REPUBLIQUE DU SENEGAL "I(4‘40 MINISTERE...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
"I(4‘40
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
t"36E
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES SYSTEMES AGRAIRES ET L’ECONOMIE AGRICOLE
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CONSERVATION
ET
TRANSFORMATION
DES CEREALES LOCALES AU SENEGAL
Hyacinthe Modou MBENGUE
Chercheur,
ISRA-CNRA/BAMBEY, SENEGAL
Conmwnication présentée au "Séminaire sur la post récolte
em Afrique" organisé par 1'ADPELp (Association des Universités Partiellement ou
Entiihement de Langue Française) et 1'UBEF (Universitk des Réseaux d'Expression
Pram;aise) à ABIDJAN/COTE-D'IVOIKE
du 29 Janvier au ler Fkvrier 1990.
PROGRAMME TECHNOLOGIE POST-RECOLTE
CENTRE NATIONAL DE RECHERCHES AGRONOMIQUES DE BAMBEY
Décembre 1989

CONSERVATION ET TRANSFORMATION
DES CEREALES LOCALES AU SENEGAL
Hycinthe Modou MBENGUE
Ingénieur de recherches
ISRA-CNRA
BP. 53 BAMBEY/SENEGAL
/
1 RESUME 1
La production ceréalière au Sénégal, constituée essentielle-
ment de mils/sorghos et, dans une moindre mesure, de maïs et de riz,
couvre environ 60 p. 100 des besoins. L'augmentation de la production
au champ ne pourra résorber ce déficit que si des techniques post-récolte
adequates sont mises en oeuvre au niveau du petit producteur qui assure
la quasi totalité de la production et en consomme une large part.
Les travaux réalisés dans ce domaine au Sénégal ont abouti à
de nombreuses solutions techniques. Les tentatives d'introduction en
milieu réel ont cependant montré que ces techniques :
- bien que performantes, sont très souvent hors de portée du
petit producteur ; certaines ne se sont developpées que grâce à l'action
conjuguée des pouvoirs publics, des ONG et des opérateurs privés ;
- ne permettent d‘envisager la mécanisation que dans la pers-
pective d'une production orientée vers la commercialisation, ce qui im-
plique une réorganisation complète des filières actuelles.
Afin de favoriser l'apparition de technologies post-récolte
performantes et adaptées aux conditions écologiques et socio-economiques
locales, il convient d'entreprendre des actions dans les domaines suivants :
recherches thematiques, programmes intégrés de recherche-developpement,
formation, vulgarisation et démonstration technologiques.

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INTRODUCTION
Le Sénégal couvre environ 60 p. 100 de ses besoins céréaliers,
d'où la volonté des pouvoirs publics de développer les recherches sur
les céréales locales afin d'atteindre l'autosuffisance alimentaire à
80 p. 100 pour l'an 2000. Des variétés plus productives ont été créées,
des formules de fertilisation et des techniques culturales plus adaptGes
mises au point. Cependant, une récolte ne pouvant être dite alimentaire
qu'à partir du moment où elle est réellement consommée, l'augmentation
de la production au champ ne pourra avoir des effets bénéfiques aux
plans régional et national que si des techniques post-récolte adequates
sont mises en oeuvre au niveau du petit producteur qui assure la quasi-
totalité de la production et en consomme une large part. En effet, les
variétés nouvelles plus productives sont également plus sensibles aux
insectes des stocks ; les cycles variétaux plus courts, les récoltes de
contre-saison et la mecanisation de la récolte sont autant de risques
d'augmentation des pertes post-récolte car le produit est livré plus
tôt (en saison moins favorable au séchage), plus humide et moins propre
#que celui récolté a la main. L'adoption de techniques post-récolte per-
??
formantes et adaptées aux conditions écologiques et socio-économiques
locales permettrait au paysan d'augmenter ses disponibilités alimentaires
et de transférer le surplus vers les villes et les zones rurales défici-
taires.
Cette étude analysera les aspects "conservation" et "transfor-
mation primaire" des principales céréales cultivées au Sénégal du point
de vue des acquis, des limites et des perspectives.
I- CONSERVATION
Les principaux facteurs de degradation des denrées stockées
sont l'humidité, la temperature, l'air interstitiel et les agents ex-
térieurs tels les insectes et les rongeurs. Afin d'assurer une bonne
conservation, on met en oeuvre des techniques qui agissent sur ces fac-
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teurs. Ces techniques sont principalement
le séchage, la vent ilation,
le stockage et la désinfestation (1,9).
1.1 -, Le se*
Son rôle est de déshydrater les produits jusqu'à ce que leur
métabolisme et celui des microorganismes associés soient fortement ra-
lentis.
Traditionnellement, les paysans laissent sécher les céréales
sur pied plusieurs semaines après qu'elles aient atteint leur maturité.
Si elle permet un pré-séchage, voire un séchage complet du grain, cette
technique prolonge la durée d'occupation du terrain, donc retarde la
préparation du sol pour une éventuelle seconde culture, et favorise di-
verses attaques et l'égrenage naturel. Après la récolte, on continue le
séchage au champ ou au carré, à même le sol ou sur lit de paille, en
couches plus ou moins profondes ou en tas.
L'amélioration des méthodes traditionnelles de séchage s'est
orientée vers une meilleure utilisation du rayonnement solaire et des vents
dominants. Ces travaux ont débouché sur des claies surélevées, orientées
perpendiculairement à la direction des vents dominants et où les épis sont
entreposés en bottes elles-mêmes croisees afin de faciliter la circulation
de l'air à l'intérieur du tas. Lorsqu'il s'agit de riz, le "perroquet" est
constitué d'une perche d'environ 60 cm de haut et reposant sur des piquets ;
autour de cette perche, on fait reposer les gerbes qui sont recouvertes
d'autres gerbes afin d'eviter l'insolation directe qui provoque le clivage
des grains. Avec de telles structures, on améliore la vitesse et la qualité
du séchage tout en réduisant les attaques de déprédateurs (5, 7, 9). Les
études concernant de nouvelles structures de séchage des céréales ont porte
sur le crib-sechoir utilisant les courants d'air naturels de convexion, et
sur des séchoirs solaires.
Le crib-séchoir est une structure parallélipipèdique reposant
sur des pieds de 60 a 80 cm, ce qui permet de fixer des cônes anti-rongeurs.
La base et les côtés sont recouverts de grillage pour faciliter la circula-

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tion de l'air dans le produit, tandis que le haut est couvert de chaume
ou de tôle ondulée. Avec une telle structure, le temps de séchage est réduit
d'au moins deux (2) semaines par rapport aux méthodes traditionnelles. De
surcroît, elle sert également de moyen de stockage. La durée de vie du crib _
étant estimée a dix ans, le coût du séchage-stockage d'un kilogramme de grain
revient à environ 8 F CFA, ce qui représente 11,5 p. 100 du prix de vente
officiel du mil (70 F CFA). Il faudrait donc observer une réduction des per-
tes ou une revalorisation en terme de qualité de 11,5 p. 100 pour justifier
la construction d'un crib-sechoir.
Les séchoirs solaires ont donné des résultats techniques satis-
faisants en ce sens qu'ils réduisent le temps de séchage de 50 p. 100 et plus,
éliminent les risques d'infestation et conservent pratiquement la teneur ini-
tiale en protéines. Cependant, ils ne se justifient pas economiquement dans
le contexte actuel pour la majeure partie des céréales. En effet, le critère
de rentabilite économique impose une utilisation du séchoir la plus étendue
possible : il faut diversifier la gamme des produits à secher et les éche-
lonner sur toute l'année, ce qui suppose au moins le système de la double
culture (2).
Pour ce qui concerne les nouvelles structures, des études préli-
minaires doivent clairement dgmontrer leur viabilité économique et leur supé-
riorité par rapport aux méthodes actuellement utilisées.
1.2 - Le stockage
C'est le stockage en épis ou en panicules dans des greniers en
fibres vég6tales tressées qui est le plus répandu au Sénégal. Les pertes dues
aux insectes et aux moisissures sont peu importantes avec ce type de stockage
car les grains sont assez bien protégés. par les glumes et les spathes, et
les échanges avec l'extérieur sont favorisés, évitant ainsi toute condensa-
tion ou formation de poches de chaleur favorables au développement des moisis-
:Sures. Les greniers traditionnels à parois pleines peuvent servir au stockage
du grain sec. Des essais faits par 1'ISFWcNRA de Bambey ont montré que le
grain mélangé à 500 grammes/tonne de bromophos a 2 p. 100 au moment de l'en-

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silage présente peu d'attaques d'insectes après 18 mois (7).
Plusieurs types de silos individuels ou collectifs, ont été mis
au point ou testés au Sénégal et ont donné des résultats techniques satis-
faisants : silons CARRERAS de 2 à 5 tonnes, silo-magasin ou case de stockage,
fûts métalliques de 50 à 200 litres, magasins métalliques et magasin en dur
de 300 à 2000 tonnes. Les études ont montré que d'une façon générale, les
principes et pratiques qui assurent une bonne conservation du grain sont :
. avoir du grain sec, sain et propre ;
. disposer d'une structure étanche capable d'enrayer les invasions
des parasites et de réduire les fortes variations de température et d'humidité;
. mettre en silo et traiter le plus tôt possible après la récolte et
toujours avant constatation des dégâts ;
. ensiler à basse température ambiante et isoler la structure du
rayonnement direct afin d'éviter les risques de condensation ;
* faire un traitement insecticide de base à l'ensilage et un trai-
tement d'entretien à la surface toutes les deux ou trois semaines.
Les investissements requis sont cependant très souvent hors de
portée du producteur moyen qui ne stocke que pour ses besoins d'autoconsomma-
tion : le coût de revient du stockage en grains varie de 12 à 25 F CFA/kg,
soit approximativement 17 à 35 p. 100 du prix du mil/sorgho, 15 à 30 p. 100
de celui du maïs et 14 à 29 p. 100 de celui du riz paddy ou 9 à 19 p. 100
celui du riz décortiqué. Or, le stockage en épis dans les greniers tradi-
tionnels assure une assez bonne conservation du grain. Il faut donc nécessai-
rement envisager l'utilisation de ces structures dans l'optique d'une aug-
mentation de la production et d'une meilleure organisation des filières de
commercialisation qui puissent assurer la rentabilité économique des inves-
tissements consentis. En particulier, l'uniformité des prix aux producteurs
ne favorise pas la recherche d'un produit de meilleure qualité, des lors que
le paysan est assuré d'écouler son surplus de production quel qu'en soit
l'état sanitaire. Cependant, avec les politiques de désengagement de I’Etat
et de libéralisation, la situation pourrait très rapidement évoluer, du moins

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dans les zones où la doub le culture fait son apparition (2, 4, 7).
II - TfWNS,FORtfATIONS
P&IJJ.IRES ,.*
Les céréales subissent une série de transformations d‘ordre
mécanique et physico-chimique avant d'être accommodées selon des recettes
culinaires propres à chaque région. La première étape est constituée par
le décorticage qui débarasse le grai n de ses enveloppes, et par la mouture
qui le reduit en particules plus ou moins fines.
Le décorticage et la mouture traditionnels s'effectuent au
mortier/plan, en humide genéralement, sauf pour le riz. L'addition d'eau
(environ 5 à 8 p. 100 du poids du grain) au moment du décorticage évite
la brisure du grain. Le produit est ensuite vanné, lavé, puis laisser res-
suyer ; il subit ainsi un début de fermentation qui donnera le goût acide
caractéristique des préparations traditionnelles. Il est pilé à nouveau et
tamisé pour donner des semoules qui, reconditionnées, serviront à la prépa-
ration de divers mets. Les caractéristiques de cette séquence sont :
- son aspect quotidien rendu obligatoire par le manque de stabi-
lité du produit humide et semi-fermenté ;
- sa lenteur et sa pénibilité ;
- son inadaptation au contexte urbain où les populations sont
encore attachées aux habitudes alimentaires traditionnelles.
Ainsi, la recherche s'est très tôt intéressée à la mise au point
de principes de decorticage et de mouture à sec afin de :
. alléger le travail de la femme ;
. obtenir un produit stable, fermentescible et accepté par les
populations ;
. diminuer les pertes nutritionnelles découlant des méthodes tra-
ditionnelles ;
. favoriser la consommation des céreales locales en milieu urbain.
La majorite des expériences a aoncerné la motorisation, très peu
l'énergie humaine e t encore moins l'énergie animale. Aujourd'hui, on retrouve

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au Sénégal toute la chaîne de matériels de première transformation des
céréales pour le niveau villageois, le dernier conçu étant la décorti-
queuse CIS (CRDI-ISRA-SISMAR)
en prévulgarisation depuis 1987 et actuel-
lement fabriquée en séries par la SISMAR (3, 8, 9).
Le parc de matériels en service au Sénégal s'établit comme
suit :
- 100 décortiqueuses à mil, mais et sorgho ;
- 300 décortiqueuses à riz ;
- 300 moulins.
Ainsi, la mouture et le décorticage du riz sont assez largement
mecanisés, ce qui n'est pas le cas du décorticage des autres céréales. Il
y a donc coexistence de la méthode traditionnelle et de la méthode mixte
(décorticage manuel + mouture mécanique). Cette dernière méthode représente
objectivement une évol ution vers une mécanisation plus complète de la chaîne
de transformation des cêréales locales. Cependant, tout comme la première,
elle ne permet pas une longue conservation des produits et freine dans une
certaine mesure les possibilités de commercialisation de ces derniers en
milieu urbain (41. Les travaux d'amelioration du système de décorticage-
mouture ayant débouché sur une farine stabilisée et acceptée des populations,
il convient de transferer rapidement ces résultats en milieu rural et urbain
afin d'éliminer la séquence traditionnelle de plus en plus mal supportée par
les femmes et de lever les blocages techniques, économiques, socio-psycholo-
giques, voire politiques qui freinent le développement des céréales locales
au profit des céréales importées et souvent déja transforties. La réduction
de la croissance de la consommation des produits d'origine extérieure, qui
est un objectif compatible avec la recherche d'une meilleure satisfaction
du consommateur, implique ainsi une intensification des actions au niveau de
la technologie alimentaire et de ses applications industrielles. Mais c'est
surtout au niveau artisanal et de la petite industrie de d&orticage et de
mouture qu'il faut porter l'effort afin de répondre aux besoins des mt?nagères.
iEn effet, au niveau industriel, les coûts d'approvisionnement, de stockage et
de distribution sont très élevés et rendent prohibitifs les prix de cession
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-
-
-

des produits semi-finis. Par contre, les petites unités de transformation
commencent 3 être rentables à des taux d'utilisation relativement faibles (8) :
- 60 heures/mois pour les décortiqueuses à riz villageoises ;
- 50 heures/mois pour les décortiqueuses à riz commerciales ;
- 70 heures/mois pour les décortiqueuses et les moulins à mil.
Ces unités rencontrent cependant des problèmes de gestion et de main-
tenance du matériel qui sont la conséquence d'une formation insuffisante des
opérateurs. La réduction de la taille des unités villageoises actuelles qui
peuvent avoir des capacités nominales allant jusqu'a 500 kg/heure, et la for-
mation adéquate des meuniers pourraient augmenter la rentabilité des dites
unités et faciliter leur dissémination à travers le Sénégal.
CONCLUSION ET PERSPECTIJES
1 ..-
Les tentatives d'introduction des résultats de la recherche dans
le domaine de la conservation et de la transformation des céréales en milieu
réel ont montré que ces solutions techniques :
- sont performantes mais, t rès souvent, hors de portée du petit
producteur en raison de la faiblesse des moyens de ce dernier : elles ne
s'adaptent pas à la structure actuel e de l'exploitation agricole moyenne. Les
<: -
matériels qui connaissent aujourd'hu
un succès certain (décortiqueuses et mou-
lins) sont utilisés à l'échelle du village ou du quartier et se sont d&elop-
pés grâce à l'action conjuguée des pouvoirs publics, des ONG et des opérateurs
privés ;
- ne permettent d'envisager la mécanisation que dans l'optique d'une
production orientée vers la commercia lisation, ce qui imp lique une reorganisa-
tion complète des filières actuelles et une politique des prix aux producteurs
conséquente.
Afin de favoriser l'apparition de technologies post-récolte per-
,formantes et adaptées aux conditions ecologiques et socio-économiques locales,
il importe d'entreprendre des actions dans les domaines suivants : recherches
thèmatiques, programmes intégrés de recherche/développement,
formation-
information-documentation,
vulgarisation et demonstration technologiques. Nous
en proposons quelques unes :
-,---

- 9 -
1 - Evaluation des pertes dans les .filières traditionnelles et inter-
médiaires.
Il s'agira d'estimer, à travers des méthodes actuelles ou 'a' mettre
au point, les pertes encourues tout au long de la chaîne post-récolte. On aura
ainsi une appréciation plus précise de leur importance et de leur nature, ce
qui permettra de définir des axes de recherche aptes à améliorer l'ensemble
du système post-récolte paysannal.
2- _
Recensement du matériel de post-récolte et sui,vi d'unitessreprésen-
tatives.
Cette étude s'accompagnera de tests sur les équipements proposés
par les constructeurs. Son objectif sera de cerner toutes les contraintes liées
à l'acquisition et à l'utilisation desdits équipements (crédit, gestion du ma-
tériel, conditions de rentabilité, etc.). Elle devrait déboucher sur des propo-
sitions concrètes en direction des constructeurs (recherche technologique),
des fournisseurs (service après vente et de maintenance) et des utilisateurs
(normes de gestion).
3- Formation.
Cellërci étant à la base d'une gestion efficiente du matériel, elle
s'avère indispensable. Les aides des pouvoirs publics et des ONG doivent non
seulement préwir cette formation, mais également exiger des fournisseurs un
service après-vente et de maintenance effectif dans
les zones d'implantation
des équipements. Dans la mesure où les artisans sont impliqués dans le pro-
cessus de fabrication et de maintenance, il convient de prévoir un complément
de formation au niveau des chambres de métiers.
- B'BLIOGRAPBIE -
1. ANONYME, 1988 - Conservation des grains en régions chaudes. Collection
"Techniques Rurales en Afrique". 2ème édition CEEMAT/CIRAD - Minis-
. ter-e de la Coopération - France.
2. ANONYME, 1989 - Etude de marché pour les produits et les procédés alimen-
taires dans les pays en développement. IDRC - 249 f
CRDI, OTTAWA - Canada.