CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA PI%HE ...
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DE LA PI%HE ARTISANALE SUR LA PETITE C?TE
DESCRIPTION ET ?TUDE CRITIQUE
!In GERARD
DU SYST?ME D'ENW?TE A !?BOUR
ET A JOAL
ARCHIVE
C E N T R E D E R E C H E R C H E S OC?AN06RAPHIQUES D E D A K A R - T I A R O Y E
+ ONSTITUT S ? N ? G A L A I S D E R E C H E R C H E S A G R I C O L E S rl,
F E ? R I E ! ? , 1 9 8 5

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA PECHE ARTISANALE
SUR LA PETITE-COTE
D E S C R I P T I O N E T
E T U D E
C R I T I Q U E
D U
S Y S T E M E D'ENQUETE A
M B O U R
ET A
J O A L
Mari ama GERARD *
---
9~ Chercheur au Centre de Recherches Oc¨¦anographiques de Dakar-Thiaroye
ISRA, B.P. 2241 DAKAR (S¨¦n¨¦gal).

R E M E R C I E M E N T S
Je remercie Monsieur Francis LALOE qui m'a encadr¨¦e tout au long de
ce travail ainsi que les techniciens de la P¨ºche Artisanale en particu-
lier Hibou NDIAYE, Djiby DIOP, Alphonse SAGNA et Thi¨¦l¨¨me SENE.

,-3
SOMMA 1 RE
INTRODUCTION
1.- DESCRIPTION DE LA PECHE ARTISANALE SUR LA PETITE COTE
1.1. LES POINTS DE DEBARQUEMENT DE LA PETITE COTE ET LEUR
IMPORTANCE
1.2. LA PYSIONOMIE DE LE PECHE ARTISANALE A MBOUR ET A JOAL
1.2.1. Les saisons de p¨ºche
--------------- ----
1.2.2. Les engins de p¨ºche
------ ------- ----
1.2.2.1. Sennes tournaiites coulissantes
1.2.2.2. Filets mai Ilants encerclants
1.2 X.3
.I . Yiennes de plage
1.2.2.4. Filets mai I Ian-l-r dormants
1.'2.2.?. ILignes dp frvd
1.2.3. D?!roulement de la E¨ºche ¨¤ Mbour et ¨¤ Joal
________-----_-_-- -----a------_---------
1.2.4. Les lieux de p¨ºche
- - - - - - - - - - - - - - -
1.2.5. Cartographie des pints de d¨¦barguement
_--_- -- -------- ------e-------
------
i 2 F> 1
. . . . A Joal
1.2.5.2. A Mbour
1.2.6. Princ:ipales
--____
eq¨¨ces
_------ _--- p¨ºch¨¦es et utilisation
- -------------------1-
1.2.7, Le mareyage
------- - -
2.- SYSTEME D'ENQUETR ET D'ECHANTILLONNAGE EN PECHE ARTISANALE
2.1. SYSTEME D'ENQUETE DE L'EFFORT
2.1.1. A Joal
-----_
2.1.2. A Mbour
-------
2.2. SYSTEME D"ENQUETE DES PRISES PAR UNITE D'EFFORT
2.3. ES'fIMATION DE LA PRISE TOTALE
3.- RESULTATS,
3.1, DESCRIPTION DU TRAVAIL DE TERRAIN
3.2. INTE;RPRETATION DES RESULTATS
CONCLUSION ET PROPOSITIONS
BIBLIOGRAPHIE:

R E S U M E
Au niveau de la Petite C?te des enqu¨ºtes de p¨ºche artisanale sont effec-
tu¨¦es ¨¤ Mbour et Joal. Les donn¨¦es recueillies dans ces deux centres, qui
sont les plus importants, sont extrapol¨¦es ¨¤ l'ensemble de la r¨¦gion.
Parmi les donn¨¦es collect¨¦es, c'est dans l'estimation des efforts de
p¨ºche et des prises par unit¨¦ d'effort que l'on rencontre le plus de probl¨¨-
mes. Au point de vue effort, l'estimation se fait soit par comptage des arri-
vees (¨¤ Mbour) soit par interview de p¨ºcheurs (¨¤ Joal). La deuxi¨¨me m¨¦thode
bien qu'¨¦tant satisfaisante dans l'ensemble pose des probl¨¨mes dans certains
cas, notamment pour les pirogues lignes originaires de Mbour et Joal pour
lesquelles les estimations se font avec des pourcentages d'erreurs tr¨¨s ¨¦le-
V~S. Par ailleurs, pour les pirogues p¨ºchant aux filets dormants de Joal,
on a une bonne estimation de l'effort si on ne tient pas compte des esp¨¨ces
c.ibles.
Pour am¨¦liorer les efforts de p¨ºche des pirogues lignes originaires de
Mbour et Joal, il est possible, gr?ce ¨¤ des exp¨¦riences sur le terrain de
calculer un coefficient de correction
dont on tiendra compte au moment du
calcul des efforts ou alors essayer d'obtenir le nombre de sorties en con-
tactant directement les p¨ºcheurs ¨¤ leur domicile.
En ce qui concerne les prises par unit¨¦ d'effort, les contraintes de
terrain et les contraintes li¨¦es aux moyens humains et mat¨¦riels dont dispo-
se le CRODT peuvent ¨ºtre ¨¤ l'origine de biais dans l'estimation des prises
de certains types de p¨ºche. C'est le cas ¨¤ Joal des pirogues lignes normales,
des pirogues "glaci¨¨res" p¨ºchant ¨¤ la ligne et des pirogues p¨ºchant aux fi-
lets dormants.
Les biais viennent du fait que toutes les pirogues n'ont pas la m¨ºme
chance d'¨ºtre ¨¦chantillonn¨¦es. Pour les pirogues "glaci¨¨res' et les pirogues
lignes normales c'est l'heure de d¨¦barquement tardif de certaines d'entre
elles qui influe sur leur probabilit¨¦ d'¨ºtre s6lectionn¨¦es. Pour les filets
dormants c'est l'¨¦talement de leur lieu de d¨¦barquement qui est ¨¤ l'origine
du biais.
Pour r¨¦soudre ces deux types de probl¨¨mes, il faudrait d'une part une
meilleure stratification spatio-temporelle et d'autre part augmenter le nom-
bre d'enqu¨ºteurs.
I N T R O D U C T I O N
La p¨ºche artisanale maritime au S¨¦n¨¦gal assure actuellement les deux
tiers des deoarquements d'e la flotte nationale et de la flotte ¨¦trang¨¨re
d¨¦barquant au S¨¦n¨¦gal avec 141 907 tonnes captur¨¦es en 1982 (CRODT, 1983).
C'est un secteur de l'¨¦conomie du pays qui ¨¦volue tr¨¨s rapidement en rai-
son de la modernisation des embarcations (motorisation des pirogues) et
des engins de p¨ºche (remplacement progressif des filets maillants encer-
clants par les sennes tournantes coulissantes (FREON, et al., 1978a).
Le CRODT *
effectue depuis 1971 des enqu¨ºtes de terrain dans les cen-
tres de d¨¦baxquement du littoral s¨¦n¨¦galais afin de recueillir des statis-
tiques de p¨ºche artisanale (PECHART, 1982).
+c CRODT : Centre de Recherches Oc¨¦anographies de Dakar-Thiaroye,

7
Compte tenu des moyens humains et mat¨¦riels dont dispose le CRODT et
pour obtenir des r¨¦sultats satisfaisants,
un plan d'¨¦chantillonnage en deux
temps a ¨¦t¨¦ ¨¦tabli : un ¨¦chantillonnage r¨¦gulier des d¨¦barquements est ef-
fectu¨¦ dans les centres les plus importants (Saint-Louis, Kayar, Yoff, Soum-
b¨¦dioune, Rufisque, Mbour, Joal, Djif¨¨re).
Il est compl¨¦t¨¦ par un recense-
ment exhaustif du parc piroguier (enqu¨ºtes cadres) qui a lieu une fois par
semestre.
Ces enqu¨ºtes cadres ont permis d'une part, de montrer que les ¨¦chantil-
lonnages r¨¦guliers int¨¦ressent 66 % du parc piroguier (PECHART, 1982) et
d'autre part une estimation des d¨¦barquements totaux par extrapolation.
Sur la c?te nord, les enqu¨ºtes de p¨ºche artisanale ont commenc¨¦ ¨¤ Kayar
et ¨¤ Saint-Louis par des missions ponctuelles de quelques jours. A partir
de 1981 l'¨¦chantillonnage est devenu quotidien dans ces deux centres et bi-
hebdomadaire ¨¤ Yoff et Soumb¨¦dioune.
Sur la c?te sud, ¨¤ Mbour et Joal, la collecte des donn¨¦es de p¨ºche arti-
sanale est assur¨¦e par deux subdivisionsdu CRODT : la section "P¨ºches arti-
sanale¡° (PA) et la section "P¨ºches P¨¦lagiques C?ti¨¨res" (PPC). Ce travail
portera essentiellement sur les enqu¨ºtes effectu¨¦es par la section PA, c'est-
a-dire sur les lignes, les filets dormants et les sennes de plage. A Mbour,
ces enqu¨ºtes se font un jour sur deux depuis mars 1981 et ¨¤ Joal deux jours
cons¨¦cutifs sur quatre depuis juin 1982.En ce qui concerne Djif¨¨re, le
CRODT ne poss¨¦dait pas d'enqu¨ºteur mais relevait p¨¦riodiquement les statis-
tiques de p¨ºche au niveau de l'usine avant la fermeture de celle-ci en 1981.
A Rufisque, les enqu¨ºtes ont eu lieu de juin 1980 ¨¤ mars 1982.
Ces enqu¨ºtes ont pour but de conna?tre avec pr¨¦cision le nombre de sor-
t:ies afin de d¨¦terminer l'effort de p¨ºche, et les prises par esp¨¨ces en poids
et en nombre.
Sur la c?te sud, les enqu¨ºtes de p¨ºche artisanale sont donc r¨¦centes et
l'objectif de ce travail est de contr?ler,
quelques mois apr¨¨s le d¨¦marrage
des enqu¨ºtes ¨¤ Mbour et ,Joal, la fiabilit¨¦ des r¨¦sultats obtenus et ¨¦ventuel-
lement de proposer des adaptations permettant une am¨¦lioration du syst¨¨me
d'enqu¨ºte.
Ce travail comportera trois parties consacr¨¦es ¨¤ la description de la
p¨ºche, aux m¨¦thodes d'enqu¨ºte et d'¨¦chantillonnage*
et enfin ¨¤ la mesure
de la pr¨¦cision des r¨¦sultats obtenus gr?ce ¨¤ des ¨¦tudes faites sur le ter-
rain ¨¤ Mbour et ¨¤ Joal.
1 .
D E S C R I P T I O N D E L A
P E C H E
A R T I S A N A L E
S U R L A
P E T I T E C O T E
1.1. LES POINTS DE DEBARQUEMENT DE LA PETITE COTE ET LEUR IMPORTANCE
La Petite C?te, qui fait suite ¨¤ la r¨¦gion maritime du Cap-Vert, s'¨¦-
tend sur environ 65 km, de Toubab Dialao ¨¤ Joal (fig. 1). Elle constitue
une r¨¦gion prot¨¦g¨¦e, au plateau continental large et pr¨¦sentant la plus
grosse activit¨¦ de p¨ºc'he artisanale du S¨¦n¨¦gal autour des deux centres impor-
tants de Mbour et Joal.
3; Le plan d'¨¦chantillonnage de la Petite C?te a ¨¦t¨¦ mis en place par M.
BAKHAYOKHO - chercheur au CRODT.

l-
REGION D U
C A P - V E R T
L-*-,
h
C ? T E
14O30.
/
I\\\\
-
-
16'50
--..- --_----.__ --_-

ST
FME
SP
PML
PVL
TOTAL
avril
sept,
avril
sept.
avril
sept.
avril
sept.
avril
sept.
avril
sept.
Ndayanne
Popenguine
Gu¨¦r¨¦o
1
;
j
!
1
!
j
;
;
(
;
/
3
j
y!
1;
ri
/
;;
;i
Somone
Ngaparou
1
-
1
-
1
14
21
4
8
18
30
Sali portudal
1
7
12
9
8
17
2 0
Sali niakhal
2
1
5
10
1
7
12
Mbour
104
123
12
7
2
2
261
311
2 6
21
405
464
Tropical
1
3
1
2
4
7
6
12
Nianing
4
3
15
3 7
4
4
2 3
4 4
Pointe Sar¨¨ne
3
4
10
4 3
6
8
19
5 5
Ngazobil
Mbodi¨¨ne
1
1
Warang
1
3
2
3
3
Joal
5 4
5 0
6 3
2 3
3
5
343
300
3
9
466
387
T O T A L
158
173
76
3 2
2 3
2 4
671
810
79
107
1 007
1 146
Tableau l.- Recensement du parc piroguier op¨¦rationnel en avril et septembre 1981 sur la Petite C?te
ST
: pirogue p¨ºchant ¨¤ la senne tournante
FME : pirogue P¨ºchant au filet maillant encerclant
SP
: senne de plage
PML : pirogue ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne
PVL : pirogue ¨¤ voile p¨ºchant ¨¤ la ligne
Source : SOCECO - PECHART, 1982

Le recensement du parc piroguier de 1981 a permis de d¨¦nombrer 1 007
pirogues op¨¦rationnelles en avril et 1 146 en septembre (tabl. l), les
pirogues op¨¦rationnelles ¨¦tant celles qui sont en ¨¦tat de prendre la mer,
qu'elles soient actives ou non. Le tableau 1 montre ¨¦galement qu'environ
80 % des pirogues de la Petite C?te se trouvaient ¨¤ Mbour et Joal au moment
des recensements. En 1981, le site de Mbour repr¨¦sentait ¨¤ lui seul 53 % des
dbbarquements (CRODT, 1982) du secteur de la Petite C?te.
A partir des r¨¦sultats de Mbour et de Joal, qui sont les points de
d¨¦barquement les plus importants de la Petite C?te, il est possible d'esti-
mer les d¨¦barquements totaux de ce secteur par le biais des r¨¦sultats du
recensement (PECHART, 1982).
Cette extrapolation suppose les hypoth¨¨ses suivantes :
- le taux de sortie est le m¨ºme, pour un m¨ºme jour, dans les centres
principaux et dans les centres secondaires,
- les prises par sortie pour un engin donn¨¦ sont identiques (composition
spfcifique, quantit¨¦) pour les centres principaux et les centres voisins en
admettant que la p¨ºche est pratiqu¨¦e sur les m¨ºmes lieux.
Par ailleurs les diff¨¦rences faunistiques not¨¦es entre les saisons froi-
de (janvier ¨¤ juin) et chaude (juillet ¨¤ d¨¦cembre) ont en partie guid¨¦ le
choix des deux p¨¦riodes pour les recensements des sites de d¨¦barquement et
unit¨¦s de p¨ºche. En cons¨¦quence le d¨¦barquement par secteur pour chacune des
deux p¨¦riodes, est obtenu par le produit:
dGbarquement par site contr?l¨¦ x - nombre de pirogues actives du secteur
nombre de pirogues actives du site
Par exemple pour conna?tre la quantit¨¦ de thiof (Epinephelus aenem>
d¨¦barqu¨¦e au niveau de la Petite C?te en
novembre 1982, on proc¨¨de de la
mani¨¨re suivante : ¨¤ partir des r¨¦sultats du recensement de septembre 1982
(tabl. 2) donnant le nombre de pirogues actives, un facteur d'extrapolation
t-.st calcul¨¦ pour chaque type d'engin. Pour l'ann¨¦e 1982, les pirogues p¨º-
chant ¨¤ la ligne et aux filets dormants ont ¨¦t¨¦ regroup¨¦es et 862 pirogues
actives ont ¨¦t¨¦ recens¨¦es sur la Petite C?te dont 640 ¨¤ Mbour et Joal,
862
donc le facteur d'extrapolation = 640
= 1,35
Sachant que 55,383 tonnes de thiof ont ¨¦t¨¦ d¨¦barqu¨¦es ¨¤ Mbour et ¨¤
Joal en novembre 1982 (tabl 31, la prise totale pour les engins cit¨¦s ci-
dessus est donn¨¦e par :
55,383 t x 1,35 = 74,77 t
Gr?ce ¨¤ cette m¨¦thode de calcul, les d¨¦barquements au niveau du secteur
de la Petite C?te ont pu ¨ºtre ¨¦valu¨¦s en 1981 ¨¤ 57 715 tonnes et en 1982 ¨¤
70 380 tonnes (tableau 4).
1.2. LA PHYSIONOMIE DE LA PECHE ARTISANALE A MBOUR ET A JOAL
1.2.1. Les saisons de p¨ºche
Au S¨¦n¨¦gal, il existe deux grandes saisons marines (saison froide et
saison chaude) induites par les conditions m¨¦t¨¦orologiques.
La saison froide s'¨¦tend de novembre ¨¤ mai. Elle correspond ¨¤ la p¨¦rio-
de des aliz¨¦s qui sont des vents frais de secteur nord. Ces vents sont ¨¤
l'origine d'un upwelling c?tier qui est ¨¤ la base de la grande richesse bio-

1 1
Tableau 2.- R¨¦sultats du recensement de septembre 1982
:
nombre de pirogues actives et facteurs d'extrapolation
SP : senne de plage
L + FD : pirogues p¨ºchant ¨¤ la ligne et aux
filets dormants.
Source : CRODT, 1983
Tableau 3,- Captures (en tonnes) de thiof (EpinepheZus aeneus) ¨¤
Mbour et Joal en novembre 1982.
PVL : pirogue ¨¤ voile p¨ºchant ¨¤ la ligne
PML : pirogue ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne
FD
: pirogue p¨ºchant aux filets dormants
PG
: pirogues "glaci¨¨res" p¨ºchant ¨¤ la ligne
SP
: senne de plage.
Source : CRODT, 1983.
Tableau 4.- D¨¦barquements totaux en tonnes de la p¨ºche artisanale
au niveau de la Petite C?te en 1981 et 1982
Source : Pour l'ann¨¦e 1981 : CRODT, 1982
Pour l'ann¨¦e 1982 : CRODT, 1983

2 8 0 0
2 6 0 0
2400
PML
2 2 0 0
2 0 0 0
1 8 0 0
160C
14oa
1 2 o c
1ooc
8 0 C
400
2 o c

Nombre de sorties
Nombre de sorties
d e s PM1
2 8 0 0 -
2 6 0 0 -
0
: -.*.
: .*
2 4 0 0 -
: '*
6 0 0 0
.
*.. .'*.
2 2 0 0 -
5 0 0 0
2 0 0 0 -
1 8 ( 3 0 -
Ftl
1 6 0 0 -
4 0 0 0
1 4 0 0 -
1200-
3 0 0 0
1 ooo-
8 0 0 -
2000
6 0 0 -
4 0 0 -
1 0 0 0
2 0 0 -
VL
- 0
I
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D M o i s

logique des eaux de la r¨¦gion. Les remont¨¦es d¡¯eau sont particuli¨¨rement
importantes dans les zones o¨´ l¡¯orientation de la c?te est la P~US favora-
ble c¡¯est-a-dire, pour le S¨¦n¨¦gal, dans la r¨¦gion de Saint-Louis et au Sud
de la Presqu¡¯?le du Cap-Vert.
La saison chaude, plus courte, s¡¯¨¦tend de juin ¨¤ octobre et elle est
caract¨¦ris¨¦e par une arriv¨¦e des eaux tropicales chaudes et sal¨¦es du con-
tre courant ¨¦quatorial. Ces eaux tropicales chaudes provoquent une regres-
si.on vers le nord de la zone d¡¯upwelling et ¨¤ partir de septembre elles
sont clles-m¨ºmes recouvertes par les eaux guin¨¦ennes chaudes et dessal¨¦es.
Les aliz¨¦s r¨¦apparaissent d¨¨s novembre et le cycle recommence (REBERT, 1978).
Par sa topographie, la c?te nord est tr¨¨s expos¨¦e ¨¤ la houle et de ce
fait les d¨¦barquements sont regroup¨¦s dans quelques grands centres situ¨¦s
dans des sites favorables. Au sud de la presqu¡¯?le du Cap-Vert, la Petite
C?te est mieux prot¨¦g¨¦e et pr¨¦sent? de nombreux points de d¨¦barquements,
(POSTEL, 1950).
Par ailleurs sur la Petite C?te o¨´ la frange c?ti¨¨re est tr¨¨s abrit¨¦e,
les eaux restent riches pratiqu.ement toute Ifann¨¦e du fait de la persistan-
ce pI.us longue de l¡¯upwell.ing au sud de Dakar.
La situation est diff¨¦rente sur la Grande C?te o¨´ en hivernage (juil-
let ¨¤ octobre), lorsque les aliz¨¦s ont cess¨¦, le plateau continental s¡¯ap-
paiivrit car il n¡¯est plus soumis ¨¤ l¡¯upwelling.
Les enqu¨ºtes de p¨ºche artisanale sur la Petite C?te ¨¦tant r¨¦centes,
on ne dispose pas de donn¨¦es suffisantes pour d¨¦finir des saisons de p¨ºche.
Cependant il est possible ¨¤ partir de la figure 2 de d¨¦crire des tendances.
Elle montre qu¡¯¨¤ Mbour il y a des sorties toute l¡¯ann¨¦e pour les diff¨¦rents
engins %:e p¨ºche sauf pour les filets maillants encerclants pour Lesquels les
sorties sont prcsqu.e nulles entre juin et d¨¦cembre. Cette relative stabi.lit¨¦
n¡¯est pas de r¨¨gle pour toute la p¨ºche artisanale comme on peut le consta-
ter en observant par exemple la courbe de sorties des pirogues 2~ moteur p¨º-
chant. a la ligne a Saint-Louis pendant ].a m¨º-me p¨¦riode (fig. 3). En effet,
a Saint-Louis la courbe pr¨¦sent un pic tr¨¨s important d¡¯nvril a juillet qui
correspond a l¡¯arriv¨¦e massive des p¨ºcheurs revenant de Kayar au terme de la
¡°campagne tassergal¡±, alors qu¡¯¨¤ Mbour,l.a courbe montre plusieurs pics.
Les variations du nombre de sorties ¨¤ Mbour et d¡¯une mani¨¨re g¨¦n¨¦rale
sur ].a Petite C?te o¨´ les eaux restent riches pratiquement toute l¡¯ann¨¦e,
sont probablement dues en partie aux conditions m¨¦t¨¦orologiques, c¡¯est-a-dire
¨¤ l¡¯?tat de la mer.
1.2.2.
Les engins de p¨ºche
La flottille artisanale s¨¦n¨¦galaise est constitu¨¦e de pirogues cons-
truites selon la technique traditionncl1.e)
c¡¯est-¨¤-dire ¨¤ nartir d¡¯un tronc
I
d arbre evrdt.,
¡¯ * ; muni de bord¨¦s en planches et de deux ¨¦perons lui assurant une
grande stabilit¨¦ en mer. Elles mesurent de 6 ¨¤ 20 m de long ; la pirogue du
type dominant est actuellement d¡¯une longueur comprise entre 12 et 16 m avec
une capacit¨¦ de charge allant jusqu¡¯¨¤ 2,5 tonnes ou davantage (SECK, 1980).
Les pirogues sont le plus souvent bquip¨¦es d¡¯un moteur hors-bord plac¨¦ soit
dans un puits ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de la pirogue soit dans un trou creus¨¦ dans
1 ¡®¨¦peron arrigre. Cependant certains p¨ºcheurs utilisent toujours les rames
ou la. voile pour se d¨¦placer,
Depuis 1981, sont apparues ¨¤ Joal les pirogues dites ¡°glaci.¨¨res¡± ou
¡°¨¤ caisse¡± que l¡¯on peut diviser en deux cat¨¦gories selon la dimension des
glaci¨¨res et le temps de mar¨¦e effectu¨¦ par ces pirogues. Les pirogues ¡°gla-
ci¨¨res¡± sont des pirogues s¨¦n¨¦galaises classiques sur lesquelles on a instal-
l¨¦ une ¡°glaci¨¨re ¡± (fig. 4) ayant la forme d¡¯un prisme tronqu¨¦ comportant
deux compartiments dont l¡¯un sert a mettre la glace. La caisse ¨¦pouse la for-

1 5
me de la pirogue et elle est plac¨¦e en son milieu. Les glaci¨¨res sont en
bois, certaines sont recouvertes de t?le et leur volume varie de 800 1 ?
2 000 1. Ces pirogues d¨¦barquent entre 100 et 1 000 kg de poisson.
FIGURE 4.- "Glaci¨¨re"
IJne description d¨¦taill¨¦e de ces engins de p¨ºche a d¨¦j¨¤ ¨¦te faite par
divers auteurs (GRUVEL, 1908 et 1913 ; CADENAT, 1913 ; GRASSET, 1972 ; GER-
LO'TTO et STEQUERT, 1978 ; SECK, 1980). Il s'agira donc de donner dans ce
paragraphe une description sommaire des diff¨¦rents engins de p¨ºche que l'on
rencontre sur la Petite C?te.
1.2.2.1. Sennes tournantes et coulissantes
_------------------------~-------
La senne tournante est l'engin de p¨ºche artisanale le plus elabor¨¦ et
le plus proche des engins de p¨ºche industrielle. La senne tournante mesure
250 ¨¤ 300 m pour une chute de 40 m. La p¨ºche se pratique avec deux pirogues.
La plus petite, 12 ¨¤ 15 m, porte le filet. Elle encercle le banc: de pois-
sons en le doublant dans la direction oil il se d¨¦place, puis manoeuvre la
coulisse de mani¨¨re ¨¤ r¨¦duire et fermer le filet en forme de poche par la
partie inf¨¦rieure.
Le poisson est alors ¨¦cop¨¦ ¨¤ l'aide de grandes ¨¦puisettes par les nom-
bu-eux p¨ºcheurs ¨¤ bord de la deuxi¨¨me pirogues, qui est la plus grande (jus-
qu'¨¤ 18 et 20 m) et peut embarquer de 10 ¨¤ 20 tonnes de poisson (SECK, 1980).

1 6
1.2.2.2. Filets maillants encerclants
__-------------------es-----
Les filets maillants encerclants sont des nappes de filets flottantes
de longueur variant entre 250 et 450 m pour une chute de 10 ¨¤ 12 m. Les p¨º-
cl-,eurs encerclent ke banc de poissons rep¨¦r¨¦ ¨¤ la surface de l¡¯eau (Clup¨¦id¨¦s
en g¨¦n¨¦ral). Les poissons se maillent dans le filet en tentant d¡¯¨¦chapper au
resserrement du cercle. Le filet est ensuite hal¨¦ dans la pirogue et les
poissons sont d¨¦maill¨¦s un ¨¤ un.
Les deux types d¡¯engins d¨¦crits ci-dessus sont dits ¡°actifs¡±.
1 3 '7
.A.-. 3" Sennes de
__-------- plage
- - -
Les sennes de plage sont probablement les plus anciens types de filets
collectifs, puisqu¡¯elles peuvent ¨ºtre man?uvr¨¦es du bord des plages sans
autre source d¡¯¨¦nergie que la puissance musculaire des p¨ºcheurs d¡¯une com-
munaut¨¦ s La senne de plage s¨¦n¨¦galaise mesure en moyenne 300 ¨¤ 400 m, mais
les plus grandes peuvent atteindre 1 km ou m¨ºme 1,5 km. La chute du filet
atteint 10 ¨¤ 20 m dans la partie centrale.
Quand un banc de poissons est d¨¦tect¨¦ ¨¤ vue, un groupe de p¨ºcheurs tient
l¡¯un des bras de la senne de plage tandis qu¡¯un autre groupe, dans une piro-
gue ¨¤ moteur ou propuls¨¦e ¨¤ la pagaie, mouille la senne de plage en encer-
clant le banc de poisson.
Une fois le banc encercl¨¦, la pirogue revient et la senne est alors
hal¨¦e sur la plage.
1.2.2.4. Filets maillants dormants
___----------------------
Les filets maillants sont de deux types : de fond et de surface. La
longueur, la chute et la dimension des mailles d¨¦pendent des esp¨¨ces recher-
ch¨¦es. Par exemple, le filet dormant typique de fond pour les gros poissons
du t.ype capitaine a une longueur de 90 ¡®m pour une chute de 1,5 m, la longueur
de la maille ¨¦tir¨¦e est de 140 mm.
Le filet dormant de surface a une longueur qui varie en g¨¦n¨¦ral de 40
¨¤ 200 m pour une chute de 8 ¨¤ 10 m.
1.2.2.5. Lignes de fond
- _ - - - - - e - - - N - -
Les lignes ¨¤ main ou palangrotes sont constitu¨¦es d¡¯un fil nylon de
diam¨¨tre et de longueur variables selon les esp¨¨ces recherch¨¦es. Les lignes
sont munies de 1 ¨¤ 5 ava?ons portant des hame?ons. Le fil est lest¨¦ de plomb.
Au S¨¦n¨¦gal les lignes sont app?t¨¦es le plus souvent avec des morceaux
de sardinelles.
1.2.3. D¨¦roulement de la p¨ºche ¨¤ Mbour et ¨¤ Joal
Actuellement les types d¡¯engins qui sont distingu¨¦s par la section
¡°P¨ºches Artisanales¡± sont les suivants :
- les pirogues ¨¤ voile p¨ºchant ¨¤ la ligne (PVL)
- les pirogues ?I moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne (PML)
- les pirogues ¡°glaci¨¨res¡± p¨ºchant ¨¤ la ligne (PG)
- les pirogues p¨ºchant aux filets dormants (FD)
- les sennes de plage (SP).
A Mbour, les pirogues ¨¤ voile p¨ºchant ¨¤ la ligne se caract¨¦risent par
le fai.t qu¡¯elles pechent pr¨¨s des c?tes et ram¨¨nent g¨¦n¨¦ralement des indivi-
dus de petite taille. Elles partent le matin entre 06 h et 08 h pour revenir
entre 13 h et 16 h.
Pour les pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne de Joal, deux types de
mar¨¦e peuvent ¨ºtre distingu¨¦s :

1
/
- la petite mar¨¦e : le temps de sortie n'exc¨¨de pas 15 h : depart entre
06h et 07 h et retour de 17 h ¨¤ 21 h. Les p¨ºcheurs peuvent ressortir ou non
le lendemain matin ;
- la grande mar¨¦e : les pirogues partent entre 03 h et 06 h pOUr revenir
le lendemain entre 01 h et 06 h du matin. Cette journ¨¦e est ensuite consa-
cr¨¦e au repos. Parmi les pirogues "glaci¨¨res" certaines effectuent des ma-
r¨¦es similaires, alors que d'autres partent entre 01 h et 03 h pour revenir
deux jours plus tard entre 23 h et 06 h du matin.
Dans les pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne, sont rang¨¦es les piro-
S>ues lignes qui p¨ºchent la seiche. Cette p¨ºche a lieu principalement de jan-
:sier ¨¤ mai et de juillet ¨¤ septembre et peut ¨¦galement se faire au casier.
Les filets dormants qui sont trait¨¦s comme un seul engin de p¨ºche, re-
groupent en fait plusieurs types selon l'esp¨¨ce principale recherch¨¦e ; ce
sont :
- les filets dormants ¨¤ poisson (FDP) qui p¨ºchent les petites poissons
d¨¦mersaux,
- les filets dormants ¨¤ courbine (FDC) qui ram¨¨nent des individus de tr¨¨s
grande taille,
- les filets dormants ¨¤ yeet (FDY),
- les filets dormants ¨¤ langouste (FDL),
- les filets dormants ¨¤ sole (FDS).
Les p¨ºcheurs aux filets dormants poss¨¨dent tous ces types mais ils ne
les utilisent pas tous en m¨ºme temps.
Ces filets dormants sont laiss¨¦s en mer 24 h ou 48 h. Les p¨ºcheurs par-
tent le matin vers 06 h pour les visiter.
Pour les filets dormants de fond,
le d¨¦maillage des captures se fait en mer alors que pour les filets dormants
de surface il a lieu sur la plage. Apr¨¨s le d¨¦maillage les filets sont remis
en place et s 'ils sont ab?m¨¦s, les p¨ºcheurs les ram¨¨nent ¨¤ terre pour les
r¨¦parer.
Les types de p¨ºche sont les m¨ºmes ¨¤ Mbour qu'¨¤ Joal sauf que dans le
premier centre, au moment o¨´ ce travail a ¨¦t¨¦ effectu¨¦ il n'y avait pas de
pirogues "glaci¨¨res" et que les filets dormants de surface sont absents de
,Joal. Dans ces deux centres d'apr¨¨s des discussions avec les p¨ºcheurs, il
semble qu'il n'y ait pas une mixit¨¦ dans l'utilisation des diff¨¦rents engins
de p¨ºche. Dans une m¨ºme journ¨¦e, un p¨ºcheur n'utilisera pas ¨¤ la fois la li-
gne et le filet dormant.
1.2.4. Les lieux de p¨ºche
Les p¨ºcheurs de Mbour et de Joal op¨¨rent parfois sur les m¨ºmes lieux de
p¨ºche. Les tableaux 5 et 6 donnent les lieux de p¨ºche de Mbour et de Joal
ainsi que les temps de route moyens mis pour se rendre sur les diff¨¦rents
lieux.A Joal et Mbour, les temps de route moyens ont ¨¦t¨¦ calcul¨¦s ¨¤ partir
des feuilles d'enqu¨ºtes de 1982 et les lieux pour lesquels le temps n'est
pas donn¨¦ sont ceux qui n'ont pas ¨¦t¨¦ fr¨¦quent¨¦s au cours de cette ann¨¦e.
La nature des lieux de p¨ºche a ¨¦t¨¦ d¨¦termin¨¦e par enqu¨ºte aupr¨¨s de
plusieurs p¨ºcheurs.
+2 Joal, il ressort de ces enqu¨ºtes que la presque totalit¨¦ des lieux
de p¨ºche sont communs ¨¤ tous les engins. Par exemple sur le lieu 1 il y a
des endroits rocheux o¨´ p¨ºchent les pirogues ¨¤ ligne et ¨¤ proximit¨¦ desquels
sont d¨¦pos¨¦s des filets dormants ¨¤ langoustes. Sur ce m¨ºme lieu, sur des
fonds sableux ou sablo-argileux peuvent ¨ºtre p¨ºch¨¦s des soles et du yeet.
Les pirogues "glaci¨¨res" qui vont le plus loin op¨¨rent toujours sur les
fonds rocheux. La tableau 7 donne les limites de variation des profondeurs
de p¨ºche et des temps de route. Gr?ce ¨¤ ces donn¨¦es et ¨¤ partir d'une carte

¡®1 e
LIEUX DE PECHE
Centre touristique
Wassaname (Bou¨¦e Wassaname)
Pass-Passbi
Gamboubouroukh
ORSTOM - Filao
- Kelle Tank
Guetto Nianing
'Pointe Sar¨¨ne
Ind¨¦termin¨¦e
Tableau ri.- Lieux de p¨ºche de Mbour : codes,
temps de route moyens, nature du fond
R = fondsrochem
S = foncksableux

-
TEMPS DE
POSITION
LIEUX DE PECHE
CODES
ROUTE MOYENS
EN mn
-
-
-
Kelle, Kelle Joal
1
74
-
Joal
38
Ngazobil
68
Pointe Sar¨¨ne
131
Nianing
121
Bou¨¦e 50
G~PP
53
Kelle Gopp -
-
Diakhanor
9
Palmarin
10
Palmarin Sam-Sam
11
Palmarin Ngalou
12
Palmarin Fanfanda
13
Djif¨¨re
14
102
Sangomar
15
230
Maral Sangomar
16
Betenti
17
Bakao
18
170
Banc rouge
19
Tank, Kelle Tank
20
65
Indetermin¨¦
-
21
Tableau 6.- Lieux de p¨ºche de Joal : codes,
temps de route moyens
1 LIMITE DE
VARIATION
VARIATION
NATURE
POSITION
LIEUX DE PECHE
CODES
DES PROFON-
DES TEMPS
DU
FONDEURS DE
DE ROUTE
FOND
PECHE EN m
EN mn
134 ¨¤ 136
210 ¨¤ 270
R
60 ¨¤ 140
120 ¨¤ 240
R
Ngazobil
3
Nianing
5
Diakhanor
9
74 ¨¤ 150
210 ¨¤ 330
R
Sangomar
15
60 ¨¤ 140
240 ¨¤ 420
R
Bakao
18
90 ¨¤ 110
420 ¨¤ 480
R
Tank
20
120 ¨¤ 144
240 ¨¤ 300
R
Banjul
50 ¨¤ 100
480 ¨¤ 600
R
Kafountine
6o¨¤
90
360 ¨¤ 720
R
Tableau 7 ,- Lieux de p¨ºche des pirogues "glaci¨¨res" de Joal
codes, limites cle variation des profondeurs de p¨ºche et des temps de
route et nature du fond.
R = fonds rocheux
.
_

2 0
aes fonds de plateau continental s¨¦n¨¦gambien dr¨¦ss¨¦e par F. DOMAIN et R.
LE BOUILLE (DOMAIN, 197(i), il a ¨¦t¨¦ possible de situer approximativement
les lieux de p¨ºche des pirogues ¡°glaci¨¨res¡± (figure 5).
Il faut noter que la position et la d¨¦limitation de ces lieux de p¨ºche
sont tr¨¨s approximatives. En effet, sachant qu¡¯une pirogue pourvue d¡¯un mo-
teur de 25 CV parcourt environ 10 milles en une heure, certains temps de rou-
te donn¨¦s par les p¨ºcheurs pour se rendre sur les lieux de p¨ºche para.isse,nt
incompatibles avec les profondeurs de p¨ºche attribu¨¦es ¨¤ ces lieux. Par
exemple pour le lieu Ngazobil, les estimations de temps de route donn¨¦es par
les p¨ºcheurs varient de 2 h 30 ¨¤ 6 h et les estimations de profondeur de
p¨ºche de 74 ¨¤ 100 m ; or ¨¤ partir de Joal, en 6 h une pirogue faisant 10
millesjheure
se trouverait nettement au-del¨¤ de l¡¯isobathe 200 m.
Par ailleurs, du fait de la diff¨¦rence parfois tr¨¨s grande entre les
temps de route minimum et maximum donn¨¦s par les p¨ºcheurs, certains lieux
de p¨ºche tels que Sangomar peuvent s¡¯¨¦tendre jusqu¡¯au sud de la Gambie.
Les pirogues lignes fr¨¦quentent les lieux rocheux et les filets dormants
sont d¨¦pos¨¦s sur des fonds sableux ou sablo-argileux.
1.2.5. Cartographie des points de d¨¦barquement
-
-
1.2.5.1. A Joal
- - - - - -
La plage de Joal fait environ 1,5 km de long et elle peut Gtre divis¨¦e
en quatre sites de d¨¦barquement plus ou moins sp¨¦cialis¨¦s (fig. 6). Ce sont
au nord au sua :
- Santhiaba ( ou sinthie) o¨´ d¨¦barquent les filets dormants 21 yeet,
- Til¨¨ne o¨´ d¨¦barquent les filets dormants ¨¤ sole et yeet. La nuit on y
trouve des pirogues lignes normales et des pirogues glaci¨¨res,
- Domaine est le lieu de d¨¦barquement des sennes tournantes, des filets
maillants encerclants et de certaines lignes,
- Diamegu¨¨ne o¨´ d¨¦barquent les pirogues lignes normales, les pirogues
¡°glaci¨¨res¡± et les filets dormants ¨¤ poisson.
Domaine est le site le plus encombr¨¦. Certaines pirogues peuvent y d¨¦-
barquer leur produit puis aller se ranger au niveau des autres sites, essen-
tiellement ¨¤ Santhiaba et Diamegu¨¨ne.
D¡¯une mani¨¨re g¨¦n¨¦rale, les filets dormants ¨¤ yeet et poissons d¨¦barquent
en face des lieux de transformation o¨´ les produits sont achet¨¦s par les fem-
mes, les filets dormants ¨¤ soles et langoustes pr¨¨s des points de pesage o¨´
se tiennent les mareyeurs ; les pirogues lignes, les sennes tournantes et
les filets maillants encerclants ¨¤ proximit¨¦ des points de mareyage de Domai-
ne .
En ce qui concerne les horaires de d¨¦barquement, le tableau 8 montre
qu¡¯¨¤ Joal les d¨¦barquements peuvent avoir lieu tout au long de la journ¨¦e et
de la nuit. Ces horaires sont susceptibles de changer au cours de l¡¯ann¨¦e
et le tableau suivant r¨¦sume les observations faites pendant la premi¨¨re
quinzaine de d¨¦cembre 1982.

17%
17'020
l;"oo~
16'40'
/
.
&e
N
?GAL
14'20'
1400.
13'20'
.,: .-_ t
: .
¡¯ ¡®\\ ¡®\\t:
/ 1 :¡¯

N
N
Filets dormants
11 h ¨¤ 17 h
Lignes poisson
06 h ¨¤ 07 h 15 h ¨¤ 23 h 06 h ¨¤ 07 h 15 h ¨¤ 23 h 06 h ¨¤ 07 h 15 h ¨¤ 23 h
03 h ¨¤ 06 h 01 h ¨¤ 06 h 03 h ¨¤ 06 h 01 h ¨¤ 06 h 03 h ¨¤ 06 h 03 h ¨¤ 06 h
Pirogues glaci¨¨res
-
03 h ¨¤ 06 h 01 h ¨¤ 06 h 03 h ¨¤ 06 h 01 h ¨¤ 06 h 03 h ¨¤ 06 h 01 h ¨¤ 06 h
01 h ¨¤ 03 h 23 h ¨¤ 06 h 01 h ¨¤ 03 h 23 h ¨¤ 06 h 01 h ¨¤ 03 h 23 h ¨¤ 06
Tableau i3.- Horaires de d¨¦barquement des diff¨¦rents types d'engins de p¨ºche
¨¤ Joal, au cours de la premi¨¨re quinzaine de d¨¦cembre 1982
CENTRE TOURISTIQUE
CENTRE DE FUMAGE
ZONE NORD
D¨¦part
Retour
D¨¦part
Retour
D¨¦part
Retour
surface 06 h
08 h ¨¤ 13 h
06 h
07 h ¨¤ 13 h
06 h
07 h ¨¤ 13 h
Filets dormants
fond
Lignespoissg:¨¦U,
1
y
1
1
1
~%g,o::
~~~~~~~l
y
1
>
Tableau 9.- Horaires de d¨¦barquements des diff¨¦rents types d'engins dep¨ºche
¨¤ Mbour, au cours de la deuxi¨¨me quinzaine de d¨¦cembre 1982

2 c
M E R
N O R D
S U D
F i l e t s d o r m a n t s
F i l e t s d o r m a n t s
l i g n e s p o i s s o n s
1.2.5.2. A Mbour
__-----
La plage de Mbour s¡¯¨¦tend sur environ 2 km et peut ¨ºtre divis¨¦e en trois
zones s¨¦par¨¦es par un wharf et un petit cap au nord. Seules deux zones re-
?oivent les d¨¦barquements de pirogues (fig. 7).
- ¡°Le centre touristique¡± o¨´ d¨¦barquent les filets dormants ¨¤ yeet et les
sennes de plage.
- Le centre de fumage o¨´ d¨¦barquent les filets dormants ¨¤ poisson, les
pirogues lignes et aussi les grands filets (sennes tournantes et filets mail-
lants encerclants).
Le site du c?t¨¦ du centre touristique et surtout le site nord servent
de point d¡¯attache ¨¤ certaines pirogues ayant d¨¦barqu¨¦ au pr¨¦alable au ni-
veau du centre de fumage.

M E R
N O R D
U D
W h a r f
F i l e t s d o r m a n t s
F i l e t s d o r m a n t s
¡®ilets
L i gnes poissons
Irmants
S e n n e s t o u r n a n t e s
Filets
m a i l l a n t s encerclants
Centra
Centre d e f u m a g e
L
Zone
Hard
buris tique
^ _ _-- _..._. --L.--. -----.--- .----.
---. -¡®-
Les horaires de d¨¦barquement sont moins ¨¦tal¨¦s qu¡¯¨¤ Joal (tabl. 9). Si-
gnalons que ces horaires de d¨¦barquement sont ceux de la deuxi¨¨me quinzaine
de d¨¦cembre et qu¡¯ils peuvent changer.
En ce qui concerne les sennes de plage, aussi bien ¨¤ Mbour qu¡¯¨¤ Joal il
est difficile de les contr?ler car la plupart du temps elles operent en de-
hors de ces deux sites. La p¨ºche ¨¤ la senne de plage se fait g¨¦n¨¦ralement de
jour.
1.2.6. Principales esp¨¨ces p¨ºch¨¦es et utilisation
Les especes principales p¨ºch¨¦es ¨¤ Mbour et ¨¤ Joal figurent sur les ta-
bleaux 10 et 11. Ces listes ont ¨¦t¨¦ ¨¦tablies ¨¤ partir des feuilles d¡¯enqu¨º-
te en tenant compte de la fr¨¦quence et du poids de chaque esp¨¨ce dans les
pirogues enqu¨ºt¨¦es.
D¡¯une mani¨¨re g¨¦n¨¦rale les prises des pirogues p¨ºchant ¨¤ la ligne sont
destin¨¦es au mareyage ou ¨¤ la consommation locale et celles des filets dor-
mants ¨¤ la transformation artisanale. Une ¨¦tude sur la transformation arti-
sanale a ¨¦t¨¦ faite en 1981 par M.H. DURAND.
1.2.7. Le mareyage
Une description du mareyage a ¨¦t¨¦ faite par C. CHABOUD qui d¨¦compose le
travail quotidien du mareyeur en :

2 5
TYPES DE PECHE/
PECHE A LA LIGNE
PECHE AUX FILETS DORMANTS
PECHE A LA SENNE DE PLAGE
Familles
bp¨¨W!*
Esp¨¨ces
Espgces
Epinephelus aeneus
pinephelus aeneus
Epinephelus goreensis
pinephelis goreensis
SERRANIDAE
Epinephelus caninus
Epinephelus gigas
Dentex canariensis
Dentex filosus
SPARIDAE
Pagellus coupei
Pagrus pagrus
Pagrue ehrengergi
Pagrus auriga
BALISTIDAE
Balistes capriscus
Balistes forcipatus
POMADASIDAE
Diagranana mediterraneus
omadasys jubelini
Brachydeuterus auritus
~iagramma mediterraneus
TETRAODONTIDAE Lagocephalus spp
equins
seudotolithus typus
Pseudotolithus
typus
seudotolithus brachygnatus Pseudotolithus brachygnatus
SCIAENIDAE
seudotolithus
senegalensis
rgyrosoma regius
ARIIDAE
.rius gambiensis
MOLLUSQUES
ymbium spp
lurex spp
CRUSTACES
,angoustes
Langoustes
crevettes
oles
CEPHALOPODES
epia officinalis
POLYNEMIDAE
Galeoides decadactylus
MUGILIDAE
Mugi1 spp
DASYATIDAB
Dasyatis spp
GERRIDAE
Gerres melanopterus
CLIJPEIDAE
Ethmalosa fimbriata
Tableau&.- Principales esp¨¨ces p¨ºch¨¦es a Joal
TYPES DE PECHE
PECHE A LA LIGNE
PECHE AUXFILETS DORMANTS
PECNE ALA SENNE DE PLAGE
Familles
Esp¨¨ces
Esp¨¨ces
Espkes
Epinephelus aeneus
Epinephelus aeneus
Dicentrarchus punctatus
SERRANIDAE
Epinephelus goreensis
Epinephelus goreensis
Epinephelus gigas
Dentex canariensis
Pagellus coupei
SPARIDAE
Pagrus pagurs
Pagrus ehrenbergi
Pagrus auriga
Diplodus sargus
Diplodus sargus
Diplodus senegalensis
Diplodus aenegaleneis
Diplodus senegalensis
Diplodus vulgaris
D+iod"e cervinus
BALISTIDAE
Balistes capriscus
Balistes forcipatus
POMADASYIDAE
Diagramma mediterreneus Pomadasys jubelini
Pomadasys jubelini
.
Pomadasys incisus
TETRAOWNTIDAE Lagocaphalus spp
Requins
Requins
SCIAENIDAE
Pseudotolithus typus
Pseudotolithus brachygnatus
Argyrosoma regius
WLLUSQUES
Cymbium spp
Murex spp
CRUSTACES
Langoustes
Soles
CLUPEIDAE
Ethmalosa fimbriata
WSYATIDAE
Dasyatis margarita
?OLYNEMIDAB
Galeoides decadactylus
4UGILIDAE
Mugi1 spp
Tableau41 .- Principales espkes p¨ºch¨¦es ¨¤ Mbour

- attente du retour des pirogues,
- discussion sur les prix et achat du poisson,
- paiement,
- portage,
- gla?age et chargement du v¨¦hicule,
- transport
- vente¡¯
sur le march¨¦.
Ce sch¨¦ma g¨¦n¨¦ral est le m¨ºme ¨¤ Mbour qu¡¯¨¤ Joal avec cependant des
particularit¨¦s pour chaque centre de d¨¦barquement. En effet ¨¤ Joal, la
discussion sur les prix, entre p¨ºcheur et mareyeur se fait en mer et peut
durer une heure de temps lorsque la prise est tr¨¨s importante (cas des pi-
rogues ¡°glaci.¨¨res¡± qui d¨¦barquent la nuit).
A Joal le mareyeur paie le plus souvent le p¨ºcheur ¨¤ son retour du
march¨¦ alors qu¡¯¨¤ Mbour il paie comptant dans la majorit¨¦ des cas.
En ce qui concerne les places de mareyages, il y en a deux ¨¤ Joal, non
¨¦loign¨¦es l¡¯une de l¡¯autre et une, mais ¨¦tendue ¨¤ Mbour. Sur ces places
il y a plusieurs points o¨´ les porteurs ¨¤ pied ou en charrette dbchargent le
poisson. C¡¯est surtout la nuit qu¡¯il y a des porteurs en charrette.
2 .
S Y S T E M E D ¡¯ E N Q U E T E E T
D ¡¯ E C H A N T 1 1, L 0 N N A G E
E N
P E C H E
A R T I S A N A L E
Les enqu¨ºtes de p¨ºche artisanale ont pour but d¡¯estimer certains para-
m¨¨tres fondamentaux n¨¦cessaires ¨¤ t.oute ¨¦tude de dynamique des populations.
Ces param¨¨tres sont entre autres l¡¯effort de p¨ºche, la prise par unit¨¦
d¡¯effort (PUE) et la prise totale.
Le choix d¡¯une unit¨¦ d¡¯effort de p¨ºche pose des probl¨¨mes li¨¦s ¨¤ la
multiplicit¨¦ des esp¨¨ces p¨ºch¨¦es et des types de p¨ºche. Les ¨¦tudes de dy-
namique de population s¡¯adressant en g¨¦n¨¦ral ¨¤ un stock, il faudrait d¨¦fi-
nir autant d¡¯unit¨¦s d¡¯effort qu¡¯il y a de stock et d¡¯engin.
Si on prend par exemple comme unit¨¦ d¡¯effort une sortie de pirogue li-
gne, la puissance de p¨ºche d¡¯une senne tournante s¡¯exprimera d¡¯une mani¨¨re
di.ff¨¦rente pour le thi.of et le chinchard. En effet, si elle est importante
pour le chinchard, elle sera nulle pour le thiof qui est une esp¨¨ce d¨¦mer-
sale p¨ºch¨¦e uniquement ¨¤ la ligne.
La section p¨ºche artisanale a choisi de d¨¦finir des types d¡¯engin et
de calculer un effort de p¨ºche pour chacun d¡¯eux , exprim¨¦ en nombre de sor-
ties par jour. Pour un stock donn¨¦, on peut alors reconstituer un effort en
connaissant pour chaque
type d¡¯engin, la puissance qui relie l¡¯unit¨¦ d¡¯effort
de l¡¯engin ¨¤ l¡¯unit¨¦ d¡¯effort d¨¦fini pour le stock. Une condition pour qu¡¯un
type de p¨ºche soit distingu¨¦ est que l¡¯effort et la prise par unit¨¦ d¡¯effort
puissent ¨ºtre estim¨¦s pour ce type afin de pouvoir appliquer la formule:
c
¡®T = &
¡°i X PUE;
pT = prise totale
Ei = effort de p¨ºche pour chaque type d¡¯engin
PUE = prise par unit¨¦ d¡¯effort par type d¡¯engin
n = nombre de type d¡¯engin.
Cette formule d¡¯¨¦chantillonnage stratifi¨¦ permet une am¨¦lioration de la
pr¨¦cision qui sera d¡¯autant plus grande que la variabilit¨¦ intra-strate est

faible ; donc plus les types de p¨ºche seront homog¨¨nes plus les d¨¦coupages
seront satisfaisants. En p¨ºche artisanale l'homog¨¦n¨¦it¨¦ dans la pratique de
la p¨ºche pour un engin donn¨¦ est tr¨¨s difficile ¨¤ obtenir. Par exemple, les
pirogues lignes qui constituent un type d'engin (une strate) ne p¨ºchent pas
toutes de la m¨ºme mani¨¨re. Elles diff¨¨rent les unes des autres par les esp¨¨-
ces cibles, les lieux de p¨ºche, la taille des hame?ons...(LALOE, BERGERARD
et SAMBA, 1981). Pour tenir compte de cette h¨¦t¨¦rog¨¦n¨¦it¨¦, il faudrait d¨¦fi-
nir des unit¨¦s d'effort de p¨ºche diff¨¦rentes par exemple pour les pirogues
p¨¦chant ¨¤ la ligne pr¨¨s de la c?te et celles qui vont plus loin.
11 en est de m¨ºme pour les filets dormants qui se sp¨¦cialisent dans
'La recherche d'esp¨¨ces tr¨¨s diff¨¦rentes (yeet, sole, langouste etc...). La
longueur, la taille des mailles des filets et la nature des lieux de p¨ºche
variant en fonction de l'esp¨¨ce recherch¨¦e.
2.1. SYSTEME D'ENQUETE DE L'EFFORT
2.1.1. A Joal
A Joal o¨´ les sorties et les retours de pirogues peuvent aVOir lieu ¨¤
toute heure de la journ¨¦e et de la nuit,
la d¨¦termination de l'effort par le
syst¨¨me de d¨¦compte (PECHART, 1982) tel qu'il existe sur la Grande C?te ne
peut ¨ºtre appliqu¨¦.
Le nombre de sorties journali¨¨res est obtenu de la mani¨¨re suivante :
le long de la plage il y a plusieurs "pinch" qui sont des abris sous lesquels
se tiennent de vieux p¨ºcheurs. Gr?ce ¨¤ ces derniers une liste desp¨ºcheurs
poss¨¦dant une pirogue a ¨¦t¨¦ ¨¦tablie et elle est tenue ¨¤ jour. Les p¨ºcheurs
sont regroup¨¦s par origine.
Les jours d'enqu¨ºte (deux jours cons¨¦cutifs sur quatre), l'enqu¨ºteur
muni de sa liste fait le tour des diff¨¦rents "pinch" et ¨¦num¨¨re la liste
des p¨ºcheurs en demandant s 'ils sont sortis ou non et s 'il y a des d¨¦parts
ou de nouveaux arrivants. Le type de p¨ºche pratiqu¨¦ est ¨¦galement not¨¦ pour
permettre de d¨¦finir l'effort de p¨ºche pour chaque type d'engin. Cette enqu¨º-
te SU-C l'effort commence le matin et se termine en d¨¦but d'apr¨¨s-midi.
2.1.2. A Mbour
A Mbour le nombre de sorties par jour est obtenu par pointage des arri-
v¨¦es sur des bordereaux ¨¦tablis ¨¤ cet effet (tabl. 12).
A Mbour en plus de l'enqu¨ºteur il y a deux aides de plage
: un qui
note les arriv¨¦es de 07 h 30 ¨¤ 13 h et fait en m¨ºme temps des mesures de
taille avec l'enqu¨ºteur ; il est ensuite remplac¨¦ par le second aide qui
travaille de 13 h ¨¤ 19 h pendant que le premier effectue ¨¤ nouveau des fr¨¦-
quences de taille avec l'enqu¨ºteur.
A 19 h, l'un des aides fait le tour des fournisseurs d'app?t et Leur
demande le nombre de pirogues qu'ils ont approvisionn¨¦ et qui ne sont pas
encore rentr¨¦es.
2.2. SYSTEME D'ENQUETE DES PRISES PAR UNITE D'EFFORT
Les enqu¨ºtes de prise par unit¨¦ d'effort se d¨¦roulent de la m¨ºme mani¨¨re
¨¤ Mbour et ¨¤ Joal : ¨¤ l'arriv¨¦e des pirogues l'enqu¨ºteur est SUT la plage
avec un aide muni d'une r¨¨gle gradu¨¦e. L'enqu¨ºteur ¨¦chantillonne les pirogues
en demandant aux p¨ºcheurs certains renseignements (tabl. 13).
Il d¨¦termine ainsi les diff¨¦rentes esp¨¨ces p¨ºch¨¦es, compte le nombre
d'individus ou estime le poids total ¨¤ vue. Ensuite pour chaque esp¨¨ce impor-

CENLRE D E
.j 0 I? R N
FILETS DORMANTS
FILETS DORMANTS
+ LIGNES
6-7
1
I
1
I
l
1
I
7-8
8-9
9-10
10-11
11-12
12-13
13-14
1 14-15 1
15-16
16-17
17-18
18-19
19-20
20-2 1
2 l-22
i
TABLEAU 12.- Bordereau d'enqu¨ºte sur le nombre de sorties des diff¨¦rents engins de p¨ºche

C R O D T
P E C H E
A R T I S A N A L E
Enqu¨ºteur :
CL'NTRE DE
JOAL
Date :
/
l
Nirogue no :
Port d'origine :
Type de p¨ºche :
bmbre de p¨ºcheurs
Position :
Profondeur :
leure de d¨¦part :
Heure de retour
Temps de route :
Prix de l'app?t :
Prix de l'essence :
Prix de vente :
Nbrc, de parts
TABLEAU 13.- Bordereau d'enqu¨ºte de p¨ºche artisanal e

tante, l¡¯aide mesure cinq individus pris au hasard. Ces fr¨¦quences de taille
permettent gr?ce aux relations taille -poids de d¨¦terminer les poids moyens
des individus par esp¨¨ce et connaissant le nombre d¡¯individus par esp¨¨ce,
il est alors possible d¡¯obtenir la prise totale de la pirogue enqu¨ºt¨¦e lors-
qw celle-ci n¡¯est pas estim¨¦e ¨¤ vue. L¡¯enqu¨ºteur passe ensuite ¨¤ une autre
pi.rogue et recommence la m¨ºme enqu¨ºte.
Ce travail d¡¯enqu¨ºte et d¡¯¨¦chantillonnage d¡¯une pirogue prend plus de
temps ¨¤ Joal qu¡¯¨¤ Mbou-r car la discussion entre p¨ºcheur et mareyeur peut
durer une heure de temps lorsque la prise est importante et l¡¯enqu¨ºteur est
oblig¨¦ d¡¯attendre que la vente ait lieu pour pouvoir toucher au poisson. Par
ailleurs 1.a nuit, comme la plage n¡¯est pas ¨¦clair¨¦e, l¡¯enqu¨ºteur doit suivre
les charrettes jusqu¡¯aux places de mareyage pour pouvoir d¨¦terminer les
esp¨¨ces p¨ºch¨¦es et leurs poids,
2.3, ESTIMATION DE LA ¡®PRISE TOTALE
Pour d¨¦terminer la prise totale il faudrait arriver ¨¤ estimer les prises
qui vont au mareyage, celles qui servent ¨¤ la transformation artisanale et
celles qui sont vendues ou donn¨¦es sur la plage.
A Mbour comme ¨¤ Joal, un seul enqu¨ºteur ne peut estimer la prise totale
pour les raisons suivantes :
-- les retours group¨¦s,
- l¡¯¨¦tendue des plages,
-- la diff¨¦rence des points de d¨¦barquement suivant l¡¯esp¨¨ce principale
recherch¨¦e et le type de p¨ºche,
-- l¡¯encombrement des plages qui g¨ºne l¡¯enqu¨ºteur dans l¡¯estimation des
prises et compromet le contr?le des ventes et des dons qui ont lieu sur la
plage,
- l¡¯absence de lumi¨¨re : la nuit le travail de l¡¯enqu¨ºteur est rendu dif-
ficile par le fait que les plages et les places de mareyage sont tr¨¨s mal ou
pas du tout ¨¦clair¨¦es,
-- le fumage du poisson ¨¤ Mbour : lorsque la fum¨¦e est tr¨¨s importante la
visibilit¨¦ est faible et l¡¯enqu¨ºteur a du mal ¨¤ d¨¦terminer les esp¨¨ces p¨º-
chtSes et leur poids.
3 .
R E S U L T A T S
Le but de ce chapitre sera de mesurer la pr¨¦cision des r¨¦sultats et
d¡¯¨¦tudier les possibilit¨¦s d¡¯am¨¦lioration des m¨¦thodes d¡¯enqu¨ºte et d¡¯¨¦chan-
t illonnage.
L¡¯effort de p¨ºche et la prise par unit¨¦ d¡¯effort par type d¡¯engin
sont: les param¨¨tres qui sont estim¨¦s par les enqu¨ºteurs sur les plages. De
ces deux param¨¨tres, c¡¯est l¡¯estimation de l¡¯effort qui pose le plus de pro-
bl¨¨me. A .Joal l¡¯effort de p¨ºche est obtenu par enqu¨ºte aupr¨¨s des vieux p¨º-
cheurs et ¨¤ Mbour par comptage des arriv¨¦es et enqu¨ºte aupr¨¨s des fournis-
seurs d¡¯app?t.
3.1. DESCRIPTION DU TRAVAIL DE TERRAIN
Pour v¨¦rifier dans quelle mesure l¡¯estimation de l¡¯effort de p¨ºche par
les m¨¦thodes cit¨¦es ci-dessus est satisfaisante, les exp¨¦riences suivantes
ont: ¨¦t¨¦ mises au point :

Saint-Louis
Tableau 14.- R¨¦sultats des enqu¨ºtes sur l¡¯effort
effectu¨¦es ¨¤ Joal pendant 24 h sur les pirogues
p¨ºchant ¨¤ la ligne
LP = qirogue ligne ¨¤ poisson
LS = pirogue ligne ¨¤ seiche
PG = pirogue¡¯gla&&< ?$Chant a l a l i g n e
ligne 1 : nombre total de sorties obtenu par
comptage des arriv¨¦es
ligne 2 : nombre total de sorties obtenu par
enqu¨ºte aupr¨¨s des vieux p¨ºcheurs
ligne 3 : pourcentage d¡¯erreur
le signe + signifie que les vieux p¨ºcheurs ont
surestim¨¦ l¡¯effort v¨¦ritable et le
signe - qu¡¯ils l¡¯ont souestim¨¦.

FDS
FDY
FDC
FDP
TOTAL
4
16
3
23
Joal
5
22
0
27
-t 25 %
+ 38 %
-100 %
+ 17 x
8
1
12
2
23
Saint-Louis
9
0
12
0
21
+ 13 %
-100 %
0 %
- 100 %
- 9%
Gu¨¦r¨¦o
Y enne
Toubab Dialao
-
-
-
Dionewar
1
1
Nianing
0
0
-100 %
-100 %
55
27
15
2
99
T O T A L
58
29
13
0
100
+ 5%
+ 7%
- 13 %
-100 %
+ 1%
Tableau 15.- R¨¦sultats des enqu¨ºtes sur l'effort effectu¨¦es ¨¤
Joal pendant 24 h sur les filets dormants.
FDS = f-ilet dormant ¨¤ sole
FDY = filet dormant ¨¤ yeet
FDC = filet dormant ¨¤ courbine
FDP = filet dormant ¨¤ poisson
Ligne 1 : nombre total de sorties obtenu par comptage des arriv¨¦es
Ligne 2 : nombre total de sorties obtenu par enqu¨ºte aupr¨¨s des
vieux p¨ºcheurs
Ligne 3 : pourcentage d'erreur
Le signe + signifie que les vieux p¨ºcheurs ont surestim¨¦ l'effort
v¨¦ritable et le signe - qu'ils l'ont sousestim¨¦.

ler jour
2e j o u r
2 e j o u r
Nombre pr¨¦sum¨¦ de pirogues
restantes
16
17
-
effectif de pirogues
restantes
18
19
Nombre total de pirogues
rentr¨¦es entre 07 h et 19 h
148
148
Effort total pr¨¦sum¨¦
164
165
Effort total effectif
167
167
Pourcentage d¡¯erreur
- 2 %
- 1 %
J
Tableau 16.- R¨¦sultats des enqu¨ºtes sur l¡¯effort effectu¨¦es
2 Mbour pendant trois jours sur les pirogues ¨¤
moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne.
Le signe - signifie que les fournisseurs d¡¯app?t ont sous-
estim¨¦ l¡¯effort de p¨ºche.

- A Joal, pendant que l¡¯enqu¨ºteur d¨¦terminait l¡¯effort de p¨ºche aupr¨¨s
des vieux p¨ºcheurs, une ¨¦quipe de trois personnes notait toutes les arriv¨¦es
de pirogues sur des bordereaux ainsi que l¡¯origine des p¨ºcheurs, ceci afin
de pouvoir faire des comparaisons par origine.
La m¨ºme exp¨¦rience a ¨¦t¨¦ faite s¨¦par¨¦ment pour les pirogues p¨ºchant ¨¤
la ligne et aux filets dormants car vu le personnel disponible pour effec-
tuer ce travail, il ¨¦tait impossible ¨¤ trois personnes de noter en m¨ºme
temps toutes les arriv¨¦es de
pirogues lignes et de filets dormants. Les
r¨¦sultats de ces travaux sur le terrain sont mentionn¨¦s sur les tableaux
14 et 15.
En consid¨¦rant que les r¨¦sultats obtenus par pointage des arriv¨¦es re-
pr¨¦sentent les efforts v¨¦ritables, les pourcentages d¡¯erreur commis lors
de l¡¯estimation de l¡¯effort par les vieux p¨ºcheurs ont pu ¨ºtre calcul¨¦s.
- A Mbour , le m¨ºme travail a ¨¦t¨¦ fait. A 19 h, apr¨¨s avoir demand¨¦ aux
fournisseurs d¡¯app?t le nombre de pirogues qui n¡¯¨¦taient pas encore rentr¨¦es,
nous avons attendu le retour de toutes les pirogues. Les r¨¦sultats obtenus
figurent sur le tableau 16 et concernent les pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ? la
ligne. Pour les autres types d¡¯engin de p¨ºche, les retours ayant lieu avant
19 h, les efforts sont obtenus directement par pointage des arriv¨¦es par un
aide qui est pr¨¦sent sur la plage toute la journ¨¦e de 07 h 30 ¨¤ 19 h.
3.2. INTERPRETATION DES RESULTATS
A Joal, d¡¯apr¨¨s le tableau 14 on remarque que c¡¯est dans l¡¯estimation
de l¡¯effort de p¨ºche des pirogues lignes originaires de Mbour et de Joal
que les vieux p¨ºcheurs commettent le plus d¡¯erreur. Cel¨¤ s¡¯explique par le
fait que les vieux p¨ºcheurs originaires de ces deux centres ne sont pas re-
g,roup¨¦s par ¡°pinch¡± comme le sont ceux originaires de Saint-Louis ou de Nian-
gai . Ils ne peuvent donc pas contr?ler le nombre de sorties des pirogues. Par
ailleurs,
les p¨ºcheurs originaires de Mbour, n¡¯habitant pas loin de Joal,
ef,fectuent un va et vient continuel entre ces deux centres de telle sorte
qu¡¯on ne sait jamais quand ils arrivent ¨¤ Joal et combien de temps ils y
restent.
Lorsque l¡¯exp¨¦rience sur les pirogues lignes a ¨¦t¨¦ faite, l¡¯erreur de
-30 % commise par les vieux p¨ºcheurs lors de l¡¯estimation de l¡¯effort de p¨º-
che s¡¯est traduite au niveau de la prise totale des pirogues lignes par un
biais n¨¦gatif qui a ¨¦t¨¦ estim¨¦ ¨¤ environ une tonne.
Pour les p¨ºcheurs aux filets dormants originaires de Toubab Dialao,
Sali et Nianing pour lesquels les vieux p¨ºcheurs n¡¯arrivent pas a d¨¦terminer
l¡¯effort de p¨ºche comme le montre le tabl.eau 15, l¡¯explication serait la m¨º-
me que pour les p¨ºcheurs ¨¤ la ligne originaires de Mbour et de Joal. Il faut
cependant noter, que les erreurs commises lors de l¡¯estimation de l¡¯effort
de p¨ºche des filets dormants originaires de Toubab Dialao, Sali et Nianing,
n¡¯influent pratiquement pas sur le nombre de sorties car par rapport au nom-
bre total de pirogues ¨¤ filets dormants p¨ºchant ¨¤ Joal, ceux originaires de
ces trois centres sont n¨¦gligeables.
Toujours d¡¯apr¨¨s le tableau 15, on constate que si la pr¨¦cision sur
l¡¯effort total est bonne (1 % d¡¯erreur), elle l¡¯est moins si on tientolmpte
des esp¨¨ces c.ibles, c¡¯est-¨¤-dire si on distingue les diff¨¦rents types de
filets dormants. Cela signifie que si les vieux p¨ºcheurs connaissent ¨¤ peu
pres le nombre total de pirogues sorties dans la journ¨¦e, ils connaissent
moins bien le type de p¨ºche pratiqu¨¦ car les p¨ºcheurs changent souvent d¡¯es-
p¨¨ces cibles et d¡¯engin de p¨ºche.
Les tableaux 17 et 18 qui donnent les pourcentages moyens de pirogues
enqu¨ºt¨¦es a Mbour et ¨¤ Joal au cours du dernier trimestre 1982, montrent que

¡°5
c
MOIS
Effort moyen journalier
28
28
13
Nombre moyen de pirogues
OCT
12
2
0
enqu¨ºt¨¦es/jour
Pourcentage moyen de pirogues
43 %
7 %
0 %
enqu¨ºt¨¦es/jour
Effort moyen journalier
35
88
2.5
1
Nombre moyen de pirogues
10
7
2
enqu¨ºt¨¦es/jour
Pourcentage moyen de pirogues
29 %
8 %
8x
enqu¨ºt¨¦es/jour
Effort moyen journalier
42
114
21
Nombre moyen de pirogues
DEC
13
4
2
enqu¨ºt¨¦es/jour
_.¡°_.
-
Pourcentage moyen de pirogues
31 %
4 %
10 x
enqu¨ºt¨¦es/jour
I
L
- -
-
-
Tableau 17.- Pourcentages moyens de pirogues enqu¨ºt¨¦es ¨¤
Joal au cours du dernier trimestre 1982.
PML : Pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne
FD
: Pirogues p¨ºchant aux filets dormants
FG
: Pirogues "glaci¨¨res" p¨ºchant ¨¤ la ligne.

3 Iii
Tableau 18.- Pourcentages moyens de pirogues enqu¨ºt¨¦es ¨¤
%our au cours du dernier trimestre 1982.
PVL : Pirogues ¨¤ voile p¨ºchant ¨¤ la ligne
PML : Pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne
FD
: Pirogues p¨ºchant aux filets dormants.

dans 1-e dernier centre, les pourcentages moyens de pirogues ¡°glaci¨¨res¡± et
de pirogues p¨ºchant aux filets dormants ¨¦chantillonn¨¦es sont triis faibles
par rapport ¨¤ celui des pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne.
Pour les pirogues p¨ºchant aux filets dormants cel¨¤ s¡¯explique par le
fait que :
- l¡¯enqu¨ºteur qui travaille au niveau de la zone allant de Til¨¨ne ¨¤
Diamegut¡®ne ne peut assister aux d¨¦barquements des pirogues p¨ºchant aux ii-
lets dormants ¨¤ yeet qui ont lieu ¨¤ Santhiaba,
- c¡¯est pendant que l¡¯enqu¨ºteur fait le tour des ¡°pinch¡± pour d¨¦terminer
l¡¯effort de p¨ºche que La majorit¨¦ des pirogues p¨ºchant aux filets dormants
arrivent,
- le nombre de sorties de filets dormants est sup¨¦rieur ¨¤ celui des pi-
rogues lignes, il est donc normal que leur taux d¡¯¨¦chantillonnage soit plus
fa.ible.Pour les pirogues ¡°glaci¨¨res¡± le faible taux d¡¯¨¦chantillonnage vient
du fait qu¡¯elles rentrent entre 01 h et 06 h du matin et l¡¯enqu¨ºteur qui
travaille pendant la journ¨¦e ne peut rester toute la nuit pour ¨¦chantillon-
ner celles-ci.
A F%our les pourcentages de pirogues enqu¨ºt¨¦es sont sup¨¦rieurs ¨¤ ceux
de Joal et il y a plus de pirogues ¨¤ filets dormants ¨¦chantillonn¨¦es que de
pirogues lignes car lorsque les pirogues p¨ºchant aux filets dormants arri-
lrent,
la plage n¡¯est pas encombr¨¦e de monde et comme les arriv¨¦es ne sont
pas group¨¦es, l¡¯enqu¨ºteur a la possibilit¨¦ d¡¯¨¦chantillonrw le maximum de
pirogues alors que c¡¯est exactement le contraire pour les pirogues p¨ºchant
;I l a l i g n e . Par ailleurs, le nombre de sorties de pirogues p¨ºchant aux fi-
lets dormants est peu important.
&ztuellement pour le traitement des donn¨¦es, tous les filets dormants
(¨¤ yeet, sole, poisson et langouste) sont regroup¨¦s en un seul type d¡¯engin
Cun strate). Ce regroupement comporte un risque qui est le suivant : ¨¤ Joal
la presque totalit¨¦ des filets dormants ¨¤ yeet d¨¦barquent ¨¤ Santhiaba alors
que les autres d¨¦barquent entre Til¨¨ne et Diamegu¨¨ne. L¡¯enqu¨ºteur qui reste
au niveau de la seconde zone n¡¯¨¦chantillonne pratiquement que des filets
dormants ¨¤ sole, langouste et poisson et tr¨¨s peu de filets dormants ¨¤ yeet.
De ce fait au moment de l¡¯extrapolation, puisque la distinction entre les
diff¨¦rents types de filets dormants n¡¯est pas faite, on peut surestimer les
prises de soles, langoustes et poissons et sousestimer celles de yeet. Le
probl¨¨me est que les pirogues ont une probabilit¨¦ de s¨¦lection diff¨¦rente
qui est li¨¦e au lieu de d¨¦barquement.
Le m¨ºme probl¨¨me se pose pour les pirogues lignes normales mais ¨¤ un
autre niveau. En effet lors du traitement des donn¨¦es, on ne fait pas la
diff¨¦rence entre les pirogues lignes normales qui effectuent les grandes
mar¨¦es et celles qui font les petites ma,r¨¦es ; or les premi¨¨res ram¨¨nent
toujours des prises beaucoup plus importantes que les secondes. Comme les
pirogues faisant les grandes mar¨¦es et qui rentrent entre OI h et 06 h du
marin ne sont g¨¦n¨¦ralement pas enqu¨ºt¨¦es, au moment de l¡¯extrapolation il.
y aura une sousestimation des prises des pirogues lignes normales.
Pour les pirogues ¡°glaci¨¨res¡± c¡¯est la m¨ºme chose qui se passe , puis-
que l¡¯enqu¨ºteur, lorsqu¡¯il travaille la nuit il n¡¯¨¦chantillonne que les
pirogues ¡°glaci¨¨res¡± qui rentrent t?t et pas celles qui rentrent tard et dont
les prises vont parfois jusqu¡¯¨¤ une tonne de poisson.
Pour les filets dormants, c¡¯est donc l¡¯¨¦loignement du lieu de d¨¦barque-
ment des filets dormants ¨¤ yeet qui est ¨¤ l¡¯origine du biais et pour les pi-
rogues ¡°glaci¨¨res¡± et les pirogues lignes normales c¡¯est l¡¯heure de d¨¦bar-
quement tardif de certaines d¡¯entre elles qui influe sur leur probabilit¨¦
d¡¯?ltre s¨¦lectionn¨¦e. Il se pose donc pour ces deux derniers types d¡¯engin
de p¨ºche un p-robl¨¨me de temps alors que pour les filets dormants il s¡¯agis-
sait d¡¯un probl¨¨me spatial.

C O N C L U S I O N E T
P R O P O S I T I O N S
Dans l¡¯echantillonnage par strates adopt¨¦ par la p¨ºche artisanale,
les contraintes de terrain et les contraintes dues aux moyens humains et
mat¨¦riels disponibles jouent des r?les importants. En effet comme nous
l¡¯avons vu ¨¤ Mbour et ¨¤ Joal, ces contraintes font que la prise totale
ne peut ¨ºtre estim¨¦e directement par les enqu¨ºteurs sur les plages et les
taux d¡¯¨¦chantillonnage des diff¨¦rentes strates sont ¨¦galement impos¨¦s par
ces contraintes. Par exemple ¨¤ Mbour on a un taux d¡¯¨¦chantillonnage plus
faible pour Les. pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne et ¨¤ Joal pour les
pirogues ¡°glaci¨¨res¡±.
Par ailleurs, ¨¤ l¡¯int¨¦rieur des strates, c¡¯est-¨¤-dire ¨¤ l¡¯int¨¦rieur
de chaque type d¡¯engin, les contraintes de terrain font que les possibili-
t¨¦s d¡¯¨¦chantillonnage des pirogues peuvent diff¨¦rer selon l¡¯heure ou le
1 ieu de d¨¦barquement, ce qui peut ¨ºtre une source de biais dans l¡¯estimation
des prises, en particulier des filets dormants, des pirogues ¡°glaci¨¨res¡± et
des pirogues p¨ºchant ¨¤ la ligne de Joal.
En ce qui concerne l¡¯effort de p¨ºche, ¨¤ Mbour, il est obtenu tous les
jours avec une bonne pr¨¦cision alors qu¡¯¨¤ Joal, non seulement la d¨¦termi-
nation de l¡¯effort de p¨ºche n¡¯a lieu que tous les deux jours sur quatre,
mais en plus dans certains cas l¡¯estimation de l¡¯effort de p¨ºche pose des
probl¨¨mes. C¡¯est le cas notamment des pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant ¨¤ la ligne,
originaires de Mbour et de Joal pour lesquelles l¡¯estimation des efforts,
se fait avec des pourcentages d¡¯erreurs qui sont tr¨¨s ¨¦lev¨¦s.
Aux divers probl¨¨mes qui se posent, les solutions que l¡¯on pourrait
apporter sont les suivantes :
A Joal, en ce qui concerne les filets dormants, pour ¨¦liminer la
source de biais ¨¦voqu¨¦e pr¨¦c¨¦demment, il faudrait appliquer un taux d¡¯¨¦chan-
tillonnage constant ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de la ¡°strate filet dormant¡±, donc s¡¯arran-
ger pour que la probabilit¨¦ de s¨¦lection d¡¯une pirogue p¨ºchant au filet dor-
mant soit ind¨¦pendante du lieu de d¨¦barquement.
Pour la mise en application d¡¯un taux d¡¯¨¦chantillonnage constant ¨¤
l¡¯interieur de la ¡°strate filet dormant¡± en fonction des esp¨¨ces cibles,
l¡¯enqu¨ºteur peut, ¨¤ partir des efforts estim¨¦s lors du dernier jour d¡¯en-
qu¨ºte de p¨ºche artisanale, calculer le pourcentage repr¨¦sent¨¦ par chaque
ty.pe d e f i l e t dormant*
Si on distingue par exemple trois types avec les pourcentages suivants :
- 50 % de filets dormants ¨¤ sole,
- 30 % de filets dormants ¨¤ yeet,
- 20 % de filets dormants ¨¤ poisson,
dans I¡¯bchantillon qui sera constitu¨¦ par les pirogues p¨ºchant aux filets
dormants enqu¨ºt¨¦es, l¡¯enqu¨ºteur devra alors ¨¦chantillonner les trois types
dans les memes proportions que celles d¨¦finies ci-dessus.
Malheureusement la solution qui consiste ¨¤ s¨¦parer les filets dormants
en plusieurs types d¡¯engins en fonction de l¡¯esp¨¨ce principale recherch¨¦e
n¨¦cessite pour ¨ºtre envisag¨¦e, la connaissance de l¡¯effort de p¨ºche pour
chaque type de filet dormant, or la connaissance pr¨¦cise de ces efforts pose
de:; probl¨¨mes comme nous l¡¯avons vu dans le chapitre pr¨¦c¨¦dent. Cependant,
la prise en compte des diff¨¦rents types de filets dormants (afin de pouvoir
appliquer ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de la strate un taux d¡¯¨¦chantillonnage constant en
fonction des esp¨¨ces principales recherch¨¦es) peut permettre d¡¯apporter une
amcilioration de l¡¯estimation des prises par esp¨¨ce.
Sur le terrain, l¡¯application d¡¯un taux d¡¯¨¦chantillonnage constant ¨¤
l¡¯int¨¦rieur de la ¡°strate filet dormant¡± suppose que L¡¯enqu¨ºteur ¨¦chantillon-
ne aussi bien les pirogues p¨ºchant aux filets dormants a yeet qui d¨¦barquent

A Santhiaba que les pirogues p¨ºchant aux filets dormants ¨¤ soles, langoustes
et poissons d¨¦barquant dans la zone allant de Til¨¨ne ¨¤ Diamagu¨¨ne. Etant
donne que les heures de retour de ces diff¨¦rents types de filets dormants,
sont pratiquement les m¨ºmes et que la plage de Joal est tr¨¨s ¨¦tendue, il est
impossible ¨¤ un seul enqu¨ºteur de contr?ler tous les d¨¦barquements. Il appa-
ra?t donc n¨¦cessaire d¡¯embaucher un deuxi¨¨me enqu¨ºteur et de former l¡¯aide
de plage de Joal afin qu¡¯il puisse effectuer les enqu¨ºtes sur l¡¯effort
au.pr¨¨s des vieux p¨ºcheurs. Quant aux deux enqu¨ºteurs, ilsse partageraient
alors le travail d¡¯enqu¨ºte et d¡¯¨¦chantillonnage de mani¨¨re ¨¤ couvrir tous
les d¨¦barquement et gr?ce ¨¤ l¡¯aide de plage on pourra avoir l¡¯effort de
p$che tous les jours et non tous les deux jours sur quatre comme c¡¯est le
cas actuellement.
Pour les pirogues ¡°glaci¨¨res¡± et les pirogues lignes normales pour ¨¦vi-
ter le biais dans l¡¯estimation des prises, un taux d¡¯¨¦chantillonnage cons-
tant devra ¨ºtre appliqu¨¦ en fonction de l¡¯heure de d¨¦barquement. L¡¯enqu¨º-
teur ne pouvant rester toute la nuit ¨¤ attendre le retour des pirogues
¡°glaci¨¨res¡± et travailler pendant la journ¨¦e, le recrutement d¡¯un nouvel
enqu¨ºteur permettrait de r¨¦soudre ¨¦galement ce probl¨¨me.
Au point de vue effort de p¨ºche, pour les pirogues ¨¤ moteur p¨ºchant
Ii la ligne, originaires de Mbour et de Joal, une solution serait de contac-
ter les p¨ºcheurs ¨¤ leur domicile et de leur demander de noter sur des bor-
dereaux leurs jours de sortie. Si les p¨ºcheurs n¡¯habitent pas loin les uns
des autres, un p¨ºcheur peut donner le nombre de sorties pour un quartier par
exemple. L¡¯enqu¨ºteur une ou deux fois par semaine ferait le ramassage des
bordereaux. Cette m¨¦thode a ¨¦t¨¦ appliqu¨¦e pour les sennes de plage et elle
a donn¨¦ des r¨¦sultats satisfaisants (LE RESTE, comm. pers.).
Compte tenu des raisons pour lesquelles les vieux p¨ºcheurs n¡¯arrivent
pas ¨¤ donner le nombre de sorties des pirogues lignes originaires de Mbour
et de Joal, on peut admettre que la m¨¦thode d¡¯estimation de l¡¯effort par
interview aupr¨¨s des vieux p¨ºcheurs comporte un biais n¨¦gatif. L¡¯estimation
de ce biais n¨¦cessiterait plusieurs exp¨¦riences sur le terrain comme celles
d¨¦crites dans le chapitre pr¨¦c¨¦dent et pourrait permettre de calculer un
coefficient de correction ¨¤ utiliser lors des calculs de l¡¯effort de p¨ºche
des pirogues lignes originaires de Mbour et de Joal.
A l¡¯issue de ce travail, la principale constatation que l¡¯on peut
faire concerne les contraintes de terrain et celles li¨¦es aux moyens humains
et matdriels disponibles, qui finalement imposent les m¨¦thodes d¡¯enqu¨ºte et
d¡¯echantillonnage. Ces contraintes sont plus importantes ¨¤ Joal qu¡±¨¤ Mbour
et la pr¨¦sente ¨¦tude a permis de mettre en ¨¦vidence les probl¨¨mes et de
sugg¨¨rer quelques solutions.
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