CONSIDERATIONS SUR LES ETUDES DE CARTOGRAPHIE DES...
CONSIDERATIONS SUR LES ETUDES DE CARTOGRAPHIE
DES PATURAGES NATURELS EN REPUBLIQUE DU SENEGAL
A. Kader DIALLO *
RESUME
Les ¨¦tudes agrostdogiques poursuivies au S¨¦n¨¦gal ont d¨¦bouch¨¦ sur l¡¯¨¦tablis-
sement des cartes des p ?turages naturels de la presque totalit¨¦ ,des zones ¨¤ voca-
tion pastorale.
Cependant les m¨¦thodes utilis¨¦es pour la cartographie ¡®de ces p ?turages n¡¯ont
pas permis d¡¯avoir des r¨¦sultats pouvant servir ¨¤ l¡¯¨¦laboration des projets de
d¨¦veloppement des zones ¨¦tudi¨¦es.
En effet, les modifications de la v¨¦g¨¦tation dues essentiellement ¨¤ l¡¯action des
diff¨¦rents facteurs ¨¦cologiques ¡®qui elle-m¨ºme varie ,d¡¯une ann¨¦e ¨¤ l¡¯autre, Ja diffi-
cult¨¦ d¡¯estimer la valeur alimentaire des p ?turages tropicaux, et d¡¯interpr¨¦ter
correctement sur le plan botanique les trames photographiques, posent le probl¨¨me
de la validit¨¦ des renseignements fournis.
Il importe donc non seulement d¡¯actualiser ces renseignements mais aussi
d¡¯intensifier les ¨¦tudes concernant aa physiologie de la nutrition de nos animaux.
Les etudes aarostologiaues poursuivies depuis 1963
Cette ¨¦chelle va de + ¨¤ 5 et se pr¨¦sente de la
au S¨¦n¨¦gal or% rendu possible l¡¯¨¦tablissement de
mani¨¨re suivante :
cartes de p ?turages naturels qui couvrent une super-
+ : esp¨¨ce pr¨¦sente ¨¤ l¡¯¨¦tat d¡¯individus isol¨¦s et
ficie de plus de 78000 kms, repr¨¦sentant un peu plus
rares
du tiers de celle du territoire national, estim¨¦ ¨¤
environ 210000 kmz. Les travaux en cours porte-
1. : esp¨¨ce pr¨¦sente ¨¤ l¡¯¨¦tat d¡¯individus isol¨¦s mais
ront, ¨¤ la fin du IV Plan quadriennal de d¨¦veloppe-
bien r¨¦partis
ment ¨¦conomique et social, en 1977, la superficie des
2. : esp¨¨ce abondante physionomiquement, mais
p ?turages ¨¦tudi¨¦s ¨¤ 96 000 km2.
couvrant moins de 5 p. 100 du relev¨¦
Ces ¨¦tudes constituent certainement un travail
3. : esp¨¨ce abondante couvrant de 50 ¨¤ 75 p. 100
remarquable d¡¯observations r¨¦alis¨¦ par des techni-
du relev¨¦
ciens ayant une parfaite connaissance des probl¨¨mes
4. : esp¨¨ce dominante couvrant de 50 ¨¤ 75 p. 100
pastoraux en zone tropicale.
du relev¨¦
Cependant, si les renseignements obtenus consti-
5. : esp¨¨ce dominante couvrant de 75 ¨¤ 100 p. 100
tuent des documents de port¨¦e scientifique certaine,
du relev¨¦.
ils ne peuvent ¨ºtre, dans leur forme actuelle, utilis¨¦s
Les cotes +, 1 et 2 pr¨¦cisent l¡¯abondance des
pour l¡¯¨¦laboration de programmes de mise en valeur
esp¨¨ces minoritaires, les autres indiquent le couvert
des r¨¦gions ¨¦tudi¨¦es. Par ailleurs, ils ne sont pas
apparent des esp¨¨ces dominantes.
adapt¨¦s aux besoins des praticiens travaillant sur
le terrain.
Cette m¨¦thode ¨¦tant essentiellement caract¨¦ris¨¦e
par sa subjectivit¨¦, on con ?oit ais¨¦ment que les
En effet, les m¨¦thodes d¡¯¨¦tude des p ?turages
r¨¦sultats qu¡¯elle permet d¡¯obtenir auront une valeur
remploy¨¦es par les agrostologues ne permettent d¡¯ob-
qui d¨¦pendra des conditions de son utilisation par
¡¯ tenir que des donn¨¦es th¨¦oriques et souvent incom-
les chercheurs. Autrement dit deux chercheurs ayant
¡¯ pl¨¨tes du fait de la bri¨¨vet¨¦ (2 ans) des d¨¦lais
utilis¨¦ cette m¨ºme m¨¦thode pour un m¨ºme type de
L¡®ex¨¦cution des travaux confi¨¦s ¨¤ ces agrostologues.
v¨¦g¨¦tation aboutissent rarement ¨¤ des relev¨¦s phyto-
sociologiques identiques. Ceci peut conduire ¨¤ l¡¯impos-
L¡¯inventaire de la v¨¦g¨¦tation a toujours ¨¦t¨¦ fait
sibilit¨¦ de reconna ?tre sur le terrain les diff¨¦rents
selon les m¨¦thodes bien connues. Celle qui a ¨¦t¨¦ la
types de v¨¦g¨¦tation d¨¦finis.
plus souvent appliqu¨¦e au S¨¦n¨¦gal, et dans d¡¯autres
pays africains, est bas¨¦e sur l¡¯utilisation d¡¯une c ?te
(*) Docteur v¨¦t¨¦rinaire Agrostologue - Laboratoire Natio-
d¡¯abondance-dominante qui d¨¦rive de l¡¯¨¦chelle propo-
nal de 1¡¯Elevage et de Recherches v¨¦t¨¦rinaires (I.S.R.A. ¡¯
s¨¦e par le Professeur Emberger en 1955 (2).
Dakar-Hann) . -
- 79 -
.5
j
i
c
¡±
Par ailleurs, la composition qualitative et quanti-
sions que l¡¯observation sur le terrain ne permet pas
tative de la v¨¦g¨¦tation est ¨¦troitement li¨¦e, surtout
toujours de retenir.
dans les zones sah¨¦liennes et nord-soudaniennes, aux
Cette constatation est surtout valable pour l¡¯¨¦va-
facteurs ¨¦cologiques que sont : la pluviom¨¦trie,
luation de la charge des p ?turages naturels de saison
l¡¯homme et les animaux.
s¨¨che. Ces p ?turages ¨¦tant essentiellement consti-
En ce qui concerne la pluviom¨¦trie, il a ¨¦t¨¦ constat¨¦
tu¨¦s, ¨¤ cette ¨¦poque de l¡¯ann¨¦e, de paille dont la
que la dur¨¦e de la saison des pluies, ainsi que la
valeur alimentaire, calcul¨¦e ¨¤ l¡¯aide des tables hol-
quantit¨¦ et la r¨¦partition dans le temps et dans
landaises, est presque nulle, ne devraient pas per-
l¡¯espace des pluies, ont une influence marqu¨¦e sur
mettre de couvrir les besoins vitaux des animaux.
la v¨¦g¨¦tation herbac¨¦e qui constitue la base de
Or, on constate que, bien que les animaux perdent une
l¡¯alimentation du b¨¦tail.
partie importante des gains de poids obtenus pen-
En outre, ces ¨¦l¨¦ments de la pluviom¨¦trie varient
dant l¡¯hivernage, ils arrivent ¨¤ survivre et m¨ºme
non seulement d¡¯une ann¨¦e ¨¤ l¡¯autre mais aussi, pour
¨¤ se reproduire.
la m¨ºme ann¨¦e, d¡¯une zone ¨¤ l¡¯autre. 11 est donc per-
Il est donc permis de penser que nos p ?turages
mis de penser comme Mosnier (4) : ? que, suivant
n¡¯ont certainement pas les m¨ºmes caract¨¦ristiques
les ann¨¦es, et pour un m¨ºme type de parcours, des
que les parcours des pays temp¨¦r¨¦s et que nos
abondances-dominantes soient relativement diff¨¦-
animaux ont une facult¨¦ d¡¯assimilation diff¨¦rente de
rentes pour les principales esp¨¨ces ?.
celle du b¨¦tail europ¨¦en. Cette diff¨¦rence se situe
L¡¯action de l¡¯homme sur la v¨¦g¨¦tation est ¨¦galement
surtout au niveau de l¡¯utilisation de la cellulose. Il
variable, elle se concr¨¦tise non seulement par le d¨¦fri-
faut ¨¦galement signaler l¡¯impossibilit¨¦, dans le stade
chement, mais aussi et surtout par les feux de
actuel de nos connaissances, d¡¯¨¦valuer correctement
brousse. Ces derniers impriment ¨¤ la v¨¦g¨¦tation des
l¡¯apport quanti ?atif des esp¨¨ces ligneuses qui entrent
modifications dont l¡¯importance varie d¡¯une ann¨¦e ¨¤
dans l¡¯alimentation des animaux.
l¡¯autre, et selon l¡¯¨¦poque de leur apparition.
L¡¯adaptation des z¨¦bus aux s¨¦v¨¨res conditions cli-
J. Valenza (6) constate, ¨¤ ¡®la suite d¡¯essais effectues
matiques du Sahel correspond sans aucun doute ¨¤ des
au C.R.Z. de Dara en zone soudano-sah¨¦lienne, que,
particularit¨¦s physiologiques encore mal connues.
? sur les parcours
et
En ce qui concerne la cartographie, il y a lieu de
Zornia diphyla, le feu pr¨¦coce a une action faible
signaler que, faute d¡¯avoir des photographies a¨¦rien-
sur l¡¯ensemble de la v¨¦g¨¦tation, tout au plus favorise-
nes r¨¦centes, les cartes ont ¨¦t¨¦ ¨¦tablies k partir de
t-il ¡®les l¨¦gumineuses qui sont tr¨¨s sensibles ¨¤ la
documents anciens qui souvent ne repr¨¦sentent pas
pluviom¨¦trie. Le feu tardif, par contre, entra ?ne d¨¨s
l¡¯¨¦tat de la v¨¦g¨¦tation au moment de l¡¯¨¦tude. Ce qui
la premi¨¨re ann¨¦e une augmentation des¡¯ gramin¨¦es
rend difficile le travail de l¡¯agrostologue
sur le
tardives, une diminution nette des l¨¦gumineuses dont
terrain.
le taux semble rapidement se stabiliser, et une dimi-
En outre, le choix des clich¨¦s ¨¦tant subjectif, cm
nution progressive des gramin¨¦es pr¨¦coces et des
con ?oit qu¡¯il y ait des diff¨¦rences selon I¡¯interpr¨¦ta-
autres esp¨¨ces ?.
teur. Enfin, il arrive que des trames photographiques
La combinaison de l¡¯action des facteurs climatiques
d¡¯aspect identique correspondent ¨¤ des types diff¨¦-
avec celle des feux de brousse a donc pour cons¨¦-
rents de v¨¦g¨¦tation.
quence la variation d¡¯une ann¨¦e ¨¤ l¡¯autre de la compo-
De tout ce qui pr¨¦c¨¨de, il r¨¦sulte qu¡¯il est n¨¦ces-
sition floristique, et de la r¨¦partition des diff¨¦rentes
saire, lors de l¡¯¨¦laboration des projets de d¨¦veloppe-
esp¨¨ces v¨¦g¨¦tales des p ?turages ¨¦tudi¨¦s.
ment des zones ¨¦tudi¨¦es, de v¨¦rifier les renseigne-
L¡¯action des animaux influe ¨¦galement sur la
ments obtenus ¨¤ l¡¯issue des ¨¦tudes d¨¦j¨¤ faites et, au
v¨¦g¨¦tation. C¡¯est ce que l¡¯on observe aux abords des
besoin, de les actualiser.
forages et des campements, ainsi que le long des
De toute fa ?on, des ¨¦tudes approfondies doivent
pistes de transhumance o¨´, selon la nature du sol
¨ºtre entreprises afin de mieux conna ?tre la compo-
et l¡¯importance de la concentration des animaux, on
sition floristique de nos p ?turages et l¡¯¨¦volution de
assiste ¨¤ l¡¯envahissement de la strate herbac¨¦e par
ces p ?turages sous ¡®l¡¯action des diff¨¦rents facteurs
des esp¨¨ces v¨¦g¨¦tales telles que Cenchrus bifZorus,
¨¦cologiques.
Trianthema postulacastrum, Cassia tors, Cassia occi-
Il importe ¨¦galement d¡¯intensifier les travaux de
dentalis, TribuZus terrestris, Zornia diphyla, etc. Les
recherche visant ¨¤ une meilleure connaissance des
d¨¦placements des campements, entra ?nant ceux des
particularit¨¦s physiologiques de nos animaux et ¨¤
pistes du b¨¦tail, peuvent ¨ºtre ¨¤ l¡¯origine d¡¯une modifi-
l¡¯¨¦tablissement de tables d¡¯aliments sans lesquelles il
cation importante de la physionomie v¨¦g¨¦tale d¡¯une
me para ?t impossible d¡¯estimer correctement la
zone d¨¦j¨¤ ¨¦tudi¨¦e.
valeur nutritive de nos fourrages.
Cette constante ¨¦volution de la v¨¦g¨¦tation, sous
l¡¯action des facteurs ¨¦cologiques actuellement diffi-
cilement ma ?trisables, rend impossible l¡¯utilisation
BIBLIOGRAPHIE
pratique des cartes de p ?turages ¨¦tablies dans les
conditions cit¨¦es plus haut et concernant la dur¨¦e
1. BOUDET (G.) et BAEYENS (F.). - Une m¨¦thode d¡¯¨¦tude
des ¨¦tudes agrostologiques limit¨¦e jusqu¡¯¨¤ pr¨¦sent ¨¤
et de cartographie de p ?turages tropicaux. Rev. Elev.
deux ans.
M¨¦d. v¨¦t. Pays trop., 1963, 16 (2) : 27 pages.
2. DIALLO (A.K.). - P ?turages naturels du Ferlo-sud
Par ailleurs, la d¨¦termination de la capacit¨¦ de
(R¨¦p. du S¨¦n¨¦gal), Alfort I.E.M.V.T., min¨¦ogr. : 173 p.
charge des p ?turages naturels se heurte, comme l¡¯ont
et Agro nu 23, 1968.
soulign¨¦ bon nombre de chercheurs, au manque de
donn¨¦es concernant l¡¯utilisation par nos bovins des
3. MAINGUY (P.). - Les herbages tropicaux. Revue sy-
fourrages issus de ces p ?turages.
noptique des principes des m¨¦thodes d¡¯¨¦tude. Applica-
tion ¨¤ l¡¯¨¦chantillonnage de la v¨¦g¨¦tation. Rev. Elev.
Le calcul de la valeur fourrag¨¨re et du taux des
M¨¦d. v¨¦t. Pays frop., 1958, 11 (3) : 33 pages.
mati¨¨res azot¨¦es digestibles des esp¨¨ces v¨¦g¨¦tales,
4. MOSNIER (M.). - Les p ?turages naturels de la r¨¦gion
effectu¨¦ ¨¤ l¡¯aide des tables hollandaises, conduit
de Gallayel (R¨¦p. du S¨¦n¨¦gal). Et. agrost. Rev. Efev.
souvent ¨¤ des r¨¦sultats aberrants et a des conclu-
M¨¦d. vit. Pays trop., 1967, (18) : 133 pages, 1 carte.
80 -
,
5. VALENZA (J.)., DIALLO (A.K.). - Etude des p ?turagrs
6. VALENZA (J.). - Etude dynamique de diff¨¦rents types
naturels du nord-S¨¦n¨¦gal (R¨¦p. du S¨¦n¨¦gal), Alfort
de p ?turages naturels en R¨¦publique du S¨¦n¨¦gal. Com-
I.E.M.V.T., Et. agrost. no 34, 311 pages, 1972.
munication au XF Congr¨¨s international des P ?tu-
rages. Surfers Paradise - Queensland (Australia), 13-
25 avril 1970.
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Y
DES PATURAGES NATURELS EN REPUBLIQUE DU SENEGAL
A. Kader DIALLO *
RESUME
Les ¨¦tudes agrostdogiques poursuivies au S¨¦n¨¦gal ont d¨¦bouch¨¦ sur l¡¯¨¦tablis-
sement des cartes des p ?turages naturels de la presque totalit¨¦ ,des zones ¨¤ voca-
tion pastorale.
Cependant les m¨¦thodes utilis¨¦es pour la cartographie ¡®de ces p ?turages n¡¯ont
pas permis d¡¯avoir des r¨¦sultats pouvant servir ¨¤ l¡¯¨¦laboration des projets de
d¨¦veloppement des zones ¨¦tudi¨¦es.
En effet, les modifications de la v¨¦g¨¦tation dues essentiellement ¨¤ l¡¯action des
diff¨¦rents facteurs ¨¦cologiques ¡®qui elle-m¨ºme varie ,d¡¯une ann¨¦e ¨¤ l¡¯autre, Ja diffi-
cult¨¦ d¡¯estimer la valeur alimentaire des p ?turages tropicaux, et d¡¯interpr¨¦ter
correctement sur le plan botanique les trames photographiques, posent le probl¨¨me
de la validit¨¦ des renseignements fournis.
Il importe donc non seulement d¡¯actualiser ces renseignements mais aussi
d¡¯intensifier les ¨¦tudes concernant aa physiologie de la nutrition de nos animaux.
Les etudes aarostologiaues poursuivies depuis 1963
Cette ¨¦chelle va de + ¨¤ 5 et se pr¨¦sente de la
au S¨¦n¨¦gal or% rendu possible l¡¯¨¦tablissement de
mani¨¨re suivante :
cartes de p ?turages naturels qui couvrent une super-
+ : esp¨¨ce pr¨¦sente ¨¤ l¡¯¨¦tat d¡¯individus isol¨¦s et
ficie de plus de 78000 kms, repr¨¦sentant un peu plus
rares
du tiers de celle du territoire national, estim¨¦ ¨¤
environ 210000 kmz. Les travaux en cours porte-
1. : esp¨¨ce pr¨¦sente ¨¤ l¡¯¨¦tat d¡¯individus isol¨¦s mais
ront, ¨¤ la fin du IV Plan quadriennal de d¨¦veloppe-
bien r¨¦partis
ment ¨¦conomique et social, en 1977, la superficie des
2. : esp¨¨ce abondante physionomiquement, mais
p ?turages ¨¦tudi¨¦s ¨¤ 96 000 km2.
couvrant moins de 5 p. 100 du relev¨¦
Ces ¨¦tudes constituent certainement un travail
3. : esp¨¨ce abondante couvrant de 50 ¨¤ 75 p. 100
remarquable d¡¯observations r¨¦alis¨¦ par des techni-
du relev¨¦
ciens ayant une parfaite connaissance des probl¨¨mes
4. : esp¨¨ce dominante couvrant de 50 ¨¤ 75 p. 100
pastoraux en zone tropicale.
du relev¨¦
Cependant, si les renseignements obtenus consti-
5. : esp¨¨ce dominante couvrant de 75 ¨¤ 100 p. 100
tuent des documents de port¨¦e scientifique certaine,
du relev¨¦.
ils ne peuvent ¨ºtre, dans leur forme actuelle, utilis¨¦s
Les cotes +, 1 et 2 pr¨¦cisent l¡¯abondance des
pour l¡¯¨¦laboration de programmes de mise en valeur
esp¨¨ces minoritaires, les autres indiquent le couvert
des r¨¦gions ¨¦tudi¨¦es. Par ailleurs, ils ne sont pas
apparent des esp¨¨ces dominantes.
adapt¨¦s aux besoins des praticiens travaillant sur
le terrain.
Cette m¨¦thode ¨¦tant essentiellement caract¨¦ris¨¦e
par sa subjectivit¨¦, on con ?oit ais¨¦ment que les
En effet, les m¨¦thodes d¡¯¨¦tude des p ?turages
r¨¦sultats qu¡¯elle permet d¡¯obtenir auront une valeur
remploy¨¦es par les agrostologues ne permettent d¡¯ob-
qui d¨¦pendra des conditions de son utilisation par
¡¯ tenir que des donn¨¦es th¨¦oriques et souvent incom-
les chercheurs. Autrement dit deux chercheurs ayant
¡¯ pl¨¨tes du fait de la bri¨¨vet¨¦ (2 ans) des d¨¦lais
utilis¨¦ cette m¨ºme m¨¦thode pour un m¨ºme type de
L¡®ex¨¦cution des travaux confi¨¦s ¨¤ ces agrostologues.
v¨¦g¨¦tation aboutissent rarement ¨¤ des relev¨¦s phyto-
sociologiques identiques. Ceci peut conduire ¨¤ l¡¯impos-
L¡¯inventaire de la v¨¦g¨¦tation a toujours ¨¦t¨¦ fait
sibilit¨¦ de reconna ?tre sur le terrain les diff¨¦rents
selon les m¨¦thodes bien connues. Celle qui a ¨¦t¨¦ la
types de v¨¦g¨¦tation d¨¦finis.
plus souvent appliqu¨¦e au S¨¦n¨¦gal, et dans d¡¯autres
pays africains, est bas¨¦e sur l¡¯utilisation d¡¯une c ?te
(*) Docteur v¨¦t¨¦rinaire Agrostologue - Laboratoire Natio-
d¡¯abondance-dominante qui d¨¦rive de l¡¯¨¦chelle propo-
nal de 1¡¯Elevage et de Recherches v¨¦t¨¦rinaires (I.S.R.A. ¡¯
s¨¦e par le Professeur Emberger en 1955 (2).
Dakar-Hann) . -
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j
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c
¡±
Par ailleurs, la composition qualitative et quanti-
sions que l¡¯observation sur le terrain ne permet pas
tative de la v¨¦g¨¦tation est ¨¦troitement li¨¦e, surtout
toujours de retenir.
dans les zones sah¨¦liennes et nord-soudaniennes, aux
Cette constatation est surtout valable pour l¡¯¨¦va-
facteurs ¨¦cologiques que sont : la pluviom¨¦trie,
luation de la charge des p ?turages naturels de saison
l¡¯homme et les animaux.
s¨¨che. Ces p ?turages ¨¦tant essentiellement consti-
En ce qui concerne la pluviom¨¦trie, il a ¨¦t¨¦ constat¨¦
tu¨¦s, ¨¤ cette ¨¦poque de l¡¯ann¨¦e, de paille dont la
que la dur¨¦e de la saison des pluies, ainsi que la
valeur alimentaire, calcul¨¦e ¨¤ l¡¯aide des tables hol-
quantit¨¦ et la r¨¦partition dans le temps et dans
landaises, est presque nulle, ne devraient pas per-
l¡¯espace des pluies, ont une influence marqu¨¦e sur
mettre de couvrir les besoins vitaux des animaux.
la v¨¦g¨¦tation herbac¨¦e qui constitue la base de
Or, on constate que, bien que les animaux perdent une
l¡¯alimentation du b¨¦tail.
partie importante des gains de poids obtenus pen-
En outre, ces ¨¦l¨¦ments de la pluviom¨¦trie varient
dant l¡¯hivernage, ils arrivent ¨¤ survivre et m¨ºme
non seulement d¡¯une ann¨¦e ¨¤ l¡¯autre mais aussi, pour
¨¤ se reproduire.
la m¨ºme ann¨¦e, d¡¯une zone ¨¤ l¡¯autre. 11 est donc per-
Il est donc permis de penser que nos p ?turages
mis de penser comme Mosnier (4) : ? que, suivant
n¡¯ont certainement pas les m¨ºmes caract¨¦ristiques
les ann¨¦es, et pour un m¨ºme type de parcours, des
que les parcours des pays temp¨¦r¨¦s et que nos
abondances-dominantes soient relativement diff¨¦-
animaux ont une facult¨¦ d¡¯assimilation diff¨¦rente de
rentes pour les principales esp¨¨ces ?.
celle du b¨¦tail europ¨¦en. Cette diff¨¦rence se situe
L¡¯action de l¡¯homme sur la v¨¦g¨¦tation est ¨¦galement
surtout au niveau de l¡¯utilisation de la cellulose. Il
variable, elle se concr¨¦tise non seulement par le d¨¦fri-
faut ¨¦galement signaler l¡¯impossibilit¨¦, dans le stade
chement, mais aussi et surtout par les feux de
actuel de nos connaissances, d¡¯¨¦valuer correctement
brousse. Ces derniers impriment ¨¤ la v¨¦g¨¦tation des
l¡¯apport quanti ?atif des esp¨¨ces ligneuses qui entrent
modifications dont l¡¯importance varie d¡¯une ann¨¦e ¨¤
dans l¡¯alimentation des animaux.
l¡¯autre, et selon l¡¯¨¦poque de leur apparition.
L¡¯adaptation des z¨¦bus aux s¨¦v¨¨res conditions cli-
J. Valenza (6) constate, ¨¤ ¡®la suite d¡¯essais effectues
matiques du Sahel correspond sans aucun doute ¨¤ des
au C.R.Z. de Dara en zone soudano-sah¨¦lienne, que,
particularit¨¦s physiologiques encore mal connues.
? sur les parcours
et
En ce qui concerne la cartographie, il y a lieu de
Zornia diphyla, le feu pr¨¦coce a une action faible
signaler que, faute d¡¯avoir des photographies a¨¦rien-
sur l¡¯ensemble de la v¨¦g¨¦tation, tout au plus favorise-
nes r¨¦centes, les cartes ont ¨¦t¨¦ ¨¦tablies k partir de
t-il ¡®les l¨¦gumineuses qui sont tr¨¨s sensibles ¨¤ la
documents anciens qui souvent ne repr¨¦sentent pas
pluviom¨¦trie. Le feu tardif, par contre, entra ?ne d¨¨s
l¡¯¨¦tat de la v¨¦g¨¦tation au moment de l¡¯¨¦tude. Ce qui
la premi¨¨re ann¨¦e une augmentation des¡¯ gramin¨¦es
rend difficile le travail de l¡¯agrostologue
sur le
tardives, une diminution nette des l¨¦gumineuses dont
terrain.
le taux semble rapidement se stabiliser, et une dimi-
En outre, le choix des clich¨¦s ¨¦tant subjectif, cm
nution progressive des gramin¨¦es pr¨¦coces et des
con ?oit qu¡¯il y ait des diff¨¦rences selon I¡¯interpr¨¦ta-
autres esp¨¨ces ?.
teur. Enfin, il arrive que des trames photographiques
La combinaison de l¡¯action des facteurs climatiques
d¡¯aspect identique correspondent ¨¤ des types diff¨¦-
avec celle des feux de brousse a donc pour cons¨¦-
rents de v¨¦g¨¦tation.
quence la variation d¡¯une ann¨¦e ¨¤ l¡¯autre de la compo-
De tout ce qui pr¨¦c¨¨de, il r¨¦sulte qu¡¯il est n¨¦ces-
sition floristique, et de la r¨¦partition des diff¨¦rentes
saire, lors de l¡¯¨¦laboration des projets de d¨¦veloppe-
esp¨¨ces v¨¦g¨¦tales des p ?turages ¨¦tudi¨¦s.
ment des zones ¨¦tudi¨¦es, de v¨¦rifier les renseigne-
L¡¯action des animaux influe ¨¦galement sur la
ments obtenus ¨¤ l¡¯issue des ¨¦tudes d¨¦j¨¤ faites et, au
v¨¦g¨¦tation. C¡¯est ce que l¡¯on observe aux abords des
besoin, de les actualiser.
forages et des campements, ainsi que le long des
De toute fa ?on, des ¨¦tudes approfondies doivent
pistes de transhumance o¨´, selon la nature du sol
¨ºtre entreprises afin de mieux conna ?tre la compo-
et l¡¯importance de la concentration des animaux, on
sition floristique de nos p ?turages et l¡¯¨¦volution de
assiste ¨¤ l¡¯envahissement de la strate herbac¨¦e par
ces p ?turages sous ¡®l¡¯action des diff¨¦rents facteurs
des esp¨¨ces v¨¦g¨¦tales telles que Cenchrus bifZorus,
¨¦cologiques.
Trianthema postulacastrum, Cassia tors, Cassia occi-
Il importe ¨¦galement d¡¯intensifier les travaux de
dentalis, TribuZus terrestris, Zornia diphyla, etc. Les
recherche visant ¨¤ une meilleure connaissance des
d¨¦placements des campements, entra ?nant ceux des
particularit¨¦s physiologiques de nos animaux et ¨¤
pistes du b¨¦tail, peuvent ¨ºtre ¨¤ l¡¯origine d¡¯une modifi-
l¡¯¨¦tablissement de tables d¡¯aliments sans lesquelles il
cation importante de la physionomie v¨¦g¨¦tale d¡¯une
me para ?t impossible d¡¯estimer correctement la
zone d¨¦j¨¤ ¨¦tudi¨¦e.
valeur nutritive de nos fourrages.
Cette constante ¨¦volution de la v¨¦g¨¦tation, sous
l¡¯action des facteurs ¨¦cologiques actuellement diffi-
cilement ma ?trisables, rend impossible l¡¯utilisation
BIBLIOGRAPHIE
pratique des cartes de p ?turages ¨¦tablies dans les
conditions cit¨¦es plus haut et concernant la dur¨¦e
1. BOUDET (G.) et BAEYENS (F.). - Une m¨¦thode d¡¯¨¦tude
des ¨¦tudes agrostologiques limit¨¦e jusqu¡¯¨¤ pr¨¦sent ¨¤
et de cartographie de p ?turages tropicaux. Rev. Elev.
deux ans.
M¨¦d. v¨¦t. Pays trop., 1963, 16 (2) : 27 pages.
2. DIALLO (A.K.). - P ?turages naturels du Ferlo-sud
Par ailleurs, la d¨¦termination de la capacit¨¦ de
(R¨¦p. du S¨¦n¨¦gal), Alfort I.E.M.V.T., min¨¦ogr. : 173 p.
charge des p ?turages naturels se heurte, comme l¡¯ont
et Agro nu 23, 1968.
soulign¨¦ bon nombre de chercheurs, au manque de
donn¨¦es concernant l¡¯utilisation par nos bovins des
3. MAINGUY (P.). - Les herbages tropicaux. Revue sy-
fourrages issus de ces p ?turages.
noptique des principes des m¨¦thodes d¡¯¨¦tude. Applica-
tion ¨¤ l¡¯¨¦chantillonnage de la v¨¦g¨¦tation. Rev. Elev.
Le calcul de la valeur fourrag¨¨re et du taux des
M¨¦d. v¨¦t. Pays frop., 1958, 11 (3) : 33 pages.
mati¨¨res azot¨¦es digestibles des esp¨¨ces v¨¦g¨¦tales,
4. MOSNIER (M.). - Les p ?turages naturels de la r¨¦gion
effectu¨¦ ¨¤ l¡¯aide des tables hollandaises, conduit
de Gallayel (R¨¦p. du S¨¦n¨¦gal). Et. agrost. Rev. Efev.
souvent ¨¤ des r¨¦sultats aberrants et a des conclu-
M¨¦d. vit. Pays trop., 1967, (18) : 133 pages, 1 carte.
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