Soc. r. belge Ent. 35 (1992): 465-470 Etude...
Soc. r. belge Ent. 35 (1992): 465-470
Etude de l’efficacité biologique et de l’action
résiduelle de trois insecticides sur
Sitotroga cerealella Oliv. (Lep. Gelechiidae)
ravageur du mil stocké en zone sahelienne
par D. SECK~,~
’ Institut sénégalais de recherches agricoles, laboratoire d’entomologie,
BP 17, Nioro du Rip, Séné-
2 Pl.
Unité de Zoologie générale et appliquée, Faculté des Sciences agronomiques, B-5030 Gembloux,
Belgique.
Résumé
L ‘e$kacité et la rémanente de cinq doses de fénitrothion, de pyrimiphos méthyl et
de deltaméthrine ont été évaluées au laboratoire sur graines de mil (Pennisetum
typhoïdes L.) infestées artificiellement avec des adultes de Sitotroga cerealella OLIV.
(Lep. Gelechiidae). La deltaméthrine s’est révélée le produit le plus ejkzce. En effet,
elle assure un contrôle total de 1 ‘émergence de la FI, même avec la dose de 0,625
ppm, et fait preuve, par rapport aux deux organophosphorés, d’une plus grande toxi-
cité résiduelle et d’une plus grande persistance de la matière active.
Introduction
Le mil (Pennisetum typhoi’des (L) LEEKE) ou petit mil est la principale céréale
vivrière du Sénégal où elle est cultivée, dans la zone comprise entre les isohyètes
2.50 et 900mm. La superficie moyenne qu’elle occupe dépasse un million d’hecta-
res par an, pour une production nationale d’environ 530.000 tonnes.
A la récolte, la production peut être battue et stockée dans des magasins. Mais
elle est le plus souvent conservée sous forme de fagots d’épis entiers, dans des
greniers traditionnels.
Dans ces conditions, la durée de stockage varie de sept à dix mois, sans que
des mesures de protection ne soient appliquées par les paysans. Ceci favorise les
dégâts dus à de nombreux insectes (SECK, 1989).
Parmi ceux-ci, Sitotroga cerealella (~LIV.) ou alucite est de loin le plus nuisi-
ble (S ECK , 1983 ).
Dans le but de trouver des produits efficaces de protection des stocks de mil
contre cet insecte, nous avons comparé l’efficacité et la rémanente de trois matiè-
res actives: le fénitrothion 1,5% le pyrimiphos méthyl 2% et la deltaméthrine
0,05%. Ces produits, souvent utilisés en traitement des denrées, sont recomman-
dés au Sénégal pour la protection des arachides stockées (LY, 1980).
--
466
Mém. Soc. r. belge Ent. 351, 1992
Matériel et méthode
Matériel
Les produits considéms sont tous formulés sous forme de poudre à poudrer et testés à 5 doses: 10;
5; 2.5; 1.25 et 0,625pptn.
Pr&lablement à l’expérimentation, les graines de mil (variété Souna-3) ont fait l’objet d’u e fumi-
gation au phostoxin à la dose lg de PH3/m3 pendant 48 heures, puis aémes à l’air libre pe dam 24
heures. Quant aux insectes, ils proviennent d’une souche locale de $. cerealella,
%
élevée au la oratoire
pendant plusieurs générations sur du mil de la même variété.
Méthode
Pour chaque objet, trois Kg de mil sain sont traités de manière très homogène dans des mcipients
en matière plastique.
Immédiatement après l’application, chaque traitement a é@ divise en deux parties égales dont l’une
(lot 1) est utilisée le même jour pour tester l’efftcacité immédiate, l’autre (lot 2) gardée au laboratoire
pour le suivi ultérieur de la r&nanence.
Test de l’effkacité immédiate
Deux échantillons de 1Og prélevés des lots 1 de chaque traitement sont infestés chacun avec 15
couples de S. cerealella tZgés de 1 jour. Ces tests sont conduits dans des bocaux cylindriques en
plastique de 6 cm de diametre et de 7,5 cm de hauteur. Pour maintenir les insectes dans les éleva-
ges, les boîtes sont fermées par des morceaux de tissu en coton, retenus par des bracelets en élasti-
que. Huit jours plus tard, les insectes sont retims des boîtes, lesquelles sont maintenues dans les
conditions ambiantes du Laboratoire jusqu’au début de l’émergence des adultes Fl (T=3Of 5°C
HR=60+ 10%).
Sur la base du comptage du nombre total d’insectes émergeant tant des objets traités (b) que du
témoin non traite (k), on calcule les pourcentages d’efficacité (E) en appliquant la formule d’ABOTT
(1925):
b - k
E = .._-----------_
x 100
100 - k
Rémanente
La temanence est suivie sur les lots 2 en procédant d’une part à des infestations artificielles
retardées comme pour le test de l’eficacité immédiate, d’autre part à des dosages de msidus de la
matiére active (m.a) dans les denrées traitées.
Extraction des matières actives
Les dépôts de produits se situant à la surface des graines, l’extraction se fait en solubil sant les
matières actives par mac&ation et agitation dans de:; solvants appropriés.
i
Pour chaque traitement, 5Og de mil sont mélanges à 5Oml de solvant dans un erlenmeyer d 250ml
de volume. En fonction de la matière active, les solvants utilisés sont l’éther de ptrole pour le
fénitrothion, l’acétate d’éthyle pour le pyrimiphos-mrithyl et l’hexane pour la deltaméthrine. A ms 30’
d’agitation, à raison de 120 translations par minute, on laisse le solvant se décanter pen ant 15
minutes et on pnékwe 5 ml du surnageant pour le dosage par chromatographie en phase gazeuse
(C.P.G).
1
Conditions d’analyse
L’analyse par C.P.G. est faite en colonne remplie ou capillaire dans les conditions que 16
tableau 1.
Mém. Soc. r. belge Enf. 35, 1992
467
Tableau 1. Conditions d’analyse en C.P.G. des diifërentes matières actives.
Fénitrothion
Pyrimiphos
métyl
Deltaméthrine
Appareil
utilisé
Carlo
Carlo
Erba 4200
Erba 4200
HP 5713
type de colonne
phase
ov 17 1,5 et
ov 17 1.5 et
0” 202 1,95%
0” 202 1,95-x
support
Chrom.
Chrom.
Chrom.
WHP80/100/
WHP80:100/
WHP80/100/
dimensions
2tn x 2mm
2m x 2mm
1,20m x 2mm
température
c o l o n n e
2 1 5 ° C
2 1 5 ° C
250” C
injecteur
250” C
2 5 0 ° C
3 0 0 ° C
détecteur
2 7 5 ° C
2 7 5 ° C
3 5 0 ° C
type de détect.
N P S D
NPSD
ECD
Etalon interne
fenitro
Pyrim.meth
deltam.
techn.
tech.
technique
temps de ktention 6’2”
5’24”
3’40”
Résultats
La figure 1 montre qu’à la dose de O,625ppm, seule la deltaméthrine assure
une efficacité de 100%. Dans les mêmes conditions, ce contrôle total n’est obtenu
qu’à partir de 2,5 ppm avec le fénitrothion (soit une dose 4 fois plus forte) et ne
le sera jamais avec le pyrimiphos méthyl, même à 10 ppm.
.____.~
- ----
468
Mém. Soc. r. belge Ent. 35, 1992
Efficacité résiduelle
L’évolution de l’efficacité résiduelle des différentes matières actives présente un
profil variable en fonction du nombre de jours après traitement (JAT).
A 30 JAT (Fig. 2), l’efficacité de 100% est atteinte à partir de 1.25 ppm avec
la deltaméthrine et se maintient pour toutes les doses supérieures de ce produit.
Avec le fénitrothion et le pyrimiphos méthyl,
l’efficacité croît avec la dose et
n’atteindra les 100 % qu’à partir de 10ppm.
fjl Ueltaméthrine
El
0 Féni trothion
??Pyrimiphos-méthyl
Dose (en ppm)
A 60 JAT (Fig. 3), l’évolution de l’efficacité résiduelle de la deltaméthrine et
du fenitrothion sont assez comparables à celles observées 30 JAT.
??Deltambthrine
??Férdtr-othion ,
??Pyrimiphos-rnel :hyl
0
0 , 6 2 5 1,25
2,s 5
10
Dose Ien ppm)
Mém. Soc. r. belge Ent. 35, 1992
469
A 90 JAT (Fig. 4), la deltaméthrine montre à nouveau une efficacité de 100%
dès la dose de 1,25ppm, alors que plus aucun des organophosphorés n’atteint ce
niveau de contrôle, même à la dose maximale appliquée et huit fois plus forte
(IOppm).
a P y ri rri i p h 0 s -ni k ? h y 1
??Fénitt-ot.hion
??Deltambthr-ine
0
0 , 6 2 5 135
2,s
5
10
Dose (en ppm)
Rémanente
Les données du tableau 2 indiquent qu’aux différentes doses, la deltaméthrine
est de tous les produits testés celui qui fait preuve d’une plus grande stabilité
dans les conditions étudiées. En effet 12 semaines après le traitement, son taux
de perte de matière active (m.a) est de l’ordre de 41 à 49% pour 10 et 5 ppm,
28 à 34% pour les doses inférieures. Dans les mêmes conditions, la perte de
m.a dépasse souvent 70% chez les autres produits.
Tableau 2,Evolution compalee des teneurs en iënitrothion, pyrimiphos méthyl et deltaméthrine SUI
grains de mil (Pennisetum tvohoïdes L.) traités en fonction du temps.
matière
semaines
dose initiale appliquée (ppm)
active
apk
traitem.
1
0
S
2s
1,25
0,625
Fénitro- 11
2.2
0,93
0.28
0.11
0,04
thion
(78)
(81)
(89)
(81)
(74)
14
0,87
0,33
0.17
0,08
0,04
1911
(93)
193)
(94)
(74)
Pyrimiphos 1 0
i,8’
1,6X
0,82
0,31
0.34
(721
(66)
(67)
(75)
(46)
méthyl
14
i,lk
1 ,Ol
0,66
0,30
0,06
(78)
(80)
(74)
(76)
(91)
Deltam. 12
5,lO
2,53
1,80
8,86
0,41
(49)
(41)
(28)
(32)
(34)
( ) taux de perte de matiére active.
470
Soc. r. belge Ent. 34, 1992
Discussion
l
Ces résultats montrent une meilleure efficacité de la deltaméthrine sur ,$Ytotroga
cerealella par rapport au fénitrothion et au pyrimiphos méthyl.
Ils sont ainsi en accord avec des travaux réalisés en Zambie (HINDM ‘RSH &
MAC DONALD, 1980) et au Zimbabwe (WEAVING, 1981), selon lesquels le énitro-
thion et le pyrimiphos-méthyl donnaient très peu satisfaction pour le contr 1
le des
stocks de maïs contre S. cerealella.
I
HAUBRUGE et af. (1988), font également état d’une meilleure performahce du
pyréthrinoïde par rapport à d’autres organophosphorés sur denrées stockées.
En ce qui concerne la perte de m.a bien plus importante dans cette ét de
4
sur
mil, pour les organophosphorés que pour la deltaméthrine, elle concorde &ec les
résultats de SCHIFFERS et al. (1987) sur graines de haricot. Par contre et ‘ontrai-
rement à l’arachide pour lequel trois produits sont recommandés pour lutt r con-
tre Caryedon serratus 01. (LY, 1980), ce travail montre que la delta éthrine
s’avère être le seul produit valable pour la protection du mil stocké CO tre S.
cerealella.
{
Ces résultats suscitent donc, moyennant leur confirmation en milieu
formulation de recommandations spécifiques en matière de protection des
mil contre 1’Alucite des céréales au Sénégal.
Remerciements
Je remercie messieurs M. NDOYE (ISRA, CDH) L. CISSE (ISRA DRPV) et 1. DIONGIJ
(ISRA
CRA Tambacounda) pour l’examen critique du manuscrit,
k
Références
ABOTT, W. S., 1925. - A method of computing the eIfectiveness of an insecticide. J. Econ. 1Ent. 18:
263-261,
HAUBRUGE, E., SCHIFFERS, B., GABRIEL, E. <Pr VERSTRAETEN, Ch., 1988. Etude de la rela-
tion dose-eRicacité
de six insecticides à l’égard de Sitoohilus eranarius L., S. orwae
et S;
zeamais MOTS. (Col., Curculionidae).
Med. Fac.. Landbouww. Riiksuniv. Gent 53: 719-72 1
HINDMARSCH, P. S. & MC DONALD, I. A., 1980. Field trials to control insect Pests of farm
stored maize in Zambia. J. stored Prod. Research. 16: 9-18.
LY, M., 1980. - Raowrt des essais sur la orotection des stocks d’arachide.. ISRA/ONCAD,
1
p.
SCHIFFERS, B. C., FRASELLE. J., HAUBRUGE, E. & VERSTRAETEN, Ch., 1987. -
1
Etu e de la
persistance d’ellïcacité
de quelques insecticides à. l’égard de trois coléoptères des denrées I entrepo-
sées Acanthes-celides obtectus SAY (Bruchidae), Troeoderma eranarium EVERST (Dermes.ida@
&
Prostephanus truncatus (HORN) (Bostrychidae). Med. Fac. Landbouww. Riiksuniv. G em 52:
507-514.
SECK, D., 1983. - Etude d’un ravageur des cétiales stockées: Sitotroea cerealella OLIV. (Lep. Gele-
chiidae) en milieu paysan au Sénégal. Mém. fin d’Etudes, Fac. Sciences agronomiques Gembloux
(Belgique), 123 p.
SECK, D.. 1984. - Fluctuations saisonnières des nooulations d’insectes ravaeeurs du mil stocké en
grenier traditionnel au Sénégal. ISRASCS-NIORD
DU RIP., 10 p.
WEAVING, A. J. S., 1981. - Grain Protectants for use under tribal storage conditions in Zi nbabwe.
3 Evaluations of admixtures with maire stored in traditional grain bins. i--.-A
Ztmbabwe J urnal o f
Aeric. Research. 19: 205-224.
Etude de l’efficacité biologique et de l’action
résiduelle de trois insecticides sur
Sitotroga cerealella Oliv. (Lep. Gelechiidae)
ravageur du mil stocké en zone sahelienne
par D. SECK~,~
’ Institut sénégalais de recherches agricoles, laboratoire d’entomologie,
BP 17, Nioro du Rip, Séné-
2 Pl.
Unité de Zoologie générale et appliquée, Faculté des Sciences agronomiques, B-5030 Gembloux,
Belgique.
Résumé
L ‘e$kacité et la rémanente de cinq doses de fénitrothion, de pyrimiphos méthyl et
de deltaméthrine ont été évaluées au laboratoire sur graines de mil (Pennisetum
typhoïdes L.) infestées artificiellement avec des adultes de Sitotroga cerealella OLIV.
(Lep. Gelechiidae). La deltaméthrine s’est révélée le produit le plus ejkzce. En effet,
elle assure un contrôle total de 1 ‘émergence de la FI, même avec la dose de 0,625
ppm, et fait preuve, par rapport aux deux organophosphorés, d’une plus grande toxi-
cité résiduelle et d’une plus grande persistance de la matière active.
Introduction
Le mil (Pennisetum typhoi’des (L) LEEKE) ou petit mil est la principale céréale
vivrière du Sénégal où elle est cultivée, dans la zone comprise entre les isohyètes
2.50 et 900mm. La superficie moyenne qu’elle occupe dépasse un million d’hecta-
res par an, pour une production nationale d’environ 530.000 tonnes.
A la récolte, la production peut être battue et stockée dans des magasins. Mais
elle est le plus souvent conservée sous forme de fagots d’épis entiers, dans des
greniers traditionnels.
Dans ces conditions, la durée de stockage varie de sept à dix mois, sans que
des mesures de protection ne soient appliquées par les paysans. Ceci favorise les
dégâts dus à de nombreux insectes (SECK, 1989).
Parmi ceux-ci, Sitotroga cerealella (~LIV.) ou alucite est de loin le plus nuisi-
ble (S ECK , 1983 ).
Dans le but de trouver des produits efficaces de protection des stocks de mil
contre cet insecte, nous avons comparé l’efficacité et la rémanente de trois matiè-
res actives: le fénitrothion 1,5% le pyrimiphos méthyl 2% et la deltaméthrine
0,05%. Ces produits, souvent utilisés en traitement des denrées, sont recomman-
dés au Sénégal pour la protection des arachides stockées (LY, 1980).
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Mém. Soc. r. belge Ent. 351, 1992
Matériel et méthode
Matériel
Les produits considéms sont tous formulés sous forme de poudre à poudrer et testés à 5 doses: 10;
5; 2.5; 1.25 et 0,625pptn.
Pr&lablement à l’expérimentation, les graines de mil (variété Souna-3) ont fait l’objet d’u e fumi-
gation au phostoxin à la dose lg de PH3/m3 pendant 48 heures, puis aémes à l’air libre pe dam 24
heures. Quant aux insectes, ils proviennent d’une souche locale de $. cerealella,
%
élevée au la oratoire
pendant plusieurs générations sur du mil de la même variété.
Méthode
Pour chaque objet, trois Kg de mil sain sont traités de manière très homogène dans des mcipients
en matière plastique.
Immédiatement après l’application, chaque traitement a é@ divise en deux parties égales dont l’une
(lot 1) est utilisée le même jour pour tester l’efftcacité immédiate, l’autre (lot 2) gardée au laboratoire
pour le suivi ultérieur de la r&nanence.
Test de l’effkacité immédiate
Deux échantillons de 1Og prélevés des lots 1 de chaque traitement sont infestés chacun avec 15
couples de S. cerealella tZgés de 1 jour. Ces tests sont conduits dans des bocaux cylindriques en
plastique de 6 cm de diametre et de 7,5 cm de hauteur. Pour maintenir les insectes dans les éleva-
ges, les boîtes sont fermées par des morceaux de tissu en coton, retenus par des bracelets en élasti-
que. Huit jours plus tard, les insectes sont retims des boîtes, lesquelles sont maintenues dans les
conditions ambiantes du Laboratoire jusqu’au début de l’émergence des adultes Fl (T=3Of 5°C
HR=60+ 10%).
Sur la base du comptage du nombre total d’insectes émergeant tant des objets traités (b) que du
témoin non traite (k), on calcule les pourcentages d’efficacité (E) en appliquant la formule d’ABOTT
(1925):
b - k
E = .._-----------_
x 100
100 - k
Rémanente
La temanence est suivie sur les lots 2 en procédant d’une part à des infestations artificielles
retardées comme pour le test de l’eficacité immédiate, d’autre part à des dosages de msidus de la
matiére active (m.a) dans les denrées traitées.
Extraction des matières actives
Les dépôts de produits se situant à la surface des graines, l’extraction se fait en solubil sant les
matières actives par mac&ation et agitation dans de:; solvants appropriés.
i
Pour chaque traitement, 5Og de mil sont mélanges à 5Oml de solvant dans un erlenmeyer d 250ml
de volume. En fonction de la matière active, les solvants utilisés sont l’éther de ptrole pour le
fénitrothion, l’acétate d’éthyle pour le pyrimiphos-mrithyl et l’hexane pour la deltaméthrine. A ms 30’
d’agitation, à raison de 120 translations par minute, on laisse le solvant se décanter pen ant 15
minutes et on pnékwe 5 ml du surnageant pour le dosage par chromatographie en phase gazeuse
(C.P.G).
1
Conditions d’analyse
L’analyse par C.P.G. est faite en colonne remplie ou capillaire dans les conditions que 16
tableau 1.
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Tableau 1. Conditions d’analyse en C.P.G. des diifërentes matières actives.
Fénitrothion
Pyrimiphos
métyl
Deltaméthrine
Appareil
utilisé
Carlo
Carlo
Erba 4200
Erba 4200
HP 5713
type de colonne
phase
ov 17 1,5 et
ov 17 1.5 et
0” 202 1,95%
0” 202 1,95-x
support
Chrom.
Chrom.
Chrom.
WHP80/100/
WHP80:100/
WHP80/100/
dimensions
2tn x 2mm
2m x 2mm
1,20m x 2mm
température
c o l o n n e
2 1 5 ° C
2 1 5 ° C
250” C
injecteur
250” C
2 5 0 ° C
3 0 0 ° C
détecteur
2 7 5 ° C
2 7 5 ° C
3 5 0 ° C
type de détect.
N P S D
NPSD
ECD
Etalon interne
fenitro
Pyrim.meth
deltam.
techn.
tech.
technique
temps de ktention 6’2”
5’24”
3’40”
Résultats
La figure 1 montre qu’à la dose de O,625ppm, seule la deltaméthrine assure
une efficacité de 100%. Dans les mêmes conditions, ce contrôle total n’est obtenu
qu’à partir de 2,5 ppm avec le fénitrothion (soit une dose 4 fois plus forte) et ne
le sera jamais avec le pyrimiphos méthyl, même à 10 ppm.
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Efficacité résiduelle
L’évolution de l’efficacité résiduelle des différentes matières actives présente un
profil variable en fonction du nombre de jours après traitement (JAT).
A 30 JAT (Fig. 2), l’efficacité de 100% est atteinte à partir de 1.25 ppm avec
la deltaméthrine et se maintient pour toutes les doses supérieures de ce produit.
Avec le fénitrothion et le pyrimiphos méthyl,
l’efficacité croît avec la dose et
n’atteindra les 100 % qu’à partir de 10ppm.
fjl Ueltaméthrine
El
0 Féni trothion
??Pyrimiphos-méthyl
Dose (en ppm)
A 60 JAT (Fig. 3), l’évolution de l’efficacité résiduelle de la deltaméthrine et
du fenitrothion sont assez comparables à celles observées 30 JAT.
??Deltambthrine
??Férdtr-othion ,
??Pyrimiphos-rnel :hyl
0
0 , 6 2 5 1,25
2,s 5
10
Dose Ien ppm)
Mém. Soc. r. belge Ent. 35, 1992
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A 90 JAT (Fig. 4), la deltaméthrine montre à nouveau une efficacité de 100%
dès la dose de 1,25ppm, alors que plus aucun des organophosphorés n’atteint ce
niveau de contrôle, même à la dose maximale appliquée et huit fois plus forte
(IOppm).
a P y ri rri i p h 0 s -ni k ? h y 1
??Fénitt-ot.hion
??Deltambthr-ine
0
0 , 6 2 5 135
2,s
5
10
Dose (en ppm)
Rémanente
Les données du tableau 2 indiquent qu’aux différentes doses, la deltaméthrine
est de tous les produits testés celui qui fait preuve d’une plus grande stabilité
dans les conditions étudiées. En effet 12 semaines après le traitement, son taux
de perte de matière active (m.a) est de l’ordre de 41 à 49% pour 10 et 5 ppm,
28 à 34% pour les doses inférieures. Dans les mêmes conditions, la perte de
m.a dépasse souvent 70% chez les autres produits.
Tableau 2,Evolution compalee des teneurs en iënitrothion, pyrimiphos méthyl et deltaméthrine SUI
grains de mil (Pennisetum tvohoïdes L.) traités en fonction du temps.
matière
semaines
dose initiale appliquée (ppm)
active
apk
traitem.
1
0
S
2s
1,25
0,625
Fénitro- 11
2.2
0,93
0.28
0.11
0,04
thion
(78)
(81)
(89)
(81)
(74)
14
0,87
0,33
0.17
0,08
0,04
1911
(93)
193)
(94)
(74)
Pyrimiphos 1 0
i,8’
1,6X
0,82
0,31
0.34
(721
(66)
(67)
(75)
(46)
méthyl
14
i,lk
1 ,Ol
0,66
0,30
0,06
(78)
(80)
(74)
(76)
(91)
Deltam. 12
5,lO
2,53
1,80
8,86
0,41
(49)
(41)
(28)
(32)
(34)
( ) taux de perte de matiére active.
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Soc. r. belge Ent. 34, 1992
Discussion
l
Ces résultats montrent une meilleure efficacité de la deltaméthrine sur ,$Ytotroga
cerealella par rapport au fénitrothion et au pyrimiphos méthyl.
Ils sont ainsi en accord avec des travaux réalisés en Zambie (HINDM ‘RSH &
MAC DONALD, 1980) et au Zimbabwe (WEAVING, 1981), selon lesquels le énitro-
thion et le pyrimiphos-méthyl donnaient très peu satisfaction pour le contr 1
le des
stocks de maïs contre S. cerealella.
I
HAUBRUGE et af. (1988), font également état d’une meilleure performahce du
pyréthrinoïde par rapport à d’autres organophosphorés sur denrées stockées.
En ce qui concerne la perte de m.a bien plus importante dans cette ét de
4
sur
mil, pour les organophosphorés que pour la deltaméthrine, elle concorde &ec les
résultats de SCHIFFERS et al. (1987) sur graines de haricot. Par contre et ‘ontrai-
rement à l’arachide pour lequel trois produits sont recommandés pour lutt r con-
tre Caryedon serratus 01. (LY, 1980), ce travail montre que la delta éthrine
s’avère être le seul produit valable pour la protection du mil stocké CO tre S.
cerealella.
{
Ces résultats suscitent donc, moyennant leur confirmation en milieu
formulation de recommandations spécifiques en matière de protection des
mil contre 1’Alucite des céréales au Sénégal.
Remerciements
Je remercie messieurs M. NDOYE (ISRA, CDH) L. CISSE (ISRA DRPV) et 1. DIONGIJ
(ISRA
CRA Tambacounda) pour l’examen critique du manuscrit,
k
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Etu e de la
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