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CnRaA, D E S A I N T - L O U I S
DEPARTEMENT DE RECHERCHES
P SI!R LES SYSTEMES DE PRODUCTION
ET LES TRANSFERTS DE TECHNOLOGIE
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RAPPORT ANNUEL 1985
DU PROGRAWIE DE RECHERCHE
SUR LES SYSTEMES DE PRODUCTION
DU DELTA DU FLEUVE SENEGAL
JrY, JAMIN, PnLAMBRECHT, M,NDIAYEt JmFtTOURRA@l
EQUIPE SYSTEMES FLEUVE
_
JUILLET 1986

I.S.R.A.
C.R.A. DE SAINT-LOUIS
DEPARTEMENT DE RECHERCHES
SUR LES SYSTEMES DE PRODUCTION
ET LES TRANSFERTS DE TECHNOLOGIE
EN MILIEU RURAL
RAPPORT ANNUEL 1985
DU PROGRAMME DE RECHERCHE
SUR LES SYSTEMES DE PRODUCTION
DU DELTA DU FLEUVE SENEGAL
J.Y.JAMIN, P.LAMBRECHT, M.NDIAYE, J.F.TOURRAND.
Juillet 1986

INTRODUCTION
Ce rapport fait le point sur les activités de 1'Equipe
Systèmes Fleuve en 1985, et donne les premiers résultats des
opérations de recherche qui ont été menées.
L'année 1985 a été marquée par le lancement
d'opérations pluridisciplinaires associant des enquêtes, des
suivis, et des essais, dans les villages de trois zones retenues
en début d'année suite à une enquête exhaustive qui a couvert
tout le Delta.
Malgré un certain nombre de problèmes concernant le
personnel de recherche et d'éxécution ainsi que les financements,
des résultats intéressants ont pu être obtenus, et les
collaborations avec la SAED ont pu être renforcées.

2
SOMMAIRE
1. ORIENTATIONS DU PROGRAMME
2. RECHERCHES EFFECTUEES EN 1985, RESULTATS OBTENUS
3. COLLABORATIONS AVEC LE DEVELOPPEMENT
4. PROBLEMES RENCONTRES POUR L'EXECUTION DU PROGRAMME
5. PERSPECTIVES POUR 1986
6. PUBLICATIONS ET DOCUMENTS DE TRAVAIL

3
1. ORIENTATIONS DU PROGRAMME
Pendant longtemps dans la région du Fleuve, la recherche a eu
pour but principal de fournir au développement les cultivars et
les techniques qui lui permettraient de maximiser la production
rizicole.
Depuis quelques années , on dispose donc d'un paquet
technologique permettant d'obtenir de très bons rendements en
riz, mais de nouvelles questions sont venues se poser :
- Face à la diversité des situations agro-écologiques, ne
faut-il pas adapter les techniques à mettre en oeuvre ?
- Cet objectif "production maximale" est-il celui de tous les
paysans? Si non, pourquoi ? Que doivent faire le
développement et la recherche face à celà ?
- Avec la mise en service des barrages, la double culture
pourra être généralisée, Quelles sont les possibilités
pratiques de faire de la double-riziculture ? Quelles
cultures de diversification peut-on proposer ? Dans le cadre
de quelle politique agricole ? Pour quels types
d'agriculteurs ?
- Les intrants coûtent de plus en plus cher, les problèmes de
calendrier cultural sont aigus, comment réduire les coûts
et/ou les temps de travaux ?
- L'élevage a beaucoup évolué, il utilise largement les
sous-produits disponibles; cette situation est-elle durable ?
Comment peut-on mieux utiliser l'eau et les sous-produits
disponible pour favoriser le développement des productions
animales ?
Celà correspond-il aux objectifs des éleveurs ?
- Les aménagements, la motorisation coûtent cher, comment les
rendre gérables par les paysans, dans le cadre de quel type
d'organisations,
avec le soutien de quelle politique ?
Quelle est leur rentabilité ?
Pour répondre à ces questions, il est indispensable qu'un
travail pluridisciplinaire soit mené en milieu paysan, afin de
préciser les problèmes et de proposer des réponses adaptées.
En fonction de cette problèmatique générale, l'équipe s'est
fixée comme grands objectifs de :
- mieux connaître le fonctionnement des systèmes de
production paysans et de leurs sous-systèmes (de culture,
d'élevage),ainsi que celui des organisations paysannes qui
les regroupent;
- mettre l'accent sur les principales contraintes et sur les
potentialités de ces systèmes, ainsi que sur les éléments
extérieurs qui jouent un rôle déterminant sur leur conduite;

4
- proposer et tester, en collaboration étroite avec les
recherches thématiques et le développement, des modifications
dans ces systèmes, compatibles avec les objectifs des paysans
et ceux de l'état, afin de mieux valoriser les ressources
disponibles et les investissements en cours; l'accent sera en
particulier mis sur la double-culture, la diversification,
l'élevage, la valorisation des sous-produits agricoles, et
l'utilisation des intrants ;
- définir les modalités de transfert de ces modifications, et
les tester en collaboration avec la société de développement
(SAED);
- proposer, et tester avec le développement, des formes
d'organisations paysannes susceptibles de gérer elles-mêmes
les aménagements et les équipements, dans des conditions
économiques satisfaisantes pour tous les partenaires;
- fournir aux recherches amont des éléments de réflexion pour
orienter leurs actions
- contribuer à faire progresser la méthodologie des
recherches pluridisciplinaires en milieu rural.

2. RECHERCHES EFFECTUEES EN 1985, RESULTATS OBTENUS :
2.1. CALENDRIER D'ACTIVITE :
. Le début de l'année 1985 a été consacré à l'achèvement et
au dépouillement de l'enquête "village", commencée en 1984,
et qui concernait tous les villages du Delta.
Le dépouillement a été centré sur la recherche de
;'homogénéité ou de l'hétérogénérté spatiale des principales
caractéristiques des différents villages, ce qui a permis de
faire un zonage, puis de choisir trois zones prioritaires ;
au sein de celles-ci, une enquête a été menée en avril-mai au
niveau des concessions d'un sous-échantillon de villages
jugés particulièrement intéressants.
. Une analyse manuelle des principales caractéristiques des
concessions enquêtées a permis de choisir dans chaque zone
prioritaire quelques villages au sein desquels a été pris un
échantillon raisonné de concessions devant faire l'objet d'un
suivi à partir de l'hivernage.
. Ce suivi a débuté en juillet, et a duré pendant toute la
campagne ; la saison froide 85/86 a également été suivie dans
les mêmes concessions ; faute de moyens, la campagne de
saison sèche chaude 1986 n'a pu faire l'objet d'un suivi.
. Les essais en station, portant sur les cultures fourragères
et les techniques de préparation du sol en
double-riziculture, ont été conduits en saison sèche 84/85,
en hivernage 85, et renouvellés en saison sèche 85/86.
. Les essais en milieu paysan ont concerné la campagne
d'hivernage 85, et celle de saison froide 85186 ; début 86
quelques essais ont été mis en place pour la saison sèche
chaude de riz.
. Les inventaires aériens du bétail et des cultures
maraîchères ont été effectués en mars-avril 85, et reconduits
à la même période en 86.
. Deux enquêtes ponctuelles ont été lancées en fin d'année,
la première reconduisant l'enquête sur l'utilisation des
engrais effectuée fin 1984 sur le même échantillon, la
seconde concernant le suivi des prix dans les marchés de
Saint-Louis, Ross-Béthio, et Richard-Tell.
Toutes les périodes de l'année ont donc vu se dérouler des
activités sur le terrain, ce qui est indispensable dans cette
zone où l'activité agricole est continue, avec trois saisons
de culture qui se chevauchent :
la saison d'hivernage, de juillet/août à
décembré/janvier
. la saison sèche froide, d'octobre/novembre à mars/avril
. la saison sèche chaude, de février/mars à juin/juillet.
Ces activités ont été menées par une équipe composée de deux
agronomes, un économiste, et un vétérinaire.

6
2.2. DETAIL DES ACTIONS DE RECHERCHE EFFECTUEES, ET
RESULTATS :
- Fin de l'enquête village et dépouillement :
Lors de cette enquête, 112 villages ont été visités, soit la
totalité des villages du Delta à l'exception de quelques petits
villages en position marginale de la bordure Sud.
Grâce à cette enquête, on dispose de nombreuses données sur
la situation agricole du Delta en 84/85, avant la mise en service
du barrage de Diama, intervenue fin 85. Ces données concernent
l'histoire des villages, les infrastructures dont ils disposent,
les activités agricoles qu'ils pratiquent, les autres sources de
revenu auxquelles ils font appel ; ces renseignements ont été
collectés auprès des responsables des différents villages.
A partir des principales caractéristiques de l'activité
agricole des villages (cultures irriguées, maraîchage, cultures
traditionnelles, élevage, . ..>. des autres activités (pêche,
cueillette, activités extra-agricoles,...), de la population
(importance, ethnies,... ), et des infrastructures existantes,
sept zones ont été distinguées au sein du Delta (cf carte page
suivante) :
. 1: "MAURE" : zone d'éleveurs et de commerçants, avec
tr& peu d'agriculture ; cette zone devrait évoluer très
rapidement, puisque bénéficiant à partir de 1986 de
Diama, et ayant été choisie pour l'installation
d'exploitants privés autonomes extérieurs à la zone.
.2: "DIAWDOUN"
: zone ayant peu de cultures irriguées
actuellement (foyers uniquement), et où la production
maralchère, destinée au marché de Saint-Louis, est très
importante
; elle pourrait évoluer vers une situation de
type "LAMFSAR" dans l'avenir.
. 3 : "TROIS MARIGOTS" : zone où il y a actuellement
très peu d'activité agricole, en raison de la sécheresse
et de la fermeture des vannes l'alimentant en eau ;
avec
Diama, cette zone pourrait évoluer rapidement vers une
situation de type "DIAWDOUN".
. 4 : "LAMPSAR"
: zone de cultures irriguées, d'élevage,
de-maraîchage , et de cultures pluviales. l'usine de
tomate, l'ISRA, la base et la rizerie SAED de
Ross-Béthio fournissent un certain nombre d'emplois
salariés.
.5: "BOUNDOUM-FLEUVE"
: zone de la grande riziculture,
avec de l'élevage , mais pas de cultures pluviales et
très peu de marakhage ; le Delta "typique".

7
.6: "RICHARD-TOLL"
: zone d'influente de la CSS
(Compagnie Sucrière Sénégalaise), qui attire la main
d'oeuvre vers ses emplois salariés ; du point de vue
purement agricole , trois sous-zones peuvent être
distinguées
: l'Ouest (proche de la zane
"BOUNDOUM-FLEUVE'), l'Est (avec peu de riz mais beaucoup
de tomate et de marakhage), et le Sud (Ndombo-Thiago,
avec riziculture et polyculture). Zone d'élevage.
.7: "LAC DE GUIERS" : zone de cultures pluviales, de
pêche, et de jardinage de décrue (manioc, légumes) ; la
riziculture est encore peu développée ; à l'avenir,
cette zone devrait voir la part des cultures irriguées
augmenter et évoluer vers un type "DIAWDOUN", tout en
conservant ses spécificités (pêche et cultures pluviales
de rente).
Les zones "LAMFSAR", "BOUNDOUM-FLEUVE", et "RICHARD-TOLL"
nous ont semblé les plus intéressantes pour faire des études
tournées vers l'avenir du Delta, les autres zones allant
probablement connaztre une évolution progressive vers ces types.

8
CARTE DES ZONES HOMOGENES DU DELTA

L E D E L T A D U F L E U V E S E N E G A L : Z O N E S H O M O G E N E S .ET L I E U X
D E T R A V A I L P R I V I L E G I E S D E L’EQUII’E Sj’STEME
IP -
t I
- . -.CI/ ZONES HOXOCEHES :
I
'*klAURE"
"DIAWDOUN"
"TROIS MARIGOTS"
"LAMPSAR"
"BOUNDOUM-FLEUVE"
"RICHARD-TOLL"
"LAC DE GUIERS"
0
10
20
Thiago
Village, centre d'une petite
1
l
1
Echelle fKn1
zone de travail

- Conduite et dépouillement de l'enquête "concessions" :
Cette enquête a été effectuée sur un échantillon de 22
villages, au sein des trois zones retenues. Pour 20 villages
toutes les concessions ont été enquêtées, pour les deux plus
importants on a choisi un quartier. Cette enquête visait à
recueillir des données sur la composition de la famille, son
organisation, les activités agricoles, le foncier, le cheptel,
les équipements, les activités extra-agricoles, et les principaux
problèmes rencontrés dans le domaine agricole. Au total environ
500 concessions ont été enquêtées. La répartition de ces
concessions par zone et par ethnie est précisée dans le tableau 1 :
Tableau 1 : répartition spatiale et ethnique des concessions
enquêtées.
Zone :
Lampsar
Boundoum-Fleuve
Richard-TO11
Echantillon
Ethnie :
____-------------------------------------------------------------
Wolof
112 (55 P.C.) 97 (79 P.C.)
148 (74 P.C.) 357 (68 P.C.)
Peu1
74 (36 P.C.)
8 ( 6 P.C.)
53 (26 P.C.) 135 (25 P.C.)
Maure
18 ( 9 P.C.) 18 (15 P.C.)
-
36 ( 7 P.C.)
___--_-----------------------------------------------------------
Total
204 (1OOp.c.) 123 (1OOp.c.)
201 (1OOp.c.) 528(1OOp.c.)
Celà a permis de préciser la variabilité des systèmes de
production au sein de chaque zone, et de dresser une typologie
préliminaire des concessions à partir des caractéristiques
suivantes, qui nous ont parues les plus intéressantes compte-tenu
de nos connaissances préalables :
. l'importance de la riziculture, en superficie par actif (3
classes)
l'importance du mararchage, en superficie par actif (2
clasies)
. l'importance de l'élevage, en nombre d'animaux par actif (4
classes)
. l'importance des activités non agricoles (2 classes).
En s'appuyant sur cette typologie , un échantillon de con-
cessions explorant la variabilité des situations a été choisi ;
on a finalement retenu pour les travaux de suivi et
d'expérimentation ultérieurs les villages de Lampsar, Thilène,
Wadabe Nawar (zone "Lampsar"), Diawar, Wassoul (zone
"Boundoum-Fleuve"), Thiago, Ndoumbélène, Sonabé, et Ndiack Fall
(zone "Richard-Tell"). A l'intérieur de ces villages, 69
concessions ont été retenues pour le suivi en 1985/86. Le
tableau 2 donne la répartition de ces concessions par zone et par
ethnie :

10
Tableau 2 : répartition spatiale et ethnique des concessions re
tenues pour le suivi.
Zone "Lampsar" Zone "Boundoum" Zone "Richard-Tell" Total
Concessions
Wolof
11
21
13
45
Concessions
Peu1
10
3
11
24
Total
21
24
24
69
La répartition ethnique au sein de l'échantillon reflète la
répartition ethnique des trois zones retenues.
- Suivis des concessions et de leurs activités :
Ces suivis ont débuté avec la campagne d'hivernage 1985. Ils
concernent les parcelles cultivées, le cheptel, les revenus
extra-agricoles et le bilan céréalier.
Les suivis de parcelles sont effectués par enquête
auprès des agriculteurs et sont complétés par des notations
et des enregistrements sur le terrain. Les itinéraires
techniques sont relevés, ainsi que les états de la parcelle
aux principaux stades de la culture ; les observations
réalisées visent à suivre l'évolution des cultures, et
surtout à voir les conséquences des techniques utilisées et
de leurs conditions d'emploi sur le développement des
peuplements cultivés et adventices, et finalement sur le
rendement. Les temps de travaux et les achats d'intrants sont
notés ; à la récolte, les productions sont enregistrées,
ainsi que leur utilisation. Les parcelles de riz irrigué et
les cultures pluviales ont été suivies en hivernage, de même
que les activités de type marazchage et la culture de la
tomate industrielle en saison froide.
A partir des données
recueillies, les itinéraires techniques et leurs performances
sont analysés, les budgets de culture sont établis, et la
rentabilité de différentes spéculations peut être comparée.
Les suivis du cheptel ont concerné essentiellement les
entrées et les sorties (naissances, morts, achats et ventes,
modalités et raisons des mouvements, origine ou destination
des fonds) et les achats d'aliments ou d'autres intrants ;
les suivis zootechniques proprement dits n'ont pu être
démarrés par manque de moyens logistiques, ils doivent l'être
en 1986.
Le suivi des autres activités des concessions est
concentré
sur les activités extra-agricoles, le temps qui
leur est consacré, et les revenus qui en sont tirés. Un
suivi des achats de céréales a été effectué, de façon à
évaluer le bilan vivrier des concessions.
Ces différents suivis sont en cours de dépouillement ; les
premiers résultats montrent une diversité importante des choix
techniques et des résultats économiques obtenus.

11
Au plan de l'élevage, les résultats des enquêtes effectuées
en 1983, 1984, et 1985, ont permis de dresser une typologie des
systèmes d'élevage de la zone. Les critères retenus pour dresser
cette typologie tiennent compte du problème principal de la zone,
l'alimentation ; il s'agit du mode de gestion du cheptel,
de
l'origine des sous-produits distribués aux animaux, et de
l'importance de l'élevage au sein du système de production (en
particulier du rôle de la production laitière) ; l'ethnie s'est
avérée être un critère synthétique toujours pertinent. Cinq
grands types de systèmes ont été distingués :
. Le système d'élevage Maure : il s'intègre dans un système
de production basé sur l'association commerce-élevage,
caractéristique de l'ethnie Maure ; la taille du cheptel familial
est importante pour le Delta, sa gestion est directe ; les
sous-produits sont achetés avec les revenus monétaires provenant
du commerce ; la production laitière a un rôle économique et
social important.
. Le système de grand élevage Peu1 : l'élevage joue un rôle
important au sein d'un système de production qui comprend aussi
des activités culturales ; la gestion du cheptel est directe, les
sous-produits de la culture irriguée ne suffisent pas à subvenir
au besoin alimentaire de l'important cheptel ; le lait joue un
rôle important dans l'économie familiale.
Le système de petit élevage Peu1 : il diffère
essentiellement du précédent par la taille du cheptel plus
réduite, ce qui fait que l'élevage apparaît comme une activité
secondaire par rapport à la culture irriguée ou aux activités
extra-agricoles.
. Le système villageois d'élevage confié : les agriculteurs
Wolofs ou colons qui possèdent peu d'animaux les confient souvent
à des éleveurs Peu1 ou Maures, et n'en assurent donc pas la
gestion directe.
. Le système villageois d'élevage intégré : Certains
agriculteurs, en particulier Harattines et une
partie des Wolof
et des colons, gérent eux-même leur cheptel ; l'activité élevage
est cependant nettement moins importante que la culture irriguée ;
le nombre d'animaux est faible, ce qui permet de les alimenter
avec' les sous-produits de culture.
- Les survols aériens :
Le travail effectué en 1984 a été reconduit, et de nouvelles
observations ont été faites. Ces survols avaient trois objectifs :
inventorier les bovins de la zone, identifier l'emplacement de
tous les campements d'éleveurs, et évaluer les surfaces
.naraîchères.
Les inventaires des bovins, effectués par comptage au dessus
des zones de pâturage
(essentiellement les casiers rizicoles à
cette époque, ce qui facilite l'inventaire) ont confirmé les
chiffres de 1984, environ 14 000 bovins, avec une tendance à la
baisse des effectifs (de l'ordre de 7 P.C.), due à la
quasi-absence de naissances en 1984. Les petits ruminants de la
zone ont été évalués à partir de ces vols et d'enquêtes au sol à
environ 45 000.

12
Une carte précise des villages et campements Peu1 et Maures a
été dressée à partir des reconnaissances aériennes et d'enquêtes
complémentaires au sol pour identifier les fractions Peul. Les
villages Peu1 sont constitués de campements (regroupant plusieurs
Galle) disséminés dans ce que nous avons appel% la zone
dépendante du village. Les campements peuvent être occupés toute
l'année (cas le plus fréquent) ou seulement pendant une saison de
l'année si il s'agit de transhumants. Les villages Maures
correspondent à des habitations fixes, peuplées d'agriculteurs,
de pêcheurs, d'artisans , et d'éleveurs sédentaires ; les
campements sont constitués de tentes sous lesquelles habitent les
grands éleveurs ; chaque campement se rattache à un village fixe
au Sénégal ou en Mauritanie ; l'emplacement des campements est
très variable selon les saisons et les années en fonction de la
productivité des parcours.
Les cultures maraîchères ont fait l'objet d'un inventaire
photographique
; après mise au point de la méthode, on l'a
appliquée à l'essentiel des zones où se pratique le maraîchage, à
l'exception des zones "Richard-Toll" et "Lac de Guiers", faute de
moyens suffisants. Au moment des vols, 550 Ha étaient aménagés
pour le marakhage dans les zones "Diawdoun", "Lampsar", et
"Boundoum-Fleuve",
dont 300 en culture (il y a des cultures plus
précoces et plus tardives). C'est peu par rapport aux surfaces
rizicultivées de ces mêmes zones (moins de 10 P.C.), mais
important pour les unités de production concernées compte-tenu
des marges obtenues.
- Les essais en milieu paysan :
Ces essais ont été développés en 1985 ; ils ont concerné le
riz, la tomate, les cultures mararchères, les fourrages, et
l'utilisation des sous-produits pour l'embouche.
Les essais en milieu paysan ont à la fois un but expérimental
(test des acquis de la recherche) et une fonction de diagnostic
du milieu physique et humain (réaction des paysans à
l'introduction de nouvelles techniques).
. Les essais sur le riz :
Deux types d'essais ont été mis en place : les essais en
grande parcelle, qui concernent toute une sous-parcelle ou toute
une parcelle paysanne, soit une superficie par essai de l'ordre
de 0,l à 2 ha, et les essais en petites parcelles de 25 à 100 m2
installés sur une partie de la parcelle paysanne.
Dans le
premier cas les thèmes d'essai sont discutés avec les paysans et
les conseillers agricoles SAED, ainsi que les protocoles de mise
en place ; dans le second cas, les thèmes d'essai et le protocole
(plus sophistiqué) sont imposés par les chercheurs.
Le premier type d'essais'était axé sur le non-travail du sol,
la dose totale d'engrais azoté, et les variétés ; le second type
sur la fertilisation NP.
En saison sèche chaude 1986, des essais
sur le désherbage ont été mis en place.
Le dépouillement de ces essais n'est pas totalement terminé,
on peut cependant déjà noter quelques résultats :

13
Le non-travail du sol a donné de bons résultats, et il se
développe en milieu paysan, malgré un problème d'enherbement un
peu plus important qu'après une passe d'offset.
Les nouvelles variétés testées ont intéressé les paysans, qui
ont prévu de reconduire leur culture en 1986 ; IET 1996 et KH-998
se sont en particulier bien comportées ; de ces essais variétaux
il ressort également que les variétés à cycle moyen comme JAYA ou
IET 1996 sont plus compétitives vis à vis des adventices que
celles à cycle court comme IKP ou KH 998 ; en conditions de
désherbage tardif elles présentent donc de meilleurs rendements.
Les essais sur la fertilisation azotée menés en grande
parcelle montrent l'importance de la maîtrise des adventices en
cas d'utilisation de doses d'urée assez fortes de l'ordre de 200
à 300 Kg/ha ; lorsque les adventices ne sont pas maltrisées à
temps, il n'y a pas de différence de rendement entre des
parcelles ayant reçu des doses de 150, 200, et 300 Kg d'urée par
ha. Pour des semis tardifs, l'apport de fortes doses est
également inutile, il présente au contraire l'inconvénient de
rallonger le cycle, d'où un risque plus grand que la floraison et
le début de la maturation corncident avec les froids, et qu'il y
ait donc un pourcentage d'avortement plus élevd.
Les essais NP ont montré que les réponses aux apports de ces
éléments étaient très variables en fonction des conditions :
histoire culturale (nombre de campagnes en irrigué), niveaux de
rendement, maltrise des adventices jouent un rôle important ; les
réponses à l'azote sont toujours nettes, mais en condition de
faible maztrise une dose 70 N peut suffire, alors qu'en bonnes
conditions il est rentable d'aller jusqu'à 140 N ; pour le
Phosphore, si les réponses sont inintéressantes sur les sols
nouvellement mis en culture, on constate par contre que ce type
de fertilisation commence à avoir un intérêt dans les périmètres
en culture depuis plusieurs années avec de bons niveaux de
rendement.
. Les essais sur la tomate et les cultures maraîchères :
Ils se sont principalement déroulées en 'grandes" parcelles
(0,l à 1 ha selon la taille des parcelles paysannes), et les
thèmes en ont été discutés avec les paysans. Ces essais ont porté
sur les variétés, la fertilisation et la protection
phytosanitaire.
En saison froide 84/85, peu d'essais avaient pu être menés,
et les résultats ont été décevants car il y avait une trop forte
variabilité ; on a cependant noté un bon comportement des
nouveaux cultivars proposés par le CDH, en particulier Romitel et
Rotella qui semblent un peu mieux tolérer les terrains légèrement
salés, et le peu de réponse à la fertilisation potassique dans
les conditions paysannes où les rendements sont très faibles (de
l'ordre de 10 à 20 T/ha) ; on a surtout tiré de cette première
série d'essai sur la tomate et les cultures mararchères des
enseignements méthodologiques pour la conduite des essais.

14
En saison froide 85186, on s'est attaché à développer les
essais sur ces cultures vu leur importance pour les paysans dans
certaines zones du Delta. On a choisi des parcelles plus
homogènes pour les mener , et le suivi a été plus rapproché. La
priorité a été donnée aux essais variétaux et aux essais
phytosanitaires,
la protection étant en général jugée trop
coûteuse par les paysans. Ces essais viennent d'être récoltés, et
n'ont pas encore été dépouillés. Les premiers résultats montrent,
pour
les essais variétaux, une légère supériorité des
srlections du CDH (Romitel et Rotella en particulier), et pour
les essais phytosanitaires une absence de différence entre le
traitement paysan, un traitement économique, et un traitement
systématique
; il faut cependant noter que ces résultats ont été
obtenus dans des conditions particulières : la mise en place des
cultures a été très tardive, et le faible pourcentage de reprise
additionné à une faible densité de repiquage a entrainé une
densité de peuplement très réduite.
Les essais sur les cultures fourragères :
l
En saison sèche 84/85, quelques essais ont été mis en place
afin de voir quels sont les problèmes pour la conduite des
cultures fourragères en milieu paysan. En saison sèche 85/86, ces
essais ont été développés à partir des résultats obtenus
précédemment en milieu paysan et en station.
Les premiers essais ont montré qu'il fallait privilégier des
itinéraires peu coûteux en intrants et en temps de travaux si
l'on voulait intéresser les paysans à ces cultures : impasse sur
le travail du sol, mode de semis rapide, fertilisation réduite,
irrigations espacées. Les temps de travaux nécessités par une
implantation du type semis manuel en ligne ont été jugés
inacceptables par les paysans, ce qui a conduit à lancer en
station des essais sur la prégermination et le semis à la volée.
La maitrise de l'eau et la salinité ont joué un rôle important
sur le comportement des cultures. Les résultats obtenus avec les
sorghos sont encourageants (environ 10 T de matière verte en une
coupe à deux mois et demi) , avec le niébé il y a eu plus de
problèmes (5 T de matière verte en une coupe à deux mois et
demi).
Compte tenu des résultats obtenus, et des problèmes
d'alimentation des animaux qu'ils avaient eu à cause du déficit
pluviométrique important de l'hivernage 84, les paysans s'étaient
déclarés très intéressés par la conduite de nouveaux essais en
85186 ; l'hivernage 85 ayant été meilleur, les problèmes
d'alimentation en saison sèche 85/86 sont moins aigus, et les
paysans ont été finalement moins intéressés par la conduite
d'essai pour cette campagne. Quelques essais ont cependant été
mis en place, ils viennent d'être récoltés, et ne sont donc pas
encore dépouillés ; les premieres observations montrent que la
salinité souvent forte des sols du Delta pose de gros problèmes
pour le développement des cultures fourragères à partir du
matériel local, peu tolérant.
Les cultures fourragères semblent donc avoir surtout un
intérêt soit en année sèche , soit pour des paysans utilisant peu
les pâturages naturels (élevages sédentaires).

15
. Les essais sur l'alimentation des animaux à partir des sous
produits de culture :
Des essais ont 6th menés pour l'utilisation des sous-produits
de la culture du riz (paille, sons), celle des sous-produits
agro-industriels (mélasse), celle des sous-produits agricoles
d'autres régions (fanes d'arachide), et celle de l'urée.
Ces essais ont été proposés à divers types d'éleveurs :
. Aux éleveurs Peul, nous avons proposé de complémenter la
-7tion de leurs animaux en fin de saison sèche avec de la mélasse .>
ils
ont reconnu l'intérêt de ce type de compl&ment, mais il ne
leur semble pas nécéssaire d'acheter de la mélasse en année
pluviométrique normale , où les parcours naturels et les
sous-produits de culture gratuits restant dans les parcelles leur
suffisent à maintenir leur cheptel dans un état satisfaisant ;
investir dans l'alimentation pour augmenter la productivité du
cheptel ne leur semble pas rentable ; par contre, en année de
sécheresse, où c'est la survie du troupeau qui est en jeu, ils
seraient intéressés.
Aux éleveurs Wolof et colons gardant pendant toute ou
partie de l'année des animaux à l'attache et utilisant déjà les
sous-produits agricoles régulièrement, même lorsqu'il n'y a pas
pénurie de fourrages naturels , nous avons proposé des techniques
permettant de mieux valoriser les sous-produits utilisés :
traitement de la paille à l'urée, mélange paille-mélasse, blocs
de complémentation à base de mélasse-son-urée, etc... Certains
éleveurs, Wolof en particulier ont testé ces techniques ; il
apparaît que le gros problème qu'elles posent est d'exiger
l'achat d'intrants (matériel, aliment, urée,...) alors que les
techniques traditionnelles utilisent avant tout les sous-produits
gratuits de l'exploitation ; malgré celà, certains de ces
éleveurs continuent d'appliquer ces techniques, et l'expérience
sera donc poursuivie.
- Les essais en station :
La station de Ndiol (30 Km de Saint-Louis) n'étant pas
fonctionnelle pour sa partie cuvette, les essais en station ont
été conduits uniquement à Fanaye (160 Km de Saint-Louis) ; cette
dernière station est assez représentative des conditions de sol
et de climat du Haut-Delta (zone "Richard-Tell" et "Lac de
Guiers“), ais pour les autres zones du Delta (situées plus en
aval), il serait intéressant de pouvoir travailler à Ndiol qui
subit nettement l'influence océanique ( températures modérées
pendant toute la saison sèche), et où l'on dispose de sols salés,
Les essais en station ont porté sur les techniques de
préparation des sols en double-riziculture, et sur les cultures
fourragères.

16
. techniques de préparation des sols en double-risiculture :
Apres plusieurs campagnes d'interruption, la dernière en
hivernage 84, les essais sur ce thème ont été relancés en saison
froide 84/85 et en saison sèche chaude 85, afin d'étudier
l'intérêt de différents modes de préparation du sol en double
culture ; l’accent est mis sur l'utilisation du non travail du
sol, de façons superficielles, et du travail sous eau. Les essais
sont menés dans le cadre de deux successions culturales,
riz de
saison sèche chaude/riz d'hivernage (avec la variété KSS, à cycle
court), et riz de saison sèche froide/riz d'hivernage (avec la
variété DJ 684 D, à cycle moyen).
L'utilisation du non travail du sol apparaft très
intéressante pour les intercampagnes où on ne dispose que de très
peu de temps (entre saison sèche chaude et hivernage, et entre
hivernage et saison sèche froide), puisqu'il ne semble pas y
avoir de baisse de rendement lorsqu'elle alterne avec des façons
culturales ; l'utilisation permanente du non travail du sol doit
par contre être prudente, car les infestations d'adventices sont
plus importantes , on a en particulier noté des infestations de
cypérus, qu'un traitement chimique a pu controler ; l'utilisation
du non-travail du sol permet de gagner du temps, déconomiser le
prix des facons culturales , mais peut aussi entrainer des frais
de désherbage plus importants. C'est avec le travail sous eau que
les infestations sont les plus faibles, comme celà avait été
observé précédemment à Ndombo-Thiago en parcelles paysannes.
Il est indispensable que ces essais soient poursuivis Pour
voir les effets cumulés au bout de plusieurs années des
différentes combinaisons étudiées.
variétés de riz pour la double-culture :
iarallèlement .aux essais précédents, quelques variétés de riz
déjà identifiées par 1'ISRA et 1'ADRAO comme interessantes sont
testées afin de mieux préciser leur cycle et leur productivité en
double culture.
cultures fourragères :
ies essais sur les cultures fourragères ont démarré début 85,
.
en saison seche ; plusieurs variétés d'espèces annuelles et
pérennes ont été testées en conditions d'irrigation par
semi-submersion sur sols lourds , avec différents niveaux de
densité de peuplement, de fréquences d'irrigation, et de
fertilisation. En hivernage, saison où les problèmes
d'alimentation des animaux sont moins aigus, on a effectué des
multiplications de semences pour les annuelles, tandis que les
essais avec les perennes étaient poursuivis. Une nouvelle série
d'essais a été mise en place en saison sèche 85/86 : à coté des
sorghos et niébés déjà testés, des luzernes, des trèfles, et
différentes graminées ont été implantés. Des essais de semis à la
volée de graines prégermées ont également été effectués.

17
Parmi les variété locales de sorgho, on a identifié quelques
cultivars ayant de bonnes aptitudes fourragères (Nébari et
Ndanéri en particulier) , cependant leurs rendements sont
inférieurs de moitié à celui de l'hybride importé (Sweet-Sioux) ;
selon les itinéraires et les variétés, des rendements de 20 à 70
T de matière verte ont été obtenus en trois coupes (étalées sur 4
mois) ; en grande parcelle, la maîtrise des excès d'eau est
apparue capitale pour la réussite des cultures.
Le niébé s'est montré très sensible à l'asphyxie, et s'est
mieux comporté sur sols Fondé que sur Hollaldé ; sa productivité
est de l'ordre de 10 T de matière verte en une coupe, à 60 jours.
Pour les pérennes, il est apparu que la meilleure saison
d'implantation était l'hivernage pour le Panicum maximum et le
Pennisetum purpureum ; pour le Brachiaria mutica, le pourcentage
de reprise semble rester constant quelque soit la saison. Selon
les espèces et les itinéraires techniques retenus (différentes
fréquences d'irrigations et plusieurs niveaux de fertilisation
sont testés), des rendements de 30 à 80 T/ha de matière verte ont
été obtenus en deux coupes, la première ayant lieu 6 mois après
le bouturage, et la seconde 6 mois après la première. La conduite
de l'irrigation et le planage apparaissent comme les principaux
facteurs à maîtriser pour obtenir un pourcentage de reprise des
boutures satisfaisant et un bon rendement.
- Suivi des prix sur les principaux marchés du Delta) :
Afin de mieux saisir les fluctuations saisonnières des prix
des produits maraîchers , un suivi hebdomadaire a été lancé sur
quatre marchés (deux à Saint-Louis , un à Ross-Béthio, un à
Richard-Toll). L'objectif principal est de déterminer la
disponibilité,
l'origine, et le prix de vente des produits
maraTchers, de façon à mieux pouvoir évaluer l'intérêt de
productions précoces ou tardives. Ce suivi a démarré en décembre,
et doit se poursuivre jusqu'à la fin de la récolte (juillet).
- Enquête sur l'utilisation des engrais :
En 1984/85, une enquête nationale avait été menée sur ce
thème afin d'étudier l'impact des hausses de prix, et d'évaluer
le fonctionnement du système de distribution. Vu les quantités
importantes utilisées en agriculture irriguée, et compte-tenu des
nouvelles variations de prix intervenues en 1985, il nous a paru
intéressant de reconduire cette enquête en 1985/86 dans le Delta,
sur le même échantillon que l'année précédente. Le suivi des
évolutions pluriannuelles des consommations d'engrais devrait
fournir des renseignements intéressants pour analyser les prises
de décision des paysans , et donner aux planificateurs des
indications sur les variations probables de consommation
d'intrants dans le futur.

18
- étude de l'importance des activités extra-agricoles dans
la zone "Lampsar" :
Début 1985, M.I. Dia110 a soutenu un mémoire sur ce thème. Ce
mémoire, intitulé "Place et impact des activités non-agricoles
dans l'agriculture des paysans de la section villageoise de
Ndellé" montre que, bien qu'elles soient importantes pour
l'économie des unités de production, les activités
extra-agricoles ont peu d'impact sur le fonctionnement des
systèmes de production agricoles, en particulier parce que
l'agriculture n'occupe les paysans que pendant six mois de
l'année ; les revenus obtenus avec les activités non-agricoles
sont très rarement réinvestis dans l'agriculture, celà pourrait
changer avec le désengagement de la SAED, mais l'évolution n'est
pas évidente.

19
3. COLLABORATIONS AVEC LE DEVELOPPEMENT :
La société régionale de développement, la SAED, est surtout
sensibilisée aux problèmes techniques , ce sont les résultats de
ce type qui sont à la base de notre collaboration avec elle ; les
échanges techniques sont cependant aussi l'occasion de réfléchir
ensemble sur d'autres problèmes comme les objectifs de production
des paysans, l'organisation de la production, etc... Des
changements notables sont d'ailleurs intervenus à la SAED, qui ne
s'occupe plus uniquement du riz, mais de toutes les activités
agricoles de la zone (avec cependant un centrage sur les cultures
irriguées), et qui est entrée dans une phase de désengagement
impliquant une responsabilisation accrue des producteurs ; on est
ainsi passé de l'encadrement des paysans au conseil agricole et
au conseil de gestion. Compte tenu de cette évolution, nos
interlocuteurs privilégiés au niveau de la SAED sont les
conseillers agricoles.
Le transfert des résultats obtenus peut se faire au niveau de
nos lieux d'intervention par diffusion directe auprès des paysans
qui mènent avec nous et leur conseiller agricole des essais :
pour certains thèmes comme le non-travail du sol, une diffusion
spontanée s'est faite très rapidement. Pour une diffusion plus
large, le canal de la direction de la SAED et de ses divisions
spécialisées (Division Recherche-Développement en particulier)
est utilisé (diffusion de rapports, réunions), ainsi et surtout
que celui des conseillers agricoles. L'équipe système participe
à la formation de ces derniers, en dispensant des cours, en
animant des discussions techniques, en organisant des visites de
terrain ; en 1985, cette participation à la formation a concerné
les problèmes de préparation des sols, de désherbage, de
fertilisation, de diagnostic au champ, pour le riz et le mais,
ainsi que le fonctionnement des systèmes de culture pluviaux et
de décrue au sein des systèmes de production et l'élevage ; les
aspects techniques et économiques sont abordés, ainsi que les
problèmes d'objectifs de production et de contraintes. Avec les
conseillers agricoles en place, des visites de parcelles
paysannes et d'essais sont organisées ; dans la mesure du
possible, les conseillers en place dans les villages où nous
travaillons sont associés aux essais que nous menons ; il serait
souhaitable que certains thèmes fassent l'objet de tests de
prévulgarisation dispersés dans toute la zone, mais nos efforts
pour monter un tel réseau avec la Division
Recherche-Développement de la SAED et les conseillers agricoles
n'ont pour l'instant pas porté leurs fruits ; en hivernage 1986,
il est prévu de lancer un tel réseau avec quelques thèmes simples
comme le non-travail du sol et les nouvelles variétés de riz.
Les thèmes techniques qui intéressent le plus les conseillers
agricoles et les paysans sont actuellement :
. Pour le riz, le non-travail du sol, le raisonnement de la
fumure (azotée et phosphorée), les nouvelles variétés ; dans
certaines zones, le désherbage, mais il s'agit d'un thème
plus difficile à aborder et à transcrire en terme d'essais.

20
. Pour la tomate et le maraichage, les variétés, la fumure,
et la protection phytosanitaire.
. Pour l'élevage, l'utilisation des sous-produits et les
cultures fourragères.
Les résultats d'essais et ceux des enquêtes sont utilisés par
la société de développement, et par les missions d'étude
préparant des projets d'aménagement ou de planification du
développement de la région.
Les relations avec les paysans ne posent aucun problème. Avec
la SAED, les relations sont également bonnes, surtout avec les
conseillers et leurs formateurs , mais elles demandent à être
renforcées en ce qui concerne les opérations de prévulgarisation,
de façon à monter un réseau efficace pour conduire les tests
initiant le transfert.

b
21
4. PROBLEMES RENCONTRES POUR L'EXECUTION DU PROGRAMME :
Ces problèmes se sont situés essentiellement au niveau des hommes
et des moyens disponibles.
. Personnel de recherche : l'équipe qui devait se mettre en
place au niveau du Fleuve n'est toujours pas complète, la
"pluridisciplinarité"
n'est donc pas totalement assurée. La
sociologue et le machiniste présents en 1984 ont quitté l'équipe
début 85, et n'ont pu être remplacés. L'équipe se compose
actuellement de deux agronomes, un économiste, et un
zootechnicien. Le programme hydraulique avec lequel l'équipe
devrait collaborer n'a pu démarrer faute de chercheur. Il faut
cependant noter qu'en cours d'année un macro-économiste
spécialiste des problèmes d'élevage a été affecté sur le Fleuve
dans le cadre du BAME (Bureau d'Analyse Macro-Economique), et
travaille en relation étroite avec l'équipe système.
Personnel d'éxécution
: bien que leur recrutement soit
prév; depuis plusieurs années , l'équipe n'a pas pu embaucher les
nouveaux observateurs et techniciens dont elle a besoin
(actuellement l'équipe ne dispose que de deux ATE, il n'y a aucun
technicien pour l'agronomie, l'économie, ou les statistiques) ;
sur le terrain, les observateurs sont donc très sollicités, et ne
peuvent guère faire que du recueil de données brutes ; les deux
techniciens sont également mobilisés par le travail de terrain,
et leur nombre insuffisant ne permet pas d'en dégager pour
assister les chercheurs dans l'organisation du travail et le
dépouillement des données.
Suite à l'arrivée de l'ordinateur en
juillet 1985, les données recueillies ont été codées pour le
traitement informatique ; l'absence d'un opérateur pour la saisie
des données a beaucoup retardé celle-ci, et donc les analyses et
la rédaction des rapports.
. Financements : l'équipe n'a pratiquement eu aucun support
budgétaire en 1985, le fonctionnement a donc été acrobatique, en
faisant appel à des concours extérieurs forcémment ponctuels et
limités.
Des moyens de fonctionnement corrects n'ont pu être
assurés à l'ensemble des techniciens et observateurs, et début 86
il a même fallu prendre la décision d'arrêter les suivis en cours
avant la saison sèche chaude.
Il est grave d'en arriver là pour des suivis qui devaient
être continus pendant au moins un an, surtout dans une région où
la double-culture est un credo.

22
PERSPECTIVES POUR 1986 :
Au vu des résultats obtenus en 1985, la plupart des actions
sont reconduites en 1986 ; cependant, il a fallu prendre en
compte les difficultés rencontrées, en particulier les problèmes
pour dépouiller les données, faute de temps disponible (les
saisons de culture se chevauchent et couvrent toute l'année) et
aussi faute de moyens suffisants (l'équipe manque de techniciens
supérieurs pour superviser le travail de terrain et participer au
dépouillement des données , et d'un opérateur informatique
familiarisé avec le matériel et les logiciels utilisés), ainsi
que le départ d'une partie des membres de l'équipe prévu en cours
d'hivernage. En conséquence , un programme minimum a été retenu :
Pour le suivi, les aspects économiques seront moins
approfondis,
et un échantillon réduit de parcelles a été choisi,
centré sur le problèmes de la double-culture. Au niveau élevage,
où l'on manque d'informations sur les performances et les
productions , un suivi sera mis en place au niveau de quelques
troupeaux bovins , ovins, et caprins.
. Pour les essais en milieu paysan, le suivi des essais en
grandes parcelles (sur les variétés, le non travail du sol, les
herbicides),
sera confié le plus possible aux conseillers
agricoles de la SAED ; les essais NP en petites parcelles seront
reconduits dans les trois périmètres de Lampsar, Boundoum, et
Ndombo-Thiago , sous la responsabilité de 1'ISRA ; des essais
variétaux seront menés en petites parcelles à Diawar, Kassack, et
Thilène pour tester quatre nouvelles variétés de riz
sélectionnées en station par 1'ADRAO.
. En station, les essais sur les techniques culturales et les
variétés en double culture seront reconduits.
. Lorsque le dépouillement des suivis sera suffisemment
avancé, des enquêtes visant à mieux comprendre les mécanismes de
prise de décision, les objectifs et les contraintes des
agriculteurs , seront effectuées par les chercheurs ; pour ce
travail comme pour les activités de l'équipe d'une façon
générale, il est de plus en plus nécéssaire que le poste de
sociologue prévu au sein de l'équipe soit pouvu.

28
PUBLICATIONS ET DOCUMENTS DE TRAVAIL :
E.CRAWFORD, P.LAMBRECHT e t al, : Enquête sur la distribution et
l’utilisation des engrais au
Sénégal en 1984. Rapport final.
ISRA-BAME, Dakar, juillet 1985.
E.CRAWFOR!J e t P.LAMBRECHT :
L’élaboration de budgets de
culture.
(document de travail).
ISRA, Dakar, 1986.
M. 1. DIALLO :
Place et impact des activités
non-agricoles dans
l’agriculture des paysans de la
section villageoise de Ndell6
(Pbrimétre du Lampsar),
Mémoire de titularisation
ISgA, Saint-Louis, février
1986.
J.Y.JAMIN :
Systémes de production et
après-barrage ; quelques notes
sur les perspectives
d’évolution.
(Contribution & la réflexion du
groupe de travail sur les
rythmes d’aménagement de la
cellule après-barrage).
ISRA, Saint-Louis, mars 1986.
J.Y.JAMIN :
L’agriculture de décrue dans la
Vallée du Fleuve Sénégal : les
cultures traditionneles du
Waalo et du Falo.
(Note à l’attention des
conseillers agricoles)
ISRA, Saint-Louis. avril 1986.
J.Y.JAMIN :
Le rôle des organisations
paysannes de la Vall:, du
Fleuve.
Note sur la situation actuelle’,
les perspectives, et les
recherches a entreprendre.
ISRA, Saint-Louis, mai 1986.

29
J.Y.JAMIN :
Situation actuelle de la double
culture dans la Vallée du
Fleuve SénBgal
ISRA, Saint-Louis, juillet 1986
J.Y.JAMIN et M.NDIAYE :
Analyse des essais N.P.
effectués en hivernage 1985 par
1’Equipe Syst&me Fleuve sur riz
irrigué.
(Note provisoire à l’attention
de la MED)
ISRA, Saint-Louis, juillet
1986.
J.Y.JAMIN e t J.F.TOIJRRAND :
Rapport sur les vols effectués
dans le Delta en saison sèche
1984/1985 pour l’inventaire des
bovins, l’inventaire des
campements Peu1 et Maures,
l’inventaire des cultures
marakhércs.
ISRA, Saint-Louis, février
1986.
P.LAMBRECHT et H.VAN BRANDT :
Note sur l’élaboration des
budgets de culture, l’analyse
marginale, et les analyses da
variabilité et de sensibilité.
(pré5entation pour la formation
des conseillers agricoles).
ISRA/ADRAO, Saint-Louis, juin
1986.
M.NDIAYE et J.Y.JAMIN :
Résultats des essais de saison
sèche froide 84/85 sur tomate.
ISRA, Saint-Louis, mars 1986.
M.NDIAYE et B.CLERGET :
Observation des cultures
Irrigu&es et traditionnelles.
Rapport de mission dans la
Vallée du Fleuve Sénégal, 17 -
21 février 1986.
ISRA, Saint-Louis, février
1986.

3 0
J.F.TOURRAND :
Les sytémes d’élevage dans le
Delta du Fleutie Séndgal,
Typologie des sytèmes
d’&levage.
ISRA, Saint-Lauis, février
1986.
J.F.TOURRAND :
Elaboration d’une typologie des
sytèmes d’éleyage.
Communication au séminaire ISRA
de Sali Portudal sur les
systèmes d’dhvage.
ISRA, Dakar, fhvrier 1986.