I.S.R.A. L.ABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE ...
I.S.R.A.
L.ABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
SERVICE DE PARASITOLOGIE
EI'DE~~CHERCHES lJEXERMRES
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UTILISATION DE PIEGES ET D'ECRANS POUR LUTTER
COMTRE LES GLOSSINES, RAPPORT DE SITUATIOhT ET
ESSAIS REALISES AU SENEGAL
REF. No 18 / PARASITO.
M A R s
1 9 8 3
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UTILISATION DE PIEGES ET D'ECRANS POUR LUTTER
CONTRE LES GLOSSINES, RAPPORT DE SITUATION ET
ESSAIS REALISES AU SENEGAL
Par Saydil M. TOURE
Laboratoire national de I'Elevage et de Recherches
v¨¦terinaires,
R.P. 2057 - DAKAR -
S¨¦n¨¦gal
Rapport destin& ¨¤ la r¨¦union conjointe du Groupe d'experts sur
les aspects ¨¦cologiques et techniques du programw de lutte
contre la Trypanosomiase animle africaine et de mise en valeur
des zones en cause et du koupe djexperts des probl¨¨mes de d¨¦-
veloppement en rapport avec le Pmgranma de lutte contre la Try-
panosomiase animale africaine et de mise en valeur des zones en
cause - Addis-Abeba, Ethiopie,
20 - 24 juin 1983.
INTRODUCTION
Apr¨¨s que Challier et Laveissi¨¨re (1973) eurent d&rit leur pi¨¨ge bico-
nique ¨¤ glossines, ce dernier fut essay¨¦ avec succ¨¨s par de nombreux auteurs,
puis largmnt utilis¨¦ dans la pratique courante pour ¨¦chantillonner les popu-
lations de glossines riveraines, en particulier GZossina paZpaZis et G.tachi-
noicks en Afrique de l'Ouest, G.;Fuscipes en Afrique centrale. Ce pi¨¨ge est au-
jourd'hui un outil excellent pour ¨¦tudier lP¨¦cologie et pour d¨¦celer de tx¨¨s
faibles populations de ts¨¦-ts¨¦, en ¨¦conomisant le temps de travail et les res-
L
sources humaines.
L'emploi de pi¨¨ges et d'¨¦crans comne moyens de lutte contre les glossi-
nes, de conception plus ficente:
d¨¦coule des observations sur le piegeage
cm m5thode dv¨¦chantillonage. Les premiers rapports SUT l'efficacit¨¦ de ces
proc¨¦d¨¦s de lutte remontent ¨¤ 1978.
. . . / . . .

- 3 -.
inf¨¦rieurs U.aveissi&e et al, 1980). Ailleurs, les ¨¦crans bleus n'ont pas per-
mis de lutter efficacement contre G.paZpaZis palpalis et G. fuscipes qwnxensis,
dans deux villages de la R¨¦gion de la Eouenza, en R¨¦publique populaire du Congo
Glx.xan et al, 1981). De &ne, leurs effets ont ¨¦t& limit¨¦s sur une population
de G.morsitann (Laveissi¨¨re et. Couret, 1982). Toutefois, un rapport de 1'Ekole
de Lutte anti-T&-ts¨¦ de Bobo-Dioulasso (1982) fait ¨¦tat de r¨¦sultats assez
satisfaiw-&s mur combattre G.morsitans submorsitans dans les ranches collec-
tifs de Smmgouan (500 ¨¦crans pour 13,s kn2). Quelques autres essais dirig&
contre C.pallicera (s.g. NemorhinaJet G.nQwofusca (s.g. Auntenina) ont entra?-
n¨¦ des r6ductions de population de fi0 2 70 % Caveissi¨¨re et al, 1.979, (non publ.)
Les diff¨¦rences observ¨¦es au niveau des rkultats de lutte par pi¨¦geage
et par pose d?¨¦crans tiennent principalement :
1) dans la nature rn&w des ins-
-trxmEnts de lutte ; 2) dans les spG!cificit& d'habitat et de comportmt des
glossincs ; 3) dans l'absence de standardisation des rrkhodes. Pour des situa-
tions comparables,
les pi¨¨ges l'emportent sur les ¨¦crans, surtout quand les Y@-
sultats sont ¨¦valu& apr¨¨s 4 mis et plus d'utilisation in situ; Les glossines
riveraines, parce que moins dispers¨¦es, sont combattues plus efficacement que
les glossines de savane. Avec les pi¨¨ges corrnxe avec les ¨¦crans il y a une ten-
dance 2 une rerront¨¦e des populations lorsque la force de la deltsx&hrine s'es-
tompe au bout de 3 rr?is. Dans les deux cas, les individus qui subsistent apr&
3 mis sont jeunes. On n'obtient pas 19¨¦radication et il faut donc associer ces
techniques de lutte ?I des op¨¦rations compl¨¦mntaires peu on&euses et le moins
polluantes que possible. Dans un souci de standardisation il y a lieu de faire
circuler aupr¨¨s des utilisateurs les nuances de bleu royal ou de bleu 6lec-&$--
que recomd¨¦cs.
Pisges et &xans sont de plus en plus utilis¨¦s dans la pratique. En
C?te dlIvcires ¨¤ Sirasso et ¨¤ Mbengu¨¦, 1.200 km2 sont en cours d?assainisswnt
par ces proc¨¦des, Fn zone pr¨¦foresti¨¨re, il est envisag¨¦ de lutter dans les
foyers de.Maladie du sommeil en utilisant 10,000 pi¨¨ges. I=n Haute-Volta., Pi$!ges
et ¨¦crans pr¨¦c¨¨demnt le l?cher de files st&iles et pourront ~-SUE servir de
barri¨¨re en lieu et place de pulv¨¦risation d'insecticides. Au Congo, le pi&
geage est appliqu¨¦ dans les foyers de kkladie du sonaneil. Au S¨¦n¨¦gal, quelques
essais ont ¨¦t¨¦ rklis¨¦s de janvier 198'2 2 JEUX 198.3 Cils se poursuivent encore) ;
les r¨¦sultats sont r¨¦su~&s ci-dessous.

-4-
ESSAIS DE LUTTE AU SENEGAL PAR PIEGEAGE CT PO!~E D~XANS,
- -
II
-
Ces essais ont Qt¨¦ rkalis¨¦s dans les Niaye6 du ?¨¦n&gal. Les conxnunica-~,
tiens concernant les g?tes r&iduels de G.paZpaZia gambiensis dans cd-te &gion
sont assez norrbreuses; Toutes les opktions de ktte, faut-il encore 1~: rappe-
ler, sont le fait de la recherche et sont men&s parall&wnt avec diautrcs
activit¨¦s et le plus souvent avec des concours E&nciers ext&ieurs (de la
FAO, en l'occurence).
AprQs plusieurs ann&s de lutteI des ?lots dans les Niayes du S6n¨¦gal
sont rest& infwt&, ¨¤ c,zuse d!une insuffisance de rrta?trise de tous les bio-
topes $xrpill¨¦s, qui correspondent souvent 3 quelques buissow en appzwxze
insi~ifi~wtx, de quelques mkres-Car&s, Il s'ajoute 3 cela, dans la R6gion
du Cap-Vert, une reconstitution artificielle de @tes, du fait dlnctivith? tir-
ticoles. Deux situations seront d¨¦crites : le ?ar~ forestier de Hann et la
,grande Niayc de I~D?.
1 - Parc forestier dc Hann
- - - - I. - - .-. - ,- I e. I - I- - - - ". - -. -
Jadis 2 la p¨¦riph¨¦rie de Dak~, cet ?lot forest& d'environ 30 ha, qui
est un rryi,lzx~gc! de v&&ation originelle et d'essences introduites, sc trouve
de nos jours engIob+< dans l'agglotiration d~akaroise. Au nord-est du Parc, de
nombrewc j~ardins horticoles ont 6t6 ~a.&&& : environ 25 ha le long de la
Route de Rufisque. Le Parc et les jardins constituent des @tes p¨¦ridomestiques
de C,pa?!~aZ<s (jam!GenoGz, De plus, la pr6sence d'un zoo Zi l'int¨¦rieur du Pcuu:
rend w&&&c les op&ations ck: lutte par pulv&isation d'insecticides. Ces
faits expliquent l'insuccks de deux op&ations ~ant¨¦rieures de lutte (1971 et
1979). Les techniques de lutte par pi6geage et pose ds¨¦crr?ns ont sembl? tout
indiqu¨¦es. De janvier 1982 ¨¤ f&rier 1983,plusieurs tests ont 6-G r&lis¨¦s dans
le Parc et le long de la Route de Tiufisque. Les r¨¦sultats acquis sont :
l") Le pi¨¦geage seul, sur 4 mois, n'a pas permis de faire dispara?tre
les glossines. Les baisses de capture sont suivies de re~nt&s. Les
rGXes sont captur¨¦s cn plus grand nombre,, ce qui laisse supposer que
beaucoup de femelles non captu&es entretiennent le m-nintien de l'es-
p&e.
2O) lks pi¨¨ges wgr&s de delta&hrine, au notire de 40, ont ~~YXIYLS>
sur 88 jours, une tiduction dc. densit¨¦ apparente de 0,14 glossine

-5-
par pi¨¨ge/heure ¨¤ 0,028 soit de 80 %. Il n9y a pas eu disparition
de la population mais persistance de tr¨¨s jeunes individus corres-
pondant ¨¤ de nouvelles g&rations.
3O) Les effets sur une plus longue periode ne sont pas encore connus.
La population ¨¦tant th¨¦oriquement ferm¨¦e, elle devrait tendre vers
l'fexkinction.
2 -. Niaye de Berr
- I - - - -.. <1.. -> -. <- - -
Elle dessine des rkndres sur environ 35 km, avec un grand nombre de
jardins mara?chers que les pulv¨¦risations d'insecticides au sol ont &tG tenues
de respecter. Ici encore,la lutte par pi¨¦geage est tout indiqu¨¦e. Il n'a pas
&¨¦ possible de calculer la population cible avant pi¨¦geage. L?utilisa.tion de
145 pi¨¨ges (120 pi¨¨ges impr¨¦gn¨¦s de deltam&rine et 25 pi¨¨ges dc contr?le)
a permis de constater,sur 5 serknes+une extinction de population.
Dans les deux cas., les conclusions sont provisoires. Les op&ations se
poursuivent encore dans les Niayes et une ¨¦valuation ¨¤ la fin de l?hivernage
1983, c'est ,ii dire en octobre-novembre, est n&essaire pour confirmer les r&
sultats. Au niveau de quelques exploitations de production laiti¨¨re, la protec-
tion est assur& par des t&ans. L¨¤ auss$l"¨¦valuation de la technique sera
faite en octobre-novembre 1983.
3 - Esauisse financi¨¨re
---*-----."~*----r,----.-
Les yikges fabriquk localement co?tent sensiblement le m¨ºme prix ¨¤
Dakar qu'en Haute-Volta ou en C?te d'ivoire : 7.000 F.CFA pour le pisge de cap-
ture complet et 4,000 F.CFA pur le piege de lutte. Concernant les krans, des
diff&ences importantes existent selon les laboratoires. L'¨¦cran ¨¤ deux trin-
@es de bgis et en &lange de coton-tergal cl,15 m x 1,50 m) revient ¨¤ Dakar ¨¤
environ 1.500 F.CFA. Ailleurs les prix varient entre 700 et 1.600 F,CFA suivant
qu'il.s'agit d'¨¦crans 2 tingles ou ds¨¦crans sur potence. Ia main d'oeuvre est
peu onkeuse pour ces proc¨¦d& de lutte. De t&s larges subventions devraient,
¨¤ notre avis, Stre consenties ¨¤ des ¨¦quiperi, sur le terrain pour les appliquer
au profit de lq¨¦levage ou de la sant¨¦ publique car les avantages sont dGtermi-
riants : absence de pollution de l'environnement, faible co?t, possibilit¨¦ d'ap-
plication par un personnel peu exp¨¦riment¨¦ et m¨ºme par les populations locales,
mat&iel r&tilisablc en partie, possibilit¨¦ dgassociation avec une autre tech-
nique de lutte comme la pulv¨¦rkation s&lective ou le l?cher de rn?les sterilis¨¦s.

.v
El-
.
B I B L I O G R A P H I E
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en zone de savane humide.
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13 - LAVEISSIERE, C., COUREZ', D. and KIENON, J.P., 1980. - Lutte contre les
glossines riveraines ¨¤ l!aide de pi¨¨ges biconiques impr&ks d'insecticide
en zone de savane humide. 2. R&ultats quantitatifs obtenus lors des pre-
rriers essais. Cah. ORSTOM, s¨¦r, Est. rrkd., Parasitol., 18 : 209-221.
14 - L!WEIsSImE~ c. & COuRm, D., 1981.
- Lutte contre les glossincs riverai-
nes ¨¤ l'aide de pikges biconiques impr&g.n&s d'insecticide, en zone de sa-
vane humide.
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Cah. ORSI'OM, ssr. Ent. m¨¦d., Pmasitol., vol. XIX : 41-48 ct 49--54.
15 - LAVEISSIERE, C. & COTJRFZ', D,, 1981.
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16 - L'WEISSIFRE, C. & COURTZ, D., 1981.
- Essai de lutte contre les glossines
riveraines $3 l'aide d'&rans mr&n& d'insecticide. $CGE - IRTO Rappss
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(2) + 11 + (12) pp. (non publi¨¦).
17 - LWE1ssIFRI-=, C., COUREZ', D. =ind KIENOfiJ, J.P., 1981. - Lutte contre les
glossines riveFaines ¨¤ l'aide de Pi$ges biconiques ~tign& d'insecticide,
en zone de savane hwide.
4. Exp¨¦ximntation ¨¤ mande khelle. 5. Note de
synth¨¨se. Cah. ORSTofl, s¨¦r. Ent. &d,, Parasitol.? 19 : 41-48 et 49-54.
18 I- LAVEISSIERE, C. & COURET?, D., 1980.
- Effet compar¨¦ des ¨¦crms et des pi&-
ges biconiquec L) imp&gr&s d'insecticide sur les populations de G,mrsitcms
submors<taxs dans les galeries foresti¨¨res. Cah. ORSTOM, s¨¦r. Ent. r&d.,
Parasitol., 20 : 63-68.