Communication aux 3es Journ¨¦es scientifiques ...
Communication aux 3es Journ¨¦es scientifiques
K¨¦scau Biotechnologies Animales
Rabat, 7-9 Septembre 1995

I.,c S¨¦n¨¦gal, ¨¤ l¡¯instar de beaucoup de pays africains est confront ri un grand dCficit en lait. I,a
consomnation nationale est couverte ;i 60 p. 100 par les importations, principalement celles du lait en
poudre.
Les pouvoirs publics ont initi¨¦ des exp¨¦riences d¡¯am¨¦lioration de la production laiti¨¨re locale bas¨¦e sur
l¡¯itnportation d¡¯nnima~tx exotiques, avec l¡¯appui de petites exploita!ions priv¨¦es.
Ves unit¨¦s n¡¯ont pu se d¨¦velopper en raison :
- ci¡¯une hrtc niotlalit¨¦ des vaches import¨¦es, duc aux maladies transmises par les tiques en particulier la
rickcttsiose et l¡¯a~~aplas~nose;
- des difficult¨¦s d¡¯a~provisionnernent en intrants sut-tout alimentaires;
- de l¡¯inefficacit¨¦ du syst¨¨me de commercialisation:
- d¡¯une insuffisance dans la gestion technique des exploitations.
I ,¡®eIlVirorlnefnellt socio-¨¦conomique de la production laiti¨¨re pr¨¦sente donc un certain nombre de
d¨¦ficiences qui en font une sp¨¦culation co?teuse et difficile ¨¤ mettre en oeuvre.
La d¨¦valuation du franc CFA et l¡¯augmentation des ta.xes sur les produits laitiers import¨¦s offient:
cependant, me nouvelle opportt1nit.¨¦ aux producteurs priv¨¦s. Les produits locaux deviennent plus
comp¨¦titifs par rapport aux produits laitiers import¨¦s.
Le soutien des pouvoirs publ?cs devra ¨¨tre orient¨¦ vers une politique ad¨¦quate des prix des intrants
alimentaires, l¡¯encadrement et surtout la formation des producteurs. Car en d¨¦finitive: la mise en oeuvre
simultunie d¡¯innovations techniques d+end essentiellement des changements qui sonl apport¨¦s au plan
de la gestion des exploitations.
Mots-cl¨¦s : lait, vache laiti¨¨re, race exotique, gestion, socio-¨¦conomie,

1-r: tnarch~ mondial du lait est satur¨¦ dans les pays indwtrialis¨¦s notamment europ¨¦ens. L¡¯Afrique est,
~~KM\\ j elle, marginalis¨¦e en d¨¦pit de l¡¯existence d¡¯un potentiel animal important. En ei¡®fet, bien que
po&dattt 14 o/o du cheptel bovin mondialz le continent africain ne produit que 2,4 % du lait de vache en
misotl d¡¯unt: faible prvducti\\?tc5 du cheptel. On peut rappeler que la produclion s¡¯¨¦l¨¨ve B 200-300 kg de
lait par vache et par an en Afrique contre plus de 3000 kg en Europe !
I ,es perfomlances des pays du Nord ont ¨¦\\+demment un coin. On ne produit pas de telles quantit¨¦s de lait
en laissant les animaux consommer du fourrage grossier etiou rare. La recherche g¨¦n¨¦tique a permis de
s¨¦lectionner des animaux de plus en plus performants et sgcialis¨¦s, mais ¨¦galement n¨¦cessitant LUE
alimentation beaucoup plus riche (ensilage de tna?s ou de sorgho, tourteaux, c¨¦r¨¦ales).
I .es contre-performances de l¡¯¨¦levage africain tiennent pour l¡¯essentiel au clitnat: ¨¤ la g¨¦n¨¦tique, a
l¡¯illimettlatiott et aux systimes de production.
Pour le cas @ci tique du S¨¦n¨¦gal,la production laiti¨¨re accuse un lourd d¨¦i?cit depuis plusieurs ann¨¦es.
I:n effet, jusqu¡¯en 1993? le pays ¨¦tait tributaire de l¡¯Union Europ¨¦enne (1J.E.) pour GO p. 100 de ses
approvisionnements.
l~outzutt~ depuis une douzaine d¡¯ann¨¦es YEtat, avec la mise en place d¡¯un projet de d¨¦veloppement de la
produ&n laiti¨¨re, encourage l¡¯installation d¡¯¨¦tables laiti¨¨res priv¨¦es autour des grands centres urbains.
Dans ce cadre, des vaches laiti¨¨res exotiques (Montb¨¦liardes et Jersiaises notamment) sont importees et
exploit¨¦es dans Ia zone p&i-urbaine de Dakar, r¨¦gion qui accueille 24 p. 100 de la population s¨¦n¨¦galaise
et qui consomm¨¦, ri elle seule! 40 ri GO p. 100 des produits laitiers itnpo& (El Ketrouci,l993).
IX pr&sent document fait l¡¯analyse de l¡¯offire et de la demande en lait au S¨¦n¨¦gal, pr¨¦sente l¡¯¨¦tat actuel de
la production I&i-urbaine et ses contraintes, puis envisage les possibilit¨¦s de d¨¦veloppement de cette
production.
WITERTXLS ET METHODES
1 - i,e suivi des troupeaux
Dans la zone d¡¯¨¦tude, il existe trois syst¨¨mes de production laiti¨¨re
- la production laiti¨¨re intensive
Ce syst¨¨tne a ¨¦t¨¦ soutenu par les pouvoirs publics par la mise en place du projet de d¨¦veloppement de la
production laiti¨¨re en 1984. Ce projet a b¨¦n¨¦fici¨¦ d¡¯un appui financier de 2 10 millions de francs CFA et
a fonctionn¨¦ jusqu¡¯en 1993. Dans ce cadre, ont ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦es la C¨¦tralait, structure d¡¯encadrement et de
recherches d¡¯accompagnement et Coplait, gmupetnent d¡¯int¨¦r¨ºt ¨¦conomique des producteurs de lait.
La C&alait avait pour t?che de contribuer ¨¤ la cr¨¦ation des exploitations ou ¨¤ faire ¨¦voluer celles
existantes. Ses actions reposaient sur le suivi technico-¨¦conomique des exploitations, l¡¯aide apport¨¦e ¨¤
Coplait pour la ma?trise des facteurs de production et la formation des bergers charg¨¦s de la conduite des
exploitations.
Copiait ¨¦tait charg¨¦ de la fourniture d¡¯intrants: aliments, m¨¦dicaments, semences et de la commercialisation
du tait.

Les caract¨¦ristiques principales de ces unit¨¦s sont :
* la pr¨¦sence de 2 races : la montl~liartlc et la pakistanaise fissur: des multiples croisements entre
la Red sindhi et la Sahiwal). Cette derni¨¨re est en ~,oie dc disparition en raison dc sa faible productivit¨¦
laiti¨¨re selon les producteurs. Les animaux ¨¦taient exploit¨¦s dans de petites unit¨¦s de 1 j 10 vaches
appartenant j des citadins et confi¨¦es ri des bergers salari&.
* une alimentation s¨¨che exclusivement i b¡®a.se de sow-produits agricoles et agro-industriels. Les
diErentes rations disponibles ont ¨¦t¨¦ mises au point par I¡¯ISKA et diffi&es j l¡¯aide de fiches techniques
(Fall et al.: 1991). Les veaux sont s¨¦par¨¦s de leurs m¨¨res d¨¨s la naissance et aliment¨¦s au seau jusqu¡¯ri l¡¯Q,e
de 7- 10 semaines: date du sel.rage.
* la pratique de l¡¯ins¨¦mination artificielle avec de la semence de month~liarde iniport¨¦c.
* une pr¨¦vention sanitaire : vaccinations et lutte contre les tiques.
- La production extensive ou traditionnelle
Le p?turage naturel communautaire est la base de l¡¯alimentation des vaches et ch¨¨vres locales. La
cc,mpl¨¦nlentatioll se limite j la distribution de sous-produits de mara?chage dans les zones qui en disposent,
l.¡®achat d¡¯alimentsz inexistant chez les caprins, est pratiqu6 par tr¨¨s peu d¡¯¨¦leveurs chez les bovins.
1.a traite est effectu¨¦e en pr¨¦sence du veau deux fois par jour. La production du lait est partag¨¦e entre le
veau allait¨¦ ct le bouvier. Le sevrage est tardif el inlert¡¯icnt de mani¨¨re naturelle entre 18 ct 23 mois.
1 ,a reproduction n¡¯est pas contr?l¨¦e, les m?les et les femelles ne sont jamais s¨¦par¨¦s.
Sur le plan de la pr¨¦vention sanitaire, seule la vaccination poly-valente obligatoire contre la peste et la
p¨¦ripneumonie contagieuse bovines est appliqu¨¦e.
- La production industrielle
Elle est le fait de la Soci¨¦t¨¦ Commerciale Agroindustrielle (SOCA) install¨¦e dans la zone en 1988. Elle
exploite la race Jersiaise d¡¯origine danoise.
* Alimentation : les vaches re?oivent une alimentation ¨¤ base de fourrages cultiv¨¦s distribu¨¦s en
vert (sorgho, ma?s, ni¨¦b¨¦ et Panicum maximum). Le concentr¨¦ est compos¨¦ de sous-produits agro-
industriels et de c¨¦r¨¦ales.
* Reproduction, L.a f¨¦condation est assur¨¦e par l¡¯ins¨¦mination artificielle avec de la semence
import¨¦e et la monte naurelle. Des essais de transferts d¡¯embryons ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦s avec succ¨¨s.
* Pr¨¦vention sanitaire. Les animaux sont r¨¦guli¨¨rement vaccin¨¦s contre les maladies: peste,
p¨¦ripneumonie contagieuse, pasteurellose, charbon symptomatique. La lutte contre les tiques est
¨¦galement men¨¦e par douchage avec des insecticides.
* Contr?le laitier. La Soca pratique elle-m¨ºme son contr?le laitier individuel trois fois par mois
par lecture directe des quantit¨¦s traites sur le testu incorpor¨¦ au faisceau trayeur.

1 a ln¡¯oducttw~ lwalc est difiicile ri ¨¦valuer en raison de l¡¯inexistence d¡¯un dispositif de contrtj!e laitier sur
1~: plan nn?ional. IXe est estim& en 1990 i 1G7.000 tonnes (PNVA, 1992) contre 123.500 tonnes en 1983
(I,.Schmitlin, 1984¡¯). soit un taux moyw de croissance annuelle de 4:2 p, 100.
Sa ~ontrihution ti In satisfXtion des besoins de consommation laitiere du pays est de l¡¯ordre de 40 p. 100
CI~ 199.3. mais elle est estimie j 51 p. 100 en 1394 en raison de la diminution des importations.
1 ,a production provient presque enti¨¨rement des ¨¦levages traditionnels (bovins, ovins: caprins). In part des
&vages intensifs lGfi-urbains est encore faible sur le plan national (0,G p. 100).
1 .2. I.lvolut ion des importations de lait et produits laitiers
Les importations laiti¨¨res on1 ¨¦volu¨¦ de f&jn substantielle et assez rapidement (tableau nn 1). La tendance
gc$¨¦rale peu1 &re resum¨¦e comme suit:
- une augmentation r@ili&re du volume total des importations de 1987 a 1993. Cette croissance r¨¦sulte
de la lib¨¦ralisation des importations en 1987. d¡¯une forte consommation urbaine li¨¦e ri la croissance
d¨¦mographique et a I¡¯ef¡®fondrement des cours mondiaux cons¨¦cutifs aux surproductions de lait dans les
pays indwtrialis¨¦s.
- un taux d¡¯&ohaion croissant des importations de lait en poudre, t¨¦moignant ainsi de l¡¯existence d¡¯une
demande toujours plus importante. Ainsi, de 1987 ¨¤ 1993, les importations en tonnes ¨¦quivalent-lait ont
port¨¦ pour environ 74 ¨¤ 88 p. 100 sur du lait en poudre.
1 .es enqu¨ºtes de consommation ont montr¨¦ que GO p. 100 des m¨¦nages de la r¨¦gion de Dakar n¡¯utilisaient
pratiquement que du lait en poudre. Son faible co?t serait la premi¨¨re motivation d¡¯achat.
l*a d¨¦valuation du franc CFA a mis un terme i cette tendance d¡¯¨¦volution. Les volumes impott¨¦s ont
r&gr¨¦ss¨¦ de pr¨¨s du tiers en 1994 par rapport ¨¤ 1993. Ils baisseront encore en 1995 en raison de
l¡¯augmentation des taxes douani¨¨res. En effet, 1¡¯Etat a d¨¦cid¨¦ de modifier sa tarification douani¨¨re : chaque
sac (25 kg) de lait en poudre import¨¦ doit payer dor¨¦navent 7800 francs CFA (27 p. 100 de la valeur
C.A.F.) contre 480 CFA en vigueur depuis 1987. Le Kg de lait en poudre est vendu au consommateur
a 1800 voire 2000 francs CFA en Mai 1995, contre 1400 frs en 1994 et 700 frs en 1993.

- Perspectives d¡¯&olution de la demande
Il est certain que la baisse drastique du pouvoir d¡¯achat du consommateur s8n&gnlaisY suite j la d&valuation
du franc CFA. a une incidence farte sur sa consommation de lait. Celte co~lsotl~11l;ltion a r¨¦gressk de pr¨¨s
de 20 p. 100 en 1994: compte tenue de la diminution des importations et si l¡¯on estime que la production
lailiere locale n¡¯a pas significativement augnientci: pendant cette ann¨¦e par rapport j 1993,
M&e si on supyx,se une augmentation de la production 1oc;ale du I¨¤it de l¡¯am¨¦lioration des modes
d¡¯Cievage, la consommation du lait au S¨¦n¨¦gal et surtout j Dakar va &re tr¨¦s affectGe 5 court et moyen
terme, compte tenu du pouvoir d¡¯achat de la population.
2. La production laiti¨¨re D¨¦ri-urbaine
La production locale est insignif?¡®ante ri Dakru. Elle repr¨¦senterait 2 p. 100 de la consommation totale (El
Ketrouci, 1993 ).
2.1. La production industrielle
La production de la Soca rev¨ºt une importance capitale dans l¡¯approvisionnement de la r¨¦gion de Dakar
en lait (tableau n¡±2). Elle fournit la moiti¨¦ du lait disponible localement.
De 300 g¨¦nisses pleines importises en 1988, les effectifS de la Soca ont ¨¦volu¨¦ rapidement pour atteindre
900 t¨ºtes au d¨¦but de l¡¯ann¨¦e 1994. Cette situation est la cons¨¦quence d¡¯un taux de reproduction correct
(84 p. 100 de gestation), des mises-bas r¨¦guliers (360 jours d¡¯intervalle entre v¨ºlages) et une mortalit¨¦
limit¨¦e (5 p. 100 du troupeau).
Les performances de production laiti¨¨re obtenues, 3217 kg en 305 jours (Diop et ai., 1992) sont
sup¨¦rieures ¨¤ celles rencontr¨¦es dans d¡¯autres pays chauds, tels que la Turquie (2553 kg en 305 jours)
(Sekerden et al., 19892 ou l¡¯Inde (1778 kg en 3 14 jours chez des vaches en 3¨¨me lactation) (Matoch et
Tomar, 1983).

( ¡®cpendant. ces r¨¦sultats honorables ne doivent pas occulter l¡¯impact des variations fZquentes de la
comp&tion des rations, fi¨¦es en partie ri la disponibilit¨¦ des mati¨¨res premi¨¨res sur la sant¨¦ et le niveau
de production l;iiti&e. En effet. la pathologie digestive 3 con.stitu¨¦ la 1 ere cause de mortalitti quelle que soit
I:i tranctx d¡¯i~;,e ricCc!&&.
I.,cs Clcvag?s intensif> C¡¯opiait ne participent qu¡¯¨¤ un niveau dc: 20 p. 100 dans l¡¯apI)r¡±visiorulement d? la
rcgion de liakar CII lair, cn d¨¦pit des ef?i,rts humainsz mat¨¦riels et financiers consentis par 1¡¯Etat pour la
promotion de ce ypc d¡¯¨¦levage. L,a disparition pr¨¦:coce des exploitations li¨¦e en partie aux fortes mortalit¨¦s,
les ~IX de v2lag¨¦ bas et In faible productivit¨¦ laiti¨¨re en sont les principales raisons.
* LII~C mortalit¨¦ ¨¦lev¨¦e
t lntre 1984 ct 1933, 20 p. 100 des vaches Montb¨¦liardes importCes mouraient durant leur premi¨¨re ann¨¦e
d¨¦ prtxcnce au S¨¦n¨¦gal. C:e uux ¨¦tait dc 45 p. 100 sur les 5 preniiCres annCes.
1;CS vaches import&es sont tr¨¨s sensibles a la pathologie parasitaire sanguine transmise par les tiques?
premi¨¨re cawe de mortalit¨¦. Or: les rickettioses sont des maladies tr¨¨s fr¨¦quentes dans la zone (Gu¨¨ye et
A.. 1986) et 13 pr¨¦vention n¡¯est touiours pas appliqu¨¦e de mani¨¨re rigoureuse. Cette pathologie a caus¨¦
30 ii 40 p, 100 des mortalit¨¦s selon les ann¨¦es.
1.a wconde c;we de mortalit& est la pathologie digestive. Les variations des r¨¦gimes alimentaires li¨¦es aux
ruptures fr¨¦quentes d¡¯appro~~isiotlnetllent en intrants alimentaires en sont responsables. Ces troubles
;~limentaires SC r¨¦percutent &galement sur la reproduction et la production laiti¨¨re.
1 .cs veaux avaient un taux de mortalit¨¦ encore plus ¨¦lev¨¦. 35 p. 100 d¡¯entre eux naissaient morts ou
mcwaicnt avant le sevrrige. Ces r¨¦sultats sont bien sur variables d¡¯une exploitation ¨¤ l¡¯autre fonction de
I:I condrlite g¨¦n¨¦rale. C¡¯ertaines perdaient peu de veaux, d¡¯autres par contre les perdaient tous.
* un taux de v¨ºlage bas
Sur la p&iode d¡¯¨¦tude, les taux anntrels de v¨ºlage oscillaient entre 35 ~100 et 72 y. 100. Les avortements
ktaient nombreux : leurs taux variaient entre 10 et 20 p. 100. Les intervalles entre v¨ºlages ¨¦taient longs :
525 -1 i- 161 jours. Il faut 2,6 ins¨¦minations pour une f¨¦condation.
Les causes peuvent ¨ºtre d¡¯ordre pathologique, alimentaire , humaine.. .
Les maladies parasitaires sanguines provoquent de nombreux avortements (Thibault et al., 1985). De
m¨ºme, l¡¯absence de compl¨¦ment min¨¦ral vitamin¨¦ dans la ration, observ¨¦e de nombreuses fois, augmente
le nombre de chaleurs fugaces (Liagre, 1988). En p¨¦riode de restriction alimentaire, c¡¯est le retour en
chaleur qui est retard¨¦, surtout chez les primipares.
La surveillance des chaleurs incombe aux bergers. Ils assuraient en plus la traite, le transport du lait
jusqu¡¯au point de collecte, l¡¯achat et la distribution des aliments.. .Les moins eonsciei&lZ +tiaient
l¡¯exploitation le matin apr¨¨s la traite et la distribution des aliments et ne revenaient que le soir,
La qualit¨¦ de la semence utilis¨¦e est ¨¦galement un facteur d¨¦terminant. L¡¯utilisation de semence
d¨¦fectueuse, suite ¨¤ des fautes de manipulation de la bonbonne d¡¯azote, ou des ruptures de stocks avaient
Fait chuter les taux de mises-bas ¨¤ 40 p. 100 en 198647.

i ,zs iactatiotis sont tr¨¨s Iottgues~ 447 i-<- 186 JOLU¡¯S. SU p. 100 des I:U:ttiotts &passenl 1i.J mois. C:eci
carsct&ise les vaches ayant des performances di: reproduction m¨¦diocres ou parfi)is donr 13 p¨¦riode Je
~arissemcnt a ¨¦t¨¦ trhs L;ourte et1 raison de Icurs bonnes productions laiti¨¨tu.
I es dur¨¦es courtes~ tttf~rieures ti 250 jours ittdtcluettt souvent des prohl&mes de rickettsioses: de ttl;tmtt~i~cs
ou de non ext¨¦riorisation du potentiel Initier suite j des troublcs ou cottlraitttes alimetttairci;.
(¡®ottclusioti
Apres tint: phase d¡¯expansion de l¡¯op6raliott laititi entre 1984 (12 unit¨¦s) et 1986 (46 unit¨¦s) dkz ii
l¡¯engouement sttscit¨¦ par la nouveaut¨¦ de la r;tcc~ IWLIS avons observ¨¦ une phase de d¨¦clin (abandon de
cet-tains producteurs, r¨¦duction du cheptel pour ceux qui avaient d¨¦cid¨¦ de continuer). IDe ces
exploitations, il n¡¯en restait que 8 en 1994. T,c manque de maitrise des fitctcurs dc production2 I¡¯insufT?sattce
clans la gestion des exploitations tin son1 les principales causes.
2.3. I,¡®¨¦levage traditionnel
En raison de la productivit¨¦ individuelle uscz limit2e, de l¡¯ordre de 0,5 it 1 litre par vache et par jour et
i dc 0.05 A 0.4 litre par ch&w et par jour: la production p¨¦ri-urbaine 3 partir des troupeaux traditionnels
est de 30 p. 100.
1 .a production laiti¨¨re est j son plus haut niveau de .TuilIet a Octobre~ p¨¦riode correspondant 3 la saison
des pluies er au cours de laquelle le dispottihle fourrager est suffisant tant en qualit qu¡¯en quantit¨¦.
1 ,t: mode de conduite extensif a comme cons¨¦quences une productivitt: laiti¨¨re faible? une tnortilitti des
veaux tr¨¦s ¨¦lev¨¦e (15-X) p. 100) et un taux de reproduction tr¨¨s faible (30-50 p. 100 de mises-bas).
Nous avons constat¨¦ que l¡¯existence d¡¯une production intensive n¡¯a pas influenc¨¦ de mani¨¨re positive les
pratiques des ¨¦leveurs traditionnels, en mati¨¨re de compl¨¦mentation, de suivi sanitaire etc. Les dificult¨¦s
d¡¯approvisionnement en intrants constituent d¡¯apr¨¨s eux une des contraintes majeures.
CONTRAINTES MAJEURES DE LA PRODUCTION LAITIERE
Alimentation
- Acc¨¨s au p?turage
Le probl¨¦me essentiel des troupeaux traditionnels demeure l¡¯acc¨¨s au p?turage et la suwie des troupeaux
de plus en plus nombreux. Les pressions agricoles et urbaines, la s¨¦cheresse ont induit la r¨¦gression de la
biomasse v¨¦g¨¦tale disponible dans la zone p¨¦ri-urbaine de dakar.

- ;tpprovisionnemcnt cn intrauts alinwnt;tircs
I a l~oduction lailiere est un grand consutnnlareur d¡¯intrants alimentaires. I In ~ipprovisionnemenr r¨¦gulier
w produits de qualit est l¡¯une des conditions de r¨¦ussite des unit¨¦s de production.
1 ,es sous-produits iitilisahles par les animaux son1 nombreux et vari¨¦s mais pose~~t pour la plupart un
1~~~1~I¨¨me d¡¯accessibilit¨¦ et de disponibilitc en raison de leur prix: des conditions de livraison.
- l .e son de bl¨¦ est sorli du circuit de commercialisation par le producteur qui f¨¤brique maintenant son
prupre aliment.
- 1 ,a coque J¡¯arachide est utilis¨¦e comme combustible dans les chaudi¨¨res des huileries en remplacement
du fltel. Ainsi: pour la coque en provenance des d¨¦cortiqueries artisanales, c¡¯est l¡¯?pret¨¦ de la concurrence
(utilisaiion forte en aviculture) qui explique un prix ¨¦lev¨¦ (25-30 francs CFA/kg ), pour une mati¨¨re
prcnii¨¦rc qui n¡¯a qu¡¯une bible valeur alimentaire.
- La m¨¦lasse et les tourteaux d¡¯arachide sont export¨¦s en priorit¨¦. Ils ne sont disponibles que lorsque les
commandes ext&ieures sont satisal$tes. Par ailleurs: pour la tn¨¦lasse¡¯ le fournisseur n¡¯accepte plus de
vendre en de petites quantir&s (tnoitts de 10 tonnes). Vendue ¨¤ 55 francs le kg, elle ne peut ¨¨tre achet¨¦e
que par les producteurs dont la tr¨¦sorerie est importante ou par un groupe d¡¯exploitants organis¨¦s.
i¡®cs quelques cas suf¡®fisent a d¨¦montrer l¡¯ampleur du probl&me. Chaque produit est susceptible d¡¯¨ºtre en
rupture d¡¯approvisiomtemetl~, etwainant aussit?t un changement du r¨¦gime alimentaire des animaux. Cette
contrainte n¡¯a jamais pu erre lev¨¦e depuis le d¨¦but des importations des vaches fortes productrices de lait
en 1976 (Denis: 1981: 13a Diao: 1987).
C¡¯ommercialisation du lait
(¡®oplait n¡¯a jamais pu commercialiser la totalit¨¦ de la production de ses membres. Il ne prenait en charge
qu¡¯entre 15 et 20 p. 100 du lait produit journali¨¨rement. Le reste ¨¦tant vendu par les ¨¦leveurs eux-m¨ºmes.
I ,a lait cru collect¨¦ ¨¦tait revendu en l¡¯¨¦tat et en vrac. Le syst¨¨me de distribution au niveau de 7 kiosques
(¨¤ partir de 1988) ne permettait pas d¡¯¨¦couler de grosses quantit¨¦s : retard dans les livraisons, diminution
des quantitt5 livr¨¦es en p¨¦riodes favorables (ramadan).
1 ,es eleveurs subissaient beaucoup de pertes li¨¦es aux conditions de conservation ¨¤ la non ma?trise des
conditions de caillage (temp¨¦rature, flore bact¨¦rienne, dur¨¦e). Le lait est caill¨¦ traditionnellement ¨¤ la
temp¨¦rature ambiante subissant une fermentation naturelle de 24 ¨¤ 36 heures selon la saison,
Les industries laiti¨¨res fonctionnent en de?¨¤ de leur capacit¨¦ 140 ¨¤ 60%) et devraient donc pouvoir
th¨¦oriquement absorber la production laiti¨¨re locale. Coplait avait pris contact avec elles, mais des
obstacles s¡¯¨¦taient pr¨¦sent¨¦s. Il y avait une inad¨¦quation entre les quantit¨¦s propos¨¦es par Copiait (1000
litres par jour au maximum) et les possibilit¨¦s c& traitement de ces usines. Le prix propos¨¦ par les usines
ne d¨¦passait pas 80 francs CFA alors que le tneilleur co?t de revient du lait obtenu chez les ¨¦leveurs ¨¦tait
de 120 francs le litre en 1987. Un troisi¨¨me probl¨¨me soulev¨¦ est celui de la propret¨¦ et de la qualit¨¦ du
lait : mouillage du lait, m¨¦lange de toutes le productions lors de la collecte, absence de mesure des taux
butyreux et prot¨¦iques.

(;cstion <les exploitations
I.,es saches importCes montb¨¦lirrtde ainsi qu¡¯une partie du chcptcl de races 1~~~1~s appartiennent ¨¤ des
citadins qui en coriiienl la gestion i des bergers salari¨¦s. 1 ,t: comportement de cellains de ces propri¨¦taires
(suivi irregulier de leur exploitation: non respect des conseils donn¨¦s par l¡¯encadrement, changement
ti¨¦quent de bergers for~n&)~ laissent supposer que leur int¨¦r¨ºt se situe parfois au niLfeau du simple loisir.
II s¡¯agissait souvent d¡¯individus reunissant de grandes capacit¨¦s financi¨¨res au regard desquelles, les
invcstisscmcnts sur l¡¯¨¦levage laitier peuvent paraitre faibles. Ces agissements ont des cuns~quetws sur les
performances techniques. mais ¨¦galement sur la sant¨¦ f?nanci&e des exploitations.
I ,a d¨¦valuation du franc WA en 1994 el l¡¯augmentation des taxes douani¨¨res sur Ie Iail importk en 1995
olGwt des opportunit¨¦s de croissnnce ¨¤ la production locale. La Soca a toujours eu une part importante
d¡¯invendu de lait depuis son d¨¦marrage (Sall, 199% et El Ketrouci, 1993), malgr6 qu¡¯elle ait opte pour une
production de qualit¨¦, avec pasteurisation et ernhallage des produits. Depuis la d¨¦valuation, elle n¡¯arrive
plus zi satisfaire la demande.
1 .e lait st¨¦rilis¨¦ en importation directe cofite selon le pays d¡¯origine, la marque et le lieu de vente : 600 $I
650 frs CFA Je litre. J1 semble par cons¨¦quent que Je Jait frais pasteuris¨¦ (550 francs le litre) puisse Je
Conctirrencer au niveau des prix. Cette concurrence peut d¡¯autant plus ¨ºtre f&orable au lait local, qu¡¯un
lait sain: de qualit¨¦ correspond au besoin des dakarois amateurs de lait frais.
On peut donc esp¨¦rer assister ¨¤ une augmentation sensible de la pro&ction ¨¤ moyen et long terme, mais
ti conditions que Etat prenne des mesures d¡¯accompagnement. Certes, des initiatives n¡¯ont pas manqu¨¦
en faveur de la cr¨¦ation d¡¯un ¨¦levage laitier dans le pays. Cependant, aucun programme ou plan d¡¯action
n¡¯a ¨¦te envisag¨¦ pour encourager l¡¯¨¦leveur traditionnel ¨¤ effectuer des am¨¦nagements et des am¨¦liorations,
m¨ºme les plus ¨¦l¨¦mentaires, au niveau de sa production de lait (BA DIAO, 199 l).Or l¡¯organisation et
l¡¯am¨¦lioration des syst¨¨mes existants peuvent ftire na?tre l¡¯espoir d¡¯une r&ssite? meme modeste, susceptible
d¡¯augmenter la production int¨¦rieure.
.
- le cheptei est tr¨¨s adapti aux conditions icologiqws et techniques de l¡¯¨¦levage traditionnel, mais pr¨¦sentz
une production laiti¨¨re tr¨¨s limit¨¦e. Le recours ri des femelles m¨¦tiss¨¦es ayant une finalit¨¦ laiti¨¨re plus
marqu¨¦e, pourrait ¨ºtre envisage si les techniques d¡¯¨¦levage ¨¦voluent dans le sens d¡¯une intensification des
prodwtions animales avec une valorisation plus importante des sous-produits agricoles et <agro-industriels
disponibles dans la zone. Dans ce cadre, les races exotiques d¨¦ja introduites au S¨¦n¨¦gal (Montb¨¦liarde et
jersiaise) peuvent servir de suppon aux ins¨¦minations artificielles a effectuer.

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