Document nQ 7 REFLEXION SUR LES PROBLEMES ...
Document nQ 7
REFLEXION
SUR
LES
PROBLEMES
POSES
P A R
LES
MALADIES DU
MIL
Par
.'
DEMBA FARBA MBAYE
Le mil est une c¨¦r¨¦ale importante au S¨¦n¨¦gal. Sa culture occupe le 1/4
des surfaces et est r¨¦partie dans pratiquement toutes les zones climatiqyes du
pays. Mais le rendement en graine ¨¤ l'hectare reste faible, ce qui donne une pro-
duction pas suffisante pcw'couvrir les besoins du pays. Parmi' les causes de ce
faible rendement,' il faut citer la difficult¨¦ de cr¨¦er des vari¨¦t¨¦s r¨¦sistantes
aux maladies.
,
Les trois principales maladies du mil au S¨¦n¨¦gal sont le mildiou
(Sclerospora graminicola) le charbon (Tolgposporium penicillariae) et l'ergot
(Claviceps microcephala ou C. fusiformis). Les autres maladies, comme la rouille t
.(Puccinia penniseti), la pyriculariose (Pyricularia setariae) 9 les taches zon¨¦es
(Cloecercospora SP.), Phyllosticta et le Pokhahboeng, ne semblent causer que des
d¨¦g?ts limit¨¦s.
. ,_
.
Pour cette raison notre attention ne sera retenue ici que par les trois
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principales maladies cit¨¦es l¨¤-haut.
1 - MILDIOU
-----_- (SCLEROSPORA GRAMINICOLA (SAC?.) SCHROCT.)
1. Dis,tribution g¨¦ographique au S¨¦n¨¦gal
-----------------------------------.-
Au S¨¦n¨¦gal, on rencontre le mildiou partout o¨´ il y a des cultures du
mil. Mais la r¨¦partition de l'inoculum dans l'esp8ce et le temps ne semble pas
¨ºtre la m¨ºme. L'¨¦volution spatio-temporelle de la pression de l'inoculum semble
li¨¦e ¨¤ la stratification ¨¦cologique, ¨¤ la tendance de l'hivernage, aux pratiques
culturales, aux caract¨¦ristiques agro-p¨¦dologiques.

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2. L'agent pathog¨¨ne
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. On sait actuellement quel'agent pathog¨¨ne du mildiou peut se conserver
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dans les graines. Il faudrait d¨¦terminer l'importance relative des oospores, des
-w.-
zoospores et du myc¨¦lium pr¨¦sent ¨¤ l'int¨¦rieur des grains (si ce dernier cas se pro-
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c
duit r¨¦ellement) dans le d¨¦veloppement de l'¨¦pid¨¦mie de cette maladie.
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. Des exp¨¦riences effectu¨¦es ¨¤ Bambey et ailleurs font penser ¨¤ l'exis-
tence de races physiologiques de l'agent pathog¨¨ne. Des recherches sont n¨¦cessaires
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_ --
pour ¨¦tablir ces preuves, en faisant appel ¨¤ des vari¨¦t¨¦s diff¨¦rentielles ad¨¦quates
et ¨¤ des m¨¦thodes d'analyses standardis¨¦es.
. La n¨¦cessit¨¦ de tester les vari¨¦t¨¦s pour leur r¨¦sistance aux maladies
altant leur vulgarisation, la fialibilit¨¦ des r¨¦sultats qu'elles fournissent, leur
reoroductibilit¨¦ ¨¤ tout moment etc... justifient - s'il en etait besoin - tout
l'inter¨ºt
._
des techniques artificielles de confrontation de l'ilote et du parasite.
La mise au point de techniques fiables pour favoriser l'infection au laboratoire
et au champ, faisant acpel aussi bien aux zoospores qu'aux oospores, conserve une
imncrtance toute actuelle. A Bambey, un essai est en cours pour adapter ¨¤ nos con-!
ditions d'exp¨¦rimentation le dispositif exp¨¦rimental qui a Bt¨¦ mis au point par
SINGH et Al. (1981), qui est bas¨¦ sur le pouvoir infectueux des zoospores, permet-
.-
tint un criblage efficace pour la r¨¦sistance, sous une forte pression d'inoculurn,
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cw.sl.le que soit la p¨¦riode de l'ann¨¦e. Cet essai promet des r¨¦sultats int¨¦ressants.
-
Ce dispositif sera utilis¨¦ pendant la campagne ¨¤-venir pour tester les vari¨¦t¨¦s de
.-
.-
GAM et de 1'ICFtISAT.
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3. L'h?te
Des exp¨¦riences rnen¨¦es ¨¤ Bambey et ailleurs montrent qu'il existe des
\\\\~~FE!S r¨¦sistantes au mildiou. Mais on ne conna?t ni la nature et par cons¨¦quent
nr. lc niveau d'utilisation des r¨¦sistances manipul¨¦es. On ne conna?t pas aussi si
la r¨¦sistance est quantitative ou Pas. Il faudra essayer de d¨¦couvrir encore plus
dc~ lign¨¦es r¨¦sistantes et ¨¦tudier leur comportement, ce qui servirait de point de
.-
d.-kart ¨¤ l'identification de r¨¦sistance stable et apporterait des renseignements
pT?cieux sur la variabilit¨¦ de l'agent pathog¨¨ne. Ces lign¨¦es, il faudra les.r¨¦unir
en composites et ¨¦tudier le comportement de ces derni¨¨res durant plusieurs g¨¦n¨¦ra-
..-
tions dans des conditions de pression de l'inoculum ad¨¦quate.

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4. Epid¨¦mie du mildiou
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. Si actuellement, on peut affirmer que l'¨¦pid¨¦mie du mildiou au cours
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d'une campagne ne suit pas une loi simple, mais une loi d'int¨¦r¨ºt compos¨¦e ou/et
une loi mixte, on ne sait pas encore laquelle des deux derni¨¨res dirige l'¨¦volu-
tion de l'¨¦pid¨¦mie. Pour cette question, le probl¨¨me reste entier. Il faudrait mener
des essais pour ¨¦claircir ce probl¨¨me car sa r¨¦solution permettrait de conna?tre le
'I
..-
seuil d'utilisation et d'efficacit¨¦ des diff¨¦rentes m¨¦thodes de lutte.
. .
5. Echelle de notation
.
----------------___
* L'expression de la maladie SO nqnifeste par des sympt?mes g¨¦n¨¦raux
telles les d¨¦formations du feuillage et la virescence de la chandelle et par des
symptames localis¨¦s telle l'attaque d'un bourgeon axilaire ou une n¨¦crose foliaire.
,_
Si l'observation des sympt?mes est standardis¨¦e, leur appr¨¦ciation quantitative
_.
et qualitative est cependant sujette ¨¤ controverse. Des travaux compl¨¦me,ntaires
devraient ¨ºtre effectu¨¦s pour mettre au point une ¨¦chelle de notation de la maladie
~
de fa?on ¨¤ d¨¦terminer la tol¨¦rance et la r¨¦sistance g¨¦n¨¦rale au champ.
6. Autres m¨¦thodes de luttes
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I
Certains produits r¨¦put¨¦s efficaces contre le mildiou aillelws, se
sont r¨¦v¨¦l¨¦s inop¨¦rants dans nos conditions et normes culturales. Dans l'avenir,
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il faudra tester une gamme de produits plus large et plus vari¨¦e pour dkinfecter
le sol et les semences et pulv¨¦riser la masse ,foliaire et les chandelles attaqu¨¦es
.-
Il faudrait aussi ¨¦tudier et contr?lerdes m¨¦thodes culturales de lutte.
II - CHARBON (TOLYSPORIUM PEIUCILLAFUAE)
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1: Distribution g¨¦ographique et d¨¦g?ts
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Ce parasite du mil ¨¤ chandelle (Pennisetum typhoides) se rencontre tr¨¨s
commun¨¦ment aux Indes et ¡®en Afrique Occidentale et Equatoriale.
Les observations effectu¨¦es cette ann¨¦e montrent qu'on rencontre Tolys-
posporium penicillariae un peu partout au S¨¦n¨¦gal.
Les d¨¦g?ts imputables ¨¤ cette maladie sont trk variables, de quelques
grains ¨¤ plus de la moiti¨¦ de la chandelle envahie par les sores charbonneux.

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c
c-
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2. Agent pathog¨¨ne
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..--
. Actuellement,
il a ¨¦t¨¦ ¨¦tabli qu'il exiate une infection pri-
_....-
maire assur¨¦e uniquement par des sporidies produites par des chlamydospores hiber-
.
. ..-
nant dans le sol et une infection secondaire, quant ¨¤ elle, provenant des chlamy-
-.
dospores form¨¦es sur les,pieds pr¨¦cocement infest¨¦s. Cependant, on ne conna?t pas
_c
grand chose sur la fa?on dont sont transmises ces chlamydospores et sur leurs
/
agents de transmission. Des essais au laboratoire dans des conditions bien contr?-
Y..
l¨¦es sont ¨¤ mener pour pr¨¦ciser le r?le des mycelia (myc¨¦lium haploide, myc¨¦lium
-.
-.
diploide, myc&lium dicaryotique) dans la conservation et la diss¨¦mination de la
maladie, les conditions de formation, les m¨¦canismes d'infection, de conservation
et de diss¨¦mination des chlamydospores et des sporidies.
. Existe-t-il ou non des plantes cultiv¨¦es ou spontan¨¦es, suscep-
tibles de servir de relais ou de r¨¦servoir d'inoculum entre deux saisons dle culture
de mil ? Les semences h¨¦bergent-elles le myc¨¦lium et les spores de T. penicillaria ?
A quelle distance est diss¨¦min¨¦ l'inoculum ? Et par quel(s) agent(s) ? etc...Voil¨¤,
autant de questions, dont les r¨¦ponses sont n¨¦cessaires pour conna?tre le d¨¦roule-
ment de l'¨¦pid¨¦mie du charbon au champ.
1
. L'existence de races physiologiques n'est pas encore d¨¦montr¨¦e.
.-
Des recherches pour r¨¦pertorier la gamme des diff¨¦rentes races physiologiques du
.-
'charbon (si elles existent) sont & entreprendre.
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3. L'h?te
w---e-
Les s¨¦lectionneurs de I'ICRISAT ont d¨¦couvert certaines lign¨¦es
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de mil fortement r¨¦sistantes avec les moyennes globales pour la s¨¦v¨¦rite du charbon
inf¨¦rieure ¨¤ 1 % . GIRARD (1978) signale l'existence de lign¨¦es r¨¦sistantes au char-
bon sans pr¨¦ciser lesquelles. Un effort commun des phytopathologistes et des s¨¦lec-
tionneurs permettrait, sans nul doute, d'identifier la nature et le niveau de ces
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r¨¦sistances et, par cons¨¦quent, de mieux cerner leur manipulation.
4. Autres m¨¦thodes de lutte
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L'efficacit¨¦ du traitement des semences par des produits chimiques
ou par la 'chaleur comme m¨¦thode de lutte contre le charbon reste controvers¨¦e.

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-- ~.
Certains produits (thirame, captane, carboxine) pulv¨¦ris¨¦s sur les
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chandelles avant la floraison, pr¨¦sentent une certaine efficacit¨¦. L'utilisation de
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ces produits, envisageables dans des travaux de recherche ne l'est pas dans le monde
--
rural car ces traitements sont tres on¨¦reux pour les paysans. Donc, il faudra recher- --
-*
cher d'autres mati¨¨res actives efficaces pour prot¨¦ger la fleur contre le charbon et
.-.
qui seront ¨¤ la port¨¦e du paysan. De plus, il faudra aussi effectuer des recherches
XF
pour la mise au point d'autres m¨¦thodes de lutte telles que technique culturale,
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s¨¦lection sanitaire etc...
.-.
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III - ERGOT DU MIIL (CLAVICEPS MICROCEPHALA ou c: FUSIFORMIS)
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L'ergot du mil a 6t¨¦ signal¨¦ dans presque toutes les zones de cul-
ture du mil surtout dans les r¨¦gions humides. En plus de l'Inde, cette maladie a
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¨¦t¨¦ observ¨¦e dans plusieurs pays africains.
Au S¨¦n¨¦gal, on rencontre g¨¦n¨¦ralement l'ergot dans les 213nes les
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I -
plus humides de culture de mil : Casamance, S¨¦n¨¦gal Oriental, Sud Sine-Saloum.
1. L'Agent pathNog¨¨ne
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. On ne sait pas encore par quel nom il faudra appeler l'agent
pathog¨¨ne de l'ergot, par (Claviceps microcephala ou C. fusiformis. Donc, il faudra
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. .-
clarifier cet aspect du probleme.
-
. L'identification des agents pathog¨¨nes d'ergot qui apparaissent
-
sur diverses herbes ou plantes cultiv¨¦es et qui sont susceptibles de jouer un r?le
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-
dans l'infection du mil est une voie de recherche dans laquelle il faudra s'engager -
dans un avenir tres proche.
-
. Le r?le relatif des ascospores, des scl¨¦rotes et des conidies
-
dans l'¨¦pid¨¦mie de l'ergot (condition de formation, de germination, de conserva-
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tion ; long¨¦vit¨¦ ; mode et m¨¦canisme(s ) d'infection, etc...) reste encore ¨¤ d¨¦finir. .---..

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2. L'h?te
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. La m¨¦thode de criblege du mat¨¦riel v¨¦g¨¦tal la plus utilis¨¦e est
pulv¨¦risation de suspension conidienne sur les chandelles qui viennent d'¨¦merger.
En d¨¦pit de cette technique d'inoculation, il est plus nkessaire, d'¨¦laborer une
*
mkthode standard pour ¨¦valuer correctement les r¨¦actions des germopl,asmes des dif-
f¨¦rents cultivars.
Bien qu'on parle de certaines lign¨¦es resistantes, mais on ne con-
nalt ni la nature, ni l'h¨¦ritabilit¨¦, de cette r¨¦sistance. Identifier des lign¨¦es
r¨¦sistantes est une priorit¨¦ de recherche. Apr¨¨s cette identification, il faudrait
d¨¦terminer les facteurs fonctionnels, morphologiques ou physiologiques (de cette
r¨¦sistance et le comportement de ces lign¨¦es au cours des g¨¦n¨¦rations,
3. Luttes
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Diverses m¨¦thodes de lutte sont pr¨¦conis¨¦es. Il faudrait ¨¦tudier
en profondeur ces diff¨¦rentes m¨¦thodes pour juger de leur efficacit¨¦ et de leur
application pratique.
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CONCLUSIONS GENERALES SUR LES MALADIES DU MIL -
-
-
Beaucoup de recherches ont ¨¦t¨¦ effectu¨¦es sur les maladies du mil,
mais d'une fa?on d¨¦sordonn¨¦e, ce qui fait qu'il y a encore beaucoup d'inconnues et
il reste beaucoup ¨¤ faire pour atteindre les objectifs fix¨¦s. Il est question de
remettre de l'ordre dans cet amalgame pour arriver ¨¤ des r¨¦sultats qui permettent
d'avancer.
Un suivi des maladies consid¨¦r¨¦es comme mineures doit ¨ºtre effec-
tu¨¦ pour parer ¨¤ toutes ¨¦ventualit¨¦s.
Les recherches ¨¤ entreprendre demandent l'intervention de plusieurs
disciplines scientifiques. D'o¨´ la n¨¦cessit¨¦ de constituer, un groupe de travail ef-
ficace constitu¨¦ de tous les chercheurs int¨¦ress¨¦s travaillant dans un esprit d'¨¦qui- .s
pe et de collaboration.