MODERNISATION DE LA PECHE ARTISANALE BILAN DES...
MODERNISATION DE LA PECHE ARTISANALE
BILAN DES TENTATIVES DE REMPLACEMENT
ET/OU D¡¯AMELIORATION
DE LA PIROGUE TRADITIONNELLE SENEGALAISE
SC1 ENT
CENTRE DE RECHERCHES OCIANOCRAPHIOUES DE DAKAR - THIAROYE
NUM?RO
+ INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES *
I!OVEMBIE

MODERNISATION DE LA PECHE ARTISANALE
BILAN DES TENTATIVES DE REMPLACEMENT ET/OU D¡¯AMELIORATION
DE LA PIROGUE TRADITIONNELLE SENEGALAISE
Par
Ren¨¦ BRENDEdl), Moustapha KEBE t2) et Moustapha DEME t2)
R E S U M E
Les projets d¡¯am¨¦lioration et/ou de remplacement de
la pirogue traditionnelle partent d¡¯un certain nombre de
constats : mauvaise
¨¦tanch¨¦it¨¦,
stabilit¨¦
pr¨¦caire,
entretien on¨¦reux et faible autonomie.
Pour rem¨¦dier ¨¤ ces insuffisances beaucoup
d¡¯initiatives se sont succ¨¦d¨¦es, proposant diff¨¦rents types
d¡¯embarcations sans beaucoup de succ¨¨s. Il s¡¯agit de faire
un bilan critique de tous ces projets par une synth¨¨se
des exp¨¦riences d¨¦j¨¤ r¨¦alis¨¦es et de proposer un mode
d¡¯¨¦volution plus r¨¦aliste.
A B S T R A C T
Attempts to replace traditional canoes or to
introduce new crafts in the senegalese artisanal fishery
are related to some problems that are as follows : bad
waterproofness,
recarious stability, costly repair and
maintenance, ancpweaJs autonomy.
With regards to all the above-mentionned problems,
many projects proposing different types of crafts followed
upon each other without much success. This study is
intended to make a critical diagnosis of all the
intervention aiming to modernize small-scale vessels and
to derive a more feasible approach.
(1) Ing¨¦nieur en construction navale en service au Centre de Recherches
Oc¨¦anographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT-ISRA), B.P. 2241 DAKAR (Sb¨¦gal).
(2) Economiste, CRODT-ISRA, B.P. 2241 DAJSAR (S¨¦n¨¦gal).

2
ABREWIATIONS
ATEPAS
: Am¨¦lioration des Techniques de P¨ºche
Artisanale au S¨¦n¨¦gal
CAMP
: Centre d¡¯Assistance ¨¤ la Motorisation des
Pirogues
CCCE
: Caisse Centrale de Coop¨¦ration Economique
CIDEPA
: Centre International pour le D¨¦veloppement de
la P¨ºche et de l¡¯Agriculture
CNCAS
: Caisse Nationale du Cr¨¦dit Agricole du S¨¦n¨¦gal
COFRINORD
: Complexe Frigorifique du Nord
C:RODT
: Centre de Recherches Oc¨¦anographiques de Dakar-
Thiaroye
DOPM
: Direction de l¡¯oc¨¦anographie et des P¨ºches
Maritimes
FAC
: Fonds d¡¯Aide et de Coop¨¦ration
FAO
: Organisation des Nations Unies pour
1¡¯Alimentation et l¡¯Agriculture
FD,¡®L/C
: Unit¨¦ de ¨ºche au filet dormant et/ou ¨¤ la
ligne etPou au casier
FME
: Unit¨¦ de p¨ºche au filet maillant encerclant
GIE
: Groupement d¡¯int¨¦r¨ºt Economique
ISRA
: Institut S¨¦n¨¦galais de Recherches Agricoles
KRONA MARIN
: Soci¨¦t¨¦ d¡¯Etat su¨¦doise de construction navale
LGL
: Unit¨¦ de p¨ºche ¨¤ la ligne ¨¦quip¨¦e de cale ¨¤
glace (glaci¨¨re)
ORSTOM
: Institut fran?ais de recherche scientifique
pour le d¨¦velo pement en coop¨¦ration
PAMEZ
: Projet de
P
d¨¦ve oppement de la P¨ºche Artisanale
Maritime dans la r¨¦gion de Ziguinchor
PAPEC
: Projet de d¨¦veloppement de la P¨ºche Artisanale
sur la Petite C?te
PROPECHE
: Programme d¡¯Assistance ¨¤ la P¨ºche Artisanale au
S¨¦n¨¦gal
SONED
: Soci¨¦t¨¦ Nationale d¡¯Etudes et de D¨¦veloppement
SOSACHIM
: Soci¨¦t¨¦ Industrielle des Articles Sanitaires
Adh¨¦sif et Chimique
: Soci¨¦t¨¦ des P¨ºches Tropicales
PF
: Unit¨¦ de p¨ºche ¨¤ la senne tournante
SWEDFUND
: Agence su¨¦doise pour la coop¨¦ration
industrielle avec les pays en voie de
d¨¦veloppement

3
LISTE DES FIGUFtES
Figure 1
: Pirogue madrier, liaison m¨¦diane de la quille.
Figure 2
: Premiere et seconde planches de bord¨¦
Figure 3
: Troisi¨¨me planche de bord¨¦
Figure 4
: Quatri¨¨me planche de bord¨¦
Figure 5
: Nombre de pirogues par ann¨¦e de construction
Figure 6
: Pourcentage de pirogues de l¡¯ann¨¦e 0 restant en
service en fonction de l¡¯?ge
Figure 7
: Calcul du moment d¡¯inertie de la surface de flottaison,
Figure 8
: Coupe sch¨¦matique du troisi¨¨me stade d¡¯am¨¦lioration
Figure 9
: Prix des pirogues acquises en 1992 en fonction de
la longueur
Figure 10
: Prix des pirogues acquises en 1991 en fonction de
la longueur
Figure 11
: Prix des pirogues acquises en 1990 en fonction de
la longueur
Figure 12
: Prix des pirogues acquises en 1990, 199 1 et 1992
en fonction de la longueur
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1
: Nombre de pirogues op¨¦rationnelles recens¨¦es par
le CRODT
Tableau 2
: R¨¦partition des pirogues enqu¨ºt¨¦es selon l¡¯ann¨¦e
de construction
Tableau 3
: R¨¦partition des pirogues enqu¨ºt¨¦es selon la classe d¡¯Age
Tableau 4
: Nombre de pirogues restant en service en fonction de l¡¯?ge
Tableau 5
: R¨¦partition des pirogues enqu¨ºt¨¦es selon la taille
Tableau 6
: R¨¦partition des pirogues enqu¨ºt¨¦es selon le type
de p¨ºche pratiqu¨¦
Tableau 7
: Nombre de responsables de pirogues interrog¨¦s
n¡¯ayant pas fait ¨¦tat de d¨¦penses de r¨¦paration
Tableau 8
: Comparaison des co?ts d¡¯acquisition et des
amortissements annuels des embarcations
Tableau 9
: Co?ts d¡¯investissement et d¡¯exploitation annuels
des unit¨¦s de p¨ºche artisanale
Tableau 10
: Comptes d¡¯e loitation annuels des unit¨¦s
exp¨¦riment 3es du Centre de p¨ºche de Missirah.
Tableau 11.
: Comptes d¡¯exploitation des unit¨¦s de p¨ºche artisanale
Tableau 12
: R¨¦capitulatif des r¨¦sultats financiers et
¨¦conomiques de quelques unit¨¦s de p¨ºche
artisanale
Tableau 13
: Conditions de financement des GIE de p¨ºcheurs par
le PAMEZ
Tableau 14
: R¨¦sultats sur l¡¯issue de 50 financements de GIE
par le PAMEZ

4
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1. PIROGUES TRADITIONNELLES
1.1. Historique
1.2. Description des techniques de construction actuelles
1.3. Qualit¨¦s et d¨¦fauts de la pirogue traditionnelle
1.3.1. Qualit¨¦s
1.3.2. D¨¦fauts
1.3.2.1. Manque de long¨¦vit¨¦
1.3.2.2. Manque de stabilit¨¦
1.3.2.3. Man ue d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦
1.3.2.4. Instillation moteur diesel fure
impossible
1.3.3. Bases d¡¯am¨¦lioration
2. AMELIORATIONS DE LA PIROGUE SENEGALAISE
2.1. D¨¦finition d¡¯un programme d¡¯am¨¦lioration
2.1.1. Premi¨¨re ¨¦tape
2.1.1. Deuxi¨¨me ¨¦tape
2.1.1 y Troisi¨¨me ¨¦tape
2.2. Applications
2.2.1 s Premi¨¨re tentative : PAMEZ
2.2.2. Seconde tentative : ATEPAS/PROPECHE
3. EMBARCATIONS MODERNES
3.1. Pirogues m¨¦talliques
3.1.1 e Projet Ateliers et Chantiers Maritimes
3.1.2. Embarcation Nauticus
3.2. Pirogues en bois et/ou contreplaqu¨¦s
3.2.1. Projet Doris
3.2.2, Pirogue FAO ¨¤ voile et ¨¤ moteur : 1984
3.3. Pirogue en ferra-ciment : 1980
3.4. Pirogues en fibre de verre et r¨¦sine polyester
3.4.1. Pirogue FAO : 1977
3.4.2. Pinasses Yamaba : 1978
3.4.3. Pirogue Yamaha : 1980
3.4.4. Pirogues plastiques SOSACHIM
3.4.5. Projet de pirogues plastiques de Saint-Louis
3.4.6. Embarcations plastiques du projet Missirah
3. COMMERCIALISATION DES PIROGUES
4.1. Tendances actuelles de la construction des pirogues
4.1.1. Nombre d¡¯unit¨¦s construites
4.1.2. Co?ts de construction
4.1.2. Co?ts des r¨¦parations
4.2. Analyse des comptes d¡¯exploitation
4.2.1. Probl¨¨mes de financement
4.2.2. Co?t social
4.2.3. Acceptation par les p¨ºcheurs
CONCLUSION
REFERENCES BIBILIOGRAPHIQUES
FIGURES
TABLEAUX

5
INTRODUCTION
De nombreuses ¨¦tudes relatives ¨¤ la pirogue traditionnelle s¨¦n¨¦galaise
concluent qu¡¯il est n¨¦cessaire de d¨¦finir des moyens d¡¯am¨¦liorer ses qualit¨¦s
intrins¨¨ques et rem¨¦dier ¨¤ certains de ses d¨¦fauts (manque de long¨¦vit¨¦,
d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦ et de stabilit¨¦, co?ts d¡¯entretien ¨¦lev¨¦s).
Diff¨¦rentes solutions sont r¨¦clam¨¦es ou propos¨¦es, la plupart n¡¯ayant
pas connu de succ¨¨s pour diverses raisons.
Pour ¨¦viter de faire subir aux p¨ºcheurs artisans un saut technologique
immense, des exp¨¦riences d¡¯am¨¦lioration de la piro ue traditionnelle ont ¨¦t¨¦
tent¨¦es par les projets de d¨¦veloppement. Il s¡¯agit %e faire un bilan critique
de toutes ces tentatives r¨¦alis¨¦es au S¨¦n¨¦gal et d¡¯en tirer les cons¨¦quences
qui s¡¯imposent.
Les objectifs suivants sont vis¨¦s par le pr¨¦sent travail :
1. PIROGUES TRADI77OiVNELLES
a) Examen critique des techniques utilis¨¦es pour la construction des
pirogues traditionnelles s¨¦n&galaises et des inconu¨¦nients qui en r¨¦sultent
(entretien, qualit¨¦s nautiques, s¨¦curit¨¦).
b) Etablir la tendance quant ¨¤ l¡¯acquisition des pirogues traditionnelles
(¨¦volution du nombre d¡¯acquisitions, Pro_fil des acheteurs).
c) D¨¦terminer le co?t de construction des pirogues traditionnelles (co?t
of%cieZ et co?ts cach¨¦s) ainsi que celui des grosses r¨¦parations en pr¨¦cisant
Zeur>¨¦quence.
d) Etablir les
comptes d¡¯exploitation des types de pirogues
traditionnelles en fonction de leur taille et du type de p¨ºche pratiqu¨¦.
e) Etude des moyens de jkancement utilis¨¦s pour leur construction
Iforrnels ou informeZs).
j-) Pour les aspects ¨¦conomiques de cette ¨¦tude il sera consid¨¦r¨¦ les cas
$;a;irzs de taille moyenne (10 ¨¤ 12 m) et des pirogues de grand.e taille
.
*
2. PIROGUES AMELIOREES
a) Examen des am&orations apport¨¦es ¨¤ la construction des pirogues
traditionnelfes. Propositions pour une ¨¦voWionj¨´ture des technologies et pour
la formation des constructeurs artisans.
b) Influence des mod@cations appoti¨¦es sur les co?ts de construction,
I¡¯am&oration des performances en p¨ºche et la s¨¦curit¨¦ en mer.
c) Etablir des sc¨¦natios
ermettant
l¡¯acquisition de ces pirogues
am¨¦lior¨¦es par les p¨ºcheurs : P0rmA.s et informels, garanties ¨¤ rechercher,
changement de propri¨¦t¨¦ ¨¤ la suite d¡¯une vente judiciaire.

6
3. EMl3ARCAZ7ONS MODERNES
a) Inventorier et caract¨¦riser les d@¨¦rents syst¨¨mes de construction. BreJ
historique des exp¨¦riences tent¨¦es jusqu¡¯ici au S¨¦n¨¦gal et tendances actuelles.
b) Avantages attendus d¡¯une embarcation moderne (entretien, qualit¨¦s
nautiques, s¨¦curit¨¦, am¨¦lioration des performances en p¨ºche].
c) Evaluation des co?ts de construction des embarcations modernes et
des possibilit¨¦s d¡¯amortissement apr¨¨s ¨¦Me d¡¯un compte d¡¯exploitation
pr¨¦visionnel.
Pour r¨¦aliser cette ¨¦tude, outre l¡¯exploitation de la documentation
existante en mati¨¨re de construction et de commercialisation des pirogues,
nous avons recherch¨¦ ¨¤ nous appu er sur :
- une enqu¨ºte statistique e fectu¨¦e en juin 1992 portant sur un
Y
¨¦chantillon de 283 pirogues op¨¦rant ¨¤ partir des principaux centres de
d¨¦barquement
du littoral (Saint-Louis, Kayar, Hann, Rufisque,
Soumb¨¦dioune, Ouakam, Mbour, Joal, Missirah et Ziguinchor). Les
informations suivantes ont ¨¦t¨¦ syst¨¦matiquement not¨¦es : type de
construction, modes d¡¯acquisition du mat¨¦riel et des intrants, longueur des
pirogues, type de p¨ºche pratiqu¨¦, ann¨¦e et co?t de construction et: des
grosses r¨¦parations, dur¨¦e de vie, difficult¨¦s entre p¨ºcheurs et charpentiers ;
- les r¨¦sultats des recensements syst¨¦matiques bi-annuels du parc
piroguier effectu¨¦s par le CRODT ;
- les informations fournies par les diff¨¦rents projets en cours au S¨¦n¨¦gal
ayant pour objet le d¨¦veloppement de la p¨ºche artisanale, et en particulier le
financement d¡¯embarcations modernes et l¡¯am¨¦lioration des pirogues
traditionnelles (PAMEZ, Centre de p¨ºche de Missirah, ATEPAS-PROPECHE) ;
- les r¨¦sultats actualis¨¦s du CRODT relatifs aux co?ts et revenus des
unit¨¦s de p¨ºche artisanale.
1. PIROGUES TRADITIONNELLES
1.1. HISTORIQUE
Selon CHAUVEAU 1984). l¡¯anc¨ºtre de la pirogue actuelle ne remonterait
pas au del¨¤ du XVIIIe Ale si¨¨cle. Il est probable que son ¨¦volution ait &¨¦
conditionn¨¦e par les n¨¦cessit¨¦s g¨¦ographiques (notamment la pr¨¦sence d¡¯une
¡°barre¡± tout le long de la Grande C?te) et par les changements historiques et
sociaux li¨¦s aux diff¨¦rents de r¨¦s de contact avec le colonisateur.
fil
Jusqu¡¯¨¤ la fin du XVIe e si¨¨cle la pirogue ¨¦tait repr¨¦sent¨¦e par un
simple tronc d¡¯arbre creus¨¦ et propuls¨¦ ¨¤ la pagaie (comme celles que l¡¯on
rencontre encore sur le fleuve Casamance). La n¨¦cessit¨¦ pour les pirogues
d¡¯assurer les communications et le transbordement, entre Saint-Louis et les
navires immobilis¨¦s ¨¤ quel ues encablures de la c?te, a induit au XVIIeme
si¨¨cle un certain nombre 8e transformations qui lui donnent sa structure
quasi d¨¦finitive (pr¨¦sence d¡¯¨¦perons faisant office de brise lame et de bord¨¦s
rapport¨¦s).
L¡¯introduction du moteur hors bord au cours du XX¨¨me si¨¨cle a
ntjcessit¨¦ la pr¨¦sence d¡¯un ¡°puits¡± destin¨¦ ¨¤ le recevoir.

7
1.2. DESCRIPTION DES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION ACTUELLES
L¡¯¨¦l¨¦ment de base de la pirogue est constitu¨¦ d¡¯une quille r¨¦alis¨¦e ¨¤
partir d¡¯un tronc d¡¯arbre de bois rou e creus¨¦, pour les irogues d¡¯une taille
inf¨¦rieure ¨¤ 12 m¨¨tres, d¡¯une ou dgeux planches de f:ois rouge de forte
¨¦paisseur (80 ¨¤ 120 mm) our les pirogues de plus grande taille ou en cas de
manque de disponibilit¨¦ cf¡®un tronc d¡¯arbre de taille suffisante.
Dans le cas o¨´ la quille est constitu¨¦e de 2 planches mises bout ¨¤ bout,
la jonction est effectu¨¦e suivant la forme d¡¯un trap¨¨ze et assur¨¦e par des
tiges m¨¦talliques ¨¦n¨¦ralement du fer ¨¤ b¨¦ton) dispos¨¦es dans l¡¯¨¦paisseur de
¡°gb
la quille de bord ¨¤ ord (fig. 1).
La largueur de cette quille d¨¦termin¨¦e par la disponibilit¨¦ des pi¨¨ces de
bois n¨¦cessaires n¡¯exc¨¨de jamais 0.80 m pour les plus grandes pirogues.
Sur la quille viennent se greffer les ¨¦perons (pi¨¨ces massives se fixant
bout ¨¤ bout aux extr¨¦mit¨¦s) et les bord¨¦s (dont l¡¯¨¦paisseur peut varier de 40
¨¤ 80 mm).
Le premier bord¨¦, en bois rouge, est pos¨¦ sur les c?t¨¦s de la quille et
assur¨¦ par des tiges m¨¦talli ues traversant le bord¨¦ et venant se ficher dans
l¡¯¨¦paisseur de la quille (fig. 2 . Le second bord¨¦, en bois rouge est dispos¨¦
s
au-
dessus du premier borde et fix¨¦ par des tiges m¨¦talliques traversant dans
l¡¯¨¦paisseur.
Le troisi¨¨me bord¨¦, en bois rouge ou en bois de plus m¨¦diocre quaIit¨¦
(g¨¦n¨¦railement d u ¡°Samba¡±) est fut¨¦ par clouage ¨¤ l¡¯ext¨¦rieur et en
recouvrement du second bord¨¦ (fig. 3).
Le uatri¨¨me bord¨¦, toujours r¨¦alis¨¦ en ¡°samba¡±, est fixe au dessus du
second goord¨¦ par des tiges m¨¦talliques traversantes dispos¨¦es dans
l¡¯¨¦paisseur du bois (fig. 4).
Ces planches de bord¨¦s peuvent ¨ºtre r¨¦alis¨¦es en une ou plusieurs
longueurs suivant les dimensions de la pirogue. La jonction ¨¦tant effectu¨¦e
bout ¨¤ bout par clouage en biais.
Bien souvent, les diff¨¦rentes jonctions se trouvent rassembl¨¦es au
voisinage du milieu de l¡¯embarcation.
Aucune des pi¨¨ces m¨¦talliques utilis¨¦es (tiges ou pointes) n¡¯est
galvanis¨¦e.
L¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦ entre les diff¨¦rentes pi¨¨ces est g¨¦n¨¦ralement assur¨¦e par
des tuyaux de caoutchouc toil¨¦ ouverts dans le sens de la longueur et clou¨¦s
avec des pointes de type tapissier ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de l¡¯embarcation et ¨¤ cheval
sur les jonctions des pi¨¨ces de bois.
Les fentes naturelles qui peuvent exister dans les diff¨¦rentes pi¨¨ces de
bois sont trait¨¦es de la m¨ºme fa?on.
Une couche de goudron compl¨¨te g¨¦n¨¦ralement ce dispositif
d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦, La forme g¨¦n¨¦rale de l¡¯embarcation est pointue aux deux
extr¨¦mit¨¦s, l¡¯ensemble des bord¨¦s dessinant un V tr¨¨s ouvert. La surface des
cot¨¦s ¨¦tant ¡°d¨¦veloppable¡± (seule forme pratiquement r¨¦alisable avec: ce type
de construction).
1.3. QUALJTES ET DEFAUTS DE LA PIROGUE TRADITIONNELLE
1.3.1. Qualit¨¦s
Les qualit¨¦s de la pirogue traditionnelle s¨¦n¨¦galaise sont bien connues
et mentionn¨¦es par tous les scientifiques qui l¡¯ont ¨¦tudi¨¦e :
- bon passage dans l¡¯eau et dans les vagues,
- facilit¨¦ de remont¨¦e sur la plage gr?ce ¨¤ la forme bomb¨¦e du :fond qui
permet, au moyen des ¨¦perons utilis¨¦s comme leviers, de la transporter par
des mouvements successifs de balancier,

8
- accosta e facile sur les plages sans infrastructures,
- co?t r¨¦ifuit, supportable par les p¨ºcheurs, sans apport d¡¯un organisme
institutionnel de cr¨¦dit,
- disponibilit¨¦ locale de la plupart des mat¨¦riaux, sauf de lus en plus
fr¨¦
P
uemment du bois, en raison de la limitation de coupe pour utter contre
la 8¨¦forestation. Il est alors fait usage de bois d¡¯importation.
1.3.2. D¨¦fauts
Les d¨¦fauts les plus apparents de la pirogue s¨¦n¨¦ alaise sont le manque
de long¨¦vit¨¦, de stabilit¨¦ et d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦,
P
l¡¯impossibi it¨¦ d¡¯installation d¡¯un
moteur diesel fixe comme moyen de propulsion.
1.3.2.1. Manaue de long¨¦vit¨¦
La dur¨¦e de vie d¡¯un tronc faisant office de quille peut varier entre 4, et 6
ans s¡¯il est r¨¦alis¨¦ en fromager, entre 10 et 15 ans s¡¯il est en ca?lc¨¦drat.
Le reste des structures mal fix¨¦es entre elles n¨¦cessite des entretiens
fr¨¦quents et co?teux. A cela s¡¯ajoute la putr¨¦faction relativement rapide du
bois souvent mal prot¨¦g¨¦ et travers¨¦ par des pi¨¨ces m¨¦talliques qui s¡¯oxydent
rapidement.
Le tableau 1 donne les principaux r¨¦sultats des recensements bi-
annuels du parc piroguier op¨¦rationnel effectu¨¦ par le CRODT. Les enqu¨ºtes
men¨¦es en juin 1992 dans les principaux points de d¨¦barquement ont donn¨¦
les r¨¦sultats fi urant au tableau 2.
P
L¡¯ensemb e de ces r¨¦sultats est r¨¦capitul¨¦ sur la figure 5. On remarque
que l¡¯ann¨¦e 1992 ne concerne
ue 6 mois d¡¯activit¨¦ des chantiers de
construction. En supposant (hypo %¨¨se la plus probable) que leur activit¨¦ se
maintiendra pendant les 6 derniers mois de l¡¯ann¨¦e, le nombre de pirogues
r¨¦alis¨¦es ¨¤ recenser fin 1992 serait de 78. Le nombre total d¡¯embarcations
enqu¨ºt¨¦es serait alors de 322 : la r¨¦partition par classe d¡¯?ge est r¨¦sum¨¦e
dans le tableau 3.
Le tableau 4 et la figure 6 r¨¦capitulent les r¨¦sultats du calcul du
nombre de pirogues restant en service en fonction de l¡¯?ge. Nous constatons
qu¡¯au bout de 3,5 ans il ne reste plus en service ue 50 % des pi.rogues
construites, 10 % a r¨¨s 8 ans. La forme m¨ºme %e la courbe est assez
exceptionnelle. En F
e fet, si on fait fonctionner un ensemble de machines
con?ues pour durer (automobiles par exemple) en se contentant simplement
des op¨¦rations d¡¯entretien pr¨¦conis¨¦es par le constructeur (en excluant toute
r¨¦paration), la machine ¨¦tant consid¨¦r¨¦e comme hors service ¨¤ la prerni¨¨re
rupture d¡¯organe, on constate l¡¯¨¦volution suivante (sch¨¦ma reprksent¨¦ en
pointill¨¦ sur la figure 6) :
- pendant un temps tr¨¨s court (moins de 10 % du potentiel de vie), on
assiste ¨¤ la disparition des machines pr¨¦sentant un d¨¦faut de fabrication ;
- durant la seconde partie du temps de vie, d¡¯autres rares machines
dispare;ai;nt ;apr¨¨s un certain temps d¡¯usage les pannes d¨¦fimtives
deviennent ¡®tr¨¨s fr¨¦quentes et entra?nent rapidement la disparition de tout le
parc initial.

9
La deuxi¨¨me p¨¦riode est celle qui correspond ¨¤ un usage normal avec
une fiabilit¨¦ maximale. Elle n¡¯existe pas dans le cas des pirogues en raison
de multiples erreurs de conception et de r¨¦alisation, et ceci bien que de
nombreuses r¨¦parations sortant du cadre normal de l¡¯entretien soient
effectu¨¦es. Les enqu¨ºtes ont montr¨¦ que dans plusieurs cas, les r¨¦parations
effectu¨¦es pendant les deux premi¨¨res ann¨¦es d¡¯utilisation pouvaient
atteindre 50 ¨¤ 80 % du prix d¡¯achat de la pirogue.
Compte tenu des donn¨¦es recueillies sur l¡¯¨¦chantillon ¨¦tendu ¨¤ 322
pirogues repr¨¦sentant environ 8 % du parc s¨¦n¨¦galais (4 200 unit¨¦s), on
peut estimer que le nombre de pirogues construites chaque ann¨¦e sera de :
78 x (4200/322) = 1 017.
1.3.2.2. Manoue de stabilit¨¦
Une ¨¦tude th¨¦ori ue de la pirogue s¨¦n¨¦galaise (BRENDEL, 1983) montre
que le bras de levier 2e redressement initial ¨¤ vide est n¨¦gatif et ne parvient
¨¤ une valeur moyenne positive que pour une charge de 2 tonnes, ¡®pour une
pirogue de 15 m¨¨tres.
La simple observation d¡¯une pirogue vide au mouillage permet de
constater ce d¨¦faut. En effet, en l¡¯absence de toute sollicitation ext¨¦rieure elle
r¨¦sente une g?te permanente d¡¯un c?t¨¦ ou de l¡¯autre. Contrairement ¨¤
P¡®explication la plus fr¨¦quente, ce d¨¦faut n¡¯est pas d? ¨¤ un manque de
sym¨¦trie mais ¨¤ une stabilit¨¦ insuffisante li¨¦e ¨¤ l¡¯insuffisance de la largeur de
la base de la pirogue. En effet, le couple de rappel d¡¯un navire autour de la
position droite s¡¯¨¦crit :
C = p(R-a) 8
avec C : couple de rappel
P : poids du navire (charges fures seulement)
8 : angle de gite
a : distance suivant l¡¯axe vertical entre le centre de car¨¨ne et le centre
de gravit¨¦ de l¡¯embarcation
R : rayon m¨¦tacentrique ayant our valeur : R = I,/V
1 : moment d¡¯inertie de la suI-race de flottaison par rapport ¨¤ l¡¯axe de
sym¨¦ 8-l¡®e longit%dinal :
k=¡°sd
s : su
aced ¡¯un ¨¦l¨¦ment parall¨¨le ¨¤ l¡¯axe de sym¨¦trie
d : distance de cet ¨¦l¨¦ment ¨¤ l¡¯axe de sym¨¦trie (fig. 7).
V : volume immerg¨¦ de l¡¯embarcation
Ces expressions permettent de mettre en ¨¦vidence les faits suivants : au
moins pour les petits angles de g?te (0), la stabilit¨¦ ne d¨¦pend pas de la forme
de: la partie immerg¨¦e de la car¨¨ne mais du carr¨¦ de la largeur du navire ¨¤ la
flottaison. Doubler la lar eur du navire ¨¤ la flottaison, revient pratiquement
$
¨¤ multiplier par 4 le coup e de rappel pour un angle de g?te donn¨¦.
1.3.2.3. Manaue d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦
L¡¯¨¦copage d¡¯une pirogue est quasi permanent. Le manque d¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦
r¨¦sulte du mode de construction qui, par sa faible rigidit¨¦ et les ¨¦normes
d¨¦fauts d¡¯ajustement, interdit ou rend inefficaces les m¨¦thodes de calfatage
habituels par insertion d¡¯¨¦toupe entre les pi¨¨ces de bord¨¦s.

10
1.3.2.4. Imnossibilit¨¦ d¡¯installer un moteur diesel
L¡¯utilisation d¡¯un moteur diesel fuce comme moyen de propulsion
entra?nerait ¨¤ la fois une tr¨¨s sensible r¨¦duction des co?ts d¡¯exploitation
pour les p¨ºcheurs et une baisse souhaitable de la facture p¨¦troli¨¨re de 1¡¯Etat.
M:alheureusement, elle est rendue impossible par la pr¨¦sence simultan¨¦e de
fortes vibrations ¨¦mises par le moteur et d¡¯une faiblesse de la structure de
l¡¯embarcation.
Une exp¨¦rience tent¨¦e par le CAMP, en 1982, a montr¨¦
¡®r -
quelques sorties en eau calme la pirogue se disloquait sous l¡¯e &¡°:Es
1
vibrations.
1.3.3. Bases d¡¯am¨¦lioration
L¡¯ensemble de ces d¨¦fauts r¨¦sulte directement du mode de construction
adopt¨¦ dont l¡¯examen critique permet de jeter les bases de toutes tentatives
d¡¯am¨¦lioration.
L¡¯absence totale de structure interne transversale constitue le fait
gen¨¦rateur de pratiquement tous les d¨¦fauts de la pirogue. En effet,, elle a
trois implications :
1) la n¨¦cessit¨¦ d¡¯utiliser des planches de la plus grande longueur
disponible, d¡¯une grande largeur et de forte ¨¦paisseur dans le but de
¡°monter¡± ais¨¦ment la pirogue ¨¤ partir de sa base, avec pour cons¨¦quences .
- la concentration au voisinage du plan m¨¦dian des jonctions
longitudinales des planches ;
- l¡¯importance de la rupture de r¨¦sistance ui r¨¦sulte de ces jonctions et
qui int¨¦resse dans le m¨ºme plan 25 % de 9a r¨¦sistance des bord¨¦s (si
plusieurs jonctions ne se situent pas dans le m¨ºme plan) et 100 % de la
r¨¦sistance de la quille ;
- la limitation de la stabilit¨¦ et du volume int¨¦rieur due ¨¤ 2 facteur~s : la
limitation de la lar eur du fond ¨¤ celle des plus larges planches disponibles ;
la n¨¦cessit¨¦ de r¨¦;f:iser des formes eu galb¨¦es (en raison de l¡¯¨¦paisseur des
r
planches) et d¨¦veloppables (grande argeur de planches en nombre r¨¦duit) ce
qui donne ¨¤ la pirogue cette forme caract¨¦ristique de V pos¨¦ sur la pointe ;
2) elle rend malais¨¦e la fwtion entre elles des diff¨¦rentes planches
constitutives qui se trouvent ¡°empil¨¦es¡± sur les tiges m¨¦talliques les
traversant dans l¡¯¨¦paisseur avec pour cons¨¦quences :
- l¡®affaiblissement des bord¨¦s au droit des trous ;
- la pourriture du bois due ¨¤ l¡¯oxydation des tiges m¨¦talliques ;
- l¡¯impossibilit¨¦ d¡¯obtenir une ¨¦tanch¨¦it¨¦ naturelle aux jonctions, par
gonflement du bois sous l¡¯effet des reprises d¡¯eau (les planches se ¡°poussent¡±
mutuellement sans grand effort, depuis la quille jusqu¡¯au dernier borde) ;
3) l¡¯augmentation de la quantit¨¦ de bois n¨¦cessaire, donc du poids de
l¡¯embarcation (limitation de la charge utile, augmentation de la
consommation de carburant, importance de la part de co?t du boi.s dans le
prix de revient).

11
2. AMELIORATIONS DE LA
PIROGUE SENEGALAISE
De nombreux documents font ¨¦tat du besoin d¡¯am¨¦lioration de la
irogue s¨¦n¨¦galaise (BRENDEL, 1983 ; CRODT, 1985 et PAPEC, 1989). Ils
Font ¨¦tat des m¨ºmes d¨¦fauts constat¨¦s et r¨¦clament ou proposent cles
solutions.
La pr¨¦sente ¨¦tude confirme totalement ce point de vue. Les
d¨¦veloppements qui suivent font la synth¨¨se des exp¨¦riences d¨¦j¨¤ r¨¦alis¨¦es et
proposent un mode d¡¯¨¦volution raisonnable et r¨¦aliste.
2.1. DEFINITION D¡¯UN PROGRAMME D¡¯AMELIORATION
Comme indiqu¨¦ plus haut, les causes rincipales des d¨¦fauts de la
irogue s¨¦n¨¦galaise r¨¦sident dans l¡¯absence Be structure transversale. D¨¨s
Pors toute tentative visant ¨¤ am¨¦liorer les conditions de construction de cette
embarcation devra commencer par l¡¯organisation de cette structure.
L¡¯introduction de cette technique de construction devra ¨ºtre effectu¨¦e
par paliers, de fa?on ¨¤ ne
as provoquer de rupture brutale dans les
habitudes de construction. P
E le devra ¨¦galement suivre l¡¯am¨¦lioration. des
connaissances professionnelles des charpentiers en ce qui concerne tant
l¡¯utilisation d¡¯outillages modernes (autorisant un gain de temps ¡®et: de la
qualit¨¦ d¡¯ex¨¦cution) que l¡¯assimilation de nouvelles techniques.
Le programme d¡¯am¨¦lioration pourrait comprendre trois (3) ¨¦tapes.
2.1.1. Premi¨¨re ¨¦tape
Cette ¨¦tape consiste ¨¤ maintenir le nombre r¨¦duit de planches de
grandes dimensions (longueur et largeur) et de forte ¨¦paisseur ainsi que le
montage par empila e ¨¤ partir de la quille, suivant le plan traditionnel avec :
- introduction fe membrures, de varangues et de lisses install¨¦es apr¨¨s
assemblage des bord¨¦s de fond et de c?t¨¦ ;
- am¨¦lioration des modes de liaisons tant dans la pr¨¦ aration des
¨¦l¨¦ments en bois (augmentation des connaissances
P
pro essionnelles,
utilisation d¡¯outillages mieux adapt¨¦s) que par l¡¯utilisation de chevillages
plus efficaces (boulonnage et pointes en acier galvanis¨¦) et de fa?on plus
rationnelle (immobilisation s?re des diff¨¦rents ¨¦l¨¦ments entre eux) ;
- r¨¦alisation des ¨¦tanch¨¦it¨¦s par calfatage entre les planches., autoris¨¦
par l¡¯immobilisation des ¨¦l¨¦ments entre eux par les membrures et
varangues, permettant d¡¯utiliser l¡¯effet de gonflement du bois immerg¨¦ dans
l¡¯eau apr¨¨s lancement pour comprimer les joints.
Notons que cette ¨¦tape correspond ¨¤ une augmentation des touts
puisqu¡¯aux dispositions classiques on ajoute le bois correspondant ¨¤ la
r¨¦alisation des membrures des varangues et des lisses, on utilise des
chevillages plus co?teux. On peut attendre de cette ¨¦tape une am¨¦lioration
de la r¨¦sistance et de l¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦.

12
2.1.2. Deuxi¨¨me ¨¦tane
Elle carres ond ¨¤ l¡¯abandon du montage par empilage au refit de la
realisation pr¨¦apable de la structure constitu¨¦e par l¡¯ensemble es couples
if
lies par des varangues. Cette structure est mont¨¦e sur un charmer
horizontal, uille en l¡¯air.
Cette 1euxi¨¨me ¨¦tape n¨¦cessite la pr¨¦sence d¡¯une aire b¨¦tonn¨¦e sur
laquelle le chantier pourra ¨ºtre mont¨¦ avec une qualit¨¦ satisfaisante de la
g¨¦om¨¦trie.
Le fond reste lat et d¡¯une largeur sensiblement augment¨¦e, mais peut
¨ºtre r¨¦alis¨¦ par Ipes planches plus ¨¦troites et plus minces autorisant
d¡¯amples d¨¦croisements des joints longitudinaux organis¨¦s sur les
varangues.
De la m¨ºme mani¨¨re, les c?t¨¦s sont r¨¦alis¨¦s ¨¤ l¡¯aide de planches plus
nombreuses, plus minces et lus ¨¦troites dont les joints longitudinaux
F
seront largement d¨¦crois¨¦s et ef ectu¨¦s sur les membrures.
Les ¨¦perons en recouvrement sur la quille seront fix¨¦s par boulonnage
sur celle-ci. Les bord¨¦s viendront s¡¯appuyer sur les c?t¨¦s des ¨¦perons, puis
sur les planches obliques d¡¯extr¨¦mit¨¦s (tableaux), des tasseaux assurant un
liaisonnement solide.
A ce stade, le co?t de l¡¯embarcation devrait rejoindre sensiblement celui
de la pirogue primitive du fait de la r¨¦duction de la quantit¨¦ de bois
n¨¦cessaire par rapport ¨¤ la premi¨¨re ¨¦tape, compensant l¡¯augmentation des
co?ts de main d¡¯oeuvre.
Si la r¨¦sistance de l¡¯embarcation et son ¨¦tanch¨¦it¨¦ doivent se trouver
sensiblement am¨¦lior¨¦es, la stabilit¨¦ ne sera que l¨¦g¨¨rement amelior¨¦e du
fait de la r¨¦duction du poids dans les parties hautes de l¡¯embarcation et
d¡¯une l¨¦g¨¨re augmentation de la largeur du fond.
2.1.3. Troisi¨¨me ¨¦tape
Cette phase devrait permettre de r¨¦soudre l¡¯ensemble des probltimes
¨¦voqu¨¦s au d¨¦but de ce rapport.
Elle vise ¨¤ permettre apr¨¨s l¡¯am¨¦lioration de la r¨¦sistance et de
l¡¯etanch¨¦it¨¦, celle cons¨¦quente de la stabilit¨¦, sans affecter par la pr¨¦sence
d¡¯un large fond plat le comportement marin.
Ce r¨¦sultat pourra ¨ºtre obtenu par la r¨¦alisation d¡¯un fond en V
raisonnablement ouvert, li¨¦ aux c?t¨¦s par deux bouchains. La plus grande
largeur au niveau des bouchains pourrait ¨ºtre port¨¦e ¨¤ 1,5 ou 2 m pour une
pirogue de 18 m environ, en veillant ¨¤ ce que la rofondeur du V soit limit¨¦e
¨¤ une valeur autorisant ¨¤ vide l¡¯immersion du Eouchain sur une longueur
¨¦gale ¨¤ environ les 2/3 de celle de l¡¯embarcation.
Le principe de construction serait le m¨ºme que celui de la seconde
¨¦tape, c¡¯est-¨¤-dire d¨¦finition des ¨¦l¨¦ments de structure ¨¤ l¡¯aide d¡¯un plan
pr¨¦cis, r¨¦alisation ¨¤ l¡¯envers sur chantier de construction. La r¨¦sistance
d¡¯ensemble et la liaison des fonds seraient assur¨¦es par une quille :Int¨¦rieure
r¨¦alis¨¦e en forme, en bois lamell¨¦ coll¨¦, de fa?on ¨¤ minimiser l¡¯influence
n¨¦faste des n¨¦cessaires jonctions longitudinales permettant de donner ¨¤ la
quille une longueur suffisante.
Les ¨¦perons d¡¯extr¨¦mit¨¦ seraient alors les prolongements de la q.uillc.
Le puits d¡¯installation du moteur pourrait ¨ºtre r¨¦alis¨¦ d¨¦port¨¦ par
rap or-t ¨¤ l¡¯axe longitudinal de fa?on ¨¤ ne pas affecter la r¨¦sistance de la
P
qui le.La coupe transversale au ma?tre beau pourrait ¨ºtre conforme au
sch¨¦ma repr¨¦sent¨¦ sur la figure 8.

13
2.2. APPLICATIONS
A ce jour, deux applications de ces principes ont ¨¦t¨¦ tentees. La
premi¨¨re a ¨¦t¨¦ initi¨¦e en avril 1988 par le PAMEZ. La deuxi¨¨me a ¨¦t¨¦ realis¨¦e
par la composante ATEPAS du projet PROPECHE entre avril et juin 199 t +
2.2.1. Premi¨¨re tentative : PAMEZ
L¡¯embarcation de 12 m¨¨tres a ¨¦t¨¦ ¨¦tudi¨¦e et r¨¦alis¨¦e avec la
collaboration d¡¯artisans locaux par un architecte du CRODT (BRENDEL,
1988).Le type de r¨¦alisation adopt¨¦ ¨¦tait un compromis entre les phases 1 et 2
d¨¦crites pr¨¦c¨¦demment (quille ¨¦paisse et large r¨¦alis¨¦e par collage ¨¤ partir de
4 planches, bord¨¦s minces sur membrures).
Les r¨¦sultats d¡¯essais ont ¨¦t¨¦ satisfaisants en ce qui concerne la
r¨¦sistance, la stabilit¨¦ et la l¨¦g¨¨ret¨¦. Quelques difficult¨¦s ont ¨¦t¨¦ constat¨¦es
au niveau de l¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦ mais auraient ¨¦t¨¦ ais¨¦ment surmont¨¦es au cours
des ex¨¦cutions suivantes.
Le co?t total de l¡¯embarcation nue (sans moteur ni caisse ¨¤ glace)
s¡¯¨¦levait en 1988 ¨¤ 750 000 FCFA, prix tout ¨¤ fait comparable ¨¤ celui d¡¯une
pirogue traditionnelle de m¨ºmes dimensions.
2.2.2. Seconde tentative : ATEPAS/PROPECHE
La construction du prototype n¡± 1 (ATEPAS, 1991) est tout ¨¤. fait
conforme ¨¤ la premi¨¨re ¨¦tape d¨¦crite plus haut.
Le co?t de la pirogue nue s¡¯¨¦tablit ¨¤ 2 400 000 FCFA environ,
amortissement de l¡¯outillage compris, ce qui correspond ¨¤ une augmentation
de 550 000 FCFA (soit 30 %) par rapport au co?t maximal d¡¯une pirogue
classique de m¨ºme longueur (1 850 000 FCFA pour 18,5 m).
Les essais effectu¨¦s ¨¤ ce jour t¨¦moignent d¡¯un fonctionnement
satisfaisant.
Des ajouts ¨¤ la pirogue traditionnelle ont ¨¦t¨¦ effectu¨¦s, visant ¨¤
am¨¦liorer les conditions de travail et la s¨¦curit¨¦ en mer :
- des volumes de flottabilit¨¦s ¨¤ l¡¯avant, ¨¤ l¡¯arri¨¨re et les parties isolantes
de la caisse isotherme,
- un m?t portant un feu de route et un r¨¦flecteur radar, et pouvant ¨ºtre
utilis¨¦ ¨¤ la mise en oeuvre d¡¯une voile en cas de panne de moteur,
- un plancher, isolant l¡¯¨¦quipage de l¡¯eau qui s¨¦journe toujours dans les
fonds d¡¯une embarcation et augmentant la surface de travail tout en la
rendant exempt d¡¯asp¨¦rit¨¦s.
L¡¯influence des am¨¦liorations ap ort¨¦es par ATEPAS sur la securit¨¦ en
mer et le confort de l¡¯¨¦quipage est ¨¦vicpente :
- augmentation de la r¨¦sistance de l¡¯embarcation (r¨¦duction des risques
d¡¯avaries raves en mer entra?nant la perte totale),
- facif it¨¦s de rep¨¦rage de l¡¯embarcation par les autres navires (r¨¦cluct?on
des risques d¡¯abordage),
- maintien de la pirogue ¨¤ flot en cas de chavirage ou d¡¯envahissement,
- s¨¦jour de l¡¯¨¦quipage ¨¤ bord dans des conditions acceptables en ce qui
concerne tant l¡¯am¨¦lioration de la qualit¨¦ des surfaces de travail et. de r*epos
que la pr¨¦sence d¡¯eau dans les fonds.
L¡¯am¨¦lioration des performances en p¨ºche est moins ¨¦vidente. Elie ne
peut reposer que sur une meilleure productivit¨¦ r¨¦sultant de rneilleures
conditions de travail et de l¡¯augmentation de la dur¨¦e des mar¨¦es.

14
Par contre l¡¯influence de la dur¨¦e de vie de l¡¯embarcation sur la
structure du compte d¡±exploitation sera beaucoup plus significative,.
Nous avons vu que dans le cas d¡¯une pirogue traditionnelle la. dur¨¦e
moyenne de vie est de 3,5 ans (50 % des pirogues construites ont disparu ¨¤
cet ?ge). L¡¯amortissement annuel est donc de 528 600 FCFA (1 850 000/3.5)
pour une pirogue de 18,5 m et de 342 000 FCFA (1 200 000/3.5) pour une
embarcation de 12 m.
En ce qui concerne la pirogue am¨¦lior¨¦e ATEPAS de 18.5 m, pour
laquelle on peut esp¨¦rer une dur¨¦e de vie minimum de 6 ¨¤ 7 ans, ce qui
correspond ¨¤ un amortissement annuel de 342 857 FCFA (2 400 000/7), soit
une ¡°¨¦conomie¡±
annuelle d¡¯environ 200 000 FCFA sur les charges
d¡¯exploitation.
11 en est de m¨ºme en ce qui concerne le co?t d¡¯entretien qui devrait
¨¦voluer vers une baisse sensible.
3. EMBARCATIONS MODERNES
Nous rassemblons sous cette appellation toutes les embarcations
d¡¯origine locale ou ¨¦trang¨¨re quel que soit le mat¨¦riau principal de
construction et dont la r¨¦alisation est actuellement hors de port¨¦e des
charpentiers en raison des outillages ou des techniques qu¡¯ils ne poss¨¦dent
pas.
3.1. PIROGUES METALLIQUES
3.1.1. Proiet des Ateliers et Chantiers Maritimes
Cette pirogue a ¨¦t¨¦ con?ue vers 1950 pour r¨¦ ondre aux inconv¨¦nients
relev¨¦s sur la pirogue traditionnelle en bois
P
(stabi it¨¦ d¨¦fectueuse en raison
de la forme triangulaire du ma?tre couple, impossibilit¨¦ de remonter au vent
¨¤ la voile par suite du man ue de d¨¦rive, absence de gouvernail, gr¨¦ement
incommode, manque d¡¯¨¦tancIl¨¦it¨¦ entre le corps et les plats bords). Elle avait
our m¨¦rite de conserver la ligne g¨¦n¨¦rale des pirogues traditionnelles, avec
Pa diff¨¦rence essentielle d¡¯un ma?tre couple plus rectangulaire conf¨¦rant une
plus grande stabilit¨¦, et de caissons ¨¦tanches int¨¦gr¨¦s ¨¤ l¡¯embarcation, la
rendant insubmersible. Une carlingue centrale ¨¦tanche et solidaire avec le
fond et le plancher devait lui assurer une plus grande solidit¨¦ d¡¯ensemble. Il
existerait ¨¦galement une d¨¦rive automatiquement escamotable et un
gouvernail avec safran escamotable. La voile ¨¤ livarde fut conserv¨¦e (pour ne
pas heurter les habitudes locales), mais rabattable et solidement fin& par
des haubans.
Une telle pirogue devait pouvoir naviguer sous toutes les allures et
n¡¯exiger l¡¯emploi de pagaie que par calme plat.
Pour une longueur hors tout de 11 m et de 9 m entre les extr¨¦mit& de
la coque, le poids de la partie m¨¦tallique devait ¨ºtre de 750 kg et l¡¯ensemble
d¡¯environ une tonne, avec un prix pr¨¦vu ¡°barre en main¡± de l¡¯ordre de 75 000
FCFA en 1948 (soit un prix actualis¨¦ au taux d¡¯inflation de 10 % l¡¯an, de
4 100 000 FCFA).

15
Puis en 1954, un projet sensiblement identique fut pr¨¦sent¨¦, mais ¨¤
voile et ¨¤ moteur. Un petit moteur de 3,75 cv refroidi par air devtit lui
permettre de franchir la barre en toute s¨¦curit¨¦. 11 pr¨¦sentait un avantage
su pl¨¦mentaire (mais relatif) de pouvoir ¨ºtre mis en route des la pla e,
%
l¡¯a sente de circulation d¡¯eau supprimant tout risque d¡¯ensablement. cfes
tuyautages. Enfin, une cale ¨¤ glace devait assurer la conservation des prises
a bord.
De construction ais¨¦ment r¨¦alisable au plan local, cette ¡®¡°nouvelle¡±
pirogue sembla cependant r¨¦senter plus d¡¯inconv¨¦nients que d¡¯a.vantages,
qui de surcro?t ¨¦taient loin 2¡®¨ºtre robants :
- manque de rigidit¨¦ longituainale et fragilit¨¦ aux chocs,
- entretien on¨¦reux (corrosion et effets galvaniques),
- accumulation de chaleur par les t?les au d¨¦triment de la conse.rvnti.on
du poisson,
- poids ¨¦lev¨¦ d¡¯une telle embarcation (de l¡¯ordre d¡¯une tonne) rendant
difficile son ¨¦chouage,
- prix excessif : 300 000 ¨¤ 500 000 FCFA soit ¨¤ l¡¯¨¦poque trois fois le, prix
d¡¯une pirogue classique motoris¨¦e de taille ¨¦quivalente (prix actualis¨¦ au
taux de 10 % l¡¯an : 11 200 000 ¨¤ 18 700 000 FCFA).
Ce projet ne fut jamais r¨¦alis¨¦ ¨¤ grande ¨¦chelle, pas plus qu¡¯un projet
similaire, mais avec moteur hors-bord.
3.1.2. Embarcation Nauticus
En 1988 une embarcation m¨¦tallique enti¨¨rement pont¨¦e de 18 riz est
pr¨¦sent¨¦e au S¨¦n¨¦gal par la soci¨¦t¨¦ Nauticus International.
Elle est propuls¨¦e par u% moteur fure de 80 cv et est ¨¦quip¨¦e en s¨¦rie
d¡¯une soute isotherme de 8 m . Cette embarcation ¨¦tait propos¨¦e au :Prix de
664 912 FF ou 33 245 600 FCFA (soit un prix actualis¨¦ au taux de 10 o/o l¡¯an
de 48 674 000 FCFA).
La SPT exploite six (6) de ces embarcations dans la r¨¦gion de Ziguinchor
depuis 1991. Bien que cette exp¨¦rience soit r¨¦cente, certains faits laissent
penser que l¡¯amortissement soit difficile ¨¤ assurer.
3.2. PIROGUES EN BOIS ET/OU CONTREPLAQUES
3.2.1. Proiet Doris
Quatre (4) unit¨¦s financ¨¦es par le FAC furent pr¨¦sent¨¦es ¨¤ Dakar en
1977. Fabriqu¨¦es en France, ces embarcations en contreplaqu¨¦s marine
trait¨¦ (longueur : 8 m, lar eur : 2,8 m, capacit¨¦ stockage : 3 t) r¨¦sentaient
la caract¨¦ristique d¡¯un 9ond plat avec h¨¦lice r¨¦tractable Facilitant l a
navigation en eaux peu profondes et le halage sur la gr¨¨ve. Un caisson
isotherme de 500 kg, une tente ¨¤ l¡¯arri¨¨re et un moteur diesel in-board de 18
cv semblaient devoir permettre un d¨¦veloppement rapide de ce type
d¡¯embarcation.
Mais les remiers essais, effectu¨¦s d¨¨s 1978 dans la r¨¦gion de Mbour,
firent l¡¯objet e diverses critiques :
%
poids excessif du moteur sur l¡¯arri¨¨re,
mauvaise tenue en rosse mer (SONED, 1980) et surtout co?t cinq (5¡¯1 fois
sup¨¦rieur ¨¤ celui if¡®une pirogue traditionnelle de m¨ºme taille pour un
rendement inf¨¦rieur (captures, vitesse) (LLERES, 1986).
Il semblerait ¨¦galement que des erreurs de gestion aient contribu¨¦ ¨¤
l¡¯¨¦chec de ce nouveau projet.

16
Six (6) autres unit¨¦s furent construites localement par la soci&¨¦ Dakar
Marine et livr¨¦es en 1983. Des malfa?ons les firent abandonner sur le port
pendant deux ans. Apr¨¨s une remise en ¨¦tat effectu¨¦e par deux assistants
techniques de la DOPM, elles furent confi¨¦es au CAMP pour
exp¨¦rimentation. Mouill¨¦es dans des conditions pr¨¦caires dans la baie de
Hann et devant le CAMP, elles coul¨¨rent moins d¡¯un mois apr¨¨s.
3.2.2. PiroFrue FAO voile et ¨¤ moteur : 1984
Lanc¨¦e dans la deuxi¨¨me moiti¨¦ de 1984, la pirogue FAO a ¨¦t¨¦ fabriqu¨¦e
en deux versions : une pour le S¨¦n¨¦gal et une pour la Guin¨¦e Bissau : les
deux rototypes diff¨¨rent par le syst¨¨me de relevage de l¡¯arbre d¡¯h¨¦lice, l¡¯un
P
bascu ant solidairement avec le bloc moteur, l¡¯autre ind¨¦pendammenl. ¨¤
l¡¯aide de cardans.
Cette pirogue de 14 m est con?ue en bois, ¨¦quip¨¦e d¡¯une voile et d¡¯un
moteur diesel in-board fixe. Elle est fabriqu¨¦e de mani¨¨re plus fiable que la
pi.rogue traditionnelle (renforc¨¦e par des couples) et par un charpentier local.
Elle pr¨¦sente la particularit¨¦ d¡¯avoir un fond plat, un caisson isotherme
amovible, de permettre un usage combin¨¦ de la voile et du moteur, et
surtout d¡¯avoir un arbre d¡¯h¨¦lice escamotable facilitant l¡¯atterrissage sur les
plages.
Si cette pirogue eut se r¨¦v¨¦ler adapt¨¦e ¨¤ la p¨ºche sur la Petite Cote,
elle risque de l¡¯¨ºtre di K1lcilement sur la Grande C?te. En effet, dans cette zone
seule la traditionnelle pirogue saint-louisienne parait pouvoir se jouer depuis
des si¨¨cles de la forte houle ou des brisants de la c?te nord et supporter le
choc brutal des atterrissages sur la gr¨¨ve apr¨¨s le passage de la barre.
Il ne parait cependant pas insens¨¦ de croire en un tel projet qui parait
allier solidit¨¦, r¨¦sistance, grande capacit¨¦ de charge et ¨¦conomie
consid¨¦rable d¡¯¨¦ner ie.
Cette irogue fut confi¨¦e pour essais au projet canadien charg¨¦ de la
relance de ¡®usine de Djif¨¨re. De grandes difficult¨¦s furent rencontr¨¦es pour
P
maintenir l¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦ du caisson basculant contenant le moteur.
L¡¯exploitation fut abandonn¨¦e avec l¡¯arr¨ºt du projet mais on sait qu¡¯elle
aurait difficilement permis d¡¯amortir son co?t.
Une seconde embarcation a ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦e en 1987 par le m¨ºme
charpentier, pour son propre com te. Le syst¨¨me basculant de relevage
d¡¯h¨¦lice a ¨¦t¨¦ abandonn¨¦ en raison xe sa trop grande fragilit¨¦ au profit d¡¯une
h¨¦lice fure install¨¦e en semi-tunnel entra?n¨¦
ar un moteur fuce ¨¤
refroidissement par air de 25 cv, de marque L.om Iiiardini. L¡¯exploitation de
cette embarcation, confi¨¦e ¨¤ des p¨ºcheurs traditionnels, a ¨¦t¨¦ abandonn¨¦e
pour des probl¨¨mes de rentabilit¨¦ et des difficult¨¦s m¨¦caniques.
3.3. PIROGUE EN FERRO-CIMENT : 1980
Elle a ¨¦t¨¦ propos¨¦e par le CIDEPA. Un projet de 20 unit¨¦s fut pr¨¦vu
mais jamais mis en oeuvre. Con?ue sur le mod¨¨le de la pirogue
traditionnelle, de structure solide (fer grillag¨¦ galvanis¨¦ recouvert de
mortier), cette embarcation devait pr¨¦senter des avantages d¡¯¨¦conomie, de
robustesse, de fabrication locale ais¨¦e, d¡¯une grande solidit¨¦, d¡¯une
r¨¦sistance ¨¤ la corrosion, ¨¤ l¡¯atta ue des agents biologiques ou chimiques,
aux rayons ultra violets et ¨¤ 9¡®usure du temps. N¡¯exigeant pas une
technologie de pointe, elle pouvait faire l¡¯objet de r¨¦parations par le p¨ºcheur,
dans des conditions a peu pr¨¨s identiques a celles de la pirogue
traditionnelle.

17
Toutefois ce type d¡¯embarcation pr¨¦sentait deux inconv¨¦nients
majeurs : tr¨¨s lourde donc de maniement difficile sur la terre ferme, elle
n¡¯¨¦tait pas insubmersible.
Apr¨¨s une ¨¦tude aboutissant ¨¤ un co?t initial pr¨¦vu de 8:7 500 000
FCFA, aucune suite ne fut donn¨¦e au projet.
3.4. PIROGUES EN FIBRE DE VERRE ET RESINE POLYESTER (CVR)
3.4.1. Pirogue FAO
En 1977, la FAO lan?ait au S¨¦n¨¦gal un mod¨¨le dont la forme
reproduisait la pirogue traditionnelle, ¨¦vitant de la sorte toute difficult¨¦
d¡¯adaptation. Construite en sandwich mousse de chlorure de polyvinyle et
CVR la CO ue ¨¦tait l¨¦g¨¨re mais solide, d¡¯entretien facile, r¨¦sistante aux
agents de %estruction naturels (pourriture) ou chimiques (hydrocarbures),
insubmersible. Deux pirogues ainsi construites furent mises ¨¤ la disposition
des p¨ºcheurs pour des essais, avec autorisation de modifications ¨¤ leur gr¨¦,
Mais ces derni¨¨res furent d¡¯importance mineure (telle la suppression du
banc central our laisser plus de place au filet). Les deux embarcations (8 m
et. 14 m de ongueurs) ont sembl¨¦ donner satisfaction aux p¨ºcheurs, qui
P
appr¨¦ci¨¨rent notamment leur bonne tenue en mer et leur parfaite ¨¦tanch¨¦it¨¦.
Mais aucune fabrication en s¨¦rie ne suivit ces essais en mer.
3.4.2. Pinasses Yamaha : 1978
Deux (2) unit¨¦s de fibre de verre (types W23 et W25(3)) furent Confi&es
aux p¨ºcheurs de Joal afin d¡¯¨ºtre ¨¦prouv¨¦es et critiqu¨¦es. Elles ne donn&-ent
pas satisfaction mais permirent aux japonais d¡¯utiliser ces critiques
our
concevoir un autre mod¨¨le de prototype, pr¨¦sent¨¦ deux ans plus tan P
. La
Soci¨¦t¨¦ Africauto de Dakar a poursuivi la commercialisation de ces
embarcations en y ajoutant le mod¨¨le W27 qui est fabriqu¨¦ par la Soci¨¦t¨¦
SOSACHIM. A ce jour, quelque 20 unit¨¦s ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦es et vendues a.ux
Douanes et ¨¤ la Gendarmerie s¨¦n¨¦galaises, ¨¤ des h?tels (promenades et
p¨ºche en mer) et ¨¤ des p¨ºcheurs (environ 25 % des unit¨¦s r¨¦alis¨¦es).
Il est ¨¤ noter que depuis 2 ans environ la production a com
cess¨¦ par suite de la disparition de la demande.
3.4.3. Pirogue Yamaha : 1980
Con?ue en fibre de verre, mais cette fois inspir¨¦e du modele
traditionnel, la pirogue Yamaha (longueur : 12 m, largeur : 2 m, creux : 0,82
m, capacit¨¦ : 2 t) ¨¦tait munie d¡¯un seul ¨¦peron ¨¤ l¡¯avant, plus long que
l¡¯¨¦peron traditionnel. Deux (2) unit¨¦s furent exp¨¦riment¨¦es, ¨¦quipkes l¡¯une
d¡¯un moteur diesel fixe in-board et l¡¯autre d¡¯un hors bord de 25 cv.
Divers essais furent effectu¨¦s dans quatre (4) centres de d¨¦barquement
du littoral (Yoff, Kayar, Saint-Louis et Mbour). Les avantages not¨¦s sont les
suivants :
(3) Le chiffre caract¨¦rise la longueur exprim¨¦e en pieds de
0,33 m

18
- respect de la forme traditionnelle, mieux accept¨¦e par les p¨ºcheurs ;
- mat¨¦riau utilis¨¦ : rigidit¨¦ et flottabilit¨¦ sup¨¦rieures du bois, absence
d¡¯entretien, r¨¦sistance ¨¤ la corrosion et au frottement de l¡¯eau (friction) ;
- stabilit¨¦ quelle que soit la r¨¦partition des poids ¨¤ bord ;
insubmersibilit¨¦, particuli¨¨rement importante sur la c?te s¨¦n¨¦galaise
(bris~ts) ;
- maniabilit¨¦ ¨¤ terre comme en mer : l¡¯embarcation se meut facilement
et permet une conduite plus ais¨¦e que la pirogue traditionnelle pour toutes
les conditions locales d¡¯utilisation (rayon de braquage, etc) :
- enfin, plus grande capacit¨¦ de chargement ¨¤ taille ¨¦gale que 1.a pirogue
traditionnelle, gr?ce ¨¤ des poches d¡¯air ¨¦tanches int¨¦gr¨¦es ¨¤ la structure des
prototypes et augmentant la flottabilit¨¦.
Les inconv¨¦nients sont ¨¦galement importants :
- trop grande taille de l¡¯¨¦peron avant ;
- trop grande ouverture du puits du moteur hors bord, occasionnant
des rentr¨¦es d¡¯eau ¨¤ partir des espaces non occup¨¦s par le moteur ;
- faiblesse des franc-bords en hauteur et insuffisance de la largeur ,
- halage difficile sur la plage en raison de l¡¯absence d¡¯¨¦peron a.rri¨¨re et
de la pr¨¦sence d¡¯une quille arrondie s¡¯enfon?ant dans le sable ;
- absence d¡¯une cale isotherme qui augmenterait le rayon d¡¯action des
pirogues ;
- ¨¦chauffement par frottement des lignes synth¨¦tiques sur la ceiriture
m¨¦tallique rev¨ºtant le bord des pirogues ;
- manque d¡¯espace pour entreposer le filet, etc...
Les essais de ces deux prototypes Yamaha ont donc permis une etude
s¨¦rieuse des besoins du milieu p¨ºcheur, d¡¯autant plus qu¡¯ils ont ¨¦t¨¦
programm¨¦s et ex¨¦cut¨¦s avec un suivi constant des services d¡¯encadrement.
Mais ils n¡¯ont pas pour autant ¨¦t¨¦ suivis au del¨¤ du programme
d¡¯exp¨¦rimentation. Les deux proto
es furent abandonn¨¦s sur la plage, peut
¨ºtre en raison de leur tout
¡®yp
¨¦lev¨¦ environ 4,5 millions FCFA en 1980) et
d¡¯une absence de pr¨¦financement organis¨¦ par les promoteurs du projet
pour permettre aux int¨¦ress¨¦s des achats si importants. Une de ces piro ues
¨¦tait encore en activit¨¦ ¨¤ Kayar il y a quel ue temps et paraissait
f
satis aire
1
ses utilisateurs. Accident¨¦e, elle est actuel ement en attente de r¨¦ aration.
Elle ¨¦tait ¨¦quip¨¦e d¡¯un moteur hors bord de 40 cv et p¨ºchait ¨¤ Ya senne
tournante.
Deux pirogues de ce type r¨¦cemment import¨¦es sont en exploitation
sous le contr?le du Centre de p¨ºche de Missirah et semblent donner
satisfaction.
3.4.4. Pirogues plastiaues SOSACHIM
En 1986 la SOSACHIM qui poss¨¦dait une grande exp¨¦rience de la
r¨¦alisation d¡¯objets de toutes natures en mati¨¨re plastique (polyester charg¨¦
de poudres min¨¦rales et CVR) d¨¦cide d¡¯entreprendre la construction locale
d¡¯une embarcation de p¨ºche artisanale en CNR. N¡¯ayant que peu
d¡¯exp¨¦riences de la construction navale, elle sollicite et obtient la
collaboration d¡¯un architecte naval, coop¨¦rant fran?ais en service ¨¤ la DOPM.
A ce jour,
28 unit¨¦s ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦es :
6 livr¨¦es en
Mauritanie (1 888 888 FCFA l¡¯unit¨¦), 15 au PAMEZ (2 550 000 FCFA), 1 ¨¤ la
DOPM et 2 ¨¤ ATEPAS, 2 utilis¨¦es pour la construction de l¡¯unit¨¦ de
recherche Diassanga financ¨¦e par I¡¯ORSTOM, 2 restent actuellement en
stock.

19
Les prix de vente pr¨¦visionnels suivants pour des unit¨¦s de plus
grandes tailles nous ont ¨¦t¨¦ communi u¨¦s :
- pirogue de longueur 13 m et de1argeur 2,80 m : 7 000 000 FC¡¯FA
- pirogue de longueur 18 m : 13 500 000 FCFA.
3.4.5. Projet de pirogues plastiques de Saint-Louis
Les soci¨¦t¨¦s s¨¦n¨¦galaise (COFRINORD) et su¨¦doises (KRONA MARIN AD
et SWEDFUND) ont ¨¦labor¨¦ ¨¤ Saint-Louis un projet de construction de
pirogues en plastique renforc¨¦ de fibres de verre. Les travaux, dont le
d¨¦marrage est imminent, seront conduits par des charpentiers locaux dans
le hangar situ¨¦ au port de p¨ºche de Saint-Louis. La premi¨¨re ann¨¦e, il est
pr¨¦vu de construire 110 pirogues contre 155 la deuxi¨¨me.
Les prix de vente pr¨¦visionnels suivants ont ¨¦t¨¦ ¨¦tablis :
- pirogue de 10 m pour la petite p¨ºche : 2 050 000 FCFA ;
- piro ue de 14 m ¨¦quip¨¦e d¡¯une caisse isotherme pour la p¨ºche ¨¤ la
ligne : 2 7 !!i0 000 FCFA ;
- pirogue de 17 m utilis¨¦e avec la senne tournante : 3 500 000 FCFA.
Les embarcations seront mises ¨¤ la disposition des p¨ºcheurs. Il est
pr¨¦vu de r¨¦cup¨¦rer un pourcentage du produit de la vente ¨¤ chaque retour
de mar¨¦e pour le remboursement du mat¨¦riel, les modalit¨¦s restent ¨¤ d¨¦finir.
3.4.6. Embarcations nlastioues du nroiet de Missirah
Trois types d¡¯embarcations ont ¨¦t¨¦ exp¨¦riment¨¦s par le Centre de p¨ºche
de Missirah (ONO, 1992). Les deux premiers ¨¦qui ¨¦s de moteurs hors bord
et in-board sont identiques ¨¤ la pirogue Yam2a d¨¦crite plus haut. Le
troisi¨¨me est une embarcation de p¨ºche avec moteur de propulsion ¨¤ l¡¯arriere
(petit navire ¨¦quip¨¦ d¡¯engins de navigation).
Les co?ts de construction des embarcations en fibre de verre (avec une
caisse isotherme de 1,5 ¨¤ 2 t de capacit¨¦) sont les suivants :
mod¨¨le de 12 m : 2 500 000 ¨¤ 3 000 000 FCFA
mod¨¨le de 15 ¨¤ 18 m : 3 500 000 ¨¤ 5 000 000 FCFA
La dur¨¦e de vie estim¨¦e d¨¦passe 15 ans.
4. COMMERCIALISATION DES PIROGUES
4.1. TENDANCES ACTUELLES DE LA CONSTRUCTION DES PIROGUES
4.1.1. Nombre d¡¯unit¨¦s construites
Les r¨¦sultats des enqu¨ºtes de juin 1992 et des recensements bi-annuels
du parc piroguier effectu¨¦s par le CRODT permettent. de d¨¦gager les
tendances suivantes :
- en moyenne 4 200 pirogues sont en activit¨¦ chaque ann¨¦e le long du
littoral s¨¦n¨¦galais ;

20
- partant de l¡¯hypoth¨¨se que sur un ¨¦chantillonnage de 322 pirogues,
78 ont ¨¦t¨¦ construites (ou plus exactement seraient construites) au cours de
l¡¯ann¨¦e 1992, on peut estimer le nombre total de pirogues construites par an
¨¤ 1017 ;
- la r¨¦partition en tailles des pirogues construites en 1992 fait
appara?tre une nette dominante des tailles mf¨¦rieures ¨¤ 15 m (tabl. 5 et 6)
4.1.2. Co?ts de construction
En r¨¨gle g¨¦n¨¦rale, le p¨ºcheur assure le financement global pour la
construction de sa
iro ue. 11 fait appel ¨¤ ses fonds propres (tapit al
P f
accumul¨¦ ¨¤ partir de ¡®exp oitation d¡¯unit¨¦s de p¨ºche et/ou d¡¯autres activit¨¦ 4
et tr¨¨s rarement ¨¤ un pr¨ºteur informel (parent, ami ou mareyeur).
Dans certains cas, le mat¨¦riel n¨¦cessaire ¨¤ la construction de la pirogue
(bois en particulier) est achet¨¦ et stock¨¦ au fur et mesure par le p¨ºcheur puis
livr¨¦ au ch
entier. Dans d¡¯autres cas, ce dernier re?oit une avance du
p¨ºcheur et ef ectue les travaux, le
¡°p
reli uat ¨¦tant vers¨¦ ¨¤ la livraison, Rares
sont les p¨ºcheurs qui b¨¦n¨¦ficient de acilit¨¦s
9
(de la part des charpentiers)
pour le r¨¦ lement de sommes correspondant au co?t de la main d¡¯oeuvre.
P
L¡¯¨¦vo ution des co?ts des pirogues construites en fonction de leur
longueur utile our 1990, 199 1 et 1992 est repr¨¦sent¨¦e sur les figures 9 ¨¤
B
11. L¡¯examen es diagrammes montre une dispersion telle u¡¯entre la ligne
des prix les plus bas et celle des plus ¨¦lev¨¦s (traits pointil ¨¦s)
¡®t
il existe un
rapport de 4,5 pour les petites embarcations et de 2,3 pour les grandes.
La figure 12 regroupe les droites de r¨¦gression trac¨¦es pour chacune
des ann¨¦es. Si l¡¯on constate que le co?t des grandes embarcations a
augment¨¦ d¡¯environ 20 % entre 1990 et les 2 ann¨¦es 199 1- 1992, il est rest¨¦
¨¤ peu pr¨¨s constant pour les petites embarcations.
L¡¯inte r¨¦tation de co?ts aussi variables est difficile. On peut. avancer
deux hypox¨¨ses :
- les prix d¡¯achats annonc¨¦s par les propri¨¦taires sont ceux directement
r¨¦gl¨¦s par eux aux constructeurs et ne tiennent compte ni de la valeur des
mat¨¦riaux fournis ni de la main d¡¯oeuvre de renfort apport¨¦e qui viennent se
d¨¦duire du prix de vente. Tr¨¨s souvent, le p¨ºcheur assure la noutiture et le
th¨¦ au charpentier et ¨¤ ses aides pendant toute la dur¨¦e de construction de
la pirogue. Ces frais, qui peuvent ¨ºtre ¨¦lev¨¦s, ne sont pas en g¨¦n¨¦ral inclus
dans le co?t d¡¯acquisition de l¡¯embarcation d¨¦clar¨¦ par le p¨ºcheur., Il en est
de m¨ºme des op¨¦rations suppl¨¦mentaires effectu¨¦es par le p¨ºcheur apr¨¨s la
livraison : rajout de bord¨¦s, peinture... ;
- les embarcations les moins ch¨¨res sont mal construites, ce qui justifie
leur prix d¡¯achat peu ¨¦lev¨¦. La comparaison des co?ts d¡¯acquisition et des
co?ts d¡¯entretien pendant les deux premi¨¨res ann¨¦es d¡¯usage corrobore ce
point de vue. Bien que notre enqu¨ºte soit peu r¨¦v¨¦latrice ¨¤ ce sujet elle
semble montrer u¡¯une embarcation bon march¨¦ engendrera des coiits
d¡¯entretien ¨¦lev¨¦s ilurant la premi¨¨re ann¨¦e d¡¯usage.
Compte tenu de ces r¨¦flexions, il serait plus logique de consid¨¦rer
comme co?ts r¨¦els de construction la ligne sup¨¦rieure des trois diagrammes
(fig. 9 ¨¤ 11). ce qui donne pour l¡¯ann¨¦e 1992 environ 100 000 FCFA par
m¨¨tre de longueur utile.

21
4.1.3. Co?t des r¨¦parations
Les informations recueillies sur ce point particulier sont un peu
biais¨¦es :
- 112 responsables de pirogues interrog¨¦s, dont 34 pour l¡¯ann¨¦e 1992
(tabl. 7). n¡¯ont pas fait ¨¦tat de d¨¦penses de r¨¦parations ;
- 145 dont l¡¯ann¨¦e de construction des pirogues varie de 1976 ¨¤ 1992
ont donn¨¦ un chiffre qui, ramen¨¦ au prix d¡¯achat et au nombre d¡¯ann¨¦es de
service, varie entre 0,l et 10 % du prix d¡¯achat ;
- 12 qui ont fait construire leurs pirogues de 1990 ¨¤ 199 1 ont fourni
une valeur comprise entre 10 et 14 % du prix d¡¯achat par an ;
- 14 dont les ann¨¦es de construction des pirogues sont 1988 (4), 1991
(8) et 1992 (2) ont fourni un chiffre correspondant ¨¤ une valeur comprise
entre 15 et 77 % du rix d¡¯achat.
Compte tenu fe ce ue l¡¯on sait du vieillissement tr¨¨s rapide des
pirogues, il est ¨¦vident que 1es r¨¦ponses des deux premiers groupes, soit 257
responsables (9 1 %), sont erron¨¦es.
Les chiffres fournis par le troisi¨¨me groupe sont vraisemblables, en
raison de l¡¯?ge des pirogues. Il en est de m¨ºme pour le dernier groupe ; on
notera tout particuli¨¨rement les valeurs les plus ¨¦lev¨¦es qui correspondent
¨¦videmment ¨¤ des pirogues mal construites ou accident¨¦es ayant n¨¦cessit¨¦
d¡¯importants travaux de r¨¦paration pendant les deux premi¨¨res ann¨¦es
d¡¯usage.
4.2. ANALYSE DES COMPTES D¡¯EXPLOITATION
Les donnees relatives aux co?ts d¡¯acquisition des diff¨¦rentes
embarcations figurent dans le tableau 8. L¡¯amortissement annuel a ¨¦t¨¦
calcul¨¦ sur la base d¡¯une dur¨¦e de vie de 15 ans pour les embarcations
plastiques, de 7 ans pour la pirogue am¨¦lior¨¦e ATEPAS et de 3,5 ans pour la
pirogue traditionnelle.
L¡¯examen de ce tableau montre tout l¡¯int¨¦r¨ºt th¨¦orique, simplement en
terme d¡¯amortissement (l¡¯introduction des co?ts d¡¯entretien ne ferait que
renforcer ce point de vue) que pr¨¦sentent les embarcations en plastique.
En effet, l¡¯amortissement annuel des pirogues SOSACHIM de 13 et 18 m
n¡¯est que l¨¦g¨¨rement sup¨¦rieur ¨¤ celui de l¡¯embarcation traditionnel1.e : dans
les autres cas il est 2 fois inf¨¦rieur.
L¡¯amortissement d¡¯une pirogue am¨¦lior¨¦e du type ATEPAS, s¡¯il est ¨¦gal ¨¤
65 % de celui d¡¯une embarcation traditionnelle reste tout de m¨ºme de 35 %
plus ¨¦lev¨¦ que celui d¡¯une embarcation plastique (autre que SOSACHIM),
Les co?ts variables repr¨¦sentent 85 % des charges d¡¯exploitation des
unit¨¦s de ¨ºche faisant appel ¨¤ de grandes pirogues ; le carburant constitue
P
l¡¯¨¦l¨¦ment e plus important : 59 % pour les ST, 69 % pour les FME, 49 %
pour les LGL (tabl. 9). entre 40 et 45 % pour les embarcations du rojet de
Missirah (tabl. 10). Dans ce dernier cas, la faiblesse de la part re ative du
P
carburant dans les co?ts totaux s¡¯explique par l¡¯utilisation de moteurs diesel
hors bord et in-board. Le carburant consomm¨¦ par ces embarcations ¨¦t.ait
subventionn¨¦ par le Centre de Missirah jusqu¡¯en mars 1992 (le litre de
gazoil, achet¨¦ ¨¤ Dakar ¨¤ 210 FCFA ¨¦tait revendu sur place aux patrons
p¨ºcheurs ¨¤ 140 FCFA).
Le reste des co?ts est repr¨¦sent¨¦ par la nourriture de l¡®¨¦quipage, le petit
entretien du moteur et de la pirogue, les ¡°assurances¡± et les grosses
r¨¦parations de l¡¯¨¦quipement.

22
Pour les sennes tournantes, il existe une ambigu?t¨¦ entre
amortissement et r¨¦parations. En effet, les r¨¦ arations et. changements de
nappes, ex¨¦cut¨¦es
F
ar les p¨ºcheurs se font au ur et ¨¤ mesure sans qu¡¯il soit
jamais n¨¦cessaire c-re renouveler la senne dans son int¨¦gralit¨¦ : 6 nappes sur
24 sont chang¨¦es chaque ann¨¦e pour la senne tournante. C¡¯est pourquoi
nous avons inclus les grosses r¨¦parations du filet dans l¡¯amortissement de
l¡¯engin de p¨ºche. En ce qui concerne les unit¨¦s de p¨ºche ¨¦quip¨¦es de cales ¨¤
glace, les lignes utilis¨¦es sont propri¨¦t¨¦ des p¨ºcheurs qui proc¨¨dent au
renouvellement (une ou plusieurs fois par an, selon le degr¨¦ d¡¯utilisation).
Par cons¨¦quent elles ne sont pas prises en compte dans les calculs de
l¡¯amortissement du mat¨¦riel.
L¡¯analyse des comptes d¡¯exploitation fait appara?tre une situation
exc¨¦dentaire surtout pour les unit¨¦s de p¨ºche p¨¦lagique (tabl. 11). Les
recettes g¨¦n¨¦r¨¦es ne suffisent pas ou sont ¨¤ peine suffisantes pour couvrir le
risque d¡¯investir dans les autres unit¨¦s de p¨ºche (tabl. 12).
Les r¨¦sultats enregistr¨¦s par les unit¨¦s exp¨¦rimentales de type
s¨¦n¨¦galais du Centre de p¨ºche de Missirah montrent que l¡®amortissement du
moteur, des engins de p¨ºche et m¨ºme de l¡¯embarcation en fibre de verre est
possible. A noter qu¡¯aucune charge d¡¯entretien et de r¨¦parations n¡¯est
support¨¦e depuis leur mise en exploitation en 1990. En revanche, pour le
petit navire ¨¦quip¨¦ d¡¯engins de navigation, le bilan d¡¯exploitation devient
n¨¦gatif d¨¨s qu¡¯on int¨¨gre les amortissements et le renouvellement du
mat¨¦riel, L¡¯embarcation para?t inadapt¨¦e ¨¤ la zone sud. Reste ¨¤ savoir, selon
les responsables du projet, si elle peut faire l¡¯objet d¡¯une exploitation
rentable dans les eaux sous juridiction bissau-guin¨¦enne.
Le probl¨¨me du remplacement des pirogues traditionnelles par des
embarcations plastiques ou en bois am¨¦lior¨¦es type ATEPAS, ne se pose
donc pas en terme d¡¯amortissement, puisque les marges d¡¯exploitation d¡¯une
embarcation traditionnelle permettent, l¡¯exp¨¦rience le montre, de le r¨¦aliser
mais en termes de co?t d¡¯acquisition, de co?t social et d¡¯acceptation par les
p¨ºcheurs.
4.2.1. Probl¨¨mes de financement
Com te tenu du co?t d¡¯une pirogue r¨¦alis¨¦e en mati¨¨re plastique ou en
P
bois am¨¦ ior¨¦ et des robl¨¨mes li¨¦s ¨¤ la disponibilit¨¦ du capital, il est tr¨¨s
R
improbable qu¡¯un p¨ºc eur artisan puisse trouver les fonds n¨¦cessaires pour
financer son achat.
L¡¯exploitation des trois embarcations enti¨¨rement ¨¦quip¨¦es du Centre de
p¨ºche de Missirah a ¨¦t¨¦ confi¨¦e depuis 1990 ¨¤ des patrons p¨ºcheurs
originaires de Niodior (filets maillants dormants et d¨¦rivants de fond,
palangres) et de Joal (p¨ºche au poulpe avec des casiers). Les 10 % du
r¨¦sultat net des unit¨¦s de p¨ºche sont automatiquement pr¨¦lev¨¦s ¨¤ chaque
mar¨¦e par le centre our l¡¯amortissement du mat¨¦riel ainsi mis la disposition
P
des p¨ºcheurs. En ait, il s¡¯agit d¡¯une ¨¦pargne forc¨¦e. Le reste (90 %) est
r¨¦parti entre l¡¯¨¦qui age ¨¤ raison de deux parts pour le capitaine et d¡¯une part
K
pour chaque p¨ºc eur embarqu¨¦ (4 au total par unit¨¦ de p¨ºche). Les
modalit¨¦s de r¨¦trocession ¨¦ventuelle des embarcations aux patrons p¨ºcheurs
ne sont pas encore d¨¦finies.
Le PAMEZ tente une innovation en la mati¨¨re. Dans le but de
d¨¦velopper la p¨ºche artisanale maritime en Casamance et d¡¯y cr¨¦er des
emplois, le projet s¡¯est fix¨¦ le programme suivant :

23
- formation des jeunes p¨ºcheurs dans les domaines de la technique de
p¨ºche, la m¨¦canique pr¨¦ventive, l¡¯hygi¨¨ne du poisson, la gestion ;
- favoriser l¡¯appropriation de l¡¯outil de production par ceux qui ont ¨¦t¨¦
forrn¨¦s.
A cet effet, les p¨ºcheurs re roup¨¦s en GIE disposent d¡¯une ligne de
k
cr¨¦dit mise en place aupr¨¨s de ¡®Agence de la CNCAS de Ziguinchor Les
modalit¨¦s sont les suivantes :
- taux d¡¯int¨¦r¨ºt entre 9 et 11 % suivant le taux d¡¯escompte de la Banque
Centrale ;
- diff¨¦r¨¦ de 3 mois ;
- ¨¦ch¨¦ances mensuelles ;
- garanties : assurances d¨¦c¨¨s des p¨ºcheurs embarqu¨¦s, en,gagement
solidaire dans le cadre du GIE et fonds de garantie de 20 % ;
- pas d¡¯apport personnel ;
- conditions de financement : 90 ventes de mat¨¦riel de p¨ºche ont Rt¨¦
financ¨¦es suivant les conditions d¨¦finies au tableau 13, de 1988 ¨¤ 1990 pour
des montants compris entre 1 500 000 et 16 700 000 FCFA. Le tableau 14
r¨¦capitule les r¨¦sultats qui nous ont ¨¦t¨¦ communiqu¨¦s sur l¡¯issue de 50
financements.
Il est donc constat¨¦ 75 % de risques de d¨¦fauts de paiement entre 1 et 5
millions d¡¯emprunts et 100 % au dessus de 5 millions. La CNCAS (a proc¨¦d¨¦
¨¤ des r¨¦trocessions de mat¨¦riel par consentement et non ¨¤ des saisies
(aucune proc¨¦dure judiciaire n¡¯ayant ¨¦t¨¦ entam¨¦e). L¡¯analyse des causes de
ces im ay¨¦s permet de retenir 3 hypoth¨¨ses :
-Pes p¨ºcheurs sortant de formation n¡¯ont pas tous l¡¯exp¨¦rience de la
p¨ºche our assurer une bonne roductivit¨¦ ;
-P
P
es dur¨¦es de cr¨¦dit sur es filets, les moteurs et les accessoires E40 ¨¤
70 % du montant total emprunt¨¦) sont remboursables dans un d¨¦lai court (1
¨¤ 2 ans) ce qui implique un montant ¨¦lev¨¦ des ¨¦ch¨¦ances mensuelles au
d¨¦but de l¡¯exploitation qui est ¨¦videmment la &-iode la plus d¨¦favorable (les
3 mois de diff¨¦r¨¦ permettant tout au plus B¡®approvisionner le mat¨¦riel et
surtout la pirogue) :
- plusieurs exp¨¦riences similaires, mais concernant d¡¯autres types de
mat¨¦riels (cordiers et chalutiers) ont montr¨¦ qu¡¯en Afrique en g¨¦n¨¦r
emprunteur ne se sent pas li¨¦ au financier par un engagement irr¨¦vocable.
De plus, l¡¯argent emprunt¨¦ n¡¯ayant pas ¨¤ ses yeux la m¨ºme ¡°valeur¡± que
l¡¯argent gagn¨¦. Il a tendance ¨¤ surestimer ses possibilit¨¦s de remboursement,
¨¤ ¨ºtre assez laxiste sur les prix des biens acquis et ¨¤ ne pas faire l¡¯effort de
production n¨¦cessaire pour assurer ¨¤ la fois ses besoins existentiels et le
remboursement de ses cr¨¦dits. Ce dernier aspect est souli n¨¦ par ONO (1992
; page 16) : ¡°on a cependant rencontr¨¦ quelques
f
difficu t¨¦s...le nombre de
-jours de p¨ºche par an n¡¯est que de 168 ¡®ours. Les raisons princi.pales qui
expliquent ce nombre peu important. sont t¡¯a multiplicit¨¦ des f¨ºtes (religieuses
ou familiales), le laxisme des p¨ºcheurs¡±.
4.2.2. Co?t social
Actuellement, les charpentiers fabriquent environ 1 000 pirogues par
an, ce qui leur assure un revenu (correspondant au co?t de la .main
d¡¯oeuvre) que l¡¯on peut estimer ¨¤ 200 millions de FCFA r¨¦partis entre pr¨¨s de
150 personnes. Remplacer les pirogues traditionnelles par des embarcations
r¨¦alis¨¦es en mati¨¨re plastique conduirait ¨¤ priver ¨¤ terme cette cat¨¦gorie
sociale de travail et de ressources financi¨¨res.

24
4.2.3. Acceptation nar les P¨ºcheurs
Cet aspect nous para?t le moins pr¨¦occupant car l¡¯exp¨¦rience a montr¨¦
que lorsque le p¨ºcheur s¨¦n¨¦galais dispose d¡¯une embarcation bien construite
et adapt¨¦e ¨¤ ses besoins il l¡¯accepte facilement m¨ºme si elle n¡¯est pas r¨¦alis¨¦e
dans le mat¨¦riau auquel il est habitu¨¦.
CONCLUSION
L¡¯enqu¨ºte sur les embarcations op¨¦rant dans les princi aux centres de
d¨¦bar uement du littoral a permis de mettre en ¨¦vidence les aits suivants
F
:
-1 e vieillissement des pirogues est tr¨¨s rapide puisque apr¨¨s seulement
3,5 ans d¡¯usage 50 % des unit¨¦s construites ont disparu du parc et qu¡¯il n¡¯en
subsiste que 10 % d¡¯un ?ge ¨¦gal ou sup¨¦rieur ¨¤ 6,5 ans ;
- il existe pour une m¨ºme taille de pirogues une fourchette de prix
consid¨¦rable pouvant faire varier ceux-ci dans le rapport de 2.5 ¨¤ 4,5 ;
- la partie de l¡¯enqu¨ºte relative au co?t des grosses r¨¦parations et ¨¤ l¡±?ge
de la pirogue auquel elles interviennent est tr¨¨s incertaine, seuls environ 10
% des armateurs interrog¨¦s ont donn¨¦ des r¨¦ponses susceptibles d¡¯¨ºtre
consid¨¦r¨¦es comme valables. Le seul point m¨¦ritant d¡¯¨ºtre retenu est que les
importantes r¨¦parations repr¨¦sentant 70 ¨¤ 80 % du prix de la pirogue
peuvent ¨ºtre n¨¦cessaires pendant les deux premi¨¨res ann¨¦es d¡¯exploitation.
L¡¯extension des r¨¦sultats de l¡¯enqu¨ºte ¨¤ l¡¯ensemble du parc piroguier
permet de conclure qu¡¯environ 1 000 pirogues de toutes tailles sont
construites annuellement et que le co?t actuel de celles-ci est d¡¯environ
100 000 FCFA par m¨¨tre de longueur utile (¨¦perons non compris).
L¡¯analyse des modes de construction de la pirogue montre que
l¡¯ensemble de ses d¨¦fauts r¨¦sulte de l¡¯absence de structure transversale
interne (membrures et varangues). Deux tentatives ont ¨¦t¨¦ fa:ites pour
am¨¦liorer le mode de construction :
- la pirogue de 12 m construite par le projet PAMEZ garde un fond epais
constitu¨¦ de 4 planches r¨¦unies par collage mais permet la r¨¦alisation de
bord¨¦s minces par l¡¯utilisation de membrures ;
- la pirogue de 18.5 m r¨¦alis¨¦e par ATEPAS/PROPECHE conserve le
mode traditionnel de construction mais s¡¯est vue ajouter membrures,
varangues et lisses, Parall¨¨lement, une grande am¨¦lioration des chevilllages
tant par leur nature que par leur utilisation a ¨¦t¨¦ faite.
Pr¨¨s d¡¯un an d¡¯utilisation de cette pirogue sans incident majeur
confirme le bien fond¨¦ des dispositions adopt¨¦es. La poursuite de cette
exp¨¦rience dans le sens de l¡¯all¨¦gement (r¨¦duction de la consommation du
bois) et de l¡¯am¨¦lioration de la stabilit¨¦ sans nuire au comportement marin
(fonds ¨¦largis, profil en V mod¨¦r¨¦) est souhaitable. Elle permettra d¡¯arriver ¨¤
la d¨¦finition d¡¯une embarcation de qualit¨¦, r¨¦alisable par les charpentiers
actuels moyennant une formation ¡°sur le tas¡± ¨¤ des nouvelles techniques et ¨¤
l¡¯utilisation d¡¯un outillage moderne et performant.
Le co?t de la premi¨¨re embarcation am¨¦lior¨¦e r¨¦alis¨¦e par AlXP.AS
(2 400 000 FCFA) est d¡¯environ 30 % plus ¨¦lev¨¦ que celui d¡¯une pirogue
traditionnelle de m¨ºme taille (1 850 000 FCFA). Mais sa dur¨¦e de vie,
pr¨¦visible d¡¯au moins 7 ans, ainsi que l¡¯am¨¦lioration de sa r¨¦sistance
permettent de pr¨¦voir une nette r¨¦duction des co?ts d¡¯entretien et
d¡¯amortissement.

25
Il nous semble
ar contre moins probable que l¡¯am¨¦lioration des
conditions de vie ¨¤ 6ord puisse permettre d¡¯obtenir une augmentation
sensible de la production. La rapport ¨¦tabli par l¡¯expert japonais du Centre
de p¨ºche de Missirah (ONO, 1992) r¨¦pond tr¨¨s clairement par la n¨¦gative ¨¤
cette question.
Parmi les nombreuses embarcations de substitution modernes dont
l¡¯importation ou la r¨¦alisation au S¨¦n¨¦gal a ¨¦t¨¦ tent¨¦e, seules celles faites en
mat¨¦riau com osite, fibre de verre-r¨¦sine polyester, ont montr¨¦ des ualit¨¦s
susceptibles ?e retenir l¡¯int¨¦r¨ºt et de susciter une r¨¦action favora le
1
des
p¨ºcheurs. Toutefois, leur co?t ¨¦lev¨¦, de l¡¯ordre de 2 ¨¤ 5 fois le prix d¡¯une
pirogue traditionnelle de m¨ºme taille, s¡¯il ne
ose pas de probl¨¨me
d¡¯amortissement compte tenu d¡¯une dur¨¦e de vie ¡®au moins 15 ans, rend
cr
son acquisition quasiment impossible
ar un
¨ºcheur artisan sans le
concours d¡¯organismes de cr¨¦dit. Encore Paudrait-i Pque ces cr¨¦dits pr¨¦voient
une tr¨¨s longue p¨¦riode de remboursement, des taux d¡¯int¨¦r¨ºts tr¨¨s bas et
admettent l¡¯absence pres ue totale de garanties r¨¦elles autres que les biens,
1
objet du cr¨¦dit. Par ail eurs, il faudra ¨¦ventuellement, un syst¨¨me de
cautionnement mutuel, ¨¤ travers les GIE, comme l¡¯a r¨¦alis¨¦ le PAMEZ gr?ce
¨¤ une ligne de cr¨¦dit de la CCEE domicili¨¦e ¨¤ l¡¯Agence de la CNCAS de
Ziguinchor .
M¨ºme dans ce cas et compte tenu d¡¯un taux d¡¯impay¨¦s de l¡¯ordre de
75 % pour des cr¨¦dits ¨¦gaux ou sup¨¦rieurs ¨¤ 5 millions de FCFA et de 100 %
au dessus, cette solution ne nous parait pas devoir ¨ºtre recommand¨¦e. De
plus, elle pr¨¦sente des incidences extr¨ºmement d¨¦favorables sur le plan
social puisqu¡¯elle conduirait ¨¤ priver d¡¯emplois un grand nombre d¡¯artisans
constructeurs.
Du seul point de vue de l¡¯int¨¦r¨ºt de l¡¯Etat, remplacer dans un secteur
d¡¯activit¨¦ fonctionnant correctement sur le plan des investissements sans
son concours, un mat¨¦riel par un autre pr¨¦sentant certes des avantages
techniques mais n¨¦cessitant son intervention pleine de ris ues au niveau du
%
financement, ne nous para?t pas une solution recommanda le.
En outre, remplacer des pirogues construites en bois, donc dans un
mat¨¦riau disponible localement ou au moins dans la sous r¨¦gion par des
embarcations en mati¨¨re plastique enti¨¨rement import¨¦e d¡¯Europe avec en
plus un taux de valeur ajout¨¦e r¨¦duit au niveau de la construction au
S¨¦n¨¦gal n¡¯est s?rement pas d¡¯actualit¨¦.
La seule solution viable pour moderniser la flotte de p¨ºche artisanale et
conduire ¨¤ des am¨¦liorations des conditions de travail, de s¨¦curit¨¦ et des
revenus des p¨ºcheurs appara?t donc celle suivie par ATEPAS, en mettant en
oeuvre des solutions Conduisant~ ¨¤ de profondes am¨¦liorations des
embarcations traditionnelles.

26
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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S¨¦n¨¦gal, avril et septembre 1981. Dot. sci. Cent. Rech. oc¨¦anogr.
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SOCECO-PECHART, 1983.- Recensement de la p¨ºche artisanale maritime au
S¨¦n¨¦gal, avril et septembre 1982. Dot. sci. Cent. Rech. oc¨¦anogr.
Dakar-Thiarove, 90, 29 p.
SOCECO-PECHART, 1985.- Recensement de la p¨ºche artisanale maritime au
S¨¦n¨¦gal, mai et septembre 1983. Dot. sci. Cent. Rech. oc¨¦anogr. Dakar-
Thiarove, 101, 51 p.
SOCECO-PECHART, 1990a.- Recensement de la p¨ºche artisanale rnarltime
au S¨¦n¨¦gal, mai et septembre 1985. Arch. Cent. Rech. oc¨¦anogr. Dakar-
Thiarove, 180, 59 p.

27
SOCECO-PECHART, 199Ob.- Recensement de la p¨ºche artisanale maritime
au S¨¦n¨¦gal, mai et septembre 1987. Arch. Cent. Rech. oc¨¦anogr. Dakar-
Thiarove, 181, 49 p.
SOCECO-PECHART, 199Oc.- Recensement de la ¨ºche artisanale maritime
K
au S¨¦n¨¦gal, avril et septembre 1988. Arc . Cent. Rech. oc¨¦anogr.
Dakar-Thiarove, 182, 38 p.
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P¨ºche Maritime. SONED-Afriaue. SCET international, 106 p,

28
l¨¨re p lanche
J Fers ¨¤ b¨¦ton - - -
l
I /----
v /------t
- --
-L-
2¨¨me planche
\\
Figure l.- Pirogue madrier, liaison m¨¦diane de la quille.
Fers ¨¤ b¨¦ton
-
-
-
_~-.---~__
1 ¨¨re planche de bord¨¦
- - -
Figure 2.- Premi¨¨re et seconde planches de bord¨¦s

.
bord;
- _-- - _. -
.
Figure 3.- Troisi¨¨me planche de bord¨¦
3¨¨me e t 4¨¨me planches
I -

- -
_

_
-
_ . -

.

. . _ - . - . - -
:
d e bord6
I

i
Figure 4.- Quatrieme planche de bord¨¦

- Nombre de pirogues
78
.-
i-l
! I
3 8
43
-.-
3 3
n-28-138r-----
76 77 78 79 80 $1 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91. 92
Ann¨¦es
Figure 5.- Nombre de pirogues par ann¨¦e de construction

31
10t
- % des pirogues restant
4 \\ en service
\\ -. __ ---_
9t
-- -- -- -C
\\
\\
8t -
\\
\\
\\
\\
7c
\\
\\
\\
6C
\\
\\
\\
50
\\
\\
t
40
\\
\\
\\
30
\\
\\
\\
20
\\
\\
\\
10
\\
\\
1
\\
\\
0
I
I
1
1
l
I
I
I
I
I
I
1
¡¯
LA---I
1
2
3
4
5
6
'7
8
9 10 11 12 13 14 15 16 17
A g e d e s p i r o g u e s
Figure 6.- Pourcentage de pirogues de l¡¯ann¨¦e 0 restant
en service en fonction de l¡¯?ge

3%
Figure 7.- Calcul du moment d¡¯inertie de la surface
de flottaison.
goussets. CP.ep L'O
..-,.. .
-
Lisse de bouchain 71~x100
_ -
-.--

_...
._1..
------_

-.~-

Bord¨¦ ep : 15
Bord¨¦ ep :
IL---.----- ^..__- ^_
^_..___ .-__ _.
.
.," .- ,_
--.-_-.- ---.__.-.-
bois lame116 5x(20x150)
----
\\
Chapeau de quille
\\-
-
- ._- -
- ..____ ---.- -_-_
Figure 8.- Coupe sch¨¦matique du troisi¨¨me stade d¡¯am¨¦lioration

33
Prix en millions de
Prix
F
en millions de F CFA
CFA
/
2
s¡±¡¯
00
-5.1
- 5 . 1
.
l
l
*
a
0.86
/
/
/
cc
0.79
///
/
, si
1.5
, si
. .
c
0.5
0
5
10
1 5
20
1
1
I I I I I I 1 I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I Il
Il
I I III
III
Longueur utile en M
Figure 9.- Prix des pirogues acquises en 1992
en fonction de la longueur
1 Prix e n m i l l i o n s d e F C F A
0 0
-3.73
a 0 . 8 4
CC
0.81
1 0
15
20
J
l
Il
11
If
l
l
¡¯
l
¡°¡°I
Longueur utile en M
Figure lO.- Prix des pirogues acquises en 199 1
en fonction de la longueur

.
3 4
Prix en millions de F CFA
00
- 1 . 9 7
a 0 . 6 7
c c
0.69
5
10
1 5
20
-
IlIl 1 II Il 11 I¡±I
Longueur utile en ll
Figure 1 l.- Prix des pirogues acquises en 1990
en fonction de la longueur
Prix en mill ions de F CFA
0
5
10
1 5
20
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
l
I
l
l , , ,
Longueur utile en M
Figure 12.- Prix des pirogues acquises en 1990, 1991
et 1992 en fonction de la longueur

35
T a b l e a u 1 .- Nombre de pirogues op?rationnellE!s
recens¨¦es par le CRODT
--.
T a b l e a u 2.-¡¯ R ¨¦ p a r t i t i o n d e s p i r o g u e s enqu¨¨ttiies
s e l o n l ¡¯ a n n ¨¦ e d e c o n s t r u c t i o n
T a b l e a u 3.- R ¨¦ p a r t i t i o n d e s p i r o g u e s enquet¨¦es
s e l o n l a c l a s s e d ¡¯ ? g e
.
.
m
/
--&--f----l
4
3
2
.'i
T a b l e a u 4.- Nombre de pirogues restant,
e n serv.ice e n f o n c t i o n d e l ¡¯ ? g e
Tsbleau 5,- R¨¦partition des pirogues enqu¨ºthes selon la MIle
\\ E f f e c t i f
Il00 p i r o g u e s f
31
I
28
I 1 0
1
¡®i?.1
1
iconstruites
1
ien 1 9 9 2
I
I
f
l--.-I......--.-.-.b
HI-¡°.¡°--.---. !

36
Tabieau 6.- R¨¦partition des pirogues enyu¨ºt¨¦es
selon le type de p¨ºche pratiqu¨¦
L" --- -L--L- t - 1 8
1
33
53 -A.f -... p"...-.-.-f 10 0i
Tableau 7.- Nombre de responsables de pirogues interrsg&
n'ayant pas fait ¨¦tat de d¨¦penses de r¨¦paration
_1_1,
Or------
i ANNEE CONSTWC~TION
Tableau 8.- Comparaison des co?ts d'acyuisitiw
et des amortissements annuels des embarcat'ionsa
l_--s----
i-
iC)NGUEUR
i
SOSACHIM
GROUPEMENT
SAINT LOUIS
CENTRE DE PECHE 1
MISSIRAH
I
1 3 000 000 1 5 000 OO!l i
-
-
-
'
-
-
.
- .-+-".¡®.-.-~ "-* .._ ".. -;
ATEPAS
i
I
1 2 4(1!? l]*ij i
--.+---~-+---..--."--~-..~-~-",.. --"<,<- j
P. TRADITIONNELLE]
3 000 000 1 1 400 xKl~ 1 8EiG i]OI, :
..-
~-.-~-.-/-----~-+-t------
.-.+.-"- . .._- . .
..- -i
SOSACHIM
1
GROUPEMENT
i AMORTISSEMENT
SAINT-LOUIS
1 ANNUEL
-
-
CENTRE DE PECHE 1
MISSIRAH
II
ATEPAS
I
P. TRADITIONNELLEI

37
Tableau 9 .- C o ? t s d ¡¯ i n v e s t i s s e m e n t e t c o ? t s d¡¯exylc+ltaslm
a n n u e l s d e s u n i t ¨¦ s d e p ¨º c h e a r t i s a n a l e
- -

¡° - . 1 - - - ¡° . . .

- I *
ST
LGL
FO/L./(;
- - ---_I__
---
FCFA
FCFA
x
FCFA
x
-_-^~-
- -w.-m --
Capital investi
<.....
,,<,, <. ,..... ..<<<.<
Pirogue 8 a 10 m
1 000 000
51
Pirogue ii: I 14 m
i 400 ooa ~ 151 1 400 000
42
1 400 OOC
63
Pirogue 15 a 16 m
1 850 OOC ~ 20 l-
-
_"
Moteurs
1 320 40C ~ 15 i 660 200
2C
66c~ 200
30
390 000
20
Engins de pQche
4 000 ooc i 44 i 000 000
31
100 000
5
500 000
26
Accessoi res
500 ooc
50 ooa
2
50 000
3
Total
9 070 4oa
2 210 200 100
1 940 000 100
Cq?tqsj fixes
j
m
I...<.. <..
-. Amortissements
51
/
. Moteurs
600 2oa
330 1001
e
330 100
6
195 000
. Pirogues
928 600
a
400 000
7
400 000
8
286 000
- "Assurances"
150 ooa
2
100 000
i
50 000
t
30 000
- Total
1 738 800
15
830 100
15
780 100
15
511 000
W?~s. uar! ab !.es
-. Carburant
6 880 000
4 126 000 70
2 500 000
49
500 000
- Nouuriture
1 000 000
400 000 7
500 000
10
150 000
- Petit entretien
100 000
60 000 1
60 000
1
30 000
- Glace
16
. .
- Appit
11
800 250 000 000
6
100 OO(l
- Rdparations
. Engins plcht
250 000 4 I
-
8
. Moteurs
250 000
125 0001 21
125 000
2
6
. Pirogues
495 000
75 0001 11
50 000
1
2
- Total
9 808 000
5 038 1001 851 4 310 000
85
1 055 000
66
I
1
co?tq, tgii+lx
1 546 8001
5 868 100~1001 5 090 100 100
t 566 000
00
I
I
I
-
- -
-
-_.~

Tableau IO- Comptes d'exploitation annuels Sas unites
exp¨¦rimentales du Centre de p¨ºche de Missirah.
1
TYPE 1
/
TYPE 2
IF¨¦vt-ier 1991 a Avril 199'
/janvier 1992
Imars 1992
l1 FCFA %I-
-
-
-
-
-.-+--.-- .<.--I
[Chiffre d'affaires
-
2
0
8

6
2
4
L 018 027
c-
1
---l------
/ C?uts
. Carburant
1 426 608
40
591 016
1 . Nour"riture
1
119 000
12
321 000
l * Glace
1
235 000
22
205 000
f I Amortissement
277 769
26
189 059
1 = Total
j 1 058 377 100
1 306 075
c
I
--+-----.
IR¨¦sultat net
2 150 247
711 952
1 , Epargne
215 025
71 195
. Equipage
1 1 935 223
640 757
IRevenu p¨ºcheur
------j- 483 805 -
t
-
-
160 189
L
L-.
Type 1 : Embarcation plastique de type
s¨¦n¨¦galaise avec moteur hors bord
ayant p¨ºch¨¦ au filet d¨¦rivant.
Type 2 : Embarcation type moteur in-board
avec propulsion ¨¤ l'arri¨¨re ayant
p¨ºch¨¦ au casier seiche, ¨¤ la palangre
et au filet maillant de fond.

39
TaDleati Il.- Comptes d'exploitation des unit&z
de p¨ºche artisanale
--Fe<,.-
' ST
f
1
FME ,i
LGL
E
FlI//L/C
7
.--.-w- -1
'Chiffre --- d'affaires 31 400 OOO[lO 100 OOOi 8 300 000
2 ::oo 0001
l
I
I
IF rais communs
I
1
l
1 . Carburant / 6 880 OOOi 4 128 000 / 2 500 000
500 000 1
i * Nourriture et 1 000 0001
400 000
500 000
150 000~
30 0001
l Petit entretient
120 oool I
60 - 0001
800 60 000 000
. .
l
j : ';;y I 1 7 988
1 4 588 - 0001 l 4 250 110 000 000
100 ooo\\
780 000 1
c""
I
4001 1
I
ml---..*---
1
IProduit ¨¤ partager/23 412 6001 5 512 0001 4 190 000
1 520 000 1
1 . Travail l 12 646 3001 4 008 0001 3 428 200
868 6CO
I
1
* Capital 10
I
466 3001 1 505 0001
361 800
65'11 4OC! I
WV---
1
i
1
i
Engin de p¨¦che
1 075 000 l
1 250 oooi
1
250 0001
100 0001
1
495 0001
50 0001
] 1 820 OOO!
450 0001
200 000
2 750 OOfO f
i
._-I__.< i
Assurances
/ 150 0001 100 0001
50 000
30 OOO{
----.-.^"-e -<i
/R¨¦sultat brut
! 8 496 3001
953 OOOi 511 800
346 4001
i
- a - - - 4
Amortissements
i
i
I . Moteurs Pirogues
660 928 200 600
400 330 000 100
400 310 000 100
195 oooj
286 OOOi
k Total
1 1 528 600
730 ioo(
730 100
481 000;
--.-_I
I
----i
\\R¨¦sultat net de 1
l
I
ll'amateur
1 6 967 700)
222 9001 - 218 300
- 1.34 POO/
L
- - - -
- ----- i

4 0
Tableau 14.- R¨¦sultats sur l'issue de quelques financements
de GIE par le PAMEZ
IMONTANT DU FINANCEMENT
O6 FCFAi
---t--------i
15 ¨¤ 20 FINANLIIMPAYESI
-j----y--f----"
kCI
%
KAFOWTINE
----+-.- -.--- \\-- .---- -j
I
1 II i
-
-
-
-
-
-
-
i
+
.j-¡°. .-.._- 4
--T-r---
15 f
/
THIONK ESSYLIM-+j----+ -.~.--.-...-?-.¡°.¡°--.¡°- -1
---y-j----¡®j----Q- --j
3
+----+ -._ ---.i
CAP SKIRRING
-+ .--,-+-¡± ,-,¡°.-.-~
4
I
-.-
--j--.--
6 i
I
5 0
¡°r
40
1
96 IMPAYES
100 % L-_._-.- A-----.. -/
I
80 %
1
i.-----.-- -i

41
Tableau 12.- R¨¦capitulatif des r¨¦sultats f.inanc?ers
et ¨¦conomiq&es de quelques unit¨¦s de p¨¨che artisanale
-YI-.¡°l--<..
------r-
J--FF
LM/PN
FD/L
r------
--L -w..-~..-_^ .--,
ICapitai investi (CI), 9 070 400 3 200 200
I
I
2 210 2001 1 940 900
l------w--v-
.---<-
1Taux interne de
I
I
-t
.._I
pabilt¨¦ (%)
_-+.-.+,1
761
7 ---
D¨¦lai r¨¦cup¨¦ration
I
-t------I-
-du capital (mois) i
151
172
. . 1
".
,
_I--. ---* ._-_ .-_
Nombre de p¨ºcheurs
i
201
A--
4
CI par t¨ºte
1 453 5201 400 000
245 580/
485 dOO
-
-
-------b-i-
- --.-.-q--- -... --.
Valeur ajout¨¦e nette119 614 000 4 230 900
3 209 KHJI
?;34 .;c4
dont Capital 1
36 %
I
l
. .
Travail
1
, 64
40
] 95
x
107 %
il8 Y&
-
-
--. 1
--"-.___..l__
Tableau 13.- Conditions de financement des C;IE
de p¨ºcheurs par le PAMEZ
r
---T- ----.1------T-.- --l-.
_ . l _ - - , r ¡± . _ - _ -

- _ -
T-
I
PIROGUES IPIROGUES/PIRQGUES
/ MATERIEL
'FILETS
MOTEURS GREMENT TRADITION- MADRIER FIBRE DE
i
l
I
NELLES
/
/ VERRE*
i---~----+-.--
+,-
J C - - - - - - + - & - - - , - -
[Subvention / 30 99
30 % 1 30 % 1 30 %
1 40 % 1 515 %
-
- .----A--+
+...-+-."...----
IDur¨¦e du pr¨ºt1 1 an
2 ans j 2 ans
--L- 1 4 ans
1 5 ans 1 6 ans
L-.-.~-.L~.
F A - - - - - -
_-.._.._ --,-,
1
C*l Pirogue SOSACHIM : prix d'achat 550 000 FCFA (6 ml
L-
-".-l.l--"-.