ETUDES ET DOCUMENTS CONTRIBUTION À IA...
ETUDES ET DOCUMENTS
CONTRIBUTION
À IA CONNAISSANCE
AGRONOMIQUE

~
DE LABASSE CASAMANCE
Synthèse bibliographique
Josh L. Posner
ISSN 0850-8933
Vol 4 N” 9 1991

ISRA
Institut SMgalais de Recherches Agricoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, SWgal
m
21242512119l3
Telex - 61117 SG
TLC (221) 22 34 13
Document rrblis6 par
la Direction des Recherches sur les Systbmes Agraires et I’Economie Agricole
Route du Front de Terre
B.P. 2057
Dakar - Hann
iB 3 2 0 4 4 2
Josh L. Posner, Chercheur au SBnBgal de novembre 1984
à juin 1986 - Ph. D. en Agronomie, spkialiste en
physiologie des plantes -
Professeur, Department of Agronomy, University of
Wisconsin-Madison, 1575 Linden Dr., Madison,
WI. 53706, USA
0c ISRA 1991
C-ptimetrtalisationUNIVAL-ISRA

Ce document a éd publié dans un premier temps sous forme de rapport par l’Institut
Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA). Il a éte réimprime ensuite dans la skie
conjointe ISRA / MSU (Michigan State University) des publications sur le développement
international avec le soutien financier du Projet de Recherche et Planification Agricole
(contrat USAID / MSU N” 6850223) et du Projet de Recherche Agricole II au Sénégal
(contrat USAID / MSU No 6854957).
La série des présentes publications ISRA / MSU est financée dans le cadre du
Projet de Recherche Agricole II au Sénégal.
Les opinions exprimées dans ce document par les auteurs de I’USAID ne reflètent
pas nécessairement le point de vue de I’USAID / SÇnCgal.

CONTRIBUTIoW A LA CUNNAISSANCE A6RONOHIQUE
D E L A B A S S E - C E
(SYNTHESE BIBLIO6RAPHIQUE)
TABLE DES HATIERES
Chaptre
Paqe
LISTE DES TABLEAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
vii
AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
viii
BREF APERCU DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE
EN BASSE ET MOYENNE CASAMANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
CLIMAT . . . . . . . . . . . . ..*..............................................
3
HYDROLOGIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5
LES TERRES EXONDEES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..s......
7
Description des Sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*.............
7
Fertilité des Sols et Assolements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Travail du Sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ii
Erosion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
Commentaires, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
LES SOLS DE TRANSITION ENTRE LE PLATEAU ET LA PLAINE ALLUVIALE . . . . .
20
Description des Sols et Etude de la Fertil sation .............
Dynamique de la Nappe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
....................
Effet de la Nappe sur la Production Agrico e . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Toxicité du Fer et Salinité de la Nappe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
ZONES SUBMERGEES - LES BAS-FONDS ET PLAINES ALLUVIALES . . . . . . . . . . . . .
29
Géomorphologie et Chronoséquence ..............................
Chimie des Sols Submergés .....................................
if
Caracteristiques et Fertilisation des Rizieres Aquatiques .....
33
Amélioration des Sols "Ingrats" ...............................
Techniques Culturales et Outillage Agricole ...................
3;
Commentaires ..................................................
41
CONCLUSION GENERALE ................................................
41
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
43
vi

LISTE DES TABLEAUX
Tableau
Paqe
1
EVOLUTION DU REGIME PLUVIAL
EN BASSE CASAMANCE (MM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4
SUPERFICIE DES PRINCIPAUX BASSINS
VERSANTS DE LA BASSE CASAMANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6
RENDEMENT (KG/HA) MOYEN SUR CINQ ANS DES
CULTURES DE PLATEAU EN CASAMANCE (ESSAI
AMELIORATION FONCIERE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9
FERTILISATION MINERALE (KG/HA) PRECONISEE POUR
LES CULTURES DE PLATEAU EN CASAMANCE . . . . . . . . . . . . . . . .
11
RENDEMENTS MOYENS (KG/HA) POUR LES PARCELLES
DE GUERINA (1965-1973) (EXPERIMENTATION
EN VRAIE GRANDEUR) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
12
6
EFFETS DU LABOUR PROFOUND SUR LE RENDEMENT
DES CULTURES EXONDEES AU SENEGAL: MOYENNE
DE 20 ANS D'ETUDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
15
RESUME DE SIX ANS DE RESULTATS SUR LE RIZ
(ESSAI AMELIORATION FONCIERE A N'DIEBA) . . . . . . . . . . . . .
16
COMPARAISON DES EFFETS DE L'ENGRAIS MINERAL
SUR LE RENDEMENT DU RIZ SUR LES SOLS
DE PLATEAU ET DE NAPPE ..*...........................
23
9
ARRIERE-EFFET DU RIZ (KG/HA) SUR UNE CULTURE
DE RIZ SANS ENGRAIS (VAR. IKP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
24
10
INFLUENCE DE LA NAPPE SUR LA PRODUCTION DE RIZ
(IKP) ET DE MAIS (BDS) EN MOYENNE CASAMANCE . . . . . . . . .
25
11
CARACTERISTIQUES ANALYTIQUES DES SOLS
HYDROMORPHES EN BASSE CASAMANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
34
vii

AVANT-PROPOS
Cette synthèse partielle de la littérature agronomique consacrée à la
Basse Casamance a été entamée dès la mise en place du programme de recherche
sur les systèmes de production et le transfert de technologies à
l'ISRA/Djibélor.

Ce travail a permis à l'équipe "Systèmes" d'asseoir son
programme sur les acquis de la recherche agronomique et de mieux apprécier
les contraintes de l'écosystème en Basse Casamance.

Nous tenons à remercier particulièrement les collègues Y. M'Bodj, M.
Diack, S. Diatta, A. Faye, M. Kamuanga, M. Khouma, G. Pocthier, S. Sa11 et
M. Touré pour leurs commentaires et suggestions qui nous ont été très

utiles.
Novembre 1982
Pour la mise en forme de ce document, nous tenons à remercier aussi E.
Landais.
Janvier 1985
viii

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE AGRONOMIQUE
DE LA BASSE CASAMANCE
(SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE)
J. L. Posner
Le plan de cette synthèse suit la toposéquence classique de la région:
nous étudierons successivement les terres exondées (sols de plateau, sols
ocres de pente), les terres de transition (sols gris de nappe), enfin les
terres submergées pendant le cycle agricole (les bas-fonds et les plaines
alluviales).

BREF APERCU DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE
EN BASSE ET MOYENNE CASAMANCE
Une station de recherche a été établie en 1947 à Séfa, en Moyenne
Casamance, et consacrée à la recherche d'accompagnement sur l'arachide,
pour le compte de la Compagnie Générale des Oléagineux Tropicaux. Par la
suite, la station fut reprise par
1’IRAT en 1960, et sa vocation s'étendit,
du fait des problemes d'assolement, à l'amélioration de toutes les cultures
vivrières pluviales strictes.
En 1967, une sous-station de 47 ha était
établie à Djibélor (5 km a l'ouest de Ziguinchor), en zone guinéenne sèche,
pour l'étude de la riziculture submergée. La station de Djibélor s'est
développée progressivement; lors de la création de
1’ISRA en 1975, elle est
devenue une station principale, et SERA une sous-station. En 1980, la
sous-préfecture de Niaguis a accorde une extension de 40 ha de plateau à la
station de Djibélor.

A partir de 1962, 1'IRAT a mis en place un-réseau de PAPEM (Points
d'Appui de Prévulgarisation et d'Expérimentation Multilocale), qui a permis
aux chercheurs de prolonger leurs études thématiques en installant des
essais dans des conditions écologiques non représentées dans les stations
expérimentales.

Des PAPEM étaient établis dans la zone de Sindian
(Djilacounda), à Maniora II - INOR (sur la route Transgambienne, à
proximité de Boukiling), à N'Dieba (sur la route de Marsassoum), à Medina,
Kamobeul-Enampore (près de Djibélor) et Diana Ba (à 40 km de Kolda sur la

1

2
route de Sédhiou).
Actuellement, les PAPEM de Enampore, Maniora II et Diana
Ba font toujours partie du réseau de 1’ISflA en Basse et Moyenne Casamance.
En' plus des PAPEM qui constituent des infrastructures quasi permanentes,
1'ISRA a implanté des essais agronomiques multilocaux, pour la plupart
annuels, suivis par des observateurs, souvent installés sur place pour la

duree de l'hivernage.
Pour les cultures de plateau, on peut citer
Mampalago, Thiar et Kitim; pour le riz, Mampalago, Mandouar,
Simbandi-Balante et Oussouye.

La "Section Application de la Recherche a la
Vulgarisation" (SARV) avait également installe des tests d'assolement,
d'enfouissement de l'engrais vert et des essais variétaux de riz et de maïs,
à Guerina (1966-73) et a Nema (1966-69),'en collaboration avec les ecoles

d'agriculture.
Le programme des Unités Expérimentales (1968-1980) n'a pas été étendu
jusqu'a la Casamance.
Dans ce programme, des paysans étaient suivis par des
equipes multidisciplinaires basées à Bambey puis a Kaolack en vue d'évaluer
l'impact en milieu réel des thèmes proposes et testés par la recherche.
Avec un protocole plus léger, M. Pocthier (SARV) a monté un programme de

"village-test" a Mampalago II où les schemas de mise en valeur Btaient
testés en collaboration avec des paysans regroupés ou bien avec des paysans
"progressistes."
En plus du réseau de l’ISRA, il faut signaler les activités de recherche
agronomique developpee par les Sociétés de Développement. En
Moyenne-Casamance, le Projet Rural de Sédhiou (PRS) et en Basse Casamance,
1'ILACO et son successeur, le Programme Integré de Développement Agricole en
Casamance (PIDAC), chargés du volet de vulgarisation, ont participé à la
recherche d'accompagnement.
Dans les années 1968-73, 1'ILACO a conduit, en
riziculture, divers essais sur l'emploi de l'engrais (phosphatage de fond,
et apport d'urée), la lutte contre les termites (HCH et Heptapoudre) et les
travaux de préparation du sol en traction bovine et au cayendo a plat pour

le semis direct (ILACO, 1973).
Malheureusement, le projet a été r-balisé au
cours d'années très deficitaires sur le plan pluviométrique et n'a pas connu
un grand succes.

A l'heure actuelle, avec une infrastructure plus étoffée,
et avec une palette variétale plus large (riz, maïs, patate douce,
arachide), le PIDAC relance des thèmes comparables.


3
De l'ensemble de ce réseau expérimental, on peut retenir les points
suivants:
1)
Les deux stations expérimentales de Séfa (cultures de plateau) et
de Djibélor (riz de nappe et submergé) ainsi que les PAPEM et les
sites d'essais multilocaux ont permis des expérimentations portant
sur de nombreux thèmes agronomiques ainsi que de multiples tests
variétaux sur différents types de sols et sous des régimes pluviaux
variés.

Néanmoins, les terres exondées de la Basse Casamance n'ont
pas encore été suffisamment étudiées. On est ainsi conduit à
extrapoler les résultats des travaux faits sur le plateau soudanais
de Moyenne-Casamance et son prolongement dans le nord de la Basse
Casamance (N'Dieba, Inor - Maniora
II, Sindian) aux terres ayant
évolué sous une végétation et un climat de type guinéen.

2)
Depuis 1973, à l'exception des travaux réalisés à Mampalago, très
peu de recherches agronomiques en Basse Casamance ont été menées en
milieu paysan, avec la participation des producteurs.
CLIMAT ’
L'unique saison des pluies dure de juin à,octobre. Dans 70 pour cent
des cas, le total pluviométrique mensuel le plus élevé (un tiers du total
annuel) est enregistré en août; dans 20 pour cent des cas, en septembre, et
dans 10 pour cent des cas, en juillet.
Les pluies commencent à l'est et
gagnent progressivement le sud-ouest de la Casamance. Les hauteurs
annuelles des précipitations décroissent de Oussouye à Séfa (voir tableau
Le fait le plus frappant est que les années 1966-80 ont connu une
réduction de 20 pour cent des précipitations et les quatre dernières années
indiquent une nouvelle moyenne encore plus basse.

A Ziguinchor depuis.15
ans il y avait 4 ans avec moins de 1.000 mm.2
IPlan Directeur du Développement Rural pour la Casamance. Climatologie,
Hydrologie, Infrastructure.
SOMIVAC, 1978, Tome II, Livre 2 (Schillinger).
2La pluviométrie moyenne a Ziguinchor en 1985 était de 1,650 mm
(Balensi, et al., 1965).

4
TABLEAU 1
EVOLUTION DU REGIME PLUVIAL EN BASSE CASAMANCE (MM)
Djibélor
Pluviométrie
Oussouye
Ziguinchor
Bignona
Séfa
Moyenne sur 15 ans
( 1951-1965)a
1.610
1.503
1.425
1.079
Moyenne sur 15 ans
(1966-1980)
1.310
1.233
1.125
1.023
1981b
1.239
1.221
987
1.059
1982b
1.099
1.029
923
861
1983b
908
829
618
770
1984b
1.190
1.225
949
970
.
aRapport d'activités, 1980, Station Rizicole de Djibélor.
bArchives, Section Bio-climatologie, Station Rizicole de Djibélor.

5
La Basse Casamance étant marginale pour le riz de mangrove, une baisse
de 20 à 30 pour cent des précipitations est néfaste aux rendements. Avec
une insuffisance de précipitations, les vasières ne se déssalent pas et, au
contraire, accumulent du sel; la culture du riz aquatique n'est alors plus
possible.

Souvent, le cultivateur ne pourra juger de la gravité de la
situation climatique qu'au mois d'août, lorsqu'il est trop tard pour semer
sur le plateau:

dans l'impossibilité de pratiquer la riziculture inondée,
il ne lui reste alors pas d'autre alternative.
De ce fait, l'expérience des
15 dernières années a amené la majorité des cultivateurs à s'assurer une
récolte sans trop compter sur la culture traditionnelle du riz de mangrove.

On peut retenir de ces données climatiques que les systèmes agricoles
traditionnels en Basse Casamance sont en voie de changement du fait du

"nouveau régime" pluvial.
HYDROLOGIE 3
La partie maritime du fleuve Casamance se prolonge dans l'arrière-pays
jusqu'à 220 km de l'embouchure et l'eau salée monte régulièrement jusqu'a
130 km.
Le taux de sel est maximum en juin et minimum en octobre (la
salinité à Ziguinchor varie entre 19 et 37 g sel/l. En dehors du fleuve, 5
bassins versants importants existent en Basse Casamance (voir tableau 2).

Tous subissent le régime maritime du fleuve et l'amplitude maximum des
marées est d'environ un mètre.

Le relief étant peu accusé, tous les bolons
et marigots de la Basse Casamance sont eux aussi affectés par le sel sur une
grande partie de leur cours.

Une des conséquences d'un relief peu accidenté est le manque
d'écoulement des eaux de ruissellement. En moyenne, pour la Basse
Casamance, seulement 6 pour cent de la pluie s'écoule (Harza, 1981) et
participe au lessivage des rizières de mangrove. Le régime des pluies étant
déficitaire au cours des dernières années, on constate que le nombre des

3Plan Directeur du Développement Rural pour la Casamance, Climatologie
Hydrologie, Infrastructure.
SOMIVAC, 1978, Tome II, Master Plan of
Agricultural Development of the Lower Casamance (15:09:81) Harza
International pour SOMIVAC.

6
TABLEAU 2
SUPERFICIE DES PRINCIPAUX BASSINS VERSANTS
DE LA BASSE CASAK4NCEa
Bassin Versant
Superficie
Baïla
1.642 km2
Bignona
750 km2
Kamobeul
700 km2
Guide1
145 km2
Agnak
135 km2
aMaster Plan of Agricultural Development of the Lower Casamance, Harza
International (1981).

rizières de mangrove abandonnées, suite a l'accumulation de sel, s'accroît
partout en Basse Casamance.

Dans les parties maritimes des bassins versants, il faut remarquer qu'en
plus d'une salinisation du lit mineur du fait des marchés et de
l'évaporation pendant la saison sèche, il y a également une salinisation
importante de la nappe phréatique superficielle sous-jacente.

Cette
salinisation intervient à la fin de la saison des pluies par suite de
l'alimentation de la nappe par la haute marée et par l'action capillaire.
Par conséquent, non seulement les vasières, mais également les rizières
situées sur les premières terrasses sont affectées par le déficit
pluviométrique qui provoque des pertes importantes.

En remontant la toposéquence, on trouve les terres de nappe qui feront
l'objet d'un examen séparé dans cette synthèse. Ces zones sont alimentées
par le ruissellement hypodermique'à travers les horizons inférieurs de la
cuirasse ou par une remontée de la nappe phréatique superficielle (Bertrand,

1973).
Pendant la période du 15 août au ler octobre, ces sols reçoivent
souvent une alimentation souterraine, ce qui donne à la riziculture locale
un caractère spécial.

En résumé, l'hydrologie superficielle de la Basse Casamance est dominée
par la mer et en raison d'un relief très plat et d'une pluviosité
déficitaire, la zone a des problèmes très aigus de salinisation des
rizières.
Ces problèmes paraissent plus importants en Basse Casamance
qu'ils ne le sont d'une part en Guinée Bissau où il pleut davantage
(2.000-2.500 mm), d'autre part en Gambie, où le bassin versant du fleuve est
plus large et sa crue plus importante.
LES TERRES EXONDEES
Descriotion des Sols
Les sols de plateau sont à peu prés tous de formation sédimentaire
gréso-argileuse du continental terminal.
Le centre des plateaux est occupé
par "l'association des sols beiges de ce plateau" qui présentent un horizon
humifère gris appauvri suivi d'un horizon beige marqué par la présence de
taches rouges d'hydromorphile et d'accumulation d'argile. Jusqu'à présent,


8
ces sols ont été classes parmi les sols ferrugineux tropicaux lessivés a
taches ou a concretions plus ou moins hqrdromorphes. Les sols de plateau

bien drainés font partie de "l'association des sols rouges sur l'ensemble du
profil et s'enrichissent progressivement en argile." Les sols rouges sont
classes parmi les sols ferralitiques.
(D'aprés Siband, 1974 et Bertrand,
1973).
En contre-bas des affleurements de cuirasse, se trouve "l'association
des sols ocres de pente."
Ces sols sont assez comparables aux "sols
beiges," mais ils ont un bon drainage externe d6 à leur position
topologique et à leur faible
taux en argile dans 90 les premiers horizons
(10 pour cent);ils présentent une nette tendance à l'acidification.
D'après Bertrand (1973) et Pocthier (1981b), ces sols sont en amont des
villages, le long de la Soungrougrou et ils sont normalement cultivés durant
4 ans, auxquels succédent
1 a 3 ans de jachère.
En général, les sols exondés de Moyenne Casamance ont dans leur couche
supérieure (O-10 cm) 2 à 3 pour cent de matiéré organique, 10 à 13 pour cent
d'argile et plus de 50 pour cent de sable fin.
Le pH est souvent en dessous
de 6, le CEC varie de 4 a 5 meq et la saturation en bases avoisine 45 pour
cent.

En profondeur (20-60 cm), le taux de matiere organique diminue, tout
comme la saturation en bases.
Le travail de Siband (1974b) a montré.que les
"sols rouges" passent de 2,8 pour'cent de matiére organique a O-10 cm de
profondeur sous forêt et 0,84 pour cent pour les sols défrichés depuis 90
ans au moins.

La capacité d'échange diminue parallélement de 7,8 meq/lOO gm
à 2,5 meq/lOO gm dans la couche superficielle et le taux d'argile tombe de
11,2 pour cent a 7,4 pour cent.

Par conséquent, il y a une diminution de la
fertilité en fonction de la profondeur des sols et en fonction du temps de
c u l t u r e .

Staimesse (1967) a montré'que les sols jaunes d'0ussouye sont semblables
à ceux de la Moyenne Casamance.
Cependant, la couche supérieure y est plus
pauvre en argile et en matiére organique, et présente un pH acide de l'ordre
de 5.

Ces sols sont très profonds (5 m) et d'une structure homogéne (pas
d'horizon d'induration).
Les caractéristiques hydriques sont aussi importantes que la fertilité
des sols exondes. SOUS forêt, "les sols beiges" ont un taux d'infiltration
de 3 cm/h et les "sols rouges" de 4 cm/h. Ces taux diminuent très

9
TABLEAU 3
RENDEMENT (KG/HA) MOYEN SUR CINQ ANS DES
CULTURES DE PLATEAU EN CASAHANCE
(ESSAI AMELIORATION FONCIERE)
% Augmentation
Temoin
Engrais
Engrais
Engrais F2 sur
(Fol
(FI)
(F2)
le Temoin
(%)
Riz (144B/9) a
560
1.170
1.980
235
Maïsb
710
2.242
2.913
310
Sanio de Séfab
1.071
1.697
2.418
125
Arachidesc
1.300
1.642
2.097
61
aMoyenne de Séfa, N'Dieba et Vélingara, 1971-,1974, Pocthier (1978, p. 6).
bMoyenne de Séfa et N'Dieba pour le maïs et 'Vélingara pour le mil, 1968-
1972, Pocthier (1973, p. 28).
CMoyenne de Séfa, N'Dieba et.Vélingara, 1968-1972, Pocthier (1973, p. 26).

10
rapidement quand les sols sont cultivés (sous culture). Quand le labour
est fait avec de grosses machines, surtout sur les sols beiges,
l'infiltration peut être réduite à la moitié voire au dixième de
l'infiltration sous forêt (Charreau et Fauck,
1970). La préparation
traditionnelle du terrain en billons a pour effet une ségrégation des
éléments grossiers et fins, la formation d'une croûte superficielle et un
litage des sables qui réduit l'infiltration (Seguy citée par Siband, 1972).

La réduction de l'infiltration sur les champs cultivés provoque un
ruissellement important dans la zone.
Ce ruissellement peut être contrôlé
partiellement avec un enfouissement de paille, un semis précoce et des
cultures en courbe de niveau.

Fertilité des Sols et Assolements
Plusieurs auteurs font référence à la carence en phosphore et en potasse
dans les sols de plateau de Moyenne Casamance (Birie-Habas, 1966; Pocthier,
1981).
Pocthier (1968, 1969, 1971) a constaté de bonnes réponses au P2O5 et
à K20 de l'arachide et du riz pluvial au PAPEM de N'Dieba et Mayor; Siband
(1972, 1974b) a trouvé la même chose avec le riz pluvial en serre et aux
champs,
Pendant plus de 15 ans les essais Amélioration Foncière ont été menés.
Leur objectif principal a été d'étudier les techniques disponibles pour
maintenir et améliorer en permanence la fertilité des terrains cultivés.
Dans ces essais, trois niveaux de fertilisation et trois niveaux de
préparation de terrain (9 traitements), ont été comparés. L'essai était

évidemment pluriannuel et l'assolement suivi:
une jachère enfouie, une
arachide, un mil ou maïs, et un riz pluvial.
Le tableau 5 récapitule les
réponses à l'engrais des principales cultures de plateau.
L'effet de l'engrais est très positif. Pour les céréales, les
recommandations en thèmes semi-intensifs tournent autour de 40 unités
d'azote et, pour le système intensif, autour de 120 unités pour la Casamance
(voir tableau 4).
Au centre de perfectionnement agricole de Guerina (7 km
de Bignona), l'application des thèmes semi-intensifs a été suivie durant
plusieurs années, de resultats satisfaisants (voir tableau 5).


TABLEAU 4
FERTILISATION MINERALE (KG/HA) PRECONISEE PDUR
LES CULTURES DE PLATEAU EN -CE
Thémes Lkgers
Th&mes Intensifs
Culture
Formule
(FI)
(F3)
Mil
14-7-7
150
150 (10-21-21)
Urée
0
150
Maïs
8-18-27
100
300
Urée
100
300
Riz pluvial
8-18-27
100
250
Urée
75
200
Arachide
8-18-27
150
150
KCL
0
50
Source:
Pocthier (1982).

12
TABLEAU 5
RENDEMENTS HOYMS (KG/HA) POUR LES PARCELLES
DE GUERINA (1965-1973) (EXPERIMENTATION
EN VRAIE GRANDEUR)"
Culture
1965
.1966
1 9 6 7
1968
1970
1 9 7 1
1972
1973
(Wha)
Maïs
2.960 2.750
2.768
1.183
1.512
2.380
930
2.307
Arachide
1.884
1.560
1.429
2.205 2.227
1.758
2.100 1.571
Mil
1.108
1.000
866
1.446
1.154
577
420
1.017
Riz
1.754
1.185
1.266 1.178
771
676
0
1.326
Pluviometrie
(mm)
1.854
1.268
1.652
689
1.169
804
655
977
aRésume des rapports 'annuels de Guerina 1965-1973.
Il faut noter que
l'entretien des parcelles a ete fait par les jeunes paysans en stage et que
le riz employé a cette époque (IKP) était souvent attaqué par la
p y r i c u l a r i o s e .

13
En plus de la quantité d'engrais, la date de l'épandage est un facteur
de variation important du rendement.
Ganry (1983) dans sa revue sur la
gestion de l'azote en sol sableux, a cité les essais faits a Séfa. Les
résultats indiquent que le maïs, apres 30 jours de végétation, peut
mobiliser jusqu'à 5 kg N/ha/jour, le riz pluvial (a partir du 5Oème jour)
jusqu'a 4 kg N/ha/jour, alors que le sanio ne dépasse jamais un taux de
mobilisation de 2,4 kg N/ha/jour. Dans les deux premiers cas, les demandes
dépassent la possibilité de minéralisation du sol et les apports d'urée sont

nécessaires.
L'enfouissement d'urée à 5 cm peut presque doubler
l'efficacité de cet apport par rapport à l'epandage en surface.
Les importantes augmentations de rendements dues aux engrais montrent
que le plateau peut être mis en culture continue avec une fumure
et une rotation adéquate.

Diatta (1978) a prouvé qu'après 6 ans de culture
en rotation, on peut obtenir de bons rendements, soit sur un sol dégradé
(Sédhiou), soit sur un sol récemment défriché (Maniora II). Avec deux
rotations similaires:
jachère enfouie - maïs - arachide - riz pluvial ou
jachère enfouie - mil - arachide - riz pluvial, les rendements moyens sur un
sol dégradé ont été de 2,2 tonnes/ha d'arachide, 3 tonnes/ha de maïs, 1
tonne/ha de mil et 2 tonnes/ha de riz pluvial, sur une période de 6 années.
Des résultats comparables ont été obtenues sur un sol récemment
défriché.
L'étude de Diatta, qui s'est étalée sur 10 ans, devrait donner
lieu prochainement un bilan final.
On peut d'ores et déjà conclure qu'avec
un apport de 10 tonnes de fumier par hectare et par an et les doses
d'engrais recommandées, il est possible de déboucher sur les systèmes de
culture qui ne degradent pas le sol, et peuvent même le régénérer.
Plusieurs chercheurs ont recommandé la rotation type suivante pour la
Moyenne Casamance:

engrais vert enfoui - maïs - arachide - mil,
le maïs ou le mil pouvant être remplacé par le riz pluvial là où les
conditions pédoclimatiques le permettent (Nicou, 1978, Charreau et Fauck,

1970).

14
Travail du Sol
Labour Profond
Il est admis, suite aux travaux de recherche agronomique effectués au
Sénégal, qu'un labour profond (15-20 cm) augmente les rendements. Chopart
(1981a), dans sa revue de 20 ans de recherche, a indiqué qu'un labour
profond en traction bovine peut donner des accroissements de 50 à 70 pour
cent par rapport au témoin préparé manuellement pour le maïs et le riz
pluvial.

Si la paille de l'année précédente est enfouie au moment du
labour, les rendements sont encore plus élevés (voir tableau 6). On peut
expliquer les effets positifs du labour profond de la façon suivante:
les
sols sénégalais défrichés depuis longtemps ont des taux de matière
organique très bas et leur horizon superficiel s'appauvrissant en argile,
ils deviennent très compacts.

Le labour profond augmente la porosité (de 37
pour cent a 44-49 pour cent), le taux d'infiltration (de 26 pour cent) et la
profondeur d'enracinement.

Ces trois facteurs améliorent le régime hydrique
pour la plante et, par conséquent, elèvent le rendement. (Charreau et
Fauck, 1970; Charreau et Nicou, 1971; Chopart, 1981a).

En Basse Casamance, sur le riz pluvial strict à N'Dieba, le travail
léger du sol (passage croisé des dents de canadien en juin) n'a produit, en
moyenne, qu'une plus-value de 250 kg/ha.

Le travail plus intensif du sol
(labour de fin de cycle avec la charrue et enfouissement-reprise en juin
avec le canadien), a donné une plus-value de 800 kg/ha (voir tableau 7).
Sur le riz pluvial strict, les grattages superficiels n'apportent pas
d'augmentation sensible de rendement tandis que le labour (12 à 15 cm de
profondeur) donne des résultats plus intéressants.

Travail Minimum du Sol
Une pratique différente du labour profond est le travail minimum du sol.
D'après Chopart j1981b), cette technique ne peut pas réussir au Sénégal, à
cause de la brièveté.de la saison des pluies qui impose un semis précoce.

Avec la technique du travail minimum du sol, au lieu de semer tôt, il est
préconisé d'attendre d'abord que les adventices atteignent une bonne

15
TABLEAU 6
EFFETS DU LABOUR PROFOND SUR LE RENDEMENT DES CULTURES
EXONDEES AU SENEML: MOYENNE DE 20 ANS D’EIUDEa
Labour
Labour
Cultures
Seul
d'Enfouissement
Arachide
+20%
+9x
Mil
+17%
+24%
Sorgho.
+24%
+24x
Mas
+54%
+75%
Riz pluvial
t71%
+103%
Cotonnier
+16X
+33%
achopart, J. L. (1981a), "Le travail du sol du Sén&gal."

16
TABLEAU 7
RESUME DE SIX ANS DE RESULTATS SUR LE RIZ
(ESSAI AMELIORATION FONCIERE A N’DIEBAa
Moyenne
P.V.M.d
Année
1969
1 9 7 0
1971 1972b
1 9 7 3
1974c
6 ans
6 ans
Pluviométrie
(mm)
1.234
1.340
9 2 0
- -
9 2 2
1.207
- -
- -
Fertilisation
Effet Fumure (kg/ha)
Nulle (FO)
491
2 8 5
8 8 0
0
2 5 4
1 9 1
350
--
Légère (Fl)
1.125
4 2 8
2.039
0
7 9 3
1.219
934
5 8 4
Semi-intensive
(F2)
7 8 3
1.272
2.$$4
0
1.587
2.136
1.442
1.092
Travail du Sol
Effet Travail du Sol (kg/ha)
Manuel (TO)
6 7 3
3 6 9
1.600
0
3 9 1
1.158
6 9 9
- -
Grattage (Tl)
7 2 4
5 5 6
1.861
0
718
1.378
8 7 3
1 7 4
Charrue (T2)
1.002
1.060
2.332
0
1‘525
1.010
1.155
4 5 6
Variété
63-83 63-83
IKP
IKP
IKP 302-6
aRésumé des dossiers personnels de'G. Pocthier.
b1972 - échaudage et pyriculariose - récolte nulle.
Cl974 - effet dépressif du labour et de l'enfouissement (T2) des pailles de
fin cycle 1973 suite a une mauvaise décomposition (humidité insuffisante).
dP.V.M. = Plus-value moyenne.

17
croissance pour les détruire successivement et en faire du raillage.
Les
sols sableux du Sénégal répondent déjà très bien à un labour grâce à
l'amélioration des propriétés physiques du sol. Avec le travail minimum du
sol, le labour est supprimé et par conséquent, l'effet positif de
l'enfouissement est perdu.

La dernière raison évoquée par Chopart pour
l'échec de cette technique est le fait que pour le mil et l'arachide, les
deux grandes cultures du Sénégal, il n'existe pas d'herbicides sélectifs.
Labour de Fin de Cycle et Enfouissement d'Engrais Vert
Dans l'optique de rentabiliser la réserve d'eau du sol et de faciliter
un semis précoce, beaucoup de chercheurs ont recommandé le labour de fin de
cycle.
Cette technique permet de rompre le système capillaire en fin de
cycle et d'emmagasiner plus de 50 mm d'eau dans les deux premiers mètres.
Ceci facilite un passage rapide aux dents canadiennes en juin l'année
suivante, et le terrain est prêt à être semé (Charreau et Nicou, 1971).
Dans la zone soudanaise (Nioro du Rip, Sinthiou-Maleme), le labour de fin de
cycle ne procure pas de plus-value par rapport au labour de début de cycle

(Tourte et al., 1971) mais il facilite un semis précoce. En Basse Casamance
où la pluie est plus abondante et la fourchette des dates de semis plus
large, il n'est pas évident que le labour de fin de cycle puisse avoir un
effet sensible sur les cultures.

Cependant, ses effets indirects sont nombreux:
1.
Les boeufs de labour sont en meilleur condition physique en Octobre
qu'en
Juin.
2.
L'enfouissement de la paille en Octobre peut améliorer la structure
et la fertilité du sol pour la saison suivante, s'il reste
suffisamment d'humidité pour permettre sa décomposition.

3.
Avec le labour de fin de cycle, on enfouit aussi une quantité
importante de tiges (2-4 tonnes/ha), normalement à la disposition
du bétail (qui en consomme environ le tiers).
Dans le même optique d'amélioration foncière, la recherche avait
conseillée l'enfouissement d'un engrais vert tous les quatre ans dans les
assolements prévus pour la Basse et la Moyenne Casamance.

A Guerina et à
1'Ecole des Agents Techniques de l'Agriculture à Ziguinchor, l'assolement

18
établi dans les années soixante debutait par un engrais vert de mil (sanio
de Séfa).

Après un phosphatage de fond et un labour superficiel, la sanio
était semée (vers le 15 juin) et une fauche a 25 cm du sol était faite vers
le début du mois de Septembre:

un mois plus tard, la repousse était
enfouie.
Selon Tourte et al. (1971), sur 135 essais, 112 étaient
favorables à l'enfouissement.
Sur les 23 essais défavorables, 21
concernaient l'arachide.
En Basse Casamance, les themes "labour de fin de
cycle et enfouissement d'engrais vert" ne sont pas encore connus et la
solution traditionnelle des jachères de longue durée est toujours employée
pour restaurer la fertilité du SO~.~

Frosion
Roose (1967) a résumé les études sur l'érosion au Sénégal. Les
travaux de Séfa indiquent une perte moyenne annuelle de 10 tonnes/ha (une
couche de terre de 0,6 mm d'épaisseur) sur des terrains cultivés avec l-2
pour cent de pente.

Cette perte peut être réduite de 50 pour cent avec une
jachère et de 20 pour cent supplémentaires seulement avec une deuxième année
de jachère.

La culture motorisée peut provoquer une perte de 14 tonnes/ha
tandis qu'une culture traditionnelle sur le même terrain peut entraîner une
perte de 8,5 tonnes/ha.
Une culture mal conduite peut provoquer un
ruissellement de 53 pour cent et une érosion de l'ordre de 55 tonnes de
terre/ha/an.
Le facteur principal qui déclenche l'érosion est l'énergie
cinétique des gouttes d'eau.
Charreau et Fauck (1970) ont constaté que vers
le 15 août, quand 30.a 50 pour cent des précipitations et de l'écoulement se
sont effectués, 90 a 95 pour cent de l'érosion totale serait déja consommée.

De cette observation découle la nécessité d'avoir une couverture vegétale le
plus tôt possible dans la saison pour éviter l'effet "splash" des orages

(argument supplémentaire en faveur du semi précoce). (Chopart, 1982).
4Le probléme d'enfouissement de matières organiques est difficile. Si
le labour de fin de cycle est fait tardivement, la paille ne se décompose
pas et il y a une reprise difficile en début de cycle et souvent une
mauvaise levée.
Une carence temporaire d'azote se manifeste fréquemment.

19
Comentaires
Au cours des quinze dernières années de pluviométrie déficitaire, les
agriculteurs de la Basse Casamance ont porté leur effort de plus en plus sur
les cultures de plateau.
A l'exception des travaux faits à Séfa et sur le
prolongement du plateau continental à N'Dieba, à Maniora - Inor, Mampalago
et Sindian, la recherche agronomique n'a pas de référentiel pour les
cultures pluviales de la Basse Casamance.

On peut affirmer que certains
problèmes relatifs aux sols sont les mêmes, en Basse et Moyenne Casamance
(par exemple:
la carence en azote, potasse et phosphore), il existe sans
doute des problèmes agronomiques spécifiques aux cultures pluviales de la
Basse Casamance.

Les résultats de Guerina (tableau 5) indiquent que des rendements
intéressants sont possibles en Basse Casamance.
Il faut maintenant tester
de nouvelles variétés sur les mêmes thèmes légers en se concentrant plus
dans la partie sud-ouest du pays.

Les fiches techniques pour les grandes cultures pluviales sont basées
sur les données obtenues en Moyenne Casamance.
Par exemple, sur mil, il est
recommandé un semis début juin sur un labour à plat. Mais on constate, en
fait, que la plupart des paysans de la Basse Casamance sèment 3 à 5 semaines
plus tard, et labourent toujours en billons. *

A côté de ces recommandations qui ne sont pas liées au calendrier
agricole local, on ne dispose toujours pas de fiches élaborées pour les
cultures comme le niébé, la patate douce ou le manioc.

Sur le plan
phytotechnique, la recherche doit commencer à élaborer des recommandations
spécifiques à la Basse Casamance.

En matière de riz pluvial strict, la recherche se doit de préciser les
possibilités et les limites de cette culture. Sur les plateaux ou sur les
pentes abandonnées, le riz se trouve dans un milieu très carencé en éléments
nutritifs et très sensible à la répartition des pluies; il faut le

déconseiller en laissant la place-à d'autres cultures. Pour le semis direct
du riz, soit en exondé, soit en nappe, il faut étudier tous les moyens
disponibles (mécanique, chimique, biologique) pour contrôler les adventices.

Les techniques de préparation de sol préconisées sont à revoir en Basse
Casamance.
Les travaux sur les labours profonds de début ou de fin de

20
cycle ont été menés dans la zone soudanaise sèche du Senegal, là où
le problème primordial reste le déficit en eau. En Basse Casamance, la
contrainte majeure n'est pas le manque d'eau mais plutôt l'envahissement des
parcelles par les adventices.

Par conséquent, un grattage superficiel peut
suffire dans certains cas:
dans d'autres, le labour en billons peut aider
à mieux maîtriser les mauvaises herbes que le labour à plat.
Finalement, sur les sols exondés, il sera intéressant d'étudier les
cultures associées qui tirent le meilleur parti de l'étalement de la saison
des pluies et assurent une meilleure protection du sol. Deux possibilités
non encore étudiées en Basse Casamance sont le niébé en association avec du

maïs ou du sorgho.
LES SOLS DE TRANSITION ENTRE LE PLATEAU
ET IA PLAINE ALLUVIALE
"Les sols gris exondés" selon Bertrand (1973) se trouvent le
long des versants et sur les glacis-terrasses qui se raccordent aux
alluvions nouakchottiennes.

Ces terrasses 'anciennes" ou "moyennes", selon
la terminologie adoptée par les chercheurs de Bambey, sont appelées
en Basse Casamance les "terrasses supérieures."

Immédiatement en contre-bas
de la zone de nappe se trouve la terrasse récente, souvent beaucoup plus
argileuse, qui fait partie des "plaines alluviales" selon les travaux de
Touré (Rapport Djibélor, 1979).
Cette zone de transition se distingue'par sa couleur entre gris-clair et
blanc, sa texture généralement très grossière et surtout par la présence
d'une nappe phréatique peu profonde.
La partie amont de ces sols est
souvent abandonnée parce que la nappe n'affleure plus (après 15 ans de
sécheresse); la partie moyenne est exploitée par une culture aléatoire de
riz en semis direct, et la partie basse (qui englobe une frange de la plaine
alluviale) est également consacrée à la riziculture, soit en semis direct,
soit en repiquage.

En Moyenne Casamance, d'après Schillinger (1978),
l'utilisation des sols gris pour la riziculture intensive est un phénomène
récent.


21
Descriotion des Sols et Etude de la Fertilisation
Les sols gris de nappe sont le plus souvent très sableux (SO-80 pour
cent de sable) avec un faible taux de matiere organique (1-2 pour cent) et
une capacité d'échange réduite (0,5-2,0 meq/lOO mg) (Bertrand et al., 1978).

En dessous de l'horizon gris; on trouve souvent un horizon de sable blanc
avec, parfois, des tâches rouges ou jaunes d'accumulation de fer. La partie

en amont se présente comme "un horizon éluvial" et la partie en aval comme
une zone d'accumulation de fer et d'argile, ou "horizon alluvial" (Bertrand,
1973).
Les Engrais Chimiques
La recherche faite a Mayor,Inor et Diana Ba en Moyenne Casamance a
montré que ces sols sont fortement carencés en phosphore et en potasse et
qu'il faut envisager, en plus d'un phosphatage de fond de 400 kg/ha,
d'apporter environ 25 kg/ha de P2O5 par an et 60 kg/ha de K20 (Siband cité
par Accolaste,
1974).
Pour l'azote, vu le lessivage, il faut, pour assurer
une recolte de 3.500 kg/ha, fractionner l'apport d'urée en trois:
10 kg/N
au semis, 50 kg/N au début du tallage (20 j) et 25 kg/N au début de la
montaison (50 j).
En Basse Casamance, la fumure d'entretien a été étudiée à Enampore et a
Mampalago.
A Enampore, on a pu démontrer que le meilleur traitement était
un phosphatage de fond (400 kg/ha tous les 4 ans) suivi d'un enfouissement
en fin de cycle de 6 tonnes de paille, combiné avec niveau d'engrais (NPK)

de 60:40:40.
A Mampalago, (une annee d'expérimentation), la recommandation
est la même, a la qualité d'azote prés (40:40:40) (Rapport Annuel Djibélor
1979, 1980).
'Engrais Ambulant.
En dehors des augmentations de rendement dues a l'engrais, il
faut noter que les témoins sans engrais produisent couramment 1,s a 2,s
tonnes de paddy a l'hectare.
Gouze (cité par Bertrand et al., 1978) a
montre que le nappe phréatique contient du nitrate en quantité non

22
négligeable (150-600 mg/l).
M. Ganry (1982) a estimé qu'a Diana Ba l'apport
d'azote à la culture varie de 30 a 60 kg/ha/an (systeme racinaire au contact
d'une nappe dosant entre 10 et 20 ppm d'azote minéral, durant une période de
60 jours).

Selon l'hypothese avancée par plusieurs chercheurs, un apport d'azote
sur semis précoce faciliterait une croissance rapide des racines, qui permet
une meilleure exploitation du sol (communication orale dé G. Pocthier).

Comparée au tableau, la zone de nappe répond très bien, a des doses
d'engrais, même faibles, surtout si l'épandage est fait précocement (voir
tableau 8).

Engrais Biologique
Les travaux sur la dynamique de l'azote dans les sols ont montré
l'existence d'un arrière-effet d'une première culture de riz sur une seconde
(voir tableau 9).
Il est possible que la rizoflore qui se développe sur une
culture de riz de nappe puisse aider à la minéralisation ou à la fixation
active de l'azote.

Après cinq ans de recherche, Ganry a montré que les
rendements de riz se maintiennent à 2.300-2.600 kg de paddy/ha en l'absence
de fertilisation azotée, et sans risque de baisse de la fertilite azotée, si
l'on pratique un labour de fin de cycle avec enfouissement du système
racinaire du riz (récolte à la faucille).

Dvnamiaue de la Manne
Les études de Bertrand et Forest (1973) et Guillobez (1973) ont montré
que la hauteur de la nappe phréatique dans les sols gris peut fluctuer de
plus de deux mètres pendant l'hivernage.
La plupart du travail a éte fait dans la zone encadrée par le PRS
(Projet Rural de Sédhiou) le long de la Casamance, en amont de Diana-Ba, sur
la Soungrougrou près de Bounkiling, et dans trois sites en Basse Casamance
autour de Balingor.

Grâce à ces Etudes, les auteurs ont pu diviser
l'évolution de la nappe en trois phases:

23
TABLEAU 8
COMPARAISON DES EFFETS DE L’ENGRAIS HINERAL
SUR LE RENDEMENT DU RIZ SUR LES SOLS
DE PLATEAU ET DE NAPPE
Rendement Paddy (kg/ha)
Zone
Azote
Phosphore
Potasse
0
37,s
0
30
0
30
Sol gris de
nappe
3.000
4.620
3.690
4.650
4.090
4.500
Sols de plateau
840
1.720
1.090
2.290
2.220
2.200
Source:
Siband et Diatta, (1974) cité par Bertrand et al., (1978, p. 253).

2 4
TABLEAU 9
ARRIERE-EFFET DU RIZ (KG/HA) SUR UNE CULTURE
DE RIZ SANS ENGRAIS (VAR. IKP) a
Précédent
RIZ
Jachère
Différence
Année
1 9 7 3
3.942
2.345
t 1.597
1974
2.745
2.650
t
9 5
1974
2.895b
1.459
t 1.436
aAccolatse (1974, page 48).
Troisième année de riz continue.

25
TABLEAU 10
INFLUENCE DE LA NAPPE SUR LA PRODUCTION DE RIZ
(Ii(P) ET’ DE HAIS (BUS) EN HUYENNE CASAHANCE”
Rendements (kg/ha) Moyens
Parcelles Bassesb
Parcelles Hautesb
Riz
Mals
Riz
&j&
1971
Inor
2.540
3.810
1.672
3.845
Kandiadiou
3.688
_-
2.312
--
1972
Diana Ba
3.397
3.899
3.241
2.924
1973
Diana Ba
5.044
1.225
3.154
2.113
Moyenne
3.665
_-
2.594
--
aRendements cités dans les travaux de Bertrand (1973), Pocthier (1973, 1974)
et Accolatse (1974).
bLes parcelles basses sont les quatre premières bandes et les parcelles
hautes les quatre suivantes.

2 6
1.
une phase de remontée de la nappe qui est assez lente, de juillet a
mi-août, très rapide fin août et irréguliére de fin août a
mi-septembre.

2.
une phase de crue maximum de mi-septembre à fin septembre pendant
laquelle la nappe est sait subaffleurante, soit affleurante dans
les parties basses.

3.
une phase de tarissement après la saison des pluies, au début très
rapide (1 - 2,5 cm/jour selon l'année et la toposéquence
condidérée), ensuite plus lente jusqu'en juin.

Sur le terrain, la remontée et la descente de la nappe permettent ainsi
une classification des zones de nappe en trois parties:
1.
la partie haute, très sableuse où la nappe ne monte pas
suffisamment pour alimenter une culture de riz pluvial (toujours
plus de 2 cm de profondeur).

2.
la partie moyenne où la nappe n'affleure pas normalement, mais sa
frange capillaire peut alimenter une culture de riz en rejoignant
l'horizon d'humectation dû à l'infiltration des pluies.

3.
la partie basse, souvent argileuse où la nappe affleure au moment
où le riz parvient au stade "montaison" et où elle ne redescend
qu'après la maturité des panicules. Cette zone est localisée sur
la partie supérieure des terrasses récentes ou à la base de la

toposéquence.
La vitesse de la remontée de l'eau en août laisse penser qu'il
ne s'agit pas d'une remontée générale de la nappe phréatique située à la
base du Continental Terminal.

La nappe des sols gris est probablement
plutôt alimentée par un écoulement hypodermique. Après des pluies
importantes, l'eau s'infiltre et s'écoule sur les cuirasses ferrugineuses
jusqu'à la zone des sols gris (Bertrand, 1978).
Cette interprétation des observations se justifie par la présence en
Moyenne et Haute Casamance d'affleurements de cuirasses qui servent de
drains de ruissellement hypodermique vers les sols gris. En Basse
Casamance, en revanche, il n'existe pratiquement pas d'affleurement de
cuirasses et la nappe est celle du Continental Terminal (Accolatse, 1974).


27
Il est vraisemblable que l'effet "tampon" de la nappe phréatique
continentale modifie la dynamique de la nappe de Basse Casamance par rapport
à celle de la Moyenne Casamance.

Effet de la Name sur la Production Acwicole
A Inor, Kandiadiou et Diana-Ba, les chercheurs de Bambey ont semé des
bandes de riz et d'autres plantes pour étudier l'influence de la nappe sur
la production agricole.

Un résumé des résultats est présenté dans le
tableau 10.
La production du riz est bonne dans les parcelles basses, de
même que celle du maïs (BDS), si la date de semis est telle que
l'hydromorphie n'affecte pas le maïs avant sa maturité. Les parcelles
hautes sont moins favorables au riz mais elles sont plus appropriées pour le
maïs.

D'autres cultures testées comme le mil, le sorgho et l'arachide de
cycle supérieur à 120 jours se sont montrées plus sensibles à
l'hydromorphile que le maïs, et ont toutes produit davantage sur les
parcelles hautes (Bertrand 1973; 1973; Pocthier, 1972, 1973, 1974).

La nappe influence le riz, d'après Bertrand (1973) d'une maniére très
nette lorsqu'elle se situe à moins de 1 à 1,2 m de profondeur au moment de
la récolte (vers le 25 Octobre).

Sachant que la frange capillaire varie de 40 à 60 cm et connaissant la
vitesse de rabattement de la nappe en octobre, il est possible de délimiter
la portion de la toposéquence favorable au riz de nappe (cycle plus long de
10 à 20 jours que celui des variétés de riz pluvial strict).

A Diana-Ba, Pocthier (1972, 1973) a essayé des cultures de
contre-saison, soit après une jachère ou une culture de maïs, soit après
une culture de riz.
La descente de la nappe étant très rapide en fin
d'hivernage, cette "culture de décrue" reste très aléatoire. En Basse
Casamance, comme nous l'avons signalé plus haut, la nappe phréatique est
celle du Continental Terminal, et il est possible que sa remontée et sa
descente soient plus lentes qu'en Moyenne Casamance. On constate que, dans
certaines vallées de la zone, les paysans réalisent une culture de patate

douce, sans arrosage, après la récolte de riz.

2 8
Toxicité du Fer et Salinité de la tiaDDe
En contrepartie de l'apport des nutriments et du régime hydrique
favorable qui sont associés à la remontée de la nappe, on rencontre divers
problèmes.
L'écoulement superficiel et hypodermique peut amener, durant la
phase d'alimentation et de remontée de la nappe, des quantités importantes
de fer qui se déposent dans les premières rizières qui retiennent l'eau.
Cette abondance de fer peut provoquer le phénomène de "bronzing", et
entraîner une réduction du rendement.

Plusieurs auteurs (Virmane, 1976; Van Breemen et Moorman, 1978) ont
constaté que le problème de toxicité ferrique est particulièrement aigu dans
les rizières sableuses situées à la limite du plateau. Tanaka
et Tadana (1972) ont démontré que les plantes carencées en potasse sont plus
sensibles au "bronzing" à cause de leur faible activité radiculaire.
Ces auteurs suggèrent, pour réhabiliter les rizières affectées par le
phénomène, l'addition de chaux pour relever le pH, une meilleure
fertilisation des casiers (surtout en potasse) et un drainage destiné à

empêcher les conditions d'anaérobiose de s'installer.
L'alimentation de la nappe par l'eau salée du fleuve est un problème
aussi important que la toxicité ferrique en Basse Casamance.
A Balingor par
exemple, d'après les travaux de Guillobez (1973), sur une frange de 300 m de
large, il y aurait un gradient de salinité du marigot de Bignona vers les
terres de nappe.

Cette salinisation de la nappe et cette remontée du sel
due à l'évapo-transpiration du riz peuvent empêcher la maturation de la
culture et provoquer des chutes de rendement importantes.

Si la nappe à
BALINGOR est la "vraie" nappe phréatique, il sera nécessaire d'attendre
plusieurs années pluvieuses pour la reconstituer et modifier le gradient
actuel vers le fleuve.

D'après le rapport sur le bassin versant de Baïla
(Louis Berger, Inc., 1981), dans certains endroits, le niveau de la nappe
est descendu de 6 m au cours des 15 dernières années.
Commentaires
En genéral, les sols gris de transition sont pauvres, mais proches des
villages.
Dans leurs parties basses, des rendements de riz assez élevés

29
sont possibles même en l'absence de fertilisation.
Les parties hautes sont
en général abandonnées.
Une étude (faite) en Moyenne Casamance (Bertrand,
1973) a décrit la dynamique de la nappe. A Diana-Ba, Pocthier (1981) a
indiqué que les rendements de riz se maintiennent au-del& de 7 années de
culture continue.
Quinze ans de sécheresse en Base-Casamance (surtout au sud-ouest) ont
fait baisser la nappe phréatique; la période d'inondation des zones basses
est devenue plus courte.

Dans cette zone, la.recherche devrait s'orienter
vers la mise en valeur des sols avec la pratique du semis direct du riz dans
les parties basses, et l'introduction d'autres cultures dans les parties
hautes.
Des techniques culturales appropriées sont a définir dans ce contexte
spécifique.
ZONES SUBMERGEES - LES BAS-FONDS ET PLAINES ALLUVIALES
Cette partie de la revue résume les travaux agronomiques menés sur les
sols alluviaux de la Basse Casamance.
La plus grande partie des travaux a
été réalisée par les chercheurs de 1'ISRA et de 1'ORSTOM dans la zone même,
ce qui n'était pas le cas pour les travaux sur le plateau et les sols gris.

Parmi ces sols, on retrouve les sols de mangrove, les tannes, les
terrasses récentes, les bas-fonds inférieurs et certaines terrasses
supérieures (qui ont déja fait l'objet d'une étude dans la section
précédente).

La seule production agricole rentable dans ces zones est le
riz.
Les techniques culturales employées dépendent du type de sol, du
régime hydrique et de certaines pratiques ethniques.
Par exemple, un semis
direct se fait au début de l'hivernage (juillet) chez les Mandingue, un
repiquage en fin d'hivernage (septembre) chez les Diolas.

Ce qui suit sera surtout un résumé des acquis sur l'environnement
hydromorphique de la Basse Casamance centré sur les problèmes liés à la
production du riz.


30
Géomomholwie et Chronoséauence
En Basse Casamance, la plupart des vallées secondaires ont eté creusées
lors de la grande régression Ogolienne. C'est a la transgression
nouakchottienne que l'on peut attribuer la plus grande partie du comblement

alluvial qui a suivi.
La zone de nappe et les terrasses supérieures ont été
formées par comblement alluvial, la partie démantelée étant recouverte par
des colluvions du plateau.
Des oscillations mi-horaires du niveau de la mer ont provoqué les dépôts
des "terrasses récentes" qui, aujourd'hui, ne sont plus submergees par le
fleuve mais font toujours partie de la plaine alluviale. En général,
l'altitude des "terrasses récentes" varie de 0,5 à 1 m au-dessus du niveau
moyen du fleuve alors que celles des "terrasses supérieures" oscille entre 2
et 6 m (Vieillefon, 1975).

Ensuite vient l'ensemble des vasières à mangrove et des tannes. D'après
Vieillefon (1975), ces vasières suivent une chronoséquence de colonisation
botanique.

Dans un premier temps, il y a eu des dépôts de bancs
sédimentaires qui, finalement, ont depassé légerement le niveau de la marée
basse.

A partir de ce moment, les palétuviers (Avicennia) ont pu
s'installer.
Au fur et à mesure du développement du banc une partie
croissante de l'eau en reflux n'est plus évacuée et des rigoles radiales
sont creusées.

Ces plans d'eau ou 1'Avicennia ne pouvaient plus s'installer
et devenaient un terrain de prédilection pour le rhizoohora (sol
potentiellement sulfaté acide).

Le banc s'agrandit peu à peu jusqu'au moment où l'eau cesse d'arriver au
centre.
Du fait de l'evaporation, la zone devient salée et tres acide et
les pa?étuviers meurent.
Le tanne nu (sol sulfaté acide) s'approfondit du
fait que les sédiments perdent une grande partie de leur eau d'imbibition et
de leur matière organique et, ensuite, en raison de la déflation éolienne.
Une fois creude en cuvette, le tanne est soumis a une inondation temporaire
en hivernage qui permet un léger déssalement, et une prairie halophile

(pasoalum vaqinatum, Sesuvium Philoxerus) s'installe (sol anciennement
sulfate acide).
Ces tannes herbacés evoluent progressivement en rizière au
fur et à mesure que,la salinité baisse et que le pH augmente a nouveau (sol
para-sulfaté acide).


31
Chimie des Sols Submeraés
Beaucoup de sols d'origine maritime sous mangrove ont un taux élevé de
soufre (2-6 pour cent).
Dans les endroits où il y a beaucoup de sulfates,
d'oxydes de fer, de matière'organique, en conditions d'anaérobie (forêt de
rhizoohora), les sulfates sont réduits et il s'ensuit une accumulation de
pyrite (FeS2).

Ce sulfure peut par la suite être oxydé au fur et a mesure
qu'il y a accumulation de sédiments, la zone s'élevant au-dessus du niveau
de la haute marée.

Les produits d'oxydation des pyrites sont la jarosite et
l'acide sulfurique.
Si l'aération se fait lentement pendant des années, le
pH in situ ne descend pas en dessous de 3 ou 4, tandis qu'un drainage brutal
peut faire descendre le pH a 2 (Moormann et Breemen, 1978).

Néanmoins, la plupart des rizières en Basse Casamance sont installées
sur des terrains dont le profil n'est saturé en eau que durant l'hivernage.
Ces sols une fois inondés, le stock d'oxygène enfermé dans le sol est épuisé
par les microorganismes au bout de 48 heures environ. Ensuite, un milieu
réducteur se développe et il y a une prolifération de microorganismes
anaérobies qui utilisent les composés oxydes comme accepteurs d'electrons.
Au fur et a mesure que la teneur en oxygène diminue, les nitrates, le
bioxyde de manganèse, les oxydes de fer et les sulfates sont successivement
réduits.

Pendant la période de saturation, les produits réduits ont une
plus grande solubilité et changent de couleur. En général, les sols sont
gris-bleu et gris-vert avec engorgement permanent ou gris bariolé de
rouille, ocre ou jaune dans le cas de pseudogley a engorgement temporaire et
partiel.

En régime d'inondation, il y a une augmentation du pH et une
décomposition anaérobie de la matière organique, qui produit des acides
organiques toxiques et une augmentation de la pression partielle de CO2

(Beye, 1977a).
En général, la teneur en matiere organique, en fer et en manganése
actifs et le pH initial determinent la dynamique des caractéristiques
chimiques et electrochimiques des sols submergés.
Les principaux avantages
de la submersion sont:
une augmentation de la solubilité du phosphore; une
augmentation du pH; une désalinisation et, en général, une réduction des
mauvaises herbes.
Les principaux problemes sont le risque de toxicité due

32
au fer (au-dela de 600 ppm), au manganèse et aux sulfates.
Les resultats de plusieurs années de travail en serre par Beye, Touré et
Aria1 (1979) ont montré qu'il existe, du point de vue chimique, en
conditions de submersion, deux grandes familles de sols:

1)
Les sols hydromorphes des petites vallees intérieures ou des
terrasses recentes.
Ces sols se caracterisent par une intense
'période de réduction dans le premier mois qui suit la submersion.
Grâce à un potentiel redox assez bas (~200 mv), les teneurs en fer
soluble sont souvent très élevées durant les six premieres
semaines.

Ensuite, la teneur en fer diminue sous l'effet de la
précipitation sous forme FeC03 et Fe(OH)8. Le pH, au debut, se
situe en gén&al autour de 5,5.

Après une baisse temporaire d'une
unité pH à la suite de la production d'acide carbonique par
l'oxydation anaérobie de la matière organique, le pH remonte
au-dessus de 6.

Grâce à ce pH élevé et a la position de ces sols
dans la toposequence, les problémes de toxicite aluminique et
salinité ne s'y posent pas.
2)
Les sols hydromorphes dont l'origine est fortement liée a la
mangrove.
Il y a des différences importantes entre les sols comme
ceux de Tobor et les sols plus évolués comme ceux de Mandouar,
mais, en général, l'influence de la submersion sur le pH est peu

marquee.
Aussi, contrairement aux sols du premier groupe, ces sols
ne subissent pas de réduction importante et le potentiel redox reste
toujours supérieur a 300 mv.

Sur le plan de la teneur en fer, le
sol de Tobor se situe au-dessus des concentrations léthales
communément admises pour les plantes. Ceci est dû a la forte teneur
en fer actif du sol, à sa teneur en matiere organique évoluée et à
l'absence de carbonates.

A Mandouar, il a été observé une
croissance réguliore de la teneur en fer pendant les 18 semaines de
l'essai, cette teneur restant cependant toujours inférieure a celle
qui a eté enregistrée a Tobor.

33
Çaractkistiaues et Fertilisation
wiéres Aauatiaues
En ce qui concerne les amendements du sol pour la production du riz, on
s'intéressera successivement à deux grandes catégories dégagées lors des
examens sur la geomorphologie et la chimie des sols submergés: les
rizières de bas-fonds et les rizié'res de plaine.

Rizières de Bas-Fond
Ces riziéres se situent dans les vallées que l'on rencontre en amont des
plaines alluviales et elles ne presentent pas de problémes de salinité. Ce
sont des sols hydromorphes minéraux (unité 15) sur la carte de Vieillefon

(1975) qui se trouvent dans les talwegs (exemple:
Djibélor). Leur texture
est normalement fine et leur fertilite naturelle élevée (tableau 11). Ils
sont souvent entourés par une terrasse supérieure sablonneuse, objet de
l'étude précedente (sol gris de nappe). A l'issue de plusieurs années
d'expérimentation (Beye,
1977b), la fumure d'entretien recommandée pour une
recolte de 4 tonnes de paddy/ha est la suivante:

1)
recyclage des pailles (5-6 tonnes/ha) avec un labour de fin de
cycle ou pourrissement sur place;
2)
apport de 200 kg/ha de 8:18:27 au moment du repiquage;
3)
fractionnement de 100 kg d'uree: 25 kg une semaine apres le
repiquage, 50 kg un mois aprés, 25 kg deux mois aprés.

Rizibes de Plaine
Les deux grands groupes de riziéres de plaine sont les rizieres de
mangrove (potentiellement sulfatees acides) et les riziéres acides de plaine
(type para-sulfaté acide).
Entre les deux, on rencontre les sols de tannes
vifs ou de nouveaux aménagements (type Tobor) qui ne sont pas cultivables du
fait de leur conductivité electrique élevée et de leur pH trés bas (sols
sulfatés acides).

Les travaux jusqu'ici menés pour mettre en valeur cette
zone réellement "ingrate" seront abordés plus tard.

34
TABLEAU 11
CARACTERISTIQUES MLYTIQUES DES SOLS
HYDROMORPHES EN BASSE CASA)IIANCE’
Fer
Bases Satu-
Argile Sable pH CE M.O.
Actif
Exch.
-
Caractéristiques
mmhos
meq/
tTOn
Analytiques
0)
(%) (1:25) (l/lO) (X)
(O/OO) 100 gm (%)
Tvues de Sols
De bas-fond (El)
47,5
28,l
4,8
0,24
6,Ol
3,0
11,68
60
Terrasse supérieure
(P6)
5,7
91,6
4,6
0,12
2,31
2,9
1,15
75
Sol acide de plaine
limono-argileux
(P7)
50,O
33,2
4,8
0,39
3,98
1,41
11,35
22
Sableux
24,3
69,5
3,9
6,00
0,9
16,6
7,80
82
Sol sulfaté acide
2,0
79,6
4,6
12,80
1,0
6,5
5,20
- -
aSource:
Beye, Touré, Aria1 (1979), et "Senegal Identity Card," par M.
Touré.

35
Rizières de Manorove
Le systéme traditionnel de mise en valeur des mangroves par les Diolas
est basé sur une utilisation judicieuse des mouvements de la marée.
D'apres Pelissier (1966), sur sept a dix ans, en l'absence d'eau douce, les
paysannes sont arrivées h lessiver le sel de leurs casiers sans provoquer
une baisse de pH.

Ce résultat a été obtenu en permettant une réadmission
continuelle des eaux salées en saison séche.
Dans les années de précipitation abondantes, ce type de rizières produit
jusqu'à 3 tonnes/ha de paddy sans engrais et, souvent, sans sarclage. Le
système de double digue permettant l'exploitation intégrale de la mangrove
(bois, charbon, poisson, pâturage, riziculture) est adapte et admirable,
mais exigeant en main-d'oeuvre.
Avec les 15 dernieres annees de
précipitations insuffisantes et la fuite des jeunes vers les villes, la
véritable riziculture de mangrove est remise en cause (Schillinger, 1978).
Néanmoins, les travaux de recherche consacrés aux mangroves, quoique peu
nombreux, ont mis en évidence une réponse tri% positive a la chaux et au
phosphore.
A Mandouar, Beye (1972a) a montré qu'un amendement unique de
15 tonnes de chaux/ha a produit une augmentation moyenne annuelle de 2,3
tonnes/ha de paddy par rapport au témoin, sur une période de 4 ans.
Sur un sol de mangrove à Medina, un amendement de 1,2 tonnes de
tricalcique de Taïba/ha a eu des effets secondaires positifs (de l'ordre de
600 kg de paddy/ha/an) pendant 7 ans (Pocthier, 1971). Sur une mangrove
sableuse de Djibélor, à l'issue de trois ans d'expérimentation, le niveau de
fertilisation minérale de 80-60-60 NPK s'est avéré l'e meilleur, mais les
rendements sont très médiocres (200-1.600 kg/ha) (Recherches Rizicoles,
1977a).5

5Après des précipitations insuffisantes, les essais d'amendement
chimique dans les zones salées sont difficiles a interpréter.
Souvent, les
problèmes de sur-salure provoquent une baisse de rendement si importante
qu'elle masque éventuellement les effets positifs de l'amendement.

36
Riziéres Acides de Plaine
Les rizieres sur les anciens sols de mangrove, qui ont évolué en sols
para-sulfatés acides, sont beaucoup plus importantes en superficie que les
riziéres de mangrove.

Ces sols se différencient par leur texture: d'après
Balensi et al., (1965), 70 pour cent des rizières du departement d'0ussouye
sont sableuses (80 pour cent de sable).

Dans ces sols para-sulfatés acides, le taux de matière organique est
souvent faible (Tableau 11).
L'enfouissement de la paille peut
malheureusement introduire de sérieux problèmes en sols sableux:
inhibition de la croissance végétale, immobilisation de l'azote et
accumulation d'éléments toxiques (ion ferreux), surtout si cela se fait
immédiatement avant la submersion et le repiquage (Beye, 1977d et 1978). La
solution préconisée par la recherche, par conséquent, consiste soit en un
labour de fin de cycle pour permettre une décomposition aérobie de la

paille, soit en un enfouissement d'un amendement plus évolué tel que le
fumier ou le compost.

En général, on recommande comme fumure d'entretien (pour assurer une
récolte de 3-4 tonnes/ha) une combinaison de 100 kg/ha d'azote au tallage et
40 kg de phosphore/ha sur toutes ces rizières et 50 kg de potasse/ha sur
celles qui sont sableuses (Djibélor) ou encore 20 kg de potasse plus 6
tonnes de paille/ha sur celles qui sont sablo-limoneuses (Kamobeul)

(Recherches Rizicoles, 1979a; Schillinger, 1978).
Dans les rizières de plaine particulièrement acides, se pose souvent le
probléme de la toxicité en fer ("bronzing"). Pendant deux campagnes, Beye
(1972a) a comparé la chaux agricole, le silicate de chaux et le coquillage
broye, à des doses de 3 et 6 tounes/ha pour augmenter le pH et combattre ce
problème.

La mesure du pH à la récolte montrait une augmentation d'une
unité pour la seconde dose et d'une demie unité pour la première. Quel que
soit l'amendement consideré, le rendement était supérieur au témoin, sauf

dans le cas de l'application de 3 tonnes/ha de coquillage.
Les riziéres de plaine sont par ailleurs souvent carencées en phosphore.
Beye (1973a) a établi que le phosphate supertriple (45 pour cent), grâce a
sa solubilité dans l'eau, est plus efficace que le phosphate tricalcique de

Taïba (37 pour cent).
Ces deux produits à la dose de 100 kg de phosphore/ha

37
augmentent les rendements de 250 pour cent par rapport au témoin!
D'autres
essais sur le phosphore ont montré que le phosphate magnésien fondu n'était
par meilleur que le supertriple et qu'a 40 kg/ha

p2°5
les rendements ont double, passant de 1,6 tonnes/ha à 3,2 tonnes/ha.
(Rapport Annuel de Djibélor-Recherches Rizicoles, 1980.)
La même annee (1980), des essais d'amendement utilisant la coque
d'arachide destinée à augmenter la teneur en potasse et en silice d'un sol
acide de plaine n,;ont pas permis de mettre en évidence un effet positif de
cet amendement organique sur la production de riz.

Amélioration des Sols "Insrats"
Amélioration des Sols Sulfatb
Acides par les Amendements
Avec les amendements minéraux (chaux agricole, coquillages broyés,
bioxyde de manganèse) et les amendements organiques (fumier, paille,
compost, cendres des coques d'arachide, engrais vert), les chercheurs de

1'ISRA ont essayé de rendre moins agressif le milieu des sols sulfatés
acides.

Les traitements qui favorisent le lessivage du sel, qui relèvent le
pH et qui apportent du phosphore, ont eu des résultats positifs.
En serre avec le sol de Tobor, Beye et al., (1975) ont montré que la
production de riz n'était possible qu'après:
4
un lessivage intensif qui a réduit la conductivité de 43,5 mmhos/cm
à 3 mmhosjcm;

b)
un chaulage équivalent a 28 tonnes, de chaux/ha pour relever le pH
de 2,5 a 5,5;
cl
une presubmersion de 12 semaines avant le repiquage pour dépasser
le pic de fer libre qui se produit dans les conditions d'aérobie.
En pratique, ces conditions sont impossibles a réaliser en Basse
Casamance où l'eau douce est un facteur limitant et ou la chaux
agricole est chère.

En 1979 et 1988, un essai a deux niveaux de phosphore (0 et 50 kg/ha) et
deux pH (4,5 et 5,5) était mené a Simbandi, Kamobeul et Djibélor sur des
sols sulfates acides mais plus évolués que ceux de Tobor.

A Djibélor, les

38
rendements furent de l'ordre de 3 tonnes/ha en 1979 et 2 tonnes/ha en 1980.
A Simbandi, dès la premiére année, la r&olte a atteint 2,5 tonnes/ha et au
cours de la deuxième année, 3 tonnes/ha.

En général, les rendements étaient
meilleurs avec un pH a 5,5 et l'addition de P205 (50 kg/ha) (Khouma et
Toiré,
1981).
Am61 ioration des Sols Salés par les Aménagements
Les aménagements (polders, drains, barrages antisel) en Basse Casamance
visent la désalinisation des sols par la retention de l'eau douce et
l'exclusion partielle des eaux saumâtres. Ce qui est difficile dans ces
systémes est de trouver un juste milieu entre l'exclusion de l'eau salGe et
l'asséchement des casiers qui provoquerait une baisse brutale de pH. Les
faibles précipitations de ces dernieres années a dramatiquement réduit la
quantité d'eau douce disponiblè pour le dessalement des casiers ayant
bénéfici des aménagements.

Néanmoins, après 5 ans de suivi du polder de Medina, Beye (1979c, 1973b,
1972b) a pu faire les constatations suivantes:
1.
Parmi les casiers drainés par gravité (A, B, H), le système de
drainage peu profond à 20 m d'écartement (57 pour cent d'argile) et
l'interdiction .de l'entrée des eaux saumâtres (casier H) a entraîné
un lessivage de 50 pour cent du sel dans la couche supérieure (O-20
cm).

Malheureusement, dans les années peu pluvieuses, le casier
s'est nettement resalé.
2 .
Sur le plan du pH, le système de drainage permettant l'entrée des
eaux saumâtres tous les 5 jours en contresaison pour empêcher
l'assèchement total du Casier (casier A), s'est révélé être le

moins agressif.
Le pH est resté stable autour de 5,5. Sur le
casier B, la baisse de pH due a l'oxydation de la couche
supérieure, a 6th suivie, avec la submersion, par une baisse de
l'acidit.4 "in situ",
'te pH remontant de 3,6 en juillet à 4,4 en
ao0t et jusqu'a 5,0 en octobre.
Les aménagements à Tobor et Guide1 ont provoqué une baisse brutale du pH
et 1'insuffisance'des précipitations a augmente la sur-salubre.
Ce que
Beye a constaté sur le casier B a Medina après 5 ans a été confirmé par

39
Marius et Cheval (1980).
Ils ont trouvé que la couche superficielle (q-50
cm) de Guide1 a beaucoup évolué 15 ans aprés et n'est plus tres acide (RH >
4).

Dans un sens, les aménagements (drainage) ont converti les horizons
superficiels de sol sulfate acide en sol parasulfaté acide. Maintenant,
avec davantage d'eau douce (hauteur de la pluviométrie plus Blevee, ouvrage

de rétention d'eau douce), les casiers peuvent redevenir rizicultivables.
Dans une autre optique, Beye (1973c) a comparé le déssalement fait avec
un mulch de paille avec un labour de fin de cycle et un sol nu. Apres
quatre ans, les trois méthodes ont réduit la conductivité électrique du sol,
le paillage étant la méthode la plus efficace avec une rétention au début
de l'hivernage par rapport aux autres de 1 mmhos à 5 mmhos. Le mulch
amoindrit la resalinisation au cours de la saison sèche en rlduisant
l'évaporation.

Techniaues Culturales et Outillaoe Aoricole
Au cours des années 1967-1974, un programme d'agronomie de riz a éte mis
en oeuvre.
Il a débouché sur l'elaboration de fiches techniques. Nous
présentons ci-dessous une breve revue des principales recommandations
présentées dans ces fiches.
Préparation des Rizières
Traverse (1971), 1973) estime que la meilleure méthode pour préparer les
riziéres argileuses de bas-fond consiste a employer une souleveuse sur bâti
arara.

Dans les rizières avec maîtrise de l'eau, il montre qu'un labour
avec la charrue réversible suivi d'un grattage superficiel a l'aide de dents
canadiennes sont parmi les méthodes les plus productives (5,l et 4,8
tonnes/ha respectivement) (Traverse, 1971)). Dans les deux types de
rizieres, la recherche a preconisé la préparation a plat.

En 5 ans d'essais sur les rizières salées, on a obtenu des resultats
contradictoires pour ce qui concerne la comparaison entre le travail en
billons et le travail a plat (Recherches Rizicoles, 1979b). De plus, des
essais ont porté sur la largeur du billon avec l'optique de minimiser le

terrain perdu en sillon.
Aucune différence de rendement n'a pu être mise en

40
évidence entre les billons traditionnels de 90 cm et les billons jusqu'a 540
cm de large (Recherche Rizicoles,
1979b).
En plus des travaux sur les méthodes de preparation du sol, Traverse
(1973) a modifié la charrue réversible SISCOMA pour mieux l'adapter aux
riziéres aquatiques, avec patin flottant et un versoir a claire-voie,
rallongé.

En collaboration avec le CEEMAT en 1978 et 1979, des tests
d'adaptation des motoculteurs type Bouyer Staub, Granja, Motostandard et
Iseti ont été effectués en rizières sableuses et argilo-limoneuses. En
général, le labour avec une charrue réversible demande 20 heures de
travail/ha avec une consommation d'essence de 30 a 35 l/ha. Le fraisage a
pris moins de temps (15 h/ha) avec une consommation d'essence réduite (15

l/ha).
Des etudes sur les temps des travaux ont montré que le boeuf N'Dama bien
entretenu peut travailler de la façon suivante:
trait léger
- 7 h/jour
trait lourd
- 4,5 - 5,5 h/jour
travail en boue - 3,5 h/jour.
Ce mode de travail nécessiterait 8,5 jours/ha pour la préparation des

rizières aquatiques avec la traction bovine à Djibelor par rapport a 191
hommes-jours avec le cayendo (Traverse, 1974a).
Mode de Semis
La meilleure date pour le semis direct est comprise entre le 15/06 et le
15/07 avec un écartement de 33 cm entre lignes et 100 kg/ha de semences.
Pour le riz repiqué, il faut semer 6 a 7 ares en pépiniére h 6 kg de
semences par are pour une parcelle d'un hectare.

La fumure (NPK) préconisée
pour la pepiniere est 100:100:100 kg/ha.
Sur le plan du mode de repiquage sur billon, le système traditionnel
(trois lignes de brins uniques) donne des resultats identiques à ceux qui
sont obtenus avec les autres systèmes de plusieurs brins par poquet)
(Recherches Rizicoles, 1979b).

41
Conmentaires
ta classification des riziéres en riziéres de bas-fond et rizieres de
plaine est très utile.
ta distinction entre rizières de mangrove (sols
potentiellement sulfatés acides), de tanne vif (sols sulfatés acides) et de
bordure de plateau (terrasses récentes supérieures) affine celle

classification.
Il faut en outre ajouter a ce classement reposant sur la
genese du sol, l'étude d'autres facteurs qui influent sur le systéme de
riziculture (durée de submersion, profondeur de la nappe ou hauteur d'eau et
le type de semis (semis direct, repiquage).

Sur le plan de la fertilisation, les recommandations actuelles sont
encore provisoires.
Il reste a mieux connaître les opinions et strategies
paysannes vis-à-vis des amendements, afin de pouvoir comprendre pourquoi
certains thèmes proposés sont rejetés, ou au contraire adoptes pour les
agriculteurs.

Dans cette optique, le programme se propose d'etudier les
techniques traditionnelles de mise en valeur des terres "ingrates," avec
leurs problemes de toxicité ou de salinité.
En dernier lieu, avec le développement des barrages anti-sel, des puits
peu profonds et l'expansion de la traction bovine,'l'équipe devra proposer
et tester de nouveaux itinéraires pour l'amélioration des systèmes de
culture du riz en Basse Casamance.

CONCLUSION GENERALE
De 1967, date de sa création, a 1969, la station de Djibélor n'a abrité
que deux programmes de recherche:
l'agro-pédologie des sols submergés et
l'amélioration du riz, principalement du riz aquatique. Ensuite, fut lancé
un programme "machinisme agricole et pratiques culturales pour le riz
aquatique" (1970-1976) et un programme d'entomologie (1970). Tout
récemment, d'autres programmes de "défense des cultures" ont été installés:
phytopathologie (1981) et la malherbologie (1981). Tous ces programmes sont
centrés sur le riz.

Cependant, le present cycle de secheresse, qui dure
depuis 15 ans, a eu pour consequence une extension trés rigoureuse de la
mise en culture des terres de plateau.
Il apparaît donc indispensable que
la recherche agronomique met rapidement au point un ensemble de thèmes

42
techniques appropriés aux cultures exondees en Basse Casamance, en vue du
développement agricole de cette région.

Il existe déja, pour les zones humides de nappe et pour la zone
aquatique, des itinéraires techniques définis en "milieu maîtrisé" par la
recherche (Station/PAPEM) qui permettent une augmentation substantielle du
rendement du riz.

Cependant, ces themes n'ont pas fait l’objet de recherche
en milieu paysan et jusqu'a maintenant, ils ne sont guère appropries par les
agriculteurs.

Nous proposons, au terme de cette revue, d'entreprendre un programme de
recherche complémentaire a ceux qui sont dejà en place, avec l'objectif
d'apporter des solutions aux problèmes réels qui se posent aux paysans de

la Basse Casamance.
Les priorités pour un tel programme de recherche
agronomique sont les suivants:
1)
Elaboration de fiches techniques specifiques à la Basse Casamance
pour chaque culture exondee;

2)
Evaluation des itinéraires techniques dejà mis au point pour le riz
en milieu paysan;

3)
Recherche d'accompagnement pour les rizieres de mangrove, dans le
cadre du programme de barrages anti-sel;
4)
Evaluation a chaque niveau de l'intégration des nouvelles
techniques dans le systéme,cultural du paysan.

43
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