REPUBLIQUE DU SENEGAL __________ *---- ---- ---- ...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
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@linistère de YEducation Nationale
Ministère de I’Aqriculture
Direction
Institut Sénégalais de
de l’Enseignement Supérieur
Recherches Agricoles
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Ecole Nationale
Centre National de Recherches
des Cadres Ruraux de Bambey
Agronomiques de Bambey
ENCR
CNRA
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pour l’obtention du &iplôme d’fngénieur des trav.aux agricoles
THEME :
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REMERCIEMENTS
A la Direction de la Coopération et au Développement et de i”aide
humanitaire (DDA) Suisse pour m’avoir accordé la bourse d’Etudes.
A. Mr. Sidi Haïrou Camara, Directeur de I’Ecole Nationale des Cadres
Ruraux (ENCR) de Bambey, pour sa sagesse.
au Dr. Mamadou BALDE,, Entomologiste au Centre National de
Recherches Agronomiques (CNRA) de Bambey ISRA pour m’avoir encadré selon sa
volonté et dans la crainte de I’Eternel Dieu.
Que ÏEternel Dieu, notre Créateur, par son Fils Jésus Christ, bénisse sa
maison et toutes oeuvres faites de sa main.
A M o n s i e u r Cheick Alassane F A L L , c h e r c h e u r s é l e c t i o n n e u r a u
CERAASICNRA de Bambey pour son soutien moral, matériel, sa disponibilité et
appui scientifique dans l’analyse statistique.
Oue Dieu bénisse toutes ses oeuvres.
A Monsieur Mbaye NDIAYE pour le soutien moral et logistique.
A Monsieur Babacar NDAO, Directeur des Etudes de I’ENCR pour avoir
gére ma bourse d’une manière transparente et à travers lui, l’ensemble du corps
professoral.
A Monsieur Momar BA, mon maître de stage pour le suivi et les conseils
pédagogiques.
A Monsieur Amadou DiOUF, chef de service de la Documentatrot -
I n f o r m a t i o n du C N R A d e B a m b e y p o u r s a dispc:?ibili!e d a n s l a recherche
documentaire.
A Vronsieur Abdoulaye DIOP, technicien dz Izbsratoire d’enlomolq::~ cl,:
CNRA de Bambey et Meïssa DIOUF pour leur soutien tcc,h:-ilque.
A I;rionsieur YANON Daniel pour son sou?ien ~xxci et spirituel.
A tous les fidèles de I’Eglise Evangelioue de B a m b e y pour IQU;
consécration spirituelle.

A la famille Victor SANGUE pour leur soutien moral.
A la famille Nadji TCHERE pour leur soutien moral.
A Monsieur Isidore NDIONE et Maïssa BADIANE pour leurs services.

DEDICACE
Je dédie ce travail à :
Mon père DAR KERTOUMAR, pour m’avoir encouragé à affronter les
obstacles de la vie et à demeurer dans ma foi chrétienne.
Ma mère DIAPENG HABEGUE pour sa bénédiction.
Mon oncle, le Capitaine de l’armée Gueltir Kelka KERTOUMAR pour son
soutien inlassable lors de mes études secondaires.
l-a mémoire de mon regretté oncle GAKERE EBBA.
Mon oncle Sabane TAGDI ANDRE pour son soutien moral et matériel lors
de mes études secondaires à Ndjaména.
Mon épouse KAKESSE Julie, mon enfant Dam DAR KERTOUMAR, ma
fille SENE DAR KERTOUMAR pour I,eur- courage.
Parole de I’Eternel Dieu :
Esaïc 41 : f0 : “Sois sans crainfe, car je suis avec foi, n’ouvre pas des
yeux inquiets, je te foffifie, je viens 2 fon secours, je fe SOufiEVlS de ma droiîe
victorieuse Y
1
Josué f: 9: “IVe f’ai-je pas donné cet ordre : Forfifïe-foi ef prends courage
IVe Yeffraie pas ef ne f’épouvanfe pas, caf l’Efernel, ion Dieu, esf avec foi
parfout où fu iras”.
I

Ce mémoire de fin d’étude est réalisé au service de recherches
entomologiques du Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) de
Bambey sous le thème: ” Etude de la dynamique des populations et de la distribution
spatiale au champ de Coniesfa ignefusaiis (Lepidopfera: Pyralidae), chenille foreuse
des tiges et de Heliocheilus albipuncfella (Lepidopfera: Nocfuidae), chenille mineuse
des chandelles du mil”.
Le mil à chandelie est une des principales cultures vivrières en Afrique
soudano-sahéiienne. Cependant, les rendements à l’hectare sont généralement très
faibles dans les conditions paysannes de production. Parmi les principaux facteurs
responsables de ces faibles rendements, figurent l’impact des insectes nuisibles
dont Coniesfa (Acigona) ignefusalis et Heliocheilus (Raghuva) albipuncfella sont les
plus importants sur cette culture.
Le travail consistait à évaluer le niveau d’infestation de la culture par une
méthode d’échantillonnage à partir de points d’observations situés sur des axes à
différentes strates du point central de la parcelle. Le dispositif expérimental était
I
celui d’une randomisation complète de 8 parcelles de 900 m2.
I
Les résultats montrent tout d’abord que Coniesta ignefusalis était de loin
plus important que Heliocbeilus cette année. Tandis que les chenilles mineuses des
I
épis n’avaient pu occasionner aucun dégât substantiel, les larves de Coniesta
avaient quant à elles provoqué une baisse de rendement de 13% en moyenne.
I
L’étude de /a dispersion spatiale montre que ces deux espèces
présentent sur ce plan des comportements tout à fait différents. En effet, l’attaque de
l
la mineuse des chandelles a été toujours plus important au centre des parcelles qu’à
fa périphérie, contrairement aux foreurs des tiges qui ont tendance à infester plus la
D
péripherie.

I
S O M M A I R E 1
.INTRODUCTION
1
CHAPITRE I - GENERALITES SUR LES DEUX ESPECES
3
1.1 -Heliocheiius (Raghuva) albipuncfelia
3
1.1.1 - Morphoiogie
3
1 -1.2 - Bio-écologie
4
l-l.3 - Importance et dégâts
5
1.2 Xoniesfa (Acigona) ignefusak
6
1.2.1 - Morphologie
1.2.2 - Bio-écologie
-l-2.3 - Importance et dégâts
CHAPITRE Il - MATERIELS ET METHODES
17
2.1 - Objectif
i l
2.2 - Localisation et dispositif expérimental
Il
2.3 - Conditions de culture du mil
12
2.4 - Méthode d’évaluation
12
2.5 .- Observations
13
CHAPITRE 111 - RESULTATS ET DISCIJSSIONS
14
3.T -Résultats de l’attaque des chrysom+i[es
14

X2 - Distribution au champ
15
:3.2.-I - Hei’ïocheilus albipuncte!la
15
3.2.2 - Coniesfa ignefusalis
17
3.3 - L’incidence sur le rendement
19
3.3.1 *- lieliocheilus albipuncfella
19
3.3.2 - Coniesfa ignefusalis
22
3.3.2.1 - Nature de ces relations chez uneplante saine
22
3.3.2.2 - Influence de l‘attaque des foreurs sur le rendement
24
3.4 - Résultats sur ia dynamique des populations
27
3.4.1 - Heliocheilus aibipuncfella
27
3.4.2 - Coniesfa ignefusalis
28
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
29
BIBLIOGRAPHIE

Le mil reste à côté du sorgho, du riz et du maïs l’une des principales
cultures céréalières en Afrique soudano-sahélienne où il constitue l’élément
essentiel du régime alimentaire des populations humaines et animales (NDOYE,
1988). Cependant, avec l’installation de cette longue sécheresse depuis le début
des années 70, la production céréalière et en particulier celle du mil est en baisse
tendancielle. Ce qui a obligé d’une manière générale les Etats de cette zone de se
tourner vers l’importation pour couvrir ce déficit vivrier, malgré les conséquences
que cela engendre sur les réserves en devises des pays. Malgré cet accroissement
des importations alimentaires de 4 ?& depuis 1974 pour pallier à ce déficit de
production, la banque mondiale estime dans un de ses rapports intitulé “stratégie de
développement agricole pour l’Afrique subsaharienne et perspectives pour la
banque mondiale” que les besoins réels n’ont été satisfaisants qu’à 87 % depuis
1980 (ANONYME, 1992).
Les nombreuses investigations faites dans les pays de la sous-région
relatives aux causes réelles de cette baisse de productivité céréalière, notent
clairement l’importance de la pression entomologique particulièrement sur le mil qui
accompagne ce déficit pluviométrique (NDOYE et GAHUKAR, 7989). En effet, plus
d’une centaine d’espèces d’insectes nuisibles s’attaquent au mil depuis le semis
jusqu’à la récolte, parmi lesquelles Heliocheilus (Raghul) albipuncfella, chenille
mineuse des chandelles et Coniesfa (Acigona) ignefusalis, chenille foreuse des tiges
jouent un rôle toute particulière (APPERT, 1957; NDOYE, 1979; GAHUKAR, 1984).
Leurs dégâts peuvent selon la physionomie de l’hivernage et le stade phénologique
de la plante (particulièrement pour Coniesta) prendre des proportions importantes.
En plus donc des pr-ogr-ammes d’amélioration du mil, ii s’avère impérieux
de prendre en compte cette dimension entomologique si on veut accroître de
maniéw significative la production de cette céréale. C‘est dans ce sens qu’une
importance toute particulière est accordée à ces deux espèces d’insectes nuisibles
dans IES programmes de recherches entomologiques du Centre National de
Recherches Agronomiques (CNRA) pour trouver des voies et moyens adéquats de
leur ccriirole. Sur ce plan, de nombreuses recherches ont eté effectuées aussi, bien
au Sénegal que dans d’autres pays de la zone seudano-sahblienne dans le domaine
‘de la, connaksance de la biologie de ces deux espèces ainsi que dans le domaine

2
des méthodes de lutte. Cependant, peu de résultats existent actuellement sur le
:;euil économique de nuisibilité et la distribution spatiale au champ de ces espèces.
t-lors, un des problèmes généraux de la recherche entomologique c’est de pouvoir
déterminer avec exactitude dans les conditions au champ, la densité de population
Id’un insecte ravageur, ainsi que sa distribution dans l’espace. Ces données sont
d’autant plus indispensables qu’elles permettent par exemple de tester plus
facilement l’efficacité économique d’un programme de traitement chimique.
Le but de ce travail qui entre dans cette perspective consiste à étudier le
comportement dans les conditions naturelles au champ de la chenille mineuse des
chandelles et des foreurs de tiges et d’essayer d’évaluer leur impact sur le
rendement de la culture.
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:3
CHAPITRE I:- GENERALITES SUR LES DEUX ESPECES
1
E
1.1 - HfLlOCHfILUS (RAGHUVA) ALBIPUNCTELLA
Heliochei/us albipuncfella, connu sous le nom de chenille mineuse des
chandelles est une espèce inféodée au mil. Elfe a été décrite pour la première fois
en 1925 par JOANNIS sous le nom de Raghuva et après par RISBEC (1950) et
APPERT (1957). C’est surtout NDOYE (1988) qui a clarifié davantage aussi bien la
morphologie que la biologie de ce ravageur.
Cette espèce a été identifié comme nuisible au mil dans la zone soudano-
sahélienne en 1970 et elle apparut en 1973 comme ravageur d’importance
économique (NDOYE, 1979 ; VERCAMBRE, 1982).
‘l A .l - Morphologie
L’envergure du papillon varie entre 23 et 27 mm, selon qu’il est rnsle ou
femelle. En effet, cette espèce est également caractérisée par un dimorphisme
sexuel très remarquable. Les femelles sont plus grandes que les mâles. Les ailes
antérieures du mâle sont petites avec un épaississement distal et une aire hyaline
en arrière du bord antérieur (NDOYE, 1988). Aussi bien chez la femelle que chez le
mâle, les ailes antérieures sont de couleur roux-marron avec des points blancs sur
le bord distal (photo 4).
Chez la femelle, les ailes antérieures sont fortement marquées de points
noirâtres avec une ligne antimarginale représentée par de très petits points situés
ent,re les nervures et une frange très blanchâtre (NDOYE et GAHUKAR, 1989). tes
ailes postérieures des deux sexes sont grises et munies de nervures noires sans
aucun dessin.
D’après les descriptions de NDOYE (1988), la larvé âgée mesare Xi-
25cm. Elle a l’aspect trapue avec une capsule céphalique ioncée de même que 13
partie supérieure du premier segment. Elle a une coloration verdâtre ou jaunâire
avec deux bandes claires sur chaque flanc qui s’étendent de la tête à i’extrérnité
anale. La couleur de la larve devien’t cependant rougeâtre peu avant son pass.age
i
au stade de chrysaiide. Cette chrysalide qui n’a pas de coccn, mesure environ 12-13
mm, soit une réduction de la taille larvaire de 52-60 @ho. Cette diminution de la
l
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4
surface de contact permet à l’espèce de résister aux conditions non favorables
durant la saison sèche.
La chrysalide est de couleur brun-clair au début et devient légèrement
plus foncée au fur et à mesure du développement de la nymphose. Son crémaster
est terminé par deux grandes épines et laisse voir ces lignes de soudure
E!vanescente des derniers segments abdominaux. Une observation minutieuse des
chrysalides au niveau de ces derniers segments montre que le dimorphisme sexuel
se reflète également au niveau des chrysalides.
1 A.2 - Bio-écologie
La femelle de Heliocbeiius dépose à l’épiaison du mil des centaines
d’oeufs (jusqu’à 400) sur les soies involucrales et le sommet du rachis. Ces oeufs
sont de forme oblongue et colorés de blanc-ivoire quand ils sont nouvellement
pondus. Ils prennent cependant une couleur jaune ou marron-foncée liée au
développement de i’embryon (NDOYE, 1988). D’après les études effectuées par
VERCAMBRE (1978) NDOYE (1979) et GAHUKAR (1984), t’incubation des oeufs
dure 3 à 5 jours et le développement larvaire de 23-39 jours en passant par 6
stades. Après avoir atteint la maturité, les larves ainsi âgées descendent au pied de
la plante pour se chrysalider dans le sol, en passant d’abord par une phase Pr-4
nymphale de deux à quatre jours. Cet état de nymphose peut durer 10 à II mois
avant l’émergence des adultes aux environs de un mois après les premières pluies
utiles (GAHUKAR et al., 1986 ; BAL, 1989 ; BALDE, 1993), même si des dates
d’apparition de 39 à 45 jours ont été observées (NDOYE, I977).
Les nombreuses observations faites durant des années dans diffkents
pays de la zone soudano-sahélienne sur la dynamique des populations adultes
(NDOYE, 1977 ; 1978 ; VERCAMBRE, 1978 ; GUEVREMONT, 1985 ; BAL, 1986 ;
MAIGA, 1987 ; NWANZE et SIVAKUMAR, 1990 ; BALDE, 1993), montrent que
Heliocheilus est une espèce monovoltine. En effet, elle ne forme qu’une seuie
gknération annuelle don? la période de fluctuation peut cependant être relativement
longue selon la répartition des pluies comme le montrent Ïes courbes de vol
&aiisées au Senégal (NDOYE, 1978; 1988). Des études ont été égatement
realisées sur l’importance et la distribution géographique de cette espèce. Sur ce
plan, la conjonction des facteurs abiotiques comme la pluviométrie, la température et
ia nature des sols semblent être un élément déterminant. Les observations faites par
MAIGA (1987) montrent que cette espèce est très abondante durant les années de
-1111”

faible pluviométrique, Ce qui correspond aux constatations faites par NWANZE et
SIVAKUMAR (1990) au Burkina Faso, au Niger et au Nord du Nigéria. Ces résultats
montrent en même temps que H. albipunctella est présent dans tous les pays de
l’Afrique de l’Ouest de la zone soudano-sahélienne.
La température, l’hygrométrie et le type de sol peuvent influencer
I’titvolution des chrysalides dans le sol (NWANZE et SIVAKUMAR, 1990). En effet, le
prélèvement de chrysalides effectué par ces deux auteurs dans différents sites,
montre que 51 % de celles-ci se trouvent à des profondeurs de 10 à 20 cm, 16 % de
5-10 et le reste (53 Oh) de 20 à 30 cm. Ces profondeurs dans lesquelles se trouvent
les chrysalides dépendent des types de sol. Ainsi, GAHUKAR et al., (1986) ont
ti-ouvé la majorité de ces chrysalides à des profondeurs de 10 à 15 cm dans les sols
argileux, tandis qu’elles atteignent 15 à 25 cm dans les sois sableux.
C’est ce qui explique en partie la faible présence de cette espèce
constatée par NDOYE (1988) au Sud du Sénégal, où les sols contiennent une forte
teneur en argile et où les pluies sont également plus abondantes.
Tandis que les types de sols déterminent la possibilité des larves en
nymphose de pénétrer en profondeur pour trouver une loge, la température et
l’humidité du sol influencent directement le développement ultérieur de la chrysalide.
En effet, NWANZE et SIVAKUMAR (1990) ont constaté une forte mortalité de
chrysalides au fur et à mesure que la période sèche avance qui dépendait de la
profondeur à laquelle celles-ci se trouvaient. Ces observations ont été faites de
Février 21 Mai, où les maxima des températures excédaient les 45°C et l’hygrométrie
au minimum.
t-I.3 - Importance et dégâts
Dès l’éclosion, les jeunes larves s’alimentent des glumes qu’elles
perforent et dévorent ainsi l’intérieur des fleurs (NDOYE, $988). A partir du 3ème
stade de développement, les larves s’attaquent aux pédoncules qu’elles sectionnent
.
en progressant généralement de haut vers le bas et en soulevant les épillets (photo
2). Ceci donne des dégâts en spirales très caractéristiques sur les épis.
La présence des larves est également détectee par !‘existence de
déjections en petits granules secs et blanchâtres autour des fteurs. Ces épillets
coupés sont reliés par un réseau de fil de soie qui se dessèche au contact de l’air. It
sert de fourreau de protection pour la chenille contre les aléas climatiques et

. . .
nl-<
Photo 1 : Femelle de Eelioche.i/us a/bicunfe//a sur épis de mil

ç.ertains ennemis naturels. Ces dégâts effectués sur les pédoncules floraux
empêche non seulement la formation des graines, mais provoque également une
chute.
tes études effectuées par REOUTAG (1994) au CNRA de Bambey,
inontrent que ces larves peuvent occasionner des pertes de rendement en grains de
31 % dans le cas d’une non protection du mil. Cependant, l’importance de ces
dégâts dépend non seulement de la variété mais également des dates de semis
(NDOYE, 1988 ; BALDE, 1993).
1.2 - COMESTA IGNEi=USALlS
Cette espèce de lépidoptère de la famille des Pyralidae est à l’instar de
Eldana saccharina (Lepidopfera : Pyralidae), Busseola fusca et Sesamia calamisfis
(Lepidopfera : Nocfuidae) un des foreurs des tiges de mil et de sorgho les plus
importants et les plus fréquemment rencontrés en Afrique (TEETES et al., 1983;
GAHUKAR, 1984), même si son attaque sur le sorgho est de moindre degré. Les
Pennisetum sauvages, Digifaria spp. et Andropogon gayanus constituent ses
principaux hôtes secondaires.
1.2.1 - Morphologie
c
Coniesfa ignefusalis est un papillon de coloration jaune-paille, avec une
i
face ventrale plus claire que celle dorsale (photo 3). L’observation minutieuse des
pièces buccales montre des poils maxillaires et iabiaux très développés. Les aiks
antérieures sont jaunes-paille avec des écailles brunes et une frange claire, tandis
que les ailes postérieures sont de couleur blanchâtre. II existe cher cette espèce de
foreur un dimorphisme sexuel très prononcé. En effet, les femelles avec une
longueur de 12 à 14 mm et une envergure de 26 à 30 mm, sont plus grandes que les
mates qui ne mesurent que 10 mm avec une envergure de 22 5 26 mm (NDOYE et
GAHIJKAR, 1989).
La larve qui a atteint son dernier stade de développement peut mesurer
jusqu’à 30 mm. Sa tête peut avoir une couleur jaune ou brunâtre, tandis que le corps
qui est de coloration jauneclaire est couvert de multiples points noirs qui
disparaissent avant I’entree..de la iarve à l’éki de diapause {phcrto 4). A ce stade, la
iarve qui.devient plus petite.et nuisible prend une couleur blanche. II faut noter que

Photo 3 : Adultes (femelles et mâles) de Coniesta

‘7
la disparition de ces points noirs se passe lors des 2 à 3 mues précédant l’arrêt
complet du développement (NDOYE, 1980).
D’après ce même auteur, de fur et à mesure que l’état de repos
physiologique s’installe, les larves s’alimentent de moins en moins et construisent un
fin cocon en soie pour se protéger d’avantage contre les aléas climatiques
défavorables. La destruction de ce cocon, provoque le déplacement de la larve qui
ne peut cependant reprendre ni ses points; noirs, ni se chrysalider.
La chrysalide avec une longueur de 10 à 17 mm, est de couleur brune et
de forme allongée. Elle est munie de minuscules épines disposées à la face dorsale
des segments abdominaux, tout en formant sur les segments postérieurs un cercle
autour du corps. Le dernier segment abdominal porte quant à lui des épines et des
excroissances plus développées.
1.22 - Bio-écologie
D’après les observations faites par NDOYE et GAHUKAR (1989), la
femelle dépose ses oeufs dans la partie supérieure des gaines foliaires, à l’aisselle
des feuilles ou contre la tige, par plaque de 20 à 50 oeufs. Après éclosion au bout
de 7 à 12 jours, les jeunes larves se rassemblent sous la gaine foliaire pour se
protéger aussi bien contre les aléas climatiques que biotiques. Elles s’alimentent en
même temps de cette gaine dont elles rongent superficiellement la face interne et
É:galement la face externe de la tige. Ces orifices ainsi creusés, permettent aux
lèves relativement avancées de pénétrer dans la tige qu’elles tapissent plus tard de
soie. La chenille de dernier stade confectionne avant son entrée en diapause une
IDgette au bout de la galerie et découpe un orifice de sortie en laissant cependant
une mince paroi qui sera facilement perforer par l’adulte au moment de son
kmergence. Les dissections de tiges effectuées montrent que des dizaines de
chenilles de cette espèce peuvent se trouver non seulement dans une même tige,
mais également dans une même galerie (NDOYE et GAHUKAR, 1989; BALDE,
“i993; 1994). Dans ces conditions la plante devient affaiblie et peut se briser
..-.
facilement sous l’effet du vent.
Les observations faites par GAHUKAR (1984) montrent que la durée de
développement sans diapause de l’oeuf à l’adulte varie de 30 à 40 jours. Ce qui
permet à cette espèce d’apparaître durant l’hivernage 2 à 3 fois selon les années
dans nos conditions sahéliennes et correspondant à des générations annuelles
t,NDOYE, 1978 ; BAL, 1986 ; BALDE, 1993 ; 1994). A la fin de la saison des pluies

atiec le dessèchement du matériel végétai, les larves de dernières stades entrent en
d!apause dans les galeries où elles sont reconnaissables à leur couleur blanche-
a-ême. La diapause est chez les insectes à développement interrompu un état
d’arrêt de développement à un stade bien définit, même si les conditions du milieu
restent favorables (APPERT et DEUSE, 71982). La diapause qui détermine ainsi le
nombre de générations annuelles, apporte à l’espèce des chances supplémentaires
die survie durant les conditions défavorables à son développement.
L’induction de cette diapause semble être liée également à la qualité
nutritionnelle de la plante hôte, comme le montrent les études réalisées sur la pyrale
foreur des tiges de mais (Busseola fusca)l par OKUDA (1991). En effet, il a mis en
&4dence l’existence d’une corrélation positive entre le taux de larves qui entrent en
d:apause et le vieillissement de la plante. Les jeunes tiges sont plus favorables au
dkveloppement des larves que les tiges à croissance achevée chez lesquelles la
mortalité larvaire est de loin plus importante. C’est probablement l’instinct de
conservation de l’espèce (phénomène naturel) qui occasionne j’entrée rapide en
diapause dans le cas d’une baisse importante aussi bien de la quantité que de la
qualité nutritionnelle de la plante, même si les mécanismes régissant ce
changement spontané sont encore inconnus.
D’autre part, le dessèchement cles tiges de mil, le raccourcissement de la
Icngueurs des jours (Photopériode) dès le mois d’octobre et la baisse des
températures sont des facteurs qui selon NDOYE (1980) semblent être à l’origine de
l’induction de la diapause. En effet, la dissection de tiges effectuée en 1979 par ce
même auteur un mois après la récolte montre que 72 % des larves de Coniesta
eaient actives et qu’au fur et mesure que le matériel végétal desséchait sous l’effet
des hautes températures et de la faible humidité de l’air, la diapause larvaire prenait
dl3 l’importance. Pour la levée de la diapause permettant l’émergence des adultes à
la fin de la période sèche, des hypothèses sont avancées sur l’importance de la
pliotopériode et de la haute humidité relative si ie développement de la diapause est
dkjà complet (OKUDA, 1991). Dans les conditions climatiques du Sénégal, NDOYE
(1980) suppose que la période du repos obligatoire est terminée naturellement
aiJrès le mois de Février avec la fin de la période fraîche et le début de la chaleur.
Le suivi de la dynamique des populations effectué sur cette espèce dans
d fférents pays de la zone soudano-sahélienne à l’aide des pièges lumineux et à
pl7éromone montre que les adultes apparaissent quelques semaines après une
p-emière pluie importante estimée à 15 mm et que le nombre de générations
awuelles est fonction de la durée de la période pluvieuse (NDOYE, 1980 ;

9
CAHUKAR, 1983 ; BAL, 1986 ; NWANZE, 1989). En effet, dans les zones plus
humides ou durant les années très pluvieuses, on observe souvent jusqu’à 3
générations (HARRIS, 1962 ; NDOYE, 1979 ; 1980), tandis que le bivoltinisme
domine dans la partie relativement sèche de l’Afrique de l’Ouest et durant lies
hivernages à faible pluviométrie (BAL, 1986 ; NWANZE, 1989).
12.3 - Importance et dégiits
Cette espèce de foreur se retrouve partout en Afrique soudano-
:;ahélienne où le mil est cultivé particulièrement entre les Il ème et 1 Sème degré de
l’attitude Nord avec des précipitations de 400 à 1000 mm (NWANZE, i 989). Dans
lcette zone, 50 à 100 % des tiges de mil peuvent être sérieusement attaquées. Les
pertes de rendement dépendent cependant de la densité de chenilles par tige, de la
période d’infestation, du stade phénologique de la plante et de la variété.
Les symptômes dus à la destruction de la moelle de la tige par les larves
varient en fonction du stade de développement du mil. Les principaux symptômes
suivants peuvent être distingués :
- Le coeur mort, correspondant au dessèchement des feuilles centrales
des jeunes plantes dans le cas d’une attaque précoce ;
- La brisure de la tige, liée souvent à une forte densité larvaire et i une
non-dispersion de ces larves dans la tige des plantes en montaison ;
- L’aveuglement ou avortement de l’épi dû à la destruction de l’ensemble
des vaisseaux nourriciers au stade de floraison.
D’une manière général, l’incidence économique de la première génération
qui apparaît à la fin du tallage - début montaison est habituellement plus faible que
celle de la deuxième génération (NDOYE et GAHUKAR, 1989).
En 1985, les pertes de rendement du à ce foreur est estimé à Bokoro
(Tchad) à 50 % contre 20 % en 1986 (FAO, 1987). Ce qui montre que l’impact de
cette espëce varie en fonction des années, selon la physionomie de l’hivernage.
Cependant l’importance des dégats dépend également de ia variété
(DOUMBIA et al., 7984 ; MAIGA: 1987:). Des variétés résistar.tes à ce foreur ont été
identifiées dans des conditions naturelles d’infestation.

‘10
En outre, les variétés à cycle moyen semblent présenter une certaine
résistance, contrairement aux variétés précoces (NDOYE et GAHUKAR, 1989), à
cause probablement de la coïncidence entre le stade phénologique de la plante et la
@riode de pullulation maximum du foreur.

11
11 CHAPITRE II: - MATERIELS ET METH-/j
2.1 - OBJECTIF
Le but de cet essai entre dans le cadre des études menées sur
l’approfondissement des connaissances de la biologie de ces deux espèces de
1”avageurs du mil (C. ignefusahs et H. albipuncfella). II s’agit de recueillir des
informations sur la distribution spatiale de ces insectes au champ et son impact sur
le rendement du mil. Ces recherches sur le comportement des populations
imaginales sont d’autant plus importantes qu’elles permettent dans le cadre de la
rationalisation des produits phytosanitaires dans l’intérêt économique et écologique,
de faire un choix judicieux pour une protection chimique partielle ou totale.
2.2 - LOCALISATION ET f31SPOSITfF EXPERIMENTAL
L’essai a été implanté au Centre National de Recherches Agronomiques
(CNRA) de Bambey sur un terrain de 138 m x 138 m, soit une superficie totale de
19044 m2. II avait l’arachide comme précédent cultural.
I! faut préciser que dans !e cadre de l’optimisation des fonds alloués à la
recherche, le même dispositif conçu pour l’essai lutte biologique que mène le
service d”Entomologie a éte utilisé pour le suivi non seulement de la distribution de
ces deux espèces dans le champ, mais également pour l’estimation des dégâts
occasionnés, d’autant plus que le lâcher des adultes de Bacon hebefor, comme les
chenilles mineuses des chandelles. devait intervenir plus tard vers le stade de
maturation des graines. C’était un dispositif à randomisation complète de 8 parcelles
avec chacune 900 m2 (30m x 30m) de surface, séparées entre elles de 24m (voir
dispositif).
Cette superficie utilisée était entourée de 3 lignes de mil de fa même
variété comme bordure. La distance entre le champ utile et cette bordure etait de
2m.
.-: ,

1 2
2.3 - CONDITIONS DE CtJLTURE DU MIL
La variété améliorée IBV 8004 à cycle relativement court de 75 à 85 jours
(du semis à la récolte) a été utilisée pour permettre une coïncidence entre les stades
sensibles de la plante et la présence maximum des adultes aussi bien des foreurs
de tiges que des chenilles mineuses des épis. Pour créer de bonnes conditions de
développement de la culture, un labour :Suivi d’un épandage d’engrais NPK (12-8-8-
5s) en poudre à raison de 150 kg/ha et un hersage ont été réalisés le 05/07/1995.
Pour des raisons techniques, le semis du mil a été effectué manuellement
le 20 Juillet après la 2ème pluie imlportante de 42 mm tombée à la veille.
L’écartement était de 90 cm x 90 cm, :Soit 28 lignes par parcelle élémentaire. La
semence provenait du service d’Agrophysiologie des semences du CNRA. Elle avait
au préalable Subi un traitement au Granox (8% Benomyl, 8% Captafol, 12%
Carbofuran) à la dose de 4 g/kg de semence.
Un premier apport d”urée cil raison de 50 kg/ha a été effectué le
04/0811995, après le démariage à 3 plantes par poquet, soit 12 jours après le semis.
le 2ème apport de 50 kglha d’urée a été réalisé le 3 Septembre, soit au 45ème jour
après le semis. A cette période, le mil était au stade de montaison - épiaison.
Deux désherbages manuels espacés de 20 jours (exactement le 2 et 22
Août) ont étP effectués à la demande.
2.4 - METHODE D’EVALCJATION
Avant le début de la montaison du mil, des points d’observations ont été
matérialisés sur des axes dans chaque parcelle (voir plan 2). Chacune des
parcelles comptait au total 24 points d’observation répartis équitablement sur & axes.
La distance entre deux points sur un axe était d’environ 5 m. Ce dispositif permet à
partir de quelques points situés à des rayons de 5, 70 et 15 m du centre de la
parcelle d’avoir une idée relativement Pr&ise sur la distribution spaJale du ravageur
‘dans la parcelie.
Dès le début de la montaison, un suivi de I’infestation du mil par les
foreurs a été effectué jusqu’au stade dl 2 formation des graines sur la base de la
présence de tiges avec des symptômes de coeur-mort ou de l’avortement de ?Epi. Il
faut noter que pour avoir des données sur le pourcentage de coeur-morl, une
observation sur toutes les tiges existantes dans chaque parcelle a été r+alisée.

1 3
Après la maturation, toutes les plantes des points d’observations ont été
disséquées pour déterminer le nombre de larves (larves actives, en diapause ou en
chrysalide) et celui de galeries vides. A cette occasion, non seulement le nombre
d’épis avortés a été à nouveau déterminé, mais également celui des épis attaqués
par des chenilles de Helkxheilus. Avant chaque dissection, le diamètre de la tige et
celui de l’épi a été mesuré. Le poids de la chandelle et celui des grains après
battage, ainsi que le poids de mille graines avait fait l’objet d’évaluation. Pour avoir
une idée sur la contribution des foreurs sur les pertes de rendement du mil, le poids
des épis provenant de tiges saines etait comparé à celui des chandelles issues des
tiges attaquées par les larves de Con&ta. II faut préciser cependant que ces épis
ne devaient pas présenter des attaques de Heliocheilus pour pouvoir faire l’objet de
comparaison.
2.5 - OBSERVATIONS
Pour avoir une idée sur la présence, cette année d’autres espèces
d’insectes nuisibles du mil, un suivi régulier sur la mouche du pied (Afherigona
soccaia) et des chrysomèles (Lema planifions) a été réalisés sur les mêmes poquets
choisis comme points d’observation. C’est ainsi qu’il a été noté particulièrement
l’importance des dégâts occasionnés par les chrysomèles au stade de tallage. Son
apparit’ion avait eu lieu lors d’une petite poche de sécheresse du 2 au 13 Août qui a
d’ailleurs nécessité une intervention chimique au Thimul 35 à la dose de 1 I maiha.
En plus de ces observations, un suivi du stade phénologique de la culture
a été réalisé parallèlement à celui effectué regulièrement sur les fluctuations des
populations adultes de Coniesfa et de Heliocf-reilus à l’aide du piège lumineux
électrique. Ce piège est du type “Robinson”, installé derrière les locaux du service
d’Entomologie. II est composé d’un récipient fabriqué d’un fut métallique de 200 I
coupé au 1/3 a la base. Il est surmonté d’un couvercle conique qui porte une
ampoule de 125 Watts. Pour protéger cette ampoule contre d’éventuelles pluies, un
toit en zinc de forme conique est fixé 2 quelques 30 cm au-dessus d’elle. Le piège
Y était akrmé de 19 heures à 7 heures du matin. La collecte et le comptage dl?s
insectes avaient tieu tous les matins après avoir été tues à l’aide d’un inseclicide
(Baygon).
Parallèlement à cela, un suivi de la pluviometrie, de l’humidité de l’air et
de la température a été effectue -avec l’appui du service de Bioclimatologie pou: voir
l’influence de ces facteurs sur les fluctuations des adulies.

14
11
CHAPITRE Ill:- RESULTATS ET DISCUSSIONS
11
3.1.- RESULTATS DE L’ATTAQUE DES CHRYSOMELES
Malgré que cette espèce d’insecte ravageur ne faisait pas directement
objet de notre étude, nous avons tenu à faire une évaluation de son incidence sur
notre essai; d’autant plus que l’apparition au champ avait eu lieu cette année après
le démariage et que ses dégâts peuvent avoir une influence négative non seulement
sur la capacité de tallage, mais également sur le développement ultérieur de la
plante. En effet, cette espèce est un coléoptère de la famille des Chrysomélidae
dont les adultes et les larves décapent le parenchyme chlorophyllien des feuilles et
diminuent ainsi le potentiel photosynthétique de la plante.
Ces insectes interviennent généralement 5 à 6 semaines après la levée,
surtout en période de sécheresse prolongée comme ce fut Également le cas cette
année. Sous l’effet de cette sécheresse, les feuilles dessèchent et entraînent la mort
de la plante (NDOYE, 1984).
Pour avoir une idée sur l’incidence de cette chrysomèle sur la culture, un
échantillonnage a été effectué dans tout le champ.
Dans l’ensemble 1273 plantes ont été observées dans cet essai, soit 159
en moyenne par parcelle. Comme le montrent les résultats du tableau 1, 880 plantes
avaient subi des attaques de la part de ces insectes! soit une incidence de 69,3 %
Entre la première date d’observation qui a eu lieu le 8 Août et la 2ème à la date du
II Aout 1995, le nombre de plantes endommagées a augmenté d’environ 77%,
tandis que la population du ravageur avait plus que doublé (103,6 %). Ce qui montre
la capacité de multiplication de cette espèce de chrysomèle et de l’importance des
dégâts engendrés si les conditions sont. favorables.

15
Tableau 1 : Importance de l’attaque des chrysomèles
3.2 - DiSTRIBUTIQN AU CHANiP
Pour avoir une idée précise sur la manière dont cette espèce attaque un
champ, toutes les chandelles ont été observées lors de la dissection des tiges. Cela
> a permis d’avoir des informations non seulement sur l’incidence (nombre de
chandelles.dans le champ ayant des symptômes d’attaque), mais t5galement sur la
sévérité (nombre de larves par épis) et sur l’importance des dégâts. En effet, la
longueur linéaire des galeries par chandelle a été également déterminée à cette
occasion.

1 6
Les résultats obtenus sur la distribution spatiale de Heliocheilus montrent
que ce ravageur est plus important au centre de la parcelle qu’à la périphérie (Tab.
a
Tableau 2: L’incidence de Heliocheilus en fonction des strates et des axes.
En effet, sur la 3ème strate (15m du point central), l’incidence moyenne
pour toutes les parcelles et axes confondus était de 19,0%, tandis qu’elle
représentait respectivement 41,9 et 38,;3% pour la première et la seconde strate, soit
une différence avec la périphérie de 54,6% en faveur de la distance de 5 m. Comme
ii a été constaté chez la distribution de C. ignefusaiis, la différence entre 5 et 10 m
du point de vue infestation n’était pas significative. Cependant;‘ J’incidente était
bea’ucoup plus régulière dans la première que dans la 2ème strate. En effet, on
pouvait observer chez cette dernière des taux d’infestation allant de 0 à 100% chez
certaines parcefles. Par ailleurs, Tobservationdu tabieau ci-dessus. montre que
i’incidence de ce ravageur était beaucoup pfus importante au niveau des diagonales
qu’au niveau des axes médianes. En effet, la moyenne de l’incidence pour toutes les
diagonales était de 38%, tandis qu’elle ne s’élevait chez les médianes qu’à 28,5%,

1 7
soit une différence de 25,2%. Ces r&ultats, s’ils sont d’une manière générale
confirmés, montrent la justesse de la méthodologie qui consiste dans le cadre de la
lutte biologique, contre Héliocheilus à lâcher les adultes de 5I-acon hebetor à partir
du point central du champ (BAL, 1986 ; BALDE, 1993 ; 1994). D’une manière
générale, l’importance de cette espèce était moindre cette année. En effet, son
incidence variait entre 18 et 43 %, tandis qu’elle atteignait durant la campagne
précedente les 80% en moyenne (REOLJTAG, 1994).
3.2.2 - Coniesta ignefusaiis
L’analyse statistique des résultats de la dissection des tiges prélevées
dans toutes les parcelles selon la méthode décrite ci-haut, n’a montré aucune
différence significative entre les différentes parcelles pour tous les critères
d’évaluation confondus (tableau 3). II faut signaler que du point de vue du nombre
de poquets ayant des plantes attaquées, l’incidence était dans cet essai de 100 %.
Ce qui montre une dispersion de ce point de vue relativement homogène du
ravageur dans chaque parcelle. Ce travail a été effectué au préalable sur la base
des observations de tous les poquets dans chaque parcelle avant la récolte pour
évaiuer le pourcentage de coeur mort ef. d’épis avortés suite à une infestation par les
foreurs. Ainsi, le nombre de chandelles sans graines s’élevait entre 28 et 36 % selon
les parcelles, soit en moyenne 32 % d’avortement. Pour toutes les parcelles
confondues, le nombre de poquets s’élevait à 699, tandis que celui des plantes était
de 3493, soit en moyenne 5 plantes par poquet et un total de 1116 plantes sans épis
utile. Ceci représente effectivement une baisse de rendement en épi assez
considérable.
D’autre part, lors de la dissection pour déterminer le non?bre de larves de
Coniesta par tige (sévérité de l’attaque), l’existence de tous les différents stades de
développement larvaire (larves active,,c avec des points noirs, larves blanches en
diapause et des chrysalides) a été constatée. II faut noter également ia présence de
galeries vides qui correspondraient à la première génération, tandis que les larves
actives &Présenteraient la dernière: g&ération qui resteront en Éfaf de chrysatide
dans les tiges jusqu’à l’année suivante.
.

1 8
Tableau 3 : Incidence des foreurs en fonction des différentes strates d’une parcelle
1= Tiges disséquées; 2= Tiges attaqukes; 3= Nombre total de larves; 4= Nombre
total d’épis avortés, Moy. = Moyenne et PARC.= PARCELLE.
Pour étudier le phénom&ne de distribution spatiale de cette espèce,
toutes les plantes situées au niveau de tous les points d’observations avaient fait
l’objet de dissection pour le nombre de tiges attaquées, le nombre de larves et celui
d’épis avortés. Une comparaison a été ,faite entre les plantes situées à 5, 10 et 15 m
du point centra! de chaque parcelle pour savoir si la présence des foreurs est
beaucoup plus importante en périphérie ou au centre de la parcelle. En utilisant la
méthode d’analyse statistique qui consiste à faire une étude comparée de plusieurs
distributions univariées, il a été possible de constater que quelque soit le critère
considéré (nombre de larves par tige, le pourcentage de chandelles avortées,
pourcentage de tiges attaquées), l’infestaiion était plus importante à la dernière
strate (15 m du point central). De fur et à mesure que l’on avance à l’intérieur de la
parcelle, l’importance du foreur diminue, même si la différence entre les 2 premières
strates (5 et ? 0) n’est pas significative (Fig. ? ).

19
Figure 1: Histogramme de dominante d’une strate
i
1
I
/
5m
1Qm
15m
DISTANCE
D’ailleurs pour le critère d’épis avortés, la dominante de la distance ‘15 m
sur les autres était absolue. Ces résultats confirment ceux obtenus en 1994 par
dissection de tiges provenant de la station de Nioro (BALDE, Communication
personnelle). Sur cette base, on peut dire que I’infestation des parcelles utiles aurait
pu être plus importante n’eût été les lignes de bordure qui entourent l’essai et qui
constituent de ce fait une barrière contre la pénétration de ce ravageur.
3.3 - L’INCHIENCE SUR. LE RENDEMENT
3.3.q - Hefiucheiks aibipuncfelfa
Pour pouvoir déterminer l’impact de l’attaque aussi bien des foreurs que
des chenilies mineuses des épis; 184 plantes ont été prélevées dans toutes les
-.: .
parcelles. II faut signa!er que l’attaque par les larves de Heliochekfs était tellement
faible que les résultats n’avaient P$IS nécessité des analyses statistiques. En effet,
comme le montre !e tableau 4, 1st sévérité de L’attaque {nombre de larves par
chendeiie) était très faible et s’élevtiit indépendamment de la parcelle 5 0,4 larve.

20
Tableau 4 : Sévérité de l’attaque par H. albipuncfella
4XES
5m
3-1
0.5
3-2
0.4
3-3
0.9
3-4
0.4
o-5
0.8
-
-
-
O-8
-
-
0.3
0.4
0.2
-.-
Moyenne
0 . 6
0.5
0.2
1
Ces résultats confirment tout d’abord les constatations faites sur la
distribution spatiale de cette espèce’au champ. En effet, la &Vérité était également
plus forte au centre (0,6 larve en moyenne) qu’en périphérie (0,2 iarve/épi), soit une
différence de 66,7 % en faveur de la première strate.
Cette faible infestation de Heliocheilus est liée certainement à son bas
niveau d’émergence constaté cette année dans la zone. En effet, comme le montre
-la courbe de fluctuation signalée plus loin et qui est ob!enuG à partir des c~$.ures
des adultes au piège lumineux, le nombre d’individus mâles et femelles confondus
ne s’élevait qu’à 210 durant toute la pikiode d’émergence des adultes. Les causes
réelles de cette faible émergence ne sont pas encore bien cernées. Çependant, on
peut. poser déjà l’hypothèse de I’&xistence d’une influence négative de k forte
pluviométrie- tombée cette année dans la zone de Bambey sur les possibiiitt5s
d’émergence des adultes de cette espèce. Sur ce plan, l’importance de la première

21
pluie utile semble être déterminante sur l’avenir des larves en diapause dans le sol.
En effet, cette première pluie importante tombée le 23106 s’élevait à 73.6 mm et avait
engorgé complètement le sol. Ceci a dû provoquer la mortalité par asphyxie d’une
partie importante des chrysalides en quiescence durant cette période. D‘autre part,
avec cet engorgement du sol, il y a une forte probabilité que les galeries de
protection soient détruites et qu’une pression de la terre soit exercée sur les
chrysalides, entraînant ainsi leur mortalité.
Pour évaluer l’impact de cette infestation sur le rendement du mil, une
mesure de la longueur de chaque galerie a été effectuée. Ces observations
réalisées sur les chandelles montrent des dégâts insignifiants de la part des
chenilles. En effet, toutes les galeries avaient une longueur inférieure à Icm. Ce qui
correspond à des dégâts dus à des larves de 3ème stade de développement.
Par ailleurs, toutes les chenilles trouvées dans les chandelles étaient
mortes et certaines étaient même dkjà décomposées. Cette mortalité précoce est
certainement tiée à une insuffisance alimentaire en quantité et en qualité.
D‘après les études faites au laboratoire par VERCAMBRE (1982) sur
l’élevage des larves de Heliockilus dans un substrat artificiel, le dessèchement du
support nutritif accélère et induit également la diapause chez les larves a
développement avancé et la mort chez des jeunes chenilles.
Le dessèchement rapide de l’inflorescence a dû certainement par des
mecanismes “d’évitement “occ,asionner la réduction des possibilités d’alimentation
pour les jeunes larves. Sur la base de ces résultats, on peut émettre I’hypoihese
se!on Iaqueile les variétés à cycle court présenteraient une certaine résistance,
même si NDOYE et GAHUKAR (ICxi 9) pensent effectivement que ces dernières sont
/a
I
plus exposées ô l’attaque du ra\\ geur à cause dès possibilités de coïncidence
phénologique. Cette hypothèse rrKi? rite de faire i’objet d’étude dans le cadre d’un
programme de criblage à la ré S i stance variétale en utilisant des infestations
artificielles. Ceci est d’autant plus in]Portant que la mise à la disposition de variétés
résistantes semble mieux repondr e aux objectifs fondamentaux de la lutte intégree
contre les ennemis des cultures

--
22
3.3.2 - Coniesfa ïgne fsalis
II faut rappeler que les
34 plantes qui avaient fait l’objet de suivi pour
l’attaque des chenilles de Hekock VS, ont été également toutes disséquées pour
déterminer le degré d’infestation pz les foreurs de tiges. Parmi celles-ci, seules 44
tiges étaient indemnes d’attaque, : it une incidence de 76%. Pour avoir une idée
relativement précise sur l’impact de ette infestation par les foreurs sur le rendement
du mil, un certain nombre de critèri ; c,omme le diamètre de la tige, le diamètre de
l’épi, le poids de l’épi et celui des g rines ont été pris en compte dans l’analyse des
relat.ions entre plante hôte et insec ! ravageur. L’évaluation a été faite sur la base
d’une comparaison entre les tiges
aines et celles attaquées. Pour cela, il s’était
avéré nécessaire de voir d’abord le interactions entre ces critères chez une plante
saine.
3.3.2.1 - Nature de cg ; relations chez une plante saine
Toutes ces variables (t jaisseur de la tige et de l’épi, poids de la
chandelle) peuvent influer signifie
ivement sur le rendement en grains du mil.
L’intérêt de cette analyse est de I ir si le degré de ces relations peut subir des
modifications dans le cas d’une sou ission de la plante à un stress, qu’il soit d’ordre
abiotique ou biotique.
En utilisant l’analyse
3 variante,
il a été constaté qui! existe
effectivement un lien étroit entre p;
exemple le poids de l’épi et le diamètre de la
tige. La corrélation entre la variab
explicative (diamètre de la tige) et expliquée
(poids de l’épi) était très hautemer significative (r=0,65). D’une manière géné;,aie:
les plantes avec de grosses tiges avaient les plus grosses chandelles. Le mer-ne
type de relation avait été également constatée entre le diamètre de la tige et le poids
en grains après le battage des épiis. Cependant, même si cette corrélation était
aussi très hautement significative, elle était plus faible que celle qui existe entre le
diamètre de la tige et le poids de l’ébi. iEn effet, cette corrélation s’élevait à : = 0:08,
soit une différence d’environ 26 % avec la première.
Ceci est lié Probablement~ à l’existence d’une grande variabilité tant sur le
plant de la longueur des épis que sur la taille et forme des graines consta!ées au
niveau de toutes les parcelles. C’est8d’ailleurs l’une des :-aisons fondamentaies oui a
empêché de considérer le poid s de mille graines (PMGr) dans l’analyse des
---I-I
-

23
résultats. Cette variabilité surtout au; niveau de la forme et longueur des chandelles
serait probablement liée à une impureté génétique de la semence utilisée qui peut
être due aux conditions de production, vue le caractère très ailogamme de cette
culture. D’où l’importance d’une production de semence dans des conditions d’un
isolement absolu de la culture.
Par ailleurs, les mêmes types de relations ont été également déterminés
entre d’une part le diamètre et le poids (de l’épi et d’autre part entre le diamètre et le
poids en grains. Toutes ces con-élations étaient également très hautement
significatives et s’élevaient respectivement à r = 0,55 et 0,70.
Sur la base de l’analyse de régression linéaire multiple, il a été constaté
que le poids des chandelles dépdndait significativement de l’effet combiné du
diamètre de la tige et de l’épi.. En ~
effet, 77 % de la variante observée pour la
variable “poids de l’épi”, étaient expliqués par l’équation suivante:
PEP=0,243-$?-+0,305DIAEP+0,723
1
PEP = Poids Epi transformé
DIAT = Diamètre de tige trlnsformé
DIAEP = Diamètre épi trar(sformé
Le coefficient de corrélation multiple était très hautement significative et
s’élevait à R2m = 0,870.
II faut préciser que les cakuls statistiques étaient faits sur la base des
données transformées. Ainsi, les donnciies relatives au poids des épis avaient su5
une transformation du type log (x % ?Il1 tandis que la transformation de celles du
diamètre âe la tige et de l’épi était ,de forme logfx), où la lettre x représente les
valeurs mesurées.
En faisant une analyse en composantes principales, on remarque que
toutes les variables explicatives (tiiamètre de la tige et de l’épi) avaient des
contributions identiques à la variance de la variabte expliquée (le poiâs de l’épi). Les
corrélations d’une part entre le diamèi.re des tiges et le poids des chandelles et
d’autre part entre ie diamètre et le pdids de L’kpi s’élevaient respectivement à @,80 et
Q,84.

24
3.3.2.2 - Influence de l’attaque des foreurs sur le rendement
A l’instar des analyses faites chez les plantes saines, les résultats
montrent tout d’abord l’existence d’une différence significative pour le poids de l’épi
entre les plantes saines et celles infestées- Ainsi, la baisse de rendement en poids
de chandelle s‘élevait en moyenne à 13 %. L’ajustement du nuage des points des
données relatives au poids de l’épi à un polynôme de 3ème degré a permis de tracer
la courbe de réponse suivante (Fig.$?). Cette courbe qui représente la relation entre
l’importance de l’attaque (nombre dl larves de Coniesfa par tige) et la variation du
poids des chandelles est exprimée @ar l’équation suivante :
Y= 0,036X3-Q,366X2+ 0,9PlX+ 1,069
où Y représente le poids des chandelles et X le nombre de larves par tige
et le coefficient de corrélation r= 0.53. Celui ci était également très hautement
significative.
A.
l-es données relatives au nombre de larves par tige étaient transformées
par la fonction racine carrée de (x).
Cette courbe de réponse montre bien la validité du modèle choisi. Elle
permet en même temps d’estimer le nombre d’individus à partir duquel une baisse
considérable du rendement est envisageable. Ainsi, sur la base de l’équation ci-
dessus, la perte maximale en poids ‘d’kpi sera atteint à partir de 26 iarves par tige.
Ce poids correspondrait a celui d’u,n cpi sans graines ou avorté. Elle montre par
ailleurs que ce n’est pas n’importe quelle densité larvaire peut provoquer une perte
substantielle de rendement chez le rnil. A partir de cette équation, le nombre
minimum de chenilles capables d’occasionner une baisse du poids des chandelles a
été estimé à 3 larves.
Par ailleurs, les observations faites lors de ia dissection des tiges
semblent mettre en évidence I’existe,nce d’une corrélation entre la période d’attaque
‘.et les pertes de rendement occasionnées. En effe?, II a été constaté que fa plus part
de l’avortement des épis était due à une attaque de la pedoncule de la chandelle.
Ce qui correspond effectivement ti uneinfestation tardive du mit. Il faut remarquer
que -les 13 % de perte de rendement étaient occasionnés par une quantité larvaire
de 8 en moyenne par tige.

1
,.
_.
.
.:
_ .
:,
.;
‘. ,,, .
,.;
,.
:
:
‘5,
Figure 2: Relation entre poids épi et nombre de larve par tige
.
..-.
oal
! : ! : ! ! : : : 1 ! : ! ,-ccu4!,
J 1
4
7 10 13
!6
l?
22 25
28 31 34
3:
43
Nqnéro de l’épi
- PdsÉrI
- - - Nb Larves
Pour ce qui concerne les relations entre le nombre de larves et le
diamètre de la tige, les résultats d’an~alyse montrent que Ce sont deux variables tout
a fait indépendantes, même si cette,question mérite d’être étudié davantage. Ceci
est d”autant plus important que I’anaf!yse de régression linéaire multiple montre que
81 % de la variante observée pour le poids de l’épi étaient expliqués par l’équation
suivante :
I PEP = 0,255 DIA-f a+ DIAEP - 0,0950 LARV + 0,490
où LARV représente le nombre de larves de Coniesta par tige.
La Corrélation multiple R’m = 0,90 était très hautement significative
-En effet, t’analyse en composantes principales donne une corrélation
I
rkgaGve très faible de r = -0,34 entre le nombre de larves et fe diamêtre de ta tige.

Ces résultats permettent: dans l’ensemble de poser l’hypothèse selon
laquelle les grosses tiges font moins l’objet d’attaque par les foreurs et ont les plus
grosses et compactes chandelles, contrairement aux tiges minces.
Concernant l’effet que I’infestation des tiges par les foreurs pourrait avoir
sur les relations entre les différents critères étudiés chez une plante, les résultats
montrent une baisse du degré de liaison entre le poids d’épi et le diamètre de la tige
due à la destruction de la moelle. La corrélation entre ces deux variables était de
r=0,84 chez les plantes saines, tdndiis qu’elle était descendue à 0,61 chez les
plantes attaquées, soit une baisse de 27,4 %. La perturbation de ce lien par
l’attaque des larves laisse à croire que la corrélation entre la densité de la tige et le
poids de la chandelle serait plus stable que celle existant entre le diamètre de la tige
et le poids d’épi. Cette hypothèse: mérite une attention toute particulière, vue le
mode d’infestation des foreurs.
Comme il a été signalé ci-haut, dans un même poquet, les tiges minces
étaient de loin plus infestées que les grosses tiges. Sur ce plan, deux hypothèses
fondamentales peuvent être dégagées
La première est relative à’la période d’attaque des jeunes larves. En effet;
au rnoment de I’éciosion des larves, les tiges principales sont déjà à un stade de
développement avancé avec un renforcement de la lignification des parois
cellulaires de la tige. Ce qui peut ré~duire la qualité nutritionnelle de la plante ou ies
possibilités d’alimentation des larves, occasionnant ainsi une mortalité importante
des jeunes chenilles. Cette hypothèse est en adéquation avec Ier résultats obtenus
par OKUDA (199:) sur Busseola fus/ca, foreur des tiges du maïs. En effet, cet auteur
montre que les jeunes tiges sont plus favorables pour le développement des larves
que les tiges à croissance achevée i cause de la réduction de la qualité
nutritionnelle de la plante.
La de,uxieme hypothèse ~esi, relative aux possibilités pour les nouvelles
talles.de constituer une barrière de protection aux tiges centrales en rendant l’accès
à l’intérieur du poquet plus difficile, ‘selon fa densité de plantes. En effet, les études
effectuées à I’iCRISRT de Niamey (Institut international de recherche sur les
cultures des zones tropicales semi-arides) sur le comportement de Co~ksfa
montrent que les adultes de cette espèce volent à basse altitude (BALDE.
C o m m u n i c a t i o n personneile).

27
:
3.4 - RESULTATS SUR LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS
Le suivi des fluctuations c es populations imaginales de ces deux espèces
a été effectué à l’aide du piège lumir eux de type “Robinson”.
3.4.1 - Heliocheihs aAbipuncfella
Comme le montre le COL rbe de fluctuation (Fig. 3 ), l’importance de la
population de cette espèce était in: igniifiante cette année à la station de Bambey.
Ceci est en adéquation avec les o )servations faites au champ sur le niveau des
dégâts occasionnés. Durant toute la période d’émergence, les captures se sont
faites d’une manière irrégulière. Elle j n’ont jamais dépassé le pic de 40 individus par
jour. Malgré tout, la période d’éme -gence des adultes s’était étalée sur 45 jours.
Pour la première fois depuis des a Ir&es, il a été constaté un début d’émergence
aussi tardif (BALDE, 1993). En effet les premières captures au piège lumineux avait
eu lieu cette année 65 jours après la première pluie utile tombée le 22 Juin. Ce
retard est lié probablement à ces fortes premières pluies suivies aussitôt d’une
poche de sécheresse relativement i( ngue âe 26 jours.
Sur la base des résulta1 ; obtenus dans ce domaine depuis 3 ans, on
constate une baisse tendancielie d ? I’timergence de cette espèce qui semble être
liée à la recrudescence de la pfuvit Imétrie ces deux dernières années. En effet, le
niveau de capture avait diminué e 1 1994 de 78,4 % par rapport à l’année 1993
(REOUTAG, 1994). Avec une différ once de 84,4 % par rapport à 1994, le nombre
d’individus capturés est devenue er tore plus faible cette année, soit une baisse de
96,6 % en deux ans.Sur le plan dl sex-ratio, l’observation des individus capturés
confirme encore les constations faites part différents chercheurs du service
d’Entomologie du CNRA de Bambe r relatives à la prédominance des femelles chez
cette espèce (BAL, 1986; NDOYE , 1988; BALDE, 1994). En effet, les femelles
représentaient 62 % de l’erisembt~ ! des adultes. ftiême si les femelles domineni
toujours, ce rapport peut varier d’une année à l’autre. Ce changement de
composition peut avoir des réperc Assions sur l‘incidence de cetie espèce sur Iz
culture du mil.

28
Figure 3: Courbes de flu
lation des deux espèces
,
e des Ravageurs
Hivernage 1 5 {du 22106 au 25110).
80
70
60
50
50
40
30
21)
10
0
-I(l
L

3.4.2 - Coniesta ignef@alis
l
Pour cette espèce, les captures ont débuté relativement très tôt. Les
premières émergences ont été enrqgis’trées le 25/07/1995, soit 35 jours après la
première pluie. A cette date, le cumul pluviométrique atteignait déjà les 80 mm. Les
fkrctuations se sont poursuivies jusqu’en fin Octobre. Deux pics de vo! à hauteur de
48 individus par jour ont été constatés durant cette période. Cette espèce qui
présente généralement 2 à 3 générations annuelles (BAL, 1986 ; NDOYE et
GAHUKAR, 1989), semble montrer ckte année qu’une seule (Fig. 3).
D’une manière générale, ~
sa capture était plus importante que celle de
Hekocheilus, contrairement à ce qui’ a été observé il y a deux ans (BALDE, 1994).
Ceci serait lié certainement à l’importance des précipitations tombées cette année.
Concernant la coïncidence phénologique entre les stades sensibles de la
plante et i’apparition des ravageurs,~des attaques de Coniesfa ont été observées au
champ dès le début de la montaison. Cependant, le nombre d’adultes capturés au
piège lumineux ne semble pas ref!éter toute l’importance des dégâts causés par
cette espèce. Cela est certainem nt dû au fait que durant toute la période de
d
capture, plus de 21 jours de pluiesiimportantes ont été enregistrées. Hors, if a été
également constaté que ces forte4 précipitations empêchaient la capture de ces
~
espèces au piège lumineux.
l

11 CONCLUSlOf4 ET PERSPECTIVES [
Dans le cadre de I’approf ndissement des connaissances sur la biologie
de H. albipuncfella (chenille mineus des épis) et de C. ignefusalis (foreur des tiges),
principaux insectes ravageurs de la {ulture du mil dans la zone soudano-sahélienne,
il s’avère indispensable de comprendre le comportement de ces deux espèces au
champ, notamment leur distribution ~
spatiale. Ceci, dans l’objectif de rationalisation
des méthodes de contrôle aussi bi n chimique que biologique dans le cadre d’une
approche intégrée de protection %
de/ cultures. Un des objectifs fondamentaux de la
recherche entomologique réside également dans la recherche de méthodes fiables
de quantification des pertes de
dues aux insectes nuisibles tout en
mettant particulièrement l’accent su
du seuil économique de nuisibilité.
Dans le domaine de la
ispersion spatiale de ces ravageurs au champ,
les résultats ont permis de mettre n évidence l’existence de deux comportements
1
diamétralement opposés entre ces deux espèces. En effet, comme le montre
l’observation de l’infestation au niveau des différentes strates de chaque parcelle,
Heliocheilus attaque toujours le ch’ mp à partir du centre, tandis que Coniesfa est
a
beaucoup plus important à la péri hérie. D’ailieurs, ce comportement de chaque
espèce a été observé dans chaqu parcelle élémentaire. Cependant, ces résultats
$
méritent de faire l’objet de confirma ion par le choix d’un échantillon assez important
en terme du nombre de points et de strates d’observations. Ces résultats confirment
d’une manière générale la
la méthode de lâcher des adultes de Bracon
hebeforà partir du point central du hamp dans le cadre de la lutte biologique contre
les larves de Heliocheilus
service d’Entomologie du CNRA de Bambey.
Sur le plan de I’incidenAe de ces ravageurs sur la culture, les résultats
Ï
montrent que l’impact de Heiiocheil s était d’une maniére générale très négligeable,
contrairement à celui des foreurs de tiges (Coniesfa) qui avaien? une incidence
r
{nombre de plantes attaquées) de 76%. D’ailleurs, l’examen des épis montre un
pourcentage assez élevé de 32% de chandelles avortées par les kwes de cette
espèce. Ce bas niveau d’infestati n des épis par les chenilles mineuses serait en
partie !ié à la faible pression des $ dultes constatée égatemeni au piege lumineux.
Cette faiblesse de l‘émergence ser it due aux fortes Frécipitations tombées en débu!
c
de campagne et qui auraient oc.c sionné une mortalité importante des chrysafides
en quiescence dans le sol.
II
-m-.”
--

l
31
D’autre part, les observafons effectuées sur des chandelles attaquées
ont permis de constater une forte ’ ortalité larvaire de 3ème et 4ème stade de
développement. Ce phénomène ser it occasionné par le manque de substrat nutritif
de qualité et en quantité suffisante
our ces jeunes larves à cause de la maturité
précoce des chandelles qui caract ‘rise les variétés à cycle court comme la IBV
8004. Cette hypothèse semble
1
contr dire en partie celle qui consiste à dire que les
variétés précoces seraient plus exp sées aux attaques des chenilles mineuses des
9
épis du fait des possibilités de coïnci, ence entre les stades phénologiques. En effet,
une plante exposée ne signifie pag corrélativement une sensibilité. Ces résultats
méritent une attention toute
dans la perspective d’une élaboration d’un
programme de criblage à la
e variétale contre cette espèce de ravageur.
Les études effectuées s& des plantes saines ont permis de mettre en
évidence l’existence d’une corrélation positive et hautement significative entre le
diamètre de la tige et le poids d’ l’épi. En effet, il est possible de prédire le
rendement en terme de poids de
chandelles à partir de la connaissance du
f
diamètre de la tige. Cependant, la I lation entre ces deux variables respectivement
explicative (diamètre de tige) et expliquée peut subir des perturbations dans le cas
d’une soumission de la culture à un! stress quelconque. En effet, la corrélation entre
l
ces deux paramètres a été réduite ‘environ 27Ofo chez les plantes attaquées par les
7
foreurs de tiges, C. ignefusalis.
1
D’autre part, ces résulta& montrent des pertes de rendement s’élevant &
I
13%, occasionnées par 8 larves enirnoyenne par tige. II faut cependant signaler que
pour avoir des données Eabl es sur le seuil de nuisibilité, il s’avère indispensable de
mener des tests dans des conditio 1 s artificielles d’infestation tout en tenant compte
du stade de développement végé’atif de la culture. D’une manière générale, les
1
tiges minces (petit diamètre) étaie@ plus convoitées que les grosses tiges, même si
les causes réelles ne sont pas en t(are bien cernées. Ces résultats permettent déjà
d‘avoir une idée sur les axes ver4 lesquels I,,
Q< recherches doivent &ire orientées
pour !a maîtrise de cette
en particulier vers la sélection
variétale et méthode cuituraie de I

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