DE'LEGATION GENERALE REPUBLIqUE DU SENEGAL A...
DE'LEGATION GENERALE
REPUBLIqUE DU SENEGAL
A LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
PRIMATURE
‘ET':TECWNTQUE
I
DIVISION DE BIOCHIMIE DES SOLS
RAPPORT DE SYNTHESE 1977
Prsmiàre
partie : Service
Azote x Matihre
organique
Deuxième partie : Sarvice
Azote X
Rhizobium
JUIN 1978
Centre
National de Recherches Agronomiqws
de Bambey
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
(1. S.
R. A.)
- -.. ,..
Les travaux de cette division consistent en la recherche et la
mise en oeuvre de techniques culturales faisant appel aux modalites de
fumures azotees et organiques et aux techniques microbiologiques appli-
cables en milieu paysan.
Ces techniques sont destinees, en système de culture tradition-
nel ou intensif à satisfaire deux objectifs. primordiaux :
- l'optimisation du bilan de l’azote
au sein d’agrosystèmes cdréale-
legumineuse , principalement par la gestion des résidus
de rtscolte;
- l'amelioration de la fertilite bioloqique des sols, principalement
par
l'inoculation microbienne.
S O M M A 1 R E
_PrsmiBre Partie
1 - ECONOMIE DES ENGRAIS AZOTES
ll- Choix de l'engrais atot0 et modalitds d'apport de cet
engrais sur c6réales.
12- Promotion des sources
gratuites d'azote
721. Stockage biologique de l'azote dans un compost
122. Optimisation des ressources
exogénes en azote directement
utilisable par la culture: cas
des sols gris
2 i GESTION DES RESIDUS DE RECOLTE
21- Inventaire
des sources de matihre
organique au niveau
des exploitatians.
22. Mode d'application du fumier et bilan azoté
Deuxième partie
1 - GENERALITES SUR LA CAMPAGNE 1977
2
- INCIDENCES DES TECWNIQUES CULTURALES SUR LA FIXATION
DE N2 ET LE RENDEMENT DE L'ARACHIDE
21 Résultats
22- Discussion - Conclusion
3 - INOCULATION
4
- MODELISATION DE LA FIXATION DE N2 DE L'ARACHIDE.
3
Premibre Partie : AZOTE - MATIERE ORGANIGIUE
1 - ECONOMIE DES ENGRAIS AZOTES
Il- Choix de l'enqrais azoté et modalités d’apport de cet
enqrais
s u r ceréale
Sur le plan Qconomique, la reduction
des pertes
d'azote qui se
produisent à partir de l’engrais apport6
sur c6réals est un th8me capital.
En effet, les Etudes de bilan d'azote menées dans un système céreale-sol
sableux exondé, ont montre que les pertes d’azote-engrais
dans l’atffiosphere
pouvaient atteindre des valeurs de 40 a 50%
de l’azote
apporté, les partes
par lessivage Qtant faibles
de l’ordre
de quelques pour cent. Les pertes
gazeuses se faisant aux depens de ltammonium (volatilisation) et/ou des
n i t r a t e s ( d é n i t r i f i c a t i o n ) , i l apparast a p r i o r i
p o s s i b l e d'y remgdier .
(1) en choisissant un engrais %I libération lente d’azote, ce qui réduirait
les
deux processus precités
(2)
en plaçant l’engrais en profondeur,
ce qui limiterait 10 processus de
volatilisation (il est probable que l'epandage en surface entraine
une augmentation localisee du pH,cause de volatilisation).
Une expérience
conduite avec trais engrais
azatés marques avec
15
N: Urée, Urée t inhibitcur de nitrification et UrBe-formol a mis en
évidence sur les renduments la supariorite ds l’urée-formol - donc de
l’engrais à liberation
lente d'azote-et l'effet dgpressif de l’inhibiteur
d e n i t r i f i c a t i o n , par rapport ü l’urée normale. Il est
vraisemblable qu'
une meilleure économie
de l'azote dans le cas
de l’urée-formol soit à
l’origine
de ce rdsultat; les résultats
de bilan d'azote viendront con-
firmer ou infirmer
cette hypothasc.
En ce qui concerne l’action
de la modalité d'apport de l'azote
sous forme d'urde, une expérience comparant
l'enfouissement au semis,
l'épandage en surface en
une seule fois et fraction&
! dans le temps,
a montre une 1égEre supériorité sur le rendement de
l'urée enfouie par
r a p p o r t h l ’ u r é e e n s u r f a c e ; les résultats
de bilan d'azote, comme préco-
demment; sont attendus.
4
12- Promotion des sources qratuites d'azote
121. Stockase biologique de N2 dans un compost
-"eMm- ---m-mm-- "---I---I----------"----
Les études de bilan d'azote sur compost ont fait ressortir
l'importance des pertes d'azote total au cours du Processus de
compostage,
pertes de l’ordre da 20%.
On sait que certaines techniques simples telles
que le phosphatage permettent de diminuer cas pertes. Par contre, & notre
connaissance, aucune recherche n’a et6 faite sur la possibilite
d’induira
une fixation de N2 dans le compost, en vue de maintenir 10 stock d’azote
initial et si possible d’obtenir
un gain d ‘azote au cours du processus de
compostage. Dans ce but une experionco d'inoculation par des bacterios
f i x a t r i c e s d’azote a et6 realisee
à Bamboy.
Principaux
resultats
Les observations thermiques
nous ont permis de rcperer
le début
de la période
post-exothermique pendant laquelle l'inoculation, a priori,
aurait
le plus da chances de reussito.
Pendant les 30 premiers jours, la’
temperature
a oscille autour de 70°C (temperature
vraisemblablement inhi-
bitrica sur
la fixation de N2) pour s’abaisser
ensuite vers 50°C et s’y
stabiliser,
En ce qui concerne
la fixation de
N2 estimée par la mesure de
l'activité reductrice
d'acétylène, il apparaPt d’abord
que, spontan6ment,
le compost est
le siege d'une activité fixatrice de N2, faible cependant,
et accrue sous l’action
de l'inoculation. Il
somblo que les fixateurs do
N2 inoculds en début de compostage se soient maintenus durant la phase exo-
thermique, puisqu'on a pu mesurer
des quantites de N2 fixé, comprises en-
tre +3fl et t70$ d’azote par rapport au stock d’azote
du temoin non inoculé,
mais
qui ne compense cependant pas la totalité des pertes. par contre, par
inoculation en phase post-exothermiquc on a observé
un gain d'azote par
rapport
au stock initial de +22$, donc qui
compense les pertes et apporte,
en Plus,
un gain
d'azote.
Importanco d e l a s o u c h e bactdrienne
inoculeo
Une expérience préliminaire avait teste
l'inoculation avec &-
tobacter
e t C l o s t r i d i u m ,
mais n'avait pas abouti ci des résultats tangibles.
Dans la présente
étude une bacteria anabrobie: Jnterobacter et urebacterie
aérobie Beijerinckia
ont Qté inoculée séparément. Les
deux batteries ont
fixe du N2, mais Beijerinckia a engendré
la fixation la plus Qlevée: t22$
Par rapport
au stock initial, 50 jours après
l'inoculation.
Importance
du temps de compostaqe apr&s inoculation
5
Les resuftats montrent, apres l'inoculation en phase post-exo-
thermique, une augmentation rapide de la quantite d'azote. Celle-ci semble
maximum environ 50 jours après
l'inoculation, d'où la necossité qu'il y
a u r a i t d’arrf3ter l a f e r m e n t a t i o n à cette d a t e . I l s e r a i t interessant
d e
connaftre
sous quelle forme cet
azote a éto immobilisé,
Importanca
du mode d'inoculation
L'inoculum liquide s’est r6vélQ supbriaur
B l'inoculum m a t r i c i e l
alginate; il conviendrait
cepondant de toetar
un autre
inoculum matriciel
que l'alginate.
Conclusion
L'ensemble de ces résultats méricnt d’@tre confirmés.
Néan@oins,
ils nous permettent
d'ores et d6jà d’avancer
que l'inoculation d'un corn-
post par des fixateurs de N2
on vue
de qaqnor de l’azote par rapport
au
stock initial contenu dans les pailles - sinon de limiter les pertes
en
-zota lors du
compostage - est une technique prometteuse et réalista,
ap-
plicable en milieu paysan. A cet
Egard, pour terminer sur
un propos opti-
miste, nous prendrons la traitement où
nous avons obtenu la plus forte
plus-value de fixation de N2, à savoir 200 mg d’azote pour
un poids de
p a i l l e i n i t i a l d o 1 0 0 grammes*
Ce gain d'azote représente 2
kq d'azote
qratuit au niveau de l'axploitation par
tonne dn paille suscaptiblo dfQtrc
compostée.
Par
ailleurs, le compost realise un apport en acide
humique non
négligeable qui peut Btrz estime do 15 à 20 kg
de carbone/tonne
de paille
par hectare.
Rappelons qu'un sol sableux de Bambay renferma
do 1.500 ti
2000 kg
de carbone
d'acides humiques par hectare (sur 20 cm de profondeur),
Une augmentation do 'IO$ du taux d'acides humiques du sol est donc plausi-
ble apres
un enfouissement, en compost, de l'équivalent de 10 tonncs do
pailles par hectare.
122. Optimisation des ressources exogènas en azote directement
---““------------““-Il----------”---””””--~-------------“~--
utilisables par la culture : cas des sols gris
“---“----“---“--CI”-------““----”-”-”-”---”---
Cetta étude démarrije en 1972 a fait l’objet en 1977 d’un
bilan
dont voici la synthèse.
Les premières observations faites sur les sols
de bas de ver-
sant en Casamanco mnttaient en évidence des rendements
sur riz relative-
6
ment éleves sans apport d'azote et une grande efficacité de l'apport d'a-
zote au semis. Cette haute potantialite des sols gris jointo à la particu-
larite de leur
statut azote nous a amenés si etudier
l'évolution de l'azote
dans le système sol-plante,Cette Etude s'est échelonné sur cinq ans, dé-
marrant juste après le défrichement de la fordt.
Comme en sol de plateau, une phase de minéralisation active a
et6 mise en évidence en debut de cycle jusqu’en fin juillet, suivie d’une
phase de mineralisation nette peu marquée
dans l’horizon O-4Ocm. Par con-
tre, dans cette deuxième phase, sous culture de riz, les teneurs an azote
nitrique sont accrues de l’ordre de 20
à 25 kg N-N03/ha dans les 40 pre-
miers centimètres, suggérant un effst
specifique d e la culture, sur la
mineralisation de l’azote. Ce résultat expliquerait que la culture sans
engrais azoté puisse mobiliser
de façon r6oulière, du tallage
à la montai-
son, environ 1 kg d’N/ha/jour.
L’observation
d u maintien de la productivité veqétale
d u riz en
monoculture sans appauvrissement azote du sol, (contrairement aux sols de
plateau), implique qu’il y ait un
apport d'azote exoqène, A cet egard, la
recherche
d'une fixation biologique do N2 ainsi qua d'un apport
azoté par
la nappe a été entreprise et
a effectivement revélé la contribution de ces
deux facteurs
dans l’apport azoté.
La fixation de N2 a été mise en Ovi-
dence (mais non quantifiée).
Cette fixation de N2 serait provoqudc par
la remonte8
de la nappa, stimulee par la culture,
h6tée et stimulée par
l'enfouissemant de paille. L’apport azote par la nappe,
dl] au processus
de mass-flou, donc ne représentant
qu'une partie de l’apport azoté total,
serait de 15 à 2 5
k g N/ha. C e s resultats montrent que. ~.,l.a~tnrr&rat.i.bnl.
‘J
azotee du:. r,ir’.dSépond
:di~rbo.to~mont d u voluma r a c i n a-,.i r e e t
. . . . . . . . par::consé;qu.ont:.dlri!
, . .
:
la surface d’activité
rhizosphérique (fixation de N2 et mindralisation)
et le volume de sol prospecté (aptitude de la plante à c a p t e r l’azote d o
la
nappe.
Sur le plan de la pratique agricole, l’adoption d’un compromis
entre le
souci de l'obtention de rendements
olevés par l'emploi des en-
grais azotés et le souci de 116etpnomiedtazote en exploitant au mieuxles
deux sources gratuitas d’azote: N2 do l’air et
N mindral
de la nappe, de-
vrait Gtre recherch0. En d’autres termes, l’obtention de hauts rendements
est possible mais elle enlève le benéfice des sources
exogena d'azote.
A cet égard, nos résultats nous autorisent a préconiser l’en-
g r a i s azoté en fumure starter uniquement, avec enfouissement en fin de
cycle des pailles de la récolte de riz precgdente.
7
D a n s c e s condit~ans,la:.monoc~~~u~~ dB~~.Piz..Rl;uvial semble. pauvt& B~so:,pr~ti.qu~c
sur plusieurs années sans craindre la manifestation d'effet depressif. A
plus long terme, il conviendrait cependant d'@trc attentif à l'dvolution
des facteurs
édaphiquos et biologiques sous monoculture de riz.
2
- GESTION DES RESIDUS DE RECOLTE
.
21- Inventaire
des sources de matières
orqaniques au niveau des
exploitations.
Uno pré-enquête a été réalisée de novembre 1977 à fevricr
1978;
slle vise & estimer les quantités de matières
organiques existantes actuel-
lement dans les villages du bassin arachidicr
du SCnégal et à situer les
différentes alternativss
techniques de restitution dos matières
organiques
aux sols dans la cadre
des systémes de production présents.
Des villages
ont été visités
dans 10s régions
de Thiès, Diourbel
et Sine-Saloum. Dans chaque village, s i x a g r i c u l t e u r s é t a i e n t r e n c o n t r é s
pendant un séjour
de 3 jours.
Le mode de collecte de l'information était
un entretien
non directif pendant
lequel les différents objets de la re-
cherche
étaient successivement abordés.
Les productions
cellulosiques ont Bté estimees d'une part avec
un certain rapport paillo/grain, d’autre part avec 10 nombre
do chorrcttes
de paille récoltees sur
un 1 hectare
et pesec d'une charrette. etalon.
D'où
une Premiere approximation :
- fanes d’arachide :
0,6 Ct 0,9 t/ha
- paille de mil
:
1,5 à 3,O t/ha
- h e r b e d e j a c h è r e :
0,3 à 0,8 t/ha
Les glumes et rachis,
residus de battage de mil, mériteraient
également dDtre pris
en compte.
Dans les villages ces pailles sont largement utilisées, pour
l'habitat (1 charrette
bovine de tiges de mil permettrait
de réaliser IO-
15 m de tapade), pour
l'alimentation du bétail. Ainsi la fane d’arachide
sst totalement récoltée
et on estime de 0,5 à 1 t/ha la quantité de pail-
le de mil qui resto
au champ aprés la collecte
des agriculteurs st le
passage des animaux divagants.
Du fumier
est produit: on estime à 3 t F1.S. la quantité produits
par
une exploitation Equipée en traction bovine.
L’observation des utilisations
ci-dessus mot en évidence des
systèmes do production concurrents
, qui mettent en oeuvre des voies toch-
niques différontes de restitution dos matières organiques aux sols.
a
Celles-ci, ainsi que les oompostages aenobies, anaérobies et anaérobies-
méthanogénos (bio-gaz) constituent pour la rechercha,
des alternatives
differentes.
Enfin, les quantites limitées da mati&rcs organiques produites
dans les terroirs
mànent à penser à l’interet d’une culture fourragero
dans llassolement. Une légumineuso adapteo aux conditions sahelo-souda-
niennes permettrait ainsi d’augmenter la
fixation de l'azote atmosphe-
riquo dans les systemes de culture et de compenser le
deficit d'azote
dans la ration
des animaux d'elevage.
22- F?odc d'application du fumier et bilan azoté
La matière organique restitue
au sol dans
las exploitattions
rurales est
princiPalement - et sera - le fumiof ou le compost: compost
sens large
(compost-fumier) ou compost sens strict
(compost d'une oxploi-
tation sans élevage).
En raison
de la difficulté de réalisation
du labour
en milieu paysan, il est apparu essentiel.
de connaftre les
désavantagos
agronomiques, a priori avancés, de l’épandage
en surface par rapport à :
l'enfouissement.
Une expérienca "azote 15" a Bté realisée ,:afim;tde rechercher les
conséquences du made d'application du fumier sur
l'utilisation do l'azote
par la ceréalc et 10 bilan de l’azote dans
le système sol-plante.
Le mode d'application du fumier,
en surface ou incorporé, n’a
pas
modifie significativement les rendements.
Par contre,
l'epandage en
surface a
diminué nottemcnt le coefficient d'utilisation reel
de l’angrais
azote qui était pour le
témoin do 34$, pour le fumier
en surface
de 2074
et pour le fumief enfoui de 31%.
Cetto moindre utilisation a eu pour
con-
quonce uae augmentation notable des pertes d’azote engrais dans le cas du
fumiar en surface, Ces pertes ont oté de 48% pour le
témoin, 59% pour la
fumier
de surface ot de 46% pour le fumier
cnfoui, En ce qui concerna le
bilan de l'azote total, en absents d’engrais azoté, les pertes dtN total+
ont éte élevées pour la fumier
en surface:
30$, mais seulement de '17% pour
le fumier
enfoui. Par contra,
l'apport d'engrais azoté à reduit nottoment
ces pertes
qui ont passé de 30 a 1956 pour lo fumier en surface
mais n'a
pas modifi.0 celles obtenues pour le fumier
enfoui. Il faut souligner
l'im-
portante du système racinaire
qui, accru s o u s l ’ a c t i o n
d e l ’ e n g r a i s a z o t é ,
‘+ Ces pertes
sont estimées on pourcsnt
du stock d'azote total au depart.
est susceptible de mieux récupbrcr l'azote du fumior mip6ralis6 en excès
par un hygropériodismo
plus marqué lorsque celui-ci est laisse en surface,
S a n s c e t t e récupérahion p a r l e s r a c i n e s , c e t a z o t e s e r a i t v r a i s e m b l a b l e -
ment volatilisg ou dénitrifid.
Conclusion
pratique
Nous fondant sur
le critère
de l'économie maximum d'azote total
à r e c h e r c h e r ,
le mode d'épandage en surface lorsqu’il n’est pas suivi
d'un
a p p o r t d ’ e n g r a i s a z o t e est à deconseiller, p a r c o n t r e a v e c e n g r a i s a z o t é ,
les portes d’l’\\l total
sont fortement réduites et ns sont
que légkrement
superieuros
à celles obtenues dans le cas du fumier enfoui,
ce qui auto-
rise
dans ce cas a permettre l’épandage en surface
du fumier lorsquo
l'en-
fouissement n'est pas possible. Nous fondant sur le critère de l’économie
d e l ’ a z o t e - o n g r a i s ,
l'onfouisscment du fumier est préferablo
à l'épandage
en surface.
En définitive, si l'enfouissement du fumier n’ameliore
pas las
rendements par rapport à l’epandage
en surface, il
augmente sensiblement
ltcfficience d o l ’ e n g r a i s a z o t é e t l i m i t e t r è s fortemont 1~s p e r t e s d’a-
zote t o t a l d u s o l -
incluant celles du fumier - l o r s q u e l a culture ost
conduite sans engrais azoté,
10
Deuxième Partie : FIXATION SYMBIOTIQUE DE N2
1 -
GENERALITES SUR LA CAMPAGNE 1977
oans le schema genéral dos Qtudes sur l'amélioration de la fixa-
tion do iJ2 sur légumineuse, les objectifs fixés pour la campagne 1977 peu-
vent se résumer de la façon suivante :
- incidence de quelques techniques culturales sur la fixation et le
rendement;
- amélioration
do la fixation par
l'inoculation do souche? spéCifiqUOSt
- influence des facteurs de llenvironnoment
sur la symbiose, et essai
de modélisation
de la fixation de N2.
L'étude de ces objectifs s'est concrétiséo par la mise en
place
d'essais en plein champ dans la zone Nord
du Sénégal (Louga), Centre Nord
(Thilmakha, Thiénaba, Bambey,- Got) et Casamance (Séfa), Malheureusement
13
pluviométrie très
déficitaire de cette année a compromis
un certain
nombre d’essais qui n’ont pas Bté récoltés (arachide
à Louga et Thienaba)
ou dont les résultats
sont pratiquement ininterprétables (soja à SQfa).
Par contre, les
essais menées dans les autres localités ont don-
ne
des resultats intéressants, e n p a r t i c u l i e r l ’ e f f e t
d e s techniques cul-
tucales sur arachide et
leurs arrPeres
effets sur mil, ainsi
que l'inocu-
,
lation de l’arachide
à Bambcy.
I
2 - INCIDENCE DES TECHNIQUES CULTURALES SUR LA FIXATION DE N2
ET LE RENDEMENT DE L'ARACHIDE
1
Cet essai pluriannuel mené depuis 1972, met en comparaison
labour
et enfouissement de fumier par rapport h un temoin sans interven-
tion. L'ensemble des parcelles roc;oivent la fumwre
fort0 vulgariseo
8-lB-Z7
à raison de
150 kg/ha.
Le fumier ost apport6
à la dose do 10 t/ha .6 poids
sec).Chacune des deux solos <quo comporta cet ossaiest
conduite on rotation
arachide-mil,
ce qui permet la
mBmo annee d’étudier sur la première sole
l'incidence des techniques culturales sur arachide,
et sur
la deuxieme
sole l’arrière-effet
de ces techniques sur
une culture de mil (le mil
recevant
uniformément la fumuro vulgarisée
14-7-7 rli. 150 kg/ha).
11
21- Résultats
Les résultats de rendements en arachide et mil selon les différents
traitements (Thilmakha 1977)
!
T
!
L
!
; L+F !
!
!
!
!
!
!
!
,Rendemont en gousses I
495 !
938
! 1809 !
!
kdha
!
I
!
!
I
I
!
!
!
IRon3cmcnt en fanes I
353 !
626 !
1536 !
!
kgh
!
!
!
!
!
I
!
!
!
,Rcndemont en grains I
*
413 !
331 !
1215 !
mil
kg/ha
!
I
!
!
!
211. Arachide
.m---"""-
Le témoin
présente
un niveau faible
Le labour de debut de cycle,
qui n'avait qu'un effot réduit sur
10s rendements,
induit en 1977 une plus- value de 443 kg/ha de goussos
(+89$) et de 273 kg/ha de fanes (+77$).
L'enfouissement de fumier par
un labour s’avère ;;,e fois de glus
e s gouç o s
le meilleur
traitement avec des gains de 1,3 t/ha
(t265$)/ L'effet amen-
dement organique est supérieur au labour
puisqu'on enregistre
des plus-:
values de 93% sur les gousses et
145% sur les fanes.par rapport
au labour.
Remarque:
En ce qui concerne l'action de ces techniques sur la
fixation
de N2, un suivi détaillé a éte r6alise en 1974 en utilisant la methode de
réduction
& l'acétyléna; depuis lors,
nous nous contentons du suivi de la
mobilisation totale en N de 13 plante. Les echantillons de plante de l'an-
née 77 sont encore en cours d'analyse.
212.Mil
L’arriére-effet
rie ces techniques (appliquaes en 76 sur arachi-
de) sur
belmil cultivé on 1977 fait ressortir encore la
place prepondérantc
do l'amendement organiquo: le labour n’apporte, en arriere-effet,
auounc
plus-value en graines par rapport
au temoin, le chaulage tendrait
meme 21
r6duirc les rendements. Par contre l’arrière-effet
de l'enfouissement
do fumier
multiplie par 3 les rendements on grainos
de mil par rapport
au tdmoin.
12
22- Discussion - Conclusion
Cette année les techniques culturalo ont donné des résultats po-
sitifs par rapport au
tcimoin.
Le labour double environ le rendemont en
gousses et fancs.;le rf31o .jouC-, par l'amendement orsanique dans ces sols
sableux reste prépondérant eu Qgard & son
offat spectaculaire sur les
gousses et sur les fanes (rendements multiplies par
3 à Ic), ainsi que son
arrière-effet sur la culture de mil (rendement parcellaire
multi.pli.6 par 3).
Il faut copendant noter que les effets mis en évidence en 1977
ne sont pas le seul resultat dos traitements 1977, mais on fait, le résul-
tat
d'un cffot cumulatif de trois anneos d'appiication de ces tachniques
sur chaque sole.
Plus-value en kg/ha gousses des differents traitements
par rapport au temoin.
. . .< . -
!
L
!
L+F
;
!
!
!
!
i
1973
f
73 ;
+ 110 ,
!
!
!
f
!
i
1975
+ 395 ,
+ 600 ,
!
I
!
I
!
!
1977
+ 443 ,
+1313
!
!
.
!
En ce qui concerna 10s rondemonts en gousses et la sole 2 par
exemple, le tableau ci-dessus montre la progrossion très nctto de chaque
traitement de la première à la troisième
annde de culture. L1amélioration
apportée par la labour, insignifiante en prcmi8re
annde d'application.1
augmente
de 89% le rendement on gousses en troisième année d'application.
Le traitement bptimal s'avere encore Btra l'enfouissement dc fumier qui
fait passer la plus-value do
110 kg gousses/ba (+9$) en première
ann6e &
1314 kg/ha (12657:)
cn troisiemc
annr5e (une étude plus ddtailléo est prévue
dans une communication ultérieure).
Il convient cependant de noter quo le tonnagc d'amendement orga-
nique (10 t/ha) est relativement élev6 et difficilcmo~ntapplicable au niveau
paysai?. De plus ilflcst pas dans les coutumes d'apporter l'amendement sur
arachide mais plutet sur la ceréale.
ic On se referera , pour une estimation de quantites do matière organique
disponible au sein des exploitations, au rapport de J.J.DREVON SR/Sol N
1978:
flEIBments p o u r u n e Gtudc d e s a p p o r t s d o M;O. a u x s o l s d a n s l e
bassin arachidier du Seinegal".
Au regard de ces résultats, il apparaft nécessaire do prdciser
la culture & amender (arachide ou mil) ainsi que d'étudier l'effet d'ap-
port d'amendement organiques & des doses plus compatibles avec les pos-
sibilités de l'exploitation agricole.
Un protocole "Courbe de rdponse & des doses croissantes de
.
fumier" se propose d'étudier ces deux problèmes.
3
- INOCULATION
L'inoculation do souches de rhizobirum spécifiques compétitives
et efficientes peut Qtrc un moyen d'améliorer la fixation symbiotique do
N2. C'est le cas de l'arachide qui nodule, dans les conditions de culture
traditionncllc avec des souches natives dIefficience moindre que certainos
souches s8lectionnées.
L'inoculation est par contre n8cossairo et pour induirn la sym-
biosn sur certaines espéces vég6tatives trops spacifques vis-à-vis de sou-
ches de rhizobium natifs. C'sst le cas du soja qui ne nodule pas, ou très
peu, en condition de culture.
La pluviométrio tr8s déficitaire de cette ann6c à SBfa a malhoureusomont ren-
du 10s rfiFu1tat.s intor~pr6tab~cls~~our cola noue ne mentionnerons ici que les
r0sult~tjs.o~SS~lsddc~T~,lima~,~tion de l'arachide.
-rm..w-.w"-i-w-----..-
Cot essai a été mená conjointement à l'essai t'Tcchniquoe cultu-
raies". Les rgsultats montrent que l'inoculation seule induit des plue-
values de 508 kq (+103$) sur les gousses et de 5dG
kq (+160$) sur les fanes.
Par contra, en présence de labour, l'effet do l'inoculation sur les gouses
est nul sur les gousses et insignifiant sur les fanes (,9$).
Resultats do rendoments en arachide selon les diffarents
traitements 0
1
J
I
I
!
I
! Témoin 1 Labour
!lnocula- fLabour ’ J
!
; tion
;inoculat,
!
.
!
t
;Rendement en gousse!
I
i-
!
!
.
495 !
930 I
1003 !
919 !
!
kdh3.
!
I
!
!
!
!
!
,Hondernent en fanes ,
J
J
!
!
.
353 !
626 1
919 !
684 !
J
kg/ha
!
I
I
!
I
Les analyses d'azote qui nous renseignent sur l'cfficacit6 do
l'inoculation sur la fixation do N2 sont en cours.
Rcmarclue: L'inoculation est réalisée par pulvérisation liquide dz 130 1
d'inoculum bactérien/ha.
14
32% Essai de Cot
---L-----m"-
Aucuno diffbrcnce significative n’apparaft ontre
les traitements
inocules et non inocules sur las rendements on gousses et fanes.
!
f
!Labour
!
+ , Labour -b !
Labour +fSignifi- -f
! Labour
!
inocula- ' chaux
, chaux t ‘cativita
!
I
!
I tion ,
I
iinoculat.!
1
.
i
I
.
!
,Rendement
l
!
!
!
!
.
en gousse!
1960 1
2000 !
2080 !
2252 !
PIS
?
1
kg/ha
1
!
!
!
!
1
!Rondcmont en fanes !
!
I
!
!
I
!
!
2376 I
2488 I
2488 !
2216
I
NS
I
kha
!
I
!
!
I
!
f
On note cogendant une tendance favorable
de l'inoculation en pr6scncc de
labour et
chaux
our le rendornent
en gousses (C+l72 kg/ho).
33.-Essai de Bamboy
--"-w-a1-""1---
Cet essai conduit en grande
surface a pour
objet l'étude de dif-
fbrentes modalites
d'inoculation. Los diffgrcnts traitoments ont étO
appliques à des bandes do culture de 500 m2.
!
!
I
Témoin
IInoculum IInoculum I
!
!liquide
!Compost I
! bactgrisé!
!
I
!
,Poids
frais nodosites mg/plani
;te (45~ jour
du cycle)
f
!
1Rcndements en gousses
I
i
!
1026 !
1376 i
hdha
!
, (+34%) ;
le
I
,Rendements en fanes
I
.
!
!
kha
I
!
,Rendements en pr8t6ines
!
.
!
!
kgha
I
L'inoculation a tr&s
peu modifi.6 le poids des nodosités par
plante, Elle a cependant affecte qualitativement la nodulation puisque
les parcelles inoculeas marquent des plus-values de 25 à 3G$ sur la
mobilisation d'azote de la planto (kg de protéines/ha). On o.nragistro eg*.
lement 35 à 40% de gains eur
les rendements gousses. Par contre le rende-
ment en fanes est
peu am6liorQ:
l ’ a s p e c t v é g é t a t i f 6n c o u r s d e c y c l e
d e
la plante manifestait pourtant
une supériorit6
tr&s
nette des traitements
?5
inoculés; il
est probable quo les périodes do secherosse intorvenuos en
cours
da cycle aient nivcle css différences
de rendement sur les fanes,
34- Discussion - Conclusion
---"--C-------"--L"-"--
Les rendements de l'inoculation ne sont pas encore tres
dGmons-
tratifs sur l'arachide.
Il faut cependant souligner l'officacite do cctts
technique sur la population native de rhizobium puisqu'elle a permis
dlim-
‘ .
poser
partiellemont uno souche de rhizobium h la
plante. Los résultats sem-
blent se confirmer dans d'autres essais cij
l'on a enregistre
des valeurs do
100% sur la fixation do N2, et do 30 à 40% sur les rcnd.omcnts en gausses
at en fanes*
Il faut cependant roconnartro l'irrégularit6 des résultats do
l'inoculation
do l'arachide, liéo non soulemont 2 certains facteurs limi-
tants d'ordre climatiques et culturaux, mais égalornent B l'inadaptation
dos techniques d'inoculation classiquas aux conditions do culture da l'a-
rachide au Sénegal. Actuellement l'inoculation dos graines cède avantaga-
mont la place h l'inoculation liquide du sol, encore
quo cette tochniquc
s'avDre aléatoire et
difficilemont applicable on milieu paysan. D'autres
tochniquos sont rj. Btudicr.
4 - MODELISATION DE LA FIXATION DE N2
DE L'ARACHIDE
L'influence des facteurs
de l'onvironnemant sur
la fixation de
NZ
ontraine des variations
importantes et rapides de l'activite nitrogb-
nasiquo. Uno Qtude systamatique des variations nyctémerales
et saisonniè-
res
on relation avec certains param&trcs
climatiques, biomdtriquos et
Bdaphiques, a f9t6 entrepriso sn 1970 et 1977.
Les promiars resultûts
peu-
vont se resumer comme suit :
- L'activité fixatrice diurne est très variable, mais atteint prati-
quement
toujours son intensité maximale en fin do matinée (VU~S Il h).
- La demande &vaporative, les températures eleveos du sol, l'azote mine-
rai du sol ont une influence dépressive sur la fixation de N2.
E
- La fixation de N2/8?kactement liée a la teneur en eau des nodositgs
et
des parties agrienncs, et indirectement
à l'humidit6 ponddrale du sol.
En dessous d'un seuil d'humidito h 'l5cm do 4 a Ci$, nodulation et fixation
sont arretsos.
L'étude de ces nombreux facteurs de
l'environnamont conduit à
l'etablissomcnt de courbes
théoriques d'activite nitroganasiquo
potenticl-
le, ainsi/lue
a constitution d'un modole mathématique. Ce dwrnier (encore en
dtudc) doit permettre d'ewaluor, h partir de quelques
masures d'ARA ot de
paramètres du milieu, la fixation de N2 d'une culture d'arachidu.