189 E T U D E D U Z O O P L A N C T O N C O T...
189
E T U D E D U Z O O P L A N C T O N C O T I E R
4 E T D E S O N
UTILISATICN
P A R L E S J U V E N I L E S D E P O I S S O N S P E L A G I Q U E S
C O M M E S O U R C E D E N O U R R I T U R E
Mayra GAERTNER MED I NA
I N T R O D U C T I O N
Dans le cadre du programme ¡°Environnement de la petite c?te¡±, une ¨¦tu-
de du zooplancton a ¨¦t¨¦ entreprise en f¨¦vrier 82.
Au pr¨¦alable l¡¯¨¦cologie du plancton avait ¨¦t¨¦ ¨¦tudi¨¦e par SEGUIN (1966),
les variations saisonni¨¨res de la biomasse par TOURE (1971)) ceci poi-ar les
eaux s¨¦n¨¦galaises.
Les buts de ce travail sont d¡¯une part l¡¯¨¦tude des variations spatio-
temporelles des esp¨¨ces les plus repr¨¦sentatives du milieu (?i partir de mars
1982), et d¡¯autre part des relations trophiques existant entre le zooplanc-
ton et quelques esp¨¨ces de poissons p¨¦lagiques (depuis mai 1982).
La zone d¡¯¨¦tude se situe entre le Cap Vert et la Somone, de la c?te ¨¤
l¡¯isobathe de 50 m.
1 .
M E T H O D O L O G I E
E X P E R I M E N T A L E
1.1. SELECTIVITE DU FILET
Durant le mois de mars 1982, des ¨¦chantillons de zooplancton provenant de
six stations situ¨¦es sur des fonds de 20 m (Fig. 1) (1) ont ¨¦t¨¦ analys¨¦s.
-I_--
-
- -
a
-
-
(1) Pr¨¦l¨¨vements fournis par C. SERET.

190
A chaque station, des traits obliques ont ¨¦t¨¦ effectu¨¦,8 au moyen de quatre
filets de mailles diff¨¦rentes : 100, 355, 500 et 1 OOC microns.
Afin de comparer les prises des filets, les organismes sont plac¨¦s dans
une cuve de Dollfus, puis identifi¨¦s et d¨¦nombr¨¦s sous une loupe binoculaire.
Les ¨¦chantillons au sein desquels lies individus ¨¦taient peu nombreux ont
¨¦t¨¦ recens¨¦s en totalit¨¦ (g¨¦n¨¦ralement ceux provenant des traits du filet de
1000 microns) ; ceux de densit¨¦ importante ont fait, au contraire, l¡¯objet
d¡¯un sous-¨¦chantillonnage.
En vue de comparer les distributions de fr¨¦quences de tailles des prises
des diff¨¦rents filets, on a mesur¨¦ les C#ent premiers individus rencontr¨¦s dans
la cuve.
i
1.2. STRATEGIE D¡¯ECHANTILLONNAGE
Onze zones ont ¨¦t¨¦ ¨¦tablies entre le Cap Vert et la Somone en tenant comp-
te de la situation des upwellings d¨¦crits ant¨¦rieurement (TOURE, comm. pers.),
du gradient de profondeur et d¡¯un ¨¦ventuel gradient Cap Vert-Somone. Pour tenir
compte de l¡¯h¨¦t¨¦rog¨¦n¨¦it¨¦ g¨¦ographique d¡¯e l¡¯aire d¡¯¨¦tude, nous avons d¨¦finides
strates appartenant ou non B un secteur d¡¯upwelling (Fig. 2). Chaque zone a ¨¦t¨¦
divis¨¦e & son tour en 16 sous zones (de 10,s milles de c?t¨¦), dont trois sont
tir¨¦es au sort et seront appel¨¦es stations (¨¦chantillonnage al¨¦atoire simple -
EAS - dans chaque strate) .
Pour effectuer cette ¨¦tude, un seul filet de 355 fl muni d¡¯un flowmeter a
¨¦t¨¦ utilis¨¦. Les traits obliques ont une dur¨¦e de 5 Zi 8 mn pour une vitesse du
bateau de ¡®2 noeuds. Tous les ¨¦chantillons ont ¨¦t¨¦ mis dans des flacons de 5OOml
et fix¨¦s avec du formol ¨¤ 5 X. La temp¨¦r.ature de surface a ¨¦t¨¦ not¨¦e.
Au laboratoire l¡¯¨¦chantillon a ¨¦t¨¦ fractionn¨¦ B l¡¯aide d¡¯une bo?te de Moto-
da pour obtenir un aliquote, lequel sera mis dans une cuve de Dollfus afin d¡¯i-
dentifier et de d¨¦nombrer les organismes sous la binoculaire.
Une foisla strat¨¦gie d¡¯¨¦chantillonnage d¨¦finie-, les pr¨¦l¨¨vements de ZOO-
plancton ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦s chaque mois en saison chaude et tous les 15jours pen-
dant la p¨¦riode d¡¯upwelling en utilisant deux filets (100 et 355 p).
1.3. ANALYSE DES CONTENUS STOMACAUX DES POISSONS
Parall¨¨lement a l¡¯¨¦tude du zooplancton, une analyse des r¨¦gimes alimentaires
des juv¨¦niles de poissons a ¨¦t¨¦ faite.
Cette ¨¦tude mensuelle porte sur les contenus stomacaux des juv¨¦niles de
Sardinella eba et S. aurita p&h¨¦s a la senne de plage, ainsi que sur d¡¯autres¡¯
juv¨¦niles de poissons suffisamment abondants pour ¨ºtre ¨¦chantillonn¨¦s, et moins
r¨¦guli¨¨rement sur des adultes des deux esp¨¨ces de sardinelles p¨ºch¨¦s 3 la senne
tournante.
Au laboratoire, les poissons sont mesur¨¦s (longueur ¨¤ la fourche et ouver-
ture de la bouche), les estomacs sont pr¨¦lev¨¦s et conserv¨¦s dans du formol ¨¤ 5X..
Lors de l¡¯¨¦tude le contenu de l¡¯estomac lest vers¨¦ dans une cuve de Dollfus,
puis observ¨¦ sous une loupe binoculaire. Les cent premi¨¨res proies observ¨¦es
¨¦taient mesur¨¦es ; dans un premier temps sans tenir compte de l'esp¨¨ce puis P~US
tard en tenant compte du groupe taxonomique.

191
2 .
R E S U L T A T S
2.1. ETUDE DU PLANCTON
2.1.1. S¨¦lectivit¨¦ des filets
Les fr¨¦quences de tailles pour des classes de 400,um sont rapport¨¦es dans
le tableau 1. Pour chaque type de filet, les donn¨¦es des 6 stations ont bt¨¦ re-
group¨¦es en un seul histogramme (Fig. 3). On remarque que pour le premier filet
(1OOym) les petites classes de tailles ont des forts effectifs, surtout la 2;
alors que pour le filet de 355 prn la 4 pr¨¦domine. Les filets de 500 et IOOO~m
pr¨¦sentent une distribution unimodale ax¨¦e sur cette m¨ºme classe¡¯bien que moins
importante que pr¨¦c¨¦demment.
2.1.2. Strat¨¦gie d¡¯¨¦chantillonnage
Une analyse factorielle en composantes principales a ¨¦t¨¦ effectu¨¦e (2)
sur les 19 taxons-variables les mieux repr¨¦sent¨¦s (Tableau 2), et sur 32 sta-
tiens, Le tableau d¡¯abondance, correspondant aux comptages a ¨¦t¨¦ soumis 2 une
transformation log (X+l). Sauf pour les zones 2 et 5 o¨´ il existe une grande
variabilit¨¦ entre les stations (Fig. 4), l¡¯homog¨¦n¨¦it¨¦ des zones est visualis¨¦e
par la proximit¨¦ des stations d¡¯une zone donn¨¦e. Les stations 10 et 11 n¡±ont
pas ¨¦t¨¦ prises en compte pour cette analyse, ¨¦tant ¨¦chantillonn¨¦es a une date
diff¨¦rente des autres. Si l¡¯axe 1 (32,77 % de la variante totale) para?t ¨ºtre
un facteur ¡°¨¦loignement de la c?te¡±, le troisi¨¨me (12,84 X de la variante totale)
s¨¦pare les stations du Cap Vert (6 et 3 un degr¨¦ moindre la 7) de celles de la
Somone (8 et 9) ,
2.1.3. Indices de diversit¨¦
Pour conna?tre la structure des peuplements zooplanctoniques et voir com-
ment ceux-ci varient, un indice de diversit¨¦ a ¨¦t¨¦ calcul¨¦ ; l¡¯indice de
SBANNON qui donne une information sur les distributions des effectifs des es-
p¨¨ces trouv¨¦es (Tableau 3) (BINET et al., 1972, DAGET, 1979 at FRONTIER, 1981),
nous para?t le plus ad¨¦quat. Sa formulation est :
b
1 1s
p i log2 p i
. z
1 " 1
(bits/individu)
.
avec pi = 7 , la probabilit¨¦ de trouver une esp¨¨ce ;
s = nombre total des esp¨¨ces.
Cet indice montre l¡¯¨¦tat d¡¯¨¦volution d¡¯une communaut¨¦ ; par exemple si nous
sommes en pr¨¦sence d¡¯une bioc¨¦nose vieille ou, au contraire, d¡¯un peuplement
jeune (pauvre en diversit¨¦) en train d¡¯¨¦voluer.
Les valeurs mensuelles par stations ont ¨¦t¨¦ calcul¨¦es (Fig. 5) pour les deux
types de filet (100 et 355 prn) .
Au mois de juin (o¨´ il y a eu des pr¨¦l¨¨vements) la diversit¨¦ est la plus
faible et co?ncide avec le d¨¦but de la saison chaude sal¨¦e.
- Pour le filet de 1OOpm on peut remarquer une diminution de la diversit¨¦
pour les stations c?ti¨¨res 1,2,3,4 et 5 durant octobre.
-----
-a-
.--
(2) Programme informatique ¨¦crit en langage Genstat par F. LALOE sut
IBM 4331 du CRODT.

. ..---
-----
* y..¡°IIII-------
---<_
..__.

..--

-¡°-.-

-~.-
192
- Pour le filet de 355pm, les stations 3,4,5,7 et 8 connaissent un ph¨¦no-
m¨¨ne identique mais en novembre ; cela col?ncide avec la saison de transition
OB les eaux froides commencent 1 envahir ce secteur (TOUR, comm.pers.).
Les stations du large (10 et 11) ont des valeurs indiciaires plus ¨¦lev¨¦es
et plus stables que celles qui sont voisines de la c?te. Pour le filet de 100~.
cette stabilitb appara?t pour les stations 6,7,8,10 et 11.
2.1.4. Discussion
- Dans l¡¯¨¦tude de la s¨¦lectivit¨¦ des filets, celui de IOOpm pr¨¦sente une
distribution bimodale donn¨¦e par les 2¨¦me et 4¨¨me classes de tailles ; le pre-
mier pic est repr¨¦sent¨¦ par des petits organismes comme Oithona nana (Fig. 3)
ou par des ju&niles d¡¯Oncaea sp, le second par des Paracartia grani. Le filet
de 355 p a une distribution unimodale caract¨¦risge par l¡¯importance de la
classe 4 ¨¤ laquelle appartiennent les P. grani.
-
-
- Dans la strat¨¦gie d¡¯¨¦chantillonnag:e, nous avons mis en ¨¦vidence un gra-
dient c?te-large (de 0 ¨¤ 25 m de profondeur), et nous supposons qu¡¯il existe
aussi pour la profondeur de 50 m (stations 10 et 11). En plus si nous avons
observ¨¦ un facteur g¨¦ographique Cap Vert-Somone pour les stations 6,7 et 8-9
nous ne l¡¯avons pas observ¨¦ pour les stations c?ti¨¨res. Cela est peut ¨ºtre d?
B la saison froide (homog¨¦n¨¦it¨¦ sur la couche superficielle des 5-8 m).
- Malgr¨¦ le fait que pour l¡¯indice de diversit¨¦ nous n¡¯avons pas encore un
cycle annuel complet, nous pouvons observer qu¡¯il fluctue avec l¡¯¨¦volution des
masses d¡¯eaux.
Au d¨¦but de l¡¯arriv¨¦e des eaux chaudes sal¨¦es (en juin) il atteint sa va-
leur la plus faible, il ne redescend que pour les mois de novembre-d¨¦cembre
qui correspondent B l¡¯arriv¨¦e des eaux froides (TCURE, comm. pers.).
Nos observations sur les hautes valeurs de l¡¯indice de diversit¨¦ pour les
stations du large (10 et 1.1) concordent avec celles de BINRT et al. (1972) ef-
fectu¨¦es au Congo.
2.1.5. Conclusion
Dans la premi¨¨re partie de cette ¨¦tude nous pouvons conclure :
S¨¦lectivit¨¦ I le filet de 100ym est le seul a capturer de petits organismes
( c l a s s e 2). ; quant ¨¤ la classe 4 c¡¯est la plus abondante avec les trois autres
filets mais c¡¯est le filet de 355,um qui l¡¯¨¦chantillonne le mieux. Aussi avons
nous retenu les filets de 100 et 355pm.
Strat¨¦gie d¡¯¨¦chantillonnage : un facteur ¡°¨¦loignement d.e la c?te¡± a ¨¦t¨¦
mis en ¨¦vidence, ainsi qu¡¯un autre plus g¨¦ographique ¡°Cap Vert-Somone¡±, mais
ici seulement pour les stations qui ne sont pas c?ti¨¨res (6,7,8-g). Pour tenir
compte de ces deux gradients nous avons donc gardb les onze zones d¡¯¨¦chantillon-
nage.
Indices de diversit¨¦ : le suivi mensuel des communaut¨¦s zooplanctoniques
montre deux p¨¦riodes de renouvellement des populations en 9tui.n et oc tabre.-
novembre , ph¨¦nom¨¨ne surtout marqu¨¦ pour les gros individus (comparaison avec
le filet de 355,um). Pour les petits organismes (avec le filet de 100~) la
transition d¡¯octobre-novembre n¡¯appara?t ¡®pas aux stations 7,8,10 et 11.
Pour¡¯cette premi¨¨re ¨¦tude, l¡¯absence pour le moment d ¡®un cycle annuel cm-
plet nous limite dans la bonne exploitation de nos donn¨¦es, L¡¯ach¨¨vement de ce
cycle d¡¯une part, une analyse d¨¦taill¨¦e des variatians spatio-temporelles des
.

193
esp¨¦ces les plus repr¨¦sentatives d¡¯autre part, nous permettra de mieux cerner
l¡¯¨¦cosyst¨¨me compos¨¦ par le zooplancton de la ¡°petite c?te¡± du S¨¦n¨¦gal et ainsi
de le comparer avec des ¨¦cosyst¨¨mes similaires mais dont les variations sai-
sonni¨¨res sont invers¨¦es, comme celui du Congo.
2.2. LE REGIME ALIMENTAIRE DES POISSONS
Plusieurs auteurs ont dgja abord¨¦ le probl¨¦me qui se pose sur le choix de
diff¨¦rentes proies en particulier pour les sardinelles adultes (BARTH, 1970 ;
DIA, 1972 ; PHAMTHUOC et al., 1973 ; NIELAND, 1976 ; BOELY, 1979), et pour les
larves de clup¨¦ides et d¡¯autres poissons (ARTEIUR, 1976) ; mais zuLcun travail
n¡¯avait ¨¦t¨¦ ef$ectu¨¦ sur les juv¨¦niles ce qui nous a incit¨¦ a porter un effort
particulier sur ces derniers.
L¡®analyse des contenus stomacaux de juv¨¦niles de S. eba et.S. aurita et
L
3
moins r¨¦guli¨¨rement des adultes de ces deux esp¨¨ces a et¨¦ realis¨¦e¡¯ afin de voir
s¡¯il y avait des changements dans leur r¨¦gime alimentaire en fonction des va-
riations des communaut¨¦s planctoniques. Nous avons cependant ¨¦tendu cette ¨¦tude
¨¤ des juv¨¦niles de poissons abondants dans la capture lors de l¡¯¨¦chantillonnage,
par exemple Engraulis encrasicolus, Scomber Japonicus, Trachiurus trecae,
Diplodus bellotti et Brachydeuterus auritus.
2.2.1. Abondances relatives des proies (Fig. 6)
A. Pour S. eba et S. aurita (19 cm de longueur CI la fourche (Lf).
Les premiers r¨¦sultats portant sur des ¨¦chantillons pr¨¦lev¨¦s de juin Zi sep-
tembre, permettent de mettre en ¨¦vidence l¡¯importance des cop¨¦podes qui cons-
tituent environ 77 % du zooplancton ing¨¦r¨¦ ; avec notamment 0. nana (38 a 44 %) e
B. Pour S. eba > 19 cm
Nous n¡¯avons eu des pr¨¦l¨¨vements qu¡¯aux mois de mai et d¡¯ao?t. On peut ob-
server que les cop¨¦podes sont l¨¤ aussi importants ; ils forment 84 X du zoo-
plancton total, avec le groupe Calanoida (66 X), nettement sup¨¦rieur aux autres
groupes, repr¨¦sent¨¦ surtout par Paracartia grani (60 %).
C. Pour les juv¨¦niles d¡¯autres poissons
Engraulis encrasicolus (juin-juillet) : les contenus stomacaux se distin-
guent par une grande abondance des larves des cirrip¨¦des,73 X, tandis que les
cop¨¦podes ne constituent que 24 % des proies dont 19 X pour 0. nana
Scomber j aponicus (juin) : les cop¨¦podes totalisent 67 % des proies bien
r¨¦partles entre ; le groupe calanoida (33 X dont 22 X pour P. grani), 0. nana
(20 X) et les larves des cirrip¨¦des (22 %).
Trachiurus trecae (juillet) : les cop¨¦podes repr¨¦sentent 92 % des proies,
avec 45 % pour les Harpacticoida et 21 % pour P. grani.
Diplodus bellottii (aoQt) : le groupe le plus abondant est celui des Barpac-
ticoida qui atteignent 89 X des proies.
Brachydeuterus auritus (septembre) : 78 % pour les cop¨¦podes qui sont. sur-
tout repr¨¦sent¨¦s par p. grani (55 x), les larves des cirrip¨¦des (9 Y) et les
crustac¨¦s (9 X).

-
-..m-
*^-*--IIU--.l<l
--e*¡°¡±
<,,..,---
~ ---,_
__-
. ¡°^.-.._-..--..--~~~
~
194
2.2.2. Distribution de frikyences de tailles des ¡®proies
-w
Quelles sont les tailles des proies utilis¨¦es par les diff¨¦rentes esp¨¨ces
jeunes et adultes 1
Pour r¨¦pondre 3 cette question,
les pourcentages des effectifs totaux trouv¨¦s pour chacune d¡¯entre elles ont
¨¦t¨¦ calcul¨¦s (Tableau 4).
La repr¨¦sentation graphique de ces m¨ºmes donn¨¦es (Pig. 7), montre que :
A. S. eba et S. aurita juv¨¦niles : les proies ont 1.a &me distribution de
fr¨¦quencx taineS(caractkis¨¦e par ordre dbcroissant d¡¯importance, par
les classes 3d2 et 4) laquelle est tr& proche de celle des captures du filet
de lOOJ/m (3,i,4 et 5).
B. Pour 8. eba, 19 cm, les proies ont une distribution des classes de
taille diffkente et l¡¯¨¦ventail des tailles est plus large. On trouve surtout
les classes 3 et 4 suivies des classes 5,6,7,2 et 8 ; tandis que dans le milieu
(filet de 355pm), ce sont les classes 5,6 qui dominent, suivies des classes 4,
7 et 3.
On peut donc dire que les juv¨¦niles de sardinelles se limitent ¨¤ 2 OU 3
classes de taille (3,2 et 4) de proies qui sont nettement sup¨¦rieures en abon-
dance par rapport aux autres. Tandis que chez les ¡°grosses sardinelles¡±, seules
les proies trop petites ou trop grosses ne sont pas recherch¨¦es.
C. Pour les autres esp&es de poissons (Fig. 8) :
E. en,crasicolus s¨¦lectionne les classes 4,3 et 5 ; T. trecae et D. bellottif
choisissent lam¨ºme distribution de fr¨¦quewe de taille de.m(4,5,3 et 6) l
Chez ¡®S. tritor et B. auritus la taille des proies s¡¯¨¦tend de¡¯ la classe 2 ¨¤ la 7.
Les especes p: E. encrasicolus, T. trecae et D. bellott¨¹ entrent en comp¨¦ti-
tion pour le choix de la taille de la nourriture avec les juv¨¦niles de S. eba
et S. aurita. Tandis que B. auritus, bien que repr¨¦sent¨¦ par des individus de lou-
gueur identique Zi ceux des pr¨¦c¨¦dentes esp¨¨ces, et S. tritor (le seul qui soit
diff¨¦rent en taille) se distinguent des esphces pr¨¦c¨¦dentes par une amplitude de.
choix plus vaste.
2.2.3. L¡¯indice d¡¯¨¦lectivit¨¦
Les poissons capturent-ils activement leurs proies en s¨¦lectionnant ter-3
taines cat¨¦gories de tailles ou se contentent-ils de filtrer passivement le
plancton ?
Pour tenter de r¨¦pondre !zI cette question, IVLEV ( II 961) a propos¨¦ un indice
d¡¯¨¦lectivit¨¦ dont la formulation est :
e. p.
E=
l- 1
e. p.
1+ 1
avec
e. = abondance relative de l¡¯esp¨¦ce proie dans 1¡±estomac du pr¨¦dateur.
1
Pt = abondance relative de la m¨ºme esp¨¨ce dans le milieu
J.
L¡¯indice d¡¯¨¦lectivit¨¦ varie de -1 B +1.
si e
.Itration passive
i = pi alors E = 0 : absence de s¨¦lectivite, fi
(au hasard) .
.

195
si ei > pi alors E = 1 : il existe une s¨¦lectivit¨¦, le poisson choisgses
proies.
si ei ( pi alors E = -1 : les proies sont trop grosses ou trop rapides pour
¨ºtre ing¨¦r¨¦es convenablement pour le poisson ou
encore trop petites pour ¨ºtre retenues par les
branchies.
A. Electivit¨¦ en consid¨¦rant la taille (fig. 9)
Pour les juv¨¦niles de S. eba et S. aurita l¡¯indice est calcul¨¦ en prenant
pour r¨¦f¨¦rence les captures du filet de 100pm qui seul ¨¦chantillonne conve-
nablement les $roies des juv¨¦niles. Il appara?t ainsi que les deux espikes se
nourrissent pr¨¦f¨¦rentiellement de proies de la classe 2. Celles de la classe 3
sont ¨¦galement bien utilis¨¦es mais sans qu¡¯elles fassent l¡¯objet d¡¯une pr¨¦f¨¦-
rente.
Pour les S. eba) 19 cm, si on calcule l¡¯indice en tenant compte du filet
1OOpm il apparazt que les classes ¨¦gales ou sup¨¦rieures a 4 sont surconsomm¨¦es;
mais ces classes ¨¦tant mal ¨¦chantillonn¨¦es par le filet 1OOpm ce r¨¦sultat
n¡¯est pas probant. On peut en revanche conclure que les classes 2 et probable-
ment 3 sont sous utilis¨¦es.
Si on se r¨¦f¨¦re aux prises du filet 355rm les classes 2,3,4 et 8 seraient
recherch¨¦es. Mais comne seules les classes 4 et probablement 5 sont bien ¨¦chan-
tillonn¨¦es par ce filet on en conclut que seule la classe 4 est recherch¨¦e, la
classe 5 ¨¦tant sous utilis¨¦e. La classe 8 n¡¯¨¦tant pas convenablement ¨¦chantillon-
n¨¦e par le filet 350ym, la surconsommation apparente de cette classe n¡¯est en
r¨¦alit¨¦ qu¡¯une sous consommation moins grande que celle des classes voisines,
mais nous ne savons comnent expliquer ce ph¨¦nom¨¨ne.
B. Electivit¨¦ en fonction des esp¨¨ces.
Si on fait les calculs d¡¯une mani¨¨re globale on obtient un indice que l¡¯on
peut qualifier de ¡°saison chaude¡± (mai B septembre), pour chaque groupe et es-
p¨¨ces proies trouv¨¦s dans les estomacs des pr¨¦dateurs ; cet indice donne les
r¨¦sultats suivants :
- Pour S. eba et S, aurita ( ( 19 cm) (Fig. lO), les cop&podes appartenant
aux groupes Cyclopoida (0. nana) et Harpacticoida (Euterpina sp, E. acutifrons
et Microsetella norvegkm recherch¨¦s.
Les Calanoida, au niveau de groupe, ne le sont pas mais au niveau sp¨¦cifi-
que cela est diff¨¦rent ; les Acartia sp sont surconsomm¨¦s, ainsi que Temora
m-
turbinata (par S. aurita seul-z
Si les larves de cirrip¨¦des (de Lepas et de Balanus) sont recherch¨¦es, les
nauplii le sont plus ou moins ainsi que les crustwes amphipodes). Les la-
mellibranches le sont par S. eba.
- Pour S. eba>l9 cm (fig. Il), pour les deux p¨¦riodes des pr¨¦l¨¨vements :
P. grani, Acartia SP., Euterpina sp, E. acutifrons, les larves Lepas et les
cladoceres sont tr¨¨s recherch¨¦s.
Eucalanus sp, Centropages chierchiae, C. furcatus, Temora sp, 0. plumifera,
les genres Paracalanus, Clausocalanus et Ctenocalanus, et les larves de crustac¨¦s
sont peu consomm¨¦es.
.

En mai et ao?t on observe que M. norvegica et 0. nana subissent une pr¨¦-
dation active si les calculs sont effectu¨¦s avec le-r¨¦sultats du filet 355/m -
- Pour les juv¨¦niles d¡¯autres esp¨¨ces de poissons (fig, 12) ; Engfaulis
encrasico1us, Scomberomorus tritor, Trachurus trecae, Diplodus bellottrtet
Brachydeuterus auritus chassent les Harpacticoida (surtout les Euterpina SP).
Tous les poissons a l¡¯exception d¡¯E,, encrasicolus recherchent les P. grani.
T.¡®turbinata est recherch¨¦ par E. encrasicolus, S. tritor et B, auritus.
M. norvegica 1¡±est par E. encrasicolus et T. trecae.
Les larves des cirripgdes (larves de Lepas) sont recherch¨¦es par E. encra-
sicolus, S. ttiitor, T. trecae et B. auritus. Quant B celles de crustacms
sont surconsomm¨¦es par S. tritor, T. trecae et B. auritua. Euterpina sp est la
seule espi%ce trouv¨¦e dans tous les estomacs.
-
Sauf dans le cas de S. eba et S. aurita (juv¨¦niles) o¨´ les deux r¨¦gimes
-
-
alimentaires se superposent exactement,
YGce qui concerne ka comparaison de la
di¨¦te des autres poissons, on constate 1¡±absence de certaines proies chez cer-
tains pr¨¦dateurs et pas chez d¡¯autres ; mais cela s¡¯explique peut-¨ºtre par le
fait que les pr¨¦l¨¨vements n¡®ont pas ¨¦t¨¦ faits B la m¨ºme date.
C. Comparaison entre les diff¨¦rentes; esp&es de pr¨¦dateurs.
La proximit¨¦ des r¨¦gimes allmentaireis de diff¨¦rentes esp¨¨ces de poissons
a ¨¦t¨¦ calcul¨¦e au moyen d¡¯un test non param¨¦trique de corr¨¦lation des rangs de
Spearman. Les diff¨¦rents descripteurs-proies, class¨¦s taxonomiquement, sont trans-
form¨¦s en rangs par ordre croissant pour chaque pr¨¦dateur (objet).
La siinilitude entre le r¨¦gime alimentaire des esp¨¨ces de poissons j et k
sur n proies se fait de la fa?on suivante :
-5- d ?
R. ,1_6y;o_l
Jk
n(n -1)
avec d. - r..-r.
(diff¨¦rence entre le rang de la proie i dans la di¨¨te du pois-
1
XJ lk son 3 et celui du poisson k).
n - nombre total des proies.
La matrice de corr¨¦lation inter-poissons est reprgsent¨¦e ci-dessous :
S . e . 1,OOOO
S.a. 0,8498
1,0000
S.e. 0.4580
0,6047
1,0000
E.e. 0,5259
0,6159
0,359s
1,0000
T.t. 0,5296
0,5969
0,4296
0,593s
1,0000
D.b. 0,5223
0,5469
0,3718
0,4486
0,766O
1,0000
B.a. 0,441O 0,5882
0,5188
0,516s
0,7422
0,5726
1,0000
S.t. 0,3977
0,542s
0,6154
0,5166
0,5911
0,5432
0,61)87 1,0000
S. eba, S.aur;ita'S.eba E.eacra-.T.:tre- D.bel- B.auri- S.tri-
juv¨¦niles
19
slcolus
cae
lotti;
tus
tor
-
-
-
-
Toutes ces esp¨¨ces sont corr¨¦l¨¦es significativement au seuil de 95 Z, ¨¤
l'exception de S. eba et E. encrasicolus ; cependant, quelques unes le sont
I

197
plus que d¡¯autres. La tr¨¨s forte corr¨¦lation entre les r¨¦gimes alimentaires
des juv¨¦niles des deux esp¨¨ces de sardinelles apparaft nettement.
La corr¨¦lation entre les juv¨¦niles de S. eba et S. tritor ainsi que B.
-n .
auritus (0,441O et 0,3977) est plus faible. Ce qui cornclde avec les obser-
vations que nous avons faites pour les distributions des fr¨¦quences de tailles
(fig.7 et 8).
Il en va de m¨ºme pour S. eba) 19 cm qui est faiblement carrel¨¦e avec E.
encrasicolus, T. trecae et D. bellottii (0,3595 ; 0,4296 ; 0,3718), ce qui -
concorde avec les diff¨¦rences not¨¦es pour les classes de tailles (Fig.7 e!t 8).
2.2.4. Discussion
En l¡¯abs&ce de travaux ant¨¦rieurs sur les juv¨¦niles de sardinelles,, nous
ne pouvons faire la comparaison que sur les adultes. Nous avons trouvg que S.
eba s¡¯alimente surtout de cop¨¦podes (de Calanoida : P. grani ; d¡¯Harpacticorda:
Euterpina sp, E . acutif rons ; de larves de cirrip¨¦dem, ce qui confirme
les travaux de DIA (1972) sur S. eba et S. aurita chez lesquelles les cop¨¦po-
des repr¨¦sentent plus de la moit¡¯ti¡¯i?Td contenus stomacaux, le reste ¨¦tant for-
m¨¦ par les autres groupes ; de PHAMTHIOC (1973), qui, pour sa part, observe
que S. aurita s¡¯alimente de Cyclopoida, Harpacticoida, Calanoida et Euphausia-
cea ; et enfin ceux de BOELY (1979) montrant l¡¯importance de Calanoides cari-
natus, des autres esp¨¨ces de cop¨¦podes, euphausiacea et d¡¯autres groupes,,
Les pr¨¦dateurs juv¨¦niles de S. eba et S. aurita exploitent seulement quel-
ques classes de tailles disponiblesdans le milieu, ce qui les diff¨¦rencie des
¡°grosses sardinelles¡± (S. eba). LEGAND et al. (1972) ont trouv¨¦, en ¨¦tudiant
les contenus stomacaux de poissons extraits des estomacs de Thon et d¡¯blepi-
saurus, o¨´ pkh¨¦s dans le milieu (¨¦tude portant sur diff¨¦rentes classes de
tailles) que les petits pr¨¦dateurs se limitent aux plus petites proies, alors
que les grands pr¨¦dateurs ont acc¨¨s ¨¤ toute une gamme disponible, ce qui ap-
para?t nettement dans notre ¨¦tude. ARTHUR (1976) dans son travail sur les lar-
ves de Sardinops sagax, E. mordax et T. symmetricus, signale qu¡¯elles s¡¯ali-
mentent d¡¯oeufs, de naupllr et de stades juv¨¦niles de cop¨¦podes et que le pas-
sage a une alimentation ax¨¦e sur les stades cop¨¦podites ne-se fera qu¡¯au cours
de la croissance de ces larves.
.
Un autre facteur qui joue un r?le important dans l¡¯alimentation des pois-
sons est la vue. ANDREW (1965) trouve que le r¨¦gime alimentaire de la sardine
dans beaucoup de cas est s¨¦lectif. Le fait que les sardinelles ne s¡¯alimentent
plus pendant la nuit qu¡¯en pr¨¦sence de lumi¨¨re artificielle montre que l¡¯ali-
mentation passive est en fait moins importante. La vue joue par cons¨¦quent un
r?le primordial dans la localisation de la capture des aliments.
2.2.5. Conclusion
Pour l¡¯¨¦tude du r¨¦gime alimentaire des poissons, l¡¯analyse sur les proies
consomm¨¦es refl¨¨te les ¡°gotks¡± du pr¨¦dateur pour telle ou telle esp¨¨ce du mi-
lieu alors que l¡¯¨¦tude sur les distributions de fr¨¦quences de tailles de ces
m¨ºmes proies d¨¦voile plus les capacit¨¦s physiquesque poss¨¨de le pr¨¦dateur pour
pr¨¦lever cette proie. Cette notion est ¨¦troitement li¨¦e avec les relations
d¡¯allom¨¦trie entre l¡¯ouverture maximum de la bouche et une longueur de ref¨¦ren-
ce, mais aussi avec d¡¯autres facteurs comme le nombre de branchiospines, etc.
Les deux analyses sont donc compl¨¦mentaires pour rechercher la niche tro-
phique des poissons qui n¡¯est qu¡¯un des nombreuses facteurs de leur niche ¨¦co-
logique.

Cela nous m¨¨ne aux conclusions suivantes :
- Les juvtiiles de sardinelles consomment pr¨¦f¨¦rentiellement la classe 2
mais utilisent convenablement aussi la classe 3 tandis que S. eba
19 cm
utilise pr¨¦f¨¦rentiellement la classe 4, Il appara?t donc que 2ilets 100 et
355pm ¨¦chantillonnent assez bien respectivement les proies disponibles pour
les juv¨¦niles et pour les adultes.
- Acartia sp, Euterpina sp, E; acutifrons et: les larves de Lepas sont tr2s
consomm¨¦s par les sardmelles (petites et grosses). 0. nana et M. norvegica ne
le sont uniquement que par les juv¨¦niles de sardineln grani et les clado-
ckes par les S. eba adultes.
- Chez l& autres esp¨¨ces de poissons, qui ont approximativement les m¨ºmes
tailles que les juv¨¦niles de sardinelles, les proies consomm¨¦es ont les m¨ºmes
tailles S<auf chez B. auritus qui ing¨¨re des individus plus gros. Cette diff¨¦-
rence peut ¨ºtre recherchge dans la relation d¡¯allom¨¦trie qui lie la bouche B la
longueur de r¨¦f¨¦rence. En effet 3 longueur ¨¦gale une diff¨¦rence dans le di.am&re
moyen d¡¯ouverture de la bouche, a moins que ce soit le nombre et l¡¯¨¦cartement
des branchiospines et filtres branchiaus , permet d¡¯expliquer que cette esp¨¦ce
capture des proies plus grosses que celles de E. encrasicolus, T. trecae, et
D. bellottii. Nous v¨¦rifierons cela au cours des mois B venir.
- Euterpina sp sont les seuls a ¨ºtre consomm¨¦s par toutes les esp¨¨ces de
poissons.

\\
¡®--
.
.
I 4¡¯
\\
\\
8¡¯
I
l J
¡®-
dJ .

--
¡°--¡°m
200
s-G.,.*<

.s
.


-m-v--
.

_-.

.

l..

-

--
.

.

>.
+

-
-c

201
#
P-

.-----1--.¡°.-~
-m*,.~<
.I 1-,¡°1-----.-a_- . ..-
202
2.20
1
2 . 1 6 1
2.m
1
l.QZ 1
:*Il0 1
2.61)
1
L.5b
1
5
1.44
1
1.32
1
4
1 . 2 0 1
a e
i.oa I
0.9b
1
Q.84 1
4
0 . 7 2 1
0.40 1
4
o.sa 1
0.36
1
3
4 . 2 4 1
0 . 1 2 1
+¡¯ -
4 . 0 0 I------+--3
+.... --..-.
+--
-a.12
1 3
- 0 . 2 4 1
- 0 . 3 6 1
-0.48
1
- 0 . 6 0 1
- 0 . 7 2 1
- 0 . 1 4
1
-6.90
1
ma.01
1
rt.20
1
-1.32
1
4.44
1
*lrSb 1
-Ida0
1
-l*r)O
1
gt.92
1 2
- 2 . 0 4 1
-2.10
1
-ze2a I
-2.40
1
- 2 . 5 2
1
-2e64
1
- 2 . 7 6 1
-2.08
1
- 3 . 0 0 1
- 3 . 1 2 1
w3.24
1
-3.36
1
9 3 . 4 8
1
-3.60
1
*i*fZ
1
4.84 1
- 3 . 9 6 1
b
6
rq.¨¹d
1

2 0 3
.
r---7-
1-------

d!
di
b.1
I


T
- . ..
¡°_my.----m...*m
L
[FI
__
i
r

c
-
.z
t
r -
-
-¡¯
j-4 ..p i,! C(i

:
204
-2
,¡¯
*- . .
n-
-..l.

E
-
:.-.__ . ..-
.
-.


,-.¡¯ .
.__,¡°,..~.-----
A.
_

--..

:..-.
^
¡°.,-.
.:r
. --.
_
.-l-L.--l.- ¡¯

..-.

._
¡®YFi

--

-.--A
1 ¡¯

3 * . 2 3 F f-7
t-0 w
205
- 2
¡®rJ
a
3


T¡¯ c I-< -.\\ f
207
Il
IfJ
i
_.
d

r----
____-^-
-
,
<

.L

k
208
L- ?

__--
__..-
---

_I^--

;

-iEEj
-IF!S
7
I

209
iF--
--
t-
L--tI
¡®c=
c
1L -_-_

1
-+
1
.__---
-
..<. . .
:.. :¡¯
.
:.
.., -
:t:
.1..
A.¡°..
-ff-
A;.,
.- 4
.-_
..*. .
i_.
. . .
_L_b _
. .
! ¡±
. .
-_ _
-1
. : .
i
,.¡®t:
A-¡®
. .
_--,
.-.
::-._l-.
&
. . .
. ..1i:1_
.i.
-
&.¡¯
.-.
.
.
.
_
.
.
.
.;
._
_ .,.
.
_1
.
.
..Y.
:
- .!
;
.:.:.
.
i:..
*,¡¯ ,j-
:; : :
.._ <.
.I. ._-
:: ::
. .
:- :
L. .
..-
.,- :
-I. . . :_
. . .
-z -_
:
..:
._. ,
FL¡¯ ¡®2
p-. Z¡¯ ,.:. ..i: -:..: ¡¯
.
.:
. . .
<._
.._ .:
i
::.f
.: t

211
/
1
_.________
,.._ . . . . .--.. -.. -- - .
.
i
OiHnom p\\utifcra i

c
---s
m-y¡±1--ye
.J

-----
d

-L_...kp
212

-_.<

r,
,

__¡±

llll-..-l.¡°-.

213
ssp
43
413
l?,?
i%?--
250
13,k
&3
0
013
ot3
013
(43
a,3
,

214


---.--..-.- -¡±
- -_--
M a ;
Pc
35sp
C?g!
32s
___ . ..!
0,2Q
- O,lL
-0,2
0,24
ao3
if
fti
-0,q b
IQ
0,W
0,7?
- 0,o
If
49s
-47
-
46C
!i -
i-
CA33
-Q&B
960
a,5 0
-0,u
6,44
- 0,7+
. 0p
l WI8
-o&
o,? y
-on-
o,c 1
015%
440
¡®319 5
rf
I
- 0,9x IN Lti
¡®O?l
/
O$
-. -_- -..- --_
.- ---
l
_-_.I-..- _^__ -
_. .-
_._--__,. .I.. ..-. -( ._-. ---