CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE...
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DE LA TIQUE AFRICAINE
RHIZtlCEPHALUS SENEGALENSIS KOCH, 1844
(ACARIENS, IXODOIDEA)
PAR
G. VASSILIADES
Extrait dee Annales
de la Facult¨¦ des Sciencee de l¡¯Universit¨¦ de DAKAR
Ann¨¦e 1964 - Tome 14
S¨¦rie : Sciences animales, no, 2
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Ann. Fac. SC. Dakar, 1964, t. 14, p. 71-104, 3 tabl., 2 courbes.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE
RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS KOCH, 1844
(ACARIENS, IXODOIDEA)
par Georges VASSILIADES*
Afm d¡¯¨¦tablir d¨¦finitivement la position syst¨¦matique de Rhipicephalus senegaknsis au sein du groupe simus-capenais,
nous avons ¨¦tudi¨¦ successivement la biologie et la morphologie de cette esp¨¨ce aux stades larvaires, nymphaux et
adultes.
Rh. senegalensis est une tique ¨¤ 3 h?tes, des r¨¦gions chaudes et humides d¡¯Afrique occidentale et centrale o¨´ elle
parasite les herbivores domestiques et sauvages. Elle pr¨¦sente un seul cycle annuel et une prolif¨¦ration maximum des
adultes au d¨¦but de la saison des pluies.
La diagnose de l¡¯esp¨¨ce est possible uniquement au niveau des adultes gr?ce aux caract¨¨res morphologiques du
gonopore de la femelle.
SUMMABY
In order to define the systematic position of Rhipicephalus senegalensis in the midst of the group simus-capensis,
we have studied the biology and morphology of this tick in all its stages.
Rh. senegalensis is a three-hosts tick of hot and humid regions of West and Central Africa. It is infesting domestic
and wild Ungulutes. It has a single ammal life cycle, with the maximum adult activity at the beginning of the rainy
season.
The examination of the morphological characters of the genital aperture of the female, is the best way for identifi-
cation of this species.
ZUSAMMENFASSUNG
Um die taxonomische Stellung von Rhipicephalus senegalcnsis innerhalb der Gruppe sirnus-cupensis zu bestimmen,
haben wir die Biologie und die Morphologie dieser Art in allen Entwicklungsstadien studiert.
Rh. senegalensis ist eine dreiwirtige Zecke der feuchtheissen Gegenden West und Zentral Afrikas, wo sie die a,ls
Haustiere gehattenen und die wildlebenden F¡¯flanzenfresser befallt. Ihre Entwicklung verhiuft in einem einzigen Jahres
Zyklus und weist eine maximale Vermehrung der reifen Zecken zu Beginn der Regenzeit auf.
Die Bestimmung der Art ist bei den ausgereiften Zecken auf Grund der morphologischen Merkmale der Vulva des
Weibchens moglich.
*Cet article r¨¦sume un Dipl?me d%tudes Sup¨¦rieures soutenu devant la Facult¨¦ des Sciences de l¡¯Universit¨¦ de
Dakar le 21 janvier 1964.

SOMMAIRE
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Biologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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A) Elevages exp¨¦rimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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B) H?tes naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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C) Distribution g¨¦ographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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D) Fr¨¦quence saisonni¨¨re . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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E) Cycle ¨¦volutif naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Morphologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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A) Morphologie de l¡¯?uf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
88
B) Morphologie delalarve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
88
C) Morphologie de la nymphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
92
D) Morphologie du m?le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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E) Morphologie de la femelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Diagnose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
101
Conclusion .,................,...,..............,....................................
102
Bibliographie
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . .
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INTRODUCTION
Parmi les nombreuses esp¨¨ces de tiques qui parasitent les mammif¨¨res du continent africain
dans la r¨¦gion dite ¨¦thiopienne (BRUMPT
*
1949, p. 32 , HOOGSTRAAL 1956, p. 22), les Rhipicephalus
du groupe simus-capensis tiennent une place importante par leur extr¨ºme abondance en certaines
zones de savanes o¨´ ils parasitent les herbivores domestiques et sauvages ; leur r?le vecteur n¡¯est
pas encore compl¨¨tement connu.
Depuis quelques ann¨¦es, la syst¨¦matique des esp¨¨ces de ce groupe est reprise ¨¤ la base, du fait
que sur divers points du continent africain ont ¨¦t¨¦ entreprises des ¨¦tudes biologiques et ¨¦cologiques
importantes.
Si l¡¯on se rapporte a la tr¨¨s abondante litt¨¦rature publi¨¦e sur les Acariens parasitiformes, et en
particulier sur le sous-ordre des Ixodoidea (BANKS, 1894), on constate d¨¨s l¡¯abord une telle ressem-
blance des formes que la classification au-del¨¤ du genre s¡¯av¨¨re tr¨¨s souvent difficile. De nombreux
auteurs ont tent¨¦ de d¨¦m¨ºler non seulement les genres, mais aussi les esp¨¨ces et les sous-esp¨¨ces.
Il semble bien que l¡¯accord est loin d¡¯¨ºtre fait et qu¡¯une synonymie nombreuse existe qu¡¯il est tr¨¨s
fastidieux d¡¯¨¦tablir. Nous avons l¡¯impression aussi que de nombreux acarologistes ont ignor¨¦ les
travaux de leurs coll¨¨gues et cr¨¦¨¦ trop facilement des esp¨¨ces ou sous-esp¨¨ces qui ne sont peut-¨ºtre
que des races ou des vari¨¦t¨¦s diff¨¦rentes.
Nous avons tent¨¦ nous-m¨ºmes l¡¯aventure d¡¯apporter notre contribution ¨¤ ce travail de d¨¦brous-
sage dans le petit maquis des Rhipicephalinae
(VITZTUM, 1941). Ce sont les r¨¦sultats de cette aventure
que nous exposons ici.
Il est certain que la morphologie seule ne suffit pas ¨¤ r¨¦soudre les probl¨¨mes de syst¨¦matique,
car il y a passage progressif d¡¯un type morphologique ¨¤ un autre. Actuellement, les arguments
en faveur d¡¯une refonte de la classification sont de deux sortes : d¡¯une part, les conditions biog¨¦ogra-
phiques (constance de certains facteurs qui caract¨¦risent des zones climatiques et d¨¦terminent le
paysage v¨¦g¨¦tal et sa faune), d¡¯autre part, l¡¯examen morphologique du gonopore de la femelle qui
s¡¯av¨¨re un ¨¦l¨¦ment pr¨¦cis de d¨¦termination sp¨¦cifique.
Dans l¡¯Ouest-Africain, l¡¯esp¨¨ce du genre Rhipicephalus (KOCH, 1844) la plus abondante est celle
que l¡¯on nomme : Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1844. Pour les acarologistes d¡¯Afrique orientale
et centrale, le statut syst¨¦matique de Rhipicephalus senegalensis est trouble du fait de la confusion
toujours possible entre cette esp¨¨ce et deux esp¨¨ces voisines : Rhipicephalus Zongus NEUMANN, 1907
et Rhipicephalus confusus DIAS, 1956.
Nous nous trouvons donc, au S¨¦n¨¦gal, dans une situation privil¨¦gi¨¦e car ces deux derni¨¨res
esp¨¨ces sont absentes et Rhipicephalus senegalensis est seul pr¨¦sent. Nous en avons entrepris l¡¯¨¦tude,
qui nous permettra peut-¨ºtre par la suite de pr¨¦ciser si c¡¯est vraiment lui que nous retrouvons en
Afrique centrale et orientale.
Historique.
L¡¯acarologiste allemand KOCH, sur un lot de tiques r¨¦colt¨¦es au S¨¦n¨¦gal et en Egypte, d¨¦crit
Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1844. A l¡¯heure actuelle, l¡¯holotype de cette esp¨¨ce, d¨¦pos¨¦ par
KOCH au mus¨¦e de Berlin ayant disparu, il est impossible d¡¯avoir une opinion objective sur sa nature
sp¨¦cifique, la diagnose donn¨¦e par cet auteur ¨¦tant tr¨¨s impr¨¦cise.
En 1897, NEUMANN met cette esp¨¨ce en synonymie avec Rhipicephalus simus KOCH, 1844.
5 bis

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ZU~T (1943) admet cette synonymie et d¨¦crit par ailleurs un Rhipicephalus simus longoides
sur des m?les et des femelles r¨¦colt¨¦es ¨¤ Bismarckburg (Togo),
En 1950, ZUMPT supprime son esp¨¨ce et la met, assez arbitrairement, en synonymie avec Rhipice-
phalus senegalensis en se fondant vraisemblablement sur la distribution g¨¦ographique ouest-africaine
de son Rhipicephaius longoides. Cette d¨¦cision a ¨¦t¨¦ accept¨¦e par tous les acarologistes comme une
convention.
Par la suite, ROUSSELOT (1951,1953) cite quelques localit¨¦s o¨´ Rhipicephalus senegalensis a ¨¦t¨¦
signal¨¦ et donne quelques renseignements biologiques. Ce n¡¯est qu¡¯en 1956 qu¡¯appara?t une pre-
mi¨¨re synth¨¨se morphologique et biologique sur l¡¯esp¨¨ce, dans l¡¯ouvrage ~'HOOGSTRAAL.
Apr¨¨s cela,
il y a des publications ¨¦mettant des opinions contradictoires, soit du c?t¨¦ des Portugais SANTOS DIAS
et TENDEIRO, soit du c?t¨¦ des Anglo-Saxons HOOGSTRAAL, Miss THEILER et Miss WALKER.
Plus original semble le travail de Madame FELDMAN-MUHSAM qui a entrepris une r¨¦vision de la
morphologie des esp¨¨ces du genre Rhipicephalus en s¡¯appuyant principalement sur l¡¯¨¦tude du gono-
pore de la femelle, mais elle n¡¯a pas encore abord¨¦ l¡¯¨¦tude des RhipicephaIus
du groupe simus-
capensis. Sa m¨¦thode est applicable au groupe simus et semble ¨ºtre un crit¨¨re d¡¯avenir ; elle a ¨¦t¨¦
tr¨¨s utile pour la d¨¦termination des esp¨¨ces du groupe sanguineus (MOREL & VASSILIADES, 1962).
A l¡¯heure actuelle, nous ¨¦tablissons la synonymie de Rhipicephalus senegalensis comme suit :
- Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1884 (KOCH, 1844, p. 238)
- Rhipicephalus simus KOCH, 1844 (SIMPSON, 1914, p. l-36)
- Rhipicephaius simus Zongoides ZUMPT, 1443 (ZUMPT, 1943, p. 11)
- Rhipicephalus simus senegalensis KOCH, 1844 (ZUMPT, 1950, p. 90)
- Rhipicephalus Zongus NEUMANN, 1907 (T. S. DIAS, 1955, p. 104-106).
Place dans la classification zoologique.
1) Ordre des Acaku (NITZSCH, 1818).
2) Sous-ordre des Zxoddea (BANKS, 1894).
3) Famille des Zxodidae (MURRAY, 1877).
G¨¦n¨¦ralit¨¦s sur les Ixodidae
Les sch¨¦mas que nous pr¨¦sentons ci-apr¨¨s donnent les caract¨¨res g¨¦n¨¦raux des Ixodidae. Les
l¨¦gendes qui les accompagnent pr¨¦cisent l¡¯essentiel de la terminologie employ¨¦e dans la suite du
texte (fig. 1 a et b, p. 75).
Dans le sous-ordre des Ixodoidea, la famille des Iacodidae se distingue de la famille des Argasidae
(CANESTRINI, 1890)) au niveau des adultes, par les caract¨¨res suivants : les Ixodidae ont leur t¨¦gu-
ment dorsal scl¨¦rifi¨¦, tant le capitulum, que le scutum et le conscutum. Le capitulum est bien visible
dorsalement, il a assez l¡¯aspect d¡¯une t¨ºte avec les palpes, les ch¨¦lic¨¨res et l¡¯hypostome. Les tarses
sont caract¨¦ris¨¦s par la pr¨¦sence d¡¯un organe de Haller (organe olfactif) sur la premi¨¨re paire,
et d¡¯un appareil fixateur ¨¤ pulville sur les quatre paires. Le cycle des Ixodidae est ¨¤ deux m¨¦tamor-
phoses compl¨¨tes et ¨¤ trois repas sanguins.
4) Sous-famille des Rh¨¤pkwphal¨¤nae (VITZTUM, 1941).
Ces Rhipic¨¦phales sont caract¨¦ris¨¦s par la pr¨¦sence d¡¯un sillon anal ouvert vers l¡¯avant et d¡¯un
sillon post-anal m¨¦dian. Leur hypostome est homodonte. Le bord post¨¦rieur du corps pr¨¦sente onze
festons : un feston m¨¦dian et cinq paires de festons lat¨¦raux.
5) Genre Rh¨¤picephalus
(KOCH, 1844).
Le rostre est court ; le trochanter palpa1 ou article palpa1 I porte un s¨¦tophore. La basis capituli
est hexoganale, ¨¤ auricules saillants. L¡¯appendice caudal du stigmate est bien d¨¦velopp¨¦. Le m?le

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6
FIG. 1. - Sch¨¦mas g¨¦n¨¦raux. Morphologie du m?le.
A : face dorsale. 1 : tronc ch¨¦lic¨¦rien; 2 : palpes; 3 : basis capituli; 4 : auricules; 5 : cornes basidorsales; 6 : capitulum;
7 : champ cervical; 8 : sillon scapulaire; 9 : sillon cervical; 10 : scutum; 11 : ?il; 12 : ponctuation; 13 : sillon param¨¦dian
ant¨¦rieur; 14 : conscutum; 15 : sillon marginal; 16 : sillon param¨¦dian post¨¦rieur; 17 : sillon m¨¦dian; 18 : plaquette ventrale;
19 : feston lat¨¦ral; 20 : feston m¨¦dian.
B : face ventrale. 1: hypostome; 2 : corne basiventrale; 3 : trochanter; 4 : coxa 1; 5 : ¨¦pine externe; 6 : ¨¦pine interne;
7 : gonopore; 8 : sillon ventral; 9 : stigmate; 10: uropore; 11: sillon anal; 12 : plaque accessoire; 13 : plaque adanale;
14 : angle post¨¦ro-interne; 15 : sillon post-anal.
porte quatre plaques ventrales : 2 plaques adanales et 2 plaques accessoires. La coxa 1 est profond¨¦-
ment bifide, la coxa IV est identique ¨¤ la coxa III. Les auteurs divisent le genre en plusieurs sous-
genres parmi lesquels le sous-genre Rhipicephalus.
6) Sous-genre Rhipicephdus (KOCH, 1844; POMERANTZEV, 1936).
Sur les repr¨¦sentants de ce sous-genre on remarque que les soies du s¨¦tophore sont barbel¨¦es.
Les yeux sont plats. La coxa 1 est ¨¤ deux ¨¦pines parall¨¨les. Chez le m?le le processus coxal n¡¯est pas
¨¦tendu ant¨¦rieurement ; les coxae II, III et IV sont ¨¤ une ¨¦pine externe. Le cycle ¨¦volutif est tri-
phasique.
¡®7) Groupe simus-capeds.
Le groupe simus-capensis constitue une partie du sous-genre pr¨¦c¨¦dent, il comprend principale-
ment les esp¨¨ces suivantes :
- Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1844, d¡¯Afrique occidentale et centrale.
- Rhipicephalus simus KOCH, 1844, d¡¯Afrique orientale et australe.
- Rhipicephalus groupe simus, d¡¯Afrique occidentale.
- Rhipicephalus Zunulatus NEUMANN, 1907, d¡¯Afrique occidentale et orientale.
- Rhipicephalus longus NEUMANFT, 1907, d¡¯Afrique orientale et centrale.
- Rhipicephalus confusus DIAS, 1956, d¡¯Afrique orientale et centrale.
- Rhipicephalus simpsoni NUTTALL, 1910, d¡¯Afrique ¨¦thiopienne.
Ces esp¨¨ces pr¨¦sentent les caract¨¨res communs suivants :
a) chez le m?Ze : les sillons m¨¦dian et param¨¦dians post¨¦rieurs sont rectilignes, non ¨¦largis en
fosses. Les sillons marginaux sont marqu¨¦s ou r¨¦duits, non bord¨¦s ext¨¦rieurement et constitu¨¦s

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seulement par des ponctuations. La longueur de la bis cupituli est ¨¦gale ou inf¨¦rieure au double
de la largeur ; l¡¯angle de l¡¯auricule est droit ou obtus au niveau du 1/3 ant¨¦rieur de la basis. Un ou
trois festons sont saillants chez le m?le gorg¨¦.
b) chez la femelle : le scutum est aussi large que long. Les sillons scapulaires sont marqu¨¦s ou
r¨¦duits, non bord¨¦s ext¨¦rieurement et constitu¨¦s seulement par des ponctuations. Les soies de
l¡¯alloscutum sont trapues ou spatul¨¦es. L¡¯angle de l¡¯auricule est droit ou obtus au niveau de la
moiti¨¦ de la longueur de la basis.

BIOLOGIE
A) ?LEVAGES EXP?RIMENTAUX.
1¡± M¨¦thodes utilis¨¦es.
a. - Le8 g¨¦niteUT8.
C¡¯est ¨¤ partir de femelles pr¨¦lev¨¦es sur des bovins de la station v¨¦t¨¦rinaire de Sangalkam, pr¨¨s
de Dakar, que nous avons r¨¦alis¨¦ nos ¨¦levages. Le point de d¨¦part de ces ¨¦levages est donc constitu¨¦
par des femelles qui peuvent ¨ºtre soit ¨¤ jeun, soit d¨¦j¨¤ gorg¨¦es.
Dans le cas des femelles ¨¤ jeun, il est n¨¦cessaire de les faire se gorger en laboratoire et de
r¨¦aliser en m¨ºme temps la f¨¦condation. A cet effet, deux h?tes exp¨¦rimentaux ont ¨¦t¨¦ utilis¨¦s :
le veau et le lapin. Dans le cas du veau, on place dans un petit sac en toile forte (20 ¨¤ 25 cm de long
sur 15 cm de large) un lot de Rhipicephalus senegalensis adultes, pr¨¦alablement d¨¦termin¨¦s. Ce
lot de tiques doit comprendre au moins autant de m?les que de femelles pour que la f¨¦condation
ait toutes les chances de se faire au cours du repas, par exemple 10 m?les et 10 femelles. Le tout
est fix¨¦ sur une oreille du veau ¨¤ l¡¯aide d¡¯un ruban adh¨¦sif (on aura pris soin de raser la base de
l¡¯oreille afin d¡¯obtenir une meilleure adh¨¦rence). Afin que le veau ne puisse utiliser ses membres
pour se d¨¦barrasser du sac, on peut lui passer la t¨ºte dans un carcan en bois (60 cm de diam¨¨tre
sur 2 cm d¡¯¨¦paisseur). Une semaine apr¨¨s, on d¨¦tache le sac au fond duquel sont tomb¨¦es les
femelles repues ; la plupart des m?les sont morts.
Avec le lapin, la m¨¦thode est ¨¤ peu pr¨¨s la m¨ºme ; le carcan utilis¨¦ est en carton ¨¦pais, circu-
laire, et son diam¨¨tre peut mesurer 20 ¨¤ 25 cm. Le sac de toile est fix¨¦ sur une oreille, qui est ¨¤ son
tour li¨¦e au carcan afin de perfectionner l¡¯immobilisation de l¡¯ensemble oreille-carcan. Cette der-
ni¨¨re m¨¦thode est pr¨¦conis¨¦e par BAILEY (1960).
C¡¯est avec le lapin que nous avons obtenu les meilleurs r¨¦sultats.
Le temps ¨¦coul¨¦ entre la mise en place du sac et la chute des premi¨¨res femelles gorg¨¦es dans
le fond du sac indique la dur¨¦e du repas sanguin adulte.
Que l¡¯¨¦levage parte de femelles gorg¨¦es pr¨¦lev¨¦es sur bovins, ou de femelles f¨¦cond¨¦es et gorg¨¦es
artificiellement, on note les dates de r¨¦colte et on place chacune des femelles dans un petit
tube en verre (8 cm de hauteur sur 2 cm de diam¨¨tre) contenant des lamelles de papier buvard, et
ferm¨¦ par un bouchon de coton card¨¦. Les tubes sont ensuite mis dans une ¨¦tuve.
L¡¯¨¦tuve utilis¨¦e est du type ¨¤ humidification J~UAN, r¨¦gl¨¦e de mani¨¨re ¨¤ obtenir constamment
¨¤ l¡¯int¨¦rieur une temp¨¦rature de 27 ¨¤ 29 degr¨¦s C et une humidit¨¦ relative de 90 70, conditions indis-
pensables ¨¤ la survie et au d¨¦veloppement de l¡¯esp¨¨ce.
Apr¨¨s un certain temps, les femelles gorg¨¦es commencent ¨¤ pondre. On note, si possible, le
temps ¨¦coul¨¦ entre la fin du repas et le d¨¦but de la ponte : ce temps correspond, arbitrairement, a la
dur¨¦e de l¡¯oog¨¦n¨¨se.

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b. - Les larves.
Les larves sont conserv¨¦es dans le tube o¨´ elles sont ¨¦closes ; il leur faut une quinzaine de
jours pour achever leur chitinisation avant d¡¯¨ºtre aptes ¨¤ prendre un repas sanguin.
Deux m¨¦thodes ont ¨¦t¨¦ utilis¨¦es pour r¨¦aliser artificiellement ce premier repas.
La premi¨¨re m¨¦thode est celle que d¨¦crit E. BRUMPT (in. LANGERON, 1949). Dans un cristallisoir
ferm¨¦ par une fine toile de nylon fix¨¦e sur son pourtour, ou dans un sac de toile que l¡¯on peut
fermer ¨¤ l¡¯aide d¡¯ un ¨¦lastique, on place l¡¯h?te exp¨¦rimental et une port¨¦e compl¨¨te de larves, ce
qui repr¨¦sente quelques milliers d¡¯individus.
Un ¨¤ deux jours apr¨¨s, on sort l¡¯h?te du cristallisoir ou du sac avec les larves qui se sont fix¨¦es ;
on met le tout dans une cage grillag¨¦e que l¡¯on pose sur un plateau rempli d¡¯eau ; les larves une
fois repues tombent sur le fond de la cage, se d¨¦placent et arrivent finalement ¨¤ sortir de la cage
pour tomber dans l¡¯eau sur laquelle elles flottent et o¨´ on les recueille facilement. Ce s¨¦jour dans
l¡¯eau peut perturber le fonctionnement physiologique des larves gorg¨¦es : elles meurent en assez
grand nombre apr¨¨s cette immersion. Le temps ¨¦coul¨¦ entre la mise en place des larves et l¡¯appari-
tion de la premi¨¨re larve gorg¨¦e repr¨¦sente, ¨¤ peu de choses pr¨¨s, la dur¨¦e du repas larvaire. Avec
cette m¨¦thode nous avons utilis¨¦ comme h?tes le h¨¦risson et le cobaye domestique.
La seconde m¨¦thode, que nous avons mise au point au laboratoire, est plus originale. Elle consiste
¨¤ r¨¦aliser dans un grand cristallisoir un ? terrarium ? imitant un terrier de rongeur. Sur un fond de
sable fin, on place un nid de paille dans lequel on d¨¦pose une port¨¦e de souriceaux avec leur m¨¨re,
et les aliments et l¡¯eau n¨¦cessaires. On lib¨¨re un tube de larves dans le cristallisoir, que l¡¯on couvre
avec soin ¨¤ l¡¯aide d¡¯une toile de nylon. D¨¨s que les larves sont gorg¨¦es, elles grimpent gr?ce ¨¤ leurs
pulvilles contre la paroi de verre du cristallisoir. Il ne reste plus alors qu¡¯¨¤ les recueillir ¨¤ l¡¯aide
d¡¯une pince plate. C¡¯est avec cette deuxi¨¨me m¨¦thode que nous avons r¨¦ussi le plus d¡¯¨¦levages, et c¡¯est
celle que nous recommandons.
Les larves gorg¨¦es sont mises en ¨¦tuve, comme il a ¨¦t¨¦ dit plus haut. La pupaison larvaire,
laquelle se poursuit depuis la fin du repas larvaire jusqu¡¯¨¤ l¡¯apparition de la nymphe, s¡¯accomplit
en huit jours au minimum.
c. - Les nymphes.
Pour r¨¦aliser le repas nymphal, il faut attendre la chitinisation compl¨¨te des nymphes ; on
offre alors ¨¤ celles-ci l¡¯occasion d¡¯un h?te.
Le repas nymphal peut se faire soit ¨¤ la mani¨¨re du repas adulte, sur lapin avec la m¨¦thode
du sac de toile, soit ¨¤ la mani¨¨re du repas larvaire, avec la m¨¦thode de BRUMPT. Cette derni¨¨re
m¨¦thode ne nous a pas encore donn¨¦ des r¨¦sultats tr¨¨s concluants, par contre, nous avons pu obtenir
de nombreuses nymphes gorg¨¦es sur lapin.
Les nymphes gorg¨¦es sont mises en ¨¦tuve pour la pupaison nymphale ; celle-ci, comme la
pupaison larvaire, se poursuit jusqu¡¯¨¤ l¡¯apparition de l¡¯adulte ; elle dure au minimum 16 jours.
Remarque. -- Il serait erron¨¦ de penser que ces ¨¦levages sont ais¨¦s. Il est rare, en effet, que
l¡¯on puisse r¨¦aliser le cycle complet, et bien souvent nous n¡¯avons pas d¨¦pass¨¦ le stade de la pupaison
larvaire. Il est vrai que les tiques, singuli¨¨rement les pupes, sont tr¨¨s fragiles et la moindre variation
des conditions ambiantes peut entra?ner leur mort. D¡¯autre part, il est tr¨¨s difficile de trouver
l¡¯h?te exp¨¦rimental qui leur convient exactement et c¡¯est par t?tonnement seulement que nous
avons pu trouver des h?tes qui nous ont permis de r¨¦aliser nos ¨¦levages. Enfin, il convient de
signaler que dans le cas d¡¯un cycle complet, nous sommes partis d¡¯environ 10.000 ?eufs pour obtenir
moins de 10 adultes ! La perte est donc consid¨¦rable, m¨ºme dans de bonnes conditions de temp¨¦ra-
ture et d¡¯humidit¨¦ ; si nous ajoutons que les h?tes ¨¦taient fournis aux tiques et celles-ci plac¨¦es
pratiquement sur l¡¯h?te, il appara?t clairement que dans la nature o¨´ les conditions sont bien plus
al¨¦atoires, les pertes peuvent ¨ºtre bien plus importantes encore, ce qui n¡¯est pas ¨¤ d¨¦plorer pour le
b¨¦tail.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TI,QUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGBLENSIS
>>
79
2¡± R¨¦sultats obtenus.
a. - Les h?tes exp¨¦rimentaux.
De ce que nous venons de dire, il ressort que les h?tes exp¨¦rimentaux que nous avons employ¨¦s
avec succ¨¨s sont les suivants :
Pour les larves, nous avons surtout utilis¨¦ le souriceau Mus musculus. Cependant le h¨¦risson
Atelerix albiventris et le cobaye domestique Cavia porcellus nous ont permis ¨¦galement de r¨¦aliser
quelques repas larvaires.
Pour les nymphes, c¡¯est le lapin domestique Oryctolagus cuniculus qui nous a donn¨¦ les meil-
leurs r¨¦sultats.
Enfin, pour les adultes, nous avons utilis¨¦ le lapin domestique et le veau Bos taurus.
b. - Dur¨¦e totale du cycle ¨¦volutif.
Voici les dates d¡¯un cycle complet r¨¦alis¨¦ d¡¯octobre 1961 ¨¤ mars 1962 : repas adulte : 12 jours
27-X-61, 8-X1-61) ; oog¨¦n¨¨se : 4 jours (8-X1-61, 12-X1-61) ; ponte et d¨¦veloppement embryonnaire :
29 jours (12-X1-61, 18-X11-61) ; repas larvaire : 5 jours (3-I-62, 8-I-62) ; du 18 d¨¦cembre 1962 au
3 janvier 1962 s¡¯est accomplie la chitinisation de la larve ; pupaison larvaire : 10 jours (8-I-62,18-1-62) ;
repas nymphal : 4 jours (2-11-62, 6-11-62) ; du 18 janvier 1962 au 2 f¨¦vrier 1962 s¡¯est accomplie la
chitinisation de la nymphe ; pupaison nymphale : 26 jours (6-11-62, 4-111-62).
Ce cycle a donc dur¨¦ 127 jours, du 27 octobre 1961 au 4 mars 1962. C¡¯est le cycle le plus long
qui ait ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦ par nous ¨¤ ce jour.
Il faut signaler que si nous avons employ¨¦ le terme ? oog¨¦n¨¨se ? pour d¨¦finir la partie du
cycle qui va de la fin du repas adulte ¨¤ la ponte du premier ?uf, ce n¡¯est que comme point de
rep¨¨re ; il est peu probable, en effet, que l¡¯oog¨¦n¨¨se proprement dite ne dure que quatre jours,
sans doute celle-ci commence-t-elle d¨¨s le d¨¦but du repas adulte.
A la suite de plusieurs exp¨¦rimentations, nous pouvons donner le tableau ci-apr¨¨s qui r¨¦sume
les r¨¦sultats que nous avons obtenus au cours de l¡¯¨¦tude de la dur¨¦e des stades.
1 Dur¨¦e des stades
(en jours)
Stades
dur¨¦e
dur¨¦e
minima
maxima
Oog¨¦n¨¨se . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4
12
Ponte (10.000 ¨¤ 15.000 ?ufs) . .
8
26
D¨¦veloppement embryonnaire .
19
36
Chitinisation larvaire . . . . . . . .
5
15
Repas larvaire . . . . . . . . . . . . . .
2
5
Pupaison larvaire . . . . . . . . . . . .
8
Chitinisation nymphale . . . . . .
5
:5
Repas nymphal . . . . . . . . . . . . . .
4
6
Pupaison nymphale . . . . . . . . . .
16
26
Repas adulte . . . . . . . . . . . . . . . .
8
12
:
c
Dur¨¦e totale . . . . . . . . . . . . . .
7 9
166
De la lecture de ce tableau, nous pouvons d¨¦duire que la dur¨¦e des stades, bien que ne s¡¯¨¦ten-
dant pas au-del¨¤ de certaines limites, est inconstante. Elle varie au maximum du simple au double.

8 0
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RIIIPICEPHALUS SENEGALENSIS >
B) HOTES NATURELS.
1¡± R¨¦coltes.
a. - Les adultes.
Le d¨¦tiquage hebdomadaire des bovins de la ferme de Sangalkam nous a permis d¡¯¨¦tablir avec
certitude la pr¨¦sence de Rhipicephalus senegalensis adultes sur tous les bovins et l¡¯absence totale
d¡¯immatures sur ces m¨ºmes animaux.
En saison pluvieuse, les adultes sont tr¨¨s abondants sur les bovins, en particulier dans le cornet
auriculaire : le long de l¡¯ourlet plant¨¦ de soies raides, entre les poils de la crini¨¨re, et parmi ceux
du toupillon caudal. A leur maximum num¨¦rique, ils peuvent envahir tout l¡¯animal : paupi¨¨res,
pourtour des narines, m?choire inf¨¦rieure, ¨¦paules, dos, flancs et pattes.
b. - Les immatures.
La recherche des h?tes naturels porteurs d¡¯immatures est d¨¦licate. A cet effet, nous avons plac¨¦
des pi¨¨ges ¨¤ souris, dans la r¨¦gion de Sangalkam, ¨¤ proximit¨¦ des terriers de rongeurs. Ces pi¨¨ges
sont en grillage m¨¦tallique et ferment par une porte ¨¤ ressort, ils sont de petites dimensions : lon-
gueur 25 cm, hauteur 8 cm.
Les pi¨¨ges sont d¨¦pos¨¦s sur les lieux pendant 24 ¨¤ 48 heures ; il n¡¯est pas rare de trouver
apr¨¨s ce laps de temps un petit rongeur captur¨¦. Le pi¨¨ge et son prisonnier sont plac¨¦s sur un
plateau garni d¡¯eau ; les tiques qui se d¨¦tachent du rongeur et tentent de sortir de la cage tombent
¨¤ l¡¯eau et sont recueillies comme il a ¨¦t¨¦ dit dans le cas des repas larvaires exp¨¦rimentaux.
On a pu de cette mani¨¨re mettre en ¨¦vidence que les immatures ¨¦voluent sur des Rongeurs ;
c¡¯est ainsi que le 13 octobre 1962, nous avons captur¨¦ une gerbille Taterillus sp. en cours de d¨¦ter-
mination au service de mammalogie du Museum de Paris, porteuse de 5 larves et 8 nymphes gorg¨¦es
de Rhipicephalus senegalensis. R¨¦cemment (18-X-1963) un Rattus (Mastomys) sp. en cours de d¨¦ter-
mination, captur¨¦ ¨¤ Sangalkam, nous a livr¨¦ 4 larves gorg¨¦es.
2¡± Liste des h?tes.
Nous donnons ici la liste des h?tes de Rhipicephalus senegalensis ¨¤ tous les stades, d¡¯abord
chez les animaux domestiques, ensuite chez les animaux sauvages (a = tique adulte; i = tique
immature).
a. - Animaux domestiques:
boeuf (a), cheval (a), ch¨¨vre (a), chien (a), mouton (a), porc (a), z¨¦bu (a).
b. - Animaux sauvages :
AZceZaphus buselaphus major (bubale) (a), Boocercus eurycerus (bongo) (a), Cephalophus dorsalis
(c¨¦phalophe) (a), Civettictis civetta (civette) (a), Connochoetes taurinus (gnou) (a), Funisciurus
pyrropus rubripes (¨¦cureuil) (i) , Genetta senegalensis (genette) (a), Hippotragus equinus bak.eri
(hippotrague) (a), Hystrix cristata senegalica (porc-¨¦pic) (a), Lepus capensis (li¨¨vre) (a), Loxo-
donta africana (¨¦l¨¦phant) (a), Lycaon pictus somalicus (cynhy¨¨ne) (a), Orycteropus afer afer (oryc-
t¨¦rope) (a), Ourebia ourebi nigricaudata (ourebie) (a), Panthera Zeo (lion) (a), Panthera pardus
leopardus (l¨¦opard) (a), Phacochoerus aethiopicus bufo (phacoch¨¨re) (a), Phacochoerus aethiopicus
africanus (a), Potamochoerus porcus (potamoch¨¨re) (a), Rattus (Praomys) morio jacksoni (rat) (i),
Redunca redunca (redunca) (a), Syncerus cnffer nanus (buffle) (a), Syncerus caffer aequinoctialis

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
81
(a), Taterillus sp. (gerbille) (i), Taurotragus oryx (oryx) (a), Thryonomys swinderianus (aulacode)
(a), Tragelaphus scriptus (guib) (a).
Cette liste t¨¦moigne du grand nombre d¡¯h?tes porteurs de Rhipicephalus senegalensis. Elle met
en ¨¦vidence le fait que les immatures ne se gorgent que sur les petits mammif¨¨res : Insectivores et
Rongeurs, alors que les adultes se fixent sur les grands mammif¨¨res : Ongul¨¦s et Carnivores.
C) DISTRIBUTION G?OGRAPHIQUE.
10 Lieux de r¨¦colte.
Dans ce paragraphe, nous citons les diff¨¦rentes localit¨¦s o¨´ la pr¨¦sence de Rhipicephalus sene-
galensis est constat¨¦e. Cette liste a ¨¦t¨¦ ¨¦tablie ¨¤ la suite de l¡¯¨¦tude des collections existant dans notre
laboratoire et de r¨¦f¨¦rences d¨¦j¨¤ publi¨¦es, que nous avons accept¨¦es apr¨¨s en avoir v¨¦rifi¨¦ la valeur.
ANGOLA : Cabinda ; CAMEROUN : Garoua, Touroua, Foumban, Bafia, Batouri, Akoloninga,
Djouma, Yaound¨¦ ; CENTRE-AFRIQUE : Bangui, Fort-Sibut, Bossangoa, Ippi, Ouango, Obo ;
CONGO-BRAZZAVILLE : Dolisie, Brazzaville, Makoua ; CONGO-LEOPOLDVILLE : Bosobolo,
Coquilhatville, Garamba ; COTE D¡¯IVOIRE : Bingerville, Sorotouna, Tonhoul¨¦, Mankono, Seguela,
Touba, Divo, Lakota, Bouafl¨¦, Toumodi, Bouak¨¦, Minankro, Marabadiassa, Bondoukou, Korhogo,
Gans¨¦ ; DAHOMEY : Cotonou, Ablangandan, Porto-Novo, S¨¦m¨¦, Hountagb¨¦ (Athi¨¦m¨¦) , Djidja
(Abomey), Dan (Bohicon) , Agouagon, Atch¨¦rib¨¦, Paouignan (Dassa) , Dassa-Zoum¨¦, Savalou, Lo-
gozoh¨¦, Sav¨¦, Bori, Parakou, Okpara, Y¨¦r¨¦marou, Nikki, Bessassi (Nikki) , Konni (Nikki) , Djougou,
Tch¨¦tti, Kouand¨¦, Tangui¨¦ta, Natitingou, Gouand¨¦ (Tangui¨¦ta) , Ina (Bamb¨¦r¨¦k¨¦) , Sondo (Kandi) ,
Toui (Kandi), Gogonou (Kandi) , S¨¦fou (Kandi), Gamia (Kandi) , Toussou (Banikoara) , Banikoara,
Malanville ; GABON : Samkita ; GHANA : Santana, Penyabi, Bandewa, Daboya, Mankuma, Kete-
krachi, Obuasi ; GUINEE : Kindia, Toumanea, Sareya (Kouroussa) , Kodin (Dabola) , Soundougou
(Diari), Friguiagb¨¦, Nz¨¦r¨¦kor¨¦, Keoulenta, Nimba, Nion, Ouyaor¨¦, Gogota (Nz¨¦r¨¦kor¨¦) , Belissa
(Kissidougou) , Ouand¨¦k¨¦r¨¦, Dioulaboubou (Kissidougou) , Soundou (Gu¨¦k¨¦dou) ; GUINEE PORTU-
GAISE : Bambadinca (Fulacunda) ; HAUTE-VOLTA : Dougoumato, Bati¨¦, P?, Ouagadougou,
Wakara, Sara (K¨¦dougou) ; KENYA : Loitokitok (Kilimandjaro), Meru (Mt Kenya), Karati forest
(Rift Valley) ; MALI : Sotuba ; NIGERIA : Bokani, Zungeru, Tegina, Kontagora, Osubu, Baro,
Mina, Karin, Kiri, Kofare, Mubi, Maba, Biu (Bornu), Ajasse ; NYASALAND : Chitipa valley
(Dowa) ; SENEGAL : ?le des Madeleines, Sangalkam, Thiaroye, Kolda, Ziguinchor ; SIERRA
LEONE : Hangha, Kaballa; SUDAN : Nimule, Kapoeta, Borna plains, Holo, Mongalla, Keirallah,
Lugurren, Sunat, Bundle, Magwe, Mvolo, Guar (Galual-Nyang), Yirol, Kenisa ; TANGANYIKA :
Mgunda (Kilosa), Kilosa, Liwale (Nachingwea) ; TOGO : Bismarckburg, Misahohe, Lom¨¦, Sawaga
(Naki-est) , Natar¨¦ (Naki-est) , L¨¦on (Niamtougou) ; UGANDA : Murchison falls (Lango), Madi
(Acholi) , Dumuli.
Remarques. - Nous avons volontairement omis de citer dans la liste ci-dessus la r¨¦f¨¦rence
suivante : Egypte, KOCH, 1844. A ce sujet, il faut penser avec plusieurs auteurs, dont HOOGSTRAAL
(1956, p. 758), qu¡¯il s¡¯agit d¡¯une erreur dans l¡¯¨¦tiquetage des exemplaires r¨¦colt¨¦s, car il para?t invrai-
semblable que Rhipicephalus senegalensis ait pu exister en Egypte OU les conditions climatiques
sont, en quelque sorte, oppos¨¦es ¨¤ celles qui r¨¨gnent en Afrique occidentale et centrale.
Les r¨¦f¨¦rences de THEILER (1962) relatives au Tanganyika, au Nyasaland et aux Rhod¨¦sies sont
probablement dues ¨¤ une confusion avec Rhipicephalus Zongus qui est l¡¯esp¨¨ce repr¨¦sentative de ces
r¨¦gions.
20 Aire de distribution.
Nous pouvons d¨¦finir l¡¯aire de distribution g¨¦ographique de Rhipicephalus senegalensis, dune
part en fonction.des zones de v¨¦g¨¦tation, et d¡¯autre part, en fonction des facteurs climatiques.
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82
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
a. - Zones de v¨¦g¨¦tation.
Rhipicephalus senegalensis est une tique commune des savanes sud-soudaniennes et des savanes
guin¨¦ennes ; sous forme de populations isol¨¦es, on la trouve encore dans les clairi¨¨res de for¨ºt. En
for¨ºt dense, l¡¯hygrom¨¦trie ¨¦lev¨¦e rend le milieu impropre ¨¤ l¡¯existence de la tique.
Si nous consid¨¦rons la ? Carte de v¨¦g¨¦tation de l¡¯Afrique au sud du tropique du Cancer ? (1959),
nous pouvons dire que Rhipicephalus senegalensis est distribu¨¦ dans les types de v¨¦g¨¦tation 8, 16
et 1¡¯7; dont nous rappelons les d¨¦finitions ci-apr¨¨s :
Le type de v¨¦g¨¦tation 8 est compos¨¦ d¡¯une mosa?que de for¨ºts et de savanes (r¨¦gions ¨¦qua-
toriales), recevant 1250 ¨¤ 2000 mm de pluies annuelles, r¨¦parties sur au moins 7 mois pluvieux.
Le type 16 est form¨¦ de for¨ºts claires, alternant avec des savanes bois¨¦es ou herbeuses de types
relativement humides, non diff¨¦renci¨¦s. Telles sont les savanes bois¨¦es guin¨¦o-oubanguiennes qui
re?oivent 1250 ¨¤ 1500 mm de pluies annuelles en 7 ¨¤ 8 mois pluvieux. Telles sont encore les savanes
bois¨¦es sub-¨¦quatoriales et les savanes orientales d¡¯altitude.
Le type 17 comprend ¨¦galement des for¨ºts claires et des savanes bois¨¦es ou herbeuses, mais
constitue des aires, septentrionales par rapport ¨¤ la zone 16, o¨´ abondent l¡¯lsoberlinia doka et l¡¯Iso-
berlinia dalzieli. C¡¯est dans cette zone que se situent les savanes bois¨¦es subtropicales et sud-souda-
niennes, r¨¦gions qui re?oivent de 1000 ¨¤ 1250 mm de pluies annuelles r¨¦parties sur 4 ¨¤ 6 mois
pluvieux.
b. - Facteurs cl¨¤matiques.
Nous pouvons d¨¦finir l¡¯aire de distribution g¨¦ographique en fonction de la pluviom¨¦trie et
de la temp¨¦rature.
Rhipicephalus senegalensis est distribu¨¦ entre les isohy¨¨tes de 1000 ¨¤ 2 000 mm de pluies
annuelles r¨¦parties sur 4 ¨¤ 8 mois. Dans le cas de Sangalkam, on a un ?lot humide (niayes) au sein
d¡¯une zone soudanienne; en effet, cette r¨¦gion est une relique de v¨¦g¨¦tation guin¨¦enne, avec cours
d¡¯eau et palmiers; elle ne re?oit pas plus de pluies que la r¨¦gion environnante (500 ¨¤ 600 mm par
an), mais plusieurs facteurs : influence de l¡¯oc¨¦an, importance de la couverture v¨¦g¨¦tale, structure
du sous-sol, entretiennent un microclimat relativement humide durant toute l¡¯ann¨¦e, gr?ce auquel
le cycle de Rhipicephalus senegalensis peut se r¨¦aliser.
Rhipicephalus senegalensis est distribu¨¦ entre les isothermes de 25¡± C nord et 28¡± C sud en
janvier et les isothermes de 30¡± C nord et 23¡± C sud en juillet. Cette esp¨¨ce supporte une amplitude
thermique de 5¡± C et des extr¨ºmes allant de 23¡± C ¨¤ 30¡± C.
Rhipicephalus senegalensis est donc une tique d¡¯Afrique occidentale et centrale, localis¨¦e dans
les r¨¦gions pluvieuses (zones 8, 16 et 1¡¯7 recevant de 1000 ¨¤ 2 000 mm de pluie par an}. En Afrique
orientale elle est confin¨¦e dans les savanes bien fournies en v¨¦g¨¦tations, sur le pourtour des cours
d¡¯eau et des lacs (lac Victoria).
D ) FRGQUENCE
SAISONNIl?RE
Afin d¡¯¨¦tablir la fr¨¦quence saisonni¨¨re des adultes de Rhipicephalus senegalensis dans la niaye
de Sangalkam nous avons, tout au long de deux ann¨¦es, 1961 et 1962, r¨¦alis¨¦ des r¨¦coltes hebdo-
madaires de tiques. Cinq veaux, toujours les m¨ºmes, vivant avec le troupeau ¨¤ l¡¯¨¦table et dans
la brousse, ont ¨¦t¨¦ syst¨¦matiquement examin¨¦s toutes les semaines et d¨¦barrass¨¦s de leurs tiques,
qui ont ¨¦t¨¦ d¨¦termin¨¦es et compt¨¦es.
Nous donnons dans le tableau suivant le relev¨¦ du nombre de Rhipicephalus senegalensis
r¨¦colt¨¦s chaque mois.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TI,QUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
83
Nombre de
1?hipicephalus senegalensis
r¨¦colt¨¦s dans le mois
Mois
(adultes)
1961
1962
Janvier . . . . . . . . . . .
4
11
F¨¦vrier . . . . . . . . . . .
0
13
Mars . . . . . . . . . . . . .
8
36
Avril . . . . . . . . . . . . .
21
Mai . . . . . . . . . . . . . .
7
T9
Juin . . . . . . . . . . . . . .
369
65
Juillet
. . . . . . . . . . .
588
939
Ao?t . . . . . . . . . . . . .
222
189
Septembre . . . . . . . .
57
77
Octobre
. . . . . .
12
25
Novembre . : : . . . . . .
11
7
D¨¦cembre
. . . . . . . .
1
0
Total . . . . . . . . . . .
1300
1432
Ce tableau nous a permis d¡¯¨¦tablir une courbe de fr¨¦quence du nombre de tiques r¨¦colt¨¦es
mensuellement (Courbes 1, p. 84). Ces courbes pr¨¦sentent un maximum tr¨¨s net, qui se situe
au mois de juillet, date d¡¯apparition des premi¨¨res pluies de l¡¯hivernage. Signalons que de petites
variations climatiques : journ¨¦es nuageuses, petite pluie, ros¨¦e abondante, peuvent dans certains
cas favoriser la ? sortie ? de quelques adultes. Nos courbes indiquent la pr¨¦sence de telles mani-
festations au mois d¡¯avril.
Nous avons pens¨¦ qu¡¯une comparaison de ces courbes avec celles de la climatologie de la r¨¦gion
pourrait ¨ºtre int¨¦ressante. Dans le tableau suivant nous donnons les valeurs pluviom¨¦triques relev¨¦es
¨¤ la station de Dakar-Yoff (S¨¦n¨¦gal). A Sangalkam, les valeurs sont sensiblement du m¨ºme ordre.
T1?r¨¦cipitation en mm1
Mois
1961
1962
Janvier
. . . . . . . . . .
>
>
F¨¦vrier
. . . . . . . .
>
B
Mars . . . . . . . . . . . . .
>
>
Avril . . . . . . . . . . . . .
>
a
Mai . . . . . . . . . . . . . .
Juin . . . . . . . . . . . . .
G9
A9
Juillet
. . . . . . . . . . .
223;l
53:3
Ao?t . . . . . . . . . . . . .
137,5
413,,4
Septembre . . . . . . . .
219,8
56,7
Octobre
. . . . . . . .
>
171,8
Novembre . . . . . . . . .
>
>
D¨¦cembre
. . . . . . . .
>
>
Moyenne annuelle .
614,3
709,l

84
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Courbes 1
Ordonn¨¦e : mois de l¡¯ann¨¦e.
Abcisse : nombre de tiques.
Courbes II
Ordonn¨¦e : mois de l¡¯ann¨¦e.
Abcisse : mm de pluies.
j?MAIlJJASOND
Si nous ¨¦tablissons une courbe pluviom¨¦trique pour chacune de ces deux ann¨¦es, nous obtenons
les courbes II.
De l¡¯observation compar¨¦e des courbes 1 et II, nous pouvons d¨¦duire que la sortie massive
des tiques adultes d¨¦pend moins de l¡¯importance des pr¨¦cipitations et de la dur¨¦e de la saison
pluvieuse, que de la premi¨¨re pluie annuelle importante qui apporte ¨¤ la r¨¦gion ass¨¦ch¨¦e, l¡¯humidit¨¦
n¨¦cessaire ¨¤ 1 ¨¦panouissement de sa flore et de sa faune.
Conclusion. - Comme nous avons pu le constater sur les courbes et dans les tableaux, aussi
bien pour l¡¯ann¨¦e 1961 que pour l¡¯ann¨¦e 1962, le maximum de fr¨¦quence se situe juste apr¨¨s la
premi¨¨re pluie annuelle et d¨¦cro?t rapidement jusqu¡¯¨¤ la fin de l¡¯hivernage. En effet, c¡¯est au d¨¦but
de l¡¯hivernage que se trouvent r¨¦unies toutes les conditions favorables ¨¤ la maturation des adultes,

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
85
puis ¨¤ leur reproduction : pr¨¦cipitations importantes, humidit¨¦ accrue, temp¨¦rature ¨¦lev¨¦e et
constante.
Les courbes de fr¨¦quence ¨¦tant ¨¤ un seul maximum, on peut en d¨¦duire qu¡¯il n¡¯y a qu¡¯un cycle
par an. D¡¯autre part, il faut noter la soudainet¨¦ de l¡¯apparition du maximum num¨¦rique dans les
48 heures suivant la premi¨¨re pr¨¦cipitation annuelle importante. Tout au long de l¡¯ann¨¦e, en dehors
de la saison pluvieuse, des adultes sont r¨¦colt¨¦s sur les bovins, mais en petite quantit¨¦. Cette unique
pouss¨¦e saisonni¨¨re, en relation avec la pluviom¨¦trie et l¡¯hygrom¨¦trie, ne peut ¨ºtre interpr¨¦t¨¦e que
comme la confirmation manifeste que le cycle est tr¨¨s influenc¨¦ par les conditions climatiques, ¨¤ un
point tel qu¡¯il prend l¡¯allure d¡¯un cycle annuel.
E) C Y C L E IWOLUTIF N A T U R EL .
D¡¯apr¨¨s l¡¯ensemble des donn¨¦es ¨¦tablies jusqu¡¯ici en ce qui concerne les h?tes de Rhipicephalus
senegalensis, la distribution g¨¦ographique de la tique et la fr¨¦quence saisonni¨¨re des adultes, nous
pouvons tenter de d¨¦crire le cycle ¨¦volutif de cet acarien tel qu¡¯il doit se d¨¦rouler dans la nature.
10 Les ?ufs.
Les ?ufs sont pondus ¨¤ m¨ºme la terre, en juillet, ao?t et septembre principalement. Entass¨¦s
les uns sur les autres, ils forment un amas dont le volume est aussi important que celui de la femelle
gorg¨¦e, Peu de temps avant l¡¯¨¦closion de la larve, appara?t, sur une face de l¡¯?uf, une tache blanche
due ¨¤ l¡¯accumulation des d¨¦chets dans la v¨¦sicule excr¨¦trice. Quelques jours apr¨¨s, l¡¯enveloppe de
l¡¯?uf se fend, la larve se d¨¦gage et sort de sa coque.
20 Les larves.
Au sortir de l¡¯oeuf, les larves s¡¯agglutinent entre elles, humides et transparentes, et attendent
que leur chitinisation soit achev¨¦e avant de se r¨¦pandre dans la nature ¨¤ la recherche d¡¯un h?te.
Les larves vont rechercher des biotopes bien particuliers, tels que les terriers de Rongeurs ou
d¡¯insectivores o¨´ elles trouveront r¨¦unies toutes les conditions indispensables ¨¤ leur survie et ¨¤
l¡¯accomplissement du repas sanguin, c¡¯est-¨¤-dire temp¨¦rature et humidit¨¦ contantes, ainsi que l¡¯h?te
ad¨¦quat. Cependant, il est plus probable que les larves qui arrivent ¨¤ atteindre un tel biotope sont
celles qui, au cours de leurs recherches, ont la chance de s¡¯accrocher ¨¤ un h?te passant ¨¤ leur port¨¦e
et qui les transportera dans le terrier.
Quand la larve est repue, elle tombe sur le substratum, le plus souvent dans le g?te, apr¨¨s s¡¯¨ºtre
d¨¦tach¨¦e de l¡¯h?te, et entre en pupaison. La pupaison larvaire demande des conditions climatiques
bien d¨¦finies et constantes qui lui sont offertes par le g?te ¨¤ petits mammif¨¨res. La pupaison se fera
donc ¨¦galement dans le g?te.
Peu de larves arriveront ¨¤ donner des pupes, du fait des nombreuses conditions qui doivent
¨ºtre r¨¦unies pour assurer leur survie et la r¨¦alisation du repas sanguin, en particulier le passage
d¡¯un h?te favorable ¨¤ leur port¨¦e. En ¨¦tuve, des larves ont ¨¦t¨¦ conserv¨¦es pendant quatre mois
¨¤ jeun; cette r¨¦sistance est un pr¨¦cieux atout dans la vie au naturel.
3¡± Les nymphes.
La pulpe larvaire reste immobile dans son abri, mais change de couleur, de brun fonc¨¦ elle
devient gris blanch?tre. Une fois la pupaison achev¨¦e, l¡¯enveloppe de la pupe se rompt, lib¨¦rant une
nymphe notablement diff¨¦rente de la larve. Il y a donc eu une v¨¦ritable m¨¦tamorphose.

86
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Comme la larve au sortir de son ?uf, la nymphe est luisante, molle, transparente, puis au fur
et ¨¤ mesure que la chitinisation se poursuit, elle devient brun?tre et acquiert l¡¯assurance compl¨¨te
de ses mouvements. C¡¯est apr¨¨s ce durcissement de la chitine que la nymphe peut se nourrir.
Le milieu o¨´ appara?t la nymphe est diff¨¦rent de celui o¨´ est n¨¦e la larve. La nymphe ¨¦clat
dans le terrier o¨´ elle trouve naturellement les conditions n¨¦cessaires ¨¤ son d¨¦veloppement, biotope
et h?te. Ce dernier peut tr¨¨s bien ¨ºtre le Rongeur sur lequel la larve s¡¯¨¦tait gorg¨¦e.
La nymphe a donc presque toutes les chances de trouver un h?te nourricier. Comme pour la
larve, le repas sanguin se fait dans le g?te; la nymphe gorg¨¦e tombe dans le terrier, entre en pupaison
et donne un adulte.
4¡± Les adultes
Le processus de transformation de la nymphe en adulte est le m¨ºme que celui qui se r¨¦alise
au cours de la transformation de la larve en nymphe. Les adultes, une fois ¨¦clos, vont attendre ¨¤
l¡¯abri dans les terriers que les conditions climatiques ext¨¦rieures leur soient favorables. C¡¯est le cas
¨¤ Sangalkam, avant la premi¨¨re pluie de l¡¯hivernage, de janvier ¨¤ juin.
a. -Recherche de l¡¯h?te.
Les adultes ne sont pas contraints, comme les immatures, ¨¤ habiter un biotope pr¨¦cis pour
assurer leur d¨¦veloppement. Ils errent dans la nature, ¨¤ la recherche d¡¯un h?te; leur g?te de repos
est la terre qui constitue un refuge contre la baisse de temp¨¦rature nocturne ou la chaleur et la
s¨¦cheresse diurnes, et c¡¯est ¨¤ l¡¯aff?t sur une tige de gramin¨¦e ou sur tout autre v¨¦g¨¦tal que la tique
attend son h?te. L¡¯activit¨¦ journali¨¨re consiste en une succession de mont¨¦es et de descentes de la
tique le long de la tige servant de point d¡¯aff?t : les d¨¦placements sont donc verticaux.
La position de chasse est tr¨¨s caract¨¦ristique : la tique se tient ¨¤ l¡¯extr¨¦mit¨¦ d¡¯une tige (50 ¨¤
150 cm de hauteur), de telle sorte que ses deux pattes ant¨¦rieures ne tiennent pas la tige et sont
dress¨¦es comme des antennes. Il suffit qu¡¯un mammif¨¨re passe ¨¤ sa port¨¦e pour que la tique
s¡¯accroche aux poils de l¡¯h?te gr?ce ¨¤ ses pulvilles et ¨¤ ses griffes.
Ainsi, parasites et h?tes vont ¨¤ la rencontre l¡¯un de l¡¯autre. La tique en choisissant son point
d¡¯aff?t, l¡¯h?te en se d¨¦pla?ant sur un terrain de chasse ou de p?ture. Une fois l¡¯h?te trouv¨¦, les adultes
vont pouvoir se gorger et s¡¯accoupler.
b. - Repas sanguin et accouplement.
M?les et femelles font un repas sanguin.
Le m?le se gorge assez vite, son abdomen gonfle tr¨¨s l¨¦g¨¨rement. La femelle r¨¦alise un repas
sanguin plus important (elle peut atteindre 1 cm de longueur si le repas a ¨¦t¨¦ complet), mais arriv¨¦e
¨¤ un certain stade du gorgement, elle interrompt son repas pour ¨ºtre f¨¦cond¨¦e. Cet arr¨ºt, que certains
acarologistes appellent la ? diapause trophique virginale ? (BRUMPT, 1949, p. 10¡¯79), dure jusqu¡¯¨¤
l¡¯arriv¨¦e du m?le.
La f¨¦condation est donc perprandiale puisqu¡¯elle a lieu pendant le repas sanguin.
La femelle est d¨¦j¨¤ fix¨¦e quand le m?le se pr¨¦sente pour l¡¯accouplement. Le m?le se glisse SOUS
la femelle, plante son hypostome ¨¤ c?t¨¦ du sien, tandis qu¡¯avec ses pattes ant¨¦rieures il saisit la
basis capituli de sa partenaire et qu¡¯avec ses autres pattes il s¡¯accroche aux coxae 1, II et III.
Cependant le couple peut se former alors que les partenaires sont encore ¨¤ jeun ; dans ce cas repas
et f¨¦condation sont synchronis¨¦s et l¡¯interruption n¡¯existe plus.
Le spermatophore ¨¦labor¨¦ par le m?le est d¨¦pos¨¦, ¨¤ l¡¯aide des palpes, directement dans le
gonopore de la femelle, sans phase pr¨¦paratoire, comme c¡¯est souvent le cas chez les Erodes. (Exemple
de phase pr¨¦paratoire : le m?1.e peut ¨¦largir l¡¯ouverture du gonopore de la femelle ¨¤ l¡¯aide de son
hypostome, avant d¡¯y introduire son spermatophore) , Apr¨¨s l¡¯accouplement, qui peut durer plusieurs
heures, le m?le se d¨¦tache et meurt peu apr¨¨s.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRIC4INE << RHIPICEPHALUS SENEG.4LENSlS >>
87
Sit?t le repas termin¨¦, la femelle se d¨¦tache ¨¤ son tour, va se mettre ¨¤ l¡¯abri : couverture
v¨¦g¨¦tale, crevasses du sol, etc... r¨¦alise son oog¨¦n¨¨se, puis commence ¨¤ pondre.
c. - F¨¦condation, oog¨¦n¨¨se et ponte.
Le spermatophore tombe dans l¡¯atrium du gonopore, les spermatozo?des lib¨¦r¨¦s dans le vagin
vont f¨¦conder au passage les ovocytes de la femelle. Chaque ovocyte f¨¦cond¨¦ donnera un ?uf.
Les tiques sont ovipares. L¡¯oviducte se d¨¦vagine pour ¨¦vacuer les ?ufs. Au cours de l¡¯oog¨¦n¨¨se,
l¡¯organe du Gen¨¦, situ¨¦ dans la r¨¦gion c¨¦phalique, sous le scutum et d¨¦bouchant dorsalement entre
le scutum et le capitalum, acquiert peu ¨¤ peu un d¨¦veloppement consid¨¦rable. Quand la ponte
commence, cet organe se d¨¦vagine ext¨¦rieurement, passe entre le scutum et le capitulum, et arrive
¨¤ d¨¦border ce dernier. A l¡¯extr¨¦mit¨¦ ant¨¦rieure de l¡¯organe de Gen¨¦, se diff¨¦rencient deux ? doigts ?
qui arrivent ¨¤ atteindre l¡¯?uf ¨¤ la sortie du gonopore, ¨¤ l¡¯enserrer et ¨¤ le pousser en avant (NUTALL
& WARBURTON,
1911; ARTHUR, 1962).
Les travaux de FELDMAN-MUHSAM & HAVIVI (1960) ont mis en ¨¦vidence l¡¯existence de glandes
accessoires de l¡¯organe de Gen¨¦, dont les s¨¦cr¨¦tions recouvrent les ?ufs et les prot¨¨gent contre la
dessiccation. FELDMAN-MUHSAM (1963) a montr¨¦ que ces glandes d¨¦bouchaient au niveau des
aires poreuses.
Nous avons donc affaire ¨¤ un cycle triphasique (type 3 f, MOREL, 1962), c¡¯est-¨¤-dire qu¡¯il se fait
sur trois h?tes; apr¨¨s chaque repas, la tique se d¨¦tache de son h?te, tombe ¨¤ terre, entre en pupaison,
et, au stade suivant va de nouveau ¨¤ la recherche d¡¯un h?te.

MORPHOLOGIE
A) MORPHOLOGIE DE L¡¯CEUF.
Les ?ufs sont de forme ovale. Leurs dimensions moyennes sont les suivantes, longueur :
0,48 mm, largeur : 0,37 mm. (Dimensions du m¨ºme ordre que celles de la larve ¨¤ jeun). Une mince
pellicule constitue l¡¯enveloppe de l¡¯?uf. La masse de l¡¯?uf est form¨¦e, dans le cas d¡¯un ?uf fra?che-
ment pondu, par un tr¨¨s grand nombre de sph¨¦rules vitellines (fig. II). Aux d¨¦pens de cette masse
s¡¯organise peu ¨¤ peu la future larve.
1
2
FIG. II. - cEuf fra?chement pondu.
1: enveloppe de l¡¯?uf; 2 : sph¨¦rules vitellines
B) MORPHOLOGIE DE LA LARVE.
1¡± Aspect g¨¦n¨¦ral (fig. III et V).
Au sortir de l¡¯?uf, la larve hexapode est de forme ovalaire et de couleur testac¨¦e claire ; les
caecums intestinaux sont visibles par transparence. A mesure que la chitine durcit, la jeune larve
prend une teinte l¨¦g¨¨rement brune ; une fois gorg¨¦e de sang, elle devient gris-noir de plomb. A la
suite de mensurations effectu¨¦es sur 30 exemplaires, les dimensions moyennes sont les suivantes :
Larves
¨¤ jeun
gorg¨¦es
Longueur totale (de la pointe de l¡¯hypostome au feston
mm
mm
m¨¦dian)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,55 ¨¤ 0,65
1,25 ¨¤ 1,37
Largeur totale (au niveau de la 3¡± coxa) . . . . . . . . . . . . . . . .
0,31 ¨¤ 0,38
0,773 ¨¤ 0,79
Longueur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,18 ¨¤ 0,21
0,18 ¨¤ 0,25
Largeur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,30 ¨¤ 0,33
0,30 ¨¤ 0,35
Longueur du capitulum (de la pointe de l¡¯hypostome . . . .
¨¤ la base de la basis) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,09 ¨¤ 0,ll
0,09 ¨¤ 0.11
Largeur du capitulum (de la basis) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,14 ¨¤ 0,15
0,14 ¨¤ 0,15
Lz,
-

CONTRIRUTIOh¡¯ A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
89
Rupports (larves ¨¤ jeun) :
Longueur totale (Lt)
0,60
= - = 1,7
largeur totale (lt)
0,34
Longueur scutum (Ls)
0,19
= - = 033
largeur scutum (1s)
0,31
Longueur capitulum (Lc)
OJO
= - = 0,7.
largeur capitulum (lc)
0,14
20 La face dorsale (fig. III).
Dorsalement, on distingue ais¨¦ment deux parties : le gnathosoma ou capitulum et le corps avec
le scutum et I¡¯alloscutum.
FIG. III
:
larve face dorsale.
1: capitulum; 2: scutum; 3 : sillon cervical; 4: soie
scutale : sensillum s¨¦tif¨¦re; 5 : sensillum : sensillum
hastiforme; 5¡¯ : sensillum auriforme; 6 : oeil; 7 : allo-
scutum; 8 : soie centrodorsale; 9 : soie marginodorsale;
10 : sensillum : sensillum sagittiforme; 11 : feston lat¨¦-
ral 1; 12 : feston m¨¦dian; 13 : caecums intestinaux.
soie marginodorsale (¨¤ une barbule).
soie scutale.
a. - Le capitulum (fig. IV).
Nous appelons capitulum l¡¯ensemble de la pi¨¨ce basale ou basis capituli, des palpes, des ch¨¦li-
c¨¨res et de l¡¯hypostome.
6

90
COWRIRUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRIC.4INE ? RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS ?
La basis capituli est une pi¨¨ce chitineuse, bien plus large que longue. Elle se termine ¨¤ droite
et ¨¤ gauche, en pointes tr¨¨s aigues. Ces pointes sont les auricules situ¨¦s au niveau du milieu de la
longueur de la basis. Quatre protub¨¦rances de cette derni¨¨re repr¨¦sentent les cornes. On distingue
deux cornes basidorales, ¨¤ peine marqu¨¦es et 2 cornes basiventrales, en angle droit ¨¦mouss¨¦.
FIG. IV. - Capitulum (d¨¦tail).
1 : s¨¦rie; 2 : rang; 3 : dent hypostomale; 4: doigts des
ch¨¦lic¨¨res; 5 : articulation palpale; 6 : axe hypostomal;
7 : article palpa1 1; 8 : soie ventro-palpale frang¨¦e;
9 : article palpa1 II.
Les palpes, dirig¨¦s vers l¡¯avant, s¡¯ins¨¨rent sur la busis capituli, l¡¯un ¨¤ droite, l¡¯autre a gauche.
Ils comprennent deux articles apparents, bien que constitutivement il y en ait 4, mais les 3 premiers,
soud¨¦s entre eux, forment l¡¯article palpa1 1, le 4¡± est l¡¯article palpa1 II qui n¡¯est visible que ventrale-
ment. Ces articles ne sont pas articul¨¦s. Les palpes sont convexes vers l¡¯ext¨¦rieur, concaves a l¡¯inte-
rieur, de fa?on ¨¤ coiffer l¡¯hypostome.
Les ch¨¦lic¨¨res, implant¨¦s dans la r¨¦gion m¨¦diane ant¨¦rieure de la basis sont au nombre de 2 et
form¨¦s chacun d¡¯une partie basale fixe et d¡¯une partie distale, dite digitale, mobile : l¡¯ensemble cons-
titue une pseudopince.
Situ¨¦ sous les ch¨¦lic¨¨res, l¡¯hypostome est rigide, en massue. Il porte des dents pointues et diri-
g¨¦es vers l¡¯arri¨¨re. On compte 4 s¨¦ries de dents dispos¨¦es sur* 6 ¨¤ 7 rangs ; la formule hypostomale
est la suivante : 212, c¡¯est-¨¤-dire que de part et d¡¯autre d¡¯un axe de sym¨¦trie confondu avec l¡¯axe
hypostomal, on compte deux s¨¦ries de dents. L¡¯hypostome est form¨¦ par la suture de 2 ¨¦l¨¦ments
homologues ; sur un rang donn¨¦, les dents ¨¦tant semblables, on dit que l¡¯hypostome est homodonte.
L¡¯hypostome sert ¨¤ fixer la tique sur la peau de l¡¯animal, ¨¤ la mani¨¨re d¡¯une ancre. La fixation
sur l¡¯h?te se fait en deux ¨¦tapes :
La premi¨¨re ¨¦tape est constitu¨¦e par l¡¯attaque de la peau par les ch¨¦lic¨¨res. Les mouvements
alternatifs des muscles extenseurs et fl¨¦chisseurs actionnent les doigts des ch¨¦lic¨¨res qui p¨¦n¨¨trent
dans la peau de l¡¯h?te, gr?ce ¨¤ leurs dents lat¨¦rales tranchantes. C¡¯est donc une ¨¦tape purement
m¨¦canique. La deuxi¨¨me ¨¦tape est un ph¨¦nom¨¨ne physico-chimique : la plaie caus¨¦e par l¡¯action
des ch¨¦lic¨¨res sert de porte d¡¯entr¨¦e aux s¨¦cr¨¦tions salivaires de la tique. La salive, gr?ce aux
diastases qu¡¯elle contient, entra?ne, par digestion, la formation d¡¯un conduit tissulaire dans lequel
prennent naturellement place les ch¨¦lic¨¨res et l¡¯hypostome. Autour de cet ensemble, il se forme
un manchon hyalin d? ¨¤ la pr¨¦cipitation de certains ¨¦l¨¦ments salivaires : ce manchon parfait la fixa-
tion de la tique sur l¡¯animal et immobilise l¡¯hypostome. La salive contient un anticoagulant et, occa-
sionnellement, des ¨¦l¨¦ments parasitaires. Au total, cette fixation est lente.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
91
b. - Le scutum.
Le scutum, bien chitinis¨¦, est plus large que long. Il porte 3 paires de sensilla s¨¦tif¨¨res ou soies
scutales, 4 paires de sensilla hastiformes et une paire de sensilla auriformes ¨¤ la base du sillon cer-
vical. A la partie ant¨¦rieure, un d¨¦but de sillon cervical est visible. Lat¨¦ralement, le scutum porte
2 yeux plats, lenticulaires, l¨¦g¨¨rement convexes vers l¡¯ext¨¦rieur.
c. - L¡¯alloscutum.
L¡¯alloscutum comprend tout le reste de la face dorsale, il n¡¯est pas chitinis¨¦. Quand la larve est
¨¤ jeun, le t¨¦gument de l¡¯alloscutum est transparent, pliss¨¦ ; apr¨¨s gorgement, les plis se d¨¦font, la
cuticule se tend et la transparence dispara?t. L¡¯alloscutum porte : 2 paires de soies centrodorsales,
8 paires de soies marginodorsales, 1 paire de sensilla sagittiformes situ¨¦s au niveau de la 4¡± paire de
festons, et plusieurs paires de sensilla hastiformes et auriformes.
Les soies marginodorsales sont g¨¦n¨¦ralement lisses, quelquefois barbel¨¦es. Le bord post¨¦rieur
de l¡¯alloscutum est marqu¨¦ par 9 festons, 1 feston m¨¦dian et 4 paires de festons lat¨¦raux num¨¦rot¨¦s
de 1 ¨¤ IV en allant du centre vers les bords.
3¡± La face ventrale (fig. V).
La face ventrale du corps ne pr¨¦sente pas de divisions bien marqu¨¦es, elle porte, outre un
certain nombre de soies, un uropore situ¨¦ vers le tiers post¨¦rieur de l¡¯animal. L¡¯uropore OU faux
FIG. V. - Larve, face ventrale.
1: coxa 1; 2 : trochanter; 3 : f¨¦mur; 4 : ge-
nual; 5 : tibia; 6 : tarse; 7 : soie ventrale;
8 : uropore; 9 : valve uropode.
,.e
_~
-
-..-
---

--

9 2
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE L.4 TIQUE AFRICAINE ? RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
anus est ferm¨¦ par deux valves uroporales garnies de soies. Sur la face ventrale s¡¯ins¨¨rent les
pattes.
Les larves d¡¯lodidae poss¨¨dent 3 paires de pattes seulement ; chaque patte est form¨¦e des
articles suivants : coxa, trochanter, f¨¦mur, genual, tibia et tarse, que de nombreux auteurs d¨¦signent
dans le m¨ºme ordre par les chiffres romains : 1, II, III, IV, V et VI.
Seuls les coxae et les tarses pr¨¦sentent un int¨¦r¨ºt morphologique de d¨¦termination.
Les coxae sont directement fix¨¦es sur la face ventrale du corps, elles sont immobiles. La coxa 1
porte ¨¤ l¡¯angle post¨¦ro-interne une car¨¨ne en angle mousse. Les coxae II et III poss¨¨dent une petite
¨¦caille post¨¦ro-externe.
Les tarses constituent la partie terminale des pattes et portent ¨¤ leur extr¨¦mit¨¦ un organe
de fixation form¨¦ par une pulville ou ventouse, et par 2 crochets. Les pulvilles et les griffes sont
port¨¦es par une sole articul¨¦e sur le tarse par l¡¯astragale. L¡¯ensemble forme un ambulacre. Le
tarse de la premi¨¨re paire de pattes porte l¡¯organe de Haller, d¨¦crit pour la premi¨¨re fois par HALLER
en 1881 sur un Ixode. Cet organe est form¨¦ par une capsule ferm¨¦e et une petite cupule ant¨¦rieure
ouverte ; ces 2 concavit¨¦s renferment un certain nombre de soies sensorielles inf¨¦rieur ¨¤ 10. D¡¯apr¨¨s
bon nombre d¡¯auteurs, dont ARTHUR (1962), ces soies seraient sensibles ¨¤ l¡¯humidit¨¦ de l¡¯air et ¨¤
l¡¯odeur (fig. VI).
FIG. VI. - Tarse 1.
1 : organe de Haller; 2 : crochets; 3 : pulvilIe;
4 : sole; 5 : astragale.
C) MORPHOLOGIE DE LA NYMPHE.
1" Aspect g¨¦n¨¦ral (fig. VII et VIII).
Au sortir de la pupe larvaire, la nymphe octopode est de forme ovalaire allong¨¦e et de couleur
d¡¯abord tr¨¨s claire, puis de plus en plus brune au fur et ¨¤ mesure que la chitmisation se poursuit. La
nymphe m?re est brun-orange. Gorg¨¦e de sang, la nymphe devient noire.
Les dimensions moyennes de la nymphe ¨¤ jeun (mensurations effectu¨¦es sur 30 exemplaires)
et de la nymphe gorg¨¦e sont les suivantes :
Nymphes
¨¤ jeun
gorg¨¦es
mm
mm
Longueur totale (Lt) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,30 ¨¤ 1,50
3,50 ¨¤ 3,80
Largeur totale (lt) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,75 ¨¤ 0,80
2.50 ¨¤ 2.70
Longueur du scutum (Ls) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,48 ¨¤ 0,50
m¨ºmes
Largeur du scutum (1s)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,56 ¨¤ 0,57
t
dimensions
Longueur du capitulum (Lc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,23 ¨¤ 0,28
que celles de la
nymphe ¨¤ jeun
Largeur du capitulum (lc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,33 ¨¤ 0,37
J

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>>
93
Rupports (nymphes ¨¤ jeun) :
Lt
$40
-= - = 1,a
1t
0,77
LS
0,49
- = - = 0,s
IS
0,56
Lc
0,25
-= - = 0,7
IC
0,35
0,lm
I
FIG. VII. - Nymphe
2
A : face dorsale
1 : sillon scapulaire;
2 : sillon param¨¦dian ant¨¦-
rieur;
: sillon marginal;
: sillon param¨¦dian post¨¦-
rieur;
: sillon m¨¦dian;
3
: foweue centmles.
B : soie marginodorsale
(¨¤ une barbule)

94
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TlQUE AFKICAINE << RHIPICEPIIALUS SENEGALENSIS >>
2¡± La face dorsale (fig. VII).
a - L e capitulum.
La largeur de la basis capituli est ¨¦gale ou sup¨¦rieure au double de la longueur. Les auricules
sont situ¨¦s au niveau de son tiers inf¨¦rieur. La saillie des auricules est ¨¤ angle tr¨¨s aigu.
Les palpes sont rectilignes ext¨¦rieurement et form¨¦s par 3 articles apparents.
Les ch¨¦lic¨¨res sont identiques ¨¤ ceux de la larve.
L¡¯hypostome de la nymphe diff¨¨re de celui de la larve uniquement par le nombre de dents qu¡¯il
porte. En effet, chez la nymphe on compte 4 s¨¦ries de dents dispos¨¦es sur 9 ¨¤ 10 rangs, au lieu
de 6 ¨¤ 7 chez la larve.
b. - Le scutum.
Le scutum de la nymphe est l¨¦g¨¨rement plus large que long. Il porte de nombreuses soies et des
sensilla. Au sillon cervical s¡¯ajoute un sillon scapulaire bien marqu¨¦. Le scutum porte ¨¤ ses extr¨¦mit¨¦s
lat¨¦rales deux yeux identiques ¨¤ ceux de la larve.
FIG. VIII. - Nymphe,
face ventrale.
1 : sillon ventral;
2 : stigmate;
3 : sillon anal;
4: sillon post-anal.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
95
c. - L¡¯alloscutum.
L¡¯alloscutum de la nymphe est surtout caract¨¦ris¨¦ par les sillons qu¡¯il porte : 1 paire de sillons
marginaux, 1 paire de sillons param¨¦dians ant¨¦rieurs, 1 paire de sillons param¨¦dians post¨¦rieurs et
1 sillon m¨¦dian. Tous ces sillons sont ¨¦troits et bien marqu¨¦s.
Le bord post¨¦rieur de l¡¯alloscutum est marqu¨¦ par 11 festons, 1 feston m¨¦dian et 5 paires de
festons lat¨¦raux.
On peut observer, ¨¤ la partie m¨¦diane ant¨¦rieure de l¡¯alloscutum, 2 d¨¦pressions dorsales dont
la fonction reste encore probl¨¦matique ; ce sont les foveae ce?ztrales, difficiles ¨¤ observer chez la larve
mais bien ¨¦videntes chez les nymphes et les adultes.
3O La face ventrale (fig. VIII).
Outre les soies et les sensilla, la face ventrale pr¨¦sente un uropore du m¨ºme type que celui
de la larve, 1 paire de stigmates situ¨¦s sous la coxa IV, et 4 sillons.
Les stigmates sont sans cadre, en forme d¡¯ovale transverse. On peut compter 30 ¨¤ 40 gobelets
sph¨¦riques sur leur bordure (fig. IX).
0.1 I
FIG. IX. - Stigmate.
1 : gobelet sph¨¦rique; 2 : fente St+atique.
Les sillons que l¡¯on observe sur la face ventrale sont les suivants : 1 paire de sillons ventraux
et 1 sillon anal ouvert ant¨¦rieurement et continu¨¦ vers l¡¯arri¨¨re par un sillon post-anal.
Les nymphes ont 4 paires de pattes dont les articles sont homologues aux articles des pattes
larvaires. La coxa 1 est caract¨¦ris¨¦e par la pr¨¦sence d¡¯une ¨¦pine interne et d¡¯une ¨¦pine externe
mousses. Les coxae II, III et IV ne poss¨¨dent qu¡¯une seule ¨¦pine, externe, mousse.
D) MORPHOLOGIE DU MALE.
1: Aspect g¨¦n¨¦ral (fig. X-XI).
Les m?les de Rhipicephalus senegalensis sont de taille relativement grande, leurs dimensions
moyennes, pour 30 mesures, sont les suivantes :
M?les
¨¤ jeun
gorg¨¦s
mm
Longueur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3,62y5,00
4,00 ¨¤ 5,12
Largeur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2,40 ¨¤ 2,75
2,80 ¨¤ 3,00
Longueur du scutum et du conscutum . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3,00 ¨¤ 4,00
m¨ºmes
Largeur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2,00 ¨¤ 2,50
dimensions
Longueur du capitulum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,60 ¨¤ 0,90
que celles du
Largeur du capitulum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,60 ¨¤ 0,65
m?le ¨¤ jeun

96
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Rapports (m?les ¨¤ jeun) :
Lt
4,31
- = - = 1,6
1t
2,57
Lc
0,75
- XI - ZZZ 1,2.
lc
0,62
Ces chiffres indiquent que le m?le, contrairement ¨¤ ce qui se passe chez les larves, les nymphes
et les femelles, se gorge tr¨¨s peu. La couleur du m?le varie du brun-rouge au brun-noir.
FIG. X. - M?le, face dorsale.
1 : champ cervical; 2 : fosse cervicale;
3 : champ scapulaire; 4 : fossette pilif¨¨re
(grosse ponctuation) ; 5 : ponctuation in-
terstitielle (ponctuation fine) ; 6 : pla-
quette ventrale ;7 : conscutum; 8: scu-
tum.
2¡± La face dorsale (fig. X) .
a. - Le capitulum.
La basis capituli est plus large que longue, mais la largeur reste inf¨¦rieure au double de la
longueur Les auricules sont situ¨¦s au niveau du tiers ant¨¦rieur de la basis, et leur saillie est ¨¤
angle droit ou obtus. Les cornes basidorsales sont bien marqu¨¦es, les cornes basiventrales sont en
angle droit ou obtus.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
97
Les palpes, courts, sont en forme de massue et arrivent ¨¤ envelopper compl¨¨tement l¡¯hypostome.
Ils sont form¨¦s par 4 articles bien individualis¨¦s, mais non articul¨¦s. L¡¯article palpa1 1 pr¨¦sente un
s¨¦tophore ou trochanter palpal. L¡¯article palpa1 II et le s¨¦tophore portent des soies ventropalpales
frang¨¦es.
L¡¯hypostome du m?le est homodonte. Il est form¨¦ par 6 s¨¦ries de dents, dispos¨¦es sur 6 ¨¤ 10 rangs.
Sa formule hypostomale est 3/3.
b. - Le scutum e t le conscut~m.
Le scutum et le conscutum constituent la partie dorsale scl¨¦rifi¨¦e de l¡¯animal. Ils sont caract¨¦-
ris¨¦s par leurs sillons et leurs ponctuations.
1) Les sillons. - Sur le scutum, les sillons cervicaux sont courts et profonds et les sillons sca-
pulaires bien dessin¨¦s. Ces sillons d¨¦limitent les 3 zones suivantes : 1 champ cervical, 2 fosses cervi-
cales et 2 champs scapulaires. Sur le conscutum, les sillons marginaux sont bien marqu¨¦s, ils
commencent au niveau des yeux et descendent post¨¦rieurement jusqu¡¯¨¤ limiter les festons IV et V.
Le sillon m¨¦dian et les sillons param¨¦dians sont ¨¦troits, en rainures, non ¨¦largis en fosses et peu
apparents.
2) Les ponctuations. - On trouve sur le scutum et le conscutum de Rhipicephalus senegalensis
deux types de ponctuations : de grandes ponctuations s¨¦tif¨¨res ou fossettes pilif¨¨res dispos¨¦es en
s¨¦ries apparentes et des ponctuations interstitielles tr¨¨s fines r¨¦parties sur toute la surface du corps.
La distribution des grandes ponctuations s¨¦tif¨¨res est la suivante : sur le scutum, 5 ¨¤ 10 grandes
ponctuations dans les sillons scapulaires et quelques ponctuations (15 ¨¤ 30) sur les champs cervicaux
et scapulaires amor?ant les s¨¦ries du scutum ; sur le conscutum, 20 ¨¤ 30 grandes ponctuations align¨¦es
dans les sillons marginaux, accentuant ainsi ces sillons, et 4 s¨¦ries longitudinales post¨¦rieures passant
entre les sillons m¨¦dian, param¨¦dians et marginaux.
3¡± La face ventrale (fig. XI).
La face ventrale est caract¨¦ris¨¦e par la pr¨¦sence du gonopore, des plaques adanales, des plaques
accessoires, des stigmates et des festons.
Le gonopore m?le est form¨¦ par 2 l¨¨vres, une l¨¨vre ant¨¦rieure, en tablier, rabattue sur une l¨¨vre
post¨¦rieure bordant l¡¯ouverture g¨¦nitale proprement dite.
Il existe 2 plaques adanales, identiques, et dispos¨¦es sym¨¦triquement de part et d¡¯autre du
sillon post-anal. Chacune d¡¯elles est en forme de faucille, trois fois plus longue que large. L¡¯angle
post¨¦ro-interne est aigu tandis que l¡¯angle interne du hile est ordinairement mousse (fig. XII).
Deux petites plaques accessoires sont situ¨¦es de chaque c?t¨¦ des plaques adanales, au m¨ºme
niveau, ¨¤ la terminaison du sillon ventral.
De forme virgulaire, les stigmates pr¨¦sentent une portion ant¨¦ro-ventrale arrondie o¨´ se trouve
l¡¯ouverture stigmatique, et une portion caudale, large et courte, formant une courbe ¨¤ petit rayon,
et dont l¡¯extr¨¦mit¨¦ tangente au conscutum est de largeur ¨¦gale ¨¤ celle d¡¯un feston.
Sur les exemplaires gorg¨¦s, 3 festons font saillie. Il s¡¯agit du feston m¨¦dian et de la premi¨¨re
paire de festons lat¨¦raux. Tous les festons poss¨¨dent sur leur partie ventrale une petite plaquette chi-
tinis¨¦e, visible dorsalement.
Les adultes poss¨¨dent 4 paires de pattes. Chez le m?le celles-ci sont de tailles in¨¦gales, en effet,
les pattes III et IV sont plus d¨¦velopp¨¦es que les pattes 1 et II.
La coxa I est caract¨¦ris¨¦e par un processus coxal ant¨¦rieur assez bien d¨¦velopp¨¦ et visible lat¨¦-
ralement en vue dorsale. Une ¨¦pine interne et une ¨¦pine externe, parall¨¨les, d¨¦limitent entre elles
une fente coxale allong¨¦e.
Les tarses sont bien chitinis¨¦s. Les tarses II, III et IV sont arm¨¦s chacun de 2 fortes pointes
dirig¨¦es ventralement.

FIG. XI. - M?le
A : face ventrale.
1: processus coxal ant¨¦rieur; 2 : ¨¦pine interne; 3 : ¨¦pine
externe; 4 : gonopore m?le; 5 : ¨¦pine externe; 6 : saillie
interne: 7 : plaques adanales; 8 : plaques accessoires.
B : soie marginodorsale (¨¤ une barbule).
FIG. XII. - Plaques adanale et accessoire.
1: pointe ant¨¦rieure; 2 : angle post¨¦ro-externe; 3 : angle post¨¦ro-interne;
4: hile; 5 : plaque accessoire.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
99
E) MORPHOLOGIE DE LA FEMELLE.
10 Aspect g¨¦n¨¦ral (fig. XIII).
La femelle de Rhipicephalus senegalensis est de couleur brun-rouge?tre ¨¤ brun-noir ; ¨¤ jeun ses
dimensions sont nettement inf¨¦rieures ¨¤ celles du m?le, gorg¨¦e, elle peut atteindre une taille
consid¨¦rable. A la suite de mensurations effectu¨¦es sur 30 exemplaires, ses dimensions sont les
suivantes :
Femelles
¨¤ jeun
gorg¨¦es
mm
mm
Longueur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3,37 ¨¤ 3,8
8,50 ¨¤ 10,oo
Largeur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,82 ¨¤ 2,00
5,00 ¨¤ 5,50
Longueur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,50 ¨¤ 1,55
m¨ºmes
Largeur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,45 ¨¤ 1,50
dimensions
Longueur du capitulum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,70 ¨¤ 0,73
que celles de la
Largeur du capitulum
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,70 ¨¤ 0,80
femelle ¨¤ jeun
J?E. XIII. - Femelle.
A: face dorsale
1: aire poreuse;
2 : champ marginal;
3 : champ paramarginal;
4 : champ param¨¦dian;
5 : a.uoscutum.
B : face ventrale
A
Rapports (femelles ¨¤ jeun) :
Lt
3,58
- zz - = 1,8
1t
1,91

100
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Ls
1,52
-=
1s
-
1,47 = 1,03
Lc
0,71
-.--.-=-
lc
0,75 = 0,9 .
Ces valeurs de rapport, compar¨¦es ¨¤ celles des larves et des nymphes, montrent qu¡¯il existe
au cours du d¨¦veloppement complet de l¡¯esp¨¨ce une dysharmonie de croissance.
2¡± La face dorsale (fig. XIII).
a. - Le capitulum.
Le capitulum de la femelle pr¨¦sente avec celui du m?le les diff¨¦rences suivantes : - les auricules
sont situ¨¦s au niveau de la moiti¨¦ de la longueur de la basis et leur saillie est en angle obtus. - le
capitulum de la femelle porte dorsalement 2 aires poreuses, bien indiqu¨¦es et distantes d¡¯une fois
leur diam¨¨tre. D¡¯apr¨¨s FELDMAN-MUHSAM (1963) au niveau de ces aires poreuses exude une sub-
stance lubrifiante secr¨¦t¨¦e par les glandes accessoires de l¡¯organe de Gen¨¦. Cette substance facilite
les mouvements de r¨¦traction et d¡¯extension de l¡¯organe de Gen¨¦ qui frotte sur la basis au moment
de son fonctionnement.
b. - Le scutum et l¡¯alloscutum.
Le scutum de la femelle est aussi long que large, sa forme g¨¦n¨¦rale est celle d¡¯un polyh¨¨dre ¨¤
angles arrondis. Les sillons et les ponctuations qu¡¯il porte sont identiques ¨¤ ceux du m?le.
La femelle ne poss¨¨de pas de conscutum, comme la larve et la nymphe un alloscutum fait suite
au scutum. Sur l¡¯alloscutum se dessinent aussi des sillons et des ponctuations assimil¨¦s aux sillons
et aux ponctuations port¨¦s par l¡¯alloscutum de la nymphe.
De nombreuses ponctuations pilif¨¨res sont distribu¨¦es dans les champs marginaux, les sillons
marginaux et paramarginaux et dans les champs param¨¦dians.
3¡± La face ventrale (fig. XIII).
La face ventrale est caract¨¦ris¨¦e par la pr¨¦sence du gonopore femelle, et des stigmates, mais
aussi par l¡¯absence de plaques adanales et accessoires.
Le gonopore femelle (fig. XIV).
Le gonopore est situ¨¦ au niveau des coxae II. Pour l¡¯examen morphologique de cet organe,
nous avons utilis¨¦ la m¨¦thode pr¨¦conis¨¦e par FELDMAN-MUHSAM (1951-52-53-56). L¡¯int¨¦r¨ºt de cette
m¨¦thode est qu¡¯elle permet d¡¯observer le gonopore d¨¦coup¨¦ et mont¨¦ entre lame et lamelle, et non
plus seulement en ¨¦piscopie comme le pratique DELPY (1949) pour le genre HyaZomma.
Ce que l¡¯on observe au microscope, c¡¯est la l¨¨vre post¨¦rieure du pore g¨¦nital, qui s¡¯ouvre tan-
gentiellement ¨¤ la surface ventrale chez la femelle a jeun. Ce pore s¡¯ouvre dans un atrium dans
lequel d¨¦bouche le vagin ; c¡¯est dans l¡¯atrium que le m?le d¨¦pose son spermatophore au cours de
l¡¯accouplement. La l¨¨vre post¨¦rieure, dans le cas de Rhipicephalus senegalensis pr¨¦sente sur les
bords ant¨¦rieurs un tr¨¨s fin rebord hyalin, bien diff¨¦rent des ¨¦paississements hyalins des Rhipice-
phalus du groupe sanguineus de l¡¯Ouest-Africain (MOREL dz VASSILIADES, 1962).
Le fond du gonopore est g¨¦n¨¦ralement plat chez les Rhipicephalus, l¡¯atrium est sph¨¦rique ou en
ampoules, sa largeur est ¨¦gale ou sup¨¦rieure ¨¤ celle du vagin ; sur les c?t¨¦s de l¡¯atrium, deux
scl¨¦rites constituent l¡¯organe de soutien, leur aspect est constant dans une m¨ºme esp¨¨ce.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
1 0 1
FIG. XIV. - Gonopore femelle.
1: bord de la l¨¨vre post¨¦rieure; 2 : rebord hyalin; 3 : scl¨¦rite atrial;
4 : atrium; 5 : vagin.
- Description du gonopore type de Rhipicephalus senegalensis :
L¡¯atrium est aussi large que la largeur du vagin, les bords ant¨¦rieurs de la l¨¨vre post¨¦rieure
pr¨¦sentent un tr¨¨s fin rebord hyalin, les scl¨¦rites atriaux sont aussi larges que l¡¯¨¦paisseur du vagin,
bien chitinis¨¦s et de forme sinueuse, donnant ¨¤ l¡¯ensemble de l¡¯atrium un aspect en lyre.
Les stigmates de la femelle sont l¨¦g¨¨rement diff¨¦rents des stigmates du m?le : leur queue est
courte et trapue, ¨¤ peine fl¨¦chie (fig. XIII).
Contrairement ¨¤ ce que l¡¯on observe chez le m?le, les pattes de la femelle sont toutes ¨¦gales
entre elles.
Les coxae sont identiques ¨¤ celles du m?le, mis ¨¤ part le fait que l¡¯¨¦pine interne des coxae II,
III et IV est compl¨¨tement ¨¦mouss¨¦e.
Les tarses II, III et IV de la femelle ne poss¨¨dent qu¡¯une seule pointe ventrale bien chitinis¨¦e,
la deuxi¨¨me est r¨¦duite ¨¤ un mamelon.
Diagnose
Au niveau des immatures, la diagnose sp¨¦cifique est extr¨ºmement difficile. En effet, les esp¨¨ces
du genre Rhipicephalus sont tr¨¨s homog¨¨nes, du point de vue morphologique, aux stades larvaires
et nymphaux.
Seule l¡¯observation des soies ventropalpales permet de s¨¦parer, dans ce genre, le sous-genre
Digineus du sous-genre Rhipicephalus. Tous les autres caract¨¨res que nous avons donn¨¦s dans la
morphologie des larves et des nymphes sont des caract¨¨res du genre.
Aussi, jusqu¡¯¨¤ ce jour, seules les m¨¦thodes d¡¯¨¦levage en laboratoire nous ont permis d¡¯isoler et
de d¨¦crire des immatures de Rhipicephalus senegalensis avec une certitude syst¨¦matique absolue. Il
n¡¯est donc pas possible ¨¤ l¡¯heure actuelle de donner une d¨¦finition morphologique pr¨¦cise de l¡¯esp¨¨ce
au niveau des immatures.
Par contre, en ce qui concerne les adultes, l¡¯esp¨¨ce est bien d¨¦finie morphologiquement.
D¨¦term¨¤nat¨´m
du m?le.
Le scutum et le conscutum portent de grosses ponctuations pilif¨¨res, dispos¨¦es en s¨¦ries appa-
rentes, et des ponctuations interstitielles, fines, distribu¨¦es r¨¦guli¨¨rement sur toute leur surface.

102
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALLJS SENEGALENSIS >>
Les sillons cervicaux sont courts et profonds, et les sillons scapulaires et marginaux, bien mar-
qu¨¦s. Les sillons marginaux descendent post¨¦rieurement juqu¡¯aux festons IV et V. Les sillons
m¨¦dian et param¨¦dians post¨¦rieurs sont peu apparents.
Les plaques adanales sont en forme de faucilles, trois fois plus longues que larges, ¨¤ angle post¨¦ro-
interne aigu. L¡¯angle interne du hile est ordinairement mousse.
Les stigmates sont ¨¤ queue large et courte, formant une courbe ¨¤ petit rayon. L¡¯extr¨¦mit¨¦
tangente au conscutum est de largeur ¨¦gale ¨¤ celle d¡¯un feston.
Trois festons font saillie quand le m?le est gorg¨¦.
D¨¦term¨¤nation de la femelle.
Le scutum et l¡¯alloscutum portent de grosses ponctuations pilif¨¨res dispos¨¦es en s¨¦ries apparentes,
et des ponctuations interstitielles fines distribu¨¦es r¨¦guli¨¨rement sur toute leur surface.
Les sillons cervicaux sont courts et profonds, les sillons scapulaires sont bien marqu¨¦s. Sur
l¡¯alloscutum, les sillons m¨¦dian, marginaux et paramarginaux sont nets et profonds.
L¡¯atrium du gonopore est aussi large que la largeur du vagin, les scl¨¦rites atriaux sont aussi
larges que l¡¯¨¦paisseur du vagin, bien chitinis¨¦s et de forme sinueuse, donnant ¨¤ l¡¯ensemble de l¡¯atrium
l¡¯aspect en lyre caract¨¦ristique. Cette description pr¨¦cise du gonopore de la femelle constitue
actuellement la meilleure d¨¦finition morphologique de l¡¯esp¨¨ce.
CONCLUSION
Au cours de ce travail, nous avons serr¨¦ de pr¨¨s la morphologie externe de la tique de l¡¯Ouest
Africain : Rhipicephalus senegalensis, et mis en ¨¦vidence un certain nombre de donn¨¦es biologiques :
h?tes exp¨¦rimentaux, naturels, distribution g¨¦ographique, fr¨¦quence saisonni¨¨re, qui nous ont
permis d¡¯¨¦tablir son cycle ¨¦volutif naturel.
Le probl¨¨me qui se posait ¨¤ nous ¨¦tait la diff¨¦renciation des esp¨¨ces ¨¤ l¡¯int¨¦rieur du complexe
simus :
- Rhipicephalus simus,
- Rhipicephalus groupe simus d¡¯Afrique occidentale,
- Rhipicephalus senegaletis,
- Rhipicephalus longus.
L¡¯¨¦tude de la morphologie des adultes, aussi bien chez le m?le que chez la femelle, de la biolo-
gie et de la distribution g¨¦ographique, diff¨¦rencie nettement Rhipicephalus senegalensis, Rhipicepha-
lus simus et Rhipicephalus groupe simus d¡¯Afrique occidentale. Nous estimons le probl¨¨me r¨¦solu.
Dans le cas de Rhipicephalus longus, le probl¨¨me appara?t plus complexe. En effet, les distribu-
tions g¨¦ographiques de Rhipicephalus senegalensis, d¡¯Afrique occidentale, et celles de Rhipicephalus
longus, d¡¯Afrique orientale, arrivent ¨¤ se chevaucher sur toute la r¨¦gion des savanes oubanguiennes
(Centre-Afrique, Cameroun). De plus la confusion est toujours possible entre ces 2 esp¨¨ces du fait
de la ressemblance des plaques adanales et des ponctuations dans certains cas (Rhipicephalus sene-
galensis de for¨ºt et Rhipicephalus longus de savane). Fort heureusement la morphologie du gonopore
de la femelle est toujours distincte et nous para?t le caract¨¨re diff¨¦renciateur essentiel. Ainsi, seule
l¡¯utilisation simultan¨¦e des trois crit¨¨res fondamentaux : distribution g¨¦ographique, ponctuations et
gonopore femelle, nous permet actuellement d¡¯¨¦viter la confusion. et de bien distinguer les esp¨¨ces
du genre Rhipicephalus.

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