REPUBLIQUE OU SENEGAL ---- ------- MINISTERE...
REPUBLIQUE OU SENEGAL
---- -------
MINISTERE L-IE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE ET TECHNZQUE
--e-. -------
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHEPCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.1
__---------
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
LA CCWDRIOSE CHEZ LES PETITS RUMINANTS
0 (9 rd s
LES ZONES HUMIDES DLJ SENEGAL
Par Arona
GUEYE
Workshop on Small Ruminant Production
Systehs in the Humid zone of west
africa
23- 26 january 1964
H.R. ALERECHT Confcrence Center
International Institute of Tropical
Agriculture
(IITA), Ibadan, NigÉria.
REF. No
OOB/PARASITO.
JANVIER 1964.
LA COWDRIOSE CHEZ LES PETITS RUMINANTS
DANS LES ZONES HUMIDES DU SENEGAL
Par Arona
GUEYE*
R E S U M E
De graves epizooties de Cowdriose
affectent souvent les cheptels
ovins et caprins au Sénégal, notamment dans les zones humides. L'impor-
tance de cette Rickettsiose est difficile 2 apprkier à
cause de son
car:2ctère
insidieux.
En gfkéral, les
animaux ne sont pas tous atteints
en même temps, ils sont affectés les
uns aords 10s autres st ceci durant
une longue @riode
au bout de laquelle on SC? rend
compte de la diminution
considérable
des effectifs du trcupoau.
Ccocndont, il arrive
quelquefois
que la Cowdriose reveto une allure
épizootiquc chez les petits Ruminants,
Ceci a deja été observe
dans certains
pays et recemment au Senogal.
Au cours
de ces épizooties, des souches de Co?&?:u rur&w.n~~um ont
été aussi isolees et conservées à très
basse temperature
dans l'azote
liquide.
Une etude de pathologie exoérimcntale a éte r6alisée à la suite
d'inoculetions directes
à des moutons et à des chèvres
de sang d'animaux
malades ou de sang infectieux nréalablement conservé dans l'azote liquide.
. . /. .*.
R Laboratoire
national de 1'Elevage et de Recherches vétérinaires
r3.P. 2057 - DAKAR-HANN (SénEe;alI.
- 2
INTRODUCTION
Les contraintes pathologiques de 1'Elevage des petits Ruminants sur
le Continent pfricain sont souvent difficiles à appréhender tant dans
leur nature que par leur impact. La Cowdrioso,Rickattslose
due à Cot~dria
.
ZWknUnki~ Cowdry, 1926, transmise par des
tiques du genre AmbZyoma
KOCH, 1844 demeure de cc) point de vue
une maladie d'actualit6 à cause de
l'obstacle qu'elle constitue pour l'imoortstion
d'animaux exotiques à
hauts rendements et pour
l'amélioration des racc?s
locales bovines, ovines
et caprines IISOUN
ot al., 1974, GUEYE et ,~l., 1982). Beaucoup d'efforts
zootechniques ont 6t5 annihilés par cette
affrctirin qui aujourd'hui
encore,inquiétc zootechniciens et pathologistes.
Au SénBgal,
les zones d'hyperendémicit6 SP rév+lGnt 6tre
les Niayos
et la Cosamanco. Les Niayes sont des vesti-es de foret guinéenne enclavée
en pleine zone sahelo-soudanienne,
L'influence maritime et les
vents du
N.E. I= alizés) lui font bénéficier
d'un microclimat particulier, carac-
tBris6 par
des températures modérées et
une humidité relative Ela~~n. La
Cesamance plus humide car
Sit&e au sud du oaysest le domaine de la savane
soudanienne et de la forêt guinéenne
(anonyme, 19771.
SITUATIONS EPI~~OTIOLOGIIJUES
Il Cas des ovins
Dans la zone des Niayes, sont f?lovés essentiellement la race
Touabire
ou mouton maure à poils ras,qui est originaire
du sud de la
Mauritanie at la race
Peul-Peu1 que l'on retrouve dans toute la zone
sahélienne. En Casamance, c'est la race Djallonké qui est traditionnelle-
ment élevée, pais aussi bien dans les Niayos qu'en Casamance,toutos les
races
ovines manifestant une sansibilité qui peut se traduire
selon les
circonstances par des mortolit0s
élevées
pouvant atteindre l'ensemble
des
animaux allant au pâturiige.
Ces mortalités
surviennent à la fin de la
saison des pluies au
mois d'octobre et duront
jusqu'en fevrier. Elles
s'accompagnent quelquefois d'avortements
chez les femelles gestantes.
. . ./ . . .
- 3
L'examen de ces ovins permnat de constater une infest?tion par
des
tiques appartenant
à differentes espèces : essentiellement AmbZyomvc
uatiegatzu?i
(Fobricius,
17941,
h?~ahm -huncatum (Koch, 19441, BoopFilus
deco~oratus IK>och, 18441.
2- Cas des caprins
Au cours
de la même période,
le cheptel caprin
n'est pas hparpn6.
Il Irrive que de Rreves épizooties
sévissent dans les Niayes sur ces cl++
vrss
communément appelées chhvrus du Sahel. Ces animaux fréquentent les
m&nes paturages
que les moutons, Lo mortalité qui n'affecte significative-
ment que les chovrowx (en majorité
à la memclla) sr? chiffra à plusieurs
dizaines selon les effectifs des troupeaux.
L-es adultes ne meurent WC
très rarsmcnt bien
qu'on sit not& des cas d'avortomonts. Les différsnts
foyers ne s'éteignent qu'avec la disoarition nrnsque comal&tc
des jeunes,
Au cours de l'une de ces t?pizooties,
a l'examen des animaux, on a constaté
une forte
infsstation par
des nymphes ci'AmbZ~yomma
vnrisgatum [Fabricius,
1731). Des cadavres
d'animaux morts quelques heures aunaravant
et des indi-
vidus malades sacrifiés
ont fait
l'objet do diagnostics
microbiclogique
et parasitolo@que.
Ainsi sur 13 chsvreaux
exnminds, 7 prgsentent Coo&&
rutinantium. Les résultats des rcchcrches
bactariologiquos ne permettent
pas d‘incriminer
une affection bactCrionnc
dans cette epizootio.
LES VECTEURS
A. uarzk@um est la tique habituellement incriminée comme vecteur
de la Cowdriose en Afrique de
l'ouest Ilkubney, 1930 ; Uilenborg,
1371 ;
Ilemobade,et Leefbane, 19771, slle assurez certainement 19 transmission de
la maladie au Sénégal. Les ovins ot les caprins
sont des hôtes de cet
ixodidg et quoique les im(agos soient souvent trouvés sur ces mammifcres,
ce sont surtout
les larves
et les nymphes qui 10s infostnnt m?ssivemont.
A. sparsvr dont la capacit6 vectorielle
de la
nymnhc a été dQmontr&
INorval et al.,
-
-
19811, ne parasite pas les animaux domestiques
dans nos
régions et n'c7 ét6 récolté
jusqu'ici que sur les reptiles Csur
Bitis
arietans
; Camicas, Communication porsonnnllei.
,.. /
. . .
- 3
ETUDE CLINIQUE ET ANATCIMOPATHDLOGIQUE
Chez les ovins,
la maladie rcvât
deux formes
cliniques :
-une forme
foudroyante qui ne dure
que qut~lques heures. Des
animaux oppa-
remmant en
bonne santé la veille sont trouvés morts le lendem!ain ;
-la forme
aiguE~s$'une evolution plus lon.rue (2-3 ,jours mrBs
l'apparition
des symptomes / caracteris6c nar de l'hyparthermie, des troublos
asphyxi-
ques et nerveux.
Pour 1~s caprins, la
maladie semble gvnluer tr&s vite
chez les che-
vreaux
dans le milieu naturel. Quand l'evolution s'6tale sur plusieurs
jours,
les animaux présentent
du jotnge muqueux, du larmoiement et dos
signes asphyxiques.
Les troubles
nerveux sont beaucoup plus discrets
que chez les ovins,
même sur les individus chez qui le diagnostic do la Cowdriosc i3 été
con-
firmé au laboratoire,
U~?S cas d'avortement
ont bté observés chi?Z les brebis et les chevres.
Les lesions fréquemment rencontreos
à l'autopsin,aussi bien chez les
moutons que chez les chevrcs sont l'hydrothorax, l'hydroosricardite, df2S
pétéchies sur le myocarde,
de larges plepcs
d'ecchymose sur l'endocarde,
un léger
oedème des poumons et de la conpestion renale.
CONFIRMATION CU DIAGNOSTIC ET ISOLEMENTS DF SOUCHES
Le diagnostic do la Cowdriose
fut r6alise
selon la methode de
Purch-ise [1945) par
confection de frottis de cortex cerébral prélevé sur
des cadavres
ou des animaux sacrifiés
in extremis.
Les frottis
sont colo-
rés au Giomsa et la rocherchc
des Rickettsics effectuée au niveau de
l'endothelium des canillaires sanguins. D'autre part,2 des fins de dia-
gnostic ou d'isolement de souche,des inoculations de sang d'animoux sus-
pects à des animaux neufs ont eté effectuées.Ces subinoculstiorepermnttent
également de confirmer
la soécificité de l'infection rickattsienne. Des
souches de Cozrdria ruminantium ont 6td ainsi j.soléas dos nnutons et des
chèvres et conservées dans l'azote
liquide,
. . /
. . . .
- 5
DISCUSSION
La Cowdriose est
une réalité
dont il
faut tenir comnte
chez les netits
Ruminants au Senégal. L'imnortonce de cette Rickcttsiose sera
difficile à
nnprécier à cause de
son carsctère
insidieux. Les animaux ne sont pas
tous atteints en même tomos, ils sont
affectes les uns après le5 autres
et ceci durant
une longue oériode
au bout de laquelle
on se rend compte
de la diminution considérable des effectifs du trounsau. Cependant, il
arrive
que la Cowdriose revete
une allure ébizootiqua chez les petits
Rumi-
nants. Ceci a et6 observe
au Soudan oar Karrar (1960) ot 7ar Webb en
Afrique du sud IAlexander,
19311. Les pertes s'elbvont alors B plusieurs
centaines,
sinon à
des milliers de tBtes dans
une mUmc locslité et
en neu
de temps, Cette atteinte massive des populations ovines ot caprinos est
liée 5 diff6rsnts Facteurs, dont la sensibilité des individus, leur état
immunitaire,
l'intensité de l'infcstation ixodidienne et le taux d'infec-
tinn rickettsienne
du vecteur.
Les animaux autochtones manifestent donc une sensibilite très
nette
vis-à-vis de la
Cowdriose et
ne survivent que nrecairement dans les
zones
d'enzootie.
Le sensibilité des moutons indieRnes ~7 déjà eté remorquée
dans les pays limitrophes du
SenCgal
: au Mali
Icx Soudan francais) par
Curssson
ot Gelpy (192fil et Rousselot (lCS31, bpalement on Guin&-Pissau
(ex GuinBe portugaise) par
Tendciro C19'lCl.
La mortalitd
élevée des chevreaux engendrée nar la Cowdriose survient
à
une période
de pullulations des nymphes d'A. uu~egntu!?z, sur
de jeunes
animaux qui subissent à cette occasion, leur nreminr
contsct infectant
avec la Rickettsie. Pendant la
même période, dnns In réeion
de Thiès tres
proche
de celle des Niaycs et située on zone sahelo-soudanienne, les ani-
maux ne sont p-ns affectés. Cel#a s'expliquerait par la différence d'abon-
dance des populations de Tiquas. Alors
qu'on observe dans les Niayes
une
forte
infestation des chèvres onr
les nymphes d'A.
vatie@m B Bandia,
dans la réi-;ion de Thiès, ces animaux ne sont que faiblement parasités
[Camicas et Cornet,
19611. Néanmoins, les relations
éventuelles de cette
maladie avec d'autres infections pouvant affecter ces troupeaux meritent
d'&tre Elucidées.
. . . / . . .
- 6
Cette contrainte
nathnlopique,
par les mortalit6s et les wortemonts
qu'elle entreîns,
-freine In croissance
du choptcl et réduit les possihi-
lités d'un
filtzvqge extensif ou scmi-extensif des nioutnns z'c dos chèvres
dans les Niaycs et les régions similaires,
Apn,?rernmant 1% chèvres
adultes
semblent mieux s'adaotcr que lns moutons frkquentant les memes pâturages.
L'élevage intensif ou l'élevago de mouton de caset la lutte contre
la
Tique vectrice seraient
des solutions an de telles circonstances.
Le traitement Dar antihioth&ravie c>st
envisnreable, Terne si à l'heu-
re
actuelle scn coQt paraît Slové,
- 7
B I B L I O G R A P H I E
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