LE ROLE DES FEMMES DANS LA COMMERCIA LISATION DU...
LE ROLE DES FEMMES DANS LA
COMMERCIA LISATION DU POISSON
DANS LA REGION DU CAP VERT
Par
Seynabou CAMARA
'RAPPORT INTERNE

J-
- SJIMMAIRE-
NOTES PRELIMINAIRES
RESUME
INTRODUCTION
1 - IMPORTANCE DE LA PECHE SENEGALAISE
) - HISTORIQUE D E S ACTIVTTES D E F E M M E D A N S L E S E C T E U R D E L A P E C H E
3 - LA COMMERCIALISATION
31 - L E S FEMMESET LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS FRAIS
3 1 1 - Les
fermes-mareyeurs
3 1 2 - L e s d ¨¦ t a i l l a n t e s
.3? - LES FEMMES ET LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS TRANSFORMES
3 2 1 - La t r a n s f o r m a t i o n a r t i s a n a l e
-,r.- ,.
4 - LES EFFETS INDUITS SOCIAUX
31 - DIMINUTION DU CHOMAGE
41 - I N V E S T I S S E M E N T S D A N S L E D O M A I N E D E L A P E C H E
43 - AUTONOMI;E FINANCIERE
44 - ACHAT ET CONSTRUCTION DE MAISONS
35 - A U G M E N T A T I O N D U N I V E A U D E V I E D E L E U R S F A M I L L E S
4f: - F I N A N C E M E N T D E P E L E R I N A G E A L A M E C Q U E
~47 - APPORT DE PROTEINES DANS LES REGIONS ELOIGNEES DES COTES
46 - AUTRES EFFETS INDUITS
49 - CaNCLUSION
5 - CONCLUSION
MIBLIDGRAPHIE
0
a 0
0

- R E S U M E -
Les femmes interviennent ¨¤ tous les niveaux
d e l a c o m m e r c i a l i s a t i o n d u poisson ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de la
r¨¦gion du Cap-Vert.
A l ¡¯ o r i g i n e , seules les femmes 115hous, ¨¦ p o u s e s
ou m¨¨res de p¨ºcheurs, ¨¦taient pr¨¦sentes clans ce secteur.
6e nos jours, toutes les ethnies y sont repr¨¦sent¨¦es.
Elles assurent une partie du mareyage et l¡¯essen-
t i e l d e l a v e n t e a u d ¨¦ t a i l d e s produits frais et de la
transformation. Les revenus tir¨¦s de ce,tte activit¨¦ sont,
soit consomm¨¦s imm¨¦diatement, s o i t invest;is d a n s l a p ¨º c h e
ou dans d¡¯autres activit¨¦s.
A l ¡¯ ¨¦ v i d e n c e , l e s f e m m e s rencontrent de norrbreux
probl¨¨mes dans l¡¯ex¨¦cution de leurs t?ches, probl¨¨mes qui,
du reste, pourront ¨ºtre r¨¦solus progressivement D
ooo
0

1 N¡±T¡±R II¡¯D¡®U C T 1 0 N
La p¨ºche s¨¦n¨¦galaise, qui occupait la troisi¨¨me place dans les
exportiations apres l¡¯arachide et les phosphates, tend ¨¤ passer en Premiere
position (KEBE,
A9811. Ce rapide d¨¦veloppement du secteur de la p¨ºche fait
suite ¨¤ l'introduction de nouvelles innovations : motorisation des pirogues,
multiplication des sennes tournantes.
La p¨ºche doit son importance ¨¤ la valeur de ses mises ¨¤ terre, mais
aussi aux emplois induits en amont et en aval de la production.
L'intervention de la fenune dans ce secteur se fait sentir en aval
de la production (surtout), n¨¦anmoins, elle est parfois pr¨¦sente en amont.
E!n effet, l'essentiel de la commercialisation et la transformation artisanale
sont assur¨¦s par elles.
Compte tenu du r?le jou¨¦ par la femme dans ce secteur de la p¨ºche,
nous ne pouvons pas nous emp¨ºcher de nous poser un certain nombre de questions :
- Comment les femmes sont-elles parvenues dans le secteur de la p¨ºche ?
- Quelles sont leurs activit¨¦s principales ?
- Disposent-elles des moyens n¨¦cessaires pour leurs activit¨¦s ?
- Comment s¡¯organise leur travail ?
- Quelles sont leur marge b¨¦n¨¦ficiaire et l'utilisation de cette marge ?
C'est ¨¤ ces questions que nous essayerons de r¨¦pondre dans le d¨¦veloppement.
R E M A R Q U E
Cette ¨¦tude du r61e des femmes dans la commercialisation du poisson
est limit¨¦e dans la r¨¦gion du Cap-Vert uniquement. Nos enqu¨ºtes ont eu lieu sur
les centres de d¨¦barquement, les march¨¦s et les centres de transformation arti-
sanale, de f¨¦vrier ¨¤ avril 1983. Nous avons interview¨¦ 20 femmes-mareyeurs, XE
dktaillantes e t 200 t.ransformatrices.
Leurs propos ont ¨¦t¨¦ r¨¦sum¨¦s ou report¨¦s
int¨¦gralement.
Sur le tableau 9, no& avons fait la moyenne des prix pratiqu¨¦s ¨¤ la
Gueule-Tap¨¦e, pour 20 esp¨¨ces diff¨¦rentes, durant notre enqu¨ºte.

Au premier rang des ¨¦changes int&ieurs,
troisi¨¨me secteur d¡¯expor-
tation apr¨¨s l¡¯arachide et les phosphates, premi¨¨re source de prot¨¦ines, la
p¨ºche s¨¦n¨¦galaise, qui occupe 15 % d e l a p o p u l a t i o n active ( W E B E R , 19801, c o m -
prend deux sous-secteurs : industriel et artisanal.
La p¨ºche industrielle est assur¨¦e par des chalutiers, des crevettier
des sardiniers et des thoniers. Elle approvisionne les usines de cong¨¦lation et
de traitement et les conserveries dont la production est, en tr¨¨s grande partie
destin¨¦e ¨¤ l¡¯exportation. Elle d¨¦barque annuellement en moyenne 90 000 tonnes
I CROOTI .
La p¨ºche artisanale est constitu¨¦e par une flotille de 4 350 pirogus
d¨¦barquant annuellement 160 000 tonnes (CRODTI. E:lle assure les 3/4 des mises 5
terre de la p¨ºche maritime s¨¦n¨¦galaise et approvisionne presque la totalit¨¦ de
la population o
L¡¯importance socio+conomique du secteur de la p¨ºche d¨¦pend, en amnr
d e l a p r o d u c t i o n q u i b ¨¦ n ¨¦ f i c i e d e s c o n d i t i o n s g¨¦ographi.ques f a v o r a b l e s , d ¡¯ u n
dynamisme particulier des pecheurs et des progr¨¨s technologiques et, en aval,
d¡¯une forte augmentation de la demande du march¨¦.
Le plateau continental et le littoral long de 500 km permettent de
distinguer 5 r¨¦gions de p¨ºche: :
- k gwde c?;tc-, a v e c S a i n t - L o u i s e t Kayar ;
- la phuqu'?X!e ch Cap-Veht ;
- & p&& c?&, avec Mbour et Joal ;
- le Sine-S&oum ;
- Ra Cahamance.
La richesse ichthyologique des eaux s¨¦n¨¦galaises est due au ph¨¦nom¨¨
d¡¯y-Wmnga. Les aliz¨¦s de NE-SO chassent les eaux superficielles,, ce qui pr
voque-la remont¨¦e des eaux profondes,, plus froides et riches en sels min¨¦raux.
La mise en place ¡®du r¨¦gime d¡¯up-kk2%ng4, ¨¤ partir de novembre, suscite la mul
t i p l i c a t i o n d u p h y t o p l a n c t o n e t , d o n c , d e j a n v i e r ¨¤ mai, des zooplanctons et
des poissons.

La p¨ºche artisanale connait, depuis les ann¨¦es 1950 - 1960, un
grand essor, gr?ce ¨¤ la volont¨¦ de modernisation. La motorisation des pirogues
et l¡¯emploi de la senne tournante coulissante ont, ainsi, fait doubler les
captures de la p¨ºche artisanale entre 1964 et 1980 et, avec les cordiers, on
peut parler d¡¯ une ¡°p¨ºche artisanale moderne¡±.
Enfin, l¡¯augmentation g¨¦n¨¦rale de la consommation de poisson, en
particulier dans la r¨¦gion du Cap-Vert dont la population ne cesse de croitre,
ouvre ¨¤ la p&che un large d¨¦bouch¨¦, la demande ¨¦tant m&me sup¨¦rieure ¨¤ l¡¯offre.
Le poisson donne lieu ¨¤ des ¨¦changes intenses en constant accroisse-
ment [VANCHI BONNAROEL, 19781 auquel la place de la femme m¨¦rite une attention
particuli¨¨re Q
2 - HKTORIQ~ Es mwr?s Ix: F~ES DANS LE MILIEU &CH~IR
Avant le XX¨¨me si¨¨cle, la monnaie n¡¯¨¦tait pas encore connue au
S¨¦n¨¦gal. Les ¨¦changes se faisaient par troc. Tr¨¨s peu de gens s¡¯ adonnaient
e.xclusivement ¨¤ la p¨ºche. La majorit¨¦ des p¨ºcheur ¨¦tait constitu¨¦e-, soit de
pkheurs-agriculteurs (saisonniers), soit de p¨ºcheurs-artisans (ces derniers
cumulaient deux fnnctions).
Au retour de la pgche, c¡¯est la femme du p¨ºcheur qui devait
l¡±accueillir, d¨¦barquer la pirogue et amener les poissons. Si la quantit¨¦
de poissons p¨ºch¨¦s ¨¦tait sup¨¦rieure ¨¤ la consommation familiale, elle allait
¨¦changer le surplus aupr¨¨s des cultivateurs contre du mil, des l¨¦gumes ou
d¡¯autres biens de premi¨¨re n¨¦cessit¨¦.
Si le p¨ºcheur est saisonnier, ¨¤ l¡¯approche de la saison des pluies,
tout le surplus est transform¨¦ par sa m¨¨re ou sa femme, Il est mis sous forme
de Guedj, Zu&a&ia.ng ou A&, qui va constituer one r¨¦serve pour la p¨¦riode de
2 ¡¯ hivernage.

(.
Avec l¡¯introduction de la monnaie dans le pays, vers le d¨¦but de
notre si¨¨cle, on a assist¨¦ ¨¤ de v¨¦ritables bouleversements socio-¨¦conomiques,
C¡¯est ainsi que, voyant que le poisson qu¡¯ils ¨¦changeaient contre un simple
bien de consommation primaire, peut d¨¦sormais, comme tous les autres biens,
rapporter de l¡±argent . Les p¨ºcheurs ont abandonne peu ¨¤ peu leurs autres
m¨¦tiers au profit de la p¨ºche. Et, comne elle l¡¯a toujours fait ¨¤ l¡¯arriv¨¦e
de la pirogue, la femme du p¨ºcheur va la d¨¦barquer et vendre les poissons sur
la plage. Ce ph¨¦nom¨¨ne a dur¨¦ jusqu¡¯au moment de la cr¨¦ation des march¨¦s (13
qui ont chang¨¦ le lieu et le mode de commercialisation du poisson.
Ainsi, certaines femmes, ayant toujours les possibilit¨¦s de vendre
leurs poissons sur la plage, n¡¯ont pas jug¨¦ uti1.e d¡¯aller au march¨¦. D¡¯autres,
par contre 9 conscientes que la vente au march¨¦ est plus r¨¦mun¨¦ratrice, en ont
fait une profession. Quand elles ne trouvent pas d¡¯approvisionnement aupr¨¨s de
leurs fournisseurs habituels, elles se ravitaillent aupr¨¨s de leurs camarades,
afin de pouvoir continuer leurs activit¨¦s.
On constate ici que, de la simple vendeuse des produits d¨¦barqu¨¦s
par son mari, la femme du p¨ºcheur est devenue uns commer?ante qui peut acheter
et vendre ¨¤ chaque fois que le besoin se fait sentir,
Comme, pendant ce temps-l¨¤, Il n¡¯y avait presque pas de travai.1
pour les femmes, si ce n¡¯est l¡¯agriculture, certaines, pour les m¨ºmes raisons
q u ¡¯ a c t u e l l e m e n t , se sont tr¨¨s vite int¨¦ress¨¦es ¨¤ la commercialisation du poisson.
Dans la r¨¦gion du Cap-Vert, ce sont les fenxnes ouoloffs, venues de
1¡±int¨¦rieur du pays suivre leurs maris souvent ouvrj.ers ou manoeuvres dans les
usines, qui ont suivi, les premi¨¨res, les fennnes l¨¦bous ; puis/af%xode rural
li¨¦ ¨¤ la s¨¦cheresse surtout, beaucoup de femmes s¨¦rbes quittent leurs villages
pendant la saison s¨¨che pour chercher du travail en ville. Elles ont ¨¦t¨¦ tr¨¨s
vite passionn¨¦es par la vente du poisson qui ¨¦tait et demeure d¡¯ailleurs plus
r¨¦mun¨¦ratrice que le travail de domestique de maison.
La transformation artisanale Qtait r¨¦serv¨¦e aux vieilles femmes qui
allaient se ravitailler aupr¨¨s des vendeuses sur les plages, si elles n¡¯avaient
pas de mari ou de fils p¨ºcheurs. C¡¯est pourquoi, au Cap-Vert, ce sont les fenxnes
l¨¦bous de Bargny et de Yoff qui ont commenc¨¦ la transformation de produits des-
tin¨¦s ¨¤ la commercialisation.
. .
2-- --...,-.hP ,+ la r ¨¦ g i o n e s t 1.e march¨¦ KERMEL. 11 f u t Cr¨¦¨¦ en ¡®lg¡¯12.
- --J---. -m50 a¡± 1934.

En conclusion, o n p e u t d i r e q u e l¡¯histoire n o u s r ¨¦ v ¨¨ l e q u e l a
femme a intervenu aux: diff¨¦rents stades d¡¯¨¦volution de la p¨ºche. D¡¯abord, elle
a aid¨¦ son mari dans son travail qui n¡¯avait presque pas une grande importance
¨¦conomique,
ensuite elle est devenue sa repr¨¦sentante commerciale au moment o¨´
l¡¯importance ¨¦conomique de la p¨ºche commen?ait ¨¤ ¨ºtre consid¨¦rable. Jusqu¡¯ici,
il n¡¯y a eu que la femme du p¨ºcheur qui travaillait pour son mari mais, avec la
cr¨¦ation des march¨¦s qui ont d¨¦velopp¨¦ la vente du poisson, la femme du p¨ºcheur
a commenc¨¦ ¨¤ ,.travailler pour son propre compte, ce qui a attir¨¦ de nombreuses
fen-mes,¨¦trang¨¨res au milieu de la p¨ºche, dans la commercialisation du poisson.
Aujourd¡¯hui, les traditionnelles vendeuses et transformatrices de
poisson que sont les femmes de p¨ºcheurs, ne repr¨¦sentent m¨ºme pas la moiti¨¦ de
celles qui ¨¦voluent dans le secteur. Hormis leur composition et leurs origines,
les femmes assurent actuellement l¡¯essentiel de la commercialisation des pois-
sons frais et ont le monopole de la transformation artisanale.
3 - h COfMERCIALISATION
La commercialisation du poisson frais, dans la r¨¦gion du Cap-Vert,
d o i t s o n importance ¨¤ trois facteurs principaux qui s o n t :
,<
¡¯
l ~
- la valeur de production : en 1981, la p¨ºche artisanale.¡¯ q¨´i alimente le
march¨¦ local, a d¨¦barqu¨¦ 160 000 tonnes et la p¨ºche industrielle 90 000
t o n n e s ICROCT 1 ;
- la forte et croissante population de cette r¨¦gion : elle est de 1 065 826
h a b i t a n t s , ce qui repr¨¦sente 19,9 % d e l a p o p u l a t i o n s ¨¦ n ¨¦ g a l a i s e ;
- la forte consorrrrtation de poisson nettement sup¨¦rieure ¨¤ celle des autres
r¨¦gions. En 1981, la consommation de poisson ¨¦tait de 61 728 tonnes, ce
qui repr¨¦sente 46,5 % des d¨¦barquements de la p¨ºche maritime s¨¦n¨¦galaise
(Tableau Il. La consommation par habitant est, en moyenne, de 57,9 kg.
Celle-ci peut atteindre 100 kg dans les couches ais¨¦es de la population
(N.C., CORNIER, 1981) .

¡¯
I
Tableau 1 : Populations, consommation totale et par t¨ºte
ICROOT, d¨¦c. 19821
'ConsotWna,tion tottile'
.
Consommation
R¨¦gions
Population
.'.O,3 0
e n ¨¦quivalent
o/ L
.o.
par t¨ºte et par an
frais/tonne
(en kg1
Cap-Vsrt
1 I-lFir;
YII 828
57.9
-.
,_
Casamance
763 890
Diourbei
nnn cI->c
Y't.3 L/3
Fleuve
564 823
10,5
S¨¦n¨¦gal-oriental
292 790
5,4
1 289
0,97
4,4
Sine-Saloum
1 055 116
19,7
16 705
12,5
15,8
Thi¨¨s
733 732
13,6
13 050
9,8
17,8
Louga
465 670
883
7 484
5,6
16,1
TOTAUX
5 383 104
100,o
132 721
100,00
24,6

La transformation artisanale, quant ¨¤ elle, absorbe 30 ¨¤ 135 % des
d¨¦barquements totaux (KEBE, 19811. La consommation de poisson transform¨¦, &
partir des enqu¨ºtes nutritionnelles de l¡¯ORANA, est de 13 g/personne/jour en
¨¦ q u i v a l e n t p o i s s o n f r a i s ; la quantit¨¦ commercialis¨¦e ¨¦tant de 4 893 tonnes
o u 4 0 8 tonnes/mois (KEBE, 1 9 8 1 1 .
La commercialisation des produits frais et transform¨¦s suit l e s
figures 1 et 2 suivants (pages
et 1.
31 - LES FEMMES ET LA COMMERCIALISATION DES PRODIJITS FRAIS
S u i v a n t l ¡¯ i m p o r t a n c e d e leurs moyens, les femmes interviennent aux
diff¨¦rents stades de la commercialisation.
Le point de d¨¦part du circuit se
situe sur la plage ou la femme du p¨ºcheur, qui vend uniquement les poissons de
son mari, n'a pas besoin de moyens appropri¨¦s :
elle n'est qu¡®interm¨¦diaire
entre son ¨¦poux et 1"acheteur. Ce dernier est, le plus souvent, un mareyeur qui
vient acheter tout le contenu de la pirogue, mais peut aussi ¨ºtre parmi. les
d¨¦taillantes et demi-grossistes qui s'approvisionnent directement sur la plage.
A i n s i , selon les moyens utilis¨¦s, le mode d'approvisionnement et de
commercialisation,
on peut distinguer les femmes-mareyeurs et les d¨¦taillantes.
311 - Les femmes-mareyeurs
Nos investigations nous apprennent que le nombre de femmes-mareyeurs
tourne autour de 200. En effet, elles repr¨¦sentent presque les 25 % de l¡¯ensemble
des mareyeurs s¨¦n¨¦galais de deuxi¨¨me cat¨¦gorie (11 (DOPM).
3111 - Composition
-----------
Elles sont, pour la plupart, issues de familles-p¨ºcheurs ou d'anciennes
d¨¦taillantes de poisson, bien qu¡¯on eut rencontr¨¦ quelques-unes qui. ln¡¯ont jamais
eu de liens avec les p¨ºcheurs, mais qui sont attir¨¦es par les gains substantiels
du mareyage [Tableau SI.
(11 Les mareyeurs de Z¨¨me cat¨¦gorie sont ceux qui ach¨¨tent et revendent ¨¤
1 ¡®i nt6ripiir ~-Iii navs _

.
\\r/
C o n s o m m a t i o n l o c a l e
2 0 0 0 0 t .
.
Figure 1 : Distribution du poisson (Source : Socio-¨¦co. CROOT - Th¨¨se de Nikhnr DIOUF
en 19811,

F i g u r e 2 : Distribution des poissons de la p6che artisanale ¨¤ l'int¨¦rieur du pays
(Source : Plan d¡¯action pour la p¨ºche, 19823
I
/
r¨¦sine
I
Consommation
,F
!
yzi-.
-
--- _ __ __ ._.- _-- __~ __- ---- _

Sur notre ¨¦chantillon, 70 % des femmes-mareyeurs sont constitu¨¦sz.
par des l¨¦bous, 20 % par des ouoloffs et 10 5; par des s¨¦r¨¨res (Tableau 21. La
moyenne d'?ge
des femmes-mareyeurs, enqu¨ºt¨¦es est de 48 ans (Tableau 51. Pourtant,
.
les 70 % ont travaill¨¦ plus de 10 ans dans la vente du poisson (Tableau 31. Les
55 % de ces femmes ont un mari travaillant dans le secteur de la p¨ºche (Tableau 41.
Tableau 2
-
- : Con-position ethnique
Tableau 3 : Nombre d'ann¨¦e de m¨¦tier
des fernnes-mareyeurs
des femmes-mareyeurs
Ethnies
'kffectifsj
%
L¨¦bous
14
70
Ouoloffs
4
2 0
20
S¨¦r¨¨res
2
1 0
I Totaux
2 0
2 0
100
I
I 100
I
Tableau 4 : M¨¦tier des ¨¦poux des _
Tableau 5 : Classes d'?ge des
-
-
-
-
femmes-mareyeurs
femmes-mareyeurs
M¨¦tiers
Classes
ffectifs
Effectifs
%
,,,,,/,
1
/
d ' ?ge
P¨ºcheurs
7
35
3 0 ¨¤ 4 0
Mareyeurs
4
20
4 0 ¨¤ 5 0
Salari¨¦s
3
15
5 0 ¨¤ 6 0
Divers
4
2 0
6 0 ¨¤ 7 0
C¨¦libataires
2
10
1 0
-

Tableau 6 : Activites p r o f e s s i o n n e l l e s d e s m a r e y e u r s
1
Mareyeurs
4
Double
4
A c t i v i t ¨¦ s
1
1
seulement
activit¨¦
ant¨¦rieures
t
I
l 17
85% 3
9D¡¯%
I
15 % 18
I
I
Autres activit¨¦s
J
I
I
1
1
5 %
11
55 %
D¨¦taillantes de poisson frais
I 0
0
l
1
5 % I
D¨¦taillante. de poisson transform¨¦
I
I 0
0
I
1
5 ?g I
Transformatrice
0
0
3
35 %
Mareyeurs de poisson transform¨¦
2
1 0 %
1
5 %
Autres commerces
0
0
1
5 %
.Oiverses activit¨¦s

3112 - Moyens disponibles
- - - - - - - - - -_--_--
Beaucoup de femmes-mareyeurs sont des armatrices. Parmi les 2kl
enqu¨ºt¨¦es 9 o n a c o n s t a t ¨¦ q u e :
- 4 d¡¯entre elles poss¨¨dent des pirogues qu¡¯elles tint l¨¦gu¨¦ ¨¤ leurs fils
ou ¨¤ des particuliers et, parmi celles-ci, 2 poss¨¨dent un camion chawne
pour le transport des poissons ;
- 2 o n t d e s s e n n e s d e p l a g e ;
- 7 s o n t d e s m¨¨res o u ¨¦ p o u s e s d e p ¨º c h e u r s aupris d e q u i e.lles ach¨¨tent du
p o i s s o n ;
- 4 sont li¨¦es par contrat aux p¨ºcheurs et industriels de la place ;
- les 3 autres ne sont pas armatrices et n¡¯ont aucun lien avec les p¨ºcheurs :
l ¡¯ u n e p o s s ¨¨ d e u n c a m i o n q u i f a i t le tour du pays pour afcheter ou vendre
d u p o i s s o n .
Ces femmes ont leur autonomie financi¨¨,re,
m&me s i e l l e s s o n t ¨¦ p o u s e s
ou m¨¨res de p¨ºcheurs; leurse Uens avec ces derniers sont, de nature marchande.
E l l e p a i e n t l e s p o i s s o n s a c h e t ¨¦ s , s o i t a u c o m p t a n t , soi.t. apr¨¨s la vente, ce q u i
est plus fr¨¦quent.
Pour la moiti¨¦ de ces femmes, le transport des projduits est assure
par leurs propres v¨¦hicules, tandis que les autres louent ou empruntent des
camions , -d¡¯autres n ¡¯ e n o n t p a s b e s o i n : soit elles achetent et revendent sur
p l a c e , soit elles ach¨¨tent ¨¤ Soumb¨¦dioune pour le revendre ¨¤ la Gueule-Tapee
(Tableau 71
T a b l e a u 7 : Moyens de transports
u t i l i s ¨¦ s p a r l e s femmes-
mareyeurs.
Moyens de
¡¯ Nombre
%
transport
--*
V¨¦hicules personne i
10
5 0
V ¨¦ h i c u l e s l o u ¨¦ s
6
3 0
=orteurs
1
5
¡®as besoins de
3
15
v¨¦hicules
r-
-
-
TOTAUX
2 0
100
-
-

3113 - Approvisionnement
- - __--_---------
D¡¯apr¨¨s nos enqu¨ºtes, on constate que :
- 45 % des femmes-mareyeurs sont approvisionn¨¦es par la p¨ºche artisanale
uniquement. Celles--ci sont des armateurs ou des parentes proches des p¨ºcheurs,
ou des ¨¦trang¨¨res ¨¤ l.a p¨ºche ayant sign¨¦ des accords avec les p¨ºcheurs .
- 35 % s¡¯approvisionnent aussi bien au niveau du Port de Dakar que sur les
plages. Elles n¡¯ont de lien avec personne, l¡¯essentiel&our elles est d¡¯avoir
du poisson (Tableau 83.
¡®- 20 % ont des accords avec des petits chalutiers, des sardiniers ou des cordiers :
elles ne s¡¯approvisionnent qu¡¯au Port.
Tableau 8 : Lieux d¡¯approvisionnement
des femmes-mareyeurs
-l
I
.
Lieux
0.
1
¡¯ Nombre
/o
d ¡¯ approvisionnement
1
I
Plages
9
45
P o r t
4
20 -
Port et Plages
7
35
TOTAUX
20
100
Apr¨¨s l¡¯achat, les poissons sont entrepos¨¦s dans de vieux camions E
en vrac pour les grandes esp¨¨ces et dans des caisses ou paniers tress¨¦s pour les
p e t i t e s esp¨¨ces. Le poisson est conserv¨¦ avec de la glace en barres qui, selon
les femmes, f o n d m o i n s v i t e q u e l a g l a c e e n p a i l l e t t e .
3114 - Ue¨¦rations de commercialisation
- _------------_------_______c_
En th¨¦orie, tout poisson vendu ¨¤ Dakar doit transiter par la Gueule-
Tap¨¦e. Ce march¨¦ joue le r?le d¡¯une v¨¦ritable cri¨¦e. Elle est fr¨¦quent¨¦e par ¡®10 S
des mareyeurs (au sens large) de tout le S¨¦n¨¦gal qui ¨¦coulent 300 tonnes de
poissons par mois, ce qui repr¨¦sente 13 % du mareyage total (M.C. CORNIER, 398?),
alors que la r¨¦gion du Cap-Vert absorbe 44 % du mareyage total.

46
Parmi les 20 femmes enqu¨ºt¨¦es, on ¡®a rencontr¨¦ les 15 au march¨¦
d e l a G u e u l e - T a p ¨¦ e .
Les voitures des mareyeurs arrivent ¨¤ partir de il1 heures jusqu¡¯¨¤
l¡¯aube. D¡¯apres une femme-mareyeur de Yoff, les produits sont d¨¦barqu¨¦s g¨¦n¨¦rale-
ment vers ¡®19-20 heures au plus tard et, toujours avant 23 neures, elle s¡¯arrange
pour que ses produits soient trait¨¦s et amen¨¦s au m8archi¨¦ o¨´ i1.s seront sous la
surveillance du gardien. t.nsuite, tr¨¨s t6t le mati.n, elle se l¨¨ve et se diri.ge
au march¨¦ D Ctest le moment o¨´ les transactions vont bon train. Elle s¡¯informe
d¡¯abord, aupr¨¨s des autre mareyeurs, du cours du poisson et de l¡¯¨¦tat de la
demande. Ensuite, elle fait d¨¦charger son camion et procede a la vente. Les
p o i s s o n s d e p e t i t e t a i l l e s o n t v e n d u s p a r c a i s s e o u p a n i e r de 50 kg environ,
tandis que ceux de grande taille sont vendus par I.ot ou par unit¨¦.
La dur¨¦e de la vente varie consid¨¦rablement et d¨¦pend :
- de l¡¯importance des quantit¨¦s d¨¦barqu¨¦es la veille ;
- du nombre de voitures de mareyeurs ;
- d e l a d e m a n d e (nombre de d¨¦taillantes]
- de la p¨¦riode (la vente est plus rapide ¨¤ la .fin du mois].
Quelques fois, i l e s t p o s s i b l e q u ¡¯ e l l e v e n d e t o u s s e s P : r o d u i t s a v a n t S-heures
d u m a t i n m a i s i l p e u t arriver q u e s e s p r o d u i t s restent Jusqu¡¯apr¨¨s 8 heures
s a n s &tre vendus. Uans ce cas, elle peut les vendre aux m¨¦nag¨¨res qui viennent
au march¨¦ vers 9 heures, sinon elle sera oblig¨¦e d e f a i r e d e s d ¨¦ p e n s e s s u p p l ¨¦ -
mentaires (carburant, glace, manoeuvres] pour les vendre aux usines de traitement
ou sur les autres march¨¦s de la place comme Sandaga, Pi.Itine, Castor, etc., si
les produits sont encore de bonne qualit¨¦/. C e c : i c o n s t i t u e u n rrioyen d e l i m i t e r
les pertes.
D a n s le cas o¨´ les produits sont de qualit¨¦ d¨¦fectueuse, elle les
ram¨¨ne aux transformatrices de son village qui les ach¨¨tent ¨¤ un prix sup¨¦rieur
a c e l u i d e s u s i n e s d e fabrication d e farine de poisson.
Ce trafic traduit g¨¦n¨¦ralement des pertes secnes pour les mareyeurs.
ce qui pourrait ¨ºtre ¨¦vit¨¦ ou diminu¨¦ si le march¨¦ disposait de chambres de
stockage pour les poissons et d¡¯une fabrique de glace.

une autre femme-mareyeur de Hann ach¨¨te des poissons ¨¤ cr¨¦oits
aux p¨ºcheurs au moment des d¨¦barquement, pour les revendre aussit?t aux autres
mareyeurs ou aux d¨¦taillantes qui se ravitaillent sur les plages. Elle a une
client¨¨le particuli¨¨re qui lui permet de vendre presque toujours la totalit¨¦
de ses produits sur place.
Apr¨¨s
l¡¯op¨¦ration de commercialisation, elle va, elle va: r¨¦gulariser
ra situation financiere aupr¨¨s des p&cheurs et emporter son b¨¦n¨¦fice. S¡¯il lui.
reste des invendus Ice qui arrive tr¨¨s rarement], elle les livre aux usines
ISARDINAFRIC surtout1 ou bien elle les am¨¨ne le lendemain matin au march¨¦
Candaga..*
31¡¯15 - Revenus des femmes-mareyeurs
-----------_----____---
- - - -
D¡¯apr¨¨s ces femmes, le mareyage, bien que tr¨¨s dur, constitue l¡¯un
des m¨¦tiers de femme les plus remun¨¦rateurs. Tlalgr¨¦ les pertes tr¨¨s s¨¨ches
q u ¡¯ e l l e s s u b i s s e n t q u e l q u e f o i s , mais qui Sont vite compens¨¦es par les b¨¦n¨¦fices
de la veille ou du lendemain, les femmes-mareyeurs tirent des pmfits consid¨¦-
rables de leurs activites, profits que la plupart d¡¯entre elles r¨¦investissent
oans le secteur de la p¨ºche.
3 1 1 5 . 1 - ?%LX d*acka..it d&5 pO.hOttb a.ux $J~..u,u
Le prix d¡¯achat des poissons est loin d¡¯¨ºtre stable. Il o¨¦pend de
plusieurs facteurs dont :
- l a s a i s o n ;
- le nombre de pirogues sorties en mer ;
- l¡¯importance des d¨¦barquements ;
- l e l i e u d e d ¨¦ b a r q u e m e n t .
Le tableau 9 resume les prix de gros des esp¨¨ces les plus couramnent commer-
c i a l i s ¨¦ e s .
Les prix [d¡¯achat des produits d¨¦barqu¨¦s par la p¨ºche artisanale sont
tres difficiles a d¨¦terminer. Les mareyeurs ach¨¨tent le pi.us fr¨¦quemment le
contenu d¡¯une pirogue toute enti¨¨re.

Tableau 9 : Moyennes des prix de gros effectu¨¦s ¨¤
la Gueule-Tap¨¦e, durant la p¨¦riode de
f¨¦vrier ¨¤ avril
Prix du kg
Esp¨¨ces vendues
en frs CFA.-
1 - Ethmaloses
55;7
2 - Sardinelle ronde
79,5
3 - Si lures
62,!3
4 - Brochet de mer
98
5 - f a u s s e M o r u e (Thiofl
352,!3
6 - M¨¦rou de M¨¦diterran¨¦e
3tl9
IKotj 1
7 - M¨¦rou de Gor¨¦e (Doyel
¡®1 33, 2
8 - Tassergal
1 36
9 - Pageot
,107,;7
-
10 - Pagre
364,8
11 - Dentex
266,3
12 - Chinchard
77.9
13 - Thonine
48,L?
14 - Bon?te
'125
15 - Maquereau
il 30, 9
16 - Otolithe
376,3
17 -. Carpe blanche
3 40, 2
18 - M u s s o l i n i (Wararl
142,?'
19 - O t o l i t h e d u S ¨¦ n ¨¦ g a l
1166,9
20 - Lirfo
393,8

3115.2 - Matrga b&q$itieA du demmeA-makeqeukh
:¡®ous partirons d¡¯un petit exemple d¡¯une femme-mareyeur que nous
avons rencontr¨¦e. Elle a achet¨¦ une pirogue ne contenant que des pageots ;i
35 OUC frs. Elle les a r¨¦partis dans 28 caisses de 50 kg chacune, ce qui iui
revient ¨¤ 1 250 frs la caisse. Arriv¨¦e au march¨¦, le prix des poissons est
major¨¦ par les charges qui se r¨¦partissent comme suit :
- Amortissement OU vehicule
2% frs/jour
- Salaire du chauffeur
1 2U0 frs/jour
- Prix de la glace
¡®1 6OU frs
- Certificat d'origine et de salubrit¨¦ (COS)
IUO frs
- Vrix du carburant
2 000 frs
- Paiement des manoeuvres
250 frs
s o i t u n t o t a l d e
..0....
5 4U0 frs
Le prix de vente , quant ¨¤ lui, a beaucoup vari¨¦ au cours de la
/lourn¨¦e :
* ¡¯
- ¨¤ 4 heures, la caisse a co0t¨¦ 2 000 frs
>
et 14 caisses ont ¨¦t¨¦ vendues ¨¤ ce prix, soit
= 28 000 frs
- vers 6 heures, elle a vendu
¡®
. 6 caisses ¨¤ 2 500 frs/caisse, soit
F
15 000 frs
. 3 caisses ¨¤ 1 500 frs/caisse, soit
4 500 frs
- vers 8 heures, les 5 caisses restantes ont co?t¨¦
6 000 frs
-
ce qui repr¨¦sente un chiffre d'affaire global de =
53 500 frs
A la fin de l'op¨¦ration, notre fennne-mareyeur a r¨¦alis¨¦ une marge
brute de 18 500 frs, soit une marge nette de 13 Ao0 frs qui, d¡¯apr¨¨s elle,
est faible : ¡°Ca tipp¨¨cti de pekile .taLUe ~on.2, n o n ~eutement, @agilu u t
cli$&ici&s5 ¨¤ vendke, ma-d, encorre, ttappotient moiti de. b¨¦n¨¦ @x. que c e-Uc?.r)
& gttande. atai.&e¡±, nous dit-elle.

- . . - - . - . - - - - -
_ . - _ l - _ _ _ _ l _ . - .
.

.
.

.

.

-

, X - _ - ¡° - - ~ ~ J I - * ¡±
~ ¡° ¡° i

. ^ , l - s - - l _ - - - - -
¡° _ - - - - - - -
Ces propos nous ont pouss¨¦ ¨¤ aller diskter avec une autre femme
dont 1.a marchandise est constitu¨¦e de courbines,
de thiofs et de gros capitaines,
qu¡¯elle a achet¨¦s au port, ¨¤ des b?teaux dif-ferents. Nous n¡¯avons pas pu estimer
-
le poids total des poissons car elle en avait d¨¦j¨¤ vendu quelques-uns. D¡¯apr¨¨s
les renseignements qu'elle nous a fournis, elle a achete n
- les conrbines
¨¤
8 000 frs
- l e s t h i o f s
¨¤
25 000 frs
- l e s c a p i t a i n e s
¨¤
11 000 f r s
soit un prix d¡¯achat total de
:=
44 000 frs
En y ajoutant les frais suppl¨¦mentaires (glace, location de v¨¦hicule
pour le transport des poissons, achat du COS. payement des porteurs et des
manoeuvres),
elle a obtenu un prix de revient de 48 650 frs.
Le gain brut de la vente et l¡¯op¨¦ratian se r¨¦partit comme suit :
- pour les courbines
=
16 000 frs
- pour les t h i o f s
=
48 000 frs
- pour les capitaines
=
19 500 frs
.---
soit
..QD
@13 500 frs
d¡¯o¨´ un b¨¦n¨¦fice s¡¯¨¦levant ¨¤ 34 650 frs.
Le revenu net mensuel ou annuel d¡¯une femme-mareyeur est difficile
¨¤ conna?tre. Ces femmes ne tiennent pas de comptabilit¨¦ et, tr¨¨s souvent, les
gains d¡¯une journ¨¦e de travail serviront ¨¤ acheter du poisson pour le lendemain,
MalgrQ tout ceci, nous avons relev¨¦ les b¨¦n¨¦fices journaliers de quatre femnes
pendant trois jours, ce qui nous a permis d¡¯estimer le revenu moyen journalier
de chacune d'entre elles durant cette p¨¦riode ( Tableau 101.
3116 - Conclusion
----------
Les femmes-mareyeurs travaillent en ¨¦troite collaboration avec les
_
hommes. Il n'y a aucune concurrence entre eux. Ils s'informent mutue.tlement.
sur les cours du poisson et le lieu d'approvisionnement.

Tableau 10 : Revenus journaliers des femmes-mareyeurs
7
l
Dates
Femme A
Femme B
Femme C '1 Femme 0
I ?$~~~~~er
1
1
30 mars 1983
19 750
25 000
16 50~
17 5ClO
7% 750
31 mars 1983
L3 ou0
- 3 000
24 OOLI
24 7UU
68 700
Ier avril 1983
18 OU0
13 000
34 650
- 1 ou0
64 650
I
Moyenne
17 250
-.
11 700
25 050
A3 733
16 933
-1

25
S u r narre ¨¦ c h a n t i l l o n , 9 o n t d e s c a r t e s d e mlareyeurs, 2 o n t o ¨¦ p o s ¨¦
l e u r s demandes . . Les 9 a u t r e s d i s e n t q u ¡¯ e l l e s ln¡¯en o n t p a s b e s o i n , e l l e s vendent:
des produits de la p¨ºche artisanale et, pour¡¯tant, elles se font appeler toutes
des forrmes-mareyeurs.
312 - Les d¨¦taillantes
Au. cours de l¡¯enqu¨ºte que nous avons effectu¨¦e au niveau de quelques
marches de la r¨¦gion du Cap-Vert [Gueule-Tap&, Wakhinane, Pikine, Ti.l¨¨ne, San-
daga, Thiamye, Kuflsque) e t d e s plages (Soumb¨¦dioune, Hann, Yoff, R u f i s q u e , ,
Yenne), nous avons pris contact avec 100 a¨¦taillantes as poisson frais parrru.
l e s q u e l l e s 4 0 o n t e t ¨¦ s u i v i e s , de I¡¯approvlsionnement jusqu¡¯¨¤ la vente de tous
leurs produits.
Par la m¨ºme occasion, nous avons pu constater que la vente du poisson
au d¨¦tail est, jusqu¡¯¨¤ pr¨¦sent, une activite des femmes et, m¨ºme si on y ren-
contre quelques hommes aussi, ces derniers sont, pour la majeur;:parrie, des
saisonniers,
3121 - Composition
-----_----_
Ou fait du libre acc¨¨s ¨¤ la profession qui ne demande pas beaucoup de
moyens et de connaissances, le secteur de la commercialisation du polsson, qui
etait GelUi des femmes &%JCiUs, ¨¦pouses de p&Gheurs,
a tendance a ¨ºr;re envahi par
les femmes venues de l'int¨¦rieur du pays. C¡¯est pour cette raison que presque
toutes les ethnies dU S¨¦n¨¦gal y sont repr¨¦sent¨¦es et que les ¨¦pouses ae p?cneurs,
qui vendaient traditionnellement le poisson, ne repr¨¦sentent plus que 15,5 %
(Tableau 111. Un y rencontre aussi bien des Jeunes et des ,viei.lles femmes
(Tableau 121.
Lo@ts tenu ¡®des motifs avanc¨¦s pour le choix de ce m¨¦tier et celui
exerc¨¦ ant¨¦rieurement, du nombre d¡¯ann¨¦es de m¨¦tier, nous pouvons classer les
detaillantes e n q u a t r e cat¨¦gories : les professionnelles, les occasionnelles, les
temporaires et les d¨¦taillantes ayant un autre m¨¦tierl.

Tableau 11 : Composition ethnique
Tableau 12
Classes d'?ge des
des d¨¦taillantes
d¨¦taillantes
--
Ethnies
'
A g e s Nombre
%
--
Ouoloffs
96
2 5 ¨¤ 30
16
8
S¨¦r¨¨res
21
3 0 ¨¤ 35
35
17,5
Toucouleurs
6
3 5 ¨¤ 40
6 3
31,5
L¨¦bous
63
40 ¨¤ 45
37
18,s
Peulhs
1
4 5 ¨¤ 50
3 0
15
Diolas
5
5 0 ¨¤ 60
1 5
7,5
Soc¨¦s
3
260
4
2
Eambaras
2
Etrang¨¨res
3
Totaux
200
100,00
Totaux
200
I
100
l

, . ___l__,_I___.-.
-..
.-
. _ ..¡±
,--.-
-,.-------
¡± _-----.--
--..-_.-.

.-I.---_.---_--_-__l_~~-~

¡°..
Tableau 13 : Ann¨¦es de m¨¦tier
Nombre
Nombre
d'ann¨¦es
%
de femmes --.
O¨¤ 5
31
15,5
5 ¨¤ 10
4 8
2 4
10 ¨¤ 1s
36
16
15 ¨¤ 20
35
17,5
1
20 ¨¤ 25
25
12,'5
25 ¨¤ 30
18
9
7-O
7
3,!5
-
-
Totaux
200
100,o
Tableau 14 : Activit¨¦s professionnelles des d¨¦taillantes
Il D¨¦taillante!
seulement
N
t----
1
%
Autres activit¨¦s
-
-
-
--me-
Vendeuses de poisson transfoml¨¦
-
-
-
-
Bonnes de maison
-
-
-
-
-
Autres commerces
-
-
A g r i c u l t u r e
-
1
1
-
w
-
Tableau 15 : M¨¦tier de l'¨¦poux

En effet, plus de SO % aes a¨¦tailiantes ont r;ou~ours travaill¨¦
dans le secteur de la p?che (Tableau 13). Parmi celles-ci, nous avons .rencontr¨¦
quelques-unes qui ont commenc¨¦ a vendre du poisson depuis leur enfance pour
aider leur m¨¨re, tante ou grand-m¨¨re dans leur t?che. C¡¯est pourquoi, il n¡¯est
pas ¨¦tonnant de voir une femme de 45 ans qui compte 30 ans dans la profession
(Tableau 141.: On a constat¨¦ que 36,5 % des d¨¦taillantes ont aes maris qui
fvoluenr, dans le secteur de la p¨ºche (Tableau 351. 11 y¡¯a d¡¯autres qui ont ¨¦t¨¦,
soit transformatrices, soit vendeuses de poisson transform¨¦ et qui ont abandonn¨¦
ces activit¨¦s au profit de la vente de poisson frais.
Une autre femme, qui ¨¦tait mareyeur, s¡¯est transform¨¦e en d¨¦taillante
de poisson. Par suite d¡¯un incident terrible auquel elle n¡¯a pas parl¨¦, elle ne
pouvait plus avoir lss moyens n¨¦cessaires pour son travail, alors elle a pr¨¦fer¨¦
?\\tre d¨¦taillante.
Les d¨¦taillantes professionnel2es font ce m¨¦tier par tradition
familiale, par amour de la vente du poisson et sens du commerce.
Les detaillantes occasionneiles sont des femmes qui n¡¯ont jamais ¨¦t¨¦
dans le milieu de la p¨ºche et qui, pour diverses raisons¡¯, se sont introduites
dans la vente du poisson. Parmi celles-ci*, nous avons rencontr¨¦ :
- des femmes qui vendaient, sur les march¨¦s, des l¨¦gumes, des fruits et
autres jusqu¡¯¨¤ un certain moment, puis se sont transform¨¦es en d¨¦taillantes
de poisson, donnant, pour raison, que ce commerce est plus rentable ;
-¡¯ une autre femme, qui ¨¦tait bonne de maison mais qui, avec l¡¯?ge, ne pouvant
plus supporter ce travail ¨¤ revenus relativement faibles, a pr¨¦f¨¦r¨¦ vendre
du poisson ;
- d¡¯autres femmes qui n¡®avaient aucune activit¨¦, si ce n¡¯est le travail d e
domestique et qui, ¨¤ la suite du licenciement, de ¡®la retraite ou de la
mort de leur ¨¦poux, sont oblig¨¦es de travailler pour subvenir ¨¤ leurs
besoins personnels et ¨¤ ceux de leurs familles. Etant conseill¨¦es par une
parente ou amie de ce secteur, elles se sont introduites dans la vente du
poisson.

C e t t e c a t ¨¦ g o r i e d e d ¨¦ t a i l l a n t e s e s t compos¨¦e,, plus particuli¨¨rement,
d e fern-nes d e c u l t i v a t e u r s q u i , durant la saison s¨¨che Ip?kiode o¨´ elles viennent
en ville1 s¡¯adonnent ¨¤ la vente du poisson ¨¤ Dakar et ne retournent aux villages
que pendant les cultures hivernales.
L e s d ¨¦ t a i l l a n t e s o c c a s i o n n e l l e s e t t e m p o r a i r e s sont pratiquement
d¡¯anciennes pkites vendeuses, femmes de m¨¦nages, bonnes de maison ou, tout
s i m p l e m e n t , d e s m¨¨res de famille ou saisonnikes qui se sont mises ¨¤ la vente
d u p o i s s o n ¡°car c¡¯est UP m¨¦tier accessible ¨¤ tous, qui requiert peu d¡¯investisse-
ment et, apparemment, peu de connaissances¡±(M.r. CORNIER, 19831.
E n p l u s d e l a v e n t e a u d ¨¦ t a i l d u p o i s s o n , certaines d¨¦taillantes ont
un autre m¨¦tier compatible ¨¤ celui-ci (Tableau 141.
Une femme de Rufisque est ¨¤ la fois d¨¦tai.liante et .mareyeur. Elle
s¡¯approvisionne au port, aupr¨¨s d¡¯un chalutier. Les poissons, transport¨¦s par
un camion de son fils, arrivent au march¨¦ de Rufisque tr¨¨s t?t le matin. L¨¤9
elle en vend une partie en gros aux autres d6taillantes et le reste en d¨¦tai.1.
Deux autres d¨¦taillantes se sont as,soci¨¦es pour se faire tisser des
pagnes qu¡¯elles vendent ¨¤ cr¨¦dit aux autres vendeuses. Ces denii¨¨res doivent.
verser 100 frs par jour pendant 5 mois, ce qui revient ¨¤ 20 0013 frs le pagne.
D ¡¯ a u t r e s o n t d e s cong¨¦lateurs et vendent de la glace tous les Soi13
a u x a u t r e s d ¨¦ t a i l l a n t e s
3 1 2 2 - M o y e n s d i s p o n i b l e s
-_-_-----_ - - - - - - -
L a v e n t e d u p o i s s o n a u dhtail ne requiert pas beaucoup de moyens
appropri¨¦s.

L e s d ¨¦ t a i l l a n t e s , op¨¦rant sur plusieurs march¨¦s, ont, pour tout
mat¨¦riel, une table, des paniers tress¨¦s ou des bacs en plastique et quelques
couteaux. C e l l e s q u i travaillent sur les plages et sur certains march¨¦s comme
celui de la Gueule-Tap¨¦e ou celui de Rufisque, n¡¯ont m¨ºme pas besoin de table,
e l l e s s ¡¯ a s s ¨¨ y e n t s u r des car$ons o u d e s s a c s d e j u t e couverts d e t o i l e imper-
m¨¦ab le .
L¡®argent, servant ¨¤ l¡¯achat des poissons, est r¨¦cup¨¦r¨¦ le m¨ºme jour
o u l e l e n d e m a i n si e l l e n ¡¯ a p a s f a i t d e perte. C¡¯est pourquoi, certaines
d¨¦taillantes,
rencontr¨¦es ¨¤ la Gueule-Tap¨¦e, pr¨¦f¨¨rent emprunter de l¡¯argent
aux Guin¨¦ens, ¨¤ tin taux d¡¯int¨¦r¨ºt de 10 %, pour travailler p l u t ? t q u e d ¡¯ i n v e s t i r
leurs capitaux propres (si elles en disposent).
3123 - Approvisionnement
_ -----__----__-
Les d¨¦taillantes de poisson frais s¡¯approvisionnent sur des lieux
d i f f ¨¦ r e n t s ( T a b l e a u 1 6 1 .
Tableau 16 : Lieux d¡¯approvisionnement
d
e
s
femnes-mareyeurs +I!c~, :
Lieux
Nombre
%
Plage
8 3
4g,5
Port
26
3 3
Gueule-Tap¨¦e
71
35,s
March¨¦
2 0
30
Sur notre ¨¦chantillon :
¡®- 41,5 % des femmes-mareyeurs s¡¯approvisionnent direc$emetit sur les plages,
aupr¨¨s des femmes de-p¨ºcheurs ou des mareyeurs op¨¦rant sur les plages.
Elles s¡¯y rendent ¨¤ partir de 14-15 heures.

Apr¨¨s l¡¯achat des produits, quelques-une!3 en vendent une bonne
partie sur place (march¨¦ de plage) et ernm¨¨nent le reste au march¨¦ pour
le lendemain, C¡¯est ainsi que plusieurs d¨¦taillantes de Pikine, Thiaroye
et Gu¨¦diawaye ach¨¨tent et revendent des poissons ;i1 Soumb¨¦dioune et ¨¤ t-¡®ann
les apr¨¨s-midi et, les matin¨¦es, elles vont op¨¦rer sur leurs march¨¦s
respectifs. L.es autres femmes ne revendent que SUI- Iles march¨¦s, c¡¯est le
cas de celles qui ach¨¨tent; les poissons d¨¦barqu¨¦s ?e matin, entre 7 heures
et 9 heures. Elle les apportent au march¨¦ tout frais.
- 13 % s¡¯approvisionnent au Port. Ce sont, g¨¦n¨¦ralernent, les d¨¦taillantes
de Rufisque, Pikine, Thiaroye-Gare et de! Gu¨¦d?awaye. Elles s ¡®approvisionnent
l¡¯apr¨¨s-midi ou le soir, ati niveau des usines ou sous le couvert d¡¯un
mareyeur ;
- 35,s % s¡¯approvisionnent au march¨¦ central d e la Gueule-Tap¨¦e o¨´ la vente
a lieu vers 5 heures du matin. Tr¨¨s t?t le matin, les d¨¦,taillantes, venant
de toutes les directions, arrivent ¨¤ la cri¨¦e de 1.a Gueule-Tap¨¦e qui est
¡°le centre d¡¯¨¦clatement du mareyage de .t.out le S¨¦n¨¦gal, le lieu d¡¯¨¦change5
Ides produits et d¡±informations¡±t KEBE,M,,,
1982 1 et le march¨¦ de distribution
et de redistribution des poissons frais de la r¨¦gion du Cap-Vert.
La majori?¨¦ des d¨¦taillantes n¡¯ont aucun lier! avec les mareyeurs. Elles
ach¨¨tent ce. qu¡¯elles d¨¦sirent. Par contre, certaines d¡¯entres elles se sont
li¨¦es avec les mareyeurs ¨¤ tel point que ces derniers peuvent leur donner
des poissons qu¡¯elles paieront apr¨¨s la vente (il s¡¯agit surtout des Cetail-
lantes de la Guease-Tap¨¦e).
Les poissons sont transport¨¦s, suivant. :La distance, entre le lieu
d¡¯approvisionnement et le march¨¦ au d¨¦tail, par des cal¨¨ches ¨¤ cheval, des
taxis collectifs (taxis-bagages 1, des cars rapides, etc. (, .
- les 10 % attendent les mareyeurs sur leurs march¨¦s. Celles-ci travaillent
surtout dans les march¨¦s p¨¦riph¨¦riques o¨´ la concurrence des mareyeurs
n¡¯est pas encore connue. Deux ¨¤ trois mareyeurs s¡¯y rendent par jour. Elles
ne font aucune d¨¦pense suppl¨¦mentaire (sauf achat de glace] . Elles ach¨¨tent
_
au comptant et revendent sur place.

3124 - Op¨¦rations de commercialisation
_ _--____-_--------------------
La vente au d¨¦tail de poisson commence vers 8 heures du matin,
S~JT tous les march¨¦s. Cars rapides, cal¨¨ches ¨¤ cheval et taxis bagages apportent.
des quantit¨¦s plus OL moins comparables ¨¤ la capacit¨¦ d¡¯absorption qui varie
d¡¯un march¨¦ ¨¤ un autre 1Tableau 171.
Apr¨¨s le d¨¦barquement des produits, la d¨¦taillante instal.te son
¨¦tal. Une partie des poissons est arrang¨¦e sur l¡¯¨¦tal tandis que l¡¯autre est
mise dans un panier et gard¨¦e derri¨¨re elle. E n s u i t e , e l l e proc¨¨de ¨¤ u n triage
et classement des produfts suivant leur esp¨¨ce et leur taille. Ainsi :
-. les esp¨¨ces de petite taille, comme les sardinelles, les chinchards,
les sompatts, sont vendues par lotsde 3 ¨¤ 6 individus compos¨¦s de poisson
de m¨ºme esp¨¨ce et de m¨ºme taille. Le prix du lot peut varier el?tre 53 et
2UO f r s ;
- les esp¨¨ces de taille moyenne, con-me le tassergal, le m¨¦rou de Gor¨¦e,
la bad¨¦che, le capitaine, sont vendues ¨¤ l¡¯unit¨¦. Le prix de wnte d¨¦passe
g¨¦neralement ¡®100 f r s ;
.- l e s e s p ¨¨ c e s d e g r a n d e t a i l l e , comme l e s t h i o f s , courbines, m¨¦rous, s o n t
venoues par tranches. L¡¯¨¦paisseur de la tranche va d¨¦pendre du prix pay¨¦
par la m¨¦nag¨¨re et inversement.
3125 - Revenus des ¡®d¨¦taillantes
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
A part la taxe de l¡¯¨¦tal qu¡¯elles paient tous les jours de travail
et les frais de transport, aucune autre charge ne vientaugmenter les co?ts
d¡¯achat des produits des d¨¦taillantes, sauf quand elles ont des invendus et l¨¤,
elles seront oblig¨¦es d¡¯acheter de la glace pour les conserver, ce qui n¡±est pas
du tout avantageux.

Les prix de vente des poissons au d¨¦tail sont tr¨¨s variables et
d¨¦pendent de plusieurs facteurs dont :
- la valeur des esp¨¨ces
- la situation du march¨¦ par rapport au lieu d¡¯approvisionnement

30
Tableau 17 : Capacit¨¦s d¡¯absorption quotidienne des
march¨¦s de l'agglom6ration Dakaroise en
p o i s s o n f r a i s [Source : KEBE, M., 19821
March¨¦s
p o i s s o n f r a i s
-
-
-
March¨¦s du centre de
Dakaroise
Sandaga
Ti l¨¨ne
Colobane
Fass
HLM V
Ngalaw
Mbabass
Grand-Dakar
Gueule-Tap¨¦e
Cas tors
March¨¦s des quartiers p¨¦riph¨¦rique
-
-
Grand Yoff
W a k h i n a n e - P i k i n e
Kermel-Pikine
Z i n c .- P i k i n e
S a m - P i k i n e
Savane 1
Zinc - Gu¨¦diawaye
Ndiar¨¨me-Gu¨¦diawaye
Parcelles asseinies
Camb¨¦r¨¨ne
Thiaroye-Gare
Thiaroye-sur-mer
-
-
-

34
- l¡¯¨¦tat de fra?cheur des produits
- l ¡¯ h e u r e d e l a v e n t e
- la p¨¦riode du mois.
Les revenus journaliers sont tr¨¨s instables et variables (entre
moins d e 1 5 0 0 frs et p l u s d e 8 0 0 0 frsl.
Nous avons rencontr¨¦ une femme du march¨¦ de Wakhinane iPi.kinel qui
a v a i t d e u x c a i s s e s d e p a g e o t s a c h e t ¨¦ e s ¨¤ 8 5 0 0 frs ¨¤ l a G u e u l e - T a p ¨¦ e .
Arriv¨¦e au ¡®march¨¦,
elle a pay¨¦ 75 frs de taxe de l¡¯¨¦tal, ¡®100 frs au
porteur, 200 frs pour sa participation au paiement du car rapide qu¡¯elle loue
POLIS les jours avec ses coll¨¨gues.
Elle vend ses pageots par lot de 50 frs,
100 frs et 150 frs, ce qui lui procure un chiffre d¡¯affaire de 7 0¡¯31 frs CFA,
d¡¯o¨´ une perte de 1 500 frs.
,4 c?te d e celle-ci, une autre femme du march¨¦ Sandaga
e achet¨¦ un
panier d¡¯ombrines et deux paniers de m¨¦lange ombrines-sompatts 2 10 500 ,frs.
Elle a fait autant Ce d¨¦penses suppl¨¦mentaires que la pr¨¦c¨¦dente, Elle a revendu
les ombz2wes ¨¤ 325 frs la pi¨¨ce et les sompatts ¨¤ 300 frs la pi¨¨ce. E n fin de
*journ¨¦e.
elle s¡¯est retrouv¨¦e avec un chiffre d¡¯affaire de 18 900 frs, soit un
b¨¦n¨¦fice net de 7 050 frs.
3126 -- Gonclusion
- - - - w - - e - -
Faute de moyens frigorifiques pour une bonne conservation, le poisson
doit ¨ºtre vendu dans les 48 heures qui suivent sa capture, SI, au cours de la
matin¨¦e,
l a d ¨¦ t a i l l a n t e n ¡¯ a p a s ¨¦coul¨¦ t o u t s o n s t o c k , e l l e p e u t tenter d e :Le
v e n d r e l¡¯apr¨¨s-midi mats, le plos s o u v e n t , elle conserve les invendus avec des
paillettes de glace dans son panier qu¡¯elle couvre avec une b?che.
Il peut arriver aussi que la d¨¦taillante c¨¨de les invendus aux
transformatrices, surtout si la qualit¨¦ est d¨¦fectueuse,
Malgr¨¦ une certaine concurrence existant entre les d¨¦taillantes,
celles-ci entretiennent des liens assez ¨¦troits, Elles s¡¯entendent pour la d¨¦ter-
mination des prix de vente et s¡¯entr¡¯aident mutuellement dans le domaine de leur
travai 1 . Ainsi, on peut voir une femme approvisionner ses camarades ayant d¨¦j¨¤
&puis¨¦ leur stock ou vendre les produits d¡¯une de ses coll¨¨gues.

_--_--------.---
_I_.< .
. _ ._ ,_,,-_.¡± -.-.. i .,_<-_ _.,._.-. m¡±-- ^<,.s_^ll¡±m_o_----*-
_..------..
JC/
32 - LA CONNERCIALISATION DES PRODUITS TRANSFORMES
-
-
3 2 1 - L a t r a n s f o r m a t i o n artisanale
L a t r a n s f o r m a t i o n a r t i s a n a l e d e s produits de la pgche rev¨ºt une
tr¨¨s grande importance dans la r¨¦gion du Cap-Vert y Vu l¡¯insuffisance de
structures modernes pour la conservation du poisson, qui est une denr¨¦e
extr¨ºmement p¨¦rissable 3 court terme, la transformation artisanale s ¡®av¨¨re
n¨¦cessaire, voire m¨ºme indispensable.
L¡¯importance de cette activit¨¦ est due ¨¤ trois fa?ts :
- elle absorbe les invendus du march¨¦, les produits n o n consomm¨¦s e n
frais et les surplus de production pour en fa:ire des riiserves pour les
p¨¦riodes de basses productions ;
- elle pr¨¦sente un produit azot¨¦ facile ,3 conserver et ¨¤ stocker, qui peut
donc p¨¦n¨¦trer ¨¤ l¡¯int¨¦rieur du pays, produit vendu ¨¤ tr¨¨s bon march¨¦ et
qui r¨¦pond parfaitement au go?t des consommateurs ;
¡®- e l l e e m p l o i e u n e m a i n d ¡® o e u v r e I surtout femin?ne1 tr¨¨s importante et
offre un instrument d¡±¨¦change avec les populat2ons de 1¡¯ int¨¦rieur et des
p a y s voisins du S¨¦n¨¦gal. C¡¯est un produit d ¡¯ e x p o r t a t i o n a p p e l ¨¦ ¨¤ u n
d ¨¦ v e l o p p e m e n t i m p o r t a n t (KEBE, 1 9 8 2 1 .
3211 - Les produits transform¨¦s artisanaux
-__-_-L_--_-_______________^_______
On recontre, dans la r¨¦gion du Cap-Vert,, plusieurs produits trans-
form¨¦s artisanaux dont :
- &! Guedj, pr¨¦par¨¦ ¨¤ partir de poissons de g,rosse ou de moyenne taille.
C e u x - c i s o n t l e p l u s s o u v e n t d e s p r o d u i t s i n c o n s o m m a b l e s o u i n c o n s o m m ¨¦ s E?n
f r a i s . L e produit est ferment¨¦ d¡¯abord, ensuite ?!caill¨¦, ¨¦tet¨¦, ¨¦visc¨¦r¨¦,
l a v ¨¦ , d ¨¦ c o u p ¨¦ e t ouvert,, p u i s m i s ¨¤ s ¨¦ c h e r p e n d a n t 2 ¨¤ 4 jours (suivant la
teneur en graisse] sur des claies de s¨¦chage, expos¨¦s au soleil.
Les m¨¦nag¨¨res averties pr¨¦f¨¨rent le Guedj fait ¨¤ partir du Thiof.
Ce produit repr¨¦sente 16 % de la production transform¨¦e. Il est fabriqu¨¦e
dans les grands centres du Cap-Vert ;

- ee Yeuz : c¡¯est un mollusque gastropode IC~~mbi.um SP). Il est, d¡¯abord,
d ¨¦ b a r a s s ¨¦ d e s a c o q u i l l e , ensuite d¨¦coup¨¦ en tranches et mis ¨¤ fermenter sous
le sable. Apr¨¨s la fermentation qui dure 1 ¨¤ 3 jours, le produit est lav¨¦ et
m i s ¨¤ s¨¦cher sur les claies de s¨¦chage et expos¨¦s au soleil. Il est vendu au
ki logranme
Tableau 18 : Composition du YuA en grammes pour 100 g de partie
c o m e s t i b l e
t
Calories
Humidit¨¦
P r o t ¨¦ i n e
L i p i d e _
G l u c i d e
Cendre
50,6
27,6
OP4
186
¡®156
5,8
45,0 - 56.1 22,8 - 3293 0,4 - 0,6
I Source FAO : Table d¨¦composition des aliments ¨¤ l¡¯usage de l¡¯Afrique].
- xe Kizxiukh : il est. fabriqu¨¦ ¨¤ partir de sardinelles ISatt&.nda eba, Sahdi-
~X?L&. at.fA&ai . Le produit est brais¨¦ et fum¨¦ ¨¤ m¨ºme le sol ou sur des morceaux
d e b o i s p e n d a n t 2 & 3 heures. E n s u i t e , il est d¨¦barass¨¦ de la peau, de la t¨ºte
e t d e s a r ¨º t e s , p u i s s¨¦ch¨¦ sur des claies durant une semaine au maximum. Ii est
vendu par kilogramme, en entier ou en miettes, et repr¨¦sente plus ,de la moiti¨¦
d e l a pmdubtion transform¨¦e IDURANO, 1 9 8 1 1 .
Tableau 19 : Con-position du K&k&h en grammes pour 100 g de partie
comestible

- te tn¨¦.tma : 51 e s t f a i t ¨¤ p a r t i r d e r e q u i n s , r a i e s , silures e t e t h m a l o s e s .
Ces poissons sont, s o i t u t i l i s ¨¦ s e n e n t i e r , soit c o u p ¨¦ s e n morceaux IrequRnsl o
L e Fumage a l i e u d a n s d e s f o u r s e n parping d e 6 ¨¤ 8 m d e lsng. 1 m d e hau,t e t
1,s m de large o Les produits sont plac¨¦s sur u n g~rillage m¨¦tallique, au-dessus
du four et recouverts de carton ou de t?les, de fa?on ?I facer la humaison.
Apr¨¨s le fumage qui dore 24 heures pour les ethmaloses et 72 heures pour les
s e l a c i e n s , l e s e t h m a l o s e s s o n t ¨¦ p l u c h ¨¦ e s , ¨¦ t ¨º t ¨¦ e s e t m i s e s ¨¤ s ¨¦ c h e r . O n o b t i e n t
a i n s i u n p r o d u i t anal.ogue a u K¨¦Xiakh, mais de meilleure qualit¨¦ (plus sec et
m o i n s f r i a b l e 1. Les autres esp¨¨ces ne n¨¦cessitent pas de s¨¦chage,
Le. m&&?ka est un produit parfaitement sain et de longue conservation.
C¨¨ produit est la sp¨¦cialit¨¦ des guin¨¦ennes, Il est: enti¨¨rement destin¨¦ ¨¤
l¡¯exportation vers le Ghana, la Guin¨¦e, le Nig¨¦ria, Pa C6te d¡¯ivoire et le Mali.
Tableau 20 : Composition du Akfmka en gramme pour 100 g de partie
comestible
---
-1-
TOURY ?t aX.
- Le 7mbadiang : ce produit est obtenu ¨¤ partir des petites esp¨¨ces qui sont
¨¦caill¨¦es mais pas vid¨¦es. On les met en saumurage pendant environ 24 heures,
e n s u i t e , elles sont lav¨¦es puis s¨¦ch¨¦es durant 5 ;21 6 <jours.
- le ml5 : les esp¨¨ces recherch¨¦es pour le ha& sont les poissons $ chair
blanche. On traitent principalement le Tassergal, 1.e Capitaine, le requin,. . a
Le poisson est par¨¦, coup¨¦ et lav¨¦ ¨¤ l¡®eau de mer,, puis il est sal¨¦ ¨¤ sec
pendant 4 jours, lav¨¦ et saumur¨¦ une seconde fois avant d¡¯¨ºtre mis ¨¤ s¨¦cher
au soleil sur des claies durant une semaine environ.
- & y0bA o u 6&l?-d¨¦h¨¦ e s t o b t e n u ¨¤ p a r t i r d e s p o i s s o n s de petite taille. Ceux.-ci
.
sont s¨¦ch¨¦s au soleil sans aucun traitement pr¨¦alable.

35
- .& TownbouXaan est fait ¨¤ partir des ailes de raies mantas. Le reste ¨¦tant
jet¨¦. On d¨¦coupe des lani¨¨res qui sont ensuite sal¨¦es pendant quelques minutes
a v a n t d¡¯¨ºtre sech¨¦es au soleil. L e Xkumb&&kU? e s t fabri.qu¨¦ ¨¤ Yenne e t ¨¤
Toubab-Dialaw. La vente se fait sur place ou au march¨¦ de Rufisque.
3212 - Les transformatrices
-I-------_----_----_
Durant notre enqu¨ºte qui s¡¯est d¨¦roul¨¦e sur les centres de trans-
formation artisanale de Bel-Air, Thiaroye, Yoff, Rufisque (derri¨¨re 1 ¡®usine
EPATA), Yenne e
t

Mf3ao,nous avons pris contact avec 200 transformatri.ces
fabriquant dfscers produits .
</----
- -.. _ __
La compositionethn5que des transformatrices est tr¨¨s vari¨¦e.
Contrairement ¨¤ ce que l¡¯on pobcrait penser, les femmes lebous, traditionnelles
transformatrices de poisson, ne repr¨¦sentent m¨ºme pas la moiti¨¦ de notre
¨¦ c h a n t i l l o n , l e u r p o u r c e n t a g e n ¡¯ e s t q u e d e 25,5 %, a l o r s q u e l e s fenmes o u o l o f f s
repr¨¦sentent 38,:; %. On y note aussi une pr¨¦sence non n¨¦gl2geable de s¨¦r¨¨res
1: 11 %I et des guin¨¦ennes 18 %3 q u i s e s o n t s p ¨¦ c i a l i s ¨¦ e s dans l a f a b r i c a t i o n d u
m?.t~h~. Pour les autres ethnies, le pourcentage d¨¦passe rarement 5 %[Tableau 211 s
Ce m¨¦tier, qui ¨¦tait celui des vieilles femmes, est actuellement
o u v e r t ¨¤ t o u t l e m o n d e . A i n s i , on a trouv¨¦ aussi bien de vieilles femmes que de
*jeunes f e m m e s (Tableau 22).
Plus de 60 % des femmes enqu¨ºt¨¦es ont fait plus de 30 ans dans la
.
profession I Tableau 23 1, La plupart d¡¯entre elles n¡¯appartiennent pas au milieu
de la p¨ºche. Les 16 % seulement sont femmes de p¨ºcheurs ou de mareyeurs. Tout le
reste est constitu¨¦ de femmes de cultivateurs, commer?ants, manoeuvres, artisans,
ch?meurs (Tableau 241 et de veuves ou c¨¦libataires lesquelles ont, de surcroPt,
une famille en charge.

3w
TRANSKXMA~RICES
'ableau 21 . - COMPOSITION ETHNIQUE
Tableau 22 . - CLASSES D'AGES
---
Ethnies
! Nombre ! %
I
! Classes d¡¯?ges
2 nombre ! %
! -
0u010fs
77
38,5
25 ¨¤ 30
2
S¨¦r¨¨res
* 22
!
II
!
! 30 - 35
I 18
!
Toucouleurs 10
5
35 - 40
L¨¦bous
r 51
!
25 o5
*
ho - 45
!
' 60
Peulhs
4
2
4.5 - 50
40
20
!
Diolas
II
!
595
!
? 50 " 55
' 24
!
!
12
Soc¨¦s
5
29 5
55 - 60
12
Bambaras 0 4'
*
2
!
!
!
60
Etrang¨¨res ! 16
!
8
I
!
!
!
-
-
-
-
!
XCAL *...*...e.200
100
TOTAL .e**..e*a*.. 200
100
I
!
!
^----
!
ableau 23* - NOMBRE D'ANNEE de METIER
Tableau 124 o - METIER DE L'EPOUX
---_11-
mbre dlann¨¦esrNombre de
!
4
0
0
I
M¨¦tier 'Nombre
!
I %
! femmes
I
!
!
!
¨¤ 5
36
18
P¨ºcheur
22
11
a 10
!
40
!
!
20
!
Mareyeur
ICI
!
5
!
CO -15
0
39
!
19,5
!
cultiva- ! 72
!
36
!
teur
5 - 20
!
37
0
18,5
!
41
I
20,5
!
1 ¨¤ 25
!
23
!
!
Commer?a*{
!
II,5
995
!
Manoeuvre*
19
i - 30
!
15
f
7,5
!
artisan
!
r
16
8
f
30
!
10
!
5
!
!
!
4
!
ch?meur
8
!
!
!
!
!
!
a-
--
--
UTAL
200
100
TOTAL
200
100
I
r
I
!
!
!
!

3212.2 - Maym dc XJI.LXV&
Les transformatrices n¡¯utilisent pas beaucoup de moyens appropri¨¦s.
Elles ont juste besoin de olaies de s¨¦chage qu¡¯elles fabriquent elles-m¨ºmes, de
canaris en ciment pour le lavage et la fermentation des produits, de seaux
servant ¨¤ puiser l¡¯eau de la mer, de quelques couteaux et de fours pour les
fabricantes de mtiatLa..
3212.3 - Appmvtik~ nnemeti
C e l l e s q u i f a b r i q u e n t d u Guedj, Xambadiung, ~a&.. quelques fois le
K¨¦tikh, n¡¯ont pas besoin d¡¯aller sur les plages. Elles sont approvisionn¨¦es
sur place par les mareyeurs. Elles re?oivent les produits non consomm¨¦s ou
non consommables en frais et les invendus des march¨¦s.
Celles qui fabriquent le metitra et le kWkh s¡¯approvisionnent
sur les plages, elles utilisent des poissons frais.
L e s fabrioantes .deaYaM sont, quant ¨¤ elles, dot¨¦es de filets
-
sp¨¦ciaux pour la p¨ºche de ces esp¨¨ces et qui appartiennent g¨¦n¨¦ralement aux
exportateurs ou aux mareyeurs de produits transform¨¦s.
3212.4 - c)p@mCoti de cammclttc?aeintin
L e s p r o d u i t s s o n t a c h e t ¨¦ s sur p l a c e par les ¡°bana-bana¡± q u i p a i e n t
un prix tr¨¨s bas, ce qui pousse certaines femmes ¨¤ aller vendre leurs produits
stir les march¨¦s ou dans les autres r¨¦gions du pays, esp¨¦rant ainsi gagner plus
d¡¯argent.
Les¡±bana-bana¡± ach¨¨tent le plus souvent ¨¤ cr¨¦dit et promettent de
¡®rayer apr¨¨s ¨¦coulement des produits. Nais, g¨¦n¨¦ralement, ils ne reviennent pas
ou bien m¨ºme, s ¡¯ ils reviennent aussi, ne paient jamais int¨¦gralement. Ils avan-
cent une certaine somme et prennent encore d¡¯autres quantit¨¦s. Les femmes sont
oblig¨¦s d¡¯accepter ce principe, parce que n¡¯ayant pas un autre moyen de vendre
leurs produits.

N o u s a v o n s o b t e n u l e s c o ? t s d ¡¯ e x p l o i t a t i o n e t l e s r e v e n u s t i r ¨¦ s d e
la transformation artisanale des diff¨¦rents produits, en .faisant la moyenne des
donn¨¦es recueillies sur les centres de transformation.
Les revenus sont tr¨¨s instables et relativement faibles. Ils varient
d¡¯une personne ¨¤ une autre et, surtout, d¡¯un produit ¨¤ un autre :
=t pour le k&Gakh 15 caisses trait¨¦es)
. co?ts d¡¯exploitation
- achat de poissons
4 500 frs
- Combustibles
650 frs
- manoeuvres
600 frs
- frais divers
250 frs
T o t a l
. . . . LI . . . .
6 ucio f rs
. Prix de vente
8 1900 frs
. Marge nette
2 MO0 f r s
+ pour le Guedj
IS caisses trait¨¦es1
. c o ? t s d ¡¯ e x p l o i t a t i o n
- achat de poissons
6 UOO frs
- a n t i s e p t i q u e e t s e l
id00 frs
- manoeuvre
800 frs
T o t a l
. . . . . . a..
7 600 frs
. Prix de vente
10 000 frs
. Marge nette
2 400 frs
+ pour le TambacfLang 15 caisses trait¨¦es1
. co?ts d¡¯exploitation
- achat de poissons
5 000 frs
- sel
750 frs
- manoeuvre
200 frs
lotal
. . . . . -..a
5 950 frs
. Prix de vente
7 500 frs
. narge n e t t e
1 550 frs

+ pour le YOU
( 5 caisses trait¨¦es 1
. c o ? t d ¡¯ e x p l o i t a t i o n
- achat de poisson
2 500 frs
. P r i x d e v e n t e
5 000 frs
. Marge nette
2 500 frs
f pour le m¨¦tofm
(5 c a i s s e s t r a i t ¨¦ e s )
. c o ? t s d ¡¯ e x p l o i t a t i o n
- achat de poissons
5 500 frs
- combustibles
1 500 frs
- manoeuvre
600 frs
Total
7 600 frs
. . . . . . . l .
. Prix de vente
14 000 frs
. Flarge nette
7 400 frs
+ pour le SaRi
. c o ? t s d ¡¯ e x p l o i t a t i o n
- achat de poissons
5 0 0 0 f r s
- s e l
1 500 frs
- manoeuvre
400 frs
T o t a l
. . . . . . . . .
6 300 frs
* Prix de vente
11 000 frs
. Marge nette
4 100 frs
3212.6 - Conti.ion
Pour les produits d'exportation con-une le S~I&, le Y0hh et le mtio/ta,
1,s~ marges b¨¦n¨¦ficiaires sont assez consid¨¦rables, d¡¯autant plus que chaque
famme a une capacit¨¦ de traitement de 5 caisses par jour. Nais il se pose le
probl¨¨que de stockage et de l'¨¦coulement des produits. Les clients V:iennent une
f3i.s par mois ou par quinzaine. Sur tous les centres visit¨¦s, il n'y a presque
pas de chatire de stockage des produits. Ces derniers sont couverts de b?ches oc
mis dans des paniers le soir.

3213 - Organisation de la vente des produits transform¨¦s (fige31
-- ----<--_____ -------------"-- --_----.------------
Parmi les femmes intervenant:ici, on distingue :
-- les mareyeurs que nous n¡¯avons pas eu l'occasion de rencontrer durant
notre enqu¨ºte et qu:i font le tour des r¨¦gions productrices (1) pour
acheter des lots de produits ., Ces produits sont revendus aux demi-
grossistes et aux d¨¦taillantes sur les marches d¡¯¨¦clatement, dont les
principaux sont : Castors, Pil¨¨ne, Thiaroye-Gare, Sandaga ;
-. les demi-grossistes qui s'approvisionnent, <aussi bien sur les march¨¦s
d¡¯¨¦clatement que sur les centres de transformation. Elles peuvent avoir
des tables au niveau des march¨¦s. Dans ce cas, el.les peuvent vendre
leurs produits aussi bien aux d¨¦taillantes qu¡¯aux m¨¦nag¨¨res qui ach¨¨tent
de grosses quantit¨¦s. Mais, dans la plupart des cas, elles disposent
de hangars pour le stockage et la vente de leurs produits aux d¨¦taillantes.
Les femmes repr¨¦sentent un faible pourcentage des demi-grossistes, ce qui
est le contraire chez les d¨¦taillantes ;
_. les d¨¦taillantes qui sont vendeuses de produi.ts transform¨¦s et de l¨¦gumes
en m¨ºme temps. Elles s'approvisionnent aupr¨¨s des demi-:grossistes ou des
mareyeurs. La vente au d¨¦tail des poissons transform¨¦s est r¨¦serv¨¦e presqu¡¯
exclusivement aux femmes

L'intervebtion de la femme dans 121 commercialisation des produits
transform¨¦s est plus importante au niveau de la vente au d¨¦ta:il qu¡¯¨¤ celui du
mareyage ou de la vente en demi-gros, C'est pourquoi, dans ce m¨¦moire, nous
allons nous appesantir uniquement sur le r?le des d¨¦taillantes de produits
transform¨¦s.
La composition
ethnique des d¨¦taillantes de produits transformes
est tr¨¨s vari¨¦e. Sur les 20 rencontr¨¦es, 3 sont des l¨¦bous. 5 des casaman?aises,
5 des ouoloffs, 4 des s¨¦r¨¨res et 3 des guin¨¦ennes. Elles sont relativement ?g¨¦es
-
puisque
-
leur moyenne d¡¯?ge est de 40 ans. On y rencontre m¨ºme de vieilles dames
de 60 ¨¤ 70 ans.
s
.-
(11 Cap-Vert, Thi¨¨s, Casamance, Sine-Saloum, Fleuve)

Figure No 3 . -
CIRCUIT DE DISTRIBUTION DES PRODUITS TRANSFORMES
DANS LE CAP-VERT
!
1
femme transformatrice!
1
\\
-!
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j
¡°g:::::s,:
demi\\
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! d¨¦taillantes de !
"\\. \\
- ! Vendeuses!t

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I.---m---I_
42/
Une partie de ces femmes (51 %l ont d¨¦j¨¤ travaill¨¦ dans le secteur
de la p¨ºche, avant de se transformer en d¨¦taallantes de produits transform¨¦s.
C e s o n t d e s d ¨¦ t a i l l a n t e s d e p o i s s o n s frais qu3., avec le p o i d s d e l ¡¯ ? g e , n e
p o u v a n t p l u s s u p p o r t e r CG: d u r t r a v a i l , se sont converties en transformatrices a
E l l e s o n t j u g ¨¦ q u e la v e n t e est p l u s r¨¦mun¨¦ratrice e t m o i n s f a t i g u a n t e q u e l a
transformation. N¨¦anmoins, 49 % des d¨¦taillantes n¡¯ont jamais travaill¨¦ en
contact avec le poisson. Aucune de ces femmes n¡¯a un ma15 qui appartient au
mi.lieu d e l a p ¨º c h e .
Elles ont, pour moyens de travail,, une table en bois (couverte ou
non1 I u n e b a l a n c e (10 7, seulement en poss¨¨dent], un gros couteau, deux morceaux
de bois dur : 1.¡¯ un servant de planche ¨¤ d¨¦couper, 1 ¡®autre de niassue). Elles
sont approvisionn¨¦es sur place par les mareyeurs ou les demi-grossistes. Mais,
dans certains cas, elles se d¨¦placent pour se ravitai.ll.er sur les march¨¦s
d¡¯¨¦clatement. Dans ce cas, les produits SO rt transport¨¦s par des taxis-bagages
ou par les v¨¦hicules de transport en commun. Il peut arriver, au moment de la
baisse de production, qu¡¯elles aillent se ravitailler sur les lieux de trans-
formation o
La dur¨¦e de la vente d¡¯un stock de produits peut varier d¡¯une
semaine ¨¤ un mois et d¨¦pend de plusieurs facteurs dont :
- la p¨¦riode de l¡¯ann¨¦e : l¡¯¨¦coulement des produits est plus rapide pendant
1 ¡®hivernage. Durant cet te p¨¦riode, les d¨¦barquements diminuent considQ-
rablement et induisent donc une demande en poisson d¨¦passant largement
l ¡® o f f r e ;
- le go?t du consommateur : la dur¨¦e de l¡¯¨¦coulement des produits est
fortement influenc¨¦e par le go?t du consommateur, mais aussi par l¡¯endroit
o¨´ se trouve le march¨¦.
E n m i l i e u u r b a i n , l e Guedj e t l e YeeX s e v e n d e n t plus r a p i d e m e n t q u e
les autres produits et, parmi ceux-ci, le Guedj venant de la Casamance et
le YCZZ de Joal sont vendus avant les autres.
En milieu rural, o n c o n s t a t e q u e l e K¨¦tikh e t l e fUmbU~f&Q s o n t
vendus en premier ¡®lieu

- L ¡¯ i m p o r t a n c e db s t o c k : suivant son importance, un stock de produits peut
rester pendant longtemps sans ¨ºtre ¨¦puis¨¦. C¡¯est pourquoi certaines
d¨¦taillantes, dans le but de r¨¦cup¨¦rer rapidement leur argent, ach¨¨tent
des quantit¨¦s moyennes (50 ¨¤ 100 kg), tandis que les autres stockent des
quantit¨¦s consid¨¦rables (plus de 500 kg).
Il est difficile, voire i m p o s s i b l e , d e d¨¦terminer les revenus des
ditaillantes de poissons transform¨¦s. Ils ne sont calcul¨¦s qu¡¯apr¨¨s I¡¯¨¦puisement
du stock et, pourtant, tous les jours ces femmes tirent de leurs recettes leurs
c o t i s a t i o n s a u x tontines q u o t i d i e n n e s , ach¨¨tent quelques l¨¦gumes ou du riz pour
la famille. Malgr¨¦ taut ceci, nous avons essay¨¦ d¡¯¨¦valuer le revenu ,tir¨¦ de la
vente de chaque produit transform¨¦ (¨¦chantillon de 100 kg1 :
Pour le Gudj, il existe une distinction entre le Gudj venant de la
Casamance et celui venant des autres r¨¦gions. Les chiffres exprim¨¦s ci-dessus ont
¨¦t¨¦ obtenus en faisant la moyenne des co?ts d¡¯achat des produits et de leurs
prix de vente appliqu¨¦s sur les march¨¦s d¡¯¨¦clatement.
Tableau& 1: Revenus tir¨¦s de la vente de 300 ke de oroduits transform¨¦s
I
.
-/
Produits
[ e n frs CFA1
(en frsCFA/k
len frs CFA)
[ e n frs CFA1
luedj de Casamance
¡°ordinaire¡±
3213.2 - Contiion
Le r?le des d¨¦taillantes de produits transform¨¦s n¡¯est pas moins
i.mportant que celui des d¨¦taillantes de produits frais. Leur travail. est beau-
coup plus facile. Elles n¡¯ont pas besoin de se lever de tr¨¨s bonne heure, ni

de se rendre tous les jours aux march¨¦s d¡¯¨¦clatement pour s¡¯approvisionner.
L ¡¯ i n c o n v ¨¦ n i e n t r ¨¦ s i d e d a n s l e f a i t q u e t a n t q u e l e s t o c k d e p r o d u i t s m i s e n
v e n t e n ¡¯ e s t p a s ¨¦ p u i s ¨¦ , e l l e s n e p o u r r o n t j a m a i s calculer leur revenu et que
t o u j o u r s , a v a n t 1 ¡® ¨¦ p u i s e m e n t t o t a l d ¡¯ u n s t o c k , , e l l e s a p p o r t e n t s o u v e n t d¡¯au¡¯:res
q u a n t i t ¨¦ s , c e q u i f a i t qi~e leur b ¨¦ n ¨¦ f i c e r¨¦el l e u r s o i t i n c o n n u .
4 - i.-ES EFFETS INDUITS SOCIAUX
- - - -
41 - DIHINUiION DU CHOMAGE
Du fait. de 1.a croissance d¨¦mographique t:r¨¨s rapide de la r¨¦gion du
Cap-Vert et, plus particuli¨¨rement, de la viLle de llakar, due ¨¤ l¡¯exode rural
qui prend de plus en plus de l¡¯ampleur et dont la cause principale demeure la
s¨¦cheresse et l¡¯avanc¨¦e du d¨¦sert, nous sommes en pr¨¦sence d¡¯u,, ch?mdge chro-
nique. Ce ph¨¦nom¨¨ne touche aussi bien les hommes, chez qui il est souvent
d¨¦guis¨¦, que les femmes.
Parmi les moyens de lutte contre ce fl¨¦au social, la commercialisation
des produits de la p¨ºche occupe une place non n¨¦gligeable,, gr2ce ¨¤-des caract¨¦-
ristiques suivantes :
- c¡¯est un m¨¦tier qui ne demande pratiquement, pas de moyens mat¨¦riels
appropri¨¦s (sauf quelque fois chez les mareyeurs et les, transformatrices
¨¤ un degr¨¦ moindre1 ;
- par opposition a beaucoup de m¨¦tiers, la commerc:ia:Lisation du poisson ne
requiert de connaissances approfondies ou d¡¯exp¨¦riences quelconques ¡®dans
l e s e c t e u r . On peut abandonner n¡¯importe quel m¨¦,tier et se transformer,
du jour au lendemaio, en vendeuse de poisson ;
- c ¡¯ e s t u n s e c t e u r a c c e s s i b l e ¨¤ t o u t l e - m o n d e e t ¨¤ t o u t m o m e n t . L ¡¯ e s s e n t i e l
est d¡¯avoir l¡¯intention d¡¯y travailler. On y rencontre toutes les ethnies -
et presque toutes les classes d¡¯?ge adultes

Ce secteur permet de r¨¦soudre une partie du ch?mage chez les femmes
dont la majorit¨¦ est sans profession et analphab¨¨te. Elles ¨¦voluent dans les
s e c t e u r s d e l a c o m m e r c i a l i s a t i o n et de la transformation o¨´ elles font travailler
un nombre important d¡¯hommes comne ¡°barandjind¨¦¡± ou porteurs pay¨¦s par panier
transport¨¦ ou comme manoeuvres [pay¨¦s par caisse trait¨¦e].
Chaque femme-mareyeur paie trois ¨¤ six manoeuvr¡¯es chaque jour ; les
d¨¦taillantes un cu trois et les transformatrices peuvent faire travailler
jusqu¡¯¨¤ dix manoeuvres par jour.
En r¨¦sum¨¦, nous pouvons dire que la commercialisation du poisson
C:ontribue d¡¯une fa?on tr¨¨s appr¨¦ciable ¨¤ la diminution du ch?mage, participant
ainsi au d¨¦veloppement ¨¦conomique et social de la nation et de la p¨ºche.
Lt2 - INVESTISSEMENT DANS LE DOMAINE DE LA PECHE
P l u s d e 2 1 % des femmes rencontr¨¦es ont d¨¦j¨¤ fait des investissements
dans le secteur de la p¨ºche. En fait, parmi les 420 femmes enqu¨ºt¨¦es (2OU d¨¦tail--
l.antes, 200 transformatrice et 20 femmes-mareyeurs), 91 ont investi. dans le
9,
secteur de la p¨ºche. Toutes Ees femmes appartiennent au milieu p¨ºcheur I 39 sont
des l¨¦bous, 35 des walo-walo, 9 d e s G u e t - N d a r i e n n e s e t 4 d e s s¨¦r¨¨res¡±Niominka¡±.
Ces investissements concernent l¡¯¨¦quipement de leurs fils afn¨¦s ou
de leurs maris, afin de faciliter leur approvisionnement et de tirer profit de
¡°¡®engin de p¨ºche ou de la pirogue mis en fonctionnement.
_.
On peut prendre L¡¯exemple d¡®une femme walo-walo de Hann qui poss¨¨de
u n e p i r o g u e e t u n e s e n n e d e p l a g e q u ¡¯ e l l e a l ¨¦ g u ¨¦ e s ¨¤ s o n f i l s . A u retour de la
p¨ºche, elle ach¨¨te tous les produits et, apr¨¨s le partage du revenu,, la part de
la pirogue lui revient. Elle a assur¨¦ ainsi l¡¯avenir de son fils-p¨ºcheur, son
approvisionnement en poisson et tire profit de l¡¯activit¨¦ de la pirogue et la
senne
Durant la campagne de solidarit¨¦ aux femmes rurales, les vendeuses
de poisson de la Gueule-Tap¨¦e ont particip¨¦ pour 360 000 frs CFA ; celles du
march¨¦ Sandaga pour 400 000 frs CFA afin d¡¯aider leurs soeurs villageoises et
:l ¡®Etat S¨¦n¨¦galais dans la r¨¦solution du probl¨¨me de l¡¯eau.

.-.. --- _--..--.---¡°-_- ,--._
.,¡°-¡± . -.-.. .-.. 1.11-. II.- ..Ill.,¡°__--_-------.-.-------
l-46
43 - AUTONOMIE FINANCIERE
T o u t e s l e s fenmes e n q u ¨º t ¨¦ e s s o n t d e r e l i g i o n m u s u l m a n e o r , l ¡¯ I s l a m ,
d¡¯apr¨¨s son Livre Saint Le Coran, impose au mari la charge d¡¯entretenir compl¨¨te-
m e n t s a f e m m e e t s e s e n f a n t s , q u e l l e q u e s o i t l a s i t u a t i o n s o c i a l e d e l a f e m m e .
En outre, i l at.tribue :I la femme mari¨¦e l a g e s t i o n i n d ¨¦ p e n d a n t e d e s e s b i e n s .
C ¡¯ e s t p o u r q u o i , h o r m i s l e s f e m m e s m ¨¨ r e s d e f a m i l l e et celibataires ou veuves,
e t c e l l e s q u i o n t u n ¨¦ p o u x ¨¤ t r ¨¨ s f a i b l e r e v e n u , t o u t e s l e s femmes ¨¦ v o l u a n t
dans ce secteur, qu¡¯ell.es soient mareyeurs, detaillantes ou transformatrices,
utilisent leurs revenus de fa?on autonome. C¡¯est ainsi qu¡±elles contribuent
p o s i t i v e m e n t ¨¤ l ¡¯ ¨¦ c o n o m i e n a t i o n a l e .
44 - ACHAT ET CONSTRUCTION DE MAISON
Beaucoup cie femmes aiment acheter et construire des maisons. C¡®est
pourquoi, parmi les 20 femmes-mareyeurs rencontr¨¦es, 18 (soit 90 %1 sont
propri¨¦taires de mai sons et certaines d¡¯entre elles en ont 2, 3 ou 4. Chez les
d ¨¦ t a i l l a n t e s , l e s 50 % il00 femmes1 ont achet¨¦ et const~ruit leurs propres maisons
ou ont construit des b?timents chez leurs maris. g¨¦&raleme.nt pour leurs fi 1s.
Parmi les transformatrices, 22 (soit 11 %) de notre Qchantillon poss¨¨dent des
maisons qu¡¯elles ont achet¨¦es avec les revenlus tir¨¦s de leurs activit¨¦s.
Ceci montre combien ces femmes sont capables de g¨¦rer elles-m¨ºmes
leurs capitaux. Si certaines ont acquis des maisons pour eviter le loyer, d¡¯autres
ont investi dans les b?timents pour en tirer profit avec la 1CtCatiOn.
45 - AUGMENIATION UU NIVEAU DE VIE FAMILIALE
Quel que soit le revenu du mari et 1¡± importance de la d¨¦pense&
journali¨¨re,
la tradition s¨¦n¨¦galaise veut que la femme qui a les moyens apporte
toujours sa contribution, Ce princfpe, accept¨¦ et appliqu¨¦ par toutes les serr¨¦-
-
galaises, est respect¨¦ par les ,vendeuses de poisson. C¡¯est ainsi que, chez les
femmes de ce secteur, le poisson consomm¨¦ est, non Seulem#ent de qualit¨¦ et
d¡¯ esp¨¨ce recherch¨¦es, maisraussi il est fourni gratuitement par la ferrme vendeuse, .

L a c o n t r i b u t i o n d e l a f e m m e e s t b e a u c o u p p l u s marqu¨¦e-dans le
cas o¨´ le mari est ch?meur ou petit salari¨¦. L ¨¤ , e l l e s u p p o r t e l a m o i t i ¨¦ d e s
depenses journaliores, m ¨º m e p l u s . S i e l l e e s t v e u v e , e l l e a s s u r e l ¡¯ e n t r e t i e n
et la nourriture de sa famille. Dans ces deux cas, la plus grande partie du
revenu de la femme sert ¨¤ l¡¯achat de biens de consownation primaires. Seul
l¡¯argent ¨¦pargn¨¦ dans les tontines (II est utilis¨¦ pour la satisfaction des
besoins personnels.
46 - FINANCEMENT DE PELERINAGE A LA.mECQUE
Sur les ferfmes-mareyeurs
que nous avons eu ¨¤ rencontrer, ¡®11 ont
dej¨¤ et¨¦ a u x L i e u x S a i n t s d e l ¡¯ I s l a m . C e r t a i n e s d¡¯entres elles y ont ¨¦t¨¦ 2 OU
3 fois, ou y ont envoy¨¦ leurs ¨¦poux ou des parents. Chez les d¨¦taillantes,
59 ont effectu¨¦ ce pel¨¦rinage et 23 chez les transformatrices. Ceci d¨¦montre,
u7e fois de plus, les disparit¨¦s de revenus entre les femmes des diff¨¦rents
sous-secteurs de la commercialisation.
47- - APPORTS DE PROTEINES DANS LES REGUJNS ~ELDIGNE~S DES COTES
-
Dans les r¨¦gions int¨¦rieures, l e s p o p u l a t i o n s rurales consomment
t r ¨¨ s p e u d e v i a n d e e t d e p o i s s o n frais, en raison de leurs faibles revenus
mon¨¦taires et des difficult¨¦s de p¨¦n¨¦tration du poisson frais facilement
p¨¦rissable dans les zones ¨¦loign¨¦es, Elles sont, de ce fait, aliment¨¦es en
prot¨¦ines animales par les transformatrices de poisson, Cet apport en prot¨¦ines
contribue ¨¤ l¡¯¨¦quilibre de leur alimentation constitu¨¦e essentiellement de
c¨¦r¨¦ales et de l¨¦gumes.
Mise ¨¤ part l¡¯importance des prot¨¦ines apport¨¦s dans l¡¯alimentation,
le poisson transforme r¨¦pond parfaitement au gofit des consommateurs de l¡¯int¨¦rieur
et est vendu bon march¨¦ par rapport aux autres produrts, La conservatnon ne pose
aucun probl¨¨me.
(11 T o n t i n e s : groupement de personnes qui cotisent ¨¤ chaque ¨¦ch¨¦ance et
versent l¡¯argent cotis¨¦ aux membres ¨¤ tour de r61e

48 - AUTRES EFFETS INDUITS
Une part tr¨¨s importante du revenu des femmes est d¨¦pens¨¦e dans
d e s c ¨¦ r ¨¦ m o n i e s f a m i l i a l e s . C h e z l e s l¨¦bous e t l e s walo-walo, le jour d u b a p t ¨º m e
de l¡¯ain¨¦ de leurs fils, elles d¨¦penses entre 200 000 et ¡¯ 000 000 de frs CF¡¯A,
Cet argent leur vient des "M60&1yQn"l1) con?tI:j runique¡¯men t: pour de parsi 1 les
occasions m
Cette pratique ne favorise pas le d&eloppement ¨¦conomique et
social de la nation. C¡¯est pourquoi, les hommes de Hann-Plage (quartier des
walo-walo) ont d¨¦cid¨¦ de supprimer les c¨¦r¨¦monies famil.lal.es afin d¡¯6viter
l e s g a s p i l l a g e s q u i e n d ¨¦ c o u l e n t .
Les femmes se servent aussi de leurs b¨¦n¨¦fices pour acheter des
bijoux en or, de beaux v@.tements, des meubles pour :leurs chambres, surtout quand
e l l e s o n t d e s CO-¨¦pouses.
49 - CONCLUSION
Tous les effets induits d¨¦montrent combien le r?le des femmes est
d¨¦terminant dans le secteur de la commercial:sati.on des produits de la p¨ºche.
En effet, elles peuvent, par ce biais, avoir une ind¨¦pendance financi¨¨re totale
tout en aidant leurs maris dans l¡¯entretien ~?t: 1.a nourrj:ture de leurs famil:!es,
Elles contribuent, d¡¯ une fa?on progressive, au d¨¦veloppement de la p¨ºche et de
l¡¯¨¦conomie nationale en diminuant 1.e chamage I-i important dans la r¨¦gion du Cap-
Vert. Gr?ce ¨¤ leurs activit¨¦s, les populations ¨¦loign¨¦es parviennent ¨¤ recevoi r
un produit azot¨¦ riche en prot¨¦ines et indispensable ¨¤ l ¡°alimentation humaine.
I I 1 "M6otiyed
: presque une tontine, mais ici on ne COtiSe que si un membre
a u n e cer¨¦monie familiale.

49
5 - CONCLUSION
51 - DIAGNOSTIC DES ACTIVITES DE FEMMES
Les probl¨¨mes rencontr¨¦s sont assez diff¨¦rents chez les vendeuses
de produits frais et chez les transformatrices.
Pour les vendeuses de produits frais, le probl¨¨me principal r¨¦side
dans la conservation., A notre connaissance, aucun march¨¦ de la r¨¦gion du Cap-Vert
ne dispose de chambre frigorifique pour le stockage du poisson.
Aussi bien pour les mareyeurs que pour les d¨¦taillantes, les produits
sont conserv¨¦s ¨¤ l¡¯aide d¡¯une certaine quantit¨¦ de glace (toujours inf¨¦rieure¨¤ 1~
moyenne1 concass¨¦e dans des paniers. Le produit est ensuite couvert de b?che et
c ¡¯ e s t t o u t .
Etant donn¨¦ les conditions climatiques du pays, caract¨¦ris¨¦es par une
chaleur presque constante, elles ne parviennent jamais, ou du moins, parviennent
tres rarement 2 vendre un produit pendant plus de trois jours apr¨¨s sa capture.
G¨¦n¨¦ralement, apr¨¨s une journ¨¦e de travail, le poisson invendu est rejet¨¦ ou
livr¨¦ aux transformatrices ouusines de fabrique de farine de poisson. Ces dernie rs
les ach¨¨tent ¨¤ un prix n¡¯atteignant m¨ºme pas leur co?t d¡¯achat. Ceci constitue
de v¨¦ritables pertes chez les vendeuses de produits frais. C¡¯est ce qui pousse
ces femmes ¨¤ se lancer dans certaines pratiques frauduleuses consistant, soit ¨¤
m¨¦langer des produits bien frais ¨¤ des produits de mauvaise qualit¨¦, soit de les
asperger de sable de plage pour faire croire qu¡¯ils viennent d¡¯¨ºtre p¨ºch¨¦s.
Les d¨¦taillantes des march¨¦s secondaires de poisson se plaignent
contre une pratique injuste de certaines mareyeurs qui, si leur chargement reste
invendu jusqu¡¯aux environs de 9 heures et demie ¨¤ 10 heures, font le tour de ces
march¨¦s pour les vendre aux m¨¦nag¨¨res.
Cet apport de poisson va nettement diminuer les prix pratiqu¨¦s par
les d¨¦taillantesou parfois m¨ºme bloquer leurs transactions.
Les transformatrices, quant ¨¤ elles, rencontrent des probl¨¨mes ¨¤
tous les niveaux.

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50
S u r t o u s l e s c e n t r e s v i s i t ¨¦ s , l e s f e m m e s o n t tiwoqu¨¦ d e s p r o b l ¨¨ m e s
d¡¯approvisionnement en mati¨¨re Premiere. En e.ffet, comme !a mati¨¨re premi¨¨re
e s t c o n s t i t u ¨¦ e , en grande partie, par les invendus du march¨¦, il est ¨¦vident.
qu¡¯elle va d¨¦peindre de la demande en poissons frais s A:insi D si la quantit¨¦
mise en vente est inf¨¦rieure ou ¨¦gale ¨¤ la demande (ce q1.12 arrive souvent),
les transformatrices n¡¯auront pas de mati¨¨re premi¨¨:re.
Cet ¨¦tat de fait a ¨¦t¨¦ ¨¤ l¡¯origine d¡¯ une certtaine irr¨¦gularit¨¦ dans
les activit¨¦s: de transformation artisanale o
La nature de leurs mat¨¦riels d¡¯¨¦quipement est souvent d¨¦plorable.
A l ¡¯ e x c e p t i o n d e s saurisseuses d e m¨¦tika q u i Iont d e s fc>,Jt-sB a u c u n e d e s trans-
formatrices ne travaille avec un mat¨¦riel ad¨¦quat. Le fumage des produits
s¡¯effectue ¨¤ m¨ºme le sol, Les claies de s¨¦chage, construites par les femmes elles
m¨ºmes, n¡¯offrent aucune garantie de s¨¦curitg. D¡±ailleurs, durant notre enqu¨ºte,
il nous est arriv¨¦ de voir une claie con,tenant plus de 40 kg de produits tomber
¨¤ terre.
Apr¨¨s le traitement, le stockage des produits constitue un autre
s o u c i . Parmi les centres que nous avons visit¨¦s, pas un seul ne dispose de
chambres ou m¨ºme de hangars de stockage des produits. Le :soir, et en hivernage,
les produits sont tout simplerwn,t couverts de b?che ou de toiles imperm¨¦ables
qui sont rarement en bon 6tat.
Les cons¨¦quences d¡¯une telle partique ne peuvent ¨ºtre que d¨¦sastreuses :
- r¨¦hydratation des produi.ts s¨¦ch¨¦s et parfois m¨ºme d¨¦gradation,
- cas de vols tr¨¨s d¨¦plorables.
Les cas de vol sont tr¨¨s fr¨¦quents. D¡¯apr¨¨s les femmes, les voleurs sont des gens
v¨¦hicul¨¦s qui sortent la nuit et font d¡¯¨¦normes ravages. C¡¯est ainsi qu¡¯¨¤ Rufisque,
on nous a parl¨¦ d¡¯un vol de 50 sacs de ycldd, ¨¤ MEIao, 30 sacs ont ¨¦t¨¦ emport¨¦s.
A Yoff, entre 1981 et 1983. deux cas de vol de camion [de produits ont ¨¦t¨¦ constat¨¦s.
Le probl¨¨me de l¡¯¨¦coulement des produits n¡¯est pas moins redoutable
que les autres. Les acheteurs viennent rarement s¡¯approvisionner sur place. Nais, *
d¨¨s qu¡¯ils sont l¨¤, les femmes press¨¦es de lib¨¦rer leurs claies se livrent 21 une
1 .
v¨¦ritable concurrence, chacune voulant vendre ses produits avant les autres. C¡¯est
.
pourquoi,
les mareyeurs profitent de cette situation pour proposer des bas prix
¡¯
que les femmes sont oblig¨¦esd¡¯accepter. Mieux, ces mareyeurs ne paient jamais au
I
comptant.
e

5)
Sans aucune garantie, les mareyeurs viennent enlever des quantit¨¦s
consid¨¦rables et promettent de payer apr¨¨s l¡¯¨¦coulement. Dans beaucoup de cas,
non seulement ils ne reviennent pas, mais vork refaire la m¨ºme chose dans un
autre centre ou une autre r¨¦gion. Parfois m¨ºme, s¡¯ils reviennent, ils ne paient
p a s t o u t ¨¤ l a f o i s . Ils avancent une partie de l¡¯argent et enl¨¨vent encore
d¡¯autres quantit¨¦s de produits.
Aussi bien au niveau de la vente des produits frais qu¡¯¨¤ celui de
la transformation artisanale, l ¡¯ h y g i ¨¨ n e e s t tr¨¨s d ¨¦ f e c t u e u s e . C e c i dtscoule d¡±un
manque d¡¯¨¦ducation et d¡¯information sur les principes de base de l¡¯hygi¨¨ne
alimentaire.
52 - SOLUTIONS PRECONISEES
L¡¯installation de chambres frigorifiques dans les march¨¦s devait
t?tre envisag¨¦e pour l¡¯am¨¦lioration de< la qualit¨¦ des produits, le revenu des
vendeuses et la r¨¦gularit¨¦ de l¡¯offre en poisson, On pourra imposer ¨¤ chaque
mareyeur la location d¡¯un compartiment pour la conservation de ses produits.
Il serait souhaitable d¡¯aider les mareyeurs-¨¤ acc¨¦der au cr¨¦dit
pour le renouvellement du mat¨¦riel roulant, actuellement tr¨¨s v¨¦tuste. L¡¯acqui-
sition de v¨¦hicules isothermes pourrait am¨¦liorer la qualit¨¦ du poisson et
permettre la p¨¦n¨¦tration du poisson frais dans les r¨¦gions ¨¦loign¨¦es.
La cr¨¦ation d¡¯un march¨¦ de gros du poisson, hors du centre de la
v i l l e , va obliger les mareyeurs, si on leur interdit l¡¯acc¨¨s de tout autre march¨¦,
¨¤ n e p l u s g ¨º n e r l ¡¯ a c t i v i t ¨¦ des d¨¦taillantes
par la diminution des prix ou-¡®le
blocage des ventes sur les march¨¦s secondaires.
En ce qui concerne les transformatrices, la meilleure solution aux
probl¨¨mes serait une organisation en coop¨¦rative (dans beaucoup de centrej¡¯ on
parle d¡¯ailleurs de ce projet de coop¨¦ratives). Ceci pourra les aider ¨¤ r¨¦soudre
leurs probl¨¨mes d¡¯approvisionnement, d¡¯¨¦quipement et de commercialisation des
produits.

Pour un respect de l¡¯hygi¨¨ne et de la salubri tG des produits mis
en vente, et pour une application du COcff2X U.&tn&&Wti ( 13, nous lan?ons un
vibrant appel aux animateurs de l¡¯¨¦mission ¡°IXSSCl--PECHF¡± pour qu¡¯ une partie
de leur programme soit orient¨¦esur la technologie des produits de la p¨ºche,
l¡¯initiation de la population sur certaines normes de 1 ¡®hygi¨¨ne alimentaire.
Ceci portera aussi sur le traitement, le conditionnement, le stockage et la
manipulation des produits,, de la pirogue du p¨ºcheur jusqu¡¯ ~II panier du
consommateur.
(?I c¡¯est une ¨¦manation des organes techniques de I¡¯nNi que sont la FAO et
1¡¯OMS. Ce code d¨¦finit, dans ses moindres d&tai ls, ce que doit ¨ºtre une
production alimentaire essentiellement au plan de l¡¯hygi¨¨ne et. de la
salubrit¨¦ [hygi¨¨ne de la mati¨¨re premi¨¨re, hygi¨¨ne de l¡¯¨¦quipement et
d e s i n s t a l l a t i o n s , hygi¨¨ne de la manipulation, hygi¨¨ne du personnel, etc.)
.
I
,

- B 1¡¯ l3 C 1 0 G¡±R¡±A P¡±H I E -
BLACHE, CADENAT, STAUCH, 1970
Faune tropicale - Cl¨¦s de d¨¦termination des,ptiissons
de mer signal¨¦s dans l'Atlantique oriental.
ORSTOM, XVII
Paris
.
CORMIER, M.t., 1981
Le march¨¦ aux poissons de la Gueule-Tap¨¦e ¨¤ Dakar
Arch. CRODT
65-90 p$ges
DURANU, M.H., 1981
Aspects socio-¨¦conomiques de la transformation du
poisson de mer au S¨¦n¨¦gal
Arch. CRODT-#3
95 pages
KEBE, M., 1981
Approvtsionnement en poisson de la r¨¦gion du Cap-Vert
CRODT+ bs. u\\p $4
/ '
37 pages. ,,
. .; '1. r; i i d:'. :, .i :- .<
^( ., >/, , :. _?,
SECRETARIAT D'ETAT A
A PECHE MARITIME, 1980
Plan d'action de la p¨ºche s¨¦n¨¦galaise - I¨¨re phase-
Diagnostic,

rapport d¨¦finitif
Tome 2 : Analyse du secteur
SCET-InternationaltSDBED.