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1;-c*( 5 L&(i,b
Revue S¨¦nkgalaise des Recherches Agricoles et Halieutiques - Vol. 1 - no1 - 1988
ETUDES PRELIMINAIRES SUR QUATRE ARBRES
FIXATEURS D¡¯AZOTE
PAR
Ousmane DIAGNE *
RESUME
A cause de la destruction des for¨ºts pour les besoins agricoles, il y a une
d¨¦gradation continuelle des sols. Pour reforester , il est n¨¦cessaire d¡¯utiliser
de8 arbres qui peuvent cro?tre rapidement sur ces sols d¨¦grad¨¦s. Heureu-
sement, de tels arbres existent : ce sont des arbres fixateurs d¡¯azote (AFA).
Nous avons ¨¦tudi¨¦ quatre esp¨¨ces d¡¯ AFA : Prosopis africana, Prosopis
julifi¡¯ora, Albizia lebbeck et Leucaena leucocephala.
Prosopis ajricana et Albizia lebbeck ont ¨¦t¨¦ bien nodules dans les sols
du sud du S¨¦n¨¦gal tandis que Prosopis julij?¡¯ora et Leucaena leucocephala
ne l¡¯ont pas ¨¦t¨¦.
Des souches de Rhizobium ont ¨¦t¨¦ isol¨¦es de ces esp¨¨ces d¡¯ AFA et leur
spectre d¡¯h?te d¨¦termin¨¦. Leur aptitude ¨¤ fixer l¡¯azote a ¨¦t¨¦ estim¨¦e au labo-
ratoire
SUMMARY
Due to forest destruction for agricultural purposes, soils are being conti-
nuously damaged. TO reforest, it is necessary to use trees capable of growing
rapidly on these damaged soils. Fortunately, such trees do exist : nitrogen
fiiing trees.
Four species of nitrogen fixing trees have been studied : Prosopis afri-
cana, Prosopis juliflora, Albizia lebbeck and Leuc?na leucocephala.
Prosopis africana anddlbizia lebbeck have been successfully nodulated
* Chercheur de 1¡¯I.S.R.A - Direction des Recherches sur les Productions Forestikes

37
in southem SenegaI soils, whereas Prosopisjulifora andLeuc?na leucocephala
have not.
Rhizobium clones of these species have been isolated and their host charac-
teristic determinated. Their ability to fix nitrogen was estimated in the labo-
ratory.
RESUMO
Devido a destrui?%o das florestas para satisfazer as necessidades agi-kolas,
existe uma degrada?& continua dos solos. Para uma repovoa?% florestal, 6
preciso utilizar &Ores que possam crescer rapidamente nestes solos degra-
dados. Felizmente, tais 6rvores existem : s?lo 6rvores fixadores de azoto (AFA).
Viemos estudando quatro esp¨¦cies de AFA : Prosopis @ricana, Prosopis
juliflora, Albizia lebbeck e Leuc?na leucocephala.
Prosopis africana e Albizia lebbeck foram noduladas com sucesso nos solos
do sul do Senegal, enquanto que Prosopis julifora e Leuc?na leucocephala $60
foram.
Talos de Rhizobium foram isolados destas esp¨¦cies de AFA, e determinou-
se o sen espectro de hkpede. As suas aptid&s a fixar o azoto forant avaliadas em
laboratOri0.
INTRODUCTION
L¡¯¨¦tude des arbres fixateurs d¡¯azote (AFA) repond ¨¤ la prtkcupation des pays tro-
picaux et subtropicaux de trouver des arbres capables d¡¯augmenter la production en bio-
masse suceptibles de contribuer B la lutte contre la degradation continuelle de leurs sols.
Les AFA ont l¡¯avantage de s¡¯adapter aux conditions ¨¦cologiques assez rudes des pays
soudano-saheliens, de cro?tre rapidement et surtout d¡¯¨ºtre peu exigeants sur le plan nutri-
tionnel.
Les AFA non-legumineuses sont l¡¯objet de plusieurs travaux (DIEM et DGM-
MERGUES 1984).
Parmi les legumineuses, le genre Acacia a d¨¦j¨¤ ¨¦t¨¦ tres etudi¨¦ (ALLEN et ALLEN,
1981). Nous avons entrepris l¡¯¨¦tude d¡¯autres 1Cgumineuses arborescentes tr¨¨s utilis6es ac-
tuellement par les services forestiers de la zone soudano-sah¨¦lienne dans les campagnes
de reboisement et peu etudi¨¦es sur le plan microbiologique.
Les AFA ont besoin pour leur nutrition azotQ de s¡¯associer au Rhizobium qui est leur
endophyte responsable de la fixation d¡¯azote (N2). La fixation a lieu au niveau des excrois-
sances racinaires appelles nodules. Elle se manifeste au niveau de la plante h?te par une
stimulation de la croissance et un meilleur aspect v¨¦g¨¦tatif dans les sols d¨¦ficients en azote.
Nos recherches pr¨¦liminaires ont porte sur l¡¯¨¦tude de la nodulation de quatre AFA :
Prosopis africana, Prosopis julifiora, Albizia lebbeck et Leucaena Ieucocephala.
L¡¯objectif de ce travail est oriente d¡¯abord vers le pi¨¦geage et l¡¯isolement de souches
de Rhizobium ¨¤ partir de plusieurs sols du sud du Senegal, puis vers la s¨¦lection de souches
effectives et de plantes-h?tes.
MATERIEL ET METHODE
Mat¨¦riel v¨¦g¨¦tal
Les graines des plantes que nous avons ¨¦tudi¨¦es ont ¨¦t¨¦ pr¨¦lev¨¦es dans diff¨¦rentes sta-
tions de recherches du Centre National de Recherches Foresti¨¨res de Dakar. Il s¡¯agit des

38
graines de :
Prosopis @icana :
For¨ºt des Bayottes-Avril1982
Prosopis julijlora :
Saint-Louis-Mars 1979
Albizia lebbeck :
Bandia - Janvier 1981
L..eucaena leucocephala :
Yoff - Juillet 1980.
Sols utilis¨¦s
Les
sols utilises au cours des pi¨¦geages de Rhizobium ont ont ¨¦t¨¦ pr&lev¨¦s entre 5 et
15 cm de profondeur. Il s¡¯agit de sols provenant de la for¨ºts nautrelle, prelev¨¦s dans dif-
fkrentes localit¨¦s du sud du S¨¦n¨¦gal, a savoir : Diouloulou, Djibklor, Bayottes, Dabo et
Botou.
Ce sont des sols essentiellement sableux (60 a 80 %),,pauvres en azote (0,055 %) et
d¨¦ficients en phosphore assimilable (12 ppm de P, 03.
Dans les exp¨¦riences de testage de souches de Rhizobium nous avons utilise du sol de
Ia localiti de Camb¨¦rene, constitue surtout de sable (98 %).
M¨¦thode de pr¨¦germination des graines
Les graines ont ¨¦t¨¦ d¡¯abord st¨¦rilis¨¦es superficiellement par immersion dans H$O,
concentre puis rinc¨¦es abondamment dans de l¡¯eau st¨¦rile. Les temps d¡¯immersion sont
variables selon les esp¨¨ces v¨¦getales : Prosopis africana (2h) P. julifora (15 mn) ; Albizia
lebbeck (lh) ; Leucaena leucocephala (30mn).
Les graines ont ¨¦t¨¦ ensuite transf¨¦r¨¦es aseptiquement pour ¨ºtre mises a germer dans
un plateau contenant du sable stkilis¨¦ ¨¤ l¡¯autoclave pendant lh a 120 c. Les r6cipient.s de
germination ont et.6 places a l¡¯obscuritk dans une pi¨¨ce a 30¡¯~.
M¨¦thode de pi¨¦geage
Nous avons utilise des sachets en poly¨¦thyl¨¨ne de 24 cm x 11 cm perces de quatre trous
¨¤ la base. Ces sachets ont ¨¦t¨¦ remplis aux 3/4 de sol provenant des cinq stations de
pr¨¦levement pr¨¦cit6es. Une couche de 3 cm d¡¯¨¦paisseur de billes de polystirene a ¨¦t¨¦
d¨¦pos¨¦e ¨¤ la surface des sols pour conserver leur humidit¨¦ et diminuer les risques de
contaminations.
Les plantules-pieges ont ¨¦t¨¦ apport¨¦es dans les sachets par repiquage apr¨¨s pr¨¦ger-
mination des graines. Dans chaque sachet, nous avons repiqu¨¦ trois plantules ¨¤ raison de
cinq sachets par esp&ce v¨¦g¨¦tale. Au total il y a eu alors quinze I-¨¦p¨¦titions par traitement.
Les plantes ont et6 maintenues en serre ¨¤ tempkature ambiante (25 ¨¤ 30 C) et sous
Mairage naturel. L¡¯arrosage a ¨¦t¨¦ fait tous les jours avec de l¡¯eau de robinet.
Isolement de souches de Rhizobium
Le milieu d¡¯isolement utilis¨¦ est le milieu classique a base d¡¯extrait de levure et de
mannitol YEMA (VINCENT, 1970). Cependant, il est a noter que le d¨¦veloppement de
diff¨¦rentes souches de Rhizobium est influence par le pH du milieu de culture (HAL-
LIDAY et SOMASEGARAN, 1982).
Les nodules issus du pi¨¦geage ont et6 desinfect¨¦s a l¡¯alcool 90 C puis a l¡¯aide d¡¯une
solution de Hgcl,. Apr¨¨s rin?age ¨¤ l¡¯eau st¨¦rile, les nodules ont 6t¨¦ coupes et une suspen-
sion du tissu central a et6 pr¨¦levtk puis &al&e sur une bo?te de P¨¦tri contenant du milieu
YEMA.
Apres incubation ¨¤ l¡¯¨¦tuve ¨¤ 30 C, les colonies form¨¦es ont et6 repiqu¨¦es pour v¨¦rifier
leur purete.

39
Culture des plantes dans les tests d¡¯infection
Pour confirmer l¡¯appartenance des souches isoltks au genre Rhizobium, nous avons
¨¦lev¨¦ les plantes dans des tubes de GIBSON (1963). Ces tubes contiennent du milieu
nutritif JENSENg¨¦los¨¦ autoclave ¨¤ 120 C pendant 20 mn puis inclin¨¦. Ils ont ¨¦t¨¦ incub¨¦s
dans une pi¨¨ce ¨¤ 27¡ãC sous un ¨¦clairement de 20 000 lux pendant 16h par jour.
Dans les tests de nodulation sur sol st¨¦rilis¨¦, nous avons utilis¨¦ des pots en plastique
de 6 cm de diam¨¨tre. Ces pots ont ¨¦t¨¦ remplis d¡¯un melange de sol et de coques d¡¯arachide
pr¨¦alablement st¨¦rilis¨¦es ¨¤ l¡¯autoclave pendant 1 h ¨¤ 12OT.
Apres pregermination, les plan tules ont ¨¦t¨¦ repiqu¨¦es dans les pots au nombre de trois
par pot avec trois pots par traitement, d¡¯o¨´ neuf r¨¦p¨¦titions au total.
Nous avons apporte tous les mois dans chaque pot 25 ml d¡¯un milieu nutritif
HOAGLANG dilu¨¦ au 114 et sans azote. L¡¯arrosage journalier a ¨¦ti fait avec de l¡¯eau de
robinet. Une couche de gravier fin a ¨¦t¨¦ d¨¦pos¨¦e dans les pots pour diminuer I¡¯¨¦vapo-
ration. Le dispositif est place en serre ¨¤ la temperature ambiante (voir Figl : methodes
de culture).
Fig. 1A : Cul!ure en tube ( tube de GIBSON)
(1963 )

40
Contr?le du pouvoir de fmation de l¡¯azote
A partir des cultures solides conserv¨¦es dans des tubes, nous avons pr¨¦pare des cul-
tures en milieu YEMA liquide correspondant ¨¤ une population bact¨¦rienne de 109 bact./
ml. Ces cultures ont servi d¡¯inoculum. L¡¯inoculation a¨¦te faite dans les tubes sur des plants
?g¨¦s de deux semaines. Dans le cas des cultures en pot, sur sol sterilis¨¦, pauvre en azote,
l¡¯inoculum est apporte dans le trou de repiquage en m¨ºme temps que les plantules.
Pour estimer l¡¯effet de l¡¯inoculation, nous avons a la fin des exp¨¦riences :
mesure le poids sec des nodules
l
mesure le poids sec des parties a¨¦riennes
l
. fait le dosage d¡¯azote des parties a¨¦riennes.
Pour cela, les plantes ont ¨¦t¨¦ depot¨¦es ¨¤ la fin des exp¨¦riences, les nodules ont ¨¦t¨¦ pre-
levks, lav¨¦s et mis ¨¤ s¨¦cher a l¡¯etuve B 65¡ãC pendant 48 h avant d¡¯¨ºtre pes¨¦s.
Les parties a¨¦riennes des plantes ont ¨¦t¨¦ mises ¨¤ s¨¦cher ¨¤ l¡¯etuve ¨¤ 65 C pendant 72h
avant d¡¯¨ºtre peskes. Ensuite elles ont ¨¦t¨¦ broy¨¦es puis min¨¦ralis¨¦es apr¨¨s addition de H$O,
concentre. Le dosage d¡¯azote a ¨¦t¨¦ effectu¨¦ selon la m¨¦thode de KJELDAHL (JACKSON,
1958).
Nous avons soumis nos r¨¦sultats a l¡¯analyse statistique a plusieurs variables (DUN-
CAN, 1955).
RESULTATS
Pi¨¦geage de Rhizobium ¨¤ partir de sols du S¨¦n¨¦gal
L¡¯exp¨¦rience qui a porte sur les quatre esp¨¨ces ¨¦tudi¨¦es a dure trois mois. Les observa-
tions sur la nodulation de ces espkces sont consign¨¦es dans le tableau 1.
Ce tableau montre que Prosopis africana et Albizia lebbeck sont nodules dans tous les
sols utilis¨¦s. En plus, la nodulation de ces esp¨¨ces dans le sol de Djib&lor est relativement
faible (1,l ¨¤ 1,3 nodule/plante) par rapport aux autres sols. Par contre Prosopis juliflora
et Leucaena leucocephala ne sont pas nodul¨¦s dans les sols utilises.
Ces r¨¦sultats montrent que P. africana et A. lebbeck sont largement nodules dans les
sols pr¨¦leves du Sud du S¨¦n¨¦gal. Leur introduction dans ces sols ne n¨¦cessite pas alors une
inoculation de Rhizobium.
Prosopis juliflora et leucaena leucocephala peuvent ¨ºtre consid¨¦res comme des
plantes sp¨¦cifiques vis-¨¤-vis de la nodulation. Leur introduction dans les sols du Sud du
S¨¦n¨¦gal utilis¨¦s, n¨¦cessite une inoculation par un Rhizobium effectif.
Les observations faites sur les nodules issus du pi¨¦geage ont montr¨¦ que la plupart des
nodules de P. africana sont de petite taille et t&s peu color¨¦s alors que ceux de A. lebbeck
sont g¨¦n¨¦ralement de grande taille (0,5 ¨¤ lcm de diam&re), ramifies et l¨¦g¨¨rement teintes.
L¡¯isolement des souches deRizobium a montre que les deux esp&es v¨¦g¨¦tales peuvent
¨ºtre nodulees par des souches ¨¤ croissance lente et par des souches ¨¤ croissance rapide.
Cependant et en g¨¦n¨¦ral P. @ricana est nodul¨¦ par des souches a croissance lente et A.
Iebbeck par des souches a croissance rapide.

Tableau 1 : Nodulation de P. africana, P. julifora, A. kbbeck et L. leucocephaala
dans diff¨¦rents sols du Sh¨¦gal.
Les chiffres dans les pamth¨¨sa indiquent le nombre de plantes test¨¦s.
I
O R I G I N E
DES
SOLS
I
1 DIOULOULOU
DJIBELOR
BAYOTTES
Plante pi¨¨ge
Plantes
Nodules/
Plantes
Nodules/
Plantes
Nodules/
nodlll¨¦es
plant
nodul&zs
plant
nodul¨¦es
plant
P. africana
8(15)
3,12
10 (15)
1,Ol
1405)
221
15 (15)
4
12 (15)
3,4
P. juli@m
0(15)
0
0 (15)
0
0 (15)
0
0
0
O(15)
0
A. lebbeck
12( 15)
1,75
10 (15)
1,30
12 (15)
3.33
15 (15)
4,60
12 (15)
3,38
L. leucocephala
0(15)
0
0 (15)
0
O(15)
0
O(15)
0
O(15)
0

42
Rt%ultats des tests d¡¯infection
L¡¯exphience a dur¨¦ quatorze semaines. Les r¨¦sultats obtenus sur le poids sec des no-
dules sont repr¨¦sent¨¦s sur la fig. 2.
Poids sec
des nodules

mg¡¯
20
Fig. 2A : P. afnkana
1c
L
f
-
1
o P~Q Pal Pas Al4 Pa7 A l s P a s Al2 97; T
Souches de Rhizobium
Poids sec
des nodules
mg/@
1 0
Fig. 2B : P. julifora
i
2-
0
I
O R S Ai2 A l , Pal Pa3 A l 4 Pas Ais Pa7 P a s Allo CB
T
911
Souches de Rhizobium
Figure 2 : Nodulation de p. africana (2A), P. juliflora (2B), A. kbbeck (2C) et
L. kucocephala par les souches de rhizobium isol6es de sols du S¨¦n¨¦gal
Chaque valeur reprknte la moyenne de 9 r6p¨¦titions

43
Poids sec
des nodule:
mg / ~1
3(
x
Figure 2C : PA. kbbeck
Pas A l , l
T Souchesde
Poids sec
Rbizobium
des nodules
mg/pl
8 1
,
Figure 2D : L. leucocephak
2-.
I 1 . . . . . _ . .
0
;l,S Pa3 P a , A l , A l ,, Pas Ais Pa, Ais Pas Allo C B
T Souches de
Rhizobum
Figure 2 : Nodulation de P. africana (2A), P. julijlora (2B), PA. kbbeck (2C) et
L. kucocephak (2D) par les souches de rhizobium isol¨¦es de sols du S¨¦n¨¦gal

44
Ces r¨¦sultats montrent toutes les souches isol¨¦es nodulent P. ufCcuna et A. lebbeck
alors que P. julifloru etL. leucocephalu ne sont pratiquement pas nodules par ces souches.
Ces observations ne sont pas surprenantes, elles confirment les resultats du pi¨¦geage
qui ont montr¨¦ que les sols ¨¤ partir desquels ont ¨¦t¨¦ isol¨¦es les souches testkes, ne ren-
ferment pas de Rhizobium nodulant P. juliflora et L. leucocephala. Nous avons remarqu¨¦
que les deux meilleures souches sur P. ufricunu ont Cte isolees d¡¯A. lebbeck et que la meil-
leure souche sur cette derni¨¨re a ¨¦t¨¦ isolee de P. afrcana.
La capacit¨¦ d¡¯une souche de Rhizobium ¨¤ noduler une plante donn¨¦e ne d¨¦pend donc
que de sa plante d¡¯isolement.
Nous pouvons consid¨¦rer, au vu de ces r¨¦sultats, que la meilleure souche ¨¤ la fois sur
P. africana et A. lebbeck est la souche A16.
Les r¨¦sultats obtenus sur le poids sec des parties a¨¦riennes sont repr¨¦sent¨¦s sur la fig.3.
Poids sec
des parties
abriennes
mg/pl
500
Figure 3A : P. africana
100
a
Pal P a s Al4 Pa5 Al2 Ais t,R,S T S o u c h e s d e
Rhizobium
Poids sec
des parties
abriennes

mg/pl
Figure 3B : A. kbbeck
A l , Pa7 AIlO Pa, P
Pas OFiS Ais Pas Al 4 Al2
CB
T Souches de
911
Rhizobium
Figure 3 : Poids sec des parties a¨¦riennes de P. africana (3A) et A. Zebbeck (3B)
inocul¨¦s avec diff¨¦rentes souches de rhizobium.
Chaque valeur repkente la moyenne de 9 r@&titions. Les traitements
smmontbs de * sont significativement diff¨¦rents du t¨¦moin au seuil de 5%.

45
Ces r&ultats montrent que la presque totalit¨¦ des souches test¨¦es augmente signi-
ficativement le poids sec des parties aeriennes de P. ufricana, mais que seules quatre
souches augmentent celui des parties aeriennes d¡¯ A. lebbeck Les deux meilleures souches
sont ici Al 10 pour P. ufricunu et A16 pour A. lebbeck.
Pour P. julij7oru et L. leucocephulu, nous n¡¯avons observ¨¦ aucune diff¨¦rence signi-
ficative entre les plants inocules et les t¨¦moins. Ce n5sultat peut s¡¯expliquer par le fait que
ces plantes n¡¯ont pratiquement pas ¨¦t¨¦ nodulees par les souches isol¨¦es.
Les resultats obtenus sur la teneur en azote total des parties aeriennes sont reprksent&
sur la fig. 4.
1 5
Poids sec
des parties
abriennes

mg/@
1 0
Figure 4A P. africana
5
L
0
Poids sec
P a s Pas A
ORS T S o u c h e s d e
911
des parties
Rhizobium
.a&iennes
mg/pl 9
Figure 4B : A. Zebbeck
-
- -
-
r Ais Pal ty,S P a s P a s P a s A l 4 Al 3 CB Al,
T Souches de
7 5 6
Rhizobium
Figure 4 : Teneur en azote total des parties akiennes de P. africana (4A) et A. Zebbeck (4B)
inocul& avec diffkrentes souches de rhizobium
Chaque valeur repr¨¦sente la moyenne de 9 r¨¦p¨¦titions. Les traitements surmont¨¦s
de * sont significativement diff¨¦rents du t¨¦moin au seuil de 5%

4 6
Ces r¨¦sultats montrent que la teneur moyenne en azote total des parties a¨¦riennes a ¨¦t¨¦
am&ior&e chez la plupart des plants inocul¨¦s de P. ufricanu et d¡¯A. lebbeck. La souche
Al 10 peut ¨ºtre consid¨¦r& ici comme la meilleure. D¡¯une fa?on globale, les meilleures
souches ont ¨¦te celles qui ont donn¨¦ les poids secs de parties a¨¦riennes les plus ¨¦lev¨¦s. Cette
remarque classique montre qu¡¯il y a une correlation positive entre le poids sec des parties
a¨¦riennes et leur teneur en azote total.
Nous n¡¯avons observe aucune diff¨¦rence pour P. juliforu entre la teneur en azote total
des parties a¨¦riennes des plants inocul¨¦s et celle des parties a¨¦riennes des t¨¦moins. Les
diff¨¦rences ObSerV¨¦es chez L. leucocephulu sont nhgligeables.
Ces nZsu1tat.s confirment la non effectiviti des souches isol¨¦es sur ces plantes.
CONCLUSION
Les r&.ultats de nos travaux nous ont montre que P. czfricunu et A. lebbeck sont large-
ment nodul& dans les sols du Sud du S¨¦ndgaI utilis¨¦s. Leur introduction dans ces sols ne
demande donc pas l¡¯apport prCalable de Rhizobium sp¨¦cifique pour assurer leur nodula-
tion. Toutefois, le sol de Djib¨¦lor se d¨¦gage comme Ctant int¨¦ressant ¨¤ ¨¦tudier sur le plan
microbiologique pour essayer d¡¯expliquer la faiblesse relative de la nodulation des esp¨¨ces
v¨¦ghales en son sein.
Nous avons par ailleurs remarqu¨¦ une absence de nodulation de P. julzj7oru et de L.
leucocephulu dans les sols utilis¨¦s. Leur introduction dans ces sols n¨¦cessite alors une ino-
culation par un Rhizobium effectif.
Les tests de nodulation ne nous permettent pas de dire si les souches isol¨¦es sont toutes
diff¨¦rentes ou non. N¨¦anmoins nous avons pu d¨¦gager un certain nombre de souches qui
nous semblent les plus effectives sur P. ufricunu et A. lebbecket parmi lesquelles, Pa7 et
Al 10. Ces tests ont mont& aussi que les souches les plus effectives sur une plante donn¨¦e
ne sont pas forctment celles qui ont¨¦t¨¦ isol¨¦es de cette plante. C¡¯est ainsi que surP. ufricu-
nu la meilleure souche (Al 10) a ¨¦t¨¦ isol¨¦e d¡¯A. lebbeck.
Ce travail nous a aussi mon& que les sols du S¨¦n¨¦gal renferment des souches de
Rhizobium ¨¤ croissance rapide et que l¡¯inoculation par des souches effectives peut aug-
menter le poids sec et la teneur en azote total des parties a¨¦riennes de P. ufricunu et d¡¯A.
Iebbeck dans les sols carenc¨¦s en azote.
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INSTITUT SENEGALAIS DE
RECHERCHES AGRICOLES
CAHIERS D¡¯INFORMATION
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
.
DES MOLLUSQUES
DANS LA TRANSMISSION
DES TREMATODOSES
HUMAINES ET ANIMALES
AU SENEGAL
0.T DIAW
ISSN 0850-8798
VOL 2 No3
mai 1988