- NOTE SUCCINCTE SUR LA FERTILISATqUN DES...
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NOTE SUCCINCTE SUR LA
FERTILISATqUN DES CULTURES
AU ~SENEGAL
J.P. ND 1¡®AYE, Ph. D
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Note Succincte $ur la Fertilisation des
Culture$ au S¨¦n¨¦gal
Les premi¨¨res ¨¦tudes SU~ la fertilisation ont ¨¦t¨¦ entreprises en 1947
sur l'arachide et en 1951 sur le mil par le Centre de Recherches Agronomiques ue
Bambey. Ces ¨¦tudes ont ¨¦t¨¦ men¨¦esjdepuis le stade "Laboratoire" (¨¦tude physicocn$-
mique des sols) jusqu'au stade "Pr¨¦vulgarisation" en passant par le stade "Exp¨¦-
rimentation en station". L'exp¨¦ri$entation multilocale permit ensuite de pr¨¦ciser
la r¨¦partition g¨¦ographique des diverses formules retenues et vers 1955 la recher-
che proposa les "th¨¨mes l¨¦gers" pfur une rotation quadriennale jach¨¨re - arachide -
c¨¦r¨¦ale - arachide. Ces recommand+tions n'avaient pas pour but d'obtenir un
rendement maximum mais plut?t de iamiliariser le paysan ¨¤ l'utilisation de la
fumure min¨¦rale. Il convient de noter que le but recherch¨¦ fut plus ou moins atteint
et en 1957 la "fumure ¨¦tal¨¦e" fut;propos¨¦e aux paysans dont les pratiques culturales
¨¦taient les meilleures (semis en (igne, sarclage pr¨¦coce, utilisation de la traction
animale). Ce simple fait illustre jla n¨¦cessit¨¦ de ne pas consid¨¦rer l'utilisat2on
des engrais min¨¦raux comme une "pjnac¨¦e". En effet on ne peut dissocier leur emploi
de l'am¨¦lioration des autres techr$ques culturales. Cette "fumure ¨¦tal¨¦e", dans
laquelle les phosphates naturels piroduits au S¨¦n¨¦gal ¨¦taient employ¨¦s, visait
l'obtention de hauts rendements et le maintien et l'am¨¦lioration de la fertilit¨¦
des sols.
Quant ¨¤ la fertilisation; des sols de rizi¨¨res du S¨¦n¨¦gal dont les
premi¨¨res ¨¦tudes ont ¨¦t¨¦ entrepris¨¦s en 1960 pour la Casamance et en 1948 pour
la vall¨¦e du fleuve S¨¦n¨¦gal , elle apportait un certain nombre d'enseignements
sur la r¨¦ponse du riz aux principapx ¨¦l¨¦ments fertilisants IN, P, K). Ces ¨¦tudes
avaient elles aussi abouti ¨¤ la d¨¦finition de formules de fumure et des modalites
d'apport des principes fertilisanti.
Au milieu des ann¨¦es bll 3 la demande de la uulgarisation, certaines
modifications furent apport¨¦es auxirecommandations en mati¨¨re de fertilisation
pour faciliter la distribution des jengrais. C'est ainsi que le nombre de fttrmules
de fumure pour les cultures Pluvial/es fut r¨¦duit au minimum. Par ailleurs, la
r¨¦duction de la dur¨¦e des jach¨¨res jet dans certaines localit¨¦s, leur totale dis-,
parition et l'aggravation des d¨¦s¨¦duil ibres min¨¦raux qui r¨¦sultaien t de la non-

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restitution des r¨¦sidus des r¨¦coltes avaient conduit ¨¤ la mise au point d'une
fertilisation plus satisfaisante sur le plan ¨¦conomique et agronomique. C'est
ainsi qu'¨¤ partir de 1972 avec ll'objectif d'intensi fication de l'agriculture
s¨¦n¨¦galaise trois niveaux d'inte\\nsification furent d ¨¦ f i n i s :
a) Un niveau Fo pour la fum(ure l¨¦gere (6-2U-10 sur arachide et 14-7-7 sur mil).
Ce niveau ¨¦tait destin¨¦ aux paysbns peu ¨¦quip¨¦s qui ne disposaient pas de moyens
de production pouvant leur permettre d'appliquer les th¨¨mes plus intensifs.
bj Un niveau FI pour la production semi-intensive, bas¨¦e sur l'utilisation
d'une fumure forte, de formules d'engrais concentr¨¦es (8-IA-27 et 10-21-21 +
ur¨¦e), de vari¨¦t¨¦s am¨¦lior¨¦es, ed sur un bon entretien des cultures. Ce niveau
¨¦tait destin¨¦ aux paysans qui digposaient de moyens de production leur permettant
d'appliquer, en plus des fumures ifortes, les autres recommandations de la recher-
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che pour approcher le potentiel dk production des cultures et am¨¦liorer, sinon
maintenir la fertilit¨¦ des sols. il convient de noter ici que la formule B-18-27
s¡¯¨¦tait substitu¨¦ ¨¤ la formule 7-pi-29 devenant ainsi une formule pour l'arachide,
le riz pluvial et le cotonnier.
c) Un niveau F2 destin¨¦ ¨¤ laiproduction intensive par l'utilisation des doses
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d'engrais plus fortes que celles d¨¦finies pour le niveau Fi.
La d¨¦finition de ces trois niveaux d'intensification r¨¦pondait au souci
de promouvoir une production agriqole susceptible d'assurer l'autosuffisance ali-
mentaire tout en maintenant le capiital de fertilit¨¦ des sols. Le concept de "fumure
¨¦tal¨¦e" fut remplac¨¦ par celui de Ith¨¨mes lourds" car l'apport s¨¦par¨¦ des phosphates
naturels dans le cadre de la "fumuke ¨¦tal¨¦e" ne s'av¨¦rait plus n¨¦cessaire ¨¦tant
donn¨¦ qu'apr¨¨s la cr¨¦ation de la SIES il ¨¦tait devenu possible de les incorporer
dans la fabrication des formules ternaires.
Au milieu des ann¨¦es 70 \\a formule 8-18-27 qui ¨¦tait recommand¨¦e sur
arachide pour les "th¨¨mes lourds" fut ¨¦tendue aux "th¨¨mes l¨¦gers" pour le Sine
Saloum, le S¨¦n¨¦gal Oriental et la Casamance, l'objectif de la recherche ¨¦tant
d'approcher du potentiel de producqion des cultures et d'obtenir r¨¦guli¨¨rement
des rendements ¨¦lev¨¦s pendant une pkriode ind¨¦finie.
Il ressort de ce qui pr¨¦c¨¦de que la recherche agronomique a toujours
manifest¨¦ une certaine disponibilitb d'ouverture aux probl¨¨mes nouveaux (r¨¦duction

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..u
du nombre de formules pour teni+ compte des pr¨¦occupation?de la vulgarisation)
et de consid¨¦ration des variatidns des param¨¨tres sur lesquels portait son action
(disparition des jach¨¨res, ¨¦volition de la fertilit¨¦ des sols, rentabilit¨¦ de la
fumure min¨¦ralej. Il se trouve qu'aujourd'hui avec la d¨¦t¨¦rioration de la situa-
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tion climatique et surtout pluvi/otn¨¦trique,
la chert¨¦ de la fumure min¨¦rale et les
orientations de la Nouvelle Poli!tique Agricole (N.P.A) une situation nouvelle
s'est cr¨¦¨¦e qui remet plus ou moiins en cause les sch¨¦mas de fertilisation qui ont
¨¦t¨¦ d¨¦finis et la rentabilit¨¦ de; la fumure min¨¦rale. Le probl¨¨me de la fertil isat ion
des cultures reste donc toujours: pos¨¦. S'il est important de chercher ¨¤ relancer
la consommation d'engrais au S¨¦nbgal l'on doit aussi reconna?tre que la recherche
d'une meilleure efficience de laifumure min¨¦rale est un pr¨¦alable ¨¤ toute augmen-
tation des quantit¨¦s d'engrais a#'pliqu¨¦es tant sur les cultures pluviales que sur
les cultures irrigu¨¦es. Ur cetteiefficience de la fumure min¨¦rale, faut-il le
rappeler, ne peut se concevoir S$IS une application compl¨¨te [non s¨¦lective) des
autres techniques culturales recFand¨¦es par la recherche (labour, semis en iigne,
d¨¦mariage, pr¨¦coce, lutte contre :les adventices etc...). 11 convient de rappeler
ce que l'on a tendance ¨¤ oublier :Souvent : l'engrais n'est pas un rem¨¨de.
C'est dans le contexte ;de cette nouvelle situation et tenant compte des
connaissances acquises que la recherche a ¨¦labor¨¦ aes nouveaux programmes de recher-
che pour rem¨¦dier aux fl¨¦aux qui i;emblent menacer l.'agriculture s¨¦n¨¦galaise, ¨¤
savoir la r¨¦cession de la fertiligation min¨¦rale, les stress hydriques des Pla#ntes
et la d¨¦forestation.
C'est ainsi que pour les/ deux premiers fl¨¦aux les recherches actuelles
sont ax¨¦es sur la valorisation des r¨¦sidus des r¨¦coltes et des d¨¦jections animales,
la mise au point de formules de fqmure adapt¨¦es, moins co?teuses et incorporant
les fertilisants issus des sources; locales ou les mati¨¨res peu transform¨¦es, la
fertilisation organique, l'¨¦conomib des engrais min¨¦raux et le suivi de l'¨¦volu-
tion des sols sous culture. Les r¨¦bultats obtenus ¨¤ ce jour en milieu paysan par
les ¨¦quipes Syst¨¨mes de Kaolack etide Djib¨¦lor devraient contribuer ¨¤ mieux raison-
ner la fertilisation des cultures.:-11 en est de m¨ºme des essais avec les fumiers,
composts et phosphates naturels doit les r¨¦sultats doivent ¨ºtre test¨¦s en milieu
paysan.
Il est sans doute n¨¦cessdire de mettre en place des essais de longue
dur¨¦e dam diff¨¦rentes ¨¦cologies dq pays pour ¨¦valuer la r¨¦ponse des cultures ¨¤
la fumure min¨¦rale. L'int¨¦r¨ºt de teIls essais est qu'ils permettent une ¨¦valuation

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de la variation des rendements les cultures dans le temps et dans l'espace. La
combinaison de tels essais avec;un suivi de l'¨¦volution des rendements et de la
fertilit¨¦ d'un ¨¦chantillon repr&sentatif de champs paysans r¨¦partis dans diff¨¦-
rentes ¨¦cologies du pays devrai% permettre de mieux r¨¦gionaliser les formules
de fumure et de moduler les dos& d'engrais en fonction du niveau de fertilit¨¦
des champs paysans.
Il y a des limites ¨¤ 1 emploi des engrais et ce que nous cherchons
est de d¨¦finir les limites de le 7 emploi optimum.