Résultats et discussions
Effkience
Les mesure de débits avant la mis en place du film plastique, révèlent que près des deux tiers
de la quantité d’eau pompée était perdue par infiltration sous le remblai en tout venant qui
supporte le canal (figure ci-après). Le facteur désigné par Q*, nous permet des comparaisons
entre les deux mesures pendant lesquelles le débit n’est pas le même. Il s’agit en fait de
l’effkience de convoyage du canal. Les résultats des jaugeages de débits après revêtement
indiquent une réduction relativement importante des pertes avec un gain d’effkience de 30 %

sur les 345 premiers mètres du canal, ce qui représente presque le tiers du volume d’eau qui se
perdait par infiltration.
Diminution relative des débits
Coûts de l’irrigation
L’évaluation de l’impact financier du revêtement du canal, sur l’exploitation a été effectuée
sur la base d’une parcelle d’un hectare de patate douce. Ainsi :
l
la réduction des pertes par infiltration de 30% permet un gain de temps d’irrigation dans
les mêmes proportions et, par conséquent des consommations de carburant et lubrifiants
du moteur. Cette mduction du temps de pompage à effectivement et6 vérifiée sur le
terrain: au lieu de pomper de 8 - 9 heures jusqu’à 17 heures, Le pompage s’arrête vers 14
heures. De plus le pompiste n’utilise que 20 litres de gaz oil par irrigation au lieu de 30
litres auparavant.
l
Les enquêtes ont confirmé que le revêtement a contribué non seulement à l’étanchéisation
(partielle) du canal, mais aussi à la réduction de la main d’œuvre autrefois chargée de sa
surveillance, comme le montrent les deux tableaux suivants.
11 a été évalué en termes de fréquence d’apparition, les cas de rupture du canal (une fois, deux
fois,... par semaine ou par mois), dans les cas de
l.Rupture très sérieuse (arrêt de l’irrigation pendant au moins trois jours) ;
2.Rupture grave (arrêt de l’irrigation pendant un jour) ;
3.Rupture ordinaire (arrêt de l’irrigation pendant quelques heures au plus) ;

7 5
Tableau 23 : Fréquence d’apparition des ruptures de cavaliers du canal avant et après
revêtement
Types de rupture
I
1 foispar 1 2fokpar 1 3 foispar 1 1 foisparmais 1
Après
Lorsque le canal est rompu, toute la main d’œuvre est utilisée pour le remettre en état. Cette
main d’œuvre comprend 6 personnes pour la distribution de l’eau aux parcelles et 2 personnes
pour la surveillance du canal soit au total 8 hommes. Le tableau ci-après donne une estimation
économique de l’impact de la mise en place des films plastiques sur le canal d’irrigation
Tableau 24 : Comparaison des coûts d’irrigation pour une culture d’un ha de patate irriguée
une fois par semaine pendant 120 jours
Rubriques de dhpense
Avant pose film
Après pose film
Carburant
1800OOF
120 000 F
Entretien et lubrifiant
27000F
18OoOF
Main d’œuvre
57500F
10OOOF
Plastique
s
20000F
Total des dépenses
264500F
168OoOF
Economie liée au revêtement
%5OOF
Conclusion
Les résultats montrent ainsi des possibilités d’améliorer facilement et avec des moyens très
modestes, l’efficience des canaux en terre sur sols sableux et les résultats économiques de
l’exploitation. Il a eté noté cependant que les cypéracées percent le film de revêtement le
moins épais (le film noir), alors que le film de 150 microns se “casse” au bout d’un an suite
aux intempéries (rayonnement). Un matériel traité contre les effets du rayonnement et plus
épais tout en étant très flexible et aise à poser, permettrait de surmonter ces contraintes et
d’accroître la durée de vie du film plastique.
Les résultats ainsi que des recommandations relatives aux films plastiques ont été
communiqués à la firme qui avait gracieusement fourni au projet,
les films pour les besoins
de l’expérimentation. Sur le terrain, on observe déjà que beaucoup de producteurs de la zone
procèdent au revêtement des canaux de leurs p&imètres en utilisant divers types de plastiques
à leur portée.
5.2.
ETUDES COMPARATIVES, EN MILIEU REEL, DES MODES DE
TRANSPORT ET DE DISTRIBUTION DE L’EAU D’IRRIGATION
Objectif
Cette étude a été menée de concert avec les agronomes intervenant dans le cadre de la
diversification des cultures. L’objectif était de comparer un système d’irrigation de type
«californieru) au système d’irrigation par aspersion, pour determiner des modes d’irrigation et

‘76
de gestion de l’eau mieux adaptes aux caractéristiques des eaux et des sols de la bordure ouest
du lac de Guiers.
Un réseau d’irrigation par aspersion a tté installé pendant la contre saison 96-97 sur une
parcelle de 1,2 ha a Nder, dans le périmétre de la AFEGJED qui fait 50 ha. La parcelle a été
dkcoupee en quatre parties correspondant a des soles occupées par quatre exploitants que la
Fédération a choisis, conformément à un protocole d’accord de partenariat. L’équipement
total comprenait : un groupe motopompe, une conduite principale de 150 m en polyéthylène,
douze asperseurs sur traîneaux reliés à la conduite par douze flexibles tricoflex.
Les mesures ont porté sur : les débits (empotement) de la conduite principale pour étalonnage
de la pompe ; la pression (manomètre) de chaque asperseur suivant le régime de la pompe afin
d’étalonner ce régime et la pluviométrie horaire des asperseurs à trois moments de la journée.
Résultats
Organisation et durée des arrosages
Le sol étant sableux (diéri), la réserve utile tourne autour de 40 mm (Bèye 1983). La dose
d’irrigation et le nombre d’apport décadaires peuvent être fixés comme indiqués dans le
tableau suivant.
Tableau 25 : Dose et nombre d’apports décadaire
PClhiC?
Dose mm
Nombre d’apport par dhade
Jusqu’en mi-janvier
4
8
Mi-janvier mi-mars
12
4
Mi-mars A mi-avril
16
5
Après mi-avril
20
4
A la lecture de ce tableau et d’après les calculs des besoins en eau, une irrigation d’environ 14
mm tous les deux jours est recommandée, soit 140 m3 x 1,3 ha (182 m3). La pluviométrie
horaire ainsi que les coeffkients d’uniformité ont été déterminés à l’aide de bocaux de cuisine
qui ont servi de pluviomètres et qui ont été placés en trois positions, Pl, P2, et P3, sous la
zone irriguée par le premier, le quatrième, le huitième et le douzième asperseur. Les tableaux
suivants donnent les résultats de ces essais qui ont été menés pendant trois périodes de la
journée: à 10 heures, à 12 heures et à 14 heures.
Tableau 26:
Pluviométrie horaire des asperseurs de l’essai
Essai 3 (14 h)
12.8 1 7.34 1 3.21
1.38 1 8.72 1 5.05 1 7.34 1 5.05 1 3.9 1 3.44 1 2.29 ( 8.26
Movennes(mm)
1 12.2 1 10.5 16.27 16.58 1 5.51 ) 5.05 18.26 18.72 1 5.74 1 7.26 1 5.66 15.28
Les asperseurs peuvent donc fournir une pluviométrie horaire moyenne de 7 mm et doivent
donc rester sur une position pendant 2 heures pour pouvoir appliquer les 14 mm. Quatre
positions sont nécessaires pour arroser toute la largeur de 100 m.

A partir de ces essais les coeEcients d’uniformité ont éte calcules. Le coefficient de
Christiansen obtenu pour les asperseurs isolés est meilleur (sup&ieur a 75%) pour l’irrigation
au matin. Au del8 de cette période de la jour&, les uniformités ne sont plus acceptables.
Energie de Pompage
La puissance hydraulique Ph, en CV, développée par la pompe est donnée par l’expression
ph = C?v / WfW~)
4 0
où Q représente le débit en Vsec., Hmt, la hauteur manom&rique
totale en mètres. Cette’hauteur est constituée de la somme des pertes de charge à l’aspiration
et au niveau du refoulement, de la pression nécessaire à I’asperseur No 12 et de la différence
de côtes altimétriques entre le plan d’eau dans le chenal et l’asperseur le plus haut placé.
A partir d’une appréciation tenant compte des essais de pression de la configuration du terrain
et de la nature de la conduite principale, cette hauteur a été estimée à 35 m.
Pression de fonctionnement des asperseurs du kit d’essai
Variations de la pression de service
Le débit de la pompe jaugé par empotement pour le régime de fonctionnement en service
étant de 10 Vs, la puissance de celle-ci est de 8,75 CV. La consommation moyenne étant de
0,225 litre / CV / h ( De Saint Foule, 1988), une irrigation de 8 heures (durée nécessaire pour
fournir les 14 mm sur toute la zone irriguCe, en deux jours) consommera 15,75 litres. Cette
consommation représente un volume de carburant de 110 litres pour deux semaines.
Le défaut de suivi en permanence des arrosages, le manque de motivation des exploitants
quant à l’entretien de I’équipement et même de leurs parcelles n’ont pas permis de poursuivre
la collaboration avec les producteurs et de renouveler les essais.
5.3.
ETUDE DU FONCTIONNEMENT DES AMENAGEMENTS HYDRO-
AGRICOLES DANS LE DELTA
Objectif et méthodes
L’objectif de cette activité est de rechercher des solutions alternatives aux modèles actuels de
gestion technique et d’organisation de l’irrigation pour ameliorer les modes de gestion et la
viabilité des aménagements. Il s’agit notamment, après un diagnostic et une caractérisation du
fonctionnement et de la gestion du pkimètre, de développer pour les gestionnaires de
l’aménagement, un outil d’aide à la décision, reposant sur un système d’information

78
géographique (SIG). Cette activité est conduite de façon pluridisciplinaire (géographe, agro-
hydraulicien, spécialiste de SIG...) et en collaboration avec la SAED et les groupements des
périmètres de Pont Gendarme et de Boundoum.
L’approche mcthodologique esquissée au cours d’un Atelier de la Composante tenu à Niamey
en septembre-octobre 1996, a été précisée à l’issue d’une mission d’appui du CIRAD au PS1 et
d’un atelier régional du PS1 en début 1997. Cette approche part du constat que les producteurs
doivent gérer au niveau du périmètre des impératifs et des contraintes à la fois de nature
différente (agronomique, hydraulique, socio-économique, foncière...) et d’échelle différente
(parcelle, périmètre, exploitation, organisation de producteurs,...). Elle est basée sur la
réalisation à l’échelle du périmètre, d’un système d’information géographique (SIG), intégrant
des données à la fois spatiales, techniques et socio-économiques et permettant l’élaboration de
scénarios de gestion. Le travail doit se dérouler sur plusieurs années en procédant d’abord à
l’intégration des outils de diagnostic et résultats disponibles dans une approche globale et
interdisciplinaire et ensuite, à la formulation de propositions et scénarios concernant des
solutions autour desquelles négocieront tous les acteurs impliqués dans le fonctionnement de
l’aménagement. L’étude porte sur le périmètre de Pont Gendarme et commence à être étendue
à celui de Boundoum.
Résultats
Collecte, traitement des informations et base de données
Les données de base jugées pertinentes pour rendre compte du fonctionnement global du
systéme irrigué ont été définies en commun par les équipes de la Composante au niveau des
quatre pays, au cours de l’atelier r&ional tenu à Saint-Louis début 97. Elles sont présentées
dans le tableau ci-aprés.
Tableau 27 : Données de base pour le SIG périmètre
Les données topographiques et hydrauliques ont été recueillies directement sur le terrain par
des levés au niveau du périmètre. Une fois le parcellaire établi, les parcelles ont servi de porte
* STAP : système de hibrarchisation du rkseau d’irrigation (canal Secondaire, canal Tertiaire, Arroseur, Prise).

79
d’entree pour mener les enquêtes sur l’ensemble des producteurs liés d’une façon ou d’une
autre à ces parcelles.
Le recoupement des informations a été effectue et les données saisies sous Excel. Le
parcellaire a Cte digitalisé avec la collaboration de la SAEb, puis stocké sur support
magnétique. La digitalisation des parcelles, du reseau hydraulique, des pistes, etc. a permis
de créer un fichier de données attaché à chacune de ces entités ainsi numérisees. Ainsi a été
créé un ensemble de fichiers de données qui regroupent les différentes informations
collectées, fichiers organisés au sein d’une base de données comportant 3 gestionnaires
(foncier, hydraulique/réseau et agronomique) dont les liens permettent de décrire le
fonctionnement de l’aménagement.
Caractérisation hydraulique de l’aménagement de Pont Gendarme
Pour cette caractérisation, les traitements ont été réalisés à l’aide des logiciels Excel pour les
calculs et MapInfo pour les représentations ainsi que le croisement des informations sur les
parcelles avec celles relatives au réseau d’irrigation. Un système d’evaluation du
fonctionnement hydraulique du p&imètre a été mis au point grâce aux divers traitements
réalisés sur les données collectees au plan hydraulique. Les différentes étapes et les résultats
de ce travail sont détaillés dans un rapport, dont l’encadré ci-dessus présente les principales
conclusions.
Dans le schéma de base de l’aménagement, les besoins en eau sont complètement couverts
par le système d’irrigation, puisque les debits que peuvent véhiculer les canaux sont
supérieurs aux débits nécessaires a leur satisfaction. Toutefois en période de pointe, il est
indispensable d’augmenter legèrement le nombre d’heures de pompage par jour.
Dans le cas du schéma actuel de l’aménagement, on note les évolutions et difficultb
suivantes :
L
l
Les canaux étant devenus tres enherbes, leur capacité est fortement réduite, ils
débitent des quantites d’eau très en deçà de leurs possibilités initiales. Cet état
physique s’explique par la faible fréquence et la mauvaise qualité d’entretien des
infrastructures qui se fait en fonction des campagnes : seuls les canaux à mettre en
eau sont curés, les cavaliers ne sont pas entretenus ou remis en état.. . ).
l
Les superficies dominees par ces canaux ont augmente (de 185%). L’explication
de ce phénomène renvoie à des facteurs fonciers et socio-démographiques. En
1979, lors de la première mise en culture la SAED attribuait à chaque actif 0,25 ha.
De 1979 à 1987, le nombre d’actifs augmente. Les superficies attribuées
deviennent alors souvent trop petites pour répondre au besoin de ces nouveaux
actifs. Le transfert du foncier entre les membres d’une même concession (par
héritage, don, prêt, échange) ne peut plus satisfaire la demande croissante. Les
paysans décident alors de mettre en culture des parties de l’aménagement qui
n’avaient pas été aménagées par la SABD. La SABD ne reconnaît pas le droit
d’accéder à l’eau et n’aménage en 1982 que pour le foyer des jeunes de Pont-
gendarme (parcelles N” 514 à 521 dans notre SIG). Tous les autres aménagements
sommaires réalisés par les paysans sont qualifiés de « pirates» par la SAED. La
phase de croissance des superficies aménagées dans les extensions se situe surtout
entre 1984 et 1987. Les paysans regroupes (groupement de femmes, foyers des
jeunes, projet villageois) ou individuellement demandent de la terre dans
l’amenagement auprès de la Communauté Rurale de Ross Béthio. Ainsi, il est
devenu de plus en plus difficile de satisfaire aux débits nécessaires.

l
II est à noter que ces parcelles se situent à des endroits du p&im&rc que le
concepteur n‘a pas jugé utile d’aménager, soit parce que trop haut pour être
domines, soit trop bas pour être correctement drainés, soit parce qu’ils sont
affectes par des phénomènes de salinité importants.
l
Pour irriguer toutes les parcelles nouvellement creées, de nouveaux canaux ont été
construits, des zones de drainage transformées en parcelles par élimination de
deversoirs de sécurité sur les canaux de transport. Ces canaux se sont ajoutés au
réseau initial. Celui-ci étant juste suffisant pour satisfaire le dispositif de base, il
est clair que pour faire fonctionner ces derniers canaux il faudra le faire à tour de
rôle avec les autres canaux du réseau.
Dans la situation actuelle, le périmètre ne pourra fonctionner correctement que si les mises en
culture ne concernent qu’environ 150 ha du total.
Une simulation permet de proposer que les parcelles à mettre en culture soient celles qui sont
arrosées à partir des arroseurs du canal principal (alP, a2P et a3P), de deux canaux
secondaires (S4 et S6).
Bien entendu, il est possible de déterminer une autre configuration qui répondra aux
exigences de satisfaction des besoins en eau des cultures, suivant les stratégies paysannes de
mise en valeur.
Ces différents éléments peuvent être représentés grâce au SIG et les cartes des pages suivantes
montrent l’évolution de l’aménagement depuis sa réalisation. Les premiers rkwltats obtenus
ont été restitués aux responsables du groupement. Les discussions avec eux ont permis
d’identifier des solutions qu’ils ont commencé à mettre en œuvre pour corriger certaines
deficiences que présente aujourd’hui le réseau.
Analyse organisationnelle, sociale et fonciére
L’analyse des résultats montre sur ce plan que la production irriguée s’effectue dans le
périmétre dans un environnement contraignant à divers niveaux.
Contraintes d’ordre physique ou technique :
- une superficie irriguée aujourd’hui (>300 ha) très supérieure à la capacité des
pompes dimensiomrtks pour 200 ha,
- de gros problèmes d’entretien des biefs (depuis l’axe Gorom-Lampsar jusqu’à la
parcelle) qui diminuent les débits et donc l’eficience du transport de l’eau.
- de problèmes notoires de déficience d’aménagement notamment de planage, qui se
traduisent par une difftculté soit à irriguer soit à drainer pour chaque irriguant,
Contrainte économkpe :
- un choix du « tout mécanisé » dans l’itinéraire technique qui implique pour les
paysans des coûts de production élevés (pour la mécanisation, l’accès à l’eau, le
drainage, . . . );
- un accès aux crédit bancaire de plus en plus difficile, en raison d’un taux
d’endettement élevé et des mesures prises par la CNCAS, d’où un recours de plus en
plus frtfquent à des prêts aupres de tiers (bana bana, commerçants...) à des taux
souvent usuraires).

81
ContraiMes Organfsationnelles et soclaks :
- une production agricole dans un système centralisé. L’accès aux intrants, à l’eau, aux
entrepreneurs pour realiser les travaux de debut de campagne, le choix des types de
culture et des superficies à emblaver, passent nécessairement par les bureaux de la
section villageoise etiou des GIE. La marge de manœuvre du paysan est tres restreinte
(choix de la varieté, force de travail destinée à une parcelle, opérations culturales après
la première mise en eau).
- une distribution anarchique et coûteuse de l’eau. Un seul tour d’eau est appliqué en
début de campagne au moment de la première mise en eau. Ensuite chacun irrigue et
draine selon sa volonté. Les pompes fonctionnent à plein régime. Les contraintes
physiques de l’aménagement limitent l’exploitation de l’ensemble des surfaces
irrigables, avec pour conséquence un coût hydraulique trop élevé par ha cultivé..

Evolution foncière de l’aménagement hydro-agricole de Pont-Gendarme de 198 1 A 1997.
(Co&unauté~rurale de Ross Bbthio)
Parcellaire de l’aménagement de Pont-Gendarme en 1981.
Parcellaire de l‘aménagement de Pont-Gendarme en 1997.

83
Conimlntes liées à la gestion à di@&wttes kchelles du fonciér
L’utilisation et la gestion du domaine foncier pour l’irrigation est concernée par trois niveaux
de décision, qui ne sont pas coordonnés et dont les objectifs, les motivations et les modes de
fonctionnement sont diff&ents.
- Le Conseil Rural, qui k-e et affecte les terres de la Communauté Rurale. Les historiques
fonciers reconstitués montrent que ces affectations pour l’irrigation privée suivent encore
fortement le mode de distribution traditionnel des terres entre villages, même lorsque le
découpage administratif officiel et la ltgislation interdisent de telles pratiques. Un des
dysfonctionnements constatés dans le fonctionnement et la gestion du périmètre provient de
l’affectation des “extensions” par la Communauté Rurale, et non par l’organisation gérant
l’aménagement. Ces “extensions” faites par les populations sans tenir compte du
dimensionnement des réseaux et équipements, font que les conditions d’exploitation ne sont
plus optimales, que ce soit en termes techniques ou économiques.
La Section Villageoise ou l’Union, qui gère l’amenapement nublic. Sur l’aménagement public,
extensions non comprises, les règles d’affectation sont en principe bien definies : elles se font
en fonction du nombre d’actifs de la “famille”. Il n’en résulte pas moins des problèmes quant à
l’exploitation intensive du périmètre. Aussi, un chef de famille ayant plusieurs ménages
“dans” sa concession peut ainsi se faire attribuer un espace conséquent même s’il possède
ailleurs 50 ha d’irrigation en privé, tandis qu’un très modeste chef de famille qui n’a que cette
activité pour survivre aura 0,6 ha. Ce phénomène a une influence importante sur
l’intensification agricole et notamment la double culture.
En effet, la double culture sur une même parcelle, ne semble intkressante que pour le paysan
qui ne posséde pas assez de terres pour pratiquer un autre système de mise en valeur Lorsque
pour une famille, le disponible en terres irriguees est stisant et réparti sur différents sites,
elle se plie moins aux contraintes du calendrier pour une double culture dans le périmètre
puisse que le retard enregistré ici, n’hypotheque pas la mise en culture pour saison suivante,
de ses parcelles situées dans un autre périmètre. La question peut être posée de savoir, si pour
favoriser l’intensification, les aménagements publics ne devraient pas être prioritairement
attribuées à ceux qui ne possèdent pas d’autre superficies irriguées.
- L’Organisation Pavsanne de base, responsable de l’organisation de l’exploitation et
regroupant les attributaires de narcelles. C’est en son sein que s’effectue la gestion fonciére de
la parcelle. C’est aussi à ce niveau qu’est attribué le crédit de campagne, et que sont prélevées
toutes les charges de production. Cependant, elle peut être un simple regroupement
d’exploitations agricoles. Il y a alors deux centres de décision séparés pour la mise en valeur
agronomique de la parcelle : d’un côté le chef d’exploitation, qui devrait pouvoir décider de
l’itinéraire technique, mobiliser main d’avuvre et autres moyens de production, d’un autre côté
I’Organisation Paysanne, qui mobilise crédit de campagne et eau, et qui rembourse les
charges de production.

85
Conclusion et Perspec*es
Les points precklents ont permis de mettre en exergue les difficultés et les
dysfonctionnements des modes actuels d’utilisation et de gestion de l’irrigation sur les
aménagements de référence. La finalité à moyen terme étant de mettre à la disposition des
gestionnaires un outil de gestion et d’aide a la décision, la suite à donner à ce travail consistera
à mettre l’accent sur les démarches possibles pour am&orer progressivement les pratiques
de gestion ces p&im&es. Deux autres étapes dans la recherche, compléteront des travaux
a4Xuellement engages :
*
utilisation du SIG Parcelle pibur les concertations entre les producteurs, les
gestionnaires et les institutions, autour des modes d’utilisation et de gestion possibles
du
ètre (élaboration de s&arios);
* élaboration d’une démarche participative opérationnelle au niveau des gestionnaires,
permettant de répondre et de s’ajuster aux stratégies et aux aspirations effectives des
gestionnaires et des producteurs, qui peuvent être differentes des enjeux techniques.
Une collaboration en cours entre le projet et un ATP CIRAD completera ces travaux en
mettant l’accent sur la question de la redevance hydraulique et la dimension financière de la
gestion des périmètre.
5.4.
ETUDE D’UN PLAN D’OCCUPATION ET D’AFFECTATION DES SOLS
Objectif et méthode
Cette activité s’inscrit dans le contexte, d’une part de la décentralisationkegionalisation
qui
confêre de nouvelles et larges compknces aux collectivités locales et d’autre part, d’une
compétition croissante dans l’exploitation de ressources naturelles qui se dégradent et se
rarifient de plus en plus. Elle poursuivit deux objectifs complementaires: i) mettre au point
une méthode pour la réalisation de plans généraux d’occupation des sols, servant d’outil
d’aide à la décision pour les Collectivites Locales; ii) appuyer ces Collectivités dans leur
réalisation d’une planification décentralisée de la gestion des ressources naturelles et du
developpement en concertation avec les partenaires et acteurs du développement.
L’activité est exécutée en phase pilote pour un test sur deux ans (1997-1998) dans k
Communauté Rurale de Ross Béthio qui couvre 80 % du Delta. Elle est réalisée à travers un
partenariat tripartite ISRA-PWSABDKonseiI rural de Ross béthio, avec la contribution des
services techuiques régionaux.
Trois grands types d’informations nécessitent d’être recueillies et traitées :
-
1 ‘occupation actuelle du sol qui comprend l’occupation réelle du sol par les
différentes activités rurales (agriculture, élevage, foresterie, pêche, chasse et
tourisme) et l’occupation réglementaire du sol (forêts classées, couloirs de passage
pour le bétail, zones cynégétiques,...) ;
- la localisation des ressources naturelles mobilisables. : trois types de ressources sont
concernées : les ressources pédologiques, les ressources hydriques (naturelles ou
artificielles) et la végétation naturelle.

86
Pour ces deux points, la methode retenue est différente selon le type d’occupation et la
nature de l’activité. De façon génhale elle proc&le d’un recueil des informations
disponibles auprès des diverses structures techniques de la région, d’enquêtes
complémentaires sur le terrain et de traitement d’images satellitaires (SPOT).
- L.a synthèse des connaissances sur les diffrents @pes de mises en valeur. possibles.
Elle consiste en la réalisation d’une Base de Données sur les acquis concernant les
différents types de mise en valeur possibles sur la Vallée, à partir de recherches
bibliographiques, de recueils des savoirs locaux et de dires d’experts. Les différents
Services Techniques ont participe activement à cette synthèse et en recueillent les
cartographies thématiques les concernant.
Résultats
Formation et partenariat
Une équipe technique a été progressivement sélectionnée et formée au cours de l’année 1997
à partir de l’offre en étudiants du Sénégal. 8 stagiaires de maîtrise de géographie (Université
Gaston Berger), 1 stagiaire en DEA sciences de l’environnement (ISE) et 1 stagiaire
professionnel en cartographie/numérisation ont ainsi été encadrés pour la maîtrise des
méthodologies SIG, l’apprentissage du logiciel MapInfo et de la télédétection. Des chercheurs
du PS1 Sénégal et du PS1 Mauritanie ont été initiés au logiciel Mapinfo et en ce qui concerne
la télédekction, une collaboration fructueuse a été établie avec le Centre de Suivi Ecologique
(CSE) pour l’encadrement 2 stagiaires et l’accès à leurs équipements.
Production d’informations et de documents cartographiques
Les informations relatives aux différentes formes d’occupation du sol ainsi qu’à la
localisation des ressources naturelles indiquées précédemment ont fait l’objet d’un traitement
et d’une cartographie intégrée dans le SIG. Ces cartes sont disponibles et peuvent être
présentées sous forme thématique ou sous forme de carte de synthèse en croisant deux ou
plusieurs types d’informations. On peut noter les cartes suivantes :
- l’occupation du sol par l’agriculture irriguée établie à partir du SIG de Suivi-
Evaluation de la SAED ;
- l’occupation du sol par l’agriculture pluviale et de décrue obtenue à partir d’une
exploitation des images satellites SPOT 92 (fournies par le CSE), complétee par des
enquêtes sur le terrain ;
- l’occupation du sol par l’élevage établie à partir d’enquêtes de terrain avec les
responsables des éleveurs de la zone et avec l’aide des images satellites SPOT 96,
fournies par la SAED et répertoriant tous les espaces utiles à l’élevage (bons
parcours, points d’eau, pistes à bétail).
- la localisation des ressources pédologiques : carte réalisée à partir du croisement de
deux sources d’information : la carte morpho-pédologique au 1/50 OOOème présente
dans le SIG SAED et les images satellite SPOT 96, et dont la précision est supérieure
au 1/20 OOOème (source FAO/DEDAGRI).
- la localisation des ressources hydriques naturelles : comprenant les réseaux
hydrographiques, les dépressions de différente nature et les points d’eau naturels
- la localisation des infrastructures hydrauliques (actuelles et prkvues) : comprenant
les infrastructures réalisées pour les aménagements hydro-agricoles et pour
l’alimentation en eau des populations. Cette carte a été constituke à partir de la carte

87
des infrastructures hydrauliques présente dans le SIG SAED, de la Base de Données
du Ministère de I’Hydraulique et des informations recueillies auprès des autres
services impliques.
- la focahation des dflrentes uniti de vt!g&ation : Cette carte représente les
ressources sylvo-pastorales mobilisables. Elle a été obtenue à partir d’un traitement
des images satellites, completé par des sorties de terrain.
Une Base de Données sur les acquis h propos des différents types de mise en valeur
possibles sur la Vallée (par type de sol et par type de mise en valeur)

La synthèse sur les connaissances de la recherche agronomique par type de sol et par type de
mise en valeur a été effectuée sous forme de fiches synthétiques, différenciées pour chaque
système technique et type de sol identifié. Les différentes fiches techniques et comptes
d’exploitation etablis par les différents partenaires du développement de la Vallée sont ensuite
reliés à cette Base de Données. Pour chaque type de mise en valeur, la Base de Donnees
renvoie ainsi a des informations plus détaillées, techniques et économiques.
Quelques 160 modes de mises en valeur différents ont éte répertoriés et saisis (68 pour le riz,
16 pour les autres céréales, 46 pour le maraîchage, 35 pour les fourrages, 9 pour l’arachide, 7
pour d’autres légumineuses, 5 pour la sylviculture, etc.). Cette Base de Données est intitulé
provisoirement “Système d’Information sur les Mises en Valeur de la Vallée” (SIMEVV).
Mise en place d’une concertation au niveau local et régional
Cette premiere étape de l’Op&ation POAS a surtout été consacrée à l’innovation
institutionnelle. Un accord a été trouvé entre tous les partenaires autour d’une démarche
relative à un processus de concertation et de décision sur la gestion des eaux et des terres au
niveau local et regional. En résumé, les principales étapes et composantes de la démarche
sont :
- premiers ateliers de concertation au niveaux de “zones” regroupant quelques terroirs,
pour 1 ‘amendement et la validation des synthèses cartographiques réalisées ;
- validation offkielle de ces supports d’information et de concertation par la
Collectivité locale regroupant toutes les zones concernées, en présence d’un
représentant de la Collectivité régionale, de l’administration et des services techniques.
A partir de ces cartes, identification en concertation des différentes options
d’aménagement et de développement possibles autour de l’irrigation.
m simulation sur SIG des conséquences écologiques, agro-économiques et sociales de
ces différentes options. A partir de là, choix d’une option de développement local, et
donc de sa traduction en matière d’occupation et d’affectation des sols (POAS) à tester
sur deux ans.
- mise en place des formations et des procédures nécessaires pour que les Collectivités
locales puissent mener à bien leurs rôles de gestion et de contrôle de ce POAS test.
Le processus en est actuellement à la fin de la première phase de concertation et de validation,
au niveau des différentes “zones” de la Communauté rurale.

88
6.
COMPOSANTE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES SOLS
IRRIGUES
La plupart des pays saheliens misent sur le développement de l’irrigation pour sécuriser les,
conditions de production et améliorer leur bilan vivrier. Dans bien des cas ce développement
s’accompagne d’un changement des conditions initiales d’exploitation des terres par un
passage du système pluvial ou de décrue au système irrigué. Ce passage conduit à des
changements d’état du sol sous l’effet de l’irrigation, changements qui peuvent, par rapport à
la situation initiale, engendrer une baisse de fertilité des sols, voire une dégradation parfois
irréversible, suite à des processus de salinisation ou de sodisation-alcalinisation.
Aussi, au delà des problèmes techniques et de gestion des périmètres, la durabilité des
systèmes irrigues à moyen et long nécessite fondamentalement, une gestion conservatoire des
eaux et des sols. Celle ci implique avant tout une bonne connaissance des sols, ainsi qu’un
suivi de leur évolution en rapport avec la qualité de l’eau, l’intensité et les modes d’irrigation
en vu de prévenir les risques de dégradation et de préconiser des solutions susceptibles d’y
pallier ou de les minimiser. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les recherches de
cette composante qui s’articulent autour des activités suivantes :
- caracterisation physique des sols,
- mise en place de dispositifs de mesure et de suivi,
- suivi de la qualité des eaux et des sols sur differents sites de la vallée,
s simulation de l’evolution physico-chimique des sols à moyen terme a travers une
étude prospective par modélisation numérique de la dynamique des nappes sous
irrigation et des transferts de sels dans les profils de sol sous culture.
6.1
CARACTERISATION ET SUM DES SOLS SUR LA BORDURE DU LAC DE
GuIERs
Objectif et méthodologie
L’irrigation se développe de plus en plus dans la bordure ouest du lac de Guiers où
predominent des sols sableux cultivés habituellement sous pluies. Cette caract&isation des
sols à partir des propriétés physico-chimiques vise à déterminer leur aptitude culturale et à
établir une situation de reférence en vue d’un suivi de leur évolution sous cultures irriguées.
Deux sites ont été en 1996 choisis dans la zone, à Ngnith dans le périmètre du GIE BAYE
DARAW OUMA et à Nder dans le périmètre de Sahel 3000 (ONG). 8 pédons à Ngnith et 5
à Nder ont été décrits et des Cchantillons prélevés à partir d’un transect ouest-est, allant de la
dune au lac. Un échantillounage des 20 premiers centimètres à partir de la surface, a été
réalisé sur les deux sites et des échantillons prélevés sur les premiers centimètres.
Apres remaniement et conditionnement, les échantillons ont été soumis à une analyse
texturale et une caractérisation chimique. Les méthodes utilisées sont l’hydrométrie
(Bouyoucos, 1962) pour l‘analyse texturale, la méthode de Wakley-Black pour le carbone
organique total et la méthode Kjeldahl (Bremner et Mulvaney, 1982), pour l’azote total. Le pH
des sols a été déterminé à l’aide d’un pH/mètre digital, la CE par un conductivimètre digital
Knick 702 et la CEC par la méthode de Metson. Les bases échangeables ont été dosées à
l’aide d’un Spectrophotometre AA-20 Varian.

--. J
1

Un réseau de piézomètres mis en place en 1997 pour le suivi de la nappe, a permis d’apporter
des informations complémentaires concernant le profil de la zone de Ngnith (pour la
disposition et les coordonnés de piézomètres, voir figure au 0 6.3).
Profil @dologique de la zone de Ngnith
Les profondeurs atteintes lors du forage et les horizons pédologiques traversés sont
représentés par la figure de la page précedente. De manière génerale on observe la succession
suivante :
e
un horizon sableux fin d’une cinquantaine de centimètres d’épaisseur de couleur
beige ocre,
. un horizon de sable fin rougeâtre en surface puis d’une couleur plus ocre en
profondeur,
- un horizon de sable très foncé, avec des passées noires, renfermant d’abondants
nodules ferrugineux,
- un horizon de nodules ferrugineux pouvant atteindre une épaisseur sup&ieure à
1,5m,
- un horizon d’argiles verdâtres en surface puis très blanches (attapulgite) en
profondeur. La transition avec l’horizon sup&ieur peut être marquée par un niveau
argileux tacheté de rouge avec des restes de nodules ferrugineux. Ce niveau argileux
est d’une épaisseur suptkieure a 3 m (limite du forage Pl)
Dans l’ensemble, ce profil se contracte en allant vers le lac et au contraire s’épaissit vers les
dunes @Mi).
Evolution des sols du DiCri sous irrigation sur la bordure ouest du lac de Guiers
La caracterisation des sols à Nder et à Gnith a permis d’avancer l’hypothèse d’une large
couverture de dépôts sableux, de texture globalement sableuse à sabla-argileuse, recouvrant
toute la terrasse alluviale moyenne. A Nder, les sols sont globalement acides et salés, avec des
tâches rouge-ocres que l’on retrouve souvent en bas de profil, sur la zone en bordure de la
cuvette de Djilmett, et dans la partie basse de la terrasse moyenne, qui traduisent la zone de
battance de la nappe phreatique salée. A Gnith, les matériaux sablo-argileux, d’origine
éolienne ont évolué différemment sous l’influence d’une part, de la topographie dunaire pour
donner des sols subarides brun-rouges, et d’autre part, des conditions de drainage des parties
basses, ainsi que de la présence probable en profondeur de dépôts argilo-marneux
(affleurements en bordure du lac) pour donner des poches de sols bruns.
A Gnith, il est fréquent de rencontrer à moins de -1,5 m de la surface du sol, un niveau
gravillonnaire constitué de nodules ferrugineux, niveau qui matérialise probablement la zone
de fluctuation de la nappe phréatique. La couche de gravillons ferrugineux se substitue en
quelques endroits, notamment en bordure du lac, à une véritable cuirasse ferrugineuse. Dans
ce cas, leur origine pourrait être reliée à des ruissellements latéraux d’eaux souterraines
chargées de colloïdes de fer, vers les parties basses de la terrasse moyenne. Les niveaux
d’induration, de texture sableuse qui surplombent la couche de nodules ferrugineux,
pourraient être le resultat d’alternances de périodes d’immersion et d’assèchement des dépôts
de sables éoliens. Le suivi de deux parcelles exploitées sous irrigation, à Gnith, n’a pas montré
des changements notoires de la salinité globale des parcelles dans le temps. Les valeurs de CE

91
demeurent globalement faibles, et varient entre 0,03 et 0,2 mS/cm. Par contre, le pH semble
augmenter très rapidement dans les parcelles exploitées, pour donner des valeurs supérieures à
8,s unités pH en des endroits très localists.
Evolution de la variabilité spatiale du pH â CE (mS/cm) des sols au sein d’une
parcelle
Conclusion
Ces sols ont une texture globalement sablo-argileuse, un pH neutre à franchement alcalin
avec de faibles teneurs en matière organique, qui est cependant bien Cvoluée. Aussi bien à
Nder qu’à Gnith, des signes avant-coureurs de dégradation (salinisation et alcalinisation)
apparaissent déjà au niveau de certaines parcelles paysannes. Certaines hypothèses ont été
dégagées pour situer l’origine probable de cette salinité. Un suivi dans le temps de l’évolution
des caractéristiques physico-chimiques des sols et des eaux d’irrigation et des eaux
souterraines, au niveau de quelques parcelles ciblees, permettront d’être mieux fixé sur la
cause des dégradations et leur évolution probable.
6.2.
DETERMINATION DES PROPRIETES PHYSIQUES SUR LES SOLS DES
SITES DE NDER, GNITH ET DONAYE (ITl ET IT3),

Objectif et méthode
L’étude des transferts d’eau et de sels dans les sols irrigués, exige la connaissance d’un
certain nombre de paramètres physiques, dont les plus importants sont la conductivité
hydraulique à saturation et la courbe de pression capillaire.

92!
Le long de la parcelle d’essai du PS1 A Nder, une toposéquence a tté étudiCe (4 fosses
pédologiques et une vingtaine de sondages a la tariere). Il a permis de définir entre autres
quatre horizons p4dologiques superficiels reprksentatifs du site et crucial pour l’irrigation. Le
long du transect sur le périmètre Gnith, lors de l’installation des piezomktres, il a et6 défini
trois horizons pédologiques représentatifs du site et déterminants pour l’irrigation. Sur les
sites de Donaye (ITl et IT3) un seul horizon superficiel caractkistique a été déterminé. Il
s’agit d’un horizon de sol argileux d’une épaisseur de 100 à 150 cm.
Les mesures de conductivité hydraulique ont eté réalisées in situ avec un infïltromètre à
membrane (CLOTHIER et WHEE, 1981 ; PERROUX et WHITE, 1988) qui présente l’avantage de
pouvoir contrôler la taille maximale des pores par lesquels a lieu l’infiltration, en maintenant
une dépression sur la colonne d’eau.
RCsaltats
La conductivité hydraulique A saturation
Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau ci après. Sur les sols sableux de Nder et de
Gnith, les résultats sont cohérents et conformes à ce qui est généralement décrit pour ce type
de sols. Par contre les résultats obtenus sur les sols de Donaye ne correspondent pas aux
valeurs géneralement attendues pour des sols argileux. Ces valeurs de conductivité
hydraulique (KS) semblent surestimées et montrent que pour les sols argileux, cette technique
n’est pas aussi simple à mettre œuvre que sur les sols plus légers. Les mesures sur ces sols
seront reprises ultérieurement en maintenant des infIltrations plus longues dans le temps et en
comparant différentes techniques.
Tableau 28 : Succions (h) auxquelles les mesures ont été effectuées, flux constants (q)
correspondants, paramètres a et conductivités hydrauliques à saturation (Ks)
pour les différents horizons définis à Nder, NGnith et Donaye
NDER
h (cm)
9 Ws)
a
KS (cmh)
Croûte
-16.5
6x10-4
-4
1.89 x 10-3
0.091
2.4 x 10-3
horizon superficiel
-9.5
3.3 x 10-3
-3
4.04 x 10-3
0.03 1
3.9 x 10-3
horizon blanchi
-14.4
6.35 x 10-4
-2.4
7.69 x 10-4
0.016
7.1 x 10-4
horizon indurd
-11.5
5.23 x 10-5
-5.5
5.59 10-5
x
0.011
5.1 x 10-J
GNITH
h (cm)
4 (cm
a
Ks (cm/@
sable beige surface
-12
1.07 x 10-3
-6
2.29 x 10-3
0.127
2.47 x 10-3
sable gravillonaire
-6
9.09 x 10-4
foncé
-3
2.19 x 10-3
0.293
3.7 x 10-3
horizon argileux blanc
-5
1.0 x 10-4
-2
2.65 x 10-4
0.325
3.68 x 10-4
IXMVAYE
h (cm)
9 (cnw
a
KS (cmh)

9 3
ITl
-2
9.8 x 10-S
-1
4.6 x 10-4
1.55
2x10-3
I T 3
-5
3.3 x 10-4
-2
5.4 x 10-4
0.158
4.2 x 10-4
Granulométrie et courbes de pression capillaire (h-q)
L’analyse texturale pour les sols des différents sites a été déterminée à partir des courbes de
répartition granulom&rique. Ces données permettent par ailleurs d’estimer plus ou moins
précisément la relation (h -4) entre la teneur en eau et le potentiel matriciel (Arya et Paris,
1981). La connaissance de ces relations est indispensable pour l’utilisation ultérieure de
modèles numériques de simulation des transferts hydriques. Cette méthode de détermination
de la relation h(q) à partir de la granulom&ie est satisfaisante pour les sols sableux, mais elle
n’est pas adaptée pour les sols argileux. Dans ce cas d’autres méthodes ont été adoptées (pF,
m&hode de Wind, etc..).
6.3 . SUIVI DE L’EVOLUTION DES EAUX SUR LE BORDURE DU LAC DE
GUIERS ET DANS LE DELTA
Objectif et méthode
L’analyse des eaux de Gnith en hivernage 1996, avait montré que la nappe phréatique en
dessous des terres en bordure du lac, n’est pas acide à l’image de celles localisées du Delta.
Par contre, elle est très salée en dessous des bordures imm&liates du lac et se trouve entre -1 à
-1.50 m de la surface. La présence de sédiments salés (sédiments marins de l’éocène
correspondant à des formations marno-argileuses ?) aflleurants sur les bordures du lac à
Gnith) ainsi que les anciennes intrusions de la langue salk dans le lac, avaient été retenues
comme les causes probables de cette salure de la nappe phreatique. Durant l’hivernage 96
l’analyse des eaux d’irrigation à Gnith a montre de grandes variations saisonnières de la
conductivité électrique qui avait évolué de 4,5 mS/cm au mois de juillet à 0,3 mS/cm au mois
de dkembre ‘96.
Compte tenu de ces éléments et du développement de l’irrigation autour du lac, il a été juge
nécessaire de suivre l’évolution de ces phénomènes, avec pour objectif, de décrire et
d’analyser d’une part, la profondeur et les fluctuations du niveau piézométrique de la nappe
phreatique à Gnith et d’autre part, l’evolution de la qualité des eaux à Gnith et dans le Delta
Central, et des sols au niveau de la parcelle exploitée par le partenariat PSI- Paysans. Un
réseau de 16 piezomètres a été installé à cet effet en mi 97 à Gnith autour du périmètre de
Baye Daraw Ouma, suivant deux transects perpendiculaires (voir cartes et schéma page infra).
La situation de mise en valeur des parcelles du périmètre par rapport aux piézomètres
implantés est présentée dans le tableau ci dessous..
Tableau 29 : Dispositif du réseau de piézomètres à Gnith et occupation des parcelles.
Tl T2
T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 TlO
A l A2A3 A4A5 A 6
PIEZOMETRE
hves
Parcelle
Parcelle
Parcelles paysannes
ACTIVITE
lac paysanne
PSI-Paysans
Jachère
x
XIX
I
I
XIX
XIX]
1x1
Ix XIX
Culture
I
xlxlx
I
I
1 x 1
Ix 1
I _
Nota : les réfkences de piézomètres Tl à 10 et Al B A6, correspondent respectivement aux pitkomktres
PI 4 PlO et PI6 d PI4 des transects sur le schbma de dispositi& des pi&-mktres
-

La profondeur du toit de la nappe phreatique superficielle a été enregistree a l’aide d’une
longue tige métallique que l’on introduit à l’intérieur du piézomètre. Les enregistrements ont
été faits en moyenne tous les 15 jours d’août a d’octobre ‘97 et pratiquement toutes les
semaines depuis novembre. Les prélèvements d’eaux ont été faits tous les mois.
Le suivi de la qualité des eaux a été fait a Gnith, Pont Gendarme, Kassak Nord et Sud et
Boundoum-Diawar. Des échantillons d’eaux d’irrigation ont été prélevés à différentes dates,
au niveau des differentes stations de pompage. Au niveau de Pont Gendarme et de
Boundoum, les eaux de drainage ont été échantillonnees au niveau des différentes stations
d’exhaure, a plusieurs périodes. Les analyses ont porte le pH et la CE des eaux.
La parcelle ‘PSI-Paysans’ exploitée depuis 1996 a fait l’objet d’un suivi pédologique. La
parcelle toute entitre a été echantillonnée suivant un maillage de 20 m X 20 m. Les
Cchantillons de sols ont été pris aux points d’intersection des mailles, sur un secteur de 4 m*
autour de chaque point, et dans l’épaisseur de sol de 0 a 20 cm.
Résultats
Dynamique de la nappe phréatique dans la zone dieri de la localité de Gnith
Le site choisi se trouve à 1 km au sud de la ville de Gnith, dans le pkimétre de Baye Daraw
Ouma. Pour le suivi de la dynamique de la nappe phreatique, on a procédé à des
enregistrements de la profondeur du toit de la nappe à partir d’un réseau de piézomètres sur
deux transe& perpendiculaires.
500
400
300
200
100
Carte de situation du réseau de piézomètres dans le périmètre de Baye Daraw Ouma à Gnith
Les relevés piézometiques indiquent un importante variabilité de la profondeur du toit de la
nappe sur les directions est ouest et nord sud. C’est au niveau des parcelles en exploitation,
ainsi que sur les bordures immédiates du lac que nous avons un plus grand relèvement du toit

95
de la nappe phrkatique. Au niveau des parcelles en jachère, la nappe phréatique est
globalement assez profonde.
0
102030405060
0 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 8 0
0 102030405060
Oscillations de la profondeur du toit de la nappe phrkatique à Gnith
Position altimétrique du toit de la nappe phréatique B Gnith dans la parcelle PS1 1
Qualitk des Eaux n Gnith et dans le Delta central: suivi août 1997 à juin 1998
La salure de la nappe est très variable des rives du lac vers le bas de talus des dunes rouges,
avec des valeurs de conductivité électique très élevées sur les rives du lac. Aux abords du lac,
la salure de l’eau de la nappe est globalement variable tout au long de la période de suivi, avec
un minimum de 20 mS/cm au mois de septembre 1997, et un maximum de 43 mS/cm pour le
mois de janvier 1998.

96
Au niveau d’une parcelle mise en exploitation (PS1 1) la salure de l’eau de la nappe
phreatique, est globalement inf&ieure a 5 mS/cm, et avait été considérablement diluée par les
apports d’eaux d’irrigation. Avec la mise en jachere de cette parcelle, la salure de la nappe a
considérablement augmenté jusqu’a des valeurs de conductivité tlectrique proches de 22
mS/cm. Le pH de la nappe phréatique ne semble pas montrer une variabilité tres importante
au niveau des secteurs prospectés.
Al
A2
T5
A3
7
-+ 74uQ-97
422w7
4 l-oac-07
- l&Feb-oE
+ 2&AprQB
J 3Jun-88
4-20-w-97
-c 7-06-87
-+
e-h46
-m- leMM-88
-8
12-May-a
- - 8-JuMB
Variation spatiale de la CE! et du pH des eaux de la nappe phréatique à Gnith
L’eau d’irrigation a Gnith est globalement plus salée que les eaux d’irrigation des stations de
pompage visitées dans le Delta Central. Ces eaux ne présentent pas au vu de leur salure dans
la période de suivi observée, une menace pour les cultures maraîcheres, ni au niveau du Delta,
ni dans la partie visitke de la bordure ouest du lac de Guiers.

74x-97
l-Dec-Q7
21-A1@7
24-w-97
‘5Jn-88
16-FOb-08
16Mr-m


*
-f 4 w

Disposition des pithmètres dans le p&im&tre de Ngnith
DIERY
l PlO
100
l P7
P16
P15
l
l 1’6
l
P 11
0 P5
P 12
l
P 13
0 P4
l
Pi4
l
OP3
l
e p2
l P1
LAC
ion des axes de mesure pitbométriques, coordonnées géographiques des limites du pkrimdtre (points GPS)
1
16°1014N
lx34>aw
__ __- ._.
15O5456w
15’5456W
16’1002N
15”5445W
I
,16°1015N
1505445w
-
-
-I

99
6.4
SUIVI DU BILAN HYDRO-SALIN DANS LA MOYENNE VALLEE
Plusieurs sites dans la région de Podor, ont &té équipés pour suivre la qualit des sols et des
eaux ainsi que les transferts d’eaux et de sels dans les sols irrigués. Dans les parcelles
irrigu6es dans les sites de Donaye (ITl et IT3), de Guïa 4 et de Guédé (ITl), un r&eau de
tensiom&res, de piézomètres et de bougies poreuses a &é installé et. est suivi depuis le début
de la campagne d’hivernage.
Tous les r&ultats des analyses chimiques sur ces sites ne sont pas encore disponibles à l’heure
actuelle. Cependant le suivi tensiométrique et pi6zométrique permet d’ores et déjà de préciser
le type d’écoulement qui prévaut dans chaque site (fig. page suivante). Ainsi sur le site de
Donaye ITl il apparaît qu’à proximité du canal d’irrigation le flux d’eau est avant tout
ascendant, ce qui signifie que le profil de sol ne s’humidifïe non pas par la surface mais par la
remont6e de la nappe.
Dans plusieurs sites comme Guïa 4 et Donaye ITl, il semble que la combinaison de
l’irrigation par immersion et de la présence d’une nappe peu profonde, provoque un
phénomène de piégeage d’air dans la partie de sol située entre les deux front d’humectation,
qui n’arrive pas à se résorber lors de la campagne de culture. Par conséquent la vitesse
d’infiltration de l’eau diminue jusqu’à s’arrêter complètement, favorisant d’une part
l’évaporation et la concentration de l’eau d’irrigation en surface et des conditions
d’hydromorphie d’autre part.
6.5.
SIMULATION NUMERIQUE DE L’EVOLUTION DU BILAN HYDRO-
SALIN SUR DIFFERENTS SITES DANS LA VALLEE DU FLEUVE.
Objectif et méthode
Cette simulation essaie d’envisager les différentes possibilité d’évolution du système sol-eau
afin de déceler les risques de dégradation du sol et de tester différents scénarios de gestion de
l’irrigation afin d’éviter ou du moins de limiter ces risques.
Des suivis de terrains des transferts hydro-salins ont &é réalisés pendant plus de deux ans sur
plusieurs sites de la vallée : N’Diaye dans le Delta, Fanaye et Donaye dans la moyenne vallée
(zone de Podor). Grâce à ces suivis il a été possible d’analyser la dynamique saline de ces
sites lors de leur mise en culture qui a pu être comparée aux résultats de modèles numériques
simulant les transferts de sels et de solutés dans les sols ainsi que les équilibres chimiques.
Le modèle utilisé est le modèle LEACHM 0 version 3 de Cornwell University (Ithaca, New
York) qui permet de modéliser une infiltration monodimensionnelle dans le sol en fonction de
différentes conditions d’irrigation. Les donnCes de base à introduire dans le modèle sont :
- les propriétts physiques du sol : courbe de rdtention d’eau h(q) et la conductivité
hydraulique à saturation KS, coefficient de dispersion et de dif;fusion
- les propriétés physico-chimiques du sol : granulométrie, densité, cations
échangeables et capacité d‘échange, coefficients de sélectivité.
- les compositions chimiques des solutions dans le sol à différentes profondeurs
- les qua&& d’eau apportées lors de l’irrigation, la composition de l’eau, les pluies et
les dates des différents apports.
- I’évapotranspiration potentielle hebdomadaire ainsi que les maxima et amplitude de
température, sur toute la p&iode de la simulation,

40 1
O.PP
ie.00
20 40
JO DP
41r.33
SC :CC
CC.CC
SC .@G
d?.wJ
<E fil 0 8 (i)
QUIA 4

101
Résultats
Le modèle a été testé sur trois sites soumis a des contraintes hydriques et chimiques très
différentes :
l
A N’Diaye le site représentatif de la situation dans le Delta, est caracterise par la présence
d’une nappe salée à très faible profondeur (30 cm, parfois afneurante) et par la présence
d’un stock de calcite et de gypse très important dans le sol.
l
A Fanaye dans la moyenne vallée, le sol ne contient ni calcite ni gypse au départ et le site
est caractérisé par une absence de nappe (au moins jusqu’à 6 m de profondeur)
l A Donaye, le sol est très lourd et peu perméable, et le site présente une nappe à 2 m de
profondeur.
Sur le site de N’Diaye le modèle décrit un phénomène de salinisation du sol lié à la mise en
eau et la migration des sels vers la surface au cours des périodes de séchage, qui à long terme
peut être néfaste pour les cultures. Ce processus est amplifié par la simple culture par rapport
à la double culture. Cependant grâce aux simulations numériques on a pu montrer que si l’on
parvenait à rabattre, et maintenir tout au long de la culture, la nappe à une profondeur
minimale de 2 mètres ce phénomène s’inverserait. Et l’écoulement vers la nappe permettrait
de dessaler le profil de sol.
A Fanaye on constate que dans les conditions chimiques et hydrodynamiques mesurées
actuellement, le risque d’alcalinisation ou même de salinisation est quasi inexistant de par
l’absence de nappe en profondeur, En effet bien que le sol présente une conductivité
hydraulique très faible « la fuite )) vers le bas est d’autant plus importante qu’il n’y a pas de
nappe pouvant la bloquer. Par contre si après une longue période d’irrigation intense une
nappe venait à se former, il existerait alors un risque de salinisation voire d’alcalinisation.
Comme nous l’avons montré précédemment, il faut cependant rappeler que la conductivité
hydraulique mesurée sur les sols argileux avec l’infiltrom&re à membrane est sujette à
critique.
Conclusion
Sur le site de Donaye, les résultats de la simulation montrent que sur une longue durée de
culture (10 ans) le profil de sol risque de se saliniser par « contamination » de l’eau
d’irrigation par les solutions plus salines de la nappe, sans que pour autant celle-ci ne vienne
affleurer en surface. D’après les éléments fournis au modèle, les résultats obtenus écartent
tout risque d’alcalinisation. Cependant cette conclusion doit être nuancée par le fait que l’on
sait qu’il existe un phénomène (le piégeage d’air lors de la mise en eau ) qui limite
l’infiltration de l’eau, qui peut être un facteur favorisant l’alcalinisation, mais dont on ignore
l’importance à ce jour.
6.6.
MISE EN PLACE DU BANC DE COLONNES DE SOL DU SENEGAL
E T DUMALI

Dans le cadre du suivi du bilan hydro-salin dans diverses situations d’irrigation, un banc de
colonnes de sols non remaniés provenant de la vallée du fleuve Sénégal et de 1’Offrce du
Niger au Mali a été mis en place au laboratoire ORSTOM à Dakar,
Les colonnes ont été équipées de différents capteurs et sondes de manière à suivre les
transferts d’eau et de sels de manière optimale. Par ailleurs les conditions « dégradantes »

102
pour les sols sont artificiellement amplifiées dans cette expérimentation en imposant un fort
flux évaporatoire (jusqu’à 4cm/j), pour tenter de simuler leur évolution physico-chimique à
long terme. Le protocole expérimental a éte élaboré avec le PSI-Mali et les expérimentations
sont en cours.
6.7.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES POUR LA COMPOSANTE
Le dispositif de suivi de qualité des eaux et des sols est actuellement installé dans la zone de
Podor et la bordure Ouest du lac de Guiers (NGnith). Un site de suivi représentatif du Delta
central, notamment Boundoum, pourrait être équipé pour effectuer caractérisation physique
des sols (mesure des conductivités hydrauliques, analyse texturale et des pressions
capillaires), avec mise en place d’un réseau de piézomètres afin de suivre la hauteur et la
qualite des eaux de la nappe. Le cas échéant on pourra envisager l’installation d’un réseau de
tensiom&tres.
Le suivi physico-chimique sera poursuivi dans les sites de la région de Podor et de NGnith.
Des simulations numériques de transferts d’eau et de solutés seront réalisées dans ces sites
afin d’évaluer les risques de salinisation ou autres problèmes de dégradation susceptibles de
se développer avec la pratique de l’irrigation.
Compte tenu des problèmes de détermination de conductivités hydrauliques à saturation dans
les sols argileux exposés precédemment et de l’importance primordiale de ce paramètre dans
la quantification des transferts hydriques, on procédera à une détermination plus fine de ce
paramètre. Des mesures de conductivité hydraulique des sol argileux seront menées en
imposant des durée d’infiltration plus longues, avec différentes techniques. Parallèlement, des
mesures de quantifïcation des pressions de l’air piégé seront effectue, afin de pouvoir
determiner son influence exacte sur la cinétique d’infiltration.
7.
AUTRES ACTIVITES DU PROJET
7.1
ANIMATION-REGIONALISATION ET MISSIONS D’APPUI
Le PSI-Sénégal est chargé de la coordination et de l’animation régionales des recherches de la
composante diversifïcation. Il est apparu très tôt que cette mission était relativement délicate à
assurer efficacement dans la mesure où, la situation de la diversifkation est extrêmement
variable d’un pays à un autre. Les besoins et pratiques de diversification des cultures irriguées
dépendent en effet du contexte de la production nationale, des habitudes alimentaires et des
opportunités économiques et de débouchés qui commandent le choix et le développement des
cultures autres que le riz. Face à cette situation, les bases de l’animation régionale de cette
composante ne pouvaient être definies avec pertinence,
qu’après un éclairage sur la
dynamique agro-économique des filières qui mettrait en exergue, selon les pays, celles à
accompagner et à soutenir. A cet égard, le retard dans l’affectation de l’économiste filière sur
poste ATD qui ne s’est faite qu’en novembre 1997, soit deux ans après le démarrage du projet,
a constitué un sérieux handicap et n’a pas permis au PSI-Sénégal de jouer pleinement son rôle
d’animation régionale.
Ainsi, pour la composante diversifkation, les activités d’animation et de regionalisation ont
été assez modestes. Elles ont revêtu deux formes : missions d’appui et de coordination auprès

103
des autres pays membres du PS1 et accueil de missions d’information et d’échange en
provenamx de ces pays. On peut ainsi noter les activités suivantes :
- mission d’information, d’échange et de coordination de deux chercheurs (agronomie
grandes cultures et maraîchage) au Mali en janvier 1997.
- mission d’information et d’échange de l’économiste (ORSTOM) en Mauritanie en
janvier 1997.
- à la demande du PSI-Mauritanie, deux missions d’appui en 1997 et quatre en 1998
ont été effectuées en Mauritanie dans le domaine de l’elevage, pour une analyse de la
situation et l’elaboration d’une méthodologie d’enquête et de suivi.
- accueil en avril 1997, d ‘une mission du correspondant diversification de PS1 Mali et
de celui du PSI-Mauritanie accompagne de deux agronomes, pour une information sur
la démarche du PSI-SCnegal et une visite de sites de recherche.
- mission de coordination et de suivi de trois chercheurs (agronomie, maraîchage,
arboriculture) en Mauritanie en novembre 1997.
- mission de l’économiste filière au Mali en mars 1998 pour appuyer l’économiste du
PSI-Mali et quatre missions en 1998 aupres du PSI-Mauritanie pour appuyer l’equipe
et préparer l’installation et le programme de deux stagiaires (1 &udiante
ESATKNEARC de Montpellier et 1 étudiante en économie de l’université de
Nouakchott).
- accueil en août d’une mission de 1’Animateur Composante Intensification et du
Coordonnateur national PSI-Mauritanie (suivi activite et programmation 1999).
w mission de l’Animateur, de l’économiste filière et du Coordonnateur national en
Mauritanie en octobre 1998 (préparation du programme, 1999, suivi d’une stagiaire et
contacts divers).
e mission de 1’Animateur et de l’économiste filière au Mali et au Niger en octobre
1998 pour suivi activités et préparation programme 1999.
- accueil du Correspondant et d’un chercheur de la Composante Diversifkation du
PSI-Mauritanie (octobre 1998) pour prkparation d’un dispositif de recherche a mettre
en Mauritanie pour l’étude économique des exploitations.
Pour les autres composantes, le PS1 Sénégal a effectué plusieurs missions d’appui technique
en Mauritanie : deux dans le cadre de la Lutte contre la degradation des sols (un chercheur
avec l’animateur régional de la composante, mars et octobre 1997), deux dans le cadre de
l’intensification en 1998 (lutte contre les mauvaises herbes). Pour la composante gestion
technique et sociale de l’irrigation, le Comité de Coordination de décembre 1997 avait
demande au PSI-Sénégal de seconder le PSI-Niger dans le domaine de l’animation régionale
et dans ce domaine, 4 missions d’appui (en 1997 et 1998) ont été effectuées auprès de PSI-
Mauritanie ainsi que 2 missions circulaires dans tous les pays du PS1 en début 1998 et une au
Mali (octobre 1998) appui scientifique et programmation 1999. Pour la Composante
Intensification, une mission a tté effectuée au Mali et un stagiaire mis en place pour l’étude
sur la planification des campagnes.
Par ailleurs, le projet a reçu différentes missions extérieures d’appui ou de concertation. Les
principales missions d’animation et d’appui sont récapitulées dans le tableau ci-après.

104
Tableau 30: Récapitulatif des missions de coordination-animation et d’appui
Inf’o. et coordination
PSI-Mauritanie.

107
- atelier de formation (12 au 14 fevrier 98) dans le cadre de la composante
diversification, sur la conservation de l’oignon au CIFA (Centre de Ndiaye) pour 8
techniciens du projet FED/SAED/Belgroma de Podor ;
- la composante diversification a accueilli dans la val&, la première session de
formation régionale concertée en “protection intégrée des cultures l&umières en
régions chaudes”, organisée par le CNEARC et la FAO du 26 au 28 février 97. A
cette occasion, des visites de périmètres ont été par ailleurs organisées à la station
ISRA de Ndiol, et dans des p&im&res à Dagana (SODEAN, Fédior), Richard-TO11
(CSS), Savoigne (SOCAS et GIE AGRINORD)
- formations en 1997 et 1998 des producteurs du projet PAOPIM&4ED dans le
domaine de la lutte contre les adventices, les itinéraires techniques maraîchers,
l’arboriculture.
7.3.2 ACCUEIL D’ETUDIANTS DOCTORANT ET DE STAGIAIRES
Le PS1 a accueilli et appuyé :
- M Olivier Barreteau ENGREF-ClRAD (en 1996 et 1997) qui prépare une thèse sur la
modélisation du fonctionnement et de la gestion des systèmes irrigués suivant les
stratégies des différents acteurs dans la vallée à Podor (appui-encadrement S. M Seck,
P. D’Aquino, ). M. Barreteau a fait une restitution de ses résultats preliminaires auprès
de la SAED puis à I’ISRA-PS1 sous forme d’animation scientifique. Sa soutenance est
prévue en 1998 ;
- M. Jean Michel Sourisseau (Université Paris X/CIRAD) en 1996 pour un DEA sur
l’économie et les exploitations agricoles irriguées dans le Delta, et en 1997 et 1998
pour la préparation d’une thèse portant sur l’étude comparative de l’Économie et de la
gestion des exploitations irriguees dans le Delta du Sénégal et à l’Office du Niger au
mali. M Sourrisseau a fait en juin 98, une restitution de ses résultats pr&ninaires
(appui C. Dancette ; H. Benz ; S. Seck ; P. D’Aquino).
- Virginie Rousselin (INA-PG) pour des recherches en 1996 sur l’effet du travail
mécanisé du sol sur l’implantation du riz irrigué (encadrement C Poussin et S Kanté).
- Bamba Diaw (Universite Strasbourg/ORSTOM) pour des recherches en 1996/97 sur
la modélisation des transferts d’eau dans la vallée (Podor) ; encadrement P. Boivin ;,
- Dahou Tarick (EHEWParis) qui mène depuis 1996, des recherches sur le
développement
des Organisations paysannes (aspects institutionnels et
organisationnels) ; appui S. M. Seck ;
- M Lamine Diakité, allocataire ORSTOM (en 1997) qui poursuit des recherches
entamées en 1996 pour les besoins d’une thèse en anthropologie économique sur les
déterminants de la consommation du riz dans la vallée du Sénegal ; thèse co-encadrée
par M Georges Courade (ORSTOMIIEDES Paris) et S. M. Seck (PSI). Soutenance
prévue en fin 98.
- Mlle Emmanuelle Deprez, étudiante sous convention CIRAD, qui a fait un stage de
trois mois (septembre-novembre 97) en Cconomie agricole sur l’arachide irrigu&e
(encadrement C. Dancette, H. Benz) ;

108
- M Th. Véclin (en 1997), étudiant en DESS a Paris X-Nanterre sur la gestion
flnanciere et technique des Groupements d’intérêt économique (GIE) dans la moyenne
vallée a Guedé (encadrement Xavier Le Roy).
7.3.3 ENCADREMENT ET FORMATION D’ETUDIANTS-STAGIAIRES
Le PSI-Sénégal a dtveloppé à partir de fin 1996, une politique d’accueil et d’encadrement de
stagiaires. Les stages ne sont acceptés que lorsque le sujet /thème s’inscrit dans les
thématiques d’une des composantes et intéresse directement l’activité d’un chercheur qui en
assure alors l’encadrement . L’accueil de stagiaires est fort intéressant et utile pour le projet. Il
permet de collecter diverses informations de base et de faire dégrossir certaines questions par
des stagiaires qui sont très motives, d’une part pour apprendre aux cotés des chercheurs et
d’autre part, parce qu’ils doivent réaliser des memoires dans le cadre de leur formation.
Les stagiaires proviennent essentiellement de l’université Gaston Berger de Saint-Louis
(USL), de l’Institut des Sciences de l’Environnement de Dakar (ISE), de I’Ecole nationale des
Cadres Ruraux de Bambey (ENCR), mais également de certaines Ecoles inter-Etats des pays
voisins (Centre AGHRYMET de Niamey, I‘Bcole des Techniciens Supérieurs en Hydraulique
et Equipement Rural de Ouagadougou).. Le tableau ci-après en donne les détails.
Tableau 3 1 : Stagiaires et étudiants encadrés par le PSI-Sénégal
Prhom - Nom
QuaMication
ThèmeBujet
PCriode
Maq stage
Institution
Djibril Fall
Maîtrise USL
Réceptivitb des paysans de la vallée par
Juin-Sept. 96
s. Kpté
rapport au combint+ stripper/batte#x+e à riz
Diagne et Guèye
Maîtrise USL
Evaluation économique des disponibilités et FévrierMai 97
M. Dikye et
potentialités d’engrais organique sur la
A. A.: Fall
bordure ouest lac de GI&$S
Ndéye C. Diop
Maîtrise USL
Evolution occupation agricole zone
Mai /Juillet 97 P. D’Pqguino
Boundoum
Mouhamdou Dia

Performances techntco-éco. La
7.4
OUVERTURE ET PARTENARIATS DU PROJET
Le PSI-Sénégal a développé à partir du premier semestre 1997, une stratégie de partenariat en
direction de certains projets intervenant dans la région. Ces partenariats sont contractualisés
autour d’activités bien définies et inscrites dans les missions du PST, avec des objectifs prkcis
et une r+artition claire des tâches et des contributions des parties.
Cette stratégie de partenariat a pour objectifs de :
- donner un appui institutionnel à ces partenaires à travers la fourniture d’une
expertise ;
- élargir et renforcer à travers ces partenariats, l’impact du projet ;
- ouvrir d’avantage le projet, favoriser les échanges et développer des synergies au plan
technique et financier ;
w accroître les moyens du projet par le financement par les partenaires, des coûts
directs de fonctionnement de certaines activités ex6cutCes sur leur demande.
Deux partenariats ont été ainsi conclu et un projet de partenariat est en discussion.

7.4.1 PARTENARIAT PSI-SENEGALiPROJET PAOPIM-SAED DE CASCAS
Le Projet d’Appui aux Organisations Paysannes de I’Ile à Morphil (PAOPIM) est implanté ii.
Cascas (Ile à Morphil, département de Podor) et vise à consolider le développement des
périmètres irrigués villageois de cette zone à travers un programme de r&abilitation. Le
projet domicilié à la SAED, est financé par les Pays Bas avec l’Institut Royal des Tropiques
d’Amsterdam (KIT) comme agence d’exécution.
Après plusieurs rencontres et discussions, un partenariat formel a été contractualisé en octobre
1997 entre le PAOPIM et l’ISRA/PSI. Celui ci porte d’une part, sur la formation de
techniciens et responsables de l’encadrement et d’autre part, sur la diversification (essai
d’introduction, tests de démonstration et mise au point de systèmes de culture) et sur la
maîtrise des adventices.
Le programme a démarré en novembre 1997 avec une convention conclue pour une durée de
6 à 8 mois pour une première phase qui s’est achevée en mai 1998. Son évaluation a éte
satisfaisante et une seconde phase a été conclue pour 6 mois à partir d’octobre 98. Quatre
chercheurs sont impliqués à titre principal : C. Dancette (agronomie grandes cultures), S.
Dia110 (malherbologie), M. NGuer (arboriculture) et J. Huat (maraîchage).
7.4.2. PARTENARIAT PSI-SENEGAL AVEC LE PROJET GTZ DE PROTECTION ET
GESTION DURABLE DE LA ZONE PERIPHERIQUE DU PARC DU DJOUDJ
Le Parc National des Oiseaux du Djoudj (16.000 ha) situé dans le Delta du fleuve a Cté crée
en 1971. Il est classé patrimoine mondial depuis 198 1. La modification du régime des eaux
avec le Barrage de Diama et le développement de l’agriculture irriguée dans le Delta, ont
engendre des modifications socio-économiques et écologiques qui menacent le PNOD. Pour
faire face à cette situation, le projet financé par la GTZ vise à améliorer la protection
intérieure du Parc tout en développant avec les populations environnantes une politique de co-
gestion de la péripherie.
Le partenariat établi entre le projet GTZ et le PSI-Sénégal porte sur l’étude de l’élevage dans
sept villages de la zone périphérique du Parc (recensement des éleveurs et des troupeaux,
typologie des élevages, cartographie de la zone, étude de la gestion des troupeaux...). Ces
études ont pour finalité de proposer des projets pilotes en sylvo-pastoralisme, adaptés à la
périphérie du PNOD, dans la situation actuelle de l’Après barrages et du développement de
l’irrigation.
La convention de partenariat a été signée en mi-novembre 1997. Les rapports des études
nécessaires ont été réalisés. Une seconde phase a été conclue avec démarrage en novembre
1998.
7.4.3. PROJET DE PARTENARIAT PSI-SENEGAL AVEC LE FPA, LE CIFA ET LA
SAliD POUR L’AMELIORATION ET LA PROFESSIONNALISATION DE LA
GESTION DES AMENAGEMENTS
Le PSI-Sénégal avec l’appui du Coordinateur Régional a élaboré un projet pour l’appui à
l’amélioration et à la professionnalisation de la gestion des aménagements, notamment
transférés.
Ce projet qui cible en particulier les responsables de l’irrigation et de la gestion de la redevance

111
hydraulique dans les grands aménagements a Cte accueilli favorablement par la Fédération des
Périmètres Autogérés de Dagana (FPA). II fait l’objet de consultations internes au sein de cette
dernière et devrait conduire en cas d’accord à une recherche conjointe de son financement en
1999 et serait exécut& en collaboration avec le CIFA et la MED.
Notons qu’un projet de partenariat est en discussion depuis fin 1997 avec la SODEFITEX et
la SAED pour un programme de recherche-développement autour du coton irrigué. La culture
du cotonnier irrigué est en effet en cours d’adaptation et de developpement dans la vallée par
la SAED en collaboration avec la SODEFITEX qui a implanté une ferme dans la moyenne
vallée à Donaye. Des tests sont conduits dans cette dernière ainsi que dans certains pkimètres
en collaboration avec des groupements de producteurs. Le PS1 envisage de s’impliquer dans
ce processus de développement du coton irrigué, pour contribuer à la mise au point des
systèmes de culture avec des rotations coton/maïs et coton/arachide. Les discussions sont en
cours autour des modalités concretes de partenariat avec la SODEFITEX. et la MED.
8.
CONCLUSION
Le Projet PSI-Sénégal a démarré effectivement en début 1996. II a connu après quelques
balbutiements, une amélioration sensible au niveau de ses activités et de son fonctionnement,
quoique la situation générale de I’ISRA qui l’abrite demeurant encore tres difficile du point de
vue financier et de son fonctionnement interne, se répercute sur son déroulement. Au plan
des activités, les diverses composantes sont aujourd’hui actives et toutes les zones de
reférence sont concernées avec des différences d’intensité selon les composantes et les zones.
Pour le composante Intensification de la riziculture la synergie avec I’ADFWO qui joue un
rôle moteur pour cette thématique au Sénégal et dans la sous région et qui permettrait son
renforcement, n’a pas encore atteint le développement et le degré d’intégration souhaites.
Toutefois, les collaborations et résultats obtenus en machinisme agricole et dans la lutte
contre les mauvaises herbes créent une nouvelle dynamique qu’il conviendra de soutenir et de
développer. La composante gestion technique de l’irrigation a réalisé un travail important
dans la mise au point, au niveau périmètre et à I’Cchelle locale, d’une méthodologie de
recherche et d’un SIG dans ce domaine relativement nouveau de recherche. La collaboration
avec I’ATPKIRAD devrait permettre de compléter les travaux de cette Composante en
prendre en charge les aspects relatifs à la gestion financière et celle de la redevance et de
proposer des outils de gestion aux responsables des périmètres et des Unions hydrauliques.
Les difficultés inhérentes à de telles innovations et mises au point de la démarche
méthodologique de ces activités de la Composante GTOFSI, n’ont pas permis d’investir en
même temps plusieurs sites et périmètres de recherche, d’autant que la démarche élaborée au
niveau périmètre est apparue lourde et mérite d’être simplifiée. Par ailleurs, l’option du projet
de collaborer avec la MED qui dispose d’équipement importants dans le domaine du SIG afin
d’éviter une duplication des moyens, n’a pas été sans créer des lenteurs et une certaine
dépendance dans la conduite de certaines opérations (digitalisation, numérisation,
cartographie...). II convient d’améliorer et de renforcer la collaboration avec la SAED pour
limiter de telles contraintes, si tant est que la duplication des moyens doit être évitée entre les
deux structures partenaires.
La Composante Lutte contre la dégradation des sols a réalisé des travaux de base très
importants. Toutefois, la concentration et spécialisation de leurs limitent quelque peu l’impact
des recherches quant à un éclairage holistique de la problématique de la dtgradation des sols,
relatée au fonctionnement des systèmes de cultures irrigués. Des améliorations sensibles sont

113
intervenues depuis mi-97 dans le fonctionnement de la composante. Elles doivent être
renforcées d’une part, par une plus grande synergie des chercheurs et une démarche
interdisciplinaire entre cette composante et les autres.
Il est apparu pour la composante Diversiflcation, que l’exécution des activités en milieu réel et
en partenariat avec les organisations paysannes était très délicate, voire difficile. En effet, les
défaillances des producteurs dans leurs engagements tacites avec les chercheurs, ont des
impacts directs sur les activités et leurs résultats. Le projet n’ayant pas les moyens d’être
partout et de faire face à toute la demande de recherche, un recentrage des activités de cette
composante a été opéré, avec des activités limitées et ciblees sur des dynamiques fortes de
production agricole et autour des partenariats plus fiables. L’arrivée en poste de l’économiste
filière devrait aider à renforcer cette orientation, en fournissant des éclairages sur la
dynamique économique et les aspects fonctionnement et comp&itivite de certaines filières de
diversification qui permettraient de cerner celles à privilégier.
Au plan du fonctionnement du projet, les clarifications apportées par les partenaires
institutionnels, notamment 1’ISRA et I’ORSTOM, dans le dispositif de chercheurs intervenant,
à titre principal dans le PS1 ont induit des changements appréciables. La coordination et,
l’animation tant au niveau des composantes que de la Coordination nationale est encore à
parfaire.
Pour l’ensemble des composantes, l’accent devra être mis pour la période à venir, sur la
consolidation et la diffusion des résultats en direction des utilisateurs et partenaires au
developpement, sous forme de restitutions, ateliers, fiches techniques, notes de synthèse et
publication. Cette dimension sera developpke pour 1999 dont le programme sera
essentiellement orienté vers la flnalisation et la valorisation des travaux et résultats de
recherches pour des présentations a l’atelier de bilan et synthèse prévu en decembre 1999.

113
ANNEXE
PRINCIPAUX DOCUMENTS ELABORES DANS LE CADRE DU PSI-SENEGAL
Documents gikéraux
Programme d’exécution technique et financier du PSI-Sénégal pour 1996. ISRA Saint-Louis,
PS1 janvier 1996,17 p.
Rapport d’activité 1996, PSI-Sénégal. ISRA Saint Louis, PS1 decembre 1996,19 p.
Programme d’exécution technique et financier du PSI-SCnégal pour 1997. ISRA Saint Louis,
PS1 dkembre 1996, 24 p.
Rapport d’activités 1997 du PSI-Sénégal. ISRA Saint-Louis, PS1 novembre 97,92 p.
Programme d’exécution technique et financière du PSI-Sénégal pour 1998. ISRA Saint-Louis,
PS1 décembre 1997, 18 p
Le Pôle régional de recherche sur les systèmes irrigués soudano- sahéliens PSI-CORAF : les
premiers résultats. Dakar, CORAF s.d., 7 p.
Etudes diagnostic
Diagnostic participatif dans le Delta central du Fleuve Sénégal : Pont Gendareme-Thilène.
ISRA Saint Louis, PS1 mai 1997, 41 p.
Diagnostic participatif dans le Delta central du Fleuve Sénégal : Diawar-Mboundoum. ISRA
Saint Louis, PS1 mai 1997, 40 p.
Diagnostic participatif dans le Delta central du Fleuve Sénégal : Synthèse. ISRA Saint Louis,
PS1 mai 1997, 13 p.
Diagnostic participatif dans la bordure ouest du lac de Guiers : cas du terroir de NDer : ISRA
Saint Louis, PS1 mai 1997, 32 p.
Diagnostic participatif dans la bordure ouest du lac de Guiers : cas du terroir de Ndimbe-Brar:
ISRA Saint Louis, PS1 avril 1996 1997, 21 p.
Composante diversification des systèmes de culture
Rapport de fin de contrat : bilan des recherches sur la diversitïcation. ISRA Saint Louis, PS1
1996,27 p. C. DANCETTE.
Aperçu sur l’organisation économique des exploitations agricoles du Delta du fleuve
Sénégal : monographies de groupes domestiques dans deux villages. Etat d’avancement.
ISRA Saint Louis. PSI-Univ. Paris X, mai 1996,SO p. Rapport de stage. J. M. SOURISSEAU.
Valorisation de la paille de riz par le traitement à l’urée et son utilisation par le bétail dans la
vallée du fleuve Sénégal. ISRA Saint Louis. PS1 août 1996, 17 p. Ch. SALLI.

114
Economie des exploitations agricoles dans les systèmes irrigués de la bordure ouest du lac de
Guiers. ISRA Saint Louis, PS1 juin 1997,29 p. A. A. FALL..
Fiches techniques sur la tomate pour l’industrie dans la vallée du fleuve, version provisoire.
ISRA Saint Louis. PS1 octobre 1997. J. HUAT
Diversification dans la vallée du fleuve Sénégal. Fiche par culture. Saint-Louis, ISRA/PSI+
SAED, juin 1997,15 p.
Synthèse des acquis de la RD sur l’arachide irriguée dans la vallée et le delta du fleuve
Sénégal de 1993 à 1996. ISRA Saint-Louis, PS1 avril 1997,35 p. C. DANCETTE.
Rapport régional des activités de la composante diversifïcation en 1997. ISRA Saint-Louis,
PS1 decembre 1997, 11 p. C. DANCETTE
Appui aux travaux en économie des filières du PS1 Mali. Rapport de mission au Mali du 19
au 26 mars 1998. ISRA Saint-Louis, PS1 avril 1998 16 p. H. DAVID BENZ.
La production d’arachide irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal et sa commercialisation en
vert sur le marché local. Rapport de stage, Montpellier CIRAD-PSI, décembre 1997, 46 p. E.
DESPRES.
Etude preliminaire sur l’élevage de la zone périphérique du Parc National des Oiseaux du
Djoudj. ISRA Saint Louis, PSI-GTZ fevrier 1998, 19 p. Ch. CORNIAUX ; P. D’AQUINO ;
Ch. SALL.
Mission d’appui aux activités en élevage. Composante
diversiflcation des systèmes de
cultures irriguées PSI-Sénégal. 6 au 13 janvier 1998. CIRAD Montpellier, ISRA Saint-Louis,
PS1 mars 1998,27 p. H. GUERIN.
Compte rendu de Mission d’appui aux PS1 Sénégal et Maurikmie du 23 février au 5 mars
1998 : Programme productions horticoles. CIRAD Montpellier, ISRA Saint-Louis, PS1 11 p.
H. DE BON.
Rapport d’evaluation à mi-parcours des activités de recherche/ developpement et formation du
premier trimestre. Projet PSI-ISRA/PAOPIM- SAED. Mission effectuée du 18 au 20 février
1998. ISRA Saint-Louis 8 p. C. SALL..
Quelques réflexions sur la campagne de tomate d’industrie 97198 (version provisoire). ISRA
Saint Louis. PS1 mai 1998, 10 p. J. HUAT.
Gestion financière et technique des GIE de producteurs agricoles à Guédé-Village dans la
moyenne vallée du fleuve Sénégal. Rapport de stage de, DESS Analyse économique et
strategie du développement. Univ. Paris X-Nanterre, Th. VECLIN.
La difficile mutation de l’agriculture irriguée dans la vallée du Sénégal. Colloque SFER sur
l’irrigation et la gestion collective de la ressource en eau en France et dans le monde,
Montpellier, 19-20 novembre 1998. X. LE ROY

115
Composante Intensification de la riziculture irriguée
Synthèse des recherches sur la double culture du riz dans le fleuve. ISRA Saint Louis. PS1
novembre 1996,38 p. T. DIOUF,
L’organisation économique des agriculteurs du delta du fleuve Sénégal. Tentative d’une analyse
institutionnelle de l’échec de l’intensification agricole. , PSI-Sénégal, décembre 1996. J. M.
SOURISSEAU.
Identification des thèmes fédérateurs entre PS1 ET ADRAO pour 1997. Réunion de
Saint-Louis 17 janvier 1997). ISRA Saint-Louis, PSI-ADRAO, 8 p. J. C. LEGOUPIL ; K.
MIEZAN.
Intensification de la riziculture irriguée. Rapport de mission au Senégal et en Mauritanie du 11
au 17 mai 1998. CIRAD-PSI, mai 1998,34 p. P. MARMOTTE.
Résultats de l’essai d’évaluation de l’herbicide bensulfuron méthyle (Londax) en milieu
paysan pour le désherbage du riz irrigué. PSI-CORAF, juillet 98 (version provisoire), 9 p. S
Dia110 ; 1 Kane ; S Aly.
Composante Gestion technique, organisation sociale et foncière de l’irrigation
Etude sur l’hydrauhque agricole dans la vallée du fleuve Sénégal : Synthèse des acquis de la
recherche. ISRA Saint Louis. PS1 décembre 1996,23 p. M. WADE.
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