V. DOYON Stagiaire au programme PPR en ...
V. DOYON
Stagiaire au programme PPR en Novembre-.O¨¦cembre 1989
Programme Pathologie et Productivit¨¦ des
REF.nO 1 9 JP.INF
Petits Ruminants en Milieu Traditionnel
- _ 7
(LNEW-ISRA / IEWT-CIRAD)
mars 1990

REMERCIEMENTS
Avant de commencer
la pr¨¦sentation de ce
rapport, je
voudrais remercier:
Etienne Landais, chercheur au d¨¦partement Syst¨¨mes Agraires
et D¨¦veloppement de L'INRA, pour son encadrement scientififique et
sa disponibilit¨¦ pendant toute ia dur¨¦e de mon stage, Christophe
Perrot et toute l'¨¦quipe du SAD (Versailles);
Le Docteur Arona Gueye, directeur du Laboratoire National
d'Etudes et de Recherche V¨¦t¨¦rinaire de 1'ISRA qui a bien voulu
m'accueillir pour mon stage,
Le
Docteur
Olivier
Faug¨¨re,
coordonnateur du progamme
"Pathologie et Productivit¨¦ des Petits Ruminants", qui m'a encadr¨¦
durant mon s¨¦jour au S¨¦n¨¦gal, ainsi que.Madame'BrigitW Faug¨¨re et
Charles-Henri Moulin et toute l'¨¦quipe du programme P.P.R., en
particulier Messieurs Barro et Bass¨¨ne pour leur accueil sur le
terrain et leur r?le d'interpr¨¦te, ainsi que tous les ¨¦leveurs de
la r¨¦gion de Kaymor.
Je remercie par ailleurs Messieurs Lhoste, Milleville et
Jouve.

SOMMAIRE DETAILLE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
ETUDE DES PRATIQUES DES AGRICULTEURS:
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 1: L'OBJECTIF DE MENER UNE RECHERCHE FINALISEE PAR LE
DEVELOPPEMENT ET LE CHOIX D'UNE APPROCHE SYSTEMIQUE CONDUISENT A
S'INTERESSER AUX PRATIQUES DES AGRICULTEURS.
CHAPITRE II: ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
1 Pratique et technique ...................... ..-........4
11 Pays industrialis¨¦s et
pays en voie de d¨¦veloppement ... ...4
12 Agriculture et ¨¦levage .......................... ...4
2 Caract¨¦risation des pratiques ...................... ...5
21 La modalit¨¦ .....................................
...5
22 L'efficacit¨¦ ....................................
...7
23 L'opportunit¨¦ ....................................
..a
3 Les pratiques dans le temps et l'espace ............. ..a
31 Les pratiques dans le temps ...................... ..a
32 Les pratiques dans l'espace.......................1 0
4 Combinaison des pratiques............................1
1
41 Combinaison des pratiques au niveau d'une
unit¨¦ de production...............................1 1
42 Combinaison des pratiques au niveau du syst¨¨me
agraire ...........................................
11
DEUXIEME PARTIE
ETUDE DES PRATIQUES DE CONDUITE ET DE GESTION DES PETITS RUMINANTS
DANS LES SYSTEMES D'ELEVAGE DE LA COMMUNAUTE RURALE DE KAYMOR
INTRODUCTION............,...........,...,......,..,...........13
CHAPITRE 1: CADRE D'ETUDE ET METHODOLOGIE
1 Le cadre d'¨¦tude........"............................1
4
11 Le module d¨¦mographique...........................1 5
12 Les modules compl¨¦mentaires.......................1
6

2 Les objectifs et la m¨¦thodologie notre ¨¦tude.........1 7
21 Les objectifs de notre ¨¦tude......................1 7
22 La m¨¦thodologie...................................1
7
CHQITRE II: SYSTEMES DE PRODUCTION ET ELEVAGE DES PETITS
RUMINANTS
1 Les d¨¦terminants des syst¨¨mes d'¨¦levage.............,23
11 Contraintes et potentialit¨¦s d'un milieu soudano
-sah¨¦lien..........................,..............23
12 Le milieu humain et les syst¨¨mes de production....25
2 Les syst¨¨mes d'¨¦levage des petits ruminants..........3 0
21 Le peuplement animal..............................3 0
22 Les pratiques de conduite des petits ruminants....3 2
23 conclusion..............~...........".............3
8
CHAPITRE III: LA GESTION DES PETITS RUMINANTS
1 Les effectifs..........................".............3
9
11 Les fluctuations d'effectifs........................3 9
12 Les structures d¨¦mogaphiques........................4
0
2 Les strat¨¦gies d'exploitation........................4 1
21 Les abattages.....................................4 1
22 Les ventes........................................4 3
23 Les taux d'exploitation...........................4 8
3 L'i~igration........................................4
9
4 Le confiage..........................................5
0
41 L'¨¦volution du nombre de confiage.................5 0
42 Les r¨¨gles de confiage............................5
1
43 Conclusion: importance du confiage................5 3
5 conclusion...........................................54
CONCLUSION GENEELALE

INTRODUCTION GENERALE
Depuis
une dizaine d'ann¨¦es,
l'¨¦tude des pratiques des
agriculteurs
est devenue un ¨¦l¨¦ment essentiel dans l'approche
syst¨¦mique de l'agriculture: les agriculteurs occupent la place
centrale des ¨¦tudes men¨¦es sur le terrain. On s'attache ¨¤
comprendre
leurs objectifs,
leurs projets et leurs actions en
fonction
des
potentialit¨¦s et
des
contraintes de
leur
environnement socio-¨¦conomique.
L'objet de ce m¨¦moire est de contribuer ¨¤ cette ¨¦tude des
pratiques des agriculteurs.
Dans une premi¨¨re partie, nous faisons le point ¨¤ partir
d'¨¦l¨¦ments bibliographiques sur la place des pratiques dans le
cadre g¨¦n¨¦ral de l'approche syst¨¦mique. Puis nous pr¨¦sentons les
points de rep¨¨re d'une m¨¦thodologie pour ¨¦tudier les pratiques des
agriculteurs.
La deuxi¨¨me partie pr¨¦sente une application de terrain. Elle
s'est d¨¦roul¨¦e au S¨¦n¨¦gal au sein d'un programme de recherche
"Pathologie et
Productivit¨¦
des
petits
ruminants en
milieu
traditionnel" (Programme P.P.R.), men¨¦ conjointement par le LNERV
(Laboratoire d'Etudes et de Recherches V¨¦t¨¦rinaires) de 1'IsRA
(Institut S¨¦n¨¦galais de la Recherche Agricole) et FIEMVT-CIRAD.
Pendant ce stage de terrain, nous avons ¨¦tudi¨¦ la place des
syst¨¨mes d'¨¦levage des petits
ruminants dans les syst¨¨mes de
production
et les pratiques d'¨¦levage mises en oeuvre par les
¨¦leveurs de la communaut¨¦ rurale de Raymor.

PREMIERE PARTIE
L'ETUDE DES PRATIQUES DES AGRICULTEURS:
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

1
CHAPITRE 1
L'OBJECTIF DE MENER UNE RECHERCHE FINALISEE PAR LE DEVELOPPEMENT
ET LE CHOIX D'UNE APPROCHE SYSTEMIQUE CONDUISENT A S'INTERESSER
AUX PRATIQUES DES AGRICULTEURS.
Jusqu'¨¤ ces
derni¨¨res d¨¦cennies,
les ¨¦tudes aussi bien
relatives ¨¤ l'agriculture qu'¨¤ l'¨¦levage ¨¦taient men¨¦es de fa?on
sectorielle,
que ce soit dans le cadre de la recherche (¨¦tudes
fractionn¨¦es) ou du d¨¦veloppement (actions non concert¨¦es). Ces
approches et actions sectorielles se sont souvent sold¨¦es par des
¨¦checs en mati¨¨re de d¨¦veloppement,
car elles ne prennent pas
compte de la complexit¨¦ des ph¨¦nom¨¨nes rencontr¨¦s.
L¡®analyse syst¨¦mique se veut une r¨¦ponse ¨¤ la n¨¦cessit¨¦ de
consid¨¦rer le milieu rural dans sa globalit¨¦ et sa complexit¨¦. La
sp¨¦cificit¨¦ de ce type d'¨¦tude soul¨¨ve un difficile probl¨¨me de
m¨¦thodologie; comment approcher cette complexit¨¦?
Quelques exemples.
De nombreux travaux sur la traction animale ont abord¨¦ cette
technologie
dans une optique agronomique et ¨¦conomique li¨¦e ¨¤
l'outil.
La part occup¨¦e par l'animal proprement dit est souvent
tr¨¨s modeste (Lhoste,1989).
Diff¨¦rents types de travail du sol ont ¨¦t¨¦ ¨¦tudi¨¦: labour
avec/sans enfouissement, avec/sans fumure... Le labour s'av¨¨re un
pr¨¦alable indispensable ¨¤ la cr¨¦ation de v¨¦ritables sols agricoles
profil
cultural
convenable
(Tourte,?971). D e
nombreux
PZotocoles ont ¨¦t¨¦ mis en place.
Tous les r¨¦sultats obtenus ne
prennent
pas en
compte
l'animal.
Source
d'¨¦nergie
dans
l'agriculture,
il joue un r?le important dans les syst¨¨mes de
production
des r¨¦gions chaudes, m¨ºme s'il induit parfois de
nouvelles
contraintes, il
est
aussi
source de
nouvelles
possibilit¨¦s.
Quelques
aspects
sp¨¦cifiques de
l'animal
qu'il
est
n¨¦cessaire de consid¨¦rer (Lhoste,1989):
- diversit¨¦ et disponibilit¨¦ des esp¨¨ces susceptibles
d'¨ºtre utilis¨¦es pour la traction;
- possibilit¨¦ d'acquisition;
- possibilit¨¦ d'alimentation des animaux;
- connaissance de l'¨¦levage par les agriculteurs;
- conditions du march¨¦ du b¨¦tail, notament pour
les animaux de r¨¦forme, d¨¦bouch¨¦ et flux
commerciaux.
Cet exemple traduit la n¨¦cessit¨¦ d'approcher le milieu rural
de fa?on globale;
prise en compte d'autres ¨¦l¨¦ments que le
changement technique. L'¨¦tude des processus de production permet
de percevoir les contraintes
et les conditions de production,
ainsi
que les cons¨¦quences d'un changement technique sur la
production agricole.

Les probl¨¨mes pathologiques ont dans les r¨¦gions tropicales
une grande importance du fait des conditions et des contraintes de
ce
milieu.
Ainsi
les premi¨¨res
interventions
r¨¦alis¨¦es
sur
l'¨¦levage ont
¨¦t¨¦ faites dans le domaine sanitaire par les
v¨¦t¨¦rinaires qui se sont attach¨¦s ¨¤ diagnostiquer les maladies et
¨¤ trouver des moyens de lutte.
L'efficacit¨¦ de ces actions sanitaires s'est traduite par
une augmentation globale du cheptel et notament des
bovins. Le
contre-coup de cet accroissement de la charge des ruminants est
une certaine d¨¦gradation des parcours,
et des risques accrus de
malnutrition en cas d'ann¨¦es d¨¦favorables comme ce fut le cas dans
le Sahel lors des s¨¦cheresses de 1972 et 1984 o¨´ de lourdes pertes
ont ¨¦t¨¦ enregistr¨¦es (Lhoste, 1986).
Si les mesures sanitaires ne sont aucunement ¨¤ remettre en
cause,
on peut
cependant
¨¦mettre
1 'hypoth¨¨se
qu'accompagner
d'actions sur le milieu (paturage, eau . ..). d'un changement des
modes de gestion des ressources et
de nouvelles politiques
d'exploitation
des
animaux,
l'am¨¦lioration
des
conditions
d'¨¦levage aurait ¨¦t¨¦ encore accrus.
En terme de d¨¦veloppement' ces actions sectorielles men¨¦es
sans lien les unes avec les autres mais non sans influence les
unes sur les autres ont des effets impr¨¦vus, qui ne, mmt souvent
pas envisag¨¦s par les ¨¦tudes sectorielles.
Ces
exemples
montrent la
n¨¦cessit¨¦
d'int¨¦grer
les
diff¨¦rentes disciplines pour approcher le milieu rural dans sa
globalit¨¦ et sa diversit¨¦. Chaque chercheur et technicien doit
travailler avec ses m¨¦thodes et ses connaissances propres tout en
ayant le soucis d'une confrontation avec les savoirs des autres
disciplines. Il faut qu'il y ait un va-et-vient permanent entre
l'approche fractionn¨¦e par discipline et l'approche syst¨¦mique
globale pour permettre d'analyser le syst¨¨me.
Le diagnostic du milieu rural est une ¨¦tape fondamentale
pour toute action de d¨¦veloppement; car il conduit ¨¤ proposer des
axes d'intervention adapt¨¦s au milieu rural et aux objectifs des
paysans. La
d¨¦marche de
diagnostic,
s'inscrivant
dans
une
perspective de
d¨¦veloppement est
fond¨¦e
sur
l'analyse
des
processus de production: tout processus de production est finalis¨¦
par les objectifs d'un individu ou d'une soci¨¨te.
Ces objectifs sont difficiles ¨¤ appr¨¦hender, et pourtant
leur connaissance
est indispensable si l'on veut proposer des
changements adapt¨¦s. L'¨¦tude des pratiques paysannes, comme nous
allons le voir, est une r¨¦ponse ¨¤ cette n¨¦cessit¨¦ de saisir les
objectifs des paysans.
Les pratiques constituent donc une entr¨¦e privil¨¦gi¨¦e pour
¨¦tudier les objectifs d'un individu. Elles permettent l'analyse et
la compr¨¦hension des processus de production.

Qu'entend-on par pratiques des agriculteurs?
Nous reprendons la d¨¦finition de J.H. Teissier (1978): les
pratiques sont les "fa?ons dont un op¨¦rateur met en oeuvre une
op¨¦ration technique. Alors
que
les
techniques peuvent
¨ºtre
d¨¦crites ind¨¦pendament de l'agriculteur ou de l'¨¦leveur qui les
met en oeuvre,
il n'en est pas de m¨ºme des pratiques, si l'on
d¨¦signe ainsi
les activit¨¦s ¨¦l¨¦mentaires, ou les mani¨¨res de
faire, r¨¦alis¨¦es dans une perspective de production".
P. Milleville (1985) donne une d¨¦finition voisine: 'ensemble
des actions agricoles mises en oeuvre dans
l'utilisation du
milieu". La notion de pratique fait r¨¦f¨¦rence ¨¤ l'acteur et aux
processus de d¨¦cision qui dirige sa r¨¦alisation.
L'¨¦tude des pratiques r¨¦pond au soucis de consid¨¦rer les
agriculteurs comme les acteurs du d¨¦veloppement. Ce soucis conduit
¨¤ reconna?tre la complexit¨¦ des ph¨¦nom¨¨nes ¨¤ prendre en compte.
En quoi l'¨¦tude des pratiques s'inscrit-elle dans
cette d¨¦marche?
Pour r¨¦pondre ¨¤ cette question, nous reprendrons l'opinion
exprim¨¦e par J.P. Deffontaines (1989, non publi¨¦):
"_
le choix des pratiques comme objet de
recherche est une "d¨¦cision de compl¨¦xit¨¦". En effet l'analyse des
pratiques suppose la prise en compte de syst¨¨mes complexes dans
lesquels les ph¨¦nom¨¨nes biotechniques et ¨¦cologiques interagissent
avec les ph¨¦nom¨¨nes sociaux et ¨¦conomiques;
- le choix des pratiques comme objet de
recherche
est
donc
aussi
une
d¨¦cision de
recherche
interdisciplinaire
associant
des
disciplines
des
sciences
biologiques et des sciences de l'homme;
- le choix des pratiques comme objet de
recherche est enfin une d¨¦cision de mener des recherches "de
terrain ", c'est-¨¤-dire des travaux qui consid¨¨rent les situations
concr¨¨tes et singuli¨¨res dans lesquels op¨¨rent les agriculteurs.
Cette prise en compte de
situations singuli¨¨res localis¨¦es
implique la mise en place de procedures
adapt¨¦es de g¨¦n¨¦ralisation
(analyse compar¨¦e, r¨¦seau, mod¨¦lisation, cartographie...).'
L'approche syst¨¦mique de l'agriculture place l'agriculteur
au
centre
de son dispositif.
S'int¨¦resser aux pratiques des
paysans,
c'est r¨¦pondre ¨¤ cette pr¨¦occupation
de la place de
l'homme dans son exploitation vue comme un, "syst¨¨me complexe
pilot¨¦" (Osty, 1978), ou la place d'une soclet¨¦ dans un systeme
agraire: les pratiques ne peuvent ¨ºtre abord¨¦es sans les acteurs,
sans tenir compte des conditions socio-¨¦conomiques dans lesquelles
les acteurs se placent.

4
CHAPITRE II
ELEMENTS BIBLIOGFlAPHIQUES
1 PRATIQUE ET TECHNIQUE
La pratique est de l'ordre de l'action,
tandis que la
technique est de
l'ordre de la
connaissance
(Deffontaines,
Petit,1985).
11
Pays
industrialis¨¦s et
pays en
voie de
d¨¦veloppement
Dans les pays industrialis¨¦s, l'agriculture est d¨¦pendante
de la technique :
le mat¨¦riel v¨¦g¨¦tal, le mat¨¦riel animal, les
machines agricoles sont eux-m¨ºmes des produits de la technique.
Les syst¨¨mes de production ont ¨¦t¨¦ largement modifi¨¦s par les
messages techniques diffus¨¦s dans le milieu agricole. Dans ces
situations, il est facile et efficace de caract¨¦riser les syst¨¨mes
de production par des syst¨¨nnes de technlpues.
Cependant la technicit¨¦ ne supprime pas la ,r¨¦f¨¦rence de
l'exploitant, acteur et
d¨¦cideur du
syst¨¨me.
Ainsi
deux
exploitants effectuant les m¨ºmes op¨¦rations techniques peuvent ne
pas obtenir les m¨ºmes r¨¦sultats. Derri¨¨re la technique, il y a le
savoir-faire, le
"tour de
main",
l'organisation du temps de
travail, l'organisation des op¨¦rations entre elles... La ma?trise
des syst¨¨mes de production est toujours de l'ordre de la pratique
individuelle.
Dans les pays en voie de d¨¦veloppement,
l'agriculture
correspond encore ¨¤ des syst¨¨mes traditionnels sur lesquels les
messages
techniques d'origine
ext¨¦rieur
ont eu
encore
Peu
d'influente.
Ainsi pour analyser ces syst¨¨mes, il est n¨¦cessaire
d'observer les pratiques que les individus mettent en oeuvre.
12 Agriculture et ¨¦levage
Les interventions d'un agriculteur sur une parcelle sont des
op¨¦rations limit¨¦es en nombre,
strictement ordonn¨¦es,
d¨¦finies
dans le
temps et
l'espace
(pr¨¦paration du
sol,
semis,
sarclage... ). Elles sont finalisees;
leur objectif est d'essayer
d'obtenir un meilleur rendement: sch¨¦ma d'¨¦laboration du rendement
(S¨¦billotte, 1978).
En
¨¦levage,
les
interventions
sont
permanentes et
nombreuses. Il est plus difficile d'¨¦tablir une relation entre
l'ensemble des op¨¦rations mises en oeuvre par l'¨¦leveur et les
diff¨¦rentes performances recherch¨¦es: performances de production
(lait, viande), de reproduction et sanitaires.

GRAPHIQUE 1
Etude de l¡¯opportunit¨¦
1
Recherche sur les d¨¦terminantsdes pratiques
de d¨¦cision
1
w
Pourquoi l¡¯agriculteur fait-il cela ?
Dans quelle mesure parvient-il ¨¤ atteindre
I
\\
ses objectifs ?
Etude des modalit¨¦s
Description ¡°externe¡± des pratiques
Que fait l¡¯agriculteur ?
Comment le fait-il ?
Etude de l¡¯efficacit¨¦
Analyse des effets et cons¨¦quences
des pratiques
Quels sont les r¨¦sultats obtenus par
l¡¯agriculteur ?
Trois volets de recherche compl¨¦mentaires
pour caract¨¦riser les pratiques des agriculteurs

5
Le concept d'itin¨¦raire technique est donc difficilement
transposable ¨¤ l'¨¦levage.
2 CARACTERISATION DES PRATIQUES
Comment ¨¦tudier les pratiques ? Comment les aborder? Avant de
r¨¦pondre ¨¤ ces questions, il est n¨¦cessaire dans un premier temps
de d¨¦finir concr¨¨tement ce que recouvre le terme de pratiques.
Nous venons de voir que ce sont des "mani¨¨res de faire".
Cependant une action ne peut ¨ºtre qualifi¨¦e de pratiques que
s'il y a activit¨¦ volontaire, vouloir faire du d¨¦cideur-acteur :
ceci conduit ¨¤ une r¨¦gularit¨¦,
¨¤ une r¨¦p¨¦tabilit¨¦ des pratiques
dans le temps et l'espace. Ainsi sur un pas de temps limit¨¦, la
permanence des
structures
de l'exploitation,
des
r¨¦f¨¦rentiels
techniques de l'agriculteur et des contraintes d'origine externe
entra?nent la stabilit¨¦ temporaire des r¨¨gles
de d¨¦cisions de
l'acteur consid¨¦r¨¦. La pratique est ¨¤ la fois sp¨¦cifique d'une
situation donn¨¦e et r¨¦guli¨¨re.
Un autre type de probl¨¨me concerne ce qae l'on pourrait
appeler la
"dimension"
des
pratiques.
Parmi
l'ensemble
des
activit¨¦s
d'un
agriculteur, on
peut
distinguer
des
actes
¨¦l¨¦mentaires (netoyage-massage du pis avant la traite, r¨¦glage de
la charrue) ou d¨¦finir des activit¨¦s plus globale (la traite, le
labour). A quel niveau peut-on parler de pratiques? Les uns
utilisent le terme pour l'op¨¦ration la plus ¨¦l¨¦mentaire, d'autres
pour des
activit¨¦s
plus globales,
cependant la plupart ne se
limitent pas ¨¤ un niveau particulier : nous pouvons donc envisager
les pratiques comme un concept ¨¤ "dimension variable". (Landais,
1988).
Pour
aborder l'¨¦tude des pratiques, nous proposons de
distinguer trois
volets compl¨¦mentaires,
centr¨¦s
respectivement
sur la modalit¨¦,
l'efficacit¨¦
et l'opportunit¨¦ des pratiques
(Landais, 1987). Ceci revient, pour l'observation des pratiques
des
agriculteurs, ¨¤ se
poser
respectivement
trois questions
(graphique 1):
- Que fait-il, et comment fait-il?
- Quels sont les r¨¦sultats de son action?
- Pourquoi fait-il cela?
21 La modalit¨¦
L'¨¦tude de la modalit¨¦ correspond ¨¤ la description externe
des pratiques, elle s'attache ¨¤ la mani¨¨re de faire, aux gestes
effectu¨¦s par l'agriculteur.
Cette
¨¦tude
devra
parfois ¨ºtre accompagn¨¦e de donn¨¦es
quantitatives, par exemple sa dur¨¦e (dur¨¦e de la traite) ou bien
d'autres caract¨¦ristiques (espacement des billons, profondeur du
semis, etc).

6
L'¨¦tude de la modalit¨¦ doit s'¨¦tendre ensuite ¨¤ un espace
donn¨¦ pour une pratique d¨¦termin¨¦e afin de saisir sa diversit¨¦
spatiale.
Ainsi la traite est une pratique qui a plusieurs modalit¨¦s :
- Dans le nord de la C?te d'ivoire, la traite est effectu¨¦e
par les bouviers Peulh, assist¨¦s ¨¦ventuellement de membres de leur
famille ou de leur(s) aide(s). Lorsque les animaux rentrent du
p?turage le soir, la plupart des veaux au pis sont isol¨¦s du parc
des adultes durant toute la nuit. Au matin, le bouvier lib¨¨re les
veaux un ¨¤ un.
Le veau court alors vers sa m¨¨re et se met
imm¨¦diatement ¨¤ t¨ºter. Le bouvier le rejoint, entrave la m¨¨re, et
¨¦carte le veau, qui a d¨¦clench¨¦ la descente de lait.
Il pratique alors la traite,
accroupi,
en recueillant le
lait dans une callebasse qu'il tient entre les cuisses. La traite
est compl¨¨te, le veau est parfois remis au pis pour parfaire la
descente de lait. Au total, le veau t¨ºte environ une minute, deux
au maximum. Lorsque toutes les m¨¨res des veaux qui avaient ¨¦t¨¦
s¨¦par¨¦s du troupeau sont traites, le bouvier quitte le parc. A son
retour,
vers 10 ou 11 heures,
il fait sortir le troupeau en
laissant au parc les veaux jug¨¦s trop jeunes pour aller au
p?turage
(veaux de moins d'un mois et demi en moyenne). On
comprend
ainsi
que
la part pr¨¦lev¨¦e par le
bouvier
soit
proportionnellement
plus
important en
d¨¦but de
lactation
(Landais,l983).
- Dans les Andes Centrales au P¨¦rou, la traite est effectu¨¦e
par l'¨¦leveur. Durant la nuit les veaux sont enferm¨¦s dans un
coral ou isol¨¦s des m¨¨res et attach¨¦s par la patte ant¨¦rieure. Les
vaches p?turent librement, elles se rapprochent de leur petit au
matin.
Le veau une fois lib¨¦r¨¦ se pr¨¦cipite vers la m¨¨re et
commence ¨¤ t¨ºter, d¨¦clenchant ainsi la descente de lait. Il est
ensuite ¨¦cart¨¦ et attach¨¦ ¨¤ une patte ant¨¦rieure de la vache. Le
trayeur pr¨¦l¨¨ve le lait de deux quartiers du pis puis lib¨¨re le
veau qui peut alors poursuivre librement son allaitement. Au soir,
la vache et son petit sont de nouveau s¨¦par¨¦s.
Les pratiques de traite des ¨¦leveurs pr¨¦sentent souvent de
l¨¦g¨¨res modifications par rapport
¨¤ la description ci-dessus.
Certains
trayeurs
n'attachent pas
le veau et
le repoussent
constamment pendant la traite,
ou le laissent t¨ºter et tirent
simultan¨¦ment, ce qui permet d'¨¦carter le veau lorsqu'il a assez
bu, selon l'estimation de l'¨¦leveur, pour ¨¦goutter compl¨¨tement le
pis.
D'autre part si la vache est bonne laiti¨¨re, il est fr¨¦quent
de traire trois trayons ou deux plus un ¨¤ moiti¨¦ et de laisser le
reste au veau; au contraire, on ne tire qu'un trayon si elle est
pi¨¨tre
laiti¨¨re. En
d¨¦but de
lactation,
certains
¨¦leveurs
¨¦gouttent
syst¨¦matiquement
apr¨¨s le
veau
pour
¨¦viter
les
engorgements.
La p¨¦riode
de traite d¨¦pend de plusieurs facteurs. Le
principal ¨¦tant l'?ge en de?¨¤ duquel le veau n¨¦cessite une
protection
de l'¨¦leveur. La
traite
d¨¦marre
g¨¦n¨¦ralement le
troisi¨¨me jour apr¨¨s la parturition.
Pendant les 15 premiers
jours,
la traite est faite r¨¦guli¨¨rement une fois par jour, puis
la fr¨¦quence diminue g¨¦n¨¦ralement. La dur¨¦e de la traite est en
g¨¦n¨¦ral de 10 mois mais peut n'¨ºtre que de 4-5 mois (Brunschwig,
1988).

7
L'¨¦tude
des
modalit¨¦s
soul¨¨ve le
probl¨¨me de la
repr¨¦sentation:
elle n¨¦cessite l'utilisation de longs discours
pour ¨ºtre d¨¦crite,
auxquels
il faut parfois ajouter d'autres
supports tels que des photos, des sch¨¦mas ou des croquis. Ce sont
les films qui permettent de mieux
aborder les modalit¨¦s des
-ratiques,
comme l'illustrent par exemple ces deux films: "Les
pratiques
agricoles ¨¤
Salm¨¦" et
"Approche du
milieu
rural
africain".
12 L'efficacit¨¦
L'¨¦tude de l'efficacit¨¦ revient ¨¤ examiner les r¨¦sultats de
l'action de l'exploitant, c'est-¨¤-dire ces
effets et cons¨¦quences
sur l'ensemble du syst¨¨me.
- Les effets d'une pratique se mesurent sur les objets
directement et mat¨¦riellement concern¨¦s par la pratique ¨¦tudi¨¦e.
La culture en billon selon les courbes de niveau en pays
Bamil¨¦k¨¦ a des effets directement mesurables. En 1971, S. VALET
(in Ducret et al, 1986) a compar¨¦ le billonage traditionnel ¨¤ un
travail du sol m¨¦canis¨¦:
labour ¨¤ plat suivi d'un billonage
donnant un fa?onnage identique. "les billons ainsi construit ¨¤ la
"houe" pr¨¦sentent un certain nombre de caract¨¦ristiques favorables
: par rapport ¨¤ un labour m¨¦canique suivi ou non d'un billonage,
o n
note un
meilleur ameublement du sol sur une profondeur
sup¨¦rieure ¨¤ 50 centim¨¨tres sur diff¨¦rents types de sols. La
r¨¦sistance ¨¤ la p¨¦n¨¦tration
est bien moins ¨¦lev¨¦e en billons
traditionnels et sur une plus grande profondeur quelque-soit le
type de sol. La porosit¨¦ est plus ¨¦lev¨¦e..., le tassement est
moindre...".
- Les cons¨¦quences d'une pratique s'observent au contraire
sur les ¨¦l¨¦ments du syst¨¨me non directement concern¨¦s par la
pratique en question.
Le passage de la culture manuelle ¨¤ la culture attel¨¦e a
entrain¨¦
une
augmentation
des
surfaces
cultiv¨¦es,
une
d¨¦forestation
accrue,
une acc¨¦l¨¦ration du processus d'¨¦volution
de la mati¨¨re organique et une fragilisation des sols : cela se
traduit par
un probl¨¨me d'¨¦rosion de plus en plus s¨¦rieux.
L'introduction de la culture attel¨¦e a conduit une modification de
l'assolement (favorisant certaines cultures telles que l'arachide
totalement m¨¦canisable) et une ¨¦volution du syst¨¨me fourrager du
fait de la pr¨¦sence des bovins de trait dans les animaux "int¨¦gr¨¦s
¨¤
l'exploitation". En
effet
ces
derniers
sont de
grands
consommateurs de
r¨¦sidus de
r¨¦colte. La
dimension de
l'exploitation et son syst¨¨me de culture d¨¦terminent la quantit¨¦
d e
r¨¦sidus de
r¨¦colte
disponible. Le
niveau
d'autonomie
alimentaire relative est un facteur essentiel de la strat¨¦gie de
conduite de l'alimentation des animaux (Lhoste, 1986).

8
Ainsi les cons¨¦quences des pratiques mises en oeuvre par un
exploitant ne peuvent ¨ºtre ¨¦valu¨¦es qu'¨¤ partir de l'analyse du
fonctionnement du syst¨¨me consid¨¦r¨¦. L'absence d'une telle analyse
est ¨¤
l'origine
d'une
m¨¦connaissance
des
cons¨¦quences
des
pratiques mises en oeuvre, qui constitue une limite ¨¤ l'adoption
de nouvelles recommandations par les agriculteurs.
23 L'opportunit¨¦
L'emploi de cette pratique r¨¦pond-elle aux besoins, et ¨¤
l'attente de l'exploitant ? L'¨¦tude porte sur les d¨¦terminants des
pratiques
mises en
oeuvre
Par
rapport
aux
objectifs,
aux
contraintes et aux moyens disponibles de l'exploitant.
On essayera de comprendre les projets de l'exploitant par
ses pratiques et de saisir la port¨¦e d'une pratique mise en oeuvre
dans l'ensemble du syst¨¨me consid¨¦r¨¦. Telle pratique est peut-¨ºtre
moins valorisante, mais elle permet un gain de temps ¨¤ une p¨¦riode
de pointe de travail.
Au N¨¦pal, dans les hautes collines, le semis du ma?s suit
une pratique qui parait contraire a ce que l'on peut attendre. En
effet les semis commencent au sud ¨¤ basse altitnde mrs la fin de
f¨¦vrier pour n'atteindre le nord et les altitudes ¨¦lev¨¦es que vers
la mi-mars.
Un observateur ext¨¦rieur ne connaissant pas les
objectifs des exploitants ni les
contraintes du syst¨¨me de
production proposerait un itin¨¦raire inverse pour compenser les
effets de l'altitude qui allonge la dur¨¦e de v¨¦g¨¦tation du ma?s,
et diminue les rendements.
La r¨¦ponse des agriculteurs est la
pr¨¦sence d'un goulot d'¨¦tranglement de l'alimentation au mois de
juin : or seul un ma?s sem¨¦ t?t au sud et ¨¤ basse altitude
arrivera ¨¤ maturit¨¦ fin juin et pourra ¨ºtre consomm¨¦ (de Moustier,
1986).
3 LES PRATIQUES DANS LE TEMF'S ET L'ESPACE
31 Les pratiques dans le temps
311 Evolution historique
Chaque pratique mise en oeuvre a une histoire. Son origine
peut correspondre ¨¤ diff¨¦rents processus de d¨¦cision.
- Elle peut venir de la reproduction d'une
pratique d¨¦j¨¤ existante ailleurs, venant d'une autre r¨¦gion, d'une
autre ethnie...
Dans le nord du S¨¦n¨¦gal (r¨¦gion de Louga), on rencontre deux
ethnies majoritaires
les Wolofs et les Peuls,
qui pr¨¦sentent
chacun des syst¨¨mes de production et des syst¨¨mes d'¨¦levage
diff¨¦rents.
Les
Wolofs
sont
avant
tout des agriculteurs,
ils
ont
cependant traditionnellement quelques animaux qu'ils confient aux
Peuls. Depuis la s¨¦cheresse (1974),
beaucoup de wolofs ont mis en
place un ¨¦levage sp¨¦culatif d'ovins qu'ils embouchent.
Ce type

9
d'¨¦levage intensif est appel¨¦ "¨¦levage de case". Les liquidit¨¦s
qu'ils
obtiennent
compense
le manque
d'argent provenant de
l'arachide (chute des rendements).
les Peuls par contre sont traditionnellement des ¨¦leveurs.
Ils poss¨¨dent
tous d'importants troupeaux de bovins,
ovins et
caprins. Le lait est une sp¨¦culation essentielle. Depuis quelques
ann¨¦es,
certaines
concessions
commencent ¨¤
s'int¨¦resser ¨¤
l'¨¦levage de case pratiqu¨¦ par les Wolofs: cette pratique valorise
mieux les ovins ¨¤ la vente. Cette nouvelle pratique mise en oeuvre
par les Peuls constitue un pas vers l'intensification, en rupture
avec la tradition de l'¨¦levage pastoral extensif (Faug¨¨re et al,
1990).
- Elle peut ¨ºtre due ¨¤ une invention.
L'¨¦volution de l'instrument de labour traduit l'adaptation
de l'homme (et de la soci¨¨t¨¦) ¨¤ de nouvelles conditions bio-
technologiques et socio-¨¦conomiques.
En Afrique,
la reproduction de la fertilit¨¦ du sol ne
n¨¦cessite pas toujours des labours profonds. En zone guin¨¦enne et
soudano-guin¨¦enne,
il n'est pas
toujours
utile de d¨¦foncer le
terrain;
la houe ¨¤ manche court,
associ¨¦e ¨¤
une
agriculture
itin¨¦rante ¨¤ jach¨¨re buissonante ou arbustives suffit ¨¤ assurer
les conditions de reproduction de l'humus (Bernardet, 1982).
"le fait que les syst¨¨mes primitifs actuels de culture
n'aient pas encore d¨¦pass¨¦ le stade de la houe est peut-¨ºtre
correlatif de l'absence d'animaux de trait. On peut voir en effet,
dans d'autre r¨¦gion du monde, comment l'homme a transform¨¦ la houe
en un
instrument qu'on
tra?ne d'abord sur le sol avant de
l'atteler ¨¤ des animaux pour en faire ensuite une charrue"
(Vorrogorsky, 1901).
- Elle peut correspondre ¨¤ la mise en oeuvre
d'un message technique.
On se r¨¦ferera ¨¤ la deuxi¨¨me partie du document, qui traite
de l'introduction et de l'importance de la culture attel¨¦e dans
les syst¨¨mes de production de la r¨¦gion du Sine-Saloum au S¨¦n¨¦gal.
Rechercher l'origine d'une pratique, sa date d'apparition,
la pratique qu'elle a remplac¨¦e... peuvent faire appara?tre les
contraintes et les potentialit¨¦s des syst¨¨mes de production et
leurs ¨¦volutions brutales.
Une
fois
introduite,
chaque
pratique va
subir
des
ajustements,
elle va
s'adapter
aux
diff¨¦rents
syst¨¨mes de
production.
Elle
atteint
alors
une phase de
croisi¨¨re
qui
correspond ¨¤ un syst¨¨me en ¨¦quilibre. Puis cette pratique va ¨ºtre
abandonn¨¦e et remplac¨¦e par une autre...
312 Temps et dur¨¦e
L'analyse de la dur¨¦e de l'activit¨¦ concern¨¦e, ainsi que la
dur¨¦e des effets et cons¨¦quences de
cette
activit¨¦,
permet
d'appr¨¦cier son efficacit¨¦ et son opportunit¨¦.

10
Dans les hautes collines n¨¦palaises, il existe une pratique
particuli¨¨re de fumure: la "fertilisation, par le goth". Cette
pratique est li¨¦e au syst¨¨me d'¨¦levage itinerant. Chaque soir, les
animaux
sont rassembl¨¦s autour d'un abri mobile,
le goth. Cet
abri,
install¨¦ sur une terrasse, permet de fumer les terrasses
environnantes o¨´ sont parqu¨¦s successivement les animaux.
Cette
fumure directement apport¨¦e a une r¨¦partition tr¨¨s h¨¦t¨¦rog¨¨ne sur
une terrasse et
entre les terrasses
d'une m¨ºme parcelle. on
observe
des
variations
tr¨¨s fortes de rendements entre les
diff¨¦rentes places.
La fertilisation par le goth est ¨¦galement tr¨¨s li¨¦e au
syst¨¨me de culture.
Elle commence ¨¤ la r¨¦colte de l'¨¦leusine
(d¨¦but novembre) et se termine avec le semis du ma?s (mi-mars).
C'est donc la r¨¦colte de l'¨¦leusine qui est prioritaire et d¨¦cide
du d¨¦placement du goth, qui restera pendant des dur¨¦es variables
sur les diff¨¦rentes terrasses.
Il est rare que l'ensemble des
terrasses d'une m¨ºme parcelle ait pu ¨ºtre fum¨¦ ¨¤ la fin de la
r¨¦colte de la parcelle; deux choix sont alors possible: le goth
reviendra ult¨¦rieurement sur la parcelle, en g¨¦n¨¦ral ¨¤ la p¨¦riode
de semis (fin f¨¦vrier), ou les terrasses non fum¨¦es par le goth
feront l'objet d'un apport de compost en g¨¦n¨¦ral fin janier.
La parcelle peut donc ¨ºtre divis¨¦e en 2 groupes de terrasses
qui
ont subi la m¨ºme suite d'op¨¦rations techniques, mais les
o-n¨¦rations
sont
s¨¦par¨¦es par des d¨¦lais tr¨¨s variables. Pour
certaines,
la forme de fumure organique est diff¨¦rente. La
connaissance de cette ptatique est essentielle pour comprendre et
interpr¨¦ter les diff¨¦rences de rendements (de Moustier, 1986).
L'analyse des pratiques n¨¦cessite de replacer les pratiques
dans le temps:- temps lin¨¦aire: ¨¦volution, adaptation
- temps cyclique: rythme, r¨¦p¨¦tition, r¨¦gularit¨¦
pour comprendre les r¨¦sultats obtenus (donn¨¦es quantitatives).
32 Les pratiques dans l'espace
Les
pratiques
mises en
oeuvre
Par
les
agriculteurs,
s'inscrivent dans l'espace.
Pour illustrer ce point de vue, nous prendrons le cas des
hautes collines n¨¦palaises.
L'altitude des terrains cultiv¨¦s varie de 600 ¨¤ 4000 m. Ils
sont tous fa?onn¨¦s en terrasses ¨¦troites qui permettent la mise en
culture de pente pouvant atteindre 40 p. cent. Cet espace produit
des pratiques: les cultures en terrasses.
Les terrasses ainsi fa?onn¨¦es sont consid¨¦r¨¦es selon leurs
possibilit¨¦s ¨¤ ¨ºtre irrigu¨¦es et la temp¨¦rature du lieu, variable
avec l'altitude:
A basse altitude, les terrasses sont irrigu¨¦es, on y cultive
du riz. On distingue diff¨¦rents niveaux d'irrigation: l'irrigation
permanente et
l'irrigation
en p¨¦riode
des pluies pour des
altitudes plus ¨¦lev¨¦es.
Aux altitudes moyennes, les terrasses ne sont pas irrigu¨¦es.
Selon leurs aptitudes culturales,
on Y cultive du ma?s ou de
l'¨¦leusine.

11
Aux sommets des versants,
c'est le domaine du bl¨¦ et de
l'orge.L'espace intervient ici comme un facteur d¨¦terminant des
pratiques:
il intervient par le relief (diff¨¦rentes altitudes)
dans la r¨¦partition spatiale des cultures (Houdard, 1985).
L'espace consid¨¦r¨¦ ainsi va servir ¨¤ l'identification des
syst¨¨mes agraires.
Les limites g¨¦ographiques du syst¨¨me agraire
consid¨¦r¨¦
sont
d¨¦termin¨¦
Par
l'extension
territoriales
des
pratiques communes mises en oeuvre par une societ¨¦ (Jouve, 1988).
Le syst¨¨me agraire de la r¨¦gion de Sating Phra dans le sud
de la Tha?lande correspond ¨¤ l'extension d'une pratique culturale
bien d¨¦finie: l'association riz-palmier ¨¤ sucre. On observe un fin
quadrillage, o¨´ le riz et le palmier cohabitent harmonieusement en
une sorte de bocage (Crozat, 1986).
4 COMBINAISONS DE PRATIQUES
41 Combinaisons des pratiques au niveau d'une unit¨¦
de production
Au
niveau
d'une
unit¨¦
de production,
l'ensemble des
pratiques qui sont coh¨¦rentes entre elles, d¨¦cid¨¦es et organis¨¦es
par l'op¨¦rateur en fonction de ses objectifs nous renvoie ¨¤ la
notion de "syst¨¨me de pratiques" d¨¦velopp¨¦e par l'unit¨¦ SAIl-INRA
de Versailles (Cristofini et al, 1978; Deffontaines et al, 1981).
Ce concept repose sur l'id¨¦e que l'association coh¨¦rente des
diverses pratiques mises en oeuvre par les paysans caract¨¦rise les
diff¨¦rents syst¨¨mes de production.
La d¨¦marche g¨¦n¨¦rale consiste, en s'appuyant principalement
sur
la description de
pratiques mises en
oeuvre
Par
les
agriculteurs, ¨¤ regrouper les diverses logiques de fonctionnement
observ¨¦es par enqu¨ºtes en quelques "types de fonctionnement".
42 Combinaison des pratiques au niveau du syst¨¨me
agraire
Un
syst¨¨me
agraire peut
¨ºtre
d¨¦fini
Par
l'extension
g¨¦ographique d'une pratique et/ou d'une combinaison coh¨¦rente de
pratiques: de
pratiques
individuelles communes ¨¤ un
groupe
d'individus et de pratiques collectives mises en oeuvre par ce
m¨ºme groupe.
Pour illustrer ce point de vue, nous reprendrons l'exemple
des hautes collines n¨¦palaises: les cultures en terrasses sont une
caract¨¦ristique
marquante
du syst¨¨me agraire.
Au sein de ce
.
syst¨¨me, on peut identifier des pratiques individuelles communes
et des pratiques collectives:
la fertilisation par le goth, la
culture du riz,...(Houdard,l985).

12
CONCLUSION
Nous avons essay¨¦ de pr¨¦senter dans cette premi¨¨re partie
quelques
¨¦l¨¦ments et
points
de rep¨¨res
m¨¦thodologiques
pour
¨¦tudier les pratiques agricoles.
Les pratiques mises en oeuvre par les agriculteurs peuvent
¨ºtre approcher sous trois angles compl¨¦mentaires: leur modalit¨¦,
leur efficacit¨¦ et leur opportunit¨¦. Ces trois approches doivent
¨ºtre
replac¨¦es dans le temps et l'espace pour en saisir les
¨¦volutions,
les extensions spatiales et la combinaison coh¨¦rente
des pratiques entre elles.
L'¨¦tude des pratiques ainsi d¨¦finie permet d'analyser les
syst¨¨mes de production dans leur complexit¨¦ et leur diversit¨¦:
- l'exploitation agricole est
reconnue
comme un
ensemble
complexe
qui
n¨¦cessite
une
approche
globale o¨´
l'agriculteur occupe une place centrale;
- les syst¨¨mes de production mis en oeuvre par les
agriculteurs sont tr¨¨s diversifi¨¦s en fonction des contraintes et
des potentialit¨¦s r¨¦gionales.
Ainsi
l'¨¦tude
des
pratiques
r¨¦pond ¨¤
l'objectif de
l'approche syst¨¦mique: la connaissance et le diagnostic du milieu
r¨¦el.
Cette analyse ne constitue pas une fin en soi,
mais une
¨¦tape dans la mise
en place d'op¨¦rations
adapt¨¦es pour le
d¨¦veloppement.

DEUXIEME PARTIE
ETUDE DES PRATIQUES DE CONDUITE ET DE GESTION DES PETITS RUMINANTS
DANS LES SYSTEMES D'ELEVAGE DE LA COMMUNAUTE RURALE DE KAYMOR

13
INTODUCTION
au
sein
du
Programme
P.P.R.,
nous
avons
¨¦tudi¨¦
principalement les modalit¨¦s et les opportunit¨¦s des pratiques
d'¨¦levage mises en oeuvre par les ¨¦leveurs de la r¨¦gion de Kaymor
au Sine-Saloum.
Nous nous
sommes donc attach¨¦s ¨¤ r¨¦pondre avec
pr¨¦cision ¨¤ ces questions:
- qui fait cela?
- que fait-il et comment le fait-il?
- pourquoi fait-il cela?
Nous n'avons pu aborder les effets et les cons¨¦quences des
pratiques durant les 2 mois de terrain.
Le premier
chapitre
pr¨¦sente
le programme
P.P.R., en
insistant sur l'originalit¨¦ de la m¨¦thode, ainsi que les objectifs
de notre ¨¦tude et la m¨¦thodologie que nous avons employ¨¦e.
Le deuxi¨¨me chapitre analyse la place des petits ruminants
dans les
syst¨¨mes de production. Nous pr¨¦sentons d'abord les
d¨¦terminants des
syst¨¨mes d'¨¦levage,
puis
ZlORS
analysons les
pratiques de conduite des petits ruminants.
Le troisi¨¨me chapitre pr¨¦sente une analyse des pratiques
d'exploitation et de gestion des petits ruminants: leurs modalit¨¦s
et leurs d¨¦terminants.

4
7
*
CARTE 1 IMFLANTATICN
?ES XWv¡¯lS A ¨¹ S E N E G A L
, .
Kaymor
¡¯ a. .r. -80¡ã-
Zcohydfos r9so -1980

14
CHAPITRE 1
CADRE D'ETUDE ET METHODOLOGIE
1 LE CADRE D'ETUDE
Les chercheurs du programme P.P.R. ont d¨¦velopp¨¦ un syst¨¨me
d¨¦nom¨¦ "Panurge". Son objectif est l'¨¦tude des inter-relations
entre la pathologie et la productivit¨¦ des petits ruminants dans
les milieux d'¨¦levage traditionnels des zones sah¨¦liennes aux
zones soudano-guin¨¦ennes (carte 1).
Cette ¨¦tude est fond¨¦e sur le suivi d¨¦mographique des petits
ruminants,
c'est-¨¤-dire
sur
l'enregistrement
des
¨¦v¨¨nements
d'entr¨¦e: naissances et flux individus entrant dans la population,
et des ¨¦v¨¨nements de sortie: morts, transferts et exploitation
d'individus sortant de la population.
A ce suivi d¨¦mographique qui constitue le.noyau de base du
syst¨¨me, sont ajout¨¦s deux "modules d'investigation permanente":
module
zootechnique de contr?le des
performances pond¨¦rales""des
animaux: contr?le de la croissance des
jeunes
et de l'¨¦volution pond¨¦rale des adultes au moyen de
protocoles de pes¨¦e;
un
module de
suivi
sanitaire:
suivi
individuel des cas de maladie et suivi de l'¨¦volution de foyers de
maladies dans les troupeaux (Landais, Faug¨¨re, 1990).
Architecture de base du syst¨¨me "Panurge".
(Landais, Faug¨¨re, 1990)

GRAPHIQUE 2

15
11 Le module d¨¦mographique
111 Le
recueil
des
informations
dans
les
troupeaux
** L'identification individuelle des animaux.
Le suivi individuel des animaux repose sur l'identification
de chaque animal et l'enregistrement s¨¦par¨¦ des informations le
concernant. Ce suivi est n¨¦cessaire pour conna?tre avec pr¨¦cision
l'?ge
des
animaux
ainsi
que
pour
suivre
leurs
transferts
successifs et parfois fr¨¦quents d'un troupeau ¨¤ l'autre.
** L'observateur.
L'observateur est un agent technique de l'¨¦levage qui a la
comp¨¦tence
requise pour effectuer les relev¨¦s zootechniques et
identifier les sympt?mes rencontr¨¦s.
** L'¨¦chelle d'observation et le rythme des visites.
L'unit¨¦ d'observation retenue est celle du "troupeau de
concession", identifi¨¦ par le nom du village et le nom du chef de
concession. Ce troupeau est d¨¦fini comme l'ensemble des animaux
plac¨¦s sous la responsabilit¨¦ d'un chef de concession et r¨¦sidant
la nuit dans cette concession. Tous les flux d'animaux (entr¨¦e,
sortie) sont ¨¦valu¨¦s ¨¤ la fronti¨¨re de la concesion.
L'observateur doit effectuer un passage bimensuel ¨¤ jour
fixe dans chacune des concessions suivies.
** Les supports de recueil d'informations.
A chaque visite,
l'observateur s'attache ¨¤ rep¨¦rer, avec
l'aide du responsable du troupeau les ¨¦v¨¨nements d¨¦mographiques
survenus
depuis
son
dernier
passage. Il
enresgistre
ces
informations sur divers types de fiches:
- fiche entr¨¦e et fiche sortie pour les mouvements
d'animaux;
- fiche mise-bas pour les avortement et les
naissances;
- fiche de marquage lors de l'identification ou
de la r¨¦-identification d'un animal;
Nous d¨¦crirons ¨¤ titre d'exemple la fiche sortie pour rendre
compte de la diversit¨¦ des informations recueillies (graphique 2:
fiche sortie).
Les premi¨¨res
rubriques permettent d'identifier l'animal
concern¨¦ (num¨¦ro, num¨¦ro de la m¨¨re, nom du responsable, nom du
village...) et
rappellent
ces
principales
caract¨¦ristiques
(esp¨¨ce, sexe,. ..) qui sont d¨¦j¨¤ connues et seront v¨¦rifi¨¦es.
Viennent
ensuite
les
rubriques
permettant de
d¨¦crire
l'¨¦v¨¨nement et ses circonstances: la nature de la sortie doit ¨ºtre
pr¨¦cis¨¦e en cochant l'une des r¨¦ponses propos¨¦es et, dans certains
cas, des pr¨¦cisions doivent ¨ºtre apport¨¦es.
.

GRAPHIQUE 3
FICHIER ETAT-CIViL
!DENTIFICATi9?4 i -ilurko aniaai: 24374
-Nuako a¨¦reiranq dans port¨¦e:
i -Sexe: F
-Type q¨¦netique: 3
1 - Gate naissance:t1$Mbd5
-hode naissance: S
ELE?AGE CE CASE¡¯-O/H: N CASTRATION -Clqe a castration:
nois
-!!Ode:
LOCALISATIOII
-Vi 1 laqe: BlJ
-NO~ responsable troupeau: Ml!8
HOtE ACQUISITION -Ne dans le troupeau:N
autre type d¡¯entree 1 -Date: 100?95
-Age: 1787 jours
I -Pol&: 7.1 iq
-Dentition- . 1
1 -Cir<ons tance: GOti
-0rioine q¨¦oqraphique: CO
en ca5 d¡¯iXHAT -Type¡¯vendeur:
-Prix achat:
cfa -0riqine fonds:
GerniPre peske connue :
kq A
jours
SORTIE 0
-9ate: 161095
-Aqe: 17113 jours
-Etat entretien:
-Circonstance: YOR
-Destination qeoqraphioue:
en cas de t!ORT
-Cause iort: ML
-Diagnostic pos¨¦: 6
en cas d'AEMTTd6E -Raison abattage:
en cas de VEHTE
-Raison rente:
-Type acqkeur:
-Prix qente:
cfa
-Destination fonds:
EXEMPLE D¡¯EtlREGlSTREMENT

16
112 La validation et la saisie des donn¨¦es
Les
informations
collect¨¦es
dans
les
troupeaux
sont
contr?l¨¦es ¨¤ trois niveaux successifs:
- Sur le terrain,
par des contr?les p¨¦riodiques
d'inventaire r¨¦alis¨¦s dans chaque troupeau ¨¤ partir d'une fiche
inventaire. Il y figure quelques renseignements
de base sur chaque
animal pr¨¦sent dans la concession;
- Au bureau (localement), lors de la transcription
quotidienne par l'observateur des informations v¨¦hicul¨¦es par les
fiches d'¨¦v¨¨nement sur un fichier manuel: validation et saisie
primaire;
- Au bureau central (Dakar), lors de l'enregistrement
informatique des donn¨¦es ¨¤ partir de ces m¨ºmes fiches d'¨¦v¨¨nement:
validation et saisie secondaire.
L'informatisation du syst¨¨me r¨¦pond ¨¤ trois objectifs:
- Am¨¦liorer la qualit¨¦ des donn¨¦es saisies par des
tests de coh¨¦rence *
- Organiser et
contr?ler le travail de terrain:
l'¨¦dition informatique de listes d'animaux tri¨¦s par ordinateur
suivant certains crit¨¨res permet de confronter ¨¤ tout moment des
informations
contenues dans les fichiers informatiques et la
r¨¦alit¨¦ du terrain;
- Permettre le traitement de l'information puis
l'analyse statistique des donn¨¦es: les, informations v¨¦hicul¨¦es par
les fiches d'¨¦v¨¨nement sont stock¨¦es dans divers fichiers en vue
de leur analyse ult¨¦rieure.
Le fichier ¨¦tat-civil des animaux
(graphique 3)
contient
les
informations:
identification,
g¨¦n¨¦alogie, date de naissance, etc... et les dates et causes des
mouvements (entr¨¦es, sorties).
Les traitements de donn¨¦es sont actuellement r¨¦alis¨¦s:
- par simple recours ¨¤ l'interrogation de la
base de donn¨¦es gr?ce ¨¤ une proc¨¦dure "Quid" de tri-s¨¦lection-
classement;
- ¨¤ l'aide d'un logiciel statistique SPSS/PC+
et de logiciels graphiques CHART et HPGRAPH.
12 Les modules compl¨¦mentaires
121 Le suivi des flux de sortie et d'entr¨¦e
d'animaux
A
cette
architecture de
base, un
certain
nombre
d'informations
compl¨¦mentaires
sont
recueillies de
mani¨¨re
syst¨¦matique
pour
analyser le
fonctionement
des
syst¨¨mes
d'¨¦levage.
Ces informations concernent principalement les flux
d'entr¨¦e et de sortie d'animaux dans les troupeaux suivis: leur
origine et leur destination,
les raisons de ces ¨¦v¨¦nements, les
prix d'achat et de vente, etc.
Ces
informations
sont
report¨¦es
respectivement
sur les
fiches
entr¨¦e et
les fiches
sortie. Au
niveau
du fichier
informatique, elles sont donc stock¨¦es dans le fichier ¨¦tat-civil.

.~ ----
CARTE 2: SITUATION GEOGRAPHIQUE DE L'ECHANTILLON DE KA!iMOR
.? .y: .WI Vers Kaffrine
GRAND BAO - BOL0
Vers Kaffrine
1
n SflKORONG\\
\\ Vers la
\\ GAMBIE
Echelle :1 /lOO 000
* Village Wolof
1 Padaff 1
WI)
6 Ndiay¨¨ne
( h¡¯DI )
n Village Toucouleur
2 Padaff 2
(PA2)
7 L¨¦ona
(LEO)-
ti Piste principale
3 Padaff 3
(PA3)
8 Keur Dianko
(KDI ) .
& Piste secondaire
4 Padaff 4
(PA4)
9 Ndakhar Karim ( NDK )
FASSI Bolon
5 K. Moussa B? ( KMB )
10 Dialacouna
(PJ-N
@B Chef lieu de
communaut¨¦ rurale

17
122 Des enqu¨ºtes sur les pratiques d'¨¦levage
Un certain nombre d'enqu¨ºtes compl¨¦mentaires ont ¨¦t¨¦ mises
en place. Elles ont une dur¨¦e limit¨¦e dans le temps. Elles sont
r¨¦alis¨¦es dans le but de mieux appr¨¦hender les donn¨¦es recueillies
par le suivi.
Toutes
les
informations
micro-¨¦conomiques
recueillies
(causes, dates, nombre,etc.. .de sortie et d'entr¨¦e) sont analys¨¦es
gr?ce ¨¤
des
va-et-vient
permanents
entre
les
fichiers
informatiques,
les analyses statistiques et des enqu¨ºtes sur le
terrain.
Ces investigations sont consid¨¦r¨¦es comme centrales pour
l'¨¦tude des syst¨¨mes d'¨¦levage parce qu'elles fournissent des cl¨¦s
d'interpr¨¦tation essentielles concernant d'une part la variabilit¨¦
des performances techniques et ¨¦conomiques (¨¦valuation des effets
et des cons¨¦quences des pratiques d'¨¦levage) et d'autre part les
objectifs poursuivis par les ¨¦leveurs et les strat¨¦gies qu'ils
mettent en oeuvre pour y parvenir (analyse des d¨¦terminants des
pratiques d'¨¦levage).
2 LES OBJECTIFS ET LA MEX'HODOLOGIE DENOTREETUDE
21 Les objectifs de notre ¨¦tude
Nus avons travaill¨¦ durant deux mois sur la zone de Kaymor
(carte 1). Notre travail s'est articule en trois partie:
- une ¨¦tude de la place des syst¨¨mes d'¨¦levage des
petits ruminants dans les syst¨¨mes de production;
- une analyse des pratiques de conduite des petits
ruminants;
- une analyse des pratiques de gestion des petits
ruminants.
Ce travail
s'inscrit dans le cadre plus g¨¦n¨¦ral d'une
analyse de toutes les donn¨¦es du suivi de la r¨¦gion de Kaymor:
donn¨¦es du suivi d¨¦mogragraphique, du suivi sanitaire et du suivi
des performances pond¨¦rales.
22 La m¨¦thodologie
221 La place des syst¨¨mes d'¨¦levage des petits
ruminants dans les syst¨¨mes de production.
Cette analyse repose sur une ¨¦tude bibliographique et des
r¨¦sultats d'enqu¨ºtes.

TABLEAU 1: LES CARACTERISTIQUES DES DIFFERENTES ENQUETES MENEES
Enqu¨ºte sur les
Enqu¨ºte qyr les
Enqu¨ºte sur les Enqu¨ºte sur les
Enqu¨ºte sur les
Enqu¨ºte sur les
pratiques de
pratiqqes de
pratiques de
pratiques de
pratiques de
pratiques de
gardiennage
compl¨¦meqtation
logement
traite
vente et abattage
confiage
et d'abreyvement
observation
enqu¨ºte par
enqu¨ºte par
enqu¨ºte par
directe
I
entretien
entretien
entretien
type d'enqu¨ºte
~~ I ~~~~
factuelle
I
factuelle
opinion
opinion
semi-
semi-
directif
I
/
directif
directif
directif
directif
nous-m¨ºmes
I
observateur
observateur I
observateur
observateur tnous
nous-m¨ºmer
dur¨¦e
-7
-
10'
4'
2'
10'
5' ¨¤ 20'
date
/
ao?t-sept. 89
novembre 89
novembre 89
novembre 89
octobre 89
d¨¦cembre 89
nov.-d¨¦c. 89
Les questionnaires d'enqu¨ºte sont plac¨¦s en annexes

18
Les caract¨¦ristiques g¨¦n¨¦rales des diff¨¦rentes enqu¨ºtes men¨¦es:
Les enqu¨ºtes realisees (sauf l'enqu¨ºte sur les pratiques de
gardiennage)
ont pour cible les ¨¦leveurs de la zone de Kaymor.
L'¨¦chantillon des ¨¦leveurs enqu¨ºt¨¦s correspond ¨¤ l'ensemble des 89
concessions
suivies
par le programme en 1989.
Dans
certains
villages, toutes les concessions sont suivies. En moyenne le suivi
porte sur 65 ¨¤ 90 p. cent des concessions d'un m¨ºme village. Dans
un troupeau de concession, il arrive qu'une partie du troupeau ne
soit pas suivie (refus d'un des membres de la concession). Cette
situation se
rencontre
rarement.
Cependant,
elle ent?che d'un
biais
les
analyses portant sur la taille des troupeaux de
concession.
Ces enqu¨ºtes ponctuelles sont faites ¨¤ l'int¨¦rieur de la
concession.
L'entretien
collectif est r¨¦alis¨¦
avec le chef de
concession et plusieurs femmes ou seulement avec des femmes.
Le tableau 1 pr¨¦sente les diff¨¦rentes caract¨¦ristiques des
enqu¨ºtes men¨¦es.
L'enqu¨ºte sur les syst¨¨mes de production lanc¨¦e par C.H.
Moulin a pour objectif de
replacer l'¨¦levage des petits ruminants
dans
son
environnement
g¨¦n¨¦ral:
identification
des
cultures
pratiqu¨¦es,
des
esp¨¨ces
animales pr¨¦sentes et des types de
traction
animale
utilis¨¦s
dans
les
dfff¨¦rentes
concessions
(enqu¨ºte factuelle).
Nous avons compl¨¦t¨¦ certaines caract¨¦ristiques des syst¨¨mes
de production par des entretiens informels aupr¨¨s de quelques
¨¦leveurs suivis.
222 Les pratiques de conduite des petits
ruminants (graphique 4)
Elles ont ¨¦t¨¦ appr¨¦hend¨¦es ¨¤ l'aide d'enqu¨ºtes:
- des enqu¨ºtes sur les pratiques de compl¨¦mentation,
de logement, d'abreuvement et de traite men¨¦es par C.H. Moulin,
dont l'objectif ¨¦tait de saisir la diversit¨¦ des modalit¨¦s des
diff¨¦rentes pratiques de conduite mises en oeuvre par les ¨¦leveurs
(enqu¨ºtes factuelles).
- une enqu¨ºte sur les pratiques de gardiennage que
nous
avons
men¨¦e
aupr¨¨s des bergers
salari¨¦s des diff¨¦rents
villages pour compl¨¦ter cette ¨¦tude des pratiques de conduite des
petits ruminants.
223 Les
pratiques de
gestion
des
petits
ruminants.
L'analyse des pratiques de gestion repose sur l'analyse des
flux de sortie et d'entr¨¦e des animaux dans
les diff¨¦rents
troupeaux de concession.
Les donn¨¦es du suivi stock¨¦es dans le fichier ¨¦tat-civil
nous permettent de les appr¨¦hender avec pr¨¦cision, mais elles ne
suffisent pas
toujours
pour
comprendre
les
causes et
les
cons¨¦quences de ces pratiques. Des enqu¨ºtes sur les pratiques de --
gestion ont aid¨¦ ¨¤ les comprendre. La m¨¦thodologie mise en place
est fond¨¦e sur la compl¨¦mentarit¨¦ entre les donn¨¦es quantitatives

GRAPHIQUE 4
Etat ?I t + 1
l+
1
, ¡®_ 1
/1
renouvellement

F-----Id¡±
A
)
- Classification des pratiques d¡¯¨¦levage
et processus de production.
(Landais 19871.

19
du fichier et les donn¨¦es qualitatives des enqu¨ºtes: nous avons
donc effectu¨¦ des va-et-vient entre le fichier ¨¦tat-civil et les
enqu¨ºtes de terrain.
Le fichier ¨¦tat-civil.
Le suivi a d¨¦but¨¦ dans la r¨¦gion de kaymor en 1984. La
premi¨¨re ann¨¦e de suivi est caract¨¦ris¨¦e par un nombre important
de concessions en arr¨ºt de suivi, qui sont en nombre n¨¦gligeable
au cours des ann¨¦es suivantes. Pour ¨¦viter le biais constitu¨¦ par
ce type de sortie, nous n'avons commenc¨¦ notre analyse qu'en 1985.
Cependant l'effectif de l'¨¦chantillon n'est pas encore constant
car en
juillet 1986 le
suivi
commence dans
le village de
Dialacouna. A partir de cette date, nous pouvons consid¨¦rer que le
travail s'est effectu¨¦ ¨¤ ¨¦chantillon constant: c'est-¨¤-dire sur
environ 90 concessions r¨¦parties dans 7 villages dont un est
divis¨¦ un 4 quartiers
L'analyse de la cyclicit¨¦ dee variations d'effectifs et des
flux au cours des mois et des ann¨¦es nous a conduit ¨¤ choisir des
p¨¦riodes d'¨¦tude entre le ler juillet d'une ann¨¦e et le 30 juin de
l'ann¨¦e suivante. Nous ¨¦tudierons les quatre exercices: 1985-86 ¨¤
1988-89.
- L'analyse des fluctuations d'effectifs est r¨¦alis¨¦e dans
un premier temps sur l'ensemble des petits ruminants suivis, par
interrogation directe du fichier ¨¦tat-civil. Nous avons repris
cette ¨¦tude au niveau de deux villages (L¨¦ona et Dialacouna), afin
de voir si des variations comparables se produisent ¨¤ cette
¨¦chelle.
- Les diff¨¦rentes circonstances de sortie et d'entr¨¦e ont
¨¦t¨¦ analys¨¦es ¨¤ l'aide du logiciel statistique SPSS/PC+.
Les .diff¨¦rentes causes de sortie appr¨¦hend¨¦es par le
suivi ont ¨¦t¨¦ regroup¨¦es en six cas:
- mort et disparition
- abattage
- vente, vente sous la m¨¨re (concerne les
produits), vente m¨¨re suit¨¦e (concerne la
m¨¨re) et troc
- d¨¦part en confiage et fin de confiage
- don, dot et h¨¦ritage
- inconnu
De m¨ºme pour les causes d'entr¨¦e:
- achat, achat sous la m¨¨re, achat m¨¨re suit¨¦
et troc
- arriv¨¦e en confiage et retour de confiage
- don, dot, h¨¦ritage
- inconnu
Les flux de sorties par abattage et par vente ont ¨¦t¨¦
analys¨¦s avec plus de pr¨¦cision:
cumul et tri en fonction de
.
certains crit¨¨res, analyse par classes d'?ge.

20
Les prix de vente analys¨¦s
correspondent ¨¤ des
moyennes glissantes (prix de vente par mois pond¨¦r¨¦ sur 3 mois).
PPi=(ni-l*Pi-I+n i*Pi+nitl*Pitl)/(ni-l+ni+nitl)
avec PPi: prix de vente pond¨¦r¨¦ au mois i
Pi: prix de vente moyen au mois i
ni: nombre de vente au mois i
Ce
calcul de
moyenne
glissante
permet de
faire
une
correction sur les dates de ventes, parfois approxim¨¦es au mois
pr¨¨s, mais surtout ¨¦vite de donner de l'importance ¨¤ des mois
pendant lesquels il y a peu de ventes (faug¨¨re et al, 1990).
Nous avons effectu¨¦ des analyses de variante et des
tests du Xhi-2 sur les prix de vente.
Les flux de confiage sont appr¨¦hend¨¦s au niveau du
suivi par quatre codifications. Il faut se placer du point de vue
du responsable du troupeau.
* entr¨¦e par confiage:
"arriv¨¦e en confiage", l'animaf pi
appartient ¨¤ une personne ¨¦trangere ¨¤ la
concession, lui a ¨¦t¨¦ confi¨¦ (ARC);
"retour de confiage", il a r¨¦cup¨¦r¨¦
l'animal appartenant ¨¤ un membre de la
concession et qui avait ¨¦t¨¦ confi¨¦ ¨¤ un
autre ¨¦leveur (RE~).
* sortie par confiage:
"d¨¦part en confiage", l'animal appartenant
¨¤ un membre de la concession a ¨¦t¨¦ confi¨¦ ¨¤
un autre ¨¦leveur (DEC);
"fin de confiage", l'animal appartenait ¨¤
une personne ¨¦trang¨¨re ¨¤ la concession
qui l'a r¨¦cup¨¦r¨¦ (FIC).
On peut r¨¦sumer ces flux sur un sch¨¦ma:
Troupeau de concession
IFJ animal appartenant ¨¤ une personne ¨¦trang¨¨re
¨¤ la concession
fTJ animal appartenant ¨¤ un membre de la
concession
.
Les enqu¨ºtes r¨¦alis¨¦es sur les pratiques de confiage ont mis
en
¨¦vidence
un probl¨¨me au
niveau de
l'interpr¨¦tation
des

21
codifications par les observateurs. Nous avons donc regroup¨¦ pour
les analyses les entr¨¦es par confiage (ARC + REC) et les sorties
par confiage (DEC + FIC).
Les enqu¨ºtes de terrain.
Pour
comprendre
les
r¨¦sultats
obtenus
apr¨¨s
quelques
traitements des donn¨¦es du fichier, nous avons mis en place des
enqu¨ºtes sur les pratiques de gestion:
- une
enqu¨ºte
sur
les
pratiques de
vente et
d'abattage qui a pour but de comprendre les raisons et les
circonstances d'une vente ou d'un abattage:
choix de l'animal,
centre de d¨¦cision, r¨¨gle de d¨¦cision...(enqu¨ºte d'opinion). Cette
enqu¨ºte a
¨¦t¨¦
contitu¨¦e
apr¨¨s un
premier passage aupr¨¨s de
quelques ¨¦leveurs interrog¨¦s de mani¨¨re informelle;
- une enqu¨ºte sur les pratiques de confiage que nous
avons r¨¦alis¨¦e nous-m¨ºme du fait de la complexit¨¦ des pratiques de
confiage.
Elle ¨¦tait d'autre part souvent accompagn¨¦e de questions
informelles.
Son
objectif
¨¦tait
d'appr¨¦hender
les diff¨¦rentes
raisons et circonstances du confiage (enqu¨ºte d'opinion).
Entre chaque mission,
nous
avons
continu¨¦
les analyses
statistiques sur le fichier ¨¦tat-civil...

22
Nous pouvons r¨¦sumer notre m¨¦thodologie par le sch¨¦ma
suivant:
sanitaire*
suivi
c--.
/
/
\\
I:r>
/ enqu¨ºte sur \\
,les pratiques
\\d'agr¨¦gation
I
\\
4
- -
\\
--4
/enqu¨ºte sZr\\
circonstances de
- - -$es pratiques)
ortie et d'entr¨¦
,de conduite,
\\
/
---A
\\
//enqu¨ºte sur
/enqu¨ºte sur\\
les pratiques'
$es pratiques\\
(d'exploitation/]
,de traite /
\\ valorisation,
\\
/
\\
--k
\\
0
- - -
modules permanents
- - - modules additionnels
?k
modules du suivi non utilis¨¦s lors de notre ¨¦tude
Architecture compl¨¨te du syst¨¨me
d'investigation du programme P.P.R.
(Landais, Faug¨¨re 1990)

GRAPHIQUE 5
PLUVIOMElRIE MENSUELLE
KAYMOR
m n
-.
.., ...<
.
.
.
.
<...... . . . . ..<.....<..................
,... ..<... . . . . . _. . . .._.................... .
600
<. ...<....
...¡± ..,<< . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...<...__
600
.................................
...
400
.................................
.¡°.
300
. . . .
200
100
-IL
. .
0 135791113579ll13579ll13679~13579ll13679ll
84
1
86
1
88
1
87
t
88
1
89
1
GRAPHIQUE 6
PLUVIOMETRIE ANNUELLE
REGION DE KAYMOR
m m
,,__,
__,,,,,-, ,_,
.,,,_,,_,,,,
,, .,, .,_ ._..._.
__.
__ ,.,_<. <.......
. I
-.......
.._.¡±
..-....
e...............?-...-..-
.--.---------..--
84
85
87
88
89
annee
* moyenne annees av,70
-- moyenne annees 70-89
--.
.--_ll--. _-. -~~.--_--_- ----~

23
CHAPITRE II
SYSTEME DE PRODUCTION ET ELEVAGE DES PETITS RUMINANTS
1 LES DETERMINANTS DES SYSTEMES D'ELEVAGE
Dans cette partie, nous avons largement utilis¨¦ des donn¨¦es
de la th¨¨se de P. Lhoste (1986) pour pr¨¦senter les d¨¦terminants
des syt¨¨mes d'¨¦levage.
11 Contraintes et potentialit¨¦s d'un milieu soudano-
sah¨¦lien.
Situ¨¦ au sud du bassin arachidier et du Sine-Saloum, proche
de la fronti¨¨re gambienne, le d¨¦partement de Nioro-du-Rip o¨´ se
trouve la communaut¨¦ rurale de Kaymor est situ¨¦ en milieu soudano-
sah¨¦lien.
111 Les contraintes climatiques
Le climat est caract¨¦ris¨¦ par deux saisons bien tranch¨¦es
(graphique 5).- une saison des pluies ou hivernage allant en
moyenne du 15 juin au 15 octobre,
- une saison s¨¨che avec 8 ¨¤ 9 mois durant laquelle
les
rares et
faibles pr¨¦cipitations n'influent Pas
sur la
v¨¦g¨¦tation.
La premi¨¨re caract¨¦ristique de ce climat est sa grande
variabilit¨¦ interannuelle:
- une moyenne de 645 mm de 1970 ¨¤ 1989, avec des
extr¨ºmes allant de 450 ¨¤ 1030 mm (tableau 2);
- une
moyenne de 44 jours de pluies,
avec des
extr¨ºmes allant de 29 et 70 jours (tableau 3).
La deuxi¨¨me caract¨¦ristique climatique est la diminution de
la pluviom¨¦trie annuelle moyenne qui a caract¨¦ris¨¦e les vingt
derni¨¨res ann¨¦es par rapport aux ann¨¦es pr¨¦c¨¦dentes. Cette moyenne
est pass¨¦e de 900 ¨¤ 645 mm soit une r¨¦duction de 29 p.cent
(graphique 6).
Le
suivi
des
troupeaux a
d¨¦but¨¦ en
1984.
Nous nous
interesserons donc plus particulierement
¨¤ la pluviom¨¦trie des
ann¨¦es 1984 ¨¤ 1989.
Avec l'ann¨¦e 84 s'ach¨¨ve une s¨¦rie d'ann¨¦es tr¨¨s s¨¨ches o¨´
la pluviom¨¦trie ne d¨¦passait pas 500 mm. Les ann¨¦es 85, 86, 87, 89
ont connu une pluviom¨¦trie de 700 mm environ, avec une r¨¦partition
mensuelle des
pr¨¦cipitations tr¨¨s
variable. 85, 87 et 89
pr¨¦sentent une bonne r¨¦partition des pluies, contrairement ¨¤ 86

TABLEAU 2
PLWIOMETRIE
REGION DE KAYMOR
/juin Ijuil Jao?t~ Isept locto ) total
I
1177.0
102.8
93.8
99.4
473.0
I 1985 I
~
36.7
195.6
215.9
204.6
66.5
719.3
I 1986 1 17.5
23.4
81.5
287.8
257.1
35.6
702.9
124.2 (134.8
244.2
99.4
99.3
701.9
37,0
205.7
557.3
184.3
29.4
1029.3
180.5 1129.7 1232.8 1117.8 126.5 ] 688.4)
TABLEAU 3
JOURS DE PLUIE
REGION DE KAYMOR
oct0
T
mai
juin
juil
ao?lt
sept
total
1984
=I=l
1
l 8
10
10
9
37
~
15
14
3
50
1986
I
1
I
2
I
6
5
51
1987
1988
I
~
1989
I
1
I
10
1
12
L

24
(77 p.cent des pluies aux mois d'ao?t et septembre). L'ann¨¦e 88 a
connu une pluviom¨¦trie ¨¦lev¨¦e
(1029 mm) comparable ¨¤ celle des
d¨¦cennies ant¨¦rieures a l'ann¨¦e 70.
Les cons¨¦quences de la pluviom¨¦trie d'une ann¨¦e se font
ressentir l'ann¨¦e suivante, en ce qui concerne l'exploitation des
animaux.
En
effet
avec
une faible pluviom¨¦trie,
les r¨¦coltes
seront m¨¦diocres et les ¨¦leveurs devront vendre des animaux pour
assurer leur alimentation en fin de saison s¨¨che et en hivernage
jusqu'aux premi¨¨res r¨¦coltes.
la temp¨¦rature et
l'ensoleillement sont les deux autres
facteurs climatiques contraignants pour la production agricole. La
r¨¦gion de Kaymor se situe aux alentours de l'isotherme 27"C, avec
un minimum de 15¡ãC en janvier et un maximum de 4O'C pendant les
mois d'avril et mai.
L'alternance des saisons est d¨¦crite avec plus de nuances
par le calendrier des paysans Wolofs.
~P¨¦riode
Apellation Wolof
hivernage ou saison des pluies............Navet
juillet-septembre
post-hivernage............................Lolly
octobre-d¨¦cembre
saison s¨¨che..............................Noor
janvier-mai
pr¨¦-hivernage.............................Sebet
juin
Le Noor correspond ¨¤ la p¨¦riode pendant laquelle les champs
sont libres. Le Sebet d¨¦bute avec la pr¨¦paration des sols, et
s'ach¨¨ve avec les premi¨¨res pluies. La fin du Lolly correspond ¨¤
la fin du battage de l'arachide, qui marque l'ach¨¨vement de la
campagne agricole.
112 La morpho-p¨¦dologie
Du point de vue g¨¦ologique,
le sud du Sine-Saloum est
caract¨¦ris¨¦ par des d¨¦pots s¨¦dimentaires du "continental terminal"
mis en place ¨¤ la fin du tertiaire; ces s¨¦diments de gr¨¨s argileux
ont une ¨¦paisseur variable et sont parfois couverts d'une cuirasse
ferrugineuse (Atlas du S¨¦n¨¦gal, 1980).
.
La
topographie va
¨ºtre
la
principale
cause de
diff¨¦renciation des sols ¨¤ l'int¨¦rieur de notre r¨¦gion:
- sur les berges du Bao-Bolon,
les remont¨¦es de sel,
dues aux incursions marines,ont mis en place des sols halomorphes,
peu denses.

25
- pour les autres parties de la r¨¦gion, les sols sont
ferrugineux tropicaux ou faiblement ferralitiques. La cuirasse est
souvent pr¨¦sente ¨¤ profondeurvarible selon la topographie et le
degr¨¦ d'¨¦rosion. L¨¤ o¨´ la cuirasse est proche, on trouve un sol
peu ¨¦pais, avec une teneur forte en gravillons mais un horizon
superficiel riche en argile, qui le rend lourd ¨¤ travailler. Ces
sols portent surtout des p?turages. Les terrasses colluviales et
les plateaux portent des sols plus profonds souvent ferralitiques,
assez sableux, donc plus meubles. Ils sont sensibles ¨¤ l'¨¦rosion
d¨¨s qu'ils pr¨¦sentent une l¨¦g¨¨re pente. Enfin une zone l¨¦g¨¨rement
d¨¦pressionnaire ¨¤ l'est de la zone
(L¨¦ona)
comporte un sol ¨¤
pseudogley tr¨¨s mouill¨¦ en saison des pluies qui peut porter de
bons p?turages.
113 La
v¨¦g¨¦tation
naturelle en
voie de
disparition
La for¨ºt soudanienne, ¨¤ tapis herbac¨¦ a ¨¦t¨¦ progressivement
remplac¨¦e par une formation r¨¦siduelle ¨¦claircie. Cette ¨¦volution
est principalement li¨¦e ¨¤
l'activit¨¦ humaine;
extension des
surfaces
cultiv¨¦es et pr¨¦l¨¨vement
de bois de feu. La culture
attel¨¦e a permis d'accro?tre la surface cultiv¨¦e par travailleur
et a donc progessivement restreint les zrnips de parcours. Son
utilisation a ¨¦galement entra?n¨¦ l'arrachage des arbres situ¨¦s
dans les champs. Ainsi les arbres sont devenus rares dans les
zones cultiv¨¦es, et les p?turages ne persistent que dans les zones
les moins favorables ¨¤ la culture: affleurement de cuirasse,
bordure de plateaux, glacis de raccordement, zones au sol peu
profond. Certains villages se trouvent ¨¤ l'heure actuelle priv¨¦s
de p?turages (Ndakhar Karim).
114 L'eau
Chaque village est ¨¦quip¨¦ d'un puits ma?onn¨¦ avec uncaptage
et une poulie. L'exhaure est exclusivement manuelle. L'eau puis¨¦e
n'est pas sal¨¦e. Cette eau est bue par les hommes et les animaux.
12 Le milieu humain et les syst¨¨mes de production
121 Le milieu humain
Les Wolof forment l'ethnie majoritaire de la r¨¦gion. Dans
les 7 villages ¨¦tudi¨¦s, 6 sont ¨¤ dominante Wolof, quelques Peuls
habitent ¨¦galement ces villages. Un seul village (Keur Moussa B?)
est d'ethnie Toucouleur.
Ce dernier village est tr¨¨s largement
domin¨¦ par la forte personnalit¨¦ d'un marabout. Il contr?le la
commercialisation de l'arachide et des autres productions. Gros
propri¨¦taire de petits ruminants, il a impos¨¦ des r¨¨gles de
confiage en sa faveur.
P¨¦lissier (1966) note une certaine homog¨¦n¨¦it¨¦ du milieu
physique et une monotonie du paysage qui, associ¨¦e ¨¤ une pression

26
d¨¦mographique modeste, ne justifiait pas en 1966 d'importantes
diff¨¦rences dans l'occupation des sols:
"les seules sources de distinctions sont d'ordre historique
et ¨¦conomique et se ram¨¨nent ¨¤ trois:
- l'in¨¦gale anciennet¨¦ des villages;
- les sp¨¦cialisations ethniques lorsqu'elles
subsistent;
- l'int¨¦gration plus ou moins accentu¨¦e dans
l'¨¦conomie sp¨¦culative".
D'apr¨¨s Lhoste, l'¨¦migration Wolof r¨¦cente s'est superpos¨¦e
¨¤ un peuplement plus ancien dispers¨¦,
form¨¦ de villages Wolof,
Toucouleur et Peu1 s¨¦dentaris¨¦s.
Les plus
anciens villages se
sont
install¨¦s sur
les
terrasses colluvio-alluviales, plus riches et plus fertiles. Les
vilages plus r¨¦cents sont situ¨¦s sur des sols peu profonds (cas de
Padaff).
L'extension des villages est limit¨¦e par les villages
environnants.
Les villages Wolof s'organisent
en diff¨¦rents quartiers
autour d'une place centrale. Le nombre de concessions par villages
varie de 10 ¨¤ 15.
Chaque concession ou
carr¨¦
qui
constitue
l'unit¨¦ de
r¨¦sidence de base, regroupe une famille ¨¦largie, le chef de carr¨¦,
ses femmes, leurs enfants et un nombre variable d'ascendants et
collat¨¦raux. La production agricole s'organise ¨¤ l'¨¦chelle de la
concession.
Les
concessions regroupent 10 ¨¤ 20 personnes en
moyenne.
Parfois
deux ou
plusieurs
fr¨¨res vivent
ensemble:
l'autorit¨¦ revient alors ¨¤ l'homme le plus ag¨¦.
122 L'environnement ¨¦conomique: les march¨¦s
Les ¨¦leveurs peuvent aller au march¨¦ tous les jours de la
semaine:
- lundi: Ndoffane
d¨¦partement de Kaolack
- mardi: Nioro du Rip
d¨¦partement de Nioro
- mercredi: Mabo
d¨¦partement de Kafrine
- jeudi: Ndiba Ndiay¨¨ne d¨¦partement de Nioro
- vendredi:Prokhane
- samedi: Ndiaw
d¨¦partement de Kafrine
- dimanche: Farra Feni Gambie
M¨¦dina Saba d¨¦partment de Nioro
Cependant, ils vont pr¨¦f¨¦rentiellement au march¨¦ de Mabo,
Ndiba Ndiay¨¨ne et Farra Feni, march¨¦s plus importants, surtout
pour les petits ruminants.
Pour la vente de leurs productions (animaux, r¨¦coltes) et
pour l'achat de produits vivriers, agricoles..., chaque concession
est ind¨¦pendante sauf dans le village de Keur Moussa B?. Dans ce
dernier village, un membre de la famille du marabout est envoy¨¦
sur les march¨¦s, il est charg¨¦ de vendre et d'acheter au nom de
tous les ¨¦leveurs.

27
123 Les syst¨¨mes de production
D'apr¨¨s Lhoste,
les
syst¨¨mes de
culture
traditionnels
reposent sur le mil,
le sorgho et l'arachide. Selon P¨¦lissier
(1966) le ma?s constitue "un appoint alimentaire fort appr¨¦ciable
au moment de la soudure avant m¨ºme que le Souna (vari¨¨t¨¦ de mil ¨¤
cycle court)
soit m?r".
Le m¨ºme auteur pr¨¦cise que,
dans les
syst¨¨mes de production traditionnels de la r¨¦gion, l'association
agriculture-¨¦levage est peu marqu¨¦e.
** Les syst¨¨mes de culture
L'enqu¨ºte sur les
syst¨¨mes de production a permis de
identifier les cultures pratiqu¨¦es.
Chaque paysan cultive des c¨¦r¨¦ales qui sont presque en
totalit¨¦ autoconsomm¨¦es. Tous
cultivent du mil qui constitue
l'¨¦l¨¦ment de base de l'alimentation. Le ma?s, tr¨¨s appr¨¦ci¨¦, n'est
cultiv¨¦ que dans 42 p.cent des carr¨¦s et le sorgho dans 9 p.cent
des concessions. Le chef de carr¨¦ est responsable de ces cultures.
Elles doivent assurer l'alimentation de toute la famille durant
toute l'ann¨¦e.
Chaque femme est alternativement charger de la
pir¨¦paration des qepas,
pour lesquels elles re?oivent des mains du
chef de carr¨¦ les quantit¨¦s de c¨¦r¨¦ales n¨¦cessaire, qu'elle pourra
¨¦ventuellement troquer contre riz, du poisson...
A
ces
c¨¦r¨¦ales,
s¡®ajoutent d'importantes
surfaces en
cultures de rente, g¨¦n¨¦ratrices de revenus. L'arachide pratiqu¨¦e
dans 95 p.cent des concessions est une caract¨¦ristique du syst¨¨me
agraire de la r¨¦gion de Kaymor. Les surfaces en arachide sont
actuellement en d¨¦clin.
31 p.cent des concessions cultivent du
coton: dans certains villages, presque toutes les concessions se
sont lanc¨¦es dans cette sp¨¦culation (L¨¦ona,
Padaff). Les femmes
peuvent
¨¦galement
pratiquer
des
cultures de
rente.
Elles
apparaissent plus
touch¨¦es que les hommes par la suppression
r¨¦cente de la distribution gratuite de semences d'arachide. Les
revenus qu'elles tirent de ces cultures leur permettent d'¨ºtre
plus ind¨¦pendantes.
La rotation mil-arachide est de loin la plus importante.
La pr¨¦paration des sols d¨¦bute vers la fin du mois de mai.
Les
semis
s'organisent avec les premi¨¨res pluies:
selon les
ann¨¦es, cela peut aller de la mi-juin ¨¤ la mi-juillet. Les pointes
de travaux se situent autour des mois de juillet et d'ao?t.
** L'association agriculture-¨¦levage
Dans les syst¨¨mes de production traditionnels, il existait
peu d'int¨¦gration entre ces deux activit¨¦s.

28
- La traction animale
L'utilisation de la traction animale a conduit le paysan ¨¤
"int¨¦grer" des animaux, boeufs, vaches et chevaux ¨¤ l'exploitation
agricole: la conduite de ces animaux est ¨¦troitement li¨¦e ¨¤ la
gestion de l'exploitation agricole. Ces animaux qui contrairement
aux bovins extensifs sont log¨¦s dans la concession, font l'objet
d'une attention particuli¨¨re (soin, nettoyage, compl¨¦mentation).
La traction ¨¦quine et asine fortement implant¨¦e dans cette zone
comme dans
le reste du Sine-Saloum est une
caract¨¦ristique
importante de ces syst¨¨mes de production. Les chevaux auraient et¨¦
utilis¨¦s pour la traction dans le bassin arachidier d¨¨s les ann¨¦es
1930,
la traction ¨¦quine ayant ¨¦t¨¦ introduite avec le semoir ¨¤
arachide.
Puis la
SATEC
(Soci¨¦t¨¦
d'Aide
Technique et de
Coop¨¦ration) a commenc¨¦ ¨¤ d¨¦velopper la traction bovine ¨¤ partir
de
1967. A sa
suite,
les
chercheurs
des
UESS
(Unit¨¦s
Rxp¨¦rimentales du Sine-Saloum) ont mis un accent particulier sur
la traction bovine, la consid¨¦rant comme un facteur d¨¦terminant de
l'intensification agricole (Lhoste, 1966).
les r¨¦sultats de l'enqu¨ºte sur les syst¨¨mes de production
d¨¦crivent la r¨¦partition des animaux utilis¨¦s en traction animale.
R¨¦partition des animaux de trait utilis¨¦s par les ¨¦leveurs
Traction ¨¦quine et asine............ %
cheval uniquement.................45 %
cheval+?ne.........................4
%
?ne uniquement......................3 %
Traction ¨¦quine, asine et bovine....41 %
cheval+boeuf......................l6
%
cheval+vache............:..........lO %
cheval+boeuf+vache.................8
%
chevalt?netboeuf...................S
%
chevalt?netvache...................Z
%
Traction bovine .................... ..7 %
boeuf uniquement...................4 %
boeuftvache........................Z
%
vache uniquement...................1 %
Un seul ¨¦leveur d¨¦clare ne pas avoir acc¨¨s ¨¤ la culture
attel¨¦e.On remarque que la traction ¨¦quine reste dominante malgr¨¦
les efforts consentis pour vulgariser et d¨¦velopper la traction
bovine.
Les chevaux attel¨¦s ¨¤ une charrette
rendent de grands
services:
transport des r¨¦coltes, transport des person?es pour
aller au march¨¦ ou pour se rendre sur des parcelles eloignees...

TABLEAU 4
CARACTERISTIQUES QUANTITATIVES DES 4 GROUPES DE CONCESSIONS
&CUPES
Groupe I
G r o u p e I I
Groupe III
G r o u p e I V
Total
N = 53
N = 128
N = 245
¡®UARiAELE!
M.
E.S.
M. E.S.
MN (=ES.
M . y,:S.2¡¯ M .
1 E.S.
A C T
1,8
0,06
3,8
0,12
693
I 0.19 9,9
0,9
4,4
0,18
:
SALI
345
1 9
- 752 26
t
1195 55
I
1712
136
824
3 1
: {ares)
/¡®
-i-XT
0,30
0,08
0,05
0,02
0,oi
0,06
0,05
0,05
0,ll
TCT
0,70
0,08
0,89
0,07
1,58
0,12
2,38
0,32
1,lO
0,06
i
;

73-r
0,13
0,05
0,99
0,06
1,47
0,lO
2.29
0,27
1 ,OO
0,06
L
T?V
0
0
0,09
0,03
0,12
0,06
0,48
0,13
0,ll
0,02
!

BV?
0,17
0,lO
1,55
0,40
8,70
2,51
16.23
3.41
3,76
0,64
OVT
0,96
0,17
3,80
0,36
5,14
0.52
9,62
1,67
3,92
0.29
i
CF?
1,49
0.31
2,69
0,21
347
0,42
5,71
l,f3
2,82
0,19
V : Effectif du groupe , M : Moyenne , ES : Erreur standard
Lhoste, 1986
Uste des variables de I¡¯enqu&e exhaustive
A C T
Nombre d¡¯actifs suivant les normes ISRA = 1 homme - 1 actif, 1 femme = 05 actif, 1 enfant = 0,2
ou 0,5 actif selon I¡¯age.
SAU
Surface cultivee en 1982 (ha)
T A T
Nombre d¡¯anes de traction
T C T
Nombre de chevaux de traction
T B T
Nombre de paires de vaches de traction
TPV
Nombre de paires de vaches de traction
BVT
Nombre de bovins extensifs ou ¡°de rente¡±
O V T
Nombre d¡¯ovins
CPT
Nombre de caprins.

29
- L'utilisation de la fumure animale
La gestion de la fumure des bovins est organis¨¦e dans le
cadre d'une pratique particuli¨¨re de conduite:
"le parcage". En
saison s¨¨che, les bovins sont rassembl¨¦s la nuit sur des champs de
c¨¦r¨¦ales proches des cases,
afin de fertiliser ces parcelles en
concentrant la fumure animale. Ils sont en g¨¦n¨¦ral attach¨¦s ¨¤ des
piquets par une corde. Ce syst¨¨me de conduite reproductible et
simple permet
de les d¨¦placer p¨¦riodiquement sur diff¨¦rentes
parcelles.
En saison des cultures,
ils
sont parqu¨¦s sur des
jach¨¨res ext¨¦rieures.
Les d¨¦jections des petits ruminants ne sont pas toujours
valoris¨¦es (cf 222).
** L'¨¦levage
- Les esp¨¨ces pr¨¦sentes dans les concessions suivies sont:
ovins caprins bovins
bovins
bovins
chevaux ?nes
de trait extensif embouche
carr¨¦s
83%
84%
45%
9%
6%
06%
15%
i
Les petits ruminants et les chevaux pr¨¦sents dans presque
toutes les concessions,
sont une caract¨¦ristique importante des
syst¨¨mes de production de la r¨¦gion de Kaymor.
Les volailles sont pr¨¦sentes dans toutes les concessions.
Elles divaguent librement tout au long de l'ann¨¦e.
Toutes les vaches sont traites, le lait est un produit tr¨¨s
appr¨¦ci¨¦. Son prix est de 100 F CFA le litre.
Pour situer l'importance de l'agriculture et de l'¨¦levage
dans
les
concessions,
nous
pr¨¦sentons
les
r¨¦sultats de la
classification r¨¦alis¨¦es par P. Lhoste (1986). Il obtient quatre
groupes d'exploitations (tableau 4), mais ne distinque en fait que
trois groupes fonctionnels.
Les petites exploitations: elles ne poss¨¨dent pas en g¨¦neral
de bovins de traction mais ont recours ¨¤ la traction asine ou
¨¦quine.
La majorit¨¦ poss¨¨dent des petits. ruminants mais elles ont
rarement des bovins extensifs. Elles disposent de peu de terres et
d'un ¨¦quipement r¨¦duit.
Les exploitations moyennes: elles repr¨¦sentent la majorit¨¦
des exploitations.
Elles cultivent en moyenne 7,s ha avec 3,8
actifs.
Le cheptel de traction est ¨¦quilibr¨¦ entre chevaux et
bovins. Les bovins extensifs ne sont pr¨¦sents que dans quelques
exploitations.
les
grandes
exploitations:
elles
regroupent
les
deux
derniers groupes
de la classification.
Elles
sont
fortement
¨¦quip¨¦es en cheptel de traction ( plusieurs attelages de bovins et
de chevaux) et en
mat¨¦riel de culture
attel¨¦e.
La majorit¨¦
poss¨¨dent des bovins extensifs mais en nombre variable.

30
2 LES SYSTEMES D'ELEVAGE DES PETITS RUMINANTS
La premi¨¨re partie de ce chapitre, nous a permis de saisir
les
principaux
¨¦l¨¦ments
influen?ant
l'¨¦levage
des
petits
ruminants. Nous
allons maintenant aborder son
¨¦tude plus en
d¨¦tail.
21 Le peuplement animal
211 Les ovins
Chez les ovins,
les types g¨¦n¨¦tiques pr¨¦sents sont les
suivant:- le mouton Touabir, originaire de Mauritanie, typiquement
sah¨¦lien;
- le mouton Peul-Peul, d'origine ¨¦galement sah¨¦lienne, dont
l'aire de distribution couvre tout le nord du S¨¦n¨¦gal;
- le mouton Djallonk¨¦,
race
naine d'origine guin¨¦enne,
r¨¦pandue dans toute la Casamance.
Cependant la quasi-totalit¨¦ de la population ovine ¨¦tud¨¦e
(96 p.cent des animaux)
est
constitu¨¦e de m¨¦tis issus d'un
croisement ancien et continu entre les populations Peul-Peu1 et
Djallonk¨¦.
212 Les caprins
Chez les caprins, la population ¨¦tudi¨¦e repr¨¦sente ¨¦galement
une population m¨¦tis r¨¦sultant d'un croisement entre deux types
g¨¦n¨¦tiques:
- la ch¨¨vre du Sahel, qui est essentiellement un animal
laitier;- la ch¨¨vre naine du Fouta-Djallon (Guin¨¦e), qui est ¨¦lev¨¦e
pour la production de viande.
213
Les
troupeaux et
les
pratiques
d'appropriation
.
* La composition des troupeaux petits ruminants.
Les donn¨¦es recueillies au niveau du suivi, nous fournissent
un certain nombre d'¨¦l¨¦ments concernant la taille des troupeaux de
concession.
Nous
avons
regroup¨¦ les troupeaux de concessions en 5
classes
selon leurs
effectifs. Les
r¨¦sultats pr¨¦sent¨¦s sont
relaifs ¨¤ l'exercice 88 - 89.

GRAPHIQUE 7

31
Repartion des concessions et des animaux
selon la taille des troupeaux de concession
moyenne des effectifs mensuels pendant l'exercice 7/88 - 6/89
nombre d'animaux
1-5
6-10
11-15
16-20
+ de 20
concessions
19%
32%
17%
23%
1
51%
26%
animaux
L 5% 18%
,
/ L 15%
11%
51%
23%
26%
Ce tableau fait ressortir une forte in¨¦galit¨¦ entre les
concessions. On distingue trois groupes:
Le premier groupe des petits troupeaux de 1 ¨¤ 10 t¨ºtes
rassemble plus de la moiti¨¦ des concessions, qui totalise moins du
quart de l'ensemble des animaux suivis;
Le
deuxi¨¨me
groupe I
avec
une
taille de
troupeau
interm¨¦diaire (11 ¨¤ 15 animaux), correspond ¨¤ la moyenne de la
r¨¦partition entre les concessions et entre les ajQ.maux;
Le
troisi¨¨me groupe concerne
les
gros
troupeaux. Il
rassemble moins du quart des concessions suivies et regroupe plus
de la moiti¨¦ des petits ruminants.
Les deux esp¨¨ces
sont
¨¦galement repr¨¦sent¨¦es dans la
population (graphique 7).
A l'int¨¦rieur de chaque esp¨¨ce,
les
femelles
repr¨¦sentent une proportion comparable: 75 p.cent du
total.
Ce chiffre suffit ¨¤ caract¨¦riser une intense et pr¨¦coce
exploitation des m?les.
A l'int¨¦rieur des troupeaux de concession,
toutes les
situations peuvent se rencontrer en ce qui concerne la r¨¦partition
sp¨¦cifique: troupeau mixte et troupeau sp¨¦cifique ovin ou caprin.
Seuls les troupeaux de plus de vingt t¨ºtes associent toujours les
deux esp¨¨ces.
*
La
r¨¦partition des
petits
ruminants au
sein
des
concessions.
Tous
les
animaux
d'un
m¨ºme
troupeau de
concession,
n'appartiennent pas ¨¤ la m¨ºme personne. Les femmes sont en g¨¦n¨¦ral
propri¨¦taires des caprins,
le chef de carr¨¦ poss¨¨de plut?t des
ovins.
Les femmes acc¨¨dent ¨¤ la propri¨¦t¨¦ des petits ruminants ¨¤
leur mariage
(dot) et surtout par la voie du "confiagel' (cf
infra);
ces b¨¦n¨¦ficiaires deviennent en effet propri¨¦taires d'une
partie de la descendance des animaux qui leur ont ¨¦t¨¦ confi¨¦s. Les
flux d'animaux correspondant au confiage interviennent entre
concessions ou entre membres d'une m¨ºme concession.
Dans le
premier cas,
les propri¨¦taires ne r¨¦sident pas dans la m¨ºme

32
concession que leurs animaux. Les flux de confiage internes aux
concessions ne sont pas appr¨¦hend¨¦s par le suivi, sous sa forme
actuelle. Les flux de confiage entre femmes sont tr¨¨s actifs et
correspondent ¨¤
des
liens
particuliers de
solidarit¨¦ et
d'entraide.
Les
hommmes deviennent principalement propri¨¦taires par
h¨¦ritage et par "confiage". Dans beaucoup de concessions, il
existe d'autre part une r¨¨gle selon laquelle, un produit m?le est
att.ribu¨¦ au mari ¨¤ chaque fois qu'une brebis ou une ch¨¨vre met au
monde une port¨¦e contenant un m?le. Cette r¨¨gle pr¨¦sente n¨¦anmoins
des am¨¦nagements: dans certains cas, elle ne joue que s'il s'agit
d'une naissance double ou triple.
22 Les pratiques de conduite des petits ruminants.
Apres l'¨¦tude de la structure du syst¨¨me d'¨¦levage des
petits ruminants, nous allons maintenant aborder l'analyse de son
fonctionnement. La
conduite
des
troupeaux
conditionne
avec
l'environnement sanitaire, les performances des animaux.
La conduite des troupeaux est l'ensemble des pratiques mises
en oeuvre par les ¨¦leveurs sur leurs animaux "en vue d'assurer
leur entretien et de les mettre en condition de r¨¦aliser les
performances qu'il(s) en attend(ent)" (E.
Landais,l987).
Nous
distinguerons successivement
les
pratiques de
conduite
p?turage,
de compl¨¦mentation,
d'abreuvement, de logement,
de
conduite de la reproduction et de traite des petits ruminants.
221 Les pratiques de conduite au p?turage.
Tous les petits ruminants vont chaque jour au p?turage.
L'¨¦levage de case o¨´ les animaux sont exclusivement nourris ¨¤
l'auge et restent toute la journ¨¦e attach¨¦s dans les concessions
est presque inexistant dans la r¨¦gion de Kaymor. Un contr?le en
juin 1989 dans les 87 concessions suivies n'a relev¨¦ que 9 animaux
(8 ovins et 1 caprin) conduits de cette fa?on. Un nouveau contr?le
fin octobre n'en a r¨¦v¨¦l¨¦ aucun. Ces 9 animaux ¨¦taient conduits ¨¤
la case depuis le mois d'avril-mai:
5 ont ¨¦t¨¦ abattus pour la
Tabaski, 2 autres vendus fin juin, 2 sont encore pr¨¦sents dans les
troupeaux, (mais ils n'ont plus ¨¦t¨¦ recens¨¦s en ¨¦levage de case!).
Nous ne d¨¦taillerons pas davantage cette conduite peu r¨¦pandue.
L'utilisation de l'espace agricole par les petits ruminants
¨¦volue au cours de l'ann¨¦e comme le r¨¦sume le sch¨¦ma ci-dessous:

33
Calendrier d'utilisation
du finage villageois par les petits ruminants.
ja fe ma av ma jn
saison s¨¨che
pr¨¦-
hiv.
divagation
gardiennage par un berger
ou
mise au piquet
ou
conduite avec les bovins
r¨¦sidus de cultures
p?turage de pentes
(dans tous les champs)
et de plateaux
D¨¨s la fin des r¨¦coltes de mil (le ma?s ¨¦tant d¨¦j¨¤ r¨¦colt¨¦),
mi-novembre, les animaux p¨¦n¨¦trent dans les champs liber¨¦s par les
cultures toujours sous la conduite du berger. I;'ac&s.aux champs
d'arachide est plus tardif et il se fait apr¨¨s le battage et
lorsque les fanes ont ¨¦t¨¦ ramass¨¦es.
Les animaux consomment les r¨¦sidus de cultures (r¨¦sidus du
battage de l'arachide) les repousses et les adventices. Gu¨¦rin et
a1 (1986)
notent que
les petits ruminants consomment tr¨¨s
rarement les pailles de mil, ils marquent plus d'attrait pour les
champs d'arachide. Des qu'ils sont accessibles, ils les pr¨¦f¨¨rent
aux p?turages naturels.
Ils divaguent librement jusqu'¨¤ la lev¨¦e des semis, c'est ¨¤
dire jusqu'¨¤ la fin juin. Les auteurs pr¨¦c¨¦dents pr¨¦cisent que
"les r¨¦sidus de cultures constituent 30 ¨¤ 50 p.cent du r¨¦gime de
saison s¨¨che.
L'anatomie et le mode de pr¨¦hension des petits
ruminants leur permettent de b¨¦n¨¦ficier longtemps en saison s¨¨che
des feuilles d'arachides nich¨¦es dans les anfractuosit¨¦s du sol."
En
saison des
cultures,
les
animaux ne
peuvent plus
divaguer, l'on rencontre 3 types de pratiques de conduite.
- Le gardiennage:pratique la plus r¨¦pandue.
Tous les petits
ruminants des diff¨¦rents troupeaux de
concession d'un village sont regroup¨¦s pour constitu¨¦ un troupeau
collectif.
Ils sont gard¨¦s par un berger salari¨¦, employ¨¦ par les
¨¦leveurs de chaque village durant la p¨¦riode de cultures.
Cette
pratique pour l'hivernage 89 se rencontre dans les villages
suivants: Dialacouna, Keur Dianko, Keur 'Moussa B?, L¨¦ona, Padaff 1
et 2, Ndiayene.
A Keur Moussa B?, la famille du marabout ne confie pas ses
animaux au berger.
Ce sont les jeunes "Talib¨¦s"
(enfants qui
travaillent pour le marabout, qui en contrepartie leur enseigne le

34
coran) qui
les prennent
en charge pendant
toute la saison des
cultures.
Des enqu¨ºtes
aupr¨¨s des bergers ont permis d'appr¨¦hender
leur pratiques.
Ils sont d'ethnies tr¨¨s vari¨¦es (Wolof, Peul, Toucouleur).
Les bergers Peu1 et Toucouleur ont d¨¦j¨¤ fait plusieurs saisons de
gardiennage mais ils ne restent qu'une ann¨¦e dans un village: des
relations difficiles se cr¨¦ent avec les ¨¦leveurs qui ne
payent
pas le gardiennage pour toutes leurs b¨ºtes.
Le gardiennage d¨¦bute g¨¦n¨¦ralement en fin juin-d¨¦but juillet
et se poursuit jusqu'¨¤ la mi-d¨¦cembre qui correspond ¨¤ la fin du
battage de l'arachide.
Le berger rassemble tous les petits ruminants sur la place
centrale et
part
entre 12 heures et 14 heures.
La conduite
jusqu'aux zones de p?turage est g¨¦n¨¦ralement dirig¨¦e par le
berger.
Le soir vers 18 heures, il ram¨¨ne les petits ruminants qui
regagnent leur concession.
Du mois de juillet ¨¤ la mi-novembre, les animaux sont sur
des p?turages de plateaux ou de pentes, ou dans des zones de bas
fond (Keur Dianko). Ces p?turages sont parfois ¨¦loign¨¦s (plus de 5
kms). Certains troupeaux de petits ruminants parcourent plus de 10
kms par jour. Leur qu¨ºte de fourrage se poursuit sur le chemin du
retour,
les animaux apparaissent rarement rassasi¨¦s (Gu¨¦rin et al,
op. cit.).
Les
bergers
ayant
d¨¦j¨¤
plusieurs
ann¨¦es
d'exp¨¦rience
pratiquent l'¨¦mondage, ils commencent ¨¤ la mi-juillet; les esp¨¨ces
ligneuses utilis¨¦es sont les suivantes:
terme Wolof utilis¨¦ a Kaymor
nom scientifique
demb
Ziziphus mauritiana
dembouki
Ziziphus micronatia
founakh, susur
Acacia seyal
guedjane
Anogeissus leiocarpus
santiar
Feretia canthoides
SumP
Balanites aegyptiaca
v¨¨ne
Pterocarpus erinaceus
Le salaire du berger est tr¨¨s variable de 300 a 500 F CFA
par animal pour toute la dur¨¦e du gardiennage. Il est pay¨¦ apr¨¨s
la r¨¦colte de l'arachide par les responsables des troupeaux de
concessions.
A ce salaire s'ajoute parfois la vente du lait. Sur les 5
bergers
interrog¨¦s,
2 tirent r¨¦guli¨¨rement les ch¨¨vres et les
brebis le vendredi (jour de la pri¨¨re). Ils r¨¦cup¨¨rent de 4 ¨¤ 7
litres de lait qu'ils vendent 75 ¨¤ 100 F CFA.
Le gardiennage est assujeti ¨¤ certaines r¨¨gles. Si un animal
meurt,
soit le berger va en
informer le propri¨¦taire,
et lui
ram¨¨ne le cadavre.
Si un animal dispara?t, le berger doit le payer
¨¤ l'¨¦leveur.
Il per?oit g¨¦n¨¦ralement une r¨¦compense ¨¤ 25 ¨¤ 50 F
CFA s'il ram¨¨ne le(s) produit(s) d'une mise-bas: les mise-bas au

35
p?turage sont cependant relativement rares, les ¨¦leveurs gardant
dans les concessions les femelles ¨¤ terme.
- La mise au piquet.
Cette pratique se rencontre dans les villages o¨´ il n'y a
pas de berger, les ¨¦leveurs n'arrivant pas ¨¤ s'entendre sur le
choix du berger (Padaff 2,
3 et 4) et dans les villages o¨´ les
p?turages sont absents, c'est le cas de Ndakhar Karim.
Les ovins et les caprins sont mis au piquet en fin de
matin¨¦e par les femmes ou les enfants. Ils sont .d¨¦plac¨¦s au cours
de la journ¨¦e. Ils sont mis au piquet sous des arbres (baobab), ou
le long des chemins. Ils sont ramen¨¦s dans la concession en fin de
journ¨¦e.
Nous faisons l'hypoth¨¨se que cette pratique affecte
certainement les performances pond¨¦rales des petits ruminants.
Elle sera v¨¦rifi¨¦e par une analyse ult¨¦rieure sur les donn¨¦es
issues du suivi des performances pond¨¦rales.
- Conduite avec les bovins.
Cette pratique est r¨¦alis¨¦e dans deux concessions. Seuls les
ovins
sont
conduits avec les bovins. Les caprins restent au
piquet. Le gardiennage du troupeau mixte est assur¨¦ par un enfant
de la concession.
222 Les pratiques de compl¨¦mentation.
Dans la r¨¦gion de Kaymor,
les ¨¦leveurs n'ach¨¨tent aucun
aliment destin¨¦ ¨¤ compl¨¦ter les petits ruminants.
14
p.cent
des
concessions ne
distribuent
aucune
compl¨¦mentation.
- Pour 70 p.cent des concessions, la compl¨¦mentation est
principalement constitu¨¦e par les r¨¦sidus de cuisine (son, eau de
rin?age . ..).
Elle se fait de fa?on tr¨¨s irr¨¦guli¨¨re et est
distribu¨¦e ¨¤ tous les animaux.
- 10 p.cent des concessions distribuent pr¨¦f¨¦rentiellement
ce type de compl¨¦mentation, aux animaux faibles ou malades, aux
femelles adultes ou aux femelles allaitantes ou aux jeunes m?les.
- 6 p.cent des exploitations distribuent,
en plus des
r¨¦sidus de cuisine, de la f?ne d'arachide autoproduite.
Ces r¨¦sultats sont tir¨¦s de l'enqu¨ºte sur la compl¨¦mentation
en hivernage.
Pour la saison s¨¨che,
l'enqu¨ºte est en cours.
Cependant par
une
enqu¨ºte
r¨¦trospective, il
semble pue la
compl¨¦mentation des petits ruminants ne soit pas plus poussee.
L'analyse des pratiques de compl¨¦mentation montre que les
petits ruminants ne font pas l'objet d'une attention particuli¨¨re.
Les ressources ¨¦tant limit¨¦es, les ¨¦leveurs pr¨¦f¨¨rent sans
doute distribuer ces sous-produits agricoles aux animaux de trait.

36
D'autre part les femmes sont les responsables et les propri¨¦taires
de la maiori t¨¦ de petits ruminants, et n'ont peut-¨ºtre pas acc¨¨s
aux sous produits agricoles.
223 Les pratiques d'abreuvement
L'abreuvement des petits ruminants est r¨¦alis¨¦ dans les
concession par les femmes qui vont chercher de l'eau au puits. Les
animaux sont abreuv¨¦s de 1 ¨¤ 3 fois par jour. La grande majorit¨¦
sont abreuv¨¦s 2 fois par jour, en fin de matin¨¦e avant de partir
avec le berger, ou d'aller divaguer dans les champs et le soir ¨¤
leur retour dans les concessions.
Pendant la saison des pluies
certains ¨¦leveurs les
abreuvent ¨¦galement aux mares temporaires,
mais
celles-ci ne
persistent pas longtemps.
224 Les pratiques de logement.
Les petits ruminants passent la nuit s¨¦par¨¦s ou rassembl¨¦s
sur un ou plusieurs emplacements situ¨¦s dans les.concessions
ou ¨¤
l'ext¨¦rieur. Ils ne sont jamais associ¨¦s aux autres animaux de la
concession (¨¦quins,
asins et bovins de trait). En revanche les
ovins et les caprins peuvent cohabiter.
L'enqu¨ºte sur les pratiques de logement a permis de recenser
les diff¨¦rents types de logement existants dans les concessions.
On peut distinguer diff¨¦rents indicateurs qui permettent
d'identifier les pratiques de logement:
- le nombre d'emplacements:
- 1 seul emplacement pour tous les petits
ruminants de la concession.
- plusieurs emplacements, les animaux
restant toujours dans les m¨ºmes logements,
- plusieurs emplacements, tous,les animaux
¨¦tant d¨¦plac¨¦s d'un logement a l'autre
lorsque celui-ci devient sale.
- les types de logement:
- les animaux sont attach¨¦s dans un coin de
la concession sans abri, plus ou moins
bien prot¨¦g¨¦s par des palissades en paille ou
branchage et par 1 ou 2 murs de case.
- les animaux sont log¨¦s dans les m¨ºmes
conditions que le type pr¨¦c¨¦dent mais avec un
abri qui les prot¨¨ge.
- les animaux sont log¨¦s dans des cases en
dur.

37
- les animaux sont plac¨¦s dans les parcs en
grillage ou fil de fer situ¨¦s ¨¤ l'ext¨¦rieur
du village.
- les animaux sont attach¨¦s ¨¤ l'ext¨¦rieur de
la concession sans abri et mal prot¨¦g¨¦s.
Parmi ces diff¨¦rents types de logements, le plus r¨¦pandu est
le premier. Il concerne 84 p.cent des logements observ¨¦s,
L'entretien des logements est tr¨¨s variable: dans certaines
concessions, ils sont balay¨¦s tous les jours; dans d'autres, 2 ou
3
fois par semaine;
dans
d'autres enfin,
ils
sont
balay¨¦s
seulement de ,temps en temps voir jamais. Ces d¨¦jections sont en
g¨¦n¨¦ral utilis¨¦es dans le jardin de case.
Les petits ruminants sont rarement plac¨¦s dans un logement
qui a fait l'objet d'un investissement. Ils sont plac¨¦s le plus
souvent l¨¤ o¨´ ils ne g¨¨nent personne dans un coin de la concession
g¨¦n¨¦ralement non loin de l'endroit o¨´ les femmes font la cuisine.
Une analyse des donn¨¦es du suivi sanitaire en fonction des
diff¨¦rentes modalit¨¦s des pratiques de logement poutrait permettre
d'¨¦valuer l'efficacit¨¦ de ces pratiques sur l'¨¦tat sanitaire des
troupeaux de concession: la pr¨¦sence plus ou moins fr¨¦quente
d'animaux malades ou faibles dans les diff¨¦rentes concessions. En
tenant compte de l'efficacit¨¦ de ces pratiques (¨¦tat sanitaire) et
de leur
opportunit¨¦ (peu
d'investissements), le d¨¦veloppement
pourra proposer un logement plus adapt¨¦ aux ¨¦leveurs.
225
Les
pratiques de
conduite de la
reproduction.
On ne distingue pas r¨¦ellement de pratiques de conduite de
la reproduction. Le pourcentage de m?les dans les troupeaux est
r¨¦duit et certaines concessions n'en poss¨¨dent pas ¨¤ certaines
p¨¦riodes de l'ann¨¦e.
La saillie des femelles est r¨¦alis¨¦e par les m?les de plus
de 6 mois.
Les ¨¦leveurs ne semblent pas se pr¨¦occuper de la
conduite de la reproduction, ni en ce qui concerne un contr?le des
saillies, ni pour garder les meilleurs reproducteurs.
La castration des m?les est une pratique peu courante.Elle
int¨¦resse. cependant quelques ¨¦leveurs. On la rencontre chez les
caprins. Un passage en juin 89 a permis de d¨¦nombrer 17 caprins
castr¨¦s. La castration est r¨¦alis¨¦e par les observateurs avec des
pinces, ¨¤ la demande des ¨¦leveurs. L'?ge de la castration varie de
6 ¨¤ 12 mois. Ces caprins sont g¨¦n¨¦ralement abattus ou vendus pour
la Tabaski.

38
226 Les pratiques de traite.
Par une enqu¨ºte sur les pratiques de traite aupr¨¨s de tous
les ¨¦leveurs du suivi, nous avons constat¨¦ que les brebis ne sont
jamais traites.
Par contre,
les ch¨¨vres sont traites mais les
pratiques sont tr¨¨s variables:
* 38 p.cent des ¨¦leveurs ne font jamais la traite
* 12 p.cent des ¨¦leveurs ne font la traite que certaines
ann¨¦es, pas en 89
* 50 p.cent des ¨¦leveurs ont fait la traite en hivernage 89:
- 20 p.cent l'ont r¨¦alis¨¦e de fa?on
irr¨¦guli¨¨re, les femelles en lactation
n'¨¦tant sont pas tir¨¦es ¨¤ chaque traite. La
traite a d¨¦but¨¦e 15 ¨¤ 30 jours apr¨¨s la
mise-bas
- 30 p.cent l'ont faite de fa?on r¨¦guli¨¨re,
d¨¦butant la traite 8 ¨¤ 15 jours apr¨¨s la
mise-bas.
La traite est toujours r¨¦alis¨¦e par les femmes. Le lait est
en g¨¦n¨¦ral autoconsomm¨¦ sauf pour le village de Xeur Moussa B? o¨´
une partie de la production est vendue.
La production laiti¨¨re n'est pas la principale finalit¨¦ du
syst¨¨me d'¨¦levage des caprins.
23 Conclusion
Les pratiques de conduite des petits ruminants, mises en
oeuvre par les ¨¦leveurs de la r¨¦gion de Kaymor, caract¨¦risent un
¨¦levage extensif, o¨´ le seul intrant, pr¨¦sent seulement dans
certaines
concessions, est
la paye du berger.
Les
¨¦leveurs
n'ach¨¨tent rien: pas d'aliment, pas de produit v¨¦t¨¦rinaire...

GRAPHIQUE 8
MWIATION DES EFFECTlFS D¡¯OVINS
REGION DE KAYMOR
effectif
800 -
aoc
400 -,
.
¡®.
.
.
. . . . .
. , . . .
. . , . . . . . . .
7 Q 11) 3 5 7 9 11 J
3 6 7 Q ll,l
3 5 7 9 11.1 3 5,
I 86 I
1 89 1
- mina femelles
+ wins mal98
Programm 9.P.R. LNHPHWWVT~AO
GRAPHIQUE g
WRIATION DES EFFECTIFS DE WiRINs
REGION DE KAYMOR
effectif
800
800
400
_,_,, ,, ,, _,,,,,_.__ __,.<._<._..._._
__<,.. . .,......... <... .<.... . . . . . . . . . .<............_.. . . . . . . . . ..< <...
. . . .
200
0
,7 9 11 1 3 5 7 9 Il,1 3 5 7 Q ll,l 3 5 7 9 Il 1 3 5,
i
85
I
80
I
87
I
88
1
89
1
- ca~rna femelles
+ caprins males
Frugrarnme P.P.R. tNERV-?SP.A/IEMVT-CIRAD

39
CHAPITRE III
LA GESTION DES PETITS RUMINANTS
Dans ce chapitre,
nous
allons ¨¦tudier les pratiques de
gestion ¨¦conomique et sociale mises en oeuvre par les ¨¦leveurs,
compte tenu de leur environnement et des performances de leur
troupeau, pour r¨¦pondre ¨¤ leurs objectifs (Faug¨¨re et al, 1990).
Peu d'¨¦leveurs de la r¨¦gion de Kaymor tirent de l'¨¦levage
des petits
ruminants des
produits
renouvelables (lait). Sa
finalit¨¦ est donc essentiellement son exploitation soit par la
vente ou le troc en cas de besoin, soit par les abattages ou les
dons en cas d'obligations sociales et religieuses. Les pratiques
d'immigration d'animaux dans le
troupeau (achats,
trocs ¨¤
l'entr¨¦e...) sont peu importantes.
Les petits ruminants sont
¨¦galement l'objet de transferts de confiage (en entr¨¦e et en
sortie) dont les objectifs
sont d'aider un parent, et/ou de
disperser son troupeau.
Ce chaoitre
*
consistera en:
- une pr¨¦sentation de l'¨¦volution des effectifs au
cours du temps.
une
¨¦tude de
l'exploitation des
animaux en
particulier
des
pratiques
d'exploitation
dominantes:
leurs
diff¨¦rentes modalit¨¦s, les crit¨¨res de choix entre les diff¨¦rents
animaux exploit¨¦s,
la p¨¦riode de l'ann¨¦e
¨¤ laquelle ils ont
pr¨¦f¨¦rentiellement lieu.
- une ¨¦tude plus succinte du m¨ºme type des flux
d'immigration dans les troupeaux (achat, troc en entr¨¦e).
une
¨¦tude
approfondie
sur
les
pratiques de
confiage, ph¨¦nom¨¨ne important dans le zone d'¨¦tude.
1 LES EFFECTIFS.
11 Les fluctuations d' effectifs
Les graphiques (8 et 9) repr¨¦sentent respectivement pour les
ovins et
les caprins
les variations d'effectifs de tous les
troupeaux de concessions suivis au cours des mois et des ann¨¦es.
On note une cyclicit¨¦ des fluctuations d'effectifs chez les
,
ovins femelles et m?les, qui n'est presque pas visible chez les
caprins:
les naissances ont lieu tout au long de l'ann¨¦e (C.H.
Moulin, communication personnelle).
On remarque une chute des effectifs ¨¤ partir du mois de mai
ou juin pour certaines ann¨¦es, avec un minimum situ¨¦ en ao?t ou

GRAPHIQUE 10
VARIATION DES EFFECTIFS D¡¯OVINS
DE 2 VILLAES
effectif
100~
o-f'f'f'f'f'I'f'I'f'I'I'I'I'I'I'I'I'f'I'f'I'I'('IL
7 91113 5 7 9 1113 5 7 911 13 5 7 91113 5
1 85
i
86
1 87
1 88
t 89 1
- ALA: avris te - ALA: tins m ¡®.....¡®. LEO: wns fe ¡®.¡°¡®.¡®. LEO: ovins m
Programme P.P.A. LNERV-ISFWIEMVTCIRAD
G3APHIQUE 11
\\AF?lATION DES EFFECTIFS DE CAPRINS
DE 2 VILLAGES
effectif
120
80 -....__.. .._..
. . . . . . . . . . . . ..<................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- ALA: CaQfim - ALA: caprtns
.. .. LEO: caprina ....... LEO: capnm
Prcgrarwne P.P.R. LNERV-KIFWIEMVT~AD

40
septembre: cela correspond ¨¤ une p¨¦riode d'exploitation importante
des ovins, car beaucoup d'¨¦leveurs ont des difficult¨¦s ¨¤ r¨¦aliser
la soudure alimentaire. On assiste ensuite ¨¤ une croissance du
nombre d'ovins pr¨¦sents dans le troupeau ¨¤ partir de novembre avec
un maximum en mars-avril.
Cette augmentation des effectifs est
li¨¦e ¨¤ la p¨¦riode de mise-bas.
Pour les caprins, la courbe est marqu¨¦e par une d'une
augmentation globale des effectifs au cours des trois premi¨¨res
ann¨¦es.
Ces derniers ont ¨¦t¨¦ fortement exploit¨¦s pendant les
ann¨¦es plus s¨¨ches et jusqu'en 1985. Depuis que la pluviom¨¦trie a
retrouv¨¦ des niveaux comparables aux ann¨¦es ant¨¦rieures ¨¤ 1970
(900 mm environ),
les effectifs augmentent globalement jusqu'en
juin 1987, p¨¦riode ¨¤ laquelle les caprins ont subi une forte de
mortalit¨¦.
Les graphiques
10 et 11 pr¨¦sentent les fluctuations des
effectifs au niveau de deux villages L¨¦ona et Dialacouna.
Au niveau des m?les ovins et caprins, les villages de L¨¦ona
et
Dialacouna
ont
des
variations
comparables.
Cependant la
cyclicit¨¦
des
courbes
appara?t
moins
visible
que
sur
les
graphiques 8 et 9.
Pour
les
femelles,
les
villages
semblent
avoir
des
strat¨¦gies diff¨¦rentes.
Le
village
Dialacouna
semble
avoir
atteint
une phase
d'¨¦quilibre
entre les naissances
et les exploitations,
ce qui
n'est pas le cas de L¨¦ona. Ce village
a subi un ¨¦pisode
pathologique sur les caprins non ¨¦lucid¨¦, qui a ¨¦t¨¦ suivi d'une
forte
exploitation
des
ovins et
des
caprins
(Landais,
communication personnelle).
Les courbes se rapprochent ¨¤ partir de juin 88, pour suivre
une m¨ºme variation.
12 Les structures d¨¦mographiques
Les graphiques (12 ¨¤ 15) repr¨¦sentent les pyramides des ?ges
des ovins et des caprins ¨¤ deux dates diff¨¦rentes: au 31/03/88 et
au 30/09/88.
Ces deux dates sont respectivement situ¨¦es avant et
apr¨¨s une p¨¦riode de forte exploitation des petits ruminants.
Ces pyramides des ?ges sont marqu¨¦es par un fort ¨¦crasement
du au fort niveau de f¨¦condit¨¦ de ces deux esp¨¨ces. Ce ph¨¦nom¨¨ne
est encore plus caract¨¦ristique chez les caprins, certainement en
raison de leur plus forte prolificit¨¦, qui a pour cons¨¦quence de
"rajeunir" le troupeau caprin. Au 31/03/88, 50 p.cent des caprins
ont moins d'un an, alors que les ovins ne repr¨¦sentent que 30% des
effectifs de cette classe d'?ge.
Ces pyramides font appara?tre
la rapide disparition des
jeunes m?les des deux esp¨¨ces et leur quasi-inexistante au del¨¤ de
2 ans.
On note ¨¦galement le nombre plus faible de boucs par
rapport aux b¨¦liers au del¨¤ d'un an.

crzu..?ECrn 13
F-?RMIDE DES aczs DES aurns AU 38 a9 88
r r
nnts
n= Lsa
f ¡¯,-IIs
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I
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4
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I
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me
tsa
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cT?&YI~cp, ¡®S
.??RarlIDE JES MES DES CAPSIHS Xl 38 89 98


GRAPHIQUE 16
CIRCONSTANCE DE SQRTlE: ABATTAGE
OVINS DE KAYhKlR
effectif
7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 6 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5
I
86
I
88
I
87
I
88
I
89
I
uvins femelles
- uvins maies
Programme P.P.R. LNERV-lSRA/IEMVT-CIRAO
GRAPHIQUE 17
CIRCONSTANCE DE SORTIE: ABATTAGE
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
7 9 11 1 3 5 7 9 11 ,l 3 6 7 9 11 ,l 3 6 7 9 11 1 3 5
1 86
t
88
87
88
1 89 1
¡®...... caprin8 f6melles
- caprin3 males
Programme P.P.R. LNERViSF4A/IEMVT-ClRAD

41
La comparaison des pyramides de mars (apr¨¨s la p¨¦riode de
mise-bas) et de
septembre (apr¨¨s une p¨¦riode d'exploitation
importante) permet de constater la forte exploitation des ovins
m?les. Les deux pyramides concernant les caprins m?les sont presque
identiques. Les mise-bas sont moins saisonn¨¦es et les boucs sont
exploit¨¦s tout au long de l'ann¨¦e contrairement aux b¨¦liers.
Pour les femelles,
les strutures
des pyramides restent
comparables entre deux p¨¦riodes de l'ann¨¦e.
2 LES STRATEGIES D'EXPLOITATION.
Les tableaux 5 et 6 repr¨¦sentent les principales causes de
sortie des petits ruminants au cours des 4 exercices ¨¦tudi¨¦s.
L'analyse des tableaux permet de constater que les confiages
repr¨¦sentent le flux de ,sortie le plus important po- femelles
ovines et caprines.
Nous allons ¨¦tudier dans un premier temps les abattages,
puis nous aborderons les ventes.
21 Les abattages.
Les abattages des petits ruminants peuvent ¨ºtre divis¨¦s en 2
groupes, en observant les graphiques 16 et 17.
- les abattages qui ont lieu le jour de la Tabaski
(f¨ºte religieuse musulmane): c'est-¨¤-dire pour les exercices
¨¦tudi¨¦s, le 27/08/85, le 16/08/86, le 04/08/87 et le 27/07/88.
- les abattages qui ont lieu pendant les autres
p¨¦riodes de
l'ann¨¦e,
lors de
c¨¦r¨¦monies
(mariage,
bapt¨¨me,
k¨¦ception,
accueil d'un h?te . ..).
Les abattages rendus obligatoire par l'¨¦tat de l'animal
(accident, maladie...) sont rares.
Les concessions abattent entre 1,5 et 2 petits ruminants en
fonction des
exercices. Les
nombres
d'abattage de
caprins
apparaissent plus variables d'un exercice sur l'autre que les
abattages d'ovins.
Les
d¨¦terminants
des
pratiques
d'abattages
sont
pricipalement d'ordre religieux et ¨¦ventuellement d'ordre social.
Le choix de l'animal ¨¤ abattre.
Par enqu¨ºte aupr¨¨s des ¨¦leveurs nous avons constat¨¦ que dans
plus de 93 p.cent des cas, c'est le chef de concession qui prend
la d¨¦cision de
l'abattage, lorsqu'il est
pr¨¦sent
dans la
concession.
Dans
les
autres
concessions
(7 p.cent), on observe
diff¨¦rentes pratiques:
- Les femmes veuves d¨¦cident de l'animal qu'elles
vont
abattre.selon les
obligations
sociales ou
religieuses
qu'elles doivent remplir

TABLEAU 7
ABATTAGES PAR CLASSE D A6E
O V I N S D E L A REBION D E KAVHOR
i O-6 mois 6-12 rois 12-19 sois M-24 rois
2-5 ans
+ de 5 ans
I
total
I
rois de Tabasky
I
l
1
.0x
2 1.5%
1 l 3%
4 3.01
37
281
16
12x
3 2.3Z
12a
972
57
28%
17
13:
5 3.81
1
.fl% j 132 1007, /
M:es rois
13 0.62
b
3.9x
I
i
f ciel 1 es
1
.lZ
2 1.3x
8 5.31
1 4.61 37
24z
rales
bb
432
21
141
3 2.OY
b 3.9¡¯1
11s
7QZ
-i 19
13x
l
l
I
79
521
27
10x
5 3.31
14 9.2%
--? 4.u j 152 1002 j
Prograrae P,P.R. LNERV-ISRAIIEWVT-CIRAD
TABLEAU 8
ABATTAGES PAR CLASSE D A6E
CAPRINS DE LA REGION DE KAYHOR
~
b-12 rois
l?-18 moi5
18-24 aois
2-5 ans
f de 5 ans
totai
1
t
2
1.91
1
-92
4 3.51
16
!41
16
86
1 4 %
4 3.x
i
98
I
1 1
IbZ
5 4.4x
4
3.5Z
114 lea!
i
autres mois
l
! iemelle s
49
11X
1 1.x
b
1.3x
b
1.3x
5 1.11
112
?4Z
rdles
151
321
23
4.9x
b 1.3X
2
.4z
553
7bZ
l
I
total
200 4z
21
6.7X
12
2. bZ
0 1.7z
5
1.1%
465
106~ j
J
Programae P . P . R . INERV-ISRA/IEflVT-CIRAD

42
- Dans certains cas, le mari n'a pas d'animaux en
propri¨¦t¨¦, il laisse donc les femmes faire le choix de l'animal et
prendre la d¨¦cision finale.
Le chef de concession choisit en priorit¨¦ un animal parmi
les animaux qui lui appartiennent.
Cependant
dans
certaines
concessions (7 p.cent), il consid¨¨re que son droit d'exploitation
s'¨¦tend sur tout le troupeau,
il choisira donc parmi tous les
animaux de la concession.
Comme le montrent les tableaux 7 et 8,
les abattages
concernent
surtout les m?les.
Les graphiques
16 et 17 font
appara?tre
des
strat¨¦gies
d'abattage
diff¨¦rentes
entre les 2
esp¨¨ces.
A la Tabaski, ce sont les b¨¦liers qui sont abattus en
priorit¨¦,
comme le montre l'allure caract¨¦ristique de la courbe
d'abattage.11 n'y a pas
de pr¨¦paration particuli¨¨re
de ces
animaux. Les ¨¦leveurs choisissent en g¨¦n¨¦ral un b¨¦lier de plus de
7 mois. Les r¨¦sultats d'enqu¨ºte montrent que les ¨¦leveurs abattent
le meilleur b¨¦lier (en Wolof ils utilisent le terme "SUUR" pour
d¨¦crire cet animal, c'est-¨¤-dire bien b?ti et bien entretenu).
Les abattages de boucs ¨¤ la Tabaski correspondent:
- ¨¤ des concessions ne poss¨¨dant pas.d¡¯cmizs.
- ¨¤ des concessions qui ont vendus tous leurs b¨¦liers
et qui de ce fait abattent des boucs: c'est certainement ce qui
explique le pic d'abattage de boucs en 87 et celui moins important
de 88
- ¨¤ des femmes qui d¨¦cident d'abattre un de leurs
boucs pour elles-m¨ºmes. Elles prennent la d¨¦cision mais l'abattage
est effectu¨¦ par un homme.
Pour les autres mois de l'ann¨¦e, le nombre d'abattage des
caprins est sup¨¦rieur ¨¤ celui des ovins: ces abattages ne sont pas
soumis ¨¤ des r¨¨gles pr¨¦cises sur le choix de l'animal.
41 p.cent des ¨¦leveurs choisissent pour ces c¨¦r¨¦monies le
meilleur boucs.
Les autres
abattent un animal en fonction de
l'importance de la c¨¦r¨¦monie et du besoin.
Les
tableaux ' 7 et
8 font
appara?tre
des
strat¨¦gies
diff¨¦rentes entre les abattages de boucs et de b¨¦liers. Les boucs
sont en g¨¦n¨¦ral abattus entre l'?ge 0 et 6 mois alors que pour les
b¨¦liers,
la classe d'?ge 6-12 mois regroupent 52 p.cent des
abattages.
L'abattage ne touche que tr¨¨s peu de femelles. Les brebis ne
sont presque pas jamais abattues. Les ¨¦leveurs d¨¦clarent ne jamais
abattre de brebis pour la Tabaski. Ils en abattent parfois pour
les autres c¨¦r¨¦monies, lorsqu'ils n'ont pas le choix. Les caprins
femelles sont relativement plus souvent abattues que les brebis.
Cependant 25 p.cent des ¨¦leveurs pr¨¦f¨¨rent, lorqu'il n'y a pas de
m?le, faire le troc d'une femelle contre un m?le.

GFtAPHIQUE 18
CIRCONSTANCE DE SOKflE: VENTE
OVINS DE KAYMOR
dA effectif
::
: :,
::
( ¡®:
3*
:.k . . . ,,,,,,,,.,,
,..,,,,.,_.._....
. ...,._. ,_...<,.._...,.,._..................................
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.<.................
.
i
: :
: :
!.
7 9 11 ,l 3 5 7 9 11 *l 3 5 7 9 11. ,1 3 6 7 9 11 .1 3 5 ,
I 85
I 86
I
a7
1
88
I 89 I
......... wins femelles
- uvina males
Programme P.P.R. LNERV-iSRA/IEMVTI;IRAD
GRAPHIQUE 19
CIRCONS=lANCE
DE SORTE VENTE
CAPRINS DE KAYMOFI
effectif
4 ,
0
l
;:
,. :
. . i . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . - . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3 0t-
::
20, -
,
1 0l -
. . . . . . . . . . . . *..a . . . . . . . .
0,
,
I
I
7 g 11 1 3 5 7 9 11(1 3 6 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5
I 86
I
88
8 7
I
8 8
I 89 I
capIn femlles
- c23prina mfdes
programrm+ P.P.R. LNEFIVISRAAEMVTURAD

43
Le choix des femelles abattues est pr¨¦f¨¦rentiellement tourn¨¦
vers les jeunes ch¨¨vres; on ne distingue pas de classe d'?ge plus
exploit¨¦es que les autres chez les brebis. Les faibles effectifs
ne permettent pas de tirer de r¨¨gles g¨¦n¨¦rales. Mais par enqu¨ºtes
nous
avons
constat¨¦ que
les ¨¦leveurs pr¨¦f¨¨rent conserver 1eS
ch¨¨vres qui ont d¨¦j¨¤ mis bas et dont ils connaissent la "qualit¨¦
de bonne
reproductrice", et
abattre les jeunes dont ils ne
connaissent pas les aptitudes.
Les strat¨¦gies d'abattage des ¨¦leveurs peuvent se r¨¦sumer en
quelques points essentiels:
- La d¨¦cision de l'abattage revient au chef
de concession, dans la majorit¨¦ des. cas.
- Les abattages concernent principalement
les m?les. Pour la Tabaski, la pr¨¦f¨¦rence
est port¨¦e aux b¨¦liers. Pour les autres
c¨¦r¨¦monies, les ¨¦leveurs abattent en
g¨¦n¨¦ral des boucs.
- Les femelles sont abattues lorsqu'il n'y
a plus de m?le. Les brebis sont tr¨¨s
rarement abattues.
Les pratiques d'abattage sont donc dZff¨¦rezztwr..%ns le temps
(Tabaski,
autres c¨¦r¨¦nomies religieuses), mais elles se r¨¦p¨¨tent
d'une ann¨¦e sur l'autre.
22 Les ventes
221 L'¨¦volution du nombre de vente
Les graphiques 18 et 19 montrent un premier exercice o¨´ les
ventes ont ete importantes en ao?t, septembre avant les premi¨¨res
r¨¦coltes.
Ces ventes correspondent toutes ¨¤ des besoins d'argent
pour acheter des produits viviers. Elles sont li¨¦es aux mauvaises
r¨¦coltes de l'ann¨¦e pr¨¦c¨¦dente
WW,
d?es elles-m¨ºmes ¨¤ une
pluviom¨¦trie tr¨¨s faible.
Les
ventes
ont
concern¨¦ tant les
femelles que les m?les.
Ces derniers ayant d¨¦j¨¤ ¨¦t¨¦ fortement
exploit¨¦s au cours des exercices pr¨¦c¨¦dents, les ¨¦leveurs ont d?
par n¨¦cessit¨¦ vendre des femelles pour satisfaire leurs besoins.
Les ventes sont r¨¦duites jusqu'en avril, puis augmentent de
nouveau en mai pour les ovins femelles et les caprins, un peu plus
tard pour les ovins m?les. L'argent de ces ventes est destin¨¦ ¨¤
l'achat de vivres (les greniers ¨¦tant d¨¦j¨¤ ¨¦puis¨¦s), ou ¨¤ l'achat
de produits agricoles (semences).
.
le deuxi¨¨me exercice est marqu¨¦ comme le premier par une
p¨¦riode de soudure difficile ¨¤ r¨¦aliser (pluies tr¨¨s r¨¦duites en
juillet 86). Cependant le nombre de ventes est plus faible qu'au
.
cours de
l'exercice pr¨¦c¨¦dent, et
touche principalement les
caprins.
Cet exercice est marqu¨¦ par la pr¨¦sence d'un pic de vente
en juin 87 chez les ovins et les caprins m?les, nous relierons ces
pics de vente avec l'¨¦volution des prix.

GRAPHIQUE 20 CIRCONSTANCE DE SCM-IE:MORT-DI~ARITION
OVINS DE KAYRKIR
effectif
6 0
--
40 _..¡°...¡® .,..,...,......,,..,...,.....,.,.,.........,.........,...........................................................................

+ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. .,z
);. .< *:
30 -.........._........,........................¡±
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
-
-
Cr/in8 fermlles - ovins males
Prcqramns P.P.R. LNERV-ISRA/IEMVT-CIRAD
GRAPHIQUE 21 CIRCONSTANCE DE %lRTlE: ~Fi-l--DIsWWll~
WRINS DE KAYMOF?
effectif
6C
-->
j
4c -...........................
.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . & . . . . . . . . . . . . . . . .._.............................................~
::
::
30
2 0
10
i.
0
.lJ
,7 Q 11 ,1 3 5 7 9 11 ,l 3 6 7 Q 11 *l 3 5 7 Q 11 ,l 3 5 >
I a9 I
Caprin8 fWWlte8
- caprins mdes
Programme P.P.R. LNEAV~SRA/lEMVT-CTRAO

44
Pour ces deux premiers exercices, l'argent de la vente est
principalement destin¨¦e ¨¤ l'achat de produits vivriers. Ceci est
li¨¦ aux pluviom¨¦tries faibles des ann¨¦es 75-85.
Les ventes de p¨¦riode de soudure apparaissent beaucoup plus
tardivement pour le troisi¨¨me exercice. Elles sont dans une plus
faible proportion justifi¨¦es par l'achat de produits vivriers. Ce
troisi¨¨me exercice est marqu¨¦ par un pic des ventes des ch¨¨vres,
li¨¦ ¨¤ la pr¨¦sence d'une ¨¦pizootie: forte mortalit¨¦ des caprins
(graphique 21).
Le
quatri¨¨me
exercice
est
caract¨¦ris¨¦
Par
une
forte
mortalit¨¦ des ovins et des caprins (graphiques 20 et 21 ). Les
courbes des ventes en refl¨¨tent les cons¨¦quences. L'exploitation
des femelles est importante, surtout celle des ch¨¨vres. Pour un
nombre de morts comparables, les m?les du fait de leur effectif
r¨¦duit
disparaissent plus vite. Pour cet exercice, les ventes
d'ovins ont ¨¦t¨¦ r¨¦duites.
Le nombre de vente diminue et on
remarque l'absence de pic de vente au cours de cet exercice.
L'analyse de ces quatre exercices peut se r¨¦sumer par:
- une diminution du nombre de vente d'ovins entre
le premier et le dernier exercice, les ventes
de caprins restant comparables;
- les ventes des deux premiers exercices sont
principalement destin¨¦es ¨¤ l'achat de vivres.
.
222 L'¨¦volution des prix
Les graphiques 22 et 23 repr¨¦sentent l'¨¦volution des prix de
vente au cours des 4 exercices ¨¦tudi¨¦s.
On remarque une augmentation globale des prix entre le
premier et le dernier exercice.
L'¨¦volution des prix des caprins a un trac¨¦ caract¨¦ristique
avec une augmentation plus ou moins importante des prix ¨¤ partir
de d¨¦cembre (fin de la r¨¦colte d'arachide) jusqu'au mois de mai
qui correspond au d¨¦but de la p¨¦riode de soudure. A partir du mois
de mai les prix commencent ¨¤ diminuer pour atteindre un minimum en
novembre ou d¨¦cembre. Cette courbe suit la loi de l'offre et de la
demande; lorsque les ventes sont r¨¦duites, les prix montent. A
partir du mois de mai
le nombre de vente augmente,
les prix
commencent ¨¤ diminuer. On note une ¨¦volution comparable des prix
des femelles et des m?les. Les prix des femelles sont souvent
sup¨¦rieurs ¨¤ ceux des m?les.
Les prix des brebis
accusent
¨¦galement des variations
saisonni¨¨res, leur cyclicit¨¦ est moins marqu¨¦e.
.
Chez les b¨¦liers, l'¨¦volution est tr¨¨s diff¨¦rente.
La courbe des ovins m?les est plus li¨¦e au march¨¦ de la
Tabaski.
Les prix maxima correspondent aux mois pr¨¦c¨¦dents de
Tabaski et aux mois de Tabaski. La courbe pr¨¦sente en particulier
un pic en juin 87 qui correspond a un pic sur la courbe des
ventes.
Cette ann¨¦e-l¨¤,
les ¨¦leveurs semblent avoir adopt¨¦ une
strat¨¦gie
sp¨¦culative.
L'offre sur le march¨¦ des ovins de la

GRAPHIQUE 22
EVOLUTION DES PRIX DE VENTE
OVINS DE KAYMOR
milliers de F CFA
7 91113
5 7 Q 1113
6 7 9 11135
7 91113
5
1 86
1
86
1
8 7
1
8 8
1 89
1
¡°¡°¡°¡± acrIn femelles
- wins males
Pmgramrne P.P.R. LNERV-lSFlA~lEMVT-ClAAD
GRAPHIQUE 23
EVOLUTION DES PRIX DE VENTE
CAPRINS DE KAYMOR
niilliers de F CFA
12 -
10 - . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
¡® . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............................................_.
:.
.-.
2 ~.........,<...<....................................,..............................
¡°. .~.....................................................................,...,.......
7 9 111 3 5 7 Q 11; 3 5 7 Q ll,l 3 5 7 9 11 1 3 5
I
80
I
88
87
88
t
89 1
¡®........ caprtns fern3llea
- caprins maie3
Programme P.P.R. LNEFW-~SRA/~EMVT-CIAAD

45
Tabaski a ¨¦t¨¦ d¨¦ficitaire, les ¨¦leveurs en ont profit¨¦ pour vendre
¨¤ un prix ¨¦lev¨¦ beaucoup de b¨¦liers.
223 Le choix de l'animal ¨¤ vendre
* Quelques r¨¦sultats d'enqu¨ºtes sur les pratiques de vente
Nous avons constat¨¦ que dans 60 p.cent des concessions,
c'est le chef de carr¨¦ qui prend la d¨¦cision finale de la vente de
tous les animaux de la concession.
Il effectue lui-m¨ºme la
transaction. La destination de l'argent est variable:
- il
conserve l'argent et le g¨¨re lui-m¨ºme,
m¨ºme si l'animal ne lui appartient pas;
- il remet l'argent aux femmes en totalit¨¦ ou
une moiti¨¦ seulement.
Les femmes prennent l'initiative et la d¨¦cision finale de la
vente ind¨¦pendamment de leur mari dans 26 p.cent des concessions.
Les autres concessions correspondent ¨¤ des cas plus rares,
o¨´ le mari est d¨¦c¨¦d¨¦. Il est alors remplac¨¦ par le fils a?n¨¦ ou
par la premi¨¨re femme.
Dans
ces
concessions,
les r¨¨gles de
d¨¦cisions sont tr¨¨s variables.
Il est difficile d'en tirer des
conclusions, du fait de leur faible nombre.
Nous pouvons r¨¦sumer ces diff¨¦rents processus de d¨¦cision de
la vente dans un sch¨¦ma.
initiative
d¨¦cision finale transaction gestion de l'argent
de la vente
(propri¨¦taire)
chef - chef
*chef
*chef
f e m m e s - c h e f - c h e f echef
-femmes
femmesMfemmes-------,chef

-
- --*femmes
La d¨¦cision de la vente semble moins sous l'emprise du chef
de concession que l'abattage. Ce dernier est li¨¦ ¨¤ des contraintes
religieuses et sociales qui n'interviennent pas dans les pratiques
de vente. Cela permet aux femmes de prendre plus d'initiatives.
Le choix de l'animal ¨¤ vendre r¨¦pond ¨¤ des strat¨¦gies
diff¨¦rentes selon les ¨¦leveurs. Mais tous d¨¦clarent vendre en
priorit¨¦ les m?les.
L'¨¦tude des pratiques de conduite de la
reproduction nous a montr¨¦ que les ¨¦leveurs ne cherchent pas ¨¤
conserver un potentiel reproducteur.
Le choix de l'animal est variable:
- 54 p.cent des ¨¦leveurs vendent d'abord des
caprins.
- 24 p.cent n'ont pas de choix pr¨¦f¨¦rentiel, ils
prennent l'esp¨¨ce dont le prix correspond au
besoin.
- 22 p.cent'choisissent d'abord des b¨¦liers.

TABLEAU 9
VENTES PAR CLMSE D ME
OVINS DE LR REGION DE KIIYflOR
. .
O-b pois
b-i2 rois
12-18 rois
18-24 mois
2-5 ans
t de 5 ans
total
rois prl-tabasky
/ereIles
26
l.bT
53
16%
15 4.413
10 2.91
42
12%
17 5.0%
lb3
(8%
gaies
22
b.5Z
80
262
38
11%
20 5.9x
9
2.62
177
52Z
-t
total
48
14%
30 8.8%
51
15%
17 5.0%
3 4 0 1 0 0 %
mires rois
fenelles
4 5
7.62
23 3.9%
62
10%
35 5.9%
320
54x
raies
4 4
7.4x
17
2.?Z
14
2.42,
273
4bZ
total
89
15%
251--
11
437. 1 99
7
%
40
b.7Z
lb
13%
35 5.9¡¯1
593 1002
-
Prograrre P.P.R. LNERV-ISRIIIIMVT-CIRAD
TABLEAU 10
VENTES PRR CLASSE D &E
CAPRINS DE LA REGION DE KAYHOR
l
2-5 ans
+ de 5 ans
total
l O-6 rois
i b-12 moi5 12-18 dis / M-24 rois
I
r o i s prt!-tabasky
l
I
22 6.1%
11 3.1%
37
10%
22
b.lZ
180 52%
20
5.62
2
.hZ
172
482
13
3.trZ
l 135 38X 1 111 31x 42 121
37
101
22 6.1%
30 !OOZ 1
i
37
4.3x
17 2.0%
65 7.52
30
4.4x
420 49Z
24
2.3Z
1
.1x
443
51%
i
61 7.1Z 1 18 2.1¡¯1
65
7.5x
30 4.4%
iiG--l
L
Programme P.P.R. LNERV-ISRMIEHVT-CIRAD

46
L'animal choisi dans l'esp¨¨ce est soit le "meilleur animal"
(le mieux b?ti, le mieux entretenu), soit un animal correspondant
au besoin.
R¨¦partition des ¨¦leveurs en fonction
de leurs pratiques de vente.
le meilleur m?le
un m?le selon le besoin
caprins
18%
36%
caprins ou ovins
10%
14%
ovins
10%
12%
total
38%
62%
On remarque que dans l'ensemble, les ¨¦leveurs pr¨¦f¨¨rent
vendre un animal correspondant ¨¤ leur besoin, et ne pas avoir de
surplus d'argent.
Leur
strat¨¦gie de
vente
est fonction des
probl¨¨mes du moment et elle se fait au "coup par coup".
D'apr¨¨s les enqu¨ºtes et les entretiens, f¨¦alSk"¨¦s., il semble
que les femmes sont les propri¨¦taires de la majorit¨¦ des femelles,
alors que les m?les appartiennent plut?t au hommes en raison de la
r¨¨gle que nous avons d¨¦crite. Nous avons emis l'hypoth¨¨se que le
choix d'une femelle vendue ¨¦tait diff¨¦rent en fonction du centre
de d¨¦cision et de la destination de l'argent issu de la vente. Un
test du Khi-2 n'a pas mis en ¨¦vidence de diff¨¦rence significative
¨¤ 5 p.cent entre les strat¨¦gies de vente.
Vente de petits' ruminants femelles:
choix de l'animal vendu en fonction de l'agent ¨¦conomique qui pren
la d¨¦cision et de la destination du produit de la vente.
d¨¦cision
argent
la meilleure
une femelle
femelle
selon le besoin
chef
chef
8%
22%
chef
femmes
4% .
36%
femmes
femmes
4%
26%
total
16%
84%
La logique de vente
est donc apparemment la m¨ºme: en
l'absence de m?le,
ils choisissent des
femelles dont le prix
correspond ¨¤ leur besoin. Ces femelles sont soit des jeunes, soit
des femelles ag¨¦es.
* ventes et classe d'?ge
Les tableaux 9 et 10 pr¨¦sentent le nombre de ventes par
classes d'?ge. Nous avons distingu¨¦ deux p¨¦riodes:' une p¨¦riode

TABLEAU 11
LES PRIX DE VENTES PAR CLASSE D A6E
OVINS RALES DE LA REGION DE KAYHOR
Q-6 rois
b-12 rois 12-18 rois 18-24 rois
2 - 5 an5
total
Nombre
150
441
179
80
140
990
Hoyenne
632b
7902
9432
13531
9386
8604
Hinirur
2000
1500
2000
2500
2000
1500
HdXiNM
28750
30500
33500
41500
45000
45QOO
Ecart-type
3933
4674
5641
10353
6858
6011
Programe P.P.R. LNERV-ISRAIIEHVT-CIRAD
TABLEAU 12
LES PRIX DE VENTES PAR CLASSE D A6E
OVINS FEbELLES DE LA REGION DE KAYtlOR
O-b pois
S-12 nais
12-18 rois 18-24 aois
2-5 ans
+ d e 5 ans
total
Nanbre
79
182
68
40
1 1 6
56
541
t?ayenne
5425
6454
bb36
7536 .
7680
7038
6730
ninitur
2000
1650
2000
2500
2000
1500
1500
liaxi
/
JUQ
lb000
lb500
21000
18700
18000
18500
21000
Ecart-type
2b9A
2788
4166
4164
3042
4093
3357
j
Prograaae P.P.R. LNERV-ISRAIIEHVT-CIRAD
TABLEAU 13
LES PRIX DE VENTES PAR CLASSE D A6E
CAPRINS HALES DE LA REGION DE KAYHOR
7.
O-b rois
b-L2 aois t?-18 #ai5 113-24 r a i s
2-5 ans
total
Noabr e
482
510
113
j4
100
1241
noyenne
4201
5739
b575
7759
7577
5435
iliniuun
300
1250
2000
3500
2000
300
hiru
17500
17OQQ
16500
15000
17500
17500
Ecart-type
2192
2492
2955
32bO
2986
274 1
I
Progrme P . P . R . LNERV-ISRA/IEHVT-CIRAD
TABLEAU 14
LES PRIX DE VEffTES PAR CLASSE D A6E
CAPRIZ FEHELLES DE LA REGION DE KAYHOR
l-
,
Q-6 mois
6-12 aais ¡®12-18 mois 19-24 rois
2-S ans t de 5 ans
Norbr e
158
224
69
29
108
b4
b52
¡¯ Hayenne
4457
5683
¡¯
5950
7638
7577
8613
6103
t!iniaua
1250
1560
2000
3500
2000
2500
1250
nax i mua
17500
17QOO
13000
15000
17500
16000
17500
Ecart-type
2317
2548
2255
3274
2906
3367
3
2900
Prograrme P.P.R. LNERV-ISRA/IEHVT-CIRAD

47
pr¨¦-Tabaski qui regroupe le mois pr¨¦c¨¦dent la Tabaski et le mois
de la Tabaski et une p¨¦riode regroupant l'ensemble des autres
mois, afin de voir s'il existe une strat¨¦gie de vente diff¨¦rente
selon les p¨¦riodes de l'ann¨¦e.
Il n'appara?t pas de diff¨¦rence
significative dans la r¨¦partition des ventes entre classes d'?ge
sur les deux p¨¦riodes. Les ventes de la p¨¦riode de pr¨¦-Tabaski
correspondent ¨¤ des ventes de soudure. Les ¨¦leveurs de la r¨¦gion
de Kaymor vendent leurs m?les d¨¨s qu'appara?t un besoin d'argent
au cours de l'ann¨¦e.
Ils profitent des prix plus ¨¦lev¨¦s de la
p¨¦riode de Tabaski pour mieux les vendre. Leurs strat¨¦gies de
vente sont beaucoup moins sp¨¦culatives que dans le nord du S¨¦n¨¦gal
(Lwa) I o¨´ les ¨¦leveurs pr¨¦f¨¨rent vendre des femelles pour avoir
le maximum de m?les ¨¤ vendre ¨¤ la Tabaski, lorsque les prix sont
tr¨¨s ¨¦lev¨¦s.
50 p.cent des ventes de caprins.m?les sont r¨¦alis¨¦es avant
qu'ils n'atteignent l'?ge de 6 mois, les ovins sont exploit¨¦s plus
tard:
50 p.cent d'entre eux sont vendus entre l'?ge de 6 et 12
mois.
Ces r¨¦sultats sont comparables ¨¤ ceux obtenus pour les
abattages.
La r¨¦partition des femelles selon les classes d'?ge confirme
les r¨¦sultats de l'enqu¨ºte.
Les ¨¦leveurs vendent
les jeunes
femelles dont ils ne connaissent pas les aptitudes et r¨¦forment
les femelles ag¨¦es. faut se reporter aux *~d82.,:"aes ?ges et
faire la relation entre le nombre de vente par classes d'?ge et
les effectifs d'animaux pr¨¦sents par ?ge.
* prix de vente et classe d'?ge (tableaux 11 ¨¤ 14)
Une analyse de la variante des prix pour les ovins et
caprins, les m?les et les femelles, ne permet pas de distinguer de
diff¨¦rence entre les classes d'?ge prises toutes ensemble.
Un test de Student-Newman-Keuls permet de distinguer des
diff¨¦rences significatives ¨¤ 5 p.cent entre les classes prises 2 ¨¤
2 .
- Chez les boucs,
seules les classes 18-24
mois et 2-5 ans ne sont pas diff¨¦rentes.
Le prix maximum des
caprins m?les est donc atteint ¨¤ l'?ge de 18-24 mois. Cependant
l'¨¦cart de prix est beaucoup moins important que chez les ovins
m?les, entre les premi¨¨res classes et les derni¨¨res.
- Pour les ch¨¨vres, les classes 6-12 mois et
12-18 mois pourraient ¨ºtre regroup¨¦es.
- Toutes les classes concernant les b¨¦liers
sont significativement diff¨¦rentes 2 ¨¤ 2.
- Chez les brebis, les classes 18-24 mois, 2-5
ans et plus de 5 ans peuvent ¨ºtre reunies en une seule classe.
Le graphique 25 montre une relative homog¨¦n¨¦it¨¦ des prix
entre les ovins femelles,
les caprins femelles et les caprins
m?les. Les variations entre les classes sont relativement faibles
Par
rapport
aux
ovins
m?les. Ce
constat permet d'expliquer
l'exploitation plus pr¨¦coce des caprins m?les, environ 6 ¨¤ 12 mois
plus t?t que les ovins m?les.

GRAPHIQUE 24
EFFECTIFS DES VENTES
REGION DE KAYMOF?
T
O-6 mois 6-12 mois ¡®12-18 mois 18-24 mois 2-5 ans + de 5 ans
IOI ovin3 mtyes
ESSI ovins lemellf33 El Caprins mates fZB4 caprins femell
GRAPHIQUE 25
PRIX DE VENTE
REGION DE KAYMOR
milliers de F CFA
15
10 .<.-< - .-... .._.. - ______l..,____I.__.. - __....¡± .--..,
Fc
C
O-6 mois 6-12 mois 12-18 mois 18-24 mois 2-5 ans + de 5 ans
m ovin8 mf31e9
ITXiSl OvinY lernelles El caprins males EBl caprins lem43lI
progrernrne
P.P.R. LNERV-ISRA/IEMVT-CIRAD

48
23 Les taux d'exploitation
Les taux d'exploitation correspondent au rapport du nombre
d'animaux
exploit¨¦s
(vendus,
abattus ou
troqu¨¦s)
pendant
l'exercice au nombre moyen d'animaux pr¨¦sents pendant le m¨ºme
exercice (moyenne des effectifs en fin de chaque mois).
Ce taux d'exploitation ne tient pas compte des confiages au
niveau des sorties: ils ne sont pas consid¨¦r¨¦s comme une pratique
d'exploitation.
Par contre dans l'effectif moyen des animaux
pr¨¦sents,
les
animaux en
confiage
dans
les
troupeaux
sont
comptabilis¨¦s. Les chiffres obtenus sont donc entach¨¦s d'un biais.
Les taux d'exploitation
7/85-6/86
7/86-6/87
7/87-6/8817/88-6/89
ovins m?les
87%
74%
71%
91%
ovins femelles
25%
20%
11%
16%
ovins
40%
35%
26%
34%
caprins m?les
113%
112%
100%
83%
caprins femelles
31%
24%
21%
15%
caprins
50%
48%
41%
33%
Le premier exercice est marqu¨¦ par un taux d'exploitation
¨¦lev¨¦:
la cons¨¦quence des hivernages pr¨¦c¨¦dents tr¨¨s secs est une
forte exploitation des troupeaux, par ventes importante d'animaux
pour pallier les probl¨¨mes de soudure alimentaire.
Le taux d'exploitation des m?les est toujours sup¨¦rieur ¨¤ 70
p.cent. Celui des caprins m?les d¨¦passe 100 p.cent pour les trois
premiers
exercices.
Ceci
s'explique
Par
une
exploitation
importante
des m?les de 0 ¨¤ 6 mois.On remarque que le taux
d'exploitation des caprins m?les est sup¨¦rieur ¨¤ 100 p.
cent.
Chaque animal sorti compte pour une vente, tandis qu'un animal
pr¨¦sent pendant par exemple six mois compte pour 1/2 dans le
calcul de l'effectif moyen annuel.
On remarque que les caprins sont plus exploit¨¦s que les
ovins, sauf pour le dernier exercice. Ceci est certainement li¨¦ ¨¤
la forte mortalit¨¦ des caprins au cours de l'exercice pr¨¦c¨¦dent:
les effectifs ayant
sensiblement diminu¨¦s (graphique 13), les
¨¦leveurs
ont pr¨¦f¨¦r¨¦
exploiter
des
ovins,
maintenant .ainsi
toujours le m¨ºme ¨¦quilibre entre les nombres d'ovins et de
caprins.
Les femelles pr¨¦sentent un taux d'exploitation plus faible,
inf¨¦rieur ¨¤ 30 p.cent.
Comme nous l'avons vu, elles ne sont
vendues ou abattues que par n¨¦cessit¨¦, lorsqu'il n'y a plus de
m?les disponibles. Ce sont d'abord des "reproductrices", alors que

TABLEAU 15
CIRCONSTANCES D'ENTREE
OVINS DE CA REGION DE KAYMOR
(Juillet 1985 i Juin 1969)
9s
?
i Juil E/.hn Jb i hi! WJuin a7
1 Juil 97/Ju1n 89 / Juil NiJuin :39 i
Total
i ¡±
i
TABLEAU 16
CIRCCffiTcw?E¡¯

D¡¯p(TAEE
CAPRINS OE LA Ri&@N DE KAYHOR
kh.~iilet 1985 $ Juin 1969)
1 .!uil a5i.iwl 25
juil WJuin 87
1 J u i l d7!Juln 36
juil Wjuin a9 )
Tu;a1
1
,
T
I
i
i
f

49
les m?les sont avant tout un "porte-monnaie", dans lequel on puise
d¨¨s que le besoin s'en fait sentir.
Les taux d'exploitation des deux derni¨¨res exercices ajout¨¦s
aux fortes mortalit¨¦s
qui
ont
touch¨¦s
les
deux
esp¨¨ces ne
permettent plus une croissance naturelle des troupeaux. Nous
retrouvons
ces
r¨¦sultats
sur
les
courbes
des
variations
d'effectifs (graphiques 8 et 9).
3 L'IMMIGRATION
Le tableau suivant pr¨¦sente les taux d'immigration, d¨¦fini
comme le rapport du nombre d'animaux entr¨¦s dans les troupeaux par
achat (achat, achat m¨¨re suit¨¦e, achat sous la m¨¨re) ou don, au
nombre moyen d'animaux pr¨¦sents dans les troupeaux.
De la m¨ºme fa?on que pour l'analyse des taux d'exploitation,
nous n'avons pas tenu compte pour le calcul des taux d'immigration
des entr¨¦es d'animaux par confiage.
Les taux d'immigration
I
7/85-6/86 7/86-6/87 7/8745/88
ovins m?les
12.9%
10.0%
6.1%
3.9%
ovins femelles
8.3%
8.3%
2.0%
4.6%
ovins
9.4%
8.8%
3.1%
4.4%
caprins m?les
3.7%
2.6%
1.7%
1.0%
caprins femelles
5.1%
7.7%
1.2%
4.3%
caprins
4.8%
6.3%
1.3%
3.4%
Ces r¨¦sultats montrent que l'immigration est tr¨¨s faible.
Les taux relativement plus ¨¦lev¨¦s au cours des deux premiers
exercices sont dus ¨¤ des ¨¦leveurs qui cherchent ¨¤ reconstituer
leur troupeau (apr¨¨s une p¨¦riode de forte exploitation) en
achetant des animaux pour ceux qui en ont les moyens.
Les tableaux 15 et 16 montrent cependant que le nombre
d'achats reste tr¨¨s faible, comparativement aux entr¨¦es d'animaux
par confiage. Ils concernent principalement les femelles et plus
pr¨¦cisement les brebis.
Au cours de ces 4 exercices:
- 44 p.cent des ¨¦leveurs n'ont jamais
achet¨¦ d'ovins;
- 54 p.cent n'ont jamais achet¨¦ de caprins;
- 25 p.cent n'ont jamais achet¨¦ d'animaux.
Pour les autres ¨¦leveurs, les achats se limitent ¨¤ 2 ou 3
animaux, ayant rarement les moyens d'en acheter plusieurs ¨¤ la
fois.

GRAPHIQUE 26
CIFICONSTANCE D¡¯ENTREE: ACHAT-TROC
OVINS DE KAYMOR
effectif
1 5 -
..<.¡®..< wins ferrelles
- oh8 rnales
Programme P.RR JJW?VlSfX4/IEMVT-CIRAD
GRAPHIQUE 27
CIRCONSTANCE D¡¯ENTREE: -AT-TROC
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
7 8 11 1 3
6 7
9 3 6 7 9 11
3 6 7 9 11 1
3
5
I
8 6
I
86
11/1 07
,l
88
I
89
I
....... caprn3 fernelles
- caprins males
Prugramffw P.P.R. LNEFWISRA/IEMVT-CIRAD

50
Les graphiques 26 et 27 font appara?tre des courbes en dents
de scie, avec des variations entre 0 et 5. Deux pics se d¨¦tachent
de ces
courbes,au mois de juillet 86 chez les ovins et les
caprins. 11s correspondent aux achats de 15 ovins et 15 caprins
r¨¦alis¨¦s par le marabout de Keur Moussa B?.
Ces pratiques d'immigration montrent qu'il ne s'agit pas
d'un ¨¦levage d'¨¦pargne: il n'y a pas de mise en r¨¦serve mon¨¦taire
par achat de petits ruminants apr¨¨s les r¨¦coltes. Ils acqui¨¨rent
presque tous leurs petits ruminants. sans investissement: la dot,
l'h¨¦ritage et surtout le confiage.
4 LE CONFIAGE
Cette pratique concerne tous les ¨¦leveurs de la zone. Les
entr¨¦es par confiage repr¨¦sentent 77 p.cent et 83 p.cent des
entr¨¦es respectivement chez les ovins et les caprins (tableaux 15
et 16). Les sorties par confiage repr¨¦sentent 35 p.cent des
sorties des ovins et 31 p.cent des sorties des caprins (tableaux 5
et 6). Ainsi, l'¨¦leveur suivi est le responsable du troupeau, mais
les propri¨¦taires des animaux ne sont pas forc¨¦ment des membres de
la concession.
Ce flux par confiage d'animaux est le plus important des
flux en dehors des entr¨¦es correspondant aux mise-bas et des
.
sorties correspondant aux morts.
Total des flux de confiage au cours des 4 exercices
l Entr¨¦e par confiage I 466 l lZ3 I 512 / 96 I
[Sortie par confiagel 733
I 250 I
885
I 275 I
Ce tableau fait appara?tre un d¨¦s¨¦quilibre important de la
balance entre les sorties et les entr¨¦es par confiage. Du fait des
probl¨¨mes existant au niveau de l'interpr¨¦tation des codifications
(ARC, REC, DEC et FIC), nous ne pouvons pas entrer en d¨¦tail dans
l'explication de ce d¨¦s¨¦quilibre. Cependant, il semble logique que
les sorties par confiage soient plus ¨¦lev¨¦es que les entr¨¦es du
i
fait des r¨¨gles, des strat¨¦gies et des objectifs des pratiques de
confiage.
41 L'¨¦volution du nombre de confiage
Les graphiques 28 ¨¤ 31 font appara?tre une certaine
cyclicit¨¦ au cours des 4 exercices. Au niveau des entr¨¦es, on note
l'existence de pics importants en juillet et plus r¨¦duits en
d¨¦cembre. ces pics sont plus marqu¨¦s chez les ovins. Les courbes
de sorties montrent seulement des pics en juillet, leurs, trac¨¦s

Ga'rIIQUE 28
CMCONSVWCE D¡¯ENTREE= CONFIAGE
OVINS DE KAYh4QR
effectif
6 0
1:
::
. . . . . . . . . . ..,.._._,......................................,~
. . . . . ..<................................................................................
. . . . . . . . . . . .
; ¡®:
; :
i ;
: :
: :
;
:
,,,,__,_,,........_...........,........,,.....,............
y.........................¡±
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
:
:
7 9 11.1 3 5 7 9 Il.1 3 5 7 9 11 ,l 3 5 7 9 If.1 3 5 >
1 8 5
1
8 8
1 87
1
8 8
I
8 9
I
GWHIQUE 29 CIRCONSTANCE D¡¯ENlREEz CONFIAGE
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
50.
4* _...,..,_,............,,..,......,........,............,.....,..,..,..,...............................................................................................
..<
7 91113
5 7 9 1113
5 7 911135 7 91113
5
1 85
1
88
1
8 7
1
8 8
1 89
1
.¡®......¡®. caprin3 fefnelles
- caprinsmdea
programme P.P.A. LNEFW-?SRA/lEh+lVT-ClRAD

51
sont comparables pour les deux esp¨¨ces. Le dernier exercice est
marqu¨¦ par des flux de confiage plus important et en particulier
par un pic de confiage tr¨¨s marqu¨¦.et brutal en juin 89. Ces flux
(surtout de d¨¦part) peuvent s'expliquer:
- par des confiages plus importants pour diminuer les
risques ¨¦pizooties (se reporter au courbes de mortalit¨¦);
- par une exploitatation plus faible des animaux au
cours de l'exercice pr¨¦c¨¦dent, ce qui lib¨¨re plus d'animaux pour
le confiage
Cette
saisonnalit¨¦
des
flux de confiage
est
li¨¦e au
calendrier des cultures. Nous avons vu que les petits ruminants
divaguent librement autour des villages de d¨¦cembre ¨¤ juin. Mais
d¨¨s la lev¨¦e des semis en juillet jusqu'¨¤ la fin du battage de
l'arachide, ils sont pris en charge par un berger ou mis au
piquet.
C'est aux limites de ces 2 p¨¦riodes qu'ont lieu la
majorit¨¦ des confiages.
Les confiages concernent principalement les femelles. Les
m?les exploit¨¦s tr¨¨s jeunes sont peu sujets ¨¤ des pratiques de
confiage. Les flux de confiage de m?les recens¨¦s par le suivi
correspondent ¨¤ des m?les n¨¦s de m¨¨res confi¨¦es, qui retournent ¨¤
leur propi¨¦taire pour ¨ºtre g¨¦n¨¦ralement vendus, et ¨¤ des m?les
encore sous leur mere,.qui partent avec elle en confiage.
42 Les r¨¨gles de confiages
Les confiages de la zone de Kaymor sont principalement des
confiages de longue dur¨¦e, et non pas des confiages d'hivernage,
comme on pourrait le supposer ¨¤ la vue de ces courbes.
Par des enqu¨ºtes r¨¦alis¨¦es aupr¨¨s de tous les ¨¦leveurs
suivis, nous avons pu identifier les pratiques de confiage.
* Le confiage de longue dur¨¦e
La d¨¦cision du confiage est g¨¦n¨¦ralement prise par le chef
de carr¨¦ sauf dans les concessions o¨´ les femmes prennent toutes
les d¨¦cisions concernant la gestion ¨¦conomique de leurs animaux.
On se reportera aux r¨¦sultats pr¨¦sent¨¦s au paragraphe 21.
le confiage, comme nous l'avons vu concerne principalement
les femelles. Dans 6 villages suivis, le confiage suit les r¨¨gles
suivantes:
la premi¨¨re mise-bas
revient
au propri¨¦taire, la
deuxi¨¨me
¨¤ l'¨¦leveur qui est responsable de la femelle. La
troisi¨¨me mise-bas revient au propri¨¦taire
et ainsi de suite:
r¨¨gle de 1 sur 2. Le gardiennage par le berger, s'il est pratiqu¨¦,
est ¨¤ la charge
de l'¨¦leveur qui garde l'animal. Ces r¨¨gles
expliquent
donc les flux de
confiage importants
juste avant
l'hivernage.
Dans le septi¨¨me village (Keur Moussa B?),
les 2
premi¨¨res mise-bas reviennent au propi¨¦taire,
la troisi¨¨me est
pour l'¨¦leveur qui garde
l'animal.
La quatri¨¨me
revient au
propri¨¦taire, etc: r¨¨gle de 2 sur 3.
Cette r¨¨gle de confiage
diff¨¦rente pose des probl¨¨mes pour les confiages avec les villages
environnants.

GTUIPHIQUE 30 CIRCONSTANCE DE SOFTIlE: CONRAGE
OVINS DE KAYMOR
effectif
80 . . . . .,....................,.... .__..............................................................................................................
. . .../;.. l
7 $41113 5 7 9ll13
5 7 9 11135
7 CI1113 5
t
85 1
86
1
87
1
88
1 89
1
t...¡®.. cxins femelles
- mina males
Programme P.P.R. LNERVlSRA/IEMVT-CIRAD
G=HIQUE 31 CIR~WTANCE f)E SOR-l-lE: WNFIAGE
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
.
7 9 11 1 3 5 7 g 11; 3 5 7 9 Il(1 3 5 7 9 11 1 3 5
t 86
1
88
87
88
i 89 1
."" caplns fefrtelles
- caprins m&38
programme P.P.R. LNERV-ISFWIEMVT-CIRA~

52
Les
¨¦changes d'animaux par confiage sont justifi¨¦s par
diff¨¦rentes raisons.
- Le plus souvent, ¨¤ la demande d'un ¨¦leveur qui a
peu ou pas d'animaux, le propi¨¦taire d¨¦cide de donner en confiage
une ou plusieurs femelles, pour l'aider ¨¤ monter son troupeau.
- une femme connaissant une parente ou proche qui n'a
pas de petits ruminants, va lui confier une ou deux femelles. 11
existe de fort lien de solidarit¨¦ entre
les femmes, comme le
montre cette pratique de confiage.
Les
¨¦leveurs
confiant
actuellement
leurs
femelles
ont
constitu¨¦ leur cheptel en prennant des animaux en confiage et se
consid¨¨rent comme oblig¨¦s d'aider leurs proches.
- on rencontre quelques cas de confiage correspondant
¨¤ de
"gros propi¨¦taires"
qui
confient pour disperser leurs
animaux, dans le but de diminuer les risques li¨¦s aux ¨¦pizooties.
- les d¨¦parts en confiage peuvent ¨ºtre ¨¦galement
justifi¨¦s par l'impossibilit¨¦ de payer le gardiennage pour tous
les animaux,
en particulier lorsque
les femmes l'ont ¨¤ leur
charge.
Certaines ont des probl¨¨mes de disponibilit¨¦ en argent,
elles
pr¨¦f¨¨rent
donc
confier
quelques
femelles
pour
¨¦viter
d'accro?tre leurs charges.
Par enqu¨ºtes, nous avons constat¨¦ que dans 85 p.cent des
concessions,
il y a des femelles en conflaqe. mrtaines sont
arriv¨¦es
avant le d¨¦but du suivi, il est donc difficile en
exploitant simplement le fichier informatique de se rendre compte
de l'importance
de cette pratique.
Il serait int¨¦ressant de
conna?tre le pourcentage d'animaux en propri¨¦t¨¦ et d'animaux
confi¨¦s
dans
chaque
concession,
mais
surtout
d'en
suivre
l'¨¦volution pour saisir comment et ¨¤ partir de combien de temps,
une concession n'a que des animaux en propre, si tel est son
objectif: ou si au contraire, il y a en permanence des animaux qui
arrivent en confiage et d'autres qui en partent?
En effet, nous
avons remarqu¨¦ que les femelles arriv¨¦es en confiage, il y a 5 ou
6 ans sont encore dans la concession, alors que l'¨¦leveur confie
des femelles qui lui appartiennent.
La vente des femelles confi¨¦es ne surviendra en g¨¦n¨¦ral que
lorsque l'¨¦leveur qui a la garde de l'animal aura ¨¦t¨¦ indemnis¨¦,
c'est ¨¤ dire que la femelle aura d¨¦j¨¤ eu 2 (ou 3) mise-bas. Si la
vente survient avant, un arrangement se fait entre le propi¨¦taire
et l'¨¦leveur. Le produit de la vente est divis¨¦ par 2 ou 3, il
n'existe pas de r¨¨gles pr¨¦cises, ce sont des arrangements aux cas
par cas.
Lorsque le confiage se fait dans un v¨¦ritable but d'entraide
(c'est ¨¤ dire dans la majorit¨¦ des cas), le propi¨¦taire ne vendra
jamais une femelle qu'il a confi¨¦ sauf s'il n'a vraiment pas
d'autre solution. Il vend les produits qui lui reviennent. Une
femelle confi¨¦e depuis plusieurs ann¨¦es est rarement r¨¦cup¨¦r¨¦e par
le propri¨¦taire. Ce type de confiage d'entraide se rapproche du
don: la femelle est souvent confi¨¦e jusqu'¨¤ sa "r¨¦forme" (vente,
abattage) d¨¦cid¨¦e par le responsable du troupeau et non par le
propri¨¦taire.

CARTE 3: ORIGINE ET DESTINATION GEOGRAPHIQUE DES CONFIAGES
&&& : 1 /-Mo 000
* Village Wolof
1 Padaff 1
(PA1 >
6 Ndiay¨¨ne
1 WI 1
m Village Toucouleur
2 Padaff 2
U¡¯A2)
7 Lbona
(LEO)
- mf& paf conf?acjc
3 Padaff 3
(PA31
8 Keur Dianko
(K¡¯DI) s
---aSortic p a r -fifiae
4 Padaff 4
9 Ndakhar Karim ( NDK)
9
ww
5 K. Moussa B? ( KMB )
10 Dialacouna
(AW
@El Chef lieu de
communautb rurale

53
Le carte 3 visualise les ¨¦changes d'animaux par confiage.
Les principaux flux identifi¨¦s sont internes ¨¤ chaque village. On
note cependant d'importants ¨¦changes de confiage de Sonkorong vers
L¨¦ona et Ndiay¨¨ne, et de Kaymor vers Dialacouna. Quelques ¨¦changes
se font avec l'ext¨¦rieur de la zone. Ces r¨¦sultats ont ¨¦t¨¦ obtenus
.a partir de l'enqu¨ºte r¨¦alis¨¦e sur les pratiques de confiage.
* Le confiage de courte dur¨¦e
La principale raison de ce type de confiage est l'absence de
berger dans un village. Certains ¨¦leveurs ne voulant pas mettre
leurs animaux au piquet,
vont confier tout leur troupeau ¨¤ un
parent ou ami habitant un village o¨´ se pratique le gardiennage.
Pour ce type de confiage,
les frais de gardiennage sont ¨¤ la
charge du propi¨¦taire. Les ¨¦leveurs qui prennent en charge ces
animaux, appr¨¦cient peu ce type de confiage. Ils font cela pour
arranger le propri¨¦taire, car en g¨¦n¨¦ral ils ne retirent aucun
b¨¦nefice de cette charge. Parfois lorsque le propri¨¦taire est
satisfait du confiage, il laisse un ou deux produits, mais ce
n'est pas une r¨¨gle g¨¦n¨¦rale.
Ce type de confiage se rencontrait chez 2 Slevears de Padaff
1 jusqu'en hivernage 87. Les animaux partaient en juillet chez
deux ¨¦leveurs suivis de Dialacouna, et revenaient en d¨¦cembre.
Cela explique les pics de d¨¦cembre 85, 86 et 87. En hivernage 89,
aucun ¨¦leveur suivi n'a donn¨¦ d'animaux en confiage. Deux ¨¦leveurs
ont pris quelques animaux pour un confiage d'hivernage.
43 conclusion: importance du confiage
Le confiage est une pratique
importante
dans cette zone
d'¨¦tude, par rapport aux r¨¦gions de Louga et Kolda. L'importance
de cette pratique soul¨¨ve des probl¨¨mes que l'on ne rencontraient
pas dans les autres zones d'¨¦tude. En effet le suivi, tel qu'il
est pratiqu¨¦ actuellement
ne permet pas d'appr¨¦hender cette
pratique de fa?on satisfaisante. La codification des flux de
confiage n¨¦cessite la connaissance pr¨¦alable du propri¨¦taire de
l'animal (membre de la concession ou ¨¦tranger): une question
suppl¨¦mentaire dans la fiche de sortie (le propri¨¦taire est-il
membre de la concession:
O/N?) permettrait aux observateurs de
choisir le bon code: ARC, REC, FIC, DEC; et de r¨¦aliser un test de
c
coh¨¦rence
entre
les
deux
informations
lors de la
saisie
informatique.
Le confiage est la principale voie d'acquisition des petits
ruminants.
Cette
pratique
tisse
des
relations
sociales et
¨¦conomiques fondamentales en particulier entre les femmes.
Propri¨¦taires
de la majorit¨¦ des femelles, les confiages
pourraient aussi ¨ºtre une fa?on de cacher aux maris le nombre
exact de
femelles
qu'elles
poss¨¨dent,
enfin
d'¨¦viter
des
pr¨¦l¨¨vements trop importants.. . .

54
5 CONCLUSION
Nous venons d'¨¦tudier en d¨¦tail les pratiques de gestion et
d'exploitation des petits ruminants, mises en oeuvre par les
¨¦leveurs pour satisfaire leur objectifs.
Cette ¨¦tude confirme qu'il s'agit d'un ¨¦levage de cueillette
dont le principal
objectif
est d'assurer
la s¨¦curit¨¦
et la
reproduction
des syst¨¨mes de production:
pallier les ann¨¦es de
mauvaises r¨¦coltes et ¨¦viter la vente des bovins en cas de besoin.
Malgr¨¦ ce r?le dans l'¨¦quilibre des syst¨¨mes de production,
il
n'existe pas de
relation
¨¦troite
entre
l'agriculture et
l'¨¦levage des petits ruminants. L'argent de la vente des r¨¦coltes
d'arachide et de coton n'est pas investi dans l'achat de petits
ruminants. Il n'y a pas de flux monn¨¦taire entre l'agriculture et
cet ¨¦levage. Ce n'est pas un "¨¦levage d'¨¦pargne" mais les ¨¦leveurs
puisent dedans d¨¨s qu'un besoin appara?t, en particulier lors de
la p¨¦riode
de soudure, en fin de saison
s¨¨che
et pendant
l'hivernage.
Les ¨¦leveurs suivis sont avant tout des agriculteurs, ils ne
cherchent pas ¨¤ "faire de l'¨¦levage".
Les
¨¦leveurs
montent
en g¨¦n¨¦ral leur troupeau par le
confiage d'une ou plusieurs femelles, donc sans frais.
Il
assure
¨¦galement
d'importantes
fonctions
socio-
culturelles:
il permet de subvenir aux besoins et aux frais des
diff¨¦rents c¨¦r¨¦monies religieuses et sociales.

5 5
CONCLUSION GENERALE
L'¨¦levage des petits ruminants de la communaut¨¦ rurale de
kaymor est marqu¨¦ par des pratiques de conduite uniformes et peu
control¨¦es par les
¨¦leveurs.
Ces
pratiques
caract¨¦risent un
¨¦levage de cueillette o¨´ le seul intrant est la paye du berger.
L'analyse des pratiques de gestion a mis en ¨¦vidence
l'importance du confiage. Cette pratique est tr¨¨s li¨¦e au r?le des
femmes dans cet ¨¦levage.
Les femmes
cherchent ¨¤
obtenir de
l'ind¨¦pendance: le confiage leur permet de monter un troupeau sans
r¨¦aliser d'investissement au d¨¦part.
Cette pratique tisse des
liens de solidarit¨¦ et d'entraide fondamentaux entre les femmes.
Cependant elle peut appara?tre comme un obstacle aux actions de
d¨¦veloppement: qui va investir?
Les petits
ruminants
ont un
r?le
essentiel
dans la
reproduction des
syst¨¨mes de productlwn: ~SI%X & *p¨¦riode de
soudure. Les ventes correspondent ¨¤ des besoins imm¨¦diats, leur
objectif premier n'est pas une vente sp¨¦culative.
Ils remplissent ¨¦galement des r?les sociaux, culturels et
religieux: abattage de Tabaski...
La production laiti¨¨re ne concerne que les ch¨¨vres et une
partie
seulement des concessions.
Cette production
n'est pas
l'objectif principal de cet ¨¦levage.
Les petits ruminants ont donc essentiellement des fonctions
socio-¨¦conomiques.
L'importance
de la pratique de confiage et ce syst¨¨me
d'¨¦levage de cueillette s'accordent avec les objectifs que les
¨¦leveurs assignent ¨¤ l'¨¦levage des petits ruminants: assurer la
s¨¦curit¨¦
du syst¨¨me
de production et remplir des obligations
sociales et religieuses.
Ces objectifs expliquent peut-¨ºtre la moins forte assiduit¨¦
et un moindre int¨¦ressement des ¨¦leveurs au suivi par rapport aux
autres zones suivies.
Le
programme
P.P.R.
avec
ses
diff¨¦rents
axes
.
d'investigations nous a montr¨¦ la compl¨¦mentarit¨¦ essentielle qui
existe entre le recueil de donn¨¦es quantitatives et l'analyse des
pratiques.

56
L'analyse des pratiques ne doit pas ¨ºtre consid¨¦r¨¦e comme
une fin en soi, mais comme un p?le de recherche qui permet
d'appr¨¦hender et de
comprendre
des
donn¨¦es
quantitatives
absolument indispensables.
Notre m¨¦thodologie est donc fond¨¦e sur des va-et-vient entre
le fichier informatique et les enqu¨ºtes de terrain.
Notre ¨¦tude des pratiques de conduite et de gestion a port¨¦
sur l'analyse des modalit¨¦s et des opportunit¨¦s des diff¨¦rentes
pratiques mises en oeuvre par les ¨¦leveurs. Il serait int¨¦rressant
d'analyser
leur efficacit¨¦, ainsi que leurs relations: relation
entre les diff¨¦rentes pratiques de conduite, la taille du troupeau
et les pratiques de gestion, interaction entre le statut social
des chefs de carr¨¦ et leurs pratiques de gestion...

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PANURGE:
m¨¦thodologie de suivi des troupeaux, contr?le des performances
animales
individuelles dans
les
syst¨¨mes
traditionnels de
production en Afrique: ovins, caprins et bovins, mannuel de
600 pages:
Fascicule 1: Le suivi sur le terrain et la
tenue des fichiers mannuels;
Fascicule 2: le fichier informatique;
Fascicule 3: Annexes, ISRA/IEMVT-CIRAD
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la
recherche
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les
syst¨¨mes
d'¨¦levage en
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LISTE DES GRAPHIQUES, TABLEAUX ET CARTES
Graphique 1: Trois volets de recherche compl¨¦mentaire pour
caract¨¦riser les pratiques des agriculteurs
graphique 2: Fiche sortie
graphique 3: Fichier ¨¦tat-civil
graphique 4: Classification des pratiques d'¨¦levage et
processus de production
Graphique 5: Pluviom¨¦trie mensuelle
Kaymor
Graphique 6: Pluviom¨¦trie annuelle Kaymor
Graphique 7: R¨¦partition des animaux pr¨¦sents au 31/03/88
Graphique 8: Variation des effectifs d'ovins R¨¦gion de Kaymor
Graphique 9: Variation des effectifs de caprins
R¨¦gion de Kaymor
Graphique 10: Variation des effectifs d'ovins de 2 villages
Graphique 11: Variation des effectifs de caprins de 2 villacres
Graphique 12: Pyramide des ?ges des ovins a? 31/03/88
d
Graphique 13: Pyramide des ?ges des ovins au 30/09/88
Graphique 14: Pyramide des ?ges des caprins au 31/03/88
Graphique 15: Pyramide des ?ges des caprins au 30/09/88
Graphique 16: Circonstance de sortie: abattage Ovins de Kaymor
'Graphique 17: Circonstance de sortie: abattage Caprins de Kaymor
Graphique 18: Circonstance de sortie: vente Ovins de Kaymor
Graphique 19: Circonstance de sortie: vente 'Capfi= 'de',Xaymor
Graphique 20: Circonstance de sortie: mort-disparition Ovins de
Kaymor
Graphique 21: Circonstance de sortie: mort-disparition
Caprins de
Kaymor
Graphique 22: Evolution des prix de vente Ovins de Kaymor
Graphique 23: Evolution des prix de vente Caprins de Kaymor
Graphique 24: Effectifs des ventes
r¨¦gion de Kaymor
Graphique 25: Prix des ventes
r¨¦gion de Kaymor
Graphique 26: Circonstance d'entr¨¦e: Achat-troc Ovins de Kaymor
Graphique 27: Circonstance d'entr¨¦e: Achat-troc Caprins de Kaymor
Graphique 28: Circonstance d'entr¨¦e: confiage Ovins de Kaymor
Graphique 29: Circonstance d'entr¨¦e: confiage Caprins de Kaymor
Graphique 30: Circonstance de sortie: confiage Ovins de Kaymor
Graphique 31: Circonstance de sortie: confiage Caprins de Kaymor
Tableau 1: Les diff¨¦rentes caract¨¦ritiques
des enqu¨ºtes men¨¦es
I .
Tableau 2: Pluviom¨¦trie Region de Kaymor
Tableau 3: Jours de pluie R¨¦gion de Kaymor
Tableau 4: Caract¨¦ristiques quantitatives des 4 groupes de
concessions
Tableau 5: Circonstances de sortie Ovins de la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 6: Circonstances de sortie Caprins de la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 7: Abattage par classe d'?ge Ovins de la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 8: Abattage par classe d'?ge Caprins de la r¨¦gion de
Kaymor
Tableau 9: Vente par classe d'?ge
Ovins de la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 10: Vente par classe d'?ge
Caprins de la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 11: Les prix de vente par classe d'?ge
Ovins m?les de la
r¨¦gion de Kaymor
Tableau 12: Les prix de vente par classe d'?ge Ovins femelles de
la r¨¦gion de Kaymor

Tableau 13: Les prix de vente par classe d'?ge
Caprins m?les de
la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 14: Les prix de vente par classe d'?ge
Caprins femelles
de la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 15: Circonstances d'entr¨¦e Ovins de la r¨¦gion de Kaymor
Tableau 16: Circonstances d'entr¨¦e Caprins de la r¨¦gion de Kaymor
carte 1: Implantation des suivis au S¨¦n¨¦gal
carte 2: Situation g¨¦ographique de l'¨¦chantillon de Kaymor
carte 3: Origine et destination g¨¦ographique des confiages

ANNEXES
QUESTIONNAIRES DES ENQUETES REALISEES
AUPRES DES ELEVEURS SUIVIS
DE LA REGION DE KAYMOR

ENQUETE: SYSTEME DE PRODUCTION
Codes utilis¨¦s
CER: mil, ma?s, sorgho
AR: arachide
CT: coton
MAN: culture mannuelle
T-AN: traction asine seulement
TCH: traction equine seulement
TBV: traction bovine avec ¨¦ventuellement
traction ¨¦quine ou asine
OV: ovins
CP: caprins
BE: bovins extensifs
BT: bovins de trait
BM: bovins d'embouche
CH: chevaux
AN: ?nes

ENQUETE: PRATIQUE Dk: CONDUITE
Codes utilis¨¦s
La compl¨¦mentation:
1 : aucune
2: distribution de r¨¦sidus de cuisine (son, eau de
rin?age...)
21: ¨¤ tous les animaux
22: pr¨¦f¨¦rentiellement aux femelles allaitantes
23: pr¨¦f¨¦rentiellement aux femelles adultes
24: pr¨¦f¨¦rentiellement aux jeunes m?les
25: pr¨¦f¨¦rentiellement aux animaux faibles ou
malades
26: pr¨¦f¨¦rentiellement aux femelles allaitantes
et aux animaux faibles ou malades
27: pr¨¦f¨¦rentiellement aux femelles adultes et
aux animaux faibles ou malades
3: distribution de f?ne d'arachide ou de v¨¦ne en plus des
r¨¦sidus de cuisine ¨¤ tous les animaux
L'abreuvement
CNS 1: dans les concessions 1 fois par jour
CNS 2: dans les concessions 2 fois par jour
CNS 3: dans les concessions 3 fois par jour
MCO 1: dans les concessions et ¨¦pisodiquement
dans les mares 1 fois par jour
MCO 2: dans les concessions et ¨¦pisodiquement
dans les mares 2 fois par jour
CS 1: dans les concessions avec addition de sel
1 fois par jour
CS 2: dans les concessions avec addition de sel
2 fois par jour
Le logement
1: case en dur
21: parcs ¨¤ l'ext¨¦rieur
22: attach¨¦s ¨¤ l'ext¨¦rieur sans abri
31: dans les concessions attach¨¦s sans abri
32: dans les concessions attach¨¦s sous abri
La conduite en hivernage
1: piquet
21: gard¨¦s par un enfant avec les bovins
22: gard¨¦s par les enfants seuls
31: gard¨¦s par un jeune berger
32: gard¨¦s par un berger exp¨¦riment¨¦

La traite
1: ¨¦leveurs ne faisant jaimais la traite
2: ¨¦leveurs tirant certaines ann¨¦es, pas en 89
31: ¨¦leveurs faisant la traite en 89 de fa?on irr¨¦guli¨¨re
32: ¨¦leveurs faisant la traite en 89 de fa?on r¨¦guli¨¨re

- st^yc:
- G&LAi:
,
,

ENQUETE SUR LES PRATIQUES DE VENTE ET D'ABATTAGE
Ccdes utilis¨¦s
d¨¦cision finale de la vente ou de l'abattage (si les
femmes sont propri¨¦taires)
DFE: femme
DCH: chef de concession
DVE: veuve
DFI: fils a?n¨¦ (mort du p¨¨re)
l'argent de la vente revient
RFE: femmes
RCH: chef de concession
PFC: partage entre la femmme et le chef
RVE: veuve
RFI: fils
esp¨¨ces, m?les ou femelles, types d'animaux
pr¨¦f¨¦rentiellement choisis pour ¨ºtre vendus ou abattus
(en dehors de la Tabasky)
OV: ovins
C?: caprins
M: m?les
F: femelles
MEM: meilleur m?le (prix le plus ¨¦lev¨¦)
MBE: m?le selon les besoins
MAG: m?le le plus ?g¨¦
MEF: meilleure femellle (prix le plus ¨¦lev¨¦)
FAG: femelle ?g¨¦e
FJE: jeune femelle
FBE: femelle selon les besoins
FMB: femelle ayant d¨¦ja mis bas
TFM: troc d'une femelle contre un m?le
choix du chef de concesion sur le troupeau de concesion
SA?: seulement sur ses animaux
TOU: droit sur tous
droit du chef de concesion sur la naissance de m?les
TJS: pour toutes les naissances
DOT: seulement pour les naissances doubles ou triples
CAD: pas de droit, seulement un cadeau de la femme au
chef de concession
contr?le de la concession par le chef de carr¨¦
1: il contr?le tout
2: il prend les d¨¦cisions finales de vente
3: chaque propri¨¦taire est ind¨¦pendant
4: le fils ou la premi¨¨re femme sont devenus
chef de concession apr¨¨s sa mort

a
cla
III
cl



ENQUETE SUR LES PRATIQUES DE CONFIAGE
¨¦leveurs prennant ou donnant des animaux en confiage
0: jamais
.
1: oui
2: avant mais plus maintenant
nombre d'animaux en confiage
OV: nombre d'ovins
CP: nombre de caprins
¨¦leveurs prenant ou donnant des animaux pour
un confiage d'hivernage
0: jamais
1: oui
2: avant mais plus maintenant
les r¨¨gles de confiage
D: un sur deux
T: un sur trois
d¨¦cision du confiage
CHF: chef pour tous les animaw
FEM: chaque propri¨¦taire est ind¨¦pendant
VEU: veuve pour tous les animaux
raisons du confiage: ¨¦leveurs prennant des animaux
COM: constituer un troupeau
REC: reconstituer son troupeau
AUG: augmenter son troupeau
AUT: autres: arrangement
raisons du confiage: ¨¦leveurs donnant des animaux
DDE: sur la demande d'un ¨¦leveur
AID: entraide
DIS: pour disperser son troupeau
PBG: probl¨¨me d'argent pour payer le gardiennage
AUT: autres
conduite en hivernage
BER: berger
ENF: enfants
TBV: avec le troupeau bovin
PIQ: piquet
si la gardiennage est effectu¨¦ par un berger salari¨¦,
qui a la charge de sa paye
CHF: le chef pour tous les animaux
FEM: chacun pour ses propres animaux
1
vente d'une femelle en confiage
VAN: vente apr¨¨s indemnisation de l'¨¦leveur
.
qui gardait la femelle
VNE: vente uniquement des produits
AR1 ou AR2: arrangement entre les ¨¦leveurs pour
une vente avant indemnisation

--LA--
-e-m
-- -
4--e-
-se
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4.
--
-c.--__
---a
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