A P E R C U D E L A S I T U A T I O N D E L A...
A P E R C U D E L A S I T U A T I O N D E L A P E C H E
M A R I T I M E S E N E G A L A I S E ( D e c - 8 2 )
Andr¨¦ FONTANA*
et
Jacques WEBER**
CENTRE
DE RECHERCHES OCEANOGRAPHIQUES DE DAKAR-TH~AROYE (~.R.~.D.T.)
*Biologiste des p ¨ºches et **Economiste de l'ORSTO!4 en poste au CRODT/ISRA

S O M M A I R E
Pages
1. LES RESSOURCES ET LEUR EXPLOITATION
4
1.1. Stocks p¨¦lagiques c?tiers
5
1.2. Stocks d¨¦mersaux c?tiers
7
1.3. Stocks p¨¦lagiques hauturiers
9
1.4. Stocks d¨¦mersaux profonds
11
1.5. Stocks estuariens
12
2. ANALYSES DES CONTRAINTES
1 6
2.1. La. p¨ºche artisanale
17
2.1.1. La pirogue s¨¦n¨¦galaise
17
2.1.2. La motorisation
18
2.1;3. La senne tournante et coulissante
18
2.1.4. La transformation artisanale
19
2.1.5. Djif¨¨re
19
2.1.6. Valorisation des produits de la p¨ºche artisanale
20
a. Produits transform¨¦s
b. Mareyage
c . CAPAS
d. Conditions de d¨¦barquement et salubrit¨¦
22
2.1.7. Conclusion
23
2.2. La p¨ºche industrielle
25
2.2.1. Etat de la flottille
25
2.2.2. Structures industrielles
26
2.2.3. Les d¨¦bouch¨¦s ¨¤ l¡¯exportation
2 7
2 ¡°2.4. Le cas ¡°Senegal Seafood¡±
27
2.2.5. Conclusion
2 8
2.3. Contraintes g¨¦n¨¦rales du secteur p¨ºche
29
2.3.1. Contr?le des captures
29
2.3.2. Contr?le des maillages
30
2,3.3. R¨¦glementation des zones de p¨ºche
31
2.3.4. Amenagement r¨¦gional de l¡¯exploitation
31
3. CONCLUSION GENERALE
33

CRODT - 2
Le S¨¦n¨¦gal, de par sa position g¨¦ographique privil¨¦gi¨¦e
et des conditions m¨¦t¨¦orologiques particuli¨¨res, poss¨¨de des eaux mari-
times tr¨¨s riches en ressources halieutiques.
On estime qu'actuellement le potentiel exploitable, sans nuire
au renouvellement des stocks, est d'environ 500.000 tonnesian.
Les pr¨¦l¨¨vements effectu¨¦s par les flottilles tant nationales
qu'¨¦trang¨¨res dans le cadre des accords de p¨ºche s'¨¦levaient en 1981
¨¤ 281.000 tonnes soit un taux d'exploitation global de 56 2:.
On serait donc en droit d'attendre un d¨¦veloppement rapide
de ce secteur d'activit¨¦.
En fait, il s'av¨¨re qu'on ne peut raisonner sur des chiffres
globaux de potentiels
ou de captures mais qu'obligation est d'envisager
s¨¦par¨¦ment chaque grand type de stocks halieutiques.
En effet, chacun d'eux correspond ¨¤ une entit¨¦ soit g¨¦o-
graphique soit biologique bien nette et ¨¤ chacun d'eux est souvent
li¨¦ un syst¨¨me d'exploitation particulier poss¨¦dant ses propres
contraintes de d¨¦veloppement.
Nous devons distinguer 5 grands types de stocks :
- les stocks p¨¦lagiques c?tiers qui ¨¦voluent en pleine eau ou en
surface sur toute l'¨¦tendue du plateau continental.

CRODT - 3
- les stocks d¨¦mersaux c?tiers qui vivent sur ou pr¨¨s du fond
sur l¡¯ensemble du plateau continental.
- les stocks p¨¦lagiques hauturiers qui ¨¦voluent essentiellement
en surfaceen dehors du plateau continental.
- les stocks d¨¦mersaux profonds qui vivent sur le fond entre
200 et 1 000 m¨¨tres de profondeur.
- les stocks estuariens qui vivement ¨¤ l¡¯interface eau marine -
eau continentale.
,
Dans ce pr¨¦sent rapport seront analys¨¦s :
- dans une premi¨¨re partie, l¡¯¨¦tat actuel (exploitation-capture-
potentiel) des 5 grands stocks halieutiques avec un inventaire
des contraintes de d¨¦veloppement.
¡®- dans une deuxi¨¨me partie, les contraintes auxquelles est soumis
le d¨¦veloppement du secteur p¨ºche.
N.B.
Les donn¨¦es chiffr¨¦es pr¨¦sent¨¦es dans ce document seront actualis¨¦es
-.
¨¤ d¨¦cembre 1982 ¨¤ compter de mars 1983.

CRODT - 4
PREMIERE
PARTIE
1. LES RESSOURCES ET LEUR EXPLOITATION.

CRODT - 5
1.1. STOCKS PELAGIQUES COTIERS.
-
-
1.1.1. Esp¨¨ces concern¨¦es :
- Sardinelles
- Chinchards
- Maquereaux
- Petits thonid¨¦s c?tiers
- Istiophorid¨¦s (voiliers, espadons)
1.1.2. Propri¨¦t¨¦ de la ressource :
(- S¨¦n¨¦gal
Sardinelles, chinchards
(- Mauritanie
maquereaux, petits thonid¨¦s
(- Guin¨¦e Bissau(dans une moindre mesure).
Istiophorid¨¦s
- Esp¨¨ces migrant dans tout l'Atlantique.
1.1.3. Nationalit¨¦ de l'exploitation :
Actuellement 100 % S¨¦n¨¦gal
(N¨¦gociation en cours avec Nig¨¦ria)
1.1.4. Type d'exploitation et d¨¦barquements en 1981 (valeur CFA)
- Exploitation artisanale : 100.000 tonnes- (2.5 millards)
. Senne tournante coulissante
. Filet maillant encerclant
* Ligne
. Senne de plage.
- Exploitation industrielle :
. Sardiniers (15) 31.000 tonnes - (1.0 milliards)
Total g¨¦n¨¦ral
131.000 tonnes - (3.5 milliards)

CRODT - 6
1
: .
1
.
5
.
c
Environ 300.000 tonnes/an.
1.1.6. Etat actuel des stocks :
- Quelques indices tr¨¨s localis¨¦s de surexploitation au niveau
de la Petite C?te mais dans l¡¯ensemble, ces stocks restent tr¨¨s
largement sous exploit¨¦s.
1.1.7. Contraintes de d¨¦veloppement de l¡¯exploitation de ces stocks :
- Une grande partie des stocks est situ¨¦e hors des zones tra-
ditionnelles de p¨ºche des pirogues et des sardiniers. La cr¨¦ation
de Seafood S¨¦n¨¦gal est en cela int¨¦ressante, car elle met en oeuvre
des unit¨¦s de p¨ºche mieux adapt¨¦es ¨¤ la capture de ces esp¨¨ces.
- Les sardiniers op¨¦rant ¨¤ partir de Dakar sont tous de
tr¨¨s vieux bateaux, de faible autonomie et faible capacit¨¦ de cale.
- Probl¨¨me de d¨¦bouch¨¦s
pour ces esp¨¨ces qui sont abondantes.
N¨¦cessit¨¦ donc d¡¯organiser leur ¨¦coulement vers l¡¯int¨¦rieur du pays
ou vers d¡¯autres pays africains ou europ¨¦ens qui en sont demandeurs,
_ Ces esp¨¨ces, migrant entre plusieurs pays, n¨¦cessit¨¦ d¡¯en
am¨¦nager leur exploitation au niveau r¨¦gional.

- CRODT - 7
1.2. STOCKS DEMERSAUX COTIERS.
1.2.1. Esp¨¨ces concern¨¦es :
- Poissans
: une quarantaine d'esp¨¨ces de fond
actuellement commer-
cialis¨¦es (capitaines, soles, daurades,thiofs, rougets,
machoirons . . . etc).
- Crustac¨¦s : crevettes, crabes, langoustes.
- Mollusques : C¨¦phalopodes (Seiches, calmars)
Gast¨¦ropodes
("Yet")
1.2.2. Propri¨¦t¨¦ de la ressource :
Variable suivant les esp¨¨ces, mais dans l'ensemble ¨¤ 95 % propri¨¦t¨¦
du S¨¦n¨¦gal.
1.2.3. Nationalit¨¦ de l'exploitation :
S¨¦n¨¦gal
France >
Italie
accord de p¨ºche
Gr¨¨ce
)
1.2.4. Type d'exploitation et d¨¦barquements 1981 (valeur)
S¨¦n¨¦gal :
- Exploitation artisanale : 40.000 tonnes - (4.0 milliards)
. Filet maillant
. Ligne
. Casiers
- Exploitation semi-industrielle :
. Cordiers (23)
1.300 tonnes
- (0.4. milliards)

CRODT - 8
- Exploitation industrielle :
39.400 tonnes (5.8 milliards)
. Chalutiers (114)
Etranger :
Captures
- Chalutiers Fran?ais
- (20)
10.600 tonnes
Accord de p¨ºche
- Chalutiers Italiens
- ( 8)
5.000 tonnes
Accord de p¨ºche
- Chalutiers Grecs
- ( 6)
4.000 tonnes
11
l¡¯
II
Total g¨¦n¨¦ral
100.300 tonnes
1.2.5. Potentiel exploitable au S¨¦n¨¦gal :
110 ¨¤ 120.000 tonneslan.
1.2.6. Etat actuel des stocks :
Tr¨¨s variable suivant les esp¨¨ces. On note cependant une
diminution des rendements des esp¨¨ces cibles de forte valeur mar-
chande .
1.2.7. Contraintes de d¨¦velonnement de l¡¯exnloitation de ces stocks :
a/ V¨¦tust¨¦
de la flottille de chalutiers.
b/ Probl¨¨me de r¨¦glementation d¡¯une part des zones de p¨ºche (inter-,
f¨¦rence p¨ºche artisanale - p¨ºche industrielle) d¡¯autre part des
maillages
utilis¨¦s par les chalutiers.
c/ Introduction de nouvelles techniques de p¨ºche plus performantes
dans le secteur artisanal sous r¨¦serve d¡¯am¨¦lioration pr¨¦alable
de la commercialisation.
d/ Probl¨¨me de stabilisation des prix au d¨¦barquement actuellement
d¨¦pendantsde l¡¯in¨¦lasticit¨¦ du syst¨¨me commercial en place.

CRODT - 9
1.3. STOCKS PELAGIQUES HAUTURIERS.
1.3.1. Esp¨¨ces concern¨¦es :
- Thons (Albacore - Listao - Patudo)
1.3.2. Propri¨¦t¨¦ de la ressource :
- Les thons migrent au niveau de tout l¡¯Atlantique Sud.
1.3.3. Nationalit¨¦ de l¡¯exploitation dans les eaux s¨¦n¨¦galaises
- S¨¦n¨¦gal
- France
( Accord de p¨ºche
¡®1
Il
- Espagne
(
1.3.4. Type d¡¯exploitation et captures 1981 (Valeur)
- Flottille bas¨¦e ¨¤ Dakar
. Thoniers s¨¦n¨¦galais (4) et thoniers franc;ais (26)
D¨¦barquement 10.400 tonnes (3.0 milliards)
- Flottille oc¨¦anique travaillant dans le cadre des
accords de p¨ºche.
Thoniers fran?ais et espagnol -Captures : 15.000 tonnes
Total g¨¦n¨¦ral des captures
: 25.400 tonnes
dans les eaux s¨¦n¨¦galaises
1.3.5. Potentiel exploitable au S¨¦n¨¦gal :
Compte tenu du caract¨¨re migrant de la ressource, les pois-
sons ne sont pr¨¦sents que durant une saison dans les eaux s¨¦n¨¦-
galaises. Il est donc tr¨¨s difficile sinon impossible de fixer
un potentiel pour le S¨¦n¨¦gal.
. . ./ . . .

CRODT - 10
1.3.6. Contrainte de d¨¦veloppement de l¡¯exploitation de ces stocks :
- La flottille dakaroise est tr¨¨s v¨¦tuste : n¨¦cessit¨¦
donc de la moderniser.
- N¨¦cessit¨¦ absolue de n¨¦gocier des accords de p¡±eche avec
les pays voisins (notamment Mauritanie et Cap-Vert) pour per-
mettre aux bateaux de p¨ºcher toute l¡¯ann¨¦e.

CRC;T - 11
1.4. STOCKS DEMERSAUX PROFONDS ( 200 ¨¤ 1 000 m)
1.4.1. Esp¨¨ces concern¨¦es :
- Crevettes
- Poissons (sparid¨¦s - Merlus )
- Crabes profonds
1.4.2. Propri¨¦t¨¦ de la ressource :
100 % S¨¦n¨¦gal
1.4.3. Nationalit¨¦ de l'exploitation :
Espagne (Accord de p¨ºche)
1.4.4. Type d'exploitation :
Chalutiers (43) - Captures estim¨¦es :
15.000 tonnes
1.4.5. Potentiel exploitable au S¨¦n¨¦gal :
Ind¨¦termin¨¦ - Etude d'¨¦valuation en cours par le CRODT.
1.4.6. Contrainte de d¨¦veloppement de l'exploitation de ces stocks :
Ces stocks constitu¨¦s d'esp¨¨ces de fortes valeurs mar-
chandessont depuis pr¨¨s de 20 ans exploit¨¦s traditionnellement
par les flottilles espagnoles. Depuis 2 ans, des essais d'ex-
ploitation par des armateurs s¨¦n¨¦galais ont ¨¦t¨¦ tent¨¦s, mais
tout d¨¦veloppement national dans ce secteur et toute substitu-
tion de flottille se heurtera au probl¨¨me du march¨¦ ext¨¦rieur,

1.5. STOCKS ESTUARIENS (essentiellement Casamance)
1.5.1. Es@tes concern¨¦es :
__ __-------------
- Poissons (divers)
- Crevettes
- Huitres (Sine-Saloum)
1.5.2. Propri¨¦t¨¦ de la ressource :
__- ----_----------------
- 100 % S¨¦n¨¦gal
1.5.3. Nationalit¨¦ de 1'exEloitation :
------------------- ------m-e
- S¨¦n¨¦gal
1.5.4. Type d'exploitation : captures 81 (Valeur)
- -__--a- --e----s-
Exploitation artisanale :
Poissons 6.COO tonnes (0,5 milliards)
Crevettes (Casamance) 1 700 tonnes (1.2 milliard)
Huitre (Sine-Saloum, Casamance)
50.000 douzaines
(0,Ol miliiardj
1.5.5. Potentiel exploitable au S¨¦n¨¦gal :
------------ ---------------- --
- Poissons : 10 ¨¤ 20.000 tonnes
- Crevettes : Potentiel variable entre 800 et 1 700 tonnes
(Casamance)
suivant pluviom¨¦trie.
- Huitres
: Ind¨¦termin¨¦ mais non n¨¦gligeable.
m.. /.
.
.

1.5.6. Contrainte de d¨¦ve loppement de l¡¯exp loitation de ces stocks :
- Mise en place de structure de p¨ºche organis¨¦e et intro-
duction de nouveaux engins de p¨ºche. Besoin d¡¯¨¦tude consid¨¦rable
tant biologique qu¡¯¨¦conomique.
- Respect des r¨¦glementations (maillage, zone de p¨ºche)
- Probl¨¨me de march¨¦ ext¨¦rieur pour le d¨¦veloppement de
l¡¯ostr¨¦iculture.

CRODT - 14
:aptures r¨¦a-
D¨¦barquement au S¨¦n¨¦gal
.is¨¦es dans
Type de
es eaux s¨¦n¨¦-
Stock.
;alaises par
Secteur industriel
Secteur artisanal
TOTAL
les flottilles
--
itrang¨¨res
lans le cadre
Valeur
Valeur
Valeur
l¡¯accord de
Tonnage
B¨ºche (ne d¨¦-
lmilliard
Tonnage
Imilliard
Tonnage
:mil liard barquant pas
CFA)
CFA)
CFA)
.eur prise au
Zn¨¦gal)
-
Stocks p¨¦la-
giques c?tiers
31 .ooo
1.0
100.000
2.5
131 .ooo
3. 5
Stocks d¨¦mer-
saux c?tiers
51.300
7.2
42.000
4.0
91.300
11.2
9.000
Stocks p¨¦lagi-
ques hauturiers
10.400
3.0
10.400
3.0
15.000
Stocks d¨¦mer-
saux profonds
15.000
Stocks estua-
riens
7.000
1.7
7.000
1.7
-
T O T A L
92!. 700
11.2
149.000
8.2
241.700
19.4
39 .cOO tonne:
R¨¦sultats g¨¦n¨¦raux de la p¨ºche dans les eaux s¨¦n¨¦gala .ses en 1981.
(Or gine C.R.O.D.T.)
Remarques : - Les d¨¦barquements ont repr¨¦sent¨¦ 241.700 tonnes
-
(38,3 % pour le secteur industriel)
(61,4 % pour le secteur artisanal )
- Les valeurs de ces d¨¦barquements ont repr¨¦sent¨¦ 19.4 milliards CFA
(58 % pour le secteur industriel)
(42 % pour le secteur artisanal )
- Les captures ¨¦trang¨¨res (non d¨¦barqu¨¦es au S¨¦n¨¦gal) ont repr¨¦sent¨¦
13,9 % des captures totales effectu¨¦es dans les eaux s¨¦n¨¦galaises.

QUELQUES IMDICATIONS POUR LA PECHE ARTISAiL'ALE
S.T. = Senne tournante ; F.M.E. = filet maillant encerclant ; S.P. = senne de plage ; M.L.F.D.C. = pirogue motoris¨¦e
p¨ºchant ¨¤ la ligne, au filet dormant ou au casier ; V.L.F.D. = voile p¨ºchant 2 la ligne 0-u au filet dormant.
S.T.
F.M.E.
S.P.
M.L.F.D.C.
V.L.F.D.C.
TOTAUX
Nombre de pirogues
500
80
175
3 125
480
4 360
Personnel ¨¤ bord
7 000
560
6 125
11 000
960
25 645
Quantit¨¦s d¨¦barqu¨¦s (tonnes)
80 000
5 600
7 500
38 648
3 952
135 700
Chiffre d'affaires (103FCFA)
1 500 000
130 000
612 500
4 200 000
155 000
6 597 500
Carburant (103 F CFA)
187 500
15 600
24 500
588 000
815 600
Valeur Ajout¨¦e nette(103FCFA)
675 000
52 000
372 500
1 890 000
108 500
3 098 000
Estimation de la valeur ajout¨¦e du mareyage : 2.540.000.000 F CFA.
Estimation de la V.A.N. de la transformation artisanale 2.450.000.000 F CFA
V.A.N. d¨¦gag¨¦e par la production + mareyage + transformation artisanale
11.588.000.000 F CFA.
NB.1 Les valeurs sont d¨¦lib¨¦remment estim¨¦es "¨¤ minima". Il n'est pas impossible qu'elles soient sous estim¨¦es
de l'ordre de 20 %, ce qui donnerait une V.A.N. totale de 13.900.000.000 F CFA.
NB.2 Ces chiffres ne concernent que la p¨ºche MARITIMJZ,et excluent les estuaires, trop peu connus.

CRODT - 16
DEUXIEME PARTIE
2. ANALYSE DES CONTRAINTES.

CRODT - 17
¡®! .l . LA PECHE ARTISANALE.
La p¨ºche artisanale s¨¦n¨¦galaise est tr¨¨s active, tr¨¨s dynamique et
poss¨¨de une grande capacit¨¦ d¡¯adaptation ¨¤ l¡¯innovation. 140.000 tonnes
de poissons sont d¨¦barqu¨¦es annuellement par 4 350 pirogues employant 27 000
p¨ºc.heurs. 150 000 personnes (p¨ºcheurs, commer?ants, tranformatrices etc...)
tirent tout o.u partie de leurs revenus de la p¨ºche artisanale.
Les trois faits marquants de ces vingt derni¨¨res ann¨¦es ont ¨¦t¨¦ la
consolidation du mouvement coop¨¦ratif, la motorisation des pirogues et la
diffusion des sennes tournantes et coulissantes, qui se sont traduits par
une forte hausse de productivit¨¦. Il s¡¯en est suivi des probl¨¨mes d¡¯ecoule-
ment, r¨¦solus en partie seulement par un fantastique d¨¦veloppement de la
transformation artisanale et une ¨¦volution beaucoup moins spectaculaire
du mareyage. Les probl¨¨mes restent nombreux, que tente en partie de r¨¦sou-
dre le CAPAS (Centre d¡¯Assistance 2 la P¨ºche Artisanale S¨¦n¨¦galaise).
2.1.1. La Pirogue s¨¦n¨¦galaise :
-
La pirogue sen¨¦galaise est bien adapt¨¦e ¨¤ son objet et tr¨¨s ¨¦volutive:
de 4 ¨¤ plus de 20 m de longueur, et jusqu¡¯¨¤ 25 tonnes de capacit¨¦ de charge
avec le m¨ºme mode de construction. Elle est ¨¦conome en carburant : de 12 ¨¤
17 % du chiffre d¡¯affaires selon les unit¨¦s de p¨ºche. Facile ¨¤ entretenir,
elle peut encore ¨ºtre am¨¦lior¨¦e, sur le plan ¨¦tanch¨¦?t¨¦ et par mise au point
de moyens de conservation du poisson ¨¤ bord. Elle est susceptible d¡¯utiliser
de nouveaux engins de p¨ºche : casiers am¨¦lior¨¦s, palangres, etc...
Une autre am¨¦lioration sensible serait l¡¯adaptation du moteur diesel in-board
sur les plus grosses embarcations.
Il ne faut pas tenter de remplacer la pirogue s¨¦n¨¦galaise :
- il est faux de dire que ¡°les pirogues d¨¦forestent le S¨¦n¨¦gal¡± car il y a
moins de 150 arbres abattus chaque ann¨¦e, contre 15 000 par les forestiers,
et sans doute beaucoup plus pour la construction et le charbon de bois.
- Le bois est import¨¦ de C?te d¡¯ivoire, donc en F.CFA et tout remplace-
ment par du plastique ou de la fibre de verre se ferait en devises.

CRODT - 18
- La pirogue s¨¦n¨¦galaise correspond ¨¤ une accumulation de savoir
technologique qu'il s'agit d'am¨¦liorer et non de faire dispara?tre.
2.1.2. La motorisation :
-
La motorisation peut ¨ºtre consid¨¦r¨¦e comme totale a L'heure actuelle,
avec un taux de 90 %. Les 10 % restant ne sauraient ¨ºtre motoris¨¦es avec
profit : il s'agit de toutes petites pirogues ou de sennes de plage, ne
s'¨¦loignant pas du rivage.
Depuis la cr¨¦ation du SEPM, la distribution des moteurs est r¨¦guli¨¨re
et on n'entend plus parler de d¨¦lais importants de livraison.
Le probl¨¨me des pi¨¨ces d¨¦tach¨¦es, beaucoup plus complexe en raison
de leur nombre et de la difficile gestion de stock qui en d¨¦coule, est en
voie de solution.
Au total, le Centre d'Assistance ¨¤ la Motorisation des pirogues
(CAMP) a accompli un remarquable travail.
2.1.3. L.a senne tournante et coulissante :
-
La senne tournante et coulissante a ¨¦t¨¦ diffus¨¦e ¨¤ partir de 1972.
En 1977, on en comptait 110. Il y en a actuellement 250 en activit¨¦, soit
500 pirogues et pr¨¨s de 6 500 emplois ¨¤ bord. Il s'en est suivi une hausse
consid¨¦rable des captures de p¨¦lagiques,
que la commercialisation Locale
n'¨¦tait pas apte ¨¤ ¨¦couler. Deux faits ont permis tant bien que mal d'absor-
ber ce cro?t de production : le d¨¦veloppement prodigieux de la transforma-
tion artisanale (donc les femmes) et la SOPESINE ¨¤ Djif¨¨re.
Le d¨¦veloppement de la senne tournante a eu des cons¨¦quences profondes
sur les structures de la propri¨¦t¨¦ et de la main d'oeuvre. Le co?t de l'investis-
sement (de L'ordre de 4,5 millions) explique que des non-p¨ºcheurs aient
acquis des sennes et les aient confi¨¦es ¨¤ des p¨ºcheurs. Progressivement, la
proportion de non-p¨ºcheurs propri¨¦taires a diminu¨¦e, mais Leur nombre a
augment¨¦.
A Mbour, une senne sur trois appartient ¨¤ un non-p¨ºcheur, mareyeur
ou fonctionnaire ; ¨¤ Joal, plus d'une senne sur deux appartient ¨¤ un mareyeur.
A part Le capitaine, la senne fait appel ¨¤ un personnel relativement
peu qu.alifi¨¦. La senne r¨¦mun¨¨re bien le propri¨¦taire, assez mal Le marin
(de l'ordre de 15- 20 000 F CFA par mois, nourri). Actuellement, pr¨¨s de
deux tiers des ¨¦quipages de senne tournante sont des jeunes agriculteurs

CRODT - 19
utilisant les temps morts agricoles pour s'embaucher. Par la suite, certains
quittent d¨¦finitivement l'agriculture.
2.1.4. &t transformation artisanale du poisson :
La transformation artisanale s'est surtout d¨¦velopp¨¦e ¨¤ partir d'un
produit devenu dominant : le k¨¦tiakh, ou poisson brais¨¦, qui utilise de
la sardinelle fra?che, tandis que se maintenait la gamme classique des pro-
duits : tambadiang, guedj, sali, m¨¦torah. Actuellement, la transformation
artisanale traite environ 60 000 tonnes de poissons, soit ¨¤ peu pr¨¨s la
quantit¨¦ ¨¦coul¨¦e en frais sur le march¨¦ int¨¦rieur par les mareyeurs (voir
tableaux en annexe). A Mbour et Joal, les femmes traitent environ 50 % de
la production.
2.1.5. Djif¨¨re :
.La SOPESINE a d¨¦marr¨¦ ses activit¨¦s ¨¤ Djif¨¨re en 1977, pour fermer
ses portes en 1982. Elle a absorb¨¦ jusqu'¨¤ 30 000 tonnes de poissons en 1978,
enti¨¨rement produites par les p¨ºcheurs artisans. A travers les marins, le
personnel de l'usine et leurs familles,
10 000 personnes environ ¨¦taient en
tout ou partie d¨¦pendantesde l'usine pour leur subsistance. La communaut¨¦ de
Niodior fut le plus durement touch¨¦e, qui s'¨¦tait ¨¦quip¨¦e de 30 sennes tour-
nantes, repr¨¦sentant un investissement de pr¨¨s de 150 000 000 F CFA, ce qui
est consid¨¦rable pour un village. A l'heure actuelle, ces unit¨¦s de p¨ºche se
vendent l'une apr¨¨s l'autre... Avec la fermeture de l'usine, on a vu augmenter
de 20 000 tonnes les captures d¨¦barqu¨¦es ¨¤ Mbour, Joal et Dakar, correspondant
¨¤ ce que Djif¨¨re absorbait en ann¨¦e moyenne. Le syst¨¨me commercial (mareyage)
n'ayant pas sensiblement ¨¦volu¨¦ entre temps, ce cro?t de d¨¦barquement s'est
traduit par une baisse g¨¦n¨¦rale des prix des p¨¦lagiques cotiers. Ainsi peut-
on dire que le probl¨¨me de Djif¨¨re concerne toute la p¨ºche artisanale s¨¦n¨¦-
galaise.
Djif¨¨re est ¨¤ notre sens le probl¨¨me le plus urgent ¨¤ r¨¦soudre dans
la p¨ºche artisanale, Des solutions sont en cours d'ex¨¦cution :
1") red¨¦marrage temporaire de l'usine en avril-mai 1982/d¨¦but de
campagne,
2') installation d¡¯ici ¨¤ d¨¦cembre d'une importante unit¨¦ de cong¨¦lation
c.anadienne,
qui traitera le produit ¨¤ destination du march¨¦
int¨¦rieur et de l'exportation,

CRODT - *a
3¡¯) r¨¦trocession progressive de l¡¯usine ¨¤ l¡¯union r¨¦gionale de
cooperatives.
Il conviendrait de donner ¨¤ toutes ces mesures la priorit¨¦ qu¡¯impli-
que le.ur urgence.
4¡±) ¨¤ plus long terme est pr¨¦vue la construction d¡¯un port secondaire
¡®3 Djif¨¨re. Ce port serait rentable, et sa construction devrait
¨ºtre acc¨¦l¨¦r¨¦e,
5¡¯) rien ne sera possible sans eau, et il n¡¯existe pas de forage
profond sur le site.
2.1.6. La Valorisation des produits de la p¨ºche artisanale.
--1
a/ Produits transform¨¦s :
-
La commercialisation du poisson transform¨¦ n¡¯est pas connue. Tout au
plus sait-on qu¡¯elle irrigue tout le S¨¦n¨¦gal et exporte les produits vers
les Pa:ys limitrophes mais aussi vers les pays lointains (Ghana, C?te d¡¯ivoire,
Nigeria, Cameroun, Congo). Cela m¨¦riterait une ¨¦tude approfondie d¨¦bouchant
¨¦ventuellement sur des mesures de soutien.
b/ Mareyage :
La commercialisation en frais est assur¨¦e par les mareyeurs. Ceux-ci,
pour la plupart, sont issus du milieu rural et ont quitt¨¦ leur lieu d¡¯origine
par suite de la s¨¦cheresse, pour venir s¡¯employer sur les plages. Sans acc¨¨s
aux cr¨¦dits z ils op¨¨rent le plus souvent avec des mat¨¦riels d¡¯occasion fr¨¦-
quemment renouvell¨¦s. L¡¯absence d¡¯isolation thermique implique des taux de
gla?age de l¡¯ordre de 100 % (1 kg de glace pour 1 kg de poisson). Elle im-
plique aussi de prendre des risques consid¨¦rables si le mareyeur veut appro-
visionner les villes de l¡¯int¨¦rieur : la moindre panne entra?ne la perte de
la cargaison. L¡¯¨¦tat du mat¨¦riel, les frais de main d¡¯oeuvre, le taux de
gla?age et l-es risques encourus expliquent qu¡¯avec des marges brutes de 150
¨¤ 200 x, les mareyeurs ne r¨¦alisent un b¨¦n¨¦fice net moyen que de 15 ¨¤ 20 %.

CR.ODT - 21
Tous ces facteurs expliquent aussi qu¡¯un tiers de la production ar-
tisanale aille vers les usines de Dakar, repr¨¦sentant 40 % de leurs appro-
visionnements : les usines, bien qu¡¯offrant prix assez bas repr¨¦sentent
un march¨¦ s?r et sans risques. Mais est-ce bien l¨¤ ce que souhaitait le
gouvernement du S¨¦n¨¦gal en modernisant la p¨ºche artisanale, ou bien souhai-
tait-on fournir du poisson de qualit¨¦ ¨¤ prix abordable au consommateur s¨¦n¨¦-
galais ? (1)
Dans les structures actuelles, la transformation artisanale ayant
atteint ses limites de d¨¦veloppement, tout gain de productivit¨¦ se traduit
non par un meilleur approvisionnement du march¨¦ int¨¦rieur, mais par une augmen-
tation des livraisons aux usines et par une baisse des prix ¨¤ la production.
C/ L e CAPAS :
Le CAPAS (Centre d¡¯Assistance ¨¤ la P¨ºche artisanale) est une tenta-
tive de r¨¦pondre aux divers probl¨¨mes de la p¨ºche artisanale avec l¡¯aide
du CANADA.
Son volet ¡°commercialisation¡± est en cours de r¨¦ali.sation. Il s¡¯agit
de construire des centres de mareyages qui sont g¨¦r¨¦s par les coop¨¦ratives.
3 centres sont construits :Kayar, Joal, Rufisque. Le premier fonctionne depuis
1 an, et a achet¨¦ 632 tonnes, soit environ 4 % de la production, pour une
c.apacit¨¦ de l¡¯ordre de 3 500 tonneslan,
donc utilisation ¨¤ 17 % des capacit¨¦s
du centre. Joal n¡¯a fonctionn¨¦ que 6 mois et il est trop t?t pour en tirer
des conclusions, si ce n¡¯est que les p¨ºcheurs ne viennent pas livrer au centre.
Rufisque entrera en production en janvier 1983.
Le CAPAS est le seul espoir de r¨¦gulariser la commercialisation du
poisson vers l¡¯int¨¦rieur du pays. Ce projet n¡¯a pas le droit d¡®¨¦chouer, et
des mesures urgentes de r¨¦organisation sont ¨¤ envisager :
. ¨¦tude du march¨¦ int¨¦rieur du poisson au S¨¦n¨¦gal,
. formation acc¨¦l¨¦r¨¦e et intensive des coop¨¦rateurs ¨¤ la gestion :
on a trop souvent confondu ¡°sensibilisation¡± et information
technique sur le projet pour ne pas susciter en milieu p¨ºcheur
des attentes d¨¦raisonnables,
(1) Il convient de noter cependant que les usines ¨¦taient aliment¨¦es ¨¤ pr¨¨s
de 100 % par la p¨ºche artisanale dans les ann¨¦es 50. Les usiniers pr?naient
la cr¨¦ation de facilit¨¦s pour la p¨ºche pirogui¨¨re contre des obligations
de quotas de livraisons aux usines.

CRODT - 22
¨¦claircissement des objectifs, qui demeurent flous,
¡±
. d¨¦finition d¡¯une strat¨¦gie commerciale d¡¯ensemble, qui n¡¯existe
pas >
. ¨¦claircissement des rapports entre le CAPAS et les mareyeurs.
Les mareyeurs ont le sentiment que le CAPAS s¡¯est mont¨¦ contre eux,
et sontconfort¨¦s par l¡¯image que la presse donne d¡¯eux.
Il faut certes ¡°moraliser¡± la profession, ce qui suppose de la
revaloriser :
- en permettant ¨¤ ces mareyeurs de moderniser leurs ¨¦quipements,
- en exigeant,contre fourniture de cr¨¦dits, la signature d¡¯un contrat
portant non sur des prix mais sur des marges, facilement contr?lables
car le CRODT dispose d¡¯un suivi permanent des prix au d¨¦barquement.
Le CAPAS, ¨¤ supposer qu¡¯il soit totalement efficace, ne saurait
commercialiser plus de 10 % de la production de la p¨ºche artisanale, ne
saurait donc ¨¦liminer que les mareyeurs les plus faibles, renfor?ant d¡¯autant
ceux qui survivront : il faut y prendre garde !
Le Secr¨¦tariat d¡¯Etat ¨¤ la P¨ºche maritime, au fait de tous ces probl¨¨mes,
est en train d¡¯y faire face avec d¨¦termination et efficacit¨¦.
d/ gonditions de d¨¦barquement et salubrit¨¦ :
Les plages de d¨¦barquement du S¨¦n¨¦gal sont sales, et sous ¨¦quip¨¦es.
Elles servent de d¨¦p?t d¡¯ordures, ne disposent pas de voirie(prises d¡¯eau,
lumi¨¨re, ¨¦coulement des eaux us¨¦es, nettoiement) ni d¡¯infrastructures
(aires de lavage, stockage de glace).Cette absence d¡¯infrastructures et de
voirie bloque le d¨¦veloppement de la transformation artisanale et limite
les possibilit¨¦s de mareyage : le produit doit ¨ºtre imm¨¦diatement ¨¦vacu¨¦,
dans des conditions pr¨¦caires de salubrit¨¦. Si les camions pr¨¦sents sont
pleins,ce qui estensuited&arqe doit ¨ºtre brad¨¦ ¨¤ vil prix. Un ¨¦quipement
minimal des points de d¨¦barquement serait de nature ¨¤ r¨¦gulariser les prix,
qui coanaisscnt actuellement des fluctuations pouvant aller jusqu¡¯¨¤ 250
¨¤ 300 :Z au cours d¡¯une seule journ¨¦e.
Rn,outre pl.us de 20 % des p¨ºcheurs s¨¦journent ¡°en campagne¡± dans
des habitats pr¨¦caires, d¨¦pourvus de tout ¨¦quipement collectif, en des lieux
comme Cayar, Hann, Mbour, Joal. Le probl¨¨me des habitats saisonniers est
enti¨¨r¡¯ement ¨¤ penser. Cayar voit sa population passer de 5 000 ¨¤ plus de
30 000 habitants pendant la saison de p¨ºche...

CRODT - 23
2.1.7. Conclusion
a/ L'avenir de la p¨ºche artisanale se trouve d'abord en aval de la produc-
-
tion :
- -
- L'am¨¦lioration de la commercialisation est la condition
"sine qua non ".
Ceci implique :
. l'am¨¦lioration de la qualit¨¦ au d¨¦barquement, c'est-¨¤-dire
la mise au point de m¨¦thodes de conservation du poisson ¨¤ bord des
pirogues et au d¨¦barquement ; l'am¨¦lioration de la salubrit¨¦ des plages.
+ l'efficacit¨¦ du CAPAS, seule susceptible d'apporter une solu-
tion durable aux fluctuations de prix et ¨¤ l'approvisionnement du march¨¦
int¨¦rieur.
-l'encadrement du mareyage sous forme de cr¨¦dits contractuels et
de formation.
- Si cette hypoth¨¨que de la commercialisation est lev¨¦e, il est
de nouveau possible d'obtenir des gains de productivit¨¦ qui soient ren-
tables, par la mise au point de nouvelles techniques de p¨ºche (casiers
-
-
amelior¨¦s, palangres, etc.).
- La construction de ports secondaires ¨¤ Djif¨¨re et Kafountine (ou
Elinkine) de nature ¨¤ permettre une d¨¦concentration des activit¨¦s de
p¨ºche vers le Saloum et la Casamance, o¨´ les potentialit¨¦s sont impor-
tantes. Mais notre opinion est qu'il faut :
retenir des hypoth¨¨ses basses (¨¦viter le surdimensionnement)
l
* concevoir des ports qui puissent ¨ºtre agrandis si la p¨ºche se
d¨¦veloppe.
. penser ces ports autant pour les pirogues que pour les bateaux
(avitaillement en pi¨¨ces d¨¦tach¨¦es, r¨¦parations,engins de p¨ºche)
Redoubler les efforts de 1'Etat sur les produits de la transfor-
mation artisanale. Celle-ci n'est pas une activit¨¦ marginale, mais bien
au contraire une activit¨¦ essentielle au d¨¦veloppement du secteur, et
merite la plus extr¨ºme attention. Or, elle est encore livr¨¦e ¨¤ elle-m¨ºme
(peut-¨ºtre qu'il s'agit de femmes face ¨¤ des administrations masculines
?>

CRODT - 24
- Enfin le milieu p¨ºcheur est tr¨¨s faiblement scolaris¨¦, ce qui
n¡¯est pas un petit handicap pour sa transformation.
b/ Les besoins de recherches sont importants :
_
La p¨ºche artisanale ¨¦volue sans cesse, et implique un suivi per-
manent, tant biologique qu¡¯¨¦conomique.
Sur le plan biologique, le CRODT a acquis une longue exp¨¦rience
dans le domaine maritime et compte ¨¦tendre son champ d¡¯action aux zones
estuariennes (Casamance notamment).
Sur le plan ¨¦conomique, les prix sont suivis quotidiennement depuis
1980. Une ¨¦tude d¨¦taill¨¦e des co?ts de production, des revenus et du devenir
des aides de 1¡¯Etat est en cours de d¨¦pouillement. Le besoin de recherche
le plus imm¨¦diat porte sur la connaissance du march¨¦ int¨¦rieur du poisson.

CRODT - 25
2.2. LA PECHE INDUSTRIELLE
La p¨ºche industrielle s¨¦n¨¦galaise ¨¦tait repr¨¦sentise fin 1981
par 156 unit¨¦s (dont 114 chalutiers, 15 sardiniers, 4 thoniers et 23
cordiers).
D¡¯autre part une vingtaine de chalutiers et 26 thoniers
fran?ais ¨¦taient bas¨¦s ¨¤ Dakar et y ont d¨¦barqu¨¦ leurs prises en totalit¨¦.
Pour l¡¯ensemble de cette flottille bas¨¦e au S¨¦n¨¦gal, les d¨¦bar-
quements ont repr¨¦sent¨¦ 92 700 tonnes en 1981.
De plus,dans le cadre des accords de p¨ºche, 70 navires ¨¦trangers
environ (chalutiers et thoniers CEE et Espagne) ont exploit¨¦ les eaux sous
juridiction s¨¦n¨¦galaise
et y ont captur¨¦ 39 000 tonnes de poissons et
crustac¨¦s.
L¡¯ensemble des navires op¨¦rant dans les eaux s¨¦n¨¦galaises emploie
environ 3 000 marins et on peut estimer ¨¤ 10 - 12 000 le nombre total
d¡¯emploisd¨¦gag¨¦sen mer et ¨¤ terre par la p¨ºche industrielle.
2.2.1. Etat de la flottille industrielle s¨¦n¨¦galaise :
La moyenne d¡¯?ge des navires est de 20 ans environ. Il est donc
urgent de moderniser cette flottille qui dans peu d¡¯ann¨¦es ne pourra plus
¨ºtre op¨¦rationnelle ou plus comp¨¦titive. D¡¯autre part, l¡¯objectif du gouver-
nement porte sur une substitution progressive des flottilles ¨¦trang¨¨res par
une flottille nationale.
Un cr¨¦dit maritime a donc ¨¦t¨¦ mis en place mais les conditions de
cr¨¦dits sont telles qu¡¯il est illusoire de penser pouvoir actuellement ren-
tabiliser un navire neuf. Une solution de remplacement avantageuse pourrait
¨ºtre trouv¨¦e avec l¡¯acquisition de bateaux d¡¯occasion. Il en existe, au
niveau mondial, un vaste march¨¦ et le tout sera de trouver le meilleur com-
promis entre prix d¡¯achat, co?t d¡¯entretien et efficacit¨¦ de p¨ºche de l¡¯unit¨¦.
C¡¯est, ¨¤ notre sens, la seule solution raisonnable pour arriver ¨¤
moderniser la flottille actuelle et permettre aux armateurs s¨¦n¨¦galais de
reprendre orogressivement la ma?trise de la p¨ºche industrielle.

CRODT - 26
2.2.2. Structure industrielle et ¨¦coulement des produits de la p¨ºche.
-
-
-
-_-_l_---
L¡¯¨¦coulement des produits de la p¨ºche n¡¯est pas sans poser de
probl¨¨me, Les armateurs sont int¨¦gr¨¦s le plus souvent aux industries de
transformation, lesquelles disposent rarement de leur propre r¨¦seau de
vente
¨¤ l¡¯¨¦tranger. Ou encore ces cha?nes associent un ¨¦tranger et un
s¨¦n¨¦galais sur l¡¯e sol national, l¡¯¨¦tranger s¡¯occupant seul de la vente
hors du S¨¦n¨¦gal. Or il semble bien que le niveau des prix du poisson au
S¨¦n¨¦gal soit fix¨¦ par le dernier maillon de la cha?ne des prix, lequel
¨¦chappe a tout contr?le s¨¦n¨¦galais.
La liste actuellement disponible des industries doit ¨ºtre r¨¦ac-
tualis¨¦e. Cette activit¨¦ industrielle parait d¡¯autre part instable ;
des ¡°investisseurs¡±
avec des fonds propres d¨¦risoires s¡¯installent avec
des appui.s bancaires, et disparaissent avec la m¨ºme rapidit¨¦.
Les banques jouent un r?le peu ¨¦vident, et qui m¨¦riterait une
¨¦tude s¨¦rieuse. Il appara?t que les fonds propres des industriels repr¨¦-
sentent 3 ¨¤ 4 % non pas des investissements, mais du chiffre d¡¯affaires
annuel. Les frais financiers repr¨¦sentent couramment 20 % du chiffre
d¡¯affaires, les industriels travaillant sur d¨¦couverts et finan?ant des
op¨¦rations ¨¤ long terme ¨¤ partir du cr¨¦dit ¨¤ court terme. Cette derni¨¨re
op¨¦ration se comprend d¡¯ailleurs ais¨¦ment car les industriels s¨¦n¨¦galais
ne disposent pas de fond de roulement important, et le poisson export¨¦
¨¦tant pay¨¦ ¨¤ 60 ou 90 jours, ils doivent escompter leurs traites.
Une ¨¦tude s¨¦rieuse serait donc ¨¤ entreprendre sur ces pratiques
financi¨¨res et le r?le jou¨¦ par les banques.
D¡¯autre part, l¡¯int¨¦gration existant entre armement et industrie
permet de jouer sur une r¨¦partition des b¨¦n¨¦fices (ou d¨¦ficitsjentre les
deux ¨¦l¨¦ments du syst¨¨me. Cette r¨¦partition se fera en .fonction des oppor-
tunit¨¦s, subventions,
mode d¡¯imposition, facilit¨¦ d¡¯acc¨¨s au cr¨¦dit,
cours ¨¤ l¡¯exportation. Ceci rend tr¨¨s difficile l¡¯appr¨¦ciation s¨¦par¨¦e de
l¡¯un ou l¡¯autre ¨¦l¨¦ment : le fait que la flottille chaluti¨¨re soit en
d¨¦ficit chronique quand la sardini¨¨re est b¨¦n¨¦ficiaire ne fournit en soi
de renseignement ni sur l¡¯un ni sur l¡¯autre des deux types de p¨ºche.

CRODT - 27
2.2.3. Les d¨¦bouch¨¦s ¨¤ l¡¯exportation.
Les types de d¨¦bouch¨¦s ¨¤ l¡¯exportation sont clairement expos¨¦s
dans le rapport annuel 1981 de la DOPM.
Cependant,l¡¯exploitation d¡¯un certain nombre d¡¯esp¨¨ces pour-
rait ¨ºtre intensifi¨¦e si les probl¨¨mes de march¨¦s ¨¦taient r¨¦solus. La con-
naissance et la conqu¨ºte des march¨¦s supposent une information d¨¦taill¨¦e,
centralis¨¦e et suivie : ce travail pourrait ¨ºtre confi¨¦ ¨¤ une cellule d¨¦cen-
tralis¨¦e du Commerce Ext¨¦rieur fonctionnant dans le cadre des structures
SEPM, et assurant la fourniture de dossiers complets aux exportateurs po-
tentiels.
Les exportateurs s¨¦n¨¦galais
se heurtent egalement ¨¤ d¡¯autres
difficult¨¦s. Dans le cas des conserveurs, obligation de passer par des
marques ¨¦trang¨¨res (comment faire la promotion de produits s¨¦n¨¦galais
vendus sous la marque ¡°Pompon Rouge¡± ou ¡°P¨ºcheurs de France¡± ! ! ! ) , condi-
tionnemeut de qualit¨¦ m¨¦diocre, qualit¨¦ du produit pas toujours des meilleures,
absence des producteurs au niveau de la distribution...
Toutes ces difficult¨¦s qui sont dues souvent ¨¤ un manque de
moyens financiers des industriels font qu¡¯aucune planification de ce secteur
ne peut actuellement ¨ºtre faite.
2.2.4. Le cas ¡°SEYEGAL SEAFOOD¡±
Ce projet de p¨ºche ambitieux vient juste d¡¯¨ºtre cr¨¦¨¦ avec
la participation du Danemark.
L¡¯objectif de production de 100 000 tonnes est parfaitement
r¨¦aliste et r¨¦alisable car, comme on l¡¯a vu pr¨¦cademment, les ressources
en p¨¦lagiques c?tiers sont sous-exploit¨¦es. D¡¯autre part, les bateaux de
S¨¦n¨¦gal-Seafood exploiteront des zones et des fractions de stocks non
touch¨¦espar la p¨ºche artisanale et sardini¨¨re, d¡¯o¨´ non-interf¨¦rence entre
les diff¨¦rentes exploitations. De plus, S¨¦n¨¦gal-Seafood serait int¨¦ress¨¦
non seulement ¨¤ La production mais ¨¦galement ¨¤ la commercialisation de ces
produits sur les march¨¦s ext¨¦rieurs. Le S¨¦n¨¦gal pourrait donc pour une
premi¨¨re fois ma?triser en grande partie toute la cha?ne et en tirer des
profits importants.

CRODT - 28
2.2.5. Conclusion.
Comme on vient de le voir, les probl¨¨mes sont nombreux et
complexes. Toutefois, par dessus tout,il faut noter un manque crucial
d¡¯¨¦tudes dans le domaine industriel, ces ¨¦tudes devant permettre de
d¨¦cortiquer l¡¯ensemble des processus financiers et commerciaux, iden-
tifier pr¨¦cisement les intervenants sociaux et poser clairement les
questions-cl¨¦s.
Ce n¡¯est qu¡¯¨¤ partir de l¨¤ qu¡¯on pourra trouver les
solutions aux grands probl¨¨mes de ce secteur qui,bien qu¡¯apparement
dyn,amique,semble
d¨¦gager peu de marge et se contente de produire des
salaires.
Il y a ainsi confusion fr¨¦quente entre rentr¨¦e de devises
et valeur ajout¨¦e (sur 37,5 milliards de devises ¨¤ l¡¯exportation en
1981, on peut estimer la valeur ajout¨¦e ¨¤ un maximum de 30 % ).

CRODT - 2g
2.3. WNTRAINTES GE;G%!&?S DU SECTXJR PECHE
-
Les ressources halieutiques, comme toutes ressources animales,
sont renouvelables.Les poissons ignorent d¡¯autre part les fronti¨¨res g¨¦ogra-
phiques fix¨¦es par les hommes et migrent suivant les saisons dans des
eaux maritimes appartenant ¨¤ diff¨¦rents pays.
Ces caract¨¦ristiques impliquent que :
- toute optimisation d¡¯exploitation des stocks devra ¨ºtre le fruit
d¡¯un am¨¦nagement rationneldes p¨ºcheries bas¨¦ sur un contr?le strict des
maillages, de l¡¯effort de p¨ºche, des captures, et des zones de p¨ºche.
- pour les stocks migrants(notamment stocks p¨¦lagiques c?tiers et
hauturiers), n¨¦cessit¨¦ sera de raisonner au niveau r¨¦gional.
2.3.1. Contr?le des captures
La ma?trise des captures effectu¨¦es par les diff¨¦rentes flot-
tilles bas¨¦es et d¨¦barquant ¨¤ Dakar ne pose pas de probl¨¨mes particuliers,
au contraire des navires travaillant dans le cadre des accords de p¨ºche
et qui ne transitent pas par Dakar.
Bien que tenus de fournir au SEPM leurs d¨¦clarations de captures,
les armements ¨¦trangers concern¨¦s sous-estiment volontairement leurs
prises.
Ce qui pourrait passer pour une op¨¦ration de ¡°bonne guerre¡±
l¨¨se en fait les int¨¦r¨ºts du S¨¦n¨¦gal dans la mesure o¨´ :
- les compensations .financi¨¨res ¨¤ verser au S¨¦n¨¦gal par les
pays p¨ºcheurs sont fonction de ces d¨¦clarations de captures.
- l¡¯ensemble des pr¨¦l¨¨vements effectu¨¦s par les diff¨¦rentes
flottilles est un des ¨¦l¨¦ments indispensables au biologiste des p¨ºches
pour d¨¦terminer les taux optima
d¡¯exploitation et proposer les am¨¦na-
gements de p¨ºcherie.

CRODT - 3O
Le Secr¨¦tariat d¡¯Etat ¨¤ la P¨ºche Maritime, conscient de ce
probl¨¨me a donc mis en place en 1982 une nouvelle structure constitu¨¦e
d¡¯observateurs embarqu¨¦s sur les navires ¨¦trangers dont le r?le est pr¨¦cis¨¦-
ment de contr?ler les captures, les engins et lieux de p¨ºche de ces navires
et de transmettre au SEPM les informations qui sont ensuite valid¨¦es, trait¨¦es
et analys¨¦es en relation avec le CRODT.
Pour des raisons ¨¦videntes, cette op¨¦ration rencontre certaines
r¨¦ticences des armements ¨¦trangers, C¡¯est pourtant la seule solution pour
que le S¨¦n¨¦gal puisse garder la ma?trise des captures effectu¨¦es dans ses
eaux.
2.3.2. Contrijle des maillages.
_-
Ce contr?le s¡¯applique essentiellement ¨¤ la p¨ºche industrielle
chaluti¨¨re et dans une moindre mesure ¨¤ la p¨ºche artisanale ¨¤ la senne de
plage.
Les filets utilis¨¦s raclent le fond, capturant simultan¨¦ment
tout un ensemble d¡¯esp¨¨ces et la seule s¨¦lection qui s¡¯op¨¨re est une s¨¦lec-
tion de taille au niveau de la poche terminale : elle est alors fonction
uniquement de la dimension du maillage utilis¨¦.
On comprend donc ais¨¦ment
qu¡¯utiliser un maillage trop petit
reviendra ¨¤ capturer en grande partie des juv¨¦niles. La cons¨¦quence en sera
un appauvrissement g¨¦n¨¦ral et rapide des stocks, avec un risque de collapse
si l¡¯effort de p¨ºche devient trop important.
Il faut savoir qu¡¯actuellement 40 ¨¤ 60 % (suivant les types
de p¨ºches) des prises des chalutiers sont rejet¨¦s ¨¤ la mer, car constitu¨¦s
d¡¯esp¨¨ces non encore commercialisables ou de poissons n¡¯ayant pas encore
atteint leur taille commercialisable.
Seule une r¨¦glementation tr¨¨s stricte des maillages non seu-
lement permettrait d¡¯¨¦viter ce g?chis, mais aurait de plus l¡¯avantage d¡¯aug-
menter notablement au bout de quelques mois les captures actuelles.

CRODT - 31
2.3.3. R¨¦glementation des zones de p¨ºche.
D¡¯apr¨¨s -les textes r¨¦gissant la p¨ºche au S¨¦n¨¦gal
(Loi 76-89 du 2.7.76, D¨¦cret 76-835 - Decret 76-836), il ne devrait
th¨¦oriquement pas y avoir d¡¯interf¨¦rence
entres les p¨ºches artisanales
et industrielles.
Or le manque de moyens de contr?le et de surveillance
fait qu¡¯un grand nombre de chalutiers op¨¦rent maintenant dans des zones
tr¨ºs c?ti¨¨res r¨¦serv¨¦es au secteur artisanal avec comme cons¨¦quence :
- une destruction importante des engins de p¨ºche artisanaux
(co?t estim¨¦ de ces pertes 100 millions CFA/an).
- un appauvrissement g¨¦n¨¦ral des stocks, les chalutiers travaillant
avec un maillage
trop petit dans des zones de reproduction et nurseries.
Outre. le fait qu¡¯il engendre de fr¨¦quents conflits
entre p¨ºcheurs artisans et industriels, ce probl¨¨me est grave pour la
conservation des ressources. Les interf¨¦rences entre p¨ºcheries sont
souvent ¨¤ l¡¯origine d¡¯une diminution brutale et tr¨¨s nette de la bio-
masse disponible. L¡¯exemple des p¨ºcheries d¨¦mersales camerounaises est l¨¤
pour confirmer ces craintes.
En 1983, le Secr¨¦tariat d¡¯Etat ¨¤ la P¨ºche Maritime avec
l¡¯aide du Canada va mettre en place le programme ¡°Protection et surveil-
lance des P¨ºches¡±. Ce programme sera dot¨¦ de moyens de surveillance
importants (vedettes et avion) et b¨¦n¨¦ficiera de l¡¯appui scientifique
du CRODT. Il est ¨¤ esp¨¨rer que le contr?le de la r¨¦glementation puisse
¨ºtre alors effectu¨¦ d¡¯une mani¨¨re efficace.
2.3.4. Am¨¦nagement r¨¦gional de l¡¯exploitation des ressources
Du fait du caract¨¨re migrateur de nombreusesesp¨¨ces,
l¡¯exploitation des ressources doit souvent ¨ºtre envisag¨¦e sous un angle
r¨¦gional.
Ceci sous-entend :
- un renforcement de la coop¨¦ration scientifique avec les pays
concern¨¦s (elle existe d¨¦j¨¤ avec le Cap-Vert et la Mauritanie).

CRODT - 32
- des accords de p¨ºche entre le S¨¦n¨¦gal et ces pays (n¨¦gocia-
tions en cours).
C¡¯est une des conditions du d¨¦veloppement de la p¨ºche
industrielle s¨¦n¨¦galaise et une garantie de la pr¨¦servation et de
la conservation des ressources halieutiques r¨¦gionales.

CRODT - 33
3. CONCLUSION.GENERALE
En 1981, les eaux s¨¦n¨¦galaises ont fourni 281 000 tonnes de
poissons, sur un potentiel exploitable de 500 000 tonnes soit un taux
d'exploitation global de 56 %. On peut conclure que la ressource existe,
qui permettrait de d¨¦velopper encore la p¨ºche au S¨¦n¨¦gal.
La part d¨¦barqu¨¦e au S¨¦n¨¦gal est de 242 000 t, soit 86 %,
dont 93 000 tonnes par la p¨ºche industrielle (49 X) et 149 000 par la
piZche artisanale (61 %> celle-ci restant donc nettement dominante en
volume.
La p¨ºche et ses activit¨¦s induites procurent tout ou partie
de leur revenu ¨¤ environ 180 000 personnes dont 27 000 p¨ºcheurs embar-
qu¨¦s en p¨ºche artisanale et 3 000 en p¨ºche industrielle. Enfin, le
secteur de la p¨ºche d¨¦gage environ 4 % de la P.I.B. du S¨¦n¨¦gal.
La p¨ºche s¨¦n¨¦galaise est dynamique, mais repose, surtout pour
sa partie industrielle, sur des structures fragiles, et son d¨¦veloppement
reste soumis ¨¤ de nombreuses contraintes.
La flottille s¨¦n¨¦galaise industrielle est v¨¦tuste et devrait
¨ºtre renouvel¨¦e ; les investissements dans le secteur n'ont pas toujours
¨¦t¨¦ soumis ¨¤ des contr?les rigoureux ;
les objectifs assign¨¦s aux pro-
jets de d¨¦veloppement ont souvent manqu¨¦ de clart¨¦.
Enfin, on s'est beaucoup plus souci¨¦ d'augmenter la produc-
tion que de valoriser celle qui existait, notamment pour la p¨ºche arti-
sanale.Or, l'am¨¦lioration de la commercialisation, int¨¦rieure et ¨¤
l'exportation,
est la condition premi¨¨re de tout d¨¦veloppement des p¨ºches.
Quelques op¨¦rations prennent en compte ces probl¨¨mes et semblent porteuses
d'avenir, notamment le CAPAS pour l'int¨¦rieur, et b%HEGAL SEAFOOL) pour
l'exportation.
Le Secr¨¦tariat d'Etat ¨¤ la P¨ºche Maritime, de cr¨¦ation
ue-ente,n'a pas encore pu venir ¨¤ bout de toutes les contraintes, mais
le bilan est extr¨ºmement positif.

CPODT - 34
La poursuite de l¡¯action entreprise par le Secr¨¦tariat
d¡±Etat ¨¤ la P¨ºche Maritime exigerait que ses comp¨¦tences soient
¨¦largies ¨¤-l¡¯ensemble des structures administratives li¨¦es ¨¤ la mer
et que ses moyens soient accrus en cons¨¦quence.
Nous terminerons en soulignant le tr¨¨s grave manque d¡¯¨¦tudes
approfondies sur le secteur de la p¨ºche, du point de vue ¨¦conomique et
social. Cette lacune doit imp¨¦rativement ¨ºtre combl¨¦e si le Gouvernement
veutdisposer des moyens d¡¯orienter le devenir du secteur. Les relations
entre la riecherche et le Secr¨¦tar?at d¡¯Etat ¨¤ la P¨ºche Maritime sont en
tous points exemplaires ; elles peuvent et doivent ¨ºtre imp¨¦rativement
accrues.