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NOTE SUR LES PLANTATIONS FORESTIERES IRRIGUEES
DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
13xpERm~cE DE PODOR (SENEGAL)
D'apr¨¨s les rapports :
- "Exp¨¦rimentations sur les plantations foresti¨¨res irrigu¨¦es
dans la Vall¨¦e du Fleuve S¨¦n¨¦gal".
Station ISRA/CNRF - Nianga Podor.
180 pages + annexes 120 pages.
Pierre DUBUS - D¨¦cembre 1984.
- "Production ligneuse en irrigu¨¦ dans les p¨¦rim¨¨tres nig¨¦riens
et s¨¦n¨¦galais".
50 pages.
Olivier HAMEL - F¨¦vrier 1985.
- "Exploitation et Production d'un essai biomasse densit¨¦ men¨¦
avec Eucalyptus camaldulensis 8298 ¨¤ la Station du CNRF ISBA
de Nianga".
Abdouramane TAMBA - Jean-Michel HARMAND - Novembre 1985
Jean-Michel HARMAND
Novembre 1985

-l-
CONTEXTE GENERAL DE LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
Le Fleuve S¨¦n¨¦gal, au niveau de Bakel (fronti¨¨re mauritano-malienne ¨¤
l'Est du pays), rassemble les eaux du Bafing (50 %> du Bakoye (12 %)
et de la Famel¨¦ (35 %) ; il reste ¨¤ ce moment 870 km jusqu'¨¤ son embou-
chure, mais le bassin versant restant, soit 190.000 km2, ne joue aucun
r?le dans son alimentation.
Caract¨¦ristiques li¨¦es au Fleuve
- Longueur
: 870 km (hors Fam¨¦l¨¦)
- Pente
: nulle
- Accident de terre
: faible
- D¨¦bit moyen
: 700 m3/s (de 1903 21983)
400 ms/s (de 1972 ¨¤ 1983)
inf¨¦rieur ¨¤ 200 m3/s (en 1983 et 1984)
- Epandage des crues
: 15.000 ha ¨¤ 400.000 ha
- R¨¦gime
: tr¨¨s r¨¦gulier
- Barrage
: 2 en construction, en service en 1986 et 1987
- Potentialit¨¦ des sols
¨¤ am¨¦nager
: 375.000 ha
- Hauteur de pompage
:4¨¤7m
- Surface am¨¦nag¨¦e
: 28.000 ha
- Type d'am¨¦nagement
: - grands p¨¦rim¨¨tres : 20.000 ha
- pe,tits p¨¦rim¨¨tres : 8.000 ha
- Conditions d'am¨¦nagement
: bonnes
- Culture agricole principale : riz
ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE
- Population du bassin
:
600.000 au S¨¦n¨¦gal
800.000 en Mauritanie
- Consommation de bois
:
180.000 tonnes c?t¨¦ s¨¦n¨¦galais
par an
200.000 tonnes exportation
- Consommation par personne :
038 kg
et par jour
- Type de combustible
:
charbon de bois et bois
- V¨¦g¨¦tation
:
tr¨¨s d¨¦grad¨¦e : nombreuses for¨ºts
mortes sur pied (gonakiers)
La consommation de bois sur la vall¨¦e est de l'ordre de 180.000 tonnes/an
et les exportations vers les r¨¦gions voisines et notamment l'agglom¨¦ration
de' Dakar tournent autour de 200.000 tonnes/an.

-2-
L'essentiel de la production est fourni par les for¨ºts mortes sur pied
(en particulier for¨ºts de gonakiers).
Sur les 25.000 ha de gonakiers
class¨¦s et 8.000 ha de gonakiers non class¨¦s,
les peuplements survivants
sont minimes (10 ¨¤ 20 X).
Ainsi s'accorde-t-on pour pr¨¦voir une situation de grave p¨¦nurie dans un
d¨¦lai de 5 ¨¤ 9 ann¨¦es.

-3-
STATION EXPERIMENTALE DE PLANTATION LIGNEUSE EN IRRIGUE A PODOR AU SENEGAL
La station exp¨¦rimentale "Projet plantations irrigu¨¦es", install¨¦e ¨¤ 12 km
de Podor sur la Vall¨¦e du Fleuve S¨¦n¨¦gal date de 1980. Sa mise en oeuvre
a ¨¦t¨¦ effectu¨¦e, dans le cadre d'un 'programme de recherche men¨¦ par le
D¨¦partement des Recherches Foresti¨¨res de l'Institut S¨¦n¨¦galais de la
Recherche Agricole, avec l'appui technique du Centre Technique Forestier
Tropical, et financ¨¦ par le Fonds d'siide et de Coop¨¦ration. La station
occupe une surface de 25 ha ¨¤ l'int¨¦rieur m¨ºme du p¨¦rim¨¨tre hydro-agricole
de Nianga am¨¦nag¨¦ sp¨¦cialement pour la riziculture.
Les caract¨¦ristiques p¨¦dologiques et climatiques de la station sont
les suivantes
- Pluviom¨¦trie :
180 mm sur les 15 derni¨¨res ann¨¦es
- Evaporation :
3.600 mm
- Type de relief : vall¨¦e alluviale large
- Type de sol
:
limono-argileux ¨¤ argileux
- Infiltration
:
faible ¨¤ tr¨¨s faible
battance forte
- Classification :
sols peu ¨¦volu¨¦s d'apport fluviahle
avec hydromorphie et sols vertiques
- Caract¨¦ristiques :
une certaine richesse chimique
(montmorillonite) et pr¨¦sence de sel
localement
Tous les sols ont une grande fragilit¨¦ m¨¦canique du fait de l'absence
d'¨¦l¨¦ments grossiers ;
tr¨¨s durs quand ils sont secs, ils pr¨¦sentent ¨¤
pF 4,2 des teneurs en eau de 10;5 % Et ¨¤ pF 2,5 de 21,5 %.
En fonction de la p¨¦riode de riziculture environnante, la profondeur de
la nappe varie de 1,2 m ¨¤ 5 m et plus. Les exp¨¦riences conduites de 1980
¨¤ 1985 visent les objectifs suivants' :
- d¨¦terminer les m¨¦thodes d'irrigation les plus appropri¨¦es ;
- s¨¦lectionner les esp¨¨ces les plus performantes ;
- proposer une sylviculture adapt¨¦e aux esp¨¨ces, au milieu et aux
objectifs de production. Pour cela,
l'ensemble des facteurs de
production a ¨¦t¨¦ test¨¦ avec le m¨ºme mat¨¦riel : Eucalyptus camaldulensis
8298.
T - M¨¦thodes d'irrigation
Les diff¨¦rentes m¨¦thodes test¨¦es ¨¦taient les suivantes : aspersion, irri-
gation en submersion, irrigation sous pression localis¨¦e, irrigation gra-
vitaire ¨¤ la raie.

-3-
STATION EXPERIMENTALE DE PLANTATION LIGNEUSE EN IRRIGUE A PODOR AU SENEGAL
La station exp¨¦rimentale "Projet plantations irrigu¨¦es", install¨¦e ¨¤ 12 km
de Podor sur la Vall¨¦e du Fleuve S¨¦n¨¦gal date de 1980. Sa mise en oeuvre
a ¨¦t¨¦ effectu¨¦e, dans le cadre d'un programme de recherche men¨¦ par le
D¨¦partement des Recherches Foresti¨¨res de l'Institut S¨¦n¨¦galais de la
Recherche Agricole, avec l'appui technique du Centre Technique Forestier
Tropical,
et financ¨¦ par le Fonds d'Aide et de Coop¨¦ration. La station
occupe une surface de 25 ha ¨¤ l'int¨¦rieur m¨ºme du p¨¦rim¨¨tre hydro-agricole
de Nianga am¨¦nag¨¦ sp¨¦cialement pour :La riziculture.
Les caract¨¦ristiques p¨¦dologiques et climatiques de la station sont
les suivantes
- Pluviom¨¦trie
:
180 mm sur les 15 derni¨¨res ann¨¦es
- Evaporation :
3.600 mm
- Type de relief
:
vall¨¦e alluviale large
- Type de sol
:
limono-argileux ¨¤ argileux
- Infiltration
:
faible ¨¤ tr¨¨s faible
battance forte
- Classification :
sols peu ¨¦volu¨¦s d'apport fluviahle
avec hydromorphie et sols vertiques
- Caract¨¦ristiques :
une certaine richesse chimique
(montmorillonite) et pr¨¦sence de sel
localement
Tous les sols ont une grande fragilit¨¦ m¨¦canique du fait de l'absence
d'¨¦l¨¦ments grossiers ; tr¨¨s durs quand ils sont secs, ils pr¨¦sentent ¨¤
pF 4,2 des teneurs en eau de 10;s % et ¨¤ pF 2,5 de 21,s %.
En fonction de la p¨¦riode de riziculture environnante, la profondeur de
la nappe varie de 1,2 m ¨¤ 5 m et plus. Les exp¨¦riences conduites de 1980
¨¤ 1985 visent les objectifs suivants :
- d¨¦terminer les m¨¦thodes d'irrigation les plus appropri¨¦es ;
- s¨¦lectionner les esp¨¨ces les plus performantes ;
- proposer une sylviculture adapt¨¦e aux esp¨¨ces, au milieu et aux
objectifs de production. Pour cela. l'ensemble des facteurs de
production a ¨¦t¨¦ test¨¦ avec le m¨ºme mat¨¦riel : Eucalyptus camaldulensis
8298.
? - MPthodes d'irrigation
Les diff¨¦rentes m¨¦thodes test¨¦es ¨¦taient les suivantes : aspersion, irri-
gation en submersion, irrigation sous pression localis¨¦e, irrigation gra-
vitaire ¨¤ la raie.

- 4 -
- Sans irrigation
--------- ----m
En consid¨¦rant l'¨¦tat de s¨¦cheresse actuel comme permanent, des exp¨¦-
riences ont pu montrer que les plantations en sec sur la Vall¨¦e sont
tr¨¨s al¨¦atoires, sauf position privil¨¦gi¨¦e le long d'un drain ou d'un
canal d'irrigation (possibilit¨¦ offerte par les p¨¦rim¨¨tres hydro-agricoles).
- L'irrigation par aspersion
-w---w ____-_ _-_-w ------
N'est pas du tout adapt¨¦e aux sols de la Vall¨¦e, beaucoup trop battants.
Toutefois,
son int¨¦r¨ºt est sa mobilit¨¦ dans le cas o¨´ on esp¨¨re tirer
parti d'une nappe phr¨¦atique apr¨¨s un arrosage au d¨¦marrage de la plan-
tation ; il semble que cette ¨¦ventualit¨¦ soit tr¨¨s limit¨¦e.
- L'irrigation sous pression localis¨¦e : goutte ¨¤ goutte et syst¨¨me
----__ ______-----
-------------------- _------- _--__--_--
-----
Seti-Bas-Rh?ne
__-----_------
Ces syst¨¨mes se justifient lorsque les conditions suivantes sont r¨¦alis¨¦es :
- pr¨¦sence d'un relief excluant un am¨¦nagement gravitaire trop co?teux ;
- terrain relativement filtrant impliquant un apport d'eau limit¨¦ et
fractionn¨¦,
sous peine de gaspillage ;
- eau d'irrigation ch¨¨re.
Aucune de ces conditions n'est r¨¦alis¨¦e ¨¤ Nianga ; n¨¦anmoins, le syst¨¨me
Seti-Bas-Rh?ne est apparu, au d¨¦part,
comme un bon outil exp¨¦rimental
permettant de tester les doses et fr¨¦quences d'irrigation (voir suite).
- L'irrigation en submersion
_--___ __________--____---
11 s'agit d'une technique bien connue des riziculteurs, mais si la leur
est permanente, la n?tre doit ¨ºtre temporaire et r¨¦p¨¦t¨¦e, afin de ne pas
asphyxier les plants.
Une r¨¦partition correcte de l'eau exige un planage de surface, cher ¨¤ la
r¨¦alisation. D'autre part, le caract¨¨re intermittent de l'irrigation
(p¨¦riode de 7 ¨¤ 15 jours entre 2 apports successifs dans ce cas pr¨¦cis),
suppose une consommation d'eau importante,
car le colmatage des argiles
en profondeur doit se refaire au moment de chaque apport.
- L'irrigation gravitaire ¨¤ la raie
_----- ______ _---------------s-e
Le fa?onnage des raies dont les dimensions sont de f),15m de profondeur
pour 0,6 m de large en gueule (capacit¨¦ 45 'Ijm¨¨tre lin¨¦aire) peut se
faire ¨¤ l'aide d'une charrue Huard (dent de sous-soleuse + 2 versoirs
sym¨¦triques),
attel¨¦e ¨¤ un tracteur de 60 ¨¤ 70 CV.

-5-
Il est possible ¨¦galement d'¨¦largir ces raies ¨¤ l'aide d'une lame niveleuse,
de fa?on ¨¤ augmenter ka capacit¨¦ jusqu'¨¤ 120 l/m¨¨tre lin¨¦aire.
Ce syst¨¨me d'irrigation a donn¨¦ les meilleurs r¨¦sultats et s'est r¨¦v¨¦l¨¦
simple ¨¤ la mise en place et dans la conduite de l'irrigation.
Son inconv¨¦nient majeur r¨¦side surtout dans la difficult¨¦ d'¨¦valuer et
surtout de doser les quantit¨¦s d'eau.
Mais il ne semble pas qu'actuel-
lement l'¨¦conomie de l'eau soit un probl¨¨me prioritaire.
En conclusion
_------------
L'irrigation par aspersion n'est pas adapt¨¦e aux sols battants de la
Vall¨¦e.
Le seul int¨¦r¨ºt de l'irrigation localis¨¦e (syst¨¨me on¨¦reux), est
d'assurer une bonne r¨¦partition de l'eau (or, sur une longueur de
30 m¨¨tres, l'irrigation ¨¤ la raie ne s'est pas montr¨¦e inf¨¦rieure).
L'irrigation par submersion exige un planage difficile et cher, et
suppose l'utilisation de micro-parcelles.
L'irrigation gravitaire ¨¤ la raie a donn¨¦ les meilleurs r¨¦sultats
de production et s'est montr¨¦e simple ¨¤ mettre en oeuvre et ¨¤ conduire.
Enfin, c'est certainement dans le contexte de la Vall¨¦e du Fleuve
S¨¦n¨¦gal, la seule m¨¦thode compatible avec les caract¨¦ristiques ¨¦cono-
miques d'une production ligneuse en irrigu¨¦.
I I -S¨¦lectiondes esp¨¨ces
- Les Eucalyptus camaldulensis, brassiana, t¨¦reticornis, jensenii, argilacea,
ont des croissances tout ¨¤ fait comparables,
avec toutefois un l¨¦ger avan-
tage pour les 3 premiers.
Eucalyptus microtheca pr¨¦sente une grande h¨¦t¨¦-
rog¨¦n¨¦it¨¦. Les Eucalyptus crebra, urophylla, alba, cullenii, apodophylla,
pentdleuca,
exserta, grandis, se maintiennent mais avec des croissances
inf¨¦rieures aux autres.
- Parmi les acacias et les prosopis, Acacia holosericea pr¨¦sente une crois-
sance sup¨¦rieure ; viennent ensuite Prosopis juliflora, Acacia tortilis
var. raddiana, Acacia nilotica. Des r¨¦sultats comparables ¨¤ Acacia holo-
sericea sont ¨¤ esp¨¦rer avec A.
cyanophylla mis en place en 1984.
Les Acacia linario?des, albida ne sont pas ¨¤ retenir.
A. senegal a ¨¦t¨¦ introduit pour ¨¦tudier les probl¨¨mes de s¨¦cr¨¦tion de
gomme apr¨¨s sevrage.

-6 -
- Parmi les essences diverses, Leucaena leucocephala pr¨¦sente une
croissance similaire ¨¤ celle des Eucalyptus, Parkinsonia aculeata est
int¨¦ressant.
Khaya senegalensis a un bon comportement. Gmelina arborea
pr¨¦sente une mauvaise forme,
Bauhinia rufescens une faible croissance.
Les Melaleuca sont tr¨¨s d¨¦cevants (¨¤ retenir dans le cas des exc¨¨s de
sel ou des submersions prolong¨¦es).
Oxytenanthera souffre particuli¨¨-
rement. Le Neem est tr¨¨s h¨¦t¨¦rog¨¨ne et ne semble pas devoir ¨ºtre conserv¨¦
dans ce cadre. D'autre part,
les esp¨¨ces Casuarina equisetifolia et peut-
¨ºtre Sesbania formosa introduites en 1984 semblent int¨¦ressantes pour
l'avenir. Ont ¨¦t¨¦ introduits ¨¦galement Atriplex nummularia (fourrage),
Dalbergia sissoo (artisanat),
ainsi que Tamarindus indica, Parkia biglo-
bosa (fruit), Pou partia birrea (fruit), Dalbergia melanoxylon (artisa-
nat), qui pr¨¦sentent une tr¨¨s faible croissance.
En conclusion, les esp¨¨ces qui m¨¦ritent de trouver une place dans les
am¨¦nagements sans que cette liste soit exhaustive, sont :
Esp¨¨ces
Mensurations ¨¤ 26 mois
H Cm>
C (cm)
Vocation
Eucalyptus camaldulensis
(8298)
7,29
19,6
- . Bois de service
Eucalyptus brassiana
6,92
17,2
-
e t
Eucalyptus tereticomis
6,89
18,8
-
Bois de chauffe
Eucalyptus microtheca
Leucaeana leucocephala
6,80
18,4
-
Bois de chauffe
Acacia holosericea
5,68
15,2
- I et fourrage
Khaya senegalensis
4,08
13,8
-
Bois d'oeuvre
Prosopis juliflora
4,80
14,6
-
Bois de chauffe
Viennent ensuite :
Esp¨¨ces
Mensurations ¨¤ 26 mois
H h>
c (cm)
Vocation
Acacia nilotica
var. adansonii
4,12
12,5
Bois de service
Acacia nilotica
var. tomentosa
Bois de chauffe
Acacia tortilis
var. raddiana
4,05
15,5
et fourrage
Il faut noter la nette sup¨¦riorit¨¦ de Prosopis juliflora et Parkinsonia
aculeata sur Bauhinia rufescens, Ziziphus mauritiana, Acacia nilotica,
Acacia tortilis var. raddiana,
tous placbs en haies vives ¨¤ proximit¨¦
'd'un drain.

- 7 -
111 - Sylviculture
1. Techniques de production des plants en p¨¦pini¨¨re
_----- __----- -----_-------_ -----_---
- ------
Pour l'Eucalyptus, la technique de p¨¦pini¨¨re employ¨¦e est le semis en
germoir suivi d'un repiquage dans les pots de poly¨¦thyl¨¨ne. Cette tech-
nique est assez bien ma?tris¨¦e,
seulement plus les semis sont r¨¦alis¨¦s
durant la saison froide, plus les chances de succ¨¨s sont grandes. La
confection de barbatelles,
courtes ou hautes, permet de disposer de
toute une gamme de plants en attente ?g¨¦s de quelques mois ¨¤ 16 mois.
Il est recommand¨¦ de pr¨¦parer les plants quelques jours avant la date
de plantation (habillage des racines et du syst¨¨me a¨¦rien) et de les
mettre en jauge, ce qui acc¨¦l¨¨re en g¨¦n¨¦ral la reprise. Dans le cadre
des plantations irrigu¨¦es, nous avons tout int¨¦r¨ºt ¨¤ utiliser du mat¨¦-
riel v¨¦g¨¦tal performant (graines s¨¦lectionn¨¦es, clones).
2. Techniques de plantation
_----- _------ ----m--m-
Il est indispensable d'irriguer abondamuent le terrain avant plantation,
d'effectuer la trouaison sur sol humide, d'arroser convenablement les
plants avant de les mettre en terre et surtout d'irriguer copieusement
apr¨¨s la plantation, afin d'assurer une reprise rapide et totale (98 ¨¤
100 2).
Un certain nombre d'essais relatifs ¨¤ la plantation ont ¨¦t¨¦ mis en place
en 1984.
3. Essai date de plantation mis en place en 1984-1985 avec
__---h-_----h- -----------m----w
--------______I_____--
E. camaldulensis 8298
___---__----__-------
L'objectif est de voir l'influence de la date de plantation tout au long
de l'ann¨¦e sur la production.
- Octobre 1984 : d¨¦but de saison fra?che correspondant au repos v¨¦g¨¦tatif
(probl¨¨me d'envahissement par les mauvaises herbes).
- F¨¦vrier 1985 : d¨¦but de saison chaude et s¨¨che (climat tr¨¨s aride pour
le d¨¦marrage de jeunes plants).
- Juin 1985
: d¨¦but d'hivernage, saison chaude et humide (favorable
¨¤ une bonne croissance).
4. Essai mode de plantation mis en place en 1984 avec E. camaldulensis
_----_-------- ----------------- ----------------------------------
L'objectif est de comparer le comportement des barbatelles et des plants
produits en pots. L'avantage des barbatelles r¨¦siderait dans :
- la possibilit¨¦ de stockage prolong¨¦ en p¨¦pini¨¨re en limitant les tra-
vaux d'entretien :
- la possibilit¨¦ de r¨¦aliser des plantations rapidement (trouaison sim-
plifi¨¦e).
L'avantage augmenterait avec un repiquage direct du germoir au billon.

.
- 8 -
5. Dose et fr¨¦quence d'irrigation
_-____--_-- --------m-w- -----
Le syst¨¨me d'irrigation Seti-Bas-Rh?ne mis en place afin de tester les
doses et fr¨¦quences d'irrigation s'est r¨¦v¨¦l¨¦ in¨¦fficace pour diff¨¦-
rentes raisons :
- probl¨¨mes d'encrassement permanent des ajutages ;
- probl¨¨mes d'approvisionnement en eau (au niveau de la station) ;
- conduite lourde dans le cadre des activit¨¦s de la station ;
- probl¨¨mes d'entretien des pompes.
En fait, ce syst¨¨me a permis d'apporter une dose maximale seulement
¨¦quiva1ente.¨¤ 650 mm/an (manifestement insuffisante pour d¨¦duire des
r¨¦sultats de production ¨¤ attendre des plantations irrigu¨¦es).
Dans le cadre de l'irrigation gravitaire ¨¤ la raie (apr¨¨s ¨¦valuation
et contr?le du d¨¦bit dans les syphons),
les apports d'eau varient de
50 1 ¨¤ 70 1 par m¨¨tre lin¨¦aire pour des raies de contenance de 45 l/m¨¨tre
lin¨¦aire,
soit pour des raies ¨¦quidistantes de 2 m : une dose de 1.200 mm
¨¤ 1.500 mm/an (fourchette approximative), ¨¤ raison d'une fr¨¦quence
d'irrigation hebdomadaire (programme r¨¦alis¨¦ sur 40 semaines/an).
Dans le cas de l'irrigation par submersion,
le contr?le du d¨¦bit dans
les syphons montre que les quantit¨¦s apport¨¦es sont bien sup¨¦rieures
(3.500 ¨¤ 7.000 mm/an), ¨¤ cause du caract¨¨re intermittent de l'irrigation.
6. Essai d'irrigation massive au d¨¦marrage de la plantation mis en place
__________-- -------e-----m----------
-_------ -----_---m----w-- ----
en 1984 avec E. camaldulensis 8298
_-____--_-------------------------
Sur de tels sols, pr¨¦sentant une nappe phr¨¦atique relativement proche
mais fluctuante (proximit¨¦ des p¨¦rim¨¨tres hydroagricoles), le probl¨¨me
est de favoriser le d¨¦veloppement racinaire afin que le syst¨¨me racinaire
arrive le plus rapidement possible au contact de la nappe. On r¨¦alise au
d¨¦part une irrigation massive (raie ayant 120 l/m¨¨tre lin¨¦aire) ; ensuite,
on ¨¦chelonne les sevrages dans le temps (3 mois - 9 mois - 18 mois).
7. Essai provenances d'Eucalyptus (mis en place en Ao?t 1984)
______ ____________-_----
_---------e-e ---------m----e--
Cet essai comporte 7 provenances d'Eucalyptus camaldulensis et 3 prove-
nances d'Eucalyptus microtheca, ¨¤ densit¨¦ de 2.500 pieds/ha (2 m x 2 m)
avec une irrigation ¨¤ la raie.
8. Essai biomasse-¨¦cartement sur Eucalyptus ¨¤ tr¨¨s haute densit¨¦ irrigu¨¦
-----------------------'--'----------- --___--_________------------- --
¨¤ la raie ou en submersion
--_-_---__----------------
(mis en place en 1982 avec Eucalyptus camaldulensis 8298)
L'objectif est d'obtenir une biomasse ligneuse maximale dans un d¨¦lai le
plus bref possible (4 traitements et 4 r¨¦p¨¦titions).

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Ecartements m x m
Densit¨¦/ha
Principe d'irrigation
2 x 2
2.500
A la raie
1,5 x 1,5
4.444
A la raie
1x1
10.000
En submersion
0,75 x 0,75
17.777
En submersion
L'exploitation de l'essai apr¨¨s 32 mois de v¨¦g¨¦tation a donn¨¦ les r¨¦-
sultats suivants :
Quantit¨¦ d'eau distribu¨¦e
Productivit¨¦
Traitements
approximativement(+
15 % pr¨¨s)
moyenne
-densit¨¦-
(¨¦quivalent pr¨¦cipitation)
en m3 /ha/an
2.500/ha
1.500 mm/an
26,95
4.444/ha
2.000 mm/an
35,42
lO.OOO/ha
39,95
de 3.500 mm ¨¤ 7.000 mm/an
17.777lha
38,47
Seul le traitement 1 est significativement diff¨¦rent des autres. Les
derniers ne sont pas distinguables quant ¨¤ leur effet, c'est-¨¤-dire que
les productions apr¨¨s 2 ans 1/2 de v¨¦g¨¦tation, sont comparables pour
des densit¨¦s de plantation allant de 4.444/ha ¨¤ 17.777/ha.
La densit¨¦ 4.444/ha appara?t ¨¤ ne pas d¨¦passer pour les raisons suivantes :
- Production comparable dans un bref d¨¦lai ¨¤ une densit¨¦ sup¨¦rieure avec
des co?ts de plantation moindres.
- Produits obtenus plus gros, plus homog¨¨nes, utilisables en bois de ser-
vice.
Ainsi, pour une parcelle irrigu¨¦e ¨¤ l'aide de raies, dont l'¨¦cartement ne
peut gu¨¨re ¨ºtre inf¨¦rieur ¨¤ 2 m,
la densit¨¦ de plantation de 5;000/ha,
2 m x 1 m semble correspondre & l'optimum ¨¦conomique ; ceci est une ¨¦vo-
lution consid¨¦rable par rapport ¨¤ la densit¨¦ de 1.666 (3 m x 2 m) utili-
s¨¦e habituellement.
Les r¨¦sultats de production enregistr¨¦s ici,
sur des sols ¨¤ texture argilo-
limoneuse, (f aux-holald¨¦s)
restent ¨¤ confirmer en conditions moins favora-
bles : sols ¨¤ texture plus argileuse (holald¨¦s) ou ¨¤ faci¨¨s salin plus
marqu¨¦.

.
- 10 -
9. Essai factoriel engrais sur Eucalyptus irrigu¨¦ ¨¤ la raie
-------_---------- -------------- ---_--__ ____---_-___
L'apport des trois ¨¦l¨¦ments majeurs : N, P, K, a ¨¦t¨¦ test¨¦, individuel-
lement ou en combinaison. Les doses ¨¦taient les suivantes :
- Azote
: 30 g ammonitra te : 17 unit¨¦s
- Phosphate : 170 g de tricalcique : 85 unit¨¦s
- Potasse
: 75 g de patenthali : 35 unit¨¦s
En fait, les diff¨¦rents traitements n'ont pas marqu¨¦ le d¨¦veloppement :
les diff¨¦rences ne sont pas significatives. En particulier, la dose et
la forme des engrais apport¨¦s n'¨¦taient peut-¨ºtre pas les meilleures.
Il faut noter que dans le cadre des sp¨¦culations agricoles de la r¨¦gion
en condition r¨¦ductrice, ni la potasse,
ni le phosphate ne marquent les
essais de fertilisation.
De toute fa?on, il s'av¨¨re ¨¤ terme n¨¦cessaire de compenser les exporta-
tions dues aux exploitations par une fertilisation appropri¨¦e.
Enfin, l'exp¨¦rience est ¨¤ renouveler en augmentant la dose d'azote, tout
en fractionnant les apports et en ajoutant des superphosphates.
10: Essai,
-----
date d'exploitation
s¨¦lection de rejets et ¨¦tude de la
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Eroductivit¨¦ sur Eucalyptus camaldulensis (1984)
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--------------s-w
A partir d'une plantation r¨¦alis¨¦e ¨¤ la densit¨¦ de 5.000 plants/ha
(2 m x 1 m, irrigation ¨¤ la raie), il est ¨¦tudi¨¦ diff¨¦rents ?ges d'ex-
ploitation du peuplement, ainsi que le nombre de rejets (1, 2 ou 31,
qu'il convient de s¨¦lectionner apr¨¨s chaque coupe.
11. Am¨¦nagement des p¨¦rim¨¨tres
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. Outre les exp¨¦riences d¨¦crites ci-dessus, il a ¨¦t¨¦ mis en place des
r¨¦seaux de brise-vent ou de haies vives.
Parmi les plus int¨¦ressants,
on peut citer l'association d'Eucalyptus camaldulensis avec Acacia
holosericea (¨¦cartement 2 m).
. Par ailleurs, des syst¨¨mes associant 1'Eucalyptus avec des sp¨¦culations
agricoles ont ¨¦galement ¨¦t¨¦ test¨¦s ; deux techniques ont ¨¦t¨¦ adopt¨¦es :
l'irrigation par aspersion et l'irrigation gravitaire.
Les cultures ¨¦taient conduites dans des bandes intercalaires de 6 m de
large entre les lignes d'Eucalyptus dont l'esnacement sur la ligne
¨¦tait de 1 m.
A propos des cultures mara?ch¨¨res (culture sur billon avec irrigation
gravitaire), les productions enregistr¨¦es sont les suivantes :

- 11 -
Productions
.
Sp¨¦culations
--------------------------------------
1983-l 984
1984-1985
Tomates
12,5 tonneslha
14 tonnes/ha
(partiel)
Oignons
9,4 tonnes/ha
< 8 tonnes/ha
En fait, on obtient des productions de 25 tonnes/ha pour l'oignon
dans les p¨¦rim¨¨tres voisins
; ceci met en ¨¦vidence l'effet d¨¦pres-
sif tr¨¨s fort de 1'Eucalyptus sur les cultures mara?ch¨¨res (mail-
lage trop dense) et remet en cause le dispositif exp¨¦rimental du
d¨¦part.
A propos des cultures fourrag¨¨res (ni¨¦b¨¦, sorgho, mil, panicum),
l'irrigation par aspersion a donn¨¦ en g¨¦n¨¦ral de mauvais r¨¦sultats
¨¦tant donn¨¦ la battence des sols.
Seul le ni¨¦b¨¦ s'est r¨¦v¨¦l¨¦ int¨¦res-
sant surtout pour des raisons de facilit¨¦s de la conduite de la culture
malgr¨¦ une production plut?t faible de 1,9 tonne/ha de fourrage sec.
. Enfin, aucun am¨¦nagement hydrosylvicole ne peut se concevoir sans
l'arbre fruitier, d'autant plus que la production fruiti¨¨re correspond
¨¤ une demande tr¨¨s forte de la part des populations.
Aussi, en 1982, quelques petites plantations ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦es avec :
- des manguiers greff¨¦s,
- citronniers (limetiers),
- goyaviers,
avec un d¨¦veloppement correct au bout de 3 ans.
Par contre, sapotilliers, papayers, corossoliers, paraissent d¨¦cevants.
Le bananier, ¨¦galement int¨¦ressant pour la r¨¦gion, sera essay¨¦ dans un
r¨¦seau de brise-vent dense d'Eucalyptus camaldulensis, afin de voir
l'influence sur la production.
,

- 12 -
CONCLUSION
Bien que partiels, les r¨¦sultats,
obtenus sur les exp¨¦rimentations en
cours ¨¤ la station de Nianga, nous donnent les limites des techniques
exp¨¦riment¨¦es jusqu'¨¤ maintenant. Dans le contexte actuel, le d¨¦velop-
pement des plantations irrigu¨¦es,
avec la recherche d'une rentabilit¨¦
¨¦conomique,
ne peut ¨ºtre bas¨¦ que sur la production de bois de service,
¨¦tant donn¨¦ la valeur nulle du bois de chauffe sur pied (produit de
cueillette encore disponible).
Seulement, dans la perspective d'une
p¨¦nurie future, l'attribution progressive d'une valeur de productionau
bois de chauffe devra inciter de plus en plus l'agriculteur ¨¤ introduire
la production de bois parmi ses sp¨¦culations agricoles.
- N¨¦anmoins, il semble d¨¨s maintenant prioritaire d'int¨¦grer l'arbre dans
les p¨¦rim¨¨tres hydroagricoles,
¨¤ la fois pour la production de bois et
la protection des cultures
; les formes d'interventions seraient les
suivantes :
haies brise-vent p¨¦rim¨¦trales, boisements de ligniculture intensive
au sein des p¨¦rim¨¨tres, boisements de ligniculture semi-intensive
dans les d¨¦laiss¨¦s, vergers fruitiers, vergers fourragers.
- D'autre part, la sauvegarde et l'am¨¦nagement des for¨ºts naturelles de
gonakiers dans la Vall¨¦e se fera par
la mise en d¨¦fens (contr?le de
l'exploitation de bois et fourrage) et l'enrichissement gr?ce ¨¤ des
dispositifs rudimentaires permettant un stockage des eaux apr¨¨s la
crue, afin de prolonger la dur¨¦e de submersion.
- Enfin, le d¨¦veloppement de p¨¦rim¨¨tres hydrosylvicoles "pilotes" devra
permettre d'affiner les techniques sylvicoles et de pr¨¦ciser les carac-
t¨¦ristiques ¨¦conomiques des plantations foresti¨¨res irrigu¨¦es.