R5'UBi,IQUE DU SENEGAL -.mw-w-- INSTITUT SEL~G~IS ...
R5'UBi,IQUE DU SENEGAL
-.mw-w--
INSTITUT SEL~G~IS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
SERVICE DE MICROBIOLOGIE
----"m-
LABORblTOIRE NATIONAL DE L!ELEVAGE
ET DZ RECHERCHES VETERINAIRES
DAKAR-HANN
.
NOTE TECHNIQUE
LA DERMATOPHILOSE
(ou Stxcptothricose)
CE QUE L'ON SAIT DE LA WLADIE ET
DE SON TRAITEMENT
Par M.P. DOUTRE
Janvier 1980

La Dermatophilose (ou Streptothricose) est une affection qui, au
S¨¦n¨¦gal y comme dans de nombreux pays africains, occasionne.
des pertes
¨¦conomiques importantes. Il est apparu utile d¡¯actualiser l¡¯ensemble des
4
connaissances pratiques acquises dans une note technique synth¨¦tique des-
tin¨¦es ¨¤ ceux qui par profession, sont amen¨¦s ¨¤ s¡¯occuper de sant¨¦ animale.
Dans lespagesqui suivent sont examin¨¦s successivement les esp¨¨ces affec-
t¨¦es, la symptomalogie, les l¨¦sions, l¡¯¨¦pid¨¦miologie, les facteurs li¨¦s
¨¤ la r¨¦ceptivit¨¦, l¡¯¨¦tiopathog¨¦nie, le diagnostic et enfin le traitement
en tenant compte des possibilit¨¦s qu¡¯offrent les antibiotiques les plus
r¨¦cemment mis ¨¤ la disposition du personnel v¨¦t¨¦rinaire. L¡¯expos¨¦
s¡¯ach¨¨ve sur une courte bibliographie qui peut guider le lecteur d¨¦sireux
d¡¯en savoir davantage sur la Dermatophiiose.

LA DERMATOPHTLOSE
DEFINITION
Maladie infectieuse, transmissible, caract¨ºris¨¦e par des l&ions
cro?teuses superficielles de la peau, 3 ¨¦volution saisonni¨¨re 0~1 chronique
atteignant de nombreuses esp¨¨ces d'animaux domestiques et sauvages et
provoqu¨¦e par un micro-organisme de la famille des Actinomycetaceae,
Dermatophilus congolensis, isol¨¦ pour la premi¨¨re fois au Za?re (ex Congo
belge) en 191.5 par VAN SACEGHEM.
Ddsscaas authentiques d'infection kJmai.ne naturelle ont ¨¦tS observ¨¦s ;
ils restent exceptionnels, mais font que la dermatophilose peut etre
consid¨¦r¨¦e comme une zoonose.
ESPECES AFFECTEES
m.-
L'infection naturelle atteint, en premier lieu :
- les ruminants
. taurins et z¨¦bus des zones tropicales,
*petits ruminants : moutons et ch¨¨vres dans certains pays (Australie).
Des cas ont ¨¦t¨¦ signal¨¦s, chez les chamois, le daim ¨¤ queue blanche ;
le buffle d'Asie jusqu'¨¤ ce jour n'a pas donn¨¦ lieu 5 observation de la
maladie.
- les ¨¦quid¨¦s : de fa?on moins fr¨¦quente, encore que les observations
s*accumulent
; la maladie est signal¨¦e chez l'?ne et le z¨¨bre au Kenya.
.
- chez les carnivores : chiens, chat, ours polaire (jardin zoologique),
renard
Autres espkes : l'otarie, le singe Douroucouli, un l¨¦zard australien.
. . . / . . .

n.
2
La liste n¡¯est certainement pas clcse. Dermatophilus congolensis
appara?t donc comme ubiquiste avec une Tr?f¨¦rence marqu¨¦e pour les
ruminants.
REPARTITION, GEBGR.%PHIQUE
- En Afrique, au Sud du Sahara, ¨¤ Xadagascar.
- En Asie . quelques observations sur le mouton et la ch¨¨vre, en Inde.
- En Australie et Nouvelle-Z¨¦lande, chez le boeuf 9 le mouton et le cheval ;
en Nouvella-Cal¨¦donie, chez les bovins.
- En Euro-C? on Grande-Bretagne chez le mouton (Ecosse) et le cheval.
En Suisse, chez des cervides
- En An-&rique : la dermatophilose est connue aux U.S.A., en Argentine, au
Br¨¦sil, en Colombie, au Chili, au Guatemala, en Uruguay, etc .50
SYNONYMIE
Selon le lieu, 1¡¯6poque, l¡¯esp&ze animale atteinte, la maladie ts re?u
des noms divers :
- Streptotricoss cutanee des bovins.
- Mycotic dermatitis .
- bctinomycose cutanee des ruminants.
- Actinomycotic dermatitis l
- Lumphy woel disease (des moutons australiens).
- Strawbcrry foot rot (des moutons dYEcosse).
- Maladie de Senkobo (Union Sud-Africain).
Toutes ces d¨¦nominations doivent ¨ºtre d¨¦sormais abandonn¨¦es et la
seule ¨¤ retenir$de nos jours,est celle de Dermatophilose.
. . . / . . .

- 3
On retiendra donc cette introduction qu¡¯il s¡¯agit d¡¯une infection
tr¨¨s r¨¦pandue g¨¦ographiquement et zoologiquement.
Mais c¡¯est la dermatophilose des bovides qui sera ¨¦tudi¨¦e dans les
lignes qui suivent, en raison de son importance en milieu tropical,
SYMPTOMATOLOGIE ET EVOLUTION
-
1 - La forme chronique de la maladie constitue le tableau clinique observe
habituellement chez les bovid¨¦s africains ; ellerepr¨¦sente l¡¯irmnense majo-
rit¨¦ des cas,
La l¨¦sion cutan¨¦e ¨¦l¨¦mentaire est d¡¯abord une papule dermique, obser-
v¨¦e le plus souvent sur la ligne du dessus p l¡¯attention est attiree par
le h¨¦rissement des poils qui la surmontent et dont la base est souvent
noy¨¦e dans un exsudat s¨¦reux
coagul¨¦ (aspect de brosse de peintre, fr¨¦quent
chez le cheval) e
Ensuite p le nombre des papules et leur surface augmentant, il peut y
avoir coalescence des l¨¦sions qui sont non prurigineuses.
Le stade suivant est un stade dPhyperk¨¦ratose : des cro?tes jaun?tres,
¨¦paisses, quelquefois d¡¯aspect feuillet¨¦, surmontent les papules initiales.
Elles se voient souvent dans des r¨¦gions d¨¦termin¨¦es :
.

-4
- la ligne du dessus : bord sup¨¦rieur de l¡¯encolure, garrot, dos, croupe,
- les extr¨¦mit¨¦s inf¨¦rieures des membres, la paroi abdominale, la mamelle,
- les zones glabres : r¨¦gion anale, p¨¦rin¨¦ale, scrotale, mammaire.
P
Parfois d¡¯autres localisations sont observ¨¦es, au niveau de la t¨ºte
notamment (pourtour des yeux, chanfrein, base des oreilles).
Ces l¨¦sions cro?teuses peuvent constituer de vastes placards plus ou
moins crevass¨¦s g dans d¡¯autres cas, elles existent sous la forme de
¡°macarons¡± circulaires bien d¨¦limit¨¦s ou d¡¯anneaux assez r¨¦guliers.
A ce stade, la maladie est ¨¤ s
a
phase d¡¯¨¦tat ; dans la majorit¨¦ des cas,
la fin des pluies survenant,
toutes ces l¨¦sions se dess¨¨chent, les cro?tes
tombent, le poil repousse et l¡¯animal retrouve son ¨¦tat initial, tout en
demeurant porteur chronique.
Cette Gvolution naturelle, apparemment favora-
ble, peut fausser la r¨¦alit¨¦ des r¨¦sultats¡±spectaculaires¡±... obtenus ¨¤ la
suite d¡¯un traitement.
Cependant, les l¨¦sions peuvent, apr¨¨s une r¨¦gression partielle, se
fixer,pour persister pendant toute la saison s¨¨che de fa?on discr¨¨te et
s¡¯aggraver ¨¤ nouveau ¨¤ la saison des pluies suivante.
L¡¯¨¦volution de ces l¨¦sions sp¨¦cifiques s¡¯accompagne d¡¯un certain
nombre d¡¯accidents ou de cons¨¦quences qui, pour ¨ºtre secondaires, n¡¯en
sont pas moins graves :
- amaigrissement et ¨¦maciation des animaux,
- diminution ou tarissement de la lactation,
- infection cutan¨¦e secondaire (Staphylocoque, coryn¨¦bact¨¦rie pyog¨¨ne),
- plaies suintantes et douloureuses entretenues par les insectes (ou
¨¦ventuellement les oiseaux : pique-boeufs) et le passage dans les
arbustes ¨¦pineux,
- crevasses infect¨¦es de l¡¯extr¨¦mit¨¦ distale des membres, entra?nant des
boiteries ou des lymphangites.

- 5
La mort peut survenir ; c'est le plus souvent l'oeuvre dgune affection
intercurrente s'abattant sur un organisme en ¨¦tat de mis¨¨re physiologique
(viroses, rickettsioses, trypanosomoses, etc...).
.
11 arrive que ces cas mortels repr¨¦sentent 10 ¨¤ 20 p.100 du nombre
de malades.
2 - La forme aigu?
Peu fr¨¦quente, semble survenir chez les animaux pr¨¦dispos¨¦s (sensibi-
lit¨¦ raciale ou individuelle, organismes ¨¤ r¨¦sistance amoindrie).
Il s'agit d'une g¨¦n¨¦ralisation brutale de l'infection qui, en 2 ¨¤
3 jours, envahit toutes les parties du corps ; la mort survient avant que
les l¨¦sions cro0teuses soient ¨¦tablies, au terme d'une ¨¦volution de 10 ¨¤
12 jours pendant laquelle l'¨¦tat g¨¦n¨¦ral de l'animal est profond¨¦ment alt¨¦r¨¦.
La confusion peut ¨ºtre faite avec un ecz¨¦ma g¨¦n¨¦ralis¨¦ plus ou moins
suintant.
LESIONS
1 - Macroscopiques
Constitu¨¦es essentiellement par les cro?tes ¨¦pidermiques (parfois tr¨¨s
¨¦paisses) recouvrant un derme oed¨¦mati¨¦ et congestionn¨¦, qui saigne au
moindre contact et surtout lorsque les cro?tes sont arrach¨¦es.
2 - Microscopiques
- congestion initiale des papilles dermiques ; diffusion ¨¤ travers
l'¨¦piderme d'une s¨¦rosit¨¦ inflammatoire qui vient se coaguler ¨¤ sa
surface,
- pr¨¦sence d'un infiltrat cellulaire (histiocytes et plasmocytes),
dans le derme pap?llaire,

- allongement et oed¨¨me des papilles dermiques, feutrage myc¨¦lien
abondant autour de la base des poils,
- colonies de staphylocoques en surface,
- l'¨¦paississement de l'¨¦piderme est d? ¨¤ l'alternance de strates
corn¨¦es, d'amas cellulaires (polynucl6aires) et de s¨¦rosit¨¨ coagul¨¦e.
EPIDEMIOLOGIE
- li¨¦e avant tout aux facteurs climatiques des zones tropicales o¨´
alternent une saison pluvieuse et une saison s¨¨che (zones sahGlienne,
soudanienne et guin¨¦enne),
- en Afrique nord-tropical, l'apparition de la maladie commence avec
les pluies ou un peu avant (juin et juillet) ; la phase d'¨¦tat
s'¨¦tablit en ao?t-septembre ; le retour de la saison s¨¨che entra?ne
la r¨¦gression des l¨¦sions et la gu¨¦rison,
- r?le primordial d'une hygrom¨¦trie ¨¦lev¨¦e (m¨ºme ind¨¦pendante de la
chaleur) ; les pluies r¨¦p¨¦t¨¦es et l*humidit¨¦ atmosph¨¦rique doivent
entra?ner une diminution de la r¨¦sistance de la barri¨¨re cutan¨¦e ;
les conditions sont alors favorables ¨¤ la pullulation du micro-
organisme et ¨¤ sa dispersion,
- porteurs de germes : Tous les animaux ¨¤ infection chronique, por-
teurs de lesions m¨ºme discr¨¨tes pendant des mois sinon des ann¨¦es.
Il y a aussi les bovins chez lesquels la dermatophilose "sort" ¨¤
chaque saison des pluies pour gu¨¦rir ¨¤ chaque saison s¨¨che, Enfin,
il semble bien que des bovins apparemment sains h¨¦bergent dans un
.
pourcentage notable de cas, ¨¤ la surface de la peau et sans l¨¦sion
aucune de celle-ci, l¡®agent de la maladie.
.
Les animaux sauvages ne jouent aucun r?le dans l'entretien ou la
propagation de la dermatophilose bien qu'on ait pu la trouver,tr¨¨s
occasionnellement, chez certaines antilopes (c¨¦phalophes, Clans,
koudons), la girafe et le z¨¨bre,
. . . / . . .

-7
- la brusque augmentation du nombre i!es arthropodes piqueurs,
obligznnt les animaux ¨¤ se qratter ou ¨¤ se frotter contre les
arbres et les buissons ¨¦pineux, est un facteur important de f'ap-
pariticn et de la dispersion de ln maladie y le? tiques peuvent
inoculer passivement l'infection.
RECEPTIVITE
R?le de : 1¡ã/1"T.:,t7e :
. -. .1.-.
semble ne jouer qu"un r3le restreint, sinon nul (les
jeunes seraient les ~13s atteints).
,7O/la race : les z¨¦bus sont pI.us sensibles que les taurins et font
des formes plus sfv2res ; ce fait a ¨¦t¨¦ observG l¨¤
o¨´ les deux races coexistent. Neanmoins les taurins
(Ndama) ne sont nuilcment ?pargn¨¦s par l'affection
(Casamance).
Les bovins am¨¦1icrC.s import¨¦s sont tr¨¨s sensibles en
g¨¦nGra1 (pakistanais,
montb¨¦liards) et cette sensibi-
lit2 se retrouve chez les descendants mctio. Exemples
m¨¦tis normand 5 Xadagascar,
m¨¦tis Brama en Adamaoua
et 2 Kadagascar,
m&is montbeliard.
On a ;w montrer r&emment que cette r&eptivitG est
d'ordre g5n¨¦tiquc et qu'au sein d'une m¨ºme esp¨¨ce
(en l'occurence, le zetr¡®u brahman), elle varie de
fa?on significative selon les lign¨¦es ct donc selon
les taureaux dont elles descendent. On peut donc
penser que, dans une race r¨¦put¨¦e sensible, un2 s¨¦lec-
tion est possible qui conserverait les lignAz3 les
plus r¨¦sistantes.
3O/La robe et la pigmentation : influence tr¨¨s discut¨¦e, ?es
animaux pigment&s seraient plus r¨¦sistants.
. . ./ . . .

- 8
4'/Les facteurs intercurrents : La gravit¨¦ d'un foyer de dermatophi-
lose d¨¦pend grandement de l'¨¦tat de sant¨¦ des animaux
qu'il touche ; la d¨¦nutrition (certains ont pens¨¦
qu'une carence en zinc, cligo-¨¦l¨¦ment intervenant,
comme la vitamine A, dans le processus de cicatrisa-
tion au niveau de la peau, serait un facteur 5. retenir),
le parasitisme gastro-intestinal, les maladies inter-
currentcs, les infections bact¨¦riennes cutan¨¦es secon-
daires jouent pleinement leur r?le de facteurs aggra-
vants, bien qu'ils ne soient nullement n¨¦cessaires au
d¨¦part ; c'est dans de telles circonstances qu'en a pu
observer des taux de mortalit¨¦ tr¨¨s ¨¦lev¨¦s (jusqu'¨¤
100 p.100, ce qui est exceptionnel).
ETIOPATHOGENIE
1 - L'agent causal
Qu?il suffise de retenir que Dermatophylus congofensis pr¨¦sente l'as-
pect d'un micro-organisme filamenteux, ¨¦voquant un myc¨¦lium et donc un
champignon. i%is qu'en r¨¦alitCZ il ne s"agit aucunement d'un champignon,
mais bien d'un actinomyc¨¨te vrai, dont la paroi cellulaire a une composi-
tion voisine de celle des bact¨¦ries gram-positives.
La culture exige du sang ou du s¨¦rum, de fa?on imp¨¦rative. Il demeure
toujours un doute sur le r?le pathog¨¨ne propre de ce germe ; on n¡¯a jamais
pu reproduire la maladie chez les bovins ou les petits ruminants. Par
scarification,
on ne produit qu'une l¨¦sion locale, avec tendance naturelle
¨¤ la gu¨¦rison en 3 semaines environ.
In vitro la sensibilit¨¦ aux antibiotiques est tr¨¨s nette, surtout
vis-¨¤-vis de l'&rythromycine,
la framyc¨¦tine et la t¨¦tracycline p aur¨¦omy-
cine et p¨¦nicilline sont un peu moins actives. Sa sensibilit¨¦ aux antibio-
tiques antibact¨¦riens et sa @sistance aux antibiotiques fongiques contri-
buent au classement de ce germe parmi les actinomyc¨¨tes vrais.

2 - Mati¨¨res virulentes
Les cro?tes ¨¦pidermiques essentiellement (¨¤ recueillir pour tout
isolement ¨¤ effectuer au laboratoire).
3 - R¨¦sistance du germe
Le germe conserve son pouvoir infectant, dans les cro?tes conserGes
¨¤ la temp¨¦rature ambiante, durant plusieurs mois.
On peut l¡¯isoler sur gelose au sang des mois apr¨¨s la r¨¦colte des
cro?tes lorsque celles-ci sont conserv¨¦es au r¨¦frig¨¦rateur (jusqu¡¯¨¤ 2 ans).
La dur¨¦e de survie est 5 peu pr¨¨s identique pour les cultures en bouillon-
s¨¦rum. Au contraire, les cultures sur gglose n¡¯ont qu¡¯une survie limit¨¦e.
Les souches se conservent parfaitement 2 1¡¯Ctat lyophilis¨¦.
4 - Mode d¡¯infection
De multiples facteurs peuvent faciliter ou transmettre l¡¯infection
cutan¨¦e :
a) les tiques (Amblyomma variegatum, Boophilus decoloratus) ont un r?le
certain dans des r¨¦gions d¨¦termin¨¦es, d¡¯o¨´ l¡¯influence b6n¨¦fique des
bains antiparasitaires ; la transmission exp¨¦rimentale de l¡¯infection
a ¨¦t¨¦ r¨¨alis¨¦e du boeuf au lapin par l¡¯intermediaire de tiques, puis
de boeuf ¨¤ boeuf (Hacadam, 1962) p il est difficile cependant de parler
de transmission de la maladie, c a r Les lkions r e s t e n t l o c a l e s .
b) R?le des Demodex : coexistence des deux affections; avec tres souvent
un type l¨¦sionnel nodulaire.
c) Les insectes piqueurs : taons, glossine?, stomoxes, transmettent aussi
le germe et ou d¡¯ailleurs remarqu¨¦ que les zones cutan¨¦es o¨´ apparais-
sent les lksions initiales co?ncident avec les endroits o¨´ les insectes
piqueurs s¡¯acharnent le plus souvent (ligne du dos, pourtour des yeux,
p¨¦rin¨¦e, etc,..).
.
.
f
.
m..

- 10
dl La v¨¦g¨¦tation et les objets vuln¨¦rants o la v¨¦gctation ¨¦pineuse, surnbon-
dance en r¨¦gion sah¨¦lienneestaccus¨¦e aussi de l¨¦ser l'¨¦piderme et donc
de faciliter la p¨¦n¨¦tration de l'actinomyc¨¨te. Les fils de fer barbel&,
les chaznes d'attaches, les syst¨¨mes d'attelage ont un r?le identique,
Par
toutes les plaies qu'ils peuvent provoquer.
4 Enfin, en Afrique du sud, on a pu incriminer les agents mouillants,asso-
ci¨¦s aux insecticides,d'¨ºtre des facteurs favorisants, en raison de la
mac¨¦ration cutan¨¦e et des crevasses qu'ils peuvent entra?ner lorsqu'ils
sont employ¨¦s trop souvent.
Tous ces facteurs provoquent,au niveau de l'¨¦piderme, la solution de
continuit¨¦ indispensable, par laquelle le micro-organisme pourrs s'introduire
sous la couche k¨¦ratinis¨¦e.
L'intGgrit6 des d¨¦fenses naturelles de la peau est un facteur tr¨¨s
important de protection : chez les moutons, le film de suint emp¨ºche la
p¨¦n¨¦tration des spores.
La pathog¨¦nie des l¨¦sions semble pouvoir s'expliquer par la simple
action irritante que provoque la culture de l'actinomyc¨¨te au niveau des
gaines pileuses. Le r?le possible d'une toxine n'a jamais ¨¦t¨¦ d&montre.
11 n'existe aucune l¨¦sion g¨¦n¨¦rale specifique de la maladie. La yossibilita
d¡®une bact¨¦ri¨¦mien'a jamais ¨¦t¨¦ prouv¨¦e, Doit-on parler en fait d'une mala-
die contagieuse proprement dite ou bien dsune maladie d'inoculation ?
IMPORTANCE ECONOMIQL'E:
Elle d¨¦pend des r¨¦gions et des ann¨¦es.
Le mauvais ¨¦tat des animaux ou leur amaigrissement entra?ne une d&a-
luation importante du troupeau : mauvaises carcasses en boucherie, cuirs
inutilisables, mise au repos des animaux de trait, lactation diminu¨¦e,
perte de veaux, mortalit¨¦ accrue par les infections intercurrentes ou
secondaires, etc . . .

- 11
La morbidit¨¦ demeure assez faible en g¨¦n¨¦ral, mais peut pr¨¦senterpd'un
troupeau ¨¤ 1¡ãautre ou d'une ann¨¦e sur l'autreSdes variations considerables.
Le pronostic m¨¦dical est en g¨¦n¨¦ral peu grave, sauf pour les formes
g¨¦n¨¦ralis¨¦es.
Le pronostic ¨¦conomique demeure toujours s¨¦rieux.
DIAGNOSTIC ,9 Facile sur un troupeau, beaucoup moins s'il s'agit d'un cas isol¨¦.
1 - Clinique z bas¨¦ sur les caract¨¨res des l¨¦sions, leur localisation et
les conditions d'apparition de la maladie.
2 - Exp¨¦rimental : au laboratoire
- examen microscopique apr¨¨s coloration9
- culture,
- inoculation aux animaux d'experience.
3 - Differentiel : ¨¤ faire avec
- les gales (chorioptique surtout - elles s'accompagnent de prurit),
- la d¨¦mod¨¦cie (coexistence fr¨¦quente),
- les teignes,
- la forme cutan¨¦e de la peste bovine,
- la lumpy skin disease (l¨¦sions des muqueuses, signes g¨¦n¨¦raux,
pr¨¦sence de nodules),
- lPactinobacillose cutan¨¦e due ¨¤ Actinobacillus lignieresi,
- les accidents de photosensibilisation (origine alimentaire ou
m¨¦dicamenteuse),
- les maladies provoqu¨¦es par des carences en oligo-¨¦l¨¦ments (zinc).
. . ./ . . .

- 12
TRAITEMENT
1 - Prophylactique
a) la eroghylaxie m¨¦dicale n¡¯existe pas actuellement. D¡¯autre part, la
me?.- W>D - -w.--P---------
maladie ne laisse pas d¡¯immunite appr¨¦ciable. Les essais de vaccina-
tion n¡¯ont donn¨¦ que des r¨¦sultats n¨¦gatifs ou peu faciles 2
interpr¨¦ter.
b) la Qrozhylaxie sanitaire
- - - -.- - --------a..------
: compte-tenu des facteurs cit¨¦s, elle
peut mettre en cause :
- l¡¯isolement et le traitement des malades puisqu¡¯il faut r¨¦duire
les sources d¡¯infection,
- l¡¯¨¦limination des animaux porteurs de l¨¦sions chroniques ou pouvant
faire des accidents ¨¤ rechutes,
- le d¨¦broussaillement des p?turages,
- dans la mesure du possible, la mise ¨¤ l¡¯abri des animaux pendant
la saison des pluies, tout au moins pendant l¡¯¨¦poque des fortes
pr¨¦.cipitati,ons,
- l¡¯amelioration des conditions de nutrition, car il est ind¨¦niable
que les animaux en bon ¨¦tat d¡¯entretien r¨¦sistent beaucoup mieux
et ne font, s¡¯ils sont atteints, que des formes b¨¦nignes,
- la lutte contre les insectes (stomoxes, taons, mouches) par dou-
ches ou bains des animaux avec des solutions insecticides,
- le lutte contre les tiques, qui appara?t comme la mesure la plus
e f f i c a c e , ¨¤ voir les r¨¦sultats favorables rapport¨¦s dans de nom-
breux pays. Dans les couloirs d¡¯aspersion et dans les bains, il
e s t p o s s i b l e d ¡¯ u t i l i s e r :
e les solutions arsenicales sous leurs diverses formes, associ¨¦es
Zi des mouillants, des stabilisants, des r¨¦pulsifs, etc Oa.
.
. les insecticides organochlo6.s : H.C.H.. (Tigal), Toxaph¨¨ne, etc..
q les insecticides organophosphor¨¦s : Asuntol Bayer, Diazinan
Geigy, Rhodoc¨¨de R.P., etc 0O.

- 13
On se souviendra que la p¨¦riodicit¨¦ de ces interventions d¨¦coule
imp?rativemGnt
de la biologie des tiques que l¡®on a ¨¤ combattre : tous les
12 2 15 jours pour les tiques ? un h?te et chaque semaine pour les tiques
¨¤ 2 ou 3 h?tes, et m¨ºme tous les 4 jours pendant la p¨¦riode des grandes
infestations.
L¡¯action b¨¦n¨¦fique de ces traitements est due non seulement ¨¤ l¡¯acari-
cide qui supprime les vecteurs, mais aussi et dans une large mesure au
nettoyage et a l¡¯antiseptie de la peau qu¡¯effectuent les produits associ¨¦s :
mouillants, savons, cr¨¦syl, soufre, alun, etc... Ainsi s¡¯explique l¡¯effica-
cite curative 9 souvent observ¨¦e, de ces traitements qui ne sont en principe
que pr¨¦ventifs,
- Le traitement des animaux,par des douches ou des bainssavec les pro-
duits suivants dont l¡¯effet est surtout bact¨¦ricide :
sulfate de cuivre ¨¤ 0,2 p.100,
D
. cr¨¦syl ¨¤ 0,5 p.100,
0 alun 3 1 p. 100,
. sel dPammonium quaternaire ¨¤ OSO4 - O,O8 p.100.
Ici aussi la prophylaxie se confond avec le traitement : ces interven-
tions pkiodiques prot¨¨gent les animaux sains en m¨ºme temps qu¡¯elles am¨¦lio-
rent les l¨¦sions des malades du m¨ºme troupeau.
Elles valent pour les bovins comme pour les petits ruminants.
On peut associer ces bact¨¦ricides aux produits insecticides et ixodi-
cides cites pr¨¦&demment, auquel cas leur p¨¦riodicit¨¦ sera celle des trai-
tementscontre les arthropodes.
. . /. ..*

2 - Curatif
Jusqu'¨¤ pr¨¦sent, aucun traitement r¨¦ellement sp¨¦cifique.
a) locaux :
---..a--
tout a ¨¦t¨¦ essay¨¦ sans grand succ¨¨s. Le simple nettoyage
des l¨¦sions suivi de soins antiseptiques banaux est souvent
b¨¦n¨¦fique.
A retenir : les solutions d'ammonium quaternaire (Anabac) ,i condi-
tion qu'elles soient suffisamment dilu¨¦es (pour ne pas avoir d'ef-
fet caustique sur la peau),
b) g¨¦n¨¦raux
m-m----
- le novarsenobenzol : a ¨¦t¨¦ utilis¨¦ sans r¨¦sultats constants. Les
injections intraveineuses de formol seraient b¨¦n¨¦fiques.
- Les antibiotiques
- employ¨¦s depuis longtemps et avec succ¨¨s divers pour traiter
les animaux de valeur
- sont actifs :
e P¨¦nicilline,
* Streptomycine,
0 T¨¦tracyclines,
D Chloramph¨¦nicol.
- On donne aujourd'hui la pr¨¦f¨¦rence au traitement effectu¨¦ par une
injection unique d'antibiotiques ¨¤ dose massive, chez les bovins
comme chez les moutons.
* 50 mg/kilo vif de "Streptopen'* Glaxo chez les moutons australiens
(100 p-100 de gu¨¦rison ?),
0 75 mg de Streptomycine et 75.000 U.1 de p¨¦nicilline par kilo de
poids vif (bip¨¦nicilline - Didromycine Sp&ia) chez les bovins ¨¤
Madagascar (70 p.100 des animaux gu¨¦ris apr¨¨s une seule injection,
90 p,lOO apr¨¨s deux injections).
* Association pr¨¦par¨¦e des 2 antibiotiques ci-dessus (Combiotic
Pfizer-Clin) : 0,20 ml/kg. 2 injections ¨¤ 48 heures d'intervalle.
. . . /
l . .

- 15
L¡¯apparition de souches r¨¦sistantes ¨¤ la P¨¦nicilline fait qu¡¯aujJur-
d¡¯hui les t¨¦tracyclines (Terramycine Pfizer) sont fr¨¦quemment utilisees,
bien que co?tant nettement davantage.
Tout r¨¦cemment, au Nig¨¦ria, l¡¯utilisation de la Terramycine Longue-
Action a donn¨¦ des r¨¦sultats spectaculaires (8) : une injection unique
d¡¯l ml/10 kg de poids vif.
Au S¨¦n¨¦gal, ce nouveau traitement n¡¯a donn¨¦ lieu, jusqu¡¯alors, qu¡¯¨¤
une exp¨¦rimentation reduite. Toutefois 9 pendant la saison des pluies 1979,
un taureau pakistanais a ¨¦t¨¦ trait¨¦ avec succ¨¨s... avec malheureusement
r¨¦p¨¦tition des injections
par erreur,

- 16
B I B L I O G R A P H I E
Les r¨¦f¨¦rences qui suivent ne constituent pas une bibliographie
exhaustive sur la Dermatophilose. Cette liste regroupe uniquement des
articles, la plupart en langue fran?aise, qui apportent un d¨¦veloppement
au texte ci-contre, il en existe beaucoup d'autres . . . Le lecteur pourra
consulter pour plus amples informations la bibliographie du service de
Microbiologie du L.N.E.R.V. L'ouvrage (il) pr¨¦sente une synth¨¨se tr¨¨s
importante des connaissances acquises sur la Dermatophilose jusqu'en 1976.
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